Journal Les différentes formes de rémunération d'un travail individuel en France

47
9
nov.
2022

Suite à demande générale, un petit point sur les différentes formes de rémunération en France dans un journal, pour quand on a le choix (qu'on a un client potentiel et qu'on veut travailler assez indépendamment) et seul (être en groupe est une autre histoire). Un peu en vrac et schématique faute de temps mais si ça peut aider pour commencer à avoir une idée et ensuite que ça vous motive à approfondir…

Mais avant, une petite histoire :

Une personne entre dans un magasin pour acheter un produit, mais il a la flemme et dit au vendeur "j'ai besoin d'un produit" et c'est tout.
Le vendeur a en stock plusieurs produits à différent prix pour le besoin, mais face à la personne qui a la flemme de dire ses priorités, se dit : bah, je file le plus cher, le prix en plus est utile dans aucun cas sauf X, on ne sait jamais sur un malentendu ça peut marcher, surtout que j'ai une plus grosse commission dessus. La personne prend, banco. Est-ce rentable pour la personne? Peut-être, peut-être pas, on ne sait pas car la personne ne sait pas elle même si elle est dans le cas X. Mais pire, la personne dit à ses amis : ce produit est super, je vous le conseille. Et quand on demande pourquoi payer plus, grand vide… Car dans la réalité, la personne conseille un truc sans savoir pourquoi le surcoût est utile.
Quelle utilité de conseiller sans connaître si on est dans le cas X et sans comprendre que c'est un bon conseil si et seulement si X? Perso je n'en sais rien. Mais arrêtez si votre idée est plus d’aider que votre égo, vaut mieux ne rien dire que de conseiller sans savoir.

Ceci posé, listons donc les différentes formes de rémunération et leurs différents avantages/inconvénients, en se basant sur un CA facturable de 100 (et je donnerai donc des pourcentages de ce qui "part"), bref ce qui rentre dans l'entreprise auquel on va enlever toutes les charges, de gestion et d'obligations légales.
Éliminons déjà les "bouh ce ne sont pas des charges" car au niveau comptable ce sont bien des charges, mêmes si ces charges amènent des prestations, car d'une elles sont obligatoires et de deux que vous payez 100 ou 10000 la prestation est souvent la même (mêmes allocs familiales, mêmes soins hospitaliers…) donc ne vous rapporte rien en plus si vous payez plus.
Et éliminons aussi le "c'est compliqué", votre taf est ce que vous savez faire, pour de la compta vous prenez une personne dont c'est le métier (un comptable) et c'est mis en charge.

Et je me concentre sur les choix de l'individu, pour la partie politique c'est un autre sujet qui n'a rien à voir avec sur comment les gens réagissent aux règles. Pour paraphraser un avocat connu, et contrairement à ce que plein de monde ici se complaît à penser, je ne donne pas une opinion, je dis l’état du droit (des faits). Si ça ne vous plaît pas, allez engueuler le législateur plutôt que de m'accuser de ne pas "penser" comme vous le voudriez.

  • Salariat
    Le plus coûteux (60%, peut descendre à 45% si proche du SMIC et peut monter à 65% si entreprise >=10 salariés car plus de charges et plus de gestion du risque) mais le plus protecteur sans s'embêter. Listé ici plutôt pour référence par rapport aux autres possibilités.
    Faut toutefois trouver un employeur, et on n'est pas maître de ses choix de taf.
    Retraite max, chômage max.
    Long terme sans prise de tête et plus de sécurité (qui a un prix, donc).

  • Portage salarial
    Assez cher (50%) mais permet de ne pas changer de régime de retraite et maladie si on compte repartir vers le salariat sous peu. Rentable surtout si on vise être au chômage sous peu ou que c'est une phase intermédiaire de sa vie.
    Gestion simple.
    Retraite max, chômage max.
    Court terme.

  • EIRL
    Le plus optimal (30%) si revenus annuel stables (impossibilité de report) ou faibles.
    Création/gestion simple (voire très simple si < 72 k€ annuel en échange de 34% de charges, régime micro-entrepreneur), on passe en régime non salarié.
    Retraite min, chômage zéro.
    Moyen terme ou revenus faibles ou stables anticipés.

  • EURL
    Le plus optimal (2k€ + 30%) si revenus annuel instables (possibilité de report).
    Création/gestion 2k€ et un peu de paperasse, on passe en régime non salarié.
    Retraite min, chômage zéro.
    Long terme et revenus moyens anticipés.

  • SASU
    Intermédiaire (2k€ + 40%), possibilité de report, possibilité de dividendes (qui peut faire fortement baisser les charges à un équivalent 20%, voir les notes). Un mix salarié / non salarié car on reste dans le régime salarié (mais sans chômage).
    Création/gestion 2k€ et un peu de paperasse.
    Retraite max, chômage zéro.
    Moyen/long terme et revenus élevés anticipés.

Notes :

  • Reports : à quoi sert un report? imaginons une fiscalité de 0 si <20 k€/an, 30% sinon, et un report a fiscalité de 10%. Vous gagnez 100 k€ net sur 1 an puis 0 l'année suivante. Sans report ça fait 80x0.3 = 24 k€ de fiscalité. Avec report (50/50) ça fait 30x0.3+50x0.1+(30-50x0.1)x0.3 = 22 k€. Oui, c'est chiant pour optimiser mais c'est parfois assez rentable sur le long terme (la fiscalité du report peut se neutraliser avec un report "inverse" l'année suivante, bref on ne le paye qu'une fois dans la vie de l'entreprise). Ici vous pourriez dire que le gain est annulé par les frais de compta, c'est vrai mais c'est juste un exemple et parfois on gagne plus, et surtout une entreprise affiche mieux pour certains client, bref c'est un ensemble de choses à regarder.

  • Dividendes : intéressant si vous êtes dans une tranche IR haute (30%), car rémunération = 30% charges puis 30% sur les 70% restant = 50% en tout, tout en comptant plutôt 40% car une part des charges est pour la retraite donc vous est utile en revenu décalé, alors que dividende = 15% d'IS (impôt société) puis 18% (abattement de 40%) sur les 85% restants = 30% en tout.

  • Retraite min/max : en max vous déléguez beaucoup à l’État, donc vous lui faites beaucoup confiance. en min c'est que vous vous faites plus confiance pour mettre vous-même de côté assez pour compenser (et ne pas miser sur n'importe quoi). C'est une question de confiance à long terme sur votre capacité ainsi que la capacité de l’État, mais aussi sur la "perte" future sur la fiscalité (si retraite étatique vous allez payer des impôts sur tout ce qui est servi, si retraite perso vous allez payer des impôts sur les gains seulement) tout en sachant que l'un est viager (jusqu'à votre mort) et l'autre il faut "bien" viser sur ce que vous prenez pour en avoir encore à la fin. Choix très subjectif.

  • Régime non salarié : on se coltine 2 caisses de retraite avec des règles différentes si pas non salarié dès le début (x% de x meilleures années au prorata pour salarié, par point pour non salarié), ça peut faire baisser un peu (ou l'inverse) suivant vos "meilleures années" de salariat. un peu chiant mais pas tant que ça, surtout qu'à la fin c'est une des caisses (celle qui paye le plus) qui sera votre point de contact (depuis quelques années, avant on avait les 2 caisses à gérer).

  • Prestataire régie : à la base le journal où on m'a demandé de parler de tout ça est sur la régie, où les gens s'étonnent de son usage répandu en France; il y a plein de trucs à dire dessus mais on peut aussi ajouter les nombres de ce journal, pour un indépendant ça peut être intéressant de prendre le risque pour soit et facturer 100, il récupérera 70 alors que si il demandait un CDI il récupérera plutôt 35 (oui, la moitié) pour la même rentabilité pour l'entreprise, oui un presta peut être vu cher quand on compare sa fiche de paye avec le prix journalier du prestataire mais c'est souvent oublier le "brut chargé + gestion risque" du salarié. Le risque a un coût, il faut l'assumer, et choisir si ce coût est chez vous ou le client ou l’État, et si un prestataire est payé 3x plus que votre net il y a une raison économique tout à fait valable (comparer choux et carottes, gestion du risque).

  • EIRL/EURL/SASU ou pas : un critère est aussi votre projection sur l'avenir car ça permet d'avoir des salariés.

Ensuite, pour approfondir, vous avez les mots clés pour mettre dans votre moteur de recherche.

Licence CC By 4.0 (je n'aime pas le SA proposé)

  • # Factuel

    Posté par  . Évalué à 10.

    Ayant usé de 80% des statu que tu décrit, ton résumé est assez bien fait.
    J’apporterais juste une nuance sur l’avis que tu donne sur chacun (court terme, long terme, …). Je sais bien que en si peu de ligne on ne peux pas tout expliqué, mais sur le portage salarial je ne suis pas d’accord. J’ai croisé des personnes qui étaient sous ce statu depuis des années et ne comptait pas en changer. Ils assumaient tout a fait que ce n’était pas le plus optimal financièrement, mais la sécurité d’avoir le chômage et la simplicité administrative leur allait très bien.

    Pour l’auto-entrepreneur il y en a qui arrivent a rester sous ce statu des années alors qu’ils dépassent allègrement le plafond. Pour ça ils jouent sur la tolérance de 2 année a crever un plafond et faire 1 année en dessous. C’est un jeu risqué car si l’URSAFF considère que finalement tu dois être requalifié en EURL, tu paye rétroactivement toute les charges de ce nouveau statu … et là ça peu faire TRÈS TRÈS mal.

    Pour SAS & EURL un des risques les plus impactant est le délai de paiement des factures. Si la boite joue le jeu ils peuvent te payer à la fin du mois (donc avant que je client final ne paie), mais au pire à 90 jours … voir jamais. Pour ça il y a toujours des boites de rachats de facture qui peuvent te racheter la créance et te permet d’encaisser la majorité de la facture en souffrance.

    • [^] # Re: Factuel

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 5. Dernière modification le 09 novembre 2022 à 12:00.

      Pour l’auto-entrepreneur il y en a qui arrivent a rester sous ce statu des années alors qu’ils dépassent allègrement le plafond

      Je ne suis pas certain que ce calcul soit si rentable.

      L'auto-entrepreneur a pour lui la simplicité, mais pas forcément l'intérêt financier. Pour avoir été 2 ans indépendant en EURL, les défraiements qui sont hors charge, les frais de l'entreprise qui sont HT c'est très loin d'être négligeable comme avantage fiscal.

      En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

    • [^] # Re: Factuel

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2. Dernière modification le 09 novembre 2022 à 12:15.

      Ils assumaient tout a fait que ce n’était pas le plus optimal financièrement

      C'est un choix, tant qu'il est assumé ça ne me pose aucun problème (quand pas assumé je considère que c'est de la tromperie dans une discussion).

      mais la sécurité d’avoir le chômage

      C'est un calcul.
      Si on prend comme "coût" 10% du CA (je prend 10% de différence pour la partie retraite, à adapter suivant la valorisation de la retraite de chacun)
      Pour un "gain" max de 24 mois à 50% du net (qui est à ~30% du CA) = 30% du CA annuel, il faut donc utiliser entre 2 ans (nécessaire pour avoir le gain max) et 3 ou 4 ans (pour rentabiliser le coût), sinon autant mettre de côté soit-même et ça fera l'équivalent ou mieux en terme financier, et sans la pression de pole emploi.

      après, encore une fois, si c'est assumé ben chacun choisi suivant ses critères, le tout est de savoir avant d'argumenter sur l’intérêt.

      (et en limite légal, le coup de 6 mois taf, 6 mois chômage, un classique…)

      Pour l’auto-entrepreneur il y en a qui arrivent a rester sous ce statu des années alors qu’ils dépassent allègrement le plafond.

      Perso je doute de l’intérêt, à ce niveau l'EI est plus rentable avec moins de frais (environ 30% contre 34%) et vaut le coup de quelque paperasse en plus (quelques milliers d'€ pour quelques heures de paperasse).

      Pour SAS & EURL un des risques les plus impactant est le délai de paiement des factures.

      Je ne vois pas du tout la différence que tu fais : l'entreprise de portage salarial ne te payes pas tant qu'ils n'ont pas reçu le paiement de l'autre côté, et l'EI c'est exactement pareil en facturation que SAS/EURL.
      Ce dont tu parles est salarié contre tous les autres.

      Je sais bien que en si peu de ligne on ne peux pas tout expliqué

      Oui, il y a aussi des nuances, à chacun d'adapter suivant ses priorités.

      PS : j'ai réutilisé les termes du commentaire, mais le "RL" (responsabilité limitée) ou "U" (unipersonnelle) manquant ne change rien sur la partie financière (c'est du légal/administratif).

      • [^] # Re: Factuel

        Posté par  . Évalué à 2.

        Je ne vois pas du tout la différence que tu fais : l'entreprise de portage salarial ne te payes pas tant qu'ils n'ont pas reçu le paiement de l'autre côté

        Aussi bien en portage salarial que en passant par une ESN pour facturer un client, le paiement fin de mois est négociable ou une option facturé.
        C’est tout du moins l’expérience que j’en ai eu (secteur IT), ce n’est peut être pas partout pareil.

        • [^] # Re: Factuel

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1. Dernière modification le 09 novembre 2022 à 13:19.

          une option facturé

          Voila.
          Pareil pour SAS & EURL (des assurances font ce taf, il ne faut pas se leurrer, les ESN/portage ne gèrent pas ce risque et délèguent aux mêmes, elles te font une facilité de gestion… Qu'elles facturent en plus, pas de soucis la dessus, mais peuvent se rattraper en négociant du volume pour faire baisser le prix alors que toi non, kif kif).
          Toujours aucune différence, c'est partout en option facturée.

          • [^] # Re: Factuel

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

            Alors, en ce qui me concerne (EURL), j'ai des délais de paiement de plusieurs mois assez souvent, je garde une avance de trésorerie.
            J'ai une règle simple de dépense qui m'a bien réussi jusqu'ici : je perçois en salaire 50% de ce que je gagne, et je vois ce qui reste à la fin (ou plutôt, c'est mon expert-comptable qui me le calcul…). Ça participe aussi de la constitution d'une avance de trésorerie.

            « Il n’y a pas de choix démocratiques contre les Traités européens » - Jean-Claude Junker

  • # Précision

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    En face du Faut toutefois trouver un employeur, et on n'est pas maître de ses choix de taf, il faudrait indiquer Faut toutefois trouver des clients et s'ils sont chiants on n'est pas maître de ses choix de taf.

    Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

    • [^] # Re: Précision

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

      En soit ce n'est pas faux, j'avais hésité à supprimer cette phrase en relecture.
      Je fais toutefois une différence car il y a un intermédiaire en plus qui peut être chiant ce qui en rajoute (salarié : toi-employeur-client, non salarié : toi-client), l'idée est le rajout de l'intermédiaire potentiellement chiant.
      Cette partie sert surtout de référence sur la partie coût par rapport à indé.

  • # Et les TNS ?

    Posté par  . Évalué à 2. Dernière modification le 09 novembre 2022 à 12:43.

    Peut-être ajouter les "indépendants" (ou freelance), rattachés fiscalement au régime TNS (travailleurs non salariés) et remplissant à ce titre le formulaire 2035 de la déclaration des revenus (en plus de la 2042), incités fortement à adhérer à une AGA (association de gestion agrée), et ayant l'option de gérer leur compta en franchise de TVA ou en régime de TVA.

    Assujetissement au RSI (Régime social des indépendants), URSSAF de rigueur, proportionnelles au CA déclaré annuellement.

    Retraite via une caisse imposée en fonction du métier déclaré (déclaration INSEE de création d'activité, défini par le code NAF).

    Pas au top sur le plan du risque accident/maladie, chômage :

    Les professionnels libéraux ne cotisent pas pour les accidents du travail et maladies professionnelles et ne reçoivent par conséquent aucune indemnité journalière de sécurité sociale à ce titre. De plus, ils ne cotisent pas pour l'assurance chômage et ne sont pas couverts.
    (source : https://entreprendre.service-public.fr/vosdroits/F31233 )

    Dans la pratique, tant qu'on a la santé,…

    • [^] # Re: Et les TNS ?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1. Dernière modification le 09 novembre 2022 à 13:01.

      incités fortement à adhérer à une AGA (association de gestion agrée)

      Pas le plus cher (pour une EURL je paye ~250 €), et l'incitation diminue pour disparaître en 2023 (bon débarras), donc pas mis dans le journal.

      et ayant l'option de gérer leur compta en franchise de TVA ou en régime de TVA.

      L'idée n'était de donner toutes les possibilités, la TVA est encore un autre sujet (de moindre importance sur la rentabilité, plus sur la simplicité).

      Pas au top sur le plan du risque accident/maladie, chômage

      Chômage : déjà parlé dans le journal, c'est ton choix sur le calcul de risque (perso vu qu'en 15 ans indé je n'ai pas été au chômage du tout, ne pas payer pour m'est largement bénéficiaire).

      accident/maladie du travail : je parle pour la cible du site, qui n'a pas ce genre de soucis. Pour les autres, c'est un truc à prévoir en plus dans le calcul, ça reste rentable, encore une fois c'est suivant tes priorités, tu donnes l'impression que c'est un coût constant que "pas top" d'un côté et ça va de l'autre, alors que non, c'est tout le sujet du journal.

      Dans la pratique, tant qu'on a la santé,…

      Pareil pour les salariés, l'entreprise ne paye pas en longue maladie et c'est aussi pour ta pomme à 50%. Et court aussi (délai de carence de 3 jours, sauf volonté de l'employeur mais c'est en plus, ce plus est compris dans la rentabilité de ton salaire).

      En pratique, toujours la même chose : on paye moins pour moins de prestation, en indé on peut compenser par du volontaire si on a des priorités autre que le par défaut de l'indé, c'est ton choix.

      PS pour les débutant : TNS = travailleur non salarié, donc "régime non salarié" dans le journal (EI et EURL).

      • [^] # Re: Et les TNS ?

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

        Pareil pour les salariés, l'entreprise ne paye pas en longue maladie et c'est aussi pour ta pomme à 50%.

        Je réagis sur ce point car j'ai été concerné il y a pas longtemps. Dans les faits, l'entreprise ne paie pas mais la convention (métallurgie ou Syntec) l'oblige à prendre une prévoyance qui couvre ce risque.

        Dans mon cas, un an d'arrêt maladie, l'entreprise a compensé le différentiel d'avec la sécu pour maintenir mon salaire les 6 premiers mois (je doute que ce soit obligatoire). Pour les 6 mois suivants, elle a fait jouer la prévoyance qui a aussi maintenu mon salaire (là, je pense que c'est obligatoire).

        C'est quand même une très grosse sécurité des grandes entreprises d'avoir ce niveau de protection santé.

        • [^] # Re: Et les TNS ?

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

          En effet, il y a ensuite les subtilités des conventions. Mais ça se paye quelque part pour le salarié, et le TNS peut prendre aussi ce genre d'assurance.
          Ce sont des prestations dont le coût est équivalent, la différence est sur le côté obligatoire ou pas suivant X. Pour les indés à la CIPAV par exemple la partie obligatoire est sur invalidité et décès (0.5%, similaire à salarié), pas maladie longue durée à prendre ailleurs (0.5% environ en plus pour les salarié Syntec, et la je m'arrêterai, je sais que ça existe pour les indépendants mais je n'ai pas regardé plus loin donc je ne sais pas trop pour le montant exact).

          L'indépendance permet de choisir à la carte suivant tes priorités, le salariat c'est pas mal de choses incluses par défaut. Une faute de ma part a sans doute de ne pas assez le préciser dans le journal (j'ai un peu dit pour la retraite, clairement pas assez pour la maladie).

    • [^] # Re: Et les TNS ?

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 3. Dernière modification le 09 novembre 2022 à 13:01.

      rattachés fiscalement au régime TNS

      C'est le cas des EURL/EIRL et consort : tu es gérant, donc non salarié. TNS avec cotisation RSI.

      En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

      • [^] # Re: Et les TNS ?

        Posté par  . Évalué à 1. Dernière modification le 09 novembre 2022 à 13:13.

        Si tu est TNS, pour passer en responsabilité limitée (le fléchage, c'est plutôt EIRL pour un indé), il faut passer par la création d'une EIRL ou la transformation de ton activité initiale. C'est une démarche que je n'ai pas faite.

        Ce sont donc, à mon humble avis, 2 statuts différents.

        Mais pour revenir aux risques santé/baisse d'activité, tu es effectivement dans une démarche d'autofinancement et tu provisionnes (les périodes de vache grasses) dans l'éventualité d'une baisse d'activité (les vaches maigres). C'est un choix assumé.

        Quant à la TVA, je considère que c'est un plus par rapport aux autoentrpreneurs.

        • [^] # Re: Et les TNS ?

          Posté par  (Mastodon) . Évalué à 3.

          Ce sont donc, à mon humble avis, 2 statuts différents.

          En fait je ne savais pas qu'on pouvait être simplement "TNS". Quand j'étais indépendant je ne me souviens pas de cette possibilité. Donc tu peux être TNS sans la création d'une entreprise ?

          En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

          • [^] # Re: Et les TNS ?

            Posté par  . Évalué à 1. Dernière modification le 09 novembre 2022 à 14:39.

            Il y a une création formelle quand même, mais la partie administrative est facile :

            https://www.economie.gouv.fr/entreprises/statut-entreprise-individuelle

            Après, tu es en roue libre !

            • [^] # Re: Et les TNS ?

              Posté par  (Mastodon) . Évalué à 3. Dernière modification le 09 novembre 2022 à 15:09.

              Ah mais oui, l'EI, je dis des conneries, je le savais en plus. Je me demande si c'est pas le truc le plus courant en France en plus.

              Donc si on résume :

              • EI, auto-entrepreneur : tu es en ton nom propre (personne physique)
              • EURL/EIRL (et plein d'autres) : création d'une personne morale dont tu es gérant

              En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

              • [^] # Re: Et les TNS ?

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

                Donc si on résume :
                EI, auto-entrepreneur : tu es en ton nom propre (personne physique)
                EURL/EIRL (et plein d'autres) : création d'une personne morale dont tu es gérant

                Raté. EIRL est une EI! Impossible de différencier à par la responsabilité limitée (donc juste protection de ton patrimoine). auto-entrepreneur est "micro-entreprise" maintenant et est un régime de fiscalité de l'EI, pas une forme juridique.
                Donc :

                • EI/EIRL (régime de la micro-entreprise ou pas) : tu es en ton nom propre (personne physique)
                • EURL/SARL/SASU/SAS/SA/… : création d'une personne morale dont tu es gérant (ou assimilé)

                Et

                • EI/EIRL/EURL/SARL : TNS
                • Salarié/Portage/SASU/SAS/SA : TS

                Différents sujets orthogonaux ou presque (pas toutes les combinaisons sont possible).

                • [^] # Re: Et les TNS ?

                  Posté par  (Mastodon) . Évalué à 3.

                  Ah bin voilà on y arrive !

                  Merci

                  En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

                • [^] # Re: Et les TNS ?

                  Posté par  . Évalué à 3. Dernière modification le 09 novembre 2022 à 15:54.

                  L'EI c'est en apparence de la simplicité formelle (pas de statuts, d'apport de capital, d'associés), mais même si la compta est simplifiée (GL = grand livre, registre recettes/dépenses, éventuellement un registre des immobilisations, une déclaration annuelle), il faut quand même un compte bancaire dédié.

                  La rigueur est impérative : si tu peux taper dans la caisse (via ce qu'on appelle des "prélèvements exploitant") et la renflouer, via l'opération inverse (les "apports personnels"), il faut inscrire ces opérations dans le registre.

                  Et des contrôles (à distance) sont réalisés périodiquement par les services fiscaux. Les EI qui sont membres d'une AGA (association de gestion agrée, à laquelle l'administration fiscale délègue une partie de son rôle de contrôle) devront répondre correctement aux demandes de précisions (dans le cadre des ECV = examens périodiques de cohérence et de vraisemblance notamment).

                  • [^] # Re: Et les TNS ?

                    Posté par  (Mastodon) . Évalué à 6.

                    si tu peux taper dans la caisse

                    Sur ce plan je trouve que c'est pas très différent de l'EURL (que je connais bien pour l'avoir pratiquée) : pour te payer, tu te fais un virement depuis le compte entreprise vers ton compte perso, du montant que tu veux, à la fréquence que tu veux, et c'est tout. Ensuite l'entreprise déclare (au trimestre je crois ?) ce que tu as pris pour pouvoir payer les cotisations correspondantes au RSI, mais il n'y a pas d'autre formalisme que de "piquer dans la caisse".

                    De toutes façons dans tous les cas la rigueur est impérative : on peut vite avoir la tête qui tourne avec des montants dont on n'a pas l'habitude, et surtout avec des délai de plusieurs mois entre l'encaissement d'une facture et le décaissement de la TVA correspondante par exemple.

                    En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

  • # 🙏🏻

    Posté par  . Évalué à 8. Dernière modification le 09 novembre 2022 à 14:26.

    Ah mais c'est TOP!

    Je regrette pas d'avoir dit n'importe quoi en sortant par mégarde de mon domaine de compétences, tout le monde en sait plus aujourd'hui parce que la loi de Cunningham a encore frappé

    Du coup pour clarifier mes priorités il y a un an j'étais dans une période transitoire de ma vie, je voulais être indépendant réellement (pas seulement juridiquement) et il était important pour moi de continuer à bénéficier des arrêts de maladie en cas de pépin. Surtout je privilégie mon temps libre sur plus d'argent. Mon choix du portage salarial était donc complètement optimal. Pour moi. Effectivement il faut donner le contexte avant de conseiller la même chose aux autres.

    Aujourd'hui je me lance dans une activité entrepreunariale, avec des revenus complètement instables et memes inconnus, donc de ce que je comprends la solution de long terme serait EURL ou SASU

    Mais je crois surtout que je n'en sais pas encore assez pour choisir, donc je pense que je vais continuer à facturer avec du portage salarial quitte à y perde financièrement pendant un moment encore une fois ca me permet de m'économiser mon temps qui est ma resource la plus précieuse pour l'instant.

    • [^] # Re: 🙏🏻

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

      🙏🏻

      ☺️

      d'avoir dit n'importe quoi

      C'est un gros point de le reconnaître, beaucoup se calfeutrent dans leurs idées incompatibles avec les faits quand on montre les faits.

      la loi de Cunningham a encore frappé

      Alors celle la je ne l'aime pas, c'est dommage d'en arriver la.

      il était important pour moi de continuer à bénéficier des arrêts de maladie en cas de pépin.

      A noter que dans ton cas spécial (retour de l'étranger), c'est un argument (pas d’indemnisation les 12 premiers mois en EI/EURL/SASU) mais pas dans le cas plus classique de chômeur ou salarié en France avant ("si les droits ne sont pas réunis, votre arrêt de travail peut, sous certaines conditions, être indemnisable au titre du maintien de droits de votre activité précédente").

      Tu es tombé par gros hasard sur un cas où le portage coûteux est (très) intéressant.

      Aujourd'hui je me lance dans une activité entrepreunariale, avec des revenus complètement instables et memes inconnus, donc de ce que je comprends la solution de long terme serait EURL ou SASU

      Si tu vises un revenu instable moyen (disons que tu factures 40k-80k/an), oui.
      Si tu vises en dessous, l'EIRL pour commencer avec moins de paperasse

      de m'économiser mon temps qui est ma resource la plus précieuse pour l'instant.

      Le temps c'est de l'argent.
      A quelle adresse la facture pour le journal? (je plaisante!)

      • [^] # Re: 🙏🏻

        Posté par  . Évalué à 1. Dernière modification le 09 novembre 2022 à 15:49.

        Tu n'aimes pas la loi de Ward Cunningham inventeur du wiki? Wikipedia n'existerait pas sans elle. Ton journal non plus. C'est la base de la culture du troll.

        En plus ca vient d'un proverbe francais:

        Prêcher le faux pour savoir le vrai

      • [^] # Re: 🙏🏻

        Posté par  . Évalué à 1. Dernière modification le 09 novembre 2022 à 15:53.

        Le temps c'est de l'argent.

        Justement, tu peux choisir d'avoir moins d'argent et plus de temps puisque les deux sont interchangeables.

        Moi par exemple je ne travaille que 4 jours par semaine, et je suis en conséquence payé moins.

        Autre exemple: je suis en processus de recrutement avec Google, parce que je suis curieux. Mais j'ai compris que la machine bureaucratique qu'ils ont mis en place pour recruter prend deux mois (!) de leur côté sans côté tout le temps que moi je devrais investir dans e savoir inutile en algorithmie et grand O notation et structure de données etc. Et bien en travaillant chez Google je serais bien mieux payé, mais investir autant de temps pour se faire recruter est hors de question pour moi.

        • [^] # Re: 🙏🏻

          Posté par  . Évalué à 1.

          Le temps c'est de l'argent.

          Cela me rappelle le théorème de Dilbert (Dilbert's theorem on salary [1])

          Le théorème stipule que les ingénieurs et les scientifiques ne peuvent jamais avoir un salaire plus élevé que les managers et les commerciaux.

          Postulat no 1: le savoir c'est le pouvoir (la puissance)
          Postulat no 2: le temps c'est de l'argent

          Comme tout ingénieur sait

          puissance = travail / temps

          en appliquant les deux postulats

          savoir = travail / argent

          du coup en ordonnant pour l'argent

          argent = travail / savoir

          Conclusion: moins on en sait, plus on gagne, indépendamment du travail fournit.

          [1] Je ne sais pas l'origine réelle de ce théorème. En cherchant sur internet je trouve facilement cet énoncé du théorème, mais pas sur le site de la BD dilbert.

          • [^] # Re: 🙏🏻

            Posté par  . Évalué à 2.

            Je pense que l'erreur fondamentale qu'on fait c'est de vendre notre temps plutôt que notre savoir.

  • # SCOP ?

    Posté par  . Évalué à 2.

    Merci ! Il serait intéressant d’avoir des infos sur les SCOP / SCIC.

    Et je milite pour l’emploi du mot "COTISATIONS" plutôt que "CHARGES", car c’est bien de cela qu’il s’agit : notre système repose sur des cotisations pour apporter une aide à ceux qui ne travaillent pas : retraités, chômeurs, personnes en incapacité de travailler…

    • [^] # ça gonfle

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2. Dernière modification le 09 novembre 2022 à 16:35.

      Il serait intéressant d’avoir des infos sur les SCOP / SCIC.

      Ce sont des entreprises non unipersonnelles, et surtout un mode de gouvernance, tout une autre histoire, et surtout c'est une petit monde parce que ça n’intéresse pas tant foule, peso je ne suis pas intéressé à faire un résumé à part "regardez seulement si le principe vous botte".

      Et je milite pour l’emploi du mot "COTISATIONS" plutôt que "CHARGES", car c’est bien de cela qu’il s’agit 

      il s’agit à la fois de cotisations (point de vue du fonctionnement global) et de charges (point de de vue financier/comptable/fiscal), et ici on parle financier/comptable/fiscal donc ce sont des charges (surtout pour maladie/allocs, où il y a littéralement rien de plus en échange de payer plus), c'est factuel. Je l'ai pourtant déjà écrit dans le journal…

      notre système repose sur des cotisations pour apporter une aide à ceux qui ne travaillent pas

      Le fait d'appeler la chose charges lorsqu'on parle financier/comptable/fiscal ne change absolument rien à ça car ça n'a absolument rien à voir avec le sujet qui est centré sur le travailleur qui cherche à savoir ce qu'il va payer (et ce qu'il va recevoir).

      Quitte à répéter ce que j'ai mis dans le journal, décrire les faits ne dit rien sur mes opinions.
      C'est lourd cette façon de faire du prosélytisme, surtout quand en face tu as un convaincu (je n'ai aucun reproche à faire à payer des charges, ou taxes, ou impôts, on se fout complet du mot, au final c'est la même chose; si je dois faire un reproche ce serait sur la complexité inutile du bousin avec des dénomination et des règles à la con, même si pour un indé ça évolue vers la simplification en attendant la réforme plus globale reportée, mais pour les salariés la simplification attendra du fait de résistances), franchement des fois ce genre de bataille sémantique est comme libre contre open source, ça fait surtout fuir ou faire l'opposé, la j'ai juste envie de demander à l’État de réduire mes cotisations sociales pour le plaisir de faire chier les gens qui veulent diviser. Arrêtez.
      En vrai je ne le ferai pas, ces batailles sont moins importantes que les retraités, chômeurs, personnes en incapacité de travailler… Je pense à elles plutôt qu'à une bataille sémantique. J'utiliserai "charges" encore et encore, comme j'utilise open source, pour m'éloigner des gens avec ces batailles qui sont la plus pour l'égo que pour les personnes qu'on dit vouloir défendre, et en fait c'est un bon filtre aussi pour savoir à qui on parle.

      En vrai, c'est vraiment comme libre contre open source : on s'en fout pas mal de la dénomination, ça n'a aucun impact pratique, c'est la même chose pour qui s’intéresse au fond et non l'affichage pour diviser plus qu'autre chose. Et oui j'ai mis un troll "libre" ici.

      • [^] # Re: ça gonfle

        Posté par  . Évalué à 1.

        L'état d'esprit, ça peut s'acquérir… Mais ne pas attendre que les débiteurs (URSSAF, caisse de retraite, et tutti quanti) te donnent des cours de rattrapage.

        Je pense qu'il faut raisonner au-delà de l'année en cours : les calculs des cotisations que tu dois payer à N+1 sont calculés sur les revenus de l'année N-1.

        Pendant l'année N=0, tout en ayant le nez dans le guidon (prospecter, taffer, livrer, encaisser les factures, entretenir ton outil de travail, investir dans la formation continue, etc.) il faut reconstituer ta trésorerie pour les prochaines échéances.

        Effectivement, quand tu démarres ton activité, tu apprends sur le tas et les erreurs (on en fait tous), personne d'autre que toi ne les paieras.

        Dans ces conditions, se faire accompagner, pendant la phase de démarrage, c'est recommandé.

    • [^] # Statut d'entrepreneur-salarié dans une CAE

      Posté par  . Évalué à 4.

      Il serait intéressant d’avoir des infos sur les SCOP / SCIC.

      Concernant les coopératives françaises, il existe le cas particulier de la CAE (Coopérative d'Activité et d'Emploi) où vous pouvez avoir l'autonomie d'une microentreprise avec un contrat de salarié en CDI. Autrement dit, vous avez le statut d'entrepreneur-salarié, défini par la loi n°2014-856 du 31 juillet 2014 relative à l'économie sociale et solidaire (disclaimer: je suis sous ce régime chez une SCOP).

      Avantages:

      • Contrat de salarié "standard" avec les cotisations. En cas de nécessité de changer le niveau de rémunération (exemple: baisse du chiffre d'affaire), il "suffit" de faire un avenant au contrat
      • Mutualisation de coût des services comme la location de bureaux, la compta et le recouvrement
      • Selon la culture de la société, la possibilité de se constituer en groupe de travail interne entre entrepreneurs-salariés pour délivrer aux clients un panel de service plus étoffé
      • Avantages fiscaux spécifiques aux coopératives de type réduction d'impôts possible sur certains critères

      Inconvénients:

      • Fiscalité plus contraignante concernant les réserves et les dividendes
      • Les décisions stratégiques, et certaines décisions opérationnelles pouvant impliquer la responsabilité de l'ensemble de la personne morale (liste non-exhaustive: établissement de partenariat, participation au capital d'une autre société, création de filiale, participation aux appels d'offre, etc…) doivent en principe faire l'objet d'une décision collective et/ou des instances dirigeantes selon les statuts de la CAE
      • Certaines CAE multi-activités ont des limites réglementaires concernant l'investissement individuel de leurs membres (exemple: pas la possibilité de faire un prêt pour des machines-outils de type CNC). Dans le doute, il serait avisé de trouver une CAE avec une spécialisation métier et/ou passer par une structure tiers (exemple: fablab/hackerspace) si vous prévoyez un investissement important.

      Et je milite pour l’emploi du mot "COTISATIONS" plutôt que "CHARGES"

      Vous êtes le bienvenu pour intégrer le monde coopératif. Passez chez nous quand vous le pouvez =)

      • [^] # Re: Statut d'entrepreneur-salarié dans une CAE

        Posté par  . Évalué à 2. Dernière modification le 10 novembre 2022 à 11:44.

        merci pour toutes ces précisions !!!

        Je pense que la querelle n’est pas que sémantique mais bien culturelle : quand un collectif pense "charge" plutôt que "cotisations" il cherche à alléger et optimiser.

        Pour le dire autrement les mots ont un sens, et je regrette que certains n’y voient qu’une querelle sémantique sans intérêt pratique ; les mots sont le reflets des cultures des sociétés et d’une façon de voir et agir dans le monde, mais c’est un autre débat.

  • # L'état d'esprit pour être son propre patron

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    Merci beaucoup pour ce résumé synthétique.

    Pour le portage salarial, ça me semble être une bonne solution quand on ne sais pas trop où on va : va-t-on trouver assez de clients ? Arriver à gérer son affaire correctement ? On délègue (et on paie) une partie des formalités administratives pour se concentrer sur son activité, tout en se gardant la porte de sortie "chômage" si on s'est vraiment planté. Ceci dit assez vite, la question de basculer vers un autre statut se pose. Mais je trouve le statut vraiment intéressant pour tester sa capacité à être indépendant.

    À côté de ça, j'ai accompagné (amicalement) quelques personnes en reconversion professionnelle, qui avaient fait ce genre de calcul et pensaient qu'en théorie, être indépendant serait mieux qu'être salarié. La proportion qui devient réellement indépendant, et le reste, est vraiment très basse, ce qui m'a un temps surpris : ils semblent tous si motivés à faire leur boîtes ! Je me rends compte que finalement "être son propre patron" est vraiment difficile pour plein de gens : la prise de risque, de responsabilité, établir ses propres objectifs sans contrainte externe (en dehors de celle d'arriver à payer ses factures), gérer des problématiques en dehors de son cœur de métier (relations aux clients, fournisseurs, comprendre l'administratif, un minimum de compta même si on délègue), gérer la temporalité des contrats etc… Il y a des gens qui ont l'état d'esprit pour le faire et à qui ça ne posera aucune question, d'autres qui vont se faire submerger par ça et ne pourront pas y arriver, peu importe leurs efforts. C'est tout un aspect qui n'est probablement pas assez précisé lors des formations Pole Emploi/Chambre des métiers qui vantent le bonheur de devenir créateur d'entreprise. Et je crois que même comme ça, les gens sous-estiment beaucoup ce que ça demande avant de se retrouver au pied du mur. J'aimerais dire qu'après une tentative avortée, ils sont plus conciliants avec leurs patrons suivants (puisqu'ils retournent au salariat), mais, bon… ce serait un peu optimiste ;)

    • [^] # Re: L'état d'esprit pour être son propre patron

      Posté par  . Évalué à 2.

      Si tu travailles via une société de portage, à ma connaissance, c'est toi qui prospectes.

      • [^] # Re: L'état d'esprit pour être son propre patron

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

        Oui !

        « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

      • [^] # Re: L'état d'esprit pour être son propre patron

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

        Ha oui, ce n'était pas très clair dans la façon dont je l'ai dit. La société de portage ne va effectivement pas gérer un certain nombre de contraintes qu'on a en tant qu'indépendant (dont la prospection, les choix stratégiques… ça ça reste le "patron", c'est à dire soi-même, qui doit se débrouiller), mais en alléger certaines autres (la partie administrative/comptable). Même là, elle ne gère pas "tout", il faut bien leur faire passer les infos. Mais c'est tout de même un gros morceau, et ça peut soulager de déléguer ça au début.

  • # chômage zéro

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 1.

    C’est toujours un truc qui m’intrigue. Les personnes qui choisissent ces status ne peuvent absolument pas cotiser à pôle emploi ?
    Ça et la réaction des artisans quand ils sont en difficulté pour faire pleurer les bonnes âmes « On est entrepreneurs, on n’a pas droit au chômage »

    Bref auraient-ils voulu faire des économies de charges sans en voir les conséquences ?

    • [^] # Re: chômage zéro

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

      Les personnes qui choisissent ces status ne peuvent absolument pas cotiser à pôle emploi ?

      Ils ne peuvent pas cotiser à pôle emploi, la version étatique de l'assurance chômage, en effet.
      Mais rien ne leur interdit de cotiser à une assurance chômage privée, exemple à l'arrache (pas testé).

      Ça et la réaction des artisans quand ils sont en difficulté pour faire pleurer les bonnes âmes « On est entrepreneurs, on n’a pas droit au chômage »

      Ce sont des menteurs, ils ont le droit au "chômage" (à l'assurance chômage), juste pas celle étatique.
      Spoileur : ces personnes veulent le beurre (le résultat de l'assurance) et l'argent du beurre (ne pas payer pour).

      En pratique, les indépendants sont responsables de leur assurance, et à ma connaissance 99.9% des gens choisissent de ne pas prendre une assurance privée, et à la louche 50% des gens "oublient" de gérer "en interne" (mettre de côté quand les temps sont bons, pour quand les temps sont mauvais) et ne doivent s'en prendre qu'à eux-même quand il n'y a rien dans la caisse le moment où il y en a besoin. Beaucoup de personnes n'ont pas compris qu'être indépendant c'est être responsable, plus qu'un salarié, l’État protège moins des conneries dans les choix. Pour la partie chômage, zéro mais il reste en France le RSA/CAF/etc (qui fonctionne aussi pendant qu'on a du travail mais pas assez), ce n'est pas rien non plus comme protection "chômage" (j'ai apprécié avoir le RSA pendant quelques années de vaches maigres).

      C'est donc juste pour faire pleurer, de la manipulation, si on te sort ça.

      A noter : dans d'autres pays, comme l'Allemagne, c'est même pire, il n'y a aucune obligation pour la retraite alors qu'en France l'obligation est d'environ la moitié de l'obligation pour les salariés, et plein de "flambeurs" crament tous l'argent pendant les années de travail, et sont "surpris" arrivés à la retraite de n'avoir rien de la part de l’État et se retrouvent donc au RSA (pas d'allocation de solidarité aux personnes âgées en Allemagne). La France protège un minimum des grosses conneries à très long terme.

      Bref auraient-ils voulu faire des économies de charges sans en voir les conséquences ?

      Oui pour les économies, non pour les charges (enfin, sémantiquement : ce n'est pas obligatoire donc pas une charge dans ma façon de regarder les flux).

      • [^] # Re: chômage zéro

        Posté par  . Évalué à 4. Dernière modification le 10 novembre 2022 à 10:56.

        Certaines couvertures supplémentaires facultatives (par ex. la mutuelle santé, de type "Loi Madelin") peuvent être passées en charge (au sens comptable) et sont déductibles sous certaines conditions.

        https://www.compta-facile.com/comptabilisation-cotisations-loi-madelin/

      • [^] # Re: chômage zéro

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        juste pas celle étatique.

        Jusqu'à preuve du contraire et malgré les efforts de ce dernier pour s'approprier le pognon qui ne lui appartient pas, l'UNEDIC n'est pas l’État.

        • [^] # Re: chômage zéro

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

          Tu peux t'amuser à jouer sur la sémantique, mais en pratique pour les gens qui subissent ça l'est : monopole et obligation pour l'employeur et choisi par l’État (gestion des nominations, des règles, etc. Oui, tu va me répondre "codécision avec X", je sais, mais si pas d'accord l’État a le dernier mot quand même et je ne peux quand même pas échapper à la décision de cette entité), impossible d'y échapper en salarié.

          "État" ou pas "État", ce sont surtout des batailles de pouvoir au sein de l'appareil d’État. Comme quand Orange s'appelait France Telecom et était le seul contact, c'était étatique aussi et pour y échapper il fallait accepter de ne pas avoir de tél.

          Si encore c'était juste obligatoire et qu'on avait un choix de prestataire… Par exemple en Allemagne on peut choisir sa caisse d'assurance maladie (mais à ma connaissance quand même pas pour le chômage). Pour l'UNEDIC, même pas, c'est eux et que eux (salarié), sauf si c'est interdit d'avoir eux (non salarié).

          Appelle ça "monopole obligatoire discrétionnaire" si ça te convient mieux, ça ne change absolument rien au sujet.

          PS : ne pas s'y tromper, c'est 100% démocratique, c'est très bien comme ça, et même si on me catalogue ici "ultra-libéral" je ne voudrai pas ne pas l'avoir (tant qu'il n'y a pas un système de dividende universel), ici je parle de l'impact pratique sur la personne qui est impactée.

    • [^] # Re: chômage zéro

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 1.

      Merci pour vos réponses

  • # Combinaison

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

    Quid d'une combinaison des différents statuts ? Je pense notamment à micro-entreprise en alternance avec du portage/salariat pour éviter de dépasser les seuils. Il y a-t-il un risque d'être requalifié en EURL, comme mentionné dans un commentaire plus haut pour l'alternance autour du plafond ?

    (Oui, je ne lis les journaux que quand la liste des mieux notés sort)

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