Hommage à Frances Allen

92
19
août
2020
Science

Frances Allen est la première informaticienne à avoir reçu en 2006, la plus haute récompense en informatique, le prix Turing, pour ses travaux sur l’optimisation des compilateurs. Elle vient de décéder, le jour de son anniversaire, à 88 ans. Frances Allen a conçu et écrit des compilateurs indépendants des machines et des langages rendant ainsi possible la création des compilateurs optimisés modernes. Le secteur entier de l’informatique lui doit énormément.

Toute sa longue carrière, 45 ans, s’est exclusivement déroulée chez IBM ou elle est entrée le 15 juillet 1957 pour prendre sa retraite en 2002. Avec elle, c’est un pan important de l’histoire de l’informatique qui disparaît.

Plutôt qu’une banale nécrologie qui va, forcément, faire un peu plagiat, la forme d’une interview imaginaire, donne l’occasion d’aborder l’histoire de l’informatique et des thèmes qui lui étaient chers, principalement la place des femmes en informatique, sujet qu’elle a abondamment abordé dans un discours après la remise de son prix Turing.

Sommaire

Avant IBM

Quel était votre environnement familial ?

Je suis née le 4 août 1932 à Peru dans l’État de New York et j’ai grandi dans la ferme de mon père qui était agriculteur, ma mère était institutrice. Je suis l’ainée de six enfants, deux filles et quatre garçons. L’un de mes frères a repris la ferme qui est toujours dans la famille. Je suis la seule de la famille à m’être tournée vers le domaine scientifique et technique.

La ferme n’avait ni eau courante, ni électricité, mais ce n’était pas si rare à l’époque.

Aviez‑vous une prédisposition pour les matières scientifiques ?

Prédisposition, je ne sais pas, mais j’ai toujours aimé les matières scientifiques et les maths. Bien que je pense que mon tout premier intérêt a été la langue et l’écriture.

Quelles études avez‑vous faites ?

Je me suis orientée vers les mathématiques. Tout d’abord à l’université d’Albany, dont je suis sortie diplômée en 1954. J’ai ensuite obtenu, en 1957, un master en sciences. Mais, entre les deux, j’ai commencé à enseigner les mathématiques dans ma ville natale, à Peru.

Pourquoi avez‑vous arrêté l’enseignement ? Cela ne vous plaisait pas ?

Oh si, beaucoup. J’ai adoré enseigner et pas uniquement les maths. D’ailleurs, par la suite, au cours de ma carrière chez IBM j’ai pris des années sabbatiques : en 1970-1971 d’abord, en 1977 ensuite, pour enseigner en tant qu’adjunct professor1 à l’université de New York puis à celle de Stanford.

Le problème, c’est qu’il fallait un master en sciences, que je n’avais pas, pour être titularisée. Donc je devais poursuivre mes études. J’ai enseigné deux ans, puis je suis allée parfaire mes études à l’université du Michigan. C’était l’une des premières qui enseignait l’informatique, et j’ai donc aussi suivi les cours dans cette matière et j’ai eu mon master, c’était en 1957.

Il se trouve qu’à l’époque IBM recrutait des gens sur les campus. Il avait même fait une brochure « My Fair Lady » invitant les femmes à les rejoindre, je ne me souviens pas avoir vu passer ce document, mais il est fort probable que j’ai été recrutée dans le cadre de cette campagne. C’était une époque de forte extension pour IBM et il avait besoin de beaucoup de monde.

J’ai passé un entretien, et j’ai été embauchée. J’ai commencé à travailler chez IBM le 15 juillet 1957. Au départ, j’avais l’intention de n’y rester que le temps de rembourser les emprunts que j’avais contractés pour mes études, puis de reprendre l’enseignement. J’y suis restée, tout le reste de ma carrière professionnelle, 1957-2002, 45 ans.

Les débuts chez IBM, un peu d’histoire de l’informatique

Comment avez‑vous commencé chez IBM ?

J’ai commencé comme professeur !

Une toute nouvelle version du langage Fortran venait de sortir, en avril 1957. L’idée était que les équipes de recherche scientifique laissent tomber le langage assembleur et migrent vers le nouveau Fortran, et, comme j’avais enseigné, on m’a demandé de leur apprendre le langage.

Le Fortran est un langage fabuleux. C’est un langage tout à fait performant pour programmer, et, notamment, pour faciliter et rendre plus efficace la programmation informatique elle‑même. Mais, il a été difficile d’arriver à en convaincre les chercheurs, qui, dans l’ensemble, n’étaient pas enchantés d’apprendre ce langage. Cela a changé par la suite et il est encore largement utilisé chez les scientifiques.

Sur quel ordinateur travailliez‑vous à votre arrivée ?

Le tout premier ordinateur que j’ai utilisé était l’IBM 650, qui a été commercialisé de 1954 à 1962. Il avait une mémoire à tambour rotatif pour stocker les données et les instructions. C’était une grosse machine encombrante et lourde qui avait une capacité de 1 000 à 2 000 mots. Un mot étant, à l’époque une donnée de mesure constituée de dix chiffres et d’un signe algébrique2. Il était composé de deux gros blocs sur roues de même taille (à peu près de la hauteur et de la longueur d’un homme ou d’une femme de taille moyenne), l’alimentation et la console. Celle‑ci sans écran ni clavier d’aucune sorte, mais avec un plateau sur lequel on posait les manuels dont on avait besoin pour utiliser la machine. On manipulait les boutons du panneau de la console pour travailler. Il y avait un troisième bloc moins haut pour la lecture des cartes perforées. L’ensemble formait l’ordinateur au complet.

Comment se faisait l’écriture d’un programme à l’époque ?

On utilisait des feuilles de codage. C’était du papier imprimé de lignes, chaque ligne étant convertie en carte perforée, rangée ensuite très soigneusement dans des boîtes avec les autres cartes composant l’ensemble du programme. La longueur des lignes dépendait du programme, par exemple pour le Fortran elles étaient de 72 caractères maximum.

Une fois le programme écrit sur le papier, on donnait les feuilles à des opératrices spécialisées, c’était un secteur très féminisé, qui perforaient les cartes. Les cartes étaient vérifiées par d’autres opératrices. On entrait ensuite le programme dans le lecteur de carte, et on utilisait la console pour travailler avec l’ordinateur.

Les cartes perforées ont été utilisées jusqu’aux débuts des années 1980. Juste avant que les ordinateurs personnels (PC), ne commencent à envahir tous les bureaux. En fait, la carte perforée, en elle‑même, n’est pas une invention liée à l’informatique. Il me semble que la première fois que l’on a utilisé une carte perforée pour automatiser une tâche c’était au début du 18e siècle, avec l’invention du métier à tisser Jacquard qui utilisait ce genre de carte pour former les motifs des tissus.

Après l’enseignement du Fortran sur quel programme avez‑vous travaillé ?

En 1959, j’ai été affectée au projet Harvest (en). C’était une commande de la NSA (United States National Security Agency). Je travaillais sur un langage de programmation appelé Alpha. C’était, déjà, un langage de haut niveau.

Le travail sur la compilation

Vous êtes connue comme une des pionnières de la compilation. Comment êtes‑vous tombée dedans ?

Alors, la vraie pionnière, celle qui a vraiment conçu le premier compilateur, c’était Grace Hopper, en 1951. Elle est aussi à l’origine du COBOL. Elle défendait l’idée d’un langage plus près du langage humain. Elle a commencé à travailler chez IBM la même année que moi, en 1957.

Pour en revenir à la question, je travaillais en même temps pour le projet Harvest et pour le projet Stretch. On a appelé cela le programme MAD (Monitored Automatic Debugging)3. Ce que j’avais à faire, c’était d’étudier le programme d’assemblage pour en modifier le format et, par contrecoup, de me familiariser avec son fonctionnement. Au bout du compte, je l’ai entièrement modifié. C’était un programme qui avait été développé par Roy Nutt (en) avec qui j’avais gardé des contacts jusqu’à la fin.

L’ordinateur Stretch était une machine un peu plus « compacte » que l’IBM 650 et sa console était plus grande. L’idée était de faire une machine extraordinaire aux performances informatiques extraordinaires, donc avec un compilateur extraordinaire. J’ai fait partie de l’équipe qui travaillait sur la compilation.

Et c’est comme ça que j’ai fait mes premiers pas en compilation.

Comment définiriez‑vous le travail d’un compilateur ?

Je pense qu’un compilateur est une application qui fait le lien entre la personne qui utilise l’application, par exemple pour obtenir des prédictions météorologiques, et la machine de façon à obtenir la bonne réponse (cela, généralement en utilisant un langage de haut niveau, le Fortran par exemple) tout en utilisant au mieux les ressources de la machine. C’est là que réside l’optimisation. On pourrait se contenter de mettre en correspondance les différents éléments et ne pas utiliser les registres et beaucoup d’autres unités de calcul, mais ce ne serait pas aussi efficace. L’optimisation consiste donc à tirer parti des ressources de la machine et à très, très bien la connaître. Il faut donc combler cette lacune pour que l’utilisateur n’ait pas à tout connaître lui‑même.4

Vous avez réussi à imposer un langage de haut niveau pour les programmes de compilation est‑ce que cela a été facile ?

Houla, non. Au début, tout le monde était très dubitatif sur les capacités d’un langage de haut niveau comme le Fortran à écrire des programmes de compilation. En fait, on pensait généralement qu’un langage de haut niveau ne pouvait pas écrire du bon code.

Finalement, j’ai réussi à montrer que c’était faux avec Fortran. En fait, je crois bien que personne ne pensait que je serais capable de le faire.

Aujourd’hui que diriez‑vous des compilateurs ?5

Il y a encore beaucoup de discussions actuelles sur « l’importance de l’optimisation des machines puisqu’elles sont devenues très rapides ». Je ne suis absolument pas d’accord avec ce point de vue. Je pense qu’actuellement nous nous trompons de problèmes : nous nous concentrons toujours sur la résolution de certains des mêmes problèmes sur lesquels nous travaillions à l’époque. Et les goulots d’étranglement causés par lesdits problèmes se sont déportés vers la mémoire et déplacent les données pour qu’elles soient prêtes au moment du calcul. Mais, de la sorte, nous ne faisons pas du tout un bon travail avec les compilateurs.

Nous sommes arrivés à un tournant en informatique avec des changements à venir.

Je pense que nous sommes arrivés dans le creux de la vague pour les compilateurs. Tous les secteurs ont des hauts et des bas. En général, les hauts interviennent lorsque l’on a fait une belle percée ou que l’on modifie les problèmes sur lesquels on travaille ou la vision qu’on en a. Et je pense qu’il ne fait aucun doute que nous avons besoin d’un grand changement maintenant.6

Les femmes dans l’informatique

On voit souvent des femmes sur les photos de centres informatiques des années 1950 – 1960, est‑ce que cela correspondait à la réalité ?

Oui, quand je suis entrée chez IBM, ainsi que je l’ai déjà dit, la firme avait une politique de recrutement ciblée sur les femmes. J’étais donc loin d’être la seule. Dans l’équipe du projet Stretch, par exemple, il y avait beaucoup de femmes. Sur les quatre cadres qui pilotaient le projet au niveau du compilateur, trois étaient des femmes.

Mais, de mon point de vue, l’informatique n’existait pas encore. C’était une époque pré‑informatique et nous travaillions sur des machines plutôt primitives.

Quand les femmes ont‑elles commencé à disparaître du secteur ?

Je ne m’en suis pas rendu compte tout de suite, mais peut‑être dès la fin des années 1960. Il n’y avait pas de femme par exemple dans le projet IBM 360.

Dans la période qui a suivi, j’ai donc accompli deux années sabbatiques en tant que professeur à l’université de New York et à Standford. J’ai embauché beaucoup de jeunes, et pendant dix ou quinze ans nous avons surtout beaucoup écrit sur les technologies de compilation. Après cette période, au début des années 1980, je me suis aperçue que toutes ces femmes avaient disparu !

À quoi attribuez‑vous ce changement ?

Il m’a fallu beaucoup de temps pour le comprendre. Mais je pense que l’une des raisons est que, dans la période pré‑informatique, donc à peu près jusqu’au début de la décennie 1960, on recrutait des personnes brillantes, enthousiastes et qui avaient de bonnes notes, mais pas sur la base de diplômes précis.

Vers le milieu des années 1960, l’informatique est devenue une science à part entière, et avec cela des prérequis en matière professionnelle et donc des formations spécifiques. Et les écoles d’ingénieurs s’en sont emparées ; elles étaient, à l’époque, presque essentiellement masculines. Et donc, au début des années 1970, il y a eu ce changement crucial qui a fait quasiment disparaître les femmes de l’informatique.

Vous êtes impliquée dans le projet Anita Borg, comment cela s’est‑il fait ?

Anita a été une de mes étudiantes en compilation à New York, et nous sommes restées en contact après ses études. Un soir que j’étais restée à travailler tard, j’étais d’humeur plutôt morose, un coup de fil d’Anita. Elle me demande « que penses‑tu de 50/50 en 2020 ? ». Sur le moment, j’ai répondu que ce n’était pas possible.

Mais, après j’ai commencé à réfléchir à ce projet, et je me suis dit que, oui, pourquoi pas. Alors je l’ai rappelée pour le lui dire. Et Anita a lancé le projet. En 2003, après son décès, l’institut qu’elle avait fondé pour promouvoir les femmes dans les divers domaines de la technologie, a été rebaptisé Institut Anita Borg à sa mémoire.

Je pense qu’il est important que les femmes, ainsi que les diverses minorités, soient aussi présentes en informatique, à tous les niveaux. Et je pense que cet objectif d’une parité est atteignable.

Ressources complémentaires

Pour rédiger cette dépêche, qui a nécessité pas moins de quatre litres de thé vert, outre les liens in‑texte et ceux indiqués dans les liens, j’ai lu, regardé, écouté ou feuilleté les ressources suivantes.

Témoignages oraux

En 2001, France Allen a été interrogée par Janet Abbate pour le centre historique l’IEEE, cette interview (en) qui m’a beaucoup servi est très souvent citée dans les biographies de l’informaticienne.

Fran Allen, 2006 recipient of the ACM Turing Award, vidéo YouTube sous‑titrée en anglais d’un discours dans lequel elle dit ce que représente pour elle le fait d’avoir reçu ce prix. Cette vidéo m’a également beaucoup servi. Durée : 52 minutes.

Intervention de Frances Allen en 2006, Association for Computing Machinery (vidéo en anglais). Durée : une heure.

Prix Turing

Notice Wikipédia.

La notice du site du prix Turing sur Frances Allenen.

Le PDF First Woman to Receive ACM Turing Award, sur la délivrance du prix Turing à Frances Allen, document en anglais.

Et une, et deux, et trois femmes Prix Turing !

Préhistoire de l’informatique

Les cartes perforées.

Programming with Punched Cards - Columbia University, document PDF en anglais qui raconte comment on programmait avec des cartes perforées, très intéressant.

Le manuel de l’IBM 650, un document PDF en anglais. Il y a une foultitude de PDF à télécharger, incluant un manuel de Fortran. Dans le cadre de cette dépêche, je me suis contentée de jeter un coup d’œil sur le premier manuel (installation), le manuel d’instruction et celui d’utilisation des cartes perforées.

Langages

Notice Wikipédia sur le Fortran.

Si les notions de langage de bas ou de haut niveau ne vous sont pas familières (elles ne l’étaient pas en ce qui me concerne jusqu’à présent), je vous suggère la lecture des pages consacrées à ces notions par Wikipédia. Néanmoins, dans leur nom, « niveau » fait référence au niveau d’abstraction. Les langages de programmation de haut niveau étant plus proches du langage naturel que ceux de bas niveau, et ils sont portables d’une machine à une autre (abstraction). Ils sont plus utilisés que les langages de bas niveau (les idées de Grace Hopper et de Frances Allen ont fini par l’emporter) :

Musées

Frances Allen, dans son entretien avec Janet Abbate évoque le Musée de l’histoire de l’ordinateur, américain : le Computer History Museum (lien en anglais).

Pour les Franciliens ou celles et ceux qui viennent à Paris je suggère fortement le Musée des arts et métiers. C’est un musée absolument fabuleux dans un très beau cadre qui vaut vraiment la peine d’être visité. Vous y ferez la connaissance du robot HILARE, vous pourrez passer dans un ordinateur Cray (essayez de faire ça avec un ordinateur portable…).

Les femmes et l’informatique

Parce que c’est un sujet dans lequel Frances Allen s’est beaucoup impliquée, j’en ai profité pour voir ce qui se passait en France. Pour les 50‑50 en 2020, on verra dans l’article de Challenges, datant de 2018 que c’était loin d’être gagné. En 2007, et aux États‑Unis, Frances Allen était, quant à elle, optimiste.

Pourquoi il n’y a pas assez de femmes ingénieures en France

J’ai aussi lu ces quelques journaux et dépêches linuxfriennes, de 2008 à 2019. À vous de voir, à la lecture des commentaires notamment (certains m’ont bien fait rire, d’autres… moins) si la situation a évolué :


  1. En français, l’équivalent serait « professeur contractuel », un enseignant dont le poste fait l’objet d’un contrat ponctuel et renouvelé au coup par coup. Aux États-Unis, ce type d’enseignant est souvent moins payé que les titulaires et ils ne bénéficient pas des avantages sociaux tels qu’assurance maladie. https://en.wikipedia.org/wiki/Adjunct_professor 

  2. Définition du manuel de l’IBM 605 : « a word consists of ten digits and an algebraic sign. » 

  3. Programme de débogage automatique, et, évidemment MAD, en anglais, signifie « fou ». 

  4. Traduction du paragraphe (en) de l’entretien que Frances Allen a donné le 2 août 2001 à Janet Abate et où elle donne sa définition de la compilation. 

  5. Les deux paragraphes en italiques suivants sont une adaptation de l’entretien de Frances Allen avec Janet Abate. Dans l’entretien, ces deux paragraphes sont suivis de « rires ». 

  6. En 2007, lors de son discours sur son prix Turing, Frances Allen disait en substance la même chose sur les compilateurs. 

Aller plus loin

  • # Une analyse clef Allen?

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

    Est-ce que cette histoire de diplôme est vérifié ou est-ce juste qu'elle l'avait mauvaise Allen?

    Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

    • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 9. Dernière modification le 19/08/20 à 09:35.

      Je sais bien que c’est un troll pas très fin pour sortir un jeu de mot éculé, mais bon.
      Frances Allen dit qu’elle s’en est ouverte auprès de ses pairs dans d’autres branches de l’informatique qui en avaient fait déduit la même chose. Rappelons, pour la France que, par exemple, l’école Polytechnique n’a été ouverte aux femmes qu’en 1972 !

      « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

      • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 10. Dernière modification le 19/08/20 à 14:24.

        Beaucoup d'études étaient refusées aux femmes, il n'y a encore pas si longtemps (des générations de nos parents globalement), et pas que dans l'informatique. Ma tante était aux Beaux Arts et quand elle a voulu se spécialiser vers des choses telles que le vitrail, cela lui a été refusé par la direction de l'école car le vitrail était un travail d'homme, on doit parfois porter des choses lourdes, etc. On lui conseillait plutôt des "métiers artistiques pour les femmes", tels que la broderie. Bon au final, elle a pu se diriger vers la peinture (ce qui n'était quand même pas un métier qu'on conseillait aux femmes, si j'ai bien compris, mais la direction faisait moins d'opposition forte).

        Ensuite il y a sûrement des approximations dans le détail de cette histoire dû à ce que je ne l'ai pas vécue moi-même, juste entendue raconter. Mais l'idée est là. Il y avait des métiers qu'on réservait aux hommes, il n'y a encore pas si longtemps, et à l'époque, ce n'était même pas juste une constatation/déduction qu'il y avait peu de femme (donc on peut douter les critères d'admissibilité sans avoir pour autant de preuve), ni une histoire d'ambiance masculine où une femme se sentirait exclue… Apparemment, à l'époque dans certaines filières, un directeur d'école pouvait potentiellement vous refuser l'accès à une filière en fonction de votre sexe et vous le dire en face (de nos jours, ce serait bien sûr impensable, pas le fait de refuser pour une telle raison, le sexisme existe malheureusement toujours, mais le fait de le dire).

        Film d'animation libre en CC by-sa/Art Libre, fait avec GIMP et autre logiciels libres: ZeMarmot [ http://film.zemarmot.net ]

        • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

          Cette spécialisation était désavantageuse pour les deux sexes:

          Toc toc.

          - Bonjour, je voudrais devenir médecin.
          - non désolé Madame, c'est un métier d'homme, vous ne voulez pas faire infirmière plutôt?

          Toc toc.

          - Bonjour, je voudrais devenir infirmier.
          - non désolé Monsieur, c'est un métier de femme. Et puis les allemands attaquent, on a besoin de vous sur le front.

          Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

          • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

            Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.

            • Bonjour, je voudrais devenir médecin.
            • non désolé Madame […]
            • Bonjour, je voudrais devenir infirmier.
            • non désolé Monsieur […]

            Oui enfin dans ton exemple, on voit quand même bien le problème. Dans la plupart des cas, on va "donner" aux hommes les métiers qui ont la meilleure image et aux femmes le reste. Ainsi les hommes seront les médecins, cette voie hautement distinguée et extrêmement bien rémunérée, et les femmes seront infirmières (ou assimilé, aide-soignante, sage-femme, etc.) qui sont plus vus comme des "aides" au métier principal de médecin.
            Je parle bien d'image dans notre société, pas de nécessité ou de valeur, on est d'accord!

            De même, dans les métiers créatifs, ceux typiquement assimilés aux femmes, tel que couture ou broderie sont à peine vus comme un art/artisanat justement dans l'imagerie populaire.

            D'après ce que j'ai lu sur pourquoi il y avait beaucoup de femmes dans les débuts de l'informatique, ce serait qu'à l'époque on ne voyait pas cela bien différent du travail de secrétaire. C'était quelqu'un qui manipulait des chiffres ou des machines pour aider ceux qui étaient à la tête de la structure. Donc bah justement on cherchait les secrétaires (des femmes quasi sûr à cette époque) pour remplir ces emplois.
            Puis plus l'informatique s'est démocratisée, plus on s'est rendu compte que c'était hautement technique, donc les salaires montaient, et mieux c'était vu. Au point que de nos jours, un travail de développeur, c'est un travail cadre quasi par défaut d'ailleurs. Et donc quand l'image du travail a changé, c'est aussi là vraisemblablement qu'on a commencé à donner ce travail à des hommes plutôt que des femmes.

            Donc ton exemple est très pertinent et montre bien le biais qui a existé.

            Film d'animation libre en CC by-sa/Art Libre, fait avec GIMP et autre logiciels libres: ZeMarmot [ http://film.zemarmot.net ]

            • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

              Tu es passé à côté d'un détail de mon exemple. Les sociétés patriarcales offrent souvent un privilège bien embêtant pour les hommes: la guerre.

              Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

              • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

                Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 9. Dernière modification le 20/08/20 à 11:19.

                C'est pas une question de compter les points et de comparer. C'est une question de choix et libertés. Typiquement si on est égal, alors on doit nous donner les mêmes choix, droits, obligations et avantages.

                Le coup du "nous on doit aller à la guerre", on le retrouve aussi (mais en version "tous les jours") dans le "attends toi t'as la belle vie, tu restes à la maison et tu fous rien (sauf le ménage, t'occuper des gosses, les courses, la cuisine… rien quoi! 🙄) alors que moi je dois trimer toute la journée dans un boulot que je déteste, pour subvenir aux besoins du foyer". Ou en version plus courte et tout aussi insultant "c'est moi qui ramène l'argent à la maison" (sous-entendu "toi t'es juste une parasite qui se nourrit de mes efforts"?).

                Le problème, c'est déjà encore une fois l'image qu'on en a dans notre société (l'homme, c'est celui qui donne du sien, il va à la guerre, il va au boulot, et c'est celui qui fait vivre la famille grâce à l'argent; alors que la femme, ben elle est juste là pour aider l'homme encore une fois, voire elle profite de lui) mais aussi l'absence de choix. Personne leur a demandé si elles préférerait pas aller au boulot et laisser ce "rien" (s'occuper de la maison/des enfants) au mari, ou aller à la guerre aussi pour défendre leur pays.

                En fait c'est trop facile de se donner le beau rôle, celui qui fait les efforts et les sacrifices (guerre, boulot, tâches les plus dures/physiques…) pour ensuite mettre cela en avant comme si on méritait donc plus que l'autre sans savoir si l'autre n'aurait pas fait les dits-efforts et sacrifices si on leur avait laissé le choix.

                Film d'animation libre en CC by-sa/Art Libre, fait avec GIMP et autre logiciels libres: ZeMarmot [ http://film.zemarmot.net ]

                • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

                  Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

                  J'ai l'impression que devnewton ne donnait pas l'exemple de la guerre en tant qu'exemple de « beau rôle », mais en tant qu'exemple de boulot précaire qu'une partie de la population se retrouvait à faire du fait d'une discrimination physique.

                  • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

                    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9.

                    C'est un beau rôle si on gagne, si on revient vivant, valide et sans traumatisme mais aussi que l'expérience a été intéressante et plaisante.

                    C'est possible si on te demande juste de rouler sur la belgique en panzer et de revenir, mais ça doit être assez rare comme situation dans l'histoire des conflits armés.

                    Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

                • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

                  Posté par  . Évalué à 10.

                  Pendant une période de ma vie, j'étais sur un projet personnel au chômage et du coup c'est moi qui m'occupais des enfants : j'allais les chercher à l'école, je rencontrais les profs, j'accompagnais dans les sorties, etc, aussi je mettais toujours mes coordonnées en premier dans les contacts. Et bien c'était toujours mon épouse que le personnel administratif (essentiellement féminin) appelait, voire lui laissait un message car elle n'était jamais dispo, mais moi on ne m'appelait jamais. Une fois une maîtresse appelle, tombe sur moi et demande à parler à mon épouse, je demande pourquoi : "pour accompagner les enfants lors d'une sortie, est-ce que votre épouse serait disponible ?", sans même me poser la question. J'ai répondu que moi je pouvais venir, si j'étais accepté.
                  Autre exemple : à la remise du bulletin scolaire l'année dernière, un papa s'est plaint de ne jamais recevoir le bulletin de sa fille. La mère et lui-même étant séparés, il n'a jamais reçu (en 4 ans) les bulletins de sa fille à son adresse, ils vont toujours chez la maman.
                  Ce sont des anecdotes qui ne reflètent pas l'ensemble de la société bien sûr, mais le sexisme ça marche dans les deux sens.

                  Pour ce qui est de l'abandon de l'informatique par les filles et plus généralement du peu de filles dans les écoles d'ingénieur. Les "féministes" y voient un complot anti-femmes mené par les hommes. Je ne nie pas l'existence de préjugés anciens et toujours existants qui font que les filles sont incitées à faire autre chose que des études scientifiques ou de l'informatique.
                  Mais je pense que la situation a évolué et que les filles, tout au moins dans la culture française laïque, sont majoritairement libres de leurs choix. Elles ne sont plus "de pauvres choses" qu'on oblige à faire de la couture alors qu'elles voudraient être plombier ou maçon (j'exagère). Je pense que la plupart se détournent des études d'informatique ou d'études scientifiques parce que généralement cela ne les intéresse pas, et je ne les en blâme pas d'ailleurs, ces formations étant de moins en moins populaires parmi les jeunes, alors que quand moi j'étais jeune, c'était ce que tout le monde voulait faire (surtout l'informatique).
                  Dans le lycée de mon fils en première, il existe une terminale "étoile" réservée aux meilleurs élèves de première, dans le but de les préparer au mieux à la prépa. Trois élèves ont été sélectionnés dans sa classe : deux garçons et une fille. La fille a refusé d'y aller, car elle ne souhaitait pas faire davantage de maths en prenant l'option correspondante. Mon fils voulait y aller mais il n'a pas été pris…
                  Par rapport au choix de l'informatique, j'ai demandé à mon fils de première ce que lui et ses camarades de classe voulaient faire, et il m'a dit qu'il y en a peu qui veulent faire de l'informatique, et généralement ceux qui envisagent cette carrière c'est parce qu'ils n'ont pas vraiment d'idées sur ce qu'ils veulent faire.
                  Le travail dans l'informatique ne fait plus rêver, c'est un fait qui n'est pas propre aux filles, simplement comme elles sont moins technophiles que les garçons (ce n'est pas un jugement de valeur, c'est un fait confirmé par les statistiques), elles ont moins tendance à aller vers l'informatique.

                  • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

                    Posté par  . Évalué à 2.

                    elles sont moins technophiles que les garçons

                    La vraie question c'est de savoir si avoir un vagin rend moins technophile ou si par hasard il se pourrait que d'autres raisons rentrent (aussi) en jeu.

                    • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

                      Posté par  . Évalué à 3. Dernière modification le 20/08/20 à 16:17.

                      La vraie question c'est de savoir si avoir un vagin rend moins technophile ou si par hasard il se pourrait que d'autres raisons rentrent (aussi) en jeu.

                      Je trouve la formulation très crue et fortement déplaisante.
                      A vrai dire, moi cela ne m'intéresse pas, pour la bonne raison que tout le monde a le droit d'être comme il est, et ce n'est à personne de dire si les filles devraient être plus ou moins technophiles, si dans les pays méditerranéens on devrait parler moins avec les mains ou si dans les régions côtières on a tord d'aimer les fruits de mer. Pourquoi chercher une "anormalité" ? qu'est ce qui ferait que les filles devraient aussi technophiles mais ne le sont pas, et en quoi serait-ce un problème ?
                      Tous petits ma fille aimait le rose, et mon fils les armes. Ma femme ne porte pas de rose, je ne suis pas chasseur (ni pro-armes). Est-ce que j'aurai dû forcer ma fille à porter du bleu et interdire les jouets en forme d'arme à mon fils ? c'est totalement débile.

                    • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

                      Posté par  . Évalué à 3.

                      La vraie question c'est de savoir si avoir un vagin rend moins technophile ou si par hasard il se pourrait que d'autres raisons rentrent (aussi) en jeu.

                      Pour commencer à trouver une réponse à ta question, tu pourrais par exemple regarder les statistiques par pays (je sais que ça se trouve facilement car j'ai déjà vu faire, mais pour ma part je n'en ai aucune idée).
                      L'idée est de voir quels sont les pays où les femmes font plus souvent des « métiers de femme » ou des « métiers d'homme ». Même si ça n'est pas parfait, ça donnera déjà un aperçu.

                  • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

                    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 5.

                    Je n'ai pas dit le contraire. On notera que je n'emploie pas de terme tel que "patriarcat" ou "féminisme". Pour moi, c'est un phénomène de société globale et oui bien sûr que ça impacte aussi bien les femmes que les hommes, puisqu'on les a mis dans des cases, les unes comme les autres. Les premières en tant que "celles qui s'occupent de la maison/enfants" et les seconds en tant que "ceux qui vont au travail". Donc ce que tu dis n'invalide en rien mon commentaire. C'est à peu près essentiellement ce que je disais.

                    Ensuite dans le contexte de la discussion, on parlait d'une interview d'une femme dans l'informatique et quelqu'un se posait la question si cette histoire de diplôme était vrai. Donc je racontais de mon côté une autre anecdote de quelqu'un (pas dans l'informatique) à qui il est arrivé exactement cela dans le cadre de ses études et à qui cela ne fut même pas caché. Et je complétais cette anecdote par une référence de la loi qui a rendu plus tard ce genre de choses illégales.

                    Le fait de raconter cela ne signifie en rien que je suis en train de dire que les hommes ne subissent aucune injustice ou mise en case de leur côté. En fait j'aurais même tendance à dire que ça signifiait même l'inverse! Tout le monde subit la mise-en-case 📦 ! 😛

                    Enfin bon, faut un peu arrêter de faire du noir et blanc. Quand je raconte une histoire sur des injustices faites aux femmes (parce que c'est exactement le sujet!), je ne suis nullement en train d'attaquer les hommes ou de dire qu'aucune injustice n'existe dans l'autre sens! En fait, je comprends pas pourquoi vouloir absolument opposer les sexes dans cette problématique. Dire que ça arrive à certain(e)s ne veut pas dire que ça n'arrive pas aux autres… 🙄

                    Film d'animation libre en CC by-sa/Art Libre, fait avec GIMP et autre logiciels libres: ZeMarmot [ http://film.zemarmot.net ]

                    • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

                      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

                      Le truc amusant, c'est que tout le monde croit que le sujet est beaucoup plus polémique qu'il ne l'est réellement, donc c'est suffisant d'enchaîner deux faits connus et avérés pour créer une polémique :-)

                      Ici, en gros, ça commence comme ça : mention du fait (bien connu) qu'il existe des métiers dont les femmes étaient (et parfois restent en pratique) excluses, suivi du fait (bien connu) que c'est aussi vrai pour les hommes (ou autres caractéristiques physiques).

                      Le côté positif, c'est qu'on a l'occasion de lire les expériences et perspectives de plein de monde qui n'auraient peut-être pas été partagées sans les petits malentendus sur pourquoi l'autre a écrit telle ou telle chose :-)

                      • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

                        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4.

                        Je trouve que ça tourne en boucle, avec plein de bonnes intentions, certes. Ce qui est assez lassant pour tout dire. Voir les commentaires des dépêches et journaux vers lesquels j'ai fait des liens.

                        Ce qui est aussi un peu désespérant c'est que j'ai l'impression d'un grand manque de curiosité. Voilà une femme qui a réalisé plein de choses, qui a vécu une très grande part de l'histoire de l'informatique et qui l'a faite et, d'une part, même si c'est un troll, on met sa parole en doute (je n'ai rien mis dans cet interview imaginaire qu'elle n'aurait dit elle-même), d'autre part, on reste bloqué sur ce seul point pour rapporter ses petites histoires.

                        « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

                        • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

                          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9. Dernière modification le 20/08/20 à 21:53.

                          Je crois même pas que quiconque ait vraiment mis sa parole en doute ici : si on regarde bien, c'est juste des réponses à d'autres trucs dits dans les commentaires, pas à des trucs dits dans la dépêche. Les linuxfriens lisent la dépêche, mais après n'ont pas forcément des trucs à ajouter, donc la conversation part vite sur d'autres choses.

                          Et pour la partie technique, probablement pas grand monde ici n'est familier avec ses travaux en compilation optimisante, du coup c'est difficile d'attendre des réponses sur ça, c'est pas vraiment un manque de curiosité.

                          Pour tout dire, j'ai beau personnellement avoir fait de la compilation optimisante, j'ai surtout lu des papiers un peu plus récents, avec parfois des références il me semble à des articles à elle. J'ai peut-être lu des trucs originaux à elle aussi, je sais plus trop. Tout ce que je pourrais dire, c'est qu'elle devait être dans les premiers à traiter de notions toujours utilisées de nos jours en compilation optimisante, comme les analyses dataflow utilisant des critères devenus classiques (comme la dominance dans un graphe) pour raisonner sur des optimisations de programmes représentés en interne par des graphes.

                          Tiens, ça m'a donné envie de lire un de ses premiers articles pour voir ce qu'ils disaient déjà à l'époque.

                          • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

                            Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

                            Mais moi, j'aimerais bien savoir justement si on a dépassé le cap, voire le blocage, dont elle parle sur les compilateurs et l'optimisation.

                            « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

                            • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

                              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

                              Pour le coup, c'est pas facile de répondre à ça. Il est vrai que pour les optimisations les plus importantes qu'on retrouve dans un compilateur, même s'il y a des avancées, elles sont de moins en moins impactantes pour la plupart des programmes. J'ai l'impression que sur l'optimisation de programmes plus spécifiques il y a du progrès à faire encore. Après, je me spécialisais pas dans le calcul haute performance, donc je sais pas vraiment ce qu'en pensent les gens qui en font.

                            • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

                              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6. Dernière modification le 20/08/20 à 23:00.

                              Je pense qu'il faudrait préciser la question pour éviter les réponses/débats de comptoir qui tournent en boucle.

                              Mais on peut penser qu'il y a des améliorations au delà des seules capacités matérielles. Par exemple la découverte des décimales de pi a gagné un facteur ~108 entre 1970 et 2000 avec un matériel qui a gagné un facteur ~105 sur la même période. Donc sur ce sujet particulier on sent qu'il y a quand même un facteur ~103 de différence.

                              Et probablement que ce qui explique cela c'est que comparé aux années 50 :
                              - on comprend mieux les mathématiques sous-jacentes au problème (algorithmique) ;
                              - on sait mieux décrire le problème dans un langage formel (sémantique) ;
                              - on sait mieux transcrire un code de haut niveau en un code machine (compilation) ;
                              - on sait mieux architecturer les machines pour être une cible efficace de compilation (architecture hw).

                              Adhérer à l'April, ça vous tente ?

                          • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

                            Posté par  . Évalué à 3.

                            Et pour la partie technique, probablement pas grand monde ici n'est familier avec ses travaux en compilation optimisante

                            Je vais abuser, je sais, mais, je peux demander un journal de vulgarisation? S'il te plaiiiiittttt… hum pardon.

                            • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

                              Posté par  . Évalué à 3.

                              De la vulgarisation sur le concept de compil optimisante, ou sur celles que Fran Allen a apportées ? :)

                              • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

                                Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4. Dernière modification le 09/09/20 à 17:08.

                                Les deux ?

                                (faut toujours essayer, moi je dis).

                                « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

                                • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

                                  Posté par  . Évalué à 5.

                                  Je ne suis pas un expert en compilateurs, mais de par mes activités de recherche j'ai pas mal bossé sur le sujet de la transformation de code à-la-mimine-mais-maintenant-que-j-ai-filé-l-algo-c-est-trivial-à-implémenter-oui-oui (et en fait : oui-mais-non — quoique, dans LLVM/Clang, c'est déjà plus faisable de nos jours).

                                  Bref. Je peux sans doute me creuser le cerveau pour expliquer les bases de la compilation moderne (et leur lien avec le matériel). Pour les contribs de Fran Allen, je peux sans doute piller quelques Communications of the ACM pour voir ses contributions majeures et regarder comment résumer un peu… Bon bon. Ça fait longtemps que j'ai pas fait un journal ou une dépêche fleuve, je vais voir si je peux trouver un peu de temps cette semaine et la suivante…

                        • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

                          Posté par  . Évalué à 3.

                          Un certain nombre de commentaires confondent la revendication de l'égalité des sexes sur le plan professionnel et la situation des sexes sur le plan social. C'est une chose de revendiquer cette égalité, c'en est une autre de la considérer comme "naturelle" (donc allant de soi). Si en effet le parcours de Frances Allen est particulièrement impressionant (pas parce qu'il s'agit d'une femme, mais parce qu'elle vient d'un milieu rural et agricole et que ses études lui ont permis de développer des outils informatiques de premier rang sur la longue durée : chapeau !), ce parcours serait tout aussi impressionnant s'il s'agissait de celui d'un jeune homme. Le fait que la société américaine des années 50 laisse la possibilité à une jeune fille d'entrer chez IBM montre que les choses n'étaient pas aussi bloquées qu'elles le semblent. Certes, l'informatique des cartes perforées était un secteur féminisé (comme tout ce qui est travail de bureau, y compris les calculs de trajectoires par les mathématiciennes de la NASA …). C'est le premier point. Maintenant, envoyer les hommes au front pour combattre exige une réflexion minimale en ce qui concerne les choix d'une société dans les modalités de sa défense. On peut vouloir envoyer les femmes se battre au front à la place des hommes. Il suffirait de les entraîner suffisamment pour les transformer en machines à tuer (ce qu'on voit dans la mini-série "Band of Brothers", sur la Easy Company du 101e Airborne durant la Seconde Guerre Mondiale). La question de savoir pourquoi certains traitements sont discriminants (ou inégalitaires) relèvent, il me semble, du type de société que l'on cherche à développer. Les jeunes hommes agressifs et belliqueux forment des militaires plus fiables que les ingénieurs de 50 ans et plus (si on veut poursuivre la réflexion sur la discrimination, on peut se demander aussi pourquoi la guerre suppose l'emploi de jeunes plus que de vieux). Quant aux statistiques, elles laissent dans l'ombre deux choses : le poids des habitudes et corrélativement la possibilité pour un caractère déterminé d'aller porter sa liberté jusqu'au bout des choses.

                          • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

                            Posté par  . Évalué à 7. Dernière modification le 07/09/20 à 13:47.

                            Ce n'est pas qu'une question d'entraînement.

                            Faire la guerre est coûteux en vies humaines, et ce sont uniquement les femmes qui ont la possibilité de porter un enfant, couplé au fait qu'une femme ne porte en général qu'un seul enfant à la fois, et que le processus prend 9 mois, ce qui est donc le facteur limitant dans les possibilités de perpétuation de l'espèce. Tandis qu'un homme est lui en mesure de féconder plusieurs femmes.

                            Envoyer les femmes faire la guerre lorsque cela n'est pas une nécessité absolue est donc juste une aberration, et pas seulement de ce point de vue, mais également du fait que même avec un entraînement intensif, les considérations physiques/métaboliques/hormonales liées au sexe feront qu'en général les femmes ne feront physiquement pas le poids face aux hommes.

                            La preuve en étant le fait qu'aucune n'est encore parvenue à intégrer la Force Intervention du GIGN, et l'infime minorité d'entre elles qui a intégré le GIGN à des niveaux bien moindre a été sélectionnée grâce à un concours bénéficiant d'épreuves adaptées et moins physiques.

                            Dernièrement, des sportives de haut niveau ont demandé à ce que les femmes ne soient plus confrontées à des transsexuels, car des hommes sportifs médiocres hormonés en femmes auraient la fâcheuse tendance à devenir des “femmes” champions médaillées…

                    • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

                      Posté par  . Évalué à 0.

                      On notera que je n'emploie pas de terme tel que "patriarcat" […]. Pour moi, c'est un phénomène de société globale

                      On pourrait presque lui donner un nom à ce « phénomène de société global », mais lequel…

                  • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

                    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

                    Le travail dans l'informatique ne fait plus rêver

                    Ça a déjà fait rêver?

                    Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

                    • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

                      Posté par  . Évalué à 3.

                      Dans les années 80-90, oui ! d'une part parce que c'était "l'avenir", considéré "à la pointe de la technologie" et d'autre part parce que les salaires étaient deux fois plus élevés que dans les autres secteurs, on pouvait se recycler "informaticien" en 6 mois et doubler son salaire. Pendant mon stage de DEA (5éme année de fac, après la maîtrise) en 88 chez un gros assureur, j'étais payé 12000 Francs par mois en tant que stagiaire, soit environ 2,5 fois le smic de l'époque.

                      Pour ce prix là, je devais quand même développer du COBOL :(

                      • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

                        Posté par  . Évalué à -4.

                        j'étais payé 12000 Francs par mois en tant que stagiaire, soit environ 2,5 fois le smic de l'époque.

                        Pour ce prix là, je devais quand même développer du COBOL :(

                        C'est vrai, pendant ce temps la, certains risquaient leur vie pour moins de 5000 francs. Tous les jours. Plutôt des hommes que des femmes d'ailleurs, sur les chantiers.
                        Une honte. Même si je suis pas sûr de qui devrais avoir honte…

                        • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

                          Posté par  . Évalué à 3.

                          C'est sûr que ce n'est pas moi qui devrais avoir honte, comme tu dis.
                          Je suis fils d'immigré, pour père travaillait sur les chantiers pour moins de 5000 francs. Et il en était fier, car il nourrissait toute sa famille, avec l'aide ma mère bien entendu, ce qui n'était pas forcément le cas dans notre pays d'origine.
                          Ce salaire de stagiaire mirobolant, c'était une véritable aubaine et une chance pour moi.
                          Alors un peu de réflexion avant de dire des âneries stp.

                  • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

                    Posté par  . Évalué à 2.

                    Les "féministes" y voient un complot anti-femmes mené par les hommes.

                    Ouais, alors féministes entre guillemet et le fait de parler des féministes comme s’il s’agissait d’un groupe uniforme (il doit y avoir autant de courant dans le féminisme que de courant dans le socialisme) prouve juste que tu ne connais absolument rien au féminisme et à ses luttes.

              • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

                Posté par  . Évalué à 7.

                Curieusement, les sociétés les plus patriarcales avec la plus importante inégalité selon le sexe déboucheraient plutôt sur une plus grande proportion de femmes dans les disciplines STEM (Science, Technology, Engineering, Mathematics).
                L'étude ici ne prétend pas avoir une réponse définitive, mais avance que cela pourrait être un moyen de mieux s'imposer dans la société.

              • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

                Posté par  . Évalué à 1.

                c'est marrant mais cette remarque me fait penser a la noblesse de la renaissance

                au moyen age, les nobles étaient ceux qui faisait la guerre. sauf qu'a partir de la renaissance, ce n'est plus vraiment le cas, mais ils avaient gardé tout les avantages de ce statut

                de mon coté, mon père n'a pas fait la guerre, il est probable que je ne l'a fasse jamais également, et pourtant on aurait toujours les avantages.

                ca commence a gratter au niveau du coup ca …. :D

          • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

            Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 10.

            Les infirmiers militaires ça existe ! Donc ton exemple n'est pas vraiment pertinent.

            En revanche, pour le rapport médecin/femme oui, il l'est. D'un article de Libé récent (6 août 2020), un témoignage d'un interne en médecine :

            Et encore j’ai de la chance dans ma pratique médicale, je suis un mec, on m’écoute. C’est nul, mais c’est comme ça. Ce n’est clairement pas spécifique aux hôpitaux guyanais : plus d’une fois lorsque j’étais étudiant on me parlait au lieu de s’adresser à ma chef.

            Il ne précise pas qu'il est blanc, les médecins noirs ont aussi du mal à faire passer qu'ils sont médecins et pas, par exemple, aide-soignants (je ne retrouve pas l'article que j'ai lu sur ce sujet). C'est valable pour les deux sexes.

            Et là, on parle d'une profession très féminisée.

            Maintenant, imagine, ça m'est arrivé, tu vas sur un salon informatique avec UN stagiaire. Tous les hommes s'adressent, non pas à toi mais à ton stagiaire.

            Il faut aussi lire l'article de Challenges que je cite dans les ressources qui est intéressant.

            « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

            • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

              Maintenant, imagine, ça m'est arrivé, tu vas sur un salon informatique avec UN stagiaire. Tous les hommes s'adressent, non pas à toi mais à ton stagiaire.

              C'est pas la première fois que je vois ça mentionné, du coup je me pose la question : y-a-t-il, à ton avis, des circonstances particulières qui favorisent cela ?

              Quand, à l'époque, je suis allé à une conf d'informatique avec mon encadrante (qui était une femme), si une personne s'adressait à moi, c'est presque toujours parce qu'elle s'était adressée d'abord à mon encadrante qu'elle connaissait déjà. Après, je manque probablement de charisme et de prestance (avec moins de 50kg je suis pas vraiment super imposant), ça pourrait contribuer à expliquer la différence.

              • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

                Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 1.

                je suis allé à une conf d'informatique avec mon encadrante (qui était une femme), si une personne s'adressait à moi, c'est presque toujours parce qu'elle s'était adressée d'abord à mon encadrante qu'elle connaissait déjà.

                Il y a un (petit) mot important dans ce passage que je cite et qui contient la réponse à ta question. Pas besoin de chercher une réponse alambiquée.

                « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

            • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

              Maintenant, imagine, ça m'est arrivé, tu vas sur un salon informatique avec UN stagiaire. Tous les hommes s'adressent, non pas à toi mais à ton stagiaire.

              Alors, tu vas sans doute trouver une autre explication mais, perso, je me sens plus à l'aise à parler à un homme (principalement parce que je suis super timide et que je me sens plus à l'aise avec une personne du même sexe). Donc il ne faut pas forcément y voir une affaire de considération sur la compétence des femmes.

              Je ne sais pas si je représente la majorité, note bien et je ne vais pas généraliser sur mon cas ni dire qu'il n'y a pas de souci autre, mais il y a quand même pas mal de timides dans les métiers de l'informatique.

              Tu me mettrais dans un salon marketing (où à l'inverse, la profession est très féminisée), j'irais quand même plus naturellement vers les hommes.

              Après, je ne dis pas que le biais "compétence" n'existe pas chez certains (et je pense qu'il peut être très fort dans certains métiers) mais il y a beaucoup d'autres biais.

              Bizarrement, je n'ai plus ce souci une fois que je connais mieux la personne professionnellement parce qu'elle devient alors complètement neutre.

              Bref, c'est pas simple…

        • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

          Posté par  . Évalué à 3.

          Salut,

          Je me permet de compter, juste au cas où.

          Amie 1 : statistiques
          Amie 2 : informatique
          Amie 3 : informatique
          Amie 4 : là, je sais pas
          Amie 5 : ingénieure système

          Alors peut-être que mon attention se tourne plus vers des personnes à qui j'aime parler. Possible.

          En tout cas, elles ont quasi toutes trouvé leur voie dans le domaine.

          Je ne dis pas non plus que c'est super évident.

          Par exemple, Amie 2, 3, 4, c'était dans une école avec une répartition complètement inéquilibrée par rapport à une population globale. Genre 3% contre 97% du coup (enfin, je dis ça de tête, les chiffres sont probablement peu exacts…) alors que ça devrait être plus du 51%/49%. Mis à par 4 dont j'ai pas pris de nouvelles, je pense que 1, 2, 3 et 5 ont réussi.

          Mon expérience est limitée. C'est juste de l'observatoire.

          Matricule 23415

          • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

            Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 5.

            En tout cas, elles ont quasi toutes trouvé leur voie dans le domaine.

            Comme je disais, je parlais de la génération de nos parents (en supposant un âge moyen sur linuxfr de travailleurs actifs, donc disons entre 20 et 60 ans). Ensuite je connais pas ton âge ni celui de tes amies. Peut-être que tu me parles d'amies de ~70 ans (et dans ce cas, oui c'est pertinent à la discussion).

            C'est pourquoi je parlais de ma tante, pas d'une amie du même âge. Moi aussi je connais plein de femmes qui ont réussi en informatique ou dans des domaines très pointus et bien vus. Ce n'est pas parce que tu choisis "à qui tu aimes parler", je te rassure. 🙄😛

            D'après une courte recherche, il semble qu'en France, on ait réellement codifié (dans la loi) l'égalité professionnelle entre les sexes en 1983 (loi n° 83-635 du 13 juillet 1983, dite loi Roudy). C'est à partir de ce moment là où il est devenu illégal de sélectionner explicitement un travailleur en fonction de son sexe (et je suppose que c'en est de même pour la sélection en enseignement supérieur, à moins qu'il y ait eu des lois spécifiques?). Donc en considérant qu'on rentre à l'université à 17 ans environ, les gens nés après 1966 (au plus 54 ans de nos jours) ont au moins bénéficié de cette codification de l'égalité. Ceux avant, non et donc ce genre d'histoire (être refusé explicitement à cause de son sexe) n'est finalement pas étonnant et était même légale à l'époque. C'était sûrement courant pour cette tranche d'âge.

            Ensuite y a le fait que c'est pas parce qu'on a légiféré que les mentalités vont changer du jour au lendemain. Si quelqu'un a choisi pendant des années, voire décennies, ses employés (ou ses étudiants) avec un critère masculin/féminin, il n'y a pas de raison que cette personne soudainement ne trouve plus ce critère pertinent. Donc clairement ce type de sélection par le sexe a dû persister pendant des années. Simplement officiellement on ne le disait plus.
            Et puis tu le dis toi-même: "répartition complètement inéquilibrée […] 3% contre 97%". Il n'y a pas de raison que soudainement ces métiers de l'informatique n'intéresse plus toutes les femmes alors que cela les intéressait avant (à l'époque où ce n'était pas encore super bien considéré). Il y a clairement eu une longue phase où on a dénié ces métiers aux femmes, et cela a impacté durablement le genre de toute une profession (et d'autres). Cela commence à revenir mais ce n'est pas chose évidente (comme le montre les statistiques).

            Alors bien sûr que tu trouves quelques exemples de femmes dans ton métier. Encore heureux! Si tu n'en trouvais aucune, c'est là où ce serait vraiment très inquiétant. Mais en fait, c'est justement le fait que tu puisses les "compter", comme tu dis, que l'on voit bien un problème. Moi aussi, je peux probablement compter les femmes développeuses que j'ai rencontrées dans ma carrière. Alors qu'il ne me viendrait pas à l'idée d'essayer de compter les hommes (y en a trop! C'est pire que compter les moutons!).

            Film d'animation libre en CC by-sa/Art Libre, fait avec GIMP et autre logiciels libres: ZeMarmot [ http://film.zemarmot.net ]

            • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

              Posté par  . Évalué à 6. Dernière modification le 19/08/20 à 22:31.

              Salut,

              Oups, je t'ai lu trop vite, toutes mes excuses.

              Un petit autre morceau d'expérience, qui montre que la vie n'est pas toujours juste.

              Cette fois il ne s'agit plus d'une amie mais d'une ancienne collègue.

              Lors de son recrutement, il a fallu mettre un montant. Donc j'ai donné mon avis : j'ai été recruté à X donc il faut lui donner X pareil.

              Cette demande a été acceptée.

              J'ai quitté la boite avant, mais gardé de légers contacts. Donc je sais ce qui s'est passé : un évènement heureux pour une femme en couple. Un peu de temps de pause pour s'occuper du petit nouveau donc.

              Ça n'a pas raté. Le jour de son retour elle était envoyée en mission le lendemain à des kilomètres. Bin elle n'est elle non plus pas restée plus, elle a trouvé mieux. :)

              Heureusement que je n'étais plus là. Je suis d'un caractère tempéré. Mais là, ça m'aurait assez exaspéré pour que je sorte de l'habituel.

              Je pense que sur une équipe soudée de 5/6 personnes le management a fait son boulot usuel : tout le monde est parti, alors que ce logiciel était notre raison de nous lever le matin.

              J'en aurai d'autre à rajouter, mais ce n'est peut-être pas la peine.

              Matricule 23415

            • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

              Posté par  . Évalué à 3.

              Salut,

              Moi aussi, je peux probablement compter les femmes développeuses que j'ai rencontrées dans ma carrière.

              J'ai peut-être mal précisé une notion : Petite Amie, pas juste Amie comme ça ;)

              Matricule 23415

            • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

              Posté par  . Évalué à -2.

              D'après une courte recherche, il semble qu'en France, on ait réellement codifié (dans la loi) l'égalité professionnelle entre les sexes en 1983 (loi n° 83-635 du 13 juillet 1983, dite loi Roudy). C'est à partir de ce moment là où il est devenu illégal de sélectionner explicitement un travailleur en fonction de son sexe (et je suppose que c'en est de même pour la sélection en enseignement supérieur, à moins qu'il y ait eu des lois spécifiques?).

              Donc, ne peut-on pas être outré d'être mis en permanence sur le banc des accusés parce qu'on à eu l'outrecuidance d'être né mâle blanc?
              Alors que la loi, et de ce que je vois autour de moi, en métropole, et plutôt a ne pas considérer le sexe comme pertinent pour la compétence?
              Perso, je pense qu'on va dans l'excès inverse, a savoir le sexisme en faveur des femelles, qui est tout aussi néfaste que celui en faveur des mâles. Et la raison de compenser l'histoire est foutaise, si la loi est passée en 83 c'est que les esprits avaient déjà évolué.
              Ça a avancé lentement, ok, mais, les féministes montrent toujours du doigts, sans jamais dire ce qui est positif.
              Le coup de la guerre m'a fait rire…. des hommes ont déserté, parce qu'être un homme veut dire crever plus tôt, se faire mieux manipuler… je pense qu'ils auraient préféré qu'on leur coupe, plutôt que de mourir au combat (pour les bougeois)!

    • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

      Posté par  . Évalué à 4.

      Toujours le même pour les vannes, il va falloir faire ceinture !

      Discussions en français sur la création de jeux videos : IRC freenode / #gamedev-fr

      • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

        Posté par  . Évalué à 1.

        pour les vannes, il va falloir faire ceinture !

        Joli!

        Frances, partie rejoindre James Alfred… En écoutant les solos d'Eddie?

        Pardon, je []->

  • # cartes perforées et métier à tisser

    Posté par  . Évalué à 10.

    Si j'en crois Wikipédia l'utilisation des cartes perforées sur les métiers à tisser a commencé au 18e siècle et non au 19e, précisément en 1728 à Lyon.

  • # Notes de bas de page manquantes

    Posté par  . Évalué à 5.

    Tout d'abord, merci pour cette interview (fictive) ! Même si je la connaissais de nom, c'est toujours bon d'en savoir plus sur le parcours de gens, leur motivation, et de mieux comprendre une période lointaine mais pas tant que ça…

    Petit souci toutefois : les 2 premières notes de bas de page n'existent pas (celle concernant le terme "adjunct professor" et celle sur les 10 chiffres et le signe algébrique).

    • [^] # Re: Notes de bas de page manquantes

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4. Dernière modification le 19/08/20 à 10:12.

      Merci, j'étais en train de corriger ça.
      Un truc qui ne passe pas bien au copier-coller entre Writer et Firefox apparemment.

      Et oui, une période pas si lointaine mais qui peut sembler à des années lumière !

      « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

  • # L'informatique, pas si jeune que ça !

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10. Dernière modification le 19/08/20 à 10:50.

    Il va falloir s'y habituer, la rubrique nécrologique de l'informatique va devenir de plus en plus abondante car les petits jeunes du début commencent sérieusement à vieillir.
    Encore un cas d'obsolescence programmée ! Si vous connaissez le responsable, allez vous plaindre directement à lui.

    Considérons les âges de quelques illustres informaticiens : Linus Torvalds a 50 ans, Richard Stallman a 67 ans, Ken Thompson a 77 ans et Dennis Ritchie est décédé en 2011.

    Pour ma part, je pense que :

    • Ceux qui continuent à apprendre seront toujours jeunes.
    • Ceux qui ont cessé d'apprendre ont commencé à mourir.

    Je préfère de beaucoup l'optimisme de la première phrase au fatalisme de la deuxième. C'est pour cela que la signature de mes courriels contient :
    « Ikasten dutenak beti gazte izanen ».

    • [^] # Re: L'informatique, pas si jeune que ça !

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

      C'est pour cela que la signature de mes courriels contient :
      « Ikasten dutenak beti gazte izanen ».

      Tu chiffres même ta signature?

      Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

    • [^] # Re: L'informatique, pas si jeune que ça !

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4.

      Frances Allen a fait partie des pionniers de l’époque pré-informatique selon ses propres termes, il n’y a plus beaucoup de gens de cette génération. Dans son discours du prix Turing, en parlant de gens avec qui elle avait travaillé comme James Pomerene, elle ajoute « qui est toujours en vie » (il devait mourir en décembre 2007 à 88 ans).

      Mais c’est vrai que, maintenant on est dans l’époque informatique et que cette époque remonte aux années 1960. Ce qui n’est pas si récent…

      « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

      • [^] # Re: L'informatique, pas si jeune que ça !

        Posté par  . Évalué à 4.

        Il n'y a pas que ça…

        Ils ont été les pionners, pas de souci. Nos parents ont été leurs enfants, et nous sommes actuellement les adolescents.

        Et notre crise d'ado me semble assez évidente, on change les licences, on change la façon de faire, les façons d'architecturer…. on oublie les standards de communication (surtout le web, 0 standard, juste des recomendatations)
        Je pense que des gens perdent la soif. Pas association du net vers le web, et de l'info vers le net.

  • # Dimensions de l'IBM 650

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 10. Dernière modification le 20/08/20 à 18:08.

    Au cas où cela vous intéresserait, les dimensions de la première machine (manuel d’instruction, page 18) sur laquelle Frances Allen a travaillé. Ça s’appelait un calculateur et ça imposait une instruction par carte.

    La console et l’alimentation :

    • hauteur 71" soit 1,80 m ;
    • largeur 30 5/16" soit 0,77 m ;
    • longueur 62 1/8" soit 1,58 m ;
    • poids de la console 1800 lbs soit 816 kg ;
    • poids de l’alimentation 2400 lbs soit 1 089 kg.

    Le lecteur de cartes perforées :

    • hauteur 49 1/8" soit 1,25 m ;
    • largeur 25 5/16" soit 0,65 m ;
    • longueur 57 9/16" soit 1,46 m ;
    • poids 1200 lbs soit 544 kg.

    Le manuel d’instruction expliquait le fonctionnement du circuit électronique.

    Si vous voulez tout savoir (je suis optimiste), il y avait en plus des unités de stockage des données. Le manuel d’installation de 55 pages donne des plans de répartition des différents éléments dans une pièce. Concernant la résistance du sol des locaux eux-mêmes (une page entière !), il devait accepter environ 100 lbs par pied carré (là je ne fais pas la conversion en système international). Le manuel indique le type de matériau acceptable. Il y a aussi une page pour le nettoyage.

    Je vous passe le reste (plusieurs pages sur les conditions de température et d’humidité, d’autres sur les raccordements).

    Brèfle, on est très très loin de la machine qu’on sort de la boite, qu’on branche sur le secteur et sur laquelle on se met à travailler immédiatement. Surtout qu’il fallait vraiment lire et avoir le manuel d’instructions de 216 pages pour l’utiliser.

    « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

    • [^] # Re: Dimensions de l'IBM 650

      Posté par  . Évalué à 4.

      Ça avait besoin de quelle puissance électrique un truc pareil ?

      En plus du lecteur de cartes perforées, j'imagine qu'il y avait plusieurs machines à perforer les cartes. Celles que nous utilisions à la fac de Lyon-1 au tournant des années 80 faisaient un vacarme pas possible. Et puis il fallait bien faire attention à ne pas échapper son paquet de cartes quand on les transférait de la perforatrice au tiroir où elles patienteraient jusqu'à l'unique passage quotidien en machine (un IRIS 80) auquel nous, gueux d'étudiants, avions droit. Il n'y avait qu'à partir du DEA que l'on pouvait bénéficier de 2 voire 3 passages en machine par jour. Du coup on était attentifs aux erreurs de saisie.

      • [^] # Re: Dimensions de l'IBM 650

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.

        Si je comprends bien, ça doit être ce passage du manuel d'instruction page 21 (le manuel d'installation, page 30, est nettement plus disert qui détaille chaque élément incluant les dispositifs de stockage des données) :

        The power requirement is either 230 or 208 volts, with ±10% regulation. 100-ampere service
        50-60 cycles 48,300 B.T.U./hour heat Single-phase or three-phase dissipation

        Mais ça ne dit pas ce que ça consomme.

        Pour ce que je comprends, plutôt à la lecture du document Programming with Punched Cards, en fait la perforation des cartes se faisait probablement ailleurs, ce qui est logique étant donné qu'il devait falloir pas mal de concentration pour travailler sur une machine comme l'IBM 650 (et ça devait être assez bruyant tout de même dans la salle de l'ordinateur).

        Ce que je n'arrive pas à comprendre c'est comment se faisaient les sorties. On ne parle pas d'imprimante dans le manuel d'installation de l'IBM 650. Il faut que je farfouille ailleurs j'imagine.

        L'IRIS 80 d'après ce que j'ai vu, avait un clavier, voire un moniteur. Sur les photos que j'ai vues, on voit un moniteur dans un coin, pas à vraiment à côté du clavier.

        « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

        • [^] # Re: Dimensions de l'IBM 650

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

          falloir pas mal de concentration pour travailler sur une machine comme l'IBM 650 (et ça devait être assez bruyant tout de même dans la salle de l'ordinateur).

          Toi, tu n'as jamais eu la chance de rentrer dans une salle avec une escadrille de 029 en plein travail :)

        • [^] # Re: Dimensions de l'IBM 650

          Posté par  . Évalué à 7.

          Mais ça ne dit pas ce que ça consomme.

          48,300 B.T.U./hour fait à peu près 14kW (j'imagine que c'est en pic, pas en continu, même si on devait vite atteindre le pic avec ces machines).

          en fait la perforation des cartes se faisait probablement ailleurs

          De ce qu'on m'a raconté, pour les cartes perforées en général, ça se faisait ailleurs et il y avait le risque de renverser son tas de carte en changeant de pièce (et il fallait du coup tout retrier, sauf sur le 650 justement, où il fallait juste que la première soit correcte ).

          Ce que je n'arrive pas à comprendre c'est comment se faisaient les sorties. On ne parle pas d'imprimante dans le manuel d'installation de l'IBM 650. Il faut que je farfouille ailleurs j'imagine.¨

          Il perforait des cartes qu'il fallait mettre dans une autre machine pour interpréter le résultat http://www.columbia.edu/cu/computinghistory/650.html

          Actually the output of your 650 program was punched on cards and you would take the deck over to a 402 Accounting Machine to get a print out.

          « Rappelez-vous toujours que si la Gestapo avait les moyens de vous faire parler, les politiciens ont, eux, les moyens de vous faire taire. » Coluche

        • [^] # Re: Dimensions de l'IBM 650

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.

          Ce que je n'arrive pas à comprendre c'est comment se faisaient les sorties. On ne parle pas d'imprimante dans le manuel d'installation de l'IBM 650. Il faut que je farfouille ailleurs j'imagine.

          Il me semble que sur ce modèle les sorties se faisaient encore sur cartes perforées. Puis très rapidement il y a eu les tambours de disques magnétiques, je ne sais plus à partir de quel modèle. Il faut regarder surtout au niveau des « accessoires » qu'on pouvait lui rattacher (est-ce que le 650 était déjà « modulaire » ?)

          “It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume

    • [^] # Re: Dimensions de l'IBM 650

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

      il devait accepter environ 100 lbs par pied carré (là je ne fais pas la conversion en système international)

      480 kg au m² (4.78kN/m²)

      Le sol d'une bibliothèque publique doit être a 6 kN/m2 (ou 10 en cas d'armoire roulante)

      Donc c'est quand même bien lourd comme besoin

      • [^] # Re: Dimensions de l'IBM 650

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3. Dernière modification le 21/08/20 à 19:41.

        Merci.

        Oui clairement, c'est le genre de truc que tu ne pouvais pas avoir dans un 6e sans ascenseur :-)

        En 1956, IBM avait commencé à commercialiser un ordinateur, le RAMAC 305, avec un disque dur qui était moins encombrant et donc plus léger, il pesait une tonne.

        « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

    • [^] # Re: Dimensions de l'IBM 650

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.

      Je vais un peu chipoter :)

      Ça s’appelait un calculateur et ça imposait une instruction par carte.

      Je dirai que ça s'appelle toujours un calculateur, traduction littérale française de « computer » avant que le mot « ordinateur » ne s'impose. Et on appelle ainsi toute machine de calcul (i.e. « compute » en anglais) automatique… Du coup, même les calculatrices scientifiques-programmables de HP des années plus tard on été appelées « pocket computer » dans la presse (époque où « calculator » était surtout réservé aux assimilables « additionneuses » même si faisant les quatre opérations)

      Je suis réservé en ce qui concerne l'instruction par carte ; n'est-ce pas plutôt par ligne ? C'est toujours le cas aujourd'hui dans la plupart des langages assembleurs…

      Bref, on est très très loin de la machine qu’on sort de la boite, qu’on branche sur le secteur et sur laquelle on se met à travailler immédiatement.

      Oui, clairement loin des boîtiers de bureaux actuels (quoique, pour les jeunes générations, le plus gros truc sera un portable quinze pouce ?)
      Malgré les dimensions de la bête (1,80x0,77x1,58) c'était déjà un des « mini » dont l'un des descendants aujourd'hui serait quelque chose comme un Blade. Et avec ça on est très loin des « main frames » d'époque et des super-ordinateurs.
      Je trouve l'époque fascinante…

      “It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume

      • [^] # Re: Dimensions de l'IBM 650

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.

        Je dirai que ça s'appelle toujours un calculateur, traduction littérale française de « computer » avant que le mot « ordinateur » ne s'impose.

        En fait, le manuel de l’IBM 650 appelle ça un « Data-Processing System », mais j’ai trouvé (je ne sais plus où) cette mention de calculator.

        Concernant cette histoire d’instruction et de carte, je ne l’ai pas inventée (pareil je ne sais plus où j’ai trouvé ça), mais j’ai vu aussi que c’était une ligne = une carte. Il est donc possible que quelque part il y ait eu une confusion. On avait intérêt à avoir des programmes sveltes pour que ça reste gérable.

        L’IBM 650 n’était pas un « mini » vu qu’il avait besoin de trois modules pour fonctionner, en plus du stockage, naturellement.

        « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

        • [^] # Re: Dimensions de l'IBM 650

          Posté par  . Évalué à 4.

          Concernant cette histoire d’instruction et de carte, je ne l’ai pas inventée (pareil je ne sais plus où j’ai trouvé ça), mais j’ai vu aussi que c’était une ligne = une carte.

          Exact. Pour le Fortran c'était bien 1 instruction == 1 ligne == 1 carte
          Une carte c'est une sorte de matrice rectangulaire où on coche une seule case par colonne. Dans chaque colonne de la carte on a le jeu de caractères complet.
          D'ailleurs les cartes ne sont pas forcément perforées, il y avait aussi des lecteurs qui détectaient le graphite, ce qui permettait de cocher les cases avec un crayon B et donc permettait aussi de corriger une carte sans devoir la refaire en entier. Les premières cartes que j'ai utilisées étaient de ce type. En revanche les perforatrices avaient l'avantage d'imprimer en haut de la carte le texte perforé, ce qui est bien plus pratique que de devoir interpréter soi-même le codage, parce que évidemment, pour déboguer il faut lire les cartes perforées…

          • [^] # Re: Dimensions de l'IBM 650

            Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.

            Du coup je pense que je sais où j'ai vu ça, dans le manuel du Fortran (oui, je l'ai téléchargé aussi et un peu regardé).

            « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

          • [^] # Re: Dimensions de l'IBM 650

            Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 1.

            Merci beaucoup pour ces informations.

            Une carte c'est une sorte de matrice rectangulaire où on coche une seule case par colonne. […] il y avait aussi des lecteurs qui détectaient le graphite, ce qui permettait de cocher les cases avec un crayon B

            Petit h-s : ça me rappelle les feuilles de QCM de certains concours et examens.

            En revanche les perforatrices avaient l'avantage d'imprimer en haut de la carte le texte perforé, ce qui est bien plus pratique que de devoir interpréter soi-même le codage, parce que évidemment, pour déboguer il faut lire les cartes perforées…

            Tu veux dire qu'en haut/bas de chaque colonne on inscrit le caractère imprimé correspondant ?

            “It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume

          • [^] # Re: Dimensions de l'IBM 650

            Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4.

            Une carte c'est une sorte de matrice rectangulaire où on coche une seule case par colonne

            Non, la carte standard a 12 lignes, donc avec un seul trou, tu ne va pas très loin : les 10 chiffres + je ne sais plus quoi. Pour encoder plus de choses, il a fallu passer à 2 ou 3 trous par colonne.

            • [^] # Re: Dimensions de l'IBM 650

              Posté par  . Évalué à 4.

              Tu as raison. Je viens de retrouver une carte perforée 80 colonnes qui me servait de marque-page dans un bouquin. Heureusement que le texte est imprimé en haut, car la carte ne montre que des chiffres et n'explique pas le codage des lettres et des caractères spéciaux.
              J'ai aussi retrouvé une carte «graphite» vierge à 40 colonnes imprimée en rouge. Là le codage est expliqué et c'est manifestement le même sur les 2 types de carte. Les 2 premières lignes sont nommées R et X et les suivantes 0, 1, 2, …, 9. Les lignes 1 à 9 permettent de coder les lettres avec le / qui s'intercale entre le R et le S. Pour le A il faut donc cocher la case de la ligne R (la toute première) et la case de la ligne 1. Pour le B c'est R et 2, etc.
              Tout à droite de la carte «graphite» il y a une colonne de notes indiquant le codage des caractères spéciaux. Par exemple la parenthèse fermante c'est X58 et la virgule 038. Si je ne me trompe pas encore une fois c'est de l'EBCDIC

        • [^] # Re: Dimensions de l'IBM 650

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2. Dernière modification le 29/08/20 à 18:26.

          L’IBM 650 n’était pas un « mini » vu qu’il avait besoin de trois modules pour fonctionner, en plus du stockage, naturellement.

          Oui, bien vu, je n'avais pas pris en compte les modules…

          Concernant cette histoire d’instruction et de carte, je ne l’ai pas inventée (pareil je ne sais plus où j’ai trouvé ça), mais j’ai vu aussi que c’était une ligne = une carte. Il est donc possible que quelque part il y ait eu une confusion. On avait intérêt à avoir des programmes sveltes pour que ça reste gérable.

          Visiblement pas de confusion ; merci à Jean-Baptiste F. pour l'explication ; on ne cesse d'apprendre. Ça avait l'avantage de faire aller à la concision haha

          “It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume

  • # merci !

    Posté par  . Évalué à 5. Dernière modification le 21/08/20 à 19:01.

    Merci Isabaud (pardon d'écorcher ton pseudo mais sur un sujet comme celui-ci, il s'agissait d'être neutre),

    J'étais passé à côté de cette "dépêche", que j'ai "repêchée" grâce aux précieuses statistiques de Benoît Sibaud, rubrique "tribunes de rédaction".

    La forme de l'article (interview imaginaire) est vraiment attrayante et autant l'article que les commentaires m'ont enseigné énormément !

    Ma maman est de cette génération qui a contribué à la préhistoire de l'informatique, avec des moyens qui surprennent les plus jeunes : cartes perforées, escadrille de 029 en plein travail, machine ormig pour la diffusion des docs (elle devait être enceinte de moi à ce moment là me direz-vous) …

    Avec cet éclairage historique, ton article pose différemment les questions sociologiques actuelles, celles dont on débat avec mes collègues : sur 5 nouvelles recrues dans mon service, tous sont des mecs.

    Merci, car je ne connaissais pas le projet Anita Borg.

    J'en profite pour passer un petit message à Pierre sur son commentaire :

    Il va falloir s'y habituer, la rubrique nécrologique de l'informatique va devenir de plus en plus abondante car les petits jeunes du début commencent sérieusement à vieillir.

    À moins que tu continues à faire de la haute voltige tu vas tous nous enterrer, et pour le sujet qui nous concerne l'espérance de vie des filles est plus longue, deux fois "heureusement"

    • [^] # Re: merci !

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      À moins que tu continues à faire de la haute voltige tu vas tous nous enterrer, et pour le sujet qui nous concerne l'espérance de vie des filles est plus longue, deux fois "heureusement"

      L'espérance de vie des filles est plus longue : c'est sans doute pour cela qu'on leur donnait la retraite plus tôt ! Je ne sais pas si c'est encore la cas… Si ça ne l'est plus, c'est parce qu'elles ont exigé l'égalité.

      Je ne fais pas de haute voltige, juste du parachutisme. C'est un sport où la sécurité est le souci permanent tout comme pour le transport aérien.
      À quoi reconnait-on un bon parachutiste ? Il est vieux !

      • [^] # À quoi reconnaît-on un bon parachutiste ?

        Posté par  . Évalué à 3. Dernière modification le 21/08/20 à 22:16.

        À quoi reconnait-on un bon parachutiste ? Il est vieux !

        je ne savais pas, je connaissais la (para)phrase du parachute avec la culture :

        tu en as, tu l'étales. Tu n'en as pas, tu t'écrases

        et comment on reconnaît un motard heureux : au nombre de moucherons collés sur ses dents.

        En tous cas, même si pour toi ce n'est pas de la haute voltige que de se jeter dans le vide à au moins 10 ou 15 mètres au dessus du plancher des vaches, prends bien soin de toi !
        Les pingouins t'aiment près de leur banquise et les moules près de leur rivage :)

        • [^] # Re: À quoi reconnaît-on un bon parachutiste ?

          Posté par  . Évalué à 4.

          En tous cas, même si pour toi ce n'est pas de la haute voltige que de se jeter dans le vide à au moins 10 ou 15 mètres au dessus du plancher des vaches, prends bien soin de toi !

          Point besoin de parachute et donc d'avion pour ça, j'ai pour ma part appris a voler dans le silence d'un parapente, et c'est … planant?
          Une seule semaine d'apprentissage, il y a quelques années. 500 balles, mais l'envie ne m'a jamais quitté de voler a nouveau. Comme Max. Celui qui est libre.

      • [^] # Re: merci !

        Posté par  . Évalué à 4.

        L'espérance de vie des filles est plus longue : c'est sans doute pour cela qu'on leur donnait la retraite plus tôt !

        Non, c'est parce qu'elles avaient une retraite plus tôt qu'elles vivaient plus longtemps.

        Si ça ne l'est plus, c'est parce qu'elles ont exigé l'égalité.

        Non, c'est Fillon qui a imposé ça, contre l'avis des premières concernées.

    • [^] # Re: merci !

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 6.

      Merci Isabaud (pardon d’écorcher ton pseudo mais sur un sujet comme celui-ci, il s’agissait d’être neutre)

      tu aurais tout de même pu garder le Y auquel je tiens beaucoup :-)

      La forme de l’article (interview imaginaire) est vraiment attrayante et autant l’article que les commentaires m’ont enseigné énormément !

      C’est moi qui te remercie là.

      Pour tout dire quand j’ai dit que j’allais faire le boulot d’écrire cette dépêche, je me suis dit qu’une bête nécro après tout le monde n’aurait aucun intérêt en répétant ce que tout le monde avait déjà dit. Et en plus, je dois l’avouer, personnellement, j’ai découvert Frances Allen à cette occasion. Au bout de quatre jours à travailler sur cette interview imaginaire, j’ai l’impression presque de l’avoir connue, ce qui est idiot évidemment. Du coup, même si je n’ai rien écrit qu’elle n’aurait pu dire, j’ai eu plus de liberté et, effectivement, c’était plus facile de la replacer dans le contexte de l’époque.

      Je pense qu’il y a une chose que Frances Allen ne mentionne pas (et à laquelle elle n’a, sans doute, pas pensée) concernant la disparition des femmes à la fin des années 1960 c’est que, probablement jusque dans les années 1970, les femmes des classes moyennes, souvent, arrêtaient leurs occupations professionnelles à leur mariage pour s’occuper du foyer. Donc, si on conjugue ce facteur et le facteur de professionnalisation de l’informatique qui a fait qu’il n’y avait pas de femmes diplômées on obtient cette désertification. Après, ben, faut remonter la pente.

      Ma maman est de cette génération qui a contribué à la préhistoire de l’informatique

      Tu sais que ta maman m’intéresse bigrement, est-il possible de l’interviewer ?

      « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

      • [^] # Re: merci !

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

        tu aurais tout de même pu garder le Y auquel je tiens beaucoup :-)

        Désolé le chromosome Y est un privilège des mâles !

        Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

      • [^] # Re: merci !

        Posté par  . Évalué à 3.

        Bonsoir Ysabeau,

        mes excuses pour le Y, et aussi pour le retard de ma réponse.
        Au départ je voulais juste placer l'unité de rapidité de modulation en télégraphie, le baud, à la fin de ton pseudo, pour le rendre neutre.
        Mais le fait de mon tromper sur son début (le I au lieu du Y), et le commentaire de devnewton, m'ont amené à ce constat : la génétique est partout !
        J'ai été éberlué par la lecture de cet article : Les patientes ont un génotype masculin, plus précisément de caryotype 46,XY mais un phénotype typiquement féminin à la naissance.

        Donc, non : le chromosome Y n'est pas un privilège des mâles.

        Puisqu'on parle génétique, ma mère et moi partageons une malformation congénitale qui nous amuse : un sinus préauriculaire (ou fistule pré-hélicéenne, ça sonne pas mal non plus).

        Tu sais que ta maman m’intéresse bigrement, est-il possible de l’interviewer ?

        Malheureusement non, sa santé ne le permet plus :(.
        je peux te proposer une interview de mon père qui a travaillé dans le spatial depuis la fin des années 60, ou d'une collègue maintenant retraitée qui a aussi connu ces décennies d'évolution machiste.
        Tiens-moi informé

        • [^] # Re: merci !

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

          unité de rapidité de modulation en télégraphie

          et en communication de données et en transmission numérique ;-) cf. Baud_(mesure)

          Typiquement, le minitel avait un modem au débit de 1200 / 75 baud selon descendant / montant (avec le minitel 1B on pouvait inverser ces débits pour faire communiquer 2 minitels ensemble :D).

  • # Les femmes dans l'informatique

    Posté par  . Évalué à 10.

    Je suis une femme qui vient de terminer son BTS en informatique , et je peux vous dire qu'à l'heure actuelle il n'y a pas de barrières pour faire entrer des femmes dans ce secteur , bien au contraire.
    Les écoles pour lesquelles j'ai postulé m'ont tous dit qu'ils essayaient d'inciter les femmes à faire de l'informatique.
    Je fais l'année prochaine une licence pro en cybersécurité. Et l'on m'a dit lors de la présentation de la formation que les femmes étaient très recherchées par les employeurs.

    Je penses également au concours Ada Lovelace qui est un concours de programmation pour les lycéennes afin de les inciter à venir dans le domaine informatique.

    Je me sens même favorisée dans mes études du fait que je sois une femme , parce que c'est "rare"

    Après pour le monde du travail je ne sais pas encore , mais pour les études il n'y a rien qui nous empêche d'aller dans ce secteur , bien au contraire !

    • [^] # Re: Les femmes dans l'informatique

      Posté par  . Évalué à 1.

      Bienvenue ici.
      Je te souhaite bien du courage parce qu'il est probable qu'un jour ou l'autre cette volonté politique te discrédite auprès de tes futurs collègues masculins. Gare au syndrome de l'imposteur.

      • [^] # Re: Les femmes dans l'informatique

        Posté par  . Évalué à 3. Dernière modification le 09/09/20 à 09:17.

        Gare au syndrome de l'imposteur.

        Ca existe pas mal chez les hommes en info de ce que j'ai vu, donc bon…

        "Quand certains râlent contre systemd, d'autres s'attaquent aux vrais problèmes." (merci Sinma !)

    • [^] # Re: Les femmes dans l'informatique

      Posté par  . Évalué à 1.

      Bravo pour cette réponse et merci pour ce témoignage, qui exprime que, non, de nos jours les femmes ne sont pas écartées des métiers de l'informatique, en tout cas pas partout, elles sont même généralement les bienvenues.
      Dans ma boîte également, on essaie d'embaucher des femmes, sans trop de succès. En fait, dans pratiquement toutes les boîtes que je connais qui embauchent dans l'IT, ils cherchent à embaucher de préférence des femmes.

      • [^] # Re: Les femmes dans l'informatique

        Posté par  . Évalué à 9.

        Je confirme. C'est pas que pour les études, les femmes sont choyées en général en info en entreprise. Les recruteurs aiment bien ajouter un peu de diversité et les collègues aussi sont content de ne pas être toujours entre mecs. Il y a des lourds et des misogynes mais c'est pas la majorité. J'ai peut-être eu de la chance, mais la plupart des collègues sont bienveillants. La majorité des geeks que je connais ont pas de problème de bosser avec une femme. Le seul problème c'est que parfois des entreprises font de la discrimination positive (l'enfer est pavé de bonnes intentions) et donc après faut ramer pour montrer que son poste est mérité et pas du à du favoritisme idiot.

        • [^] # Re: Les femmes dans l'informatique

          Posté par  . Évalué à 10.

          Le seul problème c'est que parfois des entreprises font de la discrimination positive (l'enfer est pavé de bonnes intentions) et donc après faut ramer pour montrer que son poste est mérité et pas du à du favoritisme idiot.

          C'est fou, j'ai fait le même commentaire au-dessus mais la réaction a été bien différente.

    • [^] # Re: Les femmes dans l'informatique

      Posté par  . Évalué à 0. Dernière modification le 27/08/20 à 12:28.

      Salut,

      et je peux vous dire qu'à l'heure actuelle il n'y a pas de barrières pour faire entrer des femmes dans ce secteur

      C'est un peu tout ce que les gens plus ou moins intelligents veulent :)

      Changer le sens de l'histoire.

      Au début de l'informatique, c'était surtout des femmes.

      Puis l'homme est venu et a trouvé que c'était mieux pour lui.

      Donc il a remis femme = foyer et dégommé un peu tout au passage.

      Je te souhaite beaucoup de chance pour trouver une structure sympa. En général, c'est juste pour afficher des chiffres. Mais il y en a :)

      A la fin de mon premier boulot, on avait réussi à être presque 50%/50% dans l'équipe dont je faisais partie. Ça fusait un peu, mais au second degré et très généreux en fait, puisque ce n'était que du jeu de détente.

      C'est à dire qu'on faisait des blagues matchistes exprès, et qu'il y avait une bonne dose de répondant derrière, en mode : tu veux une baffe, ou bien deux ?

      Matricule 23415

      • [^] # Re: Les femmes dans l'informatique

        Posté par  (Mastodon) . Évalué à 7. Dernière modification le 07/09/20 à 09:31.

        Et l'étape d'après c'est d'arrêter les blagues machiste et de se contenter des blagues drôles.

        • Yth.
      • [^] # Re: Les femmes dans l'informatique

        Posté par  . Évalué à 5. Dernière modification le 08/09/20 à 13:51.

        C'est une analyse bien biaisée de l'histoire. Je peux faire pareil.

        Au début de l'informatique, c'était surtout des femmes.
        Puis elles ont vu moult de barbus à lunettes avec des t-shirt sales entrer dans le domaine (depuis le garage de la maison des parents) et ont donc déserté la place.

        • [^] # Re: Les femmes dans l'informatique

          Posté par  . Évalué à -3.

          En tout cas, ta version est amusante !
          Mais, petit correctif :

          Au début de l'informatique, c'était surtout des femmes.
          Puis, elles ont vu arriver moult costards-cravattes, avec attaché-case, qui coûtaient fort cher et qui étaient pour la plupart fort inutiles. Sur leurs cartes de visite, 3 lettres (mais ce n'était pas le mot de trois lettres de Cyrano, qui leur aurait pourtant sied à merveille). Elles sont restées, histoire de rigoler un petit peu.
          Puis sont venus les barbus à lunettes, avec des t-shirts sales et en surpoids, et de plus fort peu volubiles. Elles ont donc déserté la place.

          • [^] # Re: Les femmes dans l'informatique

            Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à -4.

            Puis sont venus les barbus à lunettes, avec des t-shirts sales et en surpoids,

            et leur fonds d’écran plus qu’à la limite du pornographique !

            Elles ont donc déserté la place.

            Je me demande dans quelle limite ces fonds d’écran n’avaient pas pour objectif de faire partir les femmes :-)

            Au début de la carrière de Frances Allen, les fonds d’écran n’existaient pas, les écrans non plus d’ailleurs. Je ne pense pas dire de bêtises, mais il me semble que la généralisation des ordinateurs avec moniteurs couleurs ça doit bien dater des années 1990 (genre après 1995).

            « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

            • [^] # Re: Les femmes dans l'informatique

              Posté par  . Évalué à 3.

              Au début de la carrière de Frances Allen, les fonds d’écran n’existaient pas, les écrans non plus d’ailleurs.

              Certes, mais nous avions les calendriers sexy et les posters, ainsi que les pages centrales des magazines type Playboy. Ah, et des posters de logo de groupes de Métal, et de voitures puissantes, voire d'affiches de films de science-fiction, j'allais les oublier. Ou des photos d'avions de chasse pour ma part (faute d'avoir suffisamment de place en internat pour placer tous les autres).

              Côté filles, c'était des posters du visage de leurs acteurs et chanteurs préférés.

              De mon point de vue, une différence très nette de centres d'intérêts, effectivement.

            • [^] # Re: Les femmes dans l'informatique

              Posté par  . Évalué à 4. Dernière modification le 08/09/20 à 22:51.

              Personnellement, en 30 ans de métier, je n'ai jamais vu de fonds d'écran "plus qu’à la limite du pornographique". Ou alors quelques dessins issus de mangas avec des filles un peu dénudées. Est-ce cela "à la limite de la pornographie ?"
              On ne doit pas fréquenter les mêmes barbus…

              • [^] # Re: Les femmes dans l'informatique

                Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 1. Dernière modification le 08/09/20 à 22:58.

                Moi j'ai vu ça chez des clients et c'était à peine plus léger que certains calendriers d'imprimeur !

                « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

            • [^] # Re: Les femmes dans l'informatique

              Posté par  . Évalué à 5.

              Je me demande dans quelle limite ces fonds d’écran n’avaient pas pour objectif de faire partir les femmes :-)

              C'est un peu de ça que je me moquais, je ne pense pas que la désaffection des femmes pour les métiers de l'informatique soit due à un complot, ni que ça soit une évolution consciente du domaine.
              Il n'y a pas de groupe d'hommes complotant pour que les femmes aient le moins possible accès aux métiers valorisants et rémunérateurs.

              La vérité est ailleurs.

              • [^] # Re: Les femmes dans l'informatique

                Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.

                Je sais bien que c'était une blague et que ça n'a pas de rapport avec la disparition des femmes du secteur informatique (je pense que les raisons données plus haut sont les explications les plus valables). Mais, en l'occurrence, il est possible que les types qui avaient ce type de fonds d'écran ne voulaient pas voir débarquer de collègues féminines (donc pas forcément informaticiennes) dans leurs antres (et c'était vraiment l'expression consacrée).

                « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

                • [^] # Re: Les femmes dans l'informatique

                  Posté par  . Évalué à 2.

                  La raison la plus probable est simplement qu'ils apprécient la plastique des (belles) femmes nues…
                  Comme d'autres aiment les photos de grosses voitures rutilantes, de beaux chevaux ou de beaux joueurs de rugby musclés.
                  Personnellement, je ne me sens pas offusqué par ce genre de photos, mais je trouve cela déplacé dans un contexte professionnel. Je me sens plus offusqué par les photos de violence, de guerre ou tout ce qui peut être agressif, et par les gens qui veulent m'interdire ceci ou cela pour des raisons de "morale".
                  Mais encore une fois, je n'ai jamais de photos de femmes nues en fond d'écran chez un client ou même sur le PC d'un collaborateur. Je pense que les clients de toute façon l'interdiraient.

                  • [^] # Re: Les femmes dans l'informatique

                    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 1.

                    Non franchement, ce que j'ai vu ce n'étaient pas seulement des femmes légèrement vêtues ou pas du tout, je suis loin d'être la seule à avoir vu ça. Soit dit en passant Kiki Novak dans son bouquin Débuter sur Linux mentionne aussi ce goût particulier pour ce genre de fonds d'écran. Et, effectivement, c'est surtout le fait que c'est déplacé dans un contexte professionnel qui est choquant.

                    C'est peut-être une question de types d'entreprises, je ne sais pas.

                    « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

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