Journal Et encore un scandale sanitaire...

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mar.
2023

Bonjour Nal,

Si tu as écouté la radio ce matin en vélotaffant, ou que, muni d'une connexion internet, tu t'es informé sur le service public, tu as pu tomber sur ceci.

Comme ça m'a pris du temps de mettre mes idées en ordre, et que j'aime bien réutiliser le travail déjà fait, je vais me contenter de copier-coller le mail que j'ai envoyé à Radio France en réaction.

TL;DR : En médecine, j'ai déjà vu du mauvais journalisme, mais là, c'est un festival.

En tant que médecin, les deux articles de Marie Dupin sur les fluoroqinolones me posent un sérieux problème.

Soyons clairs : d'habitude, j'apprécie votre travail. En tant que service public de l'information, vous n'avez pas de contraintes de clic, de vues ou d'audience, vous pouvez donc vous permettre de privilégier la vérité et les articles fouillés aux raccourcis faciles. Vous n'êtes ni BFMTV, ni CNews, ni France Soir. Pourtant, ces articles ne m'auraient pas choqué dans un de ces « médias ».

Vous écrivez que "six millions de prescriptions en infraction avec les recommandations médicales ont été faites depuis quatre ans". Soit 1,5 million de prescriptions par an. Il y a 226000 médecins (toutes spécialités confondues, chiffres ministères de la santé en France), soit un peu plus de 6 prescriptions par an et par médecin, ce qui implique que tout médecin généraliste en a prescrit au moins une fois (et probablement plus). Soit les médecins sont malveillants, soit ils sont idiots/incompétents, soit ils ont de bonnes raisons de prescrire des fluoroquinolones. Marie Dupin a interviewé un professeur de pharmacologie, mais pas un seul généraliste, ni même un infectiologue. Etait-il si compliqué de passer un coup de fil à son médecin traitant ? Il est de notoriété publique que les professeurs de médecine sont très bons sur la théorie, excellents sur des pathologies rares qu'ils sont souvent les seuls à connaître, mais très mauvais dans la pratique de la médecine de tous les jours. 1,5 million de prescriptions par an, c'est de la médecine de tous les jours.

Reprenons.

Les fluoroquinolones sont-elles toxiques ? Oui, comme tout médicament. Le paracétamol tue plusieurs dizaines de personnes par an en France, les antalgiques plus puissants sont au cœur d’une des plus importantes crises de santé publique qu’ait connu l’Amérique du Nord, les pilules contraceptives sont responsables d’embolies pulmonaires, la liste pourrait continuer à l’envi.

Les fluoroquinolones sont-elles efficaces ? Plutôt oui, mais ça reste un antibiotique. Tout antibiotique trop prescrit finira par éradiquer les bactéries qu'il est capable de tuer, et il ne restera alors que les bactéries capables de lui résister. Ce phénomène de sélection de résistances est plus rapide pour les fluoroquinolones que pour les autres antibiotiques, ce qui devrait conduire à limiter leur prescription, mais pas pour les raisons évoquées dans l'article. Quatre fluoroquinolones (l'ofloxacine, la lévofloxacine, la ciprofloxacine et la moxifloxacine) sont d'ailleurs citées dans les antibactériens essentiels du ePilly Trop 2022 (https://www.infectiologie.com/UserFiles/File/formation/epilly-trop/livre-epillytrop2022.pdf , page 134), bible de l'infectiologie tropicale éditée par la société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF). Noter que ceci est écrit 4 ans après l'avis de l'EMA cité par Mme Dupin.

Etait-il nécessaire de revoir les indications de prescription des fluoroquinolones ? Oui, au vu de leur profil d’effets indésirables qui a été récemment réévalué. Il convient néanmoins de remarquer que si ces effets étaient fréquents, ils auraient été mis en évidence plus tôt. On parle de molécules prescrites et surveillées dans le monde entier depuis les années 1980. En fait, ce qui a probablement au moins autant joué que les effets indésirables, c’est la volonté d’ « épargner » des antibiotiques efficaces mais enclins à sélectionner des résistances.

Mais alors, pourquoi les médecins prescrivent-ils des fluoroquinolones ? Pour leur efficacité ! Il s’agit d’antibiotiques capables de tuer la plupart des bactéries, globalement bien tolérés (du moins c’était ce qu’on considérait jusqu’à récemment), faciles à surveiller. Pour un médecin, prescrire une quinolone, c’est s’assurer d’un traitement efficace à bas coût (tant financier qu’en termes de charge mentale). Les quinolones, par leur diffusion dans l’organisme, ont par ailleurs une niche où elles brillent particulièrement : les infections urinaires. En effet, la quasi-totalité d’une dose de fluoroquinolone sera excrétée, intacte, dans les urines, dans l’heure qui suit. On se retrouve alors avec une zone où le médicament est dilué, non pas sur 70kg de poids corporel, mais sur 250mL d’urine, soit 280 fois la concentration sanguine. Aucune bactérie ne résiste à ça (sauf si on l’a sélectionnée par un précédent traitement). Les fluoroquinolones sont ainsi le traitement de première intention des pyélonéphrites (source : https://www.has-sante.fr/jcms/c_2722914/fr/choix-et-duree-de-l-antibiotherapie-pyelonephrite-aigue-de-la-femme). Malheureusement, cette bonne image est aussi la cause d’un abus de prescription. Les fluoroquinolones sont prescrites dans les cystites, alors que ce n’est plus recommandé depuis des années (la non-recommandation est dûe à la nécessité de ne pas sélectionner de résistances, donc ne pas trop les prescrire, alors que les cystites sont une infection fréquente). Vous citez des « infections banales » comme les otites dans votre article, je me permets de vous rappeler qu’une otite est une infection située à moins d’un centimètre de votre cerveau et qu’une otite banale non traitée peut se transformer en méningite plus du tout banale. Mais dans le cas de l’otite moyenne aiguë (la plus courante), il existe effectivement d’autres antibiotiques plus efficaces que les fluoroquinolones.

Peut-on incriminer des conflits d’intérêt dans la révélation tardive de ces effets secondaires graves ? Pas vraiment. Si l’on reprend le chiffre de 1,5 million de prescriptions annuelles et le tarif Sécu d’une boîte (moins de 10€, selon la molécule), on arrive à peine à 15 M€ de chiffre d’affaires annuel, toutes molécules comprises et tous fabricants confondus (comme on ne prescrit de fluoroquinolones qu’en traitement court, compter une boîte par prescription est proche de la réalité). Autant dire qu’aucune fluoroquinolone ne présente d’intérêt vital pour un laboratoire pharmaceutique. Dans ces conditions, il est beaucoup plus sûr pour un laboratoire de ne pas prendre de risque légal et de coopérer pleinement avec les autorités de santé. De toute façon, aucun laboratoire ne fait de recherche sur cette famille d’antibiotiques, elle est entièrement réalisée par des acteurs publics et indépendants.

Au final, qu’est-ce qui ressort ? Certes, le tableau global est en faveur de la réduction de la prescription des fluoroquinolones. Mais il est beaucoup moins alarmiste que le ton des articles de Marie Dupin. Une expression comme « des antibiotiques puissants » fait peur mais ne veut strictement rien dire (qu'est-ce qu'un antibiotique puissant ? Un antibiotique qui tue toutes les bactéries ? Ça tombe bien, c'est exactement ce qu'on lui demande). Vous écrivez « des patients victimes » alors que les preuves sont, comme souvent en médecine, incertaines et n’ont pas encore fait l’objet d’une enquête. Vous auriez plus de respect pour la présomption d’innocence s’agissant d’un meurtrier qui aurait avoué un crime, fourni l’arme du crime et indiqué où trouver le corps ! Mathieu Molimard se plaint de l’absence d’outils pour bloquer les prescriptions. Faut-il lui rappeler que tout médecin engage sa responsabilité pénale, civile et disciplinaire à chaque ordonnance qu’il signe ? Il propose d’imposer de justifier toute ordonnance de fluoroquinolone. C’est déjà une obligation légale pour toute prescription, ce n’est pas pour autant qu’elle est respectée. Le mécanisme qu’il propose serait quasi-équivalent à un retrait d’AMM : quel médecin, en France, a du temps à consacrer à un énième papier administratif ? Il changera d’antibiotique, y compris dans des cas où une fluoroquinolone est clairement le meilleur antibiotique.

Le problème est que Marie Dupin fait ici un article à sensation sur une mesure essentiellement technique. C’est une problématique assez spécifique au secteur de la santé : personne ne s’est saisi de la généralisation des airbags passager pour présenter comme un « scandale industriel » l’existence de voitures dépourvues de cet airbag. L’accumulation d’articles de ce type aboutit à une perte de confiance dans des acteurs de la santé qui sont dans leur immense majorité de bonne foi et bienveillants. Il suffit de compter : pilules de troisième génération, vaccins en tout genre, Depakine, Levothyrox… Le Mediator a une place à part parce qu’il est le seul à être dû à une fraude intentionnelle. Votre article n’est pas loin de la théorie du complot. Marie Dupin n’a contacté aucun généraliste pour comprendre pourquoi il continue de prescrire de « puissants antibiotiques » ou, si elle l’a fait, elle ne le dit pas (ce qui revient au même).

Fallait-il faire un article sur le sujet ? Pourquoi pas. Dans une démocratie, il est légitime d’informer sur tout sujet. Mais c’est le devoir du journaliste de se hisser à la hauteur de son sujet, et ceci doit se lire avec tout le respect que j’ai pour votre profession, difficile, exigeante et vitale à la vie démocratique. Il fallait faire ces articles, mais il ne fallait pas les faire comme ça.

Ces articles auront des conséquences. Demain, un patient à qui une fluoroquinolone aura été prescrite interrompra peut-être son traitement de pyélonéphrite ou d’otite sans le dire à son médecin, en qui il aura perdu confiance. Il fera un choc septique, ou une méningite. Ne nous y trompons pas : les fluoroquinolones sauvent bien plus de vies qu’elles n’en détruisent. Mettre en danger la confiance du malade en son traitement, même si le traitement n’est pas optimal, peut être pire que ne rien dire du tout. Évidemment, dans un monde parfait, le malade contactera son médecin, lui présentera votre article, et le médecin, qui se sera mis au courant des dernières recommandations de l’ANSM, changera son traitement avec le sourire. Problème : le monde de la médecine française n’a rien de parfait, le médecin traitant est en burn-out et le patient n’osera même pas le contacter. De toute façon, il aura un rendez-vous dans une semaine et aura tout le temps de faire un choc septique.

Il est crucial, en santé, et dans un climat global de suspicion généralisée à l’égard du secteur pharmaceutique et des professionnels de santé en général, de distinguer très clairement la faute intentionnelle de la simple méconnaissance ou même de l’évolution des connaissances scientifiques. Les articles de Marie Dupin sont au contraire extrêmement ambigus sur ce sujet. Ils n’apporteront rien à la santé des personnes qui les lisent, et pourraient même contribuer à la mettre en danger.

  • # très intéressant

    Posté par  . Évalué à 2.

    merci pour ces noms d'antibiotiques, hors médecine c'est peu connu. J'ai l'impression que les "vieux" médicament ont une liste longue comme un bras d'effet secondaire grave, avec une forte efficacité.

    petit extrait des effets secondaires, le but ici n'est pas de faire peur, comme le mentionne l'auteur c'est absolument parfait pour les infections de l'oreille et de la vessie.

    si je suis journaliste et que je lis cela :O bingo je peux faire du buzz dessus, à mettre en balance avec les quantités prescrites cité ci dessus.

    APLASIE MEDULLAIRE (A CONFIRMER )
    2 cas dont un fatal (sel de ciprofloxacine non précisé) :
    - Postgrad Med 1999;75:571-573.

    (L'aplasie médullaire sévère est une maladie rare des cellules sanguines qui touche principalement l'adulte jeune. Elle est caractérisée par une destruction des globules rouges, des globules blancs et des plaquettes dans la moelle osseuse des patients par leur propre système immunitaire) https://www.aphp.fr/contenu/aplasie-medullaire-severe-nouvelle-perspective-dans-la-prise-en-charge-therapeutique-de

    SYNDROME DE LYELL (CERTAIN TRES RARE)
    Un cas décrit (sel de ciprofloxacine non précisé) chez un malade atteint de LEAD. Deux autres cas cités :
    - Ann Pharmacother 1993;27:1467-1469.
    Un cas fatal (sel de ciprofloxacine non précisé) :
    - Ann Pharmacother 1996;30:297.
    Autre référence :
    - N Engl J Med 1995;333:1600-1607.
    Un cas fatal:
    - Dermatology 1997;195:173-175.

    Le syndrome de Lyell ou nécrolyse épidermique toxique (NET) est une pathologie très grave des dermatoses bulleuses d'étiologie médicamenteuse. Il se caractérise par une nécrose aiguë de l'épiderme sur toute la hauteur du corps muqueux.

    https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3188146/

    • [^] # Re: très intéressant

      Posté par  . Évalué à 10.

      C'est intéressant parce que tu cites justement des effets secondaire très génériques. Génériques au sens où ils sont connus de tous les étudiants en médecine, sortent dans toutes les copies, et peuvent être causés par un nombre astronomique de médicaments (enfin l'aplasie médullaire, c'est surtout les chimiothérapies anticancéreuses, mais ça peut survenir avec tout). Il ne s'agit jamais que la version ultra hardcore de l'allergie médicamenteuse. Heureusement, ils sont rarissimes. L'aplasie médullaire est généralement réversible à l'arrêt du traitement, mais encore faut-il survivre jusqu'à cet arrêt.

      Donc oui, les fluoroquinolones provoquent le même genre d'effets secondaires rares mais graves que n'importe quel médicament. Il reste intéressant de noter l'échelle de temps : on n'est pas sur des séries de cas, mais sur des case reports : des cas isolés. Concernant des médicaments prescrits à un million et demi de personnes par an. Sur 40 ans.

      Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

      • [^] # Re: très intéressant

        Posté par  . Évalué à 8.

        oui c'est ce que je voulais montrer, (me crois en cours de math :p) sans connaissance particulière un médicament avec effet secondaire avec un jolie nom + 2/3 décès recensé parait extrêmement dangereux.

        ma mère qui est très agée aime me rappeler qu avant 1950, chaque famille avait 2 ou plus enfant mort de maladie avant 18 ans. Les infections bactérienne sont très dangereuses et je crois que c'est un peu oublié.

        • [^] # Re: très intéressant

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

          Un comparaison intéressante : tu prends les hommes qui avaient une vingtaine d'années lors de la première guerre mondiale, bref, ceux qui sont massivement morts au front. Tu examines les causes de décès de cette classe d'âge, de tous ceux qui sont nés la même année, aux alentours de 1895 donc. La première guerre mondiale est très haut dans le classement bien sûr. Mais le top, la cause numéro un de décès de cette génération ? Les maladies infantiles. Être adolescent, c'était déjà être survivant.

    • [^] # Re: très intéressant

      Posté par  . Évalué à 4.

      merci pour ces noms d'antibiotiques, hors médecine c'est peu connu. J'ai l'impression que les "vieux" médicament ont une liste longue comme un bras d'effet secondaire grave, avec une forte efficacité.

      Je dirais que c'est normal : les "nouveaux ont probablement autant d'effets secondaires qui ne sont pas encore connus (mais qui seront différent - ou pas - des effets secondaires des vieux). D'ou l'intéret d'avoir le choix, et de ne pas non plus "jeter" les vieux sous prétextes qu'ils ont trop d'effets secondaires (par contre s'en débarrasser lorsque le risque est plus important que l'effet bénéfique apporté est une bonne idée).

    • [^] # Re: très intéressant

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 8. Dernière modification le 13 mars 2023 à 23:17.

      Personnellement, je ne classerais pas les fluoroquinolones (FQ) dans les vieux médicaments, elles datent de la fin des années 80.
      Cela dit, la plupart des effets cités dans les articles sont connus depuis déjà pas mal de temps et mentionnés au RCP(1).

      Les médicaments récents ne sont pas moins dangereux ou moins efficaces. C'est d'ailleurs pour ça qu'il y a régulièrement des retraits/informations/limitation d'usage sur les médicaments(2).

      Après, qu'on utilise trop les FQ, oui, et donc il est difficile de justifier les effets indésirables derrière. Cela dit les alternatives ne sont pas anodines non plus (youhou, le cotrimoxazole pour les infection urinaires de l'homme).

      Bref, contrairement à ce que (re)découvrent les journalistes régulièrement, les médicaments sont des toxiques, ils ont des effets indésirables. C'est une des premières choses qu'on apprend en cours de pharmacologie.

      Disclaimer : je travaille dans la pharmacovigilance et les effets de manche des journalistes me fatiguent.

      1. https://base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr/affichageDoc.php?specid=65636245&typedoc=R#RcpEffetsIndesirables
      2. https://ansm.sante.fr/informations-de-securite/?safety_news_filter%5BsafetyNewsModels%5D%5B%5D=2&safety_news_filter%5BstartDate%5D=&safety_news_filter%5BendDate%5D=
      • [^] # Re: très intéressant

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

        « Bref, contrairement à ce que^w ^w ^w ^w [précisément comme le ] (re)découvrent les journalistes régulièrement, […]

        Subtile distance de l'idée à son contraire. Sur un site hanté de rigoriste de l'expression il fallait bien le relever. Une fois la phrase redressée, on ne peux que s'incliner devant la nécessité de cette expression : quand on connaît la tendance des populations peu éduquées à consommer des médicaments sans prescription, publier cet énoncé apparaît salvateur.

        « IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace

  • # Bonne chance avec ça

    Posté par  . Évalué à 10.

    "Il est crucial, en santé, et dans un climat global de suspicion généralisée à l’égard du secteur pharmaceutique et des professionnels de santé en général, de distinguer très clairement la faute intentionnelle de la simple méconnaissance ou même de l’évolution des connaissances scientifiques."

    Cette histoire fait écho à mon expérience personnelle avec un antibiotique particulier la "gentamicine". Ca a failli me tuer quand j'avais cinq ans (je suis allergique) et j'ai des séquelles un peu pénibles.

    C'est toujours utilisé mais moins qu'autrefois car des nouveaux antibiotiques ont été mis au point et la prise de conscience des risques allergiques est bien meilleure (loin d'être parfaite, mon statut d'allergique n'apparait pas si je suis pris en charge dans un hôpital espagnol ou italien par exemple).

    Maintenant, j'ai essayé de faire le bilan, quarante ans après. Je n'ai que des informations parcellaires et des témoignages des membres de ma famille, mais il est évident qu'un certain nombre d'erreurs ont été commises. Je ne pense évidement pas qu'il s'agisse d'une faute intentionnelle mais "le système a failli" et en particulier le généraliste. C'était il y a longtemps, et à ma connaissance, il n'y a pas eu d'enquête administrative.

    Au delà de la distinction entre "faute intentionnelle" et "méconnaissance", il serait intéressant de réfléchir aux processus de décision et d'analyse dans le "parcours de soin". Tous les médecins ne sont pas des docteurs House, et même le docteur House réfléchit avec toute une équipe.

    J'ai survécu à deux autres erreurs médicales plus tard mais ce n'était pas des antibiotiques alors je n'en parlerai pas aujourd'hui. Malgré tout cela, j'ai un profond respect pour les soignants. Un informaticien qui fait un mauvais choix provoque rarement des morts et des blessés. Un médecin fait des choix difficiles tous les jours.

    • [^] # Re: Bonne chance avec ça

      Posté par  . Évalué à 2.

      pas forcement, boeing 737 max, certain accélérateur de particule pour traité les cancers, etc …

      • [^] # Re: Bonne chance avec ça

        Posté par  . Évalué à 2.

        boeing 737 max

        Ce n'est pas vraiment un problème software, c'est plus un problème système (à mon avis 😉). Le logiciel s'est comporté comme les systémiers-ères voulaient qu'il se comporte. Bon évidemment la DO-178 demande à ce que l'activité logicielle intéragisse avec l'activité système, et qu'un développeur-euse remonte les problèmes potentiels détéctés par lui, mais ici j'ai plus l'impression que le problème est plus détectable au niveau système.

        L'analyse d'impact (quel conséquences d'une faute) aurait dû avoir lieu au niveau système, la possibilité de panne d'un des capteurs, c'est aussi hors scope du logiciel. Le logiciel était mal classé en terme de DAL, mais à cause d'un problème d'analyse avant d'arriver à la partie logicielle. (enfin, je ne bosse ni pour Boeing, ni un concurrent, ni pour un régulateur, donc c'est mon impression)

        Cela dit je suis d'accord sur le fond, un "informaticien" peut blesser/tuer des gens quand il fait une erreur. Problablement plus de gens en un coup qu'un seul médecin, d'ailleurs. Mais normalement, dans les cas où c'est possible, l'"informaticien" n'est pas seul, le process devrait faire en sorte que quelqu'un intercepte l'erreur à un moment ou un autre. Parfois les médecins sont plus isolés.

        Tous les nombres premiers sont impairs, sauf un. Tous les nombres premiers sont impairs, sauf deux.

    • [^] # Re: Bonne chance avec ça

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 5.

      Tu parles d'erreurs médicales, je cite: deux autres erreurs médicales. Je ne sais pas ce qu'il en est des deux cas suivants mais pour le cas de la première, l'allergie, je ne vois pas en quoi ça peut être classé comme erreur médicale si ladite allergie n'était pas connue/constatée avant et que la gentamicine était prescrite pour une indication courante.

      Un médecin fait un historique médical, qui comprend la question sur les allergies connues. S'il a fait cet historique ce n'est pas une erreur médicale. Juste de la malchance. Et oui la malchance peut parfois tuer ou débiliter. Les médicaments sont toujours pris avec un risque statistique.

      • [^] # Re: Bonne chance avec ça

        Posté par  . Évalué à 7. Dernière modification le 14 mars 2023 à 15:13.

        Pour commencer, les antibiotiques, c'est pas automatique, surtout en forme injectable.
        Pour continuer, si tu constates une très forte fièvre après l'injection du lundi matin, tu relis la notice avec le doigt et surtout tu évites de refaire une injection tous les matins suivants de la semaine.

        Le reste est du même ordre. La malchance a bon dos.

  • # Journalisme scientifique sur le service public radiophonique

    Posté par  . Évalué à 10.

    En septembre 2020, il y avait en tout 6 journalistes à Radio France pour traiter l'information scientifique, ce qui inclus, la médecine, les autres sciences dures, l'environnement et les « nouvelles technologies ». C'est un bon début mais c'est largement insuffisant vu la diversité des sujets à traiter. Ce chiffre est à mettre en parallèle avec le 15 journalistes du service sport de Radio France (chiffre de juillet 2021), soir environ 3 fois plus que pour le service « science ».

    Maintenant qu'en est-il de la formation scientifique des journalistes ? Il semble que la grande majorité de ceux-ci et celles-ci aient suivi une formation littéraire et très peu ont suivi une formation initiale en physique, mathématiques ou autre. Radio France est conscient du problème, mais le chef du service « science » expliquait en février 2021, je cite :

    Je ne crois pas qu’il y ait de spécificité pour les journalistes scientifiques. Des juristes économiques n’ont pas plus de formation en économie, forcément, les journalistes sportifs n’ont pas tous fait du sport à haut niveau, ou sont sortis de l’INSEP. Donc, je pense que le principe, c’est l’intérêt de mettre en place des services et donc de dédier le temps de certains journalistes à une matière, c’est de pouvoir se spécialiser et se spécialiser, ça veut dire embrasser tout un champ de l’actualité, savoir à peu près comment ça fonctionne.

    Là, on comprend en même temps pourquoi l'économie est si mal traitée par les journalistes. Et on est aussi au cœur du problème ; les journalistes n'ont pas de formation scientifique de base et semble n'avoir qu'une formation générique au traitement de l'information scientifique. Donc sur un sujet aussi technique que les fluoroquinolones, ils et elles peuvent facilement se faire avoir.

  • # oui mais c'est France Info :(

    Posté par  . Évalué à 7.

    En tant que service public de l'information, vous n'avez pas de contraintes de clic, de vues ou d'audience, vous pouvez donc vous permettre de privilégier la vérité et les articles fouillés aux raccourcis faciles. Vous n'êtes ni BFMTV, ni CNews, ni France Soir.

    Mais il s'agit de France Info :( Dont j'ai une bien, mais alors bien mauvaise opinion. Écoutez-vous leurs actualités politiques ? Avez-vous suivi leur traitement de la présidentielle, par exemple ? Argh. Surtout, ne parlons pas du fonds.

    "On ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif".

    • [^] # Re: oui mais c'est France Info :(

      Posté par  . Évalué à 4. Dernière modification le 14 mars 2023 à 11:50.

      Tiens, une petite recherche, un bel interview que j'avais loupé:

      https://www.acrimed.org/France-Info-naufrage-Total avec Marc Fauvelle en VRP de Total Énergies (et mauvais journaliste)

    • [^] # Re: oui mais c'est France Info :(

      Posté par  . Évalué à 6.

      Assez d'accord. Par exemple, l'interview de François Ruffin au moment des bénéfices exceptionnels annoncés par Total était édifiante.

      • [^] # Re: oui mais c'est France Info :(

        Posté par  . Évalué à 1. Dernière modification le 14 mars 2023 à 16:22.

        Mouais…

        L'interview était partisane, je suis plutôt d'accord. Maintenant, la critique l'interview l'est tout autant.

        Par exemple, et c'est le ressort principal de l'article, la qualification des salariés en tant que "premier actionnaire" est la norme (au sens "tout le monde utilise cette formule") dès lors que cumulé, le salariat représente plus que tout autre investisseur. Certes, ça peut être contre-intuitif (on groupe les salariés, mais pas les investisseurs institutionnels), mais inversement, comparer Monsieur Duschmol à un gros fond d'investissement n'aurait pas beaucoup de sens.

        Et c'est le cas ici : salariat 6,8% vs. blackrock (comme d'hab, ils sont partout) 6,2%. Le salariat a d'ailleurs un droit de vote à 11,4%.

        Et encore une fois, je ne dis pas que l'interview n'était pas partisane.

        D'ailleurs quand je regarde les chiffres, moi ce qui me choque le plus, c'est de voir que "ce fleuron de l'industrie française" n'est française qu'à 27,7% d'un point de vue actionnariat, et que la France n'est pas le pays le plus important ; les USA ont 32,8%. Point autrement plus préoccupant de mon point de vue. Surtout avec un fond d'investissement US qui détient 6% à lui tout seul et peut donc largement influer la stratégie - car on est d'accord que coordonner les 11,4% de votes des salariés, c'est compliqué, d'autant qu'une grosse partie de ces 11,4% est au patronat - autre point qui aurait mérité d'être rappelé, puisque intéressement, participation, stock options et autres achats volontaires sont quand même au bénéfice des plus gros salaires.

  • # Merci.

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

    Je recommande aussi, sur la description du quotidien du généraliste, le livre « Patients, si vous saviez », de Christian Lehmann.

  • # Souvenir

    Posté par  . Évalué à 5.

    En juillet 2011, je suis en réanimation et on est en train de me sortir du coma. Je fais une infection carabinée et le médecin et son équipe prescrivent en urgence de la Vancomycine (https://www.vidal.fr/medicaments/substances/vancomycine-6898.html).
    Je fais une réaction allergique je crois (ou autre chose), ils sont obligés de me remettre dans le coma pour une semaine.

    Quand on voit la liste des contre-indications, précautions sur le site du Vidal, on peut comprendre. Et j'ai appris par la suite que le médicament n'est plus utilisé dans ce contexte.

    Néanmoins, sans cette infection, j'avais déjà 60% de chance de décéder avec les diverses complications, et c'est l'équipe médicale de l'hôpital qui m'a sauvé la vie. Ils ont fait des choix dans le contexte d'une urgence vitale, et j'ai survécu.

    Je fais donc confiance au corps médical (sans qu'elle soit aveugle) et depuis mon passage à l'hôpital, étrangement, je consulte avec parcimonie internet quand je suis malade. Je ne m'en porte pas plus mal.

  • # Raoult a fait des petits…

    Posté par  . Évalué à 3.

    À l’heure où de plus en plus de médecins se permettent de passer outre les recommandations des autorités sanitaires et/ou refusent d’ajuster leurs pratiques (et ce journal est un bon exemple, assez typique d’une paresse intellectuelle qui justifie les dérives constatées durant la pandémie). Il est au contraire très pertinent de s’essayer à l’esprit critique, apprendre à recouper les sources d’informations et faire ses propres recherches.

    Par ailleurs, une étude de l'Agence européenne du médicament (EMA) confirme que plus des deux tiers des prescriptions en France sont faites pour des indications non-prévues par les recommandations. "Compte tenu de la gravité de certains de ces effets, comme une atteinte du système nerveux (neuropathies périphériques), des troubles neuropsychiatriques, une affection du système musculo-squelettique (douleurs et gonflements au niveau des articulations, inflammation voire rupture des tendons, douleurs et/ou faiblesse au niveau des muscles), et de leur caractère durable dans le temps, invalidant et potentiellement irréversible, l'EMA a réévalué en 2018-2019 le rapport bénéfice/risque des fluoroquinolones. Cette réévaluation a conduit notamment à restreindre leurs indications thérapeutiques et à actualiser leur profil de sécurité d’emploi."

    (le gras est de moi)

    L’article cite une expertise établie.

    On peut aller voir ici les recommandations : https://ansm.sante.fr/dossiers-thematiques/les-antibiotiques/fluoroquinolones

    À partir de là, faut chercher un peu mais on retrouve, je pense que l’étude sus-citée fait référence à ça :

    https://www.ema.europa.eu/en/news/disabling-potentially-permanent-side-effects-lead-suspension-restrictions-quinolone-fluoroquinolone

    L’action pénale est fondée si effectivement les médecins ont manqué à leurs devoirs (information, prescription non justifiée au vu des bénéfices-risques), en passant outre les recommandations des autorités sanitaires (qui datent de 2018 tout de même…). À priori c’est ce qui est en jeu (au vu du nombre de patient, de leur Conseil, du fait que ce soit rapporté dans un média sérieux, on peut présupposer que la plainte est légitime).

    Il ne faut pas hésiter à signaler soi-même tout effet indésirable si le médecin généraliste vous le refuse sans justification. On a vu ce genre de comportement durant le Covid. (je n’ai appris qu’il y a deux-trois mois que des problèmes dermato. ont été remontés suite à la vaccination, ce qui est mon cas, sans avoir fait le lien à l’époque…). La pharmacovigilance c’est important.

    • [^] # Re: Raoult a fait des petits…

      Posté par  . Évalué à 2.

      et encore heureux une recommandation n'est pas une obligation et cela n'arrivera jamais,
      sur la base d'une étude je trouve cela un peu faible

      et ce n'est même pas une étude ! Press release 16/11/2018

      et rien de nouveau dans tes articles sur les effets secondaires assez horrible mais courant pour des substances actives.

      je ne vois pas le rapport avec raoult … dans ce journal et débat sain et approfondi

      petite liste des recommandations :
      INFECTION A GERMES SENSIBLES (principale)
      INFECTION URINAIRE (principale)
      CYSTITE AIGUE (principale)
      PYELONEPHRITE (principale)
      INFECTION BRONCHOPULMONAIRE (principale)
      INFECTION A STAPHYLOCOQUES (principale)
      DYSENTERIE BACILLAIRE (principale)
      SINUSITE (principale)
      OTITE (principale)

      j'aimerais bien connaitre les maladies dont les indications sont non-prévues par les recommandations.

  • # Article de réaction non scientifique

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à -2.

    De ce que je vois c'est que France-Info informe (ça tombe bien c'est son rôle) qu'un groupe de personne veut porter plainte contre un abus de traitement aux fluoroquinolones avec des effets graves sur la santé (il est question d'un médecin paraplégique donc qui a autant de crédit scientifique que vous). L'information est vrai (il y a bien un groupe de faisant un procès) et important (dès problèmes de santé graves sont en jeu). Ne pas rapporter l'information c'est faire le jeu des complotistes qui disent que l'on cache les problèmes graves de santé pour rassurer la population.

    Ensuite votre réaction pour condamner FranceInfo et plus encore ce mouvement montre un manque de rationalisme scientifique. En sciences, on doit tout pouvoir critiquer/débatre à partir du moment ou l'on a des éléments. Or il se trouve que le lien entre paraplégie et fluoroquinolones n'est pas remis en cause (pas même par vous). Il est de mon avis plus dangeureux pour la sciences l'interdiction de remise en cause de certains outils scientifiques que le fait d'avoir des détracteurs de la médecine. Dans la sciences (et encore plus en médecine) il y a toujours eu des techniques géniales et efficaces qui ont révélés des limites (dont les anti-biotiques avec l'anti-biorésistance qu'ils provoquent). D'ailleurs comme souvent en sciences, il ne s'agit pas de dire que les fluoroquinolones sont innutiles mais juste de limiter un peu plus leur champ d'action.

    J'en arrive donc au point principale de l'article de FranceInfo : Il semble qu'il y ait un manque d'information des médecins (ou du moins d'une partie d'entre eux) sur les dangers des fluoroquinolones notamment peut-être sur leur dosages et/ou durée de prescription.

    Le défi majeur de la science en général dans notre monde modernes c'est sans doute plus la main-mise des grandes firmes (dans tout les domaines) sur la sciences et les scientifiques. Je crois qu'on s'en est assez bien rendu compte dans le domaine du tabac ou il y a eu pendant près de 40 ans un dénigrement de tout ce qui pouvait dénoncer la cigarette. Croire que cela ne peut plus se reproduire est avoir une bien priètre connaissance de notre monde moderne.
    Les 2 domaines les plus toucher sont sans doute l'agriculture et la médecine. Et leur dénonciation est largement compliqué par la plus grande diffusion générale des polluants de toutes sortes et des cocktails qui en découlent.

    Le plus énnervant étant que vous faites mine de ne pas savoir ce qu'est un anti-bitique puissant. Un anti-biotique puissant c'est un anti-biotique qui détruit toutes bactéries à faible dose (L'absolue n'existe pas). Les anti-biotiques ne détruisent jamais toutes les bactéries (heureusement quelque part, l'organisme humain est capable d'achever le travail et certaines sont bonnes pour la santé) notamment du fait de l'anti-biorésistance mais aussi de sa concentration (certaines bactérie ne croiseront pas sa route). Les anti-biotiques les plus puissants sont réservés au cas ou l'anti-biotique "faible" ne fonctionne pas justement parce qu'ainsi il sera moins souvent utilisé et gardera sa puissance (moins de bactérie mutantes résistantes).

    Sous licence Creative common. Lisez, copiez, modifiez faites en ce que vous voulez.

    • [^] # Re: Article de réaction non scientifique

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 7.

      De ce que je vois c'est que France-Info informe (ça tombe bien c'est son rôle) qu'un groupe de personne veut porter plainte contre un abus de traitement aux fluoroquinolones avec des effets graves sur la santé (il est question d'un médecin paraplégique donc qui a autant de crédit scientifique que vous).

      C’est tout le problème des effets secondaires. Aucun médicament actif n’est dénué d’effets secondaires. La question qui se pose toujours en matière de médicaments est le rapport « bénéfice-risque » à titre individuel mais aussi à titre collectif. Quand un effet secondaire est rarissime et imprévisible et que le médicament en a peu par ailleurs et une grande efficacité. Le rapport bénéfice-risque est bon.

      Le plus énnervant étant que vous faites mine de ne pas savoir ce qu'est un anti-bitique puissant. Un anti-biotique puissant c'est un anti-biotique qui détruit toutes bactéries à faible dose (L'absolue n'existe pas). Les anti-biotiques ne détruisent jamais toutes les bactéries (heureusement quelque part, l'organisme humain est capable d'achever le travail et certaines sont bonnes pour la santé) notamment du fait de l'anti-biorésistance mais aussi de sa concentration (certaines bactérie ne croiseront pas sa route). Les anti-biotiques les plus puissants sont réservés au cas ou l'anti-biotique "faible" ne fonctionne pas justement parce qu'ainsi il sera moins souvent utilisé et gardera sa puissance (moins de bactérie mutantes résistantes).

      Je pense que Liorel sait à peu près de quoi il parle sur le sujet justement d’ailleurs, encore aurait-il fallu lire jusqu’au bout :

      Tout antibiotique trop prescrit finira par éradiquer les bactéries qu'il est capable de tuer, et il ne restera alors que les bactéries capables de lui résister. Ce phénomène de sélection de résistances est plus rapide pour les fluoroquinolones que pour les autres antibiotiques, ce qui devrait conduire à limiter leur prescription, mais pas pour les raisons évoquées dans l'article. Quatre fluoroquinolones (l'ofloxacine, la lévofloxacine, la ciprofloxacine et la moxifloxacine) sont d'ailleurs citées dans les antibactériens essentiels du ePilly Trop 2022 (https://www.infectiologie.com/UserFiles/File/formation/epilly-trop/livre-epillytrop2022.pdf , page 134), bible de l'infectiologie tropicale éditée par la société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF). Noter que ceci est écrit 4 ans après l'avis de l'EMA cité par Mme Dupin.

      On notera que c’est argumenté.

      Ce n’est pas parce que des associations de patients font un procès qu’elles ont raison (ou tort d’ailleurs). Lui reprocher de faire un journal non scientifique quand, soi-même, on ne produit pas de références ou autres arguments scientifiques à l’appui c’est assez cocasse.

      « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

    • [^] # Re: Article de réaction non scientifique

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

      Un antibiotique puissant, ça ne veut scientifiquement rien dire.
      Peut-être le terme large spectre est celui plus adapté.
      Lors de l'instauration d'une antibiothérapie probabiliste, on cherche à cibler les germes les plus fréquemment rencontrés dans l'infection que l'on traite.
      Idéalement on fait un prélèvement bactériologique pour trouver la bactérie responsable et l'on change d'antibiotique pour celui ayant le spectre le plus étroit.
      Le souci, c'est que sans documentation bactériologique, on continue sur l'antibiothérapie probabiliste initiale, souvent large spectre.

    • [^] # Re: Article de réaction non scientifique

      Posté par  . Évalué à 6.

      Le problème de ta définition d'un antibiotique puissant, c'est qu'elle nécessite de définir une faible dose. On a des médicaments qui se prennent par doses de 2 g et d'autres qui se prennent par doses de 0,1 mg. Ça fait 4 ordres de grandeur de différence. Où est la faible dose ?

      Une option serait de définir une faible dose comme celle à laquelle il n'apparaît pas (ou très peu) d'effets secondaires. Mais alors, on voudrait des antibiotiques les plus puissants possibles ! Or, l'article semble reprocher aux FQ d'être puissantes…

      C'est pour ça qu'en pratique, on ne parle pas de médicaments puissants. On va parler de médicaments "à marge thérapeutique étroite" pour définir des médicaments où la dose à laquelle on a un bon effet thérapeutique est proche de celle à laquelle les effets indésirables deviennent inacceptables. Ça comprend, par exemple, le lithium, les morphiniques, les chimiothérapies anticancéreuses, les substituts d'hormones thyroïdiennes (le fameux Levothyrox)… Mais personne ne considère les quinolones comme à marge thérapeutique étroite.

      Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

      • [^] # Re: Article de réaction non scientifique

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

        L'autre problème de sa définition c'est qu'elle se base sur la résistance aux antibiotiques qui dépend (entre autres) de l'utilisation qui en est faite. Un antibiotique puissant selon cette définition perd de la puissance si on l'utilise trop. Si l'on remplace totalement un antibiotique très utilisé par un plus puissant, le rapport de puissance va s'inverser. Ce qui, à mon avis, n'est pas ce que le lecteur moyen comprend par "puissant".

        Bref, le terme est à éviter.

  • # Tu t’attends à quoi ?

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 6.

    Rien à redire sur ton courrier, j’espère que tu ne seras pas le seul à pointer les faiblesses de l’article et qu’un correctif y sera apporté, sauf que… j’ai des doutes. D’où ma question, tu t’attends à quoi ? Une réponse, un droit de réponse, un vide abyssal en retour ?

    Bonne idée de le publier ici, et ailleurs même.

    « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

    • [^] # Re: Tu t’attends à quoi ?

      Posté par  . Évalué à 6. Dernière modification le 14 mars 2023 à 15:31.

      Je m'attends à : un vide abyssal en retour (pour le moment, ils ont mon mail, et on en est à l'étape vide abyssal).

      J'espère, si j'ai de la chance : une réponse de France Info.

      Dans mes rêves les plus fous : un mea culpa public. Les commentaires de l'article sont remplis de médecins qui lui reprochent de parler n'importe comment de ce qu'elle ne connaît pas. Et de patients qui se sont trouvé un nouveau Lyme/myofasciite à macrophages/morgellons/whatever.

      Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • # vélotaffer oui mais sans musique !

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

    Si tu as écouté la radio ce matin en vélotaffant

    j'espère que c'était sur un anneau de vitesse et hors route ouverte à la circulation car : https://www.securite-routiere.gouv.fr/actualites/partir-du-1er-juillet-interdiction-du-port-decouteurs-oreillettes-ou-casques-audio-en-1

    • [^] # Re: vélotaffer oui mais sans musique !

      Posté par  . Évalué à 3.

      Ce qui autorise l'écoute en mode ghetto blaster ou avec des dispositifs adaptés comme les casques à conduction osseuse.

      Je suis impatient que le législateur découvre que l'habitacle de voiture/bus/camion/… "isole le conducteur de l’environnement routier". Ça donnera des discussions sympa

      https://linuxfr.org/users/barmic/journaux/y-en-a-marre-de-ce-gros-troll

      • [^] # Re: vélotaffer oui mais sans musique !

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à -1.

        Ces gens pigeront rien tant que ça ne cessera pas de pioncer (ou faire des mots croisés/fléchés/mêlés/etc) en séance. Étrangement, la seule chose contre laquelle on ne légifère pas.

        “It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume

      • [^] # Re: vélotaffer oui mais sans musique !

        Posté par  . Évalué à 4.

        l’article R.412-6 du Code de la route datant de 2001 et modifié en 2008 permet aux forces de l’ordre de sanctionner tout comportement dangereux : « Le conducteur doit à tout moment adopter un comportement prudent et respectueux vis-à-vis des autres usagers. (…) Tout conducteur doit constamment se tenir en état et en position d’exécuter commodément et sans délai toutes les manœuvres qui lui incombent. » Cette disposition, que les forces de l’ordre n’appliquent qu’avec discernement, pourrait donc, éventuellement, conduire à verbaliser un comportement inapproprié et dangereux.

        https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000019277061

        « Éteignez cet appareil phonographique de négro ou je tire ! »

      • [^] # Re: vélotaffer oui mais sans musique !

        Posté par  (Mastodon) . Évalué à 4.

        Ici un cycliste du coin a été menacé d'amende s'il n'éteignait pas son haut parleur bluetooth…qui faisait beaucoup moins de bruit que les scooters, automobiles ou du piéton moyen (ici les gens ne savent pas parler, ils braillent).

        Mais bon la police locale est une bande de nazis antivélos et probagnole alors c'est compliqué.

    • [^] # Re: vélotaffer oui mais sans musique !

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 4. Dernière modification le 22 mars 2023 à 13:15.

      C'est marrant parce que le port du casque n'implique pas l'écoute. Ça m'arrive plein de fois quand je suis de piquet d'avoir une oreillette scotchée à une des deux oreille pour entendre le ton du pagerduty ou la sonnerie du téléphone en cas d'alerte car je sais que je n'entendrais pas forcément le téléphone ni ne sentirait le bien vibrer. Surtout pour une courte notification.

      Du coup on est amendé dès qu'on a le casque (même une oreillette "ouverte"?) alors qu'on est bien plus aware que le conducteur de tank qui écoute son podcast sans se concentré à la route où qui doit brailler sur les deux chiards qui font le bordel sur la banquette arrière? Où on peut justifier en montrant que le lecteur audio n'est pas démarré?

    • [^] # Re: vélotaffer oui mais sans musique !

      Posté par  . Évalué à 4.

      Je suis cycliste et motard.
      Je considère les voitures comme des obstacles gênants à éviter/contourner.
      Le premier à houspiller une boite à roue qui aurait un comportement un tant soit peu à risque (mobile n°1, stationnement n°2).
      Et je trouve totalement inconscients les conducteur de deux roues - motorisé ou non - qui conduisent avec des écouteurs- Y ou enveloppant, avec réducteur de bruit 🤦‍♂️. L'ouïe est un sens indispensable en conduite: un autre deux roues qui dépasse par la gauche ou la droite ; un véhicule qui freine ou accélère en dehors du champ de vision. Plein d'indice du comportement à adopter, de la source de danger.
      Je sais que c'est verbalisable en voiture (tout comme regarder son mobile dans le creux de sa main posé sur le levier de vitesse (CONNARD, je te vois)). Je ne sais pas pour les deux roues mais c'est pas le problème : un dicton doit "en deux roues on doit faire attention pour six". Et les écouteurs n'aident clairement à cette attention accrue.

      Bonne prudence.

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