yoplait a écrit 424 commentaires

  • [^] # Re: nonistes

    Posté par  . En réponse au journal L'Europe telle que nous l'avons perdue. Évalué à 3.

    Le problème du manque de clarté sur les objectifs de l'Europe, c'est que les gouvernements des différents pays ont chacun leur avis sur la question, qui dépend en général de leur parti. Même au niveau national, les partis ont des politiques européennes différentes.

    Le TCE montre une tendance fédéraliste, mais il ne pouvait pas répondre à tes questions puisqu'il n'y a pas encore consensus. Enfin, pour les valeurs de l'Europe, on peut affirmer que le respect des droits de l'homme et la volonté de dépasser les frontières en font partie depuis le début.

    Ce que le TCE apportait, pour que l'Europe puisse répondre à ces problèmes, c'est plus de pouvoir pour les citoyens, plus de démocratie ! Avec le droit d'initiative constitutionnel dont je parlais plus haut, le PE qui représente les citoyens était en mesure de proposer ses propres réponses. Et donc de créer le débat, de prendre en compte l'avis des européens pour voir ce qu'ils veulent faire de l'UE.
  • [^] # Re: nonistes

    Posté par  . En réponse au journal L'Europe telle que nous l'avons perdue. Évalué à 3.

    Un coup de frein quand une voiture est déjà à l'arrêt ça n'a rien d'extraordinaire.

    Moi quand je lis ça :

    « [...] la Convention, qui réunissait des députés européens et nationaux, a travaillé en liaison constante avec toutes les organisations de la société civile européenne. 450 associations, syndicats ou regroupements européens de mutuelles ont participé à ce jeu, répartis en 8 corbeilles de négociation, dont 35 représentants intervenaient à la Convention. 700000 contributions ont été déposées sur le site de la Convention. »

    Je me dis que le processus relevait plus d'un lourd convoi en route vers son objectif que d'une voiture à l'arrêt.

    (La citation vient de http://lipietz.net/spip.php?article1491, à propos de la convention de http://fr.wikipedia.org/wiki/Convention_sur_l'avenir_de_l'Eu(...) )
  • [^] # Re: nonistes

    Posté par  . En réponse au journal L'Europe telle que nous l'avons perdue. Évalué à 0.

    Tu peux préciser en quoi c'est utopiste ? Si tu parcours un peu le site et le blog de ce député, tu pourras voir qu'il en rencontre plusieurs tous les mois, des représentants de ce type d'associations. Le lobbyisme européen n'est pas le monopole des industriels. On peut juger que les rapports de force sont inégaux, mais on ne peut pas leur enlever le travail que font les associations et autres organisations intergouvernementales.
  • [^] # Re: Faut quand même un peu garder les pieds sur terre.

    Posté par  . En réponse au journal L'Europe telle que nous l'avons perdue. Évalué à 2.

    Tout d'abord, je me dois par honnêteté intellectuelle de préciser que je suis libéral (lachez vous sur le moissage)

    Pas de problème, je me positionne moi-même comme social-libéral. En fait je ne crois pas à la « main invisible », au laissez-faire libéraliste qui résoud tous les problèmes humains à terme, et je compte donc sur un État (et dans le cas de l'Europe je le voudrais fédéral) pour garantir le progrès vers le bien-être social et éventuellement pour limiter le pouvoir politique des puissances économiques.


    Bolkenstein n'est pas neo-libérale a moins de considérer que l'Europe peut être neo-libérale vis à vis d'elle même.

    Effectivement je me suis trompé dans la terminologie. Pour parler proprement j'aurais dû dire libéral ne laissant aucune place au social. Avec le principe du pays d'origine, c'était compter sur le laissez-faire pour harmoniser les législations nationales. Il a de toutes façons été expulsé de la directive.


    Si ca freine, ca ne vient absolument pas du droit de veto de la culture (qui est non utilisable et donc inutile) mais bel et bien d'une réelle volonté d'opposition aux projets concernés. Bon appétit pour le chapeau.

    Je ne le mangerai qu'à moitié :) parce que quand même, pour les brevets logiciels, le parlement a montré qu'il était contre le fond de la directive proposée par la commission, et donc aurait rejeté, en vertu de la codécision, la conclusion d'un traité international de ce type. Ce qui constitue donc bien un frein.
  • [^] # Re: Du gachis...

    Posté par  . En réponse au journal L'Europe telle que nous l'avons perdue. Évalué à 3.

    Euh les arguments des nonistes c'etait plutot (d'apres ce que j'ai peu en voir)
    'on ne veut pas graver dans le marbre une politique néo libérale et tout ce qui n'as rien a faire dans une constitution' . Et pour l'instant c'est pas gravé dans le marbre.

    Ben pourtant, pour changer les traités actuels, chaque gouvernement dispose d'un droit de veto, par le biais de la règle de l'unanimité. Ce n'est pas gravé dans le marbre, puisque a pu évoluer et signer des traités pour se diriger petit à petit vers une Europe politique, mais le processus est quand même lourd.

    Ce qui change avec le TCE, c'est premièrement la possibilité pour le parlement de faire une proposition de changement. Ce qui est àma vraiment important : cela donne la possibilité aux européens d'indiquer eux mêmes ce qu'ils veulent de différent dans les traités. Ensuite, même si l'unanimité des gouvernements vaut toujours pour adopter une révision ou un nouveau traité, une procédure de secours est prévue. Si la proportion de 4/5 des pays membres (fameuse car le TCE lui-même a été anticipativement mis sous tutelle de cette règle) ayant ratifié le changement est atteinte, il est spécifié que le conseil européen doit se saisir de la question afin de trouver un arrangement. C'est un petit plus, toujours mieux que rien.

    'fin bref, je peux comprendre le blocage psychologique que le terme « constitution » peut provoquer chez certains, et je déplore d'ailleurs le choix de ce terme pour ce traité. Mais quand même, avoir perdu 3, 6, ou peut-être 10 ans juste pour une question de terminologie, ça me laisse un arrière-goût de gachis en travers du gosier. La solution A+ pointée par Shift me semble à première vue très raisonnable, espérons qu'elle fasse son bonhomme de chemin.
  • [^] # Re: Faut quand même un peu garder les pieds sur terre.

    Posté par  . En réponse au journal L'Europe telle que nous l'avons perdue. Évalué à 2.

    Cette réciprocité parait aujourd'hui (en tout cas en France, en Angleterre et en Hollande) saugrenue.Et les pays hurlent à la mort de la démocratie à chaque fois que leur majorité respective change d'avis et que le conseil des ministres Européen, lui, garde le même.

    Pour moi ça me semble le fonctionnement habituel des systèmes parlementaires bicaméraux (France, Belgique, ...) : une chambre basse (le parlement) élue au suffrage direct, et une chambre haute (le conseil des ministres) élue indirectement et de ce fait plus conservatrice. Si les gens ne peuvent pas comprendre que ce système est similaire en principes à ce qui se fait au niveau national, je pense que ça relève plus d'une méfiance préconçue. Là où le bât blesse, et où le TCE entendait améliorer grandement les choses, c'est le pouvoir que l'on a jusqu'à présent mis entre les mains de ce parlement.


    Imaginez le résultat quand une proposition faites par une milion de citoyen francais et italiens sera bloquée par les députés allemand et anglais

    Sic. Je n'avais jamais vu les choses de cette manière. J'en reviens à la nécessité d'une identité et d'un dialogue européen dont je parlais ici https://linuxfr.org/comments/789187.html#789187 et ici https://linuxfr.org/comments/789189,1.html


    Le pire c'est qu'il reconnait lui même que Maastricht a été un echec social malgré un terreau très favorable. Aujourd'hui avec un majorité de "petits" pays au sein de l'Europe il va être difficile de surréglementer les salaires, la polution ou les échanges commerciaux de services ou technologiques même si la majorité des deux tiers suffisait.

    Le terreau favorable dont il parlait, c'étaient la majorité de gouvernements nationaux écolos et de gauche... Qui n'ont pas pu légiférer de lois sociales ou environnementales à cause de la règle de l'unanimité faisant foi au conseil des ministres. Et malheureusement, je dois te corriger, la politique sociale est un des rares domaines qui ne passe pas à la majorité qualifiée.

    Par contre je ne suis pas vraiment d'accord avec ta remarque sur les petits pays. Je pense que la plupart d'entre eux aspirent tout de même à plus de sécurité sociale. Et que même si économiquement ils ne peuvent se permettre des systèmes comme les nôtres, le principe des minimas sociaux devrait leur permettre d'évoluer petit à petit, sans bouleverser nos systèmes. Évidemment avec la règle de l'unanimité, le processus va forcément être ralenti... Pour ceux qui veulent, plus d'informations dans cet article http://lipietz.net/spip.php?article1491

    Mais c'est vrai que sur ce sujet, Lipietz peut paraître excessivement optimiste. Mais perso je préfère être légiféré et gouverné par des gens optimistes. :)


    Je ne pense pas que la constitution aurait pu d'une façon ou d'une autre empécher que l'Europe d'aujourd'hui soit fondamentalement pro-libérale

    Celle d'aujourd'hui non, mais celle de demain... Il n'y a qu'à voir comment le parlement a réduit en charpie le projet de directive Bolkenstein. Leur donner la codécision sur une majorité de domaines, c'est forcément rendre l'europe moins néo-libérale (à condition que les européens votent centre ou gauche aux élections européennes).

    De plus, en ce qui concerne les traités commerciaux internationaux (OMC, ...), leur conclusion est soumise à la codécision entre le conseil et le parlement. Et dans certaines matières, comme la culture, chaque gouvernement dispose d'un droit de veto. Si ça ce n'est pas un véritable frein à la néo-libéralisation, et à la propriétarisation de la connaissance (brevets logiciels), je mange mon chapeau.
  • [^] # Re: site TCE ready

    Posté par  . En réponse au journal Conseil de l'Europe : Nous ne pouvons pas soutenir légalement Linux. Évalué à 2.

    En même temps dans les traités ils parlent de concurrence « libre et non faussée » uniquement pour le marché intérieur. Pour le marché extérieur, ça devient « libre et équitable ».

    Après réflexion, ma remarque était hors-sujet... Microsoft vend ses produits sur le sol européen par le biais de ses filliales et est donc soumis aux règles du marché intérieur.
  • [^] # Re: site TCE ready

    Posté par  . En réponse au journal Conseil de l'Europe : Nous ne pouvons pas soutenir légalement Linux. Évalué à 3.

    En même temps dans les traités ils parlent de concurrence « libre et non faussée » uniquement pour le marché intérieur. Pour le marché extérieur, ça devient « libre et équitable ».

    Je ne sais pas si ces termes sont destinés à définir la politique en matière d'informatique, mais pour le reste ça me convient bien à condition que l'on nivelle par le haut les législations sociales et environnementales au sein de l'UE. C'est pas encore gagné.
  • [^] # Re: Il devrait être accompagné...

    Posté par  . En réponse au journal ça y est. Évalué à 3.

    J'ai oublié de préciser que quand je parle de langue unique, je voulais bien sûr parler de 2ème langue unique. Il ne s'agit pas de remplacer les langues nationales par l'esperanto, mais de l'enseigner en 2ème langue. Je voulais rajouter aussi que mon pays a pu montrer que la solution du plurilinguisme qui est aujourd'hui le discours officiel de l'UE est vouée à l'échec : De moins en moins de wallons apprennent le néerlandais, langue officielle de notre pays. Plus on est éloigné de la frontière linguistique, plus on préfère apprendre l'anglais en 2ème langue. Et ceux qui habitent près du Grand-Duché de Luxembourg prennent encore bien l'allemand en 3ème langue pour pouvoir y travailler. Bref, apprendre des langues, c'est chiant, ça prend du temps, et le pékin moyen n'y verra jamais d'avantages concrets, malgré le fait qu'apprendre le néerlandais pour les wallons et le français pour les flamands est nécessaire pour conserver une identité belge, une culture belge, un dialogue belge.
  • [^] # Re: Il devrait être accompagné...

    Posté par  . En réponse au journal ça y est. Évalué à 3.

    C'est vrai. Puis il y a aussi le fait qu'il n'y a pas de véritable débat européen. S'il y en avait, peut-être que les médias seraient plus enclin à couvrir les décisions qui s'y prennent. Mais pour ça, faut promouvoir une langue unique.

    Et non pas l'anglais qui met du temps à apprendre, et qui est inégalitaire par rapport aux peuples anglo-saxons : dépenses nationales pour l'enseignement des langues bien plus basses pour eux ; de plus en plus d'offres d'emploi mentionnant « English mother tongue » ; il est déconseillé de signer un contrat en anglais sans avis d'un expert.

    Oui vous l'aurez compris je parle de l'Esperanto. Ça semble un peu une utopie d'adolescents idéalistes, mais je suis convaincu qu'une Europe démocratique passe par la construction d'une identité européenne, et d'un débat européen (qui est aujourd'hui possible grâce à Internet), ce qui ne peut se faire àma sans langue unique.

    En plus, l'emploi de l'Esperanto dans les institutions européennes permettrait d'économiser des sommes incroyables qui seraient bien mieux utilisées dans d'autres domaines. Mais si on laisse l'Europe aux mains des technocrates de la commission et du conseil des ministres, c'est raté. Ils croient pour la plupart dur comme fer aux vertus du plurilinguisme (qui à mon sens ne peut mener à terme qu'à la victoire de l'anglais et aux inconvénients que j'ai évoqués).

    Et on en revient à donner plus de pouvoir au parlement. Certains partis, comme les Verts Européens, sont pour l'Esperanto. Y avait aussi cette initiative : www.e-d-e.org. Ils se sont présentés aux élections européennes en France en 2004 sans aucune ambition autre que de faire parler de l'Esperanto, et ils ont chopé 0,2% des voix les cons :).
  • [^] # Re: Il devrait être accompagné...

    Posté par  . En réponse au journal ça y est. Évalué à 3.

    Si tu veux une Europe démocratique, faut commencer par donner du pouvoir au parlement. On a bien vu que quand il a été question des brevets logiciels, ils ont bien fonctionné et ont trouvé une solution très raisonnable sur la question.

    S'ils ont pu bloquer la directive prévue par la commission (qui n'a pas voulu de leurs amendements et qui a préféré l'enterrer pour l'instant), c'est grâce aux multiples traités et conventions qui leur ont donné, au fil du temps, de plus en plus de pouvoir. Faut-il rappeler qu'en 1957, à la création de la CEE, le parlement était purement consultatif ? Aujourd'hui ils ont le pouvoir de codécision avec le conseil des ministres sur plusieurs domaines, même si ceux-ci sont encore minoritaires ; ils ont obtenu en 2003 ou en 2004 un accord entre les trois institutions pour pouvoir présenter un projet à la commission, ce qui constitue un premier pas vers un réel pouvoir d'initiative, ...

    Le traité de Rome II leur apportait la codécision pour tous les domaines. Et un réel contrôle budgétaire.

    Bref, je regrette que ce traité se soit fait appeler « traité établissant une constitution européenne », car les gens ont été amenés à penser que ça inscrivait dans le marbre les concepts et les règles qu'il établissait. Mais enfin, tout le fonctionnement de l'UE est inscrit dans ce traité ! C'est ridicule de penser qu'il ne peut être sujet à modification. S'il s'était juste fait appeler Traité de Rome II, on en serait pas là.

    À force de refuser les petites avancées, on n'aura rien du tout.
  • [^] # Re: Peine de mort immorale

    Posté par  . En réponse au journal ça y est. Évalué à 2.

    L'impérialisme doctrinal de Krunch a encore frappé.

    Je mets les citations en italique pour séparer nettement mon texte des textes que j'ai empruntés. D'autant plus pratique quand il s'agit d'un travail se basant sur les écrits d'un tiers, ça permet au lecteur de faire la part en un coup d'oeil entre les citations et leur analyse.

    La typographie, comme les décisions de justice, ne peut avoir valeur d'absolu ! /o\

    PS : Tu me dois encore 60 centimes.
  • [^] # Re: Peine de mort immorale

    Posté par  . En réponse au journal ça y est. Évalué à 6.

    Ca me fait penser à une tradition d'une tribu/société africaine. Quand un type avait commis un crime, on le ligotait et on le balançait à la rivière en public. La famille avait alors le choix entre le laisser se noyer, ou plonger pour le sauver.

    En quelque sorte, une manière de les obliger à réfléchir.

    Non pas que je sois pour organiser une pratique de ce genre par ici, mais je trouverais intéressant d'avoir des stat', savoir combien de familles préféraient sauver le meurtrier. S'il y avait beaucoup de récidivistes parmi les graciés.
  • # Peine de mort immorale

    Posté par  . En réponse au journal ça y est. Évalué à 6.

    L'enfilade ne tourne pas vraiment au pugilatdébat sur la peine de mort, mais certains ont quand même noté que ce qu'ils trouvaient d'immoral à l'exécution capitale, c'est le caractère incertain d'une décision de justice. Surtout quand on sait que dans beaucoup de législations prévoyant la peine de mort, le concept de « circonstances atténuantes » permet de condamner à la perpétuité à la place. Du coup, le destin de l'accusé repose sur des appréciations d'un jury populaire. À ce sujet, on peut considérer que quand un état abolit la peine capitale, c'est pour lui reconnaître d'une certaine manière que les décisions qu'il peut prendre ne peuvent pas avoir valeur d'absolu. De là à faire le rapprochement entre la peine de mort appliquée aux É-U et leur mépris de l'opinion de la scène internationale quand il s'agit de prendre des initiatives géopolitiques, il n'y a qu'un pas que j'ai déjà franchi. Abolir la peine de mort est pour un État le premier pas vers une société de raison.

    Malgré cela, les adeptes du retour à la peine de mort -- et j'ai l'impression qu'ils sont de plus en plus nombreux -- considèrent souvent que le principe du talion est plus important que certaines erreurs judiciaires : « Ben oui, pense aux victimes il faut bien qu'elles soient vengées, pense à la douleur des familles ». Et là, j'ai l'impression que les détraqueurs de la peine de mort ont plus de mal à expliquer pourquoi la vengeance, sémal. C'est pour ça que je vais prendre le temps d'exposer ma vision des choses.

    Premièrement, il faut distinguer trois catégories : les criminels passionnels (et là il faut bien avouer que nous risquons tous de faire un jour partie de ceux là... personne ne peut se prétendre à l'abri d'une grosse colère insurmontable), les criminels de métier et les criminels pathologiques.

    Mon argumentaire concerne les criminels de métier. Pour moi, il faut considérer la société et la criminalité sous l'angle du déterminisme. L'état de notre société a une grande influence sur la personnalité et les choix d'une personne : l'éducation, les conditions de vie, le statut social, la corruption dans certains pays... Tout cela inscrit les gens dans une dynamique déterministe, qui fait que les plus défavorisés d'entre eux ont plus de chance de se retrouver criminels que les autres. On peut faire le même raisonnement pour la politique internationale et les criminels de guerre. Le message plus haut montre bien que même si Saddam était un salaud, c'était un salaud au milieu d'un contexte géopolitique rempli de pourris, qui a dans une certaine mesure permis ses crimes. Bref, pour illustrer, cette vision déterministe, j'aime beaucoup cette citation (d'Arthur Koestler je crois) : « La société n'a que les criminels qu'elle mérite. »... Ce n'est pas aux criminels qu'il faut en vouloir, mais à la société qui les a construit.

    D'autre part, j'admire cette phrase de Camus : « Sans innocence absolue, il n'est point de justice suprême. » Cela veut dire qu'aucun d'entre nous ne peut prétendre n'avoir jamais fait de mal et que nous méritons tous la possibilité de réparation. Même ceux qui ont fait les choses les plus dégueulasses, peuvent se repentir et vouloir n'avoir jamais commis leurs crimes. Au nom de la solidarité des hommes contre le mal, il faut leur en laisser la chance !
  • [^] # Re: Chouette democratie

    Posté par  . En réponse au journal ça y est. Évalué à 3.

    (Je suis contre la peine de mort aussi.) Ouais ben moi je trouve que quand ça a raté une fois, le type devrait être gracié. Il me semble avoir eu vent de ce genre de pratique, quand une pendaison avait été mal faite et que le type était toujours vivant et gesticulait au bout de sa corde, on le libérait après un certain temps.

    Bien plus classe que de dégommer le mec...
  • [^] # Re: J'ai pas compris

    Posté par  . En réponse au journal Analyse du coût de la protection de contenu de Windows Vista. Évalué à 10.

    Le discours officiel des industries du film, c'est que la haute définition ne permet plus de « tolérer » le droit de copie privée. En clair maintenant que l'EUCD et le DMCA sont bien en place, ils en profitent pour verrouiller toute la chaîne matérielle de lecture de films. Mais uniquement parce que sinon, vous comprenez, les gens pourront faire des copies de très bonne qualité des films qui passent à la télé, vous imaginez ?

    Bien sûr, on peut facilement se rendre compte que c'est du vent, que les gens enregistraient des films en vidéos bien avant la HD sans que la faible qualité les dérange. Les échanges sur Internet ne sont pas visés directement par ces technologies, mais bien le contrôle des dispositifs de lecture.

    Bref, ce qu'ils n'auront pas réussi à faire avec les enregistreurs de cassettes vidéos (qui étaient considérés par les industriels américains comme un complot japonnais et le péril de notre belle culture occidentale, mais qui fut finalement reconnu par la justice comme rentrant dans le cas du fair use), ils vont finir par le réussir avec le numérique si les gens continuent à se laisser faire... Ce qui m'étonnerait de moins en moins.
  • [^] # Re: Wait and see ...

    Posté par  . En réponse au journal Un premier coup dur pour AACS. Évalué à 6.

    Je sais qu'il y a certaines personnes qui trouveraient normal de devoir payer la culture à chaque visionnage/utilisation, mais ce n'est pas mon avis et ce n'est pas (encore ?) le cas dans le système actuel et dieu merci.

    PS : En Belgique, les modifications à la loi sur le droit d'auteur pour appliquer la directive EUCD ne sont pas encore en application, et il n'est pas encore prévu de leur faire prendre effet. Cf le préambule de http://www.juridat.be/cgi_loi/loi_a.pl?language=fr&calle(...)

    Donc il est encore légal pour moi (sûrement pour peu de temps c'est vrai) de contourner les mesures techniques de protection contre la copie.
  • [^] # Re: Wait and see ...

    Posté par  . En réponse au journal Un premier coup dur pour AACS. Évalué à 3.

    Donc c'est encore sous la coupe de la révocation des clés (clés de certain lecteurs invalidées, il ne pourront plus lire les nouveau disques pressés). M'enfin a ce genre de petit jeux, quand on sait qu'il suffit d'une seule copie non protégée soit diffusée sur le net, la bataille est perdue pour les majors. Enfin pour ceux qui en doutaient encore.

    Ouais ben elle sera aussi perdue pour ceux qui, comme moi, louent beaucoup de films et tiennent à faire une copie à chaque fois...
  • [^] # Re: ah !

    Posté par  . En réponse à la dépêche Framasoft mis en demeure de constater un certain manque de lucidité. Évalué à 2.

    Les droits relatifs aux bdd font partie du droit d'auteur. Du moins, c'est le cas en Belgique, ça m'étonnerait que ce soit différent en France.
  • [^] # Re: 100 000¤ Atteint ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche La FSF donne $60,000 pour la libération de Ryzom. Évalué à 3.

    Ou bien alors si tu travailles dans la construction, le patron te file une pelle et une pioche et t'envoie creuser dans un champ pendant un mois.
  • [^] # Re: religion et rationnalité

    Posté par  . En réponse au journal [HS] Pour un athéisme de combat. Évalué à 2.

    Ben explique un peu : pourquoi le libre examen serait un dogme ? Pour moi c'est juste une méthode pour se rapprocher de la vérité, qui par définition peut être remise en cause mais à ma connaissance ne l'a jamais été parce qu'il n'y en a jamais eu besoin. Maintenant, peut-être que le matraquage autour du librex tel qu'il est pratiqué à l'ULB est paradoxalement mauvais pour sa bonne application, comme le suggère Bruno Marchal :

    Le jésuite Paul Valadier, qui dirigeait une revue de Théologie Catholique avant d'avoir quelque sérieux problème avec l'autorité (Jean-Paul II) a écrit un beau livre, en fait deux beaux livres, où il argumente que l'institutionnalisation des vertus morales conduisent à l'effet contraire (un peu comme ceux qui disent "je suis heureux" et qui sont en général malheureux, et tout le monde sait qu'il n'y a que les idiots pour dire "je suis intelligent"). Je pense que l'ULB fait les frais d'un phénomène similaire; en tout cas je suis d'accord pour ranger le libre examen comme vertu morale. Donc si on voulait sauver la pratique de cette vertu dans notre université, il faudrait peut-être en arriver à supprimer le "L" de ULB.

    Sur ce sujet là il y a matière à brandir l'arme du librex et demander un examen de ces thèses à l'ULB ^^. Mais perso je suis pas tout à fait convaincu. Même si on observe des dérives comme par exemple celles qui se passent dans le cercle du Librex ou avec le refus injustifié de la thèse de Marchal. Je pense par exemple que c'est grâce au librex que le folklore des étudiants baptisés de l'ULB en est arrivé à être l'un des plus sains et des plus réfléchis de Belgique. Je me suis laissé dire aussi par un gars du Bureau des Etudiants que c'était l'université la plus démocratique, et que les représentants des étudiants ont 50% de poids de vote pour les prises de décision. (oui, la mobilisation étudiante récente contre les "3 points de l'ULB" n'a rien donné, mais apparemment ce sont des projets en route depuis plus d'un an que les représentants du BEA n'ont remis en cause qu'au dernier moment malgré leur présence à toutes les réunions sur le sujet). Je me doute bien qu'il a dû faire un raccourci pour embellir la chose mais il doit y avoir un fond de vérité ?

    PS : je ne suis pas à l'ULB et je ne fais que donner mes a priori.
  • [^] # Re: Philosophie de la FSF

    Posté par  . En réponse à la dépêche Discours de Richard Stallman et Ciarán O'Riordan lors de la GPLv3 Conference à Tokyo. Évalué à 2.

    C'est un argument contre les brevets, pas contre les brevets logiciels. Un brevet c'est un monopole assez court (20 ans) sur une idée innovante et surtout qui peut être appliquée industriellement.

    Les logiciels, ce ne sont que des idées, de la logique, des maths, donc l'idée même de brevets logiciels est aberrante par nature et n'aurait jamais été voulue par les instigueurs de la propriété intellectuelle. Les amendements du parlement au projet de directive européenne sur les brevets logiciels étaient très intelligents car ils visaient à ne permettre ces brevets que dans le cas où l'idée est liée à une application industrielle. On en revenait donc à l'idée de départ.
  • [^] # Re: Philosophie de la FSF

    Posté par  . En réponse à la dépêche Discours de Richard Stallman et Ciarán O'Riordan lors de la GPLv3 Conference à Tokyo. Évalué à 3.

    Ce n'est pas parce que le logiciel propriétaire est moins bon qu'il est [mal]

    Un logiciel est un peu plus qu'une idée.

    Ben pour lui la "propriété intellectuelle" sur les oeuvres de l'esprit de type fonctionnel (je ne sais pas s'il s'est déjà prononcé sur les oeuvres artistiques), c'est mal. Il faut bien voir qu'un logiciel n'est àmha que la transcription d'une grande suite d'idées réfléchies de manière globales puis plus localisées. Donc le parallèle avec la bougie de Jefferson se défend.

    Tout travail mérite rétribution et les licences propriétaires sont une manière légitime d'obtenir cette rétribution.

    C'est légitime dans le sens où c'est conforme à la loi, mais au niveau naturel, c'est quand même un monopole artificiellement créé. Et les LL montrent de plus en plus qu'il est viable de passer d'un modèle commercial de vente de licences, à un modèle de vente de services.
  • [^] # Re: GNU/Linux

    Posté par  . En réponse au journal Iceweasel : la fin d'un troll?. Évalué à 1.

    combien d'outils utilise perl ? pourtant tout ne se prefixe pas par perl/* ...

    Tu veux dire que quand on parle de Linux on devrait dire GNOME ou KDE ou XFCE ou... ce que l'utilisateur utilise réellement ? C'est pas con, j'adhère. Ou alors appeler Linux par le nom de la distribution, c'est intelligent aussi.

    Pour tcc et les distribs qui permette de faire tourner Linux sans les outils GNU, ça n'invalide pas l'argumentaire des fans de "GNU/Linux" pour autant, puisqu'ils parlent des distros habituelles et non de tcc et autres. Ah si Stallman avait appelé son projet autrement que GNU (qui sonne mal, qui n'est pas chouette, que personne a envie de dire), on en serait pas là àmha.
  • [^] # Re: Philosophie de la FSF

    Posté par  . En réponse à la dépêche Discours de Richard Stallman et Ciarán O'Riordan lors de la GPLv3 Conference à Tokyo. Évalué à 2.

    Stallman a toujours dit qu'il était un technicien, pas un philosophe. Je me souviens de la retranscription d'une conférence où, pendant les questions, un bonhomme essayait de montrer les parallèles entre ses idées et les théories de certains philosophes. Il a directement interrompu le gars comme lui seul sait le faire. :) Néanmoins il y a fort à parier que la citation ci-dessous fasse partie de sa culture, puisqu'elle provient de Thomas Jefferson. Et donc à mon avis lorsqu'il parle d'éthique ça doit être dans cet ordre d'idée :

    Si la nature a rendu moins susceptible que toute autre chose d'appropriation exclusive,
    c'est bien l'action du pouvoir de la pensée que l'on appelle une idée, qu'un
    individu peut posséder de façon exclusive aussi longtemps qu'il la garde
    pour lui; mais au moment où elle est divulguée, elle devient la possession
    de tous, et celui qui la reçoit ne peut pas en être dépossédé. Sa propriété
    particulière, aussi, est que personne ne la possède moins parce que tout le
    monde la possède. Celui qui reçoit une idée de moi reçoit un savoir sans
    diminuer le mien; tout comme celui qui allume sa bougie à la mienne reçoit
    la lumière sans me plonger dans la pénombre. Que les idées circulent
    librement de l'un à l'autre partout sur la planète, pour l'instruction
    morale et mutuelle de l'homme et l'amélioration de sa condition, voilà qui
    semble avoir été conçu à dessein par la nature bienveillante, quand elle les
    a créées, libres comme le feu qui s'étend partout, sans diminuer leur
    densité en aucun point, et comme l'air que nous respirons, dans lequel nous
    nous mouvons et nous situons physiquement, rétives au confinement et à
    l'appropriation exclusive. Les inventions, par nature, ne peuvent donc être
    sujettes à propriété