arnaudus a écrit 5317 commentaires

  • [^] # Re: Critiques en tout genre, pertinentes ou non

    Posté par  . En réponse au journal Wikimedia France: Symbiote ou parasite du libre ?. Évalué à 4.

    Merci Serein pour ces éclaircissements. Je suis également surpris, voire déçu, que quelqu'un qui ne connait rien à WP et aux associations qui le soutienne se permette de donner des leçons sur un ton péremptoire et accusateur, alors que la plupart des points qu'il soulève ne révèle que son ignorance.

    Sur le domaine wikipedia.fr, si je me souviens bien, il s'agit d'un domaine qui avait été squatté, et que la fondation française a dû récupérer en bataillant (je ne me souviens plus s'il avait fallu le racheter, il me semble que non, mais je n'en suis pas certain). L'assoc a donc occupé de nom de domaine en fournissant un portail. Toutefois, je pense aussi que le recours à un moteur de recherche externe et proprio est maladroit. Pourquoi ne pas tout simplement rediriger wikipedia.fr sur fr.wikipedia.org? Après tout, ce portail privé apparait assez inutile.

    Pour les actions de WM France, je suis surpris de l'attaque. Je n'ai jamais eu de problème avec l'action du chapitre français ; on sait tous que l'assoc est très attachée au logiciel libre et participe à de très nombreuses manifestations ; on sait aussi que son action a permis de faire remonter la question de la liberté de panorama jusqu'à l'Assemblée Nationale, et qu'une des raisons du rejet de l'amendement a été la forte influence de Wikipédia (il a été appelé l'"amendement Wikipédia"). Toutes ces actions rentrent parfaitement dans le cadre du libre, de la promotion de l'interopérabilité, et du partage des connaissances.

    La seule critique valide à mon avis est l'utilisation de logiciels privateurs en interne. À mon avis, les ressources pour installer Linux et LibreOffice sur les postes de l'association ne seraient pas difficiles à trouver, et éviteraient de publier des tableaux Microsoft Excel comme la secrétaire de base qui ignore jusqu'à l'existence d'autres logiciels.

  • [^] # Re: Beurk...

    Posté par  . En réponse au journal Les innovations qui changeront nos vies. Évalué à 2.

    Je viens de vérifier, le changement de nom date de 1991 (merci WP). Putain, 20 ans :-)

  • [^] # Re: Même popeur

    Posté par  . En réponse au journal Accord fondation Mozilla - Google. Évalué à 2.

    Bah, si on est cynique, on peut toujours dire que le plan de Google est de se débarrasser de Ms IE d'abord, et a donc besoin de FF. Une fois IE hors-jeu, il n'y a plus qu'à fermer le robinet, et couic, plus de FF.

    Ceci dit, le seul objectif là-dedans, c'est de maintenir la pluralité des navigateurs, libres si possibles. Même maintenant, si un navigateur prend trop de place, on va revoir fleurir des interfaces optimisées pour tel ou tel logiciel, ce qui met en danger l'ensemble de l'écosystème.

    En arrière plan, l'hégémonie de Google sur les moteurs de recherche est aussi inquiétante. Quand Google sponsorise FF, il maintient la concurrence sur le marché des navigateurs, mais renforce son monopole sur les moteurs de recherche. Pas facile de trouver un juste milieu...

  • [^] # Re: Beurk...

    Posté par  . En réponse au journal Les innovations qui changeront nos vies. Évalué à 10.

    Ptain, ils doivent avoir passé la DLC tes raiders... :-S

  • [^] # Re: cas concret

    Posté par  . En réponse au journal Quand vous achetez certains logiciels, vous avez le droit à... Rien. Évalué à 2.

    Certes, mais dans les faits, je ne vois pas comment l'interdire.

    Le truc, c'est que le réseau, c'est pas internet, c'est le réseau privé de ton fournisseur. Même si c'est choquant, il peut t'obliger à mettre à jour ta machine, sous de vagues prétextes de sécurité, pour accéder à son réseau. Tu peux bien sûr refuser, mais un téléphone sans réseau, ce n'est pas très utile. C'est une sorte de deal, tu peux toujours aller voir ailleurs, mais il est probable que tu aies le même problème. De toutes manières, même si une décision de justice rendait les maj automatiques illégales, il suffirait de prétexter un changement de protocole quelconque pour les forcer.

    Ensuite, une application ne peut pas être garantie sans bugs. Et si la disparition de fonctionnalités était interdite, il suffirait à ton fournisseur de fournir une fonctionnalité bugguée et inutilisable pour avoir un résultat identique.

    Bref, dans tous les cas, accéder via un réseau privé à une fonction ou à un logiciel qui n'est pas sur ta machine te met à complète disposition de ce fournisseur et du fournisseur du logiciel. C'est immoral, mais tu ne peux pas y faire grand chose...

  • [^] # Re: Le 544 n'a jamais été abrogé, tout achat implique l'usage pour le quel il est fait !!!!

    Posté par  . En réponse au journal Quand vous achetez certains logiciels, vous avez le droit à... Rien. Évalué à 0.

    C'est amusant, l'idée de "l'article de loi magique" est un délire assez fréquent. En l'occurrence, la deuxième partie de la loi "pourvu qu'on n'en fasse pas un usage prohibé par les lois ou par les règlements" semble totalement compatible avec les lois anti-DRM etc.

    Par ailleurs, quand on achète un logiciel ou une œuvre culturelle, on achète deux choses : 1) un support physique, dont on fait ce qu'on veut, 2) une licence d'utilisation, généralement très restrictive (cadre familial, pas de revente, etc). On peut utiliser son DVD pour faire un dessous de tasse si on veut, on peut vendre le DVD, mais pas la licence qui va avec (par exemple, revendre des jeux vidéo d'occasion n'est qu'une tolérance, d'ailleurs remise en cause par les éditeurs). Bref, à part de passer pour un débile cosmique, je ne vois pas ce qu'on peut faire du 544 dans un tribunal...

  • [^] # Re: Ça me rappelle..

    Posté par  . En réponse au journal Canonical Ltd. est basé sur l'Île de Man: Un paradis fiscal. Évalué à 7.

    Ouais, enfin il ne faut pas non plus tomber dans une sorte de néo-colonialisme bobo et prétendre qu'ils n'ont qu'à mériter la paix et la démocratie. Le problème quand on a un régime spoliateur et corrompu, c'est qu'il faut faire une révolution. Et quand on fait une révolution (comme on a pu l'observer en Afrique du Nord récemment), il faut des armes, de la violence, des appuis politique extérieurs et intérieurs. On dégage le dictateur honni, et on se retrouve à la place avec une faction armée révolutionnaire au pouvoir. Peut-être suis-je pessimiste, mais j'ai l'impression qu'il faut nécessairement plusieurs vagues de violence successives avant de stabiliser le machin (et donc viols, meurtres, puis viols et meurtres, puis re-viol et re-meurtre, etc).

    Je ne sais franchement pas comment le peuple français civilisé réagirait si on le mettait dans une situation inhabituelle. Exemple fictif, élections présidentielles en 2012, gros bordel au moment du décompte des voix ; des bureaux de votes sont annulés, des membres de l'opposition sont mis en examen pour fraude électorale, et au final le président est réélu avec 50,1% des voix, de manière visiblement assez douteuse. Tu te retrouves avec tous les kadors de l'UMP traitant les socialistes de mauvais perdants, les socialistes disent que c'est une honte, mais l'élection est validée par le conseil constitutionnel. Tu vois franchement les français descendre dans la rue de manière apolitique pour demander une nouvelle élection? Je pense qu'on est tellement habitués au train train démocratique qu'on aurait bien du mal à se bouger le train si quelque chose tournait mal, surtout si ça consiste à aller contester la victoire de son propre camp. La morale républicaine est régulièrement bafouée ; les étrangers sont traités de manière ignoble dans notre pays, la violence reste présente significativement, et la plupart des gens sont dans une situation où leur libre arbitre est contraint de manière illégale (par un conjoint, un patron, l'administration...), et je ne vois personne dans la rue (à part des gens qui y sont tout le temps sans vraiment savoir pourquoi). Alors oui, la volonté du peuple, ça existe, et il arrive au cours de l'histoire qu'elle s'exprime, mais pas 50 fois par siècle non plus. Personnellement, je n'ai jamais eu l'occasion de me tester ; si demain des compagnies de CRS viennent violer mes voisins, je n'ai aucune idée de la manière dont je réagirais (et je me vois mal me mettre en travers de leur chemin).

  • [^] # Re: Ça me rappelle..

    Posté par  . En réponse au journal Canonical Ltd. est basé sur l'Île de Man: Un paradis fiscal. Évalué à 10.

    Je ne suis pas du genre à rejeter la responsabilité sur les autres, bien au contraire. Ce que je dénonce, c'est le raisonnement fallacieux. On ne peut pas soutenir une cause, quelle que soit sa légitimité, avec des arguments fallacieux. Ici, il y en a au moins deux:

    • La décision d'achat d'un smartphone a une influence déterministe sur le viol de gamines africaines. Le lien entre l'acte d'achat, la fabrication des appareils, l'importation des matières premières, l'activité économique des pays producteurs, et leur stabilité politique, me semble tellement ténu et complexe que je ne vois aucune raison rationnelle d'imaginer un quelconque effet, dans un sens ou dans l'autre. Un bon contre-argument pourrait être que l'économie très fragile de ces pays repose sur l'exportation de matières premières, et que la consommation occidentale est le principal moteur de croissance économique dans ces pays. Un autre argument pourrait être que les effets bénéfiques de l'acte d'achat, ne serait-ce qu'au niveau de l'activité économique dans tous les autres pays concernés par la production et la vente de l'appareil, outrepasse largement l'effet négatif sur un pays concerné par, quoi, 0.1% du prix de l'appareil?

    • La communication par l'émotion est une communication de merde, basée sur l'idée que la fin justifie les moyens. Renoncer à l'achat d'un smartphone parce qu'on a vu une fiction montrant une gamine anglaise se faire violer par des GI est un acte totalement irrationnel, qui n'est justifié que par une émotion. Attention, l'émotion est en elle-même quelque chose de normal, mais elle ne saurait être en aucun cas une raison suffisante pour justifier un acte citoyen. C'est par le même mécanisme qu'on pond une loi liberticide et inapplicable à chaque fait divers, et justement, notre rôle de citoyen, c'est de réfléchir sur des bases rationnelles, pas d'être des légumes réagissant mécaniquement aux émotions suscitées habilement par la réalisation et le montage d'une œuvre de fiction.

    Quelque part, j'ai l'impression que, révolté par l'injustice du monde, tu veux faire quelque chose. Qui pourrait dire que c'est mal? Pourtant, par impuissance et par frustration, tu sembles prêt à faire n'importe quoi, sans avoir aucune preuve que cet acte puisse changer quoi que ce soit. Tu suis des raisonnements fallacieux pour te donner bonne conscience, mais je ne peux pas te suivre sur ce point là. Oui, moi aussi je me sens concerné par l'avenir de l'humanité et de la planète, et oui, moi aussi je suis conscient que mon mode de vie influence en partie tout ça. Mais je refuse de changer mon mode de vie par superstition, comme ces gens qui trient leurs ordures dans les communes ne disposant pas de centre de tri, et qui voient leurs poubelles de toutes les couleurs mélangées en arrivant à la déchetterie. Je suis conscient que je ne mérite pas mon mode de vie, mon petit confort, et ma capacité à prendre plus que ma part dans ce monde, mais si tu veux m'en priver, même en partie, il va falloir me donner des raisons.

  • [^] # Re: Ça me rappelle..

    Posté par  . En réponse au journal Canonical Ltd. est basé sur l'Île de Man: Un paradis fiscal. Évalué à 1.

    Mouais, t'es sérieux avec ton lien? Tu crois vraiment que l'achat d'un smartphone encourage le viol d'une gamine africaine? Le raisonnement fallacieux n'a jamais servi aucune cause.

  • # c

    Posté par  . En réponse au message a. Évalué à 1.

    d

  • [^] # Re: un peu de jugeote...

    Posté par  . En réponse au journal Vers le brevetage du vivant ?. Évalué à 7.

    Si c'est vrai, quel intérêt de vouloir sans cesse améliorer les rendements ?

    C'est principalement une volonté politique. Il faut bien voir que l'agriculture française est déja totalement dépassée sur le plan compétitif, et ne survit que grâce à des intraveineuses de subventions locales, nationales, et européennes. On pourrait très bien faire un pas de plus, en considérant par exemple que c'est foutu pour la compétitivité, et en interdisant l'agriculture intensive pour favoriser une démarche respectueuse de principes éthiques. Mais le saut idéologique semble trop gros; on vit encore dans l'idée dépassée d'entreprises agricoles familiales rentables, et on fait comme si les subventions n'étaient pas un pansement sur une jambe de bois.

    Alors oui, nationaliser l'agriculture, fonctionnariser les agriculteurs, rationaliser les filières et leur imposer des normes sanitaires et sociales dignes d'un pays développé est, en théorie, une solution viable. En pratique, étant donné l'idéologie dominante, c'est quand même mal barré...

  • [^] # Re: un peu de jugeote...

    Posté par  . En réponse au journal Vers le brevetage du vivant ?. Évalué à 10. Dernière modification le 08 décembre 2011 à 08:35.

    «Considérons les maladies qui parfois ravagent une variété de plantes dans l’impuissance générale vu l’uniformisation des variétés.»
    > Faux, il n'y jamais eu, en 10 000 ans d'agriculture, autant d'effort pour combattre les maladies et ravageurs des plantes.

    Le monsieur ne dit pas "l'indifférence", il dit "l'impuissance". Tu peux faire autant d'efforts que tu veux, si ça ne sert à rien, tu n'es pas plus avancé. Ceci dit, l'uniformisation des cultures a posé de graves problèmes bien avant les OGM.

    Il y a deux idées répandues qu'il faut combattre au nom de la vérité.
    1) Les OGM ne sont pas dangereux par construction. Il est absolument absurde et irrationnel d'imaginer qu'on va tous mourir en mangeant des OGM, que c'est toxique ou je ne sais pas quoi. C'est de l'obscurantisme et du réactionnisme technologique, les gens qui prétendent ça sont des trouillards ignorants, les mêmes que ceux qui pensaient que le train allait tuer les voyageurs ou autres superstitions démentes sur des technologies qui ne comprennent pas.
    2) Il est totalement impossible de survivre économiquement dans le cadre d'une agriculture productiviste sans utiliser les ressources des semanciers. Contrairement aux absurdités qu'on peut lire parfois, les gains de productivité associés aux variétés commerciales ou à l'utilisation des pesticides compensent largement le prix des semences et des substances phytosanitaires.

    Ceci dit, il est bien sûr légitime de critiquer les politites économiques démentes de l'industrie agroalimentaire, sur les mêmes bases que les critiques contre Microsoft par exemple. Ces boites, par leur agressivité et leur cynisme, sont dangereuses pour l'humanité, et elles doivent être combattues sur des bases éthiques, légales, et scientifiques. Par exemple, on doit critiquer les semances non-libres. On doit critiquer l'enfermement du "client". On doit critiquer des politiques d'amélioration des plantes dans des directions stupides (résistance aux pesticices, production de toxines potentiellement dangereuses, etc). On doit aussi faire toute la lumière sur l'utilisation de molécules dégueulasses qui tuent les agriculteurs, leurs enfants, les abeilles, et les gens qui bouffent toutes ces cochonneries. On peut aussi remettre en cause le modèle productiviste et encourager les filières parallèles (type Bio) qui peuvent être économiquement rentables (prix de vente plus élevé contre une qualité différente).

    Mais toutes ces bonnes raisons ne justifient pas l'obscurantisme et l'utilisation d'arguments fallacieux. Il existe des possibilités d'utilisation légitimes des OGM, et il existe des possibilités de faire ployer les semenciers par le contrôle démocratique et l'instauration d'un cadre légal adapté. Bien sûr, ce n'est pas avec le gouvernement actuel qu'on peut espérer quoi que ce soit...

  • [^] # Re: C'est dur

    Posté par  . En réponse au journal Vers le brevetage du vivant ?. Évalué à 10.

    Le génome ce serait l'ensemble du code source

    Faut virer le développeur alors : code dupliqué, pas commenté, pas de respect des standards, plein de fonctions qui ne marchent plus suite à un changement d'API, plein de caca qui ne sert à rien entre les fonctions...

  • [^] # Re: localisation lat, long gps

    Posté par  . En réponse à la dépêche La plateforme française des données publiques est ouverte. Évalué à 6.

    Tu vas me faire croire que tu utilises et stockes tes données sans aucune méta-données ?

    Bah aussi étonnant que ça puisse paraitre, oui. Ça m'arrive d'avoir très souvent les méta-données dans le nom de fichier, avec un contenu standardisé (1ere colonne = quelque chose, 2e colonne = quelque chose d'autre, etc). Mieux, les noms de fichier peuvent être tous identiques, la différence se faisant au niveau du nom de répertoire. J'ai souvent des répertoires "modelA", "modelB", "modelC", avec dedans des data.txt et des plot.pdf, qui rendent le scriptage très facile. Et moi, je sais ce que c'est, modelA. Au pire, si je ne sais plus comment j'obtiens plot32.pdf, je vais voir dans mon script, qui lui est documenté (ou auto-documenté par les noms des variables). Ce n'est pas pérenne? Qu'est-ce que je m'en fous, c'est pour moi, et je m'y retrouve très bien.

    Dans un sens, je trouve abérrant de stocker des données dans un .csv. Mais je trouve encore plus abérrant de laisser trainer tout un tas de cochonneries dedans (la date ou on a reçu telle donnée, une remarque du style "peu fiable", ou une référence bibliographique). Quand il s'agit de projets sur lesquels on est seul à bosser, qu'il n'a jamais été prévu de partager ces données, qu'on croit que Microsoft Excel est un logiciel adapté pour les stocker et que le processus pour les collecter est de recevoir des fichiers Excel fabriqués indépendamment par des services différents et de tout copier-coller dans un nouveau fichier, je ne suis pas étonné du résultat. Alors oui, on peut crier au manque de professionnalisme quand le fichier de données est censé être le résultat publiable d'un boulot de collecte, mais quand il s'agit d'un truc interne et perso, les gens font avec les moyens du bord.

  • [^] # Re: localisation lat, long gps

    Posté par  . En réponse à la dépêche La plateforme française des données publiques est ouverte. Évalué à 10.

    Ah ouais mais attends, j'ai déja aussi eu ce genre de problème. On te demande de libérer un truc (du code, un jeu de données, etc), et après, on se plaint parce que c'est mal documenté. Alors quoi, tu aurais mieux fait de le garder pour toi? Libérer des données ne te donne pas non plus l'obligation morale de dépenser de précieuses ressources pour faciliter la réutilisation. Ce que tu fais, c'est que tu mets à disposition tes documents tels qu'ils t'ont servi, au cas où ils pourraient être utiles à quelqu'un. Si le quelqu'un ne comprend pas, il a le droit de te poser des questions, et tu peux lui répondre en fonction du temps que tu as, mais le quelqu'un n'est pas en droit d'exiger de toi que tu passes du temps pour que lui en gagne.

    Dans un monde idéal, l'État aurait déja tout prévu, et la publication des données après mise en forme et standardisation serait budgétisée, comme l'est la collecte et l'analyse. Dans le monde réel, on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a, et il est prévisible que certaines données soient peu exploitables -- ce n'est pas choquant dans la mesure où la réexploitation n'était pas prévue.

  • [^] # Re: Vieilles espèces

    Posté par  . En réponse au journal [ HS Agriculture : ] la réutilisation des semences sera sanctionnée. Évalué à 6.

    La culture bio n'utilise pas les cultivars des années 1950. Même les lignées dites «rustiques» sont améliorées en permanence par sélection artificielle.

    En gros, les gains de rendement proviennent d'une part de l'amélioration des lignées, de l'amélioration des techniques agricoles, et des pesticides et engrais.

    Il ne faut pas être angéliste non plus. Les agriculteurs ne se laissent pas piéger par les semanciers par plaisir; il est impossible d'être compétitif sur le même marché en utilisant des lignées rustiques. Pour se permettre de se passer du tryptique semences commmerciales - pesticides - engrais chimiques, il faut faire payer une qualité supplémentaire (par exemple, avec des labels ou des appellations bio).

    Il faut aussi comprendre que la culture bio n'exclut pas les mauvaises pratiques agricoles, par exemple l'utilisation intensive de l'arrosage, l'épandage excessif, etc. J'ai déja aussi vu que certains agriculteurs bio respectent la lettre, mais pas l'esprit du bio, en épandant généreusement tout un tas de produits plus ou moins toxiques autorisés en culture bio -- bref, en appliquant les mêmes méthodes tordues que dans l'agriculture traditionnelle mais en respectant la lettre des conventions qui les lient à un label.

  • [^] # Re: Vieilles espèces

    Posté par  . En réponse au journal [ HS Agriculture : ] la réutilisation des semences sera sanctionnée. Évalué à 4.

    Il y a cent ans, on cultivait bien du blé non ? Sans doute plus qu'aujourd'hui, d'ailleurs. Et ces espèces-là ne sont la propriété industrielle de personne, si ?

    Disons que le but reste quand même de gagner sa vie. 20 Qts par ha dans les années 1950, contre plus de 80 aujourd'hui. À surface identique, tu produis 4 fois moins que le voisin, tu penses pouvoir le vendre 4 fois plus cher?

  • [^] # Re: J'aimerai bien savoir comment il vont taxer ça

    Posté par  . En réponse au journal [ HS Agriculture : ] la réutilisation des semences sera sanctionnée. Évalué à 6.

    C'est incroyable cette légende urbaine de la stérilité des hybrides !

    Certaines plantes cultivées, comme le maïs, sont déja des F1. Les firmes ont des parents P1 et P2, qui sont stables, et les croisent pour produire des graines F1, qui sont souvent meilleures que P1 et P2 (effet hétérosis). L'agriculteur produit ses F1, mais s'il récupère ses graines, il aura des F2 qui auront ségrégé (et qui seront très dissemblables, avec toute la panoplie d'intermédiaires entre P1 et P2, tailles différentes, qualités différentes, bref, l'horreur pour la récolte et l'exploitation. Bref, pour de telles plantes, les graines ne sont pas réutilisables. Pas d'OGM là-dedans, ça existait déja bien avant la transgenèse. Le but de l'hybridation est incertain, les F1 sont en effet plus vigoureuses, mais il est aussi tout à fait possible que cette vigueur ait été entretenue par les sélectionneurs, parce que ça les arrangeait bien que les agriculteurs ne puissent pas reproduire des graines.

    Il existe des moyens de controler la reproduction des plantes même dans le cas d'espèces autofécondes, comme le blé. Il suffit d'introduire un gène de stérilité mâle (une mutation naturelle, un gène transféré par croisement à partir d'une espèce proche, ou par biotechnologies à partir d'une espèce plus éloignées) pour qu'on n'ait pas de graines fertilisées ; le sélectionneur, lui, disposant d'un moyen de lever la stérilité mâle par un système de restauration.

    Bref, il existe de multiples moyens de s'assurer que l'agriculteur n'obtienne pas de graines exploitables. Ces techniques sont orthogonales aux OGM (on peut utiliser des techniques OGM ou non pour obtenir les plantes en question).

  • [^] # Re: Pendant ce temps, à Vera Cruz

    Posté par  . En réponse à la dépêche Mobilisation sur les brevets logiciels et le brevet unitaire. Évalué à 3.

    Je pense aussi qu'il faut arrêter de voir la comission européenne comme une sorte d'entité omnisciente avec une volonté propre. Il est évident que tout mouvement, toute communication, peut être attribuée à l'activité plus ou moins influente de dizaines, voire de centaines, de membres élus ou bureaucrates de tous bords. Il n'est donc pas impossible de voir resurgir de telles divergences...

  • # Pessimisme

    Posté par  . En réponse au journal Chute des valeurs du logiciel libre et perte d'influence de la FSF. Évalué à 7.

    Oui, c'est sûr, on peut trouver plein de raisons d'être inquiets... Mais bon, je trouve que ces dernières années ont aussi apporté tout plein de bonnes nouvelles, en particulier sur l'utilisation des licences libres pour autre chose que du logiciel.

    Ce qui limite quelque part le logiciel libre, c'est que coder une application, même simple, n'est pas à la portée de tout le monde. Il faut une formation spécifique rien que pour être capable de coder une appli en visual-basic-clic-clic, alors contribuer à un logiciel libre demande un niveau professionnel, qui n'est accessible qu'à une infime marge de la population. La base de la pyramide du logiciel libre est très, très étroite, et le LL a atteint sa vitesse de croisière depuis très longtemps, il n'y a plus de marché de développeurs au temps libre qui ne savent pas quoi faire de leurs week-ends.

    Par contre, le succès de projets comme Wikipédia démontrent que le modèle collaboratif du libre est capable de conquérir de nouvelles niches, hors du logiciel. Je pense que ça, c'est fascinant, et c'est un moyen incroyable d'expliquer les avantages d'une licence libre, et d'amener les gens vers le logiciel libre. Je suis sûr qu'avec Wikipédia, on a multiplié le nombre d'êtres humains ayant jamais produit quelque chose sous licence libre.

    Pour le reste, je suis aussi moins pessimiste que l'auteur. Avec Android (et dans une moindre mesure Mac Os X), les OS libres et leurs dérivés sont devenus des acteurs commerciaux majeurs. Alors oui, la situation n'est pas idéale parce qu'on aimerait qu'une Debian soit installée par défaut sur les téléphones (ou pas? :-) ), mais je pense qu'on ne peut que se réjouir qu'il n'y a plus d'hégémonie de Microsoft sur aucun des supports récents. Le droit à la diversité est en train de progresser, et on peut prévoir une issue heureuse sur les histoires de vente liée et de concurrence déloyale.

    Sur Debian vs Ubuntu, il faut admettre qu'Ubuntu a échoué dans son objectif de prendre des parts de marché sur Microsoft. Elle n'a réussi qu'à prendre des parts de marché sur les autres distros, mais pas sur Windows, ce qui donne l'impression qu'elle "bouffe" les autres, alors que ça n'était très vraisemblablement pas l'objectif initial.

  • [^] # Re: Suicide

    Posté par  . En réponse au journal lya Zhitomirskiy est bronsonisé à 21 ans.. Évalué à 10.

    « "Si le rire sacrilège et blasphématoire que les bigots de toutes les chapelles taxent de vulgarité et de mauvais goût, si ce rire-là peut parfois désacraliser la bêtise, exorciser les chagrins véritables et fustiger les angoisses mortelles, alors oui on peut rire de tout, on doit rire de tout : de la guerre, de la misère et de la mort! Au reste, est-ce qu'elle se gêne la mort, elle, pour se rire de nous ? Est-ce qu'elle ne pratique pas l'humour noir, elle, la mort ? Regardons s'agiter ces malheureux dans les usines, regardons gigoter ces hommes puissants, boursoufflés de leur importance qui vivent à 100 à l'heure. Alors ils se battent, ils courent, ils caracolent derrière leur vie, et tout d'un coup, cela s'arrête, sans plus de raisons que ça n'avait commencé... Alors le militant de base, le pompeux PDG, la princesse d'opérette, l'enfant qui joue à la marelle dans les caniveaux de Beyrouth, toi aussi à qui je pense et qui a cru en Dieu jusqu'au bout de ton cancer... Tous nous sommes fauchés un jour par le croche-pied rigolard de la mort imbécile, et les droits de l'homme s'effacent devant les droits de l'asticot."  »
    

    — Pierre Desproges, dans Le Tribunal des flagrants délires réquisitoire contre Jean-Marie Le Pen (28 septembre 1982)

  • [^] # Re: Je recommande !

    Posté par  . En réponse à la dépêche Trinity, fork de KDE 3.5. Évalué à 7.

    Linux, le noyau? Franchement, ce genre de commentaires vole un peu trop bas pour démarrer un troll. Si KDE 4 est gros et lent (je ne peux pas dire, je ne pratique pas), ce n'est pas à cause de Linux, et c'est totalement HS de faire une comparaison avec Windows.

  • # Test grandeur nature?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Wikileaks, le PROTECT-IP Act, ou comment asphyxier une organisation. Évalué à 7.

    Je me demande si l'affaire WikiLeaks n'est pas non plus considérée comme un test "grandeur nature" de la puissance des gouvernements sur le contre du réseau. C'est clair que Wikileaks a emm*** pas mal de monde, non seulement pour ce qu'ils ont vraiment fait, mais surtout aussi pour la menace qu'ils représentent. Mais le gouvernement américain a mis tellement d'énergie à bloquer Wikileaks que ça pourrait presque ressembler à un crash test, on essaye avec un site à la puissance de nuisance mineure, et on en profite pour acquiérir des infos sur ce qui a marché ou non, ce qui a été rapide ou pas, etc.

    Sur le fond, il y a des gens très intelligents qui soutiennent le principe du secret-défense, et qui pensent qu'il est normal, pour un État, d'avoir des petits secrets qu'il est illégal de dévoiler. Je ne suis pas complètement convaincu, mais j'estime que c'est un argument raisonnable, et qu'il existe un doute légitime sur la question, et les lois correspondantes ne me choquent pas plus que ça (l'utilisation qui est faite du secret défense est, par contre, certainement beaucoup plus critiquable). Si on admet ça, alors tout individu qui viole un secret d'État doit répondre devant la justice de ses actes, et un gouvernement est en droit d'utiliser tous les moyens légitimes pour faire cesser la diffusion de ces informations, soit légalement (typiquement, à l'intérieur du pays en question), soit de manière plus efficace si le site est hébergé aux Bahamas.

    Au final, il faut quand même admettre qu'Assange est quelqu'un de très étrange, et que c'est avant tout un provocateur. Certes, c'est rigolo de chier dans les bottes du gouvernement de la plus grande puissance économique mondiale, mais il faut peut-être garder un peu à l'esprit que ce gouvernement enferme des "terroristes" sans procès pendant des années, déclenche des guerres politico-économiques sans l'aval des Nations Unies, et envoie des commandos exécuter des terroristes sur le sol d'États souverains. Alors oui, le pauvre, on lui a peut-être fermé son compte en banque, mais je me demande bien s'il s'attendait vraiment à passer à travers les représailles... À mon avis, s'il n'a pas trouvé trois gusses cagoulés avec des barres de fer au détour d'un chemin, c'est que ça aurait servi sa cause plus qu'autre chose.

  • [^] # Re: L'art de l'euphémisme

    Posté par  . En réponse au journal De la "sécurité" routière et de la démocratie (par un motard courageux). Évalué à 1.

    • tu as mal évalué le temps qu'il te fallait pour doubler une voiture et ta file va disparaître, tu accélères un peu pour passer ;

    Hum, c'est de l'argumentaire beauf type "bistro du coin", mais on est bien d'accord que ça ne tient pas une seconde, hein? Si tu te fais coincer d'une manière ou d'une autre en doublant et qu'une voiture arrive en face, c'est complètement suicidaire de faire autre chose que freiner. Il faudra juste re-doubler ton boulet plus tard. Tout véhicule à moteur freine toujours mieux qu'il n'accélère, à n'importe quelle vitesse (c'est une question de sécurité, et c'est la raison pour laquelle ces anciennes histoires de limitateur de vitesse qui désobéissaient et qui forcaient les gens à rouler à 200 se sont toutes avérées bidon).

    Quoi qu'il en soit, un bridage à 130 ne pose absolument pas de problème même en cas de dépassement, puisque sur nationale, la limite est de 90 km/h. 40 km/h de réserve de vitesse semblent largement suffisants dans tous les cas de figure.

    Brider par GPS est techniquement déraisonnable, les GPS manquent trop de précision et les cartes ne sont pas d'une qualité suffisantes pour ça. Si ton machin croit que tu as pris la bretelle limitée à 30 alors que tu es resté sur l'autoroute, tu vas avoir l'air fin... En plus, il n'est pas dit que la modification du comportement du véhicule en fonction d'informations extérieures est bonne pour la sécurité, les bases de la sécurité, c'est quand même quand l'outil réagit d'une manière prévisible à l'être humain qui l'utilise. Si la voiture se met à accélérer ou à décélérer sans raison apparente, l'effet de surprise et la réaction imprévisible du conducteur anihilent probablement tout effet sécuritaire...

  • [^] # Re: L'art de l'euphémisme

    Posté par  . En réponse au journal De la "sécurité" routière et de la démocratie (par un motard courageux). Évalué à 10.

    C'est caricaturalement idiot, désolé. Ton argument, c'est que c'est injuste d'avoir une marge de tolérance de 5 km/h, mais que pour mettre tout le monde d'accord, ça serait beaucoup mieux avec 10 km/h. Alors moi je dis 7, et puis mon voisin il dit 12.

    En fait, tu identifies le problème toi-même avec la formulation "soit tu roules à la limite et tu n'as rien à craindre..." : le risque, quand on roule à la limite, c'est évidemment de dépasser la limite sans faire attention. Cependant, le miracle du code de la route, c'est que rien ne t'oblige à rouler à la limite.

    En effet, le code de la route est pernicieux, parce qu'il encourage l'alcoolisme : quand on doit boire à la limite de 0.5g/L, c'est quand même deux verres par jour.

    La mesquinerie se retrouve partout : quand tu bourres tes enveloppes de confettis pour arriver pile à 20g, tu peux dépasser et tu devras payer une pénalité : avec sa limite, la Poste fait tout pour t'encourager à payer le supplément. D'ailleurs cela n'arriverait pas si la limite était à 22g.

    Les problèmes de sécurité routière sont réels et les solutions adaptées sont nécessairement complexes. D'un côté, on a l'argumentaire des associations de motards ou d'automobilistes, qui se résume en gros à "Maaaaais non! Moi je veux vroum vroum tuuut tuuut!" sous un vernis de peseudo-sérieux souvent tellement maladroit qu'il en est pathétique, et d'un autre côté, on a un gouvernement qui n'a pas compris ce qu'était un phénomène multifactoriel. Ça me fait penser à un problème d'optimisation logicielle ; on identifie un bottleneck (ici, les excès de vitesse), on travaille dessus et on améliore les performances, qui rapidement recoincent à cause d'un autre bottleneck ailleurs. Mais au lieu de rechercher le nouvel élément bloquant, on insiste, et on va jusqu'à trépigner de colère, parce que modifier ce petit truc là a marché une fois, et qu'on ne comprend pas pourquoi ça ne marche plus.