En poussant un peu le niveau de réflexion philosophique, on devrait pouvoir transformer l'allégorie de la caverne en un « allez gros ! on va à la taverne » :-/
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
Bref si le bien et le mal étaient objectif (et non subjectif), on aurait pas des changement aussi radicaux de point de vue.
Il fût un temps où l'opinion la plus répandue parmi les hommes était que la terre était plate, opinion abandonnée dans l'antiquité suite à l'observation des éclipses de Lune; puis il y en eût une autre qui dura plus longtemps, jusqu'à la fin de la renaissance et l'époque moderne, celle qui affirmait que tous les astres tournaient autour de la Terre. Système renversé par l'avènement du système Copernicien, et la naissance de la physique mathématique avec des hommes comme Galilée et Newton.
Bref, si la physique était bien une science à valeur objective (et non subjective), on n'aurait pas de changement aussi radicaux de point de vue.
Étant donné que je considère, à tort ou à raison, je te laisse en décider par toi-même, que seule la raison peut s'imposer de manière valide à chacun, il te reste à prouver que cette faculté humaine est incapable de déterminer à elle seule les notions de bien et de mal. En attendant, la question peut, a minima, rester en suspens : il est contraire à la méthode philosophique de dire, a priori, c'est à dire antérieurement à toute investigation approfondie de la question, de quel côté penche la raison en l'absence d'une raison suffisante pour rendre son jugement. Et il me semble que je t'ai montré ci-dessus que la raison que tu avançais n'était point suffisante pour trancher la question.
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
Posté par kantien .
En réponse au journal Paris sous les balles.
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Dernière modification le 16 novembre 2015 à 12:07.
Mmmm… pas sûr. Si j'en crois mes lectures, l'état d'urgence ne permet pas de se passer de l'autorité judiciaire. Ce que l'état d'urgence ajoute dans les domaines des perquisitions, c'est la possibilité de mener des perquisitions de nuits.
Je n'en suis pas certain, un avis de juriste ne serait pas de trop pour éclairer notre lanterne. Mais si je me fie au texte de la loi, et à son article 11 :
Le décret déclarant ou la loi prorogeant l'état d'urgence peuvent, par une disposition expresse :
1° Conférer aux autorités administratives visées à l'article 8 le pouvoir d'ordonner des perquisitions à domicile de jour et de nuit ;
Les autorités administratives visées à l'article 8 sont le ministre de l'intérieur et les préfets. Ce pouvoir d'ordonner des perquisitions que peut-il être d'autre que celui de le faire en se passant de l'autorité judiciaire ? Sinon, à quoi bon leur conférer un pouvoir qu'elles possèdent déjà (effectuer la demande à l'autorité judiciaire) ? Et le terme ordonner semble bien signifier que ce sont ces autorités qui prennent la décision en dernier ressort, et non l'autorité judiciaire à leur demande.
Pour ce qui est du second paragraphe du même article :
2° Habiliter les mêmes autorités à prendre toutes mesures pour assurer le contrôle de la presse et des publications de toute nature ainsi que celui des émissions radiophoniques, des projections cinématographiques et des représentations théâtrales.
je suppose que le gouvernement voudra y avoir recours pour éviter les débordements des chaînes d'information en continue qu'il y a eu au mois de janvier : ne pas donner d'informations avant l'intervention des forces de l'ordre, pour ne pas perturber leurs actions.
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
Je ne suis pas parisien mais francilien. Ma famille et mes connaissances parisiennes sont indemnes, mais mes pensées vont aux familles des victimes.
En ce qui concerne l'état d'urgence, la loi relative à l'état d'urgence donne de sacrés pouvoir au ministère de l'intérieur et aux préfets. Si la durée initiale est de douze jours, selon l'article 3 :
La loi autorisant la prorogation au-delà de douze jours de l'état d'urgence fixe sa durée définitive.
Et selon l'article 4 :
La loi portant prorogation de l'état d'urgence est caduque à l'issue d'un délai de quinze jours francs suivant la date de démission du Gouvernement ou de dissolution de l'Assemblée nationale.
D'après les propos tenus par M. Cazeneuve aujourd'hui dans les médias, le gouvernement demandera à ce que cette durée soit portée à trois mois. Ce qui permettra aux forces de l'ordre d'exercer, pendant cette durée, les pouvoirs conférés par l'article 11 :
Le décret déclarant ou la loi prorogeant l'état d'urgence peuvent, par une disposition expresse :
1° Conférer aux autorités administratives visées à l'article 8 le pouvoir d'ordonner des perquisitions à domicile de jour et de nuit ;
2° Habiliter les mêmes autorités à prendre toutes mesures pour assurer le contrôle de la presse et des publications de toute nature ainsi que celui des émissions radiophoniques, des projections ciné-matographiques et des représentations théâtrales.
Les dispositions du paragraphe 1° du présent article ne sont applicables que dans les zones fixées par le décret prévu à l'article 2 ci-dessus.
Après la mise sur écoute sans passer par l'autorité judiciaire, ce sont les perquisitions à domicile de jour, comme de nuit, qui pourront se passer de celle-ci.
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
On fait référence à quelque chose, mais on parle de quelque chose. Lorsque le complément est antéposé, la préposition à devient auquel (ou à laquelle…), tandis que la préposition de devient dont. Ainsi on dit : le texte dont tu parles.
La grammaire contient des règles constitutionnelles pour la syntaxe, il ne s'agirait pas de les enfreindre. ;-)
Sinon oui, ce n'est pas ce que dit le texte de l'article. À mon avis il cible plutôt le gouvernement américain, et ce sera à lui de faire des concessions, qui à l'heure actuelle exige d'auditer le code source de certains produits pour octroyer un accès à son marché intérieur. Comme je l'ai dit là et Pierre-Matthieu Anglade (qui met la tête en haut et les pieds en bas) ici
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
Effectivement, à la lecture de ton développement, j'avais sur-interprété. Tu réagissais sur le point où Rewind disait que je prenais le problème à l'envers, et que la constitution était modifiée de manière ad-hoc pour s'assouplir aux conditions du traité. Alors que dans les faits ce ne sont que des modifications de surface qui ne font qu'entériner le traité, et prendre acte de sa signature. Modifications nécessaires, en vertu de la Constitution elle-même, mais qui ne touchent en rien aux principes fondamentaux de celle-ci. Est-ce là ce que tu qualifies de « cosmétique » ?
C'est une question qui fait débat.
Je suis d'accord, c'est pour cela que je disais que l'on pouvait considérer ainsi le processus d'adoption du traité de Lisbonne. Dans les faits, je ne suis pas loin de rejoindre ta lecture.
Personnellement je n'étais pas en âge de voté pour la TCE. Je l'ai lu récemment et la question principale à la fin était : comment le peuple peut voter sur un texte aussi lourd et compliqué ?
Lourd et compliqué, c'est bien les mots. Cette année fût, pour moi, une succession de nœud au cerveau :-P.
J'étais en M2 l'année du référendum et je lisais le traité dans le train et un peu le soir au calme. À côté, je me prenais aussi la tête sur les théories de Gödel, ses incomplétudes, l'indécidabilité de certains énoncés mathématiques (ou problème de l'arrêt d'une machine de Turing), ses théorèmes de consistance relative dans ZF, les principes du forcing… autrement dit : les principes constitutifs de la connaissance mathématique. Ça faisait beaucoup de constitution à étudier ! :-o
À cela, suivra mon approfondissement de l'étude des principes constitutifs de la philosophie pure (ou Métaphysique) qui contient, parmi ses branches, une doctrine du droit (jusnaturalisme).
Décidément, j'aime les principes constitutionnels. ;-)
Pour revenir au TCE, je n'ai jamais compris les principes des opposants, qui étaient de deux sortes :
les souverainistes purs qui étaient déjà contre Maastrich : FN, Dupont-Aignan, De Villiers… Je ne partage pas leur vision, mais ils restent cohérents avec eux-mêmes
les anti-libéraux qui brandissaient leur épouvantail du « plombier polonais » (le travailleur détaché) : non que je considère qu'il n'y ait pas la matière à débattre, mais c'était hors-sujet et n'avait rien à voir avec la question des principes constitutionnels, qui consistent à définir les institutions, leur rôle et leur mode de fonctionnement. Le travailleur détaché relève de la législation, non des principes constitutionnels.
Ils se sont focalisés sur les annexes au texte, et non sur le texte lui-même qui était bien assez lourd comme cela. VGE, qui était à l'origine du projet, a d'ailleurs regretté d'y avoir accolé ces annexes, qui ne contenaient que le contenu des traités antérieurs. Leur présence était là pour dire : nous passons à une union politique, nous nous dotons en conséquence d'une constitution, mais nous ne faisons pas table rase de la législation antérieure.
Cela fait quelque temps que j'hésite à m'inscrire sur wikisource pour mettre au propre certains textes de Kant, cette discussion m'a bien donné envie de le faire. En particulier pour mettre en forme son traité de paix perpétuelle qui inspira grandement la communauté internationale pour la création de la SDN dans l'entre deux guerres, puis de l'ONU après la seconde. Texte dont l'introduction en dit long :
À la paix perpétuelle
Cette inscription satirique, qu’on lisait sur l’enseigne d’un aubergiste hollandais où était peint un cimetière, s’applique-t-elle aux hommes en général, ou particulièrement aux souverains, toujours insatiables de guerre, ou bien seulement aux philosophes qui se livrent à ce doux rêve? C’est ce qu’il est inutile d’examiner. Mais les politiques pratiques s’étant mis sur le pied de traiter du haut de leur dédain les politiques théoriciens comme des pédants à idées creuses, incapables de porter le moindre préjudice à l’État, qui doit tirer ses principes de l’expérience, ou comme des joueurs inexpérimentés auxquels, pour peu que l’on soit habile, on peut rendre presque tous les points, sans s’inquiéter du résultat, l’auteur de cet écrit demande que, dans le cas où les opinions qu’il se hasarde à publier ne conviendraient pas à ces politiques si dédaigneux, ils veuillent bien se montrer conséquents avec eux-mêmes, en n’y cherchant pas quelque danger pour l’État; — clause de salut (clausula salvatoria) par laquelle il prétend expressément se garantir, en bonne forme, de toute interprétation malveillante.
Texte qui contient aussi ces deux sentences :
la politique doit s'aligner sur le droit, et non le droit sur la politique
la politique dit : « Soyez prudents comme les serpents » : la morale ajoute (comme condition restrictive) : « et comme les colombes, soyez sans détour ».
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
C'est exactement pareil. Le changement est cosmétique en plaçant Lisbonne comme référence et en virant les termes désuets comme Communauté Européenne.
Bref, compare l'avant/après avant de crier au loup. Ce dont tu critiques est là depuis 92 (qui a été accepté par référendum).
À son corps défendant, le changement n'est pas juste cosmétique : placer Lisbonne comme référence a des conséquences juridiques.
De Maastricht à Lisbonne, on est passé d'une union économique avec une zone de libre échange à un projet d'union politique qui reprend les grands traits du TCE.
J'étais partisans du TCE, mais celui-ci fût refusé par de nombreux pays par référendum. Si je ne prends en compte que ma volonté politique, le traité de Lisbonne ne me dérange pas plus. Par contre, on peut comprendre que pour les opposants aux TCE, qui l'ont emporté par référendum, cela puisse déranger.
La procédure d'adoption du traité, bien qu'étant tout aussi conforme à la Constitution qu'un référendum, on peut néanmoins se dire que si celle-ci a été respecté quant à la lettre, elle ne l'a pas été quant à l'esprit.
Par soucis d'équité, il aurait pu citer l'article 2 alinéa 5, comme je l'ai fait dans un autre message. Je le remets pour graisser plus de choses tout de même :
5° Après l'article 88-5, sont ajoutés deux articles 88-6 et 88-7 ainsi rédigés :
« Art. 88-6.-L'Assemblée nationale ou le Sénat peuvent émettre un avis motivé sur la conformité d'un projet d'acte législatif européen au principe de subsidiarité. L'avis est adressé par le président de l'assemblée concernée aux présidents du Parlement européen, du Conseil et de la Commission européenne. Le Gouvernement en est informé.
« Chaque assemblée peut former un recours devant la Cour de justice de l'Union européenne contre un acte législatif européen pour violation du principe de subsidiarité. Ce recours est transmis à la Cour de justice de l'Union européenne par le Gouvernement.
« A ces fins, des résolutions peuvent être adoptées, le cas échéant en dehors des sessions, selon des modalités d'initiative et de discussion fixées par le règlement de chaque assemblée.
« Art. 88-7.-Par le vote d'une motion adoptée en termes identiques par l'Assemblée nationale et le Sénat, le Parlement peut s'opposer à une modification des règles d'adoption d'actes de l'Union européenne dans les cas prévus, au titre de la révision simplifiée des traités ou de la coopération judiciaire civile, par le traité sur l'Union européenne et le traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, tels qu'ils résultent du traité signé à Lisbonne le 13 décembre 2007. »
Bien que part l'Union nous décidions de textes législatifs en communs, le pouvoir législatif français conserve une bonne part de recours. Le principe de subsidiarité « est une maxime politique et sociale selon laquelle la responsabilité d'une action publique, lorsqu'elle est nécessaire, doit être allouée à la plus petite entité capable de résoudre le problème d'elle-même.[…]C'est donc le souci de veiller à ne pas faire à un niveau plus élevé ce qui peut l'être avec plus d'efficacité à une échelle plus faible, c'est-à-dire la recherche du niveau pertinent d'action publique. » Le Parlement peut donc :
notifier Strasbourg qu'il va trop loin pendant le processus législatif;
effectuer un recours auprès de la Cour de justice de l'Union si le processus a tout de même abouti;
refuser d'appliquer la législation européenne dans certains cas.
La souveraineté de l'État français est encore en bon état. :-)
Pour ce qui est des recours des personnes physiques ou morales face à l'État ou à l'administration, cela se pratique déjà depuis bien longtemps et selon les règles du droit français.
Dernièrement les hôpitaux abusent des Oppositions à Tiers Détenteurs face aux mutuelles, et ils ont perdu leurs quatre procès cette année devant les tribunaux administratifs. Mais ça pourrait leur coûter bien plus cher, si ça se passait devant le juge pénal :
code pénal Article 432-10
Le fait, par une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public, de recevoir, exiger ou ordonner de percevoir à titre de droits ou contributions, impôts ou taxes publics, une somme qu’elle sait ne pas être due, ou excéder ce qui est dû, est puni de cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de 500 000 €, dont le montant peut être porté au double du produit tiré de l’infraction.
[…]
La tentative des délits prévus au présent article est punie des mêmes peines.
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
Tu y vas un peu fort, non ? Quand bien même la discussion aurait révélé des désaccords de principes entre nous, c'est manqué au principe de probité et d'honnêteté intellectuelle que de recourir à un argumentum ad personam, tu ne crois pas ?
Bien que Schopenhauer préconise de répondre avec les mêmes armes, j'ai expliqué ailleurs que je ne partageais pas son avis, donc je m'abstiendrai.
Néanmoins, j'objecterai toujours que les modifications de la Constitution ne sont pas elles aussi anticonstitutionnelles. Donc, au niveau des principes généraux du Droit français, cela ne change rien à l'affaire.
Il est vrai que, chat échaudé craignant l'eau froide, le passif du TCE peut susciter une telle réaction, mais qui va au-delà de ce problème des tribunaux d'arbitrage, et peut faire légitimement douter de la valeur « représentative » de nos représentants.
J'étais partisan du TCE, j'ai voté « oui », mais je dois admettre que le faire passer par le traité de Lisbonne peut relever du dénie de démocratie de la part de nos représentants.
Cela étant, sur la soi disant perte de souveraineté, tu aurais pu également citer l'article 2 alinéa 5 de la modification de la Constitution :
5° Après l'article 88-5, sont ajoutés deux articles 88-6 et 88-7 ainsi rédigés :
« Art. 88-6.-L'Assemblée nationale ou le Sénat peuvent émettre un avis motivé sur la conformité d'un projet d'acte législatif européen au principe de subsidiarité.L'avis est adressé par le président de l'assemblée concernée aux présidents du Parlement européen, du Conseil et de la Commission européenne. Le Gouvernement en est informé.
« Chaque assemblée peut former un recours devant la Cour de justice de l'Union européenne contre un acte législatif européen pour violation du principe de subsidiarité. Ce recours est transmis à la Cour de justice de l'Union européenne par le Gouvernement.
« A ces fins, des résolutions peuvent être adoptées, le cas échéant en dehors des sessions, selon des modalités d'initiative et de discussion fixées par le règlement de chaque assemblée.
« Art. 88-7.-Par le vote d'une motion adoptée en termes identiques par l'Assemblée nationale et le Sénat, le Parlement peut s'opposer à une modification des règles d'adoption d'actes de l'Union européenne dans les cas prévus, au titre de la révision simplifiée des traités ou de la coopération judiciaire civile, par le traité sur l'Union européenne et le traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, tels qu'ils résultent du traité signé à Lisbonne le 13 décembre 2007. »
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
Ta position devient différente. Ce n'est plus ce traité particulier qui te dérange, mais la procédure d'établissement d'un traité international.
En France, un traité est effectivement ratifié par le chef de l'État après accord donné par le Parlement. Le texte du traité doit néanmoins être conforme à notre constitution pour pouvoir être ratifié (article 54 de la Constitution).
Au départ tu émettais des réserves sur des tribunaux d'arbitrages, et maintenant tu mets en avant un objection qui s'adresse à la procédure d'adoption de n'importe quel traité international, procédure pourtant conforme à notre Constitution. Je n'arrive plus à suivre.
Il se peut que les principes du droit international ne te satisfassent pas, ni ceux de la Constitution française, mais alors cela déborde, de loin, le seul cas de ces tribunaux d'arbitrage.
Pour le statut des tribunaux d'arbitrage pour les contentieux avec l'État ou l'administration, j'ai rajouté un complément ici.
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
Petite correction a mon message précédent sur le statut des tribunaux administratifs.
Après documentation approfondie, il semblerai que le système de double juridiction(juridiction pénale et juridiction administrative) soit plutôt une spécificité française. Les contentieux entre les personnes physiques ou morales et l'État ou l'administration relevant d'un système proche de la common law dans de nombreux pays.
Cela étant, cela ne change pas le fond du reste de mes propos.
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Je comprends bien ta position et tes inquiétudes, réactions naturellement suscitées par l'opacité des négociations.
Néanmoins, est-il plus probable que des États, dont les systèmes juridiques sont majoritairement issus du droit romain, se soumettent extérieurement à un système qu'ils ne pratiquent pas intérieurement ? Ou que le système des tribunaux d'arbitrage se rapproche de ce qui, en France, est le système des tribunaux administratifs ?
Il ne faut pas, dans ces interrogations, oublier la question de mon précédent message : c'est de leur plein gré que les États se soumettent à un tel système, et aux sentences que prononceront ces tribunaux. On ne peut se représenter une instance possédant une force exécutoire sur un État — instance qui serait une personne morale différente de l'État condamné — pour appliquer les sentences autrement que par la guerre.
Et dans le cas où l'État condamné n'appliquerait pas lui-même la sentence, il romprait unilatéralement les termes du traité, faisant cesser, immédiatement, tous les accords (contenus dans le dit traité) avec les autres signataires.
Quelques soient les traités qu'un État signe, il ne peut être déchu de sa souveraineté. C'est ce que répètent à longueur de journée nos souverainistes pour dénoncer les traités européens, et réclamer notre sortie de l'Union Européenne, ou a minima de la monnaie unique.
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C'est une bonne nouvelle !!! :-)
Le projet a des objectifs intéressants, et je lui souhaite de réussir et une longue vie. Il y a une demande en face.
Je n'avais pas compris ce qui avait pu engendrer cette polémique, et le ton acerbe des propos. C'était dommage que Stephlabaraque jette l'éponge à cause de cela. Est-il toujours au cœur du projet ?
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
Je ne vois pas où tu veux en venir. La différence entre les deux systèmes sont les textes qui prévalent pour que le tribunal rende sa sentence : la jurisprudence d'en l'un, les codes législatifs dans l'autre (pour lesquels la jurisprudence contient des interprétations des dits codes suite à des affaires réelles). En France, et dans les systèmes dérivant du droit romain, les principes à partir desquels le tribunal rend sa sentence sont subordonnés, en grande partie, au pouvoir législatif; pas dans l'autre.
Mais où veux-tu en venir dans le cas ici présent ?
Dans les deux approches, il reste toujours cette question : qui dispose de la force exécutoire pour appliquer la sentence du tribunal ? Qui peut faire accepter, de son plein gré, une sentence à un État ? Ce ne peut être qu'avec son accord : sinon c'est la guerre (guerre armée, ou rétorsion économique : cf l'UE avec la Russie, ou les différents embargos comme avec Cuba ou l'Iran par le passé, qui sont en passe d'être levés).
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Posté par kantien .
En réponse au journal Meetup OCaml - OUPS.
Évalué à 2.
Dernière modification le 07 novembre 2015 à 23:02.
Mais dans ce beau monde déterministe typé, voilà qu'il y eu un effet de bord. En effet, un des gérants du OCaml Users in PariS (OUPS) vient de partir pour de nouvelle aventure à Londres.
Le chameau tolère les effets de bord, mais s'il traverse le channel, il ne monte pas jusqu'à Glasgow. :-P
Plus sérieusement, ces rencontres OUPS peuvent-elles intéresser un non-informaticien qui souhaite voir ce que les camlistes parisiens font ? Quel est le niveau théorique des exposés ?
Le premier exposé est dans la langue de Shakespeare, les discussions sont-elles dans la langue de Molière ?
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Il me semble que cet article vise bien plutôt ce genre de situation que l'atteinte à l'Open Source.
Mais comme dit Fulgrim cela ne concerne pas que les appels d'offre de l'État, mais aussi l'autorisation de mise sur le marché, pour des particuliers ou des entreprises, en closed source.
J'ai discuté un jour avec un informaticien bossant chez Alcatel qui m'expliquait que, pour certains de leurs logiciels, le gouvernement américain exigeait l'accès aux sources pour donner une autorisation de mise sur le marché de leurs produits. Sans doute pour vérifier l'absence de mouchard dans des logiciels dédiés à la télécommunication.
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Il ne s’agit pas ici du format anglo-saxon (MM-JJ-AAAA) mais du format ISO (AAAA-MM-JJ).
Au temps pour moi, je me suis fourvoyé : mea culpa !
Je ne nie pas, loin de là, les avantages que tu as signalé du format ISO. Mais pour reprendre tes points dans l'ordre :
pour un lecteur humain, à qui ces affiches sont destinées, c'est une question d'habitude. En France, il me semble, de mémoire, que le format JJ-MM-AAAA est le plus usité sur les pierres tombales dans les cimetières. Cela n'a jamais trompé personne, pour qui c'est la norme (même si elle est locale).
Pour prendre un exemple personnel : mon père, qui effectue des recherches généalogiques, et qui en conséquence se rend par moment dans des cimetières, si tu lui changes le format alors là, pour lui, ce n'est pas que ça devient ambigu, mais trompeur.
cet avantage est surtout pour le tri automatique par machine : cela simplifie le code et le risque d'erreur, et le nombre de test pour le processeur. Un être humain qui, visuellement, n'identifie pas aussi rapidement le quadruplet AAAA lorsque celui-ci est en tête ou en queue : ça ne doit pas courir les rues.
Après, on peut néanmoins arguer que le public à qui ces affiches sont destinées étant des étudiants en informatique, ce ne serait, effectivement, pas inintéressant de présenter les dates au format ISO.
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Moi je m'inscris en faux sur une autre catégorie : les physiciens, ils sont où ? :-P
Lorentz, Planck, Einstein, Newton, Galilée, Schrödinger, Bohr, Dirac…
Pour les femmes, on peut rajouter Marie Curie. Bien que à un journaliste, à qui il avait dit que les femmes n'étaient pas faîtes pour la science, et qui lui objecta Marie Curie, Einstein répondit : « mais Marie Curie est-elle une femme ? » :-P
Bien qu'il ait eu une réputation de misogyne et phallocrate, ce qui reste discutable, la réponse d'Einstein, avec son habituelle finesse d'esprit, pour calmer les féministes acharnés m'a toujours fait mourir de rire :
Réponse aux femmes américaines
Une ligue de femmes américaines a cru devoir protester contre l'entrée d'Einstein dans leur patrie. Elle a reçu la réponse suivante :
«Jamais je n'ai trouvé, de la part du beau sexe, réaction aussi énergique contre une tentative d'approche. Si par hasard ce fut le cas, jamais, en une seule fois, tant de femmes ne m'ont repoussé. »
N'ont-elles pas raison, ces citoyennes vigilantes ? Doit-on accueillir un homme qui dévore les capitalistes endurcis avec le même appétit et la même volupté que, jadis, le Minotaure crétois dévorait les délicates vierges grecques et qui, de plus, se révèle si balourd qu'il récuse toute guerre, à l'exception de l'inévitable confit avec sa propre épouse ? Écoutez donc vos femmes avisées et patriotes; rappelez-vous aussi que le Capitole de la puissante Rome, jadis, a été sauvé par le caquetage de ses oies fidèles.
Einstein, Comment je vois le monde p. 50
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Certes, mais il me semble que ses étudiants sont français, ou du moins qu'il enseigne en France (sinon il n'aurait pas choisit spontanément ce format).
Les anglo-saxons, pour leur quotidien, n'ont pas voulu de notre système métrique, pourquoi devrions nous adopter leur système de notation de date ?
Lorsque la communication est internationale je ne dis pas (le SI adopte aussi le système métrique), mais pour la communication locale ? La suite c'est quoi : on abandonne le français pour l'anglais ? Dans ce cas, j'entre en résistance immédiate : trop compliqué de philosopher en anglais, il y a des absences de flexions et de nuances qui me gênent trop pour le faire (si je n'aime pas la philosophie analytique, qui est essentiellement d'origine anglo-saxonne, la langue n'y est sans doute pas étrangère).
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
L'en-tête de l'article : « La justice n’est rien d’autre qu’un combat contre tout ce qui, dans la législation d’un pays, contredit les libertés fondamentales qui constituent la dignité humaine. », repris en conclusion, exprime à sa façon un principe suffisant pour justifier la désobéissance. Un principe auquel aucune loi statutaire ne peut déroger, et, lorsqu'elle le fait, elle se trouve en plus grande contradiction avec l'Idée du droit que la désobéissance elle-même.
Le cas Snowden est peu-être lui aussi trop théorique, je ne le sais. Les exemples de Rosa Parks, de la résistance pendant la seconde guerre ou les opposants à l'esclavagisme n'étant apparemment pas assez réels ou concrets (je ne sais quel mot convient le mieux) pour certain. Peut être Snowden devrait-il se montrer plus convainquant, avant de dire qu'il a fait quelque chose de « bien » ?
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
Helios, Belenios ou tout système de vote électronique n'a pas pour objectif d'être utilisé pour les élections institutionnelles, et de se substituer aux bulletins papier,à l'urne transparente et au dépouillement par les citoyens.
Ce sont avant tout des systèmes expérimentaux, mais qui pourraient s'avérer utiles pour des structures pour lesquelles le vote papier est difficilement envisageable : comme le projet Debian ou l'April qui pratiquent déjà le vote électronique. On en a discuté sur ce fil de commentaires.
Je doute que tu trouves une personne ici qui accepterait le vote électronique pour les élections citoyennes.
De plus, dans ces systèmes tu n'as pas à faire confiance à l'administrateur système. C'est un protocole, tu peux choisir ton client, et si en face le serveur ne respecte pas le protocole tu le verras. Le seul risque, c'est que les organisateurs qui possèdent les clefs privées coopèrent pour truquer le vote ou lever (seulement pour elles) l'anonymat des votes. Risque qui peut être mitiger en choisissant des personnes aux intérêts divergents qui n'auraient pas d'intérêt à coopérer.
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
Par ailleurs, cela permet de créer facilement son propre gestionnaire de paquet. (ce qui est assez unique pour une distro)
C'est une tâche extrêmement compliquée pour l'effectuer efficacement.
Je préfère laisser cela à des personnes plus compétentes que moi : cela nécessite en autre de développer un solveur SAT.
Même chez Debian, le solveur interne d'apt-get ou d'aptitude n'est pas optimal pour une gestion correcte des conflits et dépendances (surtout si l'on veut jongler entre plusieurs dépôts de stable à sid), voir cet article.
Bien entendu, tout cela n'ôte en rien le grand intérêt pédagogique d'une LFS qui permet de comprendre l'assemblage des briques élémentaires d'une distribution.
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
De qui parles-tu ? De ce dernier disciple de Dionysos ? De l'un des derniers grands psychologues de l'âme humaine ? De ce dernier aristocrate : non de cette aristocratie héréditaire qui engendra la décadence de l'Europe, mais de celle de charge qui sait porter les valeurs de l'homme supérieur ? De ce philosophe qui rejetait la morale, car toute morale n'est que l'arme des esclaves pour se soustraire à la domination de ces hommes supérieurs ?
J'ai du mal à voir dans l'éthique nietzchéenne autre chose que ce principe : « c'est le privilège que la nature a donné au plus fort que de se faire obéir des plus faibles ».
Comme tu dois le savoir, on ne peut effectivement pas faire une opposition plus radicale que celle entre un kantien (admirateur de Socrate) et Nietzche. Je le sais bien, et l'ai déjà signalé dans le fil de discussion. Lui qui mena une lutte acharnée, jusqu'à la mort, contre le christianisme qu'il qualifiait de « platonisme pour la plèbe ». Quel amour de l'humanité et des hommes ! quel éthique ! que de se placer avec suffisance au-dessus d'une partie d'entre eux en les qualifiant de « plèbe ».
« Ainsi pleurât Nietzche » dis-tu, et bien qu'il pleure !
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
Le critère nécessaire et suffisant pour désobéir à la loi est ce que j'ai appelé le principe de moralité : la loi ne peut exiger de moi un acte immoral. Mais je ne dois pas seulement présumer que c'est immoral, il faut que j'en sois entièrement certain et convaincu au plus profond de moi : sinon c'est agir sans conscience.
Dans le cas de Rosa Parks, son refus et son veto de laisser sa place à un homme blanc est, à mes yeux, on ne peut plus acceptable et légitime. La loi alors en vigueur faisait des hommes noirs des citoyens de seconde zone, comme tout système fondé sur la discrimination. Cela va à l'encontre de tous les devoirs envers soi-même et envers autrui qui ordonnent, au contraire, que tous les hommes soient traités avec la même dignité.
Une telle désobéissance est légitime, et c'est même un devoir éthique que de désobéir comme ce fût le cas pour les résistants, les opposants à l'esclavagisme, les opposants à des processus de colonisation… Tout ce qui porte atteinte à la dignité de l'humanité en chaque homme détruit bien plus l'Idée du droit que ne peut le faire la désobéissance à certaines lois statutaires et positives.
Pour terminer sur une référence à Socrate-Platon, je citerai la conclusion du dialogue le Criton. Alors que Socrate fût condamné à mort et à boire la ciguë, injustement et pour des prétextes fallacieux, son ami Criton vint le voir dans sa cellule la veille de son exécution pour lui proposer de s'évader et d'échapper à la sentence. S'engagea alors une discussion entre Socrate et son ami pendant laquelle Socrate fît intervenir un troisième personnage : les Lois. En voici la fin :
LOIS :
[…] Allons, Socrate, écoute-nous, nous qui t’avons nourri, et ne mets pas tes enfants, ni ta vie, ni quoi que ce soit au-dessus de la justice, afin qu’arrivé chez Hadès, tu puisses dire tout cela pour ta défense à ceux qui gouvernent là-bas. Car, si tu fais ce qu’on te propose, il est manifeste que dans ce monde ta conduite ne sera pas meilleure, ni plus juste, ni plus sainte, ni pour toi, ni pour aucun des tiens, et que tu ne t’en trouveras pas mieux, quand tu arriveras là-bas. Si tu pars aujourd’hui pour l’autre monde, tu partiras condamné injustement, non par nous, les Lois, mais par les hommes. Si, au contraire, tu t’évades après avoir si vilainement répondu à l’injustice par l’injustice, au mal par le mal, après avoir violé les accords et les contrats qui te liaient à nous, après avoir fait du mal à ceux à qui tu devais le moins en faire, à toi, à tes amis, à ta patrie et à nous, alors nous serons fâchées contre toi durant ta vie et là-bas, nos sœurs, les lois de l’Hadès, ne t’accueilleront pas favorablement, sachant que tu as tenté de nous détruire, autant qu’il dépendait de toi. Allons, ne te laisse pas gagner aux propositions de Criton ; écoute-nous plutôt.
SOCRATE :
Voilà, sache-le bien, Criton, mon cher camarade, ce que je crois entendre, comme les gens en proie à la fureur des corybantes croient entendre les flûtes, et le son de ces paroles bourdonne en moi et me rend incapable d’entendre autre chose. Dis-toi donc que dans l’état d’esprit où je suis, quoi que tu m’objectes, tu perdras ta peine. Cependant, si tu crois pouvoir réussir, parle.
CRITON :
Non, Socrate, je n’ai rien à dire.
SOCRATE :
Alors laissons cela, Criton, et faisons ce que je dis, puisque c’est la voie que le dieu nous indique.
Tu sembles parler comme si nous étions dans un modèle idéal, or ça n'est pas le cas. La loi n'est pas ce concept détaché universel que le souhaitait Kant.
Il doit y avoir une méprise quelque part, mais là je n'arrive pas à en déterminer la raison. Je n'ai jamais dit une telle chose, et Kant non plus d'ailleurs. Si nous nous placions dans ce soit disant « modèle idéal », ils ne nous viendrez pas à l'esprit d'interroger sur sa légitimité la loi positive et statutaire que l'on trouve dans les codes. Si l'on se place à un telle point de vue, c'est justement pour pouvoir la juger.
Effectivement j'aime bien les citations (je les vois comme des liaisons statiques d'une prose étrangère dans la mienne, ça m'évite d'avoir à réinventer la roue ;-), et particulièrement ton choix : Socrate-Platon (on ne sait jamais lequel des deux s'expriment sous les traits de son Socrate) et Kant sont mes deux maîtres en philosophie. Je considère d'ailleurs Kant comme le Socrate de l'ère moderne (les points communs et de comparaison entre les deux philosophies sont innombrables, et ce dernier a donné une preuve rigoureuse de l'allégorie de la caverne exposée dans la République de Platon).
Dans un monde imparfait, dans lequel les lois sont imparfaites, il ne faut pas que la loi empêche l'intelligence. Il ne faut pas qu'elle nous asservisse au point d'être incapable de la remettre en question.
C'est exactement ce que dit l'introduction de la doctrine du droit que j'ai cité. Je n'arrive donc toujours pas à voir où se trouve le point de mésentente. J'ai juste rajouté en plus que le désaccord avec la loi existante n'est pas pour moi un critère suffisant pour lui désobéir.
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
[^] # Re: C'est où la machine à sodas !
Posté par kantien . En réponse au journal Paris sous les balles. Évalué à 7.
En poussant un peu le niveau de réflexion philosophique, on devrait pouvoir transformer l'allégorie de la caverne en un « allez gros ! on va à la taverne » :-/
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
[^] # Re: Pensées ou prières
Posté par kantien . En réponse au journal Paris sous les balles. Évalué à 3.
Il fût un temps où l'opinion la plus répandue parmi les hommes était que la terre était plate, opinion abandonnée dans l'antiquité suite à l'observation des éclipses de Lune; puis il y en eût une autre qui dura plus longtemps, jusqu'à la fin de la renaissance et l'époque moderne, celle qui affirmait que tous les astres tournaient autour de la Terre. Système renversé par l'avènement du système Copernicien, et la naissance de la physique mathématique avec des hommes comme Galilée et Newton.
Bref, si la physique était bien une science à valeur objective (et non subjective), on n'aurait pas de changement aussi radicaux de point de vue.
Étant donné que je considère, à tort ou à raison, je te laisse en décider par toi-même, que seule la raison peut s'imposer de manière valide à chacun, il te reste à prouver que cette faculté humaine est incapable de déterminer à elle seule les notions de bien et de mal. En attendant, la question peut, a minima, rester en suspens : il est contraire à la méthode philosophique de dire, a priori, c'est à dire antérieurement à toute investigation approfondie de la question, de quel côté penche la raison en l'absence d'une raison suffisante pour rendre son jugement. Et il me semble que je t'ai montré ci-dessus que la raison que tu avançais n'était point suffisante pour trancher la question.
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
[^] # Re: J'ai hésité
Posté par kantien . En réponse au journal Paris sous les balles. Évalué à 3. Dernière modification le 16 novembre 2015 à 12:07.
Je n'en suis pas certain, un avis de juriste ne serait pas de trop pour éclairer notre lanterne. Mais si je me fie au texte de la loi, et à son article 11 :
Les autorités administratives visées à l'article 8 sont le ministre de l'intérieur et les préfets. Ce pouvoir d'ordonner des perquisitions que peut-il être d'autre que celui de le faire en se passant de l'autorité judiciaire ? Sinon, à quoi bon leur conférer un pouvoir qu'elles possèdent déjà (effectuer la demande à l'autorité judiciaire) ? Et le terme ordonner semble bien signifier que ce sont ces autorités qui prennent la décision en dernier ressort, et non l'autorité judiciaire à leur demande.
Pour ce qui est du second paragraphe du même article :
je suppose que le gouvernement voudra y avoir recours pour éviter les débordements des chaînes d'information en continue qu'il y a eu au mois de janvier : ne pas donner d'informations avant l'intervention des forces de l'ordre, pour ne pas perturber leurs actions.
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[^] # Re: J'ai hésité
Posté par kantien . En réponse au journal Paris sous les balles. Évalué à 10.
Je me manifeste quand même ! ;-)
Je ne suis pas parisien mais francilien. Ma famille et mes connaissances parisiennes sont indemnes, mais mes pensées vont aux familles des victimes.
En ce qui concerne l'état d'urgence, la loi relative à l'état d'urgence donne de sacrés pouvoir au ministère de l'intérieur et aux préfets. Si la durée initiale est de douze jours, selon l'article 3 :
Et selon l'article 4 :
D'après les propos tenus par M. Cazeneuve aujourd'hui dans les médias, le gouvernement demandera à ce que cette durée soit portée à trois mois. Ce qui permettra aux forces de l'ordre d'exercer, pendant cette durée, les pouvoirs conférés par l'article 11 :
Après la mise sur écoute sans passer par l'autorité judiciaire, ce sont les perquisitions à domicile de jour, comme de nuit, qui pourront se passer de celle-ci.
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[^] # Re: Notes de bas de page
Posté par kantien . En réponse au journal Les politiques n'ont pas changé. Évalué à 2.
Pourtant, cela fonctionne bien1. Il ne faut pas oublier les « : » après la référence en fin de message.
voilà ! ↩
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
[^] # Re: En opposition à la GPLv3
Posté par kantien . En réponse au journal TPP et TISA s'attaque aussi à l'open source. Évalué à 1.
Pour faire mon pinailleur :-P
« le texte auquel tu fais référence » ;-)
On fait référence à quelque chose, mais on parle de quelque chose. Lorsque le complément est antéposé, la préposition à devient auquel (ou à laquelle…), tandis que la préposition de devient dont. Ainsi on dit : le texte dont tu parles.
La grammaire contient des règles constitutionnelles pour la syntaxe, il ne s'agirait pas de les enfreindre. ;-)
Sinon oui, ce n'est pas ce que dit le texte de l'article. À mon avis il cible plutôt le gouvernement américain, et ce sera à lui de faire des concessions, qui à l'heure actuelle exige d'auditer le code source de certains produits pour octroyer un accès à son marché intérieur. Comme je l'ai dit là et Pierre-Matthieu Anglade (qui met la tête en haut et les pieds en bas) ici
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
[^] # Re: 3, 2, 1....
Posté par kantien . En réponse au journal TPP et TISA s'attaque aussi à l'open source. Évalué à 0. Dernière modification le 10 novembre 2015 à 16:01.
Effectivement, à la lecture de ton développement, j'avais sur-interprété. Tu réagissais sur le point où Rewind disait que je prenais le problème à l'envers, et que la constitution était modifiée de manière ad-hoc pour s'assouplir aux conditions du traité. Alors que dans les faits ce ne sont que des modifications de surface qui ne font qu'entériner le traité, et prendre acte de sa signature. Modifications nécessaires, en vertu de la Constitution elle-même, mais qui ne touchent en rien aux principes fondamentaux de celle-ci. Est-ce là ce que tu qualifies de « cosmétique » ?
Je suis d'accord, c'est pour cela que je disais que l'on pouvait considérer ainsi le processus d'adoption du traité de Lisbonne. Dans les faits, je ne suis pas loin de rejoindre ta lecture.
Lourd et compliqué, c'est bien les mots. Cette année fût, pour moi, une succession de nœud au cerveau :-P.
J'étais en M2 l'année du référendum et je lisais le traité dans le train et un peu le soir au calme. À côté, je me prenais aussi la tête sur les théories de Gödel, ses incomplétudes, l'indécidabilité de certains énoncés mathématiques (ou problème de l'arrêt d'une machine de Turing), ses théorèmes de consistance relative dans ZF, les principes du forcing… autrement dit : les principes constitutifs de la connaissance mathématique. Ça faisait beaucoup de constitution à étudier ! :-o
À cela, suivra mon approfondissement de l'étude des principes constitutifs de la philosophie pure (ou Métaphysique) qui contient, parmi ses branches, une doctrine du droit (jusnaturalisme).
Décidément, j'aime les principes constitutionnels. ;-)
Pour revenir au TCE, je n'ai jamais compris les principes des opposants, qui étaient de deux sortes :
Cela fait quelque temps que j'hésite à m'inscrire sur wikisource pour mettre au propre certains textes de Kant, cette discussion m'a bien donné envie de le faire. En particulier pour mettre en forme son traité de paix perpétuelle qui inspira grandement la communauté internationale pour la création de la SDN dans l'entre deux guerres, puis de l'ONU après la seconde. Texte dont l'introduction en dit long :
Texte qui contient aussi ces deux sentences :
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
[^] # Re: 3, 2, 1....
Posté par kantien . En réponse au journal TPP et TISA s'attaque aussi à l'open source. Évalué à 3.
À son corps défendant, le changement n'est pas juste cosmétique : placer Lisbonne comme référence a des conséquences juridiques.
De Maastricht à Lisbonne, on est passé d'une union économique avec une zone de libre échange à un projet d'union politique qui reprend les grands traits du TCE.
J'étais partisans du TCE, mais celui-ci fût refusé par de nombreux pays par référendum. Si je ne prends en compte que ma volonté politique, le traité de Lisbonne ne me dérange pas plus. Par contre, on peut comprendre que pour les opposants aux TCE, qui l'ont emporté par référendum, cela puisse déranger.
La procédure d'adoption du traité, bien qu'étant tout aussi conforme à la Constitution qu'un référendum, on peut néanmoins se dire que si celle-ci a été respecté quant à la lettre, elle ne l'a pas été quant à l'esprit.
Par soucis d'équité, il aurait pu citer l'article 2 alinéa 5, comme je l'ai fait dans un autre message. Je le remets pour graisser plus de choses tout de même :
Bien que part l'Union nous décidions de textes législatifs en communs, le pouvoir législatif français conserve une bonne part de recours. Le principe de subsidiarité « est une maxime politique et sociale selon laquelle la responsabilité d'une action publique, lorsqu'elle est nécessaire, doit être allouée à la plus petite entité capable de résoudre le problème d'elle-même.[…]C'est donc le souci de veiller à ne pas faire à un niveau plus élevé ce qui peut l'être avec plus d'efficacité à une échelle plus faible, c'est-à-dire la recherche du niveau pertinent d'action publique. » Le Parlement peut donc :
La souveraineté de l'État français est encore en bon état. :-)
Pour ce qui est des recours des personnes physiques ou morales face à l'État ou à l'administration, cela se pratique déjà depuis bien longtemps et selon les règles du droit français.
Dernièrement les hôpitaux abusent des Oppositions à Tiers Détenteurs face aux mutuelles, et ils ont perdu leurs quatre procès cette année devant les tribunaux administratifs. Mais ça pourrait leur coûter bien plus cher, si ça se passait devant le juge pénal :
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
[^] # Re: 3, 2, 1....
Posté par kantien . En réponse au journal TPP et TISA s'attaque aussi à l'open source. Évalué à 3.
Tu y vas un peu fort, non ? Quand bien même la discussion aurait révélé des désaccords de principes entre nous, c'est manqué au principe de probité et d'honnêteté intellectuelle que de recourir à un argumentum ad personam, tu ne crois pas ?
Bien que Schopenhauer préconise de répondre avec les mêmes armes, j'ai expliqué ailleurs que je ne partageais pas son avis, donc je m'abstiendrai.
Néanmoins, j'objecterai toujours que les modifications de la Constitution ne sont pas elles aussi anticonstitutionnelles. Donc, au niveau des principes généraux du Droit français, cela ne change rien à l'affaire.
Il est vrai que, chat échaudé craignant l'eau froide, le passif du TCE peut susciter une telle réaction, mais qui va au-delà de ce problème des tribunaux d'arbitrage, et peut faire légitimement douter de la valeur « représentative » de nos représentants.
J'étais partisan du TCE, j'ai voté « oui », mais je dois admettre que le faire passer par le traité de Lisbonne peut relever du dénie de démocratie de la part de nos représentants.
Cela étant, sur la soi disant perte de souveraineté, tu aurais pu également citer l'article 2 alinéa 5 de la modification de la Constitution :
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
[^] # Re: 3, 2, 1....
Posté par kantien . En réponse au journal TPP et TISA s'attaque aussi à l'open source. Évalué à 2. Dernière modification le 09 novembre 2015 à 16:50.
Ta position devient différente. Ce n'est plus ce traité particulier qui te dérange, mais la procédure d'établissement d'un traité international.
En France, un traité est effectivement ratifié par le chef de l'État après accord donné par le Parlement. Le texte du traité doit néanmoins être conforme à notre constitution pour pouvoir être ratifié (article 54 de la Constitution).
Au départ tu émettais des réserves sur des tribunaux d'arbitrages, et maintenant tu mets en avant un objection qui s'adresse à la procédure d'adoption de n'importe quel traité international, procédure pourtant conforme à notre Constitution. Je n'arrive plus à suivre.
Il se peut que les principes du droit international ne te satisfassent pas, ni ceux de la Constitution française, mais alors cela déborde, de loin, le seul cas de ces tribunaux d'arbitrage.
Pour le statut des tribunaux d'arbitrage pour les contentieux avec l'État ou l'administration, j'ai rajouté un complément ici.
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
[^] # Re: 3, 2, 1....
Posté par kantien . En réponse au journal TPP et TISA s'attaque aussi à l'open source. Évalué à 2.
Petite correction a mon message précédent sur le statut des tribunaux administratifs.
Après documentation approfondie, il semblerai que le système de double juridiction(juridiction pénale et juridiction administrative) soit plutôt une spécificité française. Les contentieux entre les personnes physiques ou morales et l'État ou l'administration relevant d'un système proche de la common law dans de nombreux pays.
Cela étant, cela ne change pas le fond du reste de mes propos.
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
[^] # Re: 3, 2, 1....
Posté par kantien . En réponse au journal TPP et TISA s'attaque aussi à l'open source. Évalué à 0.
Je comprends bien ta position et tes inquiétudes, réactions naturellement suscitées par l'opacité des négociations.
Néanmoins, est-il plus probable que des États, dont les systèmes juridiques sont majoritairement issus du droit romain, se soumettent extérieurement à un système qu'ils ne pratiquent pas intérieurement ? Ou que le système des tribunaux d'arbitrage se rapproche de ce qui, en France, est le système des tribunaux administratifs ?
Il ne faut pas, dans ces interrogations, oublier la question de mon précédent message : c'est de leur plein gré que les États se soumettent à un tel système, et aux sentences que prononceront ces tribunaux. On ne peut se représenter une instance possédant une force exécutoire sur un État — instance qui serait une personne morale différente de l'État condamné — pour appliquer les sentences autrement que par la guerre.
Et dans le cas où l'État condamné n'appliquerait pas lui-même la sentence, il romprait unilatéralement les termes du traité, faisant cesser, immédiatement, tous les accords (contenus dans le dit traité) avec les autres signataires.
Quelques soient les traités qu'un État signe, il ne peut être déchu de sa souveraineté. C'est ce que répètent à longueur de journée nos souverainistes pour dénoncer les traités européens, et réclamer notre sortie de l'Union Européenne, ou a minima de la monnaie unique.
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
[^] # Re: PrimTux de nouveau sur les rails
Posté par kantien . En réponse à la dépêche PrimTux liberté adapte le HandyMenu pour les écoliers. Évalué à 1. Dernière modification le 08 novembre 2015 à 23:28.
C'est une bonne nouvelle !!! :-)
Le projet a des objectifs intéressants, et je lui souhaite de réussir et une longue vie. Il y a une demande en face.
Je n'avais pas compris ce qui avait pu engendrer cette polémique, et le ton acerbe des propos. C'était dommage que Stephlabaraque jette l'éponge à cause de cela. Est-il toujours au cœur du projet ?
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
[^] # Re: 3, 2, 1....
Posté par kantien . En réponse au journal TPP et TISA s'attaque aussi à l'open source. Évalué à 3.
Je ne vois pas où tu veux en venir. La différence entre les deux systèmes sont les textes qui prévalent pour que le tribunal rende sa sentence : la jurisprudence d'en l'un, les codes législatifs dans l'autre (pour lesquels la jurisprudence contient des interprétations des dits codes suite à des affaires réelles). En France, et dans les systèmes dérivant du droit romain, les principes à partir desquels le tribunal rend sa sentence sont subordonnés, en grande partie, au pouvoir législatif; pas dans l'autre.
Mais où veux-tu en venir dans le cas ici présent ?
Dans les deux approches, il reste toujours cette question : qui dispose de la force exécutoire pour appliquer la sentence du tribunal ? Qui peut faire accepter, de son plein gré, une sentence à un État ? Ce ne peut être qu'avec son accord : sinon c'est la guerre (guerre armée, ou rétorsion économique : cf l'UE avec la Russie, ou les différents embargos comme avec Cuba ou l'Iran par le passé, qui sont en passe d'être levés).
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# Beyond the channel...
Posté par kantien . En réponse au journal Meetup OCaml - OUPS. Évalué à 2. Dernière modification le 07 novembre 2015 à 23:02.
Le chameau tolère les effets de bord, mais s'il traverse le channel, il ne monte pas jusqu'à Glasgow. :-P
Plus sérieusement, ces rencontres OUPS peuvent-elles intéresser un non-informaticien qui souhaite voir ce que les camlistes parisiens font ? Quel est le niveau théorique des exposés ?
Le premier exposé est dans la langue de Shakespeare, les discussions sont-elles dans la langue de Molière ?
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
[^] # Re: Armée
Posté par kantien . En réponse au journal TPP et TISA s'attaque aussi à l'open source. Évalué à 1. Dernière modification le 06 novembre 2015 à 17:33.
Il me semble que cet article vise bien plutôt ce genre de situation que l'atteinte à l'Open Source.
Mais comme dit Fulgrim cela ne concerne pas que les appels d'offre de l'État, mais aussi l'autorisation de mise sur le marché, pour des particuliers ou des entreprises, en closed source.
J'ai discuté un jour avec un informaticien bossant chez Alcatel qui m'expliquait que, pour certains de leurs logiciels, le gouvernement américain exigeait l'accès aux sources pour donner une autorisation de mise sur le marché de leurs produits. Sans doute pour vérifier l'absence de mouchard dans des logiciels dédiés à la télécommunication.
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
[^] # Re: Mon avis
Posté par kantien . En réponse au journal Hommage aux Hackers moins-connus. Évalué à 3.
Au temps pour moi, je me suis fourvoyé : mea culpa !
Je ne nie pas, loin de là, les avantages que tu as signalé du format ISO. Mais pour reprendre tes points dans l'ordre :
pour un lecteur humain, à qui ces affiches sont destinées, c'est une question d'habitude. En France, il me semble, de mémoire, que le format JJ-MM-AAAA est le plus usité sur les pierres tombales dans les cimetières. Cela n'a jamais trompé personne, pour qui c'est la norme (même si elle est locale).
Pour prendre un exemple personnel : mon père, qui effectue des recherches généalogiques, et qui en conséquence se rend par moment dans des cimetières, si tu lui changes le format alors là, pour lui, ce n'est pas que ça devient ambigu, mais trompeur.
cet avantage est surtout pour le tri automatique par machine : cela simplifie le code et le risque d'erreur, et le nombre de test pour le processeur. Un être humain qui, visuellement, n'identifie pas aussi rapidement le quadruplet AAAA lorsque celui-ci est en tête ou en queue : ça ne doit pas courir les rues.
Après, on peut néanmoins arguer que le public à qui ces affiches sont destinées étant des étudiants en informatique, ce ne serait, effectivement, pas inintéressant de présenter les dates au format ISO.
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
[^] # Re: une liste
Posté par kantien . En réponse au journal Hommage aux Hackers moins-connus. Évalué à 1.
Moi je m'inscris en faux sur une autre catégorie : les physiciens, ils sont où ? :-P
Lorentz, Planck, Einstein, Newton, Galilée, Schrödinger, Bohr, Dirac…
Pour les femmes, on peut rajouter Marie Curie. Bien que à un journaliste, à qui il avait dit que les femmes n'étaient pas faîtes pour la science, et qui lui objecta Marie Curie, Einstein répondit : « mais Marie Curie est-elle une femme ? » :-P
Bien qu'il ait eu une réputation de misogyne et phallocrate, ce qui reste discutable, la réponse d'Einstein, avec son habituelle finesse d'esprit, pour calmer les féministes acharnés m'a toujours fait mourir de rire :
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
[^] # Re: Mon avis
Posté par kantien . En réponse au journal Hommage aux Hackers moins-connus. Évalué à 5.
Certes, mais il me semble que ses étudiants sont français, ou du moins qu'il enseigne en France (sinon il n'aurait pas choisit spontanément ce format).
Les anglo-saxons, pour leur quotidien, n'ont pas voulu de notre système métrique, pourquoi devrions nous adopter leur système de notation de date ?
Lorsque la communication est internationale je ne dis pas (le SI adopte aussi le système métrique), mais pour la communication locale ? La suite c'est quoi : on abandonne le français pour l'anglais ? Dans ce cas, j'entre en résistance immédiate : trop compliqué de philosopher en anglais, il y a des absences de flexions et de nuances qui me gênent trop pour le faire (si je n'aime pas la philosophie analytique, qui est essentiellement d'origine anglo-saxonne, la langue n'y est sans doute pas étrangère).
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
[^] # Re: Désobéissons !
Posté par kantien . En réponse au journal Le journal d'Anne Franck et le copyright. Évalué à 1.
Lors de mes pérégrination sur la toile, je suis tombé par hasard sur cet article : Socrate vs Snowden : suffit-il d'obéir aux lois pour être jsute qui rejoint mon avis sur la question de la désobéissance civile.
L'en-tête de l'article : « La justice n’est rien d’autre qu’un combat contre tout ce qui, dans la législation d’un pays, contredit les libertés fondamentales qui constituent la dignité humaine. », repris en conclusion, exprime à sa façon un principe suffisant pour justifier la désobéissance. Un principe auquel aucune loi statutaire ne peut déroger, et, lorsqu'elle le fait, elle se trouve en plus grande contradiction avec l'Idée du droit que la désobéissance elle-même.
Le cas Snowden est peu-être lui aussi trop théorique, je ne le sais. Les exemples de Rosa Parks, de la résistance pendant la seconde guerre ou les opposants à l'esclavagisme n'étant apparemment pas assez réels ou concrets (je ne sais quel mot convient le mieux) pour certain. Peut être Snowden devrait-il se montrer plus convainquant, avant de dire qu'il a fait quelque chose de « bien » ?
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
[^] # Re: Mais c'est pas vrai ....
Posté par kantien . En réponse au journal Helios, un logiciel libre de vote électronique. Évalué à 1. Dernière modification le 13 octobre 2015 à 11:31.
Helios, Belenios ou tout système de vote électronique n'a pas pour objectif d'être utilisé pour les élections institutionnelles, et de se substituer aux bulletins papier,à l'urne transparente et au dépouillement par les citoyens.
Ce sont avant tout des systèmes expérimentaux, mais qui pourraient s'avérer utiles pour des structures pour lesquelles le vote papier est difficilement envisageable : comme le projet Debian ou l'April qui pratiquent déjà le vote électronique. On en a discuté sur ce fil de commentaires.
Je doute que tu trouves une personne ici qui accepterait le vote électronique pour les élections citoyennes.
De plus, dans ces systèmes tu n'as pas à faire confiance à l'administrateur système. C'est un protocole, tu peux choisir ton client, et si en face le serveur ne respecte pas le protocole tu le verras. Le seul risque, c'est que les organisateurs qui possèdent les clefs privées coopèrent pour truquer le vote ou lever (seulement pour elles) l'anonymat des votes. Risque qui peut être mitiger en choisissant des personnes aux intérêts divergents qui n'auraient pas d'intérêt à coopérer.
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
[^] # Re: Maintenabilité ?
Posté par kantien . En réponse à la dépêche Linux From Scratch 7.8 : nouvelle version de la distro dont vous êtes le dictateur !. Évalué à 2.
C'est une tâche extrêmement compliquée pour l'effectuer efficacement.
Je préfère laisser cela à des personnes plus compétentes que moi : cela nécessite en autre de développer un solveur SAT.
Même chez Debian, le solveur interne d'
apt-get
ou d'aptitude
n'est pas optimal pour une gestion correcte des conflits et dépendances (surtout si l'on veut jongler entre plusieurs dépôts de stable à sid), voir cet article.Bien entendu, tout cela n'ôte en rien le grand intérêt pédagogique d'une LFS qui permet de comprendre l'assemblage des briques élémentaires d'une distribution.
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
[^] # Re: Désobéissons !
Posté par kantien . En réponse au journal Le journal d'Anne Franck et le copyright. Évalué à 1.
De qui parles-tu ? De ce dernier disciple de Dionysos ? De l'un des derniers grands psychologues de l'âme humaine ? De ce dernier aristocrate : non de cette aristocratie héréditaire qui engendra la décadence de l'Europe, mais de celle de charge qui sait porter les valeurs de l'homme supérieur ? De ce philosophe qui rejetait la morale, car toute morale n'est que l'arme des esclaves pour se soustraire à la domination de ces hommes supérieurs ?
J'ai du mal à voir dans l'éthique nietzchéenne autre chose que ce principe : « c'est le privilège que la nature a donné au plus fort que de se faire obéir des plus faibles ».
Comme tu dois le savoir, on ne peut effectivement pas faire une opposition plus radicale que celle entre un kantien (admirateur de Socrate) et Nietzche. Je le sais bien, et l'ai déjà signalé dans le fil de discussion. Lui qui mena une lutte acharnée, jusqu'à la mort, contre le christianisme qu'il qualifiait de « platonisme pour la plèbe ». Quel amour de l'humanité et des hommes ! quel éthique ! que de se placer avec suffisance au-dessus d'une partie d'entre eux en les qualifiant de « plèbe ».
« Ainsi pleurât Nietzche » dis-tu, et bien qu'il pleure !
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[^] # Re: Désobéissons !
Posté par kantien . En réponse au journal Le journal d'Anne Franck et le copyright. Évalué à 0.
Le critère nécessaire et suffisant pour désobéir à la loi est ce que j'ai appelé le principe de moralité : la loi ne peut exiger de moi un acte immoral. Mais je ne dois pas seulement présumer que c'est immoral, il faut que j'en sois entièrement certain et convaincu au plus profond de moi : sinon c'est agir sans conscience.
Dans le cas de Rosa Parks, son refus et son veto de laisser sa place à un homme blanc est, à mes yeux, on ne peut plus acceptable et légitime. La loi alors en vigueur faisait des hommes noirs des citoyens de seconde zone, comme tout système fondé sur la discrimination. Cela va à l'encontre de tous les devoirs envers soi-même et envers autrui qui ordonnent, au contraire, que tous les hommes soient traités avec la même dignité.
Une telle désobéissance est légitime, et c'est même un devoir éthique que de désobéir comme ce fût le cas pour les résistants, les opposants à l'esclavagisme, les opposants à des processus de colonisation… Tout ce qui porte atteinte à la dignité de l'humanité en chaque homme détruit bien plus l'Idée du droit que ne peut le faire la désobéissance à certaines lois statutaires et positives.
Pour terminer sur une référence à Socrate-Platon, je citerai la conclusion du dialogue le Criton. Alors que Socrate fût condamné à mort et à boire la ciguë, injustement et pour des prétextes fallacieux, son ami Criton vint le voir dans sa cellule la veille de son exécution pour lui proposer de s'évader et d'échapper à la sentence. S'engagea alors une discussion entre Socrate et son ami pendant laquelle Socrate fît intervenir un troisième personnage : les Lois. En voici la fin :
Le graissage est de moi.
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[^] # Re: Désobéissons !
Posté par kantien . En réponse au journal Le journal d'Anne Franck et le copyright. Évalué à 1.
Il doit y avoir une méprise quelque part, mais là je n'arrive pas à en déterminer la raison. Je n'ai jamais dit une telle chose, et Kant non plus d'ailleurs. Si nous nous placions dans ce soit disant « modèle idéal », ils ne nous viendrez pas à l'esprit d'interroger sur sa légitimité la loi positive et statutaire que l'on trouve dans les codes. Si l'on se place à un telle point de vue, c'est justement pour pouvoir la juger.
Effectivement j'aime bien les citations (je les vois comme des liaisons statiques d'une prose étrangère dans la mienne, ça m'évite d'avoir à réinventer la roue ;-), et particulièrement ton choix : Socrate-Platon (on ne sait jamais lequel des deux s'expriment sous les traits de son Socrate) et Kant sont mes deux maîtres en philosophie. Je considère d'ailleurs Kant comme le Socrate de l'ère moderne (les points communs et de comparaison entre les deux philosophies sont innombrables, et ce dernier a donné une preuve rigoureuse de l'allégorie de la caverne exposée dans la République de Platon).
C'est exactement ce que dit l'introduction de la doctrine du droit que j'ai cité. Je n'arrive donc toujours pas à voir où se trouve le point de mésentente. J'ai juste rajouté en plus que le désaccord avec la loi existante n'est pas pour moi un critère suffisant pour lui désobéir.
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