Deux ou trois trucs à savoir sur Openclipart (avec des morceaux d’Inkscape dedans)

Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Édité par Benoît Sibaud. Modéré par Nÿco. Licence CC By‑SA.
44
21
fév.
2023
Graphisme/photo

Il n’y a pas d’actualité spécifique sur le site de dessins vectoriels (format SVG) Openclipart et il est connu d’une bonne partie du lectorat de LinuxFr.org. Il peut être intéressant, toutefois, d’y consacrer une dépêche, ce qui n’a jamais été fait. L’angle n’étant pas tant sur l’histoire du site, que l’on peut retrouver sur Wikipédia, que de délivrer quelques astuces sur l’art d’y contribuer, voire d’y trouver des images. On y trouvera aussi un mini-tutoriel avec Inskcape, parce qu’on ne se refait pas.

Et peut-être que cela vous donnera envie, si vous n’avez pas de compte sur Openclipart, d’en ouvrir un ou, simplement, d’améliorer votre usage du logiciel de dessin vectoriel Inkscape.

Sommaire

Préambule ou précaution oratoire

Avant d’entrer dans le vif du sujet : je ne suis qu’une contributrice parfaitement ordinaire du site, rien de plus, rien de moins. Un certain nombre des éléments de cette dépêche sont issus de cette expérience.

L’ensemble des liens est en anglais (sauf exception).

Qu’est-ce qu’Openclipart et qui est derrière

Logo

Où l’on situe le site dans le temps

Le projet OCAL (pour OpenClipart Library, en français, bibliothèque de clipart libres) a été lancé en 2004 par Jon Phillips et Bryce Harrington qui, tous deux, ont également participé au développement des logiciels de dessin vectoriel Sodipodi, puis Inkscape, son successeur. L’idée étant de créer un site qui hébergerait des images au format SVG et qui seraient dans le domaine public, sans exception.

En 2019, le site est tombé, victime de ce qui a été signalé comme une attaque par déni de service. Par ailleurs, l’un des fondateurs, Jon Phillips, a été victime d’une usurpation d’identité. Toujours est-il que cette affaire a duré longtemps. Une période pendant laquelle le site était hors ligne. L’épisode a duré plus d’un an et il aura fallu beaucoup de temps pour rétablir les fonctions de recherche du site. On verra plus bas que le rétablissement ne semble pas total.

Aujourd’hui, Openclipart revendique plus de 170 000 images vectorielles, dans tous les styles, les genres et les thèmes. C’est une ressource incontournable, notamment, mais pas uniquement, pour l’enseignement.

Mais, bémol, il se nourrit de publicités : un bloqueur est utile. Le « bon » point c’est que ça n’empêche pas de naviguer sur le site correctement et on ne voit absolument aucune trace de publicité quand on en a un.

Qui est derrière, ou, du moins, à côté ?

Openclipart est hébergé par la fondation américaine Fabricatorz. Une organisation à but non-lucratif dont l’objet est de soutenir les personnes et les équipes qui travaillent à la pointe de la technologie créative. Leur idée est d’encourager le libre échange de la propriété intellectuelle, de la culture, de la technologie et des idées.

Our goal is to support people, teams and organizations who work at the forefront of creative technology. Some might call this innovation or invention, we promote the free exchange of intellectual property, culture, technology, and ideas.

Ils hébergent également le site Font-Library qui est un site de partage de polices libres. Ce dernier, outre de proposer de choisir les polices parmi les catégories classiques (linéales, empattement, affichage, écriture, etc.) comme les autres sites de fontes, permet de les chercher par licence (OFL, GNU, MIT, CC-BY, CC-0, etc.) et par langue, incluant les polices de symboles de jeux d’échecs (Chess Symbols). Ce site est traduit en français et dans plusieurs autres langues.

Indépendamment de cela, la fondation peut subventionner des personnes ou des projets qui permettent de :

  • décentraliser la technologie ;
  • rendre le développement de matériel moins coûteux ;
  • soutenir l’art expérimental et la technologie ;
  • ou sont au service de l'histoire de l’art et des techniques.

Grants are made in support of:
- decentralizing technology
- making hardware development less expensive
- supporting experimental art and technology
- supporting the history of art and technology.

Comment ça marche ?

Il y a, grosso modo, trois catégories de personnes.

Les « librarians » (bibliothécaires), dont le rôle est d’assurer la modération du site (nettoyage du spam et des œuvres manifestement illicites), d’améliorer la qualité du fond (en ajoutant des cliparts ou des étiquettes à d’autres images, en commentant les images, etc.) et de soumettre des rapports de bogues. L’équipe de bibliothécaires est internationale.

Les personnes qui ont un compte et qui, généralement, alimentent la base de données du site, elles n’ont pas de droit particulier. Mais avoir un compte permet de marquer une image en favori, ce qui est pratique, et de la commenter, ce qui peut être sympathique.

Les autres internautes, qui visitent le site sans compte et peuvent, ou pas, selon leur bon plaisir, télécharger des fichiers SVG.

Il faut avoir un compte pour téléverser un fichier sur le site et les seules informations requises sont un identifiant (username) et une adresse électronique. En outre, pour l’ouverture du compte, il est demandé, soit de téléverser une image SVG, soit de donner au moins un dollar. Le premier fichier téléversé est vérifié par les bibliothécaires avant l’envoi des instructions de connexion. Ensuite, on fait ce qu’on veut, ce qui n’empêche, évidemment, pas l’équipe de bibliothécaires de veiller au grain.

Comment contribuer ?

Il y a trois façons de contribuer au fond d’images vectorielles. Dans tous les cas, on prend l’engagement de ne téléverser que des fichiers que l’on a le droit de diffuser. Toutes les images du site sont, de facto, dans le domaine public.

La première, la plus évidente, consiste à téléverser ses propres dessins au format SVG. Il peut s’agir d’images faites sous Inkscape directement, ou de versions numérisées et vectorisées de dessins faits à la main sur du papier.

La deuxième consiste à vectoriser une image « bitmap ». Dans Inkscape, aller sur Chemin > Vectoriser un objet matriciel (raccourci clavier Maj + Alt + B).

Vectoriser une image matricielle dans Inskcape

Il pourra être nécessaire, de procéder à quelques réglages. Par exemple, jouer sur la luminosité. Cocher le bouton Aperçu en direct peut être utile.
Régler le seuil de luminosité d’une image à vectoriser

Quand on est content du résultat, il ne reste plus qu’à appliquer. Ici les traits sont plus noirs.

Seuil de luminosité corrigé

Inkscape génère la version vectorielle au-dessus de la version matricielle, il ne reste plus qu’à la déplacer et à supprimer la version matricielle pour l’envoi de l’image sur Openclipart.

Version matricielle à gauche, vectorisée à droite
Suggestion purement personnelle, la nettoyer avant en diminuant le nombre de points peut être utile. Il y a une fonctionnalité dans Inkscape pour faire ça automatiquement. Cela se passe dans Chemin > Simplifier (c’est en bas), ou raccourci Ctrl + L.

Simplifier une image vectorielle

Ce n’est pas toujours une bonne idée (j’ai laissé tomber pour les bateaux), ça déformait le dessin.

Et enfin, la troisième consiste à faire des « remix » de cliparts existants. Il y a, évidemment, diverses possibilités :

Il y a une étiquette (tag) spéciale pour ce faire. La fiche de l’image vous indique comment faire . Il faut copier l’étiquette qui a cette forme : remix+12345 dans les tags du nouveau fichier. Cette mention figure sous le dessin, ainsi que celle, éventuelle des « remix » qui auront pu être faits. Personnellement je trouve ça très sympathique (et plutôt valorisant pour les personnes qui créent ces images).

Astuces de contributrice

Ces astuces ne figurent pas dans la FAQ du site, et elles peuvent faire gagner du temps, aussi aux bibliothécaires.

Aspects plus ou moins techniques

Quand on téléverse un fichier SVG, le site crée automatiquement des versions PNG du fichier en trois versions : petite (small), moyenne (medium) et grande (large) et c’est ce fichier qui est affiché sur la page de l’image.

Pourquoi je vous dis ça ?

Parce que, pour que cette image puisse s’afficher correctement, le nom du fichier doit être en caractère ASCII (latin 1), pas d’accents ou de fioritures dans ce genre. Les espaces, les tirets et les tirets bas sont admis en revanche. Et aussi, parce que le PNG ne prend pas le texte de l’image sauf si vous avez auparavant transformé le texte en chemin (Chemin > Objet en chemin). Selon les besoins, il faudra donc faire l’opération (ou pas).

Pour transformer un texte en chemin, il faudra, dans Inkscape, aller sur Chemin (bien sûr, le texte doit être sélectionné avant) :
Transformer du texte en chemin

Les données de la fiche des images

Pour être téléchargé, un fichier doit avoir un titre (Name of Your Clipart) qui n’est pas forcément le nom de fichier, surtout si le fichier s’appelle quelque chose comme img45265.svg. On peut l’écrire en français normal, en anglais, en ce qu’on veut. C’est, d’ailleurs, ce titre qui est repris dans le nom de la page de l’image.

En théorie, le champ nom du clipart fait partie des champs dans lequel la recherche va chercher. En pratique, c’est plus compliqué (d’accord, ça n’a pas l’air de bien fonctionner).

Les étiquettes (tags), quant à elles, sont carrément indispensables et pas uniquement pour indiquer les « remix ». Mais pour la recherche, tout simplement. On peut écrire une étiquette sous cette forme : Jeanne d’Arc. C’est tout l’ensemble qui est pris comme étiquette. Les séparateurs d’étiquettes sont les virgules, ou la touche Entrée.

La description est optionnelle mais, bien pratique. On peut la rédiger dans la langue que l’on veut (personnellement j’utilise l’anglais, le français, et, parfois, l’espagnol). On peut indiquer l’histoire du fichier, les raisons du dessin, comment on l’a fait, sa source…

La recherche (et quelques favoris)

Les résultats d’une recherche via le champ ad hoc d’Openclipart peuvent être, disons tronqués, ou alors les pages ne s’affichent pas. Sur la recherche « Delaunay », j’ai ainsi sept cliparts, mais aucun d’affiché. C’est comme si le module de recherche avait du mal entre les cliparts déposés avant le gros pépin qui a mis le site KO et après.

D’où cette suggestion, qui vaut ce qu’elle vaut : quand un fichier colle avec ce que vous cherchez, le mieux est de cliquer sur le tag qui vous semple pertinent (ça ne fonctionne pas terrible pour Delaunay, cela dit). Normalement, là, on devrait avoir, et voir, l’ensemble des fichiers ainsi étiquetés.

Ne pas hésiter à ajouter les images dans vos favoris (cliquer sur le cœur en haut à droite). Comme cela, on peut retrouver aussi facilement son créateur ou sa créatrice dont apprécie particulièrement la collection.

Puisqu’on parle de favoris :

  • JS, il a déposé pas mal de fichiers de biologie avec, parfois, des étiquettes curieuses (biology_JS par exemple) et inefficaces ;
  • Lazur, qui est aussi actif sur les forums du site d’Inkscape et dont beaucoup de contributions sont pédagogiques.

N’hésitez pas à télécharger des fichiers pour voir comment ils sont fabriqués et en apprendre ainsi plus sur Inkscape.

Des équivalents

Pendant la période où Openclipart a été hors ligne, des sites se sont montés avec son fond d’images  :

  • freesvg.org, développé avec Laravel, il y a aussi un forum qui ne semble plus (pas ?) très actif ;
  • publicdomainvectors.org, administré par les mêmes personnes, Boris et Vedran, que le site ci-dessus ;
  • freesvgclipart.com, qui ne semble pas avoir eu de nouvelle image depuis fin décembre 2022.

On retrouvera souvent les contributions des uns et des autres sur les trois sites d’ailleurs.

Tout ce que je vous souhaite, c’est d’avoir envie de vous plonger dans le monde fabuleux du dessin vectoriel !

Aller plus loin

  • # Merci !

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

    Merci pour cette dépêche, j'avais complètement loupé le fait qu'Openclipart était de nouveau opérationnel, ayant pris l'habitude d'aller sur un des sites alternatif. C'est cool, parce qu'il y a quelques contributeurs dont j'adore le travail et comme c'est du domaine public et bien… ce n'était pas évident de retrouver leur œuvre sur les sites miroirs.

    Et merci aussi sur les astuces concernant la vectorisation d'objets matriciels. Ça donne envie de tester !

    Enfin merci pour avoir expliqué comment on pouvait contribuer. Je n'avais même jamais pensé à le faire, vu la nature de mes bidouilles, mais au fond certains de mes remix pourraient peut-être être utiles. En tout cas, avec tes explications, je me dis que je pourrais reverser un peu à cette librairie géniale : merci pour la motivation !

  • # Délivre-nous des anglicismes

    Posté par  . Évalué à 7. Dernière modification le 22 février 2023 à 08:26.

    Merci pour cette dépêche. Mon commentaire ne porte pas sur son contenu fort utile par ailleurs mais sur l'utilisation du terme "délivrer" qui m'horripile. Il s'agit d'un barbarisme (deliver en anglais, qui n'a pas le même sens en français). Les astuces dont vous parlez sont fournies ou livrées, elles ne sont pas prisonnières de quelqu'infâme bourreau sanguinaire et elles n'attendent pas le prince charmant qui viendrait les libérer. Comme le dit l'Académie française (https://www.academie-francaise.fr/delivrer-des-informations ): << Rappelons donc qu’on ne délivre que des personnes ou des objets concrets et qu’il convient de ne pas ajouter à ces sens celui de « donner des informations », qui serait un anglicisme. >>

    Voila, c'était ma minute gros ronchon …

    • [^] # Re: Délivre-nous des anglicismes

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 10.

      L’Académie française n’est pas la meilleure source ni la plus fiable en matière de langue.

      Le verbe « délivrer » appliqué à des choses immatérielles remonte au XIVe siècle en français, notamment dans le sens d’expliquer.

      Il n’est que de consulter les dictionnaires d’ancien français pour s’aviser que tel était déjà le cas au XIVᵉ siècle, où notre verbe est attesté au sens de « expliquer » (selon le Dictionnaire de l’ancienne langue française de Godefroy) : « Ung seul ne pourroit entendre ne bien delivrer ou expedier toutes les causes et les controversies d’ung grant peuple » (Oresme), « En loquence étoit paisible et abundant et appertement délivroit et manifestoit par paroles quanques il voulloit » (Les Grandes Chroniques de France).

      Source, que je recommande, et qui égratigne au passage la bien trop chère vieille dame du quai Conti sur son incohérence en matière d’emploi du mot « délivrer » :

      http://parler-francais.eklablog.com/delivrez-nous-du-mal-a130865702

      L’article conclût qu’il convient de dire « donner un message » cela dit.

      « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

      • [^] # Re: Délivre-nous des anglicismes

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

        Citer un Allemand sur l'emploi du François…

        → []

        « IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace

      • [^] # Re: Délivre-nous des anglicismes

        Posté par  . Évalué à 8.

        Merci pour les informations historiques que je ne connaissais pas. Néanmoins je doute que les personnes qui aujourd'hui disent "délivrer" pour fournir ou livrer soient des philologues épris de la langue du XIVème siècle. Je pense plutôt qu'il s'agit de personnes qui calquent l'anglais … C'est en ce sens que je réprouve cet usage quand il existe en français des façons de dire ce que dit l'anglais. Je ne doute pas que le sens du "deliver" anglais soit issu du français du XIVème, mais le sens actuel du français ne le recouvre plus. Quant à la fiabilité des sources, j'avoue me restreindre au Grévisse et à l'Académie française plutôt qu'aux blogues de tel ou tel internaute, sachant qu'on y trouve tout et son contraire sans qu'il soit nécessaire d'ailleurs de parcourir le côté sombre de la Toile. La langue étant d'abord une convention, un contrat, je me force à respecter les productions de son législateur sans interroger sa légitimité, n'en ayant aucune personnellement :-) However your mileage may vary.

        • [^] # Re: Délivre-nous des anglicismes

          Posté par  . Évalué à 3.

          La langue étant d'abord une convention[…]

          Il semble que chacun arrive à comprendre cet usage du verbe "délivrer". C'est donc bien une convention qui semble répandu.

          Néanmoins je doute que les personnes qui aujourd'hui disent "délivrer" pour fournir ou livrer soient des philologues épris de la langue du XIVème siècle. Je pense plutôt qu'il s'agit de personnes qui calquent l'anglais … C'est en ce sens que je réprouve cet usage[…]

          Tu juge la qualité d'un texte sur ce que tu imagine de l'intention de l'auteur ? C'est vraiment très particulier comme démarche. C'est malheureusement trop répandu, mais c'est une façon d'essayer de créer des classes là où ça n'a aucun sens puisque le texte est parfaitement compris.

          https://linuxfr.org/users/barmic/journaux/y-en-a-marre-de-ce-gros-troll

        • [^] # Re: Délivre-nous des anglicismes

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 7.

          Alors préférer l’argument d’autorité d’une académie qui n’est pas constituée de linguistes et n’a aucune autorité, justement en matière de langue (seulement un avis consultatif) à un article fouillé et très référencé sur le sujet d’un site qui est une référence en la matière, je trouve ça gonflé (au temps pour la rationalité scientifique). Et ce d’autant plus que les membres de ladite académie ne montrent même pas l’exemple.

          Sinon, comme il s’agissait de donner des astuces, à savoir un tutoriel donc une forme d’enseignement, il se trouve aussi que le site québecois languedutravail.org, soutenu par l’Office québecois de la langue française indique :

          Dans le cas d’enseignement, on peut aussi utiliser les verbes donner, assurer, prodiguer, organiser et délivrer dans ce sens.

          J’ai graissé le verbe qui nous occupe. Je maintiens qu’il ne s’agit en aucune façon ici d’un anglicisme, et que je sais à peu près écrire correctement (après tout c’est mon métier). Et, comme le signale Barmic, que je remercie, de toute façon :

          ça n'a aucun sens puisque le texte est parfaitement compris.

          « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

          • [^] # Re: Délivre-nous des anglicismes

            Posté par  . Évalué à 4.

            Dictionnaire culturel en langue française sous la direction d'Alain Rey :
            Délivrer :
            1/ Rendre (quelqu'un, une collectivité) libre.
            2/ Délivrer quelqu'un de…, le dégager de (pour le libérer).
            3/ Mettre au jour, faire apparaître -> extérioriser
            4/ (vers 1130) Commerce, administration : Remettre quelque chose à quelqu'un -> livrer, remettre. Délivrer un brevet, un certificat, un reçu à quelqu'un. Délivrer des papiers, des titres, des fonds.
            Ex. Le porteur n'est pas tenu de délivrer la chose, si l'acheteur n'en paye pas le prix, et que le vendeur ne lui ait pas accordé un délai pour le payement. Code civil, art. 1612

            Je trouve que le sens 4, voire le 3, convient plutôt bien.

            • [^] # Re: Délivre-nous des anglicismes

              Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

              C'est ça qui est formidable dans la langue de françois (et beaucoup de mes contacts renoncent à son apprentissage à cause de cette difficulté qu'on ne trouve que dans cette langue) : trop de mots disent tout et son contraire

              “It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume

              • [^] # Re: Délivre-nous des anglicismes

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

                Ça permet des jeux de mots et calembours (±foireux) et des définition à tiroir dans les mots fléchés.

                Python 3 - Apprendre à programmer dans l'écosystème Python → https://www.dunod.com/EAN/9782100809141

              • [^] # Re: Délivre-nous des anglicismes

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5. Dernière modification le 23 février 2023 à 09:57.

                Ce n'est pas propre au français. Chaque langue a son degré de polysémie.

                To fix stuff avec 12 fois 9 sens possibles ?

                • [^] # Re: Délivre-nous des anglicismes

                  Posté par  . Évalué à 3.

                  Il peut aussi y avoir un sens à "fix stuff" qui ne correspond à aucune des combinaisons :p

                  • [^] # Re: Délivre-nous des anglicismes

                    Posté par  . Évalué à 3.

                    Il y a peut-être aussi des combinaisons qui ne correspondent à aucun sens. Le « peut-être » est placé là pour m'éviter de tout vérifier…

                • [^] # Re: Délivre-nous des anglicismes

                  Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2. Dernière modification le 23 février 2023 à 13:00.

                  De toutes celles que je pratique, c'est le français qui remporte la palme et de loin. L'anglais est second sur le podium et c'est probablement normal quand on sait la forte influence franchoise dans l'histoire de cette langue… Par contre, je n'y ai pas encore trouvé de mot avec des sens opposés comme ici.

                  “It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume

                  • [^] # Re: Délivre-nous des anglicismes

                    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 5. Dernière modification le 23 février 2023 à 13:29.

                    Alors c'est une impression qui est fausse. Justement. J'avais vu des statistiques où il apparaissait que le pourcentage de mots polysémiques était plus élevé en anglais où, de toute façon, le nombre de mots utilisés au quotidien est assez faible et ce sont toujours les mêmes, dans diverses acceptions, qu'on utilise.

                    La langue anglaise n'est pas spécialement rationnelle pour tout dire. Le français l'est plus.

                    En anglais, par exemple, on n'a qu'un mot pour livrer et délivrer et un seul pour libre et gratuit… et le verbe "to go" veut dire entrer ou sortir, notamment.

                    « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

                    • [^] # Re: Délivre-nous des anglicismes

                      Posté par  . Évalué à 3.

                      C’est un peu pareil pour "aller" non ? "on y va" ça peut vouloir dire "on part" ou "on rentre" selon le contexte.

                      • [^] # Re: Délivre-nous des anglicismes

                        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

                        Pas tout à fait !

                        « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

                        • [^] # Re: Délivre-nous des anglicismes

                          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

                          Il y a une incompréhension des francophones qui veulent traduire les verbes anglais (incomplets) par des verbes français ; mais la majorité des verbes pris seuls ne sont pas significatifs… La langue anglaise fait fortement de propositions sans lesquels les verbes ne veulent pas dire grand chose… Et ces phrasal tags ont des règles assez strictes (en fait ça a sens grammatical) et ne devraient pas être omis si on ne veut pas créer artificiellement des verbes ayant plein de sens pour nous. Exemple récent : on m’a demandé quelle était la traduction de « to light » et ça c’est bien une question posée par une personne qui vient du système éducatif français (les anglophones ne posent pas la question de cette façon) ; dans le cas de cette question il peut sembler y avoir deux sens mais en vrai c’étaient deux verbes distincts dans le contexte (où « light » peut être remplacé par « turn » ou « switch » pour indiquer que la chose se fait par le truchement d’un interrupteur…)
                          - to light on = allumer (au sens d’apporter la lumière)
                          - to light off = éteindre (au sens de faire disparaitre complétement l’éclairage)

                          Ceci n’empêche pas que c’est sur le podium après le français. Il y a plein de reproches qu’on peut lui faire mais faut faire attention à ne pas faire les mauvaises. De même, reprocher de n’avoir qu’un seul mot quand on n’en a deux est un peu surfait : l’inverse est aussi vrai et c’est le cas avec plein de langues. En français par exemple, on n’a que « neige » alors qu’il y a une langue qui a plus d’une dizaine de mots pour cela. Et c’est pareil pour plein de concepts. Ah tiens, il y a des langues qui ne connaissent pas le verbe « aller » à la française.

                          “It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume

                    • [^] # Re: Délivre-nous des anglicismes

                      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

                      En français, 'plus' veut dire 'encore' ou 'stop' suivant le contexte.

                      • [^] # Re: Délivre-nous des anglicismes

                        Posté par  . Évalué à 2.

                        Pas d'accord, 'plus' veut dire 'encore'. Il ne veut dire 'stop' que si on l'inverse avec une négation :
                        J'en veux plus -> encore
                        Je n'en veux plus -> stop.

                        • [^] # Re: Délivre-nous des anglicismes

                          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3. Dernière modification le 24 février 2023 à 14:25.

                          Mais de nombreuses personnes omettent le ne, surtout à l'oral (typiquement, le « j'en peux plus »).

                          On digresse bien loin d'OpenClipArts :-)

                          Python 3 - Apprendre à programmer dans l'écosystème Python → https://www.dunod.com/EAN/9782100809141

              • [^] # Re: Délivre-nous des anglicismes

                Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

                Pareil en anglais !

                « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

    • [^] # Re: Délivre-nous des anglicismes

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.

      pas prisonnières de quelqu'infâme bourreau sanguinaire et elles n'attendent pas le prince charmant qui viendrait les libérer.

      RMS en prince charmant, moi, j'aurais pas osé ;)

    • [^] # Re: Délivre-nous des anglicismes

      Posté par  . Évalué à 3.

      Ce n'est pas un anglicisme ni un barbarisme. L'état délivre bien des passeports.

  • # cool cet aperçu du fonctionnement d'openclipart

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

    Merci, d'avoir partagé ton expérience

    J'ai utilisé OpenClipart.org depuis ~2008-2009 :

    • je cherchais à remplacer cette saleté de Visio (ne sachant pas exporter en SVG correctement, ni traiter correctement un fichier Visio 2000 en Visio 2003 : toute ressemblance…) par inkscape pour faire des diagrammmes, et j'avais besoin d'illustrations
    • il me semble qu'à l'époque il y avait sur OpenClipArt tout un ensemble de licences hétéroclites (plus ou moins libres, dont le fameux pas de licence :/ ou l'absurde ND pour du libre)
      • il me semble que c'est par la suite qu'il y a eu un travail de simplification pour ne garder que la licence « Domaine Public » (genre vers 2011-2012, je suivais le projet d'un peu trop loin n'ayant trouvé ni leur wiki, ni une mailing-list :/)

    Pour la recherche, généralement je m'en sors avec ddg et « choix_de_ce_qui_pourrait_être_un_tag site:openclipart.org »
    Ensuite, je retombe sur l'interface du site que je connaissais avant sa remise en service :

    • là tu navigues ensuite via les tags, ou le nom de l'auteur, ou les « bibliothèques » d'autres utilisateurs ayant listé l'image qui te convenait dans leurs « Favoris » ou des « Listes » => c'est toujours un peu déconcertant (cherchez celtic_knot par exemple)

    • il me semble que je m'étais créé un compte sans fournir pour autant d'image (bon je ne l'ai pas retrouvé au retour du site :/). Merci d'avoir précisé les règles s'appliquant (si ça se trouve — si j'avais su — j'aurais pu avoir des droits complémentaires et le conserver :/)

    Bah, en tout cas, il y a de belles découvertes et des moyens de contribuer :-)

    • [^] # Re: cool cet aperçu du fonctionnement d'openclipart

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

      Pour la recherche, je me suis cantonnée volontairement à celle du site. Passer par un moteur de recherche externe, pouvant, évidemment, être aussi une solution.

      Je ne me souviens pas qu’il y ait jamais eu de notion de « liste ». Si c’est le cas, cela n’existe plus, de même que seules les personnes qui peuvent étiqueter des images sont les personnes qui les téléversent ainsi que les bibliothécaires.

      « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

      • [^] # Re: cool cet aperçu du fonctionnement d'openclipart

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

        Pour la recherche, je me suis cantonnée volontairement à celle du site

        bin elle était pétée à la remise en route (et reste encore défaillante dans bien des cas aujourd'hui), donc bon ddg m'a bien aidé à retrouver le fonctionnement que j'utilisais auparavant :-)

        notion de « liste ». Si c’est le cas, cela n’existe plus

        c'est bien dommage :/
        ça s'appelait liste ou collection, je ne me rappelle plus trop ; bref, un regroupement d'images, choisies par un utilisateur, sur un thème donné

        m'enfin, ce qui me manque le plus c'est un wiki sur openclipart qui permettrait pas mal de choses :

        • susciter des vocations à contribuer (qui, quoi, où, comment…)
        • expliciter le fonctionnement (comme tu le fais via cette dépêche)
        • échanger sur les bonnes pratiques
          • selon le domaine1 : représentation artistique, éléments de schémas/diagrammes, panneaux de signalisation, logos, points de crochets :p
          • du SVG : selon le domaine, pour l'utilisation pratique en gravure laser/impression 3D, pour des logos (déclinaison sur t-shirt, site web, icône d'application…)
          • déjà, une page sur comment contribuer et à quoi
          • expliciter l'utilisation des tags, moui sur LinuxFr.org c'est quasi bon :p (pas pour rien que j'y ai contribué \o/)
        • eh, je ne demande même pas un gitlab avec les sources / issues (permettant de proposer des améliorations/fonctionnalités supplémentaires) :-)

        1. par exemple les SIG (Special Interest Group) proposés par Fedora sont intéressants pour s'impliquer par centres d'intérêt, ça passe par un wiki et donne les repères pour participer aux mailing-lignes adéquates, au bugzilla… cela permet à chacun de contribuer à son niveau puis de contribuer plus largement (moui, faut savoir se jeter dans le grand bain un jour :D) 

        • [^] # Re: cool cet aperçu du fonctionnement d'openclipart

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

          Le fonctionnement est simple, il y a une FAQ et tout cela est très facile pour n'importe qui. Elle pourrait sans doute être mise à jour, mais bon. Personnellement, je pense que tes suggestions transformeraient cela en une usine à gaz. Et ce d'autant plus que l'on peut trouver des infos et de l'aide notamment sur l'échange de bonnes pratiques sur le site et les forums d'Inkscape (qui semble en rade aujourd'hui d'ailleurs).

          Les commentaires des bibliothécaires sont là pour aider les personnes qui contribuent. Et c'est bien suffisant. Openclipart n'est qu'une bibliothèque. Et c'est bien comme ça.

          « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

  • # Codage et encodage

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 5.

    Parce que, pour que cette image puisse s’afficher correctement, le nom du fichier doit être en caractère ASCII (latin 1), pas d’accents ou de fioritures dans ce genre.

    Soit c'est en ASCII et on ne peut pas mettre d'accents. Soit c'est en Latin-1 (de son vrai nom ISO-8859-1) et on peut mettre les accents nécessaires pour les principales langues Européennes écrites avec l'alphabet latin.

    • [^] # Re: Codage et encodage

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4. Dernière modification le 27 février 2023 à 20:40.

      Je ne sais pas comment c'est codé à vrai dire, mais.

      En fait, je m’apprêtais à ne mettre que la mention Ascii (qui correspond aux caractères que l'on peut avoir pour avoir la vignette du clipart affichée), mais un bibliothécaire supposément plus au fait que moi indique qu'on doit utiliser le Latin-1.

      Voilà. Je pense, en fait, que c'est codé en Ascii. Cela dit, je pense que ce n'est pas essentiel à savoir pour les personnes qui contribuent. Il faut simplement s'en tenir à la règle que j'ai indiquée: les 26 lettres de l'alphabet, les nombres, des espaces et tirets et c'est tout.

      « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

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