Plaidoyer pour des interfaces temps réels

68
31
mai
2024
Technologie

L’informatisation et la mise en réseau des ordinateurs nous ont apporté beaucoup de choses formidables ces trente dernières années. Toute la culture musicale, cinématographique et encyclopédique est désormais à une portée de clic de quiconque. Téléphoner de n’importe où à n’importe qui tout autour de la terre est devenu quelque chose de tellement courant que plus personne ne s’en extasie. Et même si l’interlocuteurice s’exprime dans une autre langue ça n’est presque plus un problème avec les différents services de traduction en ligne que l’on peut avoir.

Ne parlons même pas de ce mini-ordinateur que presque tout le monde a désormais dans sa poche, équipé d’une chaîne hifi complète, d’un caméscope, d’un appareil photo d’excellente qualité et d’une connexion permanente au réseau mondial.

Nos logements sont désormais entièrement automatisables et pilotables à distance.

Je peux avoir de la musique ou la radio quand je veux dans mon casque sans fil grâce à la baladodiffusion.

Tous ces rêves numériques des années 90 se sont concrètement réalisés aujourd’hui, mais nous avons tout de même perdu quelque chose : le temps réel des interfaces

N. D. M. : par « temps réel » est ici utilisé dans le sens réponse immédiate humainement parlant, sans latence perceptible, réactives (voir les définitions Wiktionary ou Wikipedia pour temps réel qui, pour l’informatique, vont amener des exigences supplémentaires sur la durée maximale de réponse, la garantie du temps de réponse, etc.

L’informatique sans écran

44
21
avr.
2024
Technologie

Lors d’un Noël de ma tendre jeunesse pré-adolescente est arrivé un « ordinateur » dans le foyer. Ce PC (Intel 386) a été installé dans le bureau et a vite dégénéré en console de jeux. Puis les années passant c’est devenu une formidable source d’expérimentation informatique pour un geek en devenir. À cette époque on sensibilisait la jeunesse à ne pas passer trop de temps devant la télévision et la console de jeux, puis devant l’ordinateur et les jeux vidéo violents. Mais on ne parlait pas vraiment de l’écran.

Aujourd’hui les messages de sensibilisation se résument aux écrans :

  • « pas d’écran avant trois ans »
  • « nos jeunes passent leurs temps sur leurs écrans » (comme si les « vieux » n’y étaient pas non plus)
  • « attention les écrans fabriquent une génération de crétins »
  • « les écrans, les écrans, les écrans…»

Il est vrai qu’aujourd’hui l’informatique ne se résume presque plus qu’à un écran. De l’ordinateur avec clavier+souris+écran, voire crayon optique, on est passé aux tablettes et ordiphones qui n’ont plus que l’écran (tactile quand même).

Pour prendre le contre-pied de cette obsession des écrans, je me demandais donc s’il existait encore une informatique « sans écran ». La formidable multiplicité des activités que l’on peut avoir sur un ordinateur pourrait-elle se faire sans écran ? Dans quelle mesure peut-on coder, surfer sur le web, lire/envoyer des mails sans écran ? Cette informatique fantasmée par notre ex-ministre de l’éducation est elle une réalité ?

Fishfolk : un jeu au moteur libre codé en Rust

44
13
juin
2023
Jeu

Fishfolk est une collection de jeux 2D pixelisés codés en Rust et partageant le même thème graphique ainsi que le même moteur de jeux nommé Bevy.

Présentation du jeux Jumpy Fishfolk

CLEAR, production du premier microcontrôleur avec un eFPGA avec code source disponible

57
16
fév.
2022
Matériel

CLEAR est un microcontrôleur RISC-V (VexRISCV) muni d’un eFPGA gravé en 130 nm et produit avec le programme chipignite de la société de production d'ASIC Efabless. La totalité du « dossier de fabrication » du composant est publiée (licences MIT, Apache 2.0 et d'autres moins non libres).

Sortie de la version 0.6.0 du configurateur de FPGA openFPGALoader

22
17
déc.
2021
Matériel

openFPGALoader est un utilitaire en ligne de commande, écrit en C++ et sous licence Apache 2.0. Il permet de configurer des FPGA de toutes marques. L’objectif du projet est de pouvoir prendre en charge tous les FPGA du marché ainsi que tous les adaptateurs et sondes de configuration.

Sortie de la version 0.10 de Yosys

Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Édité par palm123, Benoît Sibaud, Pierre Jarillon et Nicolas Boulay. Modéré par patrick_g. Licence CC By‑SA.
45
4
oct.
2021
Matériel

Yosys est devenu le pivot opensource du développement des circuits intégrés FPGA et ASIC.

Le 27 septembre 2021 a été publiée la nouvelle version 0.10 de Yosys sur l’hébergeur de gestionnaire de versions GitHub.
Cette sortie tardive (la 0.9 date de 2019) est l’occasion de parler de ce logiciel libre de synthèse Verilog, pivot de la libération des FPGA (et des ASIC). Plutôt que de simplement présenter les changements nous allons présenter le logiciel et le principe de la synthèse «RTL».

Mise en place du port du masque avec QrCode d'identification

56
1
avr.
2021
Humour

Nous l'attendions depuis quelque temps, c'est maintenant acté : le port du masque avec un QrCode d'identification imprimé sur la face visible sera désormais obligatoire dans l'espace public.

En effet, pour lutter contre le terrorisme, les parlementaires ont adopté une loi autorisant la reconnaissance faciale algorithmique dans l’espace public. Mais comme ils ont aussi rendu obligatoire le masque anti-Covid, cette loi devenait inopérante.

Une personne portant le masque à QrCode
(source https://es.wikipedia.org/wiki/Pandemia_de_COVID-19#/media/Archivo:COVID-19_(Coronavirus)_Girl_in_mask.jpg vperemen.com, CC BY-SA 4.0)

Les algorithmes ne parviennent pas encore à identifier les visages s’ils sont cachés à moitié. Même si voir à travers le tissu reste plus ou moins possible grâce aux rayonnements Térahertz, la détection du relief du visage n’est pas pour demain. L’armée a rapidement proposé la solution du QrCode, peu onéreux et facile à mettre en œuvre. Le QrCode figure déjà sur les casques des militaires en opération, afin d’éviter les tirs accidentels et permettre aux drones tactiques d’identifier les unités sur le terrain. N’importe quelle caméra publique est capable de filmer un QrCode, le système va se répandre rapidement.

Sortie de GHDL version 1.0.0

Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Édité par palm123, Yves Bourguignon, bubar🦥, Benoît Sibaud et Ysabeau 🧶. Modéré par ted. Licence CC By‑SA.
Étiquettes :
27
6
fév.
2021
Matériel

GHDL est un logiciel écrit en Ada permettant de faire l'analyse, la compilation, la simulation ainsi que la synthèse du VHDL. Le VHDL, quant à lui, est un langage de description matériel très utilisé dans le développement sur FPGA ou ASIC. À l'origine, GHDL est un « side-project » de Tristan Gingold lui permettant de se faire la main avec Ada.

GHDL est devenu l'outil indispensable pour faire de la simulation VHDL aujourd'hui. Après presque 20 ans de développement, voici que sort en version 1.0.0 le logiciel de simulation VHDL nommé GHDL. En prime, GHDL s'offre un nouveau logo:

logo GHDL

Portage de TapTempo en VHDL

Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Édité par Christophe ---, palm123, Claude SIMON, Ysabeau 🧶, Pierre Jarillon, tisaac, BAud et Nils Ratusznik. Modéré par Ysabeau 🧶. Licence CC By‑SA.
Étiquettes :
39
17
déc.
2020
Matériel

Ayant préparé tout le matériel pour faire du TapTempo en Verilog, il était trop tentant de réaliser la même chose en VHDL. L’occasion de se plonger dans ce langage de description matériel concurrent du Verilog.
L’occasion également de parler des avancées de GHDL, un simulateur libre du VHDL, et désormais également capable de faire la synthèse en conjonction avec Yosys.

Pour comprendre TapTempo dans la culture moulesque de LinuxFr.org, il est conseillé d’aller faire un petit tour sur la page wiki homonyme.

TapTempo en Verilog

79
20
sept.
2020
Matériel

Le projet TapTempo semble faiblir depuis quelques mois maintenant. En panne de langage informatique pour en faire une dépêche ?

N. D. M. — TapTempo est un détecteur de tempol’utilisateur frappe une touche en cadence régulière et le programme en déduit le tempo correspondant. Il a été décliné en de multiples langages de programmation.

Laissez‑moi vous présenter un langage assez particulier puisqu’il ne sert pas à faire de la programmation. Ce langage permet de décrire le comportement numérique d’un composant électronique (on parle alors de langage de description de matériel — HDL) : le Verilog.

C’est aussi un langage utilisé pour faire de la synthèse numérique sur les circuits logiques programmables (FPGA). Dans cet exemple, nous utiliserons la carte de développement à bas coût ColorLight 5A‑75B.

Vue d’ensemble du montage TapTempo

CocoTB 1.4.0, la maturité

Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Édité par palm123, Davy Defaud et Nils Ratusznik. Modéré par claudex. Licence CC By‑SA.
Étiquettes :
26
17
juil.
2020
Matériel

C’est dans la soirée du 8 juillet que l’annonce est tombée : la version 1.4.0 de CocoTB est sortie. Cette nouvelle version est une belle évolution de Cocotb avec une bonne intégration dans le système de paquets de Python ainsi que l’abandon de la prise en charge de Python 2. On peut aujourd’hui dire que CocoTB est une alternative sérieuse pour écrire ses bancs de test HDL.

Google libère les ASIC avec un PDK open source en 130 nm

Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Édité par BAud, Xavier Teyssier, Ysabeau 🧶 et Davy Defaud. Modéré par Davy Defaud. Licence CC By‑SA.
45
5
juil.
2020
Matériel

La libération des FPGA s’accélère à grands pas, il devient presque difficile de suivre toutes les nouvelles sur le sujet. Mais les FPGA ne doivent pas nous faire oublier leurs grands frères que sont les ASIC.
Un FPGA est un composant ayant un silicium déjà « gravé » mais où il est possible de reconfigurer les connexions entre les éléments logiques à volonté. Dans le cas d’un ASIC, on va cette fois graver directement les transistors sur un silicium vierge et les relier via des couches métaliques une fois pour toutes. Il ne faut surtout pas se planter à l’étape de conception car on ne pourra pas modifier les interconnexions une fois la production lancée.

EOS S3, le bitstream libéré !

37
11
juin
2020
Matériel

Pour configurer les différentes connexions des blocs de logiques contenus dans un FPGA il faut lui fournir un fichier de configuration appelé « bitstream ». Quand on parle de libération des FPGA, on pense principalement à la publication de ces spécifications.
Jusqu’à présent, cette « libération » s’est faite, pour une poignée de FPGA (majoritairement Lattice), par ingénierie inverse. Donc jamais à l’initiative du constructeur, ce dernier n’ayant même pas toujours connaissance de projet d’ingénierie inverse à destination de ses produits. Et il faut aller fouiller dans d’obscurs fils Twitter et autre forums de bidouilleurs pour les découvrir.

Mais la libération s’accélère, et une petite société peu connue dans le monde du FPGA vient de lancer un produit basé sur des outils libres pour le développement : l’EOS S3.

Apicula : lancement de la libération du FPGA Gowin GW1N

Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Édité par BAud, Davy Defaud, zurvan, Ysabeau 🧶, Pierre Jarillon, theojouedubanjo et Benoît Sibaud. Modéré par Davy Defaud. Licence CC By‑SA.
Étiquettes :
18
14
mar.
2020
Matériel

Le lecteur assidu de LinuxFr.org sait déjà sans doute ce qu’est un FPGA. Rappelons‑en cependant brièvement la définition.

Les FPGA sont des composants constitués de « champs de portes programmables ». L’idée est de graver un certain nombre d’éléments logiques simples sous forme de matrice et de laisser au développeur le loisir de reconfigurer à l’infini les connexions entre ces portes. Une fois les connexions configurées, on se retrouve avec un composant numérique sur mesure qui ne ressemble à aucun composant disponible chez les fournisseurs classiques. C’est très pratique quand on a besoin d’architectures bâtardes, ou quand justement on développe un composant numérique : ça permet de reconfigurer à l’infini pour déverminer et évaluer les performances.

Pepijn de Vos a effectué un stage pour Symbiotic EDA. Et l’ingénierie inverse du GW1N était son sujet de stage. Il a rendu son rapport avant Noël sur GitHub et a publié le code source du projet Apicula.

Vous voulez en savoir plus, lisez la suite…

La libération des FPGA et des ASIC bien engagée pour 2020

Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Édité par Yves Bourguignon, BAud, Davy Defaud, Pierre Jarillon, gUI, ZeroHeure, Benoît Sibaud et Ysabeau 🧶. Modéré par ZeroHeure. Licence CC By‑SA.
Étiquettes :
70
20
jan.
2020
Matériel

En début d’année 2019 se posait la question de savoir si ce serait l’année de la libération des FPGA. En ce début d’année 2020, essayons de faire un bilan.

FPGA, ASIC, HDL, RISC‑Ⅴ et PCB sont les chapitres que nous allons découvrir dans la suite de cet article. Si vous connaissez déjà ces sigles et acronymes, vous allez adorer ; mais si vous ne les connaissez pas, c’est indispensable car ces vocables sont à la base de la culture universelle de notre siècle.

Nous sommes actuellement arrivés à un moment clé pour le matériel informatique. Il en est au même point que le logiciel libre en était en 2000, quand il est devenu mature. Le mouvement est lancé et les projets deviennent utilisables. On ne rêve plus…