Bonjour nal,
Je travaille pour une grande entreprise européenne qui fait appel à des fournisseurs/prestataires de tous horizons !
C’est génial, tous les documents que l’on produit doivent être en anglais ! On s’y fait, et ça peut aller, on est tous habitués à lire de la doc en anglais et vu qu’on voit aujourd’hui plus d’anglais sur les murs de Paris (vive la pub) qu’on n’en voyait en allemand pendant l’occupation, on sait relativement bien le lire et l’écrire. En plus c’est à peu près toujours le même champ lexical.
Mais vient toujours le moment du « call » avec au choix: américain, britannique, allemand, indien, chinois, espagnol, italien. (Mention spécial pour le call avec 8 Français et un Américain qu’on finit tout de même en anglais lorsque l'Américain s'est déconnecté du webex.)
Je ne sais pas parler anglais et je déteste ça, je dois « animer des calls » et je me retrouve à bafouiller, chercher mes mots et à finir par répondre « euh yes » à des phrases provenant d’accents texans ou chinois que je ne comprends pas. Pire, quand je sais que j’ai un call dans deux jours, je n’en dors pas la nuit, et la veille je me retrouve comme un écolier à préparer des phrases toutes faites sur un papier pour ne pas être pris au dépourvu, au cas où.
Pire encore, les dix premières secondes puis dix premières minutes du call, j’ai la gorge prise tellement je suis stressé et je bafouille un « hello, how are you ? » qui me fait encore plus stresser car tout en le disant, j’entends bien qu’il n’est pas serein ou convaincant. Du coup je n'arrive pas à prendre le dessus autant que je le voudrais sur mes fournisseurs avec qui on ne partage pas toujours les mêmes intérêts.
Et toi, journal, dis moi que je ne suis pas seul.
Quel est ton rapport à l'anglais ?
Comment as-tu fait pour le parler de façon acceptable ?
Comment tu fais pour ne pas être stressé avant/pendant un call ?
Est-ce que tu pourrais être dans l'entreprise où tu es aujourd'hui si tu ne parlais pas anglais ?
Est-ce que tu as dû te farcir des séries américaines en VO alors que tu détestes ça ?
Je vous laisse ce lien sur cette organisation qui tend à la sauvegarde des quelque 7000 langues en voie de disparation : http://www.sorosoro.org/
(c’est rigolo y a un petit planisphère qui localise les foyers de chaque langue, qui permet de cliquer sur celle-ci pour l’écouter !)
# Mon rapport à l'anglais
Posté par Kerro . Évalué à 8.
Je n'ai pas compris cette question.
Je suis moyen-faible en anglais oral.
Lire l'anglais, depuis environ 37 ans.
Converser par écrit en anglais avec d'autres personnes (à l'époque des BBS, puis emails, forums, etc).
Et parler en anglais avec d'autres personnes (au début des nanas, t'apprends super vite dans certaines situations si-tu-vois-ce-que-je-veux-dire).
Et tout simplement continuer à le faire. J'adore le contact avec les gens que je croise un peu partout, alors l'anglais c'est pratique.
Je ne suis pas stressé du tout dans le reste de ma vie.
Lorsque je ne pige pas, j'indique au locuteur qu'il faut qu'il fasse le nécessaire pour se faire comprendre. Si un jour je tombe sur un teubé qui refuse alors tant pis, j'ai déjà une vie bien courte, je ne vais pas en dédier un morceau à une personne qui considère que le monde entier doive se mettre à son niveau.
Je n'utilise que peu l'anglais oral dans mon entreprise. Mais mon parcours l'a plus ou moins nécessité, donc si je suis « là » aujourd'hui c'est entre autre parce que je parle anglais de manière suffisante.
Les seuls moments où c'est nécessaire c'est à cause des
commerciauxgros lourds de chez tel ou tel fournisseur/prestataire/constructeur/etc qui tiennent absolument à me vanter les avantages de machin-truc ou à avoir mon indispensable avis sur machin-chose. Pas de bol c'est en général pile le moment où je passe dans un tunnel.Je n'ai pas la télé. Je ne regarde que très peu de films. Je n'aime pas les séries (enfin je suppose, vu que je n'en regarde pas). Je n'apprécie pas de regarder un film en anglais, mais dès fois ça passe ; je ne mets pas les sous-titres car ils sont vraiment trop mauvais par rapport à ce qui est dit.
Lorsqu'il y a une vidéo en anglais qui m'intéresse, ou une extrait audio, ou etc, je regarde sans problème. Mais je suis bien moins à l'aise qu'en français. Et je préfère une transcription écrite car c'est bien plus rapide (même en français donc).
Lorsque je suis seul en voiture, j'écoute souvent la BBC.
Et de temps en temps j'écoute Voice of America histoire de rigoler un peu, ça me plonge dans une ambiance que j'imagine similaire à une occupation par une armée étrangère, ou un pays totalitaire. Je pense que c'est pratique pour apprendre.
Au final je parle peu anglais actuellement. Peut-être 1 heure par mois.
[^] # Re: Mon rapport à l'anglais
Posté par ʭ ☯ . Évalué à 3.
T'es sûr? Je comprends dans cette phrase que tu utilises le mot "actuellement" comme faux ami de "actually" ;-)
⚓ À g'Auch TOUTE! http://afdgauch.online.fr
# Ma vie, mon oeuvre
Posté par gUI (Mastodon) . Évalué à 10. Dernière modification le 04 décembre 2017 à 22:46.
Il y a 7 ans que j'ai fait mon premier call avec des Américains, des Chinois et des Indiens. Sans aller jusqu'à ta description, j'avoue que j'étais vraiment pas à l'aise. Maintenant c'est la routine.
Mes conseils :
- ne te force pas à avoir un accent Anglais hyper classe, ni à parler vite. Le résultat c'est qu'on te comprendra pas. Perso j'ai arrêté avec les "R", je les prononce à la Française. Tout le monde comprend parfaitement ce que je dis, et largement mieux que quand je tentais maladroitement de les machouiller. Un Indien (qui parle couramment Anglais) qui dit "vat is the currrrrent status" au lieu de "what is the current status" n'est pas pire. Et tout le monde le comprend parfaitement également.
- oui, prépare les phrases clé, surtout celles d'accroche. Si tu as un call, c'est parce que tu dois dire qqchose de précis ("share a status" ou bien "open a discussion on a particular topic"). Sans du par coeur, il te faut savoir par quoi démarrer (conseil valable pour n'importe quelle prise de parole en public d'ailleurs)
- il existe des manies de langage dans ton entreprise, des phrases qui reviennent à chaque fois. chope-les et raccroche-toi à ça : ça aide à parler, et à se faire comprendre (puisque tout le monde les connait parfaitement)
- n'hésite pas à rephraser, à répéter, à faire confirmer. l'important c'est que tout le monde se comprenne bien (ce qui n'est pas facile dans un contexte international, mais l'avantage c'est que tout le monde en est bien conscient) : "let me rephrase it" ou "so you say that <…>" ou "can you confirm that you want to <…>" est parfaitement acceptable. encore une fois, il faut choper les manies des autres. et celles des Anglais ou des Américians sont en général de meilleurs exemples que celles des Français ;)
Après, les films et séries en V.O. c'est très bien pour la compréhension orale, pour la musique de la langue, mais pas spécialement pour apprendre du vocabulaire. Commence par un film/série que tu connais par coeur et que t'aimes bcp. Ca coulera de source et tu passeras un bon moment, promis :)
En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.
[^] # Re: Ma vie, mon oeuvre
Posté par Christie Poutrelle (site web personnel) . Évalué à 6.
Très clairement, c'est le meilleur conseil jamais donné: tu auras souvent affaire à des "non native english speakers" (sous entendre des gens qui ne sont pas d'origine anglo-saxonne) et qui auront eux aussi un accent imbuvable. Il faut mieux parler en Giblish (Global English - anglais parlé par les non-natifs; c'est aussi connu sous d'autres noms) et focaliser tes efforts sur ce que tu veux dire plutôt que comment le dire.
[^] # Re: Ma vie, mon oeuvre
Posté par CHP . Évalué à 6.
En plus, ca te donne un accent exotique tout a fait charmant, du point de vue de ceux dont s'est la langue maternelle. Lorsqu'une anglaise parle francais, on trouve son accent charmant. C'est pareil dans l'autre sens. Nous, on croit qu'on est ridicule, alors que pas du tout !
Je connaissais ca sous le nom de Globish, que je trouve plus joli et plus prononcable que Giblish.
[^] # Re: Ma vie, mon oeuvre
Posté par jame_s . Évalué à 5.
Pour l'accent, je trouve que les français tombent souvent dans l'excès inverse et ne font aucun effort. Je n'ai pas un niveau terrible en anglais et pourtant mes oreilles saignent quand j'entends mes collègues. D'après la description de l'auteur du journal, il n'a pas non plus un bon niveau en anglais donc peu de chance qu'il ai un accent "hyper classe" : faire des efforts pour la prononciation lui permettra de se faire comprendre et il lui restera quand même toujours assez d'accent frenchy pour la touche d’exotisme.
Il ne faut pas essayer d'impressionner ses interlocuteurs en parlant top vite ou en faisant des phrases trop compliquées mais l'accent, quand même, c'est important.
[^] # Re: Ma vie, mon oeuvre
Posté par Dr BG . Évalué à 6.
C'est surtout qu'il vaut mieux parler distinctement avec un accent français bien identifié qu'un faux accent pourri anglais ou américain. J'ai déjà entendu des gens qui en rajoutaient un peu trop dans la caricature d'accent américain à manger leurs mots que c'en était ridicule (et pas forcément compréhensible). Après c'est sûr, c'est mieux d'avoir un bon accent.
[^] # Re: Ma vie, mon oeuvre
Posté par gUI (Mastodon) . Évalué à 5.
Comme disait un prof d'Anglais (un Anglais natif qui assurait des cours dans une boite précédente) : "O-VER AR-TI-CU-LATE" !
En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.
[^] # Re: Ma vie, mon oeuvre
Posté par Psychofox (Mastodon) . Évalué à 6.
Cela-dit il faut faire la distinction entre chercher à avoir un accent anglais ou américain, et parler à peu près correctement.
Deux exemples de mots souvent prononcés mal par les francophones parmi des milliers d'autres : engine et receive. Je ne suis pas bon en alphabet phonétique international mais vous pouvez utiliser l'option audio de wiktionary pour vous donner une idée. Dans receive aucun anglophone ne fera de cas si votre r n'est pas roulé correctement mais par contre si vous prononcez la suite à la française personne ne comprendra rien.
Et dans certains cas ça peut faire passer certains mots pour d'autres et amener des quiproquos gênants.
[^] # Re: Ma vie, mon oeuvre
Posté par gUI (Mastodon) . Évalué à 6.
Tu as raison de préciser. Il ne faut pas chercher à bien prononcer chaque phonème, mais par contre il est indispensable de choisir le bon.
D'où mon exemple du "R" roulé à la Française (sans exagérer toutefois). Il est clairement mal prononcé, mais tout le monde comprend qu'il s'agit d'un "R" et pas d'un "W" par exemple.
Mais attention toutefois, autant la grammaire Anglaise est assez accessible, autant la prononciation est un enfer. Ceux qui bossent dans la synthèse vocale le savent bien. Un exemple connu est le mot imaginaire "ghoti" qui pourrait très bien se prononcer comme "fish".
En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.
[^] # Re: Ma vie, mon oeuvre
Posté par jadfa . Évalué à -4. Dernière modification le 06 décembre 2017 à 09:23.
Perso je me rappelle d'un grand moment de détresse un jour où un asiatique essayait de m'expliquer son problème: je n'arrivais pas du tout à le comprendre avec son accent qu'il devait essayer de rendre le plus british possible! Heureusement que le commercial (qui devait avoir le décodeur adéquat depuis le temps qu'il le pratiquait) répondait à ses interrogations en bon anglais avec accent béret-baguette, je comprenais la question grâce à la réponse!
PS: curieux avec le machisme-sexisme naturel du milieu informatique que personne n'ait encore dit que son rapport, c'était avec l'anglaise plus qu'avec l'anglais. La peur du #balancetonporc sans doute?
[^] # Re: Ma vie, mon oeuvre
Posté par xcomcmdr . Évalué à 6. Dernière modification le 06 décembre 2017 à 09:58.
Ou peut-être était-ce un jugement trop rapide de présupposer qu'on est tous des porcs…
"Quand certains râlent contre systemd, d'autres s'attaquent aux vrais problèmes." (merci Sinma !)
[^] # Re: Ma vie, mon oeuvre
Posté par khivapia . Évalué à -1.
Ou peut-être était-ce un jugement trop rapide de présupposer qu'on est tous des porcs…
C'est clair : le porc cherche à se reproduire, la majorité des-dits porcs humains sont encore plus bas puisqu'ils ne le veulent même pas.
[^] # Re: Ma vie, mon oeuvre
Posté par Faya . Évalué à 6.
Je parle très mal l'anglais. J'ai un bon vocabulaire, je comprends à peu près tout ce que lis (articles généralistes comme techniques) et même ce que j'entends (plutôt l'anglais américain) mais dès qu'il s'agit de le parler, il semblerait que mon vocabulaire disparaisse et je ne peux dire que "heeuuu".
Il y a quelques années j'ai vécu 6 mois en Inde avec ma copine qui a fait une licence d'anglais, et je comprenais les indiens mieux qu'elle alors qu'elle le parle bien mieux que moi ! Aux USA aussi ça s'est vérifié : "j'entends" mieux l'anglais "de la rue" que cette personne qui le parle quasi couramment. Étant Martiniquais, je me demande si ça n'est pas dû au fait que je parle aussi couramment le créole et que je l'entends quotidiennement depuis ma naissance. Ça a peut-être exercé mon oreille à certaines sonorités qu'elle a dû mal à saisir. Bref je trouve ce phénomène bizarre et intéressant.
# Je pense que tu va pas aimer mes réponses
Posté par Misc (site web personnel) . Évalué à 5.
Il est bon. J'ai déjà donné des confs en Amérique du Nord, je fait des confcalls 3 fois par semaine dans la langue, je fait des jeux de mots pourris assez régulièrement. Je suis fatigué après une journée, mais moins qu'avant.
En pratiquant. D'abord, la lecture, ce que tu sembles deja réussir. Ensuite à l'écrire. Puis, à force de l'écouter (par exemple, des vidéos de conférence sur youtube) et de tenter de le parler, ça s'améliore. Le truc, c'est d'avoir des gens compréhensifs face à toi, et de persévérer.
Je sais que ç'est pas simple et c'était pas simple pour moi non plus. Je sais que les gens se sentent ridicule, qu'on se sent con à ne pas trouver ses mots, qu'on est frustré. Je parle bien anglais, mais je galère sur d'autres langues, donc je suis pas étranger à ce que tu vis.
J'ai appris l'anglais à l'école en 3eme langue. J'ai fait 4 mois à l'étranger dans une fac anglophone. J'ai aucun souvenir d'avoir eu des soucis, mais je ne doute pas que j'en ai eu. J'ai juste oublié, et ça finit par passer.
J'ai l'habitude. Mais oui, au début, c'était pas simple. On est passé à des videos conférence, ce qui permet déjà de voir qui parle, parce qu'en vidéoconférence audio uniquement, c'était horrible.
Non. Je bosse pour une boite US, les 3 gens entre moi et le PDG ont tous l'anglais US comme langue maternelle. Le PDG aussi. Et je pense plus de 75% de mon département.
Mon entretien d'embauche était en anglais.
Si je parlait pas anglais, j'aurais pas pu rentrer dans la boite il y a 6 ans. J'aurais sans doute eu du mal à parler à des gens sur les projets libres à l'époque y a 10 ans.
Non. Si tu détestes ça, tu as plusieurs autres choix. Tu peux prendre un film que tu aimes bien, que tu connais par coeur et le revoir, en anglais.
Tu peux regarder des vidéos de conférence sur youtube sur un sujet que tu aimes, même au ralenti, tu as le droit. Si tu piges pas un mot, tu as le droit d'arrêter. Tu as le droit de revenir en arrière, de demander à quelqu'un, de mettre les sous titres. De regarder que 5 minutes à la fois parce que tu es trop fatigué.
Mais ça, ça n'aide que pour la compréhension, ce qui est déjà bien, mais ça va pas t'aider à surmonter ta peur.
Pour parler, bah, faut se lancer.
Tu peux aller à des groupes de discussions (y en sur meetup.com), tu peux (sous réserve de pognon/liberté) aller t'expatrier un temps. Tu peux demander des cours dans la cadre du droit à la formation. Tu peux utiliser duolingo ou autre applications. Tu peux faire un karaoké. Tu peux parler avec quelqu'un qui parle anglais pour t'entrainer.
Mais c'est comme tout, c'est qu'une question de pratique. Crois moi, ça s'améliore à la fin. Pas forcément au bout d'une semaine, ni même d'un mois, mais ça s'améliore.
Et non, tu n'es pas seul. Même si c'est pas mon cas, je connais plein de gens qui ont du mal avec l'anglais.
[^] # Re: Je pense que tu va pas aimer mes réponses
Posté par pulkomandy (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 10.
ça s'appellerait pas une audioconférence?
[^] # Re: Je pense que tu va pas aimer mes réponses
Posté par Misc (site web personnel) . Évalué à 5.
En effet, (pour ma defense, j'ai pas dormi de la nuit)
# chacun son tour
Posté par arnaudus . Évalué à 5.
On ne s'entend pas trop mal. Écrit tous les jours, oral plus ou moins intensif en fonction de la période.
Bosser à l'étranger pendant 5 ans.
Le téléphone en français ne me met pas super à l'aise, donc en anglais c'est pareil.
Non. Je ne pourrais pas occupper le poste que j'occuppe de toutes manières.
C'est ridicule, si on déteste ça on ne fait pas ça.
Tu dirais quoi si un collègue te confiait qu'il doit coder en C, qu'il est payé pour ça, mais qu'il ne connait pas ce langage? C'est stressant pour lui, mais bon, qu'est-ce que tu veux répondre?
# Ah, l'anglais
Posté par roduit (site web personnel) . Évalué à 10.
La première fois où je me suis questionné sur mon rapport à l'anglais était durant ma thèse, lors d'une pause à la cafète. Nous étions un italien, un français, un tessinois (partie suisse italienne), un russe, un allemand, et moi-même (francophone) et nous parlions anglais. J'ai trouvé, sur le moment, que c'était un peu absurde. Bien que nous étions habitués à converser en anglais pour notre travail, lorsque ça déborde, on sens nos limites.
Je continue, ~10 ans après cet évènement, à parler relativement souvent dans le cadre professionnel. Mon anglais s'est un peu amélioré, mais je n'arrive toujours pas à lire un roman dans cette langue, je passe à côté des subtilités.
Pour ne pas être stressé avant un call, je pense à tous les allophones que j'ai rencontré. Je suis toujours admiratif de voir des personnes non francophone parler français. Leurs fautes ne me dérange pas. Alors j'imagine que de l'autre côté, c'est aussi le cas. Et en fait, c'est vrai. Quand il m'arrive de faire une faute, soit elle passe sans autre, soit on en rit.
Mais entre-temps, j'ai découvert l'Espéranto et j'ai été bluffé, mais ça, c'est une autre histoire…
# My two cents
Posté par paulez (site web personnel) . Évalué à 3. Dernière modification le 04 décembre 2017 à 23:33.
Je vis dans un pays anglophone depuis 5 ans (Irlande puis États-Unis).
Beaucoup de réunions "language exchange" où je parlais 10 minutes en anglais avec quelqu'un dont c'est la langue maternelle puis 10 minutes en français, puis rebelote avec quelqu'un d'autre, et ainsi de suite. Beaucoup de discussions au pub, après quelques pintes je parle parfaitement.
Au début après chaque journée j'étais épuisé mentalement à cause de la langue. C'est venu avec le temps. Je parle toujours avec un très fort accent.
De la pratique. Accepter de faire des erreurs, et ne pas trop se prendre au sérieux. Je parle toujours avec un accent tout pourri, comme ça tout le monde est au courant que je parle un peu bizarrement.
Non je travaille 100% en anglais.
J'aime bien ça en fait :-) Je pense que juste regarder des séries en VO ne suffit pas vraiment à être à l'aise. Le plus important à pratiquer c'est parler, surtout quand on a appris l'anglais à l'école en France, qui focalise beaucoup sur l'écrit et pas du tout assez sur l'oral. Un bon moyen je pense est de discuter en direct avec une personne qui parle bien anglais, pour te donner plus d'aisance dans l'échange. C'est plus simple de faire des erreurs et d'apprendre comment ça, alors que devant un groupe c'est beaucoup plus stressant.
# En immersion depuis bientôt 2 ans
Posté par Guillawme (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.
Si cela peut aider, voilà quelques réponses tout à fait personnelles à ce sujet. Je vis et travaille aux États-Unis depuis avril 2016.
Je suis chercheur, et je suis bien content que la langue de la science soit actuellement l'anglais. Il y a quelques centaines d'années c'était encore le latin. J'ai étudié le latin pendant 3 ans au collège, et je trouve l'anglais beaucoup plus facile. :-)
J'apprécie également l'anglais car sans cette langue je serais passé à côté de plusieurs personnes qui sont devenus des amis à des degrés divers (parmi ces personnes, des espagnols, italiens, allemands, slovaques, suédois, américains ; j'oublie peut-être des nationalités).
L'immersion m'aide énormément. Je parle d'immersion sous toutes ses formes, pas seulement professionnelle. Certaines situations ne se gèrent que par la conversation (pas de personne bilingue pour traduire, situation immédiate qui ne peut pas se gérer par écrit, etc.), au début c'est terrifiant mais on s'y fait vite quand il n'y a aucun moyen d'y échapper. Et c'est aussi bien plus facile quand ce n'est pas dans un cadre professionnel (c'est pas grave de faire des fautes de langue en blaguant avec des gens autour d'un verre, et ça aide à emmagasiner des tournures idiomatiques qui aident à la communication dans tous types de situations).
Je ne considère pas encore que j'ai un niveau "acceptable", car certains jours mon accent et ma grammaire sont beaucoup moins bons que d'autres (ça dépend principalement du niveau de fatigue). Mais des amis (non francophones) m'ont fait remarquer que je gère toute ma vie (professionnelle et personnelle) en anglais, et que ça suffit à me qualifier de fluent même s'ils entendent bien que je ne parle pas parfaitement, et que je manque de vocabulaire dans certains champs lexicaux.
Le téléphone est un de mes plus grands obstacles. Je peux m'en sortir dans la plupart des conversations, mais ça me demande beaucoup plus de concentration que d'écrire un texto ou un email. Heureusement dans mon travail la communication se fait essentiellement par email, et les amis communiquent facilement par texto. Les situations qui nécessitent absolument des conversations téléphoniques sont relativement rares, et la plupart du temps les infos à échanger sont simples.
La visioconférence n'est pas beaucoup mieux. Il est plus facile de savoir qui parle (si c'est à plus de deux participants), mais il est toujours difficile de se regarder dans les yeux comme dans une vraie conversation (parce qu'on regarde l'écran et pas la caméra ; pour résoudre ce problème il faudrait avoir l'objectif de la caméra au milieu de l'écran j'imagine…).
Absolument pas. Tout se passe en anglais non seulement parce que je travaille aux États-Unis, mais aussi parce que dans la recherche, peu importe dans quel pays, les échanges se font en anglais (à l'exception de la communication orale au quotidien avec les collègues en France ; mais dès qu'on communique par email avec des collègues dans d'autres labos, c'est en anglais).
Il y a bien assez de séries différentes pour en trouver une qu'on apprécie je pense. Ce que je n'aime pas avec les séries, c'est d'être accro et impatient de voir l'épisode suivant. J'ai contourné ce problème en choisissant une série déjà terminée. C'était un bon exercice pour l'oreille (parfois avec l'aide des sous-titres en anglais eux aussi), et surtout une forme de procrastination productive quand j'avais besoin de pauses pendant la rédaction de ma thèse… :D
Mais si tu n'aimes pas les séries, regarder des films ou écouter la radio permet d'exercer l'oreille tout aussi efficacement.
Bon courage avec l'anglais. :-)
# à mon tour
Posté par Maclag . Évalué à 7.
Je parle couramment anglais même si malgré les années d'entraînement on peut bien dire que j'ai un accent de merde.
J'ai grandi à Calais à l'époque ou la traversée de la Manche se faisait par 2 compagnies en pleine guerre des prix. Ados, on traversait régulièrement pour 10F (oui, on était encore en Francs).
Ajoute à ça des immersions d'une semaine en Angleterre dans une famille l'été.
J'ai l'habitude. Depuis la fin de mes études je n'ai jamais travaillé en environnement francophone. Aujourd'hui je bosse au Québec dans la division d'une grosse boite centrée au USA. De notre côté, je suis le seul francophone.
Non, ni celle-ci, ni la précédente. Parler Anglais ouvre les portes de toutes les boites du monde, c'est magique!
Et bien j'adore ça! Je me suis rendu compte après avoir quitté la France et après avoir abandonner l'idée que je trouverais partout du sous-titré en Français que je préfère largement la VO. Je n'aime plus du tout voir des doublages. Même les films en langues que je ne connais pas, je les passe en VO avec sous-titrage.
Les clés pour être à l'aise dans une langue:
-La pratique
-La pratique
-La pratique
Regarde s'il n'y a pas un café des langues autour de toi. Sinon chercher les forums des immigrés autour de toi et lance-toi dans la discussion. C'est souvent apprécié, un "local" qui veut parler aux immigrés.
[^] # Re: à mon tour
Posté par Guillawme (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 1.
Ah oui, le doublage ce n'est vraiment pas génial… En discutant avec d'autres européens venant de pays beaucoup moins peuplés que la France (et donc où le doublage d'un film est moins intéressant financièrement, car l'audience sera de toute façon faible), je me suis aperçu que beaucoup d'entre eux ont été exposés à l'anglais très tôt et très souvent tout simplement par la télé et le cinéma qui ne sont pas doublés dans leurs pays. Je trouve que c'est, en France, une opportunité manquée de s'exposer à des langues étrangères. Dans les grandes villes on peut facilement trouver de la VO sous-titrée, mais dans bien des coins (comme là où j'ai grandi) il n'y a que les versions doublées dans les cinémas. Heureusement on a plus de choix en ligne maintenant avec les services de vidéo à la demande.
# Prends des cours
Posté par Wawet76 . Évalué à 9.
Si dans ton boulot tu dois animer des réunions en anglais et que tu n'es pas bon pour ça, demande une formation.
Tu peux utiliser ton DIFF pour ça. Il y a des trucs par téléphone qui te font pratiquer une ou deux heures par semaine.
[^] # Re: Prends des cours
Posté par Marco . Évalué à 2.
Bon conseil, et j'ajouterais que certaines boîtes peuvent payer une formation à l'étranger. La mienne m'en a payé une :).
Pour convaincre tu as des arguments :
* Tu travailleras plus efficacement
* La boite aura une meilleure image (ca fait plus sérieux auprès des clients/fournisseurs)
* Tu ne diras pas yes à n'importe quoi (d'ailleurs ne pas hésitez à faire répéter si c'est vraiment important)
Je parle beaucoup mieux l'anglais et comprend mieux l'anglais oral, mon niveau écrit était déjà "bon", et mon oral laissait à désirer. Evidemment il ne faut pas rester passif durant la formation et ne pas hésiter à visiter les pubs/magasins etc.
Maintenant j'ai encore du mal avec un collègue indien (surtout en confcall) et t'inquiètes pas j'ai aussi entendu des forts accents français en conf mais c'est pas grave puisque tout le monde comprenait
# Expat
Posté par peikk0 . Évalué à 3.
Expatrié en Nouvelle-Zélande depuis plus de 2 ans donc je le parle tous les jours, et sans trop de problème, avec un accent à mi-chemin entre français et kiwi.
Cours d'anglais depuis l'école primaire mais l'éducation française n'appuie pas suffisamment sur la pratique orale, donc ce n'est venu qu'après les premiers mois en immersion en NZ, et plus je le parle plus ça devient naturel. Quand je n'arrive pas à me faire comprendre je reprend un accent bien français qui passe généralement bien.
Je suis toujours stressé au téléphone que ce soit en français ou en anglais, donc j'évite. :p
Non, et probablement pas dans les précédentes en France non plus, l'anglais c'est indispensable dans l'IT.
Je matte mes films et séries en VO depuis bien longtemps quelque soit la langue, j'ai horreur des doublages. Je me passe des sous-titres pour l'anglais la plupart du temps, et sous-titres anglais ou français pour les autres langues.
# a mon tour
Posté par groumly . Évalué à 8.
En Californie depuis 10 ans maintenant, on va dire que je comprends l'anglais, et né aux us (mais j'ai grandit ailleurs), donc j'ai eu des facilites et que mon cas est pas le plus courant.
Si ca peut te rassurer, malgré tout ca:
- J'ai toujours un mal de chien a comprendre les anglais. Genre l'anglais des présentateurs tele, ca va, mais l'anglais de la rue, c'est chaud a comprendre.
- Fut un temps, j'ai managé un gars en Inde. J'ai passe 2-3 conversations téléphoniques avec lui ou pour être tout a fait honnête, j'ai du comprendre au mieux a peu près 25% de ce qu'il disait. On passait la plupart du temps a bavasser via skype, son anglais est impeccable, mais ya un truc avec son accent a lui, ca passait juste pas. C'est courant avec les indiens d'ailleurs, leur anglais est très bon, ils ont juste un accent très spécifique. Faut s'y habituer quoi.
- Au doigt mouille, a peu près 75% du bureau ici a un accent qui varie de léger-clairement-pas-du-coin-mais-tu-peux-pas-vraiment-dire-d'ou a tellement fort que tu peux lire l'accent a l'écrit. Le point étant que meme dans un etat ou l'anglais est cense être la langue principale, ben la plupart le parlent au final plutôt mal.
Tout ca pour dire: te bile pas pour ton accent gaulois. Tout le monde s'en cogne.
Entraine ton oreille, ya pas de secret, c'est pas inné. T'es pas oblige de regarder des series US, ya suffisamment de contenu divers et varie, surtout dans le domaine hi tech. Les podcasts, ca marche très bien aussi, ou des confs en anglais, ou que sais je encore. Les chansons des Beatles ca marche aussi.
Et parle anglais. Lit en anglais et répète dans ta tete comment tu pense que ca sonne, et juste tout simplement parle devant ton miroir. C'est pas facile au debut. faut se faire un peu violence, mais c'est vraiment le seul moyen pour que ca devienne naturel.
Pour finir, rappelle toi qu'avec autant de nationalité au tour de la table, la langue est probablement le moindre de tes soucis de communications. Les differences culturelles vont avoir un impact bien plus fort que la qualité de ton anglais. Deja rien qu'entre British et Ricains, ya de quoi avoir des quiproquos, alors si tu rajoutes des chinois, des indiens et des cultures latines dans le tas, t'es pas sorti de l'auberge.
Linuxfr, le portail francais du logiciel libre et du neo nazisme.
# conseils
Posté par Psychofox (Mastodon) . Évalué à 2.
Je ne vais pas détailler mon parcours mais si je peux donner quelques conseils:
Il ne faut pas hésiter ni se sentir bête de faire répéter son interlocuteur, surtout en webex ou téléphone où même en parlant la même langue la qualité audio ne permet pas toujours de bien se faire comprendre.
il n'y a pas de miracle, c'est en immersion qu'on progresse le plus. D'après ta description on voit bien que tu le vis assez mal. Si tes finances, l'organisation "familiale" le permettent et que ton employeur est ouvert à ça je te conseillerais de prendre un congé sabatique de 3mois à 1 an et de les passer dans des pays anglophones. Des voyages du genre découverte de l'australie et la Nouvelle Zélande ou une traversée des USA et/ou du Canada, pourquoi pas en mode backpacker. Ce serait te faire violence sur le moment mais c'est l'occasion de faire un bon en avant en quelques mois que tu n'arriveras pas à avoir en x années de lutte quotidienne dans ton travail. Ça plus des souvenirs et rencontres inoubliables et la découverte de points de vue totalement différent. Alors forcément tout lâcher pour passer 6 mois à l'autre bout de la planète c'est plus facile étant célibataire et sans charge particulière (enfants, immobilier, toussa) mais ce n'est pas forcément impossible si c'est bien planifié. Il est même possible de prendre un congé sabbatique pour travailler ailleurs (ça peut d'ailleurs faire l'objet d'une étude de reconversion future).
[^] # Re: conseils
Posté par Olivier HUMBERT (site web personnel) . Évalué à 1.
Prendre un congé sabbatique ? Et pourquoi pas se payer une formation avec ses propres sous pour le bonheur d'augmenter sa valorisation sur le marché du travail !?!?!
Non, décidément pas. Si c'est dans le cadre du boulot, c'est la boîte qui doit sortir les sous.
Expérience perso, quand j'ai bossé dans une mairie en Australie pendant 3 ans, c'est la mairie qui a payé des cours d'anglais pour moi (à environ 60 dollars de l'heure) que je devais prendre sur mon temps de travail (j'étais payé aux alentours de 40 dollars de l'heure). Et j'étais loin d'être le seul dans ce cas là.
C'est simplement quelque chose de normal.
https://librazik.tuxfamily.org - http://linuxmao.org - https://liberapay.com/trebmuh
# Du vocabulaire anglicisant
Posté par oau . Évalué à 10.
Bonjour,
j'ai été surpris en lisant le journal et les commentaires. Voyant le titre je pensais que le sujet serait plutôt "quel est votre rapport à l'anglais qui envahi le champ lexical du français". Rapidement : j'étais très mauvais en langue étrangère pendant ma scolarité. J'ai eu du mal à avoir le TOIC, c'est dire. Mais en 2009 on m'a propulsé dans un projet uniquement en anglais. Conférence téléphonique, email, rapport, suivi de projet, voyage à travers toute l'europe etc.
Finalement comme beaucoup ici le disent la répétition a fait que aujourd'hui j'écris et je lis couramment l'anglais. Je le parle avec un accent horrible, mais je me fais comprendre. Aussi bien l'anglais technique que l'anglais de tout les jours.
Cependant il y a quelque temps j'ai fait une overdose. Série, cinéma, conférence, livre divers. Je me suis rendu compte que avec le temps mon français s’appauvrissait de vocabulaire anglicisant sans que mon vocabulaire anglais ne s'enrichisse plus que ça. Depuis je prends le temps de faire l'effort de revenir à une séparation des deux un peu plus marqué. Je fais attention à éviter les mots anglais dans mon vocabulaire, aussi bien à l'écris que à l'oral.
J'ai pris conscience que l'on pense avec les mots. Et que le gloubiboulga de vocabulaire que j'utilisais quotidiennement avait transformé ma pensée en un gloubiboulga.
La relecture de 1984 il y a quelques mois a du y faire beaucoup.
oau
[^] # Re: Du vocabulaire anglicisant
Posté par Michaël (site web personnel) . Évalué à 2.
Peut-être, mais pas seulement. Je passe sur le fait qu'il existe des contenus de qualité en anglais (p.ex. 1984). En pratiquant des langues étrangères (l'allemand et l'anglais) j'ai constaté un phénomène intéressant: alors qu'en français j'étais amené à amener des jugements toujours mesurés, retenus, ou pondérés, prisonnier d'une sorte d'esprit de finesse ou de finasserie en somme. j'étais dans un premier temps bien loin d'être capable d'exprimer ces nuances dans ces langues étrangères ce qui m'a forcé à revenir vers des catégories plus simples… et à me rendre compte que j'avais en quelque sorte perdu le pouvoir de dire simplement que j'aimais une chose ou non, que j'en souhaitais ou non une autre, et ainsi de suite.
# Le problème n'est pas l'autre
Posté par Zenitram (site web personnel) . Évalué à 8.
Bon, je vais essayer de pas faire doublon avec les autres commentaires, pas mal de choses ont déjà été dites, quelques ajouts :
Forcément, si tu commences comme ça, de manière destructrice et non constructive, tu ne vas pas aller loin.
C'est un outil pour communiquer avec l'autre, point.
15 ans que je bosse en anglais, toujours pas d'anglais "acceptable". Mais… on s'en fout.
En faire. Penser au but et non pas à penser à sa honte (que toi seul a)
Ben non. Normal, mon domaine nécessite des investissements colossaux rentabilisables uniquement niveau mondial. Donc il faut une langue commune aux interlocuteurs, et ce n'est pas le français qui a été choisi.
Je n'ai pas à me les farcir, vu que je ne déteste pas ça. Un conseil : commence à arrêter de détester. Tu verras qu'à force, ce que tu n'appréciera pas c'est un doublage qui te fait perdre une partie du jeu d'acteur. Tu peux commencer par du sous-titré (en anglais! pas en français, tu passera ton temps à lire sans écouter), et te bile pas, je suis toujours à ça (sauf quand au ciné, la où je suis le plus souvent c'est VO non sous-titrée, bon je loupe quelques trucs mais ça casse bien moins les oreilles d'avoir les voix qui vont bien par rapport à une VF)
Hors sujet : ici, on parle d'outil pour communiquer avec les autres, pas de préservation ni d'histoire. Le lien n'est pas inintéressant, mais n'a rien à faire dans un débat avec ton rapport avec l'anglais pour communiquer avec l'autre, à part pour montrer ton côté négativiste.
Mais sinon, tu aurais pu troller et parler d'Esperanto, tant qu'à être contre l'anglais.
Tu vas rire, mais pour expliquer mon métier, là où j'en chie le plus est quand je dois l'expliquer à des français. Ben oui, la langue française manque de mots vraiment utilisés (parce que bon, "cadence de trame" en fait personne ne comprend, "frame rate" a plus de chances d'être compris même par des français), et en fait les mots français ne viennent pas, vu que pour le reste de la planète j'utilise un autre mot pour une chose précise.
Ton problème n'est pas l'anglais, qui est bien mieux comme langue que si tu devais te taper le chinois (ou l'allemand :) ), le problème est ton rapport à l'anglais, que tu vois en ennemi. L'anglais n'est pas ton ennemi, c'est juste un outil pour communiquer, et cet outil est très tolérant aux fautes.
Dit-toi qu'il y a surtout les français pour avoir des complexes avec la langue : à chaque fois que je me suis excusé pour mon anglais, on m'a clairement fait comprendre qu'on en avait rien à foutre de mes fautes tant qu'on me comprend. A ma dernière conf, j'ai zappé un mot dans ma phrase qui a changé le sens, ton le monde a souri, on m'en a parlé après ma présentation en rigolant, voila, point : aucune méchanceté, et ils avaient bien compris ce que je voulais dire. Tu dois déconstruire l'enseignement de l'anglais que tu a eu à l'école, avec cette bêtise "tant que tu fais des fautes tu ne passes pas au niveau suivant" (école française, je ne te remercie pas, j'ai goûté à des cours dans d'autres pays et je sais donc pourquoi les français sont nuls en langue), juste parler, tant pis pour les faute.
Bref, l'anglais est la, et ce n'est pas en étant contre que tu avanceras, mais plutôt en l'utilisant sans négativisme. Et dit-toi bien que les anglophones ne sont pas forcément mieux lotis que toi, ils ont aussi plusieurs langues étrangère à apprendre (l'anglais d'un français, l'anglais d'un espagnol…) :).
# Travail bilingue
Posté par pulkomandy (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.
Ici le code est écrit et commenté en anglais, mais tout le reste (réunions, documentation, …) est en français. Toute l'équipe est en France et parle très bien le français, je ne sais pas pourquoi il y a des morceaux en anglais. Le bugtracker et le wiki sont un mélange des deux selon l'humeur (avec certains tickets dont le titre est en français et la description en anglais, ou l'inverse). Pareil pour les description des changements dans l'outil de suivi de version. Pas besoin d'anglais parlé pour le travail.
La conséquence la plus pénible: on doit faire 2 fois, en anglais et en francçais, l'effort de nommer les concepts qu'on manipule. L'avantage: on a 2 fois plus de vocabulaire pour réfléchir et s'exprimer précisément. Parfois on a besoin de néologismes (je pense à "plurividuel" qui nous a servi une ou deux fois).
J'ai appris l'anglais en contribuant à un logiciel libre principalement développé par des allemands à l'époque. Donc surtout à l'écrit (IRC, mail) et rarement à l'oral (une semaine par an en gros). J'ai donc un accent tout pourri mais y'a que les français qui me font des reproches là-dessus.
Mon principal regret: à force d'utiliser l'anglais j'ai de plus en plus de mal à parler ou écrire l'espagnol (que je comprends par contre toujours bien).
# Une histoire de context-switch
Posté par Larry Cow . Évalué à 3.
J'ai largement de quoi m'améliorer, mais en général c'est assez fluide. Pas grammaticalement parfait (loin s'en faut), mais je me fais comprendre et arrive à faire rire (volontairement) mon auditoire.
Par contre, je constate régulièrement un temps de mise en place. Si j'arrive dans un environnement complètement anglophone (i.e. où je n'ai aucune chance de me faire comprendre en français, même si les gens font des efforts), je bafouille un peu au début. J'hésite à parler (alors qu'en français, vraiment pas). Et puis, au bout d'une dizaine de minutes à quelques heures (dans le pire des cas), une sorte de context-switch s'opère. J'imagine qu'à un certain niveau, je me mets à formuler une plus grande partie de mon blabla interne en anglais. Mais en tous cas, ça (re)devient fluide et ça le reste.
# Mon parcours
Posté par Renault (site web personnel) . Évalué à 8.
Comme tout le monde décrit le sien, je fais le mien, car j'ai été longtemps dans ton cas de figure.
L'anglais, j'ai été très mauvais pendant longtemps. En fait mon niveau était exécrable jusqu'au bac. En école d'ingé, pour être diplômé en France il faut un niveau B2, mon école exigeait d'obtenir le First Certificate of Cambridge pour cela (qui évalue compréhension et expression écrite comme orale). J'avais 4/20 la première année, alors qu'il faut 12/20 pour l'obtenir. C'est dire d'où je partais.
Et sans bosser comme un forcené, de manière scolaire, dans la dernière année, j'atteignais les 9/20. Mieux mais insuffisant. Pendant trois mois je me suis entraîné tous les jours : lire la BBC pour l'actu, abonnement à LWN.net pour l'info, exercices de grammaires et matage de séries en anglais sous-titré anglais. J'ai pu atteindre les 12/20 et augmenter ma confiance en moi.
Ensuite j'ai démarré dans une boite où l'anglais n'était pas fondamental, juste lire ou écrire un peu de doc dans cette langue. Mais j'ai demandé une formation avec des collègues pour progresser. Nous avons eu je crois 40h sur 3 mois de cours par groupe de 2. Comme nous n'étions pas nombreux avec la prof, et que le niveau était proche, nous étions à l'aise et on pouvait faire des erreurs. Nous parlions beaucoup.
Peu de temps après, je changeais de boîte et mes destinations nécessitaient des entretiens en anglais, au moins partiellement (cas de la Belgique). Si es premiers entretiens cela me stressait vraiment beaucoup plus qu'un équivalent en français, à force d'en faire je suis devenu à l'aise. Car quand tu constates que tes interlocuteurs, que ce soit des britanniques, belges, français ou nordiques te comprennent malgré tes imperfections, c'est ce que le niveau est suffisant.
Je suis arrivé en Belgique, je dois parler en anglais régulièrement (plusieurs fois par semaine à l'écrit comme à l'oral) et ça se passe bien. En un an les progrès ont été importants. Ma première réunion de travail, je me souviens que je n'avais presque rien compris, en plus d'être très fatigué. Aujourd'hui le même exercice n'est plus vraiment un problème.
Ce travail régulier sans efforts car c'est naturel au travail permet d'avancer encore. Il faut donc pratiquer, sans relâche. Tu peux aussi constater que la plupart des non anglophones sont loin d'être parfaits, ils font des fautes aussi, hésitent sur des mots, etc. Pas de raison que toi tu dois être parfait. Tu peux ralentir le rythme de débit de parole pour te laisser le temps de construire ta phrase par exemple.
# Retour
Posté par Seb . Évalué à 5.
Je pense que beaucoup de choses ont déjà été dites, et je confirme la plupart : seule la pratique peut améliorer ton confort.
pour ajouter à mon retour d'expérience :
J'ai fait un lycée classe européenne, c'est-à-dire que j'avais 2h d'anglais en plus par semaine, et des matières scientifiques délivrées en anglais (TP de physique chimie, TD math, …)
du coup je suis passé au supérieur avec un niveau d'anglais très correct, et la capacité de tenir une conversation de manière assez fluide.
Mais je suis rentré dans une boite française, avec très peu d'anglais en dehors de l'anglais technique des docs. du coup j'ai perdu en pratique et surtout en confiance en moi.
Il est arrivé un gros appel d'offre un jour pour une multinationale. Rédiger la proposition, ça allait. mais il fallait faire une soutenance, avec 20M€ en jeu.
On a pu avoir un coach pour nous préparer. En introduction, je lui ai expliqué que j'aimerais un peu d'aide sur des formules et des de la grammaire.
Elle nous a expliqué que c'était pas possible. Après des années de scolarité, ce n'était pas en quelques heures qu'elle allait nous apprendre l'anglais.
Elle nous a dit que il suffit de parler, avec notre accent, avec nos fautes, mais dans tous les cas, nos interlocuteurs finiront par nous comprendre.
Et de mon côté ça a été un déclic. Son coaching s'est porté sur la présentation commerciale, pas sur l'anglais. Et ça a été extrêmement efficace.
Depuis quelques années, je fais plus d'anglais. je me suis déplacé faire des formations dans notre filiale du vietnam, j'ai piloté un audit avec un auditeur anglais, je fais plus de conférences téléphoniques, et j'ai récemment passé des entretiens complétement en anglais.
Il me faut toujours quelques minutes pour switcher de langue, mais une fois lancé ça vient tout seul globalement.
Du coup ma conclusion : le principal est de se lancer. Ne t'inquiète pas pour ton accent et pour tes fautes, les gens en face comprendront, et au pire ils feront répéter.
Si vraiment il y a des doutes ou une criticité dans la conclusion des échanges, n'hésite pas à faire confirmer par mail, ça rassurera sur la bonne compréhension de tous ;)
Bon courage.
# Mon point de vue
Posté par LaBienPensanceMaTuer . Évalué à 2.
A bientôt 35 ans, ça passe…
A l'oral, j'ai pas toujours un accent terrible, mais je me fais comprendre.
A l'écrit, je fais beaucoup appel à wordreference.com et autres…
S'en battre les couilles, c'est le secret… et je suis sérieux hein!
Dis toi que de toutes façons, les autres sont comme toi, galère parfois à trouver leurs mots et sont loin d'être parfaitement "fluent".
Dis toi également qu'on ne t'a probablement pas embauché pour animer un café philo en anglais mais, vraisemblablement, pour faire ton taf de tech que tu fais probablement très bien même en étant moyen en anglais :)
A titre d'information, je connais un directeur R&D qui parle anglais avec un accent 100% français. Vu son niveau de responsabilité, vu son parcours, je ne pense pas que cet accent "pas très bon" lui ai causé un quelconque tort dans le passé.
Encore une fois, l'essentiel est de te faire comprendre et de comprendre. Si ça doit passer par la répétition, peu importe.
Et je finirai par dire que, à part les anglophones et les ressortissants de quelques pays nordiques tout le monde parle un anglais de merde … dis toi que tu n'es pas seul :)
Non. Toute la documentation est en anglais. En tant qu'architecte soft, je dois moi même rédiger en Anglais et j'ai régulièrement des "call" en Anglais.
Non pas du tout… comme dis plus haut, j'ai et je continue de voyager.
De plus lire de la doc technique mais aussi des sites en anglais (qu'ils soient techniques, mais pas que) aide beaucoup à acquérir du vocabulaire.
J'apprend beaucoup au quotidien en faisant relire mes docs en anglais par des personnes plus "calées" que moi qui vont revoir certaines de mes tournures maladroites voir carrément fausses. (la revue est systématique dans mon entreprise, que ce soit pour du code ou de la doc).
A noter qu'il n'est pas nécessaire de voyager dans un pays anglophone pour pratiquer l'anglais… Mes dernières destinations étaient l'Italie, la Grèce, Malte, et la Russie ou, bien souvent, je parle un meilleur anglais que mes interlocuteurs…
# Plutôt à l'aise, même si j'ai un accent atroce
Posté par Christie Poutrelle (site web personnel) . Évalué à 4. Dernière modification le 05 décembre 2017 à 11:24.
J'adore lire et écrire en anglais, et j'ai eu des facilités plus jeune car mes parents m'ont fait prendre des cours ludiques dès très jeune, même si eux finalement ne le parlent que très mal.
Avoir eu du vocabulaire dès le départ m'a beaucoup aidé, ensuite, faut pas passer par quatre chemins, mon accent est édifiant tellement il est moche et peu fluide, la seule solution c'est la pratique: il faut voyager ou rencontrer des étranger.
Je fais pas, en anglais je suis toujours stressé. La seule façon de me calmer est de très bien connaître le sujet pour ne rien louper des subtilités, non de l'anglais, mais du sujet.
En vrai, oui, mais ça serait un gros handicap vu que je contribue à du logiciel libre. Le lire et l'écrire est le strict minimum.
Je ne déteste pas ça, bien au contraire, je regarde tout en VO y compris le Japonais, le Danois, et le Français (et oui un film français en français est de la VO) [note: je ne parle ni japonais ni danois] - ce que j'aime c'est qu'on entend les vraies voix des acteurs. Les voix en doublage ont toujours une sonorité relative "fausse" et je le sens beaucoup. Si je ne comprends pas, je mets des sous-titres.
Deux avantages ici:
# et moi et moi et moi
Posté par Nico C. . Évalué à 5.
Moi aussi, je vais donner mon avis car j'ai l'impression d'être le plus proche de tes ennuis par rapport aux autres témoignages… :)
Contexte : j'ai fait toute ma carrière en France dans des boites françaises où l'anglais n'était absolument pas nécessaire (sauf 1 boite il y a une 10aine d'année pendant 1 an entre son rachat par un groupe italien et ma démission).
J'ai fait le minimum vital d'anglais à l'école et c'était pas fameux. Un peu de voyages par ci par là ou l'anglais sert essentiellement à manger, boire et raconter d'où on vient sans pour autant faire des conférences philosophiques de 2h.
Aujourd'hui, je suis à mon compte et j'ai de temps en temps des clients étrangers avec lesquels la conversation se fait exclusivement en anglais… Ça fout un coup de pied au cul mais c'est pas désagréable :)
Je considère pas que je le parle de façon acceptable mais je considère que je le lis bien et je l'écris pas trop mal même si parfois je m'aide d'un traducteur en ligne pour un mot ou une tournure sur laquelle j'ai un doute (je me fie pas au traducteur, c'est juste que je l'utilise pour valider certains trucs)
Je lis évidemment BEAUCOUP de contenus en anglais (docs techniques, presse spécialisée et généraliste) et depuis qq années, je regarde de plus en plus de vidéos en anglais. Ma compréhension à l'oral a sérieusement progressé depuis.
Je perds moins le fil des conversations, je suis plus agile pour capter les blagues, le slang et les changements de sujets impromptus. Et je fatigue moins pour suivre aussi…
Je me prépare.
Généralement, j'essaie de faire à l'écrit autant que possible car j'ai besoin d'un peu de réflexion pour faire des phrases. C'est mon principal problème. Et c'est pour ça qu'à l'oral je me galère un peu car l'improvisation est très difficile pour moi.
Donc, je m'assure d'avoir qq pense-bêtes sous la main, je m'assure de bien connaitre mon sujet pour n'avoir que le problème de langue à gérer et je me détends. Je peux foutre en l'air une journée entière pour un call d'1h mais tant pis…
Oui, sans problème mais ça ferme des portes donc autant éviter car ce n'est pas un si gros effort en fait… Faut juste que ce "problème" ne te "mange" pas le cerveau…
Moi j'aime bien et ça aide beaucoup pour comprendre les gens et se faire l'oreille. Mais ça n'aide pas pour parler et avoir le bon vocabulaire qui arrive au bon moment dans la bouche. Pour ça, y'a que l'entrainement et la pratique.
Franchement, pour avoir des potes (et d'autres connaissances) qui bossent dans des boites où l'anglais et la langue de travail, y'a pas de honte à avoir, tout le monde à un anglais de chiotte mais l'important est de se comprendre.
J'ai déjà eu à discuter avec des Indiens, Italiens, Espagnols, Tcheques, Americains, Anglais et Français qui parlaient en anglais et tout le monde parle mal avec un accent dégueulasse et des anglicismes dans tous les sens (sauf les natifs évidemment). Mais tant que les gens se comprennent ça roule…
En fait, je crois qu'il n'y a que les Français qui se stressent pour leur niveau d'anglais car on a une approche bien trop littéraire de la langue alors que le reste du monde est vachement plus compréhensif…
# Ouverture sur le monde
Posté par Michaël (site web personnel) . Évalué à 6.
Apparemment c'est une source de frustration ou de tracas pour toi et outre l'aspect “thérapie de groupe” que peuvent avoir les commentaires il me semble ici que tu aurais intérêt à changer ta situation. Il y a plein d'actions possibles, comme par exemple
Ce qui est à privilégier dépend de ce dont tu as envie, pour moi, si j'ai longtemps utilisé l'anglais au boulot (recherche maths: écrit, exposés, etc.) j'ai commencé à apprécier l'anglais à partir du moment où j'ai eu des amis avec qui la langue d'échange était l'anglais: à partir de ce moment il y avait une dimension de plaisir dans la pratique de la langue. Si tu habites dans une ville de taille moyenne ou plus grande ou une ville universitaire, il y a certainement des des lieux d'échanges internationaux, cela pourrait être un endroit à visiter, et puis il y a évidemment les voyages.
J'ai appris l'allemand pour beaucoup en regardant Verbotene Liebe un soap-opéra caricatural à en donner la nausée. Mais pour la langue c'est idéal: 25 minutes par jour en semaine, peu de personnages donc on s'habitue à leur façon de parler, situations banales, attendues et récurrentes, donc on comprend même sans complètement saisir les dialogues… et puis j'au regardé le cœur a ses raisons un pastiche de grande qualité qui donne une bonne grille de lecture du soap-opéra et rend le genre drôlissime.
# un call ?
Posté par Ramón Perez (site web personnel) . Évalué à 4.
un call ?
Qu'est-ce que ça mange en hiver ?
Tu veux-tu parler d'un «appel téléphonique» ?
# YAPOV (Yet Another Point Of View)
Posté par liberforce (site web personnel) . Évalué à 5. Dernière modification le 05 décembre 2017 à 15:05.
J'apprécie l'anglais. J'ai eu des bons profs qui m'ont fait aimer la langue, même si je trouve que les cours d'anglais à l'école ne sont pas assez axés sur l'oral.
À force de l'entrendre. Je ne suis toujours pas très à l'aise, mais parce que souvent j'ai du mal à comprendre des gens qui parlent anglais avec un fort accent. Une de mes hantises c'est le public de conférences. J'en ai jamais animé mais je sais que la partie questions en anglais serait un vrai cauchemar.
Simple: j'en fais pas. J'ai plus souvent à lire/écrire en anglais, très rarement à parler. Mais assister à des conférences en anglais (FOSDEM, GUADEC), ça entraine l'oreille, ça t'entraîne à comprendre des accents bizarres (mon trio de tête: espagnols, indiens, chinois). Pour une réunion, dans un contexte où il n'y a pas trop de bruit, je peux discuter avec un plutôt bon niveau je pense. Mais j'ai l'impression d'avoir du mal à comprendre en environnement bruité, même en français, donc ça ne vient pas de l'anglais.
Il faudrait que je le comprenne et l'écrive, mais le parler n'a jamais été essentiel dans les postes que j'ai occupé (développement, intégration), et je suis sur le marché depuis 15 ans.
Il s'avère que j'apprécie la VO, mais c'est souvent aussi parce que ça t'évite d'attendre 3 plombes les versions doublées. Il y a des films ou séries que je trouve meilleurs en VO ("Le journal de Bridget Jones" est inregardable en VF, les jeux de mots sont massacrés, Trainspotting m'a fait découvrir l'accent écossais), d'autres sont mieux en VF ("Un jour sans fin" par exemple, Bill Murray étant formidablement doublé).
Mais le moyen pour moi d'apprendre du vocabulaire et qui m'a fait progresser dans ma compréhension de l'anglais, c'est juste d'écouter de la musique avec le livret d'accompagnement du CD/cassette avec les paroles. Je me souviens aussi de certains assistants en cours de langue qui (enfin !) utilisaient de la musique pour enseigner, au mépris du droit d'auteur sans doute, mais tout de même. Je me rappelle parfois des chansons dans lesquelles j'ai appris certaines expressions. Traffic jam, high five ? C'était dans du Alanis Morissette. Les jeux vidéos aussi ont aidé. Jouer à Magic The Gathering avec certaines des cartes en anglais (juste par hasard, au fil d'échanges) a ajouté encore un peu de vocabulaire.
Mon premier livre en anglais, c'était les Chroniques Martiennes de Ray Bradbury, en édition avec la page de gauche en anglais et la page avec du vocabulaire expliqué en français. C'était imposé en IUT, j'ai pris le plus fin parce que ça me saoulait (la prof avait refusé que je choisisse un bouquin pas sur la liste). Finalement ça m'avait semblé un plus difficile mais j'ai bien aimé tout de même. Des années plus tard, j'ai lu un Stephen King en anglais (Heart in Atlantis). Et puis en faisant des brocantes, on tombes sur des vieux classiques pas compliqués pour certains (The Wizard of Oz), ou plus costauds quand c'est du vieil anglais avec du vocabulaire de la marine (Robinson Crusoe). Je crois avoir rien lu d'autre comme livre papier en anglais, à l'exception de livres d'informatique, mais j'y ai appris beaucoup de choses.
Ces derniers temps je regarde Last Week Tonight with John Oliver sur Youtube, et il n'y a pas de sous-titres (sauf ceux générés automatiquement) donc pas trop le choix, faut comprendre. Mais c'est très bien foutu comme émission, de l'information et du divertissement, les 2 extrêmement bien réussis, je conseille. J'avais regardé un peu de Jimmy Fallon mais un peu trop "léger". John Oliver est très compréhensible, il est anglais, je trouve ça plus facile que l'américain, même si les deux peuvent avoir des accents locaux pas évidents.
Bref, alimente toi, trouve des sources de distraction, d'apprentissage, d'intérêt qui sont en anglais. Et mange, nourris toi. Jusqu'à ce que tu n'arrives plus à te rappeler si telle vidéo tu l'as vue en français ou en anglais. Là j'écoute les Clash et il y a encore des tas de chansons où j'arrive encore à presque 40 ans à découvrir des choses que je n'arrivais pas à comprendre des années avant. Ça ne vient pas du jour au lendemain, mais si tu apprécies la langue (et les langues), ça va finir par rentrer.
Bon courage ;)
[^] # Re: YAPOV (Yet Another Point Of View)
Posté par liberforce (site web personnel) . Évalué à 3. Dernière modification le 05 décembre 2017 à 15:10.
Ah, oui, à cette époque je regardais aussi "Black Adder" (La Vipère Noire) sur Arte, avec Rowan Atkinson (et le futur docteur House), diffusée en VOSTFR. Les Monthy Pythons aussi ont contribué à mon intérêt pour la langue avec "La vie de Brian", et bien sûr, "Sacré Graal".
# Réponses
Posté par Axioplase ıɥs∀ (site web personnel) . Évalué à 4.
42
J'étais (et je suis toujours) motivé. J'ai un niveau de locuteur natif et un vocabulaire plus large qu'en français (ça, ça fait mal :/).
L'habitude ? Enfin, je n'ai jamais stressé en anglais (sauf sur les bonnes syllabes !).
Non. Boîte américaine, j'habite aux USA.
Non. Mais je ne farcis des séries coréennes en VO alors que c'est d'une niaiserie insondable.
Pour toi, si tu veux améliorer ton anglais, laisse tomber les séries qui ne sont pas pédagogiques. À la place, utilise http://www.bbc.co.uk/learningenglish/ ou https://www.englishclass101.com/ (ou les deux)
# My experience...
Posté par karteum59 . Évalué à 0.
Excellent. Mais j'ai la chance d'avoir un taff qui me fait beaucoup voyager dans des meetings un peu partout dans le monde (standardisation/réglementation. Tout ce petit monde là n'a pas encore intégré qu'il pourrait exister des outils permettant de limiter la réunionnite internationale et les émissions de CO2 qui vont avec…). Avec le temps (et mon côté un peu backpacker qui me fait visiter les pays où mon taff m'envoie) je me suis aussi fait plein d'amis dans plein de pays.
Je considère aujourd'hui que l'anglais n'est plus une langue étrangère. En fait, quand tu y regardes de près : il y a de très nombreux pays où les gens doivent nativement parler au moins deux langues ou dialectes. En Chine, de nombreuses régions ont leur dialecte vernaculaire et le mandarin est la langue véhiculaire. Idem dans de nombreux pays d'Afrique. Je considère l'anglais comme notre langue véhiculaire en Europe, celle qu'il faudra dans tous les cas absolument parler (faute de succès de l'espéranto) si on souhaite avancer dans notre construction/intégration Européenne (et ce qui est à l'avenant est : il faudra un jour que les boites ne pratiquent plus de discrimination à l'embauche en Europe pour recruter des gens ne parlant que l'anglais et pas la langue du pays)
Du visionnage de séries en VO (avec sous-titrage également en VO !)
Des voyages (pas seulement pro, mais loger en mode backpacker / dortoir / auberge de jeunesse à l'autre bout du monde aide à se faire quelques amis :)
Des copines… :)
L'habitude… ça finit par venir :)
Dans le cas des meetings (physiques), la communication non verbale aide un peu. Dans le cas des calls, en fait je distingue le cas 1 vers 1 et 1 vers n. Dans le cas 1 vers 1 avec des gens parlant mal l'anglais (au hasard, des chinois… :), je suggérais souvent de basculer sur le chat (via Skype). Dans le cas 1 vers n (gotomeetings), hélas pas de solution magique. Mais tout le monde est à la même enseigne et il ne faut pas hésiter à rephraser/répéter ("je comprends que tu veux dire XXX. C'est bien ça ?")
Absolument pas ! 90% de mon travail (du moins, de la partie qui m'intéresse) est en anglais !
Oui mais j'avoue que j'aime plutôt bien ça :)
En fait, il y a suffisamment de diversité de films / vidéos Youtube / séries / … pour trouver ton bonheur. Je pense que l'important est de prendre quelque chose qui te plait et d'avoir des sous-titres en VO (et non en VF)
[^] # Re: My experience...
Posté par Renault (site web personnel) . Évalué à 7.
Je ne suis pas d'accord avec le terme discrimination à l'embauche dans ce cas-ci. C'est un peu comme reprocher à un développeur C de ne pas être retenu à un poste de Java qu'il ne pratique pas. L'entreprise a besoins des compétences, refuser un candidat car il n'est pas compétent (sans insulte aucune) n'entre pas dans ce cadre là.
Typiquement en France, ton contrat de travail, la communication interne, le dialogue avec des personnes externes (clients, fournisseurs), tout ceci se fera majoritairement en français. Car beaucoup de gens ne parlent pas le français. Et tu ne peux pas forcer d'un coup la France entière à être bilingue en anglais pour rendre le français moins prédominant là dessus, en tout cas rapidement.
Donc si l'environnement exige de savoir manier le français, cela ne me paraît pas absurde que ce soit une condition à l'embauche. De la même façon que de nombreux postes en France sont inaccessibles si tu ne parles pas l'anglais (voire une autre langue) pour la même raison. Ce n'est pas de la discrimination à l'embauche pour autant, mais fondé sur les besoins en compétences dans l'entreprise.
[^] # Re: My experience...
Posté par claudex . Évalué à 5.
La logique m'échappe ☺
« Rappelez-vous toujours que si la Gestapo avait les moyens de vous faire parler, les politiciens ont, eux, les moyens de vous faire taire. » Coluche
[^] # Re: My experience...
Posté par Renault (site web personnel) . Évalué à 4.
Pardon, il fallait comprendre
# Agilent
Posté par LeXa1979 . Évalué à -2.
hahahaha :) c'était donc toi ;)
L'acacia acajou de l'académie acoustique est acquitté de ses acrobaties. Tout le reste prend "acc".
# Mes pensées
Posté par thusly . Évalué à 10. Dernière modification le 05 décembre 2017 à 19:45.
Bonjour à tous,
Ça fait pas mal de temps que je lis les billets de ce journal, mais d'habitude je ne me mêle pas des commentaires. Je viens de créer un compte pour vous offrir mes propres avis, qui ne valent pas trop peut-être, mais qui sont ceux d'un anglophone.
Alors, des petites choses à vous faire remarquer.
En tant qu'anglophone, je me suis habitué il y a longtemps aux mauvaises prononciations de ma langue natale. Ça ne nous choque pas, d'habitude. Souvent, ça ne se remarque pas, même. Ce n'est que quand l'accent est si fort qu'on ne peut pas vous comprendre que ça peut s'avérer difficile, et parfois gênant.
Les accents étrangers ne sont pas tous les mêmes. En général on aime bien l'accent français (ainsi que l'accent italien). Encore une fois, si c'est trop fort, ça marche pas.. mais sinon, vous avez de la chance. Je ne me trompe pas, je pense, en disant que la majorité des anglophones préféreraient entendre un accent français fort, qu'un accent indien ou chinois.
En apprenant le français, j'ai eu le plaisir de rencontrer pas mal de français. Et j'entends souvent que "les français sont nuls en langues". Dire une telle chose à un anglophone m'est toujours très amusant. Nous sommes bien plus nuls. Il ne faut pas l'oublier, quand vous nous parlez. Vous avez appris une autre langue pour nous parler.
La majorité des réponses semblent être d'accord sur l'importance de la pratique, qui est en effet tellement importante. Ceci dit, qu'est-ce qu'il faut pratiquer ? J'ai rencontré des francophones qui pratiquent souvent leur anglais, mais qui ont quand même des accents très forts. Toutes les fautes de prononciation ne sont pas égales ; il y en a qui se remarquent plus facilement. Si j'allais essayer d'aider un.e francophone avec sa prononciation, je lui donnerais une liste comme ceci :
Et on pourrait facilement ignorer le "r" et le "h". Les "r" français et anglais se ressemble suffisamment, si l'on entend le "r" français, on sait bien que ça correspond au "r" anglais. C'est pareil avec le "h", que les britanniques laissent tomber parfois. Si vous l'oubliez, votre accent a l'air plus britannique.
Mais le "th" ! Demander à un anglophone d'imiter votre accent, et ce sera la première chose qu'il fera. Ses "th" deviendront des "z". Puis, tous ses "i" deviendront des "eeeee" au lieu de ce qu'il faut, des "ih" (enfin, dans la majorité des cas).
Enregistrez vos prononciations. Écoutez-les. Écoutez une bonne prononciation de ces sons (forvo.com est sympa). Essayez d'entendre la différence entre ce que vous dites, et ce que vous entendez. Essayez de les rapprocher.
--
Alors ! Surtout, je voulais essayer de vous mettre un peu plus à l'aise. Votre accent, quand il est fort, est loin des accents les plus incompréhensibles. Et il ne vous faut travailler que sur la prononciation de deux sons (enfin trois, le "th" a deux) pour l'améliorer beaucoup. Nous sommes habitués aux fautes de prononciation. On ne vous jugera pas parce que vos "r" sont trop français—on se dira "ah, il est français", et c'est tout. Et vous avez pris le temps d'apprendre notre langue. Si vous sentez stressé avant un appel, à cause de votre accent, imaginez ce à quoi ressembleraient les accents des anglophones si ces appels étaient tous en français.
Bonne journée !
-- Andrew
[^] # Re: Mes pensées
Posté par Storm . Évalué à 2.
Merci pour ce très intéressant aperçu « de l’autre côté » !
[^] # Re: Mes pensées
Posté par Maclag . Évalué à 9.
Alors, je ne peux pas m'empêcher d'écrire ce commentaire peu informatif:
[^] # Re: Mes pensées
Posté par Larry Cow . Évalué à 2.
Ou alors, on peut laisser tomber le "h" et essayer de se faire passer pour un irlandais. Mais ça demande quelques autres ajustements ;)
Plus sérieusement : les anglophones natifs ne sont pas non plus toujours d'accord entre eux sur ce son. Entre le "da" des uns, le doux chuintement de l'anglais d'Oxford, le "tank you" de l'irlandais… et les innombrables variantes que je ne connais pas ; il y a de quoi se perdre si on ne pratique pas l'anglais avec un ensemble cohérent de locuteurs.
Bon, après, je reconnais que sur le "z", on est un peu les seuls :)
# + + +
Posté par Kerro . Évalué à 7.
Un flot de commentaires constructifs, contenant uniquement de la bienveillance et des choses positives. Sur Linuxfr ?!
Mine de rien, je suis content d'y avoir participé.
[^] # Re: + + +
Posté par Maclag . Évalué à 3.
T'emballe pas trop vite, on n'est que mardi. Enfin, mercredi très tôt en France.
# anecdote
Posté par Anonyme . Évalué à 3.
pour le stress un préparateur mental peu aider en particulier ceux s'occupant de joueur de tennis.
Suite un a déplacement pro a san francisco, j'avais un petit camarade français avec moi qui ne desserrais pas les dents, pendant 3 mois. Mais systématiquement le soir j'avais droit a un debriefing de ma journée avec tous ce que j'avais prononcer de travers :/, joie.
Le souci avec l'anglais c'est plus les autres francais qui te juge et te font remarquer tes erreurs, alors que comme vue plus haut les anglais s'en accommode, si ce n'est pas trop pourri :).
pour les call, c'est plus dure car je ne vois pas le visage et cela me nécessite pas mal de concentration. Je visualise l'image de mon collègue pour m'aider, et je fait repeter jusqu'a ce que j'ai compris, contrairement a certain collegue adepte du "forget" "ha yes (en fait pas du tout :D)"
# un de plus
Posté par gaaaaaAab . Évalué à 2.
anglais appris à l'école pour moi. En fin de scolarité, relativement à l'aise à l'écrit, très hésitant à l'oral (je passais probablement 50% de mon temps en colle d'anglais à dire "heuuuuuu" en cherchant mes mots).
Après une bonne quinzaine d'années d'anglais en contexte pro (lecture quotidienne de docs, de code, de slashdot/osnews/hackernews), avec des interactions régulières à l'oral en anglais, ça va. Je sais que je ne choisirais pas toujours des structures de phrase d'un anglophone natif, que mon accent est un peu chelou, et que j'aurais du mal à comprendre certains accents très marqués, mais c'est largement suffisant.
Un prof d'anglais m'a dit un truc qui m'a beaucoup débloqué par la suite. Alors que j'étais planté depuis 2 minutes en colle parce que je ne trouvais plus le mot anglais pour "mouton", il finit par me demander le mot en français, et il me dit un truc du genre : "quand vous ne vous souvenez plus d'un mot précis, utilisez des périphrases. Par exemple, vous pourriez dire l'animal qui produit de la laine, ou l'animal qui fait bèèèè". Ça m'a fait réaliser que le plus important, c'est d'être compris avant d'être correct. Et il y a pleins de façons de dire un truc, tant qu'on a pas besoin d'être super précis.
Sur la question de l'accent, ce n'est pas un point prioritaire. Par contre, si certains mots qu'on prononce sont systématiquement mal compris, ça vaut le coup de passer 5 minutes à apprendre à les prononcer correctement. Sauf pour le mot "error", j'ai abandonné, je suis pas foutu de le prononcer correctement. Vive "mistake" :)
Il y a un moment ou, pour être vraiment à l'aise, il faut commencer à penser en anglais. Pour moi, c'était une idée assez abstraite jusque ça se mette en place presque inconsciemment. Pour ça, il faut arrêter de penser en français, puis de traduire en anglais. J'ai l'impression que connaître des expressions idiomatiques (des formulations toute faites qui n'ont de pas de traduction littérale en français), ça aide. Je recommanderais aussi de lire des livres en anglais (perso, j'ai commencé à lire le disque monde de Terry Pratchett en anglais parce que je voulais améliorer mon anglais, et que je savais que ça me plairait probablement). À moins qu'on se retrouve à ne pas comprendre du tout ce qui se passe, je pense qu'il ne faut pas s'arrêter pour consulter un dico à chaque fois qu'on ne comprend pas un mot. Au bout d'un moment, on va assimiler le sens (ou plutôt les différents sens) des mots et des expressions par le contexte (comme on a appris sa langue maternelle), sans qu'ils soient attachés à une traduction française précise.
Je pense aussi que le fait d'avoir des phrases pré-écrites, ça t'aide probablement au niveau du stress, mais ça ne t'aide pas à penser en anglais. Par contre, prépare et prends tes notes pour la réunion en anglais.
L'anglais à l'oral est aussi plus informel qu'à l'écrit. J'ai enrichi mon anglais informel en parlant avec des anglophones, en lisant des commentaires d'internautes sur des sites anglophones (genre slashdot), et écoutant des discussions entre anglophones (par exemple des podcasts sur des sujets qui m'intéressent).
Pour finir ce long commentaire, quand tu as un doute sur ta compréhension, reformules ce que tu as compris pour vérifier si t'as bon (c'est un conseil aussi valable pour le français en fait :D )
# Re: Votre rapport à l’anglais ?
Posté par Croconux . Évalué à 3.
Call quotidiens en anglais avec des non-native speakers (Europe de l'est). On se rend vite compte à quel point l'enseignement des langues est mauvais ici. Eux sont parfaitement bilingues et nous galérons après avoir étudié au moins aussi longtemps qu'eux.
Comme le disait une prof américaine, ici on se focalise sur des détails. Au pays de Descartes on aime avoir des règles à appliquer. On apprend des verbes irréguliers, etc. Tout le monde s'en fout si tu te trompes sur un verbe à la con du moment qu'on comprends l'idée. Personne ne t'en tiendras rigueur. L'important est d'arriver à faire passer ce qu'on veut dire.
Pas de miracle, il faut pratiquer. Quand on m'a dis que je devrait gérer une équipe répartie dans plusieurs pays j'appréhendais un peu. Je n'avais pratiqué l'anglais qu'au niveau scolaire (pas de séjour prolongé en pays anglophone) mais au final on s’habitue.
On n'est pas à un examen. Si on ne comprends pas du premier coup, il vaut mieux demander à son interlocuteur de répéter ou de préciser ce qu'il veut dire. Encore un fois, on ne t'en tiendras pas rigueur. Mieux vaut s'assurer d'avoir compris plutôt que de faire semblant et de se mettre dans la merde. C'est un gros problème avec les indiens (en plus de leur accent): Quand on leur demande s'ils ont compris il répondent toujours oui… même s'il n'ont rien capté.
Clairement non. Même si ma boîte est française à la base elle est présente dans plusieurs pays et les clients sont dans le monde entier. L'anglais est indispensable. Pas besoin d'un niveau littéraire mais il faut arriver à se faire comprendre. C'est un minimum.
Non. Je regarde les films et séries en VF. En VO pas de soucis mais ça demande un effort et parfois il y a une blague que je ne saisis pas et ça me soûle de rater un bout, probablement le passage le plus drôle, parce qu'il y a une expression que je ne connais pas. Par contre je lis pas mal la presse étrangère et des blogs en anglais et je regarde beaucoup de vidéos (documentaires, conférences, interviews,…) en anglais. D'un part ça permet de progresser et puis vu le niveau abyssal de la presse française ça permet aussi de de pas gober les énormités débitées à longueur de journées.
[^] # Re: Votre rapport à l’anglais ?
Posté par Renault (site web personnel) . Évalué à 3.
Il ne faut pas tout rejeter sur l'enseignement non plus.
Ne pas oublier qu'il y a aussi une notion du besoin. Globalement en France tu peux vivre toute ta vie sans avoir besoin de l'anglais si tu veux. Car la quantité de ressources culturelles ou techniques disponibles dans notre langue est énorme, car le français est une langue très connue avec une grande base de locuteurs.
Du coup sans motivation, tu n'apprends pas, tu ne pratiques pas et donc tu es ou deviens mauvais.
Suffit de voir le niveau en langue des pays uniquement anglophones pour constater que c'est un critère aussi important.
Bien sûr, mais parfois si tu ignores des règles de base, tu peux faire de gros contre sens. Typiquement si tu te plantes sur le past perfect ou le preterit, dans un cas tu peux dire que c'est bon c'est terminé, dans l'autre que c'est toujours d'actualité. En contexte professionnel, ça peut avoir une grande incidence.
Après je dis pas, notre enseignement de la langue (anglaise ou autre) est assez mauvaise. Mais on ne peut pas dire non plus que d'ignorer les règles de la langue soit une bonne chose. Sinon bonjour pour se comprendre correctement.
# Via ma boîte
Posté par Obsidian . Évalué à 2.
Bon, j'arrive un peu après la bataille, mais j'étais occupé à d'autres choses plus techniques (que je vais produire ici même quand j'aurai fini).
Techniquement, j'ai appris l'anglais au collège en classe de sixième, comme pas mal de monde. C'était en 1987, ce qui ne nous rajeunit pas. Je n'étais pas franchement mauvais, j'aimais ça, mais je n'ai jamais été un premier de classe non plus. J'ai donc pu pendant très longtemps me revendiquer d'un simple « anglais scolaire ». Ça me permettait tout juste de le baragouiner un peu si jamais je devais me faire comprendre quelque part (dans un aéroport, par exemple) mais guère plus côté oral. Par contre, ça me permettait de le lire relativement facilement, et la programmation exercée depuis « le plus jeune âge » sur les MO6 de l'école m'avait permis d'aborder facilement l'anglais technique.
Par la suite, j'ai commencé par essayer de lire des romans en anglais avec un dictionnaire à côté. C'est une bonne idée en soi mais franchement, pour chaque page du livre, on se réfère dix fois au dico et ça devient vraiment ingérable. Mais ça fait son effet quand même à la longue.
Le premier coup d'accélérateur est venu avec les DVD quand, après avoir vu les épisodes qui me plaisaient le plus, je les revisionnais en version originale sous-titrée (VOST). À l'époque, j'essayais aussi d'aller voir les films en VO au cinéma du quartier mais à défaut d'un niveau suffisant, on reste le nez collé sur les sous-titres, on se concentre ni sur le film ni sur l'histoire et au final, on en ressort fatigué sans avoir gagné grand chose. Mais les séries ont fini par donner des résultats et une jeune prof d'anglais connue plus tard nous avait confirmé que c'était ce qui, à l'usage, donnait le plus de résultats.
Quand j'ai commencé à me sentir suffisamment à l'aise en lecture, j'ai commencé à faire des traductions. En 1997, j'avais entrepris de traduire le painless guide to CRC error detection algorithms, à l'époque où l'ADSL était expérimentale et où on partageait encore l'info en s'envoyant des CD.
Les moteurs de recherche étaient déjà au point mais quand Google a commencé à se démocratiser, c'est devenu plus facile d'accéder à beaucoup de documents en anglais ciblant les centres d'intérêts mais surtout, il est devenu très facile de voir si tel ou tel idiome existait ou non, et la recherche par image sur un terme en anglais a permis de constater instantanément quelle est l'acception la plus fréquente d'un mot dans le langage courant. Et ça, c'est devenu un vrai atout si on ne peut pas s'immerger directement dans une population anglophone.
Mais malgré cela, ce qui m'a réellement fait faire les plus gros progrès, c'est le fait de me retrouver en environnement professionnel, dans un centre de recherche, avec des collaborateurs de toutes les nationalités (même si le centre en lui-même était à quatre kilomètres de mon domicile). L'anglais était donc de rigueur vis-à-vis de toutes les personnes dont le français n'était pas la langue native.
J'y suis entré en étant capable de comprendre mon interlocuteur mais en répondant en français. À peine un an plus tard, j'avais acquis un anglais courant. En 2007, au terme d'études d'ingénieur en partenariat (études à l'âge adulte en alternance et en convention avec sa propre boîte), j'ai obtenu 955 au TOEIC. Ça ne fait toujours pas de moi un native speaker ni ne me permet de prétendre en l'état au Cambridge Certificate, par exemple, mais j'ai maintenant suffisamment de confiance en moi pour téléphoner à une hotline située aux États-Unis, par exemple.
Enfin, aujourd'hui, il y a Youtube. Donc il est très facile, si on le souhaite, d'écouter en permanence des contenus en anglais ou en américain (surtout), qui soient tout autant des émissions formatées pour la télévision que des témoignages de particuliers qui font leur propre chaîne. Et plus récemment, il m'est arrivé de faire plusieurs sous-titres pour les épisodes de Veritasium, MinutePhysics ou 3Blue1Brown, mais d'autres aussi. Bon, un peu moins ces temps-ci parce que si on veut le faire sérieusement, en étant sûr de ce que l'on écrit, sans faire de contresens, en soignant son français, sa typologie, en utilisant l'UTF-8 et en ajustant bien les blocs pour qu'ils restent agréables à lire quand ils se succèdent, il faut 1h30 pour traduire une minute de vidéo.
Tout ceci fait que mon anglais est surtout de l'américain, mais c'est très bien comme ça.
Aujourd'hui, je pratique en traduisant entre autres les diatribes de Linus dans les annonces des releases -rc du noyau. :)
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