Beaucoup de personnes ne comprennent pas les intérêts de la décentralisation car "tout le monde est sur facebook". La même chose se disait à propos de XMPP quand "tout le monde était sur MSN".
À ce titre, Google+ va créer une fracture. Non, tout le monde ne sera plus sur Facebook. Même des non-geeks vont être dispersés.
J'ai un gros doute là dessus. On est passé du "tout le monde est sur MSN" au "tout le monde est sur Facebook" sans que ça crée de grosse fracture : les gens sont passés de l'un à l'autre progressivement, tout simplement.
Là j'ai l'impression que le mécanisme va être le même : d'abord seuls les technophiles vont utiliser Facebook et Google+, puis leur entourage va s'y mettre, jusqu'à ce qu'une majorité de gens ait un compte sur les deux réseaux sociaux. Puis ils abandonneront Facebook comme ils ont abandonné MSN (sans avertir personne qu'on ne pourra plus les contacter par ce biais, en oubliant leur mot de passe car ils ont perdu l'habitude d'y aller, etc.)...
La morale est indéfinissable. Il n'y a pas de réponse claire. Généralement on appelle ça "agir en bon père de famille". Laisser à un auteur le choix de faire ce qu'il veut de sa création me parait plein de bon sens.
Tout n'est pas blanc ou noir, le gris existe.
Justement alors, c'est subjectif. phxonx avait l'air de dire qu'il y a un principe universel : pas touche à la licence.
L'idée que j'avais derrière la tête, c'est que la licence étant le choix d'une personne sur sa propriété, elle était plus juste que la loi, qui est imposée par une autorité ayant un pouvoir bien plus étendu, et sur laquelle il n'est pas facile d'agir (l'auteur nous laisse le choix entre accepter l'œuvre et le contrat et refuser l'œuvre et le contrat, alors que l'État nous permet tout juste de refuser de vivre dans tel ou tel pays, et encore).
Comme ce point me paraissait correct, c'est la propriété sur une œuvre que j'ai voulu critiquer.
C'est un principe du droit français. La morale avant tout.
C'est dangereux comme principe.
Si on a créé la loi, c'est justement pour établir des limites claires, et éviter que les actes soient soumis aux variations de jugement des parties ou des arbitres.
La vision de la morale est différente suivant les individus, la loi non (sauf dans son application, peut-être).
Elle ne tranche pas aussi violemment que phxonx ;-) Mais c'est pas l'Histoire qui vient taper sur les pirates dans les commentaires de linuxfr.
Ceci dit, l'Histoire a décidé que la légitimité c'était 70 ans. C'est arbitraire, il me semble. Pourquoi pas 65 ou 75 ?
Sur la rémunération des artistes, il faut trouver de nouveaux modèles et je pense que c'est en cours, assez naturellement.
Pas vraiment... On arrive déjà à rémunérer les développeurs libristes parce que ça dure depuis assez longtemps, et que le monde de l'informatique est très concerné. Les seuls artistes qui pensent à des systèmes de rémunération alternatifs sont ceux qui adhèrent au libre et à la libre diffusion, autant dire une minorité. Le reste des artistes fait des concerts, vend des CD, et se fiche à peu près autant des nouveaux systèmes de rémunération que du piratage.
Pour moi, toutes les variantes de la licence globale que tu cites ne m'inspire qu'une seul mot : rente.
J'ai aussi parlé de don (individuel ou mécénat venant des entreprises) et de crowdfunding. Avec le logiciel libre ça marche plutôt bien (le don/mécénat, en tout cas).
Et je n'ai pas envie de voir des artistes rentiers, j'ai envie de voir des artistes vivre de leur (bon) travail.
Ça reviendrait à critiquer l'allocation des chômeurs ou la paie des fonctionnaires...
Le problème c'est que la notion de propriété intellectuelle n'existe que par la loi.
Non, dans le cas du copyright, elle existe par la licence. C'était ça l'idée de départ : la loi peut être illégitime, la licence, non.
Personne ne peut t'empêcher de raconter le scénario d'un film que tu as vu au cinéma (qui est une idée de l'esprit), mais on peut t'empêcher de le filmer car il représente un travail.
Si je filme quelqu'un qui me raconte, avec beaucoup de détails et avec un style suffisamment bon pour en retranscrire fidèlement les sensations, le scénario du dernier blockbuster et que je la place sur Youtube, crois-tu que les ayants-droit vont apprécier ?
Verdict : Vous n'aviez qu'à pas commander des photos amorales, sur le strict plan légal vous avez raison mais là tant pis pour vous.
Je ne comprends pas. Une photo de nu est amorale ?
Justement, est-ce que J. K. Rowling aurait dû demander conseil à un magistrat avant de publier son œuvre ? Est-ce que tout artiste devrait, avant de publier, demander son avis à un juge qui connaît toutes les œuvres similaires qui existent dans le monde ? Est-ce que deux juges seront forcément du même avis ?
C'est déjà suffisamment galère pour les développeurs américains de faire un logiciel sans reprendre accidentellement l'idée de quelqu'un d'autre, y compris en demandant conseil à des magistrats...
Article L111-2
L'oeuvre est réputée créée, indépendamment de toute divulgation publique, du seul fait de la réalisation, même inachevée, de la conception de l'auteur.
C'est vrai, ça ?
Quelque chose que je n'ai pas publié (qui relève de ma vie privée, par exemple) peut donc être publié 70 ans après ma mort, donc ?
Ta réponse est agressive et méprisante, mais elle est utile. De toute manière j'avais le pressentiment qu'après avoir écrit un tel journal il y aurait quelqu'un pour dire qu'il ne s'agit pas là d'une tentative d'argumenter un point de vue mais du charabia d'un sale tipiak qui se cherche des excuses.
En relisant notre première discussion j'ai parfois l'impression que tu préférerais réduire les pirates au silence plutôt que de débattre intelligemment avec eux. Heureusement que ton attitude prouve le contraire, sinon je t'accorderais autant de mépris que tu en accordes à moi et à ma communauté.
n'est pas le fait que l'activité des pirates soit illégale, ce n'est pas non plus le fait que celle-ci soit inévitable, c'est le fait que celle-ci soit illégitime.
Non, c'est le fait que les pirates sont des hypocrites qui brandissent des arguments complètement à coté de la plaque pour se faire passer pour des martyrs, des révolutionnaires, des philosophes, des justiciers etc.
Ce n'est pas ce que j'avais compris de notre discussion précédente. Permets-moi d'en citer quelques passages :
Le mec qui a créé le truc que tu veux avoir il te dit : "si tu veux avoir mon truc il faut payer X €". Avec X qui va de 0 à plusieurs millions. Ça marche avec tous les biens, matériels ou immatériels.
[...]
Non tu vois il y a une différence : la licence.
C'est un truc auquel les libristes sont assez attachés, la licence. Quand tu participe à un débat tu donnes ton accord (même implicite) pour que les gens entendent/voient ce que tu as à dire. Quand tu fais un film cet accord est soumis à des conditions de paiement.
[...]
Il y a une étiquette sur les produits payants. C'est un bon point de départ. Le créateur du produit lui donne un prix, et toi tu n'as pas à juger de la noblesse de l'échange en général.
[...]
Si, si, c'est un client. Il respecte la volonté des auteurs et les licences. Et il s'aquitte des devoirs du consommateur (même si dans le cas de musique libre gratuite c'est vite fait).
[...] Ça c'est une citation de drakho, qui avait pris part au débat aussi, pardon de ne pas l'avoir mentionné :
[...]
Les maisons de disque ont une certaine légitimité à se battre contre les "téléchargeurs sauvages" dans le sens ou les artistes, de par leur contrat, on choisi comme règle du jeu de faire payer leur audience.
En revanche, elles n'auraient pas cette légitimité face à des artistes ayant choisi de donner librement leurs créations.
L'artiste a le choix de la façon dont son œuvre sera diffusée. Soit il délègue ce choix à une maison de disque, soit il le garde pour lui.
[...]
> > Donc, une maison de disque n'aurait pas de légitimité à s'attaquer à la création de culture libre.
Pourquoi ?
Tout simplement parce que ça ne leur appartient pas. 0 droit de regard sur ce qui se passe. Au nom de quoi iraient-ils s'attaquer à un produit qui ne leur appartient pas.
Voilà pourquoi j'en avais déduit que le point épineux était la légitimité du respect de la licence. Je suppose que c'est parce que ce n'est pas le cas que tu ne réponds pas à l'hypothèse d'une licence qui serait légitime sans respecter la loi.
Mais j'aurais peut-être dû poser une autre question : Pourquoi est-il légitime de ne pas respecter une loi idiote et injuste, mais illégitime de ne pas respecter une licence idiote et injuste ? En quoi la licence serait-elle supérieure à la loi ?
(j'ai une petite idée sur la question, mais j'aimerais avoir ton avis)
les pirates sont des hypocrites qui brandissent des arguments complètement à coté de la plaque pour se faire passer pour des martyrs, des révolutionnaires, des philosophes, des justiciers etc.
Martyrs, non. Quand un pirate se fait coincer on ne fait pas le siège du tribunal. Un capitaine coule avec son navire, c'est la règle chez les pirates, les hacktivistes, les crackers, etc. Si on n'est pas fichu de sécuriser son navire, il ne faut pas espérer être repêché.
Révolutionnaires, je ne sais pas. Tout dépend de quoi on parle. Si changer la façon dont on pense l'économie de l'immatériel est une révolution, alors, oui, certains pirates sont révolutionnaires.
Philosophes, non. Jamais vu un pirate qui fait de la philosophie sa profession. Par contre il y a des pirates qui s'expriment et qui pensent, c'est un fait, même si ça ne te plaît pas.
Pour ton information quand on parle de propriété intelectuelle, on fait souvent référence à la libération d'une partie des droits d'un produit pour en faciliter la diffusion. Par défaut tu as une exclusivité sur tes idées, exclusivité défendue assez violamment par le fait qu'il n'est pas encore possible de lire les pensées.
Je ne sais pas quelle est la définition juridique. Mais dans le langage courant, propriété intellectuelle est le truc qui englobe brevets + copyright + droit des marques. J'ai juste tenté d'en donner une définition précise par rapport à ce que le terme m'évoquait (et aussi parce que si chacun avait lu le texte avec une définition différente, on n'aurait plus rien compris).
Rien, il n'est pas possible légalement de protéger une idée ou une information. De toute façon je ne vois pas comment on pourrait protéger une idée, "Je vous interdit de penser à un ours blanc avec un chapeau vert et rose". Pas convaincant hein ?
Là tu viens de me dire qu'il est impossible d'appliquer une protection totale sur une information. En revanche "je vous interdis de représenter un ours blanc avec un chapeau vert et rose", c'est possible. J'ai pas le droit de représenter une souris avec des oreilles rondes et une salopette rouge, par exemple.
L'ensemble du domaine des mathématiques repose sur des hypothèses et des constatations. Les mathématiques en tant que telles ne puvent donc pas être protégées légalement non plus.
En France alors. Parce qu'aux États-Unis, on est à deux doigts de dire "vous pouvez pas utiliser des matrices pour corréler telles et telles données".
Oui, il attaque la terminologie. I.E il est en train de dire que "propriété intelectuelle" ca ne veut rien dire. Joli contresens.
Effectivement il attaque la propriété intellectuelle, mais ne la rejette pas en bloc. Il semble critiquer uniquement les brevets. C'est le fait de parler du "fruit d'une activité intellectuelle" qui m'a fait généraliser ça au copyright et au droit d'auteur.
En passant on remarquera que Jean-Baptiste Berthelin dit explicitement que le droit d'auteur est sensé, puisqu'un style de réalisation est unique. Il a peut-être raison, mais si six milliards d'hommes (dont deux milliards communiquent à une vitesse impressionnante) expriment leurs idées, les styles sont-ils toujours uniques ? Comment faire la différence entre un style similaire et un style plagié ?
Les oeuvres ne sont pas des idées, ce sont des réalisations, des créations, des interpretations. Des artefacts au sens philosophique du terme. Ran de Kurosawa, n'est pas son scénario (lequel contient plusieurs idées), ni ses images (plusieurs idées encore), ni les interpretations des acteurs (plusieurs iddées toujours). Mais le mélange de tout celà, dans un cadre structuré issu d'une volonté consciente.
Pourtant si j'en prend une seule image, un bout de dialogue ou de scénario, je viole la licence.
Il y aura deux représentation différentes. Comme on protège ce qui a été réalisé et non pas l'essence de l'évènement il n'y aura aucun problème.
Mais comment différencier une photo d'un monument à neuf heures du soir d'une retouche de la photo du même monument à quatre heures de l'après midi ?
J'ignore pour Barnic, mais les miennes ont été complètement inutiles.
C'est exact. C'est surtout barmic et grunt qui m'ont poussé à réfléchir sur le caractère immoral de s'appuyer sur de la culture privatrice pour communiquer. Mais toi je suppose que tu t'en fous, du moment que les gens payent...
Si vos deux réalisation sont identiques, c'est que tu as copié son analyse du sujet.
Quand notre analyse d'un sujet est la même que celle d'un autre, c'est qu'on l'a copiée ?
As-tu idée de la masse d'information disponible en ce monde. "Madame Michu a acheté du pain de seigle aujourd'hui à 13h30" c'est une information qui doit circuler ?
Non, c'est une information qui peut circuler.
Non il faut des gens qui effectuent un tri, une mise en forme, et une primo-diffusion. Ces actions sont un travail, lequel travail doit être rémunéré.
Doit ? Pourquoi ?
Quand je passe mon temps à trier des infos avant de les balancer sur ma timeline, je dois être payé ? Je dois être payé pour mes réponses aux commentaires ici ?
PS : Je n'ai pas lu tout le fil de commentaires au moment où je poste. Il est possible que tu aies déjà répondu à certaines de mes interrogations.
Je crois que c'est là le problème, tu nous dis que dans un monde idéale tout cela (les clauses BY ou le droits des marques) est inutile, hors nous n'y sommes pas et nous ne savons pas comment y aller.
C'est ton point de vue, moi j'ai l'impression qu'on est très proche de ce monde, et qu'on s'y rapproche à grande vitesse.
J'ai pris tout à l'heure l'exemple de Sebsauvage, qui se fait pirater ses articles (non-respect de la clause BY), et qui pourtant n'a aucun problème à "rétablir la vérité". Et il ne se sert pas que de son blog et de sa notoriété, mais également d'outils simples tels que "Web Of Trust".
Alors tu me diras peut-être que ça fonctionne parce que Sebsauvage est connu. Mais je pense que si quelqu'un s'appropriait le texte que je viens d'écrire (mon blog n'est vraiment pas très visité), je pourrais aisément dire que c'est moi qui ait écrit ça sans qu'on pense que je suis l'imposteur.
Mais évidemment, ça c'est une question d'évolution de la technologie et de la société. Je considère qu'on n'est pas très loin de ce "monde idéal", mais c'est subjectif. La clause BY sera peut-être encore nécessaire pendant un bon bout de temps.
Mais "untel a peint x pour suggérer y" n'est-il pas qu'un message tronqué par rapport à "x qui suggère y" ? Peut-on transmettre toutes les idées, les impressions que l'on peut avoir vis-à-vis d'une œuvre en la décrivant, même avec beaucoup de brio et de détails, sur Wikipedia par exemple ?
La Joconde, c'est un morceau de culture. La description de la Joconde, est-ce le même morceau de culture ?
On parle de piratage, donc de ce qui est illégal. Dans la loi, la notion de propriété intellectuelle a une définition plus que claire.
Non, à l'origine on parlait de ce qui est illégitime. phxonx ne critiquait pas le piratage pour son illégalité.
J'ai tenté de définir le concept de propriété intellectuelle brièvement au début, je ne pensais pas qu'il serait aussi sujet à controverse. Je vais essayer de le dire avec mes mots : ce que je critique, c'est le fait qu'on puisse appliquer des restrictions à l'accès à une chose immatérielle publiée issue de notre cerveau.
La loi n'est pas destinée à autre chose que de garantir la liberté de tout le monde. Elle est généralement là pour arbitrer des cas limites mais en aucun cas elle ne remplace la morale. La morale prend toujours le pas sur la loi. (Je te laisse chercher l'histoire des Photos de Nus).
Non, la loi est destinée à fixer des frontières entre deux libertés. En clair, on a le droit de profiter de sa liberté tant que cela ne déborde pas sur la liberté des autres. Or, il arrive effectivement que deux libertés soient incompatibles, par exemple ma liberté de jouer de la trompette dans la rue et la liberté de mon voisin de dormir. Et la loi est là pour fixer une limite en jugeant laquelle des deux libertés est la plus importante : ma liberté de jouer de la trompette est supérieure à celle de mon voisin de dormir, jusqu'à 22 heures, ensuite c'est la liberté de dormir qui prend le dessus (en gros, hein).
Enfin c'est ce que j'ai compris de la loi.
La morale prend toujours le pas sur la loi. (Je te laisse chercher l'histoire des Photos de Nus).
Là je ne vois pas vraiment ce que tu veux dire (pis j'ai trouvé plein de photos de nus, mais pas d'histoire).
Du coup je crois que tu confonds propriété intellectuelle et industrie des majors. ue tu ne te bats pas contre le bon ennemi.
Non, il y a par exemple des cas où on applique des restrictions (financières notamment) sur une œuvre immatérielle, et l'industrie des majors n'a rien à voir là-dedans.
Par exemple, il y a des petits labels qui respectent les artistes et qui ne se remplissent pas les fouilles sur leur dos. Il y a également des artistes qui se passent des majors, comme KMFDM, qui vend des CD directement sur son site, sans passer par un intermédiaire, et c'est très bien.
Cependant ça pose toujours le même problème éthique selon moi : celui d'imposer une restriction financière à l'accès à une œuvre.
Si on décompose : «monopole», je suis le seul à pouvoir fixer les conditions de distribution de mon oeuvre; «temporaire», ça ne dure pas éternellement; «sur l'exploitation», pas sur l'idée en elle-même mais sa matérialisation.
Ce que critiquait phxonx (ou ce que j'en ai compris), c'est qu'un pirate viole un contrat fixé par l'auteur. Mais je ne sais pas ce qu'il pense du fait que ce contrat soit "temporaire" : si je décide de mettre des restrictions infinies sur mon œuvre (bien que ça ne soit pas autorisé par la loi), est-ce légitime ou non ?
À l'origine, c'était Beaumarchais qui pestait que les acteurs de la Comédie Française jouent ses pièces sans qu'il soit cité comme auteur et sans qu'il puisse toucher le moindre centime. Il défendait à l'époque le droit d'être reconnu en tant qu'auteur (droit moral) et le fait de pouvoir demander de l'argent, sur une période de temps limité (droit patrimonial).
Effectivement, c'est bien de le rappeler. Je ne suis pas sûr mais il me semble que cela ne concernait que les représentations commerciales, si je ne m'abuse. On avait le droit de faire une représentation gratuite sans payer l'auteur, ou d'imprimer gratuitement une copie du Barbier de Séville sans payer l'auteur. J'ai bon ?
Maintenant, il faut rétablir l'équilibre. Déjà parce qu'on n'est plus au XVIIIè siècle, en ce sens que la matérialisation d'une oeuvre ne coûte plus rien (ou quasiment rien), même si sa production peut coûter (alors qu'avant, c'était le contraire). Ensuite, parce que les nouveaux usages font qu'il est difficile de contrôler l'exploitation de l'oeuvre. Et là, on a deux possibilités : soit on interdit les nouveaux usages (comme le gouvernement actuel veut le faire, bien aidé par les ayant-droit), soit on adapte le droit (comme on le fait généralement dans d'autres matières). Et même, pour moi, les trucs genre licence globale, c'est encore du vieux monde, ça ne permet pas de trouver de nouvelles pistes pour un vrai droit d'auteur moderne. Mais bon, là, on dépasse le débat alors je vais m'arrêter là.
Je suis d'accord avec le fond, mais pas la façon dont tu le dis. Il ne s'agit pas de rétablir l'équilibre (c'est-à-dire de garder un système similaire à celui qu'on a aujourd'hui, en le rendant aussi équitable qu'il était au XVIIIème siècle), mais de trouver un nouvel équilibre. Il ne s'agit pas d'imposer un prix plus juste à chaque copie, mais de ne plus imposer de prix à chaque copie.
Des propositions de solutions, il y en a plein : licence globale, mécénat global, crowfunding, dons, dividende universel. rom1v parle de licence globale dans le second texte, mais il a changé d'avis entre temps, d'où l'intérêt du texte donné plus haut (où il parle de dividende universel).
Non et non.
Entre l'idee d'expression et l'expression finale, il ya un travail concret, une execution.
Tu peux avoir l'idee d'exprimer la meme idee de la meme facon (sarcastique, paternelle, professoral) et toujours avoir une execution different. Une bonne partie de ce qui fait une oeuvre qui font une oeuvre tient dans les petits details de son execution, et ca c'est pas abstrait du tout mais au contraire tres concret.
Sauf que la façon dont on va exécuter une chose dépend de la façon dont on a appris à le faire, de comment on a été influencé au cours de notre vie, etc. La façon dont nos mains vont se comporter n'est pas quelque chose qui réside dans nos mains, mais dans notre tête (et éventuellement, dans notre environnement, qui peut aussi avoir une influence sur notre exécution).
Ton exemple de phrase est va parfaitement dans mon sens. Tu ne peux pas creer une phrase identique au mot pret inconsciemment (sorti de phrase triviales et autres banalites, evidemment)
Comme la 18ème lettre de l'alphabet, suivie de la première, suivie de la 20ème, suivie de la 16ème ?
, l'execution sera forcemment differente.
Mais attaque-t-on toujours quelqu'un pour avoir fait une reproduction identique ?
Je me souviens qu'il y a quelques années, une femme avait écrit une histoire qui parlait d'un jeune garçon qui partait étudier dans une école de sorciers. Cette femme avait voulu en attaquer une autre qui avait fait un best-seller avec une histoire semblable. Je ne sais pas comment ça s'était terminé, je pense que finalement l'attaque n'avait pas eu lieu, J. K. Rowling ayant déjà trop de notoriété à l'époque.
Mais comment savoir s'il s'agissait d'une œuvre similaire ou d'un plagiat ? Où se situe la limite ?
je les vois mal venir se plaindre:
"Ouin, ils n'achètent pas nos produits, ils ne les téléchargent pas, ils les refusent simplement... on perd de l'argent à cause d'eux, faites quelque chose, obligez les à les payer"...
Le fait qu'une portion de ces téléchargements soit le fait de certains mouvements de protestation philosophique ne sera pas plus perçu au milieu de la majorité des téléchargements que les quelques protestataires qui refusent une œuvre propriétaire.
Il me paraît important de recentrer la question sur le problème d'origine. Il ne s'agit pas de l'illégalité du piratage, mais de son illégitimité. phxonx me reprochait de pirater car c'est, selon lui, illégitime de violer la licence (la licence serait supérieure, moralement, à la loi). Je lui répond par ce journal, car je pense que le partage d'idées et d'information est quelque chose de naturel, et qu'on ne saurait blâmer les pirates pour leurs actes.
Ce qui compte pour phxonx, c'est la licence. Lui et moi n'apportons pas plus de crédit à une loi anti-piratage qu'à une loi anti-licences libres.
Un peu plus haut tu rappelles à juste titre la définition de privateur. Toi aussi emploie les bons termes, ne fais pas de définition à ta sauce.
Le terme de propriété intellectuelle n'a pas de définition très claire. J'ai essayé d'en donner la définition que ce terme m'évoque. Je l'ai fait en début d'article, mais j'aurais peut-être dû être plus explicite sur le sens que je donnais au mot "propriété".
Tu ne peux pas (en France du moins) exercer une restriction sur une idée, mais sur une œuvre (information publiée). C'est — je crois — le point de divergence entre toi et les pro-propriété intellectuelle.
Juridiquement, une idée et une œuvre (la réalisation d'une idée) sont des choses différentes. Mais à mon sens, la façon dont on réalise une idée, c'est aussi une idée, voir ce commentaire et celui-là (à la fin).
Je refuse que quelqu'un puisse s'approprier les évènements qui se passent aujourd'hui en politique, mais je considère que les articles qui vont paraitre demain sont la propriété de leurs auteurs. Et toi si tu les cites sur ton blog tu mettra la source, donc au fond tu penses un peu la même chose non ?
Oui, mais il s'agit là d'un acte de civisme, qui ne devrait pas être imposé, en tout cas pas par la loi. Je cite l'auteur d'origine parce que ça me semble essentiel sur le plan éthique. Mais de toute façon, à l'heure d'Internet ces choses là s'auto-régulent : si on ne mentionne pas l'auteur d'origine dans une publication lorsque celui-ci est connu, ça se sait très vite.
Non, justement, c'est quelque chose de concret, pas une idee. C'est du travail, une execution concrete.
Disons que juridiquement, il y a une différence. Par exemple, tu peux reprendre les idées développées dans ce journal, et les écrire avec tes mots, on considérera que tu as repris une idée, mais que tu n'as pas copié. Mais imagine qu'une fois que tu as écris un texte aussi long que le mien, tu te rendes compte que l'une des phrases que tu as écrite est parfaitement identique à l'une des miennes, sans que tu aies eu l'impression d'être influencé par ta précédente lecture. On en déduira que nous avons tous les deux eu l'idée d'exprimer une chose de la même manière.
Un magistrat ne sera peut-être pas d'accord avec moi, mais il me semble bien qu'une œuvre, c'est avoir l'idée d'exprimer une idée d'une certaine manière.
Remplace le terme de "privateur" par celui de "propriétaire", si celui-ci te gêne vraiment. Si j'utilise de telles oxymores, c'est bien évidemment un peu pour provoquer (comme quand je dis que j'utilise "GNU") et faire réfléchir. Mais ce qui est important, bien sûr, ça n'est pas le mot et sa connotation, mais le sens qu'il y a derrière.
"Non-libre" est utilisé parce que Stallman utilise le terme "non-free" en anglais, pour dire "privateur". Mais quand je dis "privateur" dans le cas d'une œuvre culturelle, c'est plutôt l'équivalent de "non-partageable" (c'est parce que j'oserais pas dire que Jamendo contient deux tiers de culture "privatrice").
Pour ce qui est du BY. C'est une simple reconnaissance de la valeur de travail dont tu parle dans le journal. Même si c'est l'idée qui viens à toi et pas l'inverse, que tu t'es appuyer sur 5 000 ans d'histoire de l'humanité pour la produire c'est toi qui la concrétise ne serais-ce que par le temps que tu y a accordé.
Oui.
Vouloir annihiler l'idée qu'il y ai un auteur aux choses, ne me semble pas bonne.
Ce n'est pas exactement ce que je veux dire... Il y a un ou plusieurs auteurs à toute chose, c'est évident. Même si demain tout le monde se met à pirater tout et n'importe quoi, on ne pourra pas faire disparaître l'idée qu'il y a des auteurs (ce serait absurde).
Ce que je critique, c'est l'idée que l'auteur (ou tout autre ayant-droit) d'une œuvre puisse imposer des restrictions dessus. La clause BY est une restriction, mais si on la retire, on ne pourra pas "oublier" l'auteur pour autant.
Tu remarqueras que pour revenir à des exemples autour du LL, les « grands noms » sont reconnus parce qu'ils ont était l'auteur de certains logiciels, ouvrage ou licence. Les remettre en cause en disant que de toute manière ils ne sont pas seuls qu'ils n'ont au final pas fait grand chose ou que si ça n'avait pas était eux ça aurait était un autre, me semble être un manque de respect.
Oui, mais ils n'ont pas forcément eu besoin de la clause d'attribution (en tout cas à partir du moment où l'information a pu circuler facilement grâce à Internet). Tout le monde sait que c'est Daniel J. Bernstein qui a écrit djbdns, et cela ne viendrait à l'idée de personne de falsifier le nom de l'auteur de djbdns (ça se verrait tout de suite). De même tout le monde sait que c'est Sam Hocevar qui a écrit libcaca (même si en France, le droit moral s'applique, donc ça n'est pas un très bon exemple).
Même pour les cas où l'auteur n'est pas clairement identifié, il serait difficile de nier l'attribution. On ne pourrait pas diffuser une copie de I2P en faisant oublier qu'il a été développé par jrandom, zzz et complication, ou diffuser ce texte en prétendant que celui qui l'a écrit n'avait pas pour pseudonyme "gnuzer".
Par "propriété intellectuelle" j'entends "propriété sur une idée ou une information publiée", c'est-à-dire le fait de pouvoir exercer une restriction qu'elle qu'elle soit sur une idée ou une information publiée.
Le truc c'est que j'ai l'impression que ça n'a pas grand chose à voir avec le piratage. Je suis loin d'être un spécialiste, mais si tu télécharges un PDF du dernier Astérix, ça sera toujours Uderzo le propriétaire moral de l’œuvre. Que tu ne sois pas d'accord avec ça OK, mais ça ne peut pas expliquer le piratage.
Toi, tu es allé faire un tour sur mon blog... ;)
Entendons-nous bien : je ne dis pas qu'il faut ignorer l'auteur lorsqu'on pirate une œuvre. Tu remarqueras que sur la dernière image, je mentionne les noms de Goscinny et d'Uderzo. Non pas parce qu'on m'y oblige, simplement parce que citer les auteurs d'origine est une chose qu'on devrait faire dans tous les cas, y compris si la loi ne nous y oblige pas.
Je n'accepte pas non plus le terme « privateur » pour le logiciel. Sinon la GPL me prive du droit de rendre le logiciel fermé. Alors que la BSD non.
Stallman définit le terme "privateur" d'une façon très claire : un logiciel est privateur lorsqu'il prive un utilisateur de quatre libertés essentielles. Un programme sous GPL dont le code source est publié n'est pas privateur, parce qu'il ne prive l'utilisateur d'aucune des quatre libertés.
J'estime que tout auteur a le droit de vivre d'œuvres de l'esprit (c'est la moindre des choses).
Pour l'aspect économique de la chose et le problème de rémunération des auteurs, je t'invite à lire les deux articles de rom1v donnés en commentaire.
[^] # Re: Il y a un point que tu ne sembles pas avoir compris
Posté par gnuzer (site web personnel) . En réponse au journal Non-confession d'un flibustier. Évalué à 1.
http://patentabsurdity.com/
# Fracture
Posté par gnuzer (site web personnel) . En réponse au journal Réflexions après quelques jours de test de Google+. Évalué à 6.
J'ai un gros doute là dessus. On est passé du "tout le monde est sur MSN" au "tout le monde est sur Facebook" sans que ça crée de grosse fracture : les gens sont passés de l'un à l'autre progressivement, tout simplement.
Là j'ai l'impression que le mécanisme va être le même : d'abord seuls les technophiles vont utiliser Facebook et Google+, puis leur entourage va s'y mettre, jusqu'à ce qu'une majorité de gens ait un compte sur les deux réseaux sociaux. Puis ils abandonneront Facebook comme ils ont abandonné MSN (sans avertir personne qu'on ne pourra plus les contacter par ce biais, en oubliant leur mot de passe car ils ont perdu l'habitude d'y aller, etc.)...
[^] # Re: Ben voyons...
Posté par gnuzer (site web personnel) . En réponse au journal Non-confession d'un flibustier. Évalué à 0.
Justement alors, c'est subjectif. phxonx avait l'air de dire qu'il y a un principe universel : pas touche à la licence.
L'idée que j'avais derrière la tête, c'est que la licence étant le choix d'une personne sur sa propriété, elle était plus juste que la loi, qui est imposée par une autorité ayant un pouvoir bien plus étendu, et sur laquelle il n'est pas facile d'agir (l'auteur nous laisse le choix entre accepter l'œuvre et le contrat et refuser l'œuvre et le contrat, alors que l'État nous permet tout juste de refuser de vivre dans tel ou tel pays, et encore).
Comme ce point me paraissait correct, c'est la propriété sur une œuvre que j'ai voulu critiquer.
C'est dangereux comme principe.
Si on a créé la loi, c'est justement pour établir des limites claires, et éviter que les actes soient soumis aux variations de jugement des parties ou des arbitres.
La vision de la morale est différente suivant les individus, la loi non (sauf dans son application, peut-être).
[^] # Re: Ben voyons...
Posté par gnuzer (site web personnel) . En réponse au journal Non-confession d'un flibustier. Évalué à 0.
Alors disons : le délai légal + le temps qu'il leur aura fallu pour casser RSA...
[^] # Re: Propriété d'une idée = OSEF
Posté par gnuzer (site web personnel) . En réponse au journal Non-confession d'un flibustier. Évalué à 0.
Elle ne tranche pas aussi violemment que phxonx ;-) Mais c'est pas l'Histoire qui vient taper sur les pirates dans les commentaires de linuxfr.
Ceci dit, l'Histoire a décidé que la légitimité c'était 70 ans. C'est arbitraire, il me semble. Pourquoi pas 65 ou 75 ?
Pas vraiment... On arrive déjà à rémunérer les développeurs libristes parce que ça dure depuis assez longtemps, et que le monde de l'informatique est très concerné. Les seuls artistes qui pensent à des systèmes de rémunération alternatifs sont ceux qui adhèrent au libre et à la libre diffusion, autant dire une minorité. Le reste des artistes fait des concerts, vend des CD, et se fiche à peu près autant des nouveaux systèmes de rémunération que du piratage.
J'ai aussi parlé de don (individuel ou mécénat venant des entreprises) et de crowdfunding. Avec le logiciel libre ça marche plutôt bien (le don/mécénat, en tout cas).
Ça reviendrait à critiquer l'allocation des chômeurs ou la paie des fonctionnaires...
[^] # Re: Ben voyons...
Posté par gnuzer (site web personnel) . En réponse au journal Non-confession d'un flibustier. Évalué à 1.
c'est doublement paradoxal...
[^] # Re: Ben voyons...
Posté par gnuzer (site web personnel) . En réponse au journal Non-confession d'un flibustier. Évalué à 1.
Pourquoi la licence est-elle morale ?
Pourquoi ?
[^] # Re: Droit d'auteur et copyright
Posté par gnuzer (site web personnel) . En réponse au journal Non-confession d'un flibustier. Évalué à 0.
Non, dans le cas du copyright, elle existe par la licence. C'était ça l'idée de départ : la loi peut être illégitime, la licence, non.
Si je filme quelqu'un qui me raconte, avec beaucoup de détails et avec un style suffisamment bon pour en retranscrire fidèlement les sensations, le scénario du dernier blockbuster et que je la place sur Youtube, crois-tu que les ayants-droit vont apprécier ?
Je ne comprends pas. Une photo de nu est amorale ?
[^] # Re: Il y a un point que tu ne sembles pas avoir compris
Posté par gnuzer (site web personnel) . En réponse au journal Non-confession d'un flibustier. Évalué à -1.
Justement, est-ce que J. K. Rowling aurait dû demander conseil à un magistrat avant de publier son œuvre ? Est-ce que tout artiste devrait, avant de publier, demander son avis à un juge qui connaît toutes les œuvres similaires qui existent dans le monde ? Est-ce que deux juges seront forcément du même avis ?
C'est déjà suffisamment galère pour les développeurs américains de faire un logiciel sans reprendre accidentellement l'idée de quelqu'un d'autre, y compris en demandant conseil à des magistrats...
[^] # Re: Ben voyons...
Posté par gnuzer (site web personnel) . En réponse au journal Non-confession d'un flibustier. Évalué à 0.
C'est vrai, ça ?
Quelque chose que je n'ai pas publié (qui relève de ma vie privée, par exemple) peut donc être publié 70 ans après ma mort, donc ?
[^] # Re: Ben voyons...
Posté par gnuzer (site web personnel) . En réponse au journal Non-confession d'un flibustier. Évalué à 1.
phxonx, je te remercie de répondre à ce journal.
Ta réponse est agressive et méprisante, mais elle est utile. De toute manière j'avais le pressentiment qu'après avoir écrit un tel journal il y aurait quelqu'un pour dire qu'il ne s'agit pas là d'une tentative d'argumenter un point de vue mais du charabia d'un sale tipiak qui se cherche des excuses.
En relisant notre première discussion j'ai parfois l'impression que tu préférerais réduire les pirates au silence plutôt que de débattre intelligemment avec eux. Heureusement que ton attitude prouve le contraire, sinon je t'accorderais autant de mépris que tu en accordes à moi et à ma communauté.
Ce n'est pas ce que j'avais compris de notre discussion précédente. Permets-moi d'en citer quelques passages :
Voilà pourquoi j'en avais déduit que le point épineux était la légitimité du respect de la licence. Je suppose que c'est parce que ce n'est pas le cas que tu ne réponds pas à l'hypothèse d'une licence qui serait légitime sans respecter la loi.
Mais j'aurais peut-être dû poser une autre question : Pourquoi est-il légitime de ne pas respecter une loi idiote et injuste, mais illégitime de ne pas respecter une licence idiote et injuste ? En quoi la licence serait-elle supérieure à la loi ?
(j'ai une petite idée sur la question, mais j'aimerais avoir ton avis)
Martyrs, non. Quand un pirate se fait coincer on ne fait pas le siège du tribunal. Un capitaine coule avec son navire, c'est la règle chez les pirates, les hacktivistes, les crackers, etc. Si on n'est pas fichu de sécuriser son navire, il ne faut pas espérer être repêché.
Révolutionnaires, je ne sais pas. Tout dépend de quoi on parle. Si changer la façon dont on pense l'économie de l'immatériel est une révolution, alors, oui, certains pirates sont révolutionnaires.
Philosophes, non. Jamais vu un pirate qui fait de la philosophie sa profession. Par contre il y a des pirates qui s'expriment et qui pensent, c'est un fait, même si ça ne te plaît pas.
Je ne sais pas quelle est la définition juridique. Mais dans le langage courant, propriété intellectuelle est le truc qui englobe brevets + copyright + droit des marques. J'ai juste tenté d'en donner une définition précise par rapport à ce que le terme m'évoquait (et aussi parce que si chacun avait lu le texte avec une définition différente, on n'aurait plus rien compris).
Là tu viens de me dire qu'il est impossible d'appliquer une protection totale sur une information. En revanche "je vous interdis de représenter un ours blanc avec un chapeau vert et rose", c'est possible. J'ai pas le droit de représenter une souris avec des oreilles rondes et une salopette rouge, par exemple.
En France alors. Parce qu'aux États-Unis, on est à deux doigts de dire "vous pouvez pas utiliser des matrices pour corréler telles et telles données".
Effectivement il attaque la propriété intellectuelle, mais ne la rejette pas en bloc. Il semble critiquer uniquement les brevets. C'est le fait de parler du "fruit d'une activité intellectuelle" qui m'a fait généraliser ça au copyright et au droit d'auteur.
En passant on remarquera que Jean-Baptiste Berthelin dit explicitement que le droit d'auteur est sensé, puisqu'un style de réalisation est unique. Il a peut-être raison, mais si six milliards d'hommes (dont deux milliards communiquent à une vitesse impressionnante) expriment leurs idées, les styles sont-ils toujours uniques ? Comment faire la différence entre un style similaire et un style plagié ?
Pourtant si j'en prend une seule image, un bout de dialogue ou de scénario, je viole la licence.
Mais comment différencier une photo d'un monument à neuf heures du soir d'une retouche de la photo du même monument à quatre heures de l'après midi ?
C'est exact. C'est surtout barmic et grunt qui m'ont poussé à réfléchir sur le caractère immoral de s'appuyer sur de la culture privatrice pour communiquer. Mais toi je suppose que tu t'en fous, du moment que les gens payent...
Quand notre analyse d'un sujet est la même que celle d'un autre, c'est qu'on l'a copiée ?
Non, c'est une information qui peut circuler.
Doit ? Pourquoi ?
Quand je passe mon temps à trier des infos avant de les balancer sur ma timeline, je dois être payé ? Je dois être payé pour mes réponses aux commentaires ici ?
PS : Je n'ai pas lu tout le fil de commentaires au moment où je poste. Il est possible que tu aies déjà répondu à certaines de mes interrogations.
[^] # Re: Droit d'auteur et copyright
Posté par gnuzer (site web personnel) . En réponse au journal Non-confession d'un flibustier. Évalué à 0.
C'est ton point de vue, moi j'ai l'impression qu'on est très proche de ce monde, et qu'on s'y rapproche à grande vitesse.
J'ai pris tout à l'heure l'exemple de Sebsauvage, qui se fait pirater ses articles (non-respect de la clause BY), et qui pourtant n'a aucun problème à "rétablir la vérité". Et il ne se sert pas que de son blog et de sa notoriété, mais également d'outils simples tels que "Web Of Trust".
Alors tu me diras peut-être que ça fonctionne parce que Sebsauvage est connu. Mais je pense que si quelqu'un s'appropriait le texte que je viens d'écrire (mon blog n'est vraiment pas très visité), je pourrais aisément dire que c'est moi qui ait écrit ça sans qu'on pense que je suis l'imposteur.
Mais évidemment, ça c'est une question d'évolution de la technologie et de la société. Je considère qu'on n'est pas très loin de ce "monde idéal", mais c'est subjectif. La clause BY sera peut-être encore nécessaire pendant un bon bout de temps.
[^] # Re: Droit d'auteur et copyright
Posté par gnuzer (site web personnel) . En réponse au journal Non-confession d'un flibustier. Évalué à 0.
Mais "untel a peint x pour suggérer y" n'est-il pas qu'un message tronqué par rapport à "x qui suggère y" ? Peut-on transmettre toutes les idées, les impressions que l'on peut avoir vis-à-vis d'une œuvre en la décrivant, même avec beaucoup de brio et de détails, sur Wikipedia par exemple ?
La Joconde, c'est un morceau de culture. La description de la Joconde, est-ce le même morceau de culture ?
[^] # Re: Droit d'auteur et copyright
Posté par gnuzer (site web personnel) . En réponse au journal Non-confession d'un flibustier. Évalué à 1.
Non, à l'origine on parlait de ce qui est illégitime. phxonx ne critiquait pas le piratage pour son illégalité.
J'ai tenté de définir le concept de propriété intellectuelle brièvement au début, je ne pensais pas qu'il serait aussi sujet à controverse. Je vais essayer de le dire avec mes mots : ce que je critique, c'est le fait qu'on puisse appliquer des restrictions à l'accès à une chose immatérielle publiée issue de notre cerveau.
Non, la loi est destinée à fixer des frontières entre deux libertés. En clair, on a le droit de profiter de sa liberté tant que cela ne déborde pas sur la liberté des autres. Or, il arrive effectivement que deux libertés soient incompatibles, par exemple ma liberté de jouer de la trompette dans la rue et la liberté de mon voisin de dormir. Et la loi est là pour fixer une limite en jugeant laquelle des deux libertés est la plus importante : ma liberté de jouer de la trompette est supérieure à celle de mon voisin de dormir, jusqu'à 22 heures, ensuite c'est la liberté de dormir qui prend le dessus (en gros, hein).
Enfin c'est ce que j'ai compris de la loi.
Là je ne vois pas vraiment ce que tu veux dire (pis j'ai trouvé plein de photos de nus, mais pas d'histoire).
[^] # Re: Droit d'auteur et copyright
Posté par gnuzer (site web personnel) . En réponse au journal Non-confession d'un flibustier. Évalué à 1.
Non, il y a par exemple des cas où on applique des restrictions (financières notamment) sur une œuvre immatérielle, et l'industrie des majors n'a rien à voir là-dedans.
Par exemple, il y a des petits labels qui respectent les artistes et qui ne se remplissent pas les fouilles sur leur dos. Il y a également des artistes qui se passent des majors, comme KMFDM, qui vend des CD directement sur son site, sans passer par un intermédiaire, et c'est très bien.
Cependant ça pose toujours le même problème éthique selon moi : celui d'imposer une restriction financière à l'accès à une œuvre.
[^] # Re: Propriété d'une idée = OSEF
Posté par gnuzer (site web personnel) . En réponse au journal Non-confession d'un flibustier. Évalué à 2.
Ce que critiquait phxonx (ou ce que j'en ai compris), c'est qu'un pirate viole un contrat fixé par l'auteur. Mais je ne sais pas ce qu'il pense du fait que ce contrat soit "temporaire" : si je décide de mettre des restrictions infinies sur mon œuvre (bien que ça ne soit pas autorisé par la loi), est-ce légitime ou non ?
Effectivement, c'est bien de le rappeler. Je ne suis pas sûr mais il me semble que cela ne concernait que les représentations commerciales, si je ne m'abuse. On avait le droit de faire une représentation gratuite sans payer l'auteur, ou d'imprimer gratuitement une copie du Barbier de Séville sans payer l'auteur. J'ai bon ?
Je suis d'accord avec le fond, mais pas la façon dont tu le dis. Il ne s'agit pas de rétablir l'équilibre (c'est-à-dire de garder un système similaire à celui qu'on a aujourd'hui, en le rendant aussi équitable qu'il était au XVIIIème siècle), mais de trouver un nouvel équilibre. Il ne s'agit pas d'imposer un prix plus juste à chaque copie, mais de ne plus imposer de prix à chaque copie.
Des propositions de solutions, il y en a plein : licence globale, mécénat global, crowfunding, dons, dividende universel. rom1v parle de licence globale dans le second texte, mais il a changé d'avis entre temps, d'où l'intérêt du texte donné plus haut (où il parle de dividende universel).
[^] # Re: Il y a un point que tu ne sembles pas avoir compris
Posté par gnuzer (site web personnel) . En réponse au journal Non-confession d'un flibustier. Évalué à 0.
Sauf que la façon dont on va exécuter une chose dépend de la façon dont on a appris à le faire, de comment on a été influencé au cours de notre vie, etc. La façon dont nos mains vont se comporter n'est pas quelque chose qui réside dans nos mains, mais dans notre tête (et éventuellement, dans notre environnement, qui peut aussi avoir une influence sur notre exécution).
Comme la 18ème lettre de l'alphabet, suivie de la première, suivie de la 20ème, suivie de la 16ème ?
Mais attaque-t-on toujours quelqu'un pour avoir fait une reproduction identique ?
Je me souviens qu'il y a quelques années, une femme avait écrit une histoire qui parlait d'un jeune garçon qui partait étudier dans une école de sorciers. Cette femme avait voulu en attaquer une autre qui avait fait un best-seller avec une histoire semblable. Je ne sais pas comment ça s'était terminé, je pense que finalement l'attaque n'avait pas eu lieu, J. K. Rowling ayant déjà trop de notoriété à l'époque.
Mais comment savoir s'il s'agissait d'une œuvre similaire ou d'un plagiat ? Où se situe la limite ?
[^] # Re: Il y a un point que tu ne sembles pas avoir compris
Posté par gnuzer (site web personnel) . En réponse au journal Non-confession d'un flibustier. Évalué à 2.
Pourtant, ils en sont capables. Quand quelque chose gêne les puissants, les puissants se défendent.
Il me paraît important de recentrer la question sur le problème d'origine. Il ne s'agit pas de l'illégalité du piratage, mais de son illégitimité. phxonx me reprochait de pirater car c'est, selon lui, illégitime de violer la licence (la licence serait supérieure, moralement, à la loi). Je lui répond par ce journal, car je pense que le partage d'idées et d'information est quelque chose de naturel, et qu'on ne saurait blâmer les pirates pour leurs actes.
Ce qui compte pour phxonx, c'est la licence. Lui et moi n'apportons pas plus de crédit à une loi anti-piratage qu'à une loi anti-licences libres.
[^] # Re: Droit d'auteur et copyright
Posté par gnuzer (site web personnel) . En réponse au journal Non-confession d'un flibustier. Évalué à 1.
Le terme de propriété intellectuelle n'a pas de définition très claire. J'ai essayé d'en donner la définition que ce terme m'évoque. Je l'ai fait en début d'article, mais j'aurais peut-être dû être plus explicite sur le sens que je donnais au mot "propriété".
Juridiquement, une idée et une œuvre (la réalisation d'une idée) sont des choses différentes. Mais à mon sens, la façon dont on réalise une idée, c'est aussi une idée, voir ce commentaire et celui-là (à la fin).
Oui, mais il s'agit là d'un acte de civisme, qui ne devrait pas être imposé, en tout cas pas par la loi. Je cite l'auteur d'origine parce que ça me semble essentiel sur le plan éthique. Mais de toute façon, à l'heure d'Internet ces choses là s'auto-régulent : si on ne mentionne pas l'auteur d'origine dans une publication lorsque celui-ci est connu, ça se sait très vite.
[^] # Re: Il y a un point que tu ne sembles pas avoir compris
Posté par gnuzer (site web personnel) . En réponse au journal Non-confession d'un flibustier. Évalué à 1.
Disons que juridiquement, il y a une différence. Par exemple, tu peux reprendre les idées développées dans ce journal, et les écrire avec tes mots, on considérera que tu as repris une idée, mais que tu n'as pas copié. Mais imagine qu'une fois que tu as écris un texte aussi long que le mien, tu te rendes compte que l'une des phrases que tu as écrite est parfaitement identique à l'une des miennes, sans que tu aies eu l'impression d'être influencé par ta précédente lecture. On en déduira que nous avons tous les deux eu l'idée d'exprimer une chose de la même manière.
Un magistrat ne sera peut-être pas d'accord avec moi, mais il me semble bien qu'une œuvre, c'est avoir l'idée d'exprimer une idée d'une certaine manière.
[^] # Re: Il y a un point que tu ne sembles pas avoir compris
Posté par gnuzer (site web personnel) . En réponse au journal Non-confession d'un flibustier. Évalué à 0.
Remplace le terme de "privateur" par celui de "propriétaire", si celui-ci te gêne vraiment. Si j'utilise de telles oxymores, c'est bien évidemment un peu pour provoquer (comme quand je dis que j'utilise "GNU") et faire réfléchir. Mais ce qui est important, bien sûr, ça n'est pas le mot et sa connotation, mais le sens qu'il y a derrière.
"Non-libre" est utilisé parce que Stallman utilise le terme "non-free" en anglais, pour dire "privateur". Mais quand je dis "privateur" dans le cas d'une œuvre culturelle, c'est plutôt l'équivalent de "non-partageable" (c'est parce que j'oserais pas dire que Jamendo contient deux tiers de culture "privatrice").
[^] # Re: Droit d'auteur et copyright
Posté par gnuzer (site web personnel) . En réponse au journal Non-confession d'un flibustier. Évalué à 1.
Oui.
Ce n'est pas exactement ce que je veux dire... Il y a un ou plusieurs auteurs à toute chose, c'est évident. Même si demain tout le monde se met à pirater tout et n'importe quoi, on ne pourra pas faire disparaître l'idée qu'il y a des auteurs (ce serait absurde).
Ce que je critique, c'est l'idée que l'auteur (ou tout autre ayant-droit) d'une œuvre puisse imposer des restrictions dessus. La clause BY est une restriction, mais si on la retire, on ne pourra pas "oublier" l'auteur pour autant.
Oui, mais ils n'ont pas forcément eu besoin de la clause d'attribution (en tout cas à partir du moment où l'information a pu circuler facilement grâce à Internet). Tout le monde sait que c'est Daniel J. Bernstein qui a écrit djbdns, et cela ne viendrait à l'idée de personne de falsifier le nom de l'auteur de djbdns (ça se verrait tout de suite). De même tout le monde sait que c'est Sam Hocevar qui a écrit libcaca (même si en France, le droit moral s'applique, donc ça n'est pas un très bon exemple).
Même pour les cas où l'auteur n'est pas clairement identifié, il serait difficile de nier l'attribution. On ne pourrait pas diffuser une copie de I2P en faisant oublier qu'il a été développé par jrandom, zzz et complication, ou diffuser ce texte en prétendant que celui qui l'a écrit n'avait pas pour pseudonyme "gnuzer".
[^] # Re: Droit d'auteur et copyright
Posté par gnuzer (site web personnel) . En réponse au journal Non-confession d'un flibustier. Évalué à 1.
Par "propriété intellectuelle" j'entends "propriété sur une idée ou une information publiée", c'est-à-dire le fait de pouvoir exercer une restriction qu'elle qu'elle soit sur une idée ou une information publiée.
[^] # Re: Droit d'auteur et copyright
Posté par gnuzer (site web personnel) . En réponse au journal Non-confession d'un flibustier. Évalué à 1.
Toi, tu es allé faire un tour sur mon blog... ;)
Entendons-nous bien : je ne dis pas qu'il faut ignorer l'auteur lorsqu'on pirate une œuvre. Tu remarqueras que sur la dernière image, je mentionne les noms de Goscinny et d'Uderzo. Non pas parce qu'on m'y oblige, simplement parce que citer les auteurs d'origine est une chose qu'on devrait faire dans tous les cas, y compris si la loi ne nous y oblige pas.
[^] # Re: Il y a un point que tu ne sembles pas avoir compris
Posté par gnuzer (site web personnel) . En réponse au journal Non-confession d'un flibustier. Évalué à 0.
Stallman définit le terme "privateur" d'une façon très claire : un logiciel est privateur lorsqu'il prive un utilisateur de quatre libertés essentielles. Un programme sous GPL dont le code source est publié n'est pas privateur, parce qu'il ne prive l'utilisateur d'aucune des quatre libertés.
Pour l'aspect économique de la chose et le problème de rémunération des auteurs, je t'invite à lire les deux articles de rom1v donnés en commentaire.