arnaudus a écrit 5317 commentaires

  • [^] # Re: Musk et l'hyperloop (mes sources)

    Posté par  . En réponse au lien Ils nous mentent. Évalué à 4. Dernière modification le 25 octobre 2024 à 17:14.

    Et tu fais quoi pour les autres véhicules en mouvements? tu stoppes tout d'un coup? Tu les laisse se prendre le mur?

    Je ne vois pas trop le problème. Si tu as un train en panne tu as intérêt à ce que les trains qui suivent ne sont pas en mouvement, sinon tu vas avoir une collision à 1200 km/h… Donc 1) tu arrêtes tous les trains, et 2) tu ouvres les vannes. À mon avis, ce qui est compliqué, c'est le freinage d'urgence dans le vide en sustentation; c'est peut-être même plus simple pour freiner en urgence de laisser rentrer l'air dans le tube.

    En cas de dé-dépressurisation brutale (comment tu appelles ça une dépressurisation à l'envers? repressurisation, ah oui :-)), ce que tu ne veux pas, c'est que les trains se mangent l'onde de choc. Donc de toutes manières tu vas avoir des capteurs de pression un peu partout dans ton tunnel, et si tu détectes une pression anormalement élevée à un endroit, tu ouvres toutes les vannes dans ce secteur : pshit, la pression monte partout pareil, et tes trains freinent sur l'air. Il ne semble y avoir aucun problème de concept, et il faut être sacrément de mauvaise foi pour imaginer qu'en cas de rupture à un endroit du tuyau, le système n'est pas conçu pour se repressuriser partout en même temps (genre "ah la la dans 2 minutes 30 le train va se prendre l'onde de choc qui arrive vers lui à la vitesse du son et on ne peut rien faire").

    Et puis, de toutes manières, 1 bar, c'est pas une pression terrible, il n'y a aucun problème pour maintenir 1 bar dans le train (surtout que ça sera probablement moins, comme dans un avion). Ce qui est un peu plus difficile est de construire un tuyau qui tient 1 bar de dépression, mais c'est pas non plus un sous-marin…

    Là encore y'a l'étanchéité qui est en jeu

    C'est bon, des portes étanches à 1 bar, c'est pas non plus un défi d’ingénierie, hein… Tu fais des portes qui s'ouvrent vers l'extérieur, la pression les compresse sur un joint, et paf, tu es aussi étanche que tu peux imaginer. On parle de différences de pressions qui sont largement inférieures à une chambre à air de vélo… Surtout que le vide dont on parle est loin d'être parfait, tu n'est pas dans un accélérateur de particules!

    Y'a au contraire eu beaucoup de pognon

    Des levées de capitaux de l'ordre de 10 à 100M€, pour de tels projets pharaoniques, c'est rien du tout.

  • [^] # Re: C'est bien!

    Posté par  . En réponse au lien Ils nous mentent. Évalué à 2.

    Seulement s'il ignore réellement que tu mens, non? Si vous êtes tous les deux au courant, alors ça commence à ressembler à de l'ironie, qui nécessite une forme de complicité, c'est un jeu social et ça n'est pas déplaisant, surtout quand la vérité est elle déplaisante.

    Ça peut aussi être une requête pour préserver les apparences. Ça n'est pas impoli de sous-entendre "je suis en train de mentir et tu le sais, mais je te demande de faire semblant pour que la situation ne soit pas humiliante pour moi". Du genre, "les ventes ont été en deçà des objectifs ce trimestre", le gars te demande de ne pas te lever en gueulant "tu rigoles, tu n'as rien vendu, tu vas te faire virer". Après, tu fais ce que tu veux, mais il ne te manque pas de respect.

    Pour moi, tant que j'ai compris le message qu'on me ment parce que pour une raison ou une autre l'autre ne veut pas dire la vérité, ou si je comprends la vérité mais que ça serait désagréable pour tout le monde de la dire avec des mots, alors le mensonge de politesse me convient tout à fait.

  • [^] # Re: C'est bien!

    Posté par  . En réponse au lien Ils nous mentent. Évalué à 8.

    Je trouve quand même que ça n'exclut pas l'idée que le mensonge de politesse est quelque chose d'assez fréquent, et qu'il est assez naturel qu'on puisse l'apprécier. Quand une collègue te demande "ça va?", tu ne vas pas lui répondre "Non, je viens de me coincer un testicule dans la portière de ma voiture et je n'arrive plus à respirer", parce qu'elle préfère probablement un mensonge. Pour reprendre l'exemple sur l'emploi, quand quelqu'un demande à son futur maire "est-ce que vous pouvez sauver mon usine pour que je ne perde pas mon job", on peut tout à faire répondre "Nous sommes au courant du problème, on va organiser une réunion dès que possible avec toutes les parties pour voir ce qu'on peut faire".

    C'est un peu pareil avec les actionnaires, quand ils demandent "vous voulez un milliard en plus, quel est votre business plan?", ils préfèrent certainement la réponse vaseuse dont il est question dans l'article que "Bah, on n'en n'a pas". Quand tout le monde est au courant, le mensonge évident fait partie des subtilités de la conversation.

    Par contre, ce que je ne supporte pas, c'est l'ambiance dîner de cons. Ça se passe quand une partie de l'auditoire sait que c'est un mensonge, et pas l'autre. Par exemple, quand les gros actionnaires comprennent bien "On n'a pas de business plan" et se préparent à retirer leurs billes, alors que les petits actionnaires comprennent "mettez encore un peu de fric et ça sera banco". Là c'est un mensonge malhonnête. Et c'est pas forcément facile de bien savoir ce qu'il en est réellement, mais je pense que le coup des actionnaires et des business plans débiles, tout le monde sait bien ce qu'il se passe; ils sont conscients de mettre leur argent dans une bulle et agissent en conséquence.

  • [^] # Re: Musk et l'hyperloop (mes sources)

    Posté par  . En réponse au lien Ils nous mentent. Évalué à 4.

    Ouais, enfin certains "problèmes" n'en sont même pas. Genre "ouhlala problème de sécurité avec le vide", comme si on pouvait faire débarquer les passagers d'un avion en panne… Il suffit d'ouvrir les vannes et pshit en quelques secondes ton tube est pressurisé, donc c'est quand même beaucoup moins compliqué qu'un avion.

    Donc on est tous d'accord : il faut beaucoup de mise au point, beaucoup de points techniques doivent être réglés, la rentabilité du truc est loin d'être évidente, et on se demande bien comment on va pouvoir construire ces tubes dans les zones habitées. Mais non, je trouve que de balancer "ceux qui y ont cru étaient des crétins", c'est totalement faux : l'idée était tout à fait raisonnable, elle l'est d'ailleurs toujours, c'est juste que le pognon n'a pas été mis derrière.

  • [^] # Re: Musk et l'hyperloop (mes sources)

    Posté par  . En réponse au lien Ils nous mentent. Évalué à 4. Dernière modification le 25 octobre 2024 à 14:45.

    L'histoire de l'industrie a quand même montré qu'avec un investissement suffisant, les problèmes techniques pouvaient être réglés. Autrement, le programme Apollo, c'était aussi "pas près de marcher"!

    L'hyperloop peut marcher en théorie, ça n'est pas de la science-fiction. Beaucoup des "problèmes" de la vidéo ne sont que des problèmes d'ingénierie; il y en a un certain nombre à régler, et probablement quelques prototypes à sacrifier, mais j'ai du mal à imaginer que ça pourrait être bloquant. C'est bien pour ça que les gens ont cru Musk; ils ne sont pas débiles; s'il avait mis le pognon comme il l'a mis dans Space X les premiers hyperloops fonctionneraient probablement déja. Par contre, ce qui est douteux, c'est d'en faire un moyen de transport économique pour tout le monde, rentable pour l'exploitant, avec un réseau dense, etc. Ceci dit, les mêmes critiques existaient pour les premiers trains, les premiers avions, etc. ("vous vous rendez compte, il va falloir construire des aéroports de plusieurs km2 dans toutes les villes, c'est totalement impossible", etc).

  • # C'est bien!

    Posté par  . En réponse au lien Ils nous mentent. Évalué à 6.

    Pas d'accord avec tout, mais c'est intéressant.

    Mon reproche principal, c'est l'aspect caricatural de la démonstration, qui ne tient pas vraiment face à la réalité. Le truc, c'est qu'en effet les "géants de la tech" prétendent tous révolutionner le monde tous les 15 jours, parce que c'est ce qu'ils ont vendu à leurs actionnaires. Mais il y a quand même un peu de bière sous la mousse, parce que si ça n'était que de la mousse, ils ne pourraient pas construire une base d'utilisateurs. Par exemple, regardez comment les entreprises, les associations, les communes, etc. se sont appropriées Facebook, un outil qui n'était pas du tout prévu pour ça à la base. L'outil existe, il est en ligne, et les utilisateurs en font quelque chose. L'hébergeur du site, une fois que ça a pris, ne fait que suivre le mouvement, en essayant de garder un minimum d'ergonomie pour que l'envie d'aller voir ailleurs ne soit pas trop présente, et en essayant de tirer de l'argent. Quand ça commence à sentir mauvais, et que les utilisateurs vont partir quand même, on "merdifie" (c'est l'inverse des soldes pour liquidation en fait, comme on n'a pas de stock à écouler on fait monter les prix jusqu'à ce que plus personne ne vienne, et on ferme la boutique).

    Mais il y a un produit fonctionnel et innvant derrière Google, derrière Facebook, Twitter, ou chatGPT.

    Finalement, les destinataires des mensonges, ça n'est pas vraiment nous. Bien sûr, quand ils disent "ça va révolutionner votre business et vous allez devenir riches sans rien faire" c'est du pipeau, mais c'est tellement grossier que personne n'y croit (c'est comme "la lessive Machin fait disparaitre même les tâches les plus difficiles"). Les vraies cibles des mensonges sont les investisseurs. Ces boites n'ont pas de business model. Au moment où elles lancent un produit, elles ne savent pas comment elles vont gagner de l'argent avec. La première étape est de faire connaitre le produit, et ensuite il faut vendre un bateau aux actionnaires. Bien sûr, ils savent que c'est des mensonges, mais j'imagine qu'ils s'estiment tous plus intelligents que les autres et qu'ils sauront retirer leurs billes avant que la pyramide ne s'écroule. Et la merdification, c'est la revanche des actionnaires, qui veulent récupérer le pognon qu'on leur a promis.

    ChatGPT pour prendre le dernier exemple en date est quand même un truc formidable. C'est vraiment quelque chose qu'on n'avait jamais vu avant. Pour l'instant, c'est un jouet. Mais ça ne veut pas dire que ça ne peut pas devenir quelque chose. Les Mayas connaissaient la roue, ils fabriquaient des jouets à roulettes pour leurs enfants, mais ils n'avaient pas compris que ça pouvait avoir d'autres utilités. Qui peut prétendre que ça n'est pas la même chose avec ChatGPT? Ce qui est ridicule, c'est les investissements démesurés et les promesses débiles, mais ça ne veut pas dire que c'est sans intérêt. Finalement, l'étincelle de départ, celle qui commence par "eh les mecs, regardez, j'ai un truc nouveau qui fait quelque chose d'intéressant", celle-ci n'est pas un mensonge. Et c'est peut-être ça qui est important, non?

  • # Rumeurs à documenter

    Posté par  . En réponse au message Changement de prix. Évalué à 3.

    J'ai entendu plusieurs fois la rumeur : les sites utilisent les cookies pour ajuster le prix en fonction du comportement du client. Tu viens la première fois, c'est pas cher, si tu reviens 2 ou 3 fois c'est que tu es intéressé et qu'on peut donc augmenter le prix. Avec éventuellement un bandeau "attention plus que 3 exemplaires en stock".

    Étant donné la putasserie habituelle des sites de commerces pour te tirer un maximum de fric, ça semble plausible. Mais pour ma part, je n'ai jamais réussi à trouver un exemple clair où c'était le cas. Des prix qui varient, oui, bien sûr, mais ils semblent varier pour tout le monde. Des affichages "attention, plus que 3 exemplaires à ce prix", oui, ça existe, et c'est évidemment là pour te presser à prendre ta décision, mais je n'ai jamais vu clairement que c'était faux (ils n'ont peut-être plus que 3 objets en stock réellement?).

    Il me semble que des agences de voyage avaient été condamnées il y a quelques années pour ça, mais je ne me rappelle plus exactement du dossier. En tout cas, ça m'est arrivé plusieurs fois de vérifier quand j'avais un doute (connexion sans cookie à partir d'une autre IP), et je n'ai jamais réussi à identifier clairement un exemple de manipulation de ce type. C'est par contre très facile de croire que c'est le cas (comme dans l'exemple HT/TTC ci-dessus) quand on ne fait pas attention : une connexion identifiée permet par exemple d'estimer les frais d'envoi, ou de modifier les délais de livraison en fonction du stock dans les entrepots. Pour les enseignes de bricolage par exemple, les prix diffèrent parfois en fonction du magasin, et tu as souvent un magasin "favori" dans tes préférences.

    En fait, je ne sais même pas si ça marche comme approche, parce qu'afficher volontairement un prix très volatile, ça donne aussi envie d'attendre que ça redescende. C'est peut-être pour ça qu'à part les billets de train, d'avion, de concert, etc (pour lesquels tu n'as parfois pas le choix, et que la date approche), l'absence de sentiment d'urgence fait que pour ton pull tu vas plutôt avoir l'impression que tu te fais arnaquer avec le deuxième prix.

  • [^] # Re: Ambivalence

    Posté par  . En réponse au journal Publication du "Stallman Report" 2024. Évalué à 1.

    qui définit ce qui est "moral" ?

    Ceux qui font les lois, qui sont normalement élus dans une démocratie.

    on en vient à condamner l'homosexualité, les relations sexuelles entre personnes consentantes,

    Et la nécrophilie, et les rapports avec les animaux, et la polygamie,

    Si une personne a un comportement qui n'est pas moral de mon point de vue, mais qui ne nuit à personne, pourquoi devrais-je l'interdire ?

    Parce que le partage d'un code moral est un socle de la vie en société? La morale est l'origine du droit (c'est la codification des interdits pré-existants: tu ne tueras point, tu ne convoiteras pas la femme de ton voisin, etc), et c'est aussi sa finalité (le droit existe justement pour qu'on ne décide pas à main levée ce qui est moral et ce qui ne l'est pas).

    Définir ce qui est moral ou non, c'est une question de point de vue. Tu peux utiliser le critère que tu veux : tu peux penser que ce qui est moral c'est ce qui est écrit dans ton bouquin préféré, tu peux dire que c'est ce qui ne nuit pas à un autre être humain et/ou un animal et/ou une planète ou un truc naturel, avec des nuances infinies (par exemple RMS considère qu'avoir un rapport sexuel avec un cadavre ne nuit à personne, c'est son point de vue). Est-ce que se ballader tout nu nuit à quelqu'un? Est-ce que le voyeurisme nuit à quelqu'un? Est-ce que l'inceste consenti nuit à quelqu'un?

    D'un autre côté, il y a plein de choses qui nuisent aux autres et qui sont pourtant légales (péter en public, coder en perl…). Donc tu ne peux pas t'en sortir par une pirouette du style "c'est pourtant simple".

    Un exemple complexe que j'aime bien, c'est l'idée de limiter l'enrichissement. Si on a compris que l'économie n'était pas un jeu à somme nulle, il n'est pas du tout évident que l'enrichissement de quelques uns nuit aux autres (les sociétés les plus riches sont aussi souvent les plus inégalitaires, d'ailleurs). Du coup, pour moi, l'argument de la "justice sociale", c'est un argument purement moral : ça n'est "pas bien" d'avoir autant d'argent quand les autres n'en ont pas. Il faut accepter que la loi puisse être purement morale, sinon il serait impossible de faire des choix de société autres que purement utilitaristes ou scientistes.

  • # Même problème qu'avec Weboob?

    Posté par  . En réponse au journal Demerdification de prévisions météo avec Puppeteer. Évalué à 10.

    Il me semble que ce genre de projets, tout bien intentionné qu'il soit, ne peut pas réellement sortir du script qui se partage sous le manteau, avec une petite communauté.

    Déja, tu as le problème de la maintenance. La structure des sites cibles change, et comme il n'y a pas de collaboration, tu vas t'apercevoir que le site a changé quand le script ne marche plus. Du coup, il va falloir être réactif pour publier un correctif, et pendant ce temps, du point de vue des utilisateurs, ton truc est planté. Ça, ça ne peut pas marcher auprès d'un public qui ne serait pas au courant des aspects techniques; par exemple, si tu publies une "appli" pour smartphone, tu vas recevoir des centaines de "1 étoile, Sa marche pas, poubelle".

    L'autre problème encore plus majeur, c'est évidemment que tu ne respectes pas les conditions générales d'utilisation des sites. L'objectif de ces sites est en général d'attirer les lecteurs avec du contenu un peu difficile à trouver pour leur servir un max de pubs et leur laisser un max de cookies. Les visites de robots et de scripts qui ne regardent pas les pubs, c'est de la bande passante perdue pour eux. Pire, en cas de succès, ça va même détourner les visiteurs. Tant que que tu passes sous les radars, pas de problème, personne ne verra rien. Mais dès que tu acquières une petite notoriété (style webboob), certains sites vont commencer à chercher à te bloquer, plus ou moins subtilement. Tu es donc condamné à la clandestinité. Et, même si le risque est limité, tu peux te prendre des mises en demeure. Et les miroirs qui hébergeraient ton application aussi. C'est pas très serein comme ambiance pour développer et diffuser un logiciel…

  • [^] # Re: Le mieux est l'ennemi du bien !

    Posté par  . En réponse au journal Se détacher des multinationales qui contrôlent les systèmes GNU/Linux ?. Évalué à 6.

    Cela étant dit, il me semble difficile de faire sans, comme l'on souligné de precedents commentaires.

    J'ai aussi l'impression que l'idéal "romantique" du logiciel libre disparait, probablement avec la disparition de ses pionniers.

    Et même sur le plan pragmatique, est-ce tu préfères mettre tes données dans un système de fichier codé dans un garage par un geek sur son temps libre, ou issu d'une collaboration entre des programmeurs professionnels qui travaillent en équipe dans des grandes entreprises? Bien sûr qu'on a eu des logiciels formidables crées et maintenus par des amateurs ou sur le temps libre des autres, mais il y a une forme de naïveté à penser que tout ça fonctionne "tout seul".

  • [^] # Re: Ambivalence

    Posté par  . En réponse au journal Publication du "Stallman Report" 2024. Évalué à 3. Dernière modification le 24 octobre 2024 à 17:34.

    Un cadavre a été un être humain vivant à un moment. Il me semble que cela justifie qu'on lui témoigne du respect, même après sa mort

    RMS soutenait l'exact contraire dans un des tweets pointés par le rapport. Son argument était justement qu'une fois mort il n'y avait plus de victime. Et il ne parlait pas de photos…

    Et aussi l'objection sur le fait que ce sont seulement des "marques sur du papier". Après tout un livre c'est aussi seulement des "marques sur du papier". Mais on peut (et on doit) condamner un livre qui ferait l'apologie du meurtre par exemple.

    Ah ouais :-) Super argument.

    Pour l'IA, il y a aussi la question des données d'entrainement, puisque je ne vois pas très bien comment l'IA pourrait s'entrainer sans vraies images…

    Mais de toutes manières, la morale n'est pas que de la logique. C'est normal que la loi condamne quelque chose qu'une très large majorité des gens estime immorale. Bien sûr que ce raisonnement a justifié la condamnation de l'homosexualité par exemple, et que la société est lente à changer et que c'est difficile pour les gens qui sont victimes d'une loi injuste. Mais je ne voudrais pas vivre dans une société qui ne condamne pas les actes immoraux sans victime par principe. Pour RMS, ça devrait être "sans victime qui se plaint" (donc on peut violer une femme dans le coma, ou un cadavre, ou un enfant "consentant", etc), pour d'autres, c'est un autre critère, mais au final, ça revient un peu toujours à absoudre les comportements des agresseurs parce qu'ils se sont mis dans une situation où il est difficile d'identifier une victime.

    Finalement, est-ce qu'un critère acceptable ne serait pas lié à un comportement de prédateur réel ou simulé? Quelle est la différence entre un jeu vidéo où on est un bandit qui écrase des piétons après avoir volé une voiture, et un jeu où on joue un masculiniste blanc qui viole et tue des femmes noires? Dans le premier cas, c'est probablement un jeu (on fait semblant d'être un méchant), dans le deuxième cas, c'est probablement une simulation (on fait semblant de jouer mais on ne joue pas), et c'est ça qui fait la différence.

  • [^] # Re: Ambivalence

    Posté par  . En réponse au journal Publication du "Stallman Report" 2024. Évalué à 3.

    personne ne se maîtrise en toute circonstance

    La maîtrise de soi, ça n'est pas "je jette un d20 et si je fais 1 je ne me maitrise pas" quelles que soient les circonstances. Mouler sur DFLP ça n'est pas la même chose que de buter quelqu'un avec une voiture ou violer une femme que tu viens de croiser dans la rue.

    Et si tu moulais 24/24 sans pouvoir t'en empêcher, tu devras aussi te faire soigner si tu ne veux pas finir clodo. Les conséquences pour la société sont moindres, mais pour toi c'est catastrophique.

    Mais ce n'est pas une excuse, c'est juste une réalité dont il faut tenir compte.

    Moi je veux bien tenir compte de la possibilité de ne pas se maitriser dans des cas particuliers : alcool ou stupéfiants, réponse à une provocation, etc. Ça ne veut pas dire qu'on cherche à échapper à ses responsabilités, mais les circonstances peuvent en effet expliquer qu'on n'a pas su s'arrêter. Par contre, quand il y a préméditation ou que l'action est répétée, c'est quoi l'excuse? Le gars qui met son réveil pour aller planter une camionette en face de l'école pour se tripoter en regardant des enfants, c'est à quelle étape qu'il a été pris dans le feu de l'action sans pouvoir réfléchir? Ça n'est pas "trouver une soupape", ça. S'il voulait trouver une soupape, il irait faire du sport, il achèterait des puzzles de 5000 pièces, ou il se lancerait dans un clone de Minix.

  • [^] # Re: salaire des developpeurs

    Posté par  . En réponse au journal Se détacher des multinationales qui contrôlent les systèmes GNU/Linux ?. Évalué à 4.

    De l'argent, le gouvernement en a plein

    Ah bah évidemment si tu fermes les fac de lettres tu pourras ouvrir des facs d'informatique :) C'est pas ça, "trouver de l'argent".

    Et l'argent n'a pas de pouvoir magique. Il n'existe pas de machine où tu verses l'argent d'un côté et tu récupères un beau logiciel sans bug de l'autre. Typiquement, la plupart des administrations de l'État sont des machines où tu verses de l'argent d'un côté, et tu n'obtiens pas grand chose de l'autre, alors que tout le monde dedans est débordé et finit en burn-out. Là, en l'occurrence, la nature de ta "machine" en question me semble bien vaporeuse…

  • [^] # Re: Ambivalence

    Posté par  . En réponse au journal Publication du "Stallman Report" 2024. Évalué à 2.

    Les mêmes que celles qu'on aurait si on apprenait que quelqu'un s'astiquait sur des photos de cadavres ou des vidéos de torture d'animaux, non? Il n'y a pas besoin de faits rationnels pour justifier les interdits moraux (l'inceste, le cannibalisme…), et "faire de mal à personne" n'est pas le seul critère. Il y a bien sûr une dimension culturelle à la morale, et notamment la fameuse histoire judéo-chrétienne qui a conditionné les interdits sociaux modernes, mais justement, l'idée n'est pas de reconstruire un code moral à partir de rien, c'est plutôt de retirer de la morale religieuse les interdits qui semblent archaïques (comme l'homosexualité).

    Sinon, tu reviens au raisonnement de Stallman : la nécrophilie ne fait de mal à personne, etc. Mais c'est juste que les prémisses (la seule limite à la liberté est l'existence d'une victime consciente de l'être) sont foireuses. Il y a juste des choses immorales sans qu'il n'y ait de victime ou sans qu'elle ne soit consciente de l'être.

  • [^] # Re: Pertinence

    Posté par  . En réponse au journal Publication du "Stallman Report" 2024. Évalué à 5.

    Si certaines de ses idées valent d'être combattues, pourquoi faire un amalgame avec toutes ses idées ?

    La liberté d'expression c'est le droit d'exprimer ses idées sans être poursuivi par l'État. C'est à peu près tout, tu ne peux pas invoquer la liberté d'expression parce que tes amis ne veulent plus te parler. Même en France, où la protection du droit du travail est assez forte, tu peux être licencié si les idées que tu publies à titre privé nuisent à l'image de marque de ton entreprise.

    Mais de toutes manières, là, on ne parle pas de droit du travail, on parle de caution morale. Quand tu colles Stallman dans ton comité de direction ou n'importe où, tu utilises une personnalité "remarquable" pour insister sur les valeurs de l'organisation ou de l'établissement. C'est juste l'utilisation de l'image de quelqu'un pour l'honorer, et parce que l'image correspond aux valeurs que tu défends.

    Parce que le coup de l'amalgame et des idées à combattre, ça revient à accepter d'appeler un lycée "Louis-Ferdinand Céline" en expliquant que tu ne fais pas l'amalgame entre ses idées et son œuvre.

    Note que personne n'a jamais suggéré d'arrêter d'utiliser emacs, ça n'a rien à voir. On peut lire Céline, regarder les films de Depardieu, ou donner de l'argent à Emmaüs, tout en refusant d'honorer les personnes et leurs idées.

  • [^] # Re: Ambivalence

    Posté par  . En réponse au journal Publication du "Stallman Report" 2024. Évalué à 4.

    Ça permettrait de faire des lois qui ont du sens.

    À moins d'adopter un point de vue complètement scientiste, il est quand même souhaitable d'admettre que la loi puisse prendre ses distances avec la réalité scientifique, pour plein de raisons (pratiques, coût, ou morale). Fournir des images pédopornographiques à des hommes, même sous contrôle médical, a des répercussions morales qui doivent être prises en considération…

  • [^] # Re: Ambivalence

    Posté par  . En réponse au journal Publication du "Stallman Report" 2024. Évalué à 3.

    Cela dit j'ai entendu dans je ne sais plus quel reportage un pédophile expliquer qu'il détestait ses pulsions et que la pédopornographie l'aidait à ne pas passer à l'acte… Je ne sais pas quoi en penser.

    J'imagine qu'il faut déja déterminer si c'est vrai ou si c'est faux, parce que c'est quand même très douteux, ça ressemble plus à un argument d'avocat pour essayer de justifier la possession de ces images qu'une vraie donnée médicale. Et si c'était vrai, alors ça devrait évidemment être sous contrôle médical.

    Ce n'est pas facile à franchir comme étape, mais si tu sais que tu as un comportement que tu ne parviens pas à gérer et qui présente des risques pour la société, il n'y a malheureusement pas beaucoup d'alternatives.

    Je n'ai jamais compris comment "je n'arrive pas à gérer mes pulsions" peut être un argument valide, parce que dans notre société, la vie c'est une histoire de gestion des pulsions : ne pas coller une mandale à son patron, ou à ses collègues Zemmouriens, ou à ses collègues Windowsiens; ne pas passer au feu rouge alors qu'il n'y a personne, faire comme si on avait passé l'âge de zieuter le décolleté de la stagiaire du 2e étage, ne pas manger 400g de chocolat tous les soirs, ne pas fracasser la tronche de ses gamins à coups de parpaings quand ils ont décidé de te casser les burnes, aller se coucher au lieu de mouler sur Linuxfr parce qu'il faut se lever le lendemain. Normalement, ça s'apprend au cours de la maternelle, de gérer ses pulsions. Il y a un truc rose et mou derrière les yeux qui s'appelle un cerveau, avec dedans une fonction spéciale qui te dit "je ferais bien ça mais je ne vais pas le faire parce que c'est pas bien et que je vais avoir des problèmes". Si ça marche avec le rab de frites, je ne vois pas pourquoi ça ne marcherait pas avec violer un enfant. Et si tu n'y arrives pas, c'est que tu es malade et qu'il faut te faire soigner. Même si c'est pour les frites, parce qu'il n'y a pas d'effet grave sur la société, mais c'est ta santé qui est en jeu.

  • [^] # Re: Pertinence

    Posté par  . En réponse au journal Publication du "Stallman Report" 2024. Évalué à -2.

    Malgré tout, pourquoi la FSF s'inflige ça ?

    Regarde un peu la teneur des commentaires, et je pense que tu auras un aperçu des raisons.

    1. Pas touche à notre statue. Lalalala je me bouche les oreilles. (tu as la même chose avec Che Guevarra ou autres icônes, il est tout à fait impensable de "salir" le leader, et, étrangement, ça n'a rien à voir avec si les allégations sont vraies ou non)

    2. C'est de l'acharnement, tout est sorti de son contexte, qui n'a jamais pris position publiquement des centaines de fois en faveur d'hommes accusés de viol? Et puis théoriquement, il a raison si on admet son expérience de pensées dans laquelle une adolescente puisse être consentante pour coucher avec un geek de 50 ans…

    3. La culture geek, c'est la liberté d'expression, et l'expression d'un libertarisme hyper-conservateur n'est pas inhabituelle (en gros, il est machiste et il n'aime pas l'idée que la police puisse lui demander des comptes sur la légalité du contenu de son disque dur, il est des nôô-ôôtres")

    4. Si on le déboulonne il va peut-être balancer des trucs sur GNU ou la FSF et c'est pas l'idée.

    5. Les personnalités controversées ça fait parler (et on sait bien que parler en mal c'est aussi de la pub)

    6. Il est vieux et le problème va se régler tout seul, il suffit de faire semblant de croire qu'il n'y a pas de problème encore quelques temps.

    Au final, pas mal de raisons de préférer la version de l'histoire où le problème n'existe pas.

  • [^] # Re: Ambivalence

    Posté par  . En réponse au journal Publication du "Stallman Report" 2024. Évalué à 3.

    Surtout qu'il semble qu'il a évolué sur certains points

    Ça pourrait vraiment coller avec l'hypothèse d'un trouble autistique, le gars a besoin de données factuelles pour conclure que les rapports sexuels avec les enfants sont problématiques. Mais du coup, qu'est-ce qui peut bien lui faire penser qu'il est légitime à donner son avis sur autant de sujets pour lesquels son handicap l'empêche de manière évidente de saisir les tenants et les aboutissants? On dirait un aveugle qui va dire "Après avoir discuté avec des centaines de personnes pendant 20 ans, j'ai fini par admettre qu'il y avait peut-être quelque chose d'intéressant dans l'oeuvre de Picasso", mais qui enchaine avec "Par contre, Monet, Delacroix, Dali, et Michel-Ange, c'est vraiment de la daube".

    Au final, la question n'est ni de le faire condamner par la justice, ni même de le faire taire. C'est plutôt d'arrêter d'honorer quelqu'un qui a passé les 40 dernières années à prendre des position publiques embarrassantes qui, comme par hasard, finissent toujours par prendre parti pour les forts contre les faibles. Il est vieux, il est apparemment assez proche de la fin, ça ne rend service à personne de lui laisser tweeter "Le logiciel libre c'est bien" et "c'est normal pour un homme d'être attiré par les adolescentes" en espérant que les gens comprendront bien que seule une de ces affirmations est soutenue par les libristes. On peut mettre en avant ce qu'il a fait dans le passé, ça suffit largement.

  • [^] # Re: Ambivalence

    Posté par  . En réponse au journal Publication du "Stallman Report" 2024. Évalué à 1.

    Car oui, RMS est un autiste - avec peut-être d'autres troubles - mais de fait, ses positions sociales/sociétales sont à prendre avec un certains recul.

    Je ne suis pas d'accord avec ça. Je connais des autistes, ils sont en général conscients de leur trouble (même si pas correctement diagnostiqué), et surtout, ils sont conscients qu'ils peuvent blesser d'autres êtres humains. Ils sont souvent très précautionneux pour éviter les remarques et comportements qu'ils savent problématiques. C'est normal, et c'est comme ça que tous les êtres humains fonctionnent. Si un sourd assiste à un concert et rencontre le chanteur, il ne va pas lui dire "je ne vois pas l'intérêt de ce que vous faites". Il est sourd, pas con! Il sait qu'il a un handicap qui l'empêche d'apprécier le spectacle.

    Là, RMS s'affiche comme un autiste ET comme un abruti: embrasser une femme de force n'est pas une agression sexuelle (parce que sexe = zizi pour lui), un rapport sexuel avec une femme en coma éthilique n'est pas un viol, un rapport sexuel avec un adolescent n'est pas de la pédophilie, les animaux ne manifestent pas leur désaccord dans les rapports zoophiles… Si lui-même ne comprend pas pourquoi de telles prises de position sont socialement problématiques parce qu'il souffre d'un handicap, il sait que d'autres les considèrent comme problématiques. Et ça suffirait à la très grande majorité d'entre nous à la fermer, parce que le respect des interdits est la base de la vie en société.

    Parce que bon, sur le fond, les positions qu'il défend, c'est quand même "étrangement" un peu toujours la même chose : finalement, le faible exagère quand même un peu, et le fort a le droit à un peu de liberté, quand même, il n'y a pas mort d'Homme! Regardez, c'est magique, ça colle à tout : les hommes sur les femmes, les hétéros sur les homos, les adultes sur les enfants, les humains sur les animaux, les vivants sur les morts… La "provocation", ça n'est quand même pas la même chose que la récitation de ponfics réactionnaires.

  • [^] # Re: la norme se déplace

    Posté par  . En réponse au journal Publication du "Stallman Report" 2024. Évalué à 3.

    Formule-le différemment. On sait que le pouvoir est associé à la volonté de domination. Il n'est donc pas "anormal" de voir des personnalités extrêmement dominantes chercher à obtenir le pouvoir.

    Ce qui est plus complexe, c'est déja 1. comment expliquer qu'il soit si facile pour eux de l'obtenir, et 2. pourquoi faut-il que ceux qui obtiennent le pouvoir sans manifester ostensiblement des personnalités problématiques semble être ceux qui étaient capables de le cacher mieux que les autres?

  • [^] # Re: Ambivalence

    Posté par  . En réponse au journal Publication du "Stallman Report" 2024. Évalué à 5. Dernière modification le 23 octobre 2024 à 17:24.

    Bah si on prend l'argument de la banalisation de l'acte, il vaut tant pour les meurtres que les actes pédophiles

    Je ne comprends même pas comment ça peut poser question : il a été prouvé à de multiples reprises qu'une exposition à des représentations complaisantes d'un comportement problématique augmente fortement la probabilité de reproduction de ce comportement. Ça vaut pour tout, en fait, les viols, les meurtres, les jeux d'argent, les comportements risqués en voiture, la consommation d'alcool, de drogues, de cigarettes… La représentation complaisante banalise l'acte et lui associe un sentiment agréable, comment veux-tu que ça soit différent?

    Note que dans la très grande majorité des cas, la représentation du meurtre par exemple n'est pas complaisante.

    si on veut être cohérent, faut le faire pour tout le reste.

    Tu veux que les lois soient cohérentes? Genre, par exemple, qu'il y ait une définition scientifique et cohérente des produits stupéfiants (fini le vin rouge)? Que le vol à l'étalage soit puni de la même manière que la prise illégale d'intérêt? Il faudrait que la loi ne soit pas une construction sociale issue d'un processus historique faisant intervenir de nombreux groupes de pression…

    appel au meurtre contre les forces de l'ordre

    Bah, genre, ça, c'est pas très légal, quand même :-)

    J'ai juste l'impression que c'est une grossière erreur de théoriser les lois "à la Stallman", et c'est pour ça qu'il passe pour un sale type. Il ne se place pas dans le rôle d'un philosophe de la morale, il se place dans le rôle d'un citoyen pseudo-naïf qui "ne voit pas le problème avec X", "X" étant un truc aussi dégueu que possible (sodomiser un cadavre, se tripoter devant des images d'enfants pré-pubères, ne pas solliciter le consentement de son partenaire sexuel, etc).

    Prétendre mener des expériences de pensées sur des comportements purement théoriques qui n'existent pas dans le monde réel, ce n'est pas de la philosophie. "Monsieur Machin s'excite devant des dessins d'enfants violés, ça ne veut pas dire qu'il y a un risque qu'il ait un comportement pédophile": bah si. C'est pareil avec la diffusion de vidéos de décapitation. C'est pour ça aussi qu'il est interdit d'appeler à la discrimination raciale, etc : il existe tout un tas de comportements qui indiquent un risque très élevé de "passage à l'acte", ou qui risquent d'inciter quelque d'autre à passer à l'acte, ce qui justifie la pénalisation de ces comportements, et éventuellement de mettre en place un traitement médical.

  • [^] # Re: Ambivalence

    Posté par  . En réponse au journal Publication du "Stallman Report" 2024. Évalué à 0.

    Beaucoup des prises de positions sont très logiques quoique politiquement incorrectes.

    Seulement avec une logique très extrême (purement déontologique). Par exemple, sur la nécrophilie : il trouve que comme il n'y a pas de victime, il n'y a pas de délit. Franchement, ça n'est même pas un problème de morale, c'est un problème de prémisses. Il part d'un présupposé libertarien, en déduit un truc qui n'a ni queue ni tête, mais maintient ce truc parce qu'il l'a obtenu par un raisonnement, sans remettre en cause ses prémisses.

    RMS considère qu’il ne faut pas de loi contre la zoophilie, celles sur le bien-être animal étant suffisantes. C’est logique, c’est rationnel (mais pas politiquement correct).

    Ça va quand même beaucoup plus loin que ça. Il écrit clairement qu'il ne voit pas le problème si l'animal n'est pas blessé. Je ne trouve pas ça du tout rationnel de partir du principe que la loi doit être amorale. C'est lui qui part de ça, mais il n'y a aucune raison d'être d'accord avec lui, surtout si ça nous emmène à conclure que le sexe avec les enfants c'est OK, que c'est normal d'être attiré par les adolescents, etc.

    Je pense que ce sont des failles de RMS et des failles graves.

    Et je crois que c'est exactement ce dont il est question. Je ne crois pas lire dans le rapport l'idée qu'il doive être poursuivi pour ses idées. Peut-être pour ses actes, mais il y a probablement prescription pour beaucoup d'entre eux. L'idée du rapport, c'est de lui retirer toutes fonctions officielles, parce que ses positions ne sont (espérons-le) pas compatibles avec celles de la FSF ou de GNU.

    Et surtout, le rapport est un documentaire de la manière dont les communautés du logiciel libre sont nées, et appelle à changer les choses en dénonçant les erreurs du passé. Du coup "oui mais non c'est pas si grave et à cette époque c'était courant", bah c'est pas top comme attitude. Surtout que ça n'est même pas vrai, dans les années 1970 tout le monde ne pensait pas que c'était OK de coucher avec des enfants, et surtout beaucoup, beaucoup de gens qui pensaient ça ont changé d'avis depuis (au moins officiellement, et sûrement pour de vrai aussi pour certains d'entre eux).

  • [^] # Re: Déjà posté ici

    Posté par  . En réponse au journal Publication du "Stallman Report" 2024. Évalué à 5.

    Ah oui, en effet. Le lien avait été sévèrement moinssé, donc c'était passé sous mes radars. Pourtant, ça me semble hyper-pertinent, puisque c'est très lié au problèmes d'inclusivité dans les communautés du logiciel libre (que ça soit pour les femmes pour les homos).

    Le rapport n'est vraiment pas une sorte de déterrage de tweets hors contexte. C'est vraiment une documentation très exhaustive de l'expression répétées d'expressions politiques très réactionnaires. Il y a aussi des commentaires sur sa gestion de la SFS, qui semblent des indications assez claires qu'il a volontairement mis en place un management toxique. Personnellement, j'ai toujours considéré que la "toxicité" des communautés libres et du manque de diversité et de femmes dans la plupart d'entre elles était la conséquence de leur composition et de leur histoire, mais je n'ai jamais soupçonné que c'était parfois volontaire et théorisé jusqu'à GNU et la FSF.

  • [^] # Re: Souvenirs souvenirs

    Posté par  . En réponse à la dépêche Sortie de LyX 2.4. Évalué à 7.

    Moi aussi, Lyx m'a accompagné pour mon entrée dans Latex. Et puis, assez rapidement, les limites du clicodrome se font sentir, on commence par éditer le préambule, puis mettre des commandes Latex directement dans le texte, puis on trouve la syntaxe Latex des équations plus intutives que l'interface graphique, puis… bah on code directement en Latex.

    Le vrai concurrent de Lyx aujourd'hui sont des outils comme Overleaf, qui fournissent en plus de l'interface un aspect cloud/travail collaboratif/interface avec git, que je trouve bien plus professionnel et adapté au travail en équipe que l'idée d'un traitement de texte avec client lourd, qui n'a pas évolué depuis 30 ans.

    En plus, Overleaf a fait un choix de design que je trouve très adapté (après, c'est une question de goût) : plutôt que de tenter de singer comme on peut une interprétation WYSIWYG en temps réel à partir du code Latex, on a une interface à deux fenêtre verticales (très adaptée aux écrans larges qu'on trouve facilement dans les bureaux) avec le code Latex d'un côté et le rendu PDF compilé de l'autre. Ça n'est pas la même chose que Lyx, puisqu'on n'a pas de clicodrome, mais il n'y a justement pas cette version intermédiaire du rendu que les utilisateurs peu expérimentés ne savent pas interpréter ("mes sauts de ligne ne sont pas où je les ai mis", etc).