En fait, la question n'est pas claire parce que le questionneur ne sait pas ce qu'il veut mesurer! On ne peut pas calculer la dérivée d'une série de points discrète (la fonction n'est pas dérivable, il y a des angles à chaque point). Il faut donc fitter une fonction en fonction de la tronche de la série (linéaire, exponentielle, quadratique, logistique...) et calculer la dérivée à partir de cette fonction. Si la fonction n'est pas linéaire, la dérivée dépend de l'endroit où on la prend évidemment; or la question parle juste de "calculer la dérivée", donc j'imagine qu'il s'agit d'un modèle linéaire.
Si x est le vecteur des abscisses et y le vecteur des ordonnées,
coef(lm(y ~ x))
donne l'ordonnée à l'origine et la pente de la régression linéaire.
L'université n'a pas pour unique vocation de former des chercheurs, des enseignants et des chômeurs.
C'est pourtant sa seule raison d'être à l'origine. Le fait qu'un siècle de politique pragmatique de l'enseignement supérieur l'ait transformé en filière professionalisante n'empêche pas qu'une université, à la base, c'est une institution qui dispense la connaissance sans d'autres buts que de dispenser la connaissance. C'est pour ça qu'elle est gratuite et ouverte à tous.
Le principal avantage par exemple de l'enseignement fait à l'université est qu'il est dispensé par des enseignants-chercheurs, c'est à dire des gens qu'on paye pour faire autre chose que d'enseigner. Cela n'a aucun sens dans le cadre d'une filière professionnalisante, c'est simplement du gâchis (enseignants sur-qualifiés, et du coup sur-payés puisqu'ils ont un salaire complet pour un mi-temps d'enseigment).
La ministre reconnaît d'ailleurs que les IUT sont une réussite.
C'est exactement ce que je dis : le fait que la ministre reconnaisse ça, vu l'idéologie pourrie (totalement utilitariste) du gouvernement actuel en ce qui concerne la recherche et l'enseignement supérieur, montre bien que les IUT détournent les fonds universitaires pour proposer des formations professionalisantes qui ne devraient pas être du ressort de l'université.
Quelque part, je comprends vos inquiétudes, mais je pense que je ne suis pas d'accord avec vous. Les IUT représentent à mon avis une formation redondante dans un paysage de l'enseignement supérieur particulièrement confus en France. L'enseigment supérieur est divisé en formations professionalisantes (= dont le but est d'apprendre un métier) et des formations générales (dont le but est d'acquiérir des connaissances générales dans un domaine). Schématiquement, l'université ne s'occuppe que du deuxième cas, et je pense que c'est une perversion du système que de vouloir professionnaliser les formations universitaires (dans une logique purement utilitariste : l'enseignement doit être un investissement pour augmenter la productivité des entreprises blablabla ; il n'est plus question d'assurer l'enchissement culturel et intellectuel de la population). Bref, je pense en effet que les IUT n'ont pas grand chose à voir avec l'Université, et que l'Université devrait se concentrer sur ses missions, pour laisser les enseignements professionnels à une autre branche du système (lycées et grandes écoles). La visibilité des DUT n'est déja pas terrible, vu qu'ils sont redondants avec les BTS et les licences pro, et si une réforme tente de faire un peu le ménage là-dedans, je ne suis pas contre.
Maintenant, attention, je ne suis pas d'accord du tout avec la manière dont cette réforme est faite, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. En particulier, je trouve inadmissible qu'une université puisse accepter d'être financée, même pour un seul centime, par le secteur privé.
En plus des PLoS, qui sont devenus une référence scientifique (en gros, PLoS Biology est juste derrière Nature et Science, largement au dessus des revues spécialisées), il y a aussi la série des BMC http://www.biomedcentral.com/browse/journals/ dont certains commencent à taper des impact factors intéressants. Il y a aussi des projets plus petits, comme ceux de LA press par exemple (http://www.la-press.com/); bref, il y en a pour tous les gouts, et il semble que le business model est intéressant pour les éditeurs.
En plus de ça j'ai oublié tous les journaux qui diffusent les articles après un délai variable (3 mois à un an) en échange de frais de publication, mais là il y a de l'arnaque par la licence est articles reste totalement proprio (avec un copyright transféré à l'éditeur). Bref, c'est pas libre, mais au moins c'est gratuit. Grosso modo, je dirais qu'environ 1/3 de la littérature scientifique est disponible sous cette forme `l'heure actuelle, et la tendance est très nette.
Tous les scientifiques le savent : ils veulent tous diffuser leurs articles en libre, sur des archives ouvertes, mais finissent par les publier dans des revues, commerciales, parce que celles ci sont les seules à être reconnues et à offrir une certaine garantie sur la qualité des résultats publiés.
Ah non ça pardon, c'est complètement faux.
Dans l'édition scientifique, il y a actuellement deux modèles qui cohabitent, et qui sont en compétition d'ailleurs.
Le modèle "ancestral" est celui du journal payant. Les auteurs soumettent des articles, la revue les accepte ou les refuse en se basant sur l'avis de plusieurs experts (comité de lecture), et si le papier est accepté, il est publié. Les auteurs ne touchent rien, le comité de lecture non plus; mais personne ne paye rien non plus : l'éditeur (= publisher, pas facile de ne pas faire de confusion) met des pubs et vend son journal pour couvrir les frais de mise en page/publication/tirage papier, et éventuellement tirer de (gros) bénéfices. Le copyright est transféré au journal, au passage.
Ce modèle a été récemment remis en cause. Le premier problème est un problème éthique (le fait que les universités pauvres et les citoyens ne peuvent pas avoir accès à la connaissance --il faut voir ce que ça coute ces cochonneries de journaux scientifiques). Le deuxième problème est lié à la politique de certains organismes de financement de la recherche américains et britanniques, qui imposent la consultation publique de la recherche qu'ils financent. Bref, ça et l'évolution de la société, + l'apparition de licences libres ont permis l'emergence des journaux "gratuits", fonctionnant selon un modèle différent. Les auteurs soumettent leur travaux, ça passe par le circuit habituel (comité de lecture etc), et si l'article est accepté, les auteurs payent des frais de publication (de l'ordre de grandeur de 1000$ en général). Le journal s'occupe de la mise en page etc., et l'article est mis en ligne gratuitement, souvent même sous licence libre ou CC non libre. Au début, il était possible de commander le journal en version papier, mais je crois que le système a pris l'eau --probablement pas assez de tirages papier commandés.
Aujourd'hui le deuxième modèle a tendance à prendre le pas sur le premier. À part les très grosses revues, qui fonctionnent toujours selon le premier modèle (Nature, Science), la tendance semble inéluctable. Il y a des grosses revues "gratuites", comme les PLoS, avec un impact factor très élevé; et de nombreux petits journaux "ancien modèle" coulent; car quitte à publier dans une revue confidentielle, mieux vaut être sûr que l'article sera lu. Mécaniquement, l'impact factor des revues gratuites est supérieur à celui des revues payantes de qualité équivalente.
La qualité de certaines revues gratuite est faible, effectivement, mais pas plus faible que certaines revues payantes. Je n'ai pas vu de tendance systématique dans un sens ou dans l'autre; le processus de peer review est identique dans les deux cas, et l'intérêt du journal est identique --filtrer les mauvais articles qui ne seront pas cités et qui feront diminuer leur impact factor. Comme les revenus sont dépendants du nombre d'articles publiés, il est clair que les revues gratuites ont tendance à accepter un peu n'importe quoi quand elles n'ont pas assez de papiers soumis pour faire un tri correct; cependant, un problème tout à fait identique existe pour les revues classiques, qui ont des échéances à tenir (par exemple, un numéro par mois) et qui doivent y placer un nombre de papiers honnête; alors que les revues en ligne n'ont pas ce problème (elles publient les articles comme ils arrivent, et n'ont pas de contraintes de place; trop peu d'articles ne sera pas un problème, beaucoup d'articles non plus. On peut remarquer par exemple que des accidents de peer review existent dans les deux cas (articles non-scientifiques acceptés parce qu'ils sont passés à travers les gouttes --inacceptable et théoriquement impossible si le comité de lecture fait son travail, mais il est difficile de vérifier que des bénévoles font leur travail consciencieusement...).
Le système est en train de changer à tel point que de nombreux journaux proposent un système mixte, (PNAS par exemple), où les auteurs peuvent choisir de payer pour que leur article soit disponible en ligne.
C'est encore un peu le bordel au niveau des licences, on trouve de tout et n'importe quoi, mais quand même pas mal de CC, même des libres (CC-BY, CC-SA), ou des non libres (NC ou ND); personnellement la clause ND (pas de travaux dérivés) ne me choque pas pour des travaux scientifiques --un article est un tout unique qui ne devrait pas être modifé sans l'avis des auteurs, même si c'est évidemment un problème pour une traduction par exemple.
Pour les bouquins, déja que c'était pas glorieux à la fin du XXe siècle, alors je ne leur donne pas une longue vie au XXIe. Deux types de livres ont encore une certaine utilité : 1) les bouquins de référence, de grosses bibles bien organisées où l'on trouve une sorte de review géante d'un champ de recherche (mais c'est assez exceptionnel comme bouquin, et il n'y en n'a pas 50 par domaine de recherche; donc un marché réduit quand même), 2) les bouquins d'opinion / vulgarisation, où un scientifique déja reconnu expose sa vision un peu "au delà de la science"; ça peut même parfois tourner au pamphlet politique ou scientifique; ça peut proposer une réecriture de l'histoire des sciences ou toucher à la philosophie des sciences; ce sont plutôt des bouquins que les scientifiques achètent pour lire avant de s'endormir. Le reste des ouvrages scientifiques, c'est des ventes extrêmement limitées; leur contenu est bien souvent décevant; leur rigueur aussi (pas de comité de lecture); il est délicat de les citer (pas sûr que le lecteur dispose du bouquin dans son institution), et leur prix est extrêmement élevé (faible tirage) pour une qualité souvent douteuse. J'imagine que ce type d'ouvrages n'a pas un grand avenir, comparé à la qualité et à la quantité des publications disponibles gratuitement.
J'ai commencé à utiliser Linux en 2001. Je n'ai aucune idée de la situation avant, mais en 2001, Mandrake était à peu près ce qu'Ubuntu est aujourd'hui, et on avait pas mal d'espoir. Linux avait bien colonisé les serveurs (auparavant sous des Unix proprio), pour le desktop c'était un peu juste (Gnome 1 pas très beau, Window maker peu intuitif, start office sapusépalirle pour la bureautique, netscape/mozilla pour le web). On avait dans les 1% de part de marché pour le desktop, beaucoup moins pour le serveur, mais quand on refaisait le monde, on prévoyait une explosion sur le desktop, vu la libération du code de star office et de netscape, la pub que Mandrake proposait de faire, etc. On disait que la masse critique était atteinte, on commençait à voir marginalement quelques PC neufs sans OS ou avec un linux installé par défaut, les constructeurs de matos commençaient à savoir que leur bouzin ne marchait pas sous Linux, etc.
7 ou 8 ans après, le libre a énormément progressé, en quantité, en qualité, en diversité; la plus grande victoire est peut-être la colonisation du buerau Windows avec Firefox, Ooo et Thunderbird; la part de marché de linux sur les serveurs s'est consolidée; le libre s'est diversifié; le projet phare du libre est probablement Wikipédia, avec plus de contributeurs que le noyau Linux. Et le desktop? Que dalle. Peanuts, nada. Les rêves sont toujours là, on prédit toujours une explosion l'année prochaine, et il ne se passe jamais rien. Bien sûr, on a des raisons d'espérer, le libre commence à avoir un impact politique, et finalement on se demande si des projets non-linux (comme ceux cités plus haut) ne vont pas finalement aider à attirer l'attention du public et des politiques. Mais franchement, j'ai l'impression de lire dans ton commentaire ce que j'aurais pu écrire il y a 7 ans. Je ne suis pas devin, mais je ne vois aucune raison pour être spécialement optimistes sur la croissance exponentielle de Linux sur le desktop, en tout cas pas plus qu'il y a 7 ans.
Même si tu soulèves des points intéressants, je trouve que ton commentaire est outrancier et qu'il a tendance à se saborder lui-même, c'est quand même dommage.
Déja, il ne faut pas mélanger Ubuntu, la communauté, Canonical et Mark Shuttleworth.
* Malgré tout ce qu'on a pu dire au dessus, moi y compris, Ubuntu, ça marche. Et ça marche même drôlement bien la plupart du temps. Franchement, au niveau de la facilité d'installation, je pense qu'elle est assez incomparable. Dans tous les cas, même si tu n'est pas d'accord avec ça, je pense qu'elle est incomparable au niveau de sa couverture publicitaire et médiatique. Bien entendu, on peut rester geek et penser que c'est du buzz, des machins en couleur pour les neuneux, etc., mais c'est quand même avec avec Gentoo qu'on aura Linux sur 80% des PC de supermarché. Si on veut comparer l'ambition d'Ubuntu avec ce qui s'est fait avant, le premier exemple qui me vient à l'esprit est Lindows/spire. Je pense quand même qu'il est malhonnête de mettre Ubuntu au niveau de cette bouse non-libre.
* La communauté est probablement le point faible d'Ubuntu, je reconnais que c'est un problème. Ubuntu est avant tout dirigée vers les non-techniciens, et du coup la communauté est constituée de non-geeks. Ça veut dire qu'en effet, sur les forums, tu vas trouver personne qui va t'expliquer comment patcher ton noyau; on va te dire de cliquer ici et là et de redémarrer. C'est évidemment un problème, mais c'était presque prévisible.
* Canonical est le gros point d'interrogation de toute cette histoire. Personne ne sait vraiment comment cette boite va un jour gagner de l'argent. Soit ça reste un gouffre financier jusqu'à disparaitre, soit ils inventent un nouveau business model dans les 3 prochaines années, soit ils changent leur système et commencent à essayer de faire payer les gens (support, CD, updates...). J'imagine que c'est un problème pour se lancer à fond dans le travail communautaire, je n'aime pas vraiment non plus avoir cette boite fantome derrière tout ça, sans savoir vraiment sur quoi ils bossent, et qui garde le pouvoir décisionnel.
* Shuttleworth est un mégalo idéaliste, mais eh oh, on est quand même habitués non? Râler parce que Shuttleworth pousse les projets upstream à s'adapter à Ubuntu, c'est comme râler parce que RMS pousse les changements de licence. Le libre s'est aussi (et surtout) construit autour de personnalités aussi charismatiques que controversées. Shuttleworth a mis des billes, beaucoup de billes, plus de billes que peut-être personne n'en mettra jamais dans le logiciel libre; il pense qu'en échange il peut exiger certaines choses; qu'il essaye, ce n'est pas grave en soi. Ce n'est quand même pas le premier venu, il a des raisons de penser qu'il peut obtenir certaines choses. Gnome ou KDE font ce qu'ils veulent, ils acceptent ou ils refusent, personne n'a de couteau sous la gorge dans l'histoire.
C'est moi qui ai lancé cette discussion sur la communauté Ubuntu; je suis le premier à dire que j'ai des doutes sur le fonctionnement de la communauté et sur le côté pédagogique d'Ubuntu. Mais qu'est-ce que ça veut dire l est facile de collecter des bonnes idées? C'est complètement faux, on n'a jamais assez de bonnes idées, et le libre en a désespérément besoin --il suffit de faire un tour dans quelques répertoires de logiciels libres pour s'apercevoir que la moitié des projets de LL sont totalement mal pensés et inutiles, pendant que l'autre moitié sont des clones de logiciels propriétaires. Dans Brainstorm, il y a dans les 15000 idées, 14000 sont probablement totalement inutiles, mais il y a quelques centaines d'idées brillantes, petites ou grandes, dont certaines n'ont probablement jamais été proposées avant. Pourquoi vouloir se passer de cette mine d'idées? Je critique Brainstorm parce que c'est très mal géré et que les bonnes idées ne sont pas mises en avant, mais je pense que Brainstorm peut vraiment apporter quelque chose au libre, pas seulement à Ubuntu. C'est idiot de vouloir jeter le bébé avec l'eau du bain; il y a beaucoup de choses très bien autour d'Ubuntu, ça bouge c'est dynamique et c'est du jeune quin'enveut, qui peut enfin faire décoller Linux des 3% de part de marché qu'il occuppe depuis 15 ans.
Ouaip, mais je pense que c'est une question humaine: répondre "RTFM", c'est quand même mieux que de ne rien répondre non?
Le problème c'est que les utilisateurs d'Ubuntu attendent beaucoup, et n'imaginent pas changer leur comportement. C'est aussi une forme de pédagogie, quand on s'intègre dans une communauté, on apprend. Mais bon, si on ne s'intègre pas, on n'apprendra jamais.
J'utilise Ubuntu sur plusieurs ordinateurs, je conseilel Ubuntu; je trouve que le principe de la distrib est vraiment sympa, que la base est saine (Debian, c'est quand même une référence), que la communauté devrait avoir atteint une taille critique etc. Mais pour m'intégrer à une communauté, j'ai envie de m'y sentir à l'aise, et parfois, à lire les commentaires dans le Brainstorm, je me dis que je ne suis pas au bon endroit. Il faut une masse critique de contributeurs un peu expérimentés, une communaté composée de 90% de niewbies, ça n'est quand même pas très encourageant.
En principe, il devrait être extrêmement facile de répondre aux questions dans launchpad, 90% des questions sont des FAQ, et il y a un bouton "lier une FAQ", hors les FAQ disponibles ne sont pas à jour ou sont n'mporte quoi. Il y a très peu d'instructions; pas de tutoriel, pas de messages tout faits pour répondre "ce n'est pas un bug" ou "nous vous conseillons telle introduction Ubuntu"; Ça ne donne pas envie d'aider quoi...
Certains d'entre vous ont-il une expérience à partager sur la qualité de la communauté Ubuntu? Pour ma part, j'ai été halluciné par le manque de contributeurs aux tâches triviales, étant donné la base populaire de la distrib. La plupart des forums de discussion sont extrêment déserts, même les forums officiels, et les questions dans launchpad sont aussi peu consultées. En gros, avec un probème général (du type "Mon serveur X ne démarre pas avec Ubuntu 8.10"), il y a environ 80% de chances que vous ne receviez aucune réponse quelque soit le média (j'ai pas essayé IRC, j'avoue).
Même désert au niveau des rapports de bug; il semble y en avoir entre 200 et 300 par jour et ça laggue sérieusement au niveau du filtrage; les bugs ne sont pas confirmés, personne ne répond pour demander plus d'informations, etc. Le maintien du nombre de bugs ouverts à ~ 50 000 semble être assez miraculeux, et en guise de miracle, c'est surtout des pratiques limite-limite qui sont utilisées (changement du statut du bug en "Needinfo" pour une broutille, sachant de le needinfo se tranforme en "invalid" après 3 semaines; fermeture des bugs au lieu de les passer en needinfo, marquage abusif en "triaged" sans aucun commentaire, etc etc). Au passage quand même, quand on lit ici et là qu'Ubuntu est critiquable pour ne pas contribuer en amont, ça dépend ce qu'on entend par "contribuer". En nombre de lignes de codes, je ne sais pas, mais en nombre de bugs remontés, c'est assez impressionnant, surtout pour Gnome.
J'ai un peu l'impression que l'équipe payée par Canonical est totalement débordée; elle met au point les outils pour communiquer (launchpad, brainstorm...) et elle compte sur un miracle pour que ça s'auto-organise... Et dans les faits, ça s'auto-organise n'importe comment; surtout sur Brainstorm oì il y a très peu de feedback de la part de Canonical et où les neuneus ont tendance à se monter le choux (les idées comme "Faites que Ubuntu puisse lancer les .exe" font un carton). Ça donne quand même l'impression que Canonical utilise ces trucs comme des défouloirs, histoire d'avoir un peu la paix et de pouvoir se focaliser sur le développement. Du coup, la faible "force de travail" proposée par la communauté sert à administrer ces outils, et n'est pas utilisée de manière constructive. Tout est fait pour que le public ait l'impression de s'adresser à un Monsieur Ubuntu, pour se plaindre, pour proposer des idées, ou pour poser des questions. Il y a aucun encouragement ni aucune explication quant au fonctionnement d'une communauté libre; les gens "exigent" des choses, "je veux ci, je veux ça", et personne ne leur explique que s'il veulent quelque chose, ils peuvent le faire tout seuls et proposer l'amélioration au reste de la communauté. C'est comme ça que le libre progresse quand même.
En tout cas, la première impression que l'on a quand on parcourt les rapports de bug et les questions, c'est quand même que la distrib est franchement buguée dans ses fonctions les plus basiques: installation, boot, serveur X, serveur de son... + Evolution, qui à lui seul représente une bonne partie des bugs (c'est vraiment stable ce truc là? Les rapports de bugs automatique sont bourrés de segfaults), avec énormément de rapports de régressions entre les versions, ce qui ne fait pas très sérieux (c'est déja difficile de gérer le support du matos neuf, mais si en plus on casse le vieux...). Ce qui est certain, c'est que le cycle de releases tous les 6 mois casse beaucoup de trucs, en particulier quand la sortie de la distrib est forcée (8.10 est sortie le 30 octobre, et c'est clair qu'elle était trop fraiche, il y avait encore plein de patches en attente). Je n'ai pas assez de recul pour savoir si les choses ont tendance à s'arranger ou à empirer, mais en tout cas je trouve tout ça bien chaotique. C'est super si on finit par remplacer Windows, mais si c'est pour le remplacer par un truc aussi instable et bordéliquement géré, ça n'est pas vraiment mon idéal de futur...
C'est ce que j'ai fait aussi, mais ça me fait vraiment marrer ces sondages de geek :-) C'est fait n'importe comment, on ne comprend pas la moitié des questions; on se doute que les seuls capables de répondre sont des pros vraiment bien pointus et que 1) ces gens ont plusieurs machines, ce qui va leur faire tout cocher, 2) ces gens n'ont pas de problèmes pour configurer X et pour recompiler leur noyau avec les options qui vont bien pour faire marcher le dernier driver binaire. Je doute que les réponses soient vraiment utilisables, mais c'est vrai qu'on ne sait pas vraiment ce qu'ils comptent en faire. Peut-être qu'ils ne souhaitent que des réponses de la part de purs geeks, mais ils risquent d'avoir du bruit vu que l'annonce du sondage a été diffusée un peu partout...
Personnellement, les question auxquelles j'aurais bien voulu (et pu) répondre, ça aurait été:
* Quelle distribution
* Quelle carte graphique
* Est-ce que X fonctionne par défaut
* Est-ce que l'accélération graphique (2D/3D) fonctionne par défaut
* Est-ce que l'accélération graphique fonctionne sur votre machine après bidouillage/installation de drivers binaires...
Parce que là, c'est rigolo les apriori du sondage. Par exemple, ils partent du principe qu'on utilise un logiciel pour modifier xorg.conf; c'était peut-être le cas il y a 10 ans mais maintenant, beaucoup de cartes graphiques marchent "out of the box" :-) Ils sont pessimistes chez xorg :-)
Bah pour moi quand tu achètes quelque chose et que tu le revends moins cher, j'ai du mal à considérer ça comme une activité commerciale...
Dans cette histoire, ce qu'il y a de compliqué, c'est qu'on mélange l'objet physique (le plan imprimé) et l'oeuvre de l'esprit. Le même problème se pose avec tout support physique contenant une oeuvre sous CC-NC.
Un petit tour rapide sur Google indique qu'on n'est pas les seuls à s'être posé la question, et que la clause "non-commercial" est en fait assez foireuse. Il n'est même pas clair si l'idée, c'est "pas de bénéfices" ou "pas d'argent du tout", les avis sont partagés.
Ce qui est certain, c'est que "pas d'argent du tout" n'est pas respecté. Par exemple, certains éditeurs proposent d'imprimer et de vendre des libres sous CC-NC; l'auteur signe un contrat avec l'éditeur, et... c'est tout. L'éditeur imprime les livres (il en a le droit), et après, c'est magie magie : il semble que le contrat avec l'éditeur s'étend magiquement à tous les intermédiaires (librairies, transporteurs...) jusqu'au lecteur final, qui reçoit un bouquin sous licence CC-MC, sur lequel l'auteur s'est fait des benef (normal), l'éditeur aussi (il peut, contrat signé), une librairie online aussi (étrange, aucun contrat signé), LaPoste ou Chronopost aussi (étrange, rien signé)... Et la question de la revente est également très problématique : est-ce qu'un livre sous CC-NC est invendable d'occasion? est-ce qu'il n'est vendable que si on n'en fait pas de bénéfices? Donc si on offre le libvre à quelqu'un, ce dernier n'a pas le droit de le revendre? Et si ce quelqu'un se fait saisir ses biens par un huissier, est-ce que l'huissier doit détruire le bouquin, sans jamais pouvoir le revendre? C'est infernal comme cycle...
Je pense qu'il faut avant tout comprendre que seul l'ayant-droit peut demander des réparations suite à une infraction. Donc je pense qu'il n'est pas légitime de s'inquiéter du détournement de la CC-NC sur ses propres oeuvres, puisqu'on peut décider nous-mëmes si quelque chose est assez "commercial" pour nous embêter. C'est plus enquiquinant quand on acquière une oeuvre, puisque là, on ne sait pas trop sur quel pied danser, et on a toujours un (petit) risque de se faire embëter.
Personnellement, j'aurais tendance à considerer que la restriction liée au "non-commercial" est restreinte à la réutilisation (= la reproduction) de l'oeuvre de l'esprit, et pas au support sur laquelle elle a été imprimée légalement. La succession d'idées qui mène à penser que la Poste contrevient à la licence alors qu'elle ne fait que transporter un paquet fermé me semble totalement perverse, et à mon avis, la licence ne s'applique pas au contenant (l'objet physique) mais au contenu. Du coup, le bout de papier qu'on a acheté légalement, on en fait ce qu'on veut, on peut mëme le revendre, etc., du moment qu'on n'en fait pas de copies.
Ah oui OK d'accord, je n'avais pas compris l'histoire de la version papier. Du coup tout est beaucoup plus clair pour moi!
Ce fameux "non commercial" m'intrigue en fait. Tu lis la langue de Britney Spears? J'ai été faire un tour sur le site de CC:
So “NonCommercial” means that the work cannot be used commercially?
Not quite. The “NonCommercial” license option means that you do not receive the commercial rights via the Creative Commons license. You can always approach the licensor directly to see if they will separately license you the commercial rights.
Secondly, the noncommercial license option is an inventive tool designed to allow people to maximize the distribution of their works while keeping control of the commercial aspects of their copyright. To make one thing clear that is sometimes misunderstood: the "noncommercial use" condition applies only to others who use your work, not to you (the licensor). So if you choose to license your work under a Creative Commons license that includes the “noncommercial use” option, you impose the ”noncommercial” condition on the users (licensees). However, you, the creator of the work and/or licensor, may at any time decide to use it commercially. People who want to copy or adapt your work, "primarily for monetary compensation or financial gain" must get your separate permission first.
One thing to note on the noncommercial provision: under current U.S. law, file-sharing or the trading of works online is considered a commercial use -- even if no money changes hands. Because we believe that file-sharing, used properly, is a powerful tool for distribution and education, all Creative Commons licenses contain a special exception for file-sharing. The trading of works online is not a commercial use, under our documents, provided it is not done for monetary gain.
Le texte lui-même de la licence (donc celui qui fait foi devant un tribunal) dit :
# You may not exercise any of the rights granted to You in Section 3 above in any manner that is primarily intended for or directed toward commercial advantage or private monetary compensation.
Je ne suis pas du tout juriste, mais j'aurais tendance à penser que la revente d'occasion n'est pas une activité prioritairement destinée à faire de l'argent; donc j'ai l'impression que ça passe sans problème. Je trouve que cette défintion de "commercial" est assez juste et claire : si tu achètes et tu revends pour te faire du blé, alors c'est commercial. Si tu achètes et que tu utilises l'objet, et que tu le revends moins cher plus tard parce que tu n'en n'as plus besoin, ce n'est pas du commerce. Donc c'est pas seulement une question d'argent.
Je trouve que ton idée (PDF libre et gratos disponible + plan papier payant) est excellente, et qu'elle représente un super exemple de modèle économique appliqué au libre; au final, tout le monde est gagnant : toi, la boite qui imprime les plans, et l'utilisateur final.
1) a) Tu es le seul auteur: tu peux changer la licence si tu veux -> 3)
1) b) Tu n'est pas le seul auteur:
1) b) i) Les autres auteurs acceptent de changer la licence -> retour à 1)a)
1) b) ii) Les autres auteurs n'acceptent pas: tu ne peux pas changer la licence -> 2)
2) Tu ne peux pas (ou ne veux pas) changer la licence de diffusion. En théorie, tu ne peux pas vendre ton oeuvre, puisque tu violerais la licence. Cependent, si tu es le seul auteur, tu ne vas pas porter plainte contre toi-même! Donc j'imagine que tu peux très bien vendre ton oeuvre, en contrevenant sciemment à la licence. Par contre, il y a peu d'intérêt pour l'autre entreprise d'acheter, puisqu'ils auront la clause non-commerciale... qu'ils pourront violer si tu leur donne l'assurance de ne pas les attaquer (mais c'est complètement pervers comme situation). J'imagine que c'est un cul de sac.
3) Tu peux changer la licence, donc en fait ce que tu vends, c'est un plan identique à ceux qui sont sous CC-NC, mais sans la CC-NC. Tu peux mettre une autre CC si tu veux, mais j'imagine que le plus simple, c'est de le mettre en "tous droits réservés", et tu peux négocier les droits comme tu veux. Bien entendu, l'entreprise en question pourra revendre des plans, non-libres, qui seront exactement équivalent aux plans sous CC-NC sur ton site... Étrange business, n'est-ce pas? Mais même si tu retires les plans de ton site, n'importe qui d'autre qui les a quelque part sur un disque dur ou un serveur de cache peut les diffuser en respectant la licence, qui n'est pas révocable.
Bref, je crois que tout le problème, c'est bien ce que l'entreprise en question veut faire avec tes plans. Si c'est juste pour les revendre tel quels, demande-toi si tu n'es pas indirectement responsable de l'entubage de leurs clients, qui vont acheter à cette entreprise des plans non-libres qu'ils auraient pu obtenir sous CC-NC sur ton propre site... Pour moi ce n'est pas loin de l'arnaque. Ce qui est probablement plus "sain", c'est de vendre à cette entreprise les plans sous CC-BY ou CC-SA par exemple : si quelqu'un veut les plans gratuitement, il peut les avoir sur ton site sous CC-NC. Mais si quelqu'un veut les plans et avoir le droit de les vendre, alors il doit les acheter. Mouuuuais.
Si tu "pompes" un LL, en gros tu ne payes quasiment rien, tu peux le distribuer sans investissement. Si tu "pompes" les caractéristiques d'un matos libre, OK, tu économises la R&D, mais il faut quand même payer la fabrication, distribuer le matos, le vendre etc. Ça demande un certain investissement.
Mon opinion, c'est que l'argument "Y'a beaucoup de R&D, on ne va pas tout refiler non plus gratos à nos concurrents", c'est un argument classique contre les LL, et sur ce site, on est plutôt d'accords pour dire que c'est un argument spécieux. Je ne vois absolument pas pourquoi un argument microsoftien pourri devrait devenir magiquement acceptable quand on parle d'un projet de matériel libre. OK y'a beaucoup de sous en jeu, et peu de modèles économiques assurent un retour sur investissement quand on fait du libre. Mais vous croyez que par exemple Canonical ne dépense pas beaucoup de sous? Je ne vois pas en quoi la situation est différente, et pourtant quand Canonical ne diffuse pas les sources d'un de ses projets, on dit qu'ils ne jouent pas le jeu du libre blablabla (en quoi je suis complètement d'accord).
Donc OK pour dire qu'il vaut mieux une carte graphique semi-libre (avec des specs publiques et pas mal d'info sur son fonctionnement) que la situation actuelle; ça ne me parait pas discutable. Maintenant, si cette carte libre est libre sauf quelques petits trucs, ça veut dire qu'il est impossible pour un industriel de prendre ses caractéristiques et de la refaire à l'identique; c'est impossible pour un universitaire de disséquer son fonctionnement; c'est impossible pour un ingénieur de l'étudier et de l'améliorer, et de publier ses modifications. Donc OK c'est bien d'avoir une doc publique et tout, mais "presque libre" n'a jamais voulu dire "libre".
Bah je comprends bien le problème, mais dans ces cas là on n'est plus sur une philosophie libre alors. On pourrait dire exactement la même chose d'un logiciel ou d'un système d'exploitation libre : "On peut libérer des bouts, mais pas le noyau quand même, vous vous rendez compte, un concurrent pourrait arriver et tout copier sans payer de R&D".
C'est encore une fois le mode de financement du developpement libre qui est problématique (le fait qu'on doive trouver les sous avant ou pendant le développement, car on ne va pas pouvoir rendre les clients prisonniers après). C'est juste que l'investissement sans avantage par rapport à la concurrence, ça ne colle pas trop avec l'idéologie actuelle : aucune entreprise ne souhaite investir autant pour elle-même que pour ses concurrents (alors qu'à la base, ce n'est pas complètement idiot), il y a cette idée de ne pas vouloir favoriser les "tricheurs" (en fait, tout le problème est que le résultat d'une entreprise est comparé à la concurrence et pas considéré comme une valeur absolue). C'est un vrai problème, mais on ne peut pas le résoudre par une pirouette du style "je fais du libre mais pas tout quand même, parce qu'autrement n'importe qui peut me piquer mon boulot". C'est pas du libre comme l'entends RMS ça, et ça ne devrait pas être considéré comme un exemple.
Je n'ai jamais vraiment compris le lien que Texmacs pouvait avoir avec Tex et Latex. J'imagine que la remarque en italique vient du processus de modération, mais elle est trompeuse : il n'y a pas grand chose de commun entre Lyx et Texmacs.
Lyx est une interface graphique à Latex; on tape comme dans un traitement de texte classique, et le logiciel génère un code Latex qui est ensuite compilé traditionellement (dvi, ps, pdf...). L'avantage étant qu'on a tout à fait le droit d'ajouter des commandes Latex quand on veut un truc un peu personnalisé.
Texmacs est un traitement de texte, point. Son rendu est excellent, surtout pour les équations, et on a l'impression d'avoir du latex. Mais c'est juste une impression, à ma connaissance, il n'y a aucun code latex généré, aucune compilation. D'ailleurs leur FAQ dit : How can I see the LaTeX or TeX code corresponding to what I see on the screen? Answer. This question is due to a fundamental misunderstanding about TeXmacs. Indeed, TeXmacs is not based on TeX/LaTeX, although it does support (not yet perfect) conversion to and from LaTeX. .
Je pense qu'on touche là le fond du problème, qui fait qu'il faut comparer Texmacs avec OpenOffice, pas avec Latex. On n'utilise pas seulement Latex pour son rendu (quoique...), mais surtout pour la possibilité de séparer nativement le fond et la forme, appliquer des styles, gérer les références bibliographiques, etc., choses qui sont vaguement possibles avec un traitement de texte, mais pas naturelles.
Au passage, Lyx c'est sympa, mais probablement pas assez pour ajouter des liens dans des dépêches qui n'ont rien à voir. Le développement de Lyx est extrêmement lent, et le soft souffre de ce qui est, à mon avis, des erreurs de conception (la plus importante étant la génération de pseudo-code Latex incompilable comme format de fichier interne au lieu d'utiliser des commentaires dans du Latex pur, ce qui rend extrêmement pénible un éventuel va-et-vient entre plusieurs éditeurs).
Oui, mais ça ne serait pas implémentation-dépendant ce truc? à mon avis une implémentation qui donne 8 est aussi juste que celle qui donne 7. C'est quand même difficile de dire que 7 est la bonne réponse...
Peut-être naïvement, j'aurais tendance à penser que certains ont pu comprendre qu'on se proposait de faire un revue de presse régulière de ce journal, ce qui n'aurait en effet aucun sens. Il est sympatique d'en parler une fois, voila c'est fait, mais je pense que personne n'avait prévu d'en faire un résumé dans chaque revue de presse...
Euh, c'était pas clair que c'était un exemple imaginaire à vocation didactique? Ça fait deux personnes qui n'ont rien compris à ce que je voulais dire, ça commence à m'inquiéter...
Ahhh mais c'est quoi ces sophismes? "Deux faux font un vrai", cherche sur Wikipédia. Essaye de lire ce que j'écris un peu, c'est pénible si tu n'essayes même pas de comprendre.
Ouais, bien sûr, mais il faudrait avoir les détails. J'imagine que l'amende et l'interdiction portaient sur le fait que des graines de variétés non certifiées étaient probablement vendues comme des variétés considérées comme comestibles --il parait évident qu'on peut vendre des graines de plein de plantes sans certification, du moment que ces plantes sont des fleurs ou des arbres ou n'importe quoi sauf des plantes clairement commestibles. Quand tu vends des graines de fraisier, tu t'attends à ce que le produit soit comestible, non? S'il ne l'est pas, il y a un problème.
Ce que tu décris est tout à fait valable dans une société du type "première partie du XXe siècle", mais ne peut plus tenir aujourd'hui. le problème n'est pas que les produits alimentaires sont plus dangereux qu'avant, c'est que le degré de responsabilisation et de judiciarisation de la société font que ce mode de fonctionnement n'est pas possible à grande échelle. Pouir revenir à la comparaison avec les logiciels, il n'est pas possible de commercialiser un aliment avec la mention "SANS AUCUNE GARANTIE" dessus. Je suis sûr que même toi tu n'achèterais pas unt el produit (qui de toutes manières serait probablement illégal).
Ça fait partie des effets non désirables du "principe de précaution" et autres fadaises plus ou moins obscurantistes et francisCabrelistes ("c'était mieux avant"). Le fait est que si tu as un problème de santé quelconque après avoir mangé quelque chose que tu as acheté, tu es en droit de demander à la justice de définir les responsabilités et éventuellement de demander aux responsables un dédommagement qui peut être bien plus que symbolique. En mangeant le cochon pas pasteurisé de ton voisin agriculteur, tu t'autoassures: tu sais d'où vient la viande, si tu es malade tu en vas pas porter plainte contre ton voisin. Tout le monde peut tenir ce raisonnement : voila tu as passé une journée collé sur le meuble en faïence creux de ta salle de bains, la prochaine fois tu feras plus attention, et tu ne vas pas porter plainte pour quelques désordres intestinaux. mais ça, c'est un raisonnement "maison".
Considères le cas où tu manges tous les jours au restaurant le vendredi, et que tous les vendredi pendant 10 ans vous avez "tomates à la provençale". Mmmmhhh elles sont bonnes les tomates bio de l'agriculteur du coin, sauf qu'après 10 ans une enquête sanitaire montre que la variété bio qui était si bonne contient un taux anormalement élevé de polyphénols à la con qui augmentent de 10% le taux de cancer du colon. Détection, et pof, tiens tu as des jolis polypes. Tu fais quoi? Tu te dis que si ça se trouve les polypes tu les aurais eu de toutes manières, qu'on ne peut pas faire de lien de cause à effet? Ou tu te dis que *quelqu'un* est responsable? Si tu penses que quelqu'un est responsable, alors tu entres dans cette spirale du principe de précaution, qui explique exactement pourquoi les produits alimentaires sont certifiés.
Pas convaincu? OK, deuxième exemple. Ton gamin est allergique à un truc quelconque. Il va à la cantine, mange les patates de la variété locale au gout de noisette de l'agriculteur du coin, obtenues par savants croisements, et hop, oedème de Quincke. Tu crois vraiment que les parents ne vont pas demander la responsabilité? Qui est responsable? L'argriculteur? La cantine? Toi? Obi-Wan Kenobi? Tu ne crois pas que l'existence d'une autorité de régulation qui autorise la mise sur le marché des produits alimentaires est une bonne solution dans ce cas? Qu'elle aurait pu faire les tests et détecter un taux élevé de phénylalanine dans cette variété particulière, et l'étiqueter comme telle? Sans autorité de controle, personne ne voudra prendre une quelconque responsabilité quant à la nourriture dès qu'il y a un ou deux intermédiaires entre l'agriculteur et le consommateur final.
Ce que tu décris comme la bonne nourriture, c'est simplement l'agriculture artisanale. Or, je pense que beaucoup d'agriculteurs ne veulent pas faire de l'agriculture artisanale, ils veulent faire de l'agriculture industrielle à l'échelle humaine, en gardant des rendements raisonnables et une qualité raisonnable. Le problème est beaucoup plus compliqué que tu le décris quand tu sors de la filière artisanale, et je comprends parfaitement comment on en est venu au système actuel, malheureusement. Si solution il y a, elle est loin d'être simple, et ne peut pas se régler d'un coup de baguette magique: que serait le logiciel libre sans cette clause de non-garantie? pas grand chose, puisque seules des grosses boites avec des gros avocats auraient les reins assez solides pour ça. Du coup, plus de communautés, plus de logiciels bidons développés sur le temps libre, plus d'activité permanente, ce fourmillement qui fait le logiciel libre.
[^] # Re: Régression linéaire
Posté par arnaudus . En réponse au message R : calcul de dérivée. Évalué à 3.
Si x est le vecteur des abscisses et y le vecteur des ordonnées,
coef(lm(y ~ x))
donne l'ordonnée à l'origine et la pente de la régression linéaire.
Bref, le problème ne vient pas de R !
[^] # Re: moi pas comprendre
Posté par arnaudus . En réponse au message IUT en danger. Évalué à -1.
L'université n'a pas pour unique vocation de former des chercheurs, des enseignants et des chômeurs.
C'est pourtant sa seule raison d'être à l'origine. Le fait qu'un siècle de politique pragmatique de l'enseignement supérieur l'ait transformé en filière professionalisante n'empêche pas qu'une université, à la base, c'est une institution qui dispense la connaissance sans d'autres buts que de dispenser la connaissance. C'est pour ça qu'elle est gratuite et ouverte à tous.
Le principal avantage par exemple de l'enseignement fait à l'université est qu'il est dispensé par des enseignants-chercheurs, c'est à dire des gens qu'on paye pour faire autre chose que d'enseigner. Cela n'a aucun sens dans le cadre d'une filière professionnalisante, c'est simplement du gâchis (enseignants sur-qualifiés, et du coup sur-payés puisqu'ils ont un salaire complet pour un mi-temps d'enseigment).
La ministre reconnaît d'ailleurs que les IUT sont une réussite.
C'est exactement ce que je dis : le fait que la ministre reconnaisse ça, vu l'idéologie pourrie (totalement utilitariste) du gouvernement actuel en ce qui concerne la recherche et l'enseignement supérieur, montre bien que les IUT détournent les fonds universitaires pour proposer des formations professionalisantes qui ne devraient pas être du ressort de l'université.
[^] # Re: moi pas comprendre
Posté par arnaudus . En réponse au message IUT en danger. Évalué à 1.
Maintenant, attention, je ne suis pas d'accord du tout avec la manière dont cette réforme est faite, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. En particulier, je trouve inadmissible qu'une université puisse accepter d'être financée, même pour un seul centime, par le secteur privé.
[^] # Re: Édition strictement commerciale?
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Économie du logiciel libre. Évalué à 5.
En plus de ça j'ai oublié tous les journaux qui diffusent les articles après un délai variable (3 mois à un an) en échange de frais de publication, mais là il y a de l'arnaque par la licence est articles reste totalement proprio (avec un copyright transféré à l'éditeur). Bref, c'est pas libre, mais au moins c'est gratuit. Grosso modo, je dirais qu'environ 1/3 de la littérature scientifique est disponible sous cette forme `l'heure actuelle, et la tendance est très nette.
[^] # Re: Édition strictement commerciale?
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Économie du logiciel libre. Évalué à 7.
Ah non ça pardon, c'est complètement faux.
Dans l'édition scientifique, il y a actuellement deux modèles qui cohabitent, et qui sont en compétition d'ailleurs.
Le modèle "ancestral" est celui du journal payant. Les auteurs soumettent des articles, la revue les accepte ou les refuse en se basant sur l'avis de plusieurs experts (comité de lecture), et si le papier est accepté, il est publié. Les auteurs ne touchent rien, le comité de lecture non plus; mais personne ne paye rien non plus : l'éditeur (= publisher, pas facile de ne pas faire de confusion) met des pubs et vend son journal pour couvrir les frais de mise en page/publication/tirage papier, et éventuellement tirer de (gros) bénéfices. Le copyright est transféré au journal, au passage.
Ce modèle a été récemment remis en cause. Le premier problème est un problème éthique (le fait que les universités pauvres et les citoyens ne peuvent pas avoir accès à la connaissance --il faut voir ce que ça coute ces cochonneries de journaux scientifiques). Le deuxième problème est lié à la politique de certains organismes de financement de la recherche américains et britanniques, qui imposent la consultation publique de la recherche qu'ils financent. Bref, ça et l'évolution de la société, + l'apparition de licences libres ont permis l'emergence des journaux "gratuits", fonctionnant selon un modèle différent. Les auteurs soumettent leur travaux, ça passe par le circuit habituel (comité de lecture etc), et si l'article est accepté, les auteurs payent des frais de publication (de l'ordre de grandeur de 1000$ en général). Le journal s'occupe de la mise en page etc., et l'article est mis en ligne gratuitement, souvent même sous licence libre ou CC non libre. Au début, il était possible de commander le journal en version papier, mais je crois que le système a pris l'eau --probablement pas assez de tirages papier commandés.
Aujourd'hui le deuxième modèle a tendance à prendre le pas sur le premier. À part les très grosses revues, qui fonctionnent toujours selon le premier modèle (Nature, Science), la tendance semble inéluctable. Il y a des grosses revues "gratuites", comme les PLoS, avec un impact factor très élevé; et de nombreux petits journaux "ancien modèle" coulent; car quitte à publier dans une revue confidentielle, mieux vaut être sûr que l'article sera lu. Mécaniquement, l'impact factor des revues gratuites est supérieur à celui des revues payantes de qualité équivalente.
La qualité de certaines revues gratuite est faible, effectivement, mais pas plus faible que certaines revues payantes. Je n'ai pas vu de tendance systématique dans un sens ou dans l'autre; le processus de peer review est identique dans les deux cas, et l'intérêt du journal est identique --filtrer les mauvais articles qui ne seront pas cités et qui feront diminuer leur impact factor. Comme les revenus sont dépendants du nombre d'articles publiés, il est clair que les revues gratuites ont tendance à accepter un peu n'importe quoi quand elles n'ont pas assez de papiers soumis pour faire un tri correct; cependant, un problème tout à fait identique existe pour les revues classiques, qui ont des échéances à tenir (par exemple, un numéro par mois) et qui doivent y placer un nombre de papiers honnête; alors que les revues en ligne n'ont pas ce problème (elles publient les articles comme ils arrivent, et n'ont pas de contraintes de place; trop peu d'articles ne sera pas un problème, beaucoup d'articles non plus. On peut remarquer par exemple que des accidents de peer review existent dans les deux cas (articles non-scientifiques acceptés parce qu'ils sont passés à travers les gouttes --inacceptable et théoriquement impossible si le comité de lecture fait son travail, mais il est difficile de vérifier que des bénévoles font leur travail consciencieusement...).
Le système est en train de changer à tel point que de nombreux journaux proposent un système mixte, (PNAS par exemple), où les auteurs peuvent choisir de payer pour que leur article soit disponible en ligne.
C'est encore un peu le bordel au niveau des licences, on trouve de tout et n'importe quoi, mais quand même pas mal de CC, même des libres (CC-BY, CC-SA), ou des non libres (NC ou ND); personnellement la clause ND (pas de travaux dérivés) ne me choque pas pour des travaux scientifiques --un article est un tout unique qui ne devrait pas être modifé sans l'avis des auteurs, même si c'est évidemment un problème pour une traduction par exemple.
Pour les bouquins, déja que c'était pas glorieux à la fin du XXe siècle, alors je ne leur donne pas une longue vie au XXIe. Deux types de livres ont encore une certaine utilité : 1) les bouquins de référence, de grosses bibles bien organisées où l'on trouve une sorte de review géante d'un champ de recherche (mais c'est assez exceptionnel comme bouquin, et il n'y en n'a pas 50 par domaine de recherche; donc un marché réduit quand même), 2) les bouquins d'opinion / vulgarisation, où un scientifique déja reconnu expose sa vision un peu "au delà de la science"; ça peut même parfois tourner au pamphlet politique ou scientifique; ça peut proposer une réecriture de l'histoire des sciences ou toucher à la philosophie des sciences; ce sont plutôt des bouquins que les scientifiques achètent pour lire avant de s'endormir. Le reste des ouvrages scientifiques, c'est des ventes extrêmement limitées; leur contenu est bien souvent décevant; leur rigueur aussi (pas de comité de lecture); il est délicat de les citer (pas sûr que le lecteur dispose du bouquin dans son institution), et leur prix est extrêmement élevé (faible tirage) pour une qualité souvent douteuse. J'imagine que ce type d'ouvrages n'a pas un grand avenir, comparé à la qualité et à la quantité des publications disponibles gratuitement.
[^] # Re: Communauté Ubuntu
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Test d'Ubuntu 8.10 Intrepid. Évalué à 3.
7 ou 8 ans après, le libre a énormément progressé, en quantité, en qualité, en diversité; la plus grande victoire est peut-être la colonisation du buerau Windows avec Firefox, Ooo et Thunderbird; la part de marché de linux sur les serveurs s'est consolidée; le libre s'est diversifié; le projet phare du libre est probablement Wikipédia, avec plus de contributeurs que le noyau Linux. Et le desktop? Que dalle. Peanuts, nada. Les rêves sont toujours là, on prédit toujours une explosion l'année prochaine, et il ne se passe jamais rien. Bien sûr, on a des raisons d'espérer, le libre commence à avoir un impact politique, et finalement on se demande si des projets non-linux (comme ceux cités plus haut) ne vont pas finalement aider à attirer l'attention du public et des politiques. Mais franchement, j'ai l'impression de lire dans ton commentaire ce que j'aurais pu écrire il y a 7 ans. Je ne suis pas devin, mais je ne vois aucune raison pour être spécialement optimistes sur la croissance exponentielle de Linux sur le desktop, en tout cas pas plus qu'il y a 7 ans.
[^] # Re: Communauté Ubuntu
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Test d'Ubuntu 8.10 Intrepid. Évalué à 10.
Déja, il ne faut pas mélanger Ubuntu, la communauté, Canonical et Mark Shuttleworth.
* Malgré tout ce qu'on a pu dire au dessus, moi y compris, Ubuntu, ça marche. Et ça marche même drôlement bien la plupart du temps. Franchement, au niveau de la facilité d'installation, je pense qu'elle est assez incomparable. Dans tous les cas, même si tu n'est pas d'accord avec ça, je pense qu'elle est incomparable au niveau de sa couverture publicitaire et médiatique. Bien entendu, on peut rester geek et penser que c'est du buzz, des machins en couleur pour les neuneux, etc., mais c'est quand même avec avec Gentoo qu'on aura Linux sur 80% des PC de supermarché. Si on veut comparer l'ambition d'Ubuntu avec ce qui s'est fait avant, le premier exemple qui me vient à l'esprit est Lindows/spire. Je pense quand même qu'il est malhonnête de mettre Ubuntu au niveau de cette bouse non-libre.
* La communauté est probablement le point faible d'Ubuntu, je reconnais que c'est un problème. Ubuntu est avant tout dirigée vers les non-techniciens, et du coup la communauté est constituée de non-geeks. Ça veut dire qu'en effet, sur les forums, tu vas trouver personne qui va t'expliquer comment patcher ton noyau; on va te dire de cliquer ici et là et de redémarrer. C'est évidemment un problème, mais c'était presque prévisible.
* Canonical est le gros point d'interrogation de toute cette histoire. Personne ne sait vraiment comment cette boite va un jour gagner de l'argent. Soit ça reste un gouffre financier jusqu'à disparaitre, soit ils inventent un nouveau business model dans les 3 prochaines années, soit ils changent leur système et commencent à essayer de faire payer les gens (support, CD, updates...). J'imagine que c'est un problème pour se lancer à fond dans le travail communautaire, je n'aime pas vraiment non plus avoir cette boite fantome derrière tout ça, sans savoir vraiment sur quoi ils bossent, et qui garde le pouvoir décisionnel.
* Shuttleworth est un mégalo idéaliste, mais eh oh, on est quand même habitués non? Râler parce que Shuttleworth pousse les projets upstream à s'adapter à Ubuntu, c'est comme râler parce que RMS pousse les changements de licence. Le libre s'est aussi (et surtout) construit autour de personnalités aussi charismatiques que controversées. Shuttleworth a mis des billes, beaucoup de billes, plus de billes que peut-être personne n'en mettra jamais dans le logiciel libre; il pense qu'en échange il peut exiger certaines choses; qu'il essaye, ce n'est pas grave en soi. Ce n'est quand même pas le premier venu, il a des raisons de penser qu'il peut obtenir certaines choses. Gnome ou KDE font ce qu'ils veulent, ils acceptent ou ils refusent, personne n'a de couteau sous la gorge dans l'histoire.
C'est moi qui ai lancé cette discussion sur la communauté Ubuntu; je suis le premier à dire que j'ai des doutes sur le fonctionnement de la communauté et sur le côté pédagogique d'Ubuntu. Mais qu'est-ce que ça veut dire l est facile de collecter des bonnes idées? C'est complètement faux, on n'a jamais assez de bonnes idées, et le libre en a désespérément besoin --il suffit de faire un tour dans quelques répertoires de logiciels libres pour s'apercevoir que la moitié des projets de LL sont totalement mal pensés et inutiles, pendant que l'autre moitié sont des clones de logiciels propriétaires. Dans Brainstorm, il y a dans les 15000 idées, 14000 sont probablement totalement inutiles, mais il y a quelques centaines d'idées brillantes, petites ou grandes, dont certaines n'ont probablement jamais été proposées avant. Pourquoi vouloir se passer de cette mine d'idées? Je critique Brainstorm parce que c'est très mal géré et que les bonnes idées ne sont pas mises en avant, mais je pense que Brainstorm peut vraiment apporter quelque chose au libre, pas seulement à Ubuntu. C'est idiot de vouloir jeter le bébé avec l'eau du bain; il y a beaucoup de choses très bien autour d'Ubuntu, ça bouge c'est dynamique et c'est du jeune quin'enveut, qui peut enfin faire décoller Linux des 3% de part de marché qu'il occuppe depuis 15 ans.
[^] # Re: Communauté Ubuntu
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Test d'Ubuntu 8.10 Intrepid. Évalué à 8.
Le problème c'est que les utilisateurs d'Ubuntu attendent beaucoup, et n'imaginent pas changer leur comportement. C'est aussi une forme de pédagogie, quand on s'intègre dans une communauté, on apprend. Mais bon, si on ne s'intègre pas, on n'apprendra jamais.
J'utilise Ubuntu sur plusieurs ordinateurs, je conseilel Ubuntu; je trouve que le principe de la distrib est vraiment sympa, que la base est saine (Debian, c'est quand même une référence), que la communauté devrait avoir atteint une taille critique etc. Mais pour m'intégrer à une communauté, j'ai envie de m'y sentir à l'aise, et parfois, à lire les commentaires dans le Brainstorm, je me dis que je ne suis pas au bon endroit. Il faut une masse critique de contributeurs un peu expérimentés, une communaté composée de 90% de niewbies, ça n'est quand même pas très encourageant.
En principe, il devrait être extrêmement facile de répondre aux questions dans launchpad, 90% des questions sont des FAQ, et il y a un bouton "lier une FAQ", hors les FAQ disponibles ne sont pas à jour ou sont n'mporte quoi. Il y a très peu d'instructions; pas de tutoriel, pas de messages tout faits pour répondre "ce n'est pas un bug" ou "nous vous conseillons telle introduction Ubuntu"; Ça ne donne pas envie d'aider quoi...
# Communauté Ubuntu
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Test d'Ubuntu 8.10 Intrepid. Évalué à 10.
Même désert au niveau des rapports de bug; il semble y en avoir entre 200 et 300 par jour et ça laggue sérieusement au niveau du filtrage; les bugs ne sont pas confirmés, personne ne répond pour demander plus d'informations, etc. Le maintien du nombre de bugs ouverts à ~ 50 000 semble être assez miraculeux, et en guise de miracle, c'est surtout des pratiques limite-limite qui sont utilisées (changement du statut du bug en "Needinfo" pour une broutille, sachant de le needinfo se tranforme en "invalid" après 3 semaines; fermeture des bugs au lieu de les passer en needinfo, marquage abusif en "triaged" sans aucun commentaire, etc etc). Au passage quand même, quand on lit ici et là qu'Ubuntu est critiquable pour ne pas contribuer en amont, ça dépend ce qu'on entend par "contribuer". En nombre de lignes de codes, je ne sais pas, mais en nombre de bugs remontés, c'est assez impressionnant, surtout pour Gnome.
J'ai un peu l'impression que l'équipe payée par Canonical est totalement débordée; elle met au point les outils pour communiquer (launchpad, brainstorm...) et elle compte sur un miracle pour que ça s'auto-organise... Et dans les faits, ça s'auto-organise n'importe comment; surtout sur Brainstorm oì il y a très peu de feedback de la part de Canonical et où les neuneus ont tendance à se monter le choux (les idées comme "Faites que Ubuntu puisse lancer les .exe" font un carton). Ça donne quand même l'impression que Canonical utilise ces trucs comme des défouloirs, histoire d'avoir un peu la paix et de pouvoir se focaliser sur le développement. Du coup, la faible "force de travail" proposée par la communauté sert à administrer ces outils, et n'est pas utilisée de manière constructive. Tout est fait pour que le public ait l'impression de s'adresser à un Monsieur Ubuntu, pour se plaindre, pour proposer des idées, ou pour poser des questions. Il y a aucun encouragement ni aucune explication quant au fonctionnement d'une communauté libre; les gens "exigent" des choses, "je veux ci, je veux ça", et personne ne leur explique que s'il veulent quelque chose, ils peuvent le faire tout seuls et proposer l'amélioration au reste de la communauté. C'est comme ça que le libre progresse quand même.
En tout cas, la première impression que l'on a quand on parcourt les rapports de bug et les questions, c'est quand même que la distrib est franchement buguée dans ses fonctions les plus basiques: installation, boot, serveur X, serveur de son... + Evolution, qui à lui seul représente une bonne partie des bugs (c'est vraiment stable ce truc là? Les rapports de bugs automatique sont bourrés de segfaults), avec énormément de rapports de régressions entre les versions, ce qui ne fait pas très sérieux (c'est déja difficile de gérer le support du matos neuf, mais si en plus on casse le vieux...). Ce qui est certain, c'est que le cycle de releases tous les 6 mois casse beaucoup de trucs, en particulier quand la sortie de la distrib est forcée (8.10 est sortie le 30 octobre, et c'est clair qu'elle était trop fraiche, il y avait encore plein de patches en attente). Je n'ai pas assez de recul pour savoir si les choses ont tendance à s'arranger ou à empirer, mais en tout cas je trouve tout ça bien chaotique. C'est super si on finit par remplacer Windows, mais si c'est pour le remplacer par un truc aussi instable et bordéliquement géré, ça n'est pas vraiment mon idéal de futur...
[^] # Re: C'est quoi?
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Phoronix souhaite savoir comment vous utilisez Xorg. Évalué à 3.
Personnellement, les question auxquelles j'aurais bien voulu (et pu) répondre, ça aurait été:
* Quelle distribution
* Quelle carte graphique
* Est-ce que X fonctionne par défaut
* Est-ce que l'accélération graphique (2D/3D) fonctionne par défaut
* Est-ce que l'accélération graphique fonctionne sur votre machine après bidouillage/installation de drivers binaires...
Parce que là, c'est rigolo les apriori du sondage. Par exemple, ils partent du principe qu'on utilise un logiciel pour modifier xorg.conf; c'était peut-être le cas il y a 10 ans mais maintenant, beaucoup de cartes graphiques marchent "out of the box" :-) Ils sont pessimistes chez xorg :-)
[^] # Re: Beaucoup de possibilités...
Posté par arnaudus . En réponse au message Question licence Creative Commons. Évalué à 1.
Bah pour moi quand tu achètes quelque chose et que tu le revends moins cher, j'ai du mal à considérer ça comme une activité commerciale...
Dans cette histoire, ce qu'il y a de compliqué, c'est qu'on mélange l'objet physique (le plan imprimé) et l'oeuvre de l'esprit. Le même problème se pose avec tout support physique contenant une oeuvre sous CC-NC.
Un petit tour rapide sur Google indique qu'on n'est pas les seuls à s'être posé la question, et que la clause "non-commercial" est en fait assez foireuse. Il n'est même pas clair si l'idée, c'est "pas de bénéfices" ou "pas d'argent du tout", les avis sont partagés.
Ce qui est certain, c'est que "pas d'argent du tout" n'est pas respecté. Par exemple, certains éditeurs proposent d'imprimer et de vendre des libres sous CC-NC; l'auteur signe un contrat avec l'éditeur, et... c'est tout. L'éditeur imprime les livres (il en a le droit), et après, c'est magie magie : il semble que le contrat avec l'éditeur s'étend magiquement à tous les intermédiaires (librairies, transporteurs...) jusqu'au lecteur final, qui reçoit un bouquin sous licence CC-MC, sur lequel l'auteur s'est fait des benef (normal), l'éditeur aussi (il peut, contrat signé), une librairie online aussi (étrange, aucun contrat signé), LaPoste ou Chronopost aussi (étrange, rien signé)... Et la question de la revente est également très problématique : est-ce qu'un livre sous CC-NC est invendable d'occasion? est-ce qu'il n'est vendable que si on n'en fait pas de bénéfices? Donc si on offre le libvre à quelqu'un, ce dernier n'a pas le droit de le revendre? Et si ce quelqu'un se fait saisir ses biens par un huissier, est-ce que l'huissier doit détruire le bouquin, sans jamais pouvoir le revendre? C'est infernal comme cycle...
Je pense qu'il faut avant tout comprendre que seul l'ayant-droit peut demander des réparations suite à une infraction. Donc je pense qu'il n'est pas légitime de s'inquiéter du détournement de la CC-NC sur ses propres oeuvres, puisqu'on peut décider nous-mëmes si quelque chose est assez "commercial" pour nous embêter. C'est plus enquiquinant quand on acquière une oeuvre, puisque là, on ne sait pas trop sur quel pied danser, et on a toujours un (petit) risque de se faire embëter.
Personnellement, j'aurais tendance à considerer que la restriction liée au "non-commercial" est restreinte à la réutilisation (= la reproduction) de l'oeuvre de l'esprit, et pas au support sur laquelle elle a été imprimée légalement. La succession d'idées qui mène à penser que la Poste contrevient à la licence alors qu'elle ne fait que transporter un paquet fermé me semble totalement perverse, et à mon avis, la licence ne s'applique pas au contenant (l'objet physique) mais au contenu. Du coup, le bout de papier qu'on a acheté légalement, on en fait ce qu'on veut, on peut mëme le revendre, etc., du moment qu'on n'en fait pas de copies.
[^] # Re: Beaucoup de possibilités...
Posté par arnaudus . En réponse au message Question licence Creative Commons. Évalué à 1.
Ce fameux "non commercial" m'intrigue en fait. Tu lis la langue de Britney Spears? J'ai été faire un tour sur le site de CC:
So “NonCommercial” means that the work cannot be used commercially?
Not quite. The “NonCommercial” license option means that you do not receive the commercial rights via the Creative Commons license. You can always approach the licensor directly to see if they will separately license you the commercial rights.
Secondly, the noncommercial license option is an inventive tool designed to allow people to maximize the distribution of their works while keeping control of the commercial aspects of their copyright. To make one thing clear that is sometimes misunderstood: the "noncommercial use" condition applies only to others who use your work, not to you (the licensor). So if you choose to license your work under a Creative Commons license that includes the “noncommercial use” option, you impose the ”noncommercial” condition on the users (licensees). However, you, the creator of the work and/or licensor, may at any time decide to use it commercially. People who want to copy or adapt your work, "primarily for monetary compensation or financial gain" must get your separate permission first.
One thing to note on the noncommercial provision: under current U.S. law, file-sharing or the trading of works online is considered a commercial use -- even if no money changes hands. Because we believe that file-sharing, used properly, is a powerful tool for distribution and education, all Creative Commons licenses contain a special exception for file-sharing. The trading of works online is not a commercial use, under our documents, provided it is not done for monetary gain.
Le texte lui-même de la licence (donc celui qui fait foi devant un tribunal) dit :
# You may not exercise any of the rights granted to You in Section 3 above in any manner that is primarily intended for or directed toward commercial advantage or private monetary compensation.
Je ne suis pas du tout juriste, mais j'aurais tendance à penser que la revente d'occasion n'est pas une activité prioritairement destinée à faire de l'argent; donc j'ai l'impression que ça passe sans problème. Je trouve que cette défintion de "commercial" est assez juste et claire : si tu achètes et tu revends pour te faire du blé, alors c'est commercial. Si tu achètes et que tu utilises l'objet, et que tu le revends moins cher plus tard parce que tu n'en n'as plus besoin, ce n'est pas du commerce. Donc c'est pas seulement une question d'argent.
Je trouve que ton idée (PDF libre et gratos disponible + plan papier payant) est excellente, et qu'elle représente un super exemple de modèle économique appliqué au libre; au final, tout le monde est gagnant : toi, la boite qui imprime les plans, et l'utilisateur final.
# Beaucoup de possibilités...
Posté par arnaudus . En réponse au message Question licence Creative Commons. Évalué à 2.
1) a) Tu es le seul auteur: tu peux changer la licence si tu veux -> 3)
1) b) Tu n'est pas le seul auteur:
1) b) i) Les autres auteurs acceptent de changer la licence -> retour à 1)a)
1) b) ii) Les autres auteurs n'acceptent pas: tu ne peux pas changer la licence -> 2)
2) Tu ne peux pas (ou ne veux pas) changer la licence de diffusion. En théorie, tu ne peux pas vendre ton oeuvre, puisque tu violerais la licence. Cependent, si tu es le seul auteur, tu ne vas pas porter plainte contre toi-même! Donc j'imagine que tu peux très bien vendre ton oeuvre, en contrevenant sciemment à la licence. Par contre, il y a peu d'intérêt pour l'autre entreprise d'acheter, puisqu'ils auront la clause non-commerciale... qu'ils pourront violer si tu leur donne l'assurance de ne pas les attaquer (mais c'est complètement pervers comme situation). J'imagine que c'est un cul de sac.
3) Tu peux changer la licence, donc en fait ce que tu vends, c'est un plan identique à ceux qui sont sous CC-NC, mais sans la CC-NC. Tu peux mettre une autre CC si tu veux, mais j'imagine que le plus simple, c'est de le mettre en "tous droits réservés", et tu peux négocier les droits comme tu veux. Bien entendu, l'entreprise en question pourra revendre des plans, non-libres, qui seront exactement équivalent aux plans sous CC-NC sur ton site... Étrange business, n'est-ce pas? Mais même si tu retires les plans de ton site, n'importe qui d'autre qui les a quelque part sur un disque dur ou un serveur de cache peut les diffuser en respectant la licence, qui n'est pas révocable.
Bref, je crois que tout le problème, c'est bien ce que l'entreprise en question veut faire avec tes plans. Si c'est juste pour les revendre tel quels, demande-toi si tu n'es pas indirectement responsable de l'entubage de leurs clients, qui vont acheter à cette entreprise des plans non-libres qu'ils auraient pu obtenir sous CC-NC sur ton propre site... Pour moi ce n'est pas loin de l'arnaque. Ce qui est probablement plus "sain", c'est de vendre à cette entreprise les plans sous CC-BY ou CC-SA par exemple : si quelqu'un veut les plans gratuitement, il peut les avoir sur ton site sous CC-NC. Mais si quelqu'un veut les plans et avoir le droit de les vendre, alors il doit les acheter. Mouuuuais.
[^] # Re: Et pourquoi pas un objectif plus générique ?
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche OGD1 fonctionne comme carte vidéo. Évalué à 2.
Justement, ça devrait jouer dans l'autre sens.
Logiciel: R&D: beaucoup; fabrication(compilation): peanuts; vente: peanuts
Hardware: R&D: beaucoup; fabrication: beaucoup; vente: quelque chose.
Si tu "pompes" un LL, en gros tu ne payes quasiment rien, tu peux le distribuer sans investissement. Si tu "pompes" les caractéristiques d'un matos libre, OK, tu économises la R&D, mais il faut quand même payer la fabrication, distribuer le matos, le vendre etc. Ça demande un certain investissement.
Mon opinion, c'est que l'argument "Y'a beaucoup de R&D, on ne va pas tout refiler non plus gratos à nos concurrents", c'est un argument classique contre les LL, et sur ce site, on est plutôt d'accords pour dire que c'est un argument spécieux. Je ne vois absolument pas pourquoi un argument microsoftien pourri devrait devenir magiquement acceptable quand on parle d'un projet de matériel libre. OK y'a beaucoup de sous en jeu, et peu de modèles économiques assurent un retour sur investissement quand on fait du libre. Mais vous croyez que par exemple Canonical ne dépense pas beaucoup de sous? Je ne vois pas en quoi la situation est différente, et pourtant quand Canonical ne diffuse pas les sources d'un de ses projets, on dit qu'ils ne jouent pas le jeu du libre blablabla (en quoi je suis complètement d'accord).
Donc OK pour dire qu'il vaut mieux une carte graphique semi-libre (avec des specs publiques et pas mal d'info sur son fonctionnement) que la situation actuelle; ça ne me parait pas discutable. Maintenant, si cette carte libre est libre sauf quelques petits trucs, ça veut dire qu'il est impossible pour un industriel de prendre ses caractéristiques et de la refaire à l'identique; c'est impossible pour un universitaire de disséquer son fonctionnement; c'est impossible pour un ingénieur de l'étudier et de l'améliorer, et de publier ses modifications. Donc OK c'est bien d'avoir une doc publique et tout, mais "presque libre" n'a jamais voulu dire "libre".
# euh... xkill?
Posté par arnaudus . En réponse au message paquet pour avoir la fonction xkill. Évalué à 3.
Sous Ubuntu c'est apt-get install xkill ... ça me semble nettement plus sain, mais bon :-)
[^] # Re: Et pourquoi pas un objectif plus générique ?
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche OGD1 fonctionne comme carte vidéo. Évalué à 3.
C'est encore une fois le mode de financement du developpement libre qui est problématique (le fait qu'on doive trouver les sous avant ou pendant le développement, car on ne va pas pouvoir rendre les clients prisonniers après). C'est juste que l'investissement sans avantage par rapport à la concurrence, ça ne colle pas trop avec l'idéologie actuelle : aucune entreprise ne souhaite investir autant pour elle-même que pour ses concurrents (alors qu'à la base, ce n'est pas complètement idiot), il y a cette idée de ne pas vouloir favoriser les "tricheurs" (en fait, tout le problème est que le résultat d'une entreprise est comparé à la concurrence et pas considéré comme une valeur absolue). C'est un vrai problème, mais on ne peut pas le résoudre par une pirouette du style "je fais du libre mais pas tout quand même, parce qu'autrement n'importe qui peut me piquer mon boulot". C'est pas du libre comme l'entends RMS ça, et ça ne devrait pas être considéré comme un exemple.
# Quel lien avec Tex/Latex?
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche TeXmacs version 1.0.7. Évalué à 10.
Lyx est une interface graphique à Latex; on tape comme dans un traitement de texte classique, et le logiciel génère un code Latex qui est ensuite compilé traditionellement (dvi, ps, pdf...). L'avantage étant qu'on a tout à fait le droit d'ajouter des commandes Latex quand on veut un truc un peu personnalisé.
Texmacs est un traitement de texte, point. Son rendu est excellent, surtout pour les équations, et on a l'impression d'avoir du latex. Mais c'est juste une impression, à ma connaissance, il n'y a aucun code latex généré, aucune compilation. D'ailleurs leur FAQ dit : How can I see the LaTeX or TeX code corresponding to what I see on the screen? Answer. This question is due to a fundamental misunderstanding about TeXmacs. Indeed, TeXmacs is not based on TeX/LaTeX, although it does support (not yet perfect) conversion to and from LaTeX. .
Je pense qu'on touche là le fond du problème, qui fait qu'il faut comparer Texmacs avec OpenOffice, pas avec Latex. On n'utilise pas seulement Latex pour son rendu (quoique...), mais surtout pour la possibilité de séparer nativement le fond et la forme, appliquer des styles, gérer les références bibliographiques, etc., choses qui sont vaguement possibles avec un traitement de texte, mais pas naturelles.
Au passage, Lyx c'est sympa, mais probablement pas assez pour ajouter des liens dans des dépêches qui n'ont rien à voir. Le développement de Lyx est extrêmement lent, et le soft souffre de ce qui est, à mon avis, des erreurs de conception (la plus importante étant la génération de pseudo-code Latex incompilable comme format de fichier interne au lieu d'utiliser des commentaires dans du Latex pur, ce qui rend extrêmement pénible un éventuel va-et-vient entre plusieurs éditeurs).
[^] # Re: Le déni plausible ou le chiffrement ne suffisent pas...
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Comment matériel numérique et données peuvent s'envoler dans un aéroport.... Évalué à 4.
[^] # Re: magic pihachepi
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche IP-formation : la formation administrateur Linux menacée. Évalué à 1.
[^] # Re: magazine Linux arabe
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Revue de presse - août 2008. Évalué à 1.
[^] # Re: Oui oui certifions tout
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Mouvement des semences libres. Évalué à 4.
[^] # Re: Oui oui certifions tout
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Mouvement des semences libres. Évalué à 7.
[^] # Re: La certification est une connerie (was) Re: Bon trève de conneries
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Mouvement des semences libres. Évalué à 1.
[^] # Re: Oui oui certifions tout
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Mouvement des semences libres. Évalué à 2.
[^] # Re: Oui oui certifions tout
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Mouvement des semences libres. Évalué à 9.
Ça fait partie des effets non désirables du "principe de précaution" et autres fadaises plus ou moins obscurantistes et francisCabrelistes ("c'était mieux avant"). Le fait est que si tu as un problème de santé quelconque après avoir mangé quelque chose que tu as acheté, tu es en droit de demander à la justice de définir les responsabilités et éventuellement de demander aux responsables un dédommagement qui peut être bien plus que symbolique. En mangeant le cochon pas pasteurisé de ton voisin agriculteur, tu t'autoassures: tu sais d'où vient la viande, si tu es malade tu en vas pas porter plainte contre ton voisin. Tout le monde peut tenir ce raisonnement : voila tu as passé une journée collé sur le meuble en faïence creux de ta salle de bains, la prochaine fois tu feras plus attention, et tu ne vas pas porter plainte pour quelques désordres intestinaux. mais ça, c'est un raisonnement "maison".
Considères le cas où tu manges tous les jours au restaurant le vendredi, et que tous les vendredi pendant 10 ans vous avez "tomates à la provençale". Mmmmhhh elles sont bonnes les tomates bio de l'agriculteur du coin, sauf qu'après 10 ans une enquête sanitaire montre que la variété bio qui était si bonne contient un taux anormalement élevé de polyphénols à la con qui augmentent de 10% le taux de cancer du colon. Détection, et pof, tiens tu as des jolis polypes. Tu fais quoi? Tu te dis que si ça se trouve les polypes tu les aurais eu de toutes manières, qu'on ne peut pas faire de lien de cause à effet? Ou tu te dis que *quelqu'un* est responsable? Si tu penses que quelqu'un est responsable, alors tu entres dans cette spirale du principe de précaution, qui explique exactement pourquoi les produits alimentaires sont certifiés.
Pas convaincu? OK, deuxième exemple. Ton gamin est allergique à un truc quelconque. Il va à la cantine, mange les patates de la variété locale au gout de noisette de l'agriculteur du coin, obtenues par savants croisements, et hop, oedème de Quincke. Tu crois vraiment que les parents ne vont pas demander la responsabilité? Qui est responsable? L'argriculteur? La cantine? Toi? Obi-Wan Kenobi? Tu ne crois pas que l'existence d'une autorité de régulation qui autorise la mise sur le marché des produits alimentaires est une bonne solution dans ce cas? Qu'elle aurait pu faire les tests et détecter un taux élevé de phénylalanine dans cette variété particulière, et l'étiqueter comme telle? Sans autorité de controle, personne ne voudra prendre une quelconque responsabilité quant à la nourriture dès qu'il y a un ou deux intermédiaires entre l'agriculteur et le consommateur final.
Ce que tu décris comme la bonne nourriture, c'est simplement l'agriculture artisanale. Or, je pense que beaucoup d'agriculteurs ne veulent pas faire de l'agriculture artisanale, ils veulent faire de l'agriculture industrielle à l'échelle humaine, en gardant des rendements raisonnables et une qualité raisonnable. Le problème est beaucoup plus compliqué que tu le décris quand tu sors de la filière artisanale, et je comprends parfaitement comment on en est venu au système actuel, malheureusement. Si solution il y a, elle est loin d'être simple, et ne peut pas se régler d'un coup de baguette magique: que serait le logiciel libre sans cette clause de non-garantie? pas grand chose, puisque seules des grosses boites avec des gros avocats auraient les reins assez solides pour ça. Du coup, plus de communautés, plus de logiciels bidons développés sur le temps libre, plus d'activité permanente, ce fourmillement qui fait le logiciel libre.