arnaudus a écrit 4626 commentaires

  • [^] # Re: pas si simple

    Posté par  . En réponse au lien FUN : L’intelligence artificielle n’existe pas, par Luc Julia. Évalué à 4.

    C'était un peu ironique, mais tu proposes d'éviter un problème difficile (débattre de la définition de l'intelligence) pour attaquer un problème qui est autrement plus difficile (définir bénéfique/délétère en prenant en compte les externalités éthiques, sociales, techniques, environnementales, et économiques). Je suis d'avis que le problème 2 est totalement insoluble (trop de variables et trop de scénarios imprévisibles).

  • [^] # Re: pas si simple

    Posté par  . En réponse au lien FUN : L’intelligence artificielle n’existe pas, par Luc Julia. Évalué à 3.

    Idem pour les IA identifiées comme bénéfiques.

    Une AI qui fait ton boulot mieux que toi, c'est dangereux ou bénéfique?

  • [^] # Re: pas si simple

    Posté par  . En réponse au lien FUN : L’intelligence artificielle n’existe pas, par Luc Julia. Évalué à 4.

    Les vidéos de Mr Phi sont en effet infiniment supérieures, de tous les points de vue, à cette conférence :-)

  • [^] # Re: Vu, et pas complètement approuvé

    Posté par  . En réponse au lien FUN : L’intelligence artificielle n’existe pas, par Luc Julia. Évalué à 6. Dernière modification le 12 juillet 2023 à 12:26.

    Quand les RN de chatGPT tournent, ils ne font qu'un travail statistique, rien de plus.

    Tu sembles bien certain que quand tu écris ces mots, tes neurones font autre chose qu'un travail statistique. Moi ça ne me parait pas du tout évident.

    Ce qui est clair, c'est que le fonctionnement du cerveau est très différent du fonctionnement d'un ordinateur, et sera probablement encore très différent pour plusieurs siècles. Donc si tu décides qu'il faut un cerveau ou un structure très similaire pour pouvoir parler d'intelligence ou de conscience, tu réponds déja à la question: par principe, tu refuses d'envisager la possibilité qu'un ordinateur qui ne fait que du calcul ou des statistiques par définition, puisse être considéré comme conscient ou intelligent.

    Personnellement, je trouve cette définition trop facile, parce qu'elle contient la réponse. Je considère comme conscient ou intelligent tout système qui agit conformément à ce qu'on pourrait attendre d'un être conscient ou intelligent—c'est une définition fonctionnaliste. Du coup, ChatGPT possède en grande partie les propriétés d'un système intelligent: il est capable de fournir une réponse adaptée en langage naturel à une grande diversité de requêtes, il est capable de s'adapter en fonction du contexte, il peut être créatif, etc. Il n'est peut-être pas équivalent à une intelligence humaine, mais il coche tellement de cases que je n'ai aucun scrupule à l'appeler "intelligent". Par contre, je suis d'accord aussi pour dire qu'en terme de conscience, c'est très douteux (mais le problème est aussi plus difficile, parce que même le fonctionnaliste le plus convaincu ne qualifierait pas de "conscient" un système qui ne fait que simuler ostensiblement la conscience, et par contraste il ne qualifierait pas de "non conscient" un système conçu pour affirmer de manière stéréotypée qu'il n'est pas conscient, comme la programmation de ChatGPT l'impose).

    Et pour revenir à la première affirmation, je suis complètement d'accord avec l'idée que mon cerveau fait des statistiques et du traitement de données la plupart du temps. Quand j'écris "la plupart du temps", je fais du chatGPT, je sais que "la plupart" est associé statistiquement à "du temps", je ne réfléchis pas au sens de "du" dans "du temps". J'ai entendu ou lu cette expression des milliers de fois, comme chatGPT, et mes neurones complètent la phrase, comme chatGPT. Je ne vois pas ce que j'ai de supérieur à chatGPT sur cette tâche précise (finir une phrase).

  • [^] # Re: Vu, et pas complètement approuvé

    Posté par  . En réponse au lien FUN : L’intelligence artificielle n’existe pas, par Luc Julia. Évalué à 9. Dernière modification le 12 juillet 2023 à 12:12.

    Faut arrêter à balancer du "manque de respect" dès qu'on appeler un chat, un chat.

    Appelle ça "manque d'humilité" si tu préfères. Mais affirmer que le deep learning c'est la même chose qu'avant mais avec plus de données, ce n'est pas de la vulgarisation scientifique correcte. Prétendre qu'on pouvait prévoir qu'il serait impossible d'analyser le langage natural avec un système expert, c'est un manque d'humilité. Il confond ce qu'on peut comprendre maintenant qu'on sait, et ce qu'on pouvait prévoir quand on ne savait pas.

    Par contre, il y a un point super-important qu'il n'a pas vraiment évoqué, c'est la sur-communication. Beaucoup d'algorithmes présentés comme des IA ne sont pas des IA, beaucoup d'algorithmes présentés comme du deep-learning ne sont pas du deep-learning, etc. Par ailleurs, entrainer un algorithme correctement nécessite beaucoup de compétence, parce que certains algorithmes sont peu autonomes pour l'apprentissage. Associer IA et autonomie d'apprentissage est d'ailleurs un peu douteux, mais c'est une question de définition. Pour moi, Dall-E est un vrai algo d'IA (il simule une intelligence complexe), mais il est incapable d'apprendre tout seul, il lui faut des données annotées. Par contre, AlphaChess apprend tout seul, mais je ne suis pas sûr que ça soit une IA.

    Parce qu'on aura codé la chose, oui. Une IA réelle apprendrait par elle-même mais ce qu'il y a actuellement n'est pas foutu de se "corriger". Bon exemple pour montrer le manque d'intelligence en soit.

    Trois choses qui n'ont rien à voir:

    1) Coder vs Apprendre tout seul. C'est une fausse dichotomie. On va évidemment coder l'apprentissage autonome, mais un fois l'apprentissage autonome codé, ça va marcher tout seul.

    2) Les AI actuelles ne savent pas apprendre. C'est largement faux, on a déja évoqué les "alphaChess" et collègues, qui sont totalement autonomes une fois qu'ils connaissent les règles; ChatGPT apprend très bien (quand il dit un truc faux, il suffit de lui expliquer pourquoi et il adapte sa réponse). Et de toutes manières, l'apprentissage et l'IA ne sont pas la même chose. Tous les algorithmes Bayesiens (style détecteurs de spam, ou joueurs "ordinateur" dans les jeux vidéos) sont capables d'apprendre, pourtant ce ne sont pas des IA (ou alors des IA très très basiques).

    3) La question n'est pas de savoir si les systèmes de conduite autonomes ont des performances comparables à un conducteur humain, puisqu'il est évident que non sur de nombreux points, la question est sur le "jamais". Tu peux donner autant d'exemples que tu veux, ça ne fait que d'enfoncer des portes ouvertes (les algos ne peuvent pas faire la différence entre un sac plastique sur lequel on peut rouler et un animal qui traverse, etc). Tout le monde le sait, ça. La question, c'est d'être incapable d'imaginer un niveau d'autonomie supérieur, et là, ça ne me semble pas évident du tout (ou pire, ça me semble évident qu'assez rapidement les algos seront capables de faire la différence, et/ou qu'ils seront au moins capables de poser la question ("je viens d'éviter un objet que je ne connais pas, est-ce que j'ai bien fait: oui/non") pour adapter leur comportement.

    On peut aussi noter que les logiciels de conduite autonome sont soumis à des contraintes éthiques et réglementaires très différentes des logiciels de chatbot, et que forcément ils ont un tropisme vers la prudence. C'est ce tropisme qu'on va considérer comme "idiot", mais c'est peut⁻être le goût du risque de certains humains qui est objectivement "idiot". Rouler sur un sac plastique, c'est peut-être possible, mais il y a peut-être un objet dans le sac, ou le sac peut aller se coincer quelque part et endommager le véhicule, etc. C'est peut-être une situation dans laquelle il vaut mieux freiner, et se comporter comme une IA prudente, plutôt que comme un humain débile trop sûr de lui.

  • # Vu, et pas complètement approuvé

    Posté par  . En réponse au lien FUN : L’intelligence artificielle n’existe pas, par Luc Julia. Évalué à 10.

    Même si le ton est divertissant, il y a quand même plein de raccourcis et de "rassurisme", avec parfois aussi un côté "on n'a rien inventé c'est juste des buzzwords" qui frôle le manque de respect pour les millions d'heures de R&D passées sur ces problèmes.

    Les trucs majeurs qui m'ont gêné:
    * On redéfinit l'intelligence au fil de l'eau de manière à exclure l'IA de ce qu'est "intelligent". Au XVIe siècle, faire une addition était propre à l'intelligence humaine. Quand on a inventé une machine qui le faisait, alors on a décidé qu'en fait c'était bête. Au XIXe siècle, le jeu d'échecs était le summum de l'intelligence humaine. Quand on a inventé un ordinateur capable de battre les humains, on a décidé qu'en fait les échecs ça n'était que du calcul. C'est le même argument fallacieux que "Dieu est dans les trous": il y a 500 ans, on ne comprenait pas grand chose du monde et Dieu était l'explication à tout; maintenant il ne reste que quelques îlots d'ignorance (début de l'univers, apparition de la vie), et il a fallu sans cesse changer les définitions pour lui laisser une place. Bref, redéfinir l'intelligence au fur et à mesure pour exclure de l'intelligence les choses que les ordinateurs sont capables de faire est fallacieux, et c'est pourtant exactement le discours qui est tenu.
    * Les IA sont bonnes à une tâche alors que les humains peuvent tout faire: déja ce n'est pas tout à fait vrai, parce que les humains ont besoin de formation et que certains humains ne seront jamais capables de faire certaines tâches indépendamment de la formation qu'ils reçoivent (devenir virtuose pour un instrument, ou sportif de haut niveau). Ensuite, en grande partie faux pour la série des "alpha" qui est pourtant utilisée comme exemple, puisque AlphaChess et AlphaGo sont (à peu près) le même algorithme, entrainé sur des jeux différents. C'est quand même très similaire à des humains entrainés à parler Allemand ou Cantonais. Enfin, l'argument ne fonctionne pas pour ChatGPT, puisque certes ChatGPT ne peut faire "que" de la conversation, mais il peut tenir cette conversation dans plusieurs langues, il peut fournir du code, créer de la musique, de la poésie, des oeuvres de fiction. Bref, c'est assez débile de dire qu'il est monotâche parce qu'il ne communique ses créations que par le biais de texte; un scénariste de série TV et un chercheur en physique quantique vont aussi communiquer par des textes alors que les tâches sous-jacentes représentent toute la diversité de la création humaine.
    * Le "rassurisme" est basé sur la négation du concept d'émergence; c'est très pratique pour faire de la rhétorique bien sûr, parce que le discours passe très bien, mais c'est hyper-douteux épistémologiquement parlant. Il y a du carbone et de l'azote partout dans notre environnement; vous n'allez pas avoir peur d'une molécule composée d'un atome de carbone et d'un atome d'azote. La vie est constituée de molécules organiques dont on connait la composition et qui n'ont rien de particulier, aucune raison d'imaginer que le vivant ait des propriétés différente des autres objets du monde physique, etc. Bref, l'argument de "ce n'est qu'une histoire de degrés", c'est un argument hyper fragile, parce qu'on sait que c'est un argument faux dans de nombreuses situations, et le comportement d'un système complexe ne varie pas linéairement avec sa complexité.
    * De nombreux arguments reposent sur un manque d'imagination. Par exemple, il est affirmé que jamais (en insistant sur "jamais") un système de conduite autonome serait capable de distinguer un vrai panneau STOP d'un mec qui porte un panneau STOP, alors que l'humain le fait trivialement. Outre le fait que c'est probablement faux pour l'humain (par exemple, la situation dans laquelle des ouvriers sont en train de poser un panneau STOP me semble insoluble pour un humain), il ne me semble pas du tout inconcevable qu'un algo puisse correctement trancher entre "il y a un stop" et "il n'y a pas de stop" dans cette situation. Il va intégrer des informations (absence ou présence de ligne de stop sur le sol, le panneau n'était pas là 3 secondes plus tôt, il semble associé au référentiel d'un piéton mais pas au référentiel du trottoir, etc), et du coup, l'idée de "jamais possible" dans un tel contexte me semble hyper-douteuse.
    * Enfin, l'argumentation présuppose un rejet du fonctionnalisme, alors qu'à ma connaissance la majorité des gens qui travaillent dans ou sur l'IA sont fonctionnalistes (peut-être parce que c'est la seule option opérationnelle dans lequel le concept d'IA a un sens). Si on n'est pas fonctionnaliste, par définition, l'intelligence ou la conscience ne peut pas exister en dehors d'un cerveau. Donc, par définiton, l'IA ne peut pas exister. C'est une conclusion qui dépend des prémisses, il n'y a rien de bien transcendant.

    Bon, bref, c'est distrayant, mais c'est quand même aussi beaucoup pas terrible et pas bien profond. La prémisse de la reflexion, c'est qu'il n'y a pas de problème, donc on peut accumuler des platitudes en changeant les définitions, en affirmant que telle ou telle tâche est absolument impossible à automatiser, etc., mais ça reste un procédé rhétorique, pas un moyen de comprendre la réalité et d'anticiper le potentiel (positif ou négatif) des systèmes qu'on appelle "IA".

  • [^] # Re: Contrat vs loi

    Posté par  . En réponse au journal Les DRM, ma liseuse et moi, le retour. Évalué à 2.

    mais en prenant soin qu'on ne puisse pas formellement m'identifier comme l'auteur d'une rediffusion qui pourrait être attaquée par des copyfraudeurs.

    Il y a plus simple: faire en sorte qu'il soit difficile de prouver l'origine de la photo (retirer les marques identifiables et réajuster le cadrage et la balance des blancs, par exemple). C'est le genre de cas ou l'auteur ne peut pas prouver qu'il est l'auteur, donc ça ne peut pas aller bien loin.

  • [^] # Re: Contrat vs loi

    Posté par  . En réponse au journal Les DRM, ma liseuse et moi, le retour. Évalué à 3.

    Faut quand même oser publier ça de la part du ministère. Il n'y a aucune jurisprudence depuis plus de 20 ans justement parce qu'il n'y a plus de poursuites. Wikipédia a pour doctrine de passer en domaine public toutes les reproductions d'œuvres du DP (y compris les scans de livres vendus par les musées par exemple), et à ma connaissance il n'y a jamais eu aucun problème. D'ailleurs, ça poserait même un problème technique, puisque le photographe "officiel" serait bien en mal de prouver qu'il est l'auteur de la photo sans watermarking ou autre méthode d'identification (face à quelqu'un qui prétendrait avoir pris la photo lui-même par exemple); or, le recours à une telle méthode prouverait par elle-même la non-originalité.

    Par contre, ce qui est vrai (et navrant), c'est que le conseil d'État a validé la démarche d'exclusivité imposée par certains musées: justement, parce que la reproduction d'une oeuvre dans le domaine public n'ouvre pas de droits d'auteur, les musées ont le droit, pour protéger leur patrimoine, de ne pas donner accès à leurs collection, ou d'en restreindre l'accès ou l'éclairage pour s'assurer que des reproductions ne peuvent pas circuler. C'est profondément débile, mais le propriétaire du support a le droit de faire ça.

  • [^] # Re: Et du coup pour DLFP

    Posté par  . En réponse au journal Les mineurs privés de télécommunication, les majeurs traqués. Évalué à 3.

    Tu peux sûrement nous donner les sources de toutes ces affirmations.

    Tu fais dans l'argumentation hypercritique maintenant? Genre en une phrase tu me demandes 1/2h de boulot parce que tu as la flemme de chercher par toi-même?

    1) Fermeture d'un compte par une banque. Aucune justification nécessaire, juste un préavis à respecter

    https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F31456

    2) Refus d'ouverture d'un compte:

    https://www.lesfurets.com/banque/guide/banque-refuser-de-mouvrir-compte

    Une banque a le droit de refuser l’ouverture d’un compte. Et, elle n’est pas obligée de justifier sa décision.

    3) Résiliation du contrat par l'assureur:

    https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F19083

    Votre assureur a aussi le droit de résilier votre contrat d'assurance habitation sans pénalité.
    Il peut le faire à l'échéance annuelle ou pour des motifs prévus par le contrat ou par la loi.

    4) Filtrage par le FAI: Si tu veux la liste des blocages IP ou DNS par FAI… et bien ça n'est pas public. La seule chose que les FAI admettent, c'est qu'ils font du blocage IP "pour la sécurité des abonnés". Je ne pense pas qu'il soit possible de savoir combien d'IP sont bannies, ni les raisons (pour les injonctions légales, c'est en général du blocage DNS, donc j'imagine que le blocage IP c'est plutôt de l'initiative du FAI).

  • [^] # Re: Et du coup pour DLFP

    Posté par  . En réponse au journal Les mineurs privés de télécommunication, les majeurs traqués. Évalué à 4.

    Les banques et les assurances peuvent par exemple refuser de reconduire un contrat sans donner de raison, mais en effet, il doit y avoir une subtilité parce que le refus de vente n'est pas légal.

    Pour le FAI, refuser les requêtes vers certains sites c'est une manière comme une autre de choisir ses clients, et ça peut être légitimes pour des raisons économiques ou techniques.

  • [^] # Re: Et du coup pour DLFP

    Posté par  . En réponse au journal Les mineurs privés de télécommunication, les majeurs traqués. Évalué à -1.

    Jamais au grand jamais il ne devrait être nécessaire pour participer à la vie en communauté de justifier son identité, ou de la possession d'un téléphone.

    Désolé, mais ça, c'est n'importe quoi. Il faut justifier de son identité pour participer à la vie démocratique (voter, se présenter aux élections, faire campagne, organiser des réunions, fonder et participer à une association, signer une pétition officielle…). Dans une réunion de quartier, personne ne vient cagoulé, il faut justifier du fait qu'on habite dans la commune. Cette histoire d'anonymat, c'est totalement fantasmé, dans l'histoire, jamais l'anonymat n'a été associé à la vie en communauté. Typiquement, l'anonymat, c'est pour les complots, les pamphlets, la résistance, les tracts de propagande, et la rhétorique révolutionnaire; c'est tout sauf la vie en communauté.

  • [^] # Re: Et du coup pour DLFP

    Posté par  . En réponse au journal Les mineurs privés de télécommunication, les majeurs traqués. Évalué à 3. Dernière modification le 07 juillet 2023 à 11:58.

    Le gouvernement français a tous les outils pour demander un blocage administratif. Bien sûr, il sera toujours techniquement possible de le contourner, mais si le site perd 90% de ses trolls, ça sera bien pour tout le monde.

    Il semble d'ailleurs que certains FAI dans le monde ont spontanément coupé l'accès; ce n'est pas vraiment le rôle d'un FAI mais sur le principe ça ne me choque pas; un FAI peut aussi choisir ses clients, et ça peut même avoir une base rationnelle (typiquement, limiter le nombre de requêtes envoyées par la justice).

  • [^] # Re: Et du coup pour DLFP

    Posté par  . En réponse au journal Les mineurs privés de télécommunication, les majeurs traqués. Évalué à 3.

    On peut aussi imaginer qu'ils iront sur des sites sans inscription comme le très sain 4chan :-)

    Sauf que là c'est la responsabilité de l'hébergeur qui peut être mise en cause.

  • [^] # Re: Et du coup pour DLFP

    Posté par  . En réponse au journal Les mineurs privés de télécommunication, les majeurs traqués. Évalué à -2.

    ça identifie un foyer, et avec les récurrences tu trouves facilement qui dans le foyer; et dans le cas de réseau sociaux, c'est même l'IP du téléphone.

    L'identification par IP, c'est un niveau d'identification très, très crade. Ça a très difficilement valeur de preuve; pour les poursuites de type terrorisme, tu peux mobiliser 3 fonctionnaires pour faire une enquête, pour du harcèlement, des insultes, de l'incitation à la haine, c'est terriblement contre-productif.

    Je ne vois franchement pas le problème fondamental avec une identification stricte via un tiers de confiance. Tu as un site officiel, type gouvernemental, qui connait ton identité (style le truc pour les impôts). Quand tu t'inscris à un site qui permet de publier quelque chose, on te demande une clé unique, que tu récupères sur le site institutionnel (via une redirection, ou par copier-coller si tu as peur d'être pisté). Quand une infraction est constatée (à la suite d'un dépot de plainte par exemple), la police envoie une requête à l'hébergeur, qui renvoie la clé. La police n'a plus qu'à interroger le site gouvernemental pour remonter à ton identité, avec une traçabilité de la demande (quel fonctionnaire, à quelle heure, dans le cadre de quel dossier). Et paf, ça fait des chocapics.

    Et au passage, ça permettrait aussi de passer obligatoirement par les parents pour l'inscription des mineurs à ce genre de sites.

    Il n'y a rien de débile à ce genre de lois. La liberté d'expression n'a jamais nécessité l'anonymat, et surtout pas l'absence de traçabilité; la liberté d'expression ne peut pas exister sans que la responsabilité vis-à-vis des délits de presse soit opérationnelle.

  • [^] # Re: Et du coup pour DLFP

    Posté par  . En réponse au journal Les mineurs privés de télécommunication, les majeurs traqués. Évalué à 5.

    Le tout dans le respect de chacun car le pseudonimat pouvait être levé au besoin par la justice.

    Justement, ce n'est pas ça le coeur du problème?

    1) Certains sites ne répondent pas aux demandes de la justice (parce qu'hébergés à l'étranger, typiquement)
    2) La justice ne récupère que l'IP et l'heure de connexion, ce qui est loin d'identifier une personne
    3) Il est maintenant trivial de passer par Tor ou un VPN (c'était possible il y a 10 ans, mais pas facile pour le commun des mortels)

    Paradoxalement, il est beaucoup plus facile pour Google de t'identifier que pour la justice.

    Ça me semble normal que la consultation d'Internet soit anonyme, mais dans l'absolu, la publication de contenus engage la responsabilité des auteurs (en terme de propriété intellectuelle et de délit de presse). Le principe qui imposerait à l'hébergeur de connaitre l'identité réelle des gens qui publient du contenu par leur site n'est pas particulièrement choquant; le journal connait l'identité de ses journalistes, et l'éditeur connait l'identité de ses auteurs, même ceux qui publient sous pseudonyme.

    J'ai l'impression qu'avec l'avènement rapide de ce qu'on a appelé le "web 2.0", on a complètement assimilé l'anonymat "normal" de la consultation (le même anonymat que celui qu'on a en écoutant la radio ou en regardant la télé), et un anonymat des auteurs, un peu comme si un commentaire sur un site était une sorte de tag ou de publication clandestine.

    C'est évidemment très différent de l'interdiction du pseudonymat (l'idée est que l'hébergeur connaisse l'identité des auteurs, qui peuvent poster sous pseudonyme), ou l'atteinte à la correspondance privée (seule la publication de contenu est concernée). L'implémentation, c'est autre chose, mais sur le principe, ça revient à essayer de refaire rentrer dans la normale une situation qui était devenue possible pour des raisons techniques, qui n'avaient rien à voir avec une reflexion sur la liberté d'expression.

  • [^] # Re: Super-intéressant

    Posté par  . En réponse au lien J’ai ma propre instance Mastodon. Sept mois plus tard, je déconseille. . Évalué à 5.

    on a des développeurs pas mauvais, mais en ce qui concerne l'expérience utilisateur, y'a encore du boulot dans pas mal de projets

    Pour la recherche dans Thunderbird, c'est quand même un problème logiciel. Même si on passe outre l'interface compliquée, la recherche ne fonctionne pas du tout.

    ils restent tout de même mieux pensés et plus agréables à utiliser…

    Il y a plusieurs niveaux d'interprétation. 1) les devs sont au courant mais n'ont pas les ressources ou les compétences pour améliorer l'interface, 2) les devs n'ont pas les compétences en design ni les procédres de retour utilisateur pour voir le problème; pour eux le problème de design n'existe pas, 3) les devs sont au courant et refusent de corriger le problème pour des raisons plus ou moins idéologiques.

    Thunderbird a l'air d'être à peu près abandonné depuis de nombreuses années. Le principe du client lourd pour les email semble un peu obsolète; les interfaces webmail sont parfois plus utilisables et plus réactives que Thunderbird…

  • [^] # Re: pendant ce temps là sur Ars

    Posté par  . En réponse au lien J’ai ma propre instance Mastodon. Sept mois plus tard, je déconseille. . Évalué à 7.

    La réponse en question me semble totalement lunaire. En gros, ça revient à dire "Mastodon n'est pas fait pour autre chose que ce pour quoi il a été conçu", mais 1) c'est faux (Mastodon a clairement emprunté tout un tas de vocabulaire et de concepts à Twitter), 2) même si c'était vrai, c'est profondément crétin (quel intérêt d'avoir un réseau social avec 3 geeks sur 3 instances différentes qui se félicitent de leur réussite technique, en expliquant aux autres qu'ils trouvent très bien qu'on n'ait pas très envie de rester sur le réseau et que c'est mieux parce que comme ça on va se ballader en forêt plutôt que de rester devant l'ordinateur?)

    La décentralisation et l'absence d'algorithme de découverte, de classement, et de priorisation, ça n'est pas une "feature", c'est un bug. Il y a beaucoup de choses bien sur Mastodon, à commencer par la communauté, mais c'est vraiment dommage que le projet soit handicapé par des lubies, probablement bien intentionnées, mais qui empêchent de founir aux gens les fonctions dont ils ont besoin.

  • [^] # Re: Billet très intéressant

    Posté par  . En réponse au lien J’ai ma propre instance Mastodon. Sept mois plus tard, je déconseille. . Évalué à 8.

    toutes les grosse et moyennes instances ouvertes à l’inscription en novembre 2022 étaient à l’agonie à cause de la surcharge du réseau Mastodon provoquée par l’arrivée de nouveaux utilisateurs depuis Twitter.

    À l'époque déja, il y avait pas mal de voix pour râler sur l'efficacité, parce qu'il n'y avait pas vraiment de raison pour que ces instances soient à genoux avec 1000 utilisateurs. Si tes 1000 utilisateurs postent un message par jour, suivent 100 personnes, et sont suivis par 100, même dans le pire des cas (aucune superposition dans les listes de suivi), ça fait 1000 messages postés par 24h (un message toutes les 1m26s), 100,000 messages à importer (un message toutes les 0.8s), et pareil à exporter (en faisant l'hypothèse que tous les followers sont sur des instances différentes). Un serveur email peut faire à l'aise 100 fois plus que ça, donc c'est quand même assez étrange.

  • # Super-intéressant

    Posté par  . En réponse au lien J’ai ma propre instance Mastodon. Sept mois plus tard, je déconseille. . Évalué à 10.

    En fait, la phrase qui résume très bien l'idée, c'est "le protocole de fédération est inefficace". Ça se ressent pas mal à l'utilisation, on "rate" des choses (morceaux de discussion, migration de comptes imparfaites, suivi par hashtag défaillant—ça ne suit que le local, etc). Les historiques sont complètement éclatés, et il ne semble pas y avoir moyen de rapatrier autre chose que du contenu; par exemple, pour avoir la liste des followers de quelqu'un, il faut aller sur son instance, mais de son instance on ne peut pas suivre quelqu'un, il faut donc jongler avec deux onglets. C'est débile, quelle personne normale serait assez compréhensive pour accepter un tel fonctionnement défaillant? On peut argumenter sur tout (problèmes techniques, éthiques, manque de développeurs, bande passante…) mais le coût de la décentralisation, en termes de fonctionnalités, est très lourd. Et en termes de fonctionnalités, la décentralisation n'apporte rien; en fait, la décentralisation est un bug pour la plupart des utilisateurs, ça n'est une fonction que pour quelques développeurs un peu barrés.

  • # Contrat vs loi

    Posté par  . En réponse au journal Les DRM, ma liseuse et moi, le retour. Évalué à 4.

    Et il est bien spécifié qu’on ne peut pas faire ce qu’on veut du bouquin.

    Tu peux tourner ça dans tous les sens, mais un contrat n'a pas de valeur supérieure à la loi. Le code de la propriété intellectuelle te donne le droit de faire ce que tu veux du bouquin, donc tu peux le faire.

    À mon avis, la question qui reste un peu en suspens est la mise en page. C'est certain que tu peux récupérer le contenu du fichier et republier le texte brut, mais si le fichier ePub est associé à la mise en page spécifique de l'éditeur, c'est plus de droit des modèles et le droit des marques qui peuvent poser problème.

  • # Intéressant / Ennuyeux

    Posté par  . En réponse au sondage Sur LinuxFr.org, quand je note pertinent/inutile, en fait je note.... Évalué à 3.

    J'ai l'impression que je vote plus selon ces critères, qui me semblent un peu différent de Pertinent/Inutile. Par exemple, une blague est objectivement "inutile", mais si c'est drôle, je plussoies. Par contre, si c'est très très ennuyeux, du genre c'est un service aux lecteurs que de leur cacher le post, alors je vote "inutile".

  • [^] # Re: Fonctionnaltés ?

    Posté par  . En réponse au journal Drone sur chenilles Antenatus. Évalué à 6.

    C'est le "problème" avec la démarche encyclopédique, elle n'est pas normative et relate les usages "tels quels". En fait, pour les vendeurs de bidules, "drone" est le nouveau synonyme cool de "télécommandé".

    Quand j'étais gamin, j'avais donc un drone terrestre à roulettes.

  • [^] # Re: Fonctionnaltés ?

    Posté par  . En réponse au journal Drone sur chenilles Antenatus. Évalué à 5.

    (je croyais qu'un drone c'est un truc qui vole)

    (en fait oui, un drone à la base c'est ça [https://en.wikipedia.org/wiki/Drone_(bee)]. Là c'est un "rover")

  • [^] # Re: Ouh là

    Posté par  . En réponse au journal Drone sur chenilles Antenatus. Évalué à 7.

    C'est marrant, parce que c'est la même discussion que la semaine dernière sur un plan de robot humanoïde. Ces machins sont des gadgets; ce ne sont pas des rovers qui vont aller sur Mars ou qui vont sauver des gens après un séisme; il n'y a pas de contraintes sur la tolérance aux pannes, sur la fréquence de l'entretien, etc. Ils sont pilotés par des logiciels libres expérimentaux (il n'y a qu'à voir la doc de compilation, c'est quand même pas très courant d'aller spécifier les chemins des libs à la main), bref, c'est du bricolage de fond de garage. On s'attendrait à des specs matérielles cohérentes; des machins imprimés 3D ou bricolables dans un garage, des composants électroniques d'entrée de gamme sur Aliexpress, etc. Et paf, à la place, on trouve du matériel quasi-professionnel, des moteurs pas à pas à 200$ pièce, des chenilles en alu… Ce n'est pas très logique, quel est le public visé?

  • [^] # Re: la sciences ou la liberté d'expression

    Posté par  . En réponse au journal La science sur internet, ça m'inquiète. Évalué à 2.

    tu fais souvent aussi montre d'un certain dédain envers ce qui n'est pas de la science "dure".

    Tu veux dire que je prends volontiers position entre astrologie et astronomie, entre naturopathie et médecine, ou entre la biodynamie et l'agronomie? Oui, OK, on est d'accord, j'assume.

    Attention, je ne dis pas que les naturopathes sont moins intelligents que les médecins. D'une part parce que le cursus de médecine n'est pas réellement conçu pour sélectionner sur la rationalité, et d'autre part parce que de nombreux naturopathes sont très malins (ils s'enrichissent sans croire aux absurdités qu'ils débitent).

    Mais globalement, si on définit l'intelligence comme la capacité à comprendre le monde qui nous entoure de manière à agir de la manière la plus adaptée pour arriver à ses objectifs (c'est une définition pragmatique de l'intelligence), alors en effet, je pense que les gens qui ajustent leur habillement selon l'horoscope du jour qu'ils ont lu dans télé Z le matin dans le bus sont moins "intelligents" que ceux qui se basent sur les prédictions de météo-France.

    C'est peut-être vexant pour les gens qui croient aux fantômes, aux Ovnis, aux angelots, aux lutins, ou à l'existence d'Hommes politiques honnêtes. Mais globalement, la superstition n'a jamais rien expliqué, elle comble un vide mais elle n'apporte pas de compréhension du monde. Ça n'est pas un modèle parcimonieux, et un être humain rationnel devrait préférer des modèles parcimonieux. La discussion peut porter sur ce que recouvre le terme "intelligence", mais j'ai du mal à voir dans quel contexte on peut trouver "intelligent" d'expliquer des phénomènes avec des choses qui n'ont pas de bases rationnelles.

    Après, le yoga, c'est bien, ça détend, heureusement que ça existe. Les équations différentielles détendent probablement moins que le yoga. Je ne vois pas de contradiction là-dedans.