danarmk a écrit 44 commentaires

  • [^] # Re: intéressant

    Posté par  . En réponse au lien The Dunning-Kruger Effect is Autocorrelation. Évalué à 1.

    Warning : not an expert

    Je ne suis pas convaincu par l'argument de l'auteur. Prenons le cas qu'il considère où les scores sont décorrélés de l'estimation que les participants ont de leur compétences. L'auteur dit qu'il n'y a pas (ne devrait pas avoir ?) d'effet Dunning-Kruger dans ce cas.

    On est donc dans un cas où les incompétents se jugent en moyenne aussi bon que les compétents (et vice-versa), et il n'y aurait rien à voir ? C'est justement le fait que les personnes n'arrivent pas à estimer leur compétence qui est l'effet surprenant ici.

    Bon, en fait, je me rend compte que pas mal de commentaires sous le post original font le même genre de remarque, parfois plus détaillées. Je vais donc abréger.

    Mais mentionnons que la page Wikipedia anglaise sur l'effet Dunning-Kruger liste beaucoup de critiques de l'effet Dunning-Kruger (notamment la régression à la moyenne), mais à aucun moment l'autocorrelation n'est mentionnée.

  • [^] # Re: Typos, erreurs et preuves

    Posté par  . En réponse à la dépêche Sortie du Frido pour les Matheux. Évalué à 5. Dernière modification le 20 septembre 2023 à 11:15.

    J'utilisais Isabelle, notamment parce qu'il me semblait le plus avancé en ce qui concerne son interface, ses outils (sledgehammer) et ses bibliothèques (notamment l'intégration, puisque mon but était de calculer une intégrale, même si je ne suis pas arrivé jusque là).

    Bien évidemment, j'utilisais les tactiques de preuves tout le temps, et surtout sledgehammer pour trouver les bonnes combinaisons de tactiques. En relisant de plus près mon code, je me rends compte qu'en fait parfois, ce que je fais en 5-10 lignes pouvait se faire en une ligne que sledgehammer trouvait, sauf que cette ligne pouvait prendre entre 100ms et 1s (et était illisible). Je crois que j'ai essayé de faire quelque chose qui ne mettait pas plusieurs minutes à compiler à chaque fois que j'ouvrais isabelle. Mais même si j'avais utilisé tout le temps les résultats de sledgehammer, aussi illisibles et lents qu'ils aient été, mon fichier aurait quand même fait plusieurs centaines de lignes.

    En détail j'avais une fonction \alpha_{\sigma} définie de la manière suivante:
    - soit \theta une fonction 2\pi périodique qui vaut 1 sur (-\pi,0) et -1 sur (0,\pi)
    - soit q(a,b,a',b') = 3aa' -ab' -a'b -bb'
    - soit \alpha_{\sigma}(t_1,t_2) = q(\theta(t_1-\sigma),\theta(t_2-\sigma),\theta(t_1),\theta(t_2)).

    Le but final était de calculer la fonction F(t,s_1,s_2) = \int_{\Omega_{t-\max(s_1,s_2)}} \phi'(t+t_1-\max(s_1,s_2)) \alpha_{|s_1-s_2|}(t_1,t_2) dt_1dt_2, où \Omega_\tau est un domaine qui dépend du paramètre \tau et \phi une fonction quelconque. Mais comme je l'ai dit, je ne suis pas arrivé jusque là en isabelle.

    Mais sur \alpha_\sigma, voici le genre de choses que je voulais : si 0 <\sigma <\pi et (t_1,t_2) \in (\sigma,\pi)\times(-\pi,0), alors \alpha_\sigma(t_1,t_2) = 4. Pour un humain, c'est facile : regarder ce que valent chacun des \theta(t_1-\sigma), etc., et remplacer leur valeurs dans la définition de q.

    Mais en isabelle, ça a donné: définition de theta (plusieurs lignes parce que j'ai défini un "real_mod x y = y*(x/y - floor(x/y))" pour ce faire), démontrer que c'est 2-pi périodique (une bonne cinquantaine de lignes parce qu'il a bien fallu gérer ce real_mod), démontrer que ça vaut bien -1 sur (0,pi) (-2pi,-pi), etc. et 1 sur les autres intervalles, puis définir alpha (ça ne pose pas de problème), et enfin démontrer que ça vaut bien ce que ça vaut sur (\sigma,\pi)\times(-\pi,0). Et puis sur une vingtaine d'autres rectangles. Et avec moi qui ne voulais pas des lignes à rallonge (en nombre de caractère et en temps d’exécution) que proposait sledgehammer, ça donne 800 lignes.

  • [^] # Re: Typos, erreurs et preuves

    Posté par  . En réponse à la dépêche Sortie du Frido pour les Matheux. Évalué à 3. Dernière modification le 19 septembre 2023 à 13:42.

    Un assistant de preuve (comme lean, coq ou isabelle) n'a pas le même but qu'un manuel de mathématiques.

    Effectivement, dans un assistant de preuve il faut tout démontrer au moindre détail près. Je m'y suis essayé pour (tenter de) formaliser une preuve d'un calcul. Sans doute que je ne m'y suis pas pris de manière optimale (après tout, c'est la première fois que je manipulais un tel outil), mais j'ai vite abandonné après avoir passé plus de 800 lignes sur une partie triviale du calcul qui n'aurait pas méritée 10 lignes sur un article en papier.

    Mais une des choses qu'un assistant de preuve ne fait pas, c'est expliquer une démonstration ; dire quelles étapes sont importantes, dire ce qui relève d'une méthode habituelle, à quel moment on a besoin d'adapter ladite méthode, etc. Alors que c'est justement le boulot d'un manuel de mathématiques.

    Peut-être y-a-t'il des manières pertinentes d'inclure les assistants de preuve dans des manuels de mathématiques. Mais dans l'état actuel des choses, ça ne peut pas remplacer les démonstrations écrites de manières habituelles.

    PS : Le rapport de 80 entre la taille de la démonstration formelle en assistant de preuve et la démonstration papier tiens sans doute au domaine dans lequel elle se plaçait (en plus de mon inexpérience avec l'assistant de preuve). Dans d'autre domaines, une il y aura plutôt un rapport de 2 entre la taille de la démonstration Coq et la démonstration papier.

  • [^] # Re: Il faut comparer ce qui est comparable

    Posté par  . En réponse au journal Éco-responsabilité du numérique et calcul d'impact. Évalué à 2. Dernière modification le 27 janvier 2022 à 16:25.

    Une tonne me parait beaucoup, les chiffres que je vois tournent plus autour de 100kg-400kg suivant le type d'ordinateur. L'ADEME donne 159kg pour un laptop et 296kg pour un ordinateur "haute performance"* ; ce sont bien sûr des moyennes. Notons que les critiques à l'encontre du modèle de l'ADEME pour la quantification des émissions induites par le transfert de données ne s'appliquent pas ici (mais il y aurait d'autres critiques). D'autres études scientifiques donnent des chiffres similaires. Donc à moins de considérer un ordinateur avec 2 CPU super-haut-de-gamme-top-moumoute et 4GPU super-haut-de-gamme-etc, une tonne parait énorme. En fait, ton lien adopte une méthode un peu étrange : il calcule l'énergie grise**, et applique ensuite un facteur d'émission du charbon ; mais l’électricité chinoise, aussi carbonée et charbonée qu'elle soit, n'est pas entièrement produite à partir de charbon.

    Voilà, c'était moi qui venait pinailler. C'est visiblement ma passion.

    *Mais j'ai pas vérifié si ça comptait l'écran, qui est une grosse part des émission.

    **C'est une méthode qui existe pour estimer les émissions de CO2, mais c'est très simpliste par rapport à d'autres méthodes plus modernes.

  • [^] # Re: Quelques références

    Posté par  . En réponse au journal Changement climatique, que faire ?. Évalué à 1. Dernière modification le 29 octobre 2021 à 16:20.

    Un détail sans importance (pinailler : ma passion, ma vie) : selon cet article, il semblerait que l'idée selon laquelle le réchauffement continuerait pendant encore des décennies même si on arrête d’émettre des GES est basée sur une hypothèse de concentration de GES constante (et non une hypothèse d'émissions nulles) ; et qu'en fait la température se stabiliserait très rapidement si on arrêtait d'émettre des CO2 (d'autres impacts, comme la montée des océans, continueraient eux pendant encore longtemps). A noter : ça ne contredit pas du tout l'idée qu'il faut agir très fortement pour limiter le changement climatique.

  • [^] # Re: Quelques références

    Posté par  . En réponse au journal Changement climatique, que faire ?. Évalué à 3.

    Tu dis que mes sources ne t'ont rien appris de plus que ce que tu savais déjà ; pourtant, tu répètes des choses fausses auxquelles elles répondent. Par exemple :

    [...] mon interrogation portait sur le fait que la crise du Covid-19 nous a forcé malgré nous à appliquer les recommandations avancées par les activistes pour lutter contre le réchauffement climatique et que cela n'a eu aucun effet.
    Mon premier et dernier point répondent à ça, ainsi que la section D.2.3 du rapport du GIEC (ainsi que les sections qui y sont mentionnées).

    [...] cette boucle de rétro-action positive ne peut en elle-même que faire augmenter le taux de CO2, ce qui n'est pas le cas au vue des glaciations passées.
    Mon troisième point (et les sources données) disent le contraire : ce feedback amplifie une augmentation initiale de température (en augmentant la quantité de CO2 dans l'atmosphère), mais aussi amplifie une baisse de la température (en diminuant la quantité de CO2 dans l'atmosphère, un océan plus froid pouvant contenir plus de CO2 dissout). Sans les émissions anthropiques, le dernier cas aurait pu enclencher un processus de glaciation.

    Tu te plains que des personnes ne lisent pas tes arguments et n'en pèsent pas le pour et le contre ? C'est dommage de tomber toi-même dans ce travers que tu dénonces. Quant aux autres commentateurs, peut-être ont-ils reconnu que tes «interrogations» sont des éléments de langages climato-sceptiques maintes fois débunkés ; quelqu'un qui sort des arguments listés sur Skeptical Science est soit quelqu'un qui n'est pas foutus de faire une recherche Google (sauf pour confirmer ses a priori), soit quelqu'un de mauvaise foi. Quelqu'un liens sans rapport, juste comme ça : un lien un autre lien

    Mon premier commentaire était respectueux et tentait de répondre sérieusement à certains points (certes, pas tous, j'ai d'autres choses à faire ; rassembler des sources, ça prend du temps), mais tu as choisi de continuer à répéter tes arguments sans vraiment prendre en compte les arguments des sources que j'ai proposées. Si tu persistes à répéter des éléments de langages climatosceptique, je vais être obligé de te considérer comme ce que tu auras alors démontré que tu es.

    PS : Pour plus d'info sur les feedbacks, la section 7.4.2 du rapport du GIEC a ce qu'il vous faut. Parmi les feedbacks négatifs, il y a par exemple le rayonnement du corps noir*, voir la section 7.4.2.1 ; première (première !!!) section du rapport du GIEC listant les feedbacks, mais il parait que les feedbacks négatifs ne sont explicités nul part. En feedback négatif à (beaucoup) plus long terme, il y a l'altération des silicates (les sections 5.1.2 et 5.3.1 en parlent un peu, voir aussi ces vidéos du réveilleur sur le cycle du carbone ; ué, ces histoires de cycle du carbone sont complexes, je ne peux pas citer juste une seule vidéo, deal with it).

    *Je ne sais pas si c'est le terme consacré en français (ai-je déjà dit que je ne suis pas expert ?) ; en anglais dans le rapport du GIEC, c'est "Planck response".

  • # Quelques références

    Posté par  . En réponse au journal Changement climatique, que faire ?. Évalué à 10.

    Beaucoup de personnes ont donné les éléments pour répondre à tes interrogations, mais je vais quand même rajouter quelques informations, et quelques références au passage pour qui voudrait aller plus loin. Disclaimer, je ne suis pas expert, donc croyez les sources que je donne plus que moi-même.
    - On continue de rajouter du CO2 dans l'atmosphère. La quantité de CO2, donc l'effet de serre, continue d'augmenter. On en a rajouté moins en 2020 qu'en 2019, mais on en a quand même rajouté.
    - La vapeur d'eau est bien le gaz à effet de serre qui cause le forçage radiatif le plus important, mais il n'est pas la cause du réchauffement actuel, car il agit comme un feedback. Ceci est bien entendu étudié par les climatologues ; voir par exemple la section 7.4.2.2 du 6e rapport de synthèse du GIEC, 1er groupe de travail, ou cette vidéo youtube du réveilleur pour une vulgarisation.
    - Les cycles de Milankovich expliquent certains réchauffements passés, via un feedback du type : augmentation des température => relargage de CO2 de l'océan vers l'atmosphère => augmentation supplémentaire de la température (enfin, ces cycles ne sont qu'un paramètre, et pas le plus important si j'en crois le rapport du GIEC, section 1.3.2). Pour le réchauffement actuel, cette explication ne tient pas, pour plein de raisons, en particulier parce que le réchauffement actuel est beaucoup plus rapide que ce que les cycles de Milankovich et les feedback peuvent causer. Et aussi parce que l'effet actuel des cycle de Milankovich poussent vers une glaciation, pas un réchauffement. Pour plus, d'infos, voir par exemple cet article ou cet autre article de carbon brief, ou encore cette vidéo de vulgarisation du réveilleur.
    - La variabilité naturelle masquerait toute observation éventuelle d'un changement de 7% dans l'ajout de CO2 dans l'atmosphère sur un an. En effet, certaines années, les océans absorbent un peu d'énergie de l'atmosphère, ce qui réduit temporairement la température, d'autres années, les océans relachent de l'énergie dans l'atmosphère, ce qui augmente la température. L'énergie contenue dans l'atmosphère et l'océan augmente chaque année, mais si on veut mesurer des variations de cette augmentation année par année, l'observation seule la température de l'atmosphère ne le permettra de mesurer des détails à de si courtes échelles temporelles. Ce genre de chose est mentionné dans le rapport du GIEC, par exemple la section D.2.3.

  • [^] # Re: Bravo !

    Posté par  . En réponse à la dépêche Le Frido : livre libre de mathématique pour l’agrégation et plus. Évalué à 2.

    Pour les personnes intéressées, le blog de Terrence Tao détaille plus avant cette approche de ce problème. En gros, on s'autorise à étendre un espace de probabilité, pourvu que toutes les notions qu'on étudie (loi, indépendance, que-sais-je…) soient compatibles avec les extensions d'espace de probabilité (c'est dans les premiers paragraphes du post en lien).

  • [^] # Re: Quel est le rapport avec la réalité ?

    Posté par  . En réponse au journal Un article de "Pour la science" m'ayant amené à coder pour une petite vérification perso.... Évalué à 6. Dernière modification le 20 juillet 2021 à 16:17.

    Je vois que nous sommes d'accord là dessus. La différence avec les sciences sociales, il me semble, est que l'abduction ne sert pas seulement en science sociale à construire des hypothèses, mais sert aussi d'argument (parmi d'autres) en faveur d'une théorie. Il est de toute façon difficile d'obtenir des données en quantité et qualité suffisante pour prouver par une méthode hypothetico déductive certaines théories en sciences sociales, en particulier si on essaye d'aller plus loin que des statistiques qui surplombent tout et qui ne permettent pas de comprendre les cas particuliers. Plutôt que de laisser tomber les bras*, on utilise alors d'autres méthodes, plus adaptées aux questions et problématiques de chaque discipline.

    Bref, je voulais juste mettre en garde sur le fait que toutes les sciences n'ont pas la même épistémologie, et que beaucoup de personnes (y compris scientifiques) plaque une épistémologie d'un certain domaine sur un autre. Pour l'anecdote, j'ai vu mon lot de mathématiciens (puisque je suis moi-même mathématicien) qui ne comprennent pas ça et qui pensent aller révolutionner des domaines scientifiques, alors que tout ce qu'ils arrivent à faire, c'est démontrer (certes rigoureusement selon les standards de preuve en mathématiques) des propriétés très basiques sur des modèles qu'ils ont sortis de leur euh, de nulle part, ce qui ne répond à aucune question du domaine dans lequel ils ont débarqué avec leur gros sabot.

    *Je crois avoir mélangé plusieurs pinceaux d'expressions.

  • [^] # Re: Quel est le rapport avec la réalité ?

    Posté par  . En réponse au journal Un article de "Pour la science" m'ayant amené à coder pour une petite vérification perso.... Évalué à 4.

    Je dois avouer que je connais peu les mathématiques derrières les modèles météorologiques, donc j'espère ne pas dire trop de conneries, mais j'ai quand même quelques interrogations. L'article de Raoul Robert mentionne que le comportement à long terme n'est pas si chaotique parce que après un certain temps, les solutions des équations météorologiques se séparent en quelques structures qui se comportent de manière simple (en jargon mathématique, c'est ce qu'on appelle une résolution en solitons). Soit, mais ça laisse ouvert les questions de savoir quelles structures vont apparaître pour chaque donnée initiale (problèmes mentionné dans l'article), ainsi que du moment où la solution «change» d'un comportement chaotique à un comportement «somme de trucs simples», et de ce qu'il se passe avant ce moment. Peut-être que cet article est plus pertinent pour dire que le climat à long terme est plus facilement prévisible que la météo à court terme ? Bref, comme je l'ai dit, je ne suis pas spécialiste, donc il se peut que j'aie mélangé des choses.

    Mais il y a deux autres problèmes plus gros. En premier : s'il ne faut pas calquer «l'effet papillon» comme un dogme sur tous les systèmes un peu compliqués, il ne faut pas non plus croire que tous les systèmes ont un comportement statistique simple. Il existe des systèmes, même de dimension infinie, qui sont instables. On peut avoir des perturbations qui changent de fréquences, créant ainsi de l'instabilité . Un des exemples où on peut démontrer ça est l'équation de Szego cubique (équation sans grande pertinence physique, mais bon), et un exemple plus pertinent physiquement sont certains systèmes de magnétohydrodynamique, même s'il me semble qu'on n'a pas de démonstration mathématique. Mais bon, pour nuancer et couronner le tout, je ne suis pas sûr que le genre d'instabilité que je mentionne exclue une résolution en soliton pour autant. Bref, c'est compliqué, et attention à ne pas plaquer une méthode adaptée à un problème sur un autre problème.

    En parlant de plaquer une méthode adaptée à un problème sur un autre problème, voici le plus gros problème. Tu dis «Je pense qu'on prend le problème à l'envers. Le modèle ne prouve pas que la redistribution ne fonctionne pas.» Tu sembles préférer partir de données expérimentales et complètement subordonner les modèles à ces données ; peut-être as-tu en tête la méthode hypothetico-déductive ? Si c'est le cas, c'est un problème. En effet, si cette approche est plus ou moins celle de certaines sciences expérimentales, ce n'est pas le cas de toutes les sciences. Par exemple, pendant longtemps, la théorie de l'évolution ne suivait pas ce modèle sans que ça pose problème. C'est encore moins le cas des sciences sociales. Les sciences sociales vont plus facilement faire appel à l'abduction. En ce sens, l'utilité d'un modèle ne se limite pas à «tel modèle colle aux données expérimentales», mais peut aussi servir à dire «tel phénomène est cohérent avec telles hypothèses» sans que ce soit une démonstration définitive que le modèle est «juste». Il me semble que c'est la deuxième approche qui est utilisée par l'auteur du journal ainsi que par l'article auquel il se réfère (et si on y réfléchit, même en sciences expérimentales, de nombreux modèles apparaissent de cette manière). Bien sûr, la seule observation qu'un modèle reproduit un phénomène n'est pas suffisant pour «démontrer» quoique ce soit, mais en conjonctions avec d'autres arguments, ça peut appuyer une thèse. Pour un peu plus de détails sur ce genre d'apsects, je peux recommander les vidéos «le raisonnement sociologique» sur Youtube de Gregoire Simpson (partie 1 partie 2 partie 3) (oui, je sais, Youtu*e, pas libre, toussa toussa; je fais ce que je peux) (une autre (parenthèse)).

  • [^] # Re: Coins

    Posté par  . En réponse au journal Schnorr aurait-il cassé RSA ?. Évalué à 1. Dernière modification le 05 mars 2021 à 22:28.

    D'accord, je comprend mieux ; c'était ton "théorique" qui m'avait mis le doute. Et je suis bien d'accord que refuser d'utiliser des tests probabilistes n'a que peu de sens en pratique ; c'était juste un hypothèse de travail, puisqu'on parlait de chose "théoriques" :) .

    Puisque tu es là, quid des tests de primalités non polynomiaux mais plus rapides sur les nombres qu'on rencontre dans la vraie vie, tels que mentionnés dans le post cs.stackexchange que j'ai cité avant ? Est-ce que remplacer les tests de primalité probabilistes par un de ces tests est également inenvisageable ?

  • [^] # Re: Coins

    Posté par  . En réponse au journal Schnorr aurait-il cassé RSA ?. Évalué à 1.

    Qu'est-ce que tu appelles relativement dur en théorie ? Je dois avouer que je ne sais pas comment on recherche des nombre premiers grand, mais il me semble que le test de primalité n'est pas un obstacle "théorique", dans le sens où il existe des tests de probabilité déterministes en temps polynomial, le plus connu étant le test AKS. Donc, même si on refusait les tests de primalité probabilistes, on pourrait le remplacer par un test déterministe. Est-ce que tu veux dire que ces tests sont en pratique trop lents ? (C'est le cas si j'en crois ce post stackexchange, mais il y est aussi fait mention d'algorithmes rapides sur des nombres de taille raisonnables bien que non polynomiaux.)

  • [^] # Re: Réaction enthousiaste

    Posté par  . En réponse au journal La fondation Firefox n'aurait-elle pas mieux fait de ne rien dire?. Évalué à 1.

    Oh, ok, j'avais mal interprété ton message alors. Toutes mes confuses :) .

  • [^] # Re: Réaction enthousiaste

    Posté par  . En réponse au journal La fondation Firefox n'aurait-elle pas mieux fait de ne rien dire?. Évalué à 1. Dernière modification le 15 janvier 2021 à 12:21.

    Non, le fascisme a des définitions. Certes, elles varient un peu, mais elles existent. Pour ne pas faire original, je te proposes de lire Ur-fascism de Umberto Eco. Il liste des critères ; tous ne sont pas nécessaires pour tomber dans la catégorie "fasciste", mais plus tu coches de cases, plus il devient difficile de nier les tendances fascistes. Les exemples qu'on t'a donné montrent que Trump et ses soutiens cochent 12 des 13 critères.

    Les soutiens de Trump ont tenté de renverser une élection libre, si c'est pas une dérive totalitaire, je ne sais pas ce qu'il te faut.

  • [^] # Re: Réaction enthousiaste

    Posté par  . En réponse au journal La fondation Firefox n'aurait-elle pas mieux fait de ne rien dire?. Évalué à 0.

    Ça va de l'entreprise qui achète un média, du média prétendu neutre qui censure arbitrairement quelqu'un, suivez mon regard). Dans une société civilisé, seul le juge peut restreindre les liberté, et dans une démocratie, il le fait en respectant la loi qui est supposée être l'expression du peuple.

    Un média ne peut pas censurer, seul l'état peut censurer. Encore heureux qu'un média ait un peu de liberté sur qui/quoi publier, non ? Conséquence, Donald Trump n'a pas été censuré. Il a été banni pour avoir violé de manière répétée les conditions d'utilisation de Twitter. En fait, il a plutôt eu un traitement de faveur puisque ça a mis 4 ans avant que le couperet tombe. La liberté d'expression n'implique pas la liberté de ne pas être critiqué. La liberté de twitter n'implique pas la liberté de non-bannissement si tu ne respectes pas les conditions. Tu fais donc partie de ceux qui confondent critique et censure.

    D'ailleurs, arrêtez avec le paradoxe de l’intolérance, c'est idiot, enfin, c'est pertinent dans une société de crétins. Si une société est branlante au point de ne plus pouvoir se permettre la tolérance des intolérants, les intolérants sont le cadets de ces soucis, parce que ça veut dire qu'elle est au bord de l'effondrement.

    Tu prétends être mieux placé que d'autres sur le paradoxe de la tolérance ? Prouve-le, mais après avoir dit "je ne l'ai pas lu", tu commences avec un handicap. Certains font certainement dire à Popper ce qu'il ne dit pas, certains ont peut-être des formulations maladroites qui ne permettent pas de comprendre (j'en fais sans doute partie). Alors voilà : tant que c'est possible, Popper préfère contrer l'intolérance par des arguments rationnels. Mais lorsque les intolérants ne sont plus capables d'accepter des faits, il devient acceptable de ne plus être tolérant envers les intolérants. Les républicains (en majorité) sont depuis plusieurs années dans le deuxième cas de figure, leur incapacité à accepter leur défaite électorale n'en est que la dernière manifestation. Selon Popper, si on continue à être tolérant même dans cette situation, les intolérants prendront le pouvoir et il n'y aura plus de tolérance. Que fait-on si on reste tolérant face à des tentatives de prise de pouvoir illégales ?

    Tu l'as dit, et je suis d'accord : faisons respecter la loi, ceux qui ont tenté de s'introduire au Capitol pour renverser une élection sont passibles de peines. Tu l'as dit, Trump n'a rien d'autre à faire que la présidence des USA, il n'a en particulier rien à faire à essayer passer outre les résultats des élections et à inciter une insurrection. Tu l'as dit, si le législateur laisse le bordel s'installer, il merde, qu'il destitue donc Trump, et que les Républicains arrêtent de merder de manière générale.

    Certains des outils dont parle ce poste sont sympa hein, et je les utiliserais probablement, mais activés par défaut avec une visée politique pour implémenter une espèce de contrôle social façon cyberpunk discount ?

    J'imagine que tu parles du post de la Mozilla Foundation (si ce n'est pas le cas, ignorer ce qui suit). Je dois bien avouer que ma connaissance du cyberpunk est extrèmement limité, mais il me semble qu'un pouvoir disproportionné des entreprises sans contre-pouvoir effectif en est un des éléments essentiels. Les quatre propositions de la Mozilla Foundation vont beaucoup plus dans le sens d'une limitation des pouvoirs des GAFAM que le contraire.

  • [^] # Re: Réaction enthousiaste

    Posté par  . En réponse au journal La fondation Firefox n'aurait-elle pas mieux fait de ne rien dire?. Évalué à 4. Dernière modification le 14 janvier 2021 à 13:33.

    Autre exemple de comportement a minima anti-démocratique :
    - Bloquer des aides internationales accordées par le congrès tant que le pays bénéficiaire ne l'aide pas à discréditer son rival
    - Demander de "trouver 11 780 votes" a un secrétaire d'élection

    Et ce ne sont que les exemples les plus évidents et documentés. Mais il y a beaucoup d'autres choses peut-être moins bien documentées, qui, prises individuellement dans le vide, semblent plutôt inoffensives, mais qui, prises dans leur ensemble, racontent une histoire très claire d'un président, de son parti, et de ses soutiens qui veulent passer outre le résultat des élections et garder Trump à la tête des USA au mépris de la volonté exprimée des électeurs. Voir la liste sur Wikipedia.

    Comme d'habitude, les soutiens de Trump font ce qu'ils prétendent que les démocrates font :
    - affirmer il n'y a pas de preuves que Donald Trump a fait pression sur l'Ukraine pour peser sur les élections en ignorant les preuves qu'on leur montre, mais aussi affirmer sans preuves qu'il y a des fraudes de l'élection de Biden (même les juges républicains ont jeté les plaintes, certaines sur ce motif lol)
    - prétendre que les démocrates n'ont jamais accepté les résultats de l'élection de Trump en 2016 (alors que Clinton a admis sa défaite le 9 novembre), pour ensuite refuser par tous les moyens les résultats de l'élection de Biden ; Trump n'a toujours pas admis sa défaite
    - prétendre que Black Live Matter était des émeutes qui s'attaquaient aux bâtiments fédéraux, pour ensuite mettre à sac le Capitol
    - etc.

  • [^] # Re: Réaction enthousiaste

    Posté par  . En réponse au journal La fondation Firefox n'aurait-elle pas mieux fait de ne rien dire?. Évalué à 8.

    Correction : lorsque je disais "liberté du net"/"liberté du web", il fallait lire "neutralité du net"/"neutralité du web". Il est dommage que je me plaigne d'une confusion pour en faire une juste derrière… J'ai le droit de sortir la carte de "j'ai parlé de liberté avant et mes doigts ont tout mélangé". Dans le même genre, l'expression correcte est paradoxe de la tolérance. Et dire que je pensais m'être relu.

  • # Réaction enthousiaste

    Posté par  . En réponse au journal La fondation Firefox n'aurait-elle pas mieux fait de ne rien dire?. Évalué à 10.

    Peut-être vais-je me faire moinsser, mais, même si le texte de Mitchell Baker est très superficiel (brièveté oblige), je n'y vois aucun problème majeur. Je dirais même plus : il ne dit rien qui ne soit très consensuel, sauf pour ceux qui confondent critique et censure, liberté d'expression et droit d'avoir une tribune, en un mot, les fascistes et leur conception toute pétée de la liberté en mode "si tu me reproches d'être fasciste, c'est toi le fasciste". Il est dommage (et même agaçant) de devoir réexpliquer encore et encore ces distinctions pourtant simples ainsi que le paradoxe de l'intolérance.

    Maintenant, si la critique c'est "indépendamment de la justesse du texte, ça va leur faire perdre des parts de marché", pourquoi pas. En ce qui me concerne (et j'insiste sur le caractère personnel), j'aurais infiniment plus de respect pour une fondation Mozilla qui coule parce qu'elle s'est exprimée contre le fascisme que pour une fondation Mozilla qui reste encore en vie en profitant du fascisme.

    PS : j'ai peur que tu confondes liberté de web et liberté du net, ce n'est pas la même chose.
    PS 2 : l'assaut du capitole du 6 janvier, ainsi que tout ce qu'à fait Trump en rapport avec les élections relèvent du fascisme.

  • [^] # Re: OGM

    Posté par  . En réponse au journal Pour ou contre les vaccins open source mais pas libres ?. Évalué à 9.

    Ergoter sur si un virus est vivant ou non, c'est pas la même chose qu'ergoter sur ce qu'est un virus. Pour le sujet qui nous intéresse, j'ai du mal à imaginer une conception de "virus" qui comprenne les vaccins à ARNm : le brin d'ARNm n'est pas reproduit par l'organisme hôte. En fait, l'intersection entre ce qui est injecté (brin d'ARNm encapsulé dans des liposomes) et ce que l'organisme produit (protéines spike) est vide. Contrairement à un virus, où ce que l'organisme hôte produit (à ses dépens) est une copie (parfois imparfaite) du virus de base.

  • [^] # Re: Quel cryptage des données dans KeePass ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche KeePass, ou apprendre à gérer correctement ses mots de passe. Évalué à 5.

    • Pour la partie dérivation de clefs, Keepass utilise l'algorithme Argon2 (il y a quelque années, c'était une méthode ad-hoc à base d'AES itéré).
    • Pour la partie chiffrement, c'est du Chacha20, (précédemment du AES, toujours en option).

    Notons qu'il y a quelques années, Keepass 2.10 a été certifié par l'ANSSI, et c'est, si je ne me trompe pas, le seul gestionnaire de mot de passe dans ce cas.

  • [^] # Re: Ou si

    Posté par  . En réponse à la dépêche KeePass, ou apprendre à gérer correctement ses mots de passe. Évalué à 1. Dernière modification le 27 novembre 2020 à 19:59.

    Je ne comprends pas, Dropbox (ou Google drive, ou Onedrive, ou…) ce n'est pas pour 99% des utilisateurs ? Au delà de mon ton sarcastique, je n'ai jamais essayé la synchronisation via ces services, j'ai toujours seulement supposé que c'était le cas.

    Parce que c'est tout ce que tu as besoin de faire (en plus d'installer Keepass sur toutes tes machines, duh) : synchroniser ta base de données de mots de passes, qui est un bête fichier comme n'importe quel autre fichier. Et sur chaque machine, tu l'ouvres avec Keepass, et voilà !

    (Bon, ça ne résout pas le problème des manipulations manuelles pour lier le plugin Kee pour le navigateur et le logiciel Keepass…)

  • [^] # Re: Ou si

    Posté par  . En réponse à la dépêche KeePass, ou apprendre à gérer correctement ses mots de passe. Évalué à 3.

    Le remplissage automatique dans les navigateurs (au moins firefox et chrome) peut être géré par une extension. J'utilise personnellement Kee, mais l'installation demande une manipulation à l'utilisateur. Cette manipulation ne devrait poser aucun problème à ceux qui savent trouver le dossier où est installé Keepass, mais je conviens que ça ne satisfait pas tes conditions.

    En ce qui concerne le partage entre machine, ça passe très bien par de la synchronisation du genre syncthing, ou, pour ceux qui veulent pas libre (mais ce genre de personnes ne viennent pas sur Linuxfr, si ?) Dropbox, etc. Mais je conviens à nouveau que ça ne satisfait pas mieux tes conditions.

    Peut-être à regarder (je n'ai pas essayé) : l'extension Kee propose de stocker les mots de passe sur un serveur plutôt que dans un fichier kbdx (à terme, ce service demandera un abonnement payant). Il n'est pas impossible que ça s'approche de tes conditions, mais je n'ai pas vraiment regardé de très près, ni les services rendus, ni la fiabilité, ni la sécurité.

  • [^] # Re: Je ne sais pas si j'oserais…

    Posté par  . En réponse au sondage et si c'était à refaire ?. Évalué à 2.

    Tout à fait. Pour paraphraser l'éminent professeur Shadoko, il vaut mieux le refaire même s'il ne se passe rien que risquer qu'il se passe quelque chose de pire en le refaisant pas.

  • [^] # Re: Analyse statique

    Posté par  . En réponse à la dépêche Audit du code source de Parcoursup par la Cour des comptes. Évalué à 1.

    Malheureusement, le gouvernement avait décidé d'avance qu'il devait y avoir intervention humaine, Claire Mathieu et Hugo Gimbert ont dus faire avec cette donnée ; je ne faisais que rapporter les propos de Claire Mathieu.

    Je me plante sans doute, mais avec l'exemple que tu proposes, la différence de résultat entre parcoursup et APB ne serait pas due à la version "les écoles proposent et les étudiants disposent" de parcoursup vs "les étudiants proposent et les écoles disposent" de APB ? (En reprenant la formulation de science étonnante ; je ne sais pas quel est le vrai terme technique).

  • [^] # Re: Analyse statique

    Posté par  . En réponse à la dépêche Audit du code source de Parcoursup par la Cour des comptes. Évalué à 1.

    J'arrive un peu après la bataille, mais sans me prononcer sur la pertinence de l'algorithme employé, parcoursup reste une variante de l'algorithme de Gale-Shapley pour les mariages stables. J'avais assisté dans mon labo à une conférence de Claire Mathieu sur l'algorithme en question ; conférence non filmée, désolé de ne pas pouvoir fournir cette source… Mais il existe cette vidéo de science étonnante (youtube, désolé…). On peut aussi lire la présentation officielle de l'algorithme (en particulier la section 2.5) et comparer avec l'algorithme de Gale-Shapley pour voir que les idées de l'algorithme sont les mêmes, sauf que les candidats doivent manuellement répondre à chaque étape, et qu'il y a des complications dues aux quotas de boursiers et de locaux.