Extensions Inkscape, brodeuse et palettes

Posté par  (site web personnel, Mastodon) . ÉditĂ© par ZeroHeure, Davy Defaud, NĂżco, Pierre Jarillon et BenoĂźt Sibaud. ModĂ©rĂ© par bubarđŸŠ„. Licence CC By‑SA.
46
2
fév.
2019
Do It Yourself

Au dĂ©part de cette sĂ©rie de trois tutoriels, un « instructable » du site du mĂȘme nom : Inkscape to Embroidery Machine, dont l’objet porte sur l’utilisation de l’extension Inkstitch de mon logiciel de dessin vectoriel prĂ©fĂ©rĂ©. Cette extension est, Ă  ma connaissance, la seule façon de pouvoir utiliser une brodeuse en travaillant sous GNU/Linux et, de fait, ĂŽte un frein au passage Ă  un systĂšme d’exploitation libre.
Je me suis empressĂ©e de demander la permission de traduction, qui fut accordĂ©e tout aussi promptement. À l’arrivĂ©e, on a une simili‐sĂ©rie de trois tutoriels sur :

En effet, l’instructable s’est rĂ©vĂ©lĂ© assez succinct Ă  la lecture et, de toute façon, il fallait refaire toutes les captures d’écran.

Sommaire

Installation d’une extension dans Inkscape

Installer une extension dans Inkscape n’est ni trĂšs compliquĂ©, ni trĂšs Ă©vident.

Pas Ă©vident, parce qu’il n’y a rien dans les menus qui indique que l’on peut en installer une Ă  partir du logiciel, comme dans Firefox, LibreOffice ou Thunderbird, par exemple. Et pas Ă©vident, parce que la FAQ d’Inkscape sur le sujet est pour le moins succincte.

Pas compliquĂ©, parce qu’il suffit presque d’ajouter les fichiers de l’extension dans le dossier de profil d’Inkscape. Sur les ordinateurs normaux, donc sur GNU/Linux, il figure par dĂ©faut Ă  ce niveau : home/<nom d’utilisateur>/.config/Inkscape.

Curieusement, la FAQ du logiciel ne donne que l’adresse d’un seul systùme d’exploitation.

Ce premier tutoriel explique plus en dĂ©tails comment tĂ©lĂ©charger l’extension et l’installer, notamment si elle est assez complexe avec des tas de fichiers et des sous‐dossiers, et il dĂ©livre des conseils judicieux (enfin, je l’espĂšre), fruit de mes errements.

Utilisation d’Inkstitch pour crĂ©er des motifs pour machine brodeuse

Une fois qu’on a installĂ© l’extension, ouvrir Inkscape. Il faudra aussi installer les palettes de couleurs d’Inkstitch : menu Extensions → Ink/Stitch → Installer des extensions pour Inkscape. Et, bien sĂ»r, redĂ©marrer.

Ces palettes sont importantes pour l’extension car ce sont celles des fils Ă  broder des fabricants, un peu comme les Ă©tiquettes dans LibreOffice.

L’extension elle‐mĂȘme propose plusieurs fonctionnalitĂ©s utiles :
Aperçu des commandes dans Inkstitch

  • ajout de commandes, dĂ©but, fin du remplissage, coupe du fil, etc. (voir l’image ci‐dessus pour un rendu des commandes) ;
  • simulation de la broderie (voir la capture d’écran ci‐dessous) ;
  • exportation dans un format de broderie.

Simulation de broderie

Le tutoriel ne va pas dans les dĂ©tails des commandes qui dĂ©pendent un peu de la brodeuse (je n’en suis pas Ă©quipĂ©e), mais donne deux ou ou trois trucs pour la crĂ©ation de motifs. Je me suis rendu compte notamment que pouvoir simuler correctement le dessin ne signifie pas qu’on puisse le transfĂ©rer en fichier de broderie. Si vous voulez utiliser, Ă  tout hasard, le manchot rose du meilleur site français sur GNU/Linux, il va falloir sacrĂ©ment le retravailler pour que cela fonctionne, et maĂźtriser les diverses fonctions d’Inkscape pour vectoriser une image matricielle, en plus des fonctionnalitĂ©s de votre machine brodeuse. La version anglaise dĂ©taille un peu plus comment relier le motif sur la clef USB avec la machine brodeuse, mais comme ça dĂ©pend aussi des machines


Pour finir, l’article donne quelques conseils d’achat en matiĂšre de brodeuse, mais uniquement sur ce qui concerne la partie informatique et plus prĂ©cisĂ©ment les formats de fichiers.

Les palettes de couleurs dans Inkscape

En complĂ©ment des deux tutoriels prĂ©cĂ©dents, celui‐ci indique comment utiliser l’extension Palette pour en gĂ©nĂ©rer une (ou plusieurs). Il montre aussi l’intĂ©rĂȘt, la facilitĂ© d’utilisation et les limites, comme l’impossibilitĂ© de donner des noms aux couleurs qui sont donc recensĂ©es par leur numĂ©ro hexadĂ©cimal. L’extension est en anglais, si vous n’ĂȘtes pas trĂšs Ă  l’aise avec cette langue, il vous permettra donc de comprendre ce qu’il faut faire et les options des palettes gĂ©nĂ©rĂ©es par l’extension.

Évidemment, ce tutoriel n’aurait pas Ă©tĂ© complet sans une partie sur l’utilisation des palettes. Rien de compliquĂ© d’ailleurs, on affiche les palettes (menu Affichage ou raccourci clavier Maj + Ctrl + W) et ensuite on peut choisir celle que l’on veut dans la liste des palettes. Utiliser des palettes spĂ©cifiques permet de gagner beaucoup de temps, et pas uniquement pour faire des motifs de broderie.

ArrivĂ© Ă  ce stade, un tutoriel sur la gestion des couleurs et la crĂ©ation de diverses palettes s’impose, ce que je ferai dans un avenir proche et qui complĂštera celui que j’avais Ă©crit sur les couleurs dans LibreOffice. En attendant, je vous souhaite une bonne lecture !


Petite interview

Nous avons profitĂ© de cette dĂ©pĂȘche pour interroger Ysabeau sur ses activitĂ©s. Elle est relativement nouvelle ici et nous a gratifiĂ© de plusieurs dĂ©pĂȘche originales et vivantes, elle est un peu atypique parmi les contributeurs rĂ©guliers. Ça mĂ©ritait bien une petite prĂ©sentation.

Tu es formatrice, tu animes plusieurs sites et participe activement à des associations. Qu’est‐ce qui te pousse dans tes contributions : le militantisme, le plaisir, parce que ça rejoint ton travail, les gens ?


Dans le lot, j’ai deux sites professionnels (numericoach.net et dutailly.net) qu’il faut bien animer et pour lesquels je pense qu’il est nĂ©cessaire de montrer ce que je sais faire. Par ailleurs, au fil du temps, le site Tutoriels et logiciels libres (dutailly.net) est devenu aussi, pour moi personnellement, un endroit oĂč je vais chercher facilement manipulations ou autres dont je peux avoir besoin anecdotiquement (typiquement : installation SPIP ou crĂ©ation d’une palette de couleurs LibreOffice). Le troisiĂšme, aiguilles-magiques.com, c’était, au dĂ©part, pour partager mes modĂšles de tricot dans le cadre d’un forum, et ensuite, c’est devenu aussi un terrain d’exploration, d’apprentissage et de formation continue sur la construction de sites Internet.

Pour les associations, je ne sais pas ce que veut dire « activement », mais disons que je fais de temps en temps des trucs pour l’April (j’ai fait un lot de modĂšles de documents pour des fiches pour les bĂ©nĂ©voles sur les salons par exemple ou encore la housse pour le fameux clavier à clous), La Mouette (association pour une bureautique libre, surtout une prĂ©sence Ă  la FĂȘte de l’Huma, en fait) et j’interviens de temps en temps sur le forum de Mageia online oĂč j’ai, Ă  mon petit niveau (wiki), participĂ© Ă  la prochaine version de la distribution.

AprĂšs, le Libre, c’est aussi une question d’éthique et une forme d’investissement politique sans ĂȘtre politicien. Et j’aimerais bien pouvoir ne plus faire des formations qu’avec des logiciels libres, c’est tellement plus simple.

C’est donc un engagement militant ?

PlutĂŽt humaniste, Ă©thique et pragmatique en fait. Disons que sur ce point j’aurais tendance Ă  me situer un peu dans la lignĂ©e (et toutes proportions gardĂ©es) des rĂ©volutionnaires de 1790 qui ont donnĂ© le systĂšme mĂ©trique au monde.

On connaĂźt tous des gens qui s’excusent de ne pas contribuer au Libre sous des prĂ©textes divers, frĂ©quemment parce qu’ils manquent de temps ou de connaissance. Pourtant il suffit de s’y mettre peu Ă  peu. Comment t’organises‐tu entre toutes tes activitĂ©s ?

D’abord, je fais ce que je veux. Je veux dire, je choisis, quitte Ă  proposer quelque chose parce que j’ai envie de le faire. Ensuite, beaucoup tourne autour de la rĂ©daction, c’est tout de mĂȘme un de mes mĂ©tiers. Et puis je suis indĂ©pendante, pas trop dĂ©bordĂ©e par mes clients, donc je peux plus facilement gĂ©rer mon emploi du temps. Et, enfin ça me donne des prĂ©textes pour concevoir, fabriquer ou encore m’exercer Ă  des logiciels. C’est pour ça, d’ailleurs, qu’en prĂ©paration de la version 7 de Mageia, j’avais proposĂ© de dessiner un lot d’icĂŽnes pour une page wiki et pour faire mumuse avec Inkscape.

Est‐ce qu’une formatrice saurait lister quelques Ă©cueils typiques en informatique sur lesquels il faudrait rĂ©flĂ©chir ?

L’informatique c’est du langage, de la rĂ©flexion et du pragmatisme.

C’est valable pour tout le monde et tous les secteurs, le gros problùme, c’est le jargonisme, mais aussi le manque de vocabulaire des fanas d’informatique.

Les gens, et ce n’est pas une question de genre, d’intelligence, de niveau intellectuel ou de connaissance de l’informatique, ne lisent en gĂ©nĂ©ral pas les indications de l’écran : menus, boĂźtes de dialogue, etc. Et certaines traductions dans les logiciels sont Ă©pouvantables (on va mettre ça sur le compte des traductions
) et pas vraiment claires pour tout le monde. Par exemple, « éditer », en français, cela veut dire « publier » et surtout pas « modifier ». En anglais, publier se dit « to publish ». En rĂšgle gĂ©nĂ©rale, le logiciel, mĂȘme le plus pourri du monde qu’on connaĂźt par cƓur, est meilleur que celui, mĂȘme excellent, que l’on vient d’installer.

AprĂšs, ça dĂ©pend des gens. Je me suis retrouvĂ©e une fois devant des personnes (professions intellectuelles) qui m’ont regardĂ© avec des yeux ronds quand je parlais de « ranger ses fichiers ». C’était une notion qui leur Ă©tait totalement Ă©trangĂšre (une de leur collĂšgue m’a ensuite dit que, pour l’un deux, c’était l’épouse qui venait ranger son bureau dans l’entreprise).

Le plus compliquĂ© c’est peut‐ĂȘtre l’aspect basique justement : ranger, retrouver ses fichiers, les organiser, et ça touche toutes les gĂ©nĂ©rations. C’est pourtant plus facile qu’en vrai je trouve. Mais c’est de la faute Ă  ces saletĂ©s de dossiers par dĂ©faut. Et aussi, ce qui est agaçant le fameux « c’est pas intuitif ». Mais rien n’est intuitif, tout s’apprend, Ă  commencer par la propretĂ© et la marche, mais ça on ne s’en souvient pas.

On est souvent trĂšs technique sur LinuxFr.org. Trop, peut‐ĂȘtre, pour le public ? C’est rebutant ?

Non, on prend ce que l’on veut, sinon on ne va pas sur le site. Ce qui est rebutant, c’est le jargonisme, tous ces mots anglais plus ou moins bien employĂ©s (faux amis). Surtout dans les commentaires, j’ai parfois l’impression d’avoir affaire Ă  des gars qui se la jouent.

Ce qui est rebutant, aussi, c’est le sexisme avec cette sempiternelle Madame Michu donnĂ©e en exemple de bĂȘtise informatique. Et ça, c’est d’une stupiditĂ© confondante car c’est fondĂ© sur une idĂ©e que tous les utilisateurs lambdas seraient identiques. C’est peut‐ĂȘtre le problĂšme plus gĂ©nĂ©ral de l’informatique en fait.

C’est un site de rĂ©fĂ©rence, pas forcĂ©ment celui vers lequel je me tournerai d’office pour appeler Ă  l’aide, mais celui qui me permet de suivre l’actualitĂ© du Libre. Et il est bien sympa. Comme je le disais Ă  Jehan dans un commentaire sur GIMP : les dĂ©pĂȘches et les commentaires sont bien utiles et on apprend beaucoup.

Sinon, je ne sais toujours pas ce que signifie « Il vous reste xx avis ».

Aller plus loin

  • # Il vous reste xx avis

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    Sinon, je ne sais toujours pas ce que signifie "Il vous reste xx avis".

    Le nombre de fois que l'on peut noter pertinent/inutile des contenus ou commentaires, sur une journée, calculé suivant le karma. Cf https://linuxfr.org/aide#aide-karma

    • [^] # Re: Il vous reste xx avis

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 9. DerniĂšre modification le 03 fĂ©vrier 2019 Ă  15:43.

      Ah merci, j'ai bien dĂ» lire cette page plus d'une fois sans trouver l'explication.
      Sinon j'aurais tendance Ă  suggĂ©rer de multiplier le nombre de base par la constante d'Avogadro, de diviser ça par Pi et d'ajouter 2,54. Ça ne serait pas beaucoup plus compliquĂ©, mais ça ferait plus classe.

      « Tak ne veut pas quÊŒon pense Ă  lui, il veut quÊŒon pense », Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.

  • # DĂ©finir les mots

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 8.

    Le mot « instructable » revient souvent. Ce qui me chagrine, c'est que ce mot n'ait pas de dĂ©finition dans les dictionnaires.
    Fabriquer des néologismes est cependant nécessaire pour suivre l'évolution des technologies, mais il faut les définir avant de s'en servir dans le texte qui les emploie.

    Un exemple plutĂŽt ardu est celui des Ă©crits de Teillard de Chardin. Il arrive Ă  donner un sens Ă  des mots et Ă  des phrases qui prises isolĂ©ment n'auraient que peu d'intĂ©rĂȘt.
    Pour rester simple, je vous recommande de voir Les quatre sens des mots. C'est beaucoup plus facile et vite lu


    Je voudrais remercier chaleureusement Ysabeau pour ses articles trÚs originaux qui piquent notre curiosité.

    • [^] # Commentaire supprimĂ©

      Posté par  . Évalué à 2.

      Ce commentaire a Ă©tĂ© supprimĂ© par l’équipe de modĂ©ration.

    • [^] # Re: DĂ©finir les mots

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      Il suffit de suivre le lien pour du site Ă©ponyme pour comprendre le terme. Et si on considĂšre la phrase initiale :
      Au dĂ©part de cette sĂ©rie de trois tutoriels, un « instructable » du site du mĂȘme nom : Inkscape to Embroidery Machine, dont l’objet porte sur l’utilisation de l’extension Inkstitch de mon logiciel de dessin vectoriel prĂ©fĂ©rĂ©.

      De nombreux indices sont données pour comprendre le sens sans passer par une définition. L'utilisation de guillemets nous suggÚre qu'il s'agit d'un nom particulier, qu'il est normal de ne pas le connaitre. Le fait que le nom corresponde à un nom de site web laisse supposer que ce sont les auteurs du site qui sont à l'origine de ce nom. Leur site doit donc permettre de comprendre à quelle pratique se réfÚre ce nouveau mot. Et effectivement, la consultation du site permet rapidement de comprendre que les instructables sont un type particulier de tutoriels pour fabriquer des choses.

      Les dictionnaires ne sont censĂ©s reflĂ©ter que l'usage. Si on commence Ă  limiter l'usage aux dictionnaires, nous arrivons Ă  une bouche qui empĂȘchent tout nĂ©ologisme. Perso, je suis contre.

      Sinon, la dĂ©finition n'est qu'une façon, qui gĂ©nĂ©ralement ne marche pas trĂšs bien mais, lorsqu'on a un contexte, nous aide Ă  comprendre l'objet donc il est question, de partager la signification d'un mot. Renvoyer Ă  l'objet en question me semble aussi intĂ©ressant, surtout avec de nombreux autres indices sĂ©mantiques. C'est d'ailleurs souvent Ă  partir de ces indices qu'on, les lexicographes, Ă©laborent des dĂ©finitions
 En tous cas, il n'y a pas qu'une maniĂšre de faire, ni quatre comme le suggĂšre le texte "Les quatre sens des mots", qui est rempli de prĂ©jugĂ©s faciles d'ailleurs, dont voici quelques morceaux tristes choisis :

      "La troisiÚme approche est celle des littéraires. Ils se contentent de décrire tous les sens que l'on peut donner aux mots." => on sent un mépris des "littéraires" couplés à une méconnaissance totale de travaux litéraires,

      "Chacun sait aujourd'hui que l'approche scientifique est la seule qui conduise à un progrÚs." => arg
 chais pas trop ce qu'est le progrÚs déjà, il va falloir commencer par définir ce terme.

      La conclusion ne reflÚte pas les idées développées au cours du texte :
      "Je voudrais seulement dire que toutes les façons d'aborder le sens des mots sont bonnes.", ni le commentaire que je critique


      • [^] # Re: DĂ©finir les mots

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        DĂ©solĂ©, j'ai Ă©crit sans mes lunettes, que je ne retrouve plus. MĂȘme la syntaxe n'est pas trĂšs claire Ă  cause des reformulations :/

    • [^] # Re: DĂ©finir les mots

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9.

      Franchement Pierre, tes exemples pour la philo et la littérature montrent que tu connais mal ces sujets.

      Les grands philosophes ont voulu se doter d'un vocabulaire particulier comme dans toutes les sciences. C'est ainsi que le transcendental chez Emmanuel Kant (pour reprendre ton exemple) a un sens dĂ©fini. Que ce vocabulaire n'ait pas Ă©tĂ© adoptĂ© par les autres philosophes prouve seulement que cette discipline est toujours en recherche d'elle-mĂȘme. Pour continuer sur Kant, ses Ă©crits sur le droit et sa philosophie critique (Critique de la Raison Pure, Critique de la raison pratique, Critique de la facultĂ© de juger) cherchent les bases solides qui permetront de fonder "scientifiquement" (le mot est un anachronisme), des domaines sĂ©parĂ©s : le juridique, la morale, la connaissance du monde (elle-mĂȘme subdivisĂ©e), le fonctionnement de l'esprit, etc.
      Tandis que tu colportes un lieu commun trÚs ancien, l'histoire des sciences montre que la plupart des domaines scientifiques ont fait partie de la philosophie. C'est en se séparant de la philosophie qu'ils fixent définitivement leurs vocabulaires et pratiques. Dernier en date, je crois, la sociologie, fondée par des philosophes qui ont su circonscrire ses mots et son domaine.

      La structure des devoirs de philo de Terminale en France permet à l'élÚve de raisonner tout en recrachant du cours. Tout comme les problÚmes de Math, de Bio, de Physique-Chimie, 
 Le jeu sur les mots est intentionel, pour que l'élÚve commence par définir. Mais ce n'est qu'un support.

      Quant à la littérature, c'est comme parler d'informatique : la stylistique, la grammaire, la philologie, l'histoire littéraire, etc. sont autant de pratiques différentes qui ne se recoupent pas. L'étude des mots ou du langage est un petit champ de la littérature.

      "La liberté est à l'homme ce que les ailes sont à l'oiseau" Jean-Pierre Rosnay

      • [^] # Re: DĂ©finir les mots

        Posté par  . Évalué à 5.

        Pour continuer sur Kant, ses Ă©crits sur le droit et sa philosophie critique (Critique de la Raison Pure, Critique de la raison pratique, Critique de la facultĂ© de juger) cherchent les bases solides qui permetront de fonder "scientifiquement" (le mot est un anachronisme), des domaines sĂ©parĂ©s : le juridique, la morale, la connaissance du monde (elle-mĂȘme subdivisĂ©e), le fonctionnement de l'esprit, etc.

        Pourquoi le qualificatif « scientifiquement » serait anachronique ? C'était bel et bien son intention et, de mon point de vue, il a atteint son objectif. :-)

        Ces prolĂ©gomĂšnes ne sont pas Ă  l’usage des Ă©lĂšves ; ils s’adressent aux maĂźtres futurs, auxquels mĂȘme ils doivent servir, non pas pour l’exposition mĂ©thodique d’une science toute faite, mais uniquement pour l’invention de cette science.

        Il y a des savants pour lesquels l’histoire de la philosophie (tant ancienne que moderne) est la philosophie mĂȘme. Ces prolĂ©gomĂšnes ne sont pas Ă  leur adresse ; ceux-lĂ  doivent attendre que ceux qui s’efforcent de puiser aux sources de la raison mĂȘme aient fait leur Ɠuvre ; alors leur tour sera venu de dire au monde ce qui s’est fait. Rien au contraire, suivant eux, ne peut ĂȘtre dit qui ne soit une rĂ©pĂ©tition ; c’est mĂȘme lĂ  de leur part une prĂ©diction immanquable pour tout ce qui peut dĂ©sormais s’écrire en philosophie. L’entendement humain ayant extravaguĂ© de toute façon sur une infinitĂ© de sujets depuis tant de siĂšcles, il doit arriver difficilement que le nouveau ne ressemble pas en quelque point Ă  l’ancien.

        Je me propose de persuader Ă  tous ceux qui s’occupent sĂ©rieusement de mĂ©taphysique, qu’il est absolument nĂ©cessaire de suspendre leur travail, de considĂ©rer tout ce qui s’est fait jusqu’ici comme non avenu, et de se poser avant tout la question de savoir « si quelque chose de pareil Ă  ce qu’on appelle la mĂ©taphysique est seulement possible absolument. »

        Si c’est une science, d’oĂč vient qu’elle ne peut, comme les autres sciences, obtenir un assentiment universel et durable ? Si ce n’en est pas une, comment se fait-il qu’elle en affecte toujours l’apparence, et qu’elle nourrit l’esprit humain d’un espoir incessant et jamais satisfait ? Qu’on dĂ©montre que la mĂ©taphysique est ou n’est pas une science, il est en tout cas nĂ©cessaire d’établir quelque chose de certain sur cette prĂ©tendue science ; il est impossible de rester plus longtemps dans une pareille situation Ă  cet Ă©gard. Il est presque ridicule en effet, quand toute autre science marche d’un pas incessant, de tourner toujours Ă  la mĂȘme place dans la mĂ©taphysique qui veut nĂ©anmoins ĂȘtre la sagesse mĂȘme, que chacun consulte comme un oracle, et de ne pas faire le moindre progrĂšs. DĂ©jĂ  le nombre de ses partisans diminue, et l’on ne voit pas que ceux qui se sentent assez forts pour briller dans les autres sciences soient tentĂ©s de compromettre leur rĂ©putation dans celle-ci, oĂč chacun, fĂ»t-il ignorant dans tout le reste, prĂ©tend juger d’une maniĂšre dĂ©cisive, parce qu’en rĂ©alitĂ© il n’y a dans ces rĂ©gions ni poids ni mesures propres Ă  faire distinguer la fondamentalitĂ© d’un stĂ©rile verbiage.

        Kant, ProlégomÚnes à toute métaphysique (qui pourra se présenter comme science)

        Je n'ai pas le temps de dĂ©velopper les rĂ©sultats de la philosophie critique, ce serait bien trop long, mais il est certain qu'on ne peut lui reprocher de ne point avoir Ă©tĂ© scrupuleux et rigoureux dans la dĂ©limitation de la sĂ©mantique de sa terminologie; Ă  tel point que Mme de StaĂ«l lui reprochait de prendre les mots pour des nombres. Pour reprendre l'exemple discutĂ©, est qualifiĂ© de transcendantal tout ce qui a trait Ă  la possibilitĂ© de la connaissance pure et a priori comme, par exemple, l'esthĂ©tique transcendantale qui, avec les formes pures et a priori de la sensibilitĂ© que sont l'espace et le temps1, rend possible la mathĂ©matique pure. Ça c'est pour les sens.

        Maintenant, si on regarde du cÎté de la pensée et des concepts, les lois de la logique générale deviennent les principes d'une logique transcendantale lorsqu'il s'agit de déterminer les pures lois formelles de la connaissance des objets. Ce dernier point est fondamentalement analogue à l'usage de la logique formelle dans la théorie des types pour les langages de programmation. Par exemple, le raisonnement dit du double modus ponens (si A alors B et si B alors C donc si A alors C) est le type de la composition de fonction dans les langages fonctionnels (comme Haskell ou OCaml). Son pendant, dans les langages impératifs, est la rÚgle de composition dans la logique de Hoare :

          {P} S {Q} , {Q} T {R}
          ---------------------
             {P} S ; T {R}
        

        La rÚgle a deux prémisses : la premiÚre dit que l'instruction S fait passer de l'état P à l'état Q et la deuxiÚme que l'instruction T fait passer de l'état Q à l'état R, puis la rÚgle conclue que dans ces conditions la séquence des instructions S ; T fait passer de l'état P à l'état R.

        Ici on parle des états d'une machine réelle et physique, or qui dit changement d'état dit cause agissante (principe de base de la physique). Que le principe de causalité est, pour fondement, la forme logique des jugements dits hypothétiques (si A alors B) et pour loi un analogue du modus ponens (si A alors B, or A, donc B), c'est justement ce que Kant affirmait dans la logique transcendantale de la Critique de la raison Pure (voir la table des catégories, on voit bien dans les deux tables la démarche identique à celle de la correspondance de Curry-Howard). C'est d'ailleurs parce qu'il voulait réfuter la conception de la causalité de David Hume qu'il a fait cette découverte.

        AprĂšs, lĂ  oĂč ça devient marrant, c'est que ces principes mĂšnent Ă  des problĂšmes dialectiques en apparence insolubles oĂč thĂšse et antithĂšse s'affrontent sans fin : la mĂ©taphysique Ă©tant le champ de ces querelles qui n'ont jamais de fin. Dans le cas de la causalitĂ©, se pose la question d'une cause inconditionnĂ©e qui ne prĂ©suppose plus une autre cause qui la prĂ©cĂ©derait et dont elle serait l'effet; autrement dit, peut-on admettre une causalitĂ© par libertĂ© dans l'ordre de la nature ? Soit : l'homme est-il libre ? Cette antinomie dialectique est plus connue sous sa forme populaire : qui de l'Ɠuf et de la poule est venu en premier ? Et la rĂ©ponse kantienne est : ni l'un ni l'autre, mais l'homme est libre! :-P


        1. on notera que ces deux notions, espace et temps, sont centrales dans la thĂ©orie de la complexitĂ© algorithmique. ;-) ↩

        Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. VoilĂ  la devise des LumiĂšres.

        • [^] # Re: DĂ©finir les mots

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3. DerniĂšre modification le 04 fĂ©vrier 2019 Ă  00:07.

          Pourquoi le qualificatif « scientifiquement » serait anachronique ? C'était bel et bien son intention et, de mon point de vue, il a atteint son objectif. :-)

          Oui mais pas avec la totalité du sens contemporain. Tout à fait d'accord sinon.

          Je souscrit à tout ton commentaire, c'est bien vu et trÚs trÚs trÚs pertinent (je ne suis qu'un petit kantien ;-).

          Au fait, tu tombes bien je voulais justement te proposer une petite relecture : j'ai fait le travail d'Ă©dition du Projet de paix perpĂ©tuelle sur Wikisource. J'ai trĂšs trĂšs soigneusement et longuement relu, mais il manque une lecture par un tiers pour validation. Ça te dirait ?

          "La liberté est à l'homme ce que les ailes sont à l'oiseau" Jean-Pierre Rosnay

          • [^] # Re: DĂ©finir les mots

            Posté par  . Évalué à 2.

            Oui mais pas avec la totalité du sens contemporain.

            Toujours pas convaincu. En quoi la signification du mot science aurait Ă©voluĂ© et ne serait pas adĂ©quat pour qualifier la philosophie critique ? Ce n'est certes pas une science expĂ©rimentale, mais une science pure au mĂȘme titre que la mathĂ©matique pure et la logique formelle. Toutes les sciences ne sont pas fondĂ©es sur l'expĂ©rience et l'observation et, d'ailleurs, celles-ci ne seraient mĂȘme pas possibles sans les autres (non empiriques ou pures) pour leur servir de fondement stable. Un principe et une loi issue de l'expĂ©rience ne signifie rien d'autre que ceci : « pour autant que nous l'ayons perçu jusqu'ici, il ne se trouve pas d'exception Ă  telle ou telle rĂšgle; mais rien ne garantie qu'une expĂ©rience future vienne la remettre en cause ». Que vaudrait le savoir humain s'il n'Ă©tait assurĂ© que par de tels principes ? RĂ©ponse : rien! Vouloir fonder la totalitĂ© du savoir humain sur la seule expĂ©rience est une entreprise ridicule, voire inepte. La mathĂ©matique pure et la logique formelle ne sont pas suffisantes comme fondement a priori. Reste donc la nĂ©cessitĂ© d'une autre science formelle et a priori pour fonder le savoir humain selon les principes du rationalisme : en quoi la solution kantienne n'est pas satisfaisante ? Pourquoi donc ce que Xavier Leroy a enseignĂ© cette annĂ©e au CollĂšge de France serait de la science (en l'occurence de l'informatique thĂ©orique), mais pas ce que Kant a professĂ© il y a plus de 200 ans ?

            Je souscrit à tout ton commentaire, c'est bien vu et trÚs trÚs trÚs pertinent (je ne suis qu'un petit kantien ;-).

            Merci, j'ai essayé de présenter certaines caractéristiques de la démarche kantienne en philosophie sous un jour qui serait le plus accessible possible pour un lectorat majoritairement constitué de personnes avec de fortes connaissances en programmation.

            Ça te dirait ?

            Pourquoi pas, d'autant que c'est un magnifique texte de philosophie politique. Je verrais dans la soirée pour commencer la relecture. N'ayant jamais contribué à wikisource : y a-t-il un médium de communication interne pour échanger entre nous sur le site pour les questions d'ordre technico-pratique que je ne manquerais pas d'avoir ?

            Au passage, une parfaite illustration de la rigueur, issue de ce texte, dans la détermination d'un concept :

            On ne peut dĂ©finir la libertĂ© juridique (par consĂ©quent extĂ©rieure), comme on le fait ordinairement, « la facultĂ© de faire tout ce que l’on veut, pourvu qu’on ne fasse de tort Ă  personne. » Car que signifie ici le mot faculté ? la possibilitĂ© d’une action, en tant qu’on ne fait par lĂ  de tort Ă  personne. La dĂ©finition de cette facultĂ© reviendrait donc Ă  ceci · «la libertĂ© est la possibilitĂ© des actions par lesquelles on ne fait de tort Ă  personne. On ne fait de tort Ă  personne (quoi que l’on fasse d’ailleurs), quand on ne fait de tort Ă  personne ; » ce qui est une vĂ©ritable tautologie — Il faut bien plutĂŽt dĂ©finir la libertĂ© extĂ©rieure (juridique), la facultĂ© de n'obĂ©ir Ă  d’autres lois extĂ©rieures qu’à celles auxquelles j'ai pu donner mon assentiment. — De mĂȘme l’égalitĂ© extĂ©rieure (juridique] dans un État est ce rapport des citoyens d’aprĂšs lequel nul ne peut juridiquement obliger un autre Ă  quelque chose, sans se soumettre en mĂȘme temps Ă  la loi, de pouvoir ĂȘtre obligĂ© Ă  son tour par celui-ci de la mĂȘme maniĂšre. (Le principe de la soumission juridique Ă©tant dĂ©jĂ  compris dans l’idĂ©e d’une constitution politique en gĂ©nĂ©ral, n’a pas besoin de dĂ©finition).

            note 5

            PlutÎt que les philosophes (ou du moins certains d'entre eux), j'aurais tendance à penser que c'est le commun des mortels qui ne sait pas définir convenablement les concepts qu'il utilise.

            Et l'on retrouve, plus loin, un nouvel usage de correspondance avec la logique formelle pour justifier la séparation des pouvoirs :

            Toute forme de gouvernement, qui n'est pas reprĂ©sentative, n'en est pas proprement une, car le lĂ©gislateur ne peut ĂȘtre en une seule et mĂȘme personne l’exĂ©cuteur de sa volontĂ© (de mĂȘme que dans un syllogisme l’universel de la majeure ne peut ĂȘtre en mĂȘme temps dans la mineure la subsomption du particulier sous l’universel)

            Il fait ici référence à la forme logique du syllogisme que l'on retrouve dans ce raisonnement usuel :

            • tous les hommes sont mortels (majeur - question de droit - pouvoir lĂ©gislatif)
            • Socrate est un homme (mineur - question de fait - pouvoir exĂ©cutif)
            • donc Socrate est mortel (conclusion - sentence - pouvoir judiciaire)

            On retrouve cette analogie dans sa Doctrine du droit lorsqu'il justifie la forme nĂ©cessairement tripartite de l'État :

            Tout État renferme en soi trois pouvoirs, c'est-Ă -dire que l'unitĂ© de la volontĂ© gĂ©nĂ©rale s'y dĂ©compose en trois personnes (trias politica) : le souverain pou­voir (la souverainetĂ©), qui rĂ©side dans la personne du lĂ©gislateur; le pouvoir exĂ©cutif, dans la personne qui gouverne (conformĂ©ment Ă  la loi); et le pouvoir judi­ciaire (qui attribue Ă  chacun le sien suivant la loi), dans la personne du juge (potestas legislatoria, rectoria et judiciaria). Ce sont comme les trois propositions d'un syl­logisme pratique : la majeure, qui contient la loi d'une volonté ; la mineure, l'ordre de se conduire d'aprĂšs la loi, c'est-Ă -dire le principe de la subsomption des ac­tions sous cette loi; enfin la conclusion (la sentence), qui dĂ©cide ce qui est de droit dans le cas dont il s'agit.

            Cette structure tripartite se retrouve Ă©galement dans son Ɠuvre avec les trois critiques qui dĂ©terminent les domaines de compĂ©tences de chacune de nos facultĂ©s : l'entendement et la connaissance de ce qui est (Critique de la Raison Pure); la raison et la connaissance de ce qui doit áșżtre (Critique de la Raison Pratique), puis la facultĂ© de juger (rĂ©flĂ©chissante) et les jugements sur le beau, le sublime et la finalitĂ© dans la nature (Critique de la facultĂ© de juger qui opĂšre le pont et confĂšre l'unitĂ© entre raison thĂ©orique et raison pratique). Au fond, dans cette structure tripartite de l'État, nous ne faisons que projeter extĂ©rieurement la propre structure formelle de notre esprit.

            Questions subsidiaires aux empiristes (qu'il moque quelque peu dans son avant propos) : si tous nos principes provenaient de l'expĂ©rience, comment se fait il que l'on ne peut concevoir autrement un État que de maniĂšre tripartite ? D'oĂč vient la nĂ©cessitĂ© dans cette division en trois pouvoirs, nĂ©cessitĂ© que l'expĂ©rience ne peut jamais enseigner ? LĂ  oĂč la mĂ©thode rationaliste n'a aucune difficultĂ© Ă  rĂ©soudre la question, comme je viens de l'illustrer
 ;-)

            Le vocabulaire kantien est, d'ailleurs, grandement empruntĂ© au vocabulaire juridique. De mĂȘme que la libertĂ© est la soumission Ă  la loi que l'on se donne soi mĂȘme (autonomie, au sens propre du terme), la Critique de la Raison Pure est le tribunal instituĂ© par la raison oĂč elle comparait face aux lois qu'elle se donne elle mĂȘme : le fondement de la constitution de la rĂ©publique scientifique. ;-)

            Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. VoilĂ  la devise des LumiĂšres.

            • [^] # Re: DĂ©finir les mots

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

              Science oui, scientifique non. Je me base sur mes souvenirs d'Ă©pistĂ©mo et mon environnement familial : fils, petit-fils, neveu et arriĂšre arriĂšre arriĂšre petit-fils de chercheurs et mathĂ©maticiens, sans parler des amis, j'ai grandi dans un environnement de chercheurs pour qui « scientifique » est une dĂ©marche plus une confrontation avec ses pairs, sens qui est tout de mĂȘme assez rĂ©cent : 19e siĂšcle, je crois que c'est dans Kuhn. Cela dit je n'en fais pas un argument d'autoritĂ©, c'est ancien, j'accepte de me tromper !

              c'est un magnifique texte de philosophie politique

              Je l'aime beaucoup aussi ! particuliĂšrement la conclusion, magnifique de synthĂšse et de prĂ©diction (Que les rois deviennent philosophes
)!

              Pour correspondre, il suffira de cliquer sur mon pseudo (le mĂȘme) dans l'historique, qui t'emmĂšnera sur ma page et de lĂ  tu cliques sur discussion.
              Pour relire dans Wikisource, une fois dans le Projet de paix perpĂ©tuelle il faut choisir l'onglet source, puis dans l'arc-en-ciel des pages clique sur la page 289, de lĂ  tu verras le texte corrigĂ© avec un scan — c'est ce qu'il faut contrĂŽler page Ă  page (il y a des flĂšches « prĂ©cĂ©dent-suivant » en haut Ă  gauche). Quand une page est bonne tu cliques sur l'onglet Modifier puis sur le bouton Valider et enfin sur Publier les modifications.

              "La liberté est à l'homme ce que les ailes sont à l'oiseau" Jean-Pierre Rosnay

              • [^] # Re: DĂ©finir les mots

                Posté par  . Évalué à 2.

                « scientifique » est une dĂ©marche plus une confrontation avec ses pairs, sens qui est tout de mĂȘme assez rĂ©cent : 19e siĂšcle, je crois que c'est dans Kuhn.

                Je vois ce que tu veux dire, mais publier un traitĂ© pour fonder une science nouvelle (telle Ă©tait sa prĂ©tention), n'est-ce pas se confronter Ă  ses pairs ? Pour quelle raison penses-tu qu'une personne publie un traitĂ©, si ce n'est pour rendre public sa pensĂ©e et la confronter Ă  ses pairs ? Et les prolĂ©gomĂšnes, publiĂ©s trois ans aprĂšs la CRP, c'est pour quelle raison ? À son Ă©poque, la mĂ©taphysique Ă©tait bien enseignĂ©e comme une science Ă  l'universitĂ©. Il occupait mĂȘme la chaire de Logique et mĂ©taphysique Ă  l'universitĂ© de Königsberg. Ce qu'il a fait, avec la CRP, c'est globalement dire Ă  ses pairs : « tout ce qu'on le prenait jusqu'ici pour de la science n'est que du vent, l'Ă©difice de notre soit disant science n'est qu'un tas de ruine, voici le plan qu'il faudrait mettre en pratique pour le reconstruire et faire enfin de la mĂ©taphysique une science. Qu'en pensez-vous ? ». Et tu n'appelles pas cela se confronter Ă  ses pairs ? Raison pour laquelle il a, en autre, qualifiĂ© sa dĂ©marche de « rĂ©volution copernicienne » tout comme Copernic a remis en cause le modĂšle gĂ©ocentrique admis Ă  son Ă©poque.

                De plus, c'est bien une volonté de réfutation du kantisme (comment peut-on vouloir réfuter quelqu'un qui ne se confronte pas) de la part de Frege qui a aboutit à l'avÚnement de l'informatique.

                Au XXÚme siÚcle, la notion de calcul s'est développée en relation avec celle du raisonnement. Avant d'aborder l'histoire du calcul, faisons une courte digression pour nous intéresser à celle du raisonnement. Nous avons laissé cette histoire aux logiques d'Aristote et des stoïciens, qui n'était suffisantes, ni l'une ni l'autre, pour exprimer les raisonnements mathématiques, car la grammaire des propositions dans ces deux logiques étaient trop fruste. Ce problÚme de trouver une grammaire pour les propositions mathématiques n'a pas avancé jusqu'à la fin du XIXÚme siÚcle, malgré quelques tentatives courageuses, comme celle de Leibniz. Le principal artisan de ce renouveau est Gottlob Frege, dont les motivations étaient surtout philosophiques : il s'agissait pour lui d'éclairer, et de contredire, un point de la philosophie d'Emmanuel Kant.

                Gilles Dowek, Les métamorphoses du calcul.

                Ce que voulait contredire Frege Ă©tait l'affirmation kantienne selon laquelle tout les jugements mathĂ©matiques Ă©taient synthĂ©tiques a priori. C'est ce qui engendra la formalisation de la thĂ©orie des ensembles de Cantor-Frege, les paradoxes de Burali-Forti et Russell, la crise des fondements de mathĂ©matiques, le programme de Hilbert puis, in fine, les thĂ©orĂšmes d'incomplĂ©tude de Gödel et l'impossibilitĂ© de rĂ©soudre le problĂšme de l'arrĂȘt par Turing. VoilĂ , en gros rĂ©sumĂ©, un fragment de l'histoire des mathĂ©matiques qui part de cette simple volontĂ© de rĂ©futer Kant. Et que retient-on aujourd'hui ? Et bien que Kant avait raison. Du moins c'est ce que laisse comprendre Gilles Dowek (chercheur INRIA) ainsi que Jean-Yves Girard (mathĂ©maticien et logicien, ancien chercheur CNRS, auteur entre autre du systĂšme F, systĂšme de types Ă  la base de langage comme Haskell ou OCaml, et de la logique linĂ©aire) dans son dernier livre.

                Le principal bĂ©nĂ©ficiaire de cette visite non guidĂ©e aura Ă©tĂ© l'auteur, tout surpris d'y trouver matiĂšre Ă  de futurs dĂ©veloppements techniques. Et de dĂ©couvrir la surprenante adĂ©quation du kantisme — au sens large — Ă  la logique contemporaine. Ce qui n'est pas trĂšs Ă©tonnant aprĂšs tout : que veut dire "raison pure", sinon logique ?

                Jean-Yves Girard, Le fantĂŽme de la transparence.

                Ces derniers travaux portent mĂȘme le nom de Syntaxe transcendantale :

                La syntaxe transcendantale est la justification technique des thÚses du fantÎme de la transparence. Le programme est exposé dans l'article La syntaxe transcendantale, manifeste (Février 2011)

                MĂȘme s'ils ne partagent pas toutes mes opinions sur le kantisme (il faudrait, si je les comprends bien, une sorte de kantisme renouvelĂ© Ă  la lumiĂšre des progrĂšs de la logique, tout comme Einstein a rĂ©formĂ© Newton), on est plus proche d'un accord sur l'importance de la rĂ©volution kantienne en philosophie. Et ce genre de confrontation avec la pensĂ©e d'un auteur, mĂȘme mort il y a deux cent ans, j'ai du mal Ă  ne pas la voir comme de la confrontation avec ses pairs.

                Pour en revenir sur ce que n'acceptait pas Frege (ce qui a engendré des travaux de recherche aboutissant à l'ordinateur), c'est cela :

                Les jugements mathĂ©matiques sont tous synthĂ©tiques. Cette proposition semble avoir Ă©chappĂ© jusqu'ici aux observations des analystes de la raison humaine, et mĂȘme ĂȘtre exactement opposĂ©e Ă  toutes leurs conjectures, bien qu'elle soit incontestablement certaine et trĂšs importante dans ses consĂ©quences. En effet, comme on trouvait que le raisonnement de mathĂ©maticiens procĂ©daient tous d'aprĂšs le principe de contradiction (ce qu'exige la nature de toute certitude apodictique) on se persuada que les principes aussi Ă©taient connus Ă  partir du principe du contradiction : en quoi ces analystes se trompaient; car une proposition synthĂ©tique peut bien ĂȘtre saisie d'aprĂšs le principe de contradiction, mais de telle sorte qu'une autre proposition synthĂ©tique soit prĂ©supposĂ©e, d'oĂč elle puisse ĂȘtre dĂ©duite, mais jamais en elle-máșżme.

                Kant, Critique de la Raison Pratique.

                On peut noter aussi, qu'à l'époque ou naquit la polémique, Poincaré écrivit des articles sur la logique et les mathématiques pour défendre Kant face à, entre autre, Russell et Hilbert.

                Tout cela pour montrer, que ce soit Kant lui mĂȘme de son vivant, ainsi que d'autres penseurs aprĂšs sa mort n'ont eu de cesse de se confronter entre pairs sur les principes fondamentaux de sa philosophie.

                Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. VoilĂ  la devise des LumiĂšres.

                • [^] # Re: DĂ©finir les mots

                  Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2. DerniĂšre modification le 05 fĂ©vrier 2019 Ă  23:47.

                  Tu m'entraĂźne un peu loin. Je ne connais pas si bien Kant et je pratique peu la philo depuis mes annĂ©es de fac. Comme je te l'ai dit, tu as peut-ĂȘtre bien totalement raison, j'ai un doute mal dĂ©fini, un doute qui date, et je dirai des bĂȘtises en poursuivant la discussion — par exemple il me semble dans ce doute que la dĂ©marche scientifique est faite de petits pas, de confrontations incessante et que ce n'est pas comme ça que les philosophes « à systĂšme » pratiquaient ; Kant est l'initiateur d'un gros changement mais me semble tout de mĂȘme, dans mon doute mal dĂ©fini, ĂȘtre encore dans la pratique de ses prĂ©dĂ©cesseurs — et j'ai en tĂȘte des Ă©normitĂ©s pires encore !
                  D'oĂč peut-ĂȘtre mon lent travail de relecture pour Wikisource :-)

                  Par contre c'est trĂšs intĂ©ressant, tu veux pas nous faire une dĂ©pĂȘche lĂ -dessus ? ce pourrait ĂȘtre ce texte un peu plus Ă©clairci, avec une prĂ©sentasion des travaux que tu indiques et une interview de leurs auteurs


                  "La liberté est à l'homme ce que les ailes sont à l'oiseau" Jean-Pierre Rosnay

            • [^] # Re: DĂ©finir les mots

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

              Excellente démonstration de la rigueur et de la profondeur de pensée ! J'avais un prof qui s'exclamait « ah là là c'est beau ! » en lisant la CRP.

              "La liberté est à l'homme ce que les ailes sont à l'oiseau" Jean-Pierre Rosnay

            • [^] # Commentaire supprimĂ©

              Posté par  . Évalué à -6.

              Ce commentaire a Ă©tĂ© supprimĂ© par l’équipe de modĂ©ration.

              • [^] # Commentaire supprimĂ©

                Posté par  . Évalué à -6. DerniĂšre modification le 05 fĂ©vrier 2019 Ă  12:29.

                Ce commentaire a Ă©tĂ© supprimĂ© par l’équipe de modĂ©ration.

              • [^] # Re: DĂ©finir les mots

                Posté par  . Évalué à 5.

                T'as de la chance que je sois de bonne constitution et que je ne te traite pas d'idiot. Tu te rends compte que tu viens de traiter Kant d'ĂȘtre un auteur de paralogisme ? Ça te viendrait Ă  l'idĂ©e en lisant un texte d'Einstein, oĂč tu ne comprends pas bien un passage, d'en conclure qu'il a commis une grossiĂšre faute dans l'application des principes de la physique ? Non, parce que lĂ  c'est ce que tu viens de faire, sauf que la science en question, c'est la logique. ;-)

                Avant de clarifier ton incompréhension (oui, la définition est bien tautologique), il me semble nécessaire de préciser un léger point. Kant était un philosophe allemand vivant en prusse orientale, dans la ville de Königsberg aujourd'hui en Pologne, il écrivait donc en allemand. Les lourdeurs de styles et les problÚmes de syntaxes sont la faute du traducteur ! Bon, allez, je te donne la version que j'ai dans ma bibliothÚque :

                La libertĂ© de droit (par suite extĂ©rieure) ne peut pas ĂȘtre dĂ©finie, comme on a coutume de le faire, par l'autorisation de faire tout ce qu'on veut pourvu qu'on ne fasse pas de tort Ă  autrui. Car que signifie autorisation ? La possibilitĂ© d'agir dans la mesure oĂč l'on ne fait de tort Ă  personne. Ainsi l'explication serait celle-ci : la libertĂ© est la possibilitĂ© de l'action qui ne fait pas de tort Ă  autrui. On ne fait de tort Ă  personne (quoi qu'on fasse d'ailleurs) Ă  condition de ne faire de tort Ă  personne. Par suite, c'est une tautologie vide. — Il faut au contraire dĂ©finir ma libertĂ© extĂ©rieure (de droit) ainsi : elle est l'autorisation de n'obĂ©ir Ă  aucune autre loi extĂ©rieure que celles auxquelles j'ai pu donner mon assentiment. — De mĂȘme l'Ă©galitĂ© extĂ©rieure (de droit) dans un État est le rapport des citoyens selon lequel personne ne peut obliger l'autre, de droit, sans que, en mĂȘme temps, il ne se soumette Ă  la loi qui peut l'obliger rĂ©ciproquement et de la meilleure maniĂšre. (Le principe de la dĂ©pendance de droit qui se trouve dĂ©jĂ  dans le concept d'une constitution d'État en gĂ©nĂ©ral n'a pas besoin d'explications.)

                Traduction par Jean-François Poirier et Françoise Proust.

                La syntaxe de l'ensemble te sied-elle mieux ?

                Maintenant, venons-en à l'analyse de la tautologie. Tu dois avoir un problÚme dans ton interpréteur du français. Commençons par un exemple simple, issu de l'interprétation de code dans un langage de programmation :

                let double = (fun x -> x + x)
                
                (* Comment procéder à l'interprétation du terme suivant : *)
                double 2
                
                (* on commence par substituer à `double` sa définition : *)
                (fun x -> x + x) 2
                
                (* puis on remplace le paramĂštre formel par la valeur de l'argument *)
                2 + 2
                
                (* et on calcul *)
                4

                Jusqu'ici tu suis ? Et bien, dans le texte de Kant, c'est la mĂȘme chose : on substitue un terme par sa dĂ©finition, comme dans le cas de double ci-dessus.

                On commence par la définition courante de la liberté :

                • l'autorisation de faire tout ce qu'on veut pourvu qu'on ne fasse pas de tort Ă  autrui

                Puis comme pour double, on se demande : mais au fait c'est quoi la définition de autorisation ? Et l'on a :

                • la possibilitĂ© d'agir dans la mesure oĂč l'on ne fait de tort Ă  personne

                Ensuite, on substitue. Là je le fait textuellement (ne viens pas te plaindre de la syntaxe qui n'est pas correcte en français) :

                • [la possibilitĂ© d'agir dans la mesure oĂč l'on ne fait de tort Ă  personne] de faire tout ce qu'on veut pourvu qu'on ne fasse pas de tort Ă  autrui

                ce qui, une fois qu'on redonne une forme syntaxiquement correcte en français, mais sans changer le sens (la sémantique), devient :

                • la libertĂ© est la possibilitĂ© de l'action qui ne fait pas de tort Ă  autrui. On ne fait de tort Ă  personne (quoi qu'on fasse d'ailleurs) Ă  condition de ne faire de tort Ă  personne

                C'est la mise en forme avec une syntaxe correcte et prĂ©servation de la sĂ©mantique qui te pose problĂšme ? Dans la premiĂšre phrase on retrouve la dĂ©finition de autorisation, mais le dĂ©fini (et donc sa dĂ©finition) Ă©tait soumis Ă  la condition de ne faire de tort Ă  personne (pourvu qu'on ne fasse pas de tort Ă  autrui) et cela quoi que l'on fasse (faire tout ce qu'on veut) : d'oĂč la deuxiĂšme phrase. Est-ce plus clair maintenant ?


                AprĂšs ce prĂ©ambule, quelque peu fastidieux pour une telle trivialitĂ©, jetons un Ɠil Ă  tes autres questions.

                Non, si le savoir humain n'Ă©tait assurĂ© que par de tels principes, il n'en vaudrait pas rien pour autant. Imagine 1000 ans d'observations de tel phĂ©nomĂšne menant Ă  l'Ă©laboration de telle loi jamais contredite par une quelconque observation, mĂȘme sans le fondement de principes issus de sciences pures, ça conserve un intĂ©rĂȘt (certes limitĂ©) pour se projeter dans l'avenir.

                Bah ce que tu décris est notre situation bien réelle. Ce que je dis c'est que ces observations, qui forment un savoir objectif, n'est possible que par l'intervention de principes qui, eux, ne sont pas d'origine expérimentale. ;-) Sans ces principes purs nous n'aurions que des jugements de perceptions (à valeur subjective) et non des jugements d'expériences (à valeur objective). Mais, assurément, les jugement d'expériences ont également besoin d'une autre source que la seule pensée pure : à savoir les jugements de perceptions.

                Des jugements empiriques, s’ils ont une valeur objective, sont des jugements d’expĂ©rience ; mais ceux qui n’ont qu’une valeur subjective sont de simples jugements de perception. Ceux-ci n’ont besoin d’aucune notion intellectuelle pure, mais seulement de la liaison logique de la perception en un sujet pensant. Ceux-lĂ , au contraire, demandent toujours, indĂ©pendamment des reprĂ©sentations de l’intuition sensible, des notions particuliĂšres produites originairement dans l’entendement, qui donnent au jugement d’expĂ©rience sa valeur objective. [
]

                C’est ce que nous allons expliquer. Qu’une chambre soit chaude, que le sucre soit doux, l’absinthe amĂšre, ce sont lĂ  des jugements d’une valeur purement subjective. Je ne demande pas de sentir toujours ainsi, ou que chacun sente comme je dois sentir. Ces jugements n’expriment qu’un rapport de deux sensations Ă  un mĂȘme sujet, moi-mĂȘme, et moi seulement dans mon Ă©tat actuel de perception, et ne valent par consĂ©quent pas relativement Ă  l’objet ; je les appelle donc des jugements perceptifs. Il en est tout autrement du jugement expĂ©rimental. Ce que l’expĂ©rience m’apprend dans certaines circonstances, elle doit me l’apprendre toujours et Ă  chacun, et sa valeur ne se borne pas au sujet ou Ă  son Ă©tat du moment. J’énonce donc tous ces jugements comme objectivement valables, lors, par exemple, que je dis : L’air est Ă©lastique, ce jugement n’est immĂ©diatement qu’un jugement de perception ; je rapporte deux sensations l’une Ă  l’autre dans mes sens. Pour que je puisse l’appeler un jugement d’expĂ©rience, il faut que cette liaison soit soumise Ă  une condition qui la rende universellement valable. Il faut donc que je sois toujours et que chacun soit comme moi dans la nĂ©cessitĂ© de faire cette liaison dans les mĂȘmes circonstances. [
]

                Pour qu’il y ait expĂ©rience par perception il faut encore un jugement tout diffĂ©rent de celui-lĂ . L’intuition donnĂ©e doit ĂȘtre subsumĂ©e Ă  une notion qui dĂ©termine la forme du jugement en gĂ©nĂ©ral par rapport Ă  l’intuition, qui relie la conscience empirique de l’intuition en une seule conscience en gĂ©nĂ©ral, et donne ainsi aux jugements empiriques une valeur universelle : cette notion est une notion intellectuelle pure a priori, propre seulement Ă  dĂ©terminer la maniĂšre dont une intuition peut servir aux jugements. Soit donc la notion de cause ; elle dĂ©termine l’intuition qui lui est subsumĂ©e, par exemple celle d’air, par rapport Ă  ce jugement en gĂ©nĂ©ral, que la notion d’air, en ce qui regarde la dilatation, dans le rapport d’antĂ©cĂ©dent Ă  consĂ©quent, a son usage dans le jugement hypothĂ©tique. La notion de cause est donc une notion intellectuelle, entiĂšrement diffĂ©rente de toute perception possible, et qui ne sert qu’à dĂ©terminer la reprĂ©sentation Ă  elle soumise, par rapport au jugement en gĂ©nĂ©ral, par consĂ©quent Ă  rendre possible un jugement d’une valeur universelle.

                Il faut donc pour qu’il puisse y avoir jugement de l’expĂ©rience par un jugement de perception, que la perception soit subsumĂ©e Ă  une notion intellectuelle, par exemple, l’air est soumis Ă  la notion de cause, notion qui dĂ©termine comme hypothĂ©tique le jugement sur l’air par rapport Ă  l’expansion. Et alors cette expansion n’est pas reprĂ©sentĂ©e comme appartenant simplement Ă  ma perception de l’air dans mon Ă©tat, ou dans plusieurs de mes Ă©tats, ou dans l’état de la perception des autres, mais comme y appartenant nĂ©cessairement ; et ce jugement : L’air est Ă©lastique, devient d’une valeur universelle, et un jugement expĂ©rimental par le fait que certains jugements prĂ©cĂšdent, qui subsument l’intuition de l’air Ă  la notion de cause et d’effet, et dĂ©terminent ainsi les perceptions, non pas purement entre elles dans mon sujet, mais par rapport Ă  la forme du jugement en gĂ©nĂ©ral (ici la forme hypothĂ©tique), et donnent ainsi au jugement empirique une valeur universelle.

                Kant, ProlégomÚnes à toute météphysique future qui voudra se présenter comme science.

                Si tu trouves des choses Ă  redire dans la syntaxe, cette fois incrimine le traducteur et non Kant. ;-) Ici, il fait jouer la catĂ©gorie de la causalitĂ© (pur concept d'entendement) pour transformer un jugement de perception (Ă  valeur subjective) en jugement d'expĂ©riences (Ă  valeur objective). C'est celle dont je parlais dans mon premier message en rapport avec la logique de Hoare. Et ce processus mental nous le faisons tous, naturellement, mĂȘme si on n'en a pas conscience : M. Jourdain faisait bien de la prose sans le savoir. ;-)

                En quoi la mathématique pure et la logique formelle ne sont-elles pas suffisantes comme fondement a priori ?

                Bien trop long Ă  expliquer, et, Ă  dire vrai, il vaut mieux ĂȘtre spĂ©cialiste dans ces deux disciplines (ce qui est mon cas) pour le comprendre. Mais dĂ©jĂ , pour envisager la possibilitĂ© d'une telle insuffisance, pose toi cette question : les notions de libertĂ© et de droit dont on parlait prĂ©cĂ©demment, sont elles d'origine empirique ou rationnelle ? Dans le seconde cas, appartiennent elles au domaine de la mathĂ©matique ou de la logique ? Ou sinon, pour invoquer deux autoritĂ©s reconnues en physique et logique : Einstein, dans un article qu'il consacra Ă  Russell, reconnaissait ĂȘtre heureux de savoir que celui-ci disait que l'on ne pouvait se passer de mĂ©taphysique. L'un et l'autre n'Ă©taient certes pas satisfaits par la solution kantienne sur la constitution de la mĂ©taphysique, mais il n'avait rien de mieux Ă  proposer en Ă©change, et, pour ma part, je ne trouve pas leurs objections recevables.

                Que rajoute la solution kantienne

                Et bien, à mon goût, elle a mis, pour la premiÚre fois dans l'histoire de l'humanité, la métaphysique (ce savoir dont on ne peut se passer) sur la route sûre de la science.

                ou l'informatique théorique enseignée par Xavier Leroy cette année au CollÚge de France

                les schĂ©mas de pensĂ©e qui y sont enseignĂ©s sont analogues Ă  ceux qu'utilisa Kant pour mettre la mĂ©taphysique sur le chemin sĂ»r de la science. Mais dans le cas de l'informatique thĂ©orique, c'est plus simple Ă  comprendre. Pour reprendre l'exemple de Pierre Jarillon, il est plus simple de comprendre cette Ă©galitĂ© 2^3 + 34 = 42 que celle-ci e^{i\Pi} = - 1. Pour ĂȘtre honnĂȘte, lorsque j'Ă©tais encore un jeune Ă©tudiant en logique mathĂ©matique et informatique fondamentale, que l'on m'enseigna les principes du lambda-calcul typĂ© (programmation fonctionnelle avec typage statique, le cƓur du cours de Xavier Leroy), j'Ă©tais dĂ©jĂ  kantien depuis plusieurs annĂ©es et maĂźtrisais parfaitement sa logique transcendantale. RĂ©sultat la chose me paru Ă©vidente quand on me l'enseigna, c'Ă©tait du « dĂ©jĂ  connu », et j'obtins 20 comme note pour ce module.

                Qu'est-ce qui te retient d'ajouter du sucre syntaxique pour former des énoncés clairs ? En effet, énoncer que tous les hommes sont mortels, est-ce une question de droit, est-ce le fait d'un pouvoir législatif ? Non, alors que veux-tu exprimer ? S'il te plait, exprimes-le clairement.

                Si tu te donnes la peine de relire le texte de Kant que je cite juste en dessous, tu sauras ce que j'ai voulu exprimer.

                En espérant avoir éclairé ta lanterne.

                Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. VoilĂ  la devise des LumiĂšres.

                • [^] # Commentaire supprimĂ©

                  Posté par  . Évalué à -8.

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                  Posté par  . Évalué à -10. DerniĂšre modification le 12 fĂ©vrier 2019 Ă  21:28.

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                  • [^] # Commentaire supprimĂ©

                    Posté par  . Évalué à -10. DerniĂšre modification le 12 fĂ©vrier 2019 Ă  21:30.

                    Ce commentaire a Ă©tĂ© supprimĂ© par l’équipe de modĂ©ration.

                  • [^] # Re: DĂ©finir les mots

                    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 8.

                    comme une quenelle posthume

                    Merci d'Ă©viter ce genre de propos.

                    "La liberté est à l'homme ce que les ailes sont à l'oiseau" Jean-Pierre Rosnay

                    • [^] # Commentaire supprimĂ©

                      Posté par  . Évalué à -10. DerniĂšre modification le 12 fĂ©vrier 2019 Ă  21:31.

                      Ce commentaire a Ă©tĂ© supprimĂ© par l’équipe de modĂ©ration.

                  • [^] # Commentaire supprimĂ©

                    Posté par  . Évalué à -10. DerniĂšre modification le 09 fĂ©vrier 2019 Ă  09:54.

                    Ce commentaire a Ă©tĂ© supprimĂ© par l’équipe de modĂ©ration.

                  • [^] # Re: DĂ©finir les mots

                    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10. DerniĂšre modification le 12 fĂ©vrier 2019 Ă  21:50.

                    Bonjour Samwang<

                    Ces derniers propos ont pris du temps en entrainant une discussion entre modos, et nous avons convenu d'une part d'effacer ces propos plus que limites, et d'autre part de supprimer cet eniÚme compte. L'humour n'est pas un vecteur permettant l'insulte, par exemple ce n'est pas parce que quelqu'un rigole en disant "sale pédé", ou ici des allusions trÚs déplacées, ou autre, que ce rire rends cette parole protégée par la dérision, l'humour ou toute forme de libre expression, non. La personne rigole de cela par lùcheté, elle n'a pas le courage de le dire sérieusement et elle prends ce biais pour le dire et le faire accepter. Ceci n'est PAS de l'humour.

                    Tant de fois et tant de personnes différentes te l'ont fait remarquer : tu postes des éléments intéressants parfois, mais parfois aussi tes propos dérapent. Trop souvent.

                    Ces commentaires seront supprimés et ce compte désactivé.

                • [^] # Commentaire supprimĂ©

                  Posté par  . Évalué à -10. DerniĂšre modification le 08 fĂ©vrier 2019 Ă  08:56.

                  Ce commentaire a Ă©tĂ© supprimĂ© par l’équipe de modĂ©ration.

                  • [^] # Commentaire supprimĂ©

                    Posté par  . Évalué à -10. DerniĂšre modification le 08 fĂ©vrier 2019 Ă  14:52.

                    Ce commentaire a Ă©tĂ© supprimĂ© par l’équipe de modĂ©ration.

                    • [^] # Re: DĂ©finir les mots

                      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 10.

                      Je sais bien que c'est important de montrer qu'on est intelligent et tout ça, mais, si je puis me permettre, avant de poster ce genre de pavĂ©, faudrait se relire pour Ă©viter de rajouter des tas de corrections et d'une, et de deux, ce n'est pas tout Ă  fait le sujet de cette dĂ©pĂȘche et cet Ă©talage de culture Ă  longueur de commentaires commence Ă  me gonfler velu.

                      « Tak ne veut pas quÊŒon pense Ă  lui, il veut quÊŒon pense », Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.

                      • [^] # Commentaire supprimĂ©

                        Posté par  . Évalué à -10. DerniĂšre modification le 08 fĂ©vrier 2019 Ă  16:25.

                        Ce commentaire a Ă©tĂ© supprimĂ© par l’équipe de modĂ©ration.

        • [^] # Commentaire supprimĂ©

          Posté par  . Évalué à -1. DerniĂšre modification le 04 fĂ©vrier 2019 Ă  04:41.

          Ce commentaire a Ă©tĂ© supprimĂ© par l’équipe de modĂ©ration.

    • [^] # Re: DĂ©finir les mots

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 7.

      DĂ©solĂ©e, ça me paraissait tellement Ă©vident, aprĂšs tout, on y retrouve « instruire ». Donc c'est le nom des tutoriels du site instructables.com comme cela a Ă©tĂ© rĂ©pondu. À noter, sur le site on parle aussi d'« ible » pour faire plus court.

      Et merci pour le compliment. SincĂšrement, je pense que c'est l'une des façons de faire sortir GNU/Linux des idĂ©es encore dominantes que c'est une truc pour obsessionnels de l'informatique. C'est aussi, en rĂ©flĂ©chissant aux freins qui empĂȘchent de changer d'OS, qu'on peut trouver des arguments, des pistes ou des solutions et favoriser l'adoption de GNU/Linux.

      « Tak ne veut pas quÊŒon pense Ă  lui, il veut quÊŒon pense », Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.

    • [^] # Re: DĂ©finir les mots

      Posté par  . Évalué à 4.

      Ne suffirait-il pas de proposer un synonyme existant comme guide, mode d'emploi ou tutoriel (certes pour les puristes, il s'agit d'un anglicisme pour ce dernier, mais attesté depuis plusieurs décennies) ?

  • # A cĂŽtĂ©

    Posté par  . Évalué à 3.

    A propos d'Inkscape, je me demande souvent s'il existe une extension ou un module ou quelque chose de plus ou moins intégré pour vectoriser des images, notamment les tracés en noir et blanc.

    • [^] # Re: A cĂŽtĂ©

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4. DerniĂšre modification le 03 fĂ©vrier 2019 Ă  01:37.

      C'est possible avec potrace, qui peut s'intĂ©grer Ă  Inkscape s'il est installĂ© (ce qui devrait ĂȘtre le cas normalement, Ă  moins d'avoir compilĂ© Inkscape depuis les sources).

    • [^] # Re: A cĂŽtĂ©

      Posté par  . Évalué à 6.

      J'ai la version 0.92.3 installée, je fais
      chemin> vectoriser un objet matriciel, ou Maj+Alt+B.

      ça marche en couleur également.

      Une fois vectorisé, je simplifie les contours.

      • [^] # Re: A cĂŽtĂ©

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        Et on peut exporter en DXF, ce qui permet de le travailler dans des applis de CAO.

        « Il vaut mieux mobiliser son intelligence sur des conneries que mobiliser sa connerie sur des choses intelligentes. »

    • [^] # Re: A cĂŽtĂ©

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 5.

      La FAQ d'Inskcape sur la vectorisation d'images matricielle et bien fichue en plus.

      Mais pour le manchot Linuxfr par exemple et dans l'optique d'un motif de broderie avec des à plats de couleurs bien séparés, je crois, malgré tout, que redessiner les contours prends un peu moins de temps quand on est familier avec les courbes de Béziers que de passer par le module et d'ensuite retoucher. Donc ça dépend un peu de l'image d'origine et de ce qu'on veut en faire.

      « Tak ne veut pas quÊŒon pense Ă  lui, il veut quÊŒon pense », Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.

  • # Quand je disais que ça ĂŽtait un frein pour passer Ă  Linux, la preuve

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 10.

    Je viens de recevoir un message via mon site dutailly.net, suite au tutoriel sur l'extension :

    Je jongle depuis des années avec un vieux window et
    des versions préhistorique de PEdesign. De la récup de JANOME au
    maintient coûte que coûte de la Brother je travaille depuis plus de 10
    ans dans la création textile. Vous avez unifié enfin tous les systÚmes.
    Inkscape sera désormais mon logiciel de création. Adieu Microsoft
    définitivement


    'videmment ce sont surtout les personnes qui développent Inkscape et ont développé cette extension qui méritent les compliments et les remerciements. S'il y en à qui passent par là, c'est pour vous.

    PS : Brother et Janome ont des formats de fichiers différents, ce qui signifie deux logiciels de création de broderie différents.

    « Tak ne veut pas quÊŒon pense Ă  lui, il veut quÊŒon pense », Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.

  • # Ça va mĂȘme plus loin

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 9.

    La personne qui m'a Ă©crit qu'elle allait enfin pouvoir abandonner Windows, me propose d'apporter une contribution, et me demande s'il existe un endroit oĂč elle pourrait partager ses fichiers.

    Je ne pensais que la rédaction de ces tutoriels irait aussi loin.

    « Tak ne veut pas quÊŒon pense Ă  lui, il veut quÊŒon pense », Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.

    • [^] # Re: Ça va mĂȘme plus loin

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

      Tu vois bien que tu es une Hacktiviste !

      "La liberté est à l'homme ce que les ailes sont à l'oiseau" Jean-Pierre Rosnay

      • [^] # Re: Ça va mĂȘme plus loin

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4. DerniĂšre modification le 08 fĂ©vrier 2019 Ă  17:13.

        Hacktiviste peut-ĂȘtre pas. Mais ça illustre la nĂ©cessitĂ© de faire (d'Ă©crire mĂȘme dirais-je) des tutoriels accessibles Ă  tout le monde et sur des sujets aussi Ă©loignĂ©s de l'informatique pure, bref du concret.

        Et ça fait plaisir de recevoir ce genre de message.

        « Tak ne veut pas quÊŒon pense Ă  lui, il veut quÊŒon pense », Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.

  • # Tutoriel sur la gestion des couleurs et les palettes de couleurs fait

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 6.

    En complément et comme promis, je viens de mettre en ligne un tutoriel sur les palettes de couleurs qui donne une méthode pour les gérer et indique comment créer directement une palette au format gpl pour Inkscape et Gimp avec un éditeur de texte.

    https://dutailly.net/palettes-de-couleurs

    Normalement, avec tout ça tout le monde devrait ĂȘtre capable d'avoir une gestion plus cohĂ©rente et rationnelle des couleurs pour ses documents.

    NB : je trouve beaucoup plus facile de procéder de cette façon que d'ajouter les couleurs une à une dans Gimp et ça prend beaucoup moins de temps.

    « Tak ne veut pas quÊŒon pense Ă  lui, il veut quÊŒon pense », Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.

  • # To edit

    Posté par  . Évalué à 2. DerniĂšre modification le 01 mars 2019 Ă  17:56.

    Pour ajouter au capharnaĂŒm edit/Ă©diter:
    - Ă©diter un texte signifie «Assurer la reproduction, la publication et la diffusion d'une Ɠuvre.», mais parfois aussi «Établir le texte d'une Ɠuvre, Ă©ventuellement accompagnĂ© de notes critiques et de commentaires, en vue de sa publication.».
    - to edit a book signifie «to make changes to a text or film, deciding what will be removed and what will be kept in, in order to prepare it for being printed or shown» (traduction : modifier un texte ou un film et décider ce qui sera enlevé ou gardé afin d'en établir une version à diffuser).

    Bref, ce n'est pas tout à fait clair que ces deux mots ne se recoupent pas dans leur usage. Par contre, en termes d'usage fréquentiel, il me semble (mais je n'ai pas de source), qu'effectivement, le mot anglais «edit» est souvent utiliser pour simplement dire «modifier», et que le mot français «éditer» est souvent utilisé pour dire «publier». Mais on peut utiliser un peu les deux pour parler d'établissement d'un texte.

    D'ailleurs, je ne vois pas d'ailleurs bien pourquoi la fonction «Rechercher dans le texte» correspondrait Ă  un menu intitulĂ© «Modifier», c'est plutĂŽt une forme de recherche dans le texte qui n'a rien Ă  voir avec une modification
 mais peut-ĂȘtre plus avec de l'Ă©dition.

    On n'est pas sortis de l'auberge


    Source :
    - TLFi
    - Cambridge Dict
    - Linguee propose éditer, réviser, rédiger, corriger, monter
    - Le grand dictionnaire terminologique propose Ă©diter, mais aussi apprĂȘter

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