arnaudus a écrit 5317 commentaires

  • [^] # Re: Et sinon...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Publication du rapport de la mission Olivennes. Évalué à 2.

    Selon Wikipédia, "The free culture movement is a social movement that promotes the freedom to distribute and modify creative works". Autrement dit, on est bien dans l'optique "libre selon FSF", aucune ambiguité là dessus. je ne parlais donc pas de ce braillard-ci :-)
  • [^] # Re: Balkanisation des licences

    Posté par  . En réponse à la dépêche KDE veut changer de licence. Évalué à 4.

    Cette faille n'est pas apparue

    Mais si, c'est l'utilisation "à distance" de logiciels GPL2. Selon la FSF, c'est une faille; après, on peut discuter sans fin autour de "qu'est-ce qu'utiliser un logiciel" etc, mais même si je ne suis pas compétent pour les détails, je pense que la GPL v3 répond à une demande des développeurs. En tout cas, il apparait clairement que pour la FSF, il n'est pas dans l'esprit de la GPL de faire exécuter un soft GPL à distance sans en fournir les sources, et je ne suis pas loin de penser qu'ils ont raison.

    De toutes manières, c'est bien là la faille des licences libres : l'interaction avec d'autres éléments logiciels, libres ou non libres. Il y a la distinction liaison statique/dynamique par exemple, qui est quand même vachement tirée par les cheveux; il y a l'utilisation d'un soft GPL dans un pipieline proprio; il y a les problèmes de plug-in, des modules "teintés" dans le noyau, etc etc. Franchement, je ne vois pas où est l'argument pour dire qu'une liaison dynaique, c'est OK alors qu'une liaison statique, c'est une utilisation frauduleuse d'un composant sous GPL: il s'agit juste d'une distinction technique arbitraire, qui ne change en rien la dépendance entre les composants, et qui ne résoud que le problème de la distribution des sources et des binaires. Moi je comprends bien aussi la philosophie "si tu fais quelque chose qui dépend de mon truc sous GPL, d'une manière directe ou indirecte, alors j'exige que ton truc soir sous GPL également". C'est une vision "dure" de la viralité de la GPL, mais c'est une différence de degré, et non de nature, avec la GPL v2.
  • [^] # Re: Balkanisation des licences

    Posté par  . En réponse à la dépêche KDE veut changer de licence. Évalué à 10.

    Ce qu'il faut bien voir quand même, c'est que le copyright n'existe que pour les parties non triviales du code. Une correction de bug minime, un changement de valeur,la réorganisation du code ou l'ajout d'une fonction triviale ne sont pas des oeuvres uniques reflétant la peronnalité de l'auteur... Évidemment, la distinction entre un patch trivial et un patch non trivial est très compliquée et par définitition arbitraire. Donc pour éviter tout pépin, les projets considèrent en général tous les contributeurs comme détentaires du copyright. Maintenant, si les circonstances s'imposent (et là, c'est clairement le cas), les bouts de code dont les auteurs n'ont pas pu être joints vont être reconsidérés avec attention. Il est fort probable que les centaines de contributeurs injoingnables sont aussi des petits contributeurs, qui ne vont pas non plus faire un procès à KDE parce que leur petit bout de code a été passé sous GPL v3 sans leur autorisation... Ça peut très bien se faire dans la transparence et l'honnêteté.

    Aucune solution n'est vraiment satisfaisante à long terme. Utiliser une version stricte (GPL v2 uniquement), c'est s'exposer à des contournements dans le furur; imaginons par exemple que les juristes de Microsoft découvrent un trou dans la GPL (cf tivolisation par exemple, ou le jeu autour de la "distribution"); un projet qui aura récupéré le code ne pourra pas changer la licence et se retrouvera complètement vulnérable. Au contraire, GPL v2 ou supérieur reste un chèque en blanc, parce que eprsonne ne peut dire à quoi ressemblera la GPL v4. La cessation des droits à un projet a le même inconvénient. Donc je ne vois pas de solution propre pour s'en sortir.
  • [^] # Re: Et sinon...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Publication du rapport de la mission Olivennes. Évalué à 4.

    Il y a une définition de "culture libre" en tant que "culture en libre diffusion" qui tend à s'imposer et ça ne plaît pas à RMS.

    Ça ne me plait pas non plus. La propriété intellectuelle libre, ça n'existe que depuis RMS. Il a lancé les bases juridiques et philosophiques du libre, et des millions de personnes ont diffusé leur travail dans ces conditions. Là dessus, deux ou trois jeunes braillards boutonneux veulent surfer sur la vague, mais sans trop se mouiller : Paf, on reprend les bénéfices d'années de communication autour du logiciel libre, on se prétend solidaire du mouvement, etc. Mais non, c'est bien la base du principe du libre que ces gens ne respectent pas. Ils font de la musique gratuite. Qui a des mérites, c'est certain, mais en quoi ça leur donne le droit de l'appeler "libre"? Il est où le "free as a beer/free as a speech"? Il est où le "donnant/donnant"? Non, désolé, je ne comprends pas comment on peut défendre l'enculage de la communauté du libre par les adeptes de la musique freeware.

    Au passage, RMS, dans un récent entretien, m'a énormément surpris en défendant les oeuvres artistiques non libres (y compris dans les jeux vidéo par exemple). Il disait que les licences libres ne pouvaient pas correspondre à toutes les formes d'art, qu'il comprenait parfaitement pourquoi on pouvait mettre une oeuvre sous par exemple du CC non libre, et qu'il trouvait ça tout à fait normal. Il me semble bien loin de l'image d'allumé qu'on a tendance à lui coller! Donc je pense que ça ne le dérangerait pas du tout qu'on s'enthousiasme à l'idée de l'apparition de labels de musique gratuite. Mais évidemment, je pense que RMS te rentre dans le lard si, volontairement ou non, tui trompes le client en affichant comme "libre" des titres qui ne le sont pas.
  • [^] # Re: Et sinon...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Publication du rapport de la mission Olivennes. Évalué à 2.

    La clause de non-rétroactivité des licences libres est illicite en France, car le code de la propriété intellectuelle donne ce droit (sous réserve de dédommagement, dédommagement probablement mineur dans le cas d'une chanson sur le site de Jamendo --manque à gagner publicitaire? Pour UNE chanson?). Il ne faut pas crier ça trop fort, par que ça peut vraiment pourrir un projet si quelqu'un fait valoir ce droit. En tout cas, bonjour pour rattrapper toutes les copies qui ont été déja diffusées...

    Le fait est que les contrats SACEM ne sont absolument pas prévus pour ce cas. Donc soit la SACEM ne fait pas valoir ses droits (trop compliqué, immoral etc), soit ça va au procès, avec la définition d'une nouvelle jurisprudence (qui ne peut pas aller dans le sens des licences libres, à mon avis).
  • [^] # Re: Et sinon...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Publication du rapport de la mission Olivennes. Évalué à 9.

    C'est sûr,. mais ça n'est pas non plus une raison pour faire comme si ces produits culturels dits "libres" n'étaient pas exemples de problèmes.

    La plupart d'entre eux ne sont pas libres. Ils ont simplement gratuits. Je ne comprends pas pourquoi sur Linux fr on est pris pour un bouseux (à juste titre) quand on confond un freeware et un logiciel libre, et que par contre sur la musique, on a le droit de dire ce qu'on veut. Il y avait aussi des rumeurs (fondées ou pas) sur la présence d'artistes SACEM sur Jamendo par exemple; et d'après ce que j'ai pu en voir, il faut bien comprendre que Jamendo n'est pas une association de bienfaisance pour la culture libre : il y a beaucoup d'artistes qui profitent de cette plate forme pour se faire connaitre, et uniquement pour se faire connaitre; dès que la possibilité de rentrer dans le système apparaitra, ils déserteront Jamendo. Je ne pense pas qu'on puisse parler d'une génération d'artistes concvaincus par la musique libre, mais plutôt d'un intérêt commun à un certain moment de leur carrière.

    Attention aussi à ne pas encourager la création d'un fossé culturel. On aurait d'un côté la culture pour pauvres, des groupes sympas qui débutent, et de l'autre côté la culture pour riches, avec les titres médiatisés destinés à la consommation de masse.
  • [^] # Re: on s'en passerait bien

    Posté par  . En réponse à la dépêche Le projet Fprint et les scanneurs d'empreintes digitales. Évalué à 3.

    Petit malin :-) Sur les portables (au moins sur mon HP), le mot de passe est dans une puce à mémoire non volatile. HP conseille de changer la carte mère, et le geek du coin va te proposer de déssouder la puce, de l'insérer dans un truc spécial et de la flasher.

    Apparemment, les concepteurs de portable ont vraiment pensé au coup de la pile. étonnant, non? :-)
  • [^] # Re: on s'en passerait bien

    Posté par  . En réponse à la dépêche Le projet Fprint et les scanneurs d'empreintes digitales. Évalué à 2.

    N'oubliez pas de mettre des mot de passe sur le bios et grub

    Ça c'est de la belle idée à la con. Je me permets de dire ça, parce que JE l'ai fait sur mon portable. Et qu'évidemment j'ai oublié le mot de passe. Plus qu'à prier pour ne jamais avoir à rebooter sur le cd. Grandiose, hein?
  • [^] # Re: RMS nu ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche APRIL: Création du Calendrier Libre 2008. Évalué à 1.

    Je sais pas pourquoi, mais j'imagine pas trop qu'une geekette bière/chips/compilation de kernel jusqu'à 3h du mat soit le modèle idéal pour un calendrier... Je veux dire, le but n'est pas de faire fuire les gens, quand même? Si on veut leur passer le message que s'ils commencent à s'intéresser au libre, ils vont finir tout pâles à manger des pizzas dans des pièces sombres et poussiéreuses bourrées de serveurs et de PC à moitié démontés, finalement, je ne sais pas si ça vaut le coup de faire un calendrier :-)
  • [^] # Re: Une début d'alternative open source à ... ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche XDF (Xul Devis & Factures) : logiciel libre de facturation pour TPE. Évalué à 2.

    J'espère quand même que le mode de fonctionnement par défaut ne consiste pas à faire transiter les informations en clair????

    Si c'est pour faire dans le 100% pratique, alors un site web dynamique me semblerait bien meilleur : le "client léger" est le navigateur (celui que l'utilisateur choisit, sur le système d'exploitation qu'il choisit), le protocole est standard (HTTPS). Rien ne vous oblige à rien révéler de vos "secrets industriels", et de toutes manières, vu que vous visez des clients qui privilégient le pratique, la sécurité n'est pas un problème majeur. De plus, vous pourrez réduire énormément les coûts de maintenance, puisque basiquement, vous n'avez plus besoin d'être présent chez le client. Vos sources de dépense seront 1) le développement et la maintenance du logiciel, 2) le support (télépohone, internet, formations...), 3) l'entretien du serveur. Avec une base de clients assez large, j'imagine que le tout ne devrait pas dépasser 100¤/client/an, ce qui doit parfaitement correspondre au budget des TPE. Si vous ajoutez une présence régulière sur site ("J'ai ouvert un email avec un document bizarre et ça marche plus") et le développement d'un client portable, ça va faire exploser le coût du service. J'ai un peu l'impression que votre stratégie commerciale s'appuie sur la naïveté du client sur : 1) la sécurité que vous apportez (quelles sont les garanties offertes? pas grand chose, apparemment) 2) la "liberté" du système (qui ne sera pas libre, ou simplement semi-libre), et 3) la "liberté" du client. Les points 2 et 3 sont essentiel; si votre logiciel (client + serveur) est libre, alors le client sera libre de résilier son contrat avec vous pour aller voir un concurrent moins cher/plus performant. Il sera libre d'installer le soft sur son propre serveur, et de le modifier pour l'adapter à ses besoins. Il sera donc dans une situation de complète autonomie dans ses choix technologiques, et dans le choix de ses fournisseurs. Mais si quelque chose n'est pas libre dans la chaine applicative, alors "peau de zob": vous tenez vos clients par une partie charnue de leur anatomie que je me refuse de citer ici. Vous êtes donc dans une optique de développement fermée, quelque chose qui est justement combattu par le logiciel libre.

    Ce que je ne comprends pas vraiment, c'est ce que vous attendez en libérant votre code. Par exemple en libérant la version bêta. Vous vous coupez complètement de tout rapport de bug utile (qui testera si les bugs existent encore avec la version courante, si les patches doivent être modifiés, etc?), et de toutes manières, quiconque intéressé par le côté libre de l'application n'y trouvera pas son compte. Évidemment, vous mettrez d'éventuels concurrents qui utilisent la même application "hors jeu", puisqu'ils devront utiliser une vieille version buggée, et devront eux aussi supporter le coût de la maintenance et de l'évolution du programme (frein à la croissance du secteur, puisque vous dupliquez les efforts de R&D). Vous voulez le beurre, l'argent du beurre et le cul de la crêmière, et à mon avis, vous n'aurez rien du tout. Votre solution "logiciel proprio" + "sécurité boîteuse" + "client captif" n'est pas nouvelle, et même si elle semble immorale à beaucoup d'entre nous ici, elle n'est pas illégale et a soutenu la croissance d'un grand nombre de boîtes informatiques. Je ne me permettrais pas de dire "c'est bien/c'est mal", ce que je peux simplement dire, c'est que ce n'est pas avec ce genre de projets que vous monterez une communauté libre. Et pire encore, je pense que c'est malsain de cultiver l'ambiguité : si votre logiciel est proprio, dites le. Si vous dites qu'il est libre, faites-le. Mais là, c'est vraiment, vraiment pas clair, votre truc.
  • [^] # Re: Une début d'alternative open source à ... ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche XDF (Xul Devis & Factures) : logiciel libre de facturation pour TPE. Évalué à 4.

    Je ne suis toujours pas convaincu. Vous faites ce que vous voulez, c'est votre code et votre projet. En plus, je ne suis pas du tout intéressé. Mais ce que je peux dire, c'est qu'à mon avis, vous faites tout à l'envers. Je ne pense pas que vous puissiez espérer une quelconque communauté si vous la mettez le cul entre deux chaises, mi libre, mi pas libre, mi payant, mi gratuit. Et même si vous arrivez à attirer des gens intéressés, il faut être sûrs que ces gens ont bien compris où vous les menez, parce que jusqu'ici, pour moi, ce n'est pas trés clair. Définissez les règles du jeu avant de chercher des joueurs, parce que là, je crois que personne ne va vouloir jouer avec vous.

    Par ailleurs, encore un avis personnel, mais je pense que le projet économique ne tient pas la route. Personne de sensé ne pourra accepter d'exporter des données aussi sensibles sur un serveur tiers. Si modèle économique il y a, ce serait plutôt dans des contrats d'installation/de maintenance de votre système client/serveur sur le réseau/l'ordinateur des entreprises. Mais encore une fois, la diversité est une bonne chose, et je peux me tromper (mais en tout cas, j'aurais tendance à ne pas investir un rond dans votre projet pour l'instant...).
  • [^] # Re: Une début d'alternative open source à ... ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche XDF (Xul Devis & Factures) : logiciel libre de facturation pour TPE. Évalué à 5.

    Nous le ferons avec grand plaisir, si une communauté se forme et s'intéresse au principe de XDF.
    Raisonnement tortueux, AMHA. Il est beaucoup plus facile de créer une communauté autour d'un projet libre plutôt que d'attendre qu'une communauté se forme avant de libérer le code. Ça équivaut à un chèque en blanc pour les membres de la communauté; personne ne va commencer à remonter des bugs et proposer des patches avec le vague espoir qu'un jour, le code sera libéré...
  • [^] # Re: Je me suis fait avoir comme un windowsien

    Posté par  . En réponse à la dépêche XDF (Xul Devis & Factures) : logiciel libre de facturation pour TPE. Évalué à 4.

    la GPL qui n'est pas reconnu par les tribunaux Francais.
    Troll, complètement faux. à ma connaissance, la GPL n'a JAMAIS été testée dans un tribunal en France. On ne peut donc absolument pas dire qu'elle n'est "pas reconnue".
  • [^] # Re: Approche MDA ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Projet NACA [2]: transcodage automatique vers Java de 4 millions de lignes Cobol. Évalué à 2.

    Bah, le problème pour la distribution libre du projet, c'est le "timing". Si j'ai bien compris, la migration est déja effectuée, donc le développement ne risque plus de bénéficier de la contribution d'une quelconque "communauté". Ça reviendrait plutôt à une action altruiste, ou plutôt désinteressée (car je doute d'éventuels effets négatifs), mais dans tous les cas non nécessaire. Bien sûr, ça serait donc une bonne chose pour la communauté de disposer de ce genre d'outils, mais je comprends également qu'on ne peut que l'espérer sans rien demander, car je doute qu'aucun modèle économique ne puisse se greffer là-dessus.
  • [^] # Re: 7 commentaires et pas un...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Le Venezuela s'immisce dans le marché du PC et de Linux. Évalué à 2.

    Si tu veux être crédible, arrête d'utiliser le mot "atlantiste". Ça pue le lavage de cerveau, c'est complètement con : tu te décrédibilise tout seul. Ça fait certainement partie du vocabulaire interne à ton mouvement politique; c'est une sorte de patois, qui permet de faire la différence entre "vous" et l'extérieur : reconnaissance implicite des membres, sentiment d'appartenance à une communauté, toussa toussa.

    Mais je pense que dans tous les mouvements politiques, il y a des consignes de communication, et ces consignes doivent clairement vous dire qu'il ne faut pas utiliser ce vocabulaire à l'extérieur, car il n'est pas prévu pour ça. Besancenot ne parle pas de "révolution" à la télé, Le Pen ne parle pas de "métèques". C'est pareil pour "atlantiste" : c'est un mot qui te catégorise, et qui fait perdre tout son poids à ton "argumentation" (je met des guillemets, hein) car tu exclues le lecteur.
  • [^] # Re: 7 commentaires et pas un...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Le Venezuela s'immisce dans le marché du PC et de Linux. Évalué à 2.

    Attention aux raisonnements fallacieux quand même :

    Je ne pense pas que les milliers de sans-abri en France soient réellement intéressé par le fait d'avoir le droit de distribuer des tracts [...] peut être préféreraient-ils un service public du logement

    C'est un superbe exemple de "faux dilemme". Il n'y a absolument aucun lien logique entre le droit au logement et le droit de distribuer des tracts. La phrase est organisée de manière à laisser penser à un dilemme ("oh mon Dieu, il a raison, être logé c'est quand même plus important") qui n'existe évidemment pas : on peut trés bien vivre dans un pays démocratique et être correctement logé.

    Je pourrai parler des militants d'Action Directe détenus en France

    Ça s'appelle "deux faux font un vrai" (ou "sophisme de la double faute"). En clair, le fait qu'il y ait des prisonniers politiques en France ne change absolument rien au fait qu'il y en ait à Cuba; le but de ce sophisme est de détourner la conversation sans apporter aucun argument au problème initial (les prisonniers politiques à Cuba), pour dévier vers les prisonniers politiques en France.

    Les deux exemples ci-dessus sont particulièrement "gros" et faciles à repérer, mais même dans un forum, c'est pas mal de maintenir une certaine qualité dans l'argumentaire, à mon avis. Après, l'argumentation honnête reste un challenge, et tout le monde triche toujours un peu avec la réalité, mais ça devrait rester une sorte de but à atteindre.
  • [^] # Re: 7 commentaires et pas un...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Le Venezuela s'immisce dans le marché du PC et de Linux. Évalué à 8.

    Voici différentes sources : il y avait 294 prisonniers politique en 2005 selon RSF, 330 en 2006 selon l'UE. Selon le site de France Diplomatie, [La France] est disposée à développer avec les autorités cubaines un dialogue permettant de favoriser l’obtention de résultats tangibles dans le domaine des libertés publiques. Elle déplore que ce dialogue n’ait pour l’instant pas produit de résultat. Ça, c'est les faits : nos dirigeants, ainsi que des organisations indépendantes comme RSF, estiment qu'il y a des prisonniers politiques à Cuba. Apparemment, ça serait environ 300 (moins qu'à Guantanamo, quoi, y'a pire).

    Ce qui me choque, c'est que tu n'écris pas "on a des raisons de douter de la portée des chiffres annoncés". Tu dis "je n'en crois rien". Comme si le fait qu'il y ait des prisonniers politiques à Cuba était une histoire de croyance. Je trouve ça complètement dingue : toi, en tant qu'individu sans aucun pouvoir probablement, sans accès aux rapports des services secrets, des services des affaires étrangères, sans avoir enquêté sur place, sans probablement avoir enquêté du tout, toi tu nies en bloc l'existence de prisonniers politiques, sans nuance, sans arguments (sauf pour un des prisonniers, je te l'accorde. Quid des 329 autres?). Paf. Tu n'en crois rien. Tu crois aussi que la Terre est plate? Que les espèces vivantes ont été crées en un jour? Que les extra-terrestres vont venir nous sauver de l'apocalypse? Il n'y a aucune limite à ce genre de logique non argumentée, une vague théorie du complot. Je crois qu'en vérité, c'est pas que tu n'en crois rien. C'est que tu crois ce qui t'arrange.

    Moi, je ne crois pas que Cuba est un paradis. Mais je ne pense pas que Castro soit le diable en personne. Je ne crois pas non plus que les cubains sont heureux. Je ne pense pas que les USA ont une quelconque intention d'améliorer leur vie non plus. Je pense qu'il y a plusieurs centaines de prisonniers politiques à Cuba, beaucoup moins que dans de nombreux autres pays, beaucoup plus que ce qu'il faudrait. Je ne pense pas que le régime de Castro est un bon régime, ni que Cuba est un pays libre, mais je ne crois pas que la France puisse donner des leçons dans ce domaine, en ce qui concerne le respect des droits de l'Homme par exemple. Et je pense que ce qui précède est un avis nuancé, et qu'on devrait tous avoir l'honnêteté intellectuelle de nuancer ses avis sur tout, surtout quand ça touche à la politique (mais aussi accessoirement quand ça parle de logiciel libre vs. Microsoft, ou vi vs. Emacs).
  • [^] # Re: 7 commentaires et pas un...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Le Venezuela s'immisce dans le marché du PC et de Linux. Évalué à 4.

    C'est incroyable de ne pas être capable de nuancer ses avis. On a connu une telle situation en France quand le PC a soutenu pendant de nombreuses années le régime totalitaire de l'URSS. Le problème est pourtant simple : il faut savoir prendre du recul quant à ses soutiens. J'étais, comme beaucoup, intéressé par Chavez, son ambition de vouloir s'opposer aux US, son ambition de vouloir mettre en place une vraie politique "socialo-communiste" avec un État très fort, intervenant dans l'économie par des nationalisations, etc. Mais il faut reconnaitre que Chavez a depuis lors déconné à bloc. Désolé, mais il faut être complètement irresponsable pour soutenir ce type inconditionnellement! Cette recherche continuelle d'excuses à la con sur son contrôle des médias, de la population, son soutien à Fidel Castro -- même si la momie est synpathique, Cuba est encore un pays où il y a des prisonniers politiques!

    Si la réalité ne colle plus à ce qu'on pensait, il faut avoir l'honnêteté intellectuelle de changer ses opinions et pas travestir la réalité. Personne n'a dit que Chavez était Sadam Hussein. Plusieurs d'entre nous s'inquiètent juste de l'accumulation de réformes qui ne vont franchement pas vers une plus grande liberté individuelle et liberté de la presse. Le fait que la situation ne soit pas meilleure en France ne change rien à l'affaire.

    L'incitation à l'utilisation des LL est une très bonne chose, tant que ça reste une incitation et que le discours est basé sur des arguments valables philosophiquement et économiquement. Mais comme je l'ai dit plus haut, absolument rien ne semble garantir la liberté de choix à terme, ni d'ailleurs le respect de la GPL quant aux développements réalisés par le gouvernement. Alors oui, ça me foutrait les boules de devoir militer pour le droit à utiliser Windows, mais je ne vois pas où est la victoire du libre si un gouvernement obtient des migrations par pression économique et politique, et si on se retrouve avec un système de "vente liée" à l'envers.
  • [^] # Re: 7 commentaires et pas un...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Le Venezuela s'immisce dans le marché du PC et de Linux. Évalué à -7.

    Je plussoie : une dictature de gauche, c'est pas beaucoup mieux qu'une dictature de droite. Il y a toujours ce débat éternel entre les partisans du logiciel libre communiste et ceux du logiciel libre ultralibéral (en gros, on peut mettre le logiciel libre partout). Pour ma part, je trouve que la philosophie Stallmanienne, à base de négation de la propriété intellectuelle, ressemble plutôt à un communisme de l'immatériel (mais rien à voir avec la question, désolé).

    Il y a des dizaines de manières de décrypter cette nouvelle. On peut bien sûr, très naïvement, penser "Youpiii, encore un pays qui se convertit aux logiciels libres". Mais le problème est bien plus compliqué. Cette nouvelle renforce les FUD de Microsoft sur les logiciels de pourritures communistes; la philosophie sous-jacente se base sur une opposition frontale LL/proprio, sans ouvrir de place à la complémentarité; on ne comprend pas trop dans quelle mesure les gens et les entreprises seront libres de choisir les logiciels qu'ils souhaitent, etc. Au passage, rien ne garantit non plus que la GPL sera respectée par le gouvernement Vénézuélien ("ah non, hors de question de libérer nos patches qui pourront être utilisés par les américains").

    Comme toujours, la vérité est souvent complexe. Mais occulter cette complexité et rester dans le discours de geek attardé, je trouve que ça craint un peu. Attendons de voir : l'idée est séduisante, mais le contexte politique au Vénézuéla n'est pas simple et je ne suis pas convaincu que ce choix garantisse un avenir radieux aux habitants de ce pays...
  • [^] # Re: librement copier

    Posté par  . En réponse à la dépêche Apple Plus : sans DRM, mais.... Évalué à 1.

    ... mais il faut quand même remarquer que, dans le contexte, c'est ambigü. Les DRM ne sont pas là pour t'empêcher de copier tes morceaux sur ton balladeur MP3, ils sont là pour t'empêcher de refiler ta musique à n'importe qui, ce qui est la plupart du temps interdit par les ayant-droits des morceaux en question, la clause en question ayant été acceptée lors de l'achat.

    Donc il est très clair que le retrait des DRM ne te donner pas le droit de diffuser tes morceaux en P2P. Malheureusement, le "français moyen" n'en n'est pas du tout à ce niveau là, et il vaut mieux être très clair avec la communication autour de ce genre de problèmes. Parler de "librement copiable", c'est dangereux, parce que tu fais miroiter quelque chose qui n'existe pas en restant dans l'ambiguité de la formulation. Il me parait beaucoup plus simple de dire que ces morceaux sont "sans protection contre la copie" ou quelque chose du genre.
  • [^] # Re: L'ergonomie...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Emacs 22 est déclaré stable. Évalué à 1.

    Emacs n'a tout simplement pas évoluer depuis 25 ans.

    J'ai surtout l'impression qu'Emacs pêche par son côté "seul au monde". Le fait est que les progrès dans la standardisation des applications 1) sont extrêmement lents et 2) sont la plupart du temps issus de Windows. Emacs existait avant, et ses concepteurs voient certainement avec un certain mépris la normalisation des commandes sous Linux, Windows et Mac. Je ne vois pas ce qu'il y a de compliqué à implémenter Ctrl-X Ctrl-C Ctrl-V dans Emacs. D'ailleurs, on trouve un peu partout des forks qui le font. Mais c'est plus un problème de philosophie qu'autre chose...
  • [^] # Re: Liberté

    Posté par  . En réponse à la dépêche 500 000 articles sur la Wikipédia francophone !. Évalué à 6.

    Je pense que tu es passé à côté du problème du fair-use sur Wikipédia. Le problème n'est pas tant Wikipédia elle-même (les serveurs sont localisés en Floride, la fondation est à but non lucratif, les images sont utilisées dans un cadre encyclopédique, etc.), mais bien la réutilisation de Wikipédia par d'autres institutions dans d'autres juridictions et pour d'autres buts commerciaux (impression d'articles sur du papier toilette, sur des T-shirts, vente de DVD ou de versions "papier" de l'encyclopédie, etc). Et dans ces conditions, le fair-use sera probablement interdit, ou tout du moins la sécurité juridique du projet de réutilisation du contenu de Wikipédia sera menacée.

    Si ça ca ne te fait pas changer d'avis, c'est qu'on ne partage absolument pas la même vision du libre. Pour moi, le libre, c'est de permettre aux autres de tout réutiliser, en intégralité, ce que je fais, et pour n'importe quel objectif, même commercial. Mon rôle est même de lui assurer la sécurité juridique pour ça : je ne triche pas avec les licences, etc. Wikipédia avec du fair-use, c'est un peu comme ces jeux "libérés" sans les graphismes : c'est du libre "propriétarisé", du libre qui ne l'est que pour le détenteur des droits et pas pour les autres. C'est de la poudre aux yeux pour séduire les naïfs qui trouvent ça "bien", mais ces projets ne sont pas réutilisables tels quels, et dont n'ont qu'une valeur "libre" potentielle, mais pas effective.
  • [^] # Re: Inscriptions

    Posté par  . En réponse à la dépêche 500 000 articles sur la Wikipédia francophone !. Évalué à 6.

    Sans compter que les articles devenants plus complets, il y a de moins en moins de possibilités de contribuer efficacement sans être spécialiste... ou con. C'est d'ailleurs pour ca que la qualité des articles "grand public" a tendance à stagner, voire à décroitre : le rapport bonnes contributions/mauvaises diminue parce que de plus en plus, les bonnes volontés se résument à des contributions de piètre qualité. Le pire que je connaisse, c'est l'article "chat" : 50 fois par semaine, il faut effacer "un chat c'est mignon", ou "voici la photo de Ronron" : ce n'est pas du vandalisme --pas de volonté de nuire--, c'est juste un cas particulier où 1/10000 lecteur est spécialiste, et ou le reste "veut aider" tout en étant complètement incompétent. Donc quelque part, la décroissance des contributeurs, ce n'est pas nécessairement quelque chose de négatif.
  • [^] # Re: Ils ont oubliés...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Firefox : Entretien avec la présidente de la Mozilla Foundation. Évalué à 2.

    J'utilise FF sous Mac, et j'ai vraiment la même impression. FF est toujours le soft qui pompe le plus de ressources, et ca semble disproportionné avec la taille des pages chargées (plusieurs centaines de MB de mémoire virtuelle). Il est plutôt lent, a tendance à freezer tout le système quand il charge une longue page dans un onglet --c'est pénible, surtout si l'on est sur un autre onglet en même temps, etc etc. Le problème, c'est que je suis passé au Mac (pas taper, c'est professionnel) en même temps que le passage à FF 2.0, donc je ne sais pas trop ce qui est dû au Mac, à FF, et au port de FF sous Mac. Mais dans l'ensemble, si les fonctionnalités sont OK et l'ensemble agréable à utiliser, les performances ne sont pas au RDV.
  • [^] # Re: Firefox / IceWeasel

    Posté par  . En réponse à la dépêche Firefox : Entretien avec la présidente de la Mozilla Foundation. Évalué à 2.

    Bah pas vraiment, ils veulent juste gérer leur image de marque associée à leur nom. Ça n'est pas très choquant; c'est eux qui vont se prendre les trucs du genre "Firefox ça marche pas, c'est pourri, etc"... alors autant qu'ils soient responsables de ce qu'on leur reproche.

    Par contre, c'est quand même complètement contraire à toute pratique commerciale de changer de nom tdeux fois par an, comme le font beaucoup de projets libres. Attention, je ne dis pas qu'ils ont le choix, je dis que c'est dévastateur pour l'image : tout à reconstruire de zéro à chaque fois. C'est sûr que le geek linuxfr-addicted, il va suivre tous ces changements parce que c'est son hobby. Mais pour le citoyen lamda, ça fait quand même un paquet de noms à se rappeler (surtout quand ça sonne anglophone), à oublier, à associer avec des projets qu'on connait déja, etc etc. En 10 ans, Netscape - Mozilla - Phenix - FireTruc - ThunderTruc - MachinBird - SeaMonkey et IceBidule a utilisé pour les produits principaux et ses sous-projets des dizaines de noms... en fait, plus de noms que de changements de version majeurs! Il y a un vrai problème de ligne directrice en matière de choix des noms et de la gestion de l'image de la marque. La différence avec une entreprise, c'est qu'on ne chiffre probablement pas la com de la même manière chez Firefox, mais ça doit correspondre à des pertes de dizaines de millions de dollars si on fait l'équivalent de ce que ça coute en campagne de pub de changer le nom d'une marque. D'où une perte d'efficacité terrible, et un impact non quantifiable sur les parts de marché.