En pratique la fréquentation des transports en commun est quand même là, vire les métros et les RER en région parisienne ça risque de poser des problèmes massifs.
Ça ne me parait pas évident que les trajets en RER et en voiture soient substituables. Déja, il faut avoir une voiture, ce qui fait que parfois prendre les transports n'est pas un choix. En ensuite, tout dépend du nombre de correspondances.
Tu peux le voir différemment : quand tu as le choix entre les transports ou la voiture, c'est déja une forme de luxe; ça veut dire que tu habites une zone desservie par les transports, que tu travailles dans une zone desservie par les transports, que tes horaires sont compatibles avec le réseau de transport, que tu as moyen de stationner à proximité de ton lieu de travail, etc. Le temps est également un luxe; quand tu lis que certains trouvent agréable de passer 1h30 ou 2h par jour à faire du vélo parce que l'activité physique fait du bien, ils sont un peu éloignés de la réalité quotidienne de la famille monoparentale où le boulot se termine à 17h30 et que la garderie ferme à 18h30…
De toutes manières, quelle est la proportion de la population qui se paye une voiture 30%, 50%, ou 200% plus chère que l'entrée de gamme pour avoir des sièges en cuir, une sono 4k, des jantes en alliage de titane, tout un tas de gadgets farfelus, un moteur de voiture de course, ou simplement le "prestige" de conduire une grosse voiture de luxe? À partir de ce degré d'irrationalité, tu sais que cette partie de la population sera insensible aux incitations "raisonnables", ton seul espoir (si tu ne veux pas sombrer dans une société totalitaire où l'État t'impose de ne pas utiliser ton argent à des futilités) est de taxer ces biens pour "surcompenser" ces trucs inutiles par des choses utiles. Reste les gens "normaux" qui pourraient troquer du confort ou du temps contre une conscience écologique, mais pour ça, il faut que la perte de confort et de temps soit raisonnable. Quand on voit la surcote (+30% à +50%) des logements situés à proximité d'une gare RER par exemple, c'est évident que les transports en commun ont énormément de valeur!
Posté par arnaudus .
En réponse au journal Droit à l'oubli ?.
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Dernière modification le 09 septembre 2024 à 17:06.
Mouais, et tu crois que les électeurs du PS en ont quelque chose à faire de ce que les caciques du PS veulent?
Par contre, c'est certain qu'un candidat d'union qui n'est pas soutenu par son parti, ça ne donne pas vraiment envie. Mais bon, c'est un exemple de "un candidat d'union ne fait pas forcément la somme des deux partis" et "c'est difficile de proposer un candidat d'union".
Bah quand tu vois des quartiers juifs voter massivement RN parce qu'ils croient que LFI est un parti antisémite.
Je ne sais pas si tu réalises la quantité d'approximations que tu fais quand tu dis ça. Déja, tu essentialises l'électorat, comme si "les juifs" était une catégorie homogène. Ensuite, tu considères que le vote est unfactoriel : "les juifs" voteraient RN pour une seule raison (au passage, raison que tu sors de ton chapeau comme ça, pouf; même si ça vient d'un sondage ça vaut ce que valent les sondages). Ensuite, tu pars du principe que "croire que LFI est un parti antisémite" est quelque chose d'absurde, ce qui ne me semble pas aussi évident que ça (même si LFI dans son ensemble n'est pas un parti antisémite, tu ne peux pas nier que certains membres éminents de LFI ménagent les bigots conservateurs musulmans—l'électoralisme n'a pas d'odeur). Bref, j'ai l'impression que tu arrives avec la certitude que ces quartiers "juifs" votent mal, parce que ta grille de lecture ne peut pas concevoir qu'un juif puisse voter RN.
Mais bon, ça ne servirait à rien de détailler tous les arguments, ce que je veux dire, c'est que ce qui est "absurde" ou "pas dans son intérêt" dépend de ta grille de lecture politique, qui n'a aucune raison d'être valable universellement. Si c'était vrai, alors ça voudrait dire que tous les gens qui ne votent pas comme toi sont profondément idiots ou quelque chose comme ça (voire pire, malveillants), ce qui n'est visiblement pas le cas quand tu discutes avec eux.
Ce qui me semble plus intéressant à discuter, c'est que le concept de "pour son intérêt" n'est pas du tout évident pour moi. Tu as l'air de penser que le seul critère à optimiser est l'intérêt financier, ce qui me semble 1) faux, 2) très "de droite". Tu peux voter pour des valeurs, même si ces valeurs ne sont pas dans ton intérêt financier. Par exemple, tu peux être riche et socialiste, parce que tu penses que c'est normal de redistribuer les richesses par l'intermédiaire de l'impôt. Inversement, tu peux être attaché à des valeurs traditionnelles (religieuses, culturelles, nationalistes, militaires…) et voter en conséquence sans lien avec ta situation financière (et sans préjuger de la pertinence de telles "valeurs" dans le monde actuel). Il ne me semble donc pas contradictoire qu'un pauvre vote à droite (s'il est issu d'un milieu conservateur par exemple), qu'un homosexuel vote à droite (son homosexualité ne définit pas tout ce qu'il est, et on peut même être homo et opposé au mariage homo), ou qu'un riche vote à gauche : les gens ne peuvent pas être résumé à une catégorie ou un trait de caractère; en fonction du moment, des déclarations des uns et des autres, des équilibres politiques, de l'anticipation de calculs électoraux, chacun peut être amené à voter de manière rationnelle pour un parti ou un candidat différent de ce que tu pourrais lui attribuer avec ta grille de lecture simplifiée.
À mon avis, quand tu en arrives à penser que "Ceux-là votent contre leurs intérêts", le problème vient plus probablement de ta grille d'interprétation que de ces gens, qui sont sûrement aussi informés et intelligents que toi. Il est possible que tu n'arrives pas à comprendre leur vote, mais tu ne peux pas en déduire qu'ils se trompent.
Ouais, peut-être que le droit de vote universel, seul, c'est une illusion.
Ça fout quand même un peu les jetons, ce genre de phrase.
Il y a une responsabilité des médias qui diffusent certains messages et des idées de merde, mais ça n'est pas suffisant, ni convaincant, comme explication.
C'est à mon avis un des arguments les plus fallacieux qui trainent dans les milieux de gauche. Plutôt que de partir du principe que l'idéologie de gauche est rejetée par les groupes sociaux qui, selon les militants, devraient voter à gauche, on "invente" une raison complètement bidon de "manipulation". Bien sûr, voila, si les gens ne votent pas pour toi, c'est qu'ils sont idiots ou manipulés. Pas du tout parce que les réponses que tu leur apportes ne sont pas les bonnes ou que les adversaires politiques les ont convaincus, ou qu'ils regardent ou achètent les médias d'extrême-droite parce qu'ils sont d'accord avec leur contenu. Quand tu lis l'Humanité, tu es un gentil de gauche qui s'informe, quand tu lis le Figaro, tu es un méchant de droite qui est tellement idiot qu'il paye pour se faire manipuler le cerveau par le vilain capital. Avec une analyse aussi pertinente, il ne faut pas non plus s'étonner de ne pas comprendre le vote des gens…
Mais un sérieux manque d'organisation, bien trop de dissensions, une désunion qui ne peut pas gagner, et Mélenchon qui est un gros boulet (mais qui semble l'avoir compris, peut-être ?).
Des désaccords de fond, aussi, qui gênent quand même pour proposer un programme présidentiel commun. Pour les législatives, la politique étrangère par exemple, tu t'en fiches, elle ne fait pas partie (sauf cas particulier) des compétences du parlement, mais pour les présidentielles, c'est une autre histoire.
Bien sûr qu'une alliance c'est pas mal sur le papier, mais il faut quand même la faire en pratique. Sans compter que pour pas mal de partis, la présidentielle est la vitrine qui les fait exister tous les 5 ans. Et au final, une élection c'est bien plus qu'un calcul de report de voix. En 2017, Hamon était le candidat d'une alliance de gauche, et il avait pourtant fait le score le plus bas de l'histoire du PS (à l'époque).
Et y a presque 2 français sur 3 qui votent contre leurs intérêts :). C'est intéressant de voir comment l'agneau se mène seul à l'abattoir.
Heureusement que toi tu as les yeux ouverts et que tu es mieux placé pour connaitre les intérêts des autres. Ça n'est pas un peu frustrant d'être une sorte d'élu, capable de résister à la tentation des méchants médias, et de voir clair dans le jeu du patronat? Côtoyer au quotidien tous ces agneaux idiots, ça doit être difficile à vivre, quand même.
D'ailleurs, comme tu connais bien leurs intérêts, ça ne t'es jamais venu à l'esprit que tu pourrais voter à la place des gens? Comme ça tu éviterais que les gens ne votent pas pour ceux qu'il faut, et puis ça économiserait de l'argent de ne plus organiser d'élections.
Ils ne ferment pas formellement la porte à cazeneuve mais demandent à avoir la main sur la négo du gvt.
C'est peut-être ça le truc : le RN est suffisamment content de pouvoir faire ou défaire le gouvernement qu'ils ne demandent pas la main dessus. Le NFP a tenté un bluff sur le mode 'on a gagné donc il va falloir faire avec nous', mais visiblement ils ont trop demandé par rapport à d'autres.
À mon avis, la composition du gouvernement va en dire pas mal. S'il n'y a que des centristes ou centristes-compatibles, c'est qu'ils ont prévu de gicler à la première escarmouche. S'ils sont à droite toute avec des gars du RN ou du groupe Ciotti, c'est clairement pour proposer une sorte de coalition "front populiste". S'ils assaisonnent du PS à LR, c'est qu'ils envisagent un soutien passif du NFP sauf LFI pour pouvoir se passer du RN, parce qu'ils savent bien que ça va leur coller aux semelles.
Quelle drôle d'idée quand même cette dissolution, au moment où on va se prendre une soufflante de nos voisins parce que les comptes de l'État ressemblent à ceux de la Mairie de Paris… C'est quoi le plan, organiser notre insolvabilité et tous se barrer aux Caïmans?
En même temps capituler en rase campagne avec Macron en hyperprésident qui lui a des lignes rouges totalement opposées c'était l'assurance de se faire bouffer par la macronie d'entrée de jeu
Parce que tu crois que LR va avoir la main avec Barnier?
J'ai l'impression que le NFP avait fait un calcul basé sur la nomination de Castets, sa censure quasi-immédiate, suivi d'une coalition avec Renaissance (avec ou sans LFI, probablement sans). Macron a court-circuité ça en voulant un accord avant de nommer le premier ministre, le NFP est resté sur sa ligne ("tout le programme etc"), probablement parce qu'ils pensaient que le RN était hors jeu et qu'ils avaient la main. Or, le RN a dû trouver la possibilité que soutenir sans gouverner pouvait leur servir pour gagner en légitimité. Donc voila, paf.
Non finalement il a préféré la réforme des retraites
L'abrogation de la réforme est aussi au programme du RN… Non, par contre, c'est clair qu'il a préféré une coalitation où Renaissance avait une majorité relative. Mais je ne pense pas qu'on puisse l'accuser d'avoir voulu gouverner avec le soutien du RN dès le départ. L'option Cazeneuve était clairement un appel à la gauche (PS + ecolo + centre, ça fait une majorité absolue), avec un PM anciennement encarté PS. Le NFP s'est cru irremplaçable, et a probablement fait le calcul qu'il vallait mieux être dans l'opposition plutôt que de former une coalition avec Macron.
Peut-être que Barnier va gicler avec le budget et que l'option d'une coalition gauche-centre va se représenter. De toutes manières, quelle que soit la coalition, il va falloir manger beaucoup de chapeaux de tous les côtés…
Mouais, alors là tu lis quand même dans le marc de café… Avec les désistements, c'est très compliqué d'établir les rapports de force.
Moi ce que je vois surtout c'est que la coalition "naturelle" NFP - centristes a foiré parce qu'aucun des deux camps ne la voulait : LFI parce qu'ils ne veulent pas gouverner, PS et écolos parce qu'ils s'étaient engagés à ne pas scinder le NFP dès le début, et les centristes parce qu'ils sont ni de gauche ni de gauche. Du coup, vu que cette coalition était impossible, le centre de gravité a changé.
Choisir un premier ministre dont une des missions sera de plaire à l'extrême droite pour ne pas être censuré ne me paraît donc pas très cohérent avec leur vote.
Est-ce que menacer de censurer un gouvernement Cazeneuve était cohérent avec le vote NFP? Je ne suis pas sûr. Si LFI avait annoncé s'abstenir, ça aurait été un gouvernement Cazeneuve avec un centre de gravité au centre gauche. C'est juste une histoire de calculs et de postures, de bluff et de contre-bluff. En mettant une assemblée à 1/3 1/3 1/3, c'est exactement ça que voulaient les français, non?
De toutes manières, il n'y a aucune garantie que ça tienne. Moi je prévois un 47.3 sur le budget, et une censure votée => retour à la case départ.
Monsieur Barnier est membre d'un parti qui a fait moins de 5% aux élections et qui n'a que 55 députés.
Si tu vas par là, le PS n'avait que 66 députés, et pourtant Lucie Castets était d'après eux légitime.
Je crois que la situation s'est clarifiée : Macron a nommé un premier ministre au centre de gravité d'une nouvelle majorité envisagée. Jamais il n'aurait nommé Barnier si le RN avait annoncé une censure de principe.
C'est sûr que c'est une sorte de poker, tu as les cartes mais tu peux bluffer. La droite avait un jeu pourri, mais le jeu ne fait pas tout. La gauche avait de bonnes cartes mais ils ont préféré se mettre dans l'opposition. C'est des calculs d'apothicaire en fonction d'anticipation de prochaines élections etc, et c'est impossible de savoir si c'est un bon calcul ou non.
Pour le stationnement, oui, pour la circulation en flux continu, c'est plutôt x4 pour les vélos (2x plus de vélos / seconde et voie 2x moins large), donc la différence d'occupation d'espace de voirie n'est pas gigantesque (parce qu'on peut être plusieurs dans une voiture). Je ne pense pas que ça soit un argument très fort; quand tu augmente la densité des vélos ça roule quand même assez mal.
Bah, quand tu as un accident ou un truc comme ça, c'est sûr que ça met plus longtemps, mais pour les bouchons habituels ça compte dans le temps de trajet, non? Et puis les transports en commun sont également pris dans les bouchons.
Je trouve que les applications d'itinéraires en temps réel ont réellement diminué les bouchons, en permettant spontanément de distribuer le trafic sur des itinéraires bis. Bon, évidemment, ça ne fait que masquer temporairement la congestion du réseau, et ça reporte le flux sur des voiries qui ne sont pas conçues pour ça, c'est pas idéal.
Mais bon, la congestion, ça n'est pas seulement un problème de voitures, dès qu'un itinéraire avec un mode de transport donné a un avantage, il va saturer rapidement. Les transports en commun sont blindés aux heures de pointes, et il n'y a qu'à voir la saturation des villes asiatiques (ou même à Paris) avec les vélos et les scooters pour comprendre que le problème c'est de vivre à plusieurs millions dans des agglomérations et de devoir s'y déplacer quotidiennement (et pas uniformément dans l'espace ou dans le temps).
Et qu'une grande majorité des trajets de bus, hors ceux qui prennent l'autoroute, sont souvent réalisé à une vitesse équivalente avec un vélo électrique à cause des arrêts.
Tu peux utiliser toutes les circonvolutions que tu souhaites, pour l'immense majorité des trajets, l'utilisation d'un vélo ou de transports en commun te fait perdre du temps, dans des journées qui ne sont pas extensibles. Pour ma part, c'est par exemple 35 minutes en voiture contre 1h20 en transport (3 bus avec un beau détour + marche + correspondances).
On surévalue énormément l'impact de la pluie dans un trajet à vélo. […] D'autre part la pluie n'est pas forcément désagréable.
Sous Linux, on n'a pas besoin tant que ça d'utiliser un terminal. Et en plus, utiliser un terminal n'est pas forcément plus désagréable. Pourtant, c'est un réel frein à la transition. L'un n'empêche pas l'autre, mais un discours basé sur le syndrome de Stockholm ("au début je n'aimais pas la pluie mais j'ai fini par apprécier d'arriver rincé au boulot") n'a aucune chance de convaincre qui que ce soit.
Et d'expérience, il pleut bien moins souvent qu'on veuille bien le croire
Mais en 2024 être un automobiliste plus qu'occasionnel c'est assumer être un assassin.
Je suis impressionné par ton sens de la nuance :-)
Bon, en fait, ça n'est même pas très clair à quoi tu fais référence. Si c'est en terme de bilan carbone, ça n'est en effet pas terrible, les voitures représentant 60% des 32% d'émissions liées au transport (donc, environ 19% du total). Retirer toutes les voitures de la circulation n'empêcherait donc pas les efforts sur les autres secteurs. Mais c'est aussi un des seuls cas où la trajectoire de réduction de l'émission de CO2 est la plus claire, puisqu'on sait que le remplacement de la flotte par des voitures électrique devrait diminuer d'au moins 50% l'empreinte carbone.
Si c'est la pollution autre que le CO2, elle est grande en valeur absolue, mais faible par voiture. Tu émets par exemple beaucoup plus de particules dans l'atmosphère en brûlant comme un crado tes tailles de haie au fond de ton jardin qu'en roulant en voiture.
Si c'est parce que la voiture c'est moche et que ça gène en centre ville, c'est une histoire d'aménagement. Les voitures sont assez inutiles en centre ville, donc ça n'est pas ça qui va changer le monde.
Tu choisis conciemment et ouvertement de te mettre dans une situation de dépendance à l'automobile.
Bah j'ai la même dépendance au béton à partir duquel ma maison est construite, à l'industrie agro-alimentaire qui me fournit les nutriments qui me permettent de vivre, à la distribution d'eau potable et d'électricité, à mon fournisseur Internet, aux Chinois qui fabriquent la quasi-totalité des merdouilles en plastique que j'utilise au quotidien… Je ne comprends vraiment pas où tu veux en venir.
L'automobile rend des services uniques et irremplaçables, en terme de confort, en terme de flexibilité, et en termes d'opportunités. Que ces services puissent être à terme pas forcément bénéfiques à la société, ça ne fait aucun doute. Mais nous sommes tous des individus appartenant à une espèce sociale, nous ne formons pas des colonies comme les fourmis, et tous nos gestes dépendent d'une forme de balance entre les avantages égoïstes qu'ils nous procurent et d'eventuelles conséquences négatives pour les autres. Quand tu choisis de vivre dans une maison avec jardin en grande banlieue plutôt que dans un 2 pièces en centre-ville, tu obtiens quelque chose en échange de ta dépendance à la voiture.
Mais bon on est dans une société où on n'a pas le temps, faut rentrer vite chez soi en bagnoles…
Mouais, avec des arguments de ce type-là, tu ne vas pas aller bien loin. Tu ne peux pas reprocher aux autres d'avoir des choix de vie différents du tien; les végétariens vont reprocher aux autres de manger de la viande, les célibaraires vont reprocher aux autres de s'enfermer dans une vie de couple, c'est débile, ça ne va nulle part.
D'une manière générale, le mode de vie que tu décris comme "évitable" ne l'est pas vraiment, puisque la société est construite dessus. Ton relais colis a changé à la dernière minute et il faut que tu ailles chercher ton machin livré à 5km avant 18h, l'école t'a appelé parce que ton petit dernier a de la fièvre et que tu as signé la charte qui exigeait que tu tu pointes dans les 20 minutes, tu as RDV avec un spécialiste dans l'hôpital de la préfecture du département d'à côté, tu as une réunion à 14h suivie d'une autre à 16h à 12km d'ici, l'agent immobilier a 3 maisons à te faire visiter en une heure dans un rayon de 22 km… Se passer de bagnole, dans la plupart des situations, c'est comme devenir végétalien ou partir élever des chèvres dans le Larzac, c'est un choix de vie que peu de gens comprennent; ils trouvent ça bien pour toi si tu es heureux comme ça mais ils trouvent ça débile. Les arguments comme "j'économise 4000€ par an" tombent complètement à plat, puisque tu supposes simplement que tes interlocuteurs sont des idiots (ils savent très bien que leur bagnole coûte cher). Ces 4000€ sont à la fois l'achat d'une forme de confort (comme la clim à la maison, la piscine dans le jardin) et un investissement (typiquement : on élargit énormément la zone de recherche d'emploi, et on élargit aussi la zone disponible pour le logement).
Du coup, quand tu expliques que tu économises 4000€ et le coût de la salle de gym quand tu arrives en k-way trempé au boulot, ou avec une heure de retard toutes les semaines après avoir reniflé les aisselles de tes voisins de RER, je pense qu'il y a aussi une part de la discussion qui ressemble à "essaye le tofu, avec un peu d'imagination ça a presque le goût du steak".
L'argument du "fiable à 100%" n'est pas très convainquant : rien n'est fiable à 100%. La question de l'automatisation, c'est une histoire de coût / bénéfice. Il y a une partie financière (par exemple, pour l'automatisation des transports en commun ou des taxis), et une partie "sécurité". Même si on oublie complètement la partie financière qu'on peut trouver cynique (à tort à mon avis, puisque la baisse des coûts du transport en commun sert des objectifs sociétaux, mais bon), en terme de sécurité, la question n'est pas si l'automatisme est fiable à 100%, c'est dans quelle mesure il fait baisser l'accidentologie. Parce que oui, au risque d'enfoncer les portes ouvertes, les humains ne sont pas fiables du tout non plus. Ils peuvent être distraits, ils peuvent ne pas être en état de conduire (ivresse, malaise, endormissement…), ils peuvent outrepasser les règles de sécurité (vitesse, conduite sur route mouillée…), ils peuvent prendre les mauvaises décisions (se mettre dans un poteau en béton à 90 km/h pour ne pas écraser un hérisson…). Du coup, la question n'est pas de savoir si une voiture automatique ne va pas déclencher un freinage d'urgence pour un sac en plastique qui se ballade sur l'autoroute, parce qu'on sait qu'elle le fera un jour ou l'autre, c'est de savoir dans quelle mesure une voiture automatique fait plus ou moins d'erreurs qu'un conducteur humain.
Bon, et après il y a tout un tas de questions rigolotes éthiques liées à l'acceptabilité du risque (j'ai l'intuition qu'il est étrangement plus acceptable d'avoir un accident à cause d'un petit vieux qui fait un malaise plutôt qu'à cause d'un bug dans un système automatique, mais je ne suis pas sûr que ça soit bien rationnel).
Il faut quand même bien voir que les dépots de brevets c'est la foire à n'importe quoi. Il existe des objectifs de portefeuilles de brevets totalement indépendants de l'exploitation effective des brevets, donc tu déposes n'importe quoi juste pour faire du chiffre. Ou alors pour faire plaisir aux actionnaires, tout en sachant bien que la mise en place de ces mécanismes serait impossible techniquement ou légalement. Ou pour faire du buzz.
Si c'est arrivé après une hibernation sous Linux sans mise à jour, c'est un peu plus surprenant (les bugs d'hibernation sont fréquents mais ça disparait au reboot). Est-ce qu'une panne matérielle (RAM ou carte graphique) serait possible? (est-ce que ça fonctionne sous Windows?).
Mais aussi en appuyant des politiques suicidaires clairement fasciste (Énergétique, Européenne, Ukrainoamericaine, Isrnotreal, etc) se terminant par la destruction des institutions piliers de la république Française et de son idéal : Liberté, Egalité, Fraternité.
Ça doit être ça. Les socio-libéraux sont fascistes, et la voie de la raison est une ligne traditionaliste, nationaliste, anti-américaine et anti-sioniste. Et les mots n'ont aucun sens du moment qu'on peut convaincre, vive Trump et la post-vérité; à bas l'extrême centre wokiste, et vive les vrais gens qui savent dépasser le clivage extrême-droite / extrême gauche…
Le scandale c'est que le Président utilise cyniquement tout l'attirail que lui permet la loi (voire ce qu'elle ne permet pas tant qu'il n'en subit pas les conséquences) sans le moindre recul.
Tu dis ça parce que ce qui se passe ne te plait pas. La constitution ne donne aucun délai, c'est donc une histoire d'interprétation. Tu peux penser "le président nomme immédiatement le gouvernement", ou "après s'être assuré qu'il disposait d'une majorité à l'assemblée, le président nomme le gouvernement…". Comme les constitutionnalistes sont morts depuis belle lurette, on ne peut pas savoir s'ils avaient prévu ce cas, si l'absence de délai était une latitude donnée au président, ou bien s'ils avaient sous-entendu "immédiatement".
et voilà: 5 ans de gouvernement démissionnaire
Les spécialistes de la constitution s'accordent sur le fait que cette interprétation n'est pas possible. Mais je pense que maintenant tout le monde a compris qu'il faudra certainement ajouter un délai dans la prochaine révision constitutionnelle pour rassurer tout le monde.
la seule chose qui compte, c'est de "gagner", quoi qu'il en coûte.
Je n'ai pas du tout l'impression que c'est ce qui se passe, mais bon, fais-toi plaisir à imaginer ce que tu veux.
En fait, ça rejoint vachement les ronchonnements réactionnaires de la droite traditionnelle (Luc Ferry radote ça tout le temps par exemple) : c'était mieux avant quand il y avait une gauche et une droite, parce que ça assurait l'alternance et la stabilité, bla bla bla. Dès qu'il y a un partage du pouvoir entre plus de 2 partis, comme c'est le cas actuellement ou comme ça serait le cas si la proportionnelle est adoptée, les centristes sont toujours au centre des coalitions; ils seront toujours au pouvoir, ils seront toujours en position de force pour négocier, et ils feront la pluie et le beau temps parce qu'ils pourront casser les majorités et éventuellement former une coalition alternative.
Bon, bah voila, tout est dit, dans un régime parlementaire, les centristes ont une position qui les rend toujours proches du pouvoir. Ça n'est pas "cynique" ou "pas juste" ou je ne sais pas quoi. Si tu peux faire une coalition sans eux, tu te lances.
Après, si ta question c'est pourquoi Macron n'a pas laissé Castets se faire censurer avant de nommer son premier ministre centriste, je n'en ai aucune idée. Ça lui aurait permis de faire le beau joueur, ça aurait libéré les socialistes de leur engagement et ils auraient pu soutenir le centriste en question, et ça aurait mécaniquement déplacé la balance un peu à droite, ce qui devrait l'arranger vu qu'il n'est ni de gauche ni de gauche. Je ne suis pas dans sa tête, ça lui plait peut-être que tout le monde le regarde en se demandant ce qu'il fait (y compris ses copains qui commencent à serrer les fesses pour les histoires de budget et de déficit de l'État), ou il tente un coup de billard à 18 bandes que personne ne comprend. Mais bon, il va arriver ton gouvernement, il ne va pas te plaire mais il va arriver :-)
Bah, surtout que je ne sais pas réellement ce qui le soulage : quand tu lis les réponses de chatGPT, tout parait assez logique. ChatGPT dit "c'est un pari risqué" pour les coups de billards à 5 bandes, il dit souvent "cette option pourrait générer une crise institutionnelle"… en fait, tout est assez logique, et finalement, qu'est-ce que ça apporte? Que le Président est rationnel et qu'il ne fait pas n'importe quoi? Qu'il préfère garder la main sur la situation plutôt que de favoriser son opposition? En fait, je ne sais pas trop ce qui est censé être "scandaleux" là-dedans.
Le même rhétorique qui marchait déjà très bien contre des accusations visant les Sackler, Philippe Morris, Total, Servier…
C'est la rhétorique du complot, simplement. Le fait que les complots existent ne prouve pas que tout est un complot.
Ici, franchement, le complot me semble assez débile : les essences replantées l'ont été pour être exploitées, donc les feux de forêt n'arrangent personne. Les témoignages confirment que les gens qui ont replanté les arbres réalisent maintenant que la manière dont ça avait été fait n'était pas optimale, mais personne ne dit nulle part que c'était volontaire. Ou alors je n'ai pas compris le complot, mais c'est tellement mal expliqué (le texte est entrecoupé en permanence de digressions sur le capitalisme et la démocratie) que ça n'est pas vraiment de la faute du lecteur…
HS, mais tu donnes un excellent argument pour interdire à des conglomérats et des milliardaires de posséder des médias.
En fait, c'est un peu un argument pour interdire à qui que ce soit de posséder des médias, mais comme tu as besoin de pognon pour faire tourner une rédaction, c'est quand même assez vain comme réflexion.
On pourrait réserver les statuts de la presse (carte de journaliste, subventions…) aux associations or organisations "non-profit", mais comment articuler ça dans un contexte international… Sans compter que ces structures en général n'ont pas les moyens d'investir ou de réinvestir du cash quand ça va mal.
Bon, en plus, les medias du service public n'ont pas d'actionnaire, mais quand on dépend directement ou indirectement du gouvernement, ça n'est pas très différent non plus.
À moins d'avoir mal compris, je trouve le ton de l'article très accusateur. En gros, les replantations avec des essences plus faciles à exploiter augmentent les risques de feux de forêt. On le sait déja en France. Mais d'un autre côté, l'exploitation des forêts permet leur entretien (or, les broussailles sont également une cause de propagation des feux). Les industriels ne font pas exprès de générer des feux de forêt, mais c'est plutôt que les forêts exploitées sont moins résistantes aux feux que les forêts primaires, et c'est même pas dit que les industriels en avaient conscience au moment où les forêts étaient plantées.
Finalement, "le réchauffement c'est de la faute des méchants capitalistes", c'est également une manière assez "sale" de se dédouaner. Contrairement à certains domaines, les émissions de CO2 ne sont pas si déséquilibrées, et nous (= occidentaux de la classe moyenne) sommes à l'origine de la très grande majorité des émissions, soit en cramant nous-même du pétrole dans nos bagnoles, dans les avions, dans nos chaudières, soit en consommant les biens manufacturés qui ont une grosse empreinte carbone et qui viennent de l'autre bout du monde, parce qu'on veut acheter toujours plus de merdouilles en plastique en produisant moins de richesses au cours de notre vie.
En fait, ce que ça reflète, c'est que le monde est complexe, parfois on veut bien faire et on se trompe, souvent on fait des règles qui sont détournées par ceux qui ne veulent pas jouer le jeu, et ces règles s’avèrent complexes et néfastes. On est toujours dans l'ignorance de pas mal de trucs, éoliennes ou solaire vs nucléaire, bagnole électrique ou pas, biocarburants ou pas, etc. Tout est complexe, les intérêts économiques des uns et des autres sont complexes également, les réactions de la société sont imprévisibles, et les réformes sont des coups de billard à 18 bandes avec toujours le risque d'aller vers une situation pire en voulant y remédier. "Ouin ouin c'est la faute aux capitalistes", bien sûr, comme si nous évidemment on était tous d'accord pour aller retourner vivre tout nus dans les bois Youkaïdi youkaïda. C'est toujours moins glauque d'accuser les capitalistes que les immigrés, mais ces théories de la cause unique sont toutes aussi délétères les unes que les autres.
Après, l'existence de "crimes contre l'environnements" imprescriptibles et rétroactifs, je vote pour immédiatement. Je pense que le plus gros problème est le sentiment d'impunité : tu rejettes de déchets dégueus de ton usine parce que ça coûte trop cher de les retraiter? Tu risques quoi, une amende sur tes bénéfices? Ces décisions sont prises par des humains, et c'est les humains (par les personnes morales) qui doivent en répondre.
Le journalisme, c'est quand même compliqué. Bien sûr que tu as une déontologie et un rapport à la vérité (au moins en théorie), mais en pratique, tu as une ligne éditoriale, tu as éventuellement des actionnaires qui te foutent la pression, tu as des lecteurs ou des télespectateurs qui sont prêts à passer à la concurrence dès que quelque chose ne leur plait pas, et tu as des objectifs qui sont plus ou moins liés à la rentabilité économique de ce que tu fais. Un reportage sur le climat, documenté, avec des interviews de scientifiques etc., ça va coûter chez à faire, tu ne vas en sortir qu'un par mois, ça va être long, un peu chiant, les gens vont zapper, etc. Tu vas pouvoir te permettre un truc comme ça de temps en temps au JT, mais ça va devoir durer moins d'1:30, et ça ne va pas t'arriver tous les jours. Pourquoi? Parce que les gens sont tous différents, mais globalement ils sont en général assez conservateurs et n'aiment pas la contradiction. Ils vont apprécier un reportage qui conforte leur point de vue intuitif, et ne pas aimer un reportage qui le déconstruit. Ils vont apprécier l'immédiateté de l'information ("attention, un assistant vient de faire un essai du micro, ça veut dire que le président devrait arriver dans les minutes qui viennent") plutôt qu'un fil historique complexe, avec plusieurs point de vue, etc. Globalement, je trouve qu'on blâme beaucoup les journalistes pour les reportages "faciles", les marronniers, les trucs populistes, les micro-trottoirs, mais il faut aussi être réaliste : si les micro-trottoirs ou les reportages sur la rentrée des classes n'intéresseraient pas les gens, ils zapperaient, et les rédactions arrêteraient d'en mettre autant. Le jour où l'Humanité titrerait : "on a vérifié, les calculs du ministre du budget sont corrects", les lecteurs hurleraient à la trahison.
Donc oui, ça me gonfle les reportages sans fond et les ficelles classiques, mais en même temps ces reportages sont financés par la pub… Si tous ceux qui trouvent qu'Arte est un modèle de chaine TV la regardaient au moins une fois par mois, ça triplerait son audimat!
[^] # Re: Vroum vroum
Posté par arnaudus . En réponse au journal Ford: Quand les brevets ne sont pas pensés par les informaticiens. Évalué à 3.
Ça ne me parait pas évident que les trajets en RER et en voiture soient substituables. Déja, il faut avoir une voiture, ce qui fait que parfois prendre les transports n'est pas un choix. En ensuite, tout dépend du nombre de correspondances.
Tu peux le voir différemment : quand tu as le choix entre les transports ou la voiture, c'est déja une forme de luxe; ça veut dire que tu habites une zone desservie par les transports, que tu travailles dans une zone desservie par les transports, que tes horaires sont compatibles avec le réseau de transport, que tu as moyen de stationner à proximité de ton lieu de travail, etc. Le temps est également un luxe; quand tu lis que certains trouvent agréable de passer 1h30 ou 2h par jour à faire du vélo parce que l'activité physique fait du bien, ils sont un peu éloignés de la réalité quotidienne de la famille monoparentale où le boulot se termine à 17h30 et que la garderie ferme à 18h30…
De toutes manières, quelle est la proportion de la population qui se paye une voiture 30%, 50%, ou 200% plus chère que l'entrée de gamme pour avoir des sièges en cuir, une sono 4k, des jantes en alliage de titane, tout un tas de gadgets farfelus, un moteur de voiture de course, ou simplement le "prestige" de conduire une grosse voiture de luxe? À partir de ce degré d'irrationalité, tu sais que cette partie de la population sera insensible aux incitations "raisonnables", ton seul espoir (si tu ne veux pas sombrer dans une société totalitaire où l'État t'impose de ne pas utiliser ton argent à des futilités) est de taxer ces biens pour "surcompenser" ces trucs inutiles par des choses utiles. Reste les gens "normaux" qui pourraient troquer du confort ou du temps contre une conscience écologique, mais pour ça, il faut que la perte de confort et de temps soit raisonnable. Quand on voit la surcote (+30% à +50%) des logements situés à proximité d'une gare RER par exemple, c'est évident que les transports en commun ont énormément de valeur!
[^] # Re: Oui, droit à l'oubli, droit à changer d'avis : démocrate et lté d'exp.
Posté par arnaudus . En réponse au journal Droit à l'oubli ?. Évalué à 3. Dernière modification le 09 septembre 2024 à 17:06.
Mouais, et tu crois que les électeurs du PS en ont quelque chose à faire de ce que les caciques du PS veulent?
Par contre, c'est certain qu'un candidat d'union qui n'est pas soutenu par son parti, ça ne donne pas vraiment envie. Mais bon, c'est un exemple de "un candidat d'union ne fait pas forcément la somme des deux partis" et "c'est difficile de proposer un candidat d'union".
[^] # Re: Oui, droit à l'oubli, droit à changer d'avis : démocrate et lté d'exp.
Posté par arnaudus . En réponse au journal Droit à l'oubli ?. Évalué à 3.
Je ne sais pas si tu réalises la quantité d'approximations que tu fais quand tu dis ça. Déja, tu essentialises l'électorat, comme si "les juifs" était une catégorie homogène. Ensuite, tu considères que le vote est unfactoriel : "les juifs" voteraient RN pour une seule raison (au passage, raison que tu sors de ton chapeau comme ça, pouf; même si ça vient d'un sondage ça vaut ce que valent les sondages). Ensuite, tu pars du principe que "croire que LFI est un parti antisémite" est quelque chose d'absurde, ce qui ne me semble pas aussi évident que ça (même si LFI dans son ensemble n'est pas un parti antisémite, tu ne peux pas nier que certains membres éminents de LFI ménagent les bigots conservateurs musulmans—l'électoralisme n'a pas d'odeur). Bref, j'ai l'impression que tu arrives avec la certitude que ces quartiers "juifs" votent mal, parce que ta grille de lecture ne peut pas concevoir qu'un juif puisse voter RN.
Mais bon, ça ne servirait à rien de détailler tous les arguments, ce que je veux dire, c'est que ce qui est "absurde" ou "pas dans son intérêt" dépend de ta grille de lecture politique, qui n'a aucune raison d'être valable universellement. Si c'était vrai, alors ça voudrait dire que tous les gens qui ne votent pas comme toi sont profondément idiots ou quelque chose comme ça (voire pire, malveillants), ce qui n'est visiblement pas le cas quand tu discutes avec eux.
Ce qui me semble plus intéressant à discuter, c'est que le concept de "pour son intérêt" n'est pas du tout évident pour moi. Tu as l'air de penser que le seul critère à optimiser est l'intérêt financier, ce qui me semble 1) faux, 2) très "de droite". Tu peux voter pour des valeurs, même si ces valeurs ne sont pas dans ton intérêt financier. Par exemple, tu peux être riche et socialiste, parce que tu penses que c'est normal de redistribuer les richesses par l'intermédiaire de l'impôt. Inversement, tu peux être attaché à des valeurs traditionnelles (religieuses, culturelles, nationalistes, militaires…) et voter en conséquence sans lien avec ta situation financière (et sans préjuger de la pertinence de telles "valeurs" dans le monde actuel). Il ne me semble donc pas contradictoire qu'un pauvre vote à droite (s'il est issu d'un milieu conservateur par exemple), qu'un homosexuel vote à droite (son homosexualité ne définit pas tout ce qu'il est, et on peut même être homo et opposé au mariage homo), ou qu'un riche vote à gauche : les gens ne peuvent pas être résumé à une catégorie ou un trait de caractère; en fonction du moment, des déclarations des uns et des autres, des équilibres politiques, de l'anticipation de calculs électoraux, chacun peut être amené à voter de manière rationnelle pour un parti ou un candidat différent de ce que tu pourrais lui attribuer avec ta grille de lecture simplifiée.
À mon avis, quand tu en arrives à penser que "Ceux-là votent contre leurs intérêts", le problème vient plus probablement de ta grille d'interprétation que de ces gens, qui sont sûrement aussi informés et intelligents que toi. Il est possible que tu n'arrives pas à comprendre leur vote, mais tu ne peux pas en déduire qu'ils se trompent.
Ça fout quand même un peu les jetons, ce genre de phrase.
C'est à mon avis un des arguments les plus fallacieux qui trainent dans les milieux de gauche. Plutôt que de partir du principe que l'idéologie de gauche est rejetée par les groupes sociaux qui, selon les militants, devraient voter à gauche, on "invente" une raison complètement bidon de "manipulation". Bien sûr, voila, si les gens ne votent pas pour toi, c'est qu'ils sont idiots ou manipulés. Pas du tout parce que les réponses que tu leur apportes ne sont pas les bonnes ou que les adversaires politiques les ont convaincus, ou qu'ils regardent ou achètent les médias d'extrême-droite parce qu'ils sont d'accord avec leur contenu. Quand tu lis l'Humanité, tu es un gentil de gauche qui s'informe, quand tu lis le Figaro, tu es un méchant de droite qui est tellement idiot qu'il paye pour se faire manipuler le cerveau par le vilain capital. Avec une analyse aussi pertinente, il ne faut pas non plus s'étonner de ne pas comprendre le vote des gens…
[^] # Re: Oui, droit à l'oubli, droit à changer d'avis : démocrate et lté d'exp.
Posté par arnaudus . En réponse au journal Droit à l'oubli ?. Évalué à 3.
Des désaccords de fond, aussi, qui gênent quand même pour proposer un programme présidentiel commun. Pour les législatives, la politique étrangère par exemple, tu t'en fiches, elle ne fait pas partie (sauf cas particulier) des compétences du parlement, mais pour les présidentielles, c'est une autre histoire.
Bien sûr qu'une alliance c'est pas mal sur le papier, mais il faut quand même la faire en pratique. Sans compter que pour pas mal de partis, la présidentielle est la vitrine qui les fait exister tous les 5 ans. Et au final, une élection c'est bien plus qu'un calcul de report de voix. En 2017, Hamon était le candidat d'une alliance de gauche, et il avait pourtant fait le score le plus bas de l'histoire du PS (à l'époque).
[^] # Re: Oui, droit à l'oubli, droit à changer d'avis : démocrate et lté d'exp.
Posté par arnaudus . En réponse au journal Droit à l'oubli ?. Évalué à -6.
Heureusement que toi tu as les yeux ouverts et que tu es mieux placé pour connaitre les intérêts des autres. Ça n'est pas un peu frustrant d'être une sorte d'élu, capable de résister à la tentation des méchants médias, et de voir clair dans le jeu du patronat? Côtoyer au quotidien tous ces agneaux idiots, ça doit être difficile à vivre, quand même.
D'ailleurs, comme tu connais bien leurs intérêts, ça ne t'es jamais venu à l'esprit que tu pourrais voter à la place des gens? Comme ça tu éviterais que les gens ne votent pas pour ceux qu'il faut, et puis ça économiserait de l'argent de ne plus organiser d'élections.
[^] # Re: Oui, droit à l'oubli, droit à changer d'avis : démocrate et lté d'exp.
Posté par arnaudus . En réponse au journal Droit à l'oubli ?. Évalué à 1.
C'est peut-être ça le truc : le RN est suffisamment content de pouvoir faire ou défaire le gouvernement qu'ils ne demandent pas la main dessus. Le NFP a tenté un bluff sur le mode 'on a gagné donc il va falloir faire avec nous', mais visiblement ils ont trop demandé par rapport à d'autres.
À mon avis, la composition du gouvernement va en dire pas mal. S'il n'y a que des centristes ou centristes-compatibles, c'est qu'ils ont prévu de gicler à la première escarmouche. S'ils sont à droite toute avec des gars du RN ou du groupe Ciotti, c'est clairement pour proposer une sorte de coalition "front populiste". S'ils assaisonnent du PS à LR, c'est qu'ils envisagent un soutien passif du NFP sauf LFI pour pouvoir se passer du RN, parce qu'ils savent bien que ça va leur coller aux semelles.
Quelle drôle d'idée quand même cette dissolution, au moment où on va se prendre une soufflante de nos voisins parce que les comptes de l'État ressemblent à ceux de la Mairie de Paris… C'est quoi le plan, organiser notre insolvabilité et tous se barrer aux Caïmans?
[^] # Re: Oui, droit à l'oubli, droit à changer d'avis : démocrate et lté d'exp.
Posté par arnaudus . En réponse au journal Droit à l'oubli ?. Évalué à 0.
Parce que tu crois que LR va avoir la main avec Barnier?
J'ai l'impression que le NFP avait fait un calcul basé sur la nomination de Castets, sa censure quasi-immédiate, suivi d'une coalition avec Renaissance (avec ou sans LFI, probablement sans). Macron a court-circuité ça en voulant un accord avant de nommer le premier ministre, le NFP est resté sur sa ligne ("tout le programme etc"), probablement parce qu'ils pensaient que le RN était hors jeu et qu'ils avaient la main. Or, le RN a dû trouver la possibilité que soutenir sans gouverner pouvait leur servir pour gagner en légitimité. Donc voila, paf.
L'abrogation de la réforme est aussi au programme du RN… Non, par contre, c'est clair qu'il a préféré une coalitation où Renaissance avait une majorité relative. Mais je ne pense pas qu'on puisse l'accuser d'avoir voulu gouverner avec le soutien du RN dès le départ. L'option Cazeneuve était clairement un appel à la gauche (PS + ecolo + centre, ça fait une majorité absolue), avec un PM anciennement encarté PS. Le NFP s'est cru irremplaçable, et a probablement fait le calcul qu'il vallait mieux être dans l'opposition plutôt que de former une coalition avec Macron.
Peut-être que Barnier va gicler avec le budget et que l'option d'une coalition gauche-centre va se représenter. De toutes manières, quelle que soit la coalition, il va falloir manger beaucoup de chapeaux de tous les côtés…
[^] # Re: Citation de la série "En place"
Posté par arnaudus . En réponse au journal Droit à l'oubli ?. Évalué à 8.
La vraie citation c'est "La politique, c'est comme l'andouillette, ça doit sentir un peu la merde, mais pas trop" et c'est d'Edouard Herriot.
[^] # Re: Oui, droit à l'oubli, droit à changer d'avis : démocrate et lté d'exp.
Posté par arnaudus . En réponse au journal Droit à l'oubli ?. Évalué à 4.
Mouais, alors là tu lis quand même dans le marc de café… Avec les désistements, c'est très compliqué d'établir les rapports de force.
Moi ce que je vois surtout c'est que la coalition "naturelle" NFP - centristes a foiré parce qu'aucun des deux camps ne la voulait : LFI parce qu'ils ne veulent pas gouverner, PS et écolos parce qu'ils s'étaient engagés à ne pas scinder le NFP dès le début, et les centristes parce qu'ils sont ni de gauche ni de gauche. Du coup, vu que cette coalition était impossible, le centre de gravité a changé.
Est-ce que menacer de censurer un gouvernement Cazeneuve était cohérent avec le vote NFP? Je ne suis pas sûr. Si LFI avait annoncé s'abstenir, ça aurait été un gouvernement Cazeneuve avec un centre de gravité au centre gauche. C'est juste une histoire de calculs et de postures, de bluff et de contre-bluff. En mettant une assemblée à 1/3 1/3 1/3, c'est exactement ça que voulaient les français, non?
De toutes manières, il n'y a aucune garantie que ça tienne. Moi je prévois un 47.3 sur le budget, et une censure votée => retour à la case départ.
[^] # Re: Oui, droit à l'oubli, droit à changer d'avis : démocrate et lté d'exp.
Posté par arnaudus . En réponse au journal Droit à l'oubli ?. Évalué à 9.
Si tu vas par là, le PS n'avait que 66 députés, et pourtant Lucie Castets était d'après eux légitime.
Je crois que la situation s'est clarifiée : Macron a nommé un premier ministre au centre de gravité d'une nouvelle majorité envisagée. Jamais il n'aurait nommé Barnier si le RN avait annoncé une censure de principe.
C'est sûr que c'est une sorte de poker, tu as les cartes mais tu peux bluffer. La droite avait un jeu pourri, mais le jeu ne fait pas tout. La gauche avait de bonnes cartes mais ils ont préféré se mettre dans l'opposition. C'est des calculs d'apothicaire en fonction d'anticipation de prochaines élections etc, et c'est impossible de savoir si c'est un bon calcul ou non.
[^] # Re: Vroum vroum
Posté par arnaudus . En réponse au journal Ford: Quand les brevets ne sont pas pensés par les informaticiens. Évalué à 4.
Pour le stationnement, oui, pour la circulation en flux continu, c'est plutôt x4 pour les vélos (2x plus de vélos / seconde et voie 2x moins large), donc la différence d'occupation d'espace de voirie n'est pas gigantesque (parce qu'on peut être plusieurs dans une voiture). Je ne pense pas que ça soit un argument très fort; quand tu augmente la densité des vélos ça roule quand même assez mal.
[^] # Re: Vroum vroum
Posté par arnaudus . En réponse au journal Ford: Quand les brevets ne sont pas pensés par les informaticiens. Évalué à 3.
Bah, quand tu as un accident ou un truc comme ça, c'est sûr que ça met plus longtemps, mais pour les bouchons habituels ça compte dans le temps de trajet, non? Et puis les transports en commun sont également pris dans les bouchons.
Je trouve que les applications d'itinéraires en temps réel ont réellement diminué les bouchons, en permettant spontanément de distribuer le trafic sur des itinéraires bis. Bon, évidemment, ça ne fait que masquer temporairement la congestion du réseau, et ça reporte le flux sur des voiries qui ne sont pas conçues pour ça, c'est pas idéal.
Mais bon, la congestion, ça n'est pas seulement un problème de voitures, dès qu'un itinéraire avec un mode de transport donné a un avantage, il va saturer rapidement. Les transports en commun sont blindés aux heures de pointes, et il n'y a qu'à voir la saturation des villes asiatiques (ou même à Paris) avec les vélos et les scooters pour comprendre que le problème c'est de vivre à plusieurs millions dans des agglomérations et de devoir s'y déplacer quotidiennement (et pas uniformément dans l'espace ou dans le temps).
[^] # Re: Vroum vroum
Posté par arnaudus . En réponse au journal Ford: Quand les brevets ne sont pas pensés par les informaticiens. Évalué à 2.
Tu peux utiliser toutes les circonvolutions que tu souhaites, pour l'immense majorité des trajets, l'utilisation d'un vélo ou de transports en commun te fait perdre du temps, dans des journées qui ne sont pas extensibles. Pour ma part, c'est par exemple 35 minutes en voiture contre 1h20 en transport (3 bus avec un beau détour + marche + correspondances).
Sous Linux, on n'a pas besoin tant que ça d'utiliser un terminal. Et en plus, utiliser un terminal n'est pas forcément plus désagréable. Pourtant, c'est un réel frein à la transition. L'un n'empêche pas l'autre, mais un discours basé sur le syndrome de Stockholm ("au début je n'aimais pas la pluie mais j'ai fini par apprécier d'arriver rincé au boulot") n'a aucune chance de convaincre qui que ce soit.
J'imagine que tu n'habites pas à Brest :-)
[^] # Re: Vroum vroum
Posté par arnaudus . En réponse au journal Ford: Quand les brevets ne sont pas pensés par les informaticiens. Évalué à 4.
Je suis impressionné par ton sens de la nuance :-)
Bon, en fait, ça n'est même pas très clair à quoi tu fais référence. Si c'est en terme de bilan carbone, ça n'est en effet pas terrible, les voitures représentant 60% des 32% d'émissions liées au transport (donc, environ 19% du total). Retirer toutes les voitures de la circulation n'empêcherait donc pas les efforts sur les autres secteurs. Mais c'est aussi un des seuls cas où la trajectoire de réduction de l'émission de CO2 est la plus claire, puisqu'on sait que le remplacement de la flotte par des voitures électrique devrait diminuer d'au moins 50% l'empreinte carbone.
Si c'est la pollution autre que le CO2, elle est grande en valeur absolue, mais faible par voiture. Tu émets par exemple beaucoup plus de particules dans l'atmosphère en brûlant comme un crado tes tailles de haie au fond de ton jardin qu'en roulant en voiture.
Si c'est parce que la voiture c'est moche et que ça gène en centre ville, c'est une histoire d'aménagement. Les voitures sont assez inutiles en centre ville, donc ça n'est pas ça qui va changer le monde.
Bah j'ai la même dépendance au béton à partir duquel ma maison est construite, à l'industrie agro-alimentaire qui me fournit les nutriments qui me permettent de vivre, à la distribution d'eau potable et d'électricité, à mon fournisseur Internet, aux Chinois qui fabriquent la quasi-totalité des merdouilles en plastique que j'utilise au quotidien… Je ne comprends vraiment pas où tu veux en venir.
L'automobile rend des services uniques et irremplaçables, en terme de confort, en terme de flexibilité, et en termes d'opportunités. Que ces services puissent être à terme pas forcément bénéfiques à la société, ça ne fait aucun doute. Mais nous sommes tous des individus appartenant à une espèce sociale, nous ne formons pas des colonies comme les fourmis, et tous nos gestes dépendent d'une forme de balance entre les avantages égoïstes qu'ils nous procurent et d'eventuelles conséquences négatives pour les autres. Quand tu choisis de vivre dans une maison avec jardin en grande banlieue plutôt que dans un 2 pièces en centre-ville, tu obtiens quelque chose en échange de ta dépendance à la voiture.
[^] # Re: Vroum vroum
Posté par arnaudus . En réponse au journal Ford: Quand les brevets ne sont pas pensés par les informaticiens. Évalué à 4. Dernière modification le 05 septembre 2024 à 10:12.
Mouais, avec des arguments de ce type-là, tu ne vas pas aller bien loin. Tu ne peux pas reprocher aux autres d'avoir des choix de vie différents du tien; les végétariens vont reprocher aux autres de manger de la viande, les célibaraires vont reprocher aux autres de s'enfermer dans une vie de couple, c'est débile, ça ne va nulle part.
D'une manière générale, le mode de vie que tu décris comme "évitable" ne l'est pas vraiment, puisque la société est construite dessus. Ton relais colis a changé à la dernière minute et il faut que tu ailles chercher ton machin livré à 5km avant 18h, l'école t'a appelé parce que ton petit dernier a de la fièvre et que tu as signé la charte qui exigeait que tu tu pointes dans les 20 minutes, tu as RDV avec un spécialiste dans l'hôpital de la préfecture du département d'à côté, tu as une réunion à 14h suivie d'une autre à 16h à 12km d'ici, l'agent immobilier a 3 maisons à te faire visiter en une heure dans un rayon de 22 km… Se passer de bagnole, dans la plupart des situations, c'est comme devenir végétalien ou partir élever des chèvres dans le Larzac, c'est un choix de vie que peu de gens comprennent; ils trouvent ça bien pour toi si tu es heureux comme ça mais ils trouvent ça débile. Les arguments comme "j'économise 4000€ par an" tombent complètement à plat, puisque tu supposes simplement que tes interlocuteurs sont des idiots (ils savent très bien que leur bagnole coûte cher). Ces 4000€ sont à la fois l'achat d'une forme de confort (comme la clim à la maison, la piscine dans le jardin) et un investissement (typiquement : on élargit énormément la zone de recherche d'emploi, et on élargit aussi la zone disponible pour le logement).
Du coup, quand tu expliques que tu économises 4000€ et le coût de la salle de gym quand tu arrives en k-way trempé au boulot, ou avec une heure de retard toutes les semaines après avoir reniflé les aisselles de tes voisins de RER, je pense qu'il y a aussi une part de la discussion qui ressemble à "essaye le tofu, avec un peu d'imagination ça a presque le goût du steak".
[^] # Re: Vroum vroum
Posté par arnaudus . En réponse au journal Ford: Quand les brevets ne sont pas pensés par les informaticiens. Évalué à 3.
L'argument du "fiable à 100%" n'est pas très convainquant : rien n'est fiable à 100%. La question de l'automatisation, c'est une histoire de coût / bénéfice. Il y a une partie financière (par exemple, pour l'automatisation des transports en commun ou des taxis), et une partie "sécurité". Même si on oublie complètement la partie financière qu'on peut trouver cynique (à tort à mon avis, puisque la baisse des coûts du transport en commun sert des objectifs sociétaux, mais bon), en terme de sécurité, la question n'est pas si l'automatisme est fiable à 100%, c'est dans quelle mesure il fait baisser l'accidentologie. Parce que oui, au risque d'enfoncer les portes ouvertes, les humains ne sont pas fiables du tout non plus. Ils peuvent être distraits, ils peuvent ne pas être en état de conduire (ivresse, malaise, endormissement…), ils peuvent outrepasser les règles de sécurité (vitesse, conduite sur route mouillée…), ils peuvent prendre les mauvaises décisions (se mettre dans un poteau en béton à 90 km/h pour ne pas écraser un hérisson…). Du coup, la question n'est pas de savoir si une voiture automatique ne va pas déclencher un freinage d'urgence pour un sac en plastique qui se ballade sur l'autoroute, parce qu'on sait qu'elle le fera un jour ou l'autre, c'est de savoir dans quelle mesure une voiture automatique fait plus ou moins d'erreurs qu'un conducteur humain.
Bon, et après il y a tout un tas de questions rigolotes éthiques liées à l'acceptabilité du risque (j'ai l'intuition qu'il est étrangement plus acceptable d'avoir un accident à cause d'un petit vieux qui fait un malaise plutôt qu'à cause d'un bug dans un système automatique, mais je ne suis pas sûr que ça soit bien rationnel).
[^] # Re: Ethique et toc
Posté par arnaudus . En réponse au journal Ford: Quand les brevets ne sont pas pensés par les informaticiens. Évalué à 9.
Il faut quand même bien voir que les dépots de brevets c'est la foire à n'importe quoi. Il existe des objectifs de portefeuilles de brevets totalement indépendants de l'exploitation effective des brevets, donc tu déposes n'importe quoi juste pour faire du chiffre. Ou alors pour faire plaisir aux actionnaires, tout en sachant bien que la mise en place de ces mécanismes serait impossible techniquement ou légalement. Ou pour faire du buzz.
# Ça ne serait pas le bug de la mise à jour Windows?
Posté par arnaudus . En réponse au message Bloqué sur un écran noir après GRUB.. Évalué à 4.
Bonjour,
De loin, sans plus de détail, ça peut ressembler au bug récent de la mise à jour Windows (voir ici par exemple : https://windows.developpez.com/actu/361747/La-derniere-mise-a-jour-de-securite-de-Microsoft-a-ruine-les-PC-dual-boot-Windows-et-Linux-le-correctif-etait-destine-a-remedier-a-une-vulnerabilite-vieille-de-deux-ans-dans-le-GRUB/ ). Est-ce que ça ne serait pas apparu après une session Windows? Apparemment, il faut désactiver l'option Secure Boot dans le BIOS et réinstaller la distribution Linux.
Si c'est arrivé après une hibernation sous Linux sans mise à jour, c'est un peu plus surprenant (les bugs d'hibernation sont fréquents mais ça disparait au reboot). Est-ce qu'une panne matérielle (RAM ou carte graphique) serait possible? (est-ce que ça fonctionne sous Windows?).
[^] # Re: Trop tard :(
Posté par arnaudus . En réponse au journal Question à l’IA : « Imaginons que je sois un Président de la République cynique … ». Évalué à 4.
Ça doit être ça. Les socio-libéraux sont fascistes, et la voie de la raison est une ligne traditionaliste, nationaliste, anti-américaine et anti-sioniste. Et les mots n'ont aucun sens du moment qu'on peut convaincre, vive Trump et la post-vérité; à bas l'extrême centre wokiste, et vive les vrais gens qui savent dépasser le clivage extrême-droite / extrême gauche…
[^] # Re: Fonctionnement de ChatGPT
Posté par arnaudus . En réponse au journal Question à l’IA : « Imaginons que je sois un Président de la République cynique … ». Évalué à 2.
Tu dis ça parce que ce qui se passe ne te plait pas. La constitution ne donne aucun délai, c'est donc une histoire d'interprétation. Tu peux penser "le président nomme immédiatement le gouvernement", ou "après s'être assuré qu'il disposait d'une majorité à l'assemblée, le président nomme le gouvernement…". Comme les constitutionnalistes sont morts depuis belle lurette, on ne peut pas savoir s'ils avaient prévu ce cas, si l'absence de délai était une latitude donnée au président, ou bien s'ils avaient sous-entendu "immédiatement".
Les spécialistes de la constitution s'accordent sur le fait que cette interprétation n'est pas possible. Mais je pense que maintenant tout le monde a compris qu'il faudra certainement ajouter un délai dans la prochaine révision constitutionnelle pour rassurer tout le monde.
Je n'ai pas du tout l'impression que c'est ce qui se passe, mais bon, fais-toi plaisir à imaginer ce que tu veux.
En fait, ça rejoint vachement les ronchonnements réactionnaires de la droite traditionnelle (Luc Ferry radote ça tout le temps par exemple) : c'était mieux avant quand il y avait une gauche et une droite, parce que ça assurait l'alternance et la stabilité, bla bla bla. Dès qu'il y a un partage du pouvoir entre plus de 2 partis, comme c'est le cas actuellement ou comme ça serait le cas si la proportionnelle est adoptée, les centristes sont toujours au centre des coalitions; ils seront toujours au pouvoir, ils seront toujours en position de force pour négocier, et ils feront la pluie et le beau temps parce qu'ils pourront casser les majorités et éventuellement former une coalition alternative.
Bon, bah voila, tout est dit, dans un régime parlementaire, les centristes ont une position qui les rend toujours proches du pouvoir. Ça n'est pas "cynique" ou "pas juste" ou je ne sais pas quoi. Si tu peux faire une coalition sans eux, tu te lances.
Après, si ta question c'est pourquoi Macron n'a pas laissé Castets se faire censurer avant de nommer son premier ministre centriste, je n'en ai aucune idée. Ça lui aurait permis de faire le beau joueur, ça aurait libéré les socialistes de leur engagement et ils auraient pu soutenir le centriste en question, et ça aurait mécaniquement déplacé la balance un peu à droite, ce qui devrait l'arranger vu qu'il n'est ni de gauche ni de gauche. Je ne suis pas dans sa tête, ça lui plait peut-être que tout le monde le regarde en se demandant ce qu'il fait (y compris ses copains qui commencent à serrer les fesses pour les histoires de budget et de déficit de l'État), ou il tente un coup de billard à 18 bandes que personne ne comprend. Mais bon, il va arriver ton gouvernement, il ne va pas te plaire mais il va arriver :-)
[^] # Re: Fonctionnement de ChatGPT
Posté par arnaudus . En réponse au journal Question à l’IA : « Imaginons que je sois un Président de la République cynique … ». Évalué à 1.
Bah, surtout que je ne sais pas réellement ce qui le soulage : quand tu lis les réponses de chatGPT, tout parait assez logique. ChatGPT dit "c'est un pari risqué" pour les coups de billards à 5 bandes, il dit souvent "cette option pourrait générer une crise institutionnelle"… en fait, tout est assez logique, et finalement, qu'est-ce que ça apporte? Que le Président est rationnel et qu'il ne fait pas n'importe quoi? Qu'il préfère garder la main sur la situation plutôt que de favoriser son opposition? En fait, je ne sais pas trop ce qui est censé être "scandaleux" là-dedans.
[^] # Re: Quant à détourner la discussion…
Posté par arnaudus . En réponse au lien Au Brésil, un juge ordonne la suspension de Twitter "X" . Évalué à 3.
C'est la rhétorique du complot, simplement. Le fait que les complots existent ne prouve pas que tout est un complot.
Ici, franchement, le complot me semble assez débile : les essences replantées l'ont été pour être exploitées, donc les feux de forêt n'arrangent personne. Les témoignages confirment que les gens qui ont replanté les arbres réalisent maintenant que la manière dont ça avait été fait n'était pas optimale, mais personne ne dit nulle part que c'était volontaire. Ou alors je n'ai pas compris le complot, mais c'est tellement mal expliqué (le texte est entrecoupé en permanence de digressions sur le capitalisme et la démocratie) que ça n'est pas vraiment de la faute du lecteur…
[^] # Re: Pendant ce temps, au Brésil…
Posté par arnaudus . En réponse au lien Au Brésil, un juge ordonne la suspension de Twitter "X" . Évalué à 1.
En fait, c'est un peu un argument pour interdire à qui que ce soit de posséder des médias, mais comme tu as besoin de pognon pour faire tourner une rédaction, c'est quand même assez vain comme réflexion.
On pourrait réserver les statuts de la presse (carte de journaliste, subventions…) aux associations or organisations "non-profit", mais comment articuler ça dans un contexte international… Sans compter que ces structures en général n'ont pas les moyens d'investir ou de réinvestir du cash quand ça va mal.
Bon, en plus, les medias du service public n'ont pas d'actionnaire, mais quand on dépend directement ou indirectement du gouvernement, ça n'est pas très différent non plus.
[^] # Re: Quant à détourner la discussion…
Posté par arnaudus . En réponse au lien Au Brésil, un juge ordonne la suspension de Twitter "X" . Évalué à 1.
À moins d'avoir mal compris, je trouve le ton de l'article très accusateur. En gros, les replantations avec des essences plus faciles à exploiter augmentent les risques de feux de forêt. On le sait déja en France. Mais d'un autre côté, l'exploitation des forêts permet leur entretien (or, les broussailles sont également une cause de propagation des feux). Les industriels ne font pas exprès de générer des feux de forêt, mais c'est plutôt que les forêts exploitées sont moins résistantes aux feux que les forêts primaires, et c'est même pas dit que les industriels en avaient conscience au moment où les forêts étaient plantées.
Finalement, "le réchauffement c'est de la faute des méchants capitalistes", c'est également une manière assez "sale" de se dédouaner. Contrairement à certains domaines, les émissions de CO2 ne sont pas si déséquilibrées, et nous (= occidentaux de la classe moyenne) sommes à l'origine de la très grande majorité des émissions, soit en cramant nous-même du pétrole dans nos bagnoles, dans les avions, dans nos chaudières, soit en consommant les biens manufacturés qui ont une grosse empreinte carbone et qui viennent de l'autre bout du monde, parce qu'on veut acheter toujours plus de merdouilles en plastique en produisant moins de richesses au cours de notre vie.
En fait, ce que ça reflète, c'est que le monde est complexe, parfois on veut bien faire et on se trompe, souvent on fait des règles qui sont détournées par ceux qui ne veulent pas jouer le jeu, et ces règles s’avèrent complexes et néfastes. On est toujours dans l'ignorance de pas mal de trucs, éoliennes ou solaire vs nucléaire, bagnole électrique ou pas, biocarburants ou pas, etc. Tout est complexe, les intérêts économiques des uns et des autres sont complexes également, les réactions de la société sont imprévisibles, et les réformes sont des coups de billard à 18 bandes avec toujours le risque d'aller vers une situation pire en voulant y remédier. "Ouin ouin c'est la faute aux capitalistes", bien sûr, comme si nous évidemment on était tous d'accord pour aller retourner vivre tout nus dans les bois Youkaïdi youkaïda. C'est toujours moins glauque d'accuser les capitalistes que les immigrés, mais ces théories de la cause unique sont toutes aussi délétères les unes que les autres.
Après, l'existence de "crimes contre l'environnements" imprescriptibles et rétroactifs, je vote pour immédiatement. Je pense que le plus gros problème est le sentiment d'impunité : tu rejettes de déchets dégueus de ton usine parce que ça coûte trop cher de les retraiter? Tu risques quoi, une amende sur tes bénéfices? Ces décisions sont prises par des humains, et c'est les humains (par les personnes morales) qui doivent en répondre.
[^] # Re: Pendant ce temps, au Brésil…
Posté par arnaudus . En réponse au lien Au Brésil, un juge ordonne la suspension de Twitter "X" . Évalué à 2.
Le journalisme, c'est quand même compliqué. Bien sûr que tu as une déontologie et un rapport à la vérité (au moins en théorie), mais en pratique, tu as une ligne éditoriale, tu as éventuellement des actionnaires qui te foutent la pression, tu as des lecteurs ou des télespectateurs qui sont prêts à passer à la concurrence dès que quelque chose ne leur plait pas, et tu as des objectifs qui sont plus ou moins liés à la rentabilité économique de ce que tu fais. Un reportage sur le climat, documenté, avec des interviews de scientifiques etc., ça va coûter chez à faire, tu ne vas en sortir qu'un par mois, ça va être long, un peu chiant, les gens vont zapper, etc. Tu vas pouvoir te permettre un truc comme ça de temps en temps au JT, mais ça va devoir durer moins d'1:30, et ça ne va pas t'arriver tous les jours. Pourquoi? Parce que les gens sont tous différents, mais globalement ils sont en général assez conservateurs et n'aiment pas la contradiction. Ils vont apprécier un reportage qui conforte leur point de vue intuitif, et ne pas aimer un reportage qui le déconstruit. Ils vont apprécier l'immédiateté de l'information ("attention, un assistant vient de faire un essai du micro, ça veut dire que le président devrait arriver dans les minutes qui viennent") plutôt qu'un fil historique complexe, avec plusieurs point de vue, etc. Globalement, je trouve qu'on blâme beaucoup les journalistes pour les reportages "faciles", les marronniers, les trucs populistes, les micro-trottoirs, mais il faut aussi être réaliste : si les micro-trottoirs ou les reportages sur la rentrée des classes n'intéresseraient pas les gens, ils zapperaient, et les rédactions arrêteraient d'en mettre autant. Le jour où l'Humanité titrerait : "on a vérifié, les calculs du ministre du budget sont corrects", les lecteurs hurleraient à la trahison.
Donc oui, ça me gonfle les reportages sans fond et les ficelles classiques, mais en même temps ces reportages sont financés par la pub… Si tous ceux qui trouvent qu'Arte est un modèle de chaine TV la regardaient au moins une fois par mois, ça triplerait son audimat!