Selon toute vraisemblance, cette personne est "neuro-atypique". Nous n'avons pas les compétences pour poser un diagnostic (et si on les avait, on n'aurais pas le droit déontologiquement), mais on peut au moins faire preuve de bienveillance.
Ceci dit, je n'ai absolument rien compris à ce qu'il attend de nous sur cette entrée de forum. Qu'on lui dise qu'il n'y a pas de bug dans Linux?
Je pense que ce qui n'est pas très clair pour beaucoup (y compris pour moi), c'est à quel point un langage comme C++ est multiparadigme, et à quel point il n'implique pas d'utiliser toutes ses possibilités. Ce n'est pas parce qu'une police de caractères propose des glyphes latins, grecs, et hébreux que c'est une bonne idée de mélanger tout ça dans le même texte.
Certains utilisent C++ comme un C amélioré (avec des classes à la place des struct, les opérateurs <<, les const et les références par exemple), d'autres comme un pur langage objet (encapsulation et héritage), d'autres ne jurent que par les algorithmes génériques à la STL, certains excluent les templates ou les exceptions, etc.
En théorie, j'ai l'impression les avantages majeurs de la POO se voient surtout sur les gros projets (travail indépendant sur des modules, évolutivité à long terme), surtout quand leur architecture générale a été conçue par des gens qui connaissent bien leur boulot (design patterns etc). Tant que tu as des exemples du style "class Voiture: public Vehicule", ça parait complètement déconnecté de ce dont tu as besoin pour écrire un programme lambda de 150 lignes.
Mais sur le fond, certaines possibilités offertes par le C++ sont quand même des trucs de niche, qui sont à des années lumière de ce qu'un programmeur peu expérimenté peut maitriser. Je crois qu'il m'a fallu des années pour comprendre par exemple que la surcharge des opérateurs n'était pas utile pour 99.9% des projets, ou qu'on pouvait faire du code propre sans template variadique. Et puis après j'ai arrêté le C++ parce que ça n'était pas l'outil dont j'avais besoin, et voila.
En tout cas, il a l'air bien convaincu que l'esprit du Libre, c'est de coder en C, autrement, tu vas en prison.
Compte créé aujourd'hui, peut-être juste un troll? En tout cas, son manque de culture rend l'affirmation qu'il est développeur assez douteuse (par exemple, les problèmes liés au type de NULL, ça devrait être dans les cordes d'un developpeur C, non?)
J'ai aussi l'impression que le C++ est utilisé pour complexifier volontairement, c'est à dire obfusquer, le code source de certains programmes et librairies open source.
je suis pour l'obligation légale et internationale de publier un programme C et une librairie C
Je suis pour la liberté de programmation, et le C++ permet de restreindre cette liberté, je trouve que c'est contraire à la philosophie du Libre.
Et c'est contraire à la philosophie du Libre qui veut que l'on fasse le programme le plus efficace possible.
Rassure-moi, c'est une caméra cachée ou un truc comme ça? :-)
En fait, quand tu demandais "quels sont les avantages du C++?", tu ne voulais pas une réponse, tu envoyais une bouteille à la mer pour savoir à quel point tu étais seul sur ton perchoir?
Donc je ne vois pas quels sont les avantages du C++ sur le C ?
En fait, tu es en train de demander quelque chose comme "quel est l'avantage du bateau sur la voiture?". On va te répondre "Il peut aller sur l'eau". Et tu vas dire "Bah je n'ai pas besoin d'aller sur l'eau, et puis avec un 4x4 je peux rouler dans les flaques".
Je ne sais pas si C++ est un bon langage objet, je le trouve verbeux, piégeux, hyper-complexe, et ses évolutions le rendent encore plus complexe et plus technique. Mais bon, le C++ moderne est un langage objet et ses dernières évolutions permettent une programmation générique assez poussée, et il est probable que tu n'aies aucune idée de ce que ça permet si tu les compares avec les enum et les struct de C.
Il y a aussi le "nullptr" dont je ne vois pas l'intérêt, le "NULL" me paraît plus rapide à écrire et plus lisible car écrit en majuscules.
Là, tu es en train de dire "sur ma voiture le volant est noir alors que sur les bateaux le volant est blanc, donc je ne vois pas l'intérêt d'acheter un bateau plutôt qu'une voiture".
Concernant les attributs "private", "protected", et "public", des classes du C++, je ne vois aucun intérêt à ça.
Deux possibilités. La possibilité 1, c'est que des millions d'ingénieurs ont conçu, appris, amélioré, et utilisé dans des milliers de logiciels des concepts de programmation qui n'ont aucun intérêt. La possibilité 2, c'est que ta formation et ton expérience en programmation sont trop parcellaires pour que tu comprennes l'utilité de ces concepts, et même trop limitées pour que tu puisses comprendre ce qu'il te manque pour comprendre l'utilité de ces concepts.
J'ai ma petite idée sur la possibilité qui est la plus vraisemblable, mais je ne veux pas influencer :-)
Par contre, je pense que ça illustre pas mal le fait que tu n'as probablement pas besoin d'utiliser C++ pour tes projets, donc pas besoin de se poser trop de questions : n'apprends pas C++. Ceci dit, je ne pense pas que C soit un bon langage pour n'importe quoi d'autre que des applications très proches du système, et il y a quand même un côté "vieux grognon" à toujours pousser vers la compréhension fine du fonctionnement des ordinateurs quand on commence la programmation.
L'agent qui te reçoit pense, souvent à juste titre, que le document présenté ne passera pas auprès du service chargé de traiter la demande.
Si c'était vrai, il n'y aurait pas de différence notable entre les agents, ce qui n'est pas le cas. Et en fait, c'est presque pire, parce que les agents essayent d'anticiper les décisions arbitraires qui seront prises un étage au-dessus. Dans mon expérience, c'est la pire situation administrative, puisque les agents ne sont jamais récompensés pour leur efficacité; par contre, il peuvent être blâmés pour leurs erreurs. Du coup, ils vont mettre le curseur sur une attitude très, très prudente, à la limite de la rigidité psychologique. Contrairement à ce que tu supposes, il n'y a aucune marge de discussion possible, puisque l'agent te dis juste "ça, ça ne passera pas", et c'est tout. Tu ne peux pas lui répondre "mais si, ça passera", parce que tu n'en sais rien. Tu peux lui sortir la liste de gouv.fr, mais on va te répondre que c'est indicatif et que dans son expérience, ça ne passera pas.
En plus, si tu crois que les échelons supérieurs justifient leurs refus, tu te trompes complètement. Par exemple, ils vont refuser une quittance de loyer écrite en vert. L'agent de l'État civil ne saura pas si c'est parce que c'est une quittance de loyer, si c'est parce que c'est un document manuscrit, ou si c'est parce que c'est écrit en vert. Il va deviner, et va se mettre par exemple à refuser tous les documents manuscrits, ou tous les documents écrits en vert. Il va le dire à ses collègues qu'il forme sur le tas, il va le dire aux gens qui viennent déposer un dossier, qui vont le répéter à leurs proches ou sur les forums d'aide sur internet, et voila, tu as créé une sorte de "culture" fantaisiste, sans aucune base solide; tout le monde va penser, écrire, et confirmer "de source sûre" que les quittances de loyer ne sont pas valables alors que le problème était la couleur du stylo, ou le contraire.
Bah je pense que la définition du Larousse est bugguée :-)
Au-delà du "problème", il y a la question du "nombre fini d'opérations" qui me semble hautement questionnable, puisqu'il est justement impossible de déterminer si certains algorithmes vont se terminer ou non.
Mais pour être clair : le problème résolu par un algorithme n'est pas l'écriture de l'algorithme. Pour l'exemple du carré vert, en effet, "écrire un algorithme qui remplit un carré de pixels verts en un temps fini" est un problème. Mais ce problème, c'est le programmeur qui va le résoudre. L'algorithme, lui, va remplir le carré, ce qui est une tâche, mais pas un problème à résoudre. Un peu comme "demander son nom à l'utilisateur": l'algorithme ne doit pas fournir une solution à un problème.
Pour le reste, on ne va pas sodomiser les mouches avec des gants de boxe toute la journée. Tu prends l'exemple de A*, voila, A* c'est l'algorithme, et tu peux coder cet algo en C, en python, ou en brainfuck, c'est toujours A*.
En fait, ça ressemble tellement à des marmonnements de vieux dans son dentier qu'il est difficile de trouver ça original ou nouveau. Je pense que l'arnaque dans ce genre de choses est de présenter ces choses là comme une pensée nouvelle, alors que je suis persuadé qu'en remplaçant les termes techniques par "machine à vapeur" la plupart des arguments ne paraitraient pas anachroniques au XIXe siècle.
Prends le coup de la puissance des entreprises par exemple. L'influence que peuvent avoir Apple ou Amazon sur les États n'est rien par rapport aux Compagnies des Indes, qui ont directement piloté les politiques impérialistes des pays occidentaux pendant deux siècles. La puissance des milliardaires a toujours également été au devant de la scène, en politique ou dans la fiction, avec parfois aussi ce petit arrière-goût d'antisémitisme. La plupart des points sont comme ça, le 1) par exemple sur la quête de vérité, comme si le XIXe et le XXe siècle n'avait pas produit "industriellement" de la désinformation scientifique (tabac, pesticides, psychanalyse, machins new-age…). Le 2), le spam à une échelle industrielle, comme si les boîtes aux lettres n'étaient pas pleines de prospectus débiles (et environnementalement injustifiables) depuis des décennies, comme si la propagande et la publicité n'étaient pas déja montées en puissance depuis des dizaines d'années… Ce truc décrit juste ce qu'est le monde depuis 200 ou 300 ans, comme si c'était mieux avant et que c'était de pire en pire, ce qui n'est qu'une illusion.
En fait, ce qui me semble beaucoup plus intéressant, c'est de parler de projet de société. Les GAFAM peuvent imposer leurs projets de société simplement parce que nous n'en avons pas. Une des raisons, c'est justement parce que ce genre de discours technophobe et réactionnaire est séduisant, y compris dans les communautés du libre : notre "projet" serait un vague retour à une situation qui n'a jamais existé, où les entreprises seraient gentilles et où les données privées n'auraient pas de valeur.
Dans un projet de société alternatif par exemple, j'aimerais qu'on m'explique comment on assure l'accès à des services numériques (messagerie, téléphonie, réseaux sociaux) à 5 milliards de personnes, par exemple. Parce que oui, bien sûr, nous on pourrait payer 20€/mois pour héberger ses mails ailleurs que chez Google, on pourrait payer pour utiliser un service similaire à Whatsapp, on pourrait payer un abonnement à TikTok ou à Youtube. Mais comment ça marcherait en Afrique, par exemple? Les multinationales "offrent" des services qu'on peut considérer maintenant comme quasiment basiques contre des données privées; et de nombreux être humains peuvent "payer" avec ces données alors qu'ils ne pourraient pas financer les serveurs ou la bande passante avec des vrais sous.
Personnellement, je suis sidéré par la nullité des débats autour de l'AI. "C'est bien", "c'est mal", "c'est dangereux", "ça va prendre des emplois"… Tout ça n'a aucun intérêt, c'est de la branlette de futurologue de plateau TV. Au contraire, il serait urgent de se concentrer non pas sur les applications de l'IA, qu'on ne peut absolument pas anticiper, mais sur la place qu'on lui assigne dans la société. Par exemple, je trouverais indispensable dès maintenant de créer un délit d'"usurpation d'humanité", puni d'une peine d'amende et de prison, pour quiconque mettant en place une interaction avec un programme informatique dont la nature n'est pas explicite. Ça laisserait tout le champ libre pour l'innovation, mais il serait totalement proscrit et considéré comme un délit grave de faire passer des programmes pour des humains; je veux bien discuter avec un chatbot mais je veux savoir à qui je parle.
Moi la simple "suite d'instruction" dans le cas général, je dis que c'est un programme
Un algorithme écrit en pseudo-code, ça n'est pas un programme. Un programme est une implémentation concrète, les deux concepts ne sont pas équivalents. Pour moi, je rapproche "programme" de "logiciel", mais pas d'algorithme.
Ben non, un algo est une suite d'instruction qui résout un problème.
Ça n'est pas vrai, sauf avec une définition pathologique de "problème". Je trouve beaucoup plus clair de parler de "tâche". Par exemple, remplir un rectangle de pixels verts, c'est une tâche, mais pas un problème (le rectangle vert n'est pas la solution, puisque c'est l'énoncé). Pourtant, il va te falloir un algorithme pour remplir cette tâche. Un algorithme, c'est l'idée de la liste d'instructions nécessaires à faire une tâche. Tu peux implémenter cet algorithme dans un langage de programmation particulier et le compiler pour une plate-forme particulière, ça te donne un programme (un programme peut contenir beaucoup d'algorithmes).
Par contraste, un problème est un énoncé qui attend une réponse (non-triviale). Par exemple, la commande sleep est un programme qui implémente un algorithme qui effectue une tâche (attendre un certain temps), mais qui ne résout pas de problème. Par contre, le tri à bulle est un algorithme qui résout un problème (trier un vecteur), mais ça n'est pas un programme. Il faut implémenter cet algorithme pour obtenir un programme, qui fera autre chose en plus du tri à bulle (notamment, gérer les entrées/sorties).
et la non utilisation de "algorithme" ici est voulue.
C'est juste toi qui le dis, mais j'ai toujours entendu et compris "une heuristique" comme un simple raccourci de "un algorithme heuristique", et je pense que c'est ce que la plupart des gens sous-entendent.
quand le grand public dénonce "l'algorithme"
Tant mieux si tu comprends ce que le grand public appelle "les algorithmes" en général, parce que moi je ne comprends pas. L'algorithme "PageRank" de Google ne m'a jamais posé de problème particulier, par exemple. La seule chose qui me semble sensée, c'est de faire référence aux algorithmes qui déterminent l'ordre et la visibilité des contenus proposés sur les réseaux sociaux. Le problème est souvent que ces algorithmes sont conçus pour optimiser les revenus des plateformes, et ni l'expérience ni le bien-être des utilisateurs. Mais si on compare par exemple avec Mastodon, l'algorithme est simple (posts des utilisateurs suivis dans l'ordre chronologique), mais il n'optimise pas non plus le bien-être des utilisateurs (en tout cas, moi j'aimerais bien aussi avoir accès à des choses intéressantes qui viennent de l'extérieur du cercle des gens que je suis). On pourrait classer les algorithmes en fonction de critères (par exemple, est-ce qu'ils sont publics, est-ce qu'ils sont simples, sont-ils manipulables, sur quelles données ils se basent, quels sont les critères optimisés, sont-ils conçus pour manipuler les comportements, etc). Ça serait d'autant plus important pour les plateformes qui rémunèrent les auteurs de contenus, puisque les algorithmes créent le cadre de la concurrence.
Contrairement aux algorithmes qui sont historiquement des solutions exactes à des problèmes mathématiquement bien définis,
Ohlala, il faut quand même respecter un minimum les définitions des mots, sinon on ne va pas s'en sortir. Ceci dit, à ta décharge, le 2e paragraphe de l'article de Wikipédia en anglais, c'est un peu de la daube. Le reste de l'article est bon, c'est vraiment cette partie qui est naze (peut-être la cause du bandeau "personal reflexion"?) Comme dit dans la discussion de l'article, "'Algorithm' as used by non-computer-scientists / non-experts to discuss recommender systems in social media (which, surely, are implemented by large numbers of algorithms) is a technically-incorrect use of the word almost entirely unrelated to this article."
Un algorithme est une série d'instructions
Un algorithme d'optimisation est une série d'instructions visant à trouver la solution d'un problème
Parmi les algorithmes d'optimisation, il y a des algorithmes d'optimisation exacts (qui t'assurent de te fournir la ou les solutions du problèmes), et les algorithmes d'optimisation heuristiques (qui te donnent une solution approximative du problème, sans te garantir la précision et l'exhaustivité).
Je ne trouve pas la distinction heuristique/solution exacte particulièrement pertinente dans le contexte, parce que ça dépend simplement du problème à résoudre et de sa complexité mathématique. Par exemple, les logiciels qui jouent aux échecs sont des heuristiques, les logiciels qui jouent au morpion sont des solutions exactes, et je ne vois pas ce que ça change en pratique pour l'utilisateur.
Certains problèmes sont probablement voués à ne jamais être abordés autrement que par des heuristiques, parce qu'il n'existe pas de solution unique, seulement un ensemble plus ou moins grand de solutions acceptables. C'est par exemple le cas de la traduction. Je ne suis pas sûr du tout que les algorithmes tels que la suggestion de contenu soient des heuristiques. Si l'algorithme, c'est quelque chose comme "trier en ordre décroissant les vidéos sur la base d'un index I = W1*(popularité sur le site) + W2*(mots clés en commun avec les 50 dernières vidéos lues par l'utilisateur) + W3*(popularité parmi la communauté suivie par l'utilisateur)", ça semble facilement exécutable par une routine exacte. Les poids W1 W2 et W3 peuvent être calculés par n'importe quelle méthode ou ajustés arbitrairement.
Bref, tout ça pour dire que je ne suis pas convaincu que cette histoire d'heuristique aille bien loin.
Après, oui, "il faut le voir pour le croire". Sur le principe, ça parait vraiment étonnant; en théorie l'état de droit en France est quand même assez solide et il est normal de s'imaginer qu'on va sur le site officiel, on a une liste de documents, on apporte un de ces documents, et c'est bon. Mais en fait, non.
Une recherche rapide tombe sur le Décret n°2005-1726 relatif aux passeports, qui dit : "Le demandeur justifie de son domicile ou de sa résidence par tous moyens, notamment par la production d'un titre de propriété, d'un certificat d'imposition ou de non-imposition, d'une quittance de loyer, de gaz, d'électricité, de téléphone ou d'une attestation d'assurance du logement." C'est complètement flou, et vous constaterez que la liste est différente de celle de gouv.fr. D'ailleurs, gouv.fr invente plein de trucs : facture de moins d'un an, quittance de loyer issue d'un professionnel, document mentionnant le nom et le prénom, etc, probablement pour cadrer un peu les choses et éviter les refus. C'est vraiment du travail de cochon.
Par contraste, comparez avec le justificatif de domicile pour le permis de conduire : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/article_jo/JORFARTI000033736430 . Ça c'est super clair, la liste est exhaustive et précise. Mais notez que le permis est géré par les préfectures, alors que les passeports sont gérés par les mairies.
Un autre exemple d'arbitraire c'est la ressemblance de la photo. La qualité de la photo (contraste, flou, etc) est gérée par le service qui délivre les titres (CERT, ou un truc comme ça), mais c'est bien le fonctionnaire de mairie qui décide si la photo est ressemblante. Il a un rôle clé d'ailleurs, puisque c'est une étape critique du processus, et c'est assez inimaginable que ça soit si peu carré. Je crois qu'il y a des mairies équipées pour prendre les photos (ce qui me semble le plus logique), mais ça n'était pas le cas pour moi quand j'ai refait mon passeport, donc le fonctionnaire regarde la photo, te regarde, regarde la photo, et dit "mhh mmhhh", et voila. Et si tu es un peu noir par exemple, il peut dire "euuuhhh… je sais pas trop, c'est bien vous sur la photo?". D'ailleurs, c'est marrant que les gens "un peu" racistes trouvent à la fois que tous les noirs se ressemblent mais qu'ils ne ressemblent jamais à leur photo.
Évidemment deux PDF imprimés dont j'aurais pu changer montant ou adresse, mais c'est un autre sujet
Ça me rappelle une discussion sur l'idée qu'il n'est peut-être pas illégal de fournir un pdf modifié pour contenir des informations vraies, mais je conseillerais quand même de chercher un bon avocat :-)
Oui. Mais non. La liste est indicative et le justificatif est soumis à l'appréciation du fonctionnaire. C'est clairement dit : "Il PEUT s'agir d'un des documents suivants". D'ailleurs, le site mentionne aussi "un justificatif de domicile sécurisé (comportant un code barre 2D-Doc) ne peut pas être refusé", donc oui, les autres documents peuvent être refusés. Après, on est d'accord, si on se pointe avec une facture EDF ou un relevé d'imposition, ça va passer. Mais si on vient avec un autre document portant les mentions requises (nom, prénom, et adresse), c'est à la tête du client, et ça dépend des coutumes locales. Au hasard, attestation de loyer manuscrite par exemple, un coup ça passe un coup ça ne passe pas. Attestation d'assurance auto : un coup ça passe un coup ça ne passe pas. facture d'électricité par un fournisseur alternatif : un coup ça passe un coup ça ne passe pas (ça dépend de si le fonctionnaire connait le nom du fournisseur ou non). Donc oui, pour l'avoir vécu, et confirmé d'ailleurs par les fonctionnaires en question, "soumis à l'appréciation du fonctionnaire", ça n'est pas différent d'"arbitraire".
De toutes manières, c'est complètement débile ces histoires d'attestation de domicile. Depuis quand l'État établit un document officiel sur la base d'une facture éditée par un organisme privé?
et que le nom tronqué ne corresponde pas au nom qui est inscrit dans la base de données
On peut imaginer plein de trucs, mais pour les actes de la vie courante tout le monde simplifie. Par exemple, les prénoms supplémentaires ne figurent que sur les pièces d'identité, pas sur les autres papiers, même officiels, ni sur la carte vitale, si sur les bulletins de salaire… Si tu t'appelles "Rodriguez da Silva da Montana van Houten ben Amir Weissel", c'est évident que tu vas raccourcir pour la vie de tous les jours.
En fait, pour l'avoir expérimenté avec des collègues étrangers, c'est difficile d'anticiper où vont être les problèmes. Ces histoires de noms (trop courts, trop longs, distinction nom/prénom pas claire, etc) sont en général bien gérés par les services concernés, parce que ça arrive tout le temps. Il y a des règles strictes, et quand tu les connais, tu les appliques, et c'est tout con. Par exemple, il est possible de ne pas avoir de nom de famille, mais la norme Européenne est de dupliquer le prénom; ça marche très bien. Par contre, l'horreur, c'est la translittération des états-civils, parce que toutes les langues ont des règles de translittération différentes, et en plus parfois c'est un peu au pif (Zhang / Chang / Tchang / Jhang…). Tu as intérêt à refiler une copie de ton passeport et tous tes documents d'un coup au même traducteur, parce que l'administration ne laissera pas passer.
De toutes manières, là n'était pas la question. La question n'était pas liée aux problèmes administratifs que pouvaient causer des formulaires mal fichus, mais de la "violence" ressentie quand on appliquait une consigne (on met les 25 premiers caractères). Pourtant, ça marchera certainement. L'idée qu'un être humain sur un vrai formulaire aurait pu écrire à côté des cases semble assez risible, puisque l'agent qui va ensuite entrer les infos dans la base va évidemment tronquer. Après, tu peux jouer toute ta vie à "Zézette épouse X" en remplissant tes formulaires, mais si tu n'arrives pas à gérer émotionnellement une consigne administrative logique et simple, tu vie va devenir assez compliquée.
La violence du sentiment d'impuissance, d'être bloqué, sans solution et sans rien à faire
Certes, mais tu sais bien que ça n'est pas lié ni aux formulaires, ni aux personnes. Pour les démarches administratives, il y a toujours un lien pour avoir accès à un conseiller humain. Pour les processus moins officiels et informatisés, on a tous été confrontés à ça, et on trouve une solution débile (on met des points, des espaces, des tirets, des adresses bidon…). Et pour les démarches circulaires (il faut le papier bleu pour obtenir la carte rouge, mais il faut montrer la carte rouge pour avoir le papier bleu), ça n'est pas l'informatisation qui a créé ça. Pire en fait, le crois bien justement que l'informatisation a probablement permis de limiter ces cas, puisqu'à chaque fois il faut gérer manuellement la situation, ce qui engendre des surcoûts.
Un exemple typique de l'enfer de l'"humain", c'est la validité des justificatifs de domicile. Dans chaque mairie, dans chaque administration, tu as une personne qui a ses propres critères. Et c'est pas anormal : il n'existe aucune liste de ce qui peut constituer un justificatif de domicile valable. Si tu avais un système informatique, tu aurais au moins une liste, elle serait ce qu'elle serait, mais tu n'es pas face à l'arbitraire. Quand tu fais renouveler ta carte d'identité, l'arbitraire s'appelle Germaine, secrétaire de mairie, à qui l'État a confié la tâche saugrenue de juger par elle-même ce qui constitue un justificatif de domicile. Bah bon courage :-)
Iels vont découper leur nom—leur identité—à la hache, pour le faire rentrer dans le formulaire, puisqu’iels y sont obligé⋅es. Et ça, c’est une violence.
Bon, les mecs⋅eufs, il va quand même falloir partir en vacances et péter un coup, là. La situation qu'on décrit, c'est de remplir un formulaire avec seulement les 25 premières lettres de son nom. Il va falloir apprendre à ne pas confondre la moindre micro-contrariété avec un coup de poing dans la tronche, sinon la vie risque d'être difficile.
Non mais la vie en 2024 est trop violente, c'est vrai. Ce matin mon réveil a sonné alors que je dormais, je vais devoir prendre RDV chez un sophrologue pour gérer le stress post-traumatique. Ensuite, je me suis tapé un doigt de pieds dans un pied de table (ITT de 30 jours). Je suis monté dans ma bagnole et la loupiote de la réserve d'essence s'est allumée violemment, je vais devoir porter plainte contre Peugeot. Ensuite j'ai eu un feu rouge, cette entrave à ma liberté de circuler m'a montré à quel point l'État était capable de m'oppresser physiquement quand il voulait, je vais contacter la cour Européenne des droits de l'Homme. Ensuite j'ai été faire le plein, et ça m'a coûté 74 euros, je ne vous raconte pas le choc, je crois que je me suis fais une fracture du porte monnaie.
Nos grand-parents ou arrière grand-parents ont connu la guerre. La milice pouvait débarquer chez toi et mettre une balle dans la tête de ton père parce qu'ils le soupçonnaient d'être résistant; les familles de Juifs étaient déportées et envoyées crever la faim ou être gazées et brûlées dans les camps, il n'y avait rien à bouffer, et on ne savait pas si la France existerait encore l'année suivante. Je veux dire, il y avait des raisons de mal dormir, et que ça reste un peu gravé en toi quelques années. La guerre ça existe encore, il suffit de demander aux Ukrainiens par exemple. La violence, ça existe encore; des enfants et des femmes meurent sous les coups d'un parent alcoolique, des milliers de femmes sont victimes de viol ou de violence sexuelle, des millions d'enfants grandissent dans des quartiers où c'est celui qui a le plus gros gun qui décide de passer la journée dans le hall de ton immeuble et de te laisser passer ou non. Ça, c'est de la violence.
Remplir un formulaire où il manque des cases, non, désolé, c'est pas violent. C'est même pas contrariant, c'est… c'est rien, en fait, c'est du vent, c'est un cas particulier bénin dont tout le monde se fout parce que le monde est imparfait et c'est comme ça. Il y a des parkings à vélo trop petits pour y glisser la roue d'un VTT, des places de parking trop petites pour y rentrer un SUV, des porte-gobelets trop petits pour y rentrer le maxi-coca du McDo… enfin voila, vous avez compris. Cette personne qui se sent violentée par son formulaire n'a qu'à s'imaginer la fierté d'un gros macho qui n'arrive pas à enfiler un préservatif trop petit :-)
Je sais pas trop où tu veux en venir avec cet exemple, il y a un rapport avec les récentes accusations au sujet de l'abbé Pierre ?
Je crois qu'on a du mal à se comprendre. Ton argument, c'est que Mozilla n'est pas très propre, mais c'est moins pire que Google. Mais encore heureux! On ne peut pas comparer Mozilla et Google, l'un est une fondation dont l'objectif est de produire du libre et de garantir la liberté des utilisateurs! Je trouve totalement justifié le fait de critiquer Mozilla sur quelques détails, vu que c'est justement la raison de son existence d'être "propre".
Si ce n'est pas le cas, c'est littéralement qu'il vaut mieux t'avoir en "ennemi" qu'en "ami".
Au contraire, ça me semble particulièrement légitime. On doit laisser passer les déclarations "un peu" racistes de la part d'un parti qui n'est pas censé l'être, parce que le RN existe? On ne doit pas critiquer quelqu'un qui jette un mégot par terre parce qu'il y a une décharge sauvage de l'autre côté de la rue? Je trouve qu'une organisation non-lucrative qui base son activité sur des valeurs doit justement être exemplaire. Et exemplaire, c'est pas "moins pire que les autres".
Pourquoi être obnubilé par l'argent de Mozilla
Peut-être parce que 300M$ par an c'est assez pour avoir une influence sur l'avenir du logiciel libre en général?
Entre l'entreprise qui crée un produit à partir de rien
C'est du pinaillage, mais Firefox n'est pas créé à partir de rien, c'est issu de la base de code de Netscape navigator.
J'ai du mal à comprendre l'argument, tu veux dire que tu jugerais selon les mêmes critères les actions peu morales de l'abbé Pierre ou de Dodo la Saumure?
Mozilla a souvent navigué en eaux un peu troubles, de part son modèle économique, la rémunération de ses dirigeants, ses valeurs, ses choix de priorités (typiquement, la stagnation du développement de Thunderbird). C'est aussi un avis personnel, mais je trouve que le ratio qualité logicielle / dollar investi est discutable pour un logiciel libre (à titre de comparaison, la Mozilla foundation c'est (c'était) 2 fois le CA de Canonical!). Quel est l'objectif réel de Mozilla? Contribuer à des projets libres et éthiques ou maintenir ses sources de revenu? Tout ça rentre dans un contexte qu'on ne peut pas négliger quand on juge les "nouvelles" idées qui en sortent, et qui ressemblent souvent à singer en version "soft" les dérives des entreprises concurrentes.
On ne lit pas à la même vitesse un document technique, un roman, le rapport du stagiaire de 3e, ou un article-poubelle généré par une IA. Du coup, c'est quand même énormément dépendant du support.
Ma compagne de lit ne supporte pas la lumière, ce qui m'oblige à lire sur le smartphone presque toute la nuit. En mode veille, il éclaire moins qu'une liseuse.
J'imagine qu'il y a peu de chances qu'on partage un plumard un jour (il ne faut jamais insulter l'avenir, mais bon, quand même), mais avec moi ton smartphone ou ta liseuse tu vas la lire dans le canapé. Le lit c'est pour dormir (et pour, euh… bon, pas insulter l'avenir, tout ça tout ça, mais encore moins probable à mon avis :) ).
Du coup, tu veux dire qu'il faut définitivement séparer le langage de programmation de la gestion des dépendances, et qu'il n'y a pas d'autre solution? Je n'ai pas la prétention de connaitre tous les systèmes existants, mais tout ça semble fonctionner en deux temps: le code lui même appelle un module ou une bibliothèque de manière neutre (#include), et c'est à l'environnement de compilation ou d'exécution de se débrouiller pour que ça soit le toto avec la bonne version qui soit appelé, bonne version qui se retrouve quelque part dans le README, dans les commentaires du code, dans le ./configure, ou dans un script qui te fait un paquet.
Il n'y a peut-être pas de solution, ou on peut même peut-être prétendre que ça n'est pas au code source de gérer les versions des dépendances, mais je trouve que les solutions existantes sont anachroniques et totalement décalées par rapport à la réalité des contraintes de développement et de diffusion de programmes informatiques.
Certes, mais faut il encore avoir un montre connectée.
Les plus basiques ne coûtent vraiment pas cher et sont bien adaptées à la pratique sportive occasionnelle (tu as l'heure, la durée de l'exercice, la distance parcourue, la fréquence cardiaque). J'imagine qu'il y a des équipements très équivalents qui s'installent sur le cadre du vélo, comme les compteurs de vitesse.
Mais bien sûr, la problématique est très différente si l'équipement doit afficher une carte. Un compromis pourrait être un smartphone bien planqué et des écouteurs qui permettraient de donner les indications de direction ("dans 200m tourner à droite sur la rue Machin")? Dans tous les cas, la pratique d'un sport qui secoue n'est pas très compatible avec les ordinateurs de bord, je ne vois pas trop comment un écran peut tenir après une chute en VTT (déja que le vélo en sort souvent un peu cabossé alors que c'est fait pour…).
D'abord, une présentation de l'état de l'art en ce qui concerne les modules C++20 et l'intégration aux outils de build. Eh bah on n'est pas sortis des ronces. En effet, il faut en fait précompiler chaque module que l'on utilise, en particulier des logiciels tiers, et ceci pour chaque combinaison
😱 😱 😱 😱 😱 😱 😱 😱 😱 😱 😱 😱 😱
Est-ce qu'on connait au moins un langage ou un écosystème qui ait réussi à gérer le problème de manière satisfaisante? J'imagine pourtant qu'il y a des milliers de gens qui bossent là-dessus, et en 2024, on en est à choisir entre
rep[(Compiler, regarder les logs, installer une dépendance), n]
Embarquer toutes les dépendances dans un conteneur de plusieurs Go pour un projet de 20ko
Mettre la liste des dépendances dans un README et laisser faire la nature
Compter sur des mainteneurs de paquets bénévoles pour être distribués sur un nombre de système qu'on ne maitrise pas
On ne peux compiler que sur la machine du dev, donc on se contente des binaires
Demander aux utilisateurs d'installer en parallèle what millions de versions obsolètes de toutes les dépendances possibles et utiliser un gestionnaire d'environnement pour lancer la compilation dans les bonnes conditions
Après, je veux bien que C++ doive gérer une longue histoire et que ça n'est probablement pas le meilleur contexte pour mettre au point un système de dépendances moderne, mais y a-t'il un seul langage qui accepte quelque chose dans le style de module(toto, 0.9.1, 1.2)?
Le mépris de classe inversé ne peut pas être une réponse valide à toute critique envers un mode de vie alternative, et surtout pas quand c'est de l'ironie.
Si ça n'était pas clair, mon post se moquait (gentiment) de l'attitude très "bobo" de donner un nom cool (le "freeganisme") et une justification politique à quelque chose de totalement trivial (ne pas pouvoir s'acheter à manger) qui n'est dû qu'à la pauvreté. Je veux dire que je trouve parfaitement ridicule de trouver "hype" de se nourrir de ce qu'on trouve dans les poubelles, parce qu'il y a des gens qui doivent vraiment faire ça pour vivre, et que c'est juste débile, dégueu, et dangereux. Et en plus, ça ne passe pas du tout à l'échelle, parce que seule une toute petite partie de la population peut vivre de ça, donc c'est complètement absurde de penser qu'il serait bien d'encourager les gens à un tel mode de vie.
Donc non, manger ce qu'on trouve dans les poubelles, ça n'est pas "cool", ça n'est pas un mode d'alimentation en "isme", c'est dangereux et c'est jouer à "vis ma vie de clodo". Glaner et cueillir des trucs dans les bois (ce que j'ai appelé "clodo du Moyen age"), c'est probablement moins dangereux, mais c'est aussi artificiel et très "bobo" (les expériences de retour à la nature, vu les efforts que nos ancêtre ont dû faire pour justement en sortir pour éviter de mourir de malnutrition à 25 ans…).
En fait, tous ces modes d'alimentation qui ne peuvent pas passer à l'échelle (parce que la ressource est très limitée ou parce qu'elle repose sur l'existence d'une alimentation industrielle) sont assez nombrilistes et ne constituent pas un programme politique. Bien sûr, ça permet de se trouver une place dans une société qu'on n'aime pas, mais c'est par essence une place marginale, une sorte de mode de vie unique qui permet de se distinguer de "la masse". En gros, ça affiche un problème, mais ça n'apporte aucune solution.
C'est intéressant, on aurait un freeganisme moderne (= manger comme un clodo) en contradiction avec un freeganisme traditionnel (= manger comme un clodo, mais au Moyen âge).
Question philosophique: est-ce que l'existence de gens qui semblent sincèrement motivés pour manger ce qu'ils trouvent dans les poubelles pour sauver la planète devrait soulager, ou au contraire augmenter, notre culpabilité de manger ce qu'on trouve bon?
[^] # Re: Interface chaise clavier
Posté par arnaudus . En réponse au message Le dev, les proS et les bugS !. Évalué à 5.
Selon toute vraisemblance, cette personne est "neuro-atypique". Nous n'avons pas les compétences pour poser un diagnostic (et si on les avait, on n'aurais pas le droit déontologiquement), mais on peut au moins faire preuve de bienveillance.
Ceci dit, je n'ai absolument rien compris à ce qu'il attend de nous sur cette entrée de forum. Qu'on lui dise qu'il n'y a pas de bug dans Linux?
[^] # Re: Pas le même paradigme
Posté par arnaudus . En réponse au message Avantages du C++ sur le C ?. Évalué à 4.
Je pense que ce qui n'est pas très clair pour beaucoup (y compris pour moi), c'est à quel point un langage comme C++ est multiparadigme, et à quel point il n'implique pas d'utiliser toutes ses possibilités. Ce n'est pas parce qu'une police de caractères propose des glyphes latins, grecs, et hébreux que c'est une bonne idée de mélanger tout ça dans le même texte.
Certains utilisent C++ comme un C amélioré (avec des classes à la place des struct, les opérateurs <<, les const et les références par exemple), d'autres comme un pur langage objet (encapsulation et héritage), d'autres ne jurent que par les algorithmes génériques à la STL, certains excluent les templates ou les exceptions, etc.
En théorie, j'ai l'impression les avantages majeurs de la POO se voient surtout sur les gros projets (travail indépendant sur des modules, évolutivité à long terme), surtout quand leur architecture générale a été conçue par des gens qui connaissent bien leur boulot (design patterns etc). Tant que tu as des exemples du style "class Voiture: public Vehicule", ça parait complètement déconnecté de ce dont tu as besoin pour écrire un programme lambda de 150 lignes.
Mais sur le fond, certaines possibilités offertes par le C++ sont quand même des trucs de niche, qui sont à des années lumière de ce qu'un programmeur peu expérimenté peut maitriser. Je crois qu'il m'a fallu des années pour comprendre par exemple que la surcharge des opérateurs n'était pas utile pour 99.9% des projets, ou qu'on pouvait faire du code propre sans template variadique. Et puis après j'ai arrêté le C++ parce que ça n'était pas l'outil dont j'avais besoin, et voila.
[^] # Re: Pas le même paradigme
Posté par arnaudus . En réponse au message Avantages du C++ sur le C ?. Évalué à 8.
En tout cas, il a l'air bien convaincu que l'esprit du Libre, c'est de coder en C, autrement, tu vas en prison.
Compte créé aujourd'hui, peut-être juste un troll? En tout cas, son manque de culture rend l'affirmation qu'il est développeur assez douteuse (par exemple, les problèmes liés au type de NULL, ça devrait être dans les cordes d'un developpeur C, non?)
[^] # Re: Pourquoi la voiture propose une maj en roulant...
Posté par arnaudus . En réponse au lien il paralyse Sète en lançant une mise à jour Tesla au feu rouge. Évalué à 8.
De toutes manières, l'info est passée par une série de témoins et de journalistes, donc il n'y a aucun moyen de savoir ce qui est vrai ou pas.
L'article dit que le frein à main n'est pas désactivable pendant la mise à jour, ce qui me semble poser d'éventuels problèmes de sécurité…
[^] # Re: Pas le même paradigme
Posté par arnaudus . En réponse au message Avantages du C++ sur le C ?. Évalué à 7.
Rassure-moi, c'est une caméra cachée ou un truc comme ça? :-)
En fait, quand tu demandais "quels sont les avantages du C++?", tu ne voulais pas une réponse, tu envoyais une bouteille à la mer pour savoir à quel point tu étais seul sur ton perchoir?
[^] # Re: Il y a des baffes qui se perdent...
Posté par arnaudus . En réponse au lien Quand l'algorithmique devient fasciste. Évalué à 2.
:-)
# Pas le même paradigme
Posté par arnaudus . En réponse au message Avantages du C++ sur le C ?. Évalué à 7.
En fait, tu es en train de demander quelque chose comme "quel est l'avantage du bateau sur la voiture?". On va te répondre "Il peut aller sur l'eau". Et tu vas dire "Bah je n'ai pas besoin d'aller sur l'eau, et puis avec un 4x4 je peux rouler dans les flaques".
Je ne sais pas si C++ est un bon langage objet, je le trouve verbeux, piégeux, hyper-complexe, et ses évolutions le rendent encore plus complexe et plus technique. Mais bon, le C++ moderne est un langage objet et ses dernières évolutions permettent une programmation générique assez poussée, et il est probable que tu n'aies aucune idée de ce que ça permet si tu les compares avec les enum et les struct de C.
Là, tu es en train de dire "sur ma voiture le volant est noir alors que sur les bateaux le volant est blanc, donc je ne vois pas l'intérêt d'acheter un bateau plutôt qu'une voiture".
Deux possibilités. La possibilité 1, c'est que des millions d'ingénieurs ont conçu, appris, amélioré, et utilisé dans des milliers de logiciels des concepts de programmation qui n'ont aucun intérêt. La possibilité 2, c'est que ta formation et ton expérience en programmation sont trop parcellaires pour que tu comprennes l'utilité de ces concepts, et même trop limitées pour que tu puisses comprendre ce qu'il te manque pour comprendre l'utilité de ces concepts.
J'ai ma petite idée sur la possibilité qui est la plus vraisemblable, mais je ne veux pas influencer :-)
Par contre, je pense que ça illustre pas mal le fait que tu n'as probablement pas besoin d'utiliser C++ pour tes projets, donc pas besoin de se poser trop de questions : n'apprends pas C++. Ceci dit, je ne pense pas que C soit un bon langage pour n'importe quoi d'autre que des applications très proches du système, et il y a quand même un côté "vieux grognon" à toujours pousser vers la compréhension fine du fonctionnement des ordinateurs quand on commence la programmation.
[^] # Re: Il y a des baffes qui se perdent...
Posté par arnaudus . En réponse au lien Quand l'algorithmique devient fasciste. Évalué à 7.
Si c'était vrai, il n'y aurait pas de différence notable entre les agents, ce qui n'est pas le cas. Et en fait, c'est presque pire, parce que les agents essayent d'anticiper les décisions arbitraires qui seront prises un étage au-dessus. Dans mon expérience, c'est la pire situation administrative, puisque les agents ne sont jamais récompensés pour leur efficacité; par contre, il peuvent être blâmés pour leurs erreurs. Du coup, ils vont mettre le curseur sur une attitude très, très prudente, à la limite de la rigidité psychologique. Contrairement à ce que tu supposes, il n'y a aucune marge de discussion possible, puisque l'agent te dis juste "ça, ça ne passera pas", et c'est tout. Tu ne peux pas lui répondre "mais si, ça passera", parce que tu n'en sais rien. Tu peux lui sortir la liste de gouv.fr, mais on va te répondre que c'est indicatif et que dans son expérience, ça ne passera pas.
En plus, si tu crois que les échelons supérieurs justifient leurs refus, tu te trompes complètement. Par exemple, ils vont refuser une quittance de loyer écrite en vert. L'agent de l'État civil ne saura pas si c'est parce que c'est une quittance de loyer, si c'est parce que c'est un document manuscrit, ou si c'est parce que c'est écrit en vert. Il va deviner, et va se mettre par exemple à refuser tous les documents manuscrits, ou tous les documents écrits en vert. Il va le dire à ses collègues qu'il forme sur le tas, il va le dire aux gens qui viennent déposer un dossier, qui vont le répéter à leurs proches ou sur les forums d'aide sur internet, et voila, tu as créé une sorte de "culture" fantaisiste, sans aucune base solide; tout le monde va penser, écrire, et confirmer "de source sûre" que les quittances de loyer ne sont pas valables alors que le problème était la couleur du stylo, ou le contraire.
[^] # Re: facho !
Posté par arnaudus . En réponse au lien Quand l'algorithmique devient fasciste. Évalué à 7.
Non mais ça, c'est parce que l'ennemi est bête. Il croit que c'est nous l'ennemi alors que c'est lui ! :-)
[^] # Re: Lae boulangèreuratriceuse qui calcule la monnaie exécute un algorithme
Posté par arnaudus . En réponse au lien Quand l'algorithmique devient fasciste. Évalué à 3.
Bah je pense que la définition du Larousse est bugguée :-)
Au-delà du "problème", il y a la question du "nombre fini d'opérations" qui me semble hautement questionnable, puisqu'il est justement impossible de déterminer si certains algorithmes vont se terminer ou non.
Mais pour être clair : le problème résolu par un algorithme n'est pas l'écriture de l'algorithme. Pour l'exemple du carré vert, en effet, "écrire un algorithme qui remplit un carré de pixels verts en un temps fini" est un problème. Mais ce problème, c'est le programmeur qui va le résoudre. L'algorithme, lui, va remplir le carré, ce qui est une tâche, mais pas un problème à résoudre. Un peu comme "demander son nom à l'utilisateur": l'algorithme ne doit pas fournir une solution à un problème.
Pour le reste, on ne va pas sodomiser les mouches avec des gants de boxe toute la journée. Tu prends l'exemple de A*, voila, A* c'est l'algorithme, et tu peux coder cet algo en C, en python, ou en brainfuck, c'est toujours A*.
[^] # Re: Mouais, pas convaincu
Posté par arnaudus . En réponse au lien 10 Reasons Why Technological Progress Is Now Reversing — Or How Silicon Valley Started Breaking Bad. Évalué à 10.
En fait, ça ressemble tellement à des marmonnements de vieux dans son dentier qu'il est difficile de trouver ça original ou nouveau. Je pense que l'arnaque dans ce genre de choses est de présenter ces choses là comme une pensée nouvelle, alors que je suis persuadé qu'en remplaçant les termes techniques par "machine à vapeur" la plupart des arguments ne paraitraient pas anachroniques au XIXe siècle.
Prends le coup de la puissance des entreprises par exemple. L'influence que peuvent avoir Apple ou Amazon sur les États n'est rien par rapport aux Compagnies des Indes, qui ont directement piloté les politiques impérialistes des pays occidentaux pendant deux siècles. La puissance des milliardaires a toujours également été au devant de la scène, en politique ou dans la fiction, avec parfois aussi ce petit arrière-goût d'antisémitisme. La plupart des points sont comme ça, le 1) par exemple sur la quête de vérité, comme si le XIXe et le XXe siècle n'avait pas produit "industriellement" de la désinformation scientifique (tabac, pesticides, psychanalyse, machins new-age…). Le 2), le spam à une échelle industrielle, comme si les boîtes aux lettres n'étaient pas pleines de prospectus débiles (et environnementalement injustifiables) depuis des décennies, comme si la propagande et la publicité n'étaient pas déja montées en puissance depuis des dizaines d'années… Ce truc décrit juste ce qu'est le monde depuis 200 ou 300 ans, comme si c'était mieux avant et que c'était de pire en pire, ce qui n'est qu'une illusion.
En fait, ce qui me semble beaucoup plus intéressant, c'est de parler de projet de société. Les GAFAM peuvent imposer leurs projets de société simplement parce que nous n'en avons pas. Une des raisons, c'est justement parce que ce genre de discours technophobe et réactionnaire est séduisant, y compris dans les communautés du libre : notre "projet" serait un vague retour à une situation qui n'a jamais existé, où les entreprises seraient gentilles et où les données privées n'auraient pas de valeur.
Dans un projet de société alternatif par exemple, j'aimerais qu'on m'explique comment on assure l'accès à des services numériques (messagerie, téléphonie, réseaux sociaux) à 5 milliards de personnes, par exemple. Parce que oui, bien sûr, nous on pourrait payer 20€/mois pour héberger ses mails ailleurs que chez Google, on pourrait payer pour utiliser un service similaire à Whatsapp, on pourrait payer un abonnement à TikTok ou à Youtube. Mais comment ça marcherait en Afrique, par exemple? Les multinationales "offrent" des services qu'on peut considérer maintenant comme quasiment basiques contre des données privées; et de nombreux être humains peuvent "payer" avec ces données alors qu'ils ne pourraient pas financer les serveurs ou la bande passante avec des vrais sous.
Personnellement, je suis sidéré par la nullité des débats autour de l'AI. "C'est bien", "c'est mal", "c'est dangereux", "ça va prendre des emplois"… Tout ça n'a aucun intérêt, c'est de la branlette de futurologue de plateau TV. Au contraire, il serait urgent de se concentrer non pas sur les applications de l'IA, qu'on ne peut absolument pas anticiper, mais sur la place qu'on lui assigne dans la société. Par exemple, je trouverais indispensable dès maintenant de créer un délit d'"usurpation d'humanité", puni d'une peine d'amende et de prison, pour quiconque mettant en place une interaction avec un programme informatique dont la nature n'est pas explicite. Ça laisserait tout le champ libre pour l'innovation, mais il serait totalement proscrit et considéré comme un délit grave de faire passer des programmes pour des humains; je veux bien discuter avec un chatbot mais je veux savoir à qui je parle.
[^] # Re: Lae boulangèreuratriceuse qui calcule la monnaie exécute un algorithme
Posté par arnaudus . En réponse au lien Quand l'algorithmique devient fasciste. Évalué à 3.
Un algorithme écrit en pseudo-code, ça n'est pas un programme. Un programme est une implémentation concrète, les deux concepts ne sont pas équivalents. Pour moi, je rapproche "programme" de "logiciel", mais pas d'algorithme.
Ça n'est pas vrai, sauf avec une définition pathologique de "problème". Je trouve beaucoup plus clair de parler de "tâche". Par exemple, remplir un rectangle de pixels verts, c'est une tâche, mais pas un problème (le rectangle vert n'est pas la solution, puisque c'est l'énoncé). Pourtant, il va te falloir un algorithme pour remplir cette tâche. Un algorithme, c'est l'idée de la liste d'instructions nécessaires à faire une tâche. Tu peux implémenter cet algorithme dans un langage de programmation particulier et le compiler pour une plate-forme particulière, ça te donne un programme (un programme peut contenir beaucoup d'algorithmes).
Par contraste, un problème est un énoncé qui attend une réponse (non-triviale). Par exemple, la commande sleep est un programme qui implémente un algorithme qui effectue une tâche (attendre un certain temps), mais qui ne résout pas de problème. Par contre, le tri à bulle est un algorithme qui résout un problème (trier un vecteur), mais ça n'est pas un programme. Il faut implémenter cet algorithme pour obtenir un programme, qui fera autre chose en plus du tri à bulle (notamment, gérer les entrées/sorties).
C'est juste toi qui le dis, mais j'ai toujours entendu et compris "une heuristique" comme un simple raccourci de "un algorithme heuristique", et je pense que c'est ce que la plupart des gens sous-entendent.
Tant mieux si tu comprends ce que le grand public appelle "les algorithmes" en général, parce que moi je ne comprends pas. L'algorithme "PageRank" de Google ne m'a jamais posé de problème particulier, par exemple. La seule chose qui me semble sensée, c'est de faire référence aux algorithmes qui déterminent l'ordre et la visibilité des contenus proposés sur les réseaux sociaux. Le problème est souvent que ces algorithmes sont conçus pour optimiser les revenus des plateformes, et ni l'expérience ni le bien-être des utilisateurs. Mais si on compare par exemple avec Mastodon, l'algorithme est simple (posts des utilisateurs suivis dans l'ordre chronologique), mais il n'optimise pas non plus le bien-être des utilisateurs (en tout cas, moi j'aimerais bien aussi avoir accès à des choses intéressantes qui viennent de l'extérieur du cercle des gens que je suis). On pourrait classer les algorithmes en fonction de critères (par exemple, est-ce qu'ils sont publics, est-ce qu'ils sont simples, sont-ils manipulables, sur quelles données ils se basent, quels sont les critères optimisés, sont-ils conçus pour manipuler les comportements, etc). Ça serait d'autant plus important pour les plateformes qui rémunèrent les auteurs de contenus, puisque les algorithmes créent le cadre de la concurrence.
[^] # Re: Lae boulangèreuratriceuse qui calcule la monnaie exécute un algorithme
Posté par arnaudus . En réponse au lien Quand l'algorithmique devient fasciste. Évalué à 3. Dernière modification le 21 août 2024 à 12:34.
Ohlala, il faut quand même respecter un minimum les définitions des mots, sinon on ne va pas s'en sortir. Ceci dit, à ta décharge, le 2e paragraphe de l'article de Wikipédia en anglais, c'est un peu de la daube. Le reste de l'article est bon, c'est vraiment cette partie qui est naze (peut-être la cause du bandeau "personal reflexion"?) Comme dit dans la discussion de l'article, "'Algorithm' as used by non-computer-scientists / non-experts to discuss recommender systems in social media (which, surely, are implemented by large numbers of algorithms) is a technically-incorrect use of the word almost entirely unrelated to this article."
Un algorithme est une série d'instructions
Un algorithme d'optimisation est une série d'instructions visant à trouver la solution d'un problème
Parmi les algorithmes d'optimisation, il y a des algorithmes d'optimisation exacts (qui t'assurent de te fournir la ou les solutions du problèmes), et les algorithmes d'optimisation heuristiques (qui te donnent une solution approximative du problème, sans te garantir la précision et l'exhaustivité).
Je ne trouve pas la distinction heuristique/solution exacte particulièrement pertinente dans le contexte, parce que ça dépend simplement du problème à résoudre et de sa complexité mathématique. Par exemple, les logiciels qui jouent aux échecs sont des heuristiques, les logiciels qui jouent au morpion sont des solutions exactes, et je ne vois pas ce que ça change en pratique pour l'utilisateur.
Certains problèmes sont probablement voués à ne jamais être abordés autrement que par des heuristiques, parce qu'il n'existe pas de solution unique, seulement un ensemble plus ou moins grand de solutions acceptables. C'est par exemple le cas de la traduction. Je ne suis pas sûr du tout que les algorithmes tels que la suggestion de contenu soient des heuristiques. Si l'algorithme, c'est quelque chose comme "trier en ordre décroissant les vidéos sur la base d'un index I = W1*(popularité sur le site) + W2*(mots clés en commun avec les 50 dernières vidéos lues par l'utilisateur) + W3*(popularité parmi la communauté suivie par l'utilisateur)", ça semble facilement exécutable par une routine exacte. Les poids W1 W2 et W3 peuvent être calculés par n'importe quelle méthode ou ajustés arbitrairement.
Bref, tout ça pour dire que je ne suis pas convaincu que cette histoire d'heuristique aille bien loin.
[^] # Re: Il y a des baffes qui se perdent...
Posté par arnaudus . En réponse au lien Quand l'algorithmique devient fasciste. Évalué à 5. Dernière modification le 21 août 2024 à 10:04.
Après, oui, "il faut le voir pour le croire". Sur le principe, ça parait vraiment étonnant; en théorie l'état de droit en France est quand même assez solide et il est normal de s'imaginer qu'on va sur le site officiel, on a une liste de documents, on apporte un de ces documents, et c'est bon. Mais en fait, non.
Une recherche rapide tombe sur le Décret n°2005-1726 relatif aux passeports, qui dit : "Le demandeur justifie de son domicile ou de sa résidence par tous moyens, notamment par la production d'un titre de propriété, d'un certificat d'imposition ou de non-imposition, d'une quittance de loyer, de gaz, d'électricité, de téléphone ou d'une attestation d'assurance du logement." C'est complètement flou, et vous constaterez que la liste est différente de celle de gouv.fr. D'ailleurs, gouv.fr invente plein de trucs : facture de moins d'un an, quittance de loyer issue d'un professionnel, document mentionnant le nom et le prénom, etc, probablement pour cadrer un peu les choses et éviter les refus. C'est vraiment du travail de cochon.
Par contraste, comparez avec le justificatif de domicile pour le permis de conduire : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/article_jo/JORFARTI000033736430 . Ça c'est super clair, la liste est exhaustive et précise. Mais notez que le permis est géré par les préfectures, alors que les passeports sont gérés par les mairies.
Un autre exemple d'arbitraire c'est la ressemblance de la photo. La qualité de la photo (contraste, flou, etc) est gérée par le service qui délivre les titres (CERT, ou un truc comme ça), mais c'est bien le fonctionnaire de mairie qui décide si la photo est ressemblante. Il a un rôle clé d'ailleurs, puisque c'est une étape critique du processus, et c'est assez inimaginable que ça soit si peu carré. Je crois qu'il y a des mairies équipées pour prendre les photos (ce qui me semble le plus logique), mais ça n'était pas le cas pour moi quand j'ai refait mon passeport, donc le fonctionnaire regarde la photo, te regarde, regarde la photo, et dit "mhh mmhhh", et voila. Et si tu es un peu noir par exemple, il peut dire "euuuhhh… je sais pas trop, c'est bien vous sur la photo?". D'ailleurs, c'est marrant que les gens "un peu" racistes trouvent à la fois que tous les noirs se ressemblent mais qu'ils ne ressemblent jamais à leur photo.
Ça me rappelle une discussion sur l'idée qu'il n'est peut-être pas illégal de fournir un pdf modifié pour contenir des informations vraies, mais je conseillerais quand même de chercher un bon avocat :-)
[^] # Re: Il y a des baffes qui se perdent...
Posté par arnaudus . En réponse au lien Quand l'algorithmique devient fasciste. Évalué à 10.
Oui. Mais non. La liste est indicative et le justificatif est soumis à l'appréciation du fonctionnaire. C'est clairement dit : "Il PEUT s'agir d'un des documents suivants". D'ailleurs, le site mentionne aussi "un justificatif de domicile sécurisé (comportant un code barre 2D-Doc) ne peut pas être refusé", donc oui, les autres documents peuvent être refusés. Après, on est d'accord, si on se pointe avec une facture EDF ou un relevé d'imposition, ça va passer. Mais si on vient avec un autre document portant les mentions requises (nom, prénom, et adresse), c'est à la tête du client, et ça dépend des coutumes locales. Au hasard, attestation de loyer manuscrite par exemple, un coup ça passe un coup ça ne passe pas. Attestation d'assurance auto : un coup ça passe un coup ça ne passe pas. facture d'électricité par un fournisseur alternatif : un coup ça passe un coup ça ne passe pas (ça dépend de si le fonctionnaire connait le nom du fournisseur ou non). Donc oui, pour l'avoir vécu, et confirmé d'ailleurs par les fonctionnaires en question, "soumis à l'appréciation du fonctionnaire", ça n'est pas différent d'"arbitraire".
De toutes manières, c'est complètement débile ces histoires d'attestation de domicile. Depuis quand l'État établit un document officiel sur la base d'une facture éditée par un organisme privé?
[^] # Re: Il y a des baffes qui se perdent...
Posté par arnaudus . En réponse au lien Quand l'algorithmique devient fasciste. Évalué à 6.
On peut imaginer plein de trucs, mais pour les actes de la vie courante tout le monde simplifie. Par exemple, les prénoms supplémentaires ne figurent que sur les pièces d'identité, pas sur les autres papiers, même officiels, ni sur la carte vitale, si sur les bulletins de salaire… Si tu t'appelles "Rodriguez da Silva da Montana van Houten ben Amir Weissel", c'est évident que tu vas raccourcir pour la vie de tous les jours.
En fait, pour l'avoir expérimenté avec des collègues étrangers, c'est difficile d'anticiper où vont être les problèmes. Ces histoires de noms (trop courts, trop longs, distinction nom/prénom pas claire, etc) sont en général bien gérés par les services concernés, parce que ça arrive tout le temps. Il y a des règles strictes, et quand tu les connais, tu les appliques, et c'est tout con. Par exemple, il est possible de ne pas avoir de nom de famille, mais la norme Européenne est de dupliquer le prénom; ça marche très bien. Par contre, l'horreur, c'est la translittération des états-civils, parce que toutes les langues ont des règles de translittération différentes, et en plus parfois c'est un peu au pif (Zhang / Chang / Tchang / Jhang…). Tu as intérêt à refiler une copie de ton passeport et tous tes documents d'un coup au même traducteur, parce que l'administration ne laissera pas passer.
De toutes manières, là n'était pas la question. La question n'était pas liée aux problèmes administratifs que pouvaient causer des formulaires mal fichus, mais de la "violence" ressentie quand on appliquait une consigne (on met les 25 premiers caractères). Pourtant, ça marchera certainement. L'idée qu'un être humain sur un vrai formulaire aurait pu écrire à côté des cases semble assez risible, puisque l'agent qui va ensuite entrer les infos dans la base va évidemment tronquer. Après, tu peux jouer toute ta vie à "Zézette épouse X" en remplissant tes formulaires, mais si tu n'arrives pas à gérer émotionnellement une consigne administrative logique et simple, tu vie va devenir assez compliquée.
Certes, mais tu sais bien que ça n'est pas lié ni aux formulaires, ni aux personnes. Pour les démarches administratives, il y a toujours un lien pour avoir accès à un conseiller humain. Pour les processus moins officiels et informatisés, on a tous été confrontés à ça, et on trouve une solution débile (on met des points, des espaces, des tirets, des adresses bidon…). Et pour les démarches circulaires (il faut le papier bleu pour obtenir la carte rouge, mais il faut montrer la carte rouge pour avoir le papier bleu), ça n'est pas l'informatisation qui a créé ça. Pire en fait, le crois bien justement que l'informatisation a probablement permis de limiter ces cas, puisqu'à chaque fois il faut gérer manuellement la situation, ce qui engendre des surcoûts.
Un exemple typique de l'enfer de l'"humain", c'est la validité des justificatifs de domicile. Dans chaque mairie, dans chaque administration, tu as une personne qui a ses propres critères. Et c'est pas anormal : il n'existe aucune liste de ce qui peut constituer un justificatif de domicile valable. Si tu avais un système informatique, tu aurais au moins une liste, elle serait ce qu'elle serait, mais tu n'es pas face à l'arbitraire. Quand tu fais renouveler ta carte d'identité, l'arbitraire s'appelle Germaine, secrétaire de mairie, à qui l'État a confié la tâche saugrenue de juger par elle-même ce qui constitue un justificatif de domicile. Bah bon courage :-)
# Il y a des baffes qui se perdent...
Posté par arnaudus . En réponse au lien Quand l'algorithmique devient fasciste. Évalué à 10.
Bon, les mecs⋅eufs, il va quand même falloir partir en vacances et péter un coup, là. La situation qu'on décrit, c'est de remplir un formulaire avec seulement les 25 premières lettres de son nom. Il va falloir apprendre à ne pas confondre la moindre micro-contrariété avec un coup de poing dans la tronche, sinon la vie risque d'être difficile.
Non mais la vie en 2024 est trop violente, c'est vrai. Ce matin mon réveil a sonné alors que je dormais, je vais devoir prendre RDV chez un sophrologue pour gérer le stress post-traumatique. Ensuite, je me suis tapé un doigt de pieds dans un pied de table (ITT de 30 jours). Je suis monté dans ma bagnole et la loupiote de la réserve d'essence s'est allumée violemment, je vais devoir porter plainte contre Peugeot. Ensuite j'ai eu un feu rouge, cette entrave à ma liberté de circuler m'a montré à quel point l'État était capable de m'oppresser physiquement quand il voulait, je vais contacter la cour Européenne des droits de l'Homme. Ensuite j'ai été faire le plein, et ça m'a coûté 74 euros, je ne vous raconte pas le choc, je crois que je me suis fais une fracture du porte monnaie.
Nos grand-parents ou arrière grand-parents ont connu la guerre. La milice pouvait débarquer chez toi et mettre une balle dans la tête de ton père parce qu'ils le soupçonnaient d'être résistant; les familles de Juifs étaient déportées et envoyées crever la faim ou être gazées et brûlées dans les camps, il n'y avait rien à bouffer, et on ne savait pas si la France existerait encore l'année suivante. Je veux dire, il y avait des raisons de mal dormir, et que ça reste un peu gravé en toi quelques années. La guerre ça existe encore, il suffit de demander aux Ukrainiens par exemple. La violence, ça existe encore; des enfants et des femmes meurent sous les coups d'un parent alcoolique, des milliers de femmes sont victimes de viol ou de violence sexuelle, des millions d'enfants grandissent dans des quartiers où c'est celui qui a le plus gros gun qui décide de passer la journée dans le hall de ton immeuble et de te laisser passer ou non. Ça, c'est de la violence.
Remplir un formulaire où il manque des cases, non, désolé, c'est pas violent. C'est même pas contrariant, c'est… c'est rien, en fait, c'est du vent, c'est un cas particulier bénin dont tout le monde se fout parce que le monde est imparfait et c'est comme ça. Il y a des parkings à vélo trop petits pour y glisser la roue d'un VTT, des places de parking trop petites pour y rentrer un SUV, des porte-gobelets trop petits pour y rentrer le maxi-coca du McDo… enfin voila, vous avez compris. Cette personne qui se sent violentée par son formulaire n'a qu'à s'imaginer la fierté d'un gros macho qui n'arrive pas à enfiler un préservatif trop petit :-)
[^] # Re: 2 poids 2 mesures
Posté par arnaudus . En réponse au lien The Dying Web. Évalué à 5.
Je crois qu'on a du mal à se comprendre. Ton argument, c'est que Mozilla n'est pas très propre, mais c'est moins pire que Google. Mais encore heureux! On ne peut pas comparer Mozilla et Google, l'un est une fondation dont l'objectif est de produire du libre et de garantir la liberté des utilisateurs! Je trouve totalement justifié le fait de critiquer Mozilla sur quelques détails, vu que c'est justement la raison de son existence d'être "propre".
Au contraire, ça me semble particulièrement légitime. On doit laisser passer les déclarations "un peu" racistes de la part d'un parti qui n'est pas censé l'être, parce que le RN existe? On ne doit pas critiquer quelqu'un qui jette un mégot par terre parce qu'il y a une décharge sauvage de l'autre côté de la rue? Je trouve qu'une organisation non-lucrative qui base son activité sur des valeurs doit justement être exemplaire. Et exemplaire, c'est pas "moins pire que les autres".
Peut-être parce que 300M$ par an c'est assez pour avoir une influence sur l'avenir du logiciel libre en général?
C'est du pinaillage, mais Firefox n'est pas créé à partir de rien, c'est issu de la base de code de Netscape navigator.
[^] # Re: 2 poids 2 mesures
Posté par arnaudus . En réponse au lien The Dying Web. Évalué à 3.
J'ai du mal à comprendre l'argument, tu veux dire que tu jugerais selon les mêmes critères les actions peu morales de l'abbé Pierre ou de Dodo la Saumure?
Mozilla a souvent navigué en eaux un peu troubles, de part son modèle économique, la rémunération de ses dirigeants, ses valeurs, ses choix de priorités (typiquement, la stagnation du développement de Thunderbird). C'est aussi un avis personnel, mais je trouve que le ratio qualité logicielle / dollar investi est discutable pour un logiciel libre (à titre de comparaison, la Mozilla foundation c'est (c'était) 2 fois le CA de Canonical!). Quel est l'objectif réel de Mozilla? Contribuer à des projets libres et éthiques ou maintenir ses sources de revenu? Tout ça rentre dans un contexte qu'on ne peut pas négliger quand on juge les "nouvelles" idées qui en sortent, et qui ressemblent souvent à singer en version "soft" les dérives des entreprises concurrentes.
# Le contexte fait tout, non?
Posté par arnaudus . En réponse au sondage Lit-on plus vite sur papier ou sur écran ? . Évalué à 6.
On ne lit pas à la même vitesse un document technique, un roman, le rapport du stagiaire de 3e, ou un article-poubelle généré par une IA. Du coup, c'est quand même énormément dépendant du support.
J'imagine qu'il y a peu de chances qu'on partage un plumard un jour (il ne faut jamais insulter l'avenir, mais bon, quand même), mais avec moi ton smartphone ou ta liseuse tu vas la lire dans le canapé. Le lit c'est pour dormir (et pour, euh… bon, pas insulter l'avenir, tout ça tout ça, mais encore moins probable à mon avis :) ).
[^] # Re: Les modules
Posté par arnaudus . En réponse au journal De retour de conférence. Évalué à 3.
Du coup, tu veux dire qu'il faut définitivement séparer le langage de programmation de la gestion des dépendances, et qu'il n'y a pas d'autre solution? Je n'ai pas la prétention de connaitre tous les systèmes existants, mais tout ça semble fonctionner en deux temps: le code lui même appelle un module ou une bibliothèque de manière neutre (#include), et c'est à l'environnement de compilation ou d'exécution de se débrouiller pour que ça soit le toto avec la bonne version qui soit appelé, bonne version qui se retrouve quelque part dans le README, dans les commentaires du code, dans le ./configure, ou dans un script qui te fait un paquet.
Il n'y a peut-être pas de solution, ou on peut même peut-être prétendre que ça n'est pas au code source de gérer les versions des dépendances, mais je trouve que les solutions existantes sont anachroniques et totalement décalées par rapport à la réalité des contraintes de développement et de diffusion de programmes informatiques.
[^] # Re: Besoin de GPS en temps réel?
Posté par arnaudus . En réponse au message vélo/GPS: quel matériel utilisez vous ?. Évalué à 3.
Les plus basiques ne coûtent vraiment pas cher et sont bien adaptées à la pratique sportive occasionnelle (tu as l'heure, la durée de l'exercice, la distance parcourue, la fréquence cardiaque). J'imagine qu'il y a des équipements très équivalents qui s'installent sur le cadre du vélo, comme les compteurs de vitesse.
Mais bien sûr, la problématique est très différente si l'équipement doit afficher une carte. Un compromis pourrait être un smartphone bien planqué et des écouteurs qui permettraient de donner les indications de direction ("dans 200m tourner à droite sur la rue Machin")? Dans tous les cas, la pratique d'un sport qui secoue n'est pas très compatible avec les ordinateurs de bord, je ne vois pas trop comment un écran peut tenir après une chute en VTT (déja que le vélo en sort souvent un peu cabossé alors que c'est fait pour…).
# Les modules
Posté par arnaudus . En réponse au journal De retour de conférence. Évalué à 4.
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Est-ce qu'on connait au moins un langage ou un écosystème qui ait réussi à gérer le problème de manière satisfaisante? J'imagine pourtant qu'il y a des milliers de gens qui bossent là-dessus, et en 2024, on en est à choisir entre
Après, je veux bien que C++ doive gérer une longue histoire et que ça n'est probablement pas le meilleur contexte pour mettre au point un système de dépendances moderne, mais y a-t'il un seul langage qui accepte quelque chose dans le style de
module(toto, 0.9.1, 1.2)
?[^] # Re: Et les freegans alors ?
Posté par arnaudus . En réponse au sondage votre alimentation. Évalué à 5.
Le mépris de classe inversé ne peut pas être une réponse valide à toute critique envers un mode de vie alternative, et surtout pas quand c'est de l'ironie.
Si ça n'était pas clair, mon post se moquait (gentiment) de l'attitude très "bobo" de donner un nom cool (le "freeganisme") et une justification politique à quelque chose de totalement trivial (ne pas pouvoir s'acheter à manger) qui n'est dû qu'à la pauvreté. Je veux dire que je trouve parfaitement ridicule de trouver "hype" de se nourrir de ce qu'on trouve dans les poubelles, parce qu'il y a des gens qui doivent vraiment faire ça pour vivre, et que c'est juste débile, dégueu, et dangereux. Et en plus, ça ne passe pas du tout à l'échelle, parce que seule une toute petite partie de la population peut vivre de ça, donc c'est complètement absurde de penser qu'il serait bien d'encourager les gens à un tel mode de vie.
Donc non, manger ce qu'on trouve dans les poubelles, ça n'est pas "cool", ça n'est pas un mode d'alimentation en "isme", c'est dangereux et c'est jouer à "vis ma vie de clodo". Glaner et cueillir des trucs dans les bois (ce que j'ai appelé "clodo du Moyen age"), c'est probablement moins dangereux, mais c'est aussi artificiel et très "bobo" (les expériences de retour à la nature, vu les efforts que nos ancêtre ont dû faire pour justement en sortir pour éviter de mourir de malnutrition à 25 ans…).
En fait, tous ces modes d'alimentation qui ne peuvent pas passer à l'échelle (parce que la ressource est très limitée ou parce qu'elle repose sur l'existence d'une alimentation industrielle) sont assez nombrilistes et ne constituent pas un programme politique. Bien sûr, ça permet de se trouver une place dans une société qu'on n'aime pas, mais c'est par essence une place marginale, une sorte de mode de vie unique qui permet de se distinguer de "la masse". En gros, ça affiche un problème, mais ça n'apporte aucune solution.
[^] # Re: Et les freegans alors ?
Posté par arnaudus . En réponse au sondage votre alimentation. Évalué à 3.
C'est intéressant, on aurait un freeganisme moderne (= manger comme un clodo) en contradiction avec un freeganisme traditionnel (= manger comme un clodo, mais au Moyen âge).
Question philosophique: est-ce que l'existence de gens qui semblent sincèrement motivés pour manger ce qu'ils trouvent dans les poubelles pour sauver la planète devrait soulager, ou au contraire augmenter, notre culpabilité de manger ce qu'on trouve bon?