C'est un peu pour ça que la recherche en France, ce sont les thésards qui cherchent dans leur domaine de prédilection, et les permanents qui cherchent essentiellement des sous pour que les thésards aient de quoi travailler.
C'est un peu ça en France, mais c'est complètement ça aux US. Un prof là-bas est un manager/administratif/parfois enseignant. Il ne met presque jamais les mains dans le cambouis, car tout est payé sur projets, et qu'il doit trouver des financements en permanence pour continuer à payer ses thésards.
Les 1450€/mois sont nets, pas bruts. Quand j'ai commencé ma thèse en 2007, j'étais payé (sur projets donc) environ 1700€ nets par mois. C'était bien au-dessus des ~1450€ nets des thésards moniteurs (qui donc avaient une bourse ministérielle et une obligation d'enseigner 64 heures par an). Deux ans plus tard, le gouvernement de l'époque a décidé de réévaluer le montant des bourses ministérielles, car il ne l'avait pas été depuis plus de 10 ans. Donc en 2009-2010, un thésard-moniteur touchait 1650€ nets/mois, ce qui est très au-dessus du SMIC.
Un thésard en informatique qui touche moins que le SMIC, c'est un mec qui s'est fait avoir :
S'il a un financement du ministère ou de la région (cas classique), alors il touche au moins 1450€ / mois
La plupart de ces thésards (pas tous, certes) sont aussi moniteurs: tu peux rajouter 250€ / mois
Même s'ils ne sont pas moniteurs, ils peuvent être vacataires: à 30-35€ / heure, si tu fais chargé de TD pour un cours par semestre (36 heures), tu obtiens donc entre 1080 et 1260€ supplémentaires en fin de semestre (considère ça comme un « 7è mois »).
Il y a aussi des gens (dont je faisais partie) qui touchent un salaire directement via les projets sur lesquels ils bossent (la fac reste l'employeur, mais le salaire dépend en partie du financement via les projets) : généralement, le thésard est payé au moins autant que s'il avait eu une bourse du ministère, parfois plus.
Je parle uniquement pour les thésards infoteux bien entendu.
Je ne vois pas pourquoi on t'as moinsé. C'est exactement le genre d'orthographe qu'un Juif pratiquant utiliserait pour écrire « dieu », car il est interdit d'écrire son nom. Une copine prof remplaçante dans un lycée religieux juif l'a découvert à ses dépends lorsqu'elle enseignait la philo (qui nécessairement doit tout d'abord se démarquer de la religion, et donc on cherche à les comparer). Résultat: 25 paires d'yeux sortant de leurs orbites…
Posté par lasher .
En réponse au journal prise de note en cours.
Évalué à 5.
Dernière modification le 24 septembre 2013 à 00:33.
Je ne connais aucun prof qui a donné des supports de cours qui n'étaient pas au moins soit
Explicitement incomplets (j'avais une prof de génie logiciel qui distribuait une version à trou de ses slides — aux élèves de compléter en amphi)
Complet, mais avec juste le minimum couvert dans le poly (et le reste en cours)
De façon générale, les polys des profs ne sont pas des manuels. Ce sont des notes qui résument ou complètent le cours. Si tu veux un truc complet, tu lis un bouquin sur le sujet. Je pense que tu ne te rends pas compte d'à quel point les profs en France sont généreux en termes de cours. Aux USA, la norme est d'acheter « le bouquin du cours » (par exemple: le Dragon Book pour la compilation). À cause de cela, il y a un prix différent dans/hors USA, ce qui est scandaleux (ce qui coûte déjà dans les ~80€ en France coûte dans les 130-160$ ici…). La façon dont les profs font souvent cours est : « pour la prochaine fois, lisez les chapitres 11 et 12 ». Le prof va faire cours magistral sur une partie de ces chapitres, et libre à l'étudiant de lire l'intégralité du chapitre pour avoir ce qui lui manque (et qui risque d'être à l'exam ou en TP noté malgré tout). En supposant qu'un étudiant s'inscrit à 4 matières par semestre, ça représente entre 1000 et 2000 € par an. Évidemment il existe une bourse aux livres, etc., mais ça reste un investissement énorme. Par contraste, en école d'ingé nous avions des polys faits par les profs (et souvent accessibles depuis leur site web en PDF), qui nous coûtaient … le prix de fabrication, soit entre 1€ et 5€ (10€ pour les gros, GROS polys). Chaque année j'avais donc à débourser la somme de 50€ en moyenne. En fac « normale » (au moins d'info) rien est payant à ma connaissance une fois que tu es inscrit.
Bref. Comme le disait quelqu'un d'autre, à moins que le prof n'ait écrit des choses fausses volontairement dans son poly, ou bien qu'il ait dit devant de nombreux témoins que le poly était suffisant pour passer les exams, la faute en incombe à l'étudiant si lire le poly n'était pas suffisant.
Ben écoute, entre un poly qui dit « il existe un mécanisme en LISP, les p-list, dont voici un exemple d'utilisation : [blah] », et un prof qui fait un cours COMPLET sur les p-list, dans les deux cas tu as eu une information correcte. Simplement, dans le second cas, tu es mieux armé pour les partiels, car cette année-là, le prof a décidé qu'il ferait un exo qui compterait ⅕ des points sur les p-lists. L'année d'après, il va faire un exo sur quelque chose d'autre. Si tu décides que tu ne veux pas aller en cours, tu assumes. En plus t'as généralement pas juste un partiel, mais plusieurs. Si t'as pas compris après le premier partiel qu'une partie des exos du prochain ne seront visibles de façon approfondie qu'en allant en cours, on ne peut plus rien pour toi (ou alors tu te manges un bouquin complet sur le LISP et l'IA par toi-même, ce qui est très bien aussi).
J'ai toujours dit à mes élèves (en France, parce qu'aux USA c'est un peu différent) que, s'ils voulaient sécher, ils pouvaient. Je leur ai aussi dit que s'ils avaient bon au partiel, ben j'avais rien à redire, et tant mieux pour eux. Et aussi qu'à moins de voir une erreur de correction s'ils me demandent leur copie (auquel cas évidemment je change la note), alors il fallait qu'ils assument. Mon boss actuel donne 10% « gratuitement » aux élèves qui assistent au cours, qu'ils soient bon ou pas (et oui, ça veut dire qu'il retire ~10% à ceux qui ne sont pas assidus). Perso je n'aime pas, mais je comprends la démarche : si quelqu'un a compris mais qu'il s'est (un peu) viandé pour une raison X ou Y à l'exam, au moins sa participation compense un peu. Nous avons aussi des projets/devoirs à faire faire aux étudiants bien sûr.
À propos du système à deux tours : je ne voulais pas forcément dire que les autres systèmes étaient mieux (le système US est bien pire par ex), juste que lorsqu'on est « trop » habitué à un système, certains fonctionnements « déviants » deviennent la norme (par exemple : penser le 1er tour en termes de 2è tour, alors que l'un est censé être celui du choix, et l'autre celui de l'élimination). Peut-être que la solution est de changer de système d'élection tous les 20 ans, histoire de garder les gens sur leurs gardes. :-)
[à propos du départ de Généreux et MélEnchon ;-)] Désolé de pas y croire du tout.
C'est surtout que Mélenchon (avec un "e" ;-) ) ne pouvait pas être chef, ça le faisait chier, il a fait le nécessaire pour être petit chef plutôt que pas chef du tout. Le côté "je veux plus d'égalité anti-UE" c'est pour choper les électeurs. Et encore une fois, on a l'UE voulue par les peuple (avec 25 pays "à droite", il faut arrêter de fantasmer que le peuple européen veut plus de social, l'UE est même bien plus sociale que ce que voudraient les peuples qui la composent… Mais ça, il ne faut surtout pas que les gens le comprennent)
Mélenchon n'a jamais été « majoritaire » parmi les courants du PS, et ne l'aurait sans doute jamais été. Le « gros à gauche du PS, bien visible » à l'époque en 2005-2007, c'était Fabius (c'te bonne blague). C'est lui qui a décidé de rester au PS tout en appelant les électeurs (notamment PS) à voter non au TECE alors qu'en interne le PS avait voté oui. Mélenchon & Généreux, eux, ont été cohérents : ils ont estimé que ce traité était merdique, et qu'ils avaient atteints le point de rupture. Note que je n'aime pas spécialement Mélenchon, mais j'ai vu une manœuvre politique bien plus visible de la part de Fabius (qui a sans doute eu le nez creux et bien compris que le référendum ne passerait pas), qui a assuré ses arrières.
Le PC de nos jours ressemble au PS du début des années 1980. Le PdG est clairement plus à droite, et se trouve quelque part presque « au centre » de la gauche (toujours comparé aux années 80).
ce qui, certes, avait résulté en « aucune sécu »,
Ben oui, il faut assumer sa connerie. Désolé, mais je déteste cette politique du pire (façon Mélenchon mais il y en avait d'autres avant au PC comme ça).
et
Presque rien est toujours beaucoup mieux que rien.
Il y a plusieurs problèmes qui se sont superposés pour la proposition de « sécu » aux US dans les années 90. Certains aspects sont purement électoraux/politiques : accepter la contre-proposition des républicains alors que Clinton était au pouvoir aurait été perçu comme une défaite des démocrates, et si jamais ça avait « marché », les républicains auraient récupéré les lauriers en disant qu'il s'agissait de leur idée, et je suis d'accord pour dire que c'est dégueulasse de faire passer le peuple après le pouvoir. Il y avait aussi la peur que rien d'autre ne serait ajouté ensuite. « Obamacare » permet juste aux employés d'être assurés, même avec des conditions pré-existantes (ça, c'est important), mais le prix des soins médicaux reste monstrueusement élevé, et ça ne signifie pas que tout le monde va souscrire à une assurance, tout simplement parce que même lorsqu'on a le droit, on n'a pas forcément l'argent pour le faire.
Ce que j'essaie de dire c'est que parfois, si le changement incrémental est trop petit, en pratique ça n'aide que (trop) peu de gens, et ça ralentit voire empêche toute possibilité d'aller plus loin, car « on a déjà fait quelque chose, ça va quoi ».
le raisonnement tenu fait l’impasse sur les abstentionnistes.
Ben vu qu'ils s'abstiennent, forcément…
En 2000, on a accusé le Green party aux US d'avoir « volé » les voix des démocrates (et donc d'avoir précipité la victoire de Bush). Sauf qu'en pratique, il est désormais quasi certain que la plupart des gens qui avaient voté pour les verts étaient des gens qui s'abstenaient d'habitude. Donc oui, lorsque tout à coup un nombre significatif de votants se réveille parce qu'il existe une alternative séduisante (les verts avaient récupéré 5% aux US en 2000), certains décident de sortir de leur torpeur électorale.
Pour rappel, en 1981, ~20% des voix allaient au PC, qui était encore plus à gauche que le PS. :)
La question idiote est alors : est-ce une volonté interne du PS, ou n'est-ce pas plutôt parce que sinon il n'aurait plus de voix?
Je ne peux pas trop répondre à cette question, vu que je n'ai pas de micros dans les bureaux du PS. Par contre, j'ai une maman encartée PS depuis qu'elle est à la retraite. Elle a un passif d'infirmière et d'assistante sociale, donc le genre de métier où tu peux éventuellement correctement gagner ta vie sans pour autant dire qu'on roule sur l'or (loin de là). Et aussi des métiers où on peut voir la misère humaine en permanence (sous diverses formes : manque d'éducation, coups durs qui font aller tout de travers, défaillances psychologiques ou psychiatriques, …) J'ai pu voir sa façon de voter lors des primaires, ou même avant, en 2007, lorsque tout était fait purement en interne. À cause du système à deux tours qui a complètement gangréné les cerveaux des gens, elle pense systématiquement à « qui arrivera au 2nd tour », et vote le « raisonnable » plutôt que ce qu'elle croit être juste. Je pense qu'elle est relativement représentative des cellules « classiques » du PS, dans une ville « classique » de banlieue parisienne (et pour avoir rencontré certaines personnes de sa cellule, je suis conforté dans mon opinion). Bref, avant même les élections présidentielles, il y a déjà un calcul de fait. Lors des primaires, elle voulait voter Hamon (bien plus marqué à gauche que les autres candidats), mais comme il était jeune, comme ceci, comme cela, etc., elle n'a pas osé, car elle avait peur qu'il ne recueille pas assez de voix. Bref, même raisonnement que plein de gens qui votent « la sûreté » au premier tour des présidentielles. Évidemment, c'est la « faute » à Avril 2002. Sauf que cette année-là, mes parents avaient voté Jospin (j'en suis presque certain) au 1er tour, et que le « salaud » qui avait permis à Le Pen de passer au 2nd tour, c'était moi et les 5% qui avaient voté pour les Verts. :) Ah, et aussi Jospin, quand il a admis que sa politique jusqu'à présent n'était pas et ne serait sans doute pas dans le futur immédiat (roulements de tambours)… une politique de gauche. Bref, il avait été puni parce qu'il avait clairement dit au peuple « on va continuer de privatiser et libéraliser l'UE ».
Désolé, j'en ai mis une tartine, mais voici mon essai de TL;DR: la vérité c'est qu'il y a une tentative de « deviner » qui ne va pas s'aliéner les votants en interne au PS, et donc un calcul politique. Du coup tout est biaisé dès le départ, et tout s'amplifie avec les présidentielles par peur de montée des extrêmes.
Note que Mélanchon et son pote Généreux étaient PS jusqu'à ce qu'ils en aient marre de la dérive libérale du PS et de son adhésion quasi-aveugle aux politiques de l'UE. Ils étaient déjà dans un courant plutôt à la gauche-gauche du PS, bien entendu.
Désolé, mais c'est factuel : ai des citoyens (électeurs ou au hasard) qui sont intéressés par plus de social, et le PS fera plus de social.
Le clientélisme, c'est quelque chose de dangereux. Aux US c'est exactement ce qui se passe, et ils croient que le parti démocrate est de gauche à cause de ça. Sauf qu'en fait il s'agit d'un parti de centre droite (certains diraient carrément qu'avec sa politique militaire et les drones, sa façon de gérer la crise économique avec ses potes de Wall Street, etc., Obama est même carrément de droite). « Obamacare » avait été proposé en réponse au plan de « sécurité sociale » par les républicains, et refusé par l'administration Clinton par exemple, car « trop à droite » à l'époque (ce qui, certes, avait résulté en « aucune sécu », mais franchement, Obamacare c'est presque rien pour le moment comparé aux « sécus » des autres pays occidentaux).
Le clientélisme, c'est ce qui a fait dire à Sarkozy qu'il avait aucun problème à ratisser sur les terres du FN, car au moins comme ça ils votaient pour lui, et pas pour Jean-Marie/Marine. Comme si une idée nauséabonde cessait de l'être une fois qu'elle était adoptée par un parti « respectable ».
[…] si on va dans le plus réaliste les gens veulent le retour des heures sup' défiscalisée […]
Tu as des sources pour ça ? Parce qu'à l'époque, Enjeux/Les Échos avait fait tout un article pour montrer comment les heures sup' en question c'était souvent peanuts pour n'importe quelle boite un peu grosse qui avait déjà un système en place (pas forcément une TPE, mais des PME ou grandes entreprises), et qu'en termes d'avantages, si les entreprises s'ajustaient sur les nouvelles réglementations, ce serait au détriment de leurs employés (et du coup elles ne le faisaient pas).
[à propos des retraites] Donc un système de tirage au sort ne changerait pas ça car il y aurait aussi peu de partisan au sein de la population y ce type de solutions que parmi les politiques aujourd'hui.
Là-dessus je ne suis pas d'accord. Lorsque tout le monde se rend compte du merdier qu'est une partie du système, faire accepter un changement au bout de 2-4 ans est bien plus simple. Le système de retraites pourrait sans doute être réformé (en prolongeant les années de cotisation, ou bien en essayant réellement de cartographier la pénibilité du travail), etc.
[partis de gauche sans PS dedans]
Déjà le grosse merde de gens voulant faire croire que le PS n'est pas orienté gauche, parce que pas assez extrême pour eux. Ca commence bien…
Compare le programme du PS en 1981, et le programme de nos jours. Compare le programme du FdG en 2012, et le programme du PS en 1981. Fais de même avec le programme des Verts en 2012 et dans les années 70 (si si, il y avait un parti à l'époque !). Le PS est centre-gauche. L'UMP est droite-droite, du coup il y a un gros différentiel qui fait que « relativement », le PS est bien plus à gauche que l'UMP. Cependant ça ne change pas le fait que le parti qui se réclame de Jaurès n'est plus que l'ombre de lui-même, et a lentement, mais sûrement glissé à droite depuis 20 ans : il reste à gauche, mais à peine.
Si les ouvrier ne cherche pas à aller en politique cela me semble être le résultat de plusieurs facteur. Le premier est qu'il est impossible pour eux de faire campagne par manque de moyen financier et par la perte de leur emploi.
Oui alors ça, c'est raisonnablement faux. Un employé qui fait campagne, surtout s'il est prolo, aura très certainement l'appui du syndicat auquel il a adhéré (je prend le cliché du syndiqué, mais ce n'est pas vraiment tiré par les cheveux je pense). Bref : je suis certain qu'il aura un moyen d'avoir de l'aide de la part de ses collègues s'il se présente à des élections locales par exemple.
Je pense que d'une façon générale, il y a une certaine apathie des peuples occidentaux¹, et qu'il faudrait sans doute que les gens (moi y compris) se bougent plus. Les Français on 5 semaines de congés payés par an : utiliser une de ces semaines pendant l'année pour aller voir ses représentants (députés, maires, etc.) ne serait pas du luxe, s'il existe un réel problème systémique. Si 2000 français viennent voir un député à propos d'un sujet précis, ce dernier va considérer (à juste titre, justement au nom de la loi des grands nombres qui te fait suggérer l'utilisation d'un tirage au sort pour l'AN) que sans doute beaucoup plus de gens ont le même problème. Sauf que si personne ne se bouge, alors le seul moment où la démocratie est « mise en marche » activement, directement par le peuple, ce sont les élections.
[1] Je ne sais pas pour les peuples orientaux, africains, etc., du coup je me tais sur ce point. :)
Avant-propos : Je me contrefous ici de savoir si le système actuel est bon ou mauvais. Je cherche à réfléchir uniquement sur l'idée d'enrôler « de force » un citoyen pour un mandat unique de 2 ans.
D'abord, je vais revenir sur l'histoire des TPE/PME.
tu [Zenitram] estimes que forcément il existe des catégorie socio professionnel ou plus de 50% des gens de cette catégorie diraient non. Je dis que dans tout catégorie socio-professionnel il y aura une majorité qui serait prête à remplir un mandat et mettre son activité professionnel en parenthèse
Les TPE représentent 97 % des entreprises françaises, alors que les entreprises de 20 à 249 salariés (dites PME) n'en représentent que 3% et les grandes entreprises (250 salariés et plus) atteignent tout juste 0,2%.
Si c'est vrai, alors j'aimerais que tu m'expliques comment tu vas faire confiance à quelqu'un pour prendre les décisions qui s'imposent que seul un patron peut prendre. Pas un employé « remplaçant », un patron. Parce que là, on parle du devenir de l'entreprise. S'il y a une crise dans le domaine d'activité de la boite, seul le patron peut décider de changer d'orientation, de remplacer un service par un autre (ou d'évaluer l'utilisation d'un matériau différent s'il y a pénurie du matériau habituel), etc. Manque de bol, il a été « réquisitionné » par l'État pour faire son devoir de citoyen, et il ne peut donc pas prendre des décisions qui peuvent sauver ou au contraire condamner l'entreprise qu'il a créée.
Pire : à moins d'interdire aux employés de se barrer pendant la durée du mandat d'un patron, alors il y a un risque fort que l'employé aille voir ailleurs. Tu ferais confiance à quelqu'un de « parachuté » patron dans une TPE où tout le monde doit toucher à tout, toi ? À moins d'avoir déjà bossé auparavant dans la boite (et encore), je ne vois pas comment faire confiance à un nouveau que je ne connais pas…
Enfin, nombre de TPE n'ont pas d'employés : le patron ne se salarie même pas, ou juste au SMIC le temps que la boite soit enfin rentable. Je connais certains patrons qui eux-mêmes étaient employés d'une autre boite 1-2 jours par semaine pour avoir une source de revenu minimum stable.
Ensuite, parlons des employés. Si pour les emplois non-qualifiés, ton idée peut se tenir, pour les métiers qui demandent un certain nombre de compétences, on commence à voir poindre tout un tas de problèmes que la boite soit grande ou petite :
Trouver un nouvel employé qualifié pour certains postes (généralement hauts placés) va demander du temps.
Ledit employé va devoir être formé, ce qui fait que sa « rentabilité » sur deux ans risque de ne pas être très élevée.
Si pour une raison ou une autre l'employé est mauvais, on aura artificiellement créé une situation de « manque » (de demande) pour un poste, et il faudra ensuite faire une nouvelle recherche, là où initialement il n'y avait aucun problème.
Notons que nul n'est irremplaçable dans une entreprise (à part son patron pour les raisons que j'ai évoquées), mais que plus la position est élevée dans la hiérarchie de la boite, et plus il faudra de temps au remplaçant pour être efficace.
Continuons. Quels rôles veux-tu allouer aux citoyens ? Juste l'AN ou le Sénat ? Qu'en est-il du ministère ? De la présidence ? Où place-t-on les experts dans tout ça ? Personnellement, avant de déclarer une aide quelconque aux Maliens, Syriens, etc., j'aimerais avoir autant d'info que possible. Pourquoi intervenir au Mali ? Parce que nous avons un passé colonial avec eux, et que nous sommes en partie responsables de la situation (par exemple). Combien de temps faudrait-il rester ? Ben, ça dépend de l'instabilité du pays, de qui (re-)deviendrait chef d'État une fois le conflit « apaisé », etc. Aussi : quid de la diplomatie en règle générale ? Des guerres, des embargos, ou des hausses de prix peuvent arriver n'importe quand, si on ne connaît pas la culture ou les tenants et aboutissants de nos interlocuteurs. Il faut passer un temps monstre à étudier une région en particulier pour en comprendre la culture, et comment interagir avec.
J'aurais d'autres arguments, mais tout comme Zenitram, je pense que l'important se trouve dans les détails. L'idée d'une démocratie ou une partie de la fonction publique serait affectée au hasard n'est pas forcément débile; mais je ne pense pas qu'elle passe à l'échelle. Tirer au sort le maire d'une ville est peut-être envisageable. D'ailleurs, nombre de maires de villes ou villages ne sont pas nécessairement apparentés au PS ou à l'UMP, ce qui montre qu'à cette échelle, il existe déjà une certaine diversité. Par contre, gérer un département ou une région nécessite énormément d'aide et, oui, de confiance envers ses collaborateurs : il faut supposer qu'ils ne vont pas essayer de te poignarder dans le dos et te faire porter le blâme pour une décision qu'ils t'auront conseillés de suivre…
Bon quand même, l'histoire a montré qu'un changement radical à l'échelle d'une nation se fait dans le sang (celui du peuple ou celui des gouvernants). Exemples : en Angleterre, au XVIIè siècle avec l'exécution de James II, qui voulait être monarque absolu (et le peuple a fait comprendre à ses successeurs que ce n'était pas une bonne idée en lui coupant la tête); aux États-Unis, au XVIIIè siècle avec la guerre d'indépendance (qui a duré un bon moment); en France bien sûr, au XVIIIè siècle avec la Révolution de 1789; aux États-Unis, au XIXè siècle, avec la guerre civile; au XXè siècle en Russie avec la révolution d'Octobre 1917; etc.
À noter que toutes ces guerres ou révolutions ont une origine économique ou politique. James II ou Louis XVI étaient sur le chemin des bourgeois et des aristocrates de bas étage; la révolution américaine se base sur le « no taxation without representation », ainsi qu'une certaine liberté de culte (applicable aux deux exemples précédents aussi); les esclaves étaient une main d'œuvre extrêmement importante pour le Sud des É-U; la révolution communiste se base sur les idées de K.Marx; etc. Bref, toujours une histoire de gros sous au final.
Même la révolution pacifique de Gandhi en Inde s'est effectuée dans le sang en partie, et s'est terminée par son assassinat.
Si tu as des contre-exemples, je suis intéressé. :-)
Bah ça s'appelle « périphérique » le machin qui va autour de Lyon ? :) Je croyais que c'était appelé « rocade » ou je sais pas quoi d'autre. :-) Pour moi, si y'a marqué « périph » alors on parle de Paris. :)
Tu te rends compte qu'à cause de ce genre de trucs, je ne peux pas utiliser mon « vrai » prénom aux USA pour la plupart des trucs officiels ? L'UTF-8 ici ils connaissent pas. Donc les accents, non plus. Donc: j'ai passé un temps fou à piger pourquoi les ¾ des formulaires dont j'avais besoin me disaient que j'avais mal saisi mon nom (parce qu'en plus comme ils ne savent pas ce qu'est UTF-8, ils ne savent pas me dire ce qui ne va pas avec la saisie de mon nom!).
Bref, on s'arrête où avec la « ASCII compliance » ? :)
Par définition, si la formule est ampoulée, elle est n'est pas spécialement utile et devrait sans doute être reformulée, que ce soit pour un article scientifique ou pour une autre forme d'article. La seule raison pour autoriser ce genre de forme est dans une œuvre de fiction, où le narrateur/personnage/etc. s'exprime ainsi (c'est une partie de son caractère).
Après, même en étant « direct », il existe des formes plus ou moins jolies qui passent plus ou moins bien, par exemple :
We conducted our experiments on two platforms: a 4-core Intel Xeon and a 6-core AMD Opteron. The Xeon did [bla bla bla], while the Opteron [bla bla bla].
Une autre façon de dire la même chose :
We conducted our experiments on two platforms: a 4-core Intel Xeon and a 6-core AMD Opteron. The former did [bla bla bla], while the latter [bla bla bla].
L'un est plus idiomatique que l'autre, et du coup plus « facile » à lire. Lorsque ce genre de formulation avec des répétitions est rencontré une fois de temps en temps, on s'en fout. Lorsqu'on le rencontre partout parce que l'auteur ne se préoccupe que de brièveté sans penser un minimum au style, ça devient vite très lourd, et on fatigue.
Est-ce que ce que je voulais dire est plus clair ?
Bon, ça fait un petit moment maintenant que je rédige et fait la revue d'articles pour mon domaine de recherche. La complexité du sujet lui-même influe sur le temps que je mets à relire un article : une étude sur la performance de deux frameworks pour du parallélisme est en général bien plus facile à lire qu'une nouvelle transformation optimisante, car l'une tient principalement de l'info appliquée, alors que l'autre a tendance à être plus théorique. Et oui du coup, des phrases simples qui vont droit au but aident énormément.
Ceci étant dit, la qualité de l'Anglais fait qu'un article « moyen » peut devenir « acceptable » grâce aux efforts faits pour rendre ce dernier lisible. Un bon Anglais est nécessaire pour des progrès « incrémentaux » : de la recherche qui avance sans être spectaculaire. Mais au contraire, un papier qui propose quelque chose de génial, mais avec un Anglais si pauvre qu'il en devient illisible ne passera pas avec moi. La recherche, c'est aussi une capacité à transmettre les savoirs de façon claire. Un article en Anglais qui est rédigé de façon plus « littéraire » passera ou pas, en fonction de la clarté de ce dernier. Si vous lisez les articles concernant le framework « Galois » (un truc pour faire de la concurrence « transparente » pour que les utilisateurs n'aient pas à penser parallèle), l'Anglais est souvent largement au-dessus du niveau moyen des articles scientifiques qui passent sous mes yeux. Le papier original est à la fois bien écrit, et propose un environnement pour l'écriture de programmes parallèles largement différent des autres (avec des résultats intéressants). Voir par exemple The Tao of Parallelism in Algorithms.
L'opposé n'est généralement pas visible publiquement, puisque l'article est généralement rejeté — sauf pression par un supérieur qui veut que ce papier passe pour des raisons politiques, ce qui n'arrive pas souvent, mais arrive quand même.
À chaud, sans avoir pris le temps de lire l'intégralité de ton papier :
Tu affirmes que ta base de données est lock-free. C'est une affirmation forte. Prouver qu'une structure de données est lock-free est loin d'être une mince affaire. As-tu des preuves (je n'en vois pas réellement dans ton article) ?
En règle générale, si tu as un algorithme, il est toujours de bon ton d'écrire celui-ci en pseudo-code (ou même en code réel), plutôt que de le décrire par des paragraphes. Les paragraphes permettent de mieux expliquer, mais l'algorithme est la seule chose « formelle » qui puisse être évaluée correctement. Tu as bien des bouts de code, mais ce n'est pas suffisant.
Par ailleurs, en quoi ta méthode pour détacher/rattacher des éléments est-elle meilleure que celle utilisée par d'autres papiers ?
Tu prends l'hypothèse que le rapport lecture/écriture varie de 10 à 100 en moyenne. C'est peut-être vrai, mais tu ne justifies pas pourquoi c'est raisonnable.
J'ai pas compris ton explication pour le stockage persistant. Tu décourages l'utilisation de disques durs. Cela veut-il dire que tu encourages l'utilisation de SSD ? L'a pô compris. Si c'est bien ce que tu dis (utilisez du SSD), il faut reformuler et dire que tu tires avantage de l'accès réellement aléatoire des SSD, et que sur un HDD ça fonctionnera pas mais que ce n'est pas optimisé pour. Quelque chose dans le genre.
De façon générale, « Technical Properties » tend à induire en erreur je trouve.
Tu découpes trop de trucs. Si ton article a une vocation scientifique, alors il a aussi une ambition d'être lu par des gens du domaine. Expliquer ce qu'est un nœud de calcul est inutile, surtout que la seule information importante est « mon truc nécessite que tous les processeurs accèdent à une mémoire et un disque partagés ». Pour info, dans un système à mémoire partagée et distribuée, tout est transparent, et le système « en dessous » se charge de tout traduire comme il faut (y compris les opérations atomiques).
Tu devrais séparer les « caractéristiques » du système de ses buts. Ses buts, ce seront les contributions de ton article. Les caractéristiques sont les moyens par lesquels tu arrives à fournir tes contributions.
Pour reprendre des bouts de ton texte :
The database is to be used when standard in-memory data structures (like hash tables or simple arrays) become unpractical because the data set is too big, but when the performance of in-memory data structures needs to be kept
Ça ressemble fort à une sorte de cache. L'utilisation de SSD pour servir de « cache » ou de « scratch-pad » lors d'un calcul (pour des raisons de tolérance aux pannes, ou bien de gains de performance) est un sujet très populaire depuis un bout de temps.
[…] as none of the algorithms used have a complexity worse than constant-time relative to the number of objects stored in the database.
… Ça veut dire quoi ? Si c'est du temps constant « relatif au nombre d'éléments présents », ça devient une complexité linéaire. Sois clair. Soit tu accèdes à ta structure de données en temps constant, et c'est indépendant des autres données stockées; soit pas, et ton accès est logarithmique (case des arbres binaires de recherche équilibrés et des tables de hachage quand on compte l'amortissement de l'agrandissement de la table au fur et à mesure qu'elle grandit), linéaire (comme lorsque tu cherches un élément dans une liste chaînée), etc.
De plus, parler de « vitesse » plutôt que de complexité est dangereux. Je n'ai pas encore maté tes résultats, mais je peux te faire des algos à la complexité O(1) qui vont fortement faire ramer ton PC (car la constante est très grosse), alors que d'autres, en temps O(n) vont au final être OK.
Je reviendrai sur le reste de ton truc plus tard, mais j'ai pas passé la page 2 à ce stade. :)
À propos du seuil de pauvreté : ce que j'en avais retenu au final, c'est que ne retenir que le seuil sans parler d'indices absolus était débile, mais que ne retenir que l'un ou que l'autre l'était tout autant. Tu n'es pas d'accord avec ça ?
Sinon :
Pour aborder les problèmes par le bon bout, il faut les définir clairement. Ce n'est pas bon pour le spectacle qui joue sur l'émotionnel de dire que parmi les N millions de chômeurs, certains souffrent plus que d'autres […]
Je ne suis pas contre dans l'absolu. Il y a je pense aussi une « facilité » pour certaines catégories, justement comme tu l'expliques parce qu'elles sont plus faciles à retrouver, contacter, etc., bref qu'elles ont encore des liens au sein de notre société, et que ces catégories-là, on peut les « sauver » à moindre frais.
Ben justement, elle est longue, son explication. Je digresse souvent, au point qu'entre le moment où je rédige mes commentaires et celui où je les poste pour de bon, j'ai reformulé 3 fois pour réduire la taille du commentaire (et parfois ça marche pas trop trop en fait). Et aussi, lorsque je demande de faire un message synthétique, je me retrouve avec quelqu'un qui du coup écrit un tout petit paragraphe là où il y en avait 5 gros avant. On passe d'un extrême à l'autre … :-)
Sinon, il ne faut pas oublier la seule partie « pertinente » de ma réponse à ton commentaire était la suivante :
Pour palier au problème [des gens qui ne sont pas tous foutus de piger ce qui se passe tout le temps], je propose un gouvernement de technocrate…
Il est évident que c'était du sarcasme.
Et du coup, tout le reste de ce fil est une sorte d'engueulade alors qu'en pratique je pense que personne ne veut d'une technocratie. :-) Note que sur ce point de la discussion (« à qui la faute » de l'état dans lequel se trouve la Grèce) je suis bien plus d'accord avec toi et Pierre Roc qu'avec Zenitram, dont les arguments me semblent simplistes et ne rendent pas justice à la complexité de la situation (en gros: « les Grecs n'avaient qu'à voter mieux, et faire gaffe, et savoir ce qui se passait derrière leur dos, ces simplets »).
J'ai dit « ad personam », pas « ad hominem ». ;-)
D'après Wikipedia:
Dans une argumentation, l'argumentum ad personam désigne une attaque personnelle portée par l'une des parties à la partie adverse sans rapport avec le fond du débat.
… et ainsi, même en admettant que les arguments de Zenitram soient réellement « réac » et anti-démocrate, ça ne répond pas à l'argument lui-même, mais ça prend à témoin l'auditoire, pour essayer de donner une coloration négative. Et surtout, c'est mal comprendre l'origine de ses propos (qui au départ répondaient aux miens):
Pour palier au problème [des gens qui ne sont pas tous foutus de piger ce qui se passe tout le temps], je propose un gouvernement de technocrate…
Il est évident que c'était du sarcasme.
Alors que le ad hominem signifie :
La locution latine ad hominem (à l'homme) ou argumentum ad hominem sert à désigner un argument de rhétorique consistant à confondre un adversaire en lui opposant ses propres paroles ou ses propres actes.
Mais de façon générale, sauf à vouloir démontrer que l'interlocuteur a des positions « fascistes », « extrémistes », etc., je ne vois pas l'intérêt de faire remarquer qu'une remarque est « fascisante », qu'elle est réactionnaire, etc., ne serait-ce que c'est le premier pas vers le point Godwin (sans en être un, nous sommes d'accord).
D'un point de vue objectif, la réaction peut être simplement neutre et descriptive, mais depuis quand qualifier (à tort ou à raison) un argument de « réactionnaire anti-démocrate », c'est tout neutre ? Pour moi, c'est tenter de démonter l'argumentation en attaquant « d'où vient l'idée » plutôt que sa valeur intrinsèque. Note bien que Zenitram fait aussi usage de ce stratagème à ses heures perdues, et que ça m'énerve tout autant.
Histoire de faire de la provoc', lorsque quelqu'un dit « Hitler n'a pas dit que des conneries », que ce soit vrai ou pas n'a pas d'importance; Hitler c'était l'incarnation du Mal, et donc TOUTES ses idées sont à jeter. Bon il se trouve que dans ce cas précis, je n'ai rien vu chez Hitler qui mérite qu'on s'y attarde, en dehors de ce qu'on connaît déjà trop bien dans ses idée, mais on pourrait transposer à d'autres « incarnations du mal » — tiens, par exemple B.Manning aux USA, ou bien J.Assange, ou encore E.Snow.
[^] # Re: OSEF
Posté par lasher . En réponse au journal Le mythe de la transparence réseau. Évalué à 3.
C'est un peu ça en France, mais c'est complètement ça aux US. Un prof là-bas est un manager/administratif/parfois enseignant. Il ne met presque jamais les mains dans le cambouis, car tout est payé sur projets, et qu'il doit trouver des financements en permanence pour continuer à payer ses thésards.
[^] # Re: OSEF
Posté par lasher . En réponse au journal Le mythe de la transparence réseau. Évalué à 6.
Les 1450€/mois sont nets, pas bruts. Quand j'ai commencé ma thèse en 2007, j'étais payé (sur projets donc) environ 1700€ nets par mois. C'était bien au-dessus des ~1450€ nets des thésards moniteurs (qui donc avaient une bourse ministérielle et une obligation d'enseigner 64 heures par an). Deux ans plus tard, le gouvernement de l'époque a décidé de réévaluer le montant des bourses ministérielles, car il ne l'avait pas été depuis plus de 10 ans. Donc en 2009-2010, un thésard-moniteur touchait 1650€ nets/mois, ce qui est très au-dessus du SMIC.
[^] # Re: OSEF
Posté par lasher . En réponse au journal Le mythe de la transparence réseau. Évalué à 4.
Un thésard en informatique qui touche moins que le SMIC, c'est un mec qui s'est fait avoir :
Je parle uniquement pour les thésards infoteux bien entendu.
[^] # Re: des détails
Posté par lasher . En réponse au journal C(++) ?. Évalué à 7.
Ça c'est un commentaire idiot. Faire du modulaire est toujours une bonne idée. Même si on parle assembleur.
[^] # Re: gta5
Posté par lasher . En réponse au journal SteamOS annoncé. Évalué à 5.
Je ne vois pas pourquoi on t'as moinsé. C'est exactement le genre d'orthographe qu'un Juif pratiquant utiliserait pour écrire « dieu », car il est interdit d'écrire son nom. Une copine prof remplaçante dans un lycée religieux juif l'a découvert à ses dépends lorsqu'elle enseignait la philo (qui nécessairement doit tout d'abord se démarquer de la religion, et donc on cherche à les comparer). Résultat: 25 paires d'yeux sortant de leurs orbites…
[^] # Re: Bon courage !
Posté par lasher . En réponse au journal prise de note en cours. Évalué à 5. Dernière modification le 24 septembre 2013 à 00:33.
Je ne connais aucun prof qui a donné des supports de cours qui n'étaient pas au moins soit
De façon générale, les polys des profs ne sont pas des manuels. Ce sont des notes qui résument ou complètent le cours. Si tu veux un truc complet, tu lis un bouquin sur le sujet. Je pense que tu ne te rends pas compte d'à quel point les profs en France sont généreux en termes de cours. Aux USA, la norme est d'acheter « le bouquin du cours » (par exemple: le Dragon Book pour la compilation). À cause de cela, il y a un prix différent dans/hors USA, ce qui est scandaleux (ce qui coûte déjà dans les ~80€ en France coûte dans les 130-160$ ici…). La façon dont les profs font souvent cours est : « pour la prochaine fois, lisez les chapitres 11 et 12 ». Le prof va faire cours magistral sur une partie de ces chapitres, et libre à l'étudiant de lire l'intégralité du chapitre pour avoir ce qui lui manque (et qui risque d'être à l'exam ou en TP noté malgré tout). En supposant qu'un étudiant s'inscrit à 4 matières par semestre, ça représente entre 1000 et 2000 € par an. Évidemment il existe une bourse aux livres, etc., mais ça reste un investissement énorme. Par contraste, en école d'ingé nous avions des polys faits par les profs (et souvent accessibles depuis leur site web en PDF), qui nous coûtaient … le prix de fabrication, soit entre 1€ et 5€ (10€ pour les gros, GROS polys). Chaque année j'avais donc à débourser la somme de 50€ en moyenne. En fac « normale » (au moins d'info) rien est payant à ma connaissance une fois que tu es inscrit.
Bref. Comme le disait quelqu'un d'autre, à moins que le prof n'ait écrit des choses fausses volontairement dans son poly, ou bien qu'il ait dit devant de nombreux témoins que le poly était suffisant pour passer les exams, la faute en incombe à l'étudiant si lire le poly n'était pas suffisant.
[^] # Re: Bon courage !
Posté par lasher . En réponse au journal prise de note en cours. Évalué à 4.
Ben écoute, entre un poly qui dit « il existe un mécanisme en LISP, les p-list, dont voici un exemple d'utilisation : [blah] », et un prof qui fait un cours COMPLET sur les p-list, dans les deux cas tu as eu une information correcte. Simplement, dans le second cas, tu es mieux armé pour les partiels, car cette année-là, le prof a décidé qu'il ferait un exo qui compterait ⅕ des points sur les p-lists. L'année d'après, il va faire un exo sur quelque chose d'autre. Si tu décides que tu ne veux pas aller en cours, tu assumes. En plus t'as généralement pas juste un partiel, mais plusieurs. Si t'as pas compris après le premier partiel qu'une partie des exos du prochain ne seront visibles de façon approfondie qu'en allant en cours, on ne peut plus rien pour toi (ou alors tu te manges un bouquin complet sur le LISP et l'IA par toi-même, ce qui est très bien aussi).
J'ai toujours dit à mes élèves (en France, parce qu'aux USA c'est un peu différent) que, s'ils voulaient sécher, ils pouvaient. Je leur ai aussi dit que s'ils avaient bon au partiel, ben j'avais rien à redire, et tant mieux pour eux. Et aussi qu'à moins de voir une erreur de correction s'ils me demandent leur copie (auquel cas évidemment je change la note), alors il fallait qu'ils assument. Mon boss actuel donne 10% « gratuitement » aux élèves qui assistent au cours, qu'ils soient bon ou pas (et oui, ça veut dire qu'il retire ~10% à ceux qui ne sont pas assidus). Perso je n'aime pas, mais je comprends la démarche : si quelqu'un a compris mais qu'il s'est (un peu) viandé pour une raison X ou Y à l'exam, au moins sa participation compense un peu. Nous avons aussi des projets/devoirs à faire faire aux étudiants bien sûr.
[^] # Re: Du beau...
Posté par lasher . En réponse au journal Benoît Hamon a encore frappé. Évalué à 4.
À propos du système à deux tours : je ne voulais pas forcément dire que les autres systèmes étaient mieux (le système US est bien pire par ex), juste que lorsqu'on est « trop » habitué à un système, certains fonctionnements « déviants » deviennent la norme (par exemple : penser le 1er tour en termes de 2è tour, alors que l'un est censé être celui du choix, et l'autre celui de l'élimination). Peut-être que la solution est de changer de système d'élection tous les 20 ans, histoire de garder les gens sur leurs gardes. :-)
Mélenchon n'a jamais été « majoritaire » parmi les courants du PS, et ne l'aurait sans doute jamais été. Le « gros à gauche du PS, bien visible » à l'époque en 2005-2007, c'était Fabius (c'te bonne blague). C'est lui qui a décidé de rester au PS tout en appelant les électeurs (notamment PS) à voter non au TECE alors qu'en interne le PS avait voté oui. Mélenchon & Généreux, eux, ont été cohérents : ils ont estimé que ce traité était merdique, et qu'ils avaient atteints le point de rupture. Note que je n'aime pas spécialement Mélenchon, mais j'ai vu une manœuvre politique bien plus visible de la part de Fabius (qui a sans doute eu le nez creux et bien compris que le référendum ne passerait pas), qui a assuré ses arrières.
Le PC de nos jours ressemble au PS du début des années 1980. Le PdG est clairement plus à droite, et se trouve quelque part presque « au centre » de la gauche (toujours comparé aux années 80).
et
Il y a plusieurs problèmes qui se sont superposés pour la proposition de « sécu » aux US dans les années 90. Certains aspects sont purement électoraux/politiques : accepter la contre-proposition des républicains alors que Clinton était au pouvoir aurait été perçu comme une défaite des démocrates, et si jamais ça avait « marché », les républicains auraient récupéré les lauriers en disant qu'il s'agissait de leur idée, et je suis d'accord pour dire que c'est dégueulasse de faire passer le peuple après le pouvoir. Il y avait aussi la peur que rien d'autre ne serait ajouté ensuite. « Obamacare » permet juste aux employés d'être assurés, même avec des conditions pré-existantes (ça, c'est important), mais le prix des soins médicaux reste monstrueusement élevé, et ça ne signifie pas que tout le monde va souscrire à une assurance, tout simplement parce que même lorsqu'on a le droit, on n'a pas forcément l'argent pour le faire.
Ce que j'essaie de dire c'est que parfois, si le changement incrémental est trop petit, en pratique ça n'aide que (trop) peu de gens, et ça ralentit voire empêche toute possibilité d'aller plus loin, car « on a déjà fait quelque chose, ça va quoi ».
[^] # Re: Du beau...
Posté par lasher . En réponse au journal Benoît Hamon a encore frappé. Évalué à 3.
En 2000, on a accusé le Green party aux US d'avoir « volé » les voix des démocrates (et donc d'avoir précipité la victoire de Bush). Sauf qu'en pratique, il est désormais quasi certain que la plupart des gens qui avaient voté pour les verts étaient des gens qui s'abstenaient d'habitude. Donc oui, lorsque tout à coup un nombre significatif de votants se réveille parce qu'il existe une alternative séduisante (les verts avaient récupéré 5% aux US en 2000), certains décident de sortir de leur torpeur électorale.
[^] # Re: Du beau...
Posté par lasher . En réponse au journal Benoît Hamon a encore frappé. Évalué à 2.
Pour rappel, en 1981, ~20% des voix allaient au PC, qui était encore plus à gauche que le PS. :)
Je ne peux pas trop répondre à cette question, vu que je n'ai pas de micros dans les bureaux du PS. Par contre, j'ai une maman encartée PS depuis qu'elle est à la retraite. Elle a un passif d'infirmière et d'assistante sociale, donc le genre de métier où tu peux éventuellement correctement gagner ta vie sans pour autant dire qu'on roule sur l'or (loin de là). Et aussi des métiers où on peut voir la misère humaine en permanence (sous diverses formes : manque d'éducation, coups durs qui font aller tout de travers, défaillances psychologiques ou psychiatriques, …) J'ai pu voir sa façon de voter lors des primaires, ou même avant, en 2007, lorsque tout était fait purement en interne. À cause du système à deux tours qui a complètement gangréné les cerveaux des gens, elle pense systématiquement à « qui arrivera au 2nd tour », et vote le « raisonnable » plutôt que ce qu'elle croit être juste. Je pense qu'elle est relativement représentative des cellules « classiques » du PS, dans une ville « classique » de banlieue parisienne (et pour avoir rencontré certaines personnes de sa cellule, je suis conforté dans mon opinion). Bref, avant même les élections présidentielles, il y a déjà un calcul de fait. Lors des primaires, elle voulait voter Hamon (bien plus marqué à gauche que les autres candidats), mais comme il était jeune, comme ceci, comme cela, etc., elle n'a pas osé, car elle avait peur qu'il ne recueille pas assez de voix. Bref, même raisonnement que plein de gens qui votent « la sûreté » au premier tour des présidentielles. Évidemment, c'est la « faute » à Avril 2002. Sauf que cette année-là, mes parents avaient voté Jospin (j'en suis presque certain) au 1er tour, et que le « salaud » qui avait permis à Le Pen de passer au 2nd tour, c'était moi et les 5% qui avaient voté pour les Verts. :) Ah, et aussi Jospin, quand il a admis que sa politique jusqu'à présent n'était pas et ne serait sans doute pas dans le futur immédiat (roulements de tambours)… une politique de gauche. Bref, il avait été puni parce qu'il avait clairement dit au peuple « on va continuer de privatiser et libéraliser l'UE ».
Désolé, j'en ai mis une tartine, mais voici mon essai de TL;DR: la vérité c'est qu'il y a une tentative de « deviner » qui ne va pas s'aliéner les votants en interne au PS, et donc un calcul politique. Du coup tout est biaisé dès le départ, et tout s'amplifie avec les présidentielles par peur de montée des extrêmes.
Note que Mélanchon et son pote Généreux étaient PS jusqu'à ce qu'ils en aient marre de la dérive libérale du PS et de son adhésion quasi-aveugle aux politiques de l'UE. Ils étaient déjà dans un courant plutôt à la gauche-gauche du PS, bien entendu.
Le clientélisme, c'est quelque chose de dangereux. Aux US c'est exactement ce qui se passe, et ils croient que le parti démocrate est de gauche à cause de ça. Sauf qu'en fait il s'agit d'un parti de centre droite (certains diraient carrément qu'avec sa politique militaire et les drones, sa façon de gérer la crise économique avec ses potes de Wall Street, etc., Obama est même carrément de droite). « Obamacare » avait été proposé en réponse au plan de « sécurité sociale » par les républicains, et refusé par l'administration Clinton par exemple, car « trop à droite » à l'époque (ce qui, certes, avait résulté en « aucune sécu », mais franchement, Obamacare c'est presque rien pour le moment comparé aux « sécus » des autres pays occidentaux).
Le clientélisme, c'est ce qui a fait dire à Sarkozy qu'il avait aucun problème à ratisser sur les terres du FN, car au moins comme ça ils votaient pour lui, et pas pour Jean-Marie/Marine. Comme si une idée nauséabonde cessait de l'être une fois qu'elle était adoptée par un parti « respectable ».
Tu as des sources pour ça ? Parce qu'à l'époque, Enjeux/Les Échos avait fait tout un article pour montrer comment les heures sup' en question c'était souvent peanuts pour n'importe quelle boite un peu grosse qui avait déjà un système en place (pas forcément une TPE, mais des PME ou grandes entreprises), et qu'en termes d'avantages, si les entreprises s'ajustaient sur les nouvelles réglementations, ce serait au détriment de leurs employés (et du coup elles ne le faisaient pas).
[^] # Re: Du beau...
Posté par lasher . En réponse au journal Benoît Hamon a encore frappé. Évalué à 2.
Là-dessus je ne suis pas d'accord. Lorsque tout le monde se rend compte du merdier qu'est une partie du système, faire accepter un changement au bout de 2-4 ans est bien plus simple. Le système de retraites pourrait sans doute être réformé (en prolongeant les années de cotisation, ou bien en essayant réellement de cartographier la pénibilité du travail), etc.
[^] # Re: Du beau...
Posté par lasher . En réponse au journal Benoît Hamon a encore frappé. Évalué à 3.
Compare le programme du PS en 1981, et le programme de nos jours. Compare le programme du FdG en 2012, et le programme du PS en 1981. Fais de même avec le programme des Verts en 2012 et dans les années 70 (si si, il y avait un parti à l'époque !). Le PS est centre-gauche. L'UMP est droite-droite, du coup il y a un gros différentiel qui fait que « relativement », le PS est bien plus à gauche que l'UMP. Cependant ça ne change pas le fait que le parti qui se réclame de Jaurès n'est plus que l'ombre de lui-même, et a lentement, mais sûrement glissé à droite depuis 20 ans : il reste à gauche, mais à peine.
[^] # Re: Du beau...
Posté par lasher . En réponse au journal Benoît Hamon a encore frappé. Évalué à 3.
Oui alors ça, c'est raisonnablement faux. Un employé qui fait campagne, surtout s'il est prolo, aura très certainement l'appui du syndicat auquel il a adhéré (je prend le cliché du syndiqué, mais ce n'est pas vraiment tiré par les cheveux je pense). Bref : je suis certain qu'il aura un moyen d'avoir de l'aide de la part de ses collègues s'il se présente à des élections locales par exemple.
Je pense que d'une façon générale, il y a une certaine apathie des peuples occidentaux¹, et qu'il faudrait sans doute que les gens (moi y compris) se bougent plus. Les Français on 5 semaines de congés payés par an : utiliser une de ces semaines pendant l'année pour aller voir ses représentants (députés, maires, etc.) ne serait pas du luxe, s'il existe un réel problème systémique. Si 2000 français viennent voir un député à propos d'un sujet précis, ce dernier va considérer (à juste titre, justement au nom de la loi des grands nombres qui te fait suggérer l'utilisation d'un tirage au sort pour l'AN) que sans doute beaucoup plus de gens ont le même problème. Sauf que si personne ne se bouge, alors le seul moment où la démocratie est « mise en marche » activement, directement par le peuple, ce sont les élections.
[1] Je ne sais pas pour les peuples orientaux, africains, etc., du coup je me tais sur ce point. :)
[^] # Re: Du beau...
Posté par lasher . En réponse au journal Benoît Hamon a encore frappé. Évalué à 5.
Avant-propos : Je me contrefous ici de savoir si le système actuel est bon ou mauvais. Je cherche à réfléchir uniquement sur l'idée d'enrôler « de force » un citoyen pour un mandat unique de 2 ans.
D'abord, je vais revenir sur l'histoire des TPE/PME.
Bon, toutes les professions libérales, tous les indés, etc., seront lésés. C'est très clair. Si je prends un lien (dont je ne connais pas la fiabilité), il paraîtrait que
Si c'est vrai, alors j'aimerais que tu m'expliques comment tu vas faire confiance à quelqu'un pour prendre les décisions qui s'imposent que seul un patron peut prendre. Pas un employé « remplaçant », un patron. Parce que là, on parle du devenir de l'entreprise. S'il y a une crise dans le domaine d'activité de la boite, seul le patron peut décider de changer d'orientation, de remplacer un service par un autre (ou d'évaluer l'utilisation d'un matériau différent s'il y a pénurie du matériau habituel), etc. Manque de bol, il a été « réquisitionné » par l'État pour faire son devoir de citoyen, et il ne peut donc pas prendre des décisions qui peuvent sauver ou au contraire condamner l'entreprise qu'il a créée.
Pire : à moins d'interdire aux employés de se barrer pendant la durée du mandat d'un patron, alors il y a un risque fort que l'employé aille voir ailleurs. Tu ferais confiance à quelqu'un de « parachuté » patron dans une TPE où tout le monde doit toucher à tout, toi ? À moins d'avoir déjà bossé auparavant dans la boite (et encore), je ne vois pas comment faire confiance à un nouveau que je ne connais pas…
Enfin, nombre de TPE n'ont pas d'employés : le patron ne se salarie même pas, ou juste au SMIC le temps que la boite soit enfin rentable. Je connais certains patrons qui eux-mêmes étaient employés d'une autre boite 1-2 jours par semaine pour avoir une source de revenu minimum stable.
Ensuite, parlons des employés. Si pour les emplois non-qualifiés, ton idée peut se tenir, pour les métiers qui demandent un certain nombre de compétences, on commence à voir poindre tout un tas de problèmes que la boite soit grande ou petite :
Notons que nul n'est irremplaçable dans une entreprise (à part son patron pour les raisons que j'ai évoquées), mais que plus la position est élevée dans la hiérarchie de la boite, et plus il faudra de temps au remplaçant pour être efficace.
Continuons. Quels rôles veux-tu allouer aux citoyens ? Juste l'AN ou le Sénat ? Qu'en est-il du ministère ? De la présidence ? Où place-t-on les experts dans tout ça ? Personnellement, avant de déclarer une aide quelconque aux Maliens, Syriens, etc., j'aimerais avoir autant d'info que possible. Pourquoi intervenir au Mali ? Parce que nous avons un passé colonial avec eux, et que nous sommes en partie responsables de la situation (par exemple). Combien de temps faudrait-il rester ? Ben, ça dépend de l'instabilité du pays, de qui (re-)deviendrait chef d'État une fois le conflit « apaisé », etc. Aussi : quid de la diplomatie en règle générale ? Des guerres, des embargos, ou des hausses de prix peuvent arriver n'importe quand, si on ne connaît pas la culture ou les tenants et aboutissants de nos interlocuteurs. Il faut passer un temps monstre à étudier une région en particulier pour en comprendre la culture, et comment interagir avec.
J'aurais d'autres arguments, mais tout comme Zenitram, je pense que l'important se trouve dans les détails. L'idée d'une démocratie ou une partie de la fonction publique serait affectée au hasard n'est pas forcément débile; mais je ne pense pas qu'elle passe à l'échelle. Tirer au sort le maire d'une ville est peut-être envisageable. D'ailleurs, nombre de maires de villes ou villages ne sont pas nécessairement apparentés au PS ou à l'UMP, ce qui montre qu'à cette échelle, il existe déjà une certaine diversité. Par contre, gérer un département ou une région nécessite énormément d'aide et, oui, de confiance envers ses collaborateurs : il faut supposer qu'ils ne vont pas essayer de te poignarder dans le dos et te faire porter le blâme pour une décision qu'ils t'auront conseillés de suivre…
[^] # Re: Du beau...
Posté par lasher . En réponse au journal Benoît Hamon a encore frappé. Évalué à 3.
Bon quand même, l'histoire a montré qu'un changement radical à l'échelle d'une nation se fait dans le sang (celui du peuple ou celui des gouvernants). Exemples : en Angleterre, au XVIIè siècle avec l'exécution de James II, qui voulait être monarque absolu (et le peuple a fait comprendre à ses successeurs que ce n'était pas une bonne idée en lui coupant la tête); aux États-Unis, au XVIIIè siècle avec la guerre d'indépendance (qui a duré un bon moment); en France bien sûr, au XVIIIè siècle avec la Révolution de 1789; aux États-Unis, au XIXè siècle, avec la guerre civile; au XXè siècle en Russie avec la révolution d'Octobre 1917; etc.
À noter que toutes ces guerres ou révolutions ont une origine économique ou politique. James II ou Louis XVI étaient sur le chemin des bourgeois et des aristocrates de bas étage; la révolution américaine se base sur le « no taxation without representation », ainsi qu'une certaine liberté de culte (applicable aux deux exemples précédents aussi); les esclaves étaient une main d'œuvre extrêmement importante pour le Sud des É-U; la révolution communiste se base sur les idées de K.Marx; etc. Bref, toujours une histoire de gros sous au final.
Même la révolution pacifique de Gandhi en Inde s'est effectuée dans le sang en partie, et s'est terminée par son assassinat.
Si tu as des contre-exemples, je suis intéressé. :-)
[^] # Re: Vu dans les Manux Facts
Posté par lasher . En réponse au journal Premiers pas avec Manux. Évalué à 6.
Je suis bien d'accord, mais j'attends toujours le correctif en question…
[^] # Re: Virtual box?
Posté par lasher . En réponse au journal Premiers pas avec Manux. Évalué à 2.
Bah ça s'appelle « périphérique » le machin qui va autour de Lyon ? :) Je croyais que c'était appelé « rocade » ou je sais pas quoi d'autre. :-) Pour moi, si y'a marqué « périph » alors on parle de Paris. :)
[^] # Re: Vu dans les Manux Facts
Posté par lasher . En réponse au journal Premiers pas avec Manux. Évalué à 7.
Tu te rends compte qu'à cause de ce genre de trucs, je ne peux pas utiliser mon « vrai » prénom aux USA pour la plupart des trucs officiels ? L'UTF-8 ici ils connaissent pas. Donc les accents, non plus. Donc: j'ai passé un temps fou à piger pourquoi les ¾ des formulaires dont j'avais besoin me disaient que j'avais mal saisi mon nom (parce qu'en plus comme ils ne savent pas ce qu'est UTF-8, ils ne savent pas me dire ce qui ne va pas avec la saisie de mon nom!).
Bref, on s'arrête où avec la « ASCII compliance » ? :)
[^] # Re: Shakespeare
Posté par lasher . En réponse au journal S'essayer à la production scientifique. Évalué à 2.
C'est possible. En pratique, tout dépend du nombre de fois où while et whereas ont déjà été utilisés. ;)
[^] # Re: Shakespeare
Posté par lasher . En réponse au journal S'essayer à la production scientifique. Évalué à 3.
Par définition, si la formule est ampoulée, elle est n'est pas spécialement utile et devrait sans doute être reformulée, que ce soit pour un article scientifique ou pour une autre forme d'article. La seule raison pour autoriser ce genre de forme est dans une œuvre de fiction, où le narrateur/personnage/etc. s'exprime ainsi (c'est une partie de son caractère).
Après, même en étant « direct », il existe des formes plus ou moins jolies qui passent plus ou moins bien, par exemple :
Une autre façon de dire la même chose :
L'un est plus idiomatique que l'autre, et du coup plus « facile » à lire. Lorsque ce genre de formulation avec des répétitions est rencontré une fois de temps en temps, on s'en fout. Lorsqu'on le rencontre partout parce que l'auteur ne se préoccupe que de brièveté sans penser un minimum au style, ça devient vite très lourd, et on fatigue.
Est-ce que ce que je voulais dire est plus clair ?
[^] # Re: Shakespeare
Posté par lasher . En réponse au journal S'essayer à la production scientifique. Évalué à 3.
Bon, ça fait un petit moment maintenant que je rédige et fait la revue d'articles pour mon domaine de recherche. La complexité du sujet lui-même influe sur le temps que je mets à relire un article : une étude sur la performance de deux frameworks pour du parallélisme est en général bien plus facile à lire qu'une nouvelle transformation optimisante, car l'une tient principalement de l'info appliquée, alors que l'autre a tendance à être plus théorique. Et oui du coup, des phrases simples qui vont droit au but aident énormément.
Ceci étant dit, la qualité de l'Anglais fait qu'un article « moyen » peut devenir « acceptable » grâce aux efforts faits pour rendre ce dernier lisible. Un bon Anglais est nécessaire pour des progrès « incrémentaux » : de la recherche qui avance sans être spectaculaire. Mais au contraire, un papier qui propose quelque chose de génial, mais avec un Anglais si pauvre qu'il en devient illisible ne passera pas avec moi. La recherche, c'est aussi une capacité à transmettre les savoirs de façon claire. Un article en Anglais qui est rédigé de façon plus « littéraire » passera ou pas, en fonction de la clarté de ce dernier. Si vous lisez les articles concernant le framework « Galois » (un truc pour faire de la concurrence « transparente » pour que les utilisateurs n'aient pas à penser parallèle), l'Anglais est souvent largement au-dessus du niveau moyen des articles scientifiques qui passent sous mes yeux. Le papier original est à la fois bien écrit, et propose un environnement pour l'écriture de programmes parallèles largement différent des autres (avec des résultats intéressants). Voir par exemple The Tao of Parallelism in Algorithms.
L'opposé n'est généralement pas visible publiquement, puisque l'article est généralement rejeté — sauf pression par un supérieur qui veut que ce papier passe pour des raisons politiques, ce qui n'arrive pas souvent, mais arrive quand même.
# Questions/commentaires après avoir maté l'article 30 secondes
Posté par lasher . En réponse au journal S'essayer à la production scientifique. Évalué à 10.
À chaud, sans avoir pris le temps de lire l'intégralité de ton papier :
Pour reprendre des bouts de ton texte :
Ça ressemble fort à une sorte de cache. L'utilisation de SSD pour servir de « cache » ou de « scratch-pad » lors d'un calcul (pour des raisons de tolérance aux pannes, ou bien de gains de performance) est un sujet très populaire depuis un bout de temps.
… Ça veut dire quoi ? Si c'est du temps constant « relatif au nombre d'éléments présents », ça devient une complexité linéaire. Sois clair. Soit tu accèdes à ta structure de données en temps constant, et c'est indépendant des autres données stockées; soit pas, et ton accès est logarithmique (case des arbres binaires de recherche équilibrés et des tables de hachage quand on compte l'amortissement de l'agrandissement de la table au fur et à mesure qu'elle grandit), linéaire (comme lorsque tu cherches un élément dans une liste chaînée), etc.
De plus, parler de « vitesse » plutôt que de complexité est dangereux. Je n'ai pas encore maté tes résultats, mais je peux te faire des algos à la complexité O(1) qui vont fortement faire ramer ton PC (car la constante est très grosse), alors que d'autres, en temps O(n) vont au final être OK.
Je reviendrai sur le reste de ton truc plus tard, mais j'ai pas passé la page 2 à ce stade. :)
[^] # Re: Tu peux développer?
Posté par lasher . En réponse au journal Quitter la sécurité sociale. Évalué à 3.
À propos du seuil de pauvreté : ce que j'en avais retenu au final, c'est que ne retenir que le seuil sans parler d'indices absolus était débile, mais que ne retenir que l'un ou que l'autre l'était tout autant. Tu n'es pas d'accord avec ça ?
Sinon :
Je ne suis pas contre dans l'absolu. Il y a je pense aussi une « facilité » pour certaines catégories, justement comme tu l'expliques parce qu'elles sont plus faciles à retrouver, contacter, etc., bref qu'elles ont encore des liens au sein de notre société, et que ces catégories-là, on peut les « sauver » à moindre frais.
[^] # Re: Tu peux développer?
Posté par lasher . En réponse au journal Quitter la sécurité sociale. Évalué à 2.
Ben justement, elle est longue, son explication. Je digresse souvent, au point qu'entre le moment où je rédige mes commentaires et celui où je les poste pour de bon, j'ai reformulé 3 fois pour réduire la taille du commentaire (et parfois ça marche pas trop trop en fait). Et aussi, lorsque je demande de faire un message synthétique, je me retrouve avec quelqu'un qui du coup écrit un tout petit paragraphe là où il y en avait 5 gros avant. On passe d'un extrême à l'autre … :-)
Sinon, il ne faut pas oublier la seule partie « pertinente » de ma réponse à ton commentaire était la suivante :
Et du coup, tout le reste de ce fil est une sorte d'engueulade alors qu'en pratique je pense que personne ne veut d'une technocratie. :-) Note que sur ce point de la discussion (« à qui la faute » de l'état dans lequel se trouve la Grèce) je suis bien plus d'accord avec toi et Pierre Roc qu'avec Zenitram, dont les arguments me semblent simplistes et ne rendent pas justice à la complexité de la situation (en gros: « les Grecs n'avaient qu'à voter mieux, et faire gaffe, et savoir ce qui se passait derrière leur dos, ces simplets »).
[^] # Re: Tu peux développer?
Posté par lasher . En réponse au journal Quitter la sécurité sociale. Évalué à 3.
J'ai dit « ad personam », pas « ad hominem ». ;-)
D'après Wikipedia:
… et ainsi, même en admettant que les arguments de Zenitram soient réellement « réac » et anti-démocrate, ça ne répond pas à l'argument lui-même, mais ça prend à témoin l'auditoire, pour essayer de donner une coloration négative. Et surtout, c'est mal comprendre l'origine de ses propos (qui au départ répondaient aux miens):
Il est évident que c'était du sarcasme.
Alors que le ad hominem signifie :
Mais de façon générale, sauf à vouloir démontrer que l'interlocuteur a des positions « fascistes », « extrémistes », etc., je ne vois pas l'intérêt de faire remarquer qu'une remarque est « fascisante », qu'elle est réactionnaire, etc., ne serait-ce que c'est le premier pas vers le point Godwin (sans en être un, nous sommes d'accord).
D'un point de vue objectif, la réaction peut être simplement neutre et descriptive, mais depuis quand qualifier (à tort ou à raison) un argument de « réactionnaire anti-démocrate », c'est tout neutre ? Pour moi, c'est tenter de démonter l'argumentation en attaquant « d'où vient l'idée » plutôt que sa valeur intrinsèque. Note bien que Zenitram fait aussi usage de ce stratagème à ses heures perdues, et que ça m'énerve tout autant.
Histoire de faire de la provoc', lorsque quelqu'un dit « Hitler n'a pas dit que des conneries », que ce soit vrai ou pas n'a pas d'importance; Hitler c'était l'incarnation du Mal, et donc TOUTES ses idées sont à jeter. Bon il se trouve que dans ce cas précis, je n'ai rien vu chez Hitler qui mérite qu'on s'y attarde, en dehors de ce qu'on connaît déjà trop bien dans ses idée, mais on pourrait transposer à d'autres « incarnations du mal » — tiens, par exemple B.Manning aux USA, ou bien J.Assange, ou encore E.Snow.