OĂč il est question de conservation

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sept.
2023
Culture

À l’heure oĂč les jardins regorgent de fruits et lĂ©gumes (enfin, ceux qui ne subissent pas la sĂ©cheresse) et oĂč l’on mitonne Ă  tout-va conserves, confitures et terrines, le chemin de fer Transimpressux reprend les voyages dans le temps et l’espace commencĂ©s l’annĂ©e derniĂšre. Pour cette excursion, nous partirons de Babylone, vers 1750 avant notre Ăšre, nous nous baladerons dans le fort romain de Vindolanda, au nord de l’Angleterre. Nous irons dire bonjour Ă  Nicolas Flamel, nous passerons par le Portugal et la Belgique, par SablĂ© dans la Sarthe aussi. Sans oublier de faire un tour Ă  Alexandrie et sur la Lune, eh oui, pour terminer Ă  Nancy oĂč nous ferons la connaissance de Fust et Shoeffer, quoique, ça aurait pu ĂȘtre Mayence.

Il s’agira, bien sĂ»r, mais le lecteur ou la lectrice avisĂ©e aura dĂ©jĂ  compris, de la conservation de l’écriture, de ses problĂšmes et de ses enjeux.

Le Transimpressux

Sommaire

Préambule

Dans cette dĂ©pĂȘche, il ne sera pas question de sauvegarde parce que ce n’est pas l’angle, mais aussi parce que ce sujet a Ă©tĂ© traitĂ© Ă  fond dans la sĂ©rie de journaux de Funix sur le sujet et qu’il serait incongru de traiter en un paragraphe un sujet aussi essentiel. La question des formats ne sera pas vraiment abordĂ©e non plus, elle fera l’objet d’une autre dĂ©pĂȘche. Et, comme les prĂ©cĂ©dentes, elle s’attache Ă  remettre l’informatique dans le contexte historique de l’histoire de l’écriture.

On trouvera dans la partie « Dans la fabrique de la dĂ©pĂȘche » les sources citĂ©s (et certaines autres), afin d’éviter les va-et-vient entre le texte et les notes.

De la nĂ©cessitĂ© et de l’intĂ©rĂȘt

L’écriture est un facteur de transmission et de conservation des informations. Ce n’est pas une dĂ©couverte, mais il convient de rappeler que l’invention de l’écriture est due Ă  plusieurs facteurs, dans le dĂ©sordre :

  • la transmission de la parole divine, et pas uniquement, avec l’histoire des tables de la loi dans lesquelles un dieu transmet Ă  un prophĂšte - MoĂŻse - sa parole par le biais de tables de pierre gravĂ©es ;
  • l’administration des États ou des organismes : l’écriture chinoise aurait Ă©tĂ© inventĂ©e, selon une lĂ©gende, par un fonctionnaire du nom de Canjie vers 4 500 av. notre Ăšre, et l'on verra plus bas l’exemple « concret » des tablettes de Vindolanda ;
  • la communication et la conservation du corpus lĂ©gislatif et rĂšglementaire : en France par exemple, l’ordonnance de Villers-CotterĂȘts d’aoĂ»t 1539, faisant du français la langue officielle du droit, est le texte de loi le plus ancien du droit français toujours en vigueur, et elle a Ă©tĂ© imprimĂ©e trĂšs tĂŽt ;
  • des fins divinatoires : les plus anciennes traces d’écriture chinoise que l’on ait retrouvĂ© remontent Ă  la dynastie Shang (entre 1570 et 1405 av. notre Ăšre), et servaient de registre des divinations royales ;
  • la nĂ©cessitĂ© de garder des traces notamment des transactions commerciales, des Ă©changes entre individus (contrats de mariage et autres) ;
  • la communication entre personnes Ă©loignĂ©es, ou avec des personnes sourdes et mal-entendantes : ainsi les carnets qui permettaient de converser avec un Beethoven devenu sourd sont des documents fondamentaux sur la vie du compositeur ;
  • etc.

Il s’ensuit donc que, pour toutes ces raisons, la conservation de l’écrit est une question primordiale et que la destruction des traces Ă©crites peut ĂȘtre source de gros problĂšmes. Quoique, leur conservation peut aussi ĂȘtre source de dĂ©sagrĂ©ments, notamment les Ă©changes de courrier. Il n’est pas forcĂ©ment agrĂ©able de retrouver dans les archives les Ă©changes Ă©pistolaires sordides concernant les hĂ©ritages par exemple.

Des difficultés de conservation du papier

Le papier est un support fragile Ă  tel point que, malgrĂ© l’utilisation du papier, Ă  l’époque mĂ©diĂ©vale les tablettes de bois resteront encore utilisĂ©es :

surtout dans des abbayes allemandes ainsi que dans des lieux oĂč le papier Ă©tait considĂ©rĂ© comme trop fragile pour ĂȘtre utilisĂ©. Les tablettes de cire conservĂšrent alors leur atout de support d’écriture solide et d’utilisation facile en toutes circonstances. (Elisabeth Lalou, IRHT)

Le papier (et le papyrus d’ailleurs), plus que les autres supports matĂ©riels peut ĂȘtre la proie de bien des avanies qui nuisent Ă  sa conservation.

En 1996 la paléographe médiéviste Maria José de Azevedo Santos exposait dans un article sur les conditions de conservation des actes et des livres au Portugal des XIIe au XVe siÚcles toutes les calamités qui peuvent affecter les livres et actes de cette période :

Les agents de destruction Ă©taient innombrables : d’abord l’homme lui-mĂȘme, qui — ainsi qu’en tĂ©moigne notre documentation — dĂ©chirait, griffonnait, « lavait » les documents Ă  la noix de galle, fragmentait les livres pour les relier [
] et pour d’autres fins trĂšs variĂ©es la guerre, la Nature (avec ses incontrĂŽlables : feux, inondations, sĂ©ismes), la pollution de diverses origines, les bactĂ©ries, les insectes, les rats [
] et tant d’autres flĂ©aux.

À cela on ajoutera le fait que des tentatives de restauration ou de conservation des documents qui, Ă  une Ă©poque semblaient prometteuses et sans risque, se rĂ©vĂšlent calamiteuses dans le temps. Les feuillets et rouleaux du fonds Pelliot (1878–1945) datant du premier millĂ©naire que l’explorateur, philologue et linguiste français avait trouvĂ© dans le bassin du Tarim en Chine en sont une illustration.

Certains des documents Ă©tant Ă  l’état de fragments, ils ont Ă©tĂ© doublĂ©s : collĂ©s sur un support qui pouvait ĂȘtre de la soie ou du papier, voire, les deux, ce qui pose la qualitĂ© de ces supports. La mousseline de soie a Ă©tĂ© abandonnĂ©e dans les annĂ©es 1970 car elle se dĂ©gradait plus vite que le papier qu’elle Ă©tait censĂ©e renforcer. Le papier, quant Ă  lui, pouvant ĂȘtre de qualitĂ©s diverses. Les encollages pouvant ĂȘtre mal rĂ©alisĂ©s, entraĂźnant la dĂ©gradation des documents qu’ils renforçaient, etc. Il y a eu aussi des pĂ©riodes oĂč l’on ensachait les documents entre deux feuilles de diacĂ©tate de cellulose (du plastique), mais la durĂ©e de vie du matĂ©riau s’est rĂ©vĂ©lĂ©e assez courte. En bref : le remĂšde s’avĂ©rait pire que le mal.

Avec l’ùre de l’imprimerie on arrive Ă  une autre Ă©tape de l’histoire du papier. Les techniques d’impression Ă©voluant, imprimer devient de plus en plus facile et de plus en plus abordable. Les processus de fabrication du papier Ă©voluent aussi, qui vont rendre le papier moins rĂ©sistant dans le temps. Le dĂ©but du XIXe siĂšcle voit l’abandon du chiffon au profit de la cellulose des conifĂšres, dont la fibre, dĂ©fibrĂ©e par un rĂąpage Ă  la meule, est moins longue que celle du papier chiffon, et moins rĂ©sistante. Ceci conjuguĂ© avec l’utilisation d’autres substances, la lignine, pour la cohĂ©sion des fibres de bois et l’alun-collophane pour l’encollage, rend le papier plus fragile. Et cela se constate assez vite :

en 1898 [
] un bibliothĂ©caire de la Library of Congress, John Russell Young, constate une dĂ©tĂ©rioration du papier et demande aux Ă©diteurs de fournir pour les bibliothĂšques quelques exemplaires sur bon papier, en vain. Pierre Cockshaw et Wim De Vos, Bulletin de l’AcadĂ©mie royale de Belgique, 1994.

Le problĂšme prend de l’ampleur et est constatĂ© au niveau mondial. Si vous avez fait des recherches dans des services d’archives par exemple, vous l’aurez peut-ĂȘtre constatĂ©.

En 1978, la BibliothĂšque nationale (qui ne s’appelait pas encore de France), procĂšde Ă  des sondages dans ses collections, le rĂ©sultat est consternant.

Documents nécessitant un traitement plus ou moins approfondi :
Cartes et plans : 36 430 feuilles
Estampes et photographies : 2 575 990 feuilles
Livres imprimés : 670 000 volumes
Manuscrits : 13 000 volumes
Musique : 334 000 volumes, 3 770 feuilles
Publications officielles : 22 200 volumes
Arts du spectacle : 23 000 volumes, 3 141 000 feuilles.

Un budget de dix millions de francs (environ 1,5 millions d’euros) par an sur une pĂ©riode de dix Ă  quinze ans est rĂ©servĂ© Ă  ce poste. Les documents seront traitĂ©s dans le tout nouveau centre de conservation et de communication des documents imprimĂ©s et manuscrits de la BibliothĂšque nationale Ă  SablĂ© dans la Sarthe.

Les solutions prĂ©conisĂ©es Ă  l’époque s’orientaient vers le micro-filmage des documents et leur restauration. Mais pas forcĂ©ment pour tout, compte-tenu de l’importance de la masse Ă  traiter et des coĂ»ts d’une opĂ©ration chronophage et rĂ©clamant, qu’il s’agisse du micro-filmage ou de la restauration, des soins particuliers. En 1994 Pierre Cockshaw et Wim De Vos estimaient que les micro-films, dont la longĂ©vitĂ© estimĂ©e va de cent Ă  cinq-cent ans, Ă©tait :

une Ă©tape prĂ©alable Ă  tout procĂ©dĂ© de lecture optique qui se rĂ©alise plus facilement Ă  partir d’un micro-film lisse qu’à partir de la surface rude d’un papier.

À l’époque, en effet, la technologique informatique ne permettait pas d’envisager :

d’absorber la grande masse de documents qui repose dans les bibliothùques (Pierre Cockshaw et Wim De Vos).

En outre, le coût, prohibitif, et la durée des matériels, limitée, étaient un énorme frein.

Cette politique de micro-filmage a Ă©tĂ© lancĂ©e en 1990. Un consortium de bibliothĂšques se rĂ©unit pour crĂ©er ce qui deviendra une fondation, l’EROMM (European Register of Microform and Digital Masters) en 1994. Elle aura pour objectif de tenir un registre des micro-formes maĂźtres afin d’éviter des doublons. Le site est toujours en ligne, mais plus mis Ă  jour depuis 2022.

Histoires d’écrits, histoires de vies

Il a Ă©tĂ© difficile de rĂ©sister Ă  donner ces quelques exemples qui mettent en scĂšne une vie « quotidienne » et qui montrent tout ce que nos traces peuvent dire de nous sur des supports matĂ©riels diffĂ©rents (mais tous numĂ©risĂ©s actuellement). On notera que les fax des annĂ©es 1980-1990, ou mĂȘme certaines facturettes de maintenant, vieillissent nettement moins bien, et sont devenus assez vite illisibles.

RĂ©clamation d’un client mĂ©sopotamien mĂ©content, vers 1750 avant notre Ăšre

Cette petite tablette d’argile, 11,6 centimĂštres de haut sur 5 de large et 2,6 d’épaisseur, qui, semble-t-il, est devenu un mĂšme sur internet (je l’ai dĂ©couverte grĂące Ă  un rĂ©seau social). ConservĂ©e au British Museum, c’est la premiĂšre plainte d’un client Ă  un fournisseur qui nous soit parvenue. En l’espĂšce, l’auteur, Nanni, reproche Ă  son fournisseur de cuivre, Ea-nāáčŁir, aprĂšs son refus de prendre le cuivre eu Ă©gard la faible qualitĂ© des lingots, d’avoir gardĂ© l’argent avec lequel Nanni les avait payĂ©s et de l’avoir traitĂ© par-dessus la jambe. Il va sans dire que ces Ă©changes avaient Ă©tĂ© consignĂ©s :

sur une tablette scellée gardée dans le temple de Ơamaƥ.

Desquelles tablettes on n’a pas de trace pour autant que je sache.
La plainte de Nanni Ă  Ea-nasir
La tablette de réclamation de Nanni envers son vendeur de cuivre indélicat vers 1750 av. notre Úre, conservée au British Museum, photo Zunkir.

Les tablettes de Vindolanda, vers 87

Vindolanda, dans le nord de l’Angleterre, est le site d’un ancien fort romain. La premiĂšre tablette y a Ă©tĂ© dĂ©couverte en 1973. C’était une petite planche de bois de la taille d’une carte postale actuelle. AprĂšs cette tablette, plus de 1 800 autres ont Ă©tĂ© trouvĂ©es sur le site, ainsi que de nombreux artefacts. On Ă©crivait sur ces tablettes soit directement Ă  l’encre, soit, sur une couche de cire d’abeille. Il semblerait que les versions (environ 400) avec la cire aient Ă©tĂ© plutĂŽt rĂ©servĂ©es aux Ă©crits plus officiels.

Quoiqu’il en soit, c’est une mine d’information sur la gestion d’un camp romain, mais aussi sur la vie quotidienne dans le camp. C’est ainsi que l’on sait que Claudia Severa avait invitĂ© la femme du commandant du fort, Sulpicia Lepidina, Ă  une fĂȘte d’anniversaire (par contre je ne sais pas si c’est le sien ou celui de quelqu’un d’autre).

Tablette de Vindolanda
Claudia Severa invite Sulpicia Lepidina Ă  une fĂȘte d’anniversaire vers 87 av. notre Ăšre. Tablette de Vindolanda Ă©crite Ă  l’encre, photo de Michel Wal.

Nicolas Flamel (entre 1330 et 1340 ― 1418)

Nicolas Flamel et sa femme sont, notamment, des personnages clĂ©s, quoique totalement absents, du premier tome des aventures de Harry Potter : Harry Potter Ă  l’école des sorciers. Nicolas Flamel a acquis, assez tardivement et bien aprĂšs sa mort Ă  Paris, oĂč il a vĂ©cu toute sa vie, la rĂ©putation d’alchimiste.

Étienne-François Villain, dans son Histoire critique de Nicolas Flamel et de Pernelle sa femme (page 2), un texte basĂ© sur les divers actes et Ă©crits laissĂ©s par Nicolas Flamel, signale que ce dernier :

prend dans les actes faits en son nom la qualitĂ© de bourgeois de cette capitale : il y ajoute toujours celle d’Ecrivain, & enfin, mais fort tard, on le trouve qualifiĂ© Libraire JurĂ© en l’UniversitĂ© de Paris.

Et ajoute :

Quant Ă  Pernelle sa femme, nous ignorons le lieu de sa naissance & quels Ă©taient ses parens : elle pouvoit ĂȘtre nĂ©e Ă  Paris, ayant une sƓur Ă©tablie dans cette Ville, & s’y Ă©tant elle-mĂȘme mariĂ©e deux fois avant que d’épouser Flamel.

La rĂ©surgence de Nicolas Flamel dans les mĂ©moires au XVIIIe est due, selon toute probabilitĂ©, au fait qu’il existe une documentation plutĂŽt abondante dans les archives de notaires et de tribunaux sur sa personne. Abondance qui pourrait paraĂźtre curieuse pour un « simple » bourgeois, Ă©crivain, qui Ă©tait peut-ĂȘtre chicanier, la famille de sa femme l’a Ă©tĂ© sans nul doute, et qui Ă©tait trĂšs pieux. Entre l’hĂ©ritage de son Ă©pouse, doublement veuve, et le fruit de son travail, il avait acquis une certaine aisance. Aisance grossie par les tenants de l’hypothĂšse d’un Flamel alchimiste qui n’ont pas Ă©tudiĂ© rĂ©ellement le testament de Nicolas Flamel dont un double figure Ă  la BnF. Et, puisque l’on parle de conservation, il s’agit d’un document (en parchemin) de plusieurs pages avec une reliure en demi-parchemin, tachĂ© par endroits mais en plutĂŽt bon Ă©tat.

Signature figurant sur le testament de Nicolas Flamel
Signature de sans doute pas Nicolas Flamel. À droite, le tampon BibliothĂšque impĂ©riale, l’actuelle BnF, hĂ©ritiĂšre de celle de Charles V a changĂ© plus d’une fois de nom au cours de son histoire. Le dĂ©pĂŽt lĂ©gal qui constitue une bonne part son fond a Ă©tĂ© instaurĂ© par François 1er en 1537.

D’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les archives, de notaire notamment, mais pas que, les actes divers : Ă©tat-civil, brevets et patentes professionnels, dĂ©clarations de crĂ©ation d’entreprises, jugements divers, etc. sont des sources d’informations qui permettent d’en savoir assez long sur une personne. Des sources de plus en plus numĂ©risĂ©es.

L’ùre informatique

La « dĂ©matĂ©rialisation » ne signifie pas l’absence de toute matĂ©rialitĂ©. Et c’est bien le problĂšme. L’accĂšs aux documents informatisĂ©s repose sur quatre facteurs :

  • le support de conservation,
  • les matĂ©riels, ordinateurs, Ă©crans, etc.,
  • les logiciels qui permettent d’y accĂ©der,
  • les formats des fichiers.

Ce qui fait quatre sources de problÚmes pour accéder aux données ainsi conservées.

Au commencement Ă©tait le papier

MĂȘme avec les ordinateurs ! On laissera de cĂŽtĂ© l’IBM 604 qui faisait saigner les doigts de Marion CrĂ©hange. Mais, aux dĂ©buts de l’informatique, on dialoguait avec les ordinateurs avec du papier : cartes et bandes perforĂ©es pour les programmes et sorties imprimantes pour les rĂ©sultats. Les premiĂšres ont Ă©tĂ© utilisĂ©es jusqu’à la fin du millĂ©naire prĂ©cĂ©dent.

Inutile de dire que les ordinateurs aux premiers temps de l’informatique n’étaient pas vraiment un outil de conservation idĂ©al de l’écriture.

Les premiers ordinateurs avec clavier et Ă©cran apparaĂźtront Ă  la fin de la dĂ©cennie 1970, de mĂȘme que le concept d’ordinateur personnel.

Les supports magnétiques et autres supports souples

La souplesse ici, est celle du support lui-mĂȘme, pas de son contenant.

Le support magnĂ©tique, inventĂ© en 1888, a Ă©tĂ© le premier et est toujours un support utilisĂ© pour stocker les donnĂ©es. Sous forme de bande au dĂ©but. Ce qui faisait un dĂ©cor tout trouvĂ© pour les films de science-fiction des annĂ©es 1970-1990 qui pouvaient montrer des murs de boitiers avec des fenĂȘtres laissant voir les bandes magnĂ©tiques en train de tourner.
Bande magnétique
Bande magnétique Bull conservée au musée du CNAM, Paris.

Ensuite, avec l’arrivĂ©e des ordinateurs personnels ce sont les cassettes audio qui faisaient travailler l’ordinateur et stockaient les donnĂ©es. Parfois au format standard, Dick Francis dans le polard Le Professeur (1981) met en valeur comme Ă©lĂ©ment clĂ© de l’intrigue une cassette audio qui comporte en fait un programme pour gagner au tiercĂ©, parfois pas. De toute façon, Ă  cette Ă©poque chaque marque d’ordinateur avait son systĂšme d’exploitation spĂ©cifique, inter-opĂ©rable avec rien. Les bandes magnĂ©tiques ne sont pas un outil idĂ©al pour travailler : on ne peut aller directement d’un endroit Ă  un autre, ce qui rend le processus lent. En revanche, les bandes magnĂ©tiques encore maintenant sont un support de sauvegarde trĂšs adaptĂ© aux grandes quantitĂ©s de donnĂ©es. Par exemple, la technologie Fujifilm/IBM permet de stocker jusqu’à 500To de donnĂ©es. Mais, Ă©videmment, elles ne sont pas exemptes d’inconvĂ©nients.

TrĂšs vite, les supports matĂ©riels se sont diversifiĂ©s, avec l’apparition des disquettes dont la taille diminuera en mĂȘme temps que croissaient leurs capacitĂ©s de stockage. MĂȘme si, assez vite, elles n’ont pas Ă©tĂ© considĂ©rĂ©es comme des supports de stockages suffisants. Pour cela et pour un niveau plus individuel, il y a eu des supports Ă  mi-chemin de la disquette et du disque dur, par exemple les ZIP.

Disque 5 pouces
Vue Ă©clatĂ©e d’une disquette 3 pouces 1/2 conservĂ©e au musĂ©e du CNAM, Paris.

Les autres supports

Les bandes magnĂ©tiques ne supportaient pas bien les vibrations ce qui, pour aller sur la Lune, posait problĂšme. Autant dire qu’embarquer un systĂšme informatique fonctionnant Ă  base de ce type de support Ă©tait inenvisageable.

On est en 1969, les disques optiques numĂ©riques n’existent pas encore, pas plus, Ă©videmment, que les mĂ©moires SSD. Solution : la mĂ©moire en tore de ferrite. C'est un assemblage de fils qui passaient dans des rondelles mĂ©talliques, tissĂ©es Ă  la main par des femmes, les LOL, Little Old Ladies.

MĂ©moire en tore de ferrite
Mémoire en tore de ferrite conservée au musée du CNAM, Paris.

ApparaĂźtront ensuite, dans les annĂ©es 1980 les disques optiques numĂ©riques (DON) avec leurs variantes : CD, DVD, Blue-Ray etc. Puis les cartes SD, MicroSD et Ă©quivalents. Ce sont des supports d’archivages formidables rĂ©putĂ©s quasiment inusables pour certains. Il reste un lĂ©ger petit problĂšme : celui des lecteurs et de leur persistance dans les ordinateurs.

Les logiciels et les systùmes d’exploitation

On a un support d’archivage super, du matĂ©riel pour le lire. Ça ne suffit pas pour y accĂ©der ! Encore faut-il que l’on dispose des logiciels susceptibles d’ouvrir les formats de documents.

Les dĂ©buts de l’informatique sont un cimetiĂšre de formats et de systĂšmes d’exploitation (SE). De systĂšmes d’exploitation pour commencer : chaque fabricant dĂ©veloppait le sien, et rien n’était inter-opĂ©rable. Les disquettes de donnĂ©es ne passaient pas d’un SE Ă  un autre. Le bulldozer Microsoft a rĂ©ussi au moins, en laissant, certes, un champ de ruines derriĂšre lui, Ă  ce que cette situation change. C’est en 1992 par exemple que Microsoft, qui n’avait plus guĂšre de concurrents, s’est rapprochĂ© d’Apple, l’idĂ©e Ă©tait que les deux SE puissent se parler. Il y avait eu aussi un fourmillement de logiciels, chacun avec ses propres formats de fichiers. Toujours est-il qu’il y a une immense masse donnĂ©es inexploitable du fait de logiciels « perdus ».

C’est lĂ  qu’intervient le projet Software Heritage, lancĂ© en 2015 sous forme d’association Ă  but non lucratif et dont l’ambition

est de collecter, prĂ©server et partager tous les logiciels disponibles publiquement sous forme de code source. Sur cette base, de nombreuses applications pourront en effet ĂȘtre crĂ©Ă©es, dans des domaines aussi variĂ©s que le patrimoine culturel, l’industrie et la recherche.

Le fondateur ? Roberto Di Cosmo, auteur d’un brĂ»lot sur Microsoft et forcĂ©ment sensibilisĂ© au problĂšme des logiciels privateurs. Aujourd’hui, Software Heritage recense 251 millions de projets et plus de 16 milliards de fichiers de code source uniques. Une tĂąche pas facile quand on sait qu’en 2018, il y avait 8 500 langages rĂ©pertoriĂ©s.

Qui alimente la base de données ? Tout un chacun ! Le site propose une interface permettant de télécharger les sources.

Alexandrie une bibliothÚque numérique construite en -323

Plus prĂ©cisĂ©ment, cette bibliothĂšque Ă©gyptienne fĂ»t crĂ©Ă©e sous la dynastie PtolĂ©maĂŻque, donc entre 330 et 323 avant notre Ăšre. On connaĂźt les grandes lignes de son histoire : elle prospĂšre jusqu’au rĂšgne de PtolĂ©mĂ©e VIII (182 — 116 av. notre Ăšre) pour ensuite dĂ©cliner vers -145 et disparaĂźtre on ne sait pas exactement quand et probablement pas dans un incendie. Elle aurait pĂ» contenir jusqu’à 500 000 livres.

Tout ça ne nous fait pas une bibliothĂšque numĂ©rique, seulement, Ă©ventuellement, un tas de ruines pour les archĂ©ologues. En revanche celle construite avec le soutien de l’Unesco et inaugurĂ©e en 2002, oui. Elle a Ă©tĂ© classĂ©e premiĂšre bibliothĂšque numĂ©rique du 21e siĂšcle et contient plus 800 000 livres ainsi que 700 papyrus. Elle propose aussi 600 postes de consultation en ligne. Son fond est Ă  la fois matĂ©riel et immatĂ©riel. Elle est proposĂ©e Ă  l’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco.

Et ça permet d’ajouter à cette partie une note plus positive.

L’informatique, la solution ? Oui mais

C’est une solution en effet parce que, on l’a vu plus haut, cela permet d’ouvrir un large accĂšs Ă  des documents Ă©crits, sur quelque support que ce soit, qui peuvent ĂȘtre consultĂ©s partout et sauvegardĂ©s en x exemplaires. C’est une solution efficace aussi pour les archives personnelles ou d’entreprises. Cela ne fait aucun doute.

Mais ! Outre que les supports informatiques sont sujets Ă  subir quelques-uns des problĂšmes du papier, incendies, inondations, insectes, ils ont eux-mĂȘmes leurs propres faiblesses. Les supports rĂ©putĂ©s « inusables » ou « inaltĂ©rables » se rĂ©vĂšlent plus fragiles que prĂ©vu et moins durables. Ils se dĂ©modent et finissent par ne plus ĂȘtre utilisables, faute de matĂ©riel adĂ©quat pour y accĂ©der. Et, enfin, tout ce qui est en ligne, notamment, est susceptible Ă  un moment d’avoir affaire Ă  diverses attaques informatiques. Dans une sociĂ©tĂ© totalement numĂ©risĂ©e, la vigilance doit, sur le plan des archives et documents, ĂȘtre constante.

Mais, et lĂ  se pose aussi pour les livres, notamment, la question des droits d’auteur. Tant qu’un livre est couvert par le droit d’auteur et s’il n’existe pas en version Ă©lectronique, il n’est pas possible lĂ©galement de le numĂ©riser pour le diffuser. Il y a encore des maisons d’éditions qui ne publient pas leurs livres, ou pas tous, dans des formats numĂ©riques, PDF ou EPUB. Il ne s’agit pas forcĂ©ment de « beaux livres » ce qui peut ĂȘtre une bonne raison de ne les avoir que sous forme matĂ©rielle. Bien Ă©videmment, les maisons d’éditions n’ont pas forcĂ©ment numĂ©risĂ© tout leur fond ancien, qui peut avoir Ă©tĂ© imprimĂ© sur du mauvais papier.

Fust et Schöffer : une police médiévale

Comme les autres dĂ©pĂȘches vous ont prĂ©sentĂ© une police de caractĂšres, il fallait, Ă©videmment qu’il y en ait une dans celle-ci. La police Fust & Schoeffer (le lien ouvre directement sur le tĂ©lĂ©chargement de la police) a, en outre, le grand mĂ©rite de parler de l’histoire de l’imprimerie et de la typographie.

Fust, c’est le financeur, de Gutenberg notamment. Schoeffer, c’est le copiste et calligraphe qui commença comme apprenti dudit Gutenberg. Il l’aidera Ă  mettre sa presse typographique au point. Schoeffer quittera son maĂźtre aprĂšs le procĂšs intentĂ© par Fust Ă  Gutenberg. Il rejoindra Fust qui avait rĂ©cupĂ©rĂ© le matĂ©riel de Gutenberg. Il Ă©pousera aussi la fille de Fust.

Cette police a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e par l’Atelier National de Recherches Typographiques de Nancy (ANRT) dans le cadre de son travail de « re-crĂ©ation » des polices mĂ©diĂ©vales et c’est, Ă©videmment, une police de type gothique. Le romain que nous utilisons actuellement, ne sera crĂ©Ă©, par Nicolas Jenson, que vers 1470. Le premier ouvrage de l’imprimerie de Fust et Schoeffer est sorti en 1459.

C’est une police Ă©lĂ©gante qui ne comporte que les vingt-six lettres de l’alphabet. À utiliser donc surtout pour l’ornement : des titres par exemple.

Fust et Schoeffer

Dans la fabrique de la dĂ©pĂȘche

Pour cette dĂ©pĂȘche, qui bien que longue est trop succincte, j’ai donc consultĂ©, lu, utilisĂ© et souvent apprĂ©ciĂ© les sources suivantes citĂ©es dans leur ordre d’apparition, ou Ă  peu prĂšs, dans le corps de l’article.

Sur l’écriture elle-mĂȘme

Sur la difficulté de conservation du papier

Les trois exemples

L’informatique

Pour compléter

Cette dĂ©pĂȘche prenant des allures de fleuve, il me paraĂźt plus simple et plus efficace de fournir des liens sur ces sujets vitaux que sont la conservation de nos propres documents numĂ©riques : fiches de paie, factures, contrats etc. Informations valables pour la France seulement, dĂ©solĂ©e.

Si vous voulez accĂ©der Ă  toutes les polices de l’ANRT. Ce sont essentiellement des polices mĂ©diĂ©vales. Outre Fust et Shoeffer (aussi Ă©crit Fust et Shöffer), on trouvera notamment une police « manuscrite », Chaumont script, une Baskerville Italic ou une police d’initiales enluminĂ©es, Zainer Initials 45MM. Il y a Ă©galement plusieurs polices « proto-roman », c’est-Ă -dire de caractĂšres plus vraiment gothiques (rien Ă  voir l’anglais « gothic », qui, pour une fonte, signifie que les caractĂšres n’ont pas d’empattement) et pas encore comme les types de caractĂšres « romains » que nous utilisons actuellement.

En 2018, j’avais Ă©crit un opuscule Formats ouverts et mĂ©trologie qui est une des bases de ma rĂ©flexion sur le sujet mais qui mĂ©rite d’ĂȘtre un peu revu (pas tant que ça). Il est tĂ©lĂ©chargeable au format PDF.

Les photos ont Ă©tĂ© prises au musĂ©e du Conservatoire National des Arts et MĂ©tiers (CNAM), Ă  Paris, un lieu fabuleux que je vous recommande trĂšs trĂšs chaudement. Prenez du temps parce que le musĂ©e est grand mais aussi parce qu’on termine par l’ancienne Ă©glise de Saint-Martin-des-Champs oĂč se trouve le pendule de Foucault et que vous ne voudriez pas manquer l’occasion de voir le pendule faire tomber une des petites chevilles de cuivre qui le parsĂšment.

Postambule

J’avais prĂ©vu de faire une sĂ©rie de dĂ©pĂȘches estivales, et bref, celle-ci, qui devrait ĂȘtre suivie par deux autres de la mĂȘme sĂ©rie, je pense, ne paraĂźt qu’à peu prĂšs au moment de la « rentrĂ©e ». Il va, en effet, falloir s'attaquer Ă  la question des formats.

Par ailleurs, et c’est une question que je vous pose. La sĂ©rie de journaux de Funix est bien intĂ©ressante et bien faite, j’en ai fait un EPUB pour mon usage personnel, donc sans re-travail ni autre. Mais est-ce que cela vous intĂ©resserait que je retravaille cela pour en faire un livre numĂ©rique comme je l’avais fait avec Python mais avec une sĂ©lection plus importante des commentaires pour ne garder que ceux apportant rĂ©ellement un complĂ©ment aux journaux ? J’ai fait des progrĂšs en EPUB et en maĂźtrise de Sigil depuis.

Également, j’ai passĂ© en EPUB un certain nombre de rĂ©fĂ©rences pour les lire plus confortablement, notamment les documents du site PersĂ©e. Si cela vous intĂ©resse, je peux vous les envoyer en privĂ©.

Oh, et j’espĂšre que ces histoires de tout ce qui ne va pas ne vous ont pas dĂ©primĂ©.

Aller plus loin

  • # Label de qualitĂ©

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    Ysabeau n'a pas failli à sa réputation avec cet article. Comme sur Wikipédia, il faudrait mettre un label de qualité sur les articles les plus remarquables qui traitent d'un sujet de fond, indépendamment de l'actualité.

    • [^] # Re: Label de qualitĂ©

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 10. DerniĂšre modification le 01 septembre 2023 Ă  12:07.

      Merci.

      Cette dĂ©pĂȘche s'inscrit dans ma tentative de conquĂ©rir le monde, et aussi, plus sĂ©rieusement, l'objectif d'attirer peut-ĂȘtre un autre public sur LinuxFr.

      De toute façon, on aura peut-ĂȘtre vaguement compris, mais c'est un sujet qui m'intĂ©resse fortement.

      « Tak ne veut pas quÊŒon pense Ă  lui, il veut quÊŒon pense », Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.

    • [^] # Re: Label de qualitĂ©

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 9.

      Oui les dĂ©pĂȘches sont souvent trĂšs inĂ©gales, celle-ci est vraiment remarquable. Au passage merci d'avoir citĂ© mes journaux sur la sauvegarde/archivage :-)

      https://www.funix.org mettez un manchot dans votre PC

      • [^] # Re: Label de qualitĂ©

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 7.

        Et pour ce projet de rĂ©unir tes journaux sur la sauvegarde en un seul EPUB qu'on donnerait en tĂ©lĂ©chargement ici, tu en penses quoi ? (essaie d'ĂȘtre objectif).

        Je ne te cache pas que je retravaillerai fort probablement, dans ce contexte, tes schémas.

        « Tak ne veut pas quÊŒon pense Ă  lui, il veut quÊŒon pense », Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.

        • [^] # Re: Label de qualitĂ©

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 5.

          en tout objectivité :-), ça me pose aucun soucis d'autant que les journaux sont publiés sous licence CC.
          J'ai fait les schémas avec libreoffice, mais je reconnais que je suis pas spécialement doué.

          https://www.funix.org mettez un manchot dans votre PC

  • # formats ouverts

    Posté par  . Évalué à 5. DerniĂšre modification le 01 septembre 2023 Ă  11:35.

    Assez occupé en ce moment, je n'ai fait que parcourir l'excellente, et vraisemblablement remarquable, publication d'Ysabeau.

    Je vais certainement y revenir un peu plus tard Ă  tĂȘte reposĂ©, d'autant plus que j'ai travaillĂ© plus de 20 ans dans la distribution des journaux et publications en formats papier.

    Pour autant, cette publication d'Ysabeau m'a immédiatement fait penser aux excellentes réflexions de Thierry Stoehr que vous pouvez retrouver sur son blog.

    Et sincÚrement, en dépit de la relative fragilité du papier, c'est une solution qui semble encore retenue dÚs lors que l'on a besoin d'un archivage sérieux :
    http://formats-ouverts.org/post/2004/07/10/27-plus-fort-que-les-formats-ouverts-electroniques

    • [^] # Re: formats ouverts

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 5.

      Merci.

      Je n'ai fait qu'effleurer la question des formats dans cette dĂ©pĂȘche. Cela fera l'objet de la prochaine parce que c'est une question fondamentale.

      La situation a changé depuis 2004. Par exemple, le Journal Officiel en France est maintenant uniquement sur support électronique. L'évolution des matériels, logiciels et formats fait du numérique un support d'archivage de choix. Mais, on est bien d'accord, parce qu'il introduit un intermédiaire entre le document et le lecteur ou la lectrice, il rend l'écrit moins immédiat et peut le fragiliser. D'une autre cÎté, cela rend les documents copiables et reproductibles quasiment à l'infini et sans perte (théoriquement).

      Il n'y a pas de solution parfaite, seulement des compromis.

      « Tak ne veut pas quÊŒon pense Ă  lui, il veut quÊŒon pense », Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.

  • # prĂ©cision date, « avant notre Ăšre » ambigĂŒ

    Posté par  . Évalué à 2.

    Merci pour l'article !

    Archaeological excavations of the site show it was under Roman occupation from roughly 85 AD to 370 AD.
    https://en.wikipedia.org/wiki/Vindolanda

    L'occupation romaine en Angleterre n'est que trÚs tardive (de 85 à 370 aprÚs Jésus-Christ pour ce fort, d'aprÚs Wikipedia), il aura d'abord fallu conquérir la Gaule (52 avant Jésus-Christ) :-D On est loin des 1900 avant notre Úre : en -1900 Rome n'existait pas encore. Je pense qu'il faudrait plutÎt écrire « il y a 1900 ans » dans l'article.

    En revanche la plus ancienne rĂ©clamation client dans les archives a bien l'air de dater de 1750 avant JĂ©sus-Christ :-) Peut-ĂȘtre changer en « 1750 avant JĂ©sus-Christ » dans l'article.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Tablette_de_plainte_%C3%A0_Ea-nasir

    • [^] # Re: prĂ©cision date, « avant notre Ăšre » ambigĂŒ

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 0. DerniĂšre modification le 01 septembre 2023 Ă  13:21.

      Oups, merci, j'ai modifiĂ©. J'ai dĂ» confondre avec la date d'ouverture du site de fouilles ou avec, effectivement, une remarque du type "il y a 1900 ans" et j'ai d'Ă©normes problĂšmes avec les nombres. J'ai un peu rĂ©-organisĂ© la dĂ©pĂȘche pour remettre dans l'ordre chronologique.

      Et hors de question de parler de "avant Jésus-Christ", désolée, mais c'est une référence douteuse. Parler de "notre Úre" ne l'est pas.

      « Tak ne veut pas quÊŒon pense Ă  lui, il veut quÊŒon pense », Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.

      • [^] # Re: prĂ©cision date, « avant notre Ăšre » ambigĂŒ

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        « Et hors de question de parler de "avant Jésus-Christ", désolée, mais c'est une référence douteuse. Parler de "notre Úre" ne l'est pas. »

        La dĂ©pĂȘche illustrait bien l'un des problĂšmes de l'expression « avant notre Ăšre » : certaines personnes confondant avec l'expression « avant l'Ă©poque actuelle[*] ». Pour les dates historiques, le dĂ©calage est difficilement nĂ©gligeable. Le pire selon moi, c'est l'expression « avant l'Ăšre commune ». Les deux posent le problĂšme d'une rĂ©fĂ©rence tacite comme si tout le monde devait naturellement se rĂ©fĂ©rer au christianisme et Ă  l'occident pour les datations.

        De quel point de vue trouvez-vous que la référence à Jésus-Christ soit douteuse ? Religieusement ou historiquement ?

        [*] qui remporte haut la main la palme des mauvaises référence chronologique.

        « IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace

        • [^] # Re: prĂ©cision date, « avant notre Ăšre » ambigĂŒ

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4. DerniĂšre modification le 01 septembre 2023 Ă  13:44.

          La référence est douteuse sur le plan historique et, effectivement a une connotation religieuse.

          L'expression "notre Úre" est celle la plus adéquate.

          « Tak ne veut pas quÊŒon pense Ă  lui, il veut quÊŒon pense », Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.

          • [^] # Re: prĂ©cision date, « avant notre Ăšre » ambigĂŒ

            Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

            Ou, plus officiellement « avant l'Úre commune ». https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%88re_commune C'est un terme classique et trÚs utilisé.

            • [^] # Re: prĂ©cision date, « avant notre Ăšre » ambigĂŒ

              Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 0. DerniĂšre modification le 01 septembre 2023 Ă  14:37.

              J'ai vu plus souvent "avant notre Ăšre" qui me paraĂźt en plus sĂ©mantiquement plus correct :-) donc on garde et en plus, de toute façon il y a une unitĂ© d'Ă©criture sur ce terme dans la dĂ©pĂȘche. Ce serait ça ou l'abrĂ©viation.

              Bref, toujours est-il que c'est correct et non ethnocentré.

              « Tak ne veut pas quÊŒon pense Ă  lui, il veut quÊŒon pense », Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.

              • [^] # Re: prĂ©cision date, « avant notre Ăšre » ambigĂŒ

                Posté par  . Évalué à -2.

                J'ai vu plus souvent "avant notre Úre" qui me paraßt en plus sémantiquement plus correct

                Le problÚme de la référence "avant/aprÚs JC", c'est qu'elle est occidentalo-centrée, basée sur une croyance et une culture occidentales, culture judéo-chrétienne. La majeure partie des gens de la planÚte n'est pas issue de cette culture. Les nouvelles générations de scientifiques, moins conservatrices, plus ouvertes et surtout, plus cosmopolites, n'emploient plus la référence avant/aprÚs JC.

                "avant JĂ©sus-Christ"

                UtilisĂ© pour nommer les annĂ©es, les siĂšcles et les millĂ©naires avant l’annĂ©e de la naissance de JĂ©sus-Christ telle qu’elle fut Ă©valuĂ©e au VIe siĂšcle

                • [^] # Re: prĂ©cision date, « avant notre Ăšre » ambigĂŒ

                  Posté par  . Évalué à 5.

                  Je n'ai rien contre l'idée de remplacer JC par notre Úre, mais

                  Le problÚme de la référence "avant/aprÚs JC", c'est qu'elle est occidentalo-centrée, basée sur une croyance et une culture occidentales, culture judéo-chrétienne. La majeure partie des gens de la planÚte n'est pas issue de cette culture.

                  C'est le propre du calendrier grégorien qui est basé entre autre sur la naissance estimée de Jésus (mais aussi la durée des semaines calquée sur la cosmologie chrétienne par exemple).

                  Comme l'idĂ©e c'est de parler avec le calendrier grĂ©gorien ensuite et que ce dernier se base sur une estimation de la naissance, j'ai l'impression que c'est un peu une maniĂšre de cacher sous le tapis le fait que l'ensemble du calendrier est questionnable (et pas uniquement pour des questions religieuses, c'est de l’impĂ©rialisme culturel occidental).

                  C'est d'ailleurs un sujet suffisamment problématique pour que l'ONU tente de s'y coller
 en vain.

                  https://linuxfr.org/users/barmic/journaux/y-en-a-marre-de-ce-gros-troll

                  • [^] # Re: prĂ©cision date, « avant notre Ăšre » ambigĂŒ

                    Posté par  . Évalué à 3.

                    C'est le propre du calendrier grégorien qui est basé entre autre sur la naissance estimée de Jésus

                    Oui mais dans notre calendrier, le mot "jĂ©sus christ" n’apparaĂźt pas, on en a oubliĂ© l'origine religieuse. L'emploi rĂ©pĂ©titif d'une rĂ©fĂ©rence religieuse "JC" en histoire est non seulement incompatible avec le caractĂšre scientifique de la discipline mais Ă©galement une entorse au principe de laĂŻcitĂ© cher Ă  notre RĂ©publique. L'expression "avant notre Ăšre" ou "aprĂšs notre Ăšre" exprime bien l'idĂ©e que ce systĂšme de datation est conventionnel. Elle est toujours basĂ©e sur l'idĂ©e d'un an 0 afin de ne pas avoir Ă  rĂ©Ă©crire l'ensemble du systĂšme de datation avec l'avantage d'ĂȘtre neutre.

                    • [^] # Re: prĂ©cision date, « avant notre Ăšre » ambigĂŒ

                      Posté par  . Évalué à 1.

                      Oui mais dans notre calendrier, le mot "jĂ©sus christ" n’apparaĂźt pas, on en a oubliĂ© l'origine religieuse.

                      Je ne sais pas ce que tu entend par la. Quelle est la référence dont tu parles ?

                      une entorse au principe de laïcité cher à notre République

                      La premiÚre république à supprimé l'usage du calendrier grégorien, mais on est loin des principes de la premiÚre république. Envisager la France comme une seule république cohérente de 1789 à aujourd'hui serait une erreur. L'anticlericalisme de la révolution n'a que peu à voir avec la laïcité du début du siÚcle dernier.

                      Pour les travaux scientifiques, un papier ne sera pas précis avant JC ou avant notre Úre (ou en utilisant le calendrier indien ou chinois).

                      Par contre je ne sais pas ce que c'est qu'aprÚs notre Úre ?

                      https://linuxfr.org/users/barmic/journaux/y-en-a-marre-de-ce-gros-troll

          • [^] # Re: prĂ©cision date, « avant notre Ăšre » ambigĂŒ

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

            Surprenant.

            « [I]l aura d'abord fallu conquérir la Gaule (52 avant Jésus-Christ)[.] »

            À titre d'exemple, si vous trouvez la rĂ©fĂ©rence historique Ă  JĂ©sus-Christ douteuse, la cohĂ©rence voudrais aussi que vous contestassiez Alexandre le Grand, ou la guerre des Gaules : le premier est attestĂ© par des tĂ©moignages de contemporains et par des documents quasiment d'Ă©poque quand le second ne nous est connu que par un unique tĂ©moignage dont le plus ancien exemplaire date du haut moyen-age.

            « IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace

            • [^] # Re: prĂ©cision date, « avant notre Ăšre » ambigĂŒ

              Posté par  . Évalué à 3.

              Sur la Guerre des Gaules, je ne serai pas si catégorique :

              Le témoignage de Jules César est peu fiable, mais ça ne remet pas en cause la réalité de sa conquete. On n'a certes plus les livres historiques de Tite-Live mais on sait qu'il a écrit sur la guerre menée par César. On a aussi d'autres récits d'histoire de Rome qui rapportent l'ascension de César, son role de chef militaire, son élection au consulat des Gaules et sa lutte avec Pompée.

              D'autre part, si le manuscrit complet le plus ancien date du IXe, il n'est pas unique : on a trouvé ailleurs des fragments copiés à la meme époque. En outre on a des témoignages contemporains de César qui critiquent son livre.

              Donc La Guerre des Gaules est bien un livre de CĂ©sar et la guerre a bien eu lieu. Par contre les Ă©pisodes de cette guerre n'ont pas d'autres sources que Jules CĂ©sar.

              • [^] # Re: prĂ©cision date, « avant notre Ăšre » ambigĂŒ

                Posté par  . Évalué à 2.

                Donc La Guerre des Gaules est bien un livre de CĂ©sar et la guerre a bien eu lieu. Par contre les Ă©pisodes de cette guerre n'ont pas d'autres sources que Jules CĂ©sar.

                Pas d'autres sources que Jules César ? Et l'interview en personne de Vercingétorix qui confirme, dans confessions d'histoire, les dires de son copain de tente Jules, qu'en fait-on?
                https://www.youtube.com/watch?v=q2Ovjosefdo

                • [^] # Re: prĂ©cision date, « avant notre Ăšre » ambigĂŒ

                  Posté par  (site web personnel) . Évalué à 8.

                  Pour AlĂ©sia, les documents d'Ă©poque portent tous la mention 52 AV JC, non ? On a aussi les journaux rĂ©gionaux et les vidĂ©os de la mĂȘme Ă©poque ! TrĂȘve de plaisanterie, un zĂ©ro de rĂ©fĂ©rence pour les datations ne peut ĂȘtre qu'une convention arbitraire.
                  Aujourd'hui, les ordinateurs sont calĂ©s sur le nombre de secondes Ă©coulĂ©es depuis le 1á”‰Êł janvier 1970 Ă  0h.
                  Ce temps noté time_t est par conséquent relié au calendrier grégorien, tout comme le temps universel UTC.
                  Nous avons une référence qui fonctionne bien. Gardons-la, car aucune n'a plus de légitimité.

            • [^] # Re: prĂ©cision date, « avant notre Ăšre » ambigĂŒ

              Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à -1.

              C'est surtout que je ne vois absolument pas le rapport avec dĂ©pĂȘche ni le commentaire.

              « Tak ne veut pas quÊŒon pense Ă  lui, il veut quÊŒon pense », Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.

  • # JC

    Posté par  . Évalué à 5.

    Bonsoir Ă  tous,

    je dĂ©couvre ce blog et je commence avec cet article. Je ne l’ai pas encore lu intĂ©gralement, mais c’est vraiment agrĂ©able de lire une publication d’une telle qualitĂ©, documentĂ©e avec des renvoies sĂ©rieux. Si tous les articles allient fond et forme, il y a un une sacrĂ©e qualitĂ© de publication ici !
    En parlant de sacrĂ©e, je n ai pas trop compris en quoi l utilisation de Jesus-Christ posait problĂšme pour la datation. En premier lieu, car c’est utilisĂ© par la communautĂ© des historiens, dans les programmes scolaires et plus largement dans une
    Immense partie des publications scientifiques. Il faut, de toute façon, s’entendre sur des moments communs qui permettent de se repĂ©rer dans le temps.
    L existence historique de Jesus ne repose pas uniquement sur un corpus chrétien et on trouve des mentions chez Flavius JosÚphe, un certain nombre de textes paiens, des mentions reprises par Suetone etc

    On pourrait objecter que les sources chrĂ©tiennes, donc partiales, sont trop prĂ©Ă©minentes dans cette dĂ©monstration, mais l’ensemble est relativement cohĂ©rent et concorde avec les autres tĂ©moignages.
    Pour ce qui est des miracles
 nous sommes dans la croyance et plus dans l histoire.

    Je m empresse d aller lire cet article et félicite son auteur, car le début est prometteur !
    Merci Ă  vous, Ysabeau

    • [^] # Re: JC

      Posté par  . Évalué à 3.

      L existence historique de Jesus ne repose pas uniquement sur un corpus chrétien
      Pour ce qui est des miracles


      Qui d'ailleurs, pour ce qui est du Canon, a Ă©tĂ© rĂ©digĂ© par au moins la troisiĂšme gĂ©nĂ©ration (vers 70-130) quand ce n'est pas beaucoup plus tardif (jusqu'Ă  370 il me semble). Hors du canon, on trouve des manuscrits plus anciens, tels celui de Judas le jumeau (dit Thomas, parce que Thoma en grec signifie jumeau), d'oĂč sont absents les miracles et anecdotes biographiques, on n'y trouve que des paroles de JĂ©sus. Ce qui laisse penser qu'il y a bien eu un JĂ©sus historique, dont la sagesse a Ă©tĂ© consignĂ©e en dehors de toute manifestation de divinitĂ© et d'organisation d'Ă©glise (les gnostiques notamment n'avaient pas "besoin" de sa divinitĂ©).

      NB : les travaux sur la littérature orale africaine ont montré que dans une culture de l'oralité, on peut transmettre des récits sans déformation pendant des siÚcles (je n'ai plus les références, qui étaient rapportées dans un des bouquins d'Amadou Hampaté Ba).

      • [^] # Re: JC

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

        Jumeau en grec ce ne serait pas plutÎt didymos ?

        « IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace

        • [^] # Re: JC

          Posté par  . Évalué à 2. DerniĂšre modification le 02 septembre 2023 Ă  19:51.

          Oui pardon, merci de rectifier! j'ai inversé didyme en grec et thoma en araméen. Les paroles de Jésus sont rapportées par Jude Thoma Didyme, c'est à dire Judas le jumeau, Didyme traduisant Thoma en grec.

  • # Retour au vivant

    Posté par  . Évalué à 2.

    Le stockage de donnĂ©es sur ADN semble ĂȘtre une voie explorĂ©e depuis plusieurs annĂ©es, pour la durabilitĂ© de l'information, et sa compatibilitĂ© avec le vivant pour des opĂ©rations de transformation, rĂ©plication, etc
 Voir la vidĂ©o publiĂ©e par l'Institut d'astrophysique de Paris Ă  ce sujet https://www.youtube.com/live/BKtKISW_j7o?si=eZ2aFpCHr3jUB-x_

  • # Merci Ysabeau !

    Posté par  . Évalué à 4.

    Passionnante et bien documentĂ©e, la dĂ©pĂȘche porte Ă  coup sĂ»r le label de qualitĂ© propre Ă  Ysabeau ! Merci !

    Je ne trouve plus la source, mais j'avais lu quelque part que la Nasa perdait chaque année des données rien que parce que la copie de certaines archives dépassait la durée de vie de certains supports.

    Quand ils n'égarent pas carrément des archives historiques : La NASA a égaré les bandes son et vidéo du premier pas de l'homme sur la Lune


    • [^] # Re: Merci Ysabeau !

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

      Merci.

      J'avais vu ça aussi. D'oĂč l'intĂ©rĂȘt de la numĂ©risation Ă  condition de ne pas s'endormir dessus et de bien suivre l'actualitĂ© du secteur : matĂ©riels et logiciels, formats dans une peut-ĂȘtre moindre mesure.

      « Tak ne veut pas quÊŒon pense Ă  lui, il veut quÊŒon pense », Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.

  • # BP / AP

    Posté par  . Évalué à 1.

    Merci cette dĂ©pĂȘche documentĂ©e.

    Concernant «avant notre Úre», les scientifiques préfÚrent désormais «avant le présent», AP ou BP en anglais. Laïque, non lié à une culture et qui s'affranchit d'un calendrier.

    Le numérique permettant pour la premiÚre fois une reproduction sans perte à l'infini, ce qui rend le contenu agnostique aux supports. Pour peu que le suivi soit fait avant l'obsolescence (et qui est consubstantielle du privateur).

    Le manque de fiabilité des bandes est un souvenir depuis l'abandon des DLT. Les LTO ou les 3592 ont une fiabilité supérieure aux disques mécaniques.

  • # AnnĂ©e de naissance de JĂ©sus-Christ

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1. DerniĂšre modification le 03 septembre 2023 Ă  18:22.

    La référence à Jésus-Christ est douteuse en tant que date.
    La plupart des historiens actuels semblent d'accord pour dire que Jésus-Christ serait né en -6 avant Jésus-Christ (selon le calendrier grégorien actuellement en vigueur en 2023).

    Ce qui voudrait dire en toute logique que nous ne sommes pas en 2023 !

    Pour information, les Romains démarraient leur calendrier à l'année de la création de Rome (puisque Jésus-Christ n'était pas né à cette époque-là).

    En théorie, les écrans bleux sont rare. En pratique, les utilisateurs appellent rarement le support pour dire : Bonjour.

    • [^] # Re: AnnĂ©e de naissance de JĂ©sus-Christ

      Posté par  . Évalué à -2.

      Jésus-Christ serait né en -6 avant Jésus-Christ

      En admettant que ce personnage ait existé, pas seulement dans l'imagination des écrivains mais dans la réalité, ce qui n'est pas prouvé. Oui, bien sûr, on en parle dans certains textes mais pas de preuves archéologiques (interview de l'historienne Evelyne Ferron), à la différence des Sagas islandaises sur les Vikings, textes qui rapportent des faits dont certains sont confirmés par des découvertes archéologiques en Amérique du nord.

      Les dĂ©couvertes archĂ©ologiques corroborent, comme avancĂ©e dans les sagas, la thĂšse d’une courte colonisation viking en AmĂ©rique du Nord. Les nouvelles dĂ©couvertes rĂ©vĂšlent quels Ă©lĂ©ments du rĂ©cit ont une base historique, et lesquels n’en ont peut-ĂȘtre pas. La plus grande avancĂ©e fut la dĂ©couverte, en 1960, du site de L’Anse aux Meadows au Canada par un couple d'archĂ©ologues norvĂ©giens, Anne Stine et Helge Ingstad.
      https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2023/01/ce-que-nous-savons-vraiment-de-la-presence-viking-en-amerique-du-nord

      • [^] # Re: AnnĂ©e de naissance de JĂ©sus-Christ

        Posté par  . Évalué à 2.

        pas de preuves archéologiques

        Je vois pas comment tu peux avoir des preuves archĂ©ologique de quelqu'un qui n'est pas un conquĂ©rant, un architecte ou Ă  minima un chef d'État.

        J'ai l'impression qu'il y a aussi un mĂ©lange entre :

        • est-ce que le Christ a existé ?
        • est-ce que les Ă©vangiles disent vraies ?
        • est-ce qu'un homme nommĂ© JĂ©sus a existĂ© et a Ă©tait Ă  l'origine d'une nouvelle religion ?

        Si les 2 premiers sont associĂ©s Ă  des croyances religieuses, il existe des textes non chrĂ©tiens qui font rĂ©fĂ©rence Ă  ce gars. Il faut voir que pour le peuple romain l'histoire de JĂ©sus n'avait probablement rien de trĂšs intĂ©ressant (un gars qui se prĂ©tend ĂȘtre le Christ).

        Je ne vois pas comment il pourrait exister d'élément matériel issu de quelque chose d'aussi anecdotique.

        https://linuxfr.org/users/barmic/journaux/y-en-a-marre-de-ce-gros-troll

        • [^] # Re: AnnĂ©e de naissance de JĂ©sus-Christ

          Posté par  . Évalué à -1.

          Je vois pas comment tu peux avoir des preuves archĂ©ologique de quelqu'un qui n'est pas un conquĂ©rant, un architecte ou Ă  minima un chef d'État.

          Les hominidĂ©s n'appartenaient pas Ă  ces catĂ©gories et pourtant, ils ont laissĂ© des traces, la plus ancienne remonte mĂȘme Ă  153 000 ans

          il existe des textes non chrétiens qui font référence à ce gars.

          D'un point de vue scientifique, les textes ne sont pas des preuves d'existence. L'historienne citée précédemment l'explique trÚs bien.

          • [^] # Re: AnnĂ©e de naissance de JĂ©sus-Christ

            Posté par  . Évalué à 3.

            Les hominidĂ©s n'appartenaient pas Ă  ces catĂ©gories et pourtant, ils ont laissĂ© des traces, la plus ancienne remonte mĂȘme Ă  153 000 ans

            Ça n'a rien à voir ce sont des traces d'un peuple et pas d'un individu.

            D'un point de vue scientifique, les textes ne sont pas des preuves d'existence. L'historienne citée précédemment l'explique trÚs bien.

            Elle dit que ce qui serait l'Ă©lĂ©ment le plus solide de son existence serait une preuve archĂ©ologique, mais elle passe en suite un quart d'heure Ă  Ă©numĂ©rer des Ă©lĂ©ments qui tendrait Ă  montrer son existence. De ce que je vois j'ai l'impression que la plupart des gens qui se posent la question sont croyants (ou en tout cas ils sont mieux rĂ©fĂ©rencĂ©). Mais j'ai pas l'impression qu'un consensus scientifique ai Ă©mergĂ© pour trancher la question vers un oui ou un non. C'est plus comme le lien que tu as donnĂ© « on a des Ă©lĂ©ments pour et des Ă©lĂ©ments contre ». Des fois la science ne sait pas.

            https://linuxfr.org/users/barmic/journaux/y-en-a-marre-de-ce-gros-troll

            • [^] # Re: AnnĂ©e de naissance de JĂ©sus-Christ

              Posté par  . Évalué à -1.

              j'ai l'impression que la plupart des gens qui se posent la question sont croyants

              Oui et par définition, les croyants ont envie de "croire" (1), ce qui n'est pas le cas de la démarche scientifique basée sur des preuves matérielles et non des paroles ou écrits.
              Croire : "Être persuadĂ© de l'existence et de la valeur de
 (tel dogme, tel ĂȘtre religieux ou mythique)."

        • [^] # Re: AnnĂ©e de naissance de JĂ©sus-Christ

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

          De plus, le lien pointĂ© ne dit pas non catĂ©goriquement mais juste : peut-ĂȘtre bien que oui, peut-ĂȘtre bien que non
 Mais visiblement Madeiros n’a pas Ă©coutĂ© pas plus qu’il ne fera cas des liens de vulgarisation suivants :

          “It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume

      • [^] # Re: AnnĂ©e de naissance de JĂ©sus-Christ

        Posté par  . Évalué à 6.

        Quelques remarques :
        - Comme plusieurs commentateurs l'ont rappelĂ©, l'existence rĂ©elle d'un individu nommĂ© "JĂ©sus" (et l'existence de sa famille) est attestĂ©e par des textes rĂ©digĂ©s par des auteurs non-chrĂ©tiens (comme Flavius JosĂšphe), ce qui accrĂ©dite l'idĂ©e que tout n'est pas inventĂ© 
 Certes, l'existence matĂ©rielle de quelqu'un est trĂšs souvent reliĂ©e, pour les pĂ©riodes lointaines, Ă  des mentions littĂ©raires et parfois lapidaires. Si on prend l'exemple de Socrate, qui n'a rien Ă©crit, on serait en mal d'en prouver l'existence rĂ©elle par l'archĂ©ologie, s'il n'y avait pas le tĂ©moignage Ă©crit de ses contemporains (comme Platon et XĂ©nophon, pour citer les principaux, ou Aristophane, l'auteur des comĂ©dies). C'est la mĂȘme chose pour JĂ©sus. Par exemple, Paul de Tarse (celui qui deviendra "saint Paul", l'auteur de plusieurs lettres aux communautĂ©s palĂ©o-chrĂ©tiennes), qui a rĂ©digĂ© ses textes autour de 50 aprĂšs J.C., Ă©tait un juif de bonne famille venu du sud de la Turquie actuelle, est allĂ© Ă©tudier Ă  JĂ©rusalem pour devenir rabbin. Il a mĂȘme participĂ© (passivement) Ă  la lapidation d’Étienne (le premier martyr chrĂ©tien), gardant les manteaux de ceux qui jetaient des pierres sur Étienne. Certes, Paul de Tarse n'a pas connu JĂ©sus, mais il Ă©tait en relation avec des compagnons de JĂ©sus plus ĂągĂ©s, comme Pierre et Jacques, qui comme Paul, sont allĂ©s Ă©vangĂ©liser.
        - Les questions historiques relevant de l'AntiquitĂ© nĂ©cessitent des tĂ©moignages croisĂ©s : tĂ©moignages littĂ©raires, palĂ©ographie, archĂ©ologie, mais ce n'est pas toujours possible, pour des raisons variĂ©es (l'incendie des archives en forme un exemple). Concernant JĂ©sus, la recherche historique et archĂ©ologique, et palĂ©ographique (cf. les manuscrits attribuĂ©s aux EssĂ©niens, les [manuscrits de la Mer Morte]) est assez intense depuis longtemps. Comme il a Ă©tĂ© dit, on ne sait pas exactement qui est JĂ©sus, mĂȘme si son nom (comme celui de Joseph et de Marie) est un nom courant Ă  son Ă©poque (cf. cette page sur le tombeau de Talpiot).
        - Comme la discussion sur l'existence rĂ©elle de JĂ©sus vient Ă  propos de la tradition du comput calendaire grĂ©gorien (qui a remplacĂ© le calendrier julien), il n'y a pas beaucoup de sens Ă  remettre en question l'existence rĂ©elle de JĂ©sus Ă  ce propos, puisque croyants ou pas, la plupart des Occidentaux, du moins institutionnellement, se fondent sur la date supposĂ©e de la naissance de JĂ©sus pour Ă©tablir les dates. Certes, on a le droit de remettre en question l'orientation "occidentalo-centrĂ©e" du calendrier commun aux institutions internationales. Les Juifs et les Musulmans utilisent d'autres rĂ©fĂ©rences, mais personne n'aurait Ă  l'idĂ©e de contester le calendrier des Musulmans ou des Juifs (ou des Hindous) avec l'argument selon lequel la date originelle est fondĂ©e sur des supputations. On peut prendre l'exemple des Romains : comme vous le savez, les Romains ont dĂ©veloppĂ© une histoire trĂšs prĂ©cise de leur rĂ©publique, jusqu'Ă  indiquer quand, comment, oĂč, de quelle maniĂšre Rome a Ă©tĂ© fondĂ©e (le 21 avril 753 [av. J.C.] !). Tout le monde sait que la date de fondation de Rome est pure invention imaginaire. Mais ce n'est pas une raison pour se gausser des professeurs de latin, voire de les mĂ©priser pour ĂȘtre des individus "romano-centrĂ©s" !
        - Si, pour revenir Ă  la dĂ©pĂȘche d'Ysabeau, les Akkadiens ont usĂ© de l'Ă©criture cunĂ©iforme principalement pour compiler des transactions commerciales (la plupart des tablettes relĂšvent de la comptabilitĂ©), le code d'Hammurabi parle d'un personnage dont on ne sait rien si ce n'est qu'il a existĂ© dans une fourchette historique Ă  peu prĂšs fiable. Ce qui est remarquable, c'est que les vestiges archĂ©ologiques "en dur" (argile et pierre principalement) peuvent donner des sources fiables au travers des Ă©critures qu'elles portent et dans la mesure oĂč elles sont en grand nombre (comme les inscriptions grecques Ă  AthĂšnes, qui permettent de croiser des informations sur la succession des rĂ©gimes politiques); pour le reste, comme par exemple dĂ©crypter les modes de vie de l'homme de NĂ©anderthal ou de Cro-Magnon Ă  partir de la fouille d'un campement, c'est trĂšs certainement faire preuve d'une grande imagination. Ce qui nous renvoie, encore, Ă  l'importance de l'Ă©criture et de sa conservation. Que l'Ă©criture soit une invention rĂ©cente, qu'elle soit passĂ©e par des supports assez divers et qu'elle fasse l'objet aujourd'hui d'un sĂ©rieux souci de conservation, voilĂ  qui est extraordinaire !
        Merci Ysabeau pour ce travail !

    • [^] # Re: AnnĂ©e de naissance de JĂ©sus-Christ

      Posté par  . Évalué à 4. DerniĂšre modification le 04 septembre 2023 Ă  08:46.

      Jésus-Christ serait né en -6 avant Jésus-Christ

      j'en déduis que Jésus-Christ est né au moment du big bang.

      (Supposons que JC soit né en 0 de "notre Úre", comme JC est né en -6 avant JC, on en déduit que JC est né en -6, mais comme JC est né en -6 avant JC, alors JC est né en -12, en -18, -24 etc.)

  • # Et Internet Archive ?

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4.

    Une historienne me fait remarquer que l'article oublie de mentionner Internet Archive http://web.archive.org/

    • [^] # Re: Et Internet Archive ?

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

      J'y ai pensĂ©. En fait je ne savais pas trop comment le caser dans tout ça. Mais ça peut faire l'objet d'un chapitre particulier justement qui concernerait l'accĂšs aux informations et l'intĂ©rĂȘt, ou non, d'avoir accĂšs aux sources d'origine. De toute façon, malgrĂ© la longueur de la dĂ©pĂȘche, j'ai Ă©tĂ© rapide sur plein de sujets.

      Merci, je le note.

      « Tak ne veut pas quÊŒon pense Ă  lui, il veut quÊŒon pense », Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.

    • [^] # Re: Et Internet Archive ?

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

      À rajouter aussi les archives des pages web par la BnF. Mais consultables uniquement Ă  la BnF ou dans son rĂ©seau de partenaires).

      « Tak ne veut pas quÊŒon pense Ă  lui, il veut quÊŒon pense », Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.

  • # Quelques dĂ©tails sur les formats de stockage informatiques

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 7.

    Je suis un peu embĂȘtĂ© de voir la mĂ©moire Ă  tores de ferrite dan la section sur les supports de stockage non magnĂ©tiques. Les tores de ferrites stockent de l'information grĂące Ă  leur polarisation magnĂ©tique, il me semble?

    Pour les formats de stockages sur cassettes au début de la micro-informatique, il y a des formats standardisés, par exemple le standard de Kansas City, qui apparaissent assez tÎt (1975 pour celui-ci).

    Certains fabricants de micro-ordinateurs ont plus tard fait le choix de développer leurs propres formats, pour des raisons de performances (stocker plus de données), de fiabilité (meilleurs algorithme de détection d'erreurs), ou de coût (algorithmes plus simples, processeurs pas assez rapides, 
).

    Enfin pour les formats de disquettes: Microsoft a certes imposé le systÚme de fichiers FAT, mais un niveau en-dessous, le format des disquettes et l'interfaçage des lecteurs était défini par des spécifications qui ne sont pas dûes à Microsoft:

    • https://en.wikipedia.org/wiki/Floppy_disk_drive_interface pour l'interfaçage entre le lecteur de disquettes et le contrĂŽleur,qui date du milieu des annĂ©es 1970. Ce standard de fait est utilisĂ© par IBM sur le PC mais pas par les autres constructeurs. La raison est que IBM utilise un composant contrĂŽleur de disquettes existant, lĂ  ou d'autres fabricants dont Apple ont choisi de concevoir des circuits plus simples n'utilisant pas un tel contrĂŽleur.
    • Le format physique des disquettes (5"1/4 puis 3.5") est dĂ©fini par Shugart (pour la premiĂšre) et par Sony (pour la deuxiĂšme), ils seront plus tard standardisĂ©s par exemple par l'ECMA. D'autres formats proposĂ©s par d'autres constructeurs existent aussi mais ont connu moins de succĂšs.
    • L'encodage des donnĂ©es sur les disquettes (dĂ©coupage en secteurs, CRC pour la dĂ©tection d'erreurs etc) est plutĂŽt dĂ©fini par le composant contrĂŽleur de disquettes. Le format trouve ses origines https://en.wikipedia.org/wiki/IBM_3740, ensuite il est rĂ©utilisĂ© par Western Digital en 1976 qui va le modifier pour augmenter la capacitĂ© des disquettes, et enfin ce format est rĂ©utilisĂ© par NEC sur le contrĂŽleur ”PD765 commercialisĂ© en 1978 et qui sera intĂ©grĂ© sur les PC d'IBM.

    Donc finalement Microsoft n'est pas pour grand chose dans l'Ă©laboration de ce format de stockage.

    • [^] # Re: Quelques dĂ©tails sur les formats de stockage informatiques

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

      Le format physique des disquettes (5"1/4 puis 3.5")

      Tes disquettes 8", hard- ou soft-sectored ?

    • [^] # Re: Quelques dĂ©tails sur les formats de stockage informatiques

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3. DerniĂšre modification le 04 septembre 2023 Ă  11:56.

      Pour la question du tore de ferrite, j'avoue je ne sais pas trop ! Mais c'est l'argument que j'ai vu à l'utilisation dans des conditions comme celles des voyages des missions Apollo.

      Maintenant il y aurait peut-ĂȘtre eu un autre intertitre plus adaptĂ©, mais lĂ  je manque d'imagination.

      Concernant les formats des cassettes audio, c'est marrant mais tu mets le doigt sur un truc auquel je n'avais pas pensĂ©. Moi je pensais au format matĂ©riel, pas au format de donnĂ©es. Comme celui des disquettes d'ailleurs. Ce qui m'amĂšne Ă  Microsoft. Je n'ai pas Ă©crit que Microsoft avait imposĂ© un quelconque format mais qu'il s'Ă©tait dĂ©brouillĂ© pour se dĂ©barrasser de la plupart de ses concurrents (lĂ  je parle de SE). En revanche, oui, en 1992, Microsoft et Apple se sont rapprochĂ©s afin que les disquettes d'un SE puisse ĂȘtre lues de l'autre et rĂ©ciproquement (et lĂ  il ne s'agit donc pas du format matĂ©riel des disquettes Ă©videmment, mais de leur formatage).

      « Tak ne veut pas quÊŒon pense Ă  lui, il veut quÊŒon pense », Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.

      • [^] # Re: Quelques dĂ©tails sur les formats de stockage informatiques

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4.

        Pour la question du tore de ferrite, j'avoue je ne sais pas trop ! Mais c'est l'argument que j'ai vu à l'utilisation dans des conditions comme celles des voyages des missions Apollo.

        Pour les systĂšmes embarquĂ©s dans les missions Apollo, le premier problĂšme avant de se poser des questions sur les radiations, c'est plutĂŽt les vibrations. Ça me semble difficile de faire fonctionner correctement un lecteur de disquettes ou mĂȘme de bandes magnĂ©tiques dans une fusĂ©e en train de dĂ©coller.

        Le choix se porte plutĂŽt sur des solutions "solid state", sans composants mĂ©caniques. Il y a peu de choix Ă  l'Ă©poque, c'est le tout dĂ©but des ROMs Ă  base de transistors: https://www.computerhistory.org/siliconengine/semiconductor-read-only-memory-chips-appear/ et ceux-ci sont sensibles aux radiations (mais surtout, ils apparaissent un peu tard pour ĂȘtre embarquĂ©s dans Apollo).

        La mémoire à tores de ferrite est magnétique (donc moins sensible aux radiations qu'une mémoire à base de transistors) et "solid state" (pas de composants mécaniques qui ne survivraient pas aux vibrations). C'est donc effectivement un bon choix.

        En revanche, oui, en 1992, Microsoft et Apple se sont rapprochĂ©s afin que les disquettes d'un SE puisse ĂȘtre lues de l'autre et rĂ©ciproquement (et lĂ  il ne s'agit donc pas du format matĂ©riel des disquettes Ă©videmment, mais de leur formatage).

        Mais avant ça il a fallu se mettre d'accord sur le matériel: Apple avait choisi les disquettes 3"1/2 pour le Macintosh, alors que les PC avaient historiquement des disquettes 5"1/4, puis ont eu les deux types de lecteurs pendant une période de transition.

        La convergence et l'amĂ©lioration de l'intĂ©ropĂ©rabilitĂ© s'est faite petit Ă  petit. On pourrait remonter un peu plus tĂŽt et parler aussi de l'invention du code ASCII, et de ses prĂ©dĂ©cesseurs (code Baudot par exemple), ou de ses successeurs comme Unicode. Il y aurait lĂ  encore de quoi faire toute une dĂ©pĂȘche!

  • # Ça me rend tout chose

    Posté par  . Évalué à 1.

    Bonsoir Ă  tous,

    J’ai trouvĂ© cette dĂ©pĂȘche intĂ©ressante mais je rĂ©agis juste pour dire que bon moi ça fait des annĂ©es que je travaille Ă  l’écrit sous Linux avec GIMP et ma tablette Wacom.

    Ça me fait quelque chose de voir qu’on aborde plus ou moins le sujet ici.

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