arnaudus a écrit 5317 commentaires

  • [^] # Re: Traduction

    Posté par  . En réponse à la dépêche Brevets logiciels Oracle/Google : est-ce enfin la guerre nucléaire ?. Évalué à 6.

    Peut-être que dans ta company, c'est in de speaker franglais, mais de là à dire qu'on n'est pas connected quand on ne jargonne pas du langage marketting...
  • [^] # Re: Neutralité du Net

    Posté par  . En réponse à la dépêche Revue de presse de l'April pour la semaine 31 de l'année 2010. Évalué à 6.

    Tu viens de découvrir la république ! ;-)

    Non, la démocratie plutôt. L'idée de représentation est inhérente à la démocratie.

    Il y a un point où la représentation est critique (mais on a tendance à l'oublier), c'est pour pallier son propre manque de compétences. Il vaut mieux déléguer une personne de confiance compétente pour prendre les décisions techniques , plutot que de prendre ses propres décisions basées sur une compréhension incomplète du problème. C'est un défaut essentiel des systèmes à démocratie directe.

    Un autre point important de la représentativité est le secret d'État. C'est une bonne chose qu'un certain nombre d'informations ne sont pas publiques, mais sont connues d'un faible nombre de presonnes amenées à prendre des décisions importantes. On pense tout de suite aux problèmes stratégiques, militaires et diplomatiques, mais on pourrait aussi citer tous les cas où la nature du "jeu" change quand on joue cartes sur table (appels d'offre, transferts technologiques...). De fait, il est donc indispensable d'avoir des représentants de confiance.

    Le défaut des démocraties est qu'il semble impossible de choisir des représentants compétents et dignes de confiance, d'une part parce que le simple accès au statut potentiel de candidat à une élection constitue un biais démentiel vers les personnalités égoïstes et manipulatrices, et d'autre part parce que même quand on arrive à avoir des candidats compétents et honnêtes, ils ne sont pas élus car l'honnêteté, le réalisme et l'intelligence sont des désavantages dans le jeu politique.

    Un système de démocratie directe semble intéressant deux minutes, mais ses défauts submergent ses maigres qualités. Bien souvent, les désicions politiques se résument à faire un choix entre quelque chose qui est bon pour la société, et quelque chose qui est bon pour soi. Les hommes politiques prennent des décisions qui sont bonnes pour eux, mais si on leur demandait leur avis en permanence, les citoyens prendraient des décisions qui seraient bonnes pour eux aussi. Dans tous les cas, la société pâtit du système, et si on avait une alternative crédible, ça se saurait...
  • [^] # Re: Homo Sapiens

    Posté par  . En réponse à la dépêche Du non-respect des brevets par les plantes et les animaux. Évalué à 4.

    Je n'ai pas compris la remarque. Quand on ajoute le nom de la sous-espèce (sapiens sapiens) c'est pour la distinguer d'une autre sous-espèce, Homo sapiens neanderthalensis. Or, la plupart des paléontologues, à ma connaissance, reconnaissent le statut d'espèce à notre cousin Néanderthalien, ce qui rend la dénomination "sapiens sapiens" archaïque. Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Homo_sapiens_sapiens par exemple. Du coup lapin compris la blague :-)
  • [^] # Re: Relativisation

    Posté par  . En réponse à la dépêche Les résultats du LHC sous licence Creative Commons. Évalué à 2.

    La classification des revues existe déja, basée principalement sur l'impact factor. Il existe évidemment des différences entre les taux d'acceptation des revues et la nouveauté des résultats présentés, ça ne fait aucun doute et c'est très sain. Je trouve ça bien que dans certaines disciplines les conférences sont aussi classées de cette manière (ce n'est pas le cas dans mon domaine, où l'évaluation de la qualité des confs repose sur l'expérience de chacun).

    Mais dans tous les cas, que ça soit pour les papiers ou pour les confs, il existe une limite en "dur", c'est celle du peer review. Il est en principe impossible d'accéder à de tels médias de diffusion de ses travaux sans qu'un comité de lecture constitué par des pairs n'accepte le travail soumis, une sorte de validation binaire sur la crédibilité du travail, l'intérêt de la question posée et la rigueur de la méthodologie. C'est cette limite qui fait que normalement, même dans les journaux très "bof bof", on est assuré de trouver des choses validées par la communauté. Or, cette limite a été brisée par certains journaux OpenAccess, qui ne rejettent plus et qui ont allégé très fortement le processus de review (pas de deuxième lecture, revues rapides demandées en quelques jours, décision éditoriale opaque...). La faille a déja été exploitée, par exemple par les courants créationnistes ou par des allumés de toute sorte.
  • # Relativisation

    Posté par  . En réponse à la dépêche Les résultats du LHC sous licence Creative Commons. Évalué à 4.

    Bon, je me sens globalement obligé de tempérer le ton optimiste de la news.

    Je suis moi-même convaincu de l'intéret du modèle de publication libre. La raison principale à mes yeux n'est pas économique, mais éthique; quand la recherche publique est financée par les impôts, il est normal que n'importe quel citoyen ait un libre accès à cette production scientifique.

    Maintenant, je trouve que la présentation du business des éditeurs de journaux scientifique est biaisée, car dénuée de fondement historique. Historiquement, les articles scientifiques étaient publiées par des sociétés scientifiques, sortes d'associations groupant les grosses têtes d'une discipline particulière. C'est donc tout naturellement que pour publier un travail, on envoyait son manuscrit à de telles sociétés, qui géraient sa publication. Les universités étaient en général capables de diffuser ces revues à prix coutant, c'est à dire que les chercheurs du monde entier ne payaient que les frais liés à l'édition d'un journal papier. Tout le monde était à peu près content du système, mais le monde a changé. Les universités sont de moins en moins des institutions à but non lucratif, et elles se sont aperçues qu'elles perdaient beaucoup d'argent avec cette activité qui se trouvait être un peu à la limite de ses missions. Les droits d'édition des revues scientifiques ont peu à peu été vendus à des entreprises spécialisées dans l'édition scientifique, qui ont rationnalisé la production. La transition s'est faite en douceur, et ce n'est que récemment que des gens cupides se sont aperçus qu'on pouvait faire beaucoup d'argent gräce à ce procédé, avant ça, la plupart des boites d'édition faisaient un travail relativement honnëte et proposaient les journaux scientifiques à un prix raisonnable compte tenu des faibles tirages.

    Mais il faut être bien naïf pour croire que les publications OpenAccess sont la solution à tous nos ennuis. En règle générale, ces publications ne sont pas éditées par des associations, mais bien par des entreprises, qui sont au moins aussi peu scrupuleuses que les consœurs (ce sont d'ailleurs parfois les mêmes, ou des filiales de ces dernières). Le business de l'OpenAccess est en plein essort, et ses conséquences sont assez inquiétantes:

    * Avant, le problème était que les labos pauvres avaient du mal à accéder aux publications. Maintenant le problème est que ces labos peuvent lire, mais ne peuvent plus publier. C'est un peu le choix entre la peste et le choléra.
    * L'émergence de centaines de nouvelles publications OpenAccess a ravagé la structure traditionnelle des journaux à comité de lecture ; il y a maintenant tellement de journaux disponibles qu'il est très invraisemblable de voir un travail même mauvais ne pas être publié dans une revue à l'impact factor raisonnable, et les travaux publiés se retrouvent dispersés, ainsi que les compétences des comités de lecture et des editorial boards. Il n'existe plus de journaux présentant des listes impressionnantes de sommités comme éditeurs, et les journaux traditionnels se retrouvent en compétition avec de multiples clones dont l'avenir est incertain; la qualité moyenne des travaux publiés s'en ressent.
    * Le modèle "Pay per Publish" au lieu du "Pay per View" amène avec lui une tentation extrêmement perverse, celle de lier les rentrées d'argent de l'éditeur au nombre d'articles publiés, et pas à leur qualité comme c'était le cas précédemment. De fait, le taux d'acceptation de certaines revues est extrêmement élevé, le peer review est tout relatif, et la qualité générale de la production scientifique s'en ressent. Il suffit de voir que la publications des articles "rebuts", rejetés par les autres journaux, est utilisé comme fond de commerce par certains journaux, comme PLoS One. Oyez Oyez chercheurs, nous publions contre monnaie sonnante et trébuchante tout manuscrit impubliable! L'appel est irrésistible, et le commerce est florissant. Il faut se rentre à l'évidence, l'OpenAccess va relativiser le peer review, en le faisant passer d'une variable binaire (cet article a été considéré comme acceptable par la communauté) à une variable quantitative (cet article a été publié dans tel journal, qui est connu pour ses critères assez laxistes / très sévères). Accessoirement, la qualité de la typographie et de la mise en page est souvent deficiente dans ces journaux, où le texte n'est parfois même pas relu par un correcteur professionnel. J'ai à plusieurs reprises été extrêmement déçu du rendu déplorable du PDF publié.

    La transition d'un modèle de publication fermé vers un modèle ouvert est probablement un progrès, et semble de toutes manières inévitable. Mais ces deux modèles viennent chacun avec leurs défauts et leurs tentations, et mon expérience me porte à croire que les perversités du système OpenAccess peuvent être redoutables, car en plus de saigner (d'une manière différente) les budgets des universités, ils risquent grandement d'affecter la qualité de la production scientifique si le monde académique n'est pas capable de s'organiser pour trouver d'autres manières de réguler et d'évaluer le flux continuel de publications scientifiques.
  • [^] # Re: Oiseau de Tonnerre

    Posté par  . En réponse à la dépêche Thunderbird 3.1 est sorti. Évalué à 10.

    OK, Thunderbird a merdé une fois avec un de tes fichiers de mail il y a plus de 10 ans. Tu ne penses pas que le bug a peut-être été corrigé depuis? Tu associes gros fichier <-> pertes de données <-> Thunderbird, une sorte de gros gloubiboulga ancré sur une expérience malheureuse il y a des années.

    Les gestionnaires de bases de données fonctionnent également avec des fichiers gigantesques, et pourtant ils sont en général considérés comme extrêmement fiables. L'association entre gros fichiers et carnage assuré est donc fallacieuse.
  • [^] # Re: Questions inutiles...

    Posté par  . En réponse au message [Offre d'emploi] Administrateur système et réseau. Évalué à 5.

    On vit vraiment dans un monde bizarre... Voila une offre d'emploi qui semble tout ce qu'il y a de plus honnête, et 100% libre, apparemment philosophiquement parfaite. Et il semble que pour une grande majorité, c'est trop beau pour être vrai : ça doit être sous-payé, délocalisé en Roumanie, etc. Du coup, la réception semble presque hostile :-)
  • # Rassurant.

    Posté par  . En réponse au message Je vous propose un regard différent sur ce merveilleux systèmes qu'est Linux. Évalué à 10.

    Finalement, c'est vrai, ça serait tout à fait possible que quelqu'un de compétent et d'intelligent produise une vraie approche critique, techniquement impeccable et correctement argumentée. Mais non. À chaque fois que ça arrive, on tombe sur l'ado boutonneux masochiste de service, le Jean-Claude Convenant du PC, le gars qui pense qu'il est un utilisateur avancé parce qu'il sait afficher du texte en rouge avec Turbo Pascal. Moi je trouve que c'est une indication plutôt positive, non?
  • # Les ennemis de mes ennemis...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Les oubliés du traité anti-contrefaçon ACTA. Évalué à 2.

    ... pour le coup, ne sont pas vraiment mes amis. Franchement, si l'Inde et la Chine s'opposent à ce traité, ça n'est certainement pas pour garantir les libertés individuelles et laisser vivre le logiciel et la culture libre.
  • [^] # Re: Intérêt ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Sortie de Longene 0.3.0. Évalué à 2.

    En tout cas, tu peux pas copyrighter l'idée d'intégrer le navigateur Internet, ça a déja été fait :-)

    Tiens, non, sans dec, il y aurait vraiment un gain de performance si on compilait tout en un espèce de gros binaire?
  • # Mes CD Debian..;

    Posté par  . En réponse à la dépêche Ikarios n'est plus. Évalué à 4.

    J'avais commandé les 7 CD d'une Debian complete, et des autocollants pingoinsmanchots... Bon, ça doit faire plus de 10 ans, mais ça rappelle des souvenirs! Tant pis, c'est la vie!
  • [^] # Re: Façon de copier

    Posté par  . En réponse à la dépêche Évolution culturelle : conquérir en copiant. Évalué à 4.

    À ce niveau là, l'informatique possédait un bel équilibre : on pouvait prendre les idées des autres mais le code était protégé, ce qui nécessite un réel travail d'adaptation d'une solution générale à un problème particulier. C'était probablement un bon compromis entre la protection de l'innovation et le partage des connaissances.

    La tendance depuis quelques années à protéger non seulement les protocoles de communication entre logiciels (formats de fichers, de flux, etc) mais aussi l'intrusion des brevets logiciels qui protègent les idées cassent ce bel équilibre. Ou plutôt le monnaye, puisqu'il est toujours possible de copier, mais il faut payer.

    Les gens qui prennent de telles décisions ne sont pas forcément stupides. Ils vivent dans un monde à part, fait de chiffres et de relations. Ils n'ont pas le temps de lire, de parler avec des gens intéressants et cultivés, de se poser des questions sur les projets de société, sur l'évolution de la connaissance. Mais les responsables, ce n'est pas forcément eux, c'est surtout nous, qui laisons nos nations au contrôle de tels individus.
  • [^] # Re: Demandons à Stallman

    Posté par  . En réponse au message [Licences] code source libre sans compilateur libre.... Évalué à 4.

    Ouais, enfin on dit habituellement que le libre est plus sûr car il y a moyen de vérifier que le binaire correspond bien au code. Dans cette optique, ce qui est important ça serait qu'il existe un compilo, libre ou pas, pour vérifier ça (à moins de supposer que c'est le compilo qui peut insérer des backdoors, auquel cas il faut que le compilo soit libre aussi).

    Il semble donc que techniquement un tel soft entrerait dans la définition du logiciel libre, mais qu'en pratique il n'en possède pas les propriétés. Imaginons que Microsoft fournisse le «code» de Windows dans un langage que personne ne connait (genre àç%£**§%), on a le langage, on a le binaire, et on a le binaire du «compilateur» fourni par Microsoft, qui sort un "error syntax" dès qu'on modifie le fichier d'entrée. Est-ce qu'un tel truc est libre? On ne peut même pas avoir la preuve que le compilateur en question utilise d'une manière ou d'une autre le source founi en entrée! Si c'est libre selon la définition officielle, alors il y a un bug dans la définition.
  • [^] # Re: IA

    Posté par  . En réponse à la dépêche Publication de la version 1.8 de Battle For Wesnoth. Évalué à 2.

    Ce qui est génial avec Wesnoth c'est que des gamers «expérimentés» se plaignent souvent du niveau de difficulté, alors que le jeu est quand même presque facile en mode débutant, et très largement faisable en mode normal. Le truc, c'est que la stratégie optimale est très différente de jeux qui paraissent similaires, à cause de l'utilisation intensive du générateur de nombres aléatoires. Toutes les décisions à Wesnoth doivent prendre en compte non seulement l'espérance de gain, mais aussi sa variance, et une maximisation mathématique de l'espérance des coups conduit fatalement à une défaire sanglante et amère. Ça ajoute une profondeur fascinante à la stratégie du jeu, il suffit de jouer contre des bons joueurs pour se rendre compte que gagner à Wesnoth ne doit rien au hasard, tout est affaire de construction d'abres de probabilités et de planification en fonction du résultat du générateur de nombres aléatoires : le meilleur à Wesnoth est celui qui a prévu comment réagir aux évènements improbables, le mauvais est celui qui blame le RNG au lieu de se blamer lui-même.

    Pour les critiques sur le graphisme, je les trouve quand même assez injustes; ça reviendrait à dire que le jeu d'échecs n'est pas intéressant parce que les pièces sont stylisées. La jouabilité et la clarté du jeu me semblent bien plus importants que la présence de petits bonhommes en 3D.
  • [^] # Re: alors

    Posté par  . En réponse à la dépêche Ubuntu 10.04 LTS "Lucid Lynx" en version beta. Évalué à 4.

    T'as certainement un problème de config, la 9.4 bootait lentement comme un bon vieux Linux, la 9.10 boote en quelques secondes sur toutes les bécanes où je l'ai installée.

    Un truc qui fait gagner un temps fou aussi est le passage en ext4, les vérifications disque passent tellement vite qu'on ne voit quel quelques chiffres défiler en bas avant de continuer le boot. Assez impressionnant.
  • [^] # Re: et ...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Fabrice Bellard bat le record des décimales de Pi. Évalué à 3.

    Ca ne règle en rien le problème de savoir si l'algo implémenté est bien l'algo publié. Je ne sais pas comment vous bossez en info, mais dans une discipline scientifique classique, une telle «démonstration» serait totalement inacceptable.
  • [^] # Re: et ...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Fabrice Bellard bat le record des décimales de Pi. Évalué à -3.

    Sans code source, l'"exploit" n'a aucune valeur: il n'y a aucun moyen de vérifier si son algo, c'est pas simplement "prendre les décimales existantes et ajouter N chiffres aléatoires".

    Plus sérieusement, sans code source, on ne peut pas savoir si l'algo implémenté est le même que l'algo publié. Puisqu'il ne s'agit que d'une sorte de benchmark, je ne vois pas comment on peut considérer ça comme sérieux.
  • [^] # Re: Et aussi une histoire de revers

    Posté par  . En réponse à la dépêche Asus persiste, Asus lourdement condamné. Évalué à 0.

    Je pense que la réponse officielle à ton problème c'est que tu t'es flait plumer. Tes parents sont censé subvenir à tes besoins au cours de tes études s'ils en ont les moyens. La décision de ne pas le leur demander, et de leur imposer s'ils refusent, c'est toi qui la prend, et c'est donc à toi d'en tirer les conséquences. Oui je sais, le législateur ne fait pas dans la paix des familles, hein...
  • [^] # Re: Howto faire payer quelqu'un pour travailler...

    Posté par  . En réponse au message Stage développement web. Évalué à 1.

    Je te trouve un peu dur quand même...

    Déja, il ne dit nulle part que le stagiaire ne sera pas rémunéré. Il peut s'agir d'une formation par alternance ou quelque chose comme ça, auquel cas le stagiaire reçoit un peu d'argent. Moins que ce qu'il toucherait dans le cas d'un contrat de travail, mais avec moins de devoir, notamment en ce qui concerne la productivité -- encore heureux!

    Ensuite, c'est malheureusement devenu la règle sur le marché du travail, l'expérience se mérite. En tant que jeune ou étudiant, tu achètes ton expérience en travaillant un peu gratos, de préférence pas trop longtemps, pour différents patrons. C'est moche, mais si les gens affluent pour bosser à l'œil, pourquoi voudrais-tu que les boites embauchent des CDD sur des petits projets?

    Enfin, une règle d'or dans le milieu académique, c'est qu'on ne prend jamais un stagiaire sur un projet qu'on veut voir avancer. J'imagine que ça n'est pas différent dans le privé, tu ne vas pas mettre un gusse sans expérience et qui n'est pas payé sur un projet stratégique, ça n'a aucun sens. Ce qui veut probablement dire que ce projet est juste une tentative, quelque chose qui pourrait marcher mais qui n'est pas parmi les trucs importants. Si le stagiaire est bon, ils pensent peut-être l'embaucher pour développer le projet, sinon, tant pis.

    Si une boite prend vraiment des stagiaires à la place de CDD sur des projets capitaux, c'est une boite suicidaire, ils vont crever dans les années qui viennent et ne valent pas le temps qu'on perd à en discuter.
  • [^] # Re: Et aussi une histoire de revers

    Posté par  . En réponse à la dépêche Asus persiste, Asus lourdement condamné. Évalué à 3.

    Dans le fond, je suis d'accord avec toi. Quelques corrections de détail pour le principe:

    * Le SMIC c'est 1337 brut, soit dans les 1020€ net. C'est ça qui constitue les ressources, pas le salaire brut. on est donc dans la case 55% couverts par l'aide juridictionnelle.
    * D'après ce que j'ai pu glaner, un avocat bien installé prend dans les 300€ HT par heure. Même si on pousse à 500€ (taxes + frais annexes), ça fait quand meme 30 heures de boulot sur l'affaire pour arriver a 15000€, ça commence à faire une grosse affaire quand même. Je pense que pour un cas de base (genre achat du PC, demande de remboursement refusée, juge de proximité), on arrive probablement à quelques milliers d'euros.

    Encore une fois, c'est probablement trop, et c'est d'ailleurs une des raisons d'être des associations de consommateurs. Mais dans l'ensemble, même si le système n'est pas parfait, disons qu'il y a comme une sorte de sécurité qui fait qu'il y a une différence entre la France et, par exemple au hasard, la Chine.
  • [^] # Re: Et aussi une histoire de revers

    Posté par  . En réponse à la dépêche Asus persiste, Asus lourdement condamné. Évalué à 3.

    Ouais, enfin en théorie non : sous certaines conditions de revenu, tu as droit à l'aide juridictionnelles, et je pense que dans tous les cas, tu peux avoir un avocat commis d'office. Disons que le système n'est pas aussi pervers que ça... officiemment.

    En pratique, c'est évidemment beaucoup plus compliqué, vu que les avocats mieux payés sont souvent plus qualifiés et plus spécialisés.

    Dans tous les cas, quand tu vas au tribunal pour te faire rembourser Windows, ça me semble un peu gros de pleurnicher pour le prix de l'avocat. Sans vouloir dimunuer l'importance des combats menés par le logiciel libre, je pense que tu es tout pardonné si ça ne te passionne pas quand tu n'as pas de quoi remplir ton assiette. C'est un peu caricatural mais c'est comme ça : la justice, en particulier la justice politisée comme celle dont on parle (procès compliqués destinés à changer la jurisprudence et menés à des fins revendicatrices) n'est pas une activité de pauvre. Bref, quand on est pauvre, on n'attaque pas en justice. On est un peu couvert pour se défendre, mais la société considère (probablement à tort) qu'on n'attaque pas quand on n'a pas les moyens d'assurer les frais d'avocat.
  • [^] # Re: Nouveautés ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Sortie de Thunderbird 3 RC2. Évalué à 4.

    Bof, j'utilise Thunderbird tous les jours et j'en suis extrêmement satisfait. le but n'est pas d'ajouter des fonctionnalités, mais de proposer un logiciel qui fait ce qu'on veut. En l'occurrence, je m'en sers comme un client mail et ça me casserait les noix qu'il gère un calendrier, la commande de la cafetière et la température de la pièce.

    Il y a des logiciels qui ont atteint une forme d'optimum en termes de fonctionnalités, et qui n'évoluent plus. Certes, ils ne seront plus utilisés dans 20 ans, mais est-ce le but de tous les logiciels d'être encore utilisés dans 20 ans? Et puis, à ma connaissance, vi est toujours utilisé...

    Pour moi, le point fort de Thunderbird est la quasi-perfection de son filtre anti-spam. Le point faible reste le côté non-intuitif... en plus du bug débile qui efface le contenu du serveur POP à la première utilisation -- en plus c'est un bug volontaire, c'est inadmissible d'être aussi bouché à mon avis.
  • [^] # Re: Et aussi une histoire de revers

    Posté par  . En réponse à la dépêche Asus persiste, Asus lourdement condamné. Évalué à 8.

    Quelque part, c'est tout à fait vrai, mais c'est aussi malheureux. Ça veut dire que la justice fonctionne quand même à coup de stupidités bureaucratiques, de détails, de sodomie de diptère, de batailles d'experts officiellement corrompus --chacun se pointe avec son expert qu'on appelle «avocat», et c'est l'expert le plus compétent qui gagne.

    Il faut aussi voir que souvent, ce type d'affaires considérées comme mineures sont jugées par des juges de proximité, qui sont probablement bien gentils mais qui sont totalement incompétents, ce qui explique aussi pourquoi le plus beau parleur a toujours raison. L'incohérence complète de la jurisprudence sur ce type de dossier est un signe que la justice est totalement infoutue de donner une réponse claire sur les questions complexes posées.

    Mettez-vous à la place des assembleurs aussi. Ils ont un mode de vente, fixé par contrats avec Microsoft, qui ne pose aucun problème dans 99.99% des cas. Quelques individus leur demande de respecter la loi, la répression des fraudes émet quelques grognements inaudibles et incohérents, ils vont au tribunal une ou deux fois par an, et la moitié du temps, ils gagnent. J'imagine que, quelque part, eux aussi aimeraient bien avoir une réponse claire, vous ne pensez pas? Parce que si tous leurs concurrents se doivent de respecter la loi avec eux, personne ne perd rien. Par contre, dénoncer spontanément le contrat de Microsoft, ça revient complètement à se tirer une balle dans le pied, ils sont pas cinglés non plus. Donc ils attendent d'être forcés, et la situation actuelle est pourrie pour tout le monde.
  • [^] # Re: D'autres perles du RGI

    Posté par  . En réponse à la dépêche RGI : le cadeau de François Fillon à Microsoft. Évalué à 10.

    Ouais, donc si je comprends bien, ce référentiel n'est qu'un état des lieux qui enfonce des portes ouvertes : il faut respecter les pratiques existantes.

    D'un autre côté, je ne vois pas ce qu'on pourrait attendre d'un gouvernement. Il est clair que les problèmes de «l'économie numérique» sont à des années lumière des préoccupations du pouvoir; on leur a dit que c'était important donc ils font semblant de s'y intéresser, mais comme ils n'y comprennent rien, ils n'y voient pas l'intérêt. J'ai eu la même impression avec Hadopi, les responsables des projets sont abominablement incompétents, ce qui fait que les résultats sont soit ridicules (impossibles à implémenter techniquement, obsolètes d'une bonne décennie), soit hyper-étriqués pour passer dans une toute petite ouverture suggérée par un lobby influent (apparemment, les seuls lobbys influents sont les grosses boites internationales, les PME bien de chez nous n'ont pas su capter l'oreille discrète des décideurs).

    Franchement, je comprends la déception ambiante, mais franchement, qu'est-ce que vous attendiez d'un gouvernement capable de créer Hadopi? On peut s'estimer heureux si le référenciel ne parle pas du pare-feu d'OpenOffice!

    Certains diront que les politiques ne peuvent pas être compétents dans tous les domaines. Certes, mais on pourrait quand même se demander dans quels domaines ils le sont -- c'est polémique, mais c'est une vraie question. En principe, un homme ou une femme de pouvoir doit, c'est sa qualité principale, savoir s'entourer de collaborateurs compétents. Bon, c'est encore loupé.

    Ça me fout vraiment en rogne, quelque part, de voir toutes ces opportunités gachées. C'est dans ce genre de c***nneries que la France perd des 2 points de croissance par rapport à ses voisins; dans l'obsolescence de sa démocratie et dans l'incompétence de ses dirigeants (tous partis confondus, ceci dit). Ce référentiel est un document technique, il aurait été écrit de la même manière par n'importe quel parti, et il est clair que des décisions courageuses étaient nécessaires pour clarifier la production numérique de l'administration et pour sortir les marchés publics de la zone d'ombre où ils se trouvent actuellement. Autant d'espoirs et d'énergies pour finir par de la purée tiédasse où, virtuellement, on conclut que la situation actuelle peut durer pour encore des années, c'est franchement inquiétant.
  • [^] # Re: ambiguité ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche RGI : le cadeau de François Fillon à Microsoft. Évalué à 4.

    {{refnec}}. Sinon c'est du FUD.