arnaudus a écrit 5378 commentaires

  • [^] # Re: C'est quoi?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Phoronix souhaite savoir comment vous utilisez Xorg. Évalué à 3.

    C'est ce que j'ai fait aussi, mais ça me fait vraiment marrer ces sondages de geek :-) C'est fait n'importe comment, on ne comprend pas la moitié des questions; on se doute que les seuls capables de répondre sont des pros vraiment bien pointus et que 1) ces gens ont plusieurs machines, ce qui va leur faire tout cocher, 2) ces gens n'ont pas de problèmes pour configurer X et pour recompiler leur noyau avec les options qui vont bien pour faire marcher le dernier driver binaire. Je doute que les réponses soient vraiment utilisables, mais c'est vrai qu'on ne sait pas vraiment ce qu'ils comptent en faire. Peut-être qu'ils ne souhaitent que des réponses de la part de purs geeks, mais ils risquent d'avoir du bruit vu que l'annonce du sondage a été diffusée un peu partout...

    Personnellement, les question auxquelles j'aurais bien voulu (et pu) répondre, ça aurait été:
    * Quelle distribution
    * Quelle carte graphique
    * Est-ce que X fonctionne par défaut
    * Est-ce que l'accélération graphique (2D/3D) fonctionne par défaut
    * Est-ce que l'accélération graphique fonctionne sur votre machine après bidouillage/installation de drivers binaires...

    Parce que là, c'est rigolo les apriori du sondage. Par exemple, ils partent du principe qu'on utilise un logiciel pour modifier xorg.conf; c'était peut-être le cas il y a 10 ans mais maintenant, beaucoup de cartes graphiques marchent "out of the box" :-) Ils sont pessimistes chez xorg :-)
  • [^] # Re: Beaucoup de possibilités...

    Posté par  . En réponse au message Question licence Creative Commons. Évalué à 1.

    C'est quoi ta définition de commerce ?

    Bah pour moi quand tu achètes quelque chose et que tu le revends moins cher, j'ai du mal à considérer ça comme une activité commerciale...

    Dans cette histoire, ce qu'il y a de compliqué, c'est qu'on mélange l'objet physique (le plan imprimé) et l'oeuvre de l'esprit. Le même problème se pose avec tout support physique contenant une oeuvre sous CC-NC.

    Un petit tour rapide sur Google indique qu'on n'est pas les seuls à s'être posé la question, et que la clause "non-commercial" est en fait assez foireuse. Il n'est même pas clair si l'idée, c'est "pas de bénéfices" ou "pas d'argent du tout", les avis sont partagés.

    Ce qui est certain, c'est que "pas d'argent du tout" n'est pas respecté. Par exemple, certains éditeurs proposent d'imprimer et de vendre des libres sous CC-NC; l'auteur signe un contrat avec l'éditeur, et... c'est tout. L'éditeur imprime les livres (il en a le droit), et après, c'est magie magie : il semble que le contrat avec l'éditeur s'étend magiquement à tous les intermédiaires (librairies, transporteurs...) jusqu'au lecteur final, qui reçoit un bouquin sous licence CC-MC, sur lequel l'auteur s'est fait des benef (normal), l'éditeur aussi (il peut, contrat signé), une librairie online aussi (étrange, aucun contrat signé), LaPoste ou Chronopost aussi (étrange, rien signé)... Et la question de la revente est également très problématique : est-ce qu'un livre sous CC-NC est invendable d'occasion? est-ce qu'il n'est vendable que si on n'en fait pas de bénéfices? Donc si on offre le libvre à quelqu'un, ce dernier n'a pas le droit de le revendre? Et si ce quelqu'un se fait saisir ses biens par un huissier, est-ce que l'huissier doit détruire le bouquin, sans jamais pouvoir le revendre? C'est infernal comme cycle...

    Je pense qu'il faut avant tout comprendre que seul l'ayant-droit peut demander des réparations suite à une infraction. Donc je pense qu'il n'est pas légitime de s'inquiéter du détournement de la CC-NC sur ses propres oeuvres, puisqu'on peut décider nous-mëmes si quelque chose est assez "commercial" pour nous embêter. C'est plus enquiquinant quand on acquière une oeuvre, puisque là, on ne sait pas trop sur quel pied danser, et on a toujours un (petit) risque de se faire embëter.

    Personnellement, j'aurais tendance à considerer que la restriction liée au "non-commercial" est restreinte à la réutilisation (= la reproduction) de l'oeuvre de l'esprit, et pas au support sur laquelle elle a été imprimée légalement. La succession d'idées qui mène à penser que la Poste contrevient à la licence alors qu'elle ne fait que transporter un paquet fermé me semble totalement perverse, et à mon avis, la licence ne s'applique pas au contenant (l'objet physique) mais au contenu. Du coup, le bout de papier qu'on a acheté légalement, on en fait ce qu'on veut, on peut mëme le revendre, etc., du moment qu'on n'en fait pas de copies.
  • [^] # Re: Beaucoup de possibilités...

    Posté par  . En réponse au message Question licence Creative Commons. Évalué à 1.

    Ah oui OK d'accord, je n'avais pas compris l'histoire de la version papier. Du coup tout est beaucoup plus clair pour moi!

    Ce fameux "non commercial" m'intrigue en fait. Tu lis la langue de Britney Spears? J'ai été faire un tour sur le site de CC:

    So “NonCommercial” means that the work cannot be used commercially?

    Not quite. The “NonCommercial” license option means that you do not receive the commercial rights via the Creative Commons license. You can always approach the licensor directly to see if they will separately license you the commercial rights.

    Secondly, the noncommercial license option is an inventive tool designed to allow people to maximize the distribution of their works while keeping control of the commercial aspects of their copyright. To make one thing clear that is sometimes misunderstood: the "noncommercial use" condition applies only to others who use your work, not to you (the licensor). So if you choose to license your work under a Creative Commons license that includes the “noncommercial use” option, you impose the ”noncommercial” condition on the users (licensees). However, you, the creator of the work and/or licensor, may at any time decide to use it commercially. People who want to copy or adapt your work, "primarily for monetary compensation or financial gain" must get your separate permission first.

    One thing to note on the noncommercial provision: under current U.S. law, file-sharing or the trading of works online is considered a commercial use -- even if no money changes hands. Because we believe that file-sharing, used properly, is a powerful tool for distribution and education, all Creative Commons licenses contain a special exception for file-sharing. The trading of works online is not a commercial use, under our documents, provided it is not done for monetary gain.

    Le texte lui-même de la licence (donc celui qui fait foi devant un tribunal) dit :

    # You may not exercise any of the rights granted to You in Section 3 above in any manner that is primarily intended for or directed toward commercial advantage or private monetary compensation.

    Je ne suis pas du tout juriste, mais j'aurais tendance à penser que la revente d'occasion n'est pas une activité prioritairement destinée à faire de l'argent; donc j'ai l'impression que ça passe sans problème. Je trouve que cette défintion de "commercial" est assez juste et claire : si tu achètes et tu revends pour te faire du blé, alors c'est commercial. Si tu achètes et que tu utilises l'objet, et que tu le revends moins cher plus tard parce que tu n'en n'as plus besoin, ce n'est pas du commerce. Donc c'est pas seulement une question d'argent.

    Je trouve que ton idée (PDF libre et gratos disponible + plan papier payant) est excellente, et qu'elle représente un super exemple de modèle économique appliqué au libre; au final, tout le monde est gagnant : toi, la boite qui imprime les plans, et l'utilisateur final.
  • # Beaucoup de possibilités...

    Posté par  . En réponse au message Question licence Creative Commons. Évalué à 2.

    Bon, il y a pas mal de possibilités:

    1) a) Tu es le seul auteur: tu peux changer la licence si tu veux -> 3)
    1) b) Tu n'est pas le seul auteur:
    1) b) i) Les autres auteurs acceptent de changer la licence -> retour à 1)a)
    1) b) ii) Les autres auteurs n'acceptent pas: tu ne peux pas changer la licence -> 2)

    2) Tu ne peux pas (ou ne veux pas) changer la licence de diffusion. En théorie, tu ne peux pas vendre ton oeuvre, puisque tu violerais la licence. Cependent, si tu es le seul auteur, tu ne vas pas porter plainte contre toi-même! Donc j'imagine que tu peux très bien vendre ton oeuvre, en contrevenant sciemment à la licence. Par contre, il y a peu d'intérêt pour l'autre entreprise d'acheter, puisqu'ils auront la clause non-commerciale... qu'ils pourront violer si tu leur donne l'assurance de ne pas les attaquer (mais c'est complètement pervers comme situation). J'imagine que c'est un cul de sac.

    3) Tu peux changer la licence, donc en fait ce que tu vends, c'est un plan identique à ceux qui sont sous CC-NC, mais sans la CC-NC. Tu peux mettre une autre CC si tu veux, mais j'imagine que le plus simple, c'est de le mettre en "tous droits réservés", et tu peux négocier les droits comme tu veux. Bien entendu, l'entreprise en question pourra revendre des plans, non-libres, qui seront exactement équivalent aux plans sous CC-NC sur ton site... Étrange business, n'est-ce pas? Mais même si tu retires les plans de ton site, n'importe qui d'autre qui les a quelque part sur un disque dur ou un serveur de cache peut les diffuser en respectant la licence, qui n'est pas révocable.

    Bref, je crois que tout le problème, c'est bien ce que l'entreprise en question veut faire avec tes plans. Si c'est juste pour les revendre tel quels, demande-toi si tu n'es pas indirectement responsable de l'entubage de leurs clients, qui vont acheter à cette entreprise des plans non-libres qu'ils auraient pu obtenir sous CC-NC sur ton propre site... Pour moi ce n'est pas loin de l'arnaque. Ce qui est probablement plus "sain", c'est de vendre à cette entreprise les plans sous CC-BY ou CC-SA par exemple : si quelqu'un veut les plans gratuitement, il peut les avoir sur ton site sous CC-NC. Mais si quelqu'un veut les plans et avoir le droit de les vendre, alors il doit les acheter. Mouuuuais.
  • [^] # Re: Et pourquoi pas un objectif plus générique ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche OGD1 fonctionne comme carte vidéo. Évalué à 2.

    Tu n'as pas besoin de 300kE pour compiler un soft

    Justement, ça devrait jouer dans l'autre sens.

    Logiciel: R&D: beaucoup; fabrication(compilation): peanuts; vente: peanuts
    Hardware: R&D: beaucoup; fabrication: beaucoup; vente: quelque chose.

    Si tu "pompes" un LL, en gros tu ne payes quasiment rien, tu peux le distribuer sans investissement. Si tu "pompes" les caractéristiques d'un matos libre, OK, tu économises la R&D, mais il faut quand même payer la fabrication, distribuer le matos, le vendre etc. Ça demande un certain investissement.

    Mon opinion, c'est que l'argument "Y'a beaucoup de R&D, on ne va pas tout refiler non plus gratos à nos concurrents", c'est un argument classique contre les LL, et sur ce site, on est plutôt d'accords pour dire que c'est un argument spécieux. Je ne vois absolument pas pourquoi un argument microsoftien pourri devrait devenir magiquement acceptable quand on parle d'un projet de matériel libre. OK y'a beaucoup de sous en jeu, et peu de modèles économiques assurent un retour sur investissement quand on fait du libre. Mais vous croyez que par exemple Canonical ne dépense pas beaucoup de sous? Je ne vois pas en quoi la situation est différente, et pourtant quand Canonical ne diffuse pas les sources d'un de ses projets, on dit qu'ils ne jouent pas le jeu du libre blablabla (en quoi je suis complètement d'accord).

    Donc OK pour dire qu'il vaut mieux une carte graphique semi-libre (avec des specs publiques et pas mal d'info sur son fonctionnement) que la situation actuelle; ça ne me parait pas discutable. Maintenant, si cette carte libre est libre sauf quelques petits trucs, ça veut dire qu'il est impossible pour un industriel de prendre ses caractéristiques et de la refaire à l'identique; c'est impossible pour un universitaire de disséquer son fonctionnement; c'est impossible pour un ingénieur de l'étudier et de l'améliorer, et de publier ses modifications. Donc OK c'est bien d'avoir une doc publique et tout, mais "presque libre" n'a jamais voulu dire "libre".
  • # euh... xkill?

    Posté par  . En réponse au message paquet pour avoir la fonction xkill. Évalué à 3.

    Ça serait pas ça? http://packages.debian.org/etch/xbase-clients

    Sous Ubuntu c'est apt-get install xkill ... ça me semble nettement plus sain, mais bon :-)
  • [^] # Re: Et pourquoi pas un objectif plus générique ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche OGD1 fonctionne comme carte vidéo. Évalué à 3.

    Bah je comprends bien le problème, mais dans ces cas là on n'est plus sur une philosophie libre alors. On pourrait dire exactement la même chose d'un logiciel ou d'un système d'exploitation libre : "On peut libérer des bouts, mais pas le noyau quand même, vous vous rendez compte, un concurrent pourrait arriver et tout copier sans payer de R&D".

    C'est encore une fois le mode de financement du developpement libre qui est problématique (le fait qu'on doive trouver les sous avant ou pendant le développement, car on ne va pas pouvoir rendre les clients prisonniers après). C'est juste que l'investissement sans avantage par rapport à la concurrence, ça ne colle pas trop avec l'idéologie actuelle : aucune entreprise ne souhaite investir autant pour elle-même que pour ses concurrents (alors qu'à la base, ce n'est pas complètement idiot), il y a cette idée de ne pas vouloir favoriser les "tricheurs" (en fait, tout le problème est que le résultat d'une entreprise est comparé à la concurrence et pas considéré comme une valeur absolue). C'est un vrai problème, mais on ne peut pas le résoudre par une pirouette du style "je fais du libre mais pas tout quand même, parce qu'autrement n'importe qui peut me piquer mon boulot". C'est pas du libre comme l'entends RMS ça, et ça ne devrait pas être considéré comme un exemple.
  • # Quel lien avec Tex/Latex?

    Posté par  . En réponse à la dépêche TeXmacs version 1.0.7. Évalué à 10.

    Je n'ai jamais vraiment compris le lien que Texmacs pouvait avoir avec Tex et Latex. J'imagine que la remarque en italique vient du processus de modération, mais elle est trompeuse : il n'y a pas grand chose de commun entre Lyx et Texmacs.

    Lyx est une interface graphique à Latex; on tape comme dans un traitement de texte classique, et le logiciel génère un code Latex qui est ensuite compilé traditionellement (dvi, ps, pdf...). L'avantage étant qu'on a tout à fait le droit d'ajouter des commandes Latex quand on veut un truc un peu personnalisé.

    Texmacs est un traitement de texte, point. Son rendu est excellent, surtout pour les équations, et on a l'impression d'avoir du latex. Mais c'est juste une impression, à ma connaissance, il n'y a aucun code latex généré, aucune compilation. D'ailleurs leur FAQ dit : How can I see the LaTeX or TeX code corresponding to what I see on the screen? Answer. This question is due to a fundamental misunderstanding about TeXmacs. Indeed, TeXmacs is not based on TeX/LaTeX, although it does support (not yet perfect) conversion to and from LaTeX. .

    Je pense qu'on touche là le fond du problème, qui fait qu'il faut comparer Texmacs avec OpenOffice, pas avec Latex. On n'utilise pas seulement Latex pour son rendu (quoique...), mais surtout pour la possibilité de séparer nativement le fond et la forme, appliquer des styles, gérer les références bibliographiques, etc., choses qui sont vaguement possibles avec un traitement de texte, mais pas naturelles.

    Au passage, Lyx c'est sympa, mais probablement pas assez pour ajouter des liens dans des dépêches qui n'ont rien à voir. Le développement de Lyx est extrêmement lent, et le soft souffre de ce qui est, à mon avis, des erreurs de conception (la plus importante étant la génération de pseudo-code Latex incompilable comme format de fichier interne au lieu d'utiliser des commentaires dans du Latex pur, ce qui rend extrêmement pénible un éventuel va-et-vient entre plusieurs éditeurs).
  • [^] # Re: Le déni plausible ou le chiffrement ne suffisent pas...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Comment matériel numérique et données peuvent s'envoler dans un aéroport.... Évalué à 4.

    Non c'est faux, et je sais de quoi je parle parce que c'est mon boulot. Et c'est affligeant de lire encore de telles conneries en 2008.
  • [^] # Re: magic pihachepi

    Posté par  . En réponse à la dépêche IP-formation : la formation administrateur Linux menacée. Évalué à 1.

    Oui, mais ça ne serait pas implémentation-dépendant ce truc? à mon avis une implémentation qui donne 8 est aussi juste que celle qui donne 7. C'est quand même difficile de dire que 7 est la bonne réponse...
  • [^] # Re: magazine Linux arabe

    Posté par  . En réponse à la dépêche Revue de presse - août 2008. Évalué à 1.

    Peut-être naïvement, j'aurais tendance à penser que certains ont pu comprendre qu'on se proposait de faire un revue de presse régulière de ce journal, ce qui n'aurait en effet aucun sens. Il est sympatique d'en parler une fois, voila c'est fait, mais je pense que personne n'avait prévu d'en faire un résumé dans chaque revue de presse...
  • [^] # Re: Oui oui certifions tout

    Posté par  . En réponse à la dépêche Mouvement des semences libres. Évalué à 4.

    Euh, c'était pas clair que c'était un exemple imaginaire à vocation didactique? Ça fait deux personnes qui n'ont rien compris à ce que je voulais dire, ça commence à m'inquiéter...
  • [^] # Re: Oui oui certifions tout

    Posté par  . En réponse à la dépêche Mouvement des semences libres. Évalué à 7.

    Ahhh mais c'est quoi ces sophismes? "Deux faux font un vrai", cherche sur Wikipédia. Essaye de lire ce que j'écris un peu, c'est pénible si tu n'essayes même pas de comprendre.
  • [^] # Re: La certification est une connerie (was) Re: Bon trève de conneries

    Posté par  . En réponse à la dépêche Mouvement des semences libres. Évalué à 1.

    Ouais mais si t'as des trucs vraiment pas bons, genre brocolis hein? Tu fais quoi?
  • [^] # Re: Oui oui certifions tout

    Posté par  . En réponse à la dépêche Mouvement des semences libres. Évalué à 2.

    Ouais, bien sûr, mais il faudrait avoir les détails. J'imagine que l'amende et l'interdiction portaient sur le fait que des graines de variétés non certifiées étaient probablement vendues comme des variétés considérées comme comestibles --il parait évident qu'on peut vendre des graines de plein de plantes sans certification, du moment que ces plantes sont des fleurs ou des arbres ou n'importe quoi sauf des plantes clairement commestibles. Quand tu vends des graines de fraisier, tu t'attends à ce que le produit soit comestible, non? S'il ne l'est pas, il y a un problème.
  • [^] # Re: Oui oui certifions tout

    Posté par  . En réponse à la dépêche Mouvement des semences libres. Évalué à 9.

    Ce que tu décris est tout à fait valable dans une société du type "première partie du XXe siècle", mais ne peut plus tenir aujourd'hui. le problème n'est pas que les produits alimentaires sont plus dangereux qu'avant, c'est que le degré de responsabilisation et de judiciarisation de la société font que ce mode de fonctionnement n'est pas possible à grande échelle. Pouir revenir à la comparaison avec les logiciels, il n'est pas possible de commercialiser un aliment avec la mention "SANS AUCUNE GARANTIE" dessus. Je suis sûr que même toi tu n'achèterais pas unt el produit (qui de toutes manières serait probablement illégal).

    Ça fait partie des effets non désirables du "principe de précaution" et autres fadaises plus ou moins obscurantistes et francisCabrelistes ("c'était mieux avant"). Le fait est que si tu as un problème de santé quelconque après avoir mangé quelque chose que tu as acheté, tu es en droit de demander à la justice de définir les responsabilités et éventuellement de demander aux responsables un dédommagement qui peut être bien plus que symbolique. En mangeant le cochon pas pasteurisé de ton voisin agriculteur, tu t'autoassures: tu sais d'où vient la viande, si tu es malade tu en vas pas porter plainte contre ton voisin. Tout le monde peut tenir ce raisonnement : voila tu as passé une journée collé sur le meuble en faïence creux de ta salle de bains, la prochaine fois tu feras plus attention, et tu ne vas pas porter plainte pour quelques désordres intestinaux. mais ça, c'est un raisonnement "maison".

    Considères le cas où tu manges tous les jours au restaurant le vendredi, et que tous les vendredi pendant 10 ans vous avez "tomates à la provençale". Mmmmhhh elles sont bonnes les tomates bio de l'agriculteur du coin, sauf qu'après 10 ans une enquête sanitaire montre que la variété bio qui était si bonne contient un taux anormalement élevé de polyphénols à la con qui augmentent de 10% le taux de cancer du colon. Détection, et pof, tiens tu as des jolis polypes. Tu fais quoi? Tu te dis que si ça se trouve les polypes tu les aurais eu de toutes manières, qu'on ne peut pas faire de lien de cause à effet? Ou tu te dis que *quelqu'un* est responsable? Si tu penses que quelqu'un est responsable, alors tu entres dans cette spirale du principe de précaution, qui explique exactement pourquoi les produits alimentaires sont certifiés.

    Pas convaincu? OK, deuxième exemple. Ton gamin est allergique à un truc quelconque. Il va à la cantine, mange les patates de la variété locale au gout de noisette de l'agriculteur du coin, obtenues par savants croisements, et hop, oedème de Quincke. Tu crois vraiment que les parents ne vont pas demander la responsabilité? Qui est responsable? L'argriculteur? La cantine? Toi? Obi-Wan Kenobi? Tu ne crois pas que l'existence d'une autorité de régulation qui autorise la mise sur le marché des produits alimentaires est une bonne solution dans ce cas? Qu'elle aurait pu faire les tests et détecter un taux élevé de phénylalanine dans cette variété particulière, et l'étiqueter comme telle? Sans autorité de controle, personne ne voudra prendre une quelconque responsabilité quant à la nourriture dès qu'il y a un ou deux intermédiaires entre l'agriculteur et le consommateur final.

    Ce que tu décris comme la bonne nourriture, c'est simplement l'agriculture artisanale. Or, je pense que beaucoup d'agriculteurs ne veulent pas faire de l'agriculture artisanale, ils veulent faire de l'agriculture industrielle à l'échelle humaine, en gardant des rendements raisonnables et une qualité raisonnable. Le problème est beaucoup plus compliqué que tu le décris quand tu sors de la filière artisanale, et je comprends parfaitement comment on en est venu au système actuel, malheureusement. Si solution il y a, elle est loin d'être simple, et ne peut pas se régler d'un coup de baguette magique: que serait le logiciel libre sans cette clause de non-garantie? pas grand chose, puisque seules des grosses boites avec des gros avocats auraient les reins assez solides pour ça. Du coup, plus de communautés, plus de logiciels bidons développés sur le temps libre, plus d'activité permanente, ce fourmillement qui fait le logiciel libre.
  • [^] # Re: Bon trève de conneries !

    Posté par  . En réponse à la dépêche Mouvement des semences libres. Évalué à 9.

    Ahhh je me vois dans l'obligation de faire l'avocat du diable et d'ajouter un bémol. Le bémol en question, c'est que contrairement à un logiciel, une plante cultivée n'est pas destinée à la consommation du cultivateur. Si tu es agriculteur, tes plantes tu vas les mettre sur le marché, et elles vont être utilisées à des fins industrielles, ou entrer dans le circuit de l'alimentation... et c'est là que les problèmes commencent: il me semble légitime qu'un produit alimentaire soit certifié d'une manière ou d'une autre, car on sait très bien que c'est pas parce que c'est "naturel" que c'est sans danger. Avec un système complètement ouvert sans certification, tout repose sur la confiance que tu as en l'agriculteur, le fait qu'il n'a pas planté n'importe quoi, que quelqu'un a bien fait des tests de toxicité pour savoir si sa variété ne contient pas une toxine particulière etc. Or, dans la grande distribution (ou même la distribution à plus petite échelle), l'agriculteur tu ne le connais pas. En plus, il y aura forcément des petits malins pour faire des croisements inédits et tout; tout ça est très bien pour la biodiversité, mais il me semble nécessaire de devoir ajouter une étape administrative avant la commercialisation.

    Attention hein, il ne faut pas faire d'erreur de raisonnement et répondre que les variétés cultivées et commercialisées officiellement sont dangereuses également, c'est probablement vrai. Mais ça ne veut pas dire que la procédure de certification est nuisible.

    À mon avis, la solution passe par des coopératives agricoles et des centres de recherche communs. Les agriculteurs pourraient ainsi mutualiser les couts de recherche et développement, ainsi que les procédures de certification, validation etc, pas seulement au niveau national d'ailleurs. Mais le retour à la sélection artisanale de variétés personnelles, ça ressemble quand même séreieusement à un militantisme obscurantiste dont il faut se méfier. En particulier, il ne faut pas tomber dans le piège grossier de l'histoire des variétés ancestrales, qui auraient plus de gout blablabla. Ces variétés ont la plupart du temps un piètre rendement, et le manque de surfaces agricoles doit quand même faire passer l'idée que le développement durable, ce n'est pas une agriculture à deux vitesses avec quelques nantis qui peuvent se payer des légumes "bio" aux rendements exécrables tandis que les pauvres bouffent du poulet industriel. il suffit simplement de sélectionner les variétés --beaucoup de variétés; la biodiversité est un moyen très efficace de lutte contre les ravageurs de culture-- pour des critères complexes et pas seulement pour le rendement.
  • [^] # Re: Chatel a aussi fait une loi sur les assurance...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Luc Chatel veut la fin de la vente liée. Évalué à 5.

    Troll detection.... FAILED
    Linux-topic-related detection..... FAILED
    Rapport-avec-la-choucroutte detection...... FAILED
  • [^] # Re: Et si...

    Posté par  . En réponse à la dépêche « Le téléphone sonne » (France Inter) sur le logiciel libre à 19h20 ce mardi soir. Évalué à 2.

    Non, mais leur navigateur a les mêmes problèmes que Firefox, leur suite bureautique les mêmes problèmes qu'OOo. Au final les utilisateurs de Mac sont plus sensibilisés à ces problèmes que les Windowsiens. Il ne faut pas voir plus loin que ça.
  • [^] # Re: Et si...

    Posté par  . En réponse à la dépêche « Le téléphone sonne » (France Inter) sur le logiciel libre à 19h20 ce mardi soir. Évalué à 2.

    À mon avis, la seule raison de ne pas trop taper sur Apple, c'est qu'ils sont dans le même bain que nous en ce qui concerne l'interopérabilité et l'ouverture à la concurrence. Intérêts communs quoi. C'est pas obligé d'aller plus loin, et certainement pas sur le plan philosophique.
  • [^] # Re: Quelle déception !

    Posté par  . En réponse à la dépêche « Le téléphone sonne » (France Inter) sur le logiciel libre à 19h20 ce mardi soir. Évalué à 6.

    Idem, en fait j'ai été vachement déçu. Le choix des questions était critiquable (certaines super-techniques, style "le rôle des accords Novel Microsoft dans les nouvelles clauses de la GPL v3", passionnant; certaines inintéressantes --"OpenOffice met plus de temps à se lancer que Microsoft Office"), à croire que seuls quelques geeks avaient appelé. Il y avant quelques questions "critiques" mais on sentait bien qu'il n'y avait aucun fond, je me suis même demandé s'ils n'avaient pas un peu "bricolé" les questions parce que la plupart du temps, les questionneurs n'avaient rien à dire. J'ai aussi été vachement déçu par les interventions de RMS, ça fait un peu disque rayé et je ne suis vraiment pas sûr que ça aide à faire avancer les choses; à un moment ça va lui retomber sur la tronche ses histoires de droits de l'Homme parce que bon, il est gentil, moi non plus je n'aime pas les drivers proprio mais il y a quand même des violations des droits de l'Homme qui sont un tout petit peu plus graves que ça hein. La nana de l'April s'en est bien sortie quand même --peut-être parce que c'est plus facile en studio qu'au téléphone--, elle a juste loupé le coche sur le coup d'OpenOffice où elle a commencé à expliquer des trucs super compliqués sur le pré-chargement qui fait qu'on a l'inmpression de M$O se lance plus vite mais qu'il y a des options pour OOo aussi, alors qu'à mon avis il aurait fallu rebondir sur le fait que ça illustrait parfaitement les conséquences du monopole de M$ sur le système. Dans l'ensemble, je doute que beaucoup de gens aient été convaincus, ça partait vraiment dans tous les sens.

    Ce qui est un peu inquiétant aussi c'est que les journalistes peuvent finir par être encore plus frileux, vu le bide; ça n'encourage pas vraiment à proposer d'autres émissions.
  • [^] # Re: Si ce droit existe!

    Posté par  . En réponse à la dépêche Le droit à la copie privée n'existerait pas ?. Évalué à 2.

    Hum. Je subodore que le problème est un peu plus compliqué que ça...
  • [^] # Re: Jurisprudence, DADVSI

    Posté par  . En réponse à la dépêche Le droit à la copie privée n'existerait pas ?. Évalué à 5.

    Je dirais que dans la mesure ou un tiers entre en jeu, ce n'est plus de la copie privée. je ne suis pas sûr par exemple qu'on puisse ouvrir une entreprise de copie privée, ou le gusse arrive avec sa galette et son ticket de caisse et repart avec un duplicata. "pour l'usage privé du copieur" suggère que le copieur et le possesseur de l'oeuvre doit être la même personne. Avec un peu de flexibilité quand même, vu qu'il est probablement toléré de faire les copies pour quelqu'un d'autre "dans le cercle familial".
  • [^] # Re: Au moins c'est clair

    Posté par  . En réponse à la dépêche Le droit à la copie privée n'existerait pas ?. Évalué à 6.

    Argh, on ne peut pas éditer ses commentaires, désolé, j'ai fait un lapsus. Le CPI dit "L'auteur ne peut interdire...", pas "L'auteur ne peut empêcher...". C'est toute la nuance: il n'est pas interdit d'empêcher la copie privée. C'est plus clair comme ça?
  • # Au moins c'est clair

    Posté par  . En réponse à la dépêche Le droit à la copie privée n'existerait pas ?. Évalué à 10.

    Finalement, je trouve que cet arrêt a un avantage: il permet de clarifier la situation. Cette histoire de copie privée avait du mal à tenir la route pour les oeuvres numerisées; il y a plein de façons de copier une oeuvre; on peut faire une copie bit à bit --mais dans de nombreux cas ce n'est pas nécessairement ce que souhaite le copieur--, on peut l'imprimer, la stocker sur un disque dur, la graver... Par exemple, est-ce que la copie privée d'un DVD doit pouvoir être gravée de la même manière sur un DVD vierge? Si par exemple le DVD commercial pressé est un peu plus grand que la normale, ça va poser problème... En poussant le raisonnement un peu plus loin, on se verrait bien un droit de réclamer une "copie transparente" au sens de la GFDL. Bref, ce jugement permet de mettre les choses au clair: vous avez le droit de faire une copie si vous y arrivez, mais le distributeur peut mettre en oeuvre tous les moyens qu'il souhaite pour vous en empêcher. Si moralement c'est critiquable, ça a le mérite de dire clairement ce qu'on a le droit de faire ou de ne pas faire (la formulation du texte de loi "l'auteur ne peut empêcher..." était vraiment floue sur ce point).

    Enfin bon, ça serait clair s'il n'y avait pas la DADVSI qui vient au dessus, et qui interdit explicitement le contournement des mesures de protection. Dans les faits, ça veut dire que maintenant, on ne peut se faire une copie que si le distributeur le veut bien, ce qui change vraiment l'esprit de l'exception de copie privée. Une nouvelle jurisprudence est probablement nécessaire pour comprendre comment les tribunaux vont interpréter la chose; si les députés faisaient bien leur boulot, ils auraient pu amender ce passage sur la copie privée pour remplacer "l'auteur ne peut empêcher..." par "En l'absence de volonté explicite d'interdire la copie, l'auteur ne peut empêcher..."; ça aurait au moins de mérite de dire que l'auteur a le droit d'empêcher la copie privée.