En juillet 2021, le PDG et cofondateur de Hashicorp, Mitchell Hashimoto, annonce abandonner ses fonctions exécutives et va contribuer au code.
Hashicorp est une société californienne cotée au Nasdaq et basée à San Francisco.
Elle est spécialisée dans les outils d'automatisation, de développement et de déploiement à grande échelle.
En France, une personne faisant de la technique (développeur, DBA, ingénieur système, ingénieur réseau…) si elle veut progresser en salaire, doit souvent devenir manager (donc s'éloigner de la technique). Ce qui peut être vu comme problématique pour la technique (perte de compétences, moins d'experts, etc.) mais aussi pour le management (être bon en technique ne veut pas dire être bon en management, en relations humaines / gestion d'équipe ou en stratégie / planification / organisation).
Aux États-Unis, il est assez courant de proposer deux chemins de carrière, chacun avec de multiples promotions : soit manager, soit contributeur individuel. On peut retrouver ainsi les rôles successifs : associate engineer, engineer, senior engineer, lead engineer, principal engineer, distinguished engineer. Ce dernier titre étant par exemple celui de Guido van Rossum, créateur de Python, chez Microsoft.
Ici un cofondateur décide de revenir à la technique pour faire ce qu'il aime (à voir s'il atteint son ikigai, l'intersection entre ce qu'il aime, ce qu'il sait faire, ce dont le monde a besoin et ce pourquoi quelqu'un est prêt à le payer).
Le message de Mitchell Hashimoto sur Twitter :
I've decided to become a full-time individual contributor at HashiCorp and will no longer be an exec. This is something we've planned for years and I'm so happy HashiCorp is in a place to allow it to happen. Do what you love, not what others expect! ❤️ https://www.hashicorp.com/blog/mitchell-s-new-role-at-hashicorp
Traduction rapide : « J'ai décidé de devenir contributeur à temps plein à Hashicorp et ne serai plus un cadre exécutif. C'est quelque chose que nous avons prévu depuis des années et je suis tellement heureux qu'Hashicorp soit en capacité de me le permettre. Faîtes ce que vous aimez, pas ce que les autres attendent ! ❤️ »
CV de Hashimoto
Il développe en 2010, pendant ses études à l’université de Washington, avec John Bender le logiciel Vagrant, un logiciel libre pour la création et la configuration des environnements de développement virtuels. Il termine ses études en 2011 avec un B.S. (équivalent étasunien d'un diplôme de niveau licence) en informatique pour entrer chez CitrusByte en tant que développeur Web.
En 2012, il rejoint Kiip en tant qu’ingénieur d’exploitation. Il est chargé de la conception et de la construction de l’infrastructure. Il est responsable de la surveillance, de l'évolutivité et de la fiabilité de l'ensemble du site Web.
Il fonde HashiCorp avec Armon Dadgar en 2012. Il en est le PDG jusqu’en 2016. Pendant cette période, HashiCorp passe d’une entreprise avec un seul employé à une petite structure qui emploie plus de quarante personnes. Son chiffre d’affaire à la fin de la période atteint les sept chiffres.
En 2016, changement de fonction, il devient CTO (Chief Technical Officer, Directeur technique) de HashiCorp. L’entreprise a continué à se développer pour, aujourd’hui, employer près de 1500 personnes et elle a plus de 1700 entreprises clientes dont près de 30 % font partie du cercle des 500 premières entreprises américaine.
Hashimoto est bilingue anglais et japonais et développe en Python.
www.linkedin.com/in/mitchellh
Hashicorp développe divers logiciels :
- Vagrant (création et la configuration des environnements de développement, licence MIT),
- Packer (création d'images de machine identique ou de conteneur pour de multiples plates-formes à partir d’une configuration de la source unique, MPL)
- Terraform (code comme infrastructure, MPL)
- Consul (découverte de services, MPL)
- Vault (stockage/gestion de secrets, MPL)
- Nomad (ordonnanceur pour grappes de serveurs, MPL)
- Serf (orchestration/gestion, MPL)
- Boundary (contrôle d'accès, MPL)
- Waypoint (boîte à outils pour construire et déployer, MPL).
Aller plus loin
- Le message de Mitchell Hashimoto sur Twitter (59 clics)
- L’annonce sur le blog d’HashiCorp (47 clics)
- Titre Hashicorp côté au Nasdaq (34 clics)
- HashiConf Europe 20-22 juin Amsterdam (22 clics)
# Merci
Posté par Jarvis . Évalué à 6.
Merci pour cet article, très intéressant.
Par contre j'ai tiqué sur cette phrase :
Alors que la plupart des logiciels de hashicorp sont codés en langage go.
# Redwashing
Posté par FockeWulf . Évalué à -10.
Ca reste un patron qui exploite ces employés en récupérant l'argent de leur travail. Mais joli coup de comm.
[^] # Re: Redwashing
Posté par Benjamin Henrion (site web personnel) . Évalué à -4.
L'exploitation du travail des autres et le non partage est a la base du modèle pyramidal.
# Mauvaise lecture
Posté par damaki . Évalué à 5.
Pour moi, ce scénario idyllique ne raconte que la belle histoire. Pour moi, Hashimoto est suffisamment riche, avec entre autres ses actions Hashicorp pour ne plus avoir besoin de bosser. Mais plutôt que de ne rien faire, il prend un poste de dev, sans trop de contraintes, dans sa boîte. Vu que c'est sa boîte, on peut difficilement lui refuser, s'ils ont trouvé un autre PDG compétent.
[^] # Re: Mauvaise lecture
Posté par Juke (site web personnel) . Évalué à 8.
Ce n'est pas parce qu'il est riche, qu'il n'a pas besoin.
C'est triste de ne considérer que le besoin financier.
[^] # Re: Mauvaise lecture
Posté par Benjamin Henrion (site web personnel) . Évalué à -1.
"C'est triste de ne considérer que le besoin financier."
C'est probablement une réalité.
[^] # Re: Mauvaise lecture
Posté par xulops (site web personnel) . Évalué à 1.
La rémunération est la contre-partie du travail fourni, c'est donc quelque chose d'important.
Ce n'est pas tout, d'autres critères entrent en jeu (intérêt pour le poste…), mais pour moi une annonce d'emploi sans fourchette de salaire indiquée est directement éliminée.
Redevenir dev, ça peut s'expliquer par le ratio salaire/responsabilité. Dans ma région (ch'nord), un responsable informatique va toucher entre 35kE (pme) et 50kE (moyenne à grosse entreprise ) par an, et davantage dans les très grosses boites mais c'est rare.
Un dev PHP va toucher entre … 35kE et 50kE par an.
Si on compare les responsabilités, le stress, le fait de ne pas compter ses horaires, … je comprends qu'il soit tentant de redevenir simple dev, faire ses 35 heures, sans astreinte, sans stress.
[^] # Re: Mauvaise lecture
Posté par Benjamin Henrion (site web personnel) . Évalué à 1.
"La rémunération est la contre-partie du travail fourni"
Sauf chez les investisseurs.
[^] # Re: Mauvaise lecture
Posté par flan (site web personnel) . Évalué à 2.
Dans ce cas, c’est la contrepartie d’un risque pris.
[^] # Re: Mauvaise lecture
Posté par Gil Cot ✔ (site web personnel, Mastodon) . Évalué à -1. Dernière modification le 11 octobre 2022 à 22:58.
Le risque de s'engraisser toujours plus sur le dos des dures labeurs ?
“It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume
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