arnaudus a écrit 4643 commentaires

  • # Pétition

    Posté par  . En réponse au journal [HS] Signez - Les livres numériques avec DRM ne sont pas des livres. Évalué à 4.

    La pétition est clairement tl;dr.

    Sur le fond, je pense que je ne suis même pas d'accord. Les DRM ne sont pas assimilables à de la location s'ils ne sont pas bornés dans le temps. Bien sûr qu'il le sont dans les faits, du fait de l'obsolescence des lecteurs ou de la perte des identifiants, mais il ne le sont pas contractuellement. Le principe de la location, d'ailleurs, c'est de payer régulièrement le droit d'utiliser l'objet, et à ma connaissance, ça n'est pas le cas avec les DRM. Éventuellement, ce qui serait similaire à la location, c'est l'accès à une bibliothèque numérique : on paye tous les mois et on y accède tant qu'on veut; le jour où on ne paye plus, on ne peut plus lire les bouquins.

    En fait, tout le problème revient à définir un livre : est-ce l'objet en papier et en carton, ou est-ce le contenu? La question n'a rien de nouveau, elle se pose depuis longtemps avec la musique ou les films ; quand on achète un CD, on achète l'objet ET une licence d'utilisation de l'information contenue sur le CD. Avec la dématérialisation de l'information, on peut aussi acheter une licence toute seule, mais cette possibilité crée toutes sortes de problèmes qui n'existaient pas avant, et qui mènent à la situation pourrie qu'on connait actuellement.

    Le législateur doit donc décider si le taux de TVA s'applique sur l'objet + licence, ou sur la licence seule. Mais bon, j'ai du mal à imaginer un taux différentiel en fonction de la licence, genre "les licences qui vous donnent le droit de lire le livre à haute voix à vos amis les soirs de pleine lune sont exemptées de TVA". On se plaint toujours de la complexité des lois, et de telles dispositions seront facilement contournables par des juristes astucieux, et ne changent rien au problème.

    La solution la plus simple est de donner le droit à n'importe qui de demander gratuitement une version du livre dans un format ouvert, c'est à dire de ne pas conditionner la lecture au modèle de lecteur. C'est beaucoup plus simple que d'interdire les DRM ou que d'appliquer des taux de TVA différentiels en fonction de détails du contrat de cession de droits.

  • [^] # Re: Pauvreté de l'offre européenne

    Posté par  . En réponse à la dépêche Préoccupés par ce qu'on ne peut pas vous dire ? Nous aussi (Google Transparency Report). Évalué à 1.

    Comment définis-tu qui est "qualifié pour un poste de dirigeant d'une entreprise d'une taille similaire à un ministère", d'abord ?

    Je le dis dans mon commentaire : une expérience à un poste exécutif et/ou une expérience à un poste immédiatement inférieur (secrétaire d'état ou chef de cabinet).

    En tant que citoyen, je trouve complètement stupide l'idée de coller quelqu'un qui n'y connait rien à un poste extrêmement technique pour qu'il y prenne à ma place les décisions qui vont conditonner l'avenir de mon pays. Au café du coin devant un demi, oui, je saurais quoi dire à Merkel et je saurais comment relancer l'économie. Mais c'est une fiction, et j'imagine que tout le monde avec un QI supérieur à 50 le sait pertinamment : tout ceci est très très technique, toute décision a des conséquences parfois désastreuses, et tout ça se fait dans un contexte (national ou international) de jeux d'influences qui font qu'il est impossible de faire confiance à qui que ce soit.

    Ce qui stabilise un peu le système, c'est la présence de conseillers et de hauts fonctionnaires qui guident sans arrêt les ministres et trient les différentes options, en garantissant la continuité du fonctionnement des administrations. Mais si le ministre est faible, il va se faire bouffer et ne va faire qu'entériner les décisions de ses subordonnés ; s'il est fort mais incompétent, il va prendre de mauvaises décisions.

    Croire que n'importe quel gusse peut être balancé dans un fauteuil de ministre nécessite beaucoup de naïveté, ou bien une méconnaissance totale de la fonction. Le jour où on trouvera des ouvriers au gouvernement, c'est que la démocratie est crevarde et que soit une seule personne, soit personne ne gouverne le pays.

  • [^] # Re: pourquoi ?

    Posté par  . En réponse au message Gimp et son enregistrement export -> Connaissez vous un logiciel qui.... Évalué à 2.

    gthumb, geany, gedit c'est pour travailler en mode graphique.

    ??? C'est du second degré, ou bien?

    geany truc.tex &
    pdflatex truc.tex
    evince truc.pdf &
    

    me semble être très raisonnable—beaucoup plus que d'utiliser un émulateur de terminal dégueu dans geany, par exemple.

    Et puis, bon, on fait ce qu'on veut, non? Ce n'est pas aux concepteurs de logiciels de décider que leur truc doit être lancé par un clic ou par une ligne de commande. Après, on ne peut critiquer qu'après avoir soumis un rapport de bug et avoir obtenu un WONTFIX.

  • [^] # Re: Pauvreté de l'offre européenne

    Posté par  . En réponse à la dépêche Préoccupés par ce qu'on ne peut pas vous dire ? Nous aussi (Google Transparency Report). Évalué à 5.

    Plus de la moitié font partie des 10% les plus riches de France, seul deux ont moins que le patrimoine médian français.

    Non, mais faut arrêter le poujadisme, quand même. Être ministre de la 5e puissance mondiale nécessite un minimum de qualifications, ne serait-ce qu'en gestion d'une grosse équipe, en communication, en politique, etc. Ministre, c'est une sorte de poste de cadre sup d'une très grosse boîte, tu gères des milliards d'euros, tu es à la tête d'une administration complexe, et les arbitrages que tu dois faire engagent l'avenir du pays. Tu m'excuseras, mais je trouve normal qu'on ne confie pas le poste au premier troufion venu.

    Prend le patrimoine médian des gens qui seraient qualifiés pour un poste de dirigeant d'une entreprise d'une taille similaire à un ministère, et on en reparle.

    Personnellement, je trouve que les ministres ont étonnamment peu d'argent : comment ça se fait que Manuel Valls a moins de patrimoine que moi, et que j'en aura probablement plus que Pierre Moscovici à son âge, alors que ces gens ont visiblement tout ce qu'il faut pour réussir dans la vie? Ministre, c'est environ 10000€ brut par mois ; Valls ou Duflot n'auraient que 20 mois de salaire de patrimoine? À moins de refiler 90% de leurs gains aux restos du cœur ou d'avoir menti sur leur patrimoine, je ne sais pas comment ils se débrouillent, ils flambent tout?

  • [^] # Re: Pour weboob

    Posté par  . En réponse au journal contenus epub. Évalué à 6.

    Bah, les applications, ça reste du bricolage. J'ai essayé d'installer plusieurs modules, ça a farci ma base de données de paquets de noms dignes de films pornos, et je n'ai pas réussi à utiliser un truc ; les quelques interfaces disponibles sont très très moches, et le reste est en ligne de commande.

    Par définition, un truc comme weboob n'est pas pérenne, puisque ça peut claquer complètement du jour au lendemain suite à une modification de l'architecture du site cible : impossible d'en faire quelque chose d'autre de sérieux. À l'aspect sables mouvants de l'appli, on peut rajouter l'insécurité juridique, puisque cette manière d'accéder au contenu viole les conditions d'utilisation de la plupart des sites (après, on peut toujours discuter de la solidité juridique de ces conditions en fonction des pays, mais je pense que certaines d'entre elles sont justifiables par les droits voisins, en particulier en ce qui concerne la protection des bases de données). Par dessus tout ça, on a évidemment l'insécurité informatique, puisque certaines applications webboob permettent d'accéder à des données très sensibles (comptes en banque) et d'automatiser des tâches comme les transferts bancaires : comme le code est censé bouger tout le temps, il n'y a rien de constant, et ça rend les problèmes de failles de sécurité ou simplement de chasse aux bugs très concrets. Quand tu combines tout ça, ça donne quand même un truc assez peu crédible.

    Sur le fond, personnellement, je ne comprends pas quel besoin on peut avoir de contourner l'interface fournie par des prestataires privés sur des services soumis à la concurrence. Si tu n'aimes par la configuration des rayons à Carrefour, tu vas chez Leclerc ; si tu n'aimes pas la tronche de Toyota, tu achètes une Peugeot. Il y a des cas dans la vie où ce n'est pas toi qui décide, et c'est certainement légitime quand il s'agit de services fournis par des prestataires privés. J'imagine que pour une banque, l'acte de contourner l'interface du site officiel peut justifier l'annulation de toute garantie ou assurance, même si ça n'est pas justifié d'un point de vue strictement logique.

  • [^] # Re: Pauvreté de l'offre européenne

    Posté par  . En réponse à la dépêche Préoccupés par ce qu'on ne peut pas vous dire ? Nous aussi (Google Transparency Report). Évalué à 3.

    Tiens, ça me fait penser que j'ai été super-surpris la semaine dernière : avec le mode d'emploi de mon répéteur wifi Netgear, j'ai trouvé une jolie copie de la GPL sur papier glacé, toute belle et tout. Bon, je pense que ça ne sert absolument à rien, mais il y a probablement un côté pédagogique là dedans : une personne sur 100 va se dire "tiens, il doit y avoir des logiciels libres là-dedans".

  • [^] # Re: Pauvreté de l'offre européenne

    Posté par  . En réponse à la dépêche Préoccupés par ce qu'on ne peut pas vous dire ? Nous aussi (Google Transparency Report). Évalué à 2.

    En France aussi, le système est très enclavé, et difficilement accessible hors d'une élite qu'on pourrait presque appeler noblesse tant ça se passe de génération en génération.

    Non, ça c'est loin d'être vrai. Prend les présidents : François Hollande est issu d'un milieu réellement modeste, pour Nicolas Sarkozy, c'est à peine différent (sa famille était modeste à sa naissance et a gagné de l'argent après). Le père de Jacques Chirac avait réussi, mais ses grands-parents étaient paysans. La famille de François Miterrand n'était pas de la haute société (son père était ingénieur en province). Les parents de Georges Pompidou étaient tous les deux instituteurs, et le père de Charles de Gaulle était professeur également. Finalement, seul Valérie Giscard d'Estaing pourrait correspondre à cette description, puisqu'il avait des diplomates dans sa famille, et des ancêtres aristoicrates.

    Je ne suis pas complètement certain que l'homogénéité sociale dans la classe politique soit significativement plus élevée qu'ailleurs : en France, on a tendance à rester dans son milieu social. Je suis sûr que les médecins, les avocats, les notaires, les préfets, et les chefs d'entreprises sont beaucoup plus "consanguins" que les élites politiques.

  • [^] # Re: Problème de base

    Posté par  . En réponse au journal Taxe poids lourds. Évalué à 3.

    Cela ne peut pas se faire économiquement si le camion est assez rentable. La taxe en réduisant cet aspect va favoriser le développement des alternatives.

    Malheureusement, c'est un raisonnement à la mode, mais fallacieux. Disons que tu as deux alternatives, A et B. A est moins chère et moins écologique, B est plus chère mais meilleure pour la société. La méthode souvent employée est de taxer A (ou de la rendre moins attractive) sans rien changer pour B. Ce qui, en règle générale, n'est pas suffisant pour changer les comportements, mais qui pollue la vie des utilisateurs de A.

    Il serait pourtant beaucoup plus sain de favoriser l'attractivité de B au lieu de "pourrir" la solution A. En général, c'est quelque chose qui fonctionne bien : on fournir un meilleur service moins cher, les gens changent de comportement.

    Il n'est pas vraiment étonnant de voir que les élus ne sont pas populaires : ils passent leur temps à inventer des trucs bien intentionnés, mais totalement inefficaces en termes d'incitation à changer de comportement : on force les gens à changer au lieu de les convaincre à changer.

  • # Je produis du logiciel libre en tant que produit dérivé de mon activité professionnelle?

    Posté par  . En réponse au sondage Vivez vous du libre?. Évalué à 4.

    Dans le monde de la recherche (non-informatique, et pas dans les instituts paranos sur la propriété intellectuelle—CEA, INRA), il est tout à fait possible de produire du code libre diffusé en tant qu'élément essentiel à la reproctucibilité des résultats scientifiques. Ça n'a l'air de rentrer dans aucune catégorie du sondage, mais je pense que c'est une "niche" importante : il y a plein de gens dont l'activité n'est pas de fournir du logiciel, mais de fournir des résultats (analyses, rapports, n'importe quoi en fait). Dans le cadre d'une telle activité, il est tout à fait possible de développer ou de contribuer à des logiciels libres, puisque l'activité de développement elle même n'est pas monétisable (il n'y a pas de business model sur le développement en tant que tel).

  • # Euh...

    Posté par  . En réponse au journal Aidez moi à choisir mes licences !. Évalué à 10.

    En effet j'aimerai beaucoup que toute amélioration portée à mon travail me soit reversée.

    C'est techniquement impossible. Tu es dans l'impossibilité de savoir si une modification a été faite si tu n'as pas le logiciel "en mains". Comment peux-tu savoir si Google ou la NSA n'a pas modifié ton travail s'il n'est pas distribué? Comment peux-tus avoir si la modification est distribuée si elle ne l'a pas été à toi? D'un point de vue purement pragmatique, une telle demande est absurde.

    J'ai lu ton texte plusieurs fois, et je ne comprends pas ton cheminement de pensée. CC-BY-SA-NC, puis CC-BY (donc pas de SA), puis LGPL pour le code (donc, SA), puis tu dis que la contamination est égoïste (c'est un argument étrange, puisque la raison d'être de la clause SA est justement d'empêcher la personne qui reprend le code d'être égoïste et de ne pas laisser à ses utilisateurs les mêmes droits qu'elle a eue elle-même). Puis tu dis que l'utilisation du soft à travers un service web te pose problème (là, pour le coup, c'est à la limite de la définition du logiciel libre), puis tu passes à cette étrange idée de reversement obligatoire des modifications. Puis enfin à une Affero LGPL (qui est probablement faisable en utilisant le même truc que, par exemple, dans la libc: dire que c'est sous Affero GPL, sauf quand le code est repris tel-quel). Bref, tu cherches une licence mais je ne suis pas sûr que tu saches ce que tu veux… En gros, j'ai un peu peur que tu cherches dans les arguments techniques des licences des réponses que tu n'arrives pas à formuler.

  • [^] # Re: Intégration

    Posté par  . En réponse au message boutique d'applications : mac / google / mozilla, mais pourquoi ?. Évalué à 4.

    toussa quoi? je ne comprends toujours pas. Tu as deux systèmes :

    1) tu héberges l'application sur ton site à toi, tu fais une page web, un forum, les liens vers les sponsors, etc. L'utilisateur, quand il veut télécharger ton programme, il cherche sur Google ou on lui refile un lien, il tombe sur ton site, télécharge et installe ton truc tout seul comme un grand. Si ton appli est payante, tu te débrouilles pour trouver une solution à toi et gérer tes clients.

    2) tu mets ton appli dans un catalogue : tu contactes un gestionnaire de logithèque ou de distribution, tu lui demandes d'y inclure ton application, il lui fait passer des tests plus ou moins poussés, et ton appli y est intégrée. L'utilisateur cherchera dans la logithèque de la distribution, qui pourra lui proposer ton application, avec un système de notes, de commentaires, etc. Si l'appli est payante, c'est lui qui gère la transaction financière, et il partage l'argent avec toi.

    Bon, après ça, tu as des subtilités, mais on s'en fout. Il y a des avantages et des inconvénients aux deux stratégies, et tu choisis celle que tu veux (sauf quand le distributeur décide de bloquer complètement les applications tierces pour controler l'ensemble de l'écosystème). Et donc? Quelle est ta question exactement? Pourquoi les distributeurs fournissent-t-ils une logithèque? Peut-être parce que c'est le meilleur système pour maintenir l'intégrité de l'OS, et qu'en plus, l'utilisateur est gagnant puisqu'on lui fournit des outils pour trouver l'application la plus adaptée à sa recherche, non?

  • # Intégration

    Posté par  . En réponse au message boutique d'applications : mac / google / mozilla, mais pourquoi ?. Évalué à 3.

    Je dois dire que je comprends à peine la question. En gros, tu demandes la différence entre avoir un paquet Debian dans le repository, par rapport à héberger un .deb sur son site que "nimporte qui" peut installer? C'est trivial, le paquet permet d'intégrer le soft à une distribution. Le store de Google contient les softs intégrés à Android. Si tu veux installer quelque chose qui n'est pas dedans, tu te débrouilles pour aller télécharger un truc potentiellement vérolé quelque par sur Internet, à gérer les problèmes de dépendances à la main, pourb t'apercevoir que ça ne marche pas parce que tu n'as pas la bonne version de telle ou telle brique de base. Ça peut le faire pour les geeks, mais pas pour les gens normaux. Le store, c'est une garantie (informelle évidemment) que les applications qui y sont déposées sont à peu près conformes à ce qu'un utilisateur en attend, que ces versions sont officielles, et que s'il y a des gros problèmes, le soft sera probablement retiré. Par ailleurs, ça donne une énorme visibilité, puisque seuls quelques Windowsiens un peu débiles téléchargent des applications au pif après une recherche Google… Mon premier réflexe, c'est de faire un apt-cache search ; ou sous android d'aller sur le store de Google.

  • [^] # Re: Epargner?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Wikimedia : 6 millions de dollars à partager. Évalué à 8.

    Bah, c'est une question de principe : par définition, une fondation est un organisme dont le but est de collecter de l'argent pour le redistribuer, de manière non-lucrative. Elle peut payer des employés, mais elle n'appartient à personne. Par conséquent, les excédents dégagés n'appartiennent à personne, il serait déraisonnable de les stocker. Imagine ce qui se passe quand l'association est dissoute : à qui revient le capital?

    Par ailleurs, c'est simplement un problème de logique ; si la fondation a trop d'argent, c'est qu'elle en demande trop par rapport à ses objectifs. D'un point de vue purement économique, les dons qui tombent dans un trou sans être remis dans le circuit correspondent à une perte d'opportunité pour d'autres associations, par exemple.

  • [^] # Re: Epargner?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Wikimedia : 6 millions de dollars à partager. Évalué à 7.

    Ça doit dépendre de trucs super-complexes dans les statuts juridiques d'une fondation, mais je pense que l'épargne est assez encadrée pour les entités non lucratives. Par exemple, en France, une association n'a le droit d'épargner que dans le cadre de projets concrets. Elle n'a pas le droit d'épargner les excédents de trésorerie si elle n'a pas exactement défini quand et à quoi l'argent sera affecté.

    Si c'est à peu près pareil aux USA qu'en France, tu n'as pas non plus le droit de recevoir des dons sans les affecter dans une durée précise (deux ans?). C'est pareil pour tout; par exemple, tu ne peux pas déposer 1000€ chez ton boucher pour qu'il te crée un "compte" qui sera débité en fonction de tes achats si les achats en question n'ont pas lieu dans les deux ans. Dans le cas contraire, c'est une activité de banque, pas de commerce.

    J'ai déja entendu pas mal de gens qui se plaignent justement de la "mauvaise gestion" de nombreuses ONG, qui semblent incapables de constituer un capital pour se financer sur les intérêts. Ils ignorent apparemment que la plupart du temps, c'est illégal, et quand c'est légal (par exemple l'achat d'immobilier pour éviter la location), c'est souvent à perte (en règle générale, il est toujours avantageux financièrement de louer plutôt que d'acheter en empruntant).

  • # Commission de déontologie...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Mise en demeure, suite et fin. Évalué à 10.

    Ah ouais, je vois, cette commission de déontologie, ça a l'air d'être le même genre que l'ordre des médecins…

    Je comprends quelque part qu'avec le poids de l'histoire, les corporations créent des organismes crapuleux chargés dans une opacité totale de valider les mauvaises pratiques de la profession. Ce que je ne comprends pas, c'est comment dans le tas il n'existe pas quelques membres honnêtes desdites professions pour dénoncer cette mascarade. Est-ce que la pression est telle qu'ils se sentiraient eux-mêmes menacés par la commission?

  • [^] # Re: Et à quoi ça sert?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Les premiers noms de domaine de la nouvelle série sont actifs. Évalué à 1.

    Normal, ce n'est pas le but du DNS.

    Le but du DNS c'est de te permettre de taper un truc qu'un humain peut se rappeler. "Google" on peut s'en rappeler. google.skcjizrx , ça ne marche pas. Autant se rappeler directement de l'IP.

    Le système actuel permet d'avoir des différences sémantiques entre toto.com, toto.net, toto.fr, et bientôt toto.paris et toto.portnawak . Or, ce qui a du sens dans ces noms de domaine, c'est toto, c'est pas le suffixe. Le suffixe n'est qu'une suite de lettres arbitraires, comme le 3615 pour le minitel. Donner une signification au suffixe, c'est n'importe quoi en terme d'ergonomie.

  • [^] # Re: Et à quoi ça sert?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Les premiers noms de domaine de la nouvelle série sont actifs. Évalué à 4.

    Usine à gaz assez inutile à mon avis, et très complexe à mettre en œuvre.

    Pour l'inutilité, c'est justement toute la question. Vu que la plupart des boites achètent leur nom en .com, .net, .fr, .uk, .de, etc., et réservent aussi tout un tas d'indésirables (.xxx), une centralisation de l'ensemble serait au contraire très utile.

    Pour la complexité, là, franchement, je ne vois pas pourquoi ça serait complexe à mettre en œuvre. Tu pourrais simplement configurer ton serveur DNS pour qu'il ne tienne pas compte de l'extension, ou remplace un certain nombre de .aaa en .com. Pas besoin de gérer ça au niveau du serveur de nom.

    Le seul argument réel que je vois contre ça c'est le problème de la centralisation. Mais c'est un problème politique, pas un problème technique.

  • [^] # Re: Et à quoi ça sert?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Les premiers noms de domaine de la nouvelle série sont actifs. Évalué à 4.

    Désolé, mais je trouve que c'est une remarque superficielle. Il suffirait simplement de rendre homonymes les .com dans les langues différentes pour permettre à tout le monde d'écrire avec son jeu de caractères tout en fermant la porte à tous types d'arnaques au nom de domaine.

  • [^] # Re: Et à quoi ça sert?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Les premiers noms de domaine de la nouvelle série sont actifs. Évalué à 7.

    Sérieusement, les activités spéculatives (acheter et revendre des noms de domaine) sont légales.

    C'est exactement pour cette raison que j'ai écrit "illégitime" et pas "illégal".

    quelle Haute Autorité des Noms de Domaine va considérer si linuxfr.org est un usage légitime du DNS ou pas ?

    Mais justement, c'est l'arborescence des noms de domaines crée les usages illégitimes. Ça crée un écosystème où il est possible pour tout un tas de parasites de survivre en arnaquant les entreprises et les associations qui n'ont pas été assez précautionneuses pour réserver leur domaine en .xxx ou dans les pays auxquelles elles n'avaient pas pensé.

    je m'appelle Joe Stanford, il est normal que je puisse avoir stanford.com. C'est bien le but de l'arborescence.

    Mais c'est toute ma question : existe-il un avantage réel à affilier stanford.edu et stanford.com à deux entités différentes (autrement dit, est-ce qu'il existe un seul gars qui utilise stanford.com naïvement, sans exploiter d'une manière ou d'une autre la crédulité des internautes?).

    Exemple réel (j'ai galéré en vrai pour réserver des billets d'avion):
    * sas.com -> la boîte informatique
    * sas.org -> 50 semester at sea (?)
    * sas.no, sas.dk, sas.se, sas.pl -> Scandinavian air lines
    * sas.de -> redirection vers sas.com
    * sas.nl -> le site d'Arjan Sas (?)
    * sas.be -> pub et faux portail
    * sas.es, sas.fr, sas.pt -> non attribué, ou pages vides
    * sas.it -> une boite italienne de machines-outils

    Voila, en vrai : qui bénéficie de ce bordel? La seule logique qu'il y a derrière ça c'est la logique du premier qui a réservé le nom dans chaque catégorie. Mais quel est le service rendu à l'internaute? Dans tous les cas, ton seul serveur DNS fiable c'est Google (ou un autre moteur de recherche), mais tu ne peux faire aucune confiance aux noms de domaines pour 1) éviter de tomber sur une arnaque plus ou moins bien ficelée, et 2) tomber sur quelque chose de cohérent avec ta recherche (en terme de notoriété, par exemple). Dans un tel contexte, autant carrément oublier le concept de nom de domaine et utiliser les moteurs de recherche directement.

  • # Et à quoi ça sert?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Les premiers noms de domaine de la nouvelle série sont actifs. Évalué à 6.

    Pour de vrai, il y a vraiment une demande pour ces extensions de plus en plus farfelues, ou ça ne correspond qu'à une logique purement comptable, pour obliger les entreprises à réserver un nombre toujours plus grand de noms de domaine?

    Sur un plan purement factuel, je me demande quelle proportion des noms de domaines sont détenus légitimement (c'est à dire à des fins non crapuleuses ou spéculatives) par des entités légales différentes entre les différentes extensions. À la limite, je peux comprendre l'intérêt pour les entreprises qui n'ont qu'une extension nationale—a priori, dupont.fr peut être une librairie et dupont.be une friterie, c'est à peu près légitime—mais comment peut-on justifier des doublons .com, .net et .edu, par exemple?

  • [^] # Re: The Dark Mod n'est donc pas un jeu libre

    Posté par  . En réponse à la dépêche The Dark Mod 2.0 sort en version standalone. Évalué à 6.

    C'est dit texto dans la dépêche. Faut prendre son temps, y'en a qui sont atteints de commentaire précoce.

  • [^] # Re: Langage

    Posté par  . En réponse au journal Le HTML (epub3) peut il détrôner latex (surtout beamer) ?. Évalué à 6.

    Mais oui, je suis personnellement convaincu que Latex est le meilleur logiciel de traitement de texte disponible pour le public! Seulement, je trouve qu'il est engoncé dans des archaïsmes techniques et qu'il souffre de nombreux problèmes. En gros, c'est un logiciel qui est (à peine) maintenu au lieu d'être activement développé autour de concepts de programmation et d'interface modernes : les seules évolutions de Latex depuis des décennies (en exagérant à peine) sont la publication de nouveaux paquets indépendants.

    On peut avoir deux réactions : se voiler la face et dire 1) qu'avec un peu d'efforts et en RTFM, on peut apprendre les bugs du langage pour pouvoir l'exploiter (ce qui est toujours vrai), que 2) de toutes manières, il n'existe pas de logiciels équivalents et que Latex n'a pas besoin s'évoluer, et que 3) ce n'est pas des bugs, c'est des fonctionnalités.

    Y'a pas à dire, les fichiers graphiques qui n'ont pas le droit de contenir de points dans leurs noms, c'est de la fonctionnalité. Les paramètres optionnels entre crochets et les paramètres obligatoires entre accolades, c'est de l'interface ergonomique. L'existence de multiples extensions, parfois maintenues, parfois non, qui font la même chose indispensable avec des interfaces indépendantes, c'est un service rendu aux utilisateurs.

    Mais personnellement, ça me gonfle de voir tant de gens a priori raisonnables devenir complètement aveugles et obtus quand on leur parle des défauts d'un logiciel libre. Ça peut aller jusqu'à balancer des mensonges grossiers, tels que "le rendu est parfait par défaut". Je ne vois pas l'intérêt de se voiler la face : Latex est un logiciel qui fait très bien ce qu'il fait depuis 30 ans ; et la version actuelle fait très bien ses 19 ans. 19 ans! Même des langages comme C ou C++ évoluent un ordre de grandeur plus vite que Latex!

    Si l'objectif est de se palucher entre geeks autour d'une sorte de Brainfuck ésotérique, alors oui, Latex c'est super. Mais croire que pour avoir un rendu de qualité, il est nécessaire de pleurer sa mère pendant des jours entiers pour éditer un fichier de style, c'est de la superstition.

  • [^] # Re: Langage

    Posté par  . En réponse au journal Le HTML (epub3) peut il détrôner latex (surtout beamer) ?. Évalué à 10.

    C'est un avantage, il ne faut rien modifier car le rendu est toujours excellent.

    C'est faux, et c'est même un problème. Par exemple, le traitement par défaut des overfull box est catastrophique : Latex ne fait rien, ce qui génère un rendu dégueu. Certes, avec des Warnings, mais ce n'est pas ce que j'attends d'un traitement de texte : je veux les warnings ET le meilleur rendu possible étant donné la situation.

    Concrètement, quand Latex n'arrive pas à faire une césure, il fait dépasser le texte dans la marge de droite, ce qui est la pire des solutions : le rendu avec l'option \sloppy est bien moins désagraéable.

    Un autre exemple évident est l'alignement des figures à gauche. Pourquoi pas, mais quand la figure est plus large que la zone de texte, Latex la fait dépasser sur la marge de droite, voire tronque la figure quand elle est trop large pour la page, ce qui encore est visuellement choquant. Il faut manuellement inclure les figures et tableaux dans des mbox centrées pour obtenir un rendu acceptable (figure centrée par rapport à la zone de texte).

    Par défaut, Latex n'évite pas les veuves et les orphelines, ce qui est aussi considéré comme une bonne pratique en typographie.

    Par défaut, la taille et la police des légendes des figures est identique au texte, ce qui pose des problèmes de lecture quand les figures sont insérées en haut de page, ou quand les légendes sont importantes.

    Par défaut, avec l'option frencb, Latex insère des espaces insécables avant les doubles ponctuations, mais ces espaces ne sont pas fines.

    J'aurais plein d'exemples comme ça : Latex a une certaine flexibilité, mais les options par défaut ne sont pas nécessairement bien choisies, et certains comportements sont extrêmement déroutants. Le terminal est floodé par des underful et des overful boxes, et Latex choisit parfois la pire des options quand il n'arrive pas à rendre les choses correctement. Bref, c'est faux de dire que le rendu par défaut est parfait : pour avoir un rendu typographiquement très bon, il faut régler un grand nombre de détails à la main.

    Et si tu veux modifier un petit detail c'est que tu n'as pas besoin de le modifier.

    Ouais, tu sais mieux que l'utilisateur ce qu'il souhaite. "It's not a bug, it's a feature".

    Si tu dois te corformer à un style particulier (soumission à une revue scientifique, typiquement), alors tu dois gérer tout plein de petits détails idiots : changer la numérotation, mettre des titres en italique, etc.

    Si tu dois fournir un nombre de pages précis, tu vas devoir gérer la taille des marges, des interlignes, etc.

    Si tu dois produire un document professionnel, tu peux vouloir coller au style de document que tes collègues créent à partir de Word, quitte à reproduire des petites imperfections typographiques.

    A force j'ai accepter que latex me mette les image ou il veut, finalement c'est vraiment mieux structuré ainsi.

    Pas d'accord, Latex insiste souvent pour privilégier le rendu (équilibre texte/figures) au confort de lecture. En pratique, Latex n'anticipe jamais l'insertion des figures, alors que la logique veut dans beaucoup de cas que la figure soit affichée sur la même page (ou la même double page dans un livre) que le texte où elle est appelée, afin de ne pas devoir feuilleter le document pour comparer cette figure au texte correspondant. Latex ne sait pas prendre ça en compte, et je trouve ça super lourd.

    En bref, tu sembles croire que les règles typographiques sont uniques, universelles, et fixes. Tu sembles aussi croire que les règles implémentées dans Latex sont consensuelles. Les deux idées sont fausses.

  • [^] # Re: Langage

    Posté par  . En réponse au journal Le HTML (epub3) peut il détrôner latex (surtout beamer) ?. Évalué à 4.

    Tu as certainement raison pour biblatex, mais ça illustre bien les problèmes liés à l'évolution de Latex : Latex ne s'améliore pas, il faut pallier aux défauts du système en utilisant des paquets indépendants bien conçus : incluegraphicx , geometry, ou biblatex. Mais tu perds toute la compatibilité avec l'existant ; tu peux te faire ton propre écosystème avec tes propres outils, mais comment font tes collègues? Comment tu fais quand l'éditeur fournit son style tout pourri? Tu dois faire avec les moyens du bord, dans un environnement hétérogène, avec des outils de qualité, des trucs construits sur des bases un peu foireuses, et tout un tas d'incompatbilités dans tous les sens : des surcouches sur des surcouches, des projets persos sur des paquets indispensables mais plus maintenus, des trucs redondants (french et frenchb)… Le mode bazar a ses limites, parfois il faut quand même un minimum d'organisation pour faire évoluer les choses et les rendre compétitives avec les solutions concurrentes.

  • [^] # Re: Langage

    Posté par  . En réponse au journal Le HTML (epub3) peut il détrôner latex (surtout beamer) ?. Évalué à 10.

    C'est aussi la limite de la philosophie de certains logiciels libres, qui sont pensés par leurs concepteurs pour subvenir à leurs besoins (des concepteurs, elle me fait chier cette phrase). J'imagine bien que quelqu'un qui est "fluent" en Tex et Latex puisse maitriser une telle complexité. Mais Latex n'est pas fait pour être utilisé par des programmeurs, c'est un logiciel de traitement de texte, et il offre bien peu de prises à des débutants. Ce qu'il est possible de faire, c'est d'être un utilisateur passif : on prend un style de classe, on l'applique, point barre. Mais dès qu'on veut modifier le moindre détail, le moindre espacement, la moindre numérotation, on se trouve face à un manuel d'alchimie ésotérique : rien ne correspond vraiment aux langages modernes, il n'y a quasiment pas d'opérations arithmétiques possibles, les concepts sont profonds et potentiellement foireux (typiquement, la dualité entre les environnements et les commandes (\begin{centrer} vs \centering)), il ne semble pas possible de modifier un paramètre dans les objets complexes sans tout redéfinir (pour mettre les titres de sous-section en italique, il faut redéfinir toutes les caractéristiques des titres de sous-section)…

    À mon avis, ce qu'il faudrait à Latex, ce n'est pas un "small bang" : c'est la création d'une nouvelle surcouche au Tex pensée pour l'utilisateur, et pas pour le professionnel de l'édition. Avec Latex, on gagne du temps, c'est indéniable. Mais on en perd aussi tellement pour comprendre toutes ces c***ries liées à une interface utilisateur mal pensée et mal réalisés qu'il reste assez difficile de le prendre pour un exemple de ce qui se fait de mieux dans le libre, et c'est bien dommage.