Au départ de cette série de trois tutoriels, un « instructable » du site du même nom : Inkscape to Embroidery Machine, dont l’objet porte sur l’utilisation de l’extension Inkstitch de mon logiciel de dessin vectoriel préféré. Cette extension est, à ma connaissance, la seule façon de pouvoir utiliser une brodeuse en travaillant sous GNU/Linux et, de fait, ôte un frein au passage à un système d’exploitation libre.
Je me suis empressée de demander la permission de traduction, qui fut accordée tout aussi promptement. À l’arrivée, on a une simili‐série de trois tutoriels sur :
- l’installation des extensions dans Inkscape ;
- l’utilisation de l’extension Inkstitch ;
- et, pour terminer, sur les palettes de couleurs.
En effet, l’instructable s’est révélé assez succinct à la lecture et, de toute façon, il fallait refaire toutes les captures d’écran.
Sommaire
- Installation d’une extension dans Inkscape
- Utilisation d’Inkstitch pour créer des motifs pour machine brodeuse
- Les palettes de couleurs dans Inkscape
- Petite interview
Installation d’une extension dans Inkscape
Installer une extension dans Inkscape n’est ni très compliqué, ni très évident.
Pas évident, parce qu’il n’y a rien dans les menus qui indique que l’on peut en installer une à partir du logiciel, comme dans Firefox, LibreOffice ou Thunderbird, par exemple. Et pas évident, parce que la FAQ d’Inkscape sur le sujet est pour le moins succincte.
Pas compliqué, parce qu’il suffit presque d’ajouter les fichiers de l’extension dans le dossier de profil d’Inkscape. Sur les ordinateurs normaux, donc sur GNU/Linux, il figure par défaut à ce niveau : home/<nom d’utilisateur>/.config/Inkscape
.
Curieusement, la FAQ du logiciel ne donne que l’adresse d’un seul système d’exploitation.
Ce premier tutoriel explique plus en détails comment télécharger l’extension et l’installer, notamment si elle est assez complexe avec des tas de fichiers et des sous‐dossiers, et il délivre des conseils judicieux (enfin, je l’espère), fruit de mes errements.
Utilisation d’Inkstitch pour créer des motifs pour machine brodeuse
Une fois qu’on a installé l’extension, ouvrir Inkscape. Il faudra aussi installer les palettes de couleurs d’Inkstitch : menu Extensions → Ink/Stitch → Installer des extensions pour Inkscape. Et, bien sûr, redémarrer.
Ces palettes sont importantes pour l’extension car ce sont celles des fils à broder des fabricants, un peu comme les étiquettes dans LibreOffice.
L’extension elle‐même propose plusieurs fonctionnalités utiles :
- ajout de commandes, début, fin du remplissage, coupe du fil, etc. (voir l’image ci‐dessus pour un rendu des commandes) ;
- simulation de la broderie (voir la capture d’écran ci‐dessous) ;
- exportation dans un format de broderie.
Le tutoriel ne va pas dans les détails des commandes qui dépendent un peu de la brodeuse (je n’en suis pas équipée), mais donne deux ou ou trois trucs pour la création de motifs. Je me suis rendu compte notamment que pouvoir simuler correctement le dessin ne signifie pas qu’on puisse le transférer en fichier de broderie. Si vous voulez utiliser, à tout hasard, le manchot rose du meilleur site français sur GNU/Linux, il va falloir sacrément le retravailler pour que cela fonctionne, et maîtriser les diverses fonctions d’Inkscape pour vectoriser une image matricielle, en plus des fonctionnalités de votre machine brodeuse. La version anglaise détaille un peu plus comment relier le motif sur la clef USB avec la machine brodeuse, mais comme ça dépend aussi des machines…
Pour finir, l’article donne quelques conseils d’achat en matière de brodeuse, mais uniquement sur ce qui concerne la partie informatique et plus précisément les formats de fichiers.
Les palettes de couleurs dans Inkscape
En complément des deux tutoriels précédents, celui‐ci indique comment utiliser l’extension Palette pour en générer une (ou plusieurs). Il montre aussi l’intérêt, la facilité d’utilisation et les limites, comme l’impossibilité de donner des noms aux couleurs qui sont donc recensées par leur numéro hexadécimal. L’extension est en anglais, si vous n’êtes pas très à l’aise avec cette langue, il vous permettra donc de comprendre ce qu’il faut faire et les options des palettes générées par l’extension.
Évidemment, ce tutoriel n’aurait pas été complet sans une partie sur l’utilisation des palettes. Rien de compliqué d’ailleurs, on affiche les palettes (menu Affichage ou raccourci clavier Maj
+ Ctrl
+ W
) et ensuite on peut choisir celle que l’on veut dans la liste des palettes. Utiliser des palettes spécifiques permet de gagner beaucoup de temps, et pas uniquement pour faire des motifs de broderie.
Arrivé à ce stade, un tutoriel sur la gestion des couleurs et la création de diverses palettes s’impose, ce que je ferai dans un avenir proche et qui complètera celui que j’avais écrit sur les couleurs dans LibreOffice. En attendant, je vous souhaite une bonne lecture !
Petite interview
Nous avons profité de cette dépêche pour interroger Ysabeau sur ses activités. Elle est relativement nouvelle ici et nous a gratifié de plusieurs dépêche originales et vivantes, elle est un peu atypique parmi les contributeurs réguliers. Ça méritait bien une petite présentation.
Tu es formatrice, tu animes plusieurs sites et participe activement à des associations. Qu’est‐ce qui te pousse dans tes contributions : le militantisme, le plaisir, parce que ça rejoint ton travail, les gens ?…
Dans le lot, j’ai deux sites professionnels (numericoach.net et dutailly.net) qu’il faut bien animer et pour lesquels je pense qu’il est nécessaire de montrer ce que je sais faire. Par ailleurs, au fil du temps, le site Tutoriels et logiciels libres (dutailly.net) est devenu aussi, pour moi personnellement, un endroit où je vais chercher facilement manipulations ou autres dont je peux avoir besoin anecdotiquement (typiquement : installation SPIP ou création d’une palette de couleurs LibreOffice). Le troisième, aiguilles-magiques.com, c’était, au départ, pour partager mes modèles de tricot dans le cadre d’un forum, et ensuite, c’est devenu aussi un terrain d’exploration, d’apprentissage et de formation continue sur la construction de sites Internet.
Pour les associations, je ne sais pas ce que veut dire « activement », mais disons que je fais de temps en temps des trucs pour l’April (j’ai fait un lot de modèles de documents pour des fiches pour les bénévoles sur les salons par exemple ou encore la housse pour le fameux clavier à clous), La Mouette (association pour une bureautique libre, surtout une présence à la Fête de l’Huma, en fait) et j’interviens de temps en temps sur le forum de Mageia online où j’ai, à mon petit niveau (wiki), participé à la prochaine version de la distribution.
Après, le Libre, c’est aussi une question d’éthique et une forme d’investissement politique sans être politicien. Et j’aimerais bien pouvoir ne plus faire des formations qu’avec des logiciels libres, c’est tellement plus simple.
C’est donc un engagement militant ?
Plutôt humaniste, éthique et pragmatique en fait. Disons que sur ce point j’aurais tendance à me situer un peu dans la lignée (et toutes proportions gardées) des révolutionnaires de 1790 qui ont donné le système métrique au monde.
On connaît tous des gens qui s’excusent de ne pas contribuer au Libre sous des prétextes divers, fréquemment parce qu’ils manquent de temps ou de connaissance. Pourtant il suffit de s’y mettre peu à peu. Comment t’organises‐tu entre toutes tes activités ?
D’abord, je fais ce que je veux. Je veux dire, je choisis, quitte à proposer quelque chose parce que j’ai envie de le faire. Ensuite, beaucoup tourne autour de la rédaction, c’est tout de même un de mes métiers. Et puis je suis indépendante, pas trop débordée par mes clients, donc je peux plus facilement gérer mon emploi du temps. Et, enfin ça me donne des prétextes pour concevoir, fabriquer ou encore m’exercer à des logiciels. C’est pour ça, d’ailleurs, qu’en préparation de la version 7 de Mageia, j’avais proposé de dessiner un lot d’icônes pour une page wiki et pour faire mumuse avec Inkscape.
Est‐ce qu’une formatrice saurait lister quelques écueils typiques en informatique sur lesquels il faudrait réfléchir ?
L’informatique c’est du langage, de la réflexion et du pragmatisme.
C’est valable pour tout le monde et tous les secteurs, le gros problème, c’est le jargonisme, mais aussi le manque de vocabulaire des fanas d’informatique.
Les gens, et ce n’est pas une question de genre, d’intelligence, de niveau intellectuel ou de connaissance de l’informatique, ne lisent en général pas les indications de l’écran : menus, boîtes de dialogue, etc. Et certaines traductions dans les logiciels sont épouvantables (on va mettre ça sur le compte des traductions…) et pas vraiment claires pour tout le monde. Par exemple, « éditer », en français, cela veut dire « publier » et surtout pas « modifier ». En anglais, publier se dit « to publish ». En règle générale, le logiciel, même le plus pourri du monde qu’on connaît par cœur, est meilleur que celui, même excellent, que l’on vient d’installer.
Après, ça dépend des gens. Je me suis retrouvée une fois devant des personnes (professions intellectuelles) qui m’ont regardé avec des yeux ronds quand je parlais de « ranger ses fichiers ». C’était une notion qui leur était totalement étrangère (une de leur collègue m’a ensuite dit que, pour l’un deux, c’était l’épouse qui venait ranger son bureau dans l’entreprise).
Le plus compliqué c’est peut‐être l’aspect basique justement : ranger, retrouver ses fichiers, les organiser, et ça touche toutes les générations. C’est pourtant plus facile qu’en vrai je trouve. Mais c’est de la faute à ces saletés de dossiers par défaut. Et aussi, ce qui est agaçant le fameux « c’est pas intuitif ». Mais rien n’est intuitif, tout s’apprend, à commencer par la propreté et la marche, mais ça on ne s’en souvient pas.
On est souvent très technique sur LinuxFr.org. Trop, peut‐être, pour le public ? C’est rebutant ?
Non, on prend ce que l’on veut, sinon on ne va pas sur le site. Ce qui est rebutant, c’est le jargonisme, tous ces mots anglais plus ou moins bien employés (faux amis). Surtout dans les commentaires, j’ai parfois l’impression d’avoir affaire à des gars qui se la jouent.
Ce qui est rebutant, aussi, c’est le sexisme avec cette sempiternelle Madame Michu donnée en exemple de bêtise informatique. Et ça, c’est d’une stupidité confondante car c’est fondé sur une idée que tous les utilisateurs lambdas seraient identiques. C’est peut‐être le problème plus général de l’informatique en fait.
C’est un site de référence, pas forcément celui vers lequel je me tournerai d’office pour appeler à l’aide, mais celui qui me permet de suivre l’actualité du Libre. Et il est bien sympa. Comme je le disais à Jehan dans un commentaire sur GIMP : les dépêches et les commentaires sont bien utiles et on apprend beaucoup.
Sinon, je ne sais toujours pas ce que signifie « Il vous reste xx avis ».
Aller plus loin
- Ajout d’une extension dans Inkscape (84 clics)
- D’Inkscape à une brodeuse (188 clics)
- Les palettes de couleurs dans Inkscape (102 clics)
- FAQ d’Inkscape (49 clics)
- Les extensions d’Inkscape (105 clics)
- L’instructable qui a servi de point de départ (59 clics)
# Il vous reste xx avis
Posté par Benoît Sibaud (site Web personnel) . Évalué à 10.
Le nombre de fois que l'on peut noter pertinent/inutile des contenus ou commentaires, sur une journée, calculé suivant le karma. Cf https://linuxfr.org/aide#aide-karma
[^] # Re: Il vous reste xx avis
Posté par Ysabeau (site Web personnel) . Évalué à 9. Dernière modification le 03/02/19 à 15:43.
Ah merci, j'ai bien dû lire cette page plus d'une fois sans trouver l'explication.
Sinon j'aurais tendance à suggérer de multiplier le nombre de base par la constante d'Avogadro, de diviser ça par Pi et d'ajouter 2,54. Ça ne serait pas beaucoup plus compliqué, mais ça ferait plus classe.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
[^] # Re: Il vous reste xx avis
Posté par Nodeus . Évalué à 0.
Avec un pouce d'humour c'est toujours meilleur :D
# Définir les mots
Posté par Pierre Jarillon (site Web personnel) . Évalué à 8.
Le mot « instructable » revient souvent. Ce qui me chagrine, c'est que ce mot n'ait pas de définition dans les dictionnaires.
Fabriquer des néologismes est cependant nécessaire pour suivre l'évolution des technologies, mais il faut les définir avant de s'en servir dans le texte qui les emploie.
Un exemple plutôt ardu est celui des écrits de Teillard de Chardin. Il arrive à donner un sens à des mots et à des phrases qui prises isolément n'auraient que peu d'intérêt.
Pour rester simple, je vous recommande de voir Les quatre sens des mots. C'est beaucoup plus facile et vite lu…
Je voudrais remercier chaleureusement Ysabeau pour ses articles très originaux qui piquent notre curiosité.
[^] # Commentaire supprimé
Posté par Anonyme . Évalué à 2.
Ce commentaire a été supprimé par l’équipe de modération.
[^] # Re: Définir les mots
Posté par lejocelyn (site Web personnel) . Évalué à 3.
Il suffit de suivre le lien pour du site éponyme pour comprendre le terme. Et si on considère la phrase initiale :
Au départ de cette série de trois tutoriels, un « instructable » du site du même nom : Inkscape to Embroidery Machine, dont l’objet porte sur l’utilisation de l’extension Inkstitch de mon logiciel de dessin vectoriel préféré.
De nombreux indices sont données pour comprendre le sens sans passer par une définition. L'utilisation de guillemets nous suggère qu'il s'agit d'un nom particulier, qu'il est normal de ne pas le connaitre. Le fait que le nom corresponde à un nom de site web laisse supposer que ce sont les auteurs du site qui sont à l'origine de ce nom. Leur site doit donc permettre de comprendre à quelle pratique se réfère ce nouveau mot. Et effectivement, la consultation du site permet rapidement de comprendre que les instructables sont un type particulier de tutoriels pour fabriquer des choses.
Les dictionnaires ne sont censés refléter que l'usage. Si on commence à limiter l'usage aux dictionnaires, nous arrivons à une bouche qui empêchent tout néologisme. Perso, je suis contre.
Sinon, la définition n'est qu'une façon, qui généralement ne marche pas très bien mais, lorsqu'on a un contexte, nous aide à comprendre l'objet donc il est question, de partager la signification d'un mot. Renvoyer à l'objet en question me semble aussi intéressant, surtout avec de nombreux autres indices sémantiques. C'est d'ailleurs souvent à partir de ces indices qu'on, les lexicographes, élaborent des définitions… En tous cas, il n'y a pas qu'une manière de faire, ni quatre comme le suggère le texte "Les quatre sens des mots", qui est rempli de préjugés faciles d'ailleurs, dont voici quelques morceaux tristes choisis :
"La troisième approche est celle des littéraires. Ils se contentent de décrire tous les sens que l'on peut donner aux mots." => on sent un mépris des "littéraires" couplés à une méconnaissance totale de travaux litéraires,
"Chacun sait aujourd'hui que l'approche scientifique est la seule qui conduise à un progrès." => arg… chais pas trop ce qu'est le progrès déjà, il va falloir commencer par définir ce terme.
La conclusion ne reflète pas les idées développées au cours du texte :
"Je voudrais seulement dire que toutes les façons d'aborder le sens des mots sont bonnes.", ni le commentaire que je critique…
[^] # Re: Définir les mots
Posté par lejocelyn (site Web personnel) . Évalué à 2.
Désolé, j'ai écrit sans mes lunettes, que je ne retrouve plus. Même la syntaxe n'est pas très claire à cause des reformulations :/
[^] # Re: Définir les mots
Posté par ZeroHeure (site Web personnel) . Évalué à 9.
Franchement Pierre, tes exemples pour la philo et la littérature montrent que tu connais mal ces sujets.
Les grands philosophes ont voulu se doter d'un vocabulaire particulier comme dans toutes les sciences. C'est ainsi que le transcendental chez Emmanuel Kant (pour reprendre ton exemple) a un sens défini. Que ce vocabulaire n'ait pas été adopté par les autres philosophes prouve seulement que cette discipline est toujours en recherche d'elle-même. Pour continuer sur Kant, ses écrits sur le droit et sa philosophie critique (Critique de la Raison Pure, Critique de la raison pratique, Critique de la faculté de juger) cherchent les bases solides qui permetront de fonder "scientifiquement" (le mot est un anachronisme), des domaines séparés : le juridique, la morale, la connaissance du monde (elle-même subdivisée), le fonctionnement de l'esprit, etc.
Tandis que tu colportes un lieu commun très ancien, l'histoire des sciences montre que la plupart des domaines scientifiques ont fait partie de la philosophie. C'est en se séparant de la philosophie qu'ils fixent définitivement leurs vocabulaires et pratiques. Dernier en date, je crois, la sociologie, fondée par des philosophes qui ont su circonscrire ses mots et son domaine.
La structure des devoirs de philo de Terminale en France permet à l'élève de raisonner tout en recrachant du cours. Tout comme les problèmes de Math, de Bio, de Physique-Chimie, … Le jeu sur les mots est intentionel, pour que l'élève commence par définir. Mais ce n'est qu'un support.
Quant à la littérature, c'est comme parler d'informatique : la stylistique, la grammaire, la philologie, l'histoire littéraire, etc. sont autant de pratiques différentes qui ne se recoupent pas. L'étude des mots ou du langage est un petit champ de la littérature.
"La liberté est à l'homme ce que les ailes sont à l'oiseau" Jean-Pierre Rosnay
[^] # Re: Définir les mots
Posté par kantien . Évalué à 5.
Pourquoi le qualificatif « scientifiquement » serait anachronique ? C'était bel et bien son intention et, de mon point de vue, il a atteint son objectif. :-)
Je n'ai pas le temps de développer les résultats de la philosophie critique, ce serait bien trop long, mais il est certain qu'on ne peut lui reprocher de ne point avoir été scrupuleux et rigoureux dans la délimitation de la sémantique de sa terminologie; à tel point que Mme de Staël lui reprochait de prendre les mots pour des nombres. Pour reprendre l'exemple discuté, est qualifié de transcendantal tout ce qui a trait à la possibilité de la connaissance pure et a priori comme, par exemple, l'esthétique transcendantale qui, avec les formes pures et a priori de la sensibilité que sont l'espace et le temps1, rend possible la mathématique pure. Ça c'est pour les sens.
Maintenant, si on regarde du côté de la pensée et des concepts, les lois de la logique générale deviennent les principes d'une logique transcendantale lorsqu'il s'agit de déterminer les pures lois formelles de la connaissance des objets. Ce dernier point est fondamentalement analogue à l'usage de la logique formelle dans la théorie des types pour les langages de programmation. Par exemple, le raisonnement dit du double modus ponens (si A alors B et si B alors C donc si A alors C) est le type de la composition de fonction dans les langages fonctionnels (comme Haskell ou OCaml). Son pendant, dans les langages impératifs, est la règle de composition dans la logique de Hoare :
La règle a deux prémisses : la première dit que l'instruction
S
fait passer de l'étatP
à l'étatQ
et la deuxième que l'instructionT
fait passer de l'étatQ
à l'étatR
, puis la règle conclue que dans ces conditions la séquence des instructionsS ; T
fait passer de l'étatP
à l'étatR
.Ici on parle des états d'une machine réelle et physique, or qui dit changement d'état dit cause agissante (principe de base de la physique). Que le principe de causalité est, pour fondement, la forme logique des jugements dits hypothétiques (si A alors B) et pour loi un analogue du modus ponens (si A alors B, or A, donc B), c'est justement ce que Kant affirmait dans la logique transcendantale de la Critique de la raison Pure (voir la table des catégories, on voit bien dans les deux tables la démarche identique à celle de la correspondance de Curry-Howard). C'est d'ailleurs parce qu'il voulait réfuter la conception de la causalité de David Hume qu'il a fait cette découverte.
Après, là où ça devient marrant, c'est que ces principes mènent à des problèmes dialectiques en apparence insolubles où thèse et antithèse s'affrontent sans fin : la métaphysique étant le champ de ces querelles qui n'ont jamais de fin. Dans le cas de la causalité, se pose la question d'une cause inconditionnée qui ne présuppose plus une autre cause qui la précéderait et dont elle serait l'effet; autrement dit, peut-on admettre une causalité par liberté dans l'ordre de la nature ? Soit : l'homme est-il libre ? Cette antinomie dialectique est plus connue sous sa forme populaire : qui de l'œuf et de la poule est venu en premier ? Et la réponse kantienne est : ni l'un ni l'autre, mais l'homme est libre! :-P
on notera que ces deux notions, espace et temps, sont centrales dans la théorie de la complexité algorithmique. ;-) ↩
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
[^] # Re: Définir les mots
Posté par ZeroHeure (site Web personnel) . Évalué à 3. Dernière modification le 04/02/19 à 00:07.
Oui mais pas avec la totalité du sens contemporain. Tout à fait d'accord sinon.
Je souscrit à tout ton commentaire, c'est bien vu et très très très pertinent (je ne suis qu'un petit kantien ;-).
Au fait, tu tombes bien je voulais justement te proposer une petite relecture : j'ai fait le travail d'édition du Projet de paix perpétuelle sur Wikisource. J'ai très très soigneusement et longuement relu, mais il manque une lecture par un tiers pour validation. Ça te dirait ?
"La liberté est à l'homme ce que les ailes sont à l'oiseau" Jean-Pierre Rosnay
[^] # Re: Définir les mots
Posté par kantien . Évalué à 2.
Toujours pas convaincu. En quoi la signification du mot science aurait évolué et ne serait pas adéquat pour qualifier la philosophie critique ? Ce n'est certes pas une science expérimentale, mais une science pure au même titre que la mathématique pure et la logique formelle. Toutes les sciences ne sont pas fondées sur l'expérience et l'observation et, d'ailleurs, celles-ci ne seraient même pas possibles sans les autres (non empiriques ou pures) pour leur servir de fondement stable. Un principe et une loi issue de l'expérience ne signifie rien d'autre que ceci : « pour autant que nous l'ayons perçu jusqu'ici, il ne se trouve pas d'exception à telle ou telle règle; mais rien ne garantie qu'une expérience future vienne la remettre en cause ». Que vaudrait le savoir humain s'il n'était assuré que par de tels principes ? Réponse : rien! Vouloir fonder la totalité du savoir humain sur la seule expérience est une entreprise ridicule, voire inepte. La mathématique pure et la logique formelle ne sont pas suffisantes comme fondement a priori. Reste donc la nécessité d'une autre science formelle et a priori pour fonder le savoir humain selon les principes du rationalisme : en quoi la solution kantienne n'est pas satisfaisante ? Pourquoi donc ce que Xavier Leroy a enseigné cette année au Collège de France serait de la science (en l'occurence de l'informatique théorique), mais pas ce que Kant a professé il y a plus de 200 ans ?
Merci, j'ai essayé de présenter certaines caractéristiques de la démarche kantienne en philosophie sous un jour qui serait le plus accessible possible pour un lectorat majoritairement constitué de personnes avec de fortes connaissances en programmation.
Pourquoi pas, d'autant que c'est un magnifique texte de philosophie politique. Je verrais dans la soirée pour commencer la relecture. N'ayant jamais contribué à wikisource : y a-t-il un médium de communication interne pour échanger entre nous sur le site pour les questions d'ordre technico-pratique que je ne manquerais pas d'avoir ?
Au passage, une parfaite illustration de la rigueur, issue de ce texte, dans la détermination d'un concept :
Plutôt que les philosophes (ou du moins certains d'entre eux), j'aurais tendance à penser que c'est le commun des mortels qui ne sait pas définir convenablement les concepts qu'il utilise.
Et l'on retrouve, plus loin, un nouvel usage de correspondance avec la logique formelle pour justifier la séparation des pouvoirs :
Il fait ici référence à la forme logique du syllogisme que l'on retrouve dans ce raisonnement usuel :
On retrouve cette analogie dans sa Doctrine du droit lorsqu'il justifie la forme nécessairement tripartite de l'État :
Cette structure tripartite se retrouve également dans son œuvre avec les trois critiques qui déterminent les domaines de compétences de chacune de nos facultés : l'entendement et la connaissance de ce qui est (Critique de la Raison Pure); la raison et la connaissance de ce qui doit ếtre (Critique de la Raison Pratique), puis la faculté de juger (réfléchissante) et les jugements sur le beau, le sublime et la finalité dans la nature (Critique de la faculté de juger qui opère le pont et confère l'unité entre raison théorique et raison pratique). Au fond, dans cette structure tripartite de l'État, nous ne faisons que projeter extérieurement la propre structure formelle de notre esprit.
Questions subsidiaires aux empiristes (qu'il moque quelque peu dans son avant propos) : si tous nos principes provenaient de l'expérience, comment se fait il que l'on ne peut concevoir autrement un État que de manière tripartite ? D'où vient la nécessité dans cette division en trois pouvoirs, nécessité que l'expérience ne peut jamais enseigner ? Là où la méthode rationaliste n'a aucune difficulté à résoudre la question, comme je viens de l'illustrer… ;-)
Le vocabulaire kantien est, d'ailleurs, grandement emprunté au vocabulaire juridique. De même que la liberté est la soumission à la loi que l'on se donne soi même (autonomie, au sens propre du terme), la Critique de la Raison Pure est le tribunal institué par la raison où elle comparait face aux lois qu'elle se donne elle même : le fondement de la constitution de la république scientifique. ;-)
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
[^] # Re: Définir les mots
Posté par ZeroHeure (site Web personnel) . Évalué à 4.
Science oui, scientifique non. Je me base sur mes souvenirs d'épistémo et mon environnement familial : fils, petit-fils, neveu et arrière arrière arrière petit-fils de chercheurs et mathématiciens, sans parler des amis, j'ai grandi dans un environnement de chercheurs pour qui « scientifique » est une démarche plus une confrontation avec ses pairs, sens qui est tout de même assez récent : 19e siècle, je crois que c'est dans Kuhn. Cela dit je n'en fais pas un argument d'autorité, c'est ancien, j'accepte de me tromper !
Je l'aime beaucoup aussi ! particulièrement la conclusion, magnifique de synthèse et de prédiction (Que les rois deviennent philosophes…)!
Pour correspondre, il suffira de cliquer sur mon pseudo (le même) dans l'historique, qui t'emmènera sur ma page et de là tu cliques sur
discussion
.Pour relire dans Wikisource, une fois dans le Projet de paix perpétuelle il faut choisir l'onglet
source
, puis dans l'arc-en-ciel des pages clique sur la page289
, de là tu verras le texte corrigé avec un scan — c'est ce qu'il faut contrôler page à page (il y a des flèches « précédent-suivant » en haut à gauche). Quand une page est bonne tu cliques sur l'ongletModifier
puis sur le boutonValider
et enfin surPublier les modifications
."La liberté est à l'homme ce que les ailes sont à l'oiseau" Jean-Pierre Rosnay
[^] # Re: Définir les mots
Posté par kantien . Évalué à 2.
Je vois ce que tu veux dire, mais publier un traité pour fonder une science nouvelle (telle était sa prétention), n'est-ce pas se confronter à ses pairs ? Pour quelle raison penses-tu qu'une personne publie un traité, si ce n'est pour rendre public sa pensée et la confronter à ses pairs ? Et les prolégomènes, publiés trois ans après la CRP, c'est pour quelle raison ? À son époque, la métaphysique était bien enseignée comme une science à l'université. Il occupait même la chaire de Logique et métaphysique à l'université de Königsberg. Ce qu'il a fait, avec la CRP, c'est globalement dire à ses pairs : « tout ce qu'on le prenait jusqu'ici pour de la science n'est que du vent, l'édifice de notre soit disant science n'est qu'un tas de ruine, voici le plan qu'il faudrait mettre en pratique pour le reconstruire et faire enfin de la métaphysique une science. Qu'en pensez-vous ? ». Et tu n'appelles pas cela se confronter à ses pairs ? Raison pour laquelle il a, en autre, qualifié sa démarche de « révolution copernicienne » tout comme Copernic a remis en cause le modèle géocentrique admis à son époque.
De plus, c'est bien une volonté de réfutation du kantisme (comment peut-on vouloir réfuter quelqu'un qui ne se confronte pas) de la part de Frege qui a aboutit à l'avènement de l'informatique.
Ce que voulait contredire Frege était l'affirmation kantienne selon laquelle tout les jugements mathématiques étaient synthétiques a priori. C'est ce qui engendra la formalisation de la théorie des ensembles de Cantor-Frege, les paradoxes de Burali-Forti et Russell, la crise des fondements de mathématiques, le programme de Hilbert puis, in fine, les théorèmes d'incomplétude de Gödel et l'impossibilité de résoudre le problème de l'arrêt par Turing. Voilà, en gros résumé, un fragment de l'histoire des mathématiques qui part de cette simple volonté de réfuter Kant. Et que retient-on aujourd'hui ? Et bien que Kant avait raison. Du moins c'est ce que laisse comprendre Gilles Dowek (chercheur INRIA) ainsi que Jean-Yves Girard (mathématicien et logicien, ancien chercheur CNRS, auteur entre autre du système F, système de types à la base de langage comme Haskell ou OCaml, et de la logique linéaire) dans son dernier livre.
Ces derniers travaux portent même le nom de Syntaxe transcendantale :
Même s'ils ne partagent pas toutes mes opinions sur le kantisme (il faudrait, si je les comprends bien, une sorte de kantisme renouvelé à la lumière des progrès de la logique, tout comme Einstein a réformé Newton), on est plus proche d'un accord sur l'importance de la révolution kantienne en philosophie. Et ce genre de confrontation avec la pensée d'un auteur, même mort il y a deux cent ans, j'ai du mal à ne pas la voir comme de la confrontation avec ses pairs.
Pour en revenir sur ce que n'acceptait pas Frege (ce qui a engendré des travaux de recherche aboutissant à l'ordinateur), c'est cela :
On peut noter aussi, qu'à l'époque ou naquit la polémique, Poincaré écrivit des articles sur la logique et les mathématiques pour défendre Kant face à, entre autre, Russell et Hilbert.
Tout cela pour montrer, que ce soit Kant lui même de son vivant, ainsi que d'autres penseurs après sa mort n'ont eu de cesse de se confronter entre pairs sur les principes fondamentaux de sa philosophie.
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
[^] # Re: Définir les mots
Posté par ZeroHeure (site Web personnel) . Évalué à 2. Dernière modification le 05/02/19 à 23:47.
Tu m'entraîne un peu loin. Je ne connais pas si bien Kant et je pratique peu la philo depuis mes années de fac. Comme je te l'ai dit, tu as peut-être bien totalement raison, j'ai un doute mal défini, un doute qui date, et je dirai des bêtises en poursuivant la discussion — par exemple il me semble dans ce doute que la démarche scientifique est faite de petits pas, de confrontations incessante et que ce n'est pas comme ça que les philosophes « à système » pratiquaient ; Kant est l'initiateur d'un gros changement mais me semble tout de même, dans mon doute mal défini, être encore dans la pratique de ses prédécesseurs — et j'ai en tête des énormités pires encore !
D'où peut-être mon lent travail de relecture pour Wikisource :-)
Par contre c'est très intéressant, tu veux pas nous faire une dépêche là-dessus ? ce pourrait être ce texte un peu plus éclairci, avec une présentasion des travaux que tu indiques et une interview de leurs auteurs…
"La liberté est à l'homme ce que les ailes sont à l'oiseau" Jean-Pierre Rosnay
[^] # Re: Définir les mots
Posté par ZeroHeure (site Web personnel) . Évalué à 2.
Excellente démonstration de la rigueur et de la profondeur de pensée ! J'avais un prof qui s'exclamait « ah là là c'est beau ! » en lisant la CRP.
"La liberté est à l'homme ce que les ailes sont à l'oiseau" Jean-Pierre Rosnay
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Posté par Anonyme . Évalué à -6.
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Posté par Anonyme . Évalué à -6. Dernière modification le 05/02/19 à 12:29.
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[^] # Re: Définir les mots
Posté par kantien . Évalué à 5.
T'as de la chance que je sois de bonne constitution et que je ne te traite pas d'idiot. Tu te rends compte que tu viens de traiter Kant d'être un auteur de paralogisme ? Ça te viendrait à l'idée en lisant un texte d'Einstein, où tu ne comprends pas bien un passage, d'en conclure qu'il a commis une grossière faute dans l'application des principes de la physique ? Non, parce que là c'est ce que tu viens de faire, sauf que la science en question, c'est la logique. ;-)
Avant de clarifier ton incompréhension (oui, la définition est bien tautologique), il me semble nécessaire de préciser un léger point. Kant était un philosophe allemand vivant en prusse orientale, dans la ville de Königsberg aujourd'hui en Pologne, il écrivait donc en allemand. Les lourdeurs de styles et les problèmes de syntaxes sont la faute du traducteur ! Bon, allez, je te donne la version que j'ai dans ma bibliothèque :
La syntaxe de l'ensemble te sied-elle mieux ?
Maintenant, venons-en à l'analyse de la tautologie. Tu dois avoir un problème dans ton interpréteur du français. Commençons par un exemple simple, issu de l'interprétation de code dans un langage de programmation :
Jusqu'ici tu suis ? Et bien, dans le texte de Kant, c'est la même chose : on substitue un terme par sa définition, comme dans le cas de
double
ci-dessus.On commence par la définition courante de la liberté :
Puis comme pour
double
, on se demande : mais au fait c'est quoi la définition de autorisation ? Et l'on a :Ensuite, on substitue. Là je le fait textuellement (ne viens pas te plaindre de la syntaxe qui n'est pas correcte en français) :
ce qui, une fois qu'on redonne une forme syntaxiquement correcte en français, mais sans changer le sens (la sémantique), devient :
C'est la mise en forme avec une syntaxe correcte et préservation de la sémantique qui te pose problème ? Dans la première phrase on retrouve la définition de autorisation, mais le défini (et donc sa définition) était soumis à la condition de ne faire de tort à personne (pourvu qu'on ne fasse pas de tort à autrui) et cela quoi que l'on fasse (faire tout ce qu'on veut) : d'où la deuxième phrase. Est-ce plus clair maintenant ?
Après ce préambule, quelque peu fastidieux pour une telle trivialité, jetons un œil à tes autres questions.
Bah ce que tu décris est notre situation bien réelle. Ce que je dis c'est que ces observations, qui forment un savoir objectif, n'est possible que par l'intervention de principes qui, eux, ne sont pas d'origine expérimentale. ;-) Sans ces principes purs nous n'aurions que des jugements de perceptions (à valeur subjective) et non des jugements d'expériences (à valeur objective). Mais, assurément, les jugement d'expériences ont également besoin d'une autre source que la seule pensée pure : à savoir les jugements de perceptions.
Si tu trouves des choses à redire dans la syntaxe, cette fois incrimine le traducteur et non Kant. ;-) Ici, il fait jouer la catégorie de la causalité (pur concept d'entendement) pour transformer un jugement de perception (à valeur subjective) en jugement d'expériences (à valeur objective). C'est celle dont je parlais dans mon premier message en rapport avec la logique de Hoare. Et ce processus mental nous le faisons tous, naturellement, même si on n'en a pas conscience : M. Jourdain faisait bien de la prose sans le savoir. ;-)
Bien trop long à expliquer, et, à dire vrai, il vaut mieux être spécialiste dans ces deux disciplines (ce qui est mon cas) pour le comprendre. Mais déjà, pour envisager la possibilité d'une telle insuffisance, pose toi cette question : les notions de liberté et de droit dont on parlait précédemment, sont elles d'origine empirique ou rationnelle ? Dans le seconde cas, appartiennent elles au domaine de la mathématique ou de la logique ? Ou sinon, pour invoquer deux autorités reconnues en physique et logique : Einstein, dans un article qu'il consacra à Russell, reconnaissait être heureux de savoir que celui-ci disait que l'on ne pouvait se passer de métaphysique. L'un et l'autre n'étaient certes pas satisfaits par la solution kantienne sur la constitution de la métaphysique, mais il n'avait rien de mieux à proposer en échange, et, pour ma part, je ne trouve pas leurs objections recevables.
Et bien, à mon goût, elle a mis, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, la métaphysique (ce savoir dont on ne peut se passer) sur la route sûre de la science.
les schémas de pensée qui y sont enseignés sont analogues à ceux qu'utilisa Kant pour mettre la métaphysique sur le chemin sûr de la science. Mais dans le cas de l'informatique théorique, c'est plus simple à comprendre. Pour reprendre l'exemple de Pierre Jarillon, il est plus simple de comprendre cette égalité
. Pour être honnête, lorsque j'étais encore un jeune étudiant en logique mathématique et informatique fondamentale, que l'on m'enseigna les principes du lambda-calcul typé (programmation fonctionnelle avec typage statique, le cœur du cours de Xavier Leroy), j'étais déjà kantien depuis plusieurs années et maîtrisais parfaitement sa logique transcendantale. Résultat la chose me paru évidente quand on me l'enseigna, c'était du « déjà connu », et j'obtins 20 comme note pour ce module.
2^3 + 34 = 42
que celle-ciSi tu te donnes la peine de relire le texte de Kant que je cite juste en dessous, tu sauras ce que j'ai voulu exprimer.
En espérant avoir éclairé ta lanterne.
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
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Posté par Anonyme . Évalué à -8.
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Posté par Anonyme . Évalué à -10. Dernière modification le 12/02/19 à 21:28.
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Posté par Anonyme . Évalué à -10. Dernière modification le 12/02/19 à 21:30.
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[^] # Re: Définir les mots
Posté par ZeroHeure (site Web personnel) . Évalué à 8.
Merci d'éviter ce genre de propos.
"La liberté est à l'homme ce que les ailes sont à l'oiseau" Jean-Pierre Rosnay
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Posté par Anonyme . Évalué à -10. Dernière modification le 12/02/19 à 21:31.
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Posté par Anonyme . Évalué à -10. Dernière modification le 09/02/19 à 09:54.
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[^] # Re: Définir les mots
Posté par ymz 🍆 . Évalué à 10. Dernière modification le 12/02/19 à 21:50.
Bonjour Samwang<
Ces derniers propos ont pris du temps en entrainant une discussion entre modos, et nous avons convenu d'une part d'effacer ces propos plus que limites, et d'autre part de supprimer cet enième compte. L'humour n'est pas un vecteur permettant l'insulte, par exemple ce n'est pas parce que quelqu'un rigole en disant "sale pédé", ou ici des allusions très déplacées, ou autre, que ce rire rends cette parole protégée par la dérision, l'humour ou toute forme de libre expression, non. La personne rigole de cela par lâcheté, elle n'a pas le courage de le dire sérieusement et elle prends ce biais pour le dire et le faire accepter. Ceci n'est PAS de l'humour.
Tant de fois et tant de personnes différentes te l'ont fait remarquer : tu postes des éléments intéressants parfois, mais parfois aussi tes propos dérapent. Trop souvent.
Ces commentaires seront supprimés et ce compte désactivé.
muny@twitter.com
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Posté par Anonyme . Évalué à -10. Dernière modification le 08/02/19 à 08:56.
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Posté par Anonyme . Évalué à -10. Dernière modification le 08/02/19 à 14:52.
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[^] # Re: Définir les mots
Posté par Ysabeau (site Web personnel) . Évalué à 10.
Je sais bien que c'est important de montrer qu'on est intelligent et tout ça, mais, si je puis me permettre, avant de poster ce genre de pavé, faudrait se relire pour éviter de rajouter des tas de corrections et d'une, et de deux, ce n'est pas tout à fait le sujet de cette dépêche et cet étalage de culture à longueur de commentaires commence à me gonfler velu.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
[^] # Commentaire supprimé
Posté par Anonyme . Évalué à -10. Dernière modification le 08/02/19 à 16:25.
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[^] # Commentaire supprimé
Posté par Anonyme . Évalué à -1. Dernière modification le 04/02/19 à 04:41.
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[^] # Re: Définir les mots
Posté par Ysabeau (site Web personnel) . Évalué à 7.
Désolée, ça me paraissait tellement évident, après tout, on y retrouve « instruire ». Donc c'est le nom des tutoriels du site instructables.com comme cela a été répondu. À noter, sur le site on parle aussi d'« ible » pour faire plus court.
Et merci pour le compliment. Sincèrement, je pense que c'est l'une des façons de faire sortir GNU/Linux des idées encore dominantes que c'est une truc pour obsessionnels de l'informatique. C'est aussi, en réfléchissant aux freins qui empêchent de changer d'OS, qu'on peut trouver des arguments, des pistes ou des solutions et favoriser l'adoption de GNU/Linux.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
[^] # Re: Définir les mots
Posté par vpo . Évalué à 4.
Ne suffirait-il pas de proposer un synonyme existant comme guide, mode d'emploi ou tutoriel (certes pour les puristes, il s'agit d'un anglicisme pour ce dernier, mais attesté depuis plusieurs décennies) ?
# A côté
Posté par Ibiscus . Évalué à 3.
A propos d'Inkscape, je me demande souvent s'il existe une extension ou un module ou quelque chose de plus ou moins intégré pour vectoriser des images, notamment les tracés en noir et blanc.
[^] # Re: A côté
Posté par Calinou (site Web personnel) . Évalué à 4. Dernière modification le 03/02/19 à 01:37.
C'est possible avec potrace, qui peut s'intégrer à Inkscape s'il est installé (ce qui devrait être le cas normalement, à moins d'avoir compilé Inkscape depuis les sources).
[^] # Re: A côté
Posté par PegaseYa . Évalué à 6.
J'ai la version 0.92.3 installée, je fais
chemin> vectoriser un objet matriciel, ou Maj+Alt+B.
ça marche en couleur également.
Une fois vectorisé, je simplifie les contours.
[^] # Re: A côté
Posté par deuzene (site Web personnel) . Évalué à 2.
Et on peut exporter en DXF, ce qui permet de le travailler dans des applis de CAO.
« Il vaut mieux mobiliser son intelligence sur des conneries que mobiliser sa connerie sur des choses intelligentes. »
[^] # Re: A côté
Posté par Ysabeau (site Web personnel) . Évalué à 5.
La FAQ d'Inskcape sur la vectorisation d'images matricielle et bien fichue en plus.
Mais pour le manchot Linuxfr par exemple et dans l'optique d'un motif de broderie avec des à plats de couleurs bien séparés, je crois, malgré tout, que redessiner les contours prends un peu moins de temps quand on est familier avec les courbes de Béziers que de passer par le module et d'ensuite retoucher. Donc ça dépend un peu de l'image d'origine et de ce qu'on veut en faire.
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# Quand je disais que ça ôtait un frein pour passer à Linux, la preuve
Posté par Ysabeau (site Web personnel) . Évalué à 10.
Je viens de recevoir un message via mon site dutailly.net, suite au tutoriel sur l'extension :
'videmment ce sont surtout les personnes qui développent Inkscape et ont développé cette extension qui méritent les compliments et les remerciements. S'il y en à qui passent par là, c'est pour vous.
PS : Brother et Janome ont des formats de fichiers différents, ce qui signifie deux logiciels de création de broderie différents.
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[^] # Re: Quand je disais que ça ôtait un frein pour passer à Linux, la preuve
Posté par ZeroHeure (site Web personnel) . Évalué à 2.
Félicitations !
"La liberté est à l'homme ce que les ailes sont à l'oiseau" Jean-Pierre Rosnay
[^] # Re: Quand je disais que ça ôtait un frein pour passer à Linux, la preuve
Posté par ZeroHeure (site Web personnel) . Évalué à 2.
Par rapport à notre discussion dans l'interview, la dernière revue de presse de l'April renvoie a un article tout à fait éclairant :
"La liberté est à l'homme ce que les ailes sont à l'oiseau" Jean-Pierre Rosnay
[^] # Re: Quand je disais que ça ôtait un frein pour passer à Linux, la preuve
Posté par Ysabeau (site Web personnel) . Évalué à 2.
J'ai lu l'article. Il illustre largement le fait qu'il faut arrêter de faire de l'informatique pour l'informatique et qu'il n'y a pas un utilisateur lambda interchangeable mais bien des utilisations et des utilisateurs différents. Il faudrait qu'on en revienne à l'idée de l'informatique comme outil ce qui permettrait d'en être moins esclave.
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# Ça va même plus loin
Posté par Ysabeau (site Web personnel) . Évalué à 9.
La personne qui m'a écrit qu'elle allait enfin pouvoir abandonner Windows, me propose d'apporter une contribution, et me demande s'il existe un endroit où elle pourrait partager ses fichiers.
Je ne pensais que la rédaction de ces tutoriels irait aussi loin.
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[^] # Re: Ça va même plus loin
Posté par ZeroHeure (site Web personnel) . Évalué à 4.
Tu vois bien que tu es une Hacktiviste !
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[^] # Re: Ça va même plus loin
Posté par Ysabeau (site Web personnel) . Évalué à 4. Dernière modification le 08/02/19 à 17:13.
Hacktiviste peut-être pas. Mais ça illustre la nécessité de faire (d'écrire même dirais-je) des tutoriels accessibles à tout le monde et sur des sujets aussi éloignés de l'informatique pure, bref du concret.
Et ça fait plaisir de recevoir ce genre de message.
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# Tutoriel sur la gestion des couleurs et les palettes de couleurs fait
Posté par Ysabeau (site Web personnel) . Évalué à 6.
En complément et comme promis, je viens de mettre en ligne un tutoriel sur les palettes de couleurs qui donne une méthode pour les gérer et indique comment créer directement une palette au format gpl pour Inkscape et Gimp avec un éditeur de texte.
https://dutailly.net/palettes-de-couleurs
Normalement, avec tout ça tout le monde devrait être capable d'avoir une gestion plus cohérente et rationnelle des couleurs pour ses documents.
NB : je trouve beaucoup plus facile de procéder de cette façon que d'ajouter les couleurs une à une dans Gimp et ça prend beaucoup moins de temps.
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# To edit
Posté par Nucleos . Évalué à 2. Dernière modification le 01/03/19 à 17:56.
Pour ajouter au capharnaüm edit/éditer:
- éditer un texte signifie «Assurer la reproduction, la publication et la diffusion d'une œuvre.», mais parfois aussi «Établir le texte d'une œuvre, éventuellement accompagné de notes critiques et de commentaires, en vue de sa publication.».
- to edit a book signifie «to make changes to a text or film, deciding what will be removed and what will be kept in, in order to prepare it for being printed or shown» (traduction : modifier un texte ou un film et décider ce qui sera enlevé ou gardé afin d'en établir une version à diffuser).
Bref, ce n'est pas tout à fait clair que ces deux mots ne se recoupent pas dans leur usage. Par contre, en termes d'usage fréquentiel, il me semble (mais je n'ai pas de source), qu'effectivement, le mot anglais «edit» est souvent utiliser pour simplement dire «modifier», et que le mot français «éditer» est souvent utilisé pour dire «publier». Mais on peut utiliser un peu les deux pour parler d'établissement d'un texte.
D'ailleurs, je ne vois pas d'ailleurs bien pourquoi la fonction «Rechercher dans le texte» correspondrait à un menu intitulé «Modifier», c'est plutôt une forme de recherche dans le texte qui n'a rien à voir avec une modification… mais peut-être plus avec de l'édition.
On n'est pas sortis de l'auberge…
Source :
- TLFi
- Cambridge Dict
- Linguee propose éditer, réviser, rédiger, corriger, monter
- Le grand dictionnaire terminologique propose éditer, mais aussi apprêter
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