Sommaire
- C'est quoi une arbovirose ?
- Soit un vecteur en dimension n
- Assemblons les pièces du puzzle
- On fait quoi pour l'avenir ?
Cet été, je suis parti en vacances. Et quand j'étais en vacances, j'ai pu suivre le boulot des collègues à distance. Pas via le VPN de la boîte.
Via France Info.
Et quand je suis rentré, ça a été la merde, genre bien comme il faut.
Rappelons le contexte. Je suis médecin de santé publique, en ARS. Je ne dirai pas de quelle ARS, parce que si j'en dis plus, ça ne sera plus moi qui m'exprimerai mais ça sera une prise de position publique de mon employeur, et je ne suis pas porte-parole, juste médecin.
Il se trouve qu'au sein de cette ARS, je suis référent arboviroses. On est plusieurs référents, mais c'est sur moi que la merde est tombée. Parce qu'en plus d'être référent thématique, je suis aussi référent territorial. Alors quand on a eu un cluster de chikungunya sur mon territoire de référence, tout naturellement, ce n'était plus la merde. C'était ma merde.
Bon, après j'enjolive. Ça a été épuisant, mais ça a aussi été passionnant, je me suis senti stimulé, et par-dessus tout, utile. J'ai aussi épuisé tout le monde : ma chef, son chef, ma femme qui n'en pouvait plus de m'entendre parler de chikungunya à chaque dîner, mon fils de 4 ans qui m'a un jour demandé comment le premier malade avait pu attraper le chikungunya1. Je n'allais pas en plus en faire un journal sur DLFP.
Et puis un jour, un certain Dave, non relativiste, a posté un nourjal sur le sujet. Avec pas mal de commentaires à côté de la plaque, mais aussi pas mal de commentaires en plein dans le mille. Et moi, je lis ça, et je me dis "Ok, je vais répondre ceci à lui, ça à lui, et il faut aussi expliquer à celui-ci, qui semble frappé au coin du bon sens, pourquoi il se plante, et puis… Roh puis merde, autant en faire directement un journal séparé".
Désolé, cher lecteur, tu vas encore te taper ma prose. Après, c'est assez classique de parler de la sexualité des diptères, sur DLFP. C'est juste que d'habitude, on ne le fait pas littéralement.
C'est quoi une arbovirose ?
Une arbovirose est une infection causée par un arbovirus. Un arbovirus, ça n'a aucun rapport avec les arbres, ça vient de Arthropod-borne virus. Virus transmis par les arthropodes. Les arthropodes, c'est la classe des animaux qui comprend les crustacés, mais surtout les insectes et les arachnides. Au sein de cet embranchement, deux sous-catégories nous intéressent particulièrement : les moustiques et les tiques. Il s'agit d'animaux hématophages, c'est-à-dire qu'ils mangent du sang. Pour les tiques, c'est leur principale nourriture, pour les moustiques, c'est uniquement pour avoir des protéines pour faire des œufs (les moustiques sont des nectarivores).
Pour un virus, un animal qui mange du sang, c'est un transmetteur parfait. On parle de vecteur et ça n'a rien à voir avec R ou Inkscape. Il y a juste une petite contrainte : le virus doit réussir à sortir de l'animal, pas juste être avalé. Ça implique une réplication virale dans l'hématophage : un moustique, une tique ne sont pas des seringues sales. Ce sont des animaux malades, et comme tout malade, ils ont une période d'incubation. Le moustique qui pique un malade et qui vous pique dans la demi-heure ne vous rendra pas malade.
Il y a aussi tout plein d'infections à transmission vectorielle non arboviroses : la maladie de Lyme, le paludisme, pour en citer que tout le monde connaît. Ce ne sont pas des arboviroses parce que la maladie de Lyme est bactérienne et le paludisme est dû à un parasite unicellulaire. Je n'en parlerai donc pas parce que les arboviroses, c'est déjà beaucoup. Des arboviroses, chez l'humain, il y en a un paquet. On peut grossièrement les classer en deux catégories : les arboviroses zoonotiques et les arboviroses exclusivement ou principalement humaines.
Les arboviroses zoonotiques
Une zoonose, c'est une maladie principalement animale qui peut occasionnellement contaminer l'humain. Une arbovirose zoonotique, c'est une maladie principalement animale, dont le vecteur peut piquer un humain et lui donner la maladie. Généralement, l'humain est une impasse épidémiologique, c'est-à-dire que sauf cas exceptionnels (don de sang), il ne peut transmettre ni à un autre humain, ni au vecteur. On compte dans ce groupe des maladies peu fréquentes, mais souvent graves :
- Le West Nile et son cousin Usutu, souvent asymptomatiques, mais responsables de rares encéphalites gravissimes ;
- L'encéphalite à tique, je vous laisse deviner quel organe elle touche et quel vecteur la transmet. Un malade sur deux aura des symptômes neurologiques prolongés, et on compte en années ;
- La fièvre jaune, contre laquelle il existe un vaccin, ce vaccin est obligatoire pour poser le pied en Guyane ;
- Et tout plein d'autres.
Franchement, les arboviroses zoonotiques, c'est un champ d'étude passionnant, à la croisée de la médecine humaine, de la médecine vétérinaire, de l'écologie, on est en plein dans le One Health. Mais je n'en parlerai pas plus avant, parce que je ne les cite qu'à titre de contexte : le vrai sujet du nourjal, ce sont les arboviroses humaines.
Les arboviroses principalement humaines
On en compte 3 qui nous intéressent : le chikungunya, la dengue et le Zika.
Le chikungunya
Le chikungunya est la star de l'été 2025. 570 cas autochtones au dernier bilan de Santé Publique France, c'est le record toutes années et toutes arboviroses confondues.
Un chikungunya, ça tabasse, mais c'est très peu mortel. C'est une fièvre qui vous cloue au lit, et des douleurs aux articulations, particulièrement aux extrémités : poignets, chevilles. Surtout, un quart des malades de chikungunya garderont des douleurs après la maladie. C'est handicapant, et c'est une proportion énorme. Lutter contre le chikungunya, c'est faire de la prévention du handicap. On peut rarement mourir du chikungunya lui-même, mais il peut tout à fait décompenser une pathologie préexistante : Mamie, 97 ans, un cœur un peu fragile, elle ne sera plus capable de se lever après un chik. Ses muscles vont fondre, elle va rester au lit et mourir dans 3 mois d'une complication de la position allongée. C'est un scénario tout à fait classique après une fracture du col du fémur, un chik peut tout à fait faire la même chose. Formellement, elle ne sera pas morte du chikungunya, mais la différence est subtile. Si vous voulez de l'arbovirose directement mortelle, vous avez la dengue.
La dengue
Ou plutôt les dengues.
Une dengue, ça tabasse aussi. C'est une forte fièvre, des maux de crâne intenses, des douleurs derrière les yeux (pas systématique, mais très spécifique des arboviroses et surtout de la dengue), et un effondrement de la quantité de plaquettes, donc de la capacité du sang à coaguler. Une dengue, ça peut donner (rarement) des encéphalites et (moins rarement) des hémorragies. Au global, c'est envirorn 0,4% de mortalité. Pour comparaison, avec la grippe, on est plutôt dans les alentours de 0,1%. La mortalité de la dengue est plus élevée chez les vieux, les immunodéprimés (cancer, greffe) et les personnes qui font leur seconde dengue.
Oui, parce qu'on peut avoir plusieurs fois la dengue. Il y a 4 virus2, qu'on nomme dengue 1, dengue 2, dengue 3 et dengue 4 (personne n'a pensé à les numéroter de 0 à 3, pourtant ça aurait dû être évident). Quand vous avez eu la dengue 1, vous avez des anticorps anti-dengue 1. Vous y êtes immunisé. Mais vous n'êtes pas immunisés aux dengues 2, 3 et 4. Et là ça devient fourbe.
Une partie de vos anticorps est située à la surface de vos cellules immunitaires. Le virus de la dengue est capable d'infecter vos cellules immunitaires. Et si vous avez des anticorps anti-dengue 1, ils accrocheront aussi dengue 2. Sans le neutraliser. Vous avez maintenant un virus parfaitement actif accroché à un anticorps, lui-même accroché à une cellule que le virus est capable d'infecter et tuer alors même que c'est la cellule censée lutter contre le virus. Vous voyez venir le problème ?
Bon ben du coup on a bien plus de dengues graves chez les personnes qui font leur seconde dengue. Autant vous dire que pour faire un vaccin anti-dengue, c'est un poil chaud. Un premier vaccin, Dengvaxia, a été testé puis retiré du marché. On espère avoir moins de problèmes avec Qdenga, plus récent. En théorie il n'a pas ce problème. En pratique, on le réserve aux personnes qui ont déjà eu une première dengue (ou qui sont tellement fragiles que la première dengue sera grave de toute façon).
Le Zika
Dans un souci de complétude, il me faut parler du zika. Pas grand-chose à en dire, des symptômes moins voyants que la dengue ou le chik, une létalité plus faible. Mais une atteinte très spécifique : il peut donner, en cas d'infection chez une femme enceinte, des atteintes cérébrales graves de l'enfant à naître (microcéphalie). Autre particularité : à ma connaissance, c'est la seule arbovirose avec une transmission interhumaine directe, et cette transmission est sexuelle. Elle peut perdurer plusieurs semaines après la guérison.
Évidemment, la caractéristique commune aux arboviroses humaines, c'est leur potentiel épidémique. Elles ont toutes un cycle similaire : après une piqûre de moustique, la période d'incubation va de 3 à 18 jours (pour le chik, ça dépasse rarement 10 jours), puis le virus devient présent dans le sang de façon asymptomatique (on est alors contagieux pour un moustique) pendant 1 à 2 jours avant le début des symptômes. Une fois symptomatique, on reste contagieux pendant environ une semaine. Puis on est immunisé pour longtemps au virus qu'on vient de choper (modulo dengue, tout ça).
Ça, c'est le côté humain. Parce qu'on ne peut pas parler d'arboviroses sans parler de moustiques.
Soit un vecteur en dimension n
Disclaimer : ce que je vais dire ci-dessous est grossièrement simplifié et ferait pouffer un entomologiste. La raison est double : déjà, je ne suis pas entomologiste, et deuxièmement, ce journal est déjà beaucoup trop long.
Il y a beaucoup de moustiques différents. Genre beaucoup. Parmi ces moustiques, certains piquent l'humain. Certains piquent surtout l'humain. Certains adorent l'humain. Aucun n'est exclusif de l'humain, les moustiques savent faire feu de tout bois quand c'est nécessaire.
Ceux qui piquent indifféremment l'humain ou d'autres animaux sont typiquement des vecteurs d'arboviroses zoonotiques. C'est typiquement le cas de Culex pipiens, le moustique le plus commun en France métropolitaine jusqu'à récemment. Culex pipiens est incapable de transmettre la dengue, le chikungunya ou le Zika, mais c'est le principal vecteur du West Nile, une arbovirose qui touche les oiseaux mais peut occasionnellement contaminer l'humain.
Il y a deux moustiques qui piquent principalement l'humain, les deux sont du genre Aedes : Aedes aegypti, et surtout Aedes albopictus.
Aedes aegypti, c'est un moustique issu des forêts tropicales d'Indonésie, qui a été transporté par inadvertance via nos bateaux dans le monde entier, mais qui s'est établi entre les tropiques. Pourquoi là ? Parce que ses larves ont besoin de chaleur pour se développer, et qu'entre les tropiques, il n'y a pas vraiment d'hiver. Aedes aegypti est un vecteur particulièrement efficace pour la dengue, il est très efficace avec certaines souches de chikungunya.
Aedes albopictus, c'est comme Aedes aegypti, mais avec une mutation supplémentaire, acquise lors d'un séjour au Japon (c'est fou ce qu'on trouve là-bas) : la diapause. La diapause, c'est la capacité des œufs, lorsque les jours raccourcissent, à mettre en pause leur développement et à attendre tranquillement l'été prochain. La diapause dépend de la durée du jour, pas de la température, et est donc indépendante du réchauffement climatique. Cette diapause a permis à albopictus de coloniser une quantité considérable de zones tempérées. Albopictus est un très bon vecteur pour certaines souches de chikungunya, il est compétent pour la dengue, mais c'est moins son truc, quoi. Aedes albopictus est rayé noir et blanc, ce qui lui donne un faux air de zèbre. C'est pourquoi, dans un souci constant de cohérence, on l'appelle communément moustique-tigre.
De la sexualité des diptères
Pour beaucoup de gens, on a des moustiques parce qu'on a un plan d'eau. La réalité est un peu plus complexe.
Premièrement, pour pouvoir faire des jolis bébés moustiques, madame moustique va s'accoupler. Ça, c'est assez commun à tous les moustiques. Madame s'accouplera avec un ou plusieurs mâles, mais seul le premier parviendra à transférer ses spermatozoïdes dans la spermathèque. Ensuite, ces spermatozoïdes féconderont tous les œufs pondus par la femelle au cours de sa vie.
Ensuite, il faut les fabriquer, ces œufs ! Les moustiques sont des nectarivores. Le nectar, c'est de l'eau sucrée. C'est bourré de calories, mais ça ne contient pas de protéines. Or, ce n'est pas tout d'avoir de l'énergie pour fonctionner, encore faut-il avoir des briques pour construire les œufs. Et où trouve-t-on des protéines ? Chez les animaux ! Madame va donc prélever du sang chez des animaux, dont les humains. Et là, madame a un problème. Le sang, ce n'est pas fait pour sortir des vaisseaux sanguins. Ça coagule. Et s'il coagule dans madame, il risque de boucher le fin tuyau dont madame se sert pour prélever. Elle va donc injecter un anticoagulant avant de prélever. Et c'est cette injection qui pose tant de problèmes de santé publique. En effet, si un pathogène colonise les glandes salivaires du moustique, il peut en profiter pour se faire injecter. C'est exactement ce que font les arbovirus.
Madame a donc besoin de piquer. Une femelle qui ne pique pas, c'est une femelle qui ne pond pas. D'un point de vue darwinien, c'est exactement comme une femelle morte. Elle va donc prendre des risques insensés pour piquer, y compris le risque de se faire écraser entre deux mains.
Enfin, il faut pondre. Ici, les coutumes divergent.
Madame culex va pondre dans des plans d'eau, type mare, étang… Sa larve est détritivore et coprophage : elle mange le caca des autres animaux. Donc s'il y a d'autres animaux, c'est cool, ça fait du miam. Elle peut aussi manger de petits animaux. Madame culex pond ses œufs directement en surface ou sur des objets flottants.
La larve aedes est une filtreuse : elle va manger les bactéries photosynthétiques en suspension dans l'eau. Ce qui est bien avec les bactéries photosynthétiques, c'est qu'il y en a partout, dès que l'eau est touchée par un peu de lumière. Elle a une seconde contrainte : elle préfère une surface dure et sèche. Elle va pondre sur le bord d'un récipient, et les œufs vont gentiment attendre que l'eau monte à la faveur d'une pluie, d'un arrosage… Comme les larves sont des filtreuses, elles sont capables de se contenter d'un tout petit peu d'eau : un cendrier oublié sous la pluie, un jouet d'enfant, une soucoupe de pots de fleurs, une terrasse sur plots… Mais aussi une réserve d'eau de pluie. Idéalement, c'est mieux s'il n'y a pas de poissons, qui ne sont pas contre manger des larves. Aedes n'aime donc pas les étangs. Une ponte, c'est 300 œufs, et s'il fait chaud (30°C), les adultes sont prêts en 3 jours. Par 20 °C, c'est plutôt une semaine.
Assemblons les pièces du puzzle
Cher lecteur, tu as ici un bref aperçu du background qu'on a donc tous en tête quand on nous signale un cas d'arbovirose. Il te manque quand même un élément : la distinction cas importé/cas autochtone/foyer de transmission.
Les arboviroses importées
Une arbovirose importée, c'est une arbovirose où l'exposition à l'étranger est évidente. On interroge le malade, et on lui demande s'il a voyagé : s'il a voyagé en zone intertropicale au cours de la période d'incubation, le cas est importé. On va agir pour empêcher ce malade d'être piqué et tuer les moustiques qui l'ont déjà piqué, mais on n'a pas de raison de penser qu'il y a une transmission en cours.
De manière générale, toute chaîne de transmission en France métropolitaine démarre par une arbovirose importée, et la plupart des importations proviennent des DROM : Antilles, Guyane, La Réunion. Bien sûr, un territoire où une épidémie est en cours est un bon exportateur d'arboviroses, et qu'est-ce qu'on a eu, à partir de mars 2025 à La Réunion ? Une épidémie de chikungunya ! Noter qu'en 2023-2024, on avait eu une épidémie de dengue aux Antilles.
On se méfie un peu plus des Antilles, parce que même s'il n'est pas très marqué, il y a quand même un été, et qu'il est synchrone avec le nôtre. Donc en cas d'épidémie aux Antilles, on a de nombreuses importations synchrones avec l'activité de nos moustiques. En cas d'épidémie à La Réunion, on a de nombreuses importations dont seulement une partie est synchrone avec l'activité d'aedes albopictus.
Les arboviroses autochtones
Une arbovirose autochtone, c'est donc une arbovirose qui survient chez quelqu'un qui n'a pas voyagé. Ça apporte une information majeure : la transmission est en cours, puisque cette personne a nécessairement été piquée par un moustique du coin. On réagit donc beaucoup plus vigoureusement que face à une arbovirose importée.
En France métropolitaine, on l'a vu, le seul vecteur présent est Aedes albopictus. Ce vecteur est modérément adapté à la dengue, mais il est particulièrement adapté à certaines souches de chikungunya… Dont celle de l'épidémie de 2025 à La Réunion. C'est ce qui a fait toute la contagiosité du chik cet été. En 2024, 4683 dengues importées, 83 dengues autochtones, soit un cas autochtone par 56 importations. En 2025, 993 chiks importés, 570 autochtones (et l'épidémie est encore en cours), soit 1 cas autochtone par 1,7 importations. À peu près autant de dengues importées (939), 24 dengues. Le chik a donc été entre 25 et 30 fois plus contagieux que la dengue.
Les foyers autochtones
Un foyer, c'est tout simplement le nom qu'on donne à plusieurs cas autochtones groupés. Parfois on connaît le cas importé initial, parfois on ne le connaît pas. Parfois, on réussit même à prouver génétiquement que le foyer est secondaire à un autre foyer.
La particularité d'un foyer, c'est qu'on a une charge virale plus élevée. Plein de malades, ça veut dire plein d'occasions pour les moustiques de se contaminer… Et de recontaminer plein de malades. Plus un foyer est gros, plus c'est dur à gérer.
Qu'est-ce qu'on fait face à une arbovirose ?
Il faut distinguer deux actions : la médecine (soigner le patient), et la santé publique (protéger la population contre le virus).
D'un point de vue médical, on va confirmer le diagnostic (on recherche le virus ou les anticorps dans le sang) et surveiller l'absence de gravité. Pour le chikungunya, vu que les chiks mortels sont rarissimes, on va surtout mettre en garde le patient de ne pas tenter des trucs idiots : oui, ça fait mal, oui, c'est handicapant, oui, ça peut perdurer des mois voire des années voire à vie, mais non, c'est une mauvaise idée d'aller prendre tel ou tel remède miracle. À La Réunion, il y a eu des décès par empoisonnement. J'ai moi-même eu un patient au téléphone qui me disait que les corticoïdes à fortes doses lui avaient fait un bien fou . oui, mais ça aurait fini par le tuer bien plus efficacement que le chikungunya.
D'un point de vue santé publique, si on est sur un petit foyer, ou même face à un cas importé, on va aller pulvériser des insecticides. Le but est de tuer tous les moustiques malades. On fait ça de nuit, quand les rues sont vides et les moustiques au repos.
Si on est face à un gros foyer… C'est beaucoup plus compliqué. Déjà, si le foyer est gros, c'est que les conditions sont favorables : nombreux moustiques, habitants mal protégés. On va donc ajouter des préconisations à la population : protégez-vous contre les moustiques. Déjà, parce que vous n'avez pas envie d'être malade. Vraiment. Ensuite, parce que si vous tombez malade, vous serez contagieux. Vous contribuerez à contaminer les autres. Donc protégez-vous avec des vêtements longs, amples, clairs. Utilisez des ventilateurs, le moustique-tigre vole tellement mal que ça suffit à l'empêcher de vous piquer. Restez en intérieur, fenêtres fermées.
Ensuite, empêchez la reproduction des moustiques. Rangez votre jardin, videz ce qui ne peut pas être rangé, couvrez d'une moustiquaire ce qui ne peut être ni vidé ni rangé. Bien sûr, ça ne sera jamais parfait. Mais si c'est moins imparfait, ça réduira déjà la densité vectorielle.
Et surtout, surtout, ne comptez pas sur les autres. Un albopictus, c'est très casanier, ça vivra toute sa vie dans un disque de 150m de diamètre (sauf si vous l'embarquez en voiture, mais c'est rare). Donc le moustique qui vous tourne autour, c'est votre moustique. Il est probablement né dans votre jardin. Ce n'est pas l'État qui va venir ranger les jouets de votre enfant, et s'il le faisait, vous seriez les premiers à le lui reprocher, et à raison. L'État, il fait sa part, il investit des millions d'euros par an et par région pour démoustiquer, il vous informe, mais il ne peut pas faire à votre place.
On fait quoi pour l'avenir ?
On serre les dents
Le moustique-tigre est implanté en métropole et il ne partira pas. Il adore nos jardins, nos coupelles d'eau, nos cimetières, nos pneus, nos replis de bâche. Ce n'est pas le changement climatique qui lui permet de rester : c'est notre mode de vie.
On se protège contre le moustique et on l'empêche de se reproduire
La meilleure protection est déjà connue : c'est la lutte contre les gîtes larvaires et le port de vêtements longs et amples. La difficulté, c'est de faire passer ce message.
On choisit ses combats
Une piqûre de moustique, c'est chiant, mais on fait avec. Un chikungunya, c'est douloureux, parfois (rarement) mortel, souvent handicapant dans la durée. Une dengue, c'est mortel, plus qu'une grippe saisonnière.
On arrête de croire aux solutions faciles
La pulvérisation massive d'insecticides
Ça marche. Sur les adultes. Or, par 30°C, le développement larvaire c'est 3 jours. Donc 3 jours plus tard, retour à l'état de base. En pire, parce que dans toute population d'être vivants et pour tout biocide, il y a une petite proportion d'individus génétiquement résistants au biocide. Donc si on pulvérise des insecticides tout le temps, on va leur appliquer une sélection darwinienne, ils vont occuper le terrain laissé libre par leurs copains sensibles à l'insecticide, et le jour où on aura une vraie arbovirose, on sera bien embêtés pour démoustiquer.
La technique de l'insecte stérile ou TIS
Sur le papier, c'est génial : vu qu'une femelle n'aura d'enfants que d'un seul mâle, si on largue un grand nombre de mâles stériles, ils féconderont les femelles qui deviendront infertiles. Ça, c'est la théorie. La pratique, c'est qu'il faut, bien sûr, saturer les femelles avec au moins 10 mâles stériles pour un mâle fertile. Faisable quand on a 1000 mâles dans un secteur en début de saison, ingérable quand on a 10 millions de mâles. Or, quand on a 1000 mâles, on n'a pas de foyer. Il faut donc soit avoir une boule de cristal pour prédire où surviendront les foyers, soit larguer des mâles stériles sur toute la France. De plus, il ne faut pas oublier qu'entre mâles, c'est la guerre. Un mâle peut bien s'accoupler, s'il n'est pas le premier, ça ne compte pas. Or, comment stérilise-t-on un mâle ? Généralement par irradiation, sinon on a des mâles stériles à un prix astronomique. Problème : notre mâle irradié, il est certes stérile, mais il est aussi à moitié pété.
En pratique, la TIS fonctionne, mais elle est très chère et nécessite des largages permanents. Il faut compter deux ans sur une zone avant d'obtenir des effets tangibles en milieu de zone et 5 à 6 pour quasi-éradiquer le moustique. Sauf en bord de zone, car il y a alors une recolonisation par les marges.
Les bracelets à ultrasons et autres conneries à lumière bleue
Ça ne marche pas. La seule protection qui marche, c'est la lutte mécanique (vêtements, vent, vidage des gîtes larvaires) et l'utilisation de répulsifs (cutanés, disponibles en pharmacie, ou serpentin à brûler/diffuseur électrique).
Les vaccins
On a vu que le vaccin dengue, c'est compliqué. Pour le chikungunya, on a, mais l'acceptabilité d'un vaccin en population générale pour une maladie qui ne tue presque pas n'est pas évidente. Pour le Zika, on est à poil.
On prêche la bonne parole
Pour les arboviroses, les solutions sont connues. La difficulté est de les appliquer. La difficulté de les appliquer vient de leur méconnaissance par le grand public. C'est facile, pour nous, de rester dans notre tour d'ivoire et de nous désoler du méchant grand public qui ne nous écoute pas, mais c'est avant tout notre faute. Et forcément, connaissant le public de DLFP, c'est pas un SMS qui va le convaincre. Bon courage pour résumer ce nourjal en un SMS, même avec une super IA. C'est aussi à nous de nous adapter au public, et différentes ARS sont passées par différents canaux : SMS, interview dans la presse nationale ou régionale, réunion publique, nourjal sur DLFP…
La difficulté n'est pas technologique, elle est sociale. Savoir, c'est pouvoir, et faire savoir, c'est protéger. N'hésite pas, cher lecteur, à me poser tes questions. Je ne peux pas te garantir que j'aurai le temps d'y répondre. Mais j'essaierai.
PS: désolé, c'est un peu long comme journal. Et pourtant, je t'assure, j'ai fait court.
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-Mais s'il a été piqué par un moustique, ce n'est pas le premier malade, moi je veux savoir le malade d'avant ! -Mais tu as 4 ans, bordel ! Finis ta soupe ou je t'explique la phylogénie des virus à la place de l'histoire du soir ! ↩
-
Formellement, on parle de sérotypes. C'est-à-dire qu'on a des agents infectieux similaires génétiquement, qui ont un mécanisme infectieux commun et donnent à peu près les mêmes symptômes, mais qui sont juste assez différents pour que l'immunité contre A ne protège pas contre B, ou seulement partiellement. Le virus de la dengue n'est pas le seul à présenter des sérotypes : le méningocoque, une bactérie qui donne notamment des méningites, présente le même phénomène. ↩
# C'est malin...
Posté par plic . Évalué à 10 (+36/-1).
Un sujet qui n'était pas de prime abord passionnant, un long pavé, aucune chance de lire ça pendant ma réunion importante.
Et j'ai lu juste l'intro. Et c'est très bien écrit. Et j'ai tout lu.
Merci !
La faculté de citer est un substitut commode à l'intelligence -- Somerset Maugham
[^] # Re: C'est malin...
Posté par mahikeulbody . Évalué à 10 (+24/-0).
Ah, tu t'es fait avoir, toi aussi ?
[^] # Re: C'est malin...
Posté par Xavier Bestel (site web personnel) . Évalué à 2 (+1/-0).
Pareil. J'ai dit "TL;DR", puis bon j'ai lu juste un paragraphe de plus parceque c'est sympa à lire. Puis j'ai tout lu.
Un peu déprimant (comme tout ce qui concerne la parasitologie) mais super article. Merci !
# À propos de la maladie de Lyme
Posté par sebas . Évalué à 10 (+25/-0).
Mais c'est un sujet également préoccupant : en rando, des tiques décident souvent de nous accompagner un bout de chemin. Et comme la maladie de Lyme est très chiante, très dure à soigner, et qu'on lit ou entend pas mal de conneries à ce sujet, ton avis m'intéresserait (nous intéresserait ?) énormément.
Donc, si jour tu as le temps, dans 15 jours, dans un mois, enfin…, ça serait super que tu puisses nous pondre un topo, qui sera sûrement aussi intéressant que celui-ci.
Sinon, merci pour cet exposé passionnant.
[^] # Re: À propos de la maladie de Lyme
Posté par Liorel . Évalué à 10 (+11/-1).
Non, il sera nettement moins intéressant, pour une raison simple : le Lyme, je n'y connais pas grand-chose. Et on n'a pas de référent, parce que ce n'est pas une maladie à déclaration obligatoire, et ce n'est pas une MDO parce que c'est certes très chiant, mais que c'est assez consensuellement considéré comme assez facile à soigner (sauf en phase tardive, mais tu m'as l'air suffisamment vigilant pour le choper en phase précoce). Après, tu trouveras plein de charlatans qui vont te trouver du Lyme à tout bout de champ. Mais ils ne sont soutenus par aucune donnée, et quand on fait des sérologies Lyme aux prétendus malaldes du Lyme, elles reviennent systématiquement négatives.
La prévention du Lyme, c'est la prévention des morsures de tique, le retrait rapide des tiques, et la vigilance pour identifier l'érythème cutané migrant et consulter rapidement.
Par contre, si tu chopes régulièrement des tiques, deux conseils :
Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.
[^] # Re: À propos de la maladie de Lyme
Posté par Glandos . Évalué à 4 (+2/-0).
Contexte : j'ai eu un membre de ma famille touché par Lyme.
Question : cette personne m'a dit que les tests faits en France sont conçus pour détecter les bactéries présentes principalement en Amérique du Nord, et qui sont beaucoup moins présentes en Europe de l'Ouest, et notamment en France. J'ai cru comprendre que c'était un sujet très contesté, alors si quelqu'un avait des références… Ça m'aiderait :)
(Oui, c'est question n'avait pas de point d'interrogation, et désolé Liorel, ce n'est pas ton domaine de compétence, mais peut-être tu connais quand même quelque chose sur ça…)
# Moustique-tigre
Posté par 🚲 Tanguy Ortolo (site web personnel) . Évalué à 10 (+7/-0).
Pour info, le moustique-tigre, c'est lui, aedes albopictus. Ça vaudrait la peine de le préciser dans le journal.
[^] # Re: Moustique-tigre
Posté par Liorel . Évalué à 7 (+5/-0).
Spa faux. C'est implicite, mais comme dirait Guido, explicit is better than implicit. Bon après, Guido bosse en Python, nul n'est parfait.
Bref, un modérateur pourrait-il remplacer :
par :
Merci beaucoup !
Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.
[^] # Re: Moustique-tigre
Posté par ǝpɐןƃu∀ nǝıɥʇʇɐW-ǝɹɹǝıԀ (site web personnel) . Évalué à 4 (+2/-0).
C'est parce que les tigres sont de drôles de zèbres.
« IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace
[^] # Re: Moustique-tigre
Posté par ted (site web personnel) . Évalué à 2 (+0/-0).
Merci pour la précision, c'est ajouté.
Un LUG en Lorraine : https://enunclic-cappel.fr
[^] # Re: Moustique-tigre
Posté par Faya . Évalué à 5 (+3/-0).
Aedes_aegypti est aussi rayé noir et blanc (mais un peu moins foncé, zèbre délavé) du coup c'est très difficile de distinguer l'un de l'autre. Surtout pendant qu'il zoinzoin à tes oreilles.
# Pourquoi pas d'immunité aux répulseurs ?
Posté par jch . Évalué à 7 (+6/-0).
Si j'ai bien compris, la pulvérisation, on est contre, afin d'éviter l'évolution d'individus résistants. On préfète les répulseurs. Pourquoi n'a-t-on pas peur de sélectionner des moustiques qui ignorent les répulseurs ?
[^] # Re: Pourquoi pas d'immunité aux répulseurs ?
Posté par Voltairine . Évalué à 5 (+3/-0). Dernière modification le 25 septembre 2025 à 19:47.
Sans doute parce que les répulsifs n'agissent pas du tout de la même manière. Ils n’empoissonnent pas les moustiques (et les humains au passage) mais sont davantage des perturbateurs sensoriels comme le DEET qui est réputé le plus efficace (mais pas totalement inoffensif pour les humains).
[^] # Re: Pourquoi pas d'immunité aux répulseurs ?
Posté par thoasm . Évalué à 3 (+1/-1). Dernière modification le 25 septembre 2025 à 20:16.
C'est un risque j'imagine, mais déjà c'est a priori pas toxique et dangereux pour les gens, risque qui devient de plus en plus dur à justifier à mesure que le truc devient moins efficace.
Après je crois savoir qu'un des problèmes de tuer des trucs en masse, par exemple la chimio pour le cancer, c'est que si jamais il y a un petit groupe de cellule résistante au traitement noyée parmi plein d'autre dans le cancer, c'est que quand tu as tué les autres, ce petit groupe de cellule se retrouve tout seul sans la concurrence des autres cellules du cancer et peu proliférer à loisir …
J'imagine que tu risques un peu la même avec les moustiques, si tu les tues quasi tous les seuls qui résistent un peu se retrouvent à tous se reproduire entre eux, sans se croiser avec des moustiques non résistants parce qu'il n'y en a plus, et peuvent proliférer sur terrain vierge sans concurrence donc potentiellement vide … si tu les repousses c'est peut être un peu moins vrai, tu maintiens une plus grande diversité génétique et la résistance est sélectionnée moins rapidement ?
Après dans la même logique pour éviter les résistances la "lutte écologique" veut qu'il vaut mieux varier et combiner/alterner les approches.
[^] # Re: Pourquoi pas d'immunité aux répulseurs ?
Posté par Liorel . Évalué à 10 (+9/-0).
On est contre la pulvérisation massive et irréfléchie. Mais c'est précisément pour pouvoir l'utiliser quand elle est nécessaire !
Pour la question sur les répulsifs, c'est loin d'être idiot, comme remarque. Je répondrais intuitivement que le DEET impose une pression de sélection plus faible que la deltaméthrine, mais si c'est précisément parce qu'il marche moins bien, c'est un souci. Si c'est parce qu'il déplace les piqûres vers les non-utilisateurs, on passe à côté du but en termes de santé publique.
L'argument sur la toxicité environnementale cité plus haut est pertinent dans l'absolu, mais il répond à une autre question, pas à cet argument-ci.
Donc je ne sais pas, et c'est tout l'intérêt de poster sur DLFP : je repars non pas avec des réponses, mais avec des questions que je ne me serais jamais posées. Je la note pour la poser lors du retex de fin de saison.
Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.
[^] # Re: Pourquoi pas d'immunité aux répulseurs ?
Posté par ǝpɐןƃu∀ nǝıɥʇʇɐW-ǝɹɹǝıԀ (site web personnel) . Évalué à 6 (+4/-0).
Complètement ? ou pas ? Les non utilisateurs, ce sont aussi les lapins, les renards, les rats, les belettes, et autres blaireaux (qui a dit Bernard ?) qui peuplent les aires sans répulsifs. Et dans ce cas, si toutes ces aimables sources de protéines ne sont pas des réservoirs potentiels à virus dangereux pour les hominidés, les moustiques n'ont quasiment pas subis de pression de sélection, mais nos braves pathogènes si.
« IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace
[^] # Re: Pourquoi pas d'immunité aux répulseurs ?
Posté par François Chaix (Mastodon) . Évalué à 8 (+7/-0).
Albopictus est très très anthropophile, donc peu de chance qu'il se tourne vers le lapin. Il ira plutôt à la terrasse du bar du coin qui a mis moins de répulsif que son voisin…
Pour la petite histoire, dans une autre vie, j'ai fait mon stage de master 2 dans une équipe de recherche qui étudiait entre autres les bactéries qui vivaient dans le moustique, pour chercher voir s'il y avait là des pistes potentielles pour la lutte contre lui.
Dans ce cadre, j'ai élevé des albopictus en laboratoire (oui, oui). Et c'était très TRÈS galère de les faire manger du sang de lapin. C'était ce qu'on avait acheté pour les nourrir, avec une membrane qui simule la peau, et le sang chauffé à 37°C derrière. Bah ils voulaient pas piquer. C'est moi qui ai trouvé la solution : frotter les membranes sous mes aisselles avant de les installer sur le dispositif. Là, le moustique avait bien envie d'y aller, avec ma charmante odeur visiblement très appétante pour ces dames ^
🎃 Si Macron dissout il lui arrivera ce qui est arrivé à Chirac 🎃
[^] # Re: Pourquoi pas d'immunité aux répulseurs ?
Posté par 🚲 Tanguy Ortolo (site web personnel) . Évalué à 5 (+2/-0).
Ça suggère bien que les répulsifs envoient les moustiques vers d'autres humains. Et que si tout le monde en utilise, cela devrait créer une pression de sélection si par hasard des moustiques se trouvent capables d'ignorer certains répulsifs.
[^] # Re: Pourquoi pas d'immunité aux répulseurs ?
Posté par François Chaix (Mastodon) . Évalué à 2 (+1/-0).
Certes. Mais comme la prémisse "si tout le monde en utilise" n'arrive jamais (100% est une chose assez rare, en pratique), le désavantage pour un moustique qui serait repoussé par le répulsif l'empêcherait peu (ou pas du tout, en fonction du pourcentage sus-nommé) de se reproduire.
Donc s'il y a pression de sélection, c'en serait une pas très forte. En tout cas bien moins forte que du côté plus drastique des insecticides.
🎃 Si Macron dissout il lui arrivera ce qui est arrivé à Chirac 🎃
[^] # Re: Pourquoi pas d'immunité aux répulseurs ?
Posté par Voltairine . Évalué à 2 (+0/-0).
Cela arrivera d'autant moins que les produits efficaces ne sont pas anodins et ne peuvent pas être utilisés sur tout le monde.
Vu la faible durée d’efficacité de ces produits, leur mode d'action (perturbation olfactive) et le faible rayon d'action du moustique tigre, je doute que cela exerce une quelconque pression de sélection sur l'espèce.
[^] # Re: Pourquoi pas d'immunité aux répulseurs ?
Posté par Liorel . Évalué à 8 (+6/-0). Dernière modification le 26 septembre 2025 à 13:48.
Justement, c'est tout le problème :
En pratique, dans le premier cas, il y a quand même un intérêt à promouvoir le DEET à destination des malades : si les moustiques ne les piquent pas, ils ne se contaminent pas. Le DEET pourrait alors même exercer une pression de sélection positive : en effet, un moustique malade contaminé par le chik a une espérance de vie réduite, jusqu'à un quart de durée de vie en moins et d'autant moins de pontes. Détourner le moustique des malades pourrait alors aboutir à favoriser la survie des moustiques les plus sensibles au DEET et les sélectionner.
Dans le second cas, il y a aussi un intérêt, exclusivement en cas de cluster. On compte alors sur le fait qu'il n'est pas utilisé en l'absence de cluster pour réduire la pression de sélection, voire pour la supprimer : dans de nombreuses espèces, la résistance à un biocide se fait au prix de la dégradation d'une fonction biologique. Si être résistant au DEET a un coût (moins bon odorat sans DEET, mais non entravé par le DEET), effectuer des jachères de DEET résout le problème.
Cependant, ce n'est pas ce que nous promouvons : en situation de cluster, nous préconisons du DEET pour tout le monde, et hors cluster, il reste disponible en vente libre en pharmacie. Donc là, il y a une incohérence de notre part.
Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.
[^] # Re: Pourquoi pas d'immunité aux répulseurs ?
Posté par jch . Évalué à 2 (+1/-0).
Ce qui m'a fait penser à ça, c'est l'histoire des cafards américains qu'on avait massivement nourris au glucose empoisonné. Ce qui a selectionné des cafards qui n'aiment plus le sucré.
https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/l-aversion-des-cafards-au-sucre-un-exemple-d-evolution-rapide_10303
# L'État qui vous protège…
Posté par Maclag . Évalué à 10 (+9/-0).
Pour ceux qui seraient scandalisés, il existe un État qui va venir voir les jouets: Singapour.
À Singapour, les contrôleurs ont le droit de rentrer chez vous et vous coller une amende salée s'ils trouvent de l'eau stagnante quelque part.
Si certains avaient l'idée de se dire "oh ben moi je m'en fous", c'est certainement comme ça que les autorités singapouriennes ont adopté ce système: à cause de gens qui s'en foutent. Après, à chacun de voir, hein! Moi je ne rentre pas (encore?) chez les autres pour leur dire quoi faire…
[^] # Re: L'État qui vous protège…
Posté par arnaudus . Évalué à 5 (+3/-1). Dernière modification le 26 septembre 2025 à 11:23.
La santé publique, c'est toujours ça : un équilibre entre les libertés individuelles et l'intérêt collectif / la protection des plus faibles. L'équilibre peut être différent en fonction du contexte politique (dictature vs démocratie) ou de la culture locale, mais ça revient toujours à ça a final.
# Écosystèmes
Posté par Maderios . Évalué à 10 (+12/-0). Dernière modification le 25 septembre 2025 à 21:04.
Les moustiques n'aiment pas les lieux dont les écosystèmes sont en bonne santé, ce qui n'est malheureusement plus le cas pour la plupart des mares à cause des pratiques agricoles dites "conventionnelles" à base de pesticides et d'engrais qui empoisonnent la terre et l'eau. Une mare en bonne santé, c'est une mare habitée par des tritons, salamandres ou/et grenouilles, larves de libellules, grandes prédatrices des larves de moustiques. C'est le cas dans mon village où les moustiques ne sont pas légion malgré le nombre de mares. Autres grandes prédatrices des moustiques, les chauves-souris et les mésanges (et presque tous les oiseaux insectivores), animaux également en danger à cause de la contamination des insectes par les pesticides.
https://www.mares-libellules.fr/news/11/La-mare-un-moyen-naturel-et-efficace-de-r%C3%A9guler-le-moustique.view.html
https://www.terrevivante.org/contenu/comment-creer-mare-jardin/
[^] # Re: Écosystèmes
Posté par Liorel . Évalué à 10 (+14/-0).
La remarque est probablement valable pour Culex, mais globalement, albopictus, les mares, même en mauvaise santé, il s'en fout. À la base, c'est un moustique de la forêt tropicale indonésienne. Il pond dans les feuilles mortes, à l'aisselle des arbres ou dans des anfractuosités. Et il a besoin d'une surface dure pour pondre. Il n'aimera pas pondre sur la terre qui borde une mare. Mais si le message est de dire qu'une mare en bonne santé est safe, on est tout à fait d'accord.
Pour les insectivores, les mésanges mangent probablement quelques moustiques, mais albopictus vole mal, aussi il vole très près du sol et des murs. Des endroits franchement hostiles à un oiseau en vol. Quant aux chauve-souris, elles sortent la nuit, à l'heure où albopictus se repose dans des feuillages.
Enfin, les pesticides contaminent probablement les insectes et empoisonnent les oiseaux, mais surtout, ils tuent les insectes. Les oiseaux morts de faim n'auront jamais l'occasion de finir empoisonnés.
Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.
[^] # Re: Écosystèmes
Posté par François Chaix (Mastodon) . Évalué à 9 (+8/-0).
S'il vole près des murs, il est du coup assez sensible aux araignées, non ?
Une année, durant laquelle je m'étais un peu laissé aller sur le nettoyage des toiles, j'ai remarqué que ces chères colocataires avaient attrapé pas mal de moustiques… Pas assez pour qu'on ne se fasse jamais piquer, mais c'est toujours ça de pris !
🎃 Si Macron dissout il lui arrivera ce qui est arrivé à Chirac 🎃
[^] # Re: Écosystèmes
Posté par Faya . Évalué à 10 (+8/-0).
Histoires de moustiques/moucherons et de pesticides : En Martinique, où je vis, on a toujours eu :
# BTI
Posté par bertile . Évalué à 3 (+2/-0).
Il y a quand même une solution qui semble fonctionner, le BTI (Bacillus Thuringiensis Israelensis)
Sur le site de mon établissement scolaire, nous avons des bassins de rétention d'eau. Ils sont toujours humides. Je fais donc intervenir une société pour traiter ses bassins avec du BTI (1 traitement par mois). C'est une bactérie qui produit une toxine tuant les larves de moustiques, mais inoffensive pour le reste de la faune et flore.
J'ai bien l'impression que c'est efficace pour ce genre de contexte. Après la coupelle du pot de fleur…
[^] # Re: BTI
Posté par Krunch (site web personnel) . Évalué à 3 (+1/-0).
Une chouette fabrique de larves résistantes au BTI du coup.
pertinent adj. Approprié : qui se rapporte exactement à ce dont il est question.
[^] # Re: BTI
Posté par Liorel . Évalué à 5 (+3/-0).
Oui, le BTI ça marche pas mal. Après, on commence un peu à avoir des doutes sur son absence de toxicité. Si tu peux couvrir tes bassins d'une moustiquaire ou d'une toile (et qu'elle reste intacte !), c'est probablement mieux. Privilégie une toile en tissu parce que si c'est pour mettre une bâche étanche avec une poche d'eau, tu n'auras rien gagné ;)
Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.
[^] # Re: BTI
Posté par Pol' uX (site web personnel) . Évalué à 5 (+3/-0).
On voit bien que tu ne travailles pas dans l'informatique ! ;-)
(Et merci pour le journal !)
Adhérer à l'April, ça vous tente ?
# Moustiquaires et jardins
Posté par ǝpɐןƃu∀ nǝıɥʇʇɐW-ǝɹɹǝıԀ (site web personnel) . Évalué à 5 (+4/-1).
Dans certaines contrées civilisées, les huisseries sont toujours équipées de moustiquaires. Ça apporterait tout de même une protection pas négligeable, à un coût dérisoire (probablement bien moins de 10 € par pièce). Non ?
Ça fait tout de même dans les 2 hectares de jardin. Du bon ordre de grandeur pour le terrain moyen d'un ménage français, mais au doigt mouillé, plutôt 100 ou 1000 fois plus que le lopin médian. -> Ouf, on peut continuer de râler sur les voisins.
En tout cas merci pour ce laïus. Intriguant que les commentaires du journal de Dave aient mis en lumière tant d'approximations dans les connaissances qu'ont les bivalves sur les virus… Alors que suite à l'épidémie de covid19 nous étions tous devenus des experts de classe mondiale en la matière, au moins du niveau de Donald !
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[^] # Re: Moustiquaires et jardins
Posté par Liorel . Évalué à 10 (+16/-0).
Effectivement, les moustiquaires, ça marche assez bien tant que c'est intact. C'est d'ailleurs une des mesures qu'on préconise, tant pour les fenêtres que pour les gîtes larvaires qu'on ne peut ni ranger ni vider (typiquement : réserve d'eau de pluie). L'idée de ce paragraphe était plutôt de lister les fausses bonnes idées qu'on nous ressort souvent et qui ont en commun de se reposer entièrement sur les autres, donc d'être un prétexte pour ne rien faire ("C'est pas moi, c'est la faute de l'Etat qui fait rien qu'à pas larguer des males stériles !").
Après, pour l'anecdote : pendant 2 ans, j'ai vécu à Gardanne, entre Marseille et Aix-en-Provence. J'avais des moustiquaires aux fenêtres et j'en étais très content. Puis j'ai trouvé un autre poste et quitté Gardanne. J'ai proposé au proprio de laisser les moustiquaires aux fenêtres : il a non seulement exigé que je les retire, mais il m'a fait me taper 2h de ménage pour retirer les moindres traces de colle.
L'été suivant, il y avait un cluster de dengue à Gardanne. Parfois, je rêve qu'il l'a chopée et que le karma m'a vengé.
Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.
[^] # Re: Moustiquaires et jardins
Posté par 🚲 Tanguy Ortolo (site web personnel) . Évalué à 10 (+11/-1).
Il y a vraiment des abrutis, comme propriétaires… J'ai plusieurs exemples en tête :
[^] # Re: Moustiquaires et jardins
Posté par nonas . Évalué à 7 (+5/-0).
La vraie raison c’est que s’il te le rachète et le laisse pour le futur locataire ça devient sa responsabilité de le réparer/remplacer en cas de panne. Comme tout propriétaire de non-meublé, il n’est pas là pour se faire chier avec ce genre de détail, donc son refus est logique dans son référentiel.
[^] # Re: Moustiquaires et jardins
Posté par 🚲 Tanguy Ortolo (site web personnel) . Évalué à 3 (+1/-1).
Sauf qu'il avait déjà un réfrigérateur dans la cuisine à moitié équipée.
Après, un appartement avec cuisine toute équipée ça se loue un peu plus cher, c'est normal.
[^] # Re: Moustiquaires et jardins
Posté par Psychofox (Mastodon) . Évalué à 5 (+2/-0).
Moi j'ai installé les moustiquaires amovible que tu fixes avec un velcro adhesif. C'est moche mais ça fonctionne.
[^] # Re: Moustiquaires et jardins
Posté par Krunch (site web personnel) . Évalué à 6 (+4/-0).
Givewell considère la distribution de moustiquaires comme une des manières les plus rentable du monde de sauver et améliorer des vies.
pertinent adj. Approprié : qui se rapporte exactement à ce dont il est question.
[^] # Re: Moustiquaires et jardins
Posté par Liorel . Évalué à 9 (+7/-0).
Ça parle du paludisme. Maladie bien plus mortelle, moustique très différent. Albopictus vivra toute sa vie dans un rayon de 150m et pond dans de petits récipients de quelques cm, mais une anophèle, ça se reproduit dans des marais et ça vole 10km sans problème. Du coup c'est un peu plus compliqué pour lutter contre les gîtes larvaires ;).
Il se trouve que les moustiquaires fonctionnent aussi contre albopictus. Mais le fait qu'il existe une protection commune à deux espèces aussi différentes ne doit pas être vu comme autre chose qu'un coup de bol.
Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.
[^] # Re: Moustiquaires et jardins
Posté par Psychofox (Mastodon) . Évalué à 5 (+2/-0).
J'aurais dis géométrie plus que coup de bol.
[^] # Re: Moustiquaires et jardins
Posté par Glandos . Évalué à 2 (+0/-0).
Ouais, mais bon, la géométrie sur les espèces ayant évoluées pendant des millions d'années (et je suis gentil), ça finit en coup de bol pour nous finalement, non ?
# Eaux stagnantes
Posté par devnewton 🍺 (site web personnel) . Évalué à 8 (+7/-2). Dernière modification le 26 septembre 2025 à 12:19.
Merci pour ce beau journal !
Je voulais préciser quelques points sur les eaux stagnantes où certains parisiens semblent penser qu'il suffit de vider un pot de fleur par ci, ranger un jouet par là, avec parfois une petite dose de racisme antisudiste ordinaire (que j'alimente joyeusement, mais moi j'ai le droit, je suis sudiste !) :
Bref si les moustiques se plaisent dans le coin, c'est loin d'être seulement dû à la négligence des habitants.
Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.
[^] # Re: Eaux stagnantes
Posté par Renault (site web personnel) . Évalué à 4 (+3/-2).
Cela ne suffit pas mais étant donnée qu'il y a une belle marge de progression de ce côté ce serait ridicule de croire que ça ne sert à rien d'insister dessus.
Et donc ?
Et donc ? (bis)
Et donc ? (ter)
Non, mais note que les points que tu cites pour te dédouaner sont loin d'être une exclusivité de la région de Nice voire de PACA aussi.
[^] # Re: Eaux stagnantes
Posté par devnewton 🍺 (site web personnel) . Évalué à 5 (+5/-3). Dernière modification le 26 septembre 2025 à 14:45.
Et donc le prochain qui me dit que yakafokon, je l'oblige à enlever chaque goutte d'eau de mon jardin, de la forêt à côté et de la rivière qui passe en bas avec un ventilateur USB.
Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.
[^] # Re: Eaux stagnantes
Posté par Renault (site web personnel) . Évalué à 3 (+1/-1).
Perso je ne connais personne qui dit ça jusqu'à un tel extrême.
[^] # Re: Eaux stagnantes
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 9 (+7/-1). Dernière modification le 27 septembre 2025 à 00:32.
Bah… si, toi. Un peu, beaucoup quand même.
J'ai trouvé tes "Et donc ?" répétés assez méprisants en plus (pas juste ça, mais aussi ton insistance à dire que devnewton cherche à "se dédouaner", etc. Je trouve l'acharnement un peu déplacé, on n'est pas sur ce site pour se montrer du doigt).
Perso, nous on est genre une famille de perfectionnistes un peu obsessionnels et on fait la chasse au moindre petit truc où de l'eau pourrait s'accumuler. En plus notre extérieur actuel, c'est une petite cour de 3×4m, donc rien d'immense! On regarde le moindre pot ou coupelle de fleur, etc. Pourtant on a remarqué une recrudescence de moustiques cette année (en fait, surtout ce mois-ci, ce fut assez étrange, ils sont soudainement apparus) alors qu'on en avait relativement peu dans le voisinage jusqu'alors.
Ensuite, on est loin de vivre dans un disque de 150m de diamètre, et je doute que la majorité des français vivent dans des habitations où ils n'ont pas de voisins à moins de 150m d'ailleurs (je pense que si on compte le nombre d'habitations à 150m de chez nous, on doit en avoir quelques dizaines, et on n'a pas accès à leur extérieur pour s'assurer qu'ils n'ont pas d'élevages de moustiques!). Donc j'ai trouvé effectivement cela étrange de supposer que si on a des moustiques, ils viennent forcément de chez nous.
Et donc surtout, je comprends assez bien ce que dit devnewton (sur ce point du moins — je suis loin d'être d'accord avec tout ce qu'il dit! —; le fait qu'on peut vraiment y mettre du sien, mais que ce n'est pas toujours suffisant) et suis assez solidaire avec sa proposition de punition comique pour les gens comme toi qui sortent que c'est parce que les gens du "Sud" sont apparemment rien que des gros méchants incompétents qui n'en ont rien à faire des moustiques et qui sont bien sûr la cause de l'invasion dans toute la France (très vraisemblablement à te lire; ça fait quand même 2 threads où tu nous sors de nulle part une mention d'abord du "Sud de la France", maintenant du PACA — bon je suis pas aussi au sud, mais ça m'empêche pas de trouver étrange cet acharnement que tu portes à pointer du doigt ce coin —, comme si c'était la cause de tout)! 🙄
Ensuite si ce n'est pas ce que tu dis, il faut savoir qu'apprendre à bien s'exprimer pour ne pas paraître méprisant (surtout si c'est pas le message qu'on voulait faire passer!), c'est possible.
Film d'animation libre en CC by-sa/Art Libre, fait avec GIMP et autre logiciels libres: ZeMarmot [ http://film.zemarmot.net ]
[^] # Re: Eaux stagnantes
Posté par Renault (site web personnel) . Évalué à 6 (+4/-1).
Non, car je n'ai jamais pensé cela.
Ou plutôt montrer un agacement que devnewton répond à chaque commentaire sur ce sujet par des exagérations qui n'ont pas beaucoup de sens ? Lui même méprisant envers l'État ou les gens de la région par ailleurs et pour le coup c'est assez assumé.
Ils viennent à priori de l'entourage. Mais la lutte contre de tels vecteurs est aussi difficile, je ne crois pas avoir vu quelqu'un dire que le moustique tigre va disparaître de France si on applique tous ces conseils par exemple, juste qu'on peut limiter les désagréments et les maladies associées mais qu'on peut difficilement faire plus.
Mais que ces actions ont aussi une efficacité même si imparfaite.
Mais je suis d'accord avec ça, je ne crois pas avoir vu un message qui dit que ces moustiques et maladies sont la faute exclusive des habitants de la région. Mais que comme d'autres maladies ont a des moyens de réduire le risque de transmission et que certains gestes ont un impact.
C'est devnewton le premier qui critiquait que les habitants de Nice et des environs sont nonchalants et incompétents, chose que personnellement je ne pense pas même si certains gestes concernant la gestion de l'eau et des moustiques sont souvent mal connus. Je suis originaire de Toulon, j'y ai vécu 25 ans, ma famille et mes amis vivent dans le coin entre Marseille et Nice donc je comprends très bien la problématique et je ne me verrais pas critiquer de manière idiote les habitants du coin auxquels je reste très attaché.
Je pense vraiment que tu as mal compris mes commentaires.
Et je ne pense pas que la responsabilité des habitants du Sud soit plus grande que d'autres régions du monde ou de France. Juste c'est la première concernée en France métropolitaine par la menace, elle doit donc malheureusement apprendre à vivre avec plus vite et plus tôt.
Mais bon devnewton qui dit que l'eau ça mouille et l'eau ne sèche pas en 3 secondes c'est risible pour défendre un propos que personne n'a jamais réellement tenu.
[^] # Re: Eaux stagnantes
Posté par Liorel . Évalué à 10 (+8/-0).
Le sud a plusieurs éléments en sa défaveur, ou en faveur du moustique-tigre.
Déjà, la première importation d'Aedes albopictus en métropole, c'était à Marseille. Donc il y est implanté depuis plus longtemps.
Ensuite, dans le sud, il fait chaud. Ça semble une évidence, mais ça a plusieurs conséquences :
Après, je ne pense pas qu'il faille voir les gens comme coupables de se faire piquer. Les conceptions erronées sont fréquentes, personne ne peut prétendre savoir exactement comment lutter contre le moustique-tigre à part les spécialistes, beaucoup de gens voient les moustiques comme une fatalité non pas par flemme de les gérer, mais parce qu'ils sont authentiquement incompétents sur le sujet. Les messages des pouvoirs publics, qui comprennent généralement uniquement des consignes sans les bases théoriques sous-jacentes, sont oubliés aussi vite qu'ils sont entendus, non pas par négligence, mais parce qu'une consigne non justifiée est une consigne non comprise, donc vite oubliée et mal appliquée.
Au-delà de l'opposition nord-sud, ce qui est vraiment déterminant, c'est la présence de zones pavillonnaires de type péri-urbain. Les gros clusters sont à Antibes, Bergerac, Vitrolles, Fréjus, Eybens. Pas à Nice, Marseille, Grenoble, Montpellier, Bordeaux. Ces grosses villes sont aussi plus bétonnées, avec moins de lieux de repos pour les moustiques. À l'inverse, les zones très rurales sont de même peu colonisées par le MT, tout simplement parce qu'elles manquent d'humains.
Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.
[^] # Re: Eaux stagnantes
Posté par Psychofox (Mastodon) . Évalué à 4 (+1/-0).
Un truc que les gens font ici en andalousie dans les rues piétonnes et les patios qui ont une sortie à l'égout, c'est de poser des paillassons au dessus quand il ne pleut pas.
Il faut bien sûr penser à les enlever et les remettre quand il pleut mais ça vaut le coup de faire l'effort.
# Les moustiques sont des espions.
Posté par Tanouky . Évalué à 4 (+4/-1).
Ils sont génétiquement modifiés pour nous injecter des substances gouvernementales ; vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi les zones les plus riches en moustiques sont aussi souvent les zones les plus pauvres financièrement ?
En luttant contre la propagation des moustiques, vous luttez contre le Nouvel Ordre Mondial et vous ne laisserez pas votre pouvoir d'achat aux mains des élites.
[^] # Re: Les moustiques sont des espions.
Posté par 🚲 Tanguy Ortolo (site web personnel) . Évalué à 7 (+4/-0).
Je ne crois pas à ces théories complotistes, je vais donc élever des moustiques-tigres.
[^] # Re: Les moustiques sont des espions.
Posté par Krunch (site web personnel) . Évalué à 3 (+1/-0).
À l'échelle de la Terre, les zones tropicales sont plus propice au développement de plein de trucs qui parasitent volontiers les humains. Un humain parasité a plus de chance d'être malade, ce qui a tendance à affecter ses revenus. À l'échelle de la France ou même de l'Europe, je ne serais pas étonné qu'il y ait des facteurs sociaux qui font que les zones les plus précaires sont plus touchées par les moustiques et les agents pathogènes qu'ils se trimballent mais pas besoin que ça soit une conspiration pour ça.
pertinent adj. Approprié : qui se rapporte exactement à ce dont il est question.
[^] # Re: Les moustiques sont des espions.
Posté par Liorel . Évalué à 8 (+7/-1).
Donc en fait ta réponse à un type qui dit explicitement être un employé de l'État et qui explique le pourquoi, le comment et la débauche de moyens étatiques de la lutte antimoustiques, c'est de dire aux lecteurs de se méfier de l'État et de lutter contre les moustiques ?
Si c'est du second degré, c'est génial. Si c'est du premier degré, c'est inquiétant. Mais pas pour les lecteurs.
Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.
[^] # Re: Les moustiques sont des espions.
Posté par ff9097 . Évalué à 2 (+0/-0).
Il y a vraiment besoin d'un /s ?
[^] # Re: Les moustiques sont des espions.
Posté par pulkomandy (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 10 (+10/-0).
Ayant lu d'autres messages de Tanouky par ailleurs, malheureusement, il est peut-ètre sérieux.
# Répulsif ? Qu'est-ce qui marche ?
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à 3 (+0/-0).
Tu dis que les UV sont inutile ? C'est vrai que cela attrape plus les mouches et les papillons, et qu'il faut un truc puissant pour que cela soit efficace.
Que pensez des appareils extérieurs qui aspirent les moustiques ?
Un truc efficace était la chimie dans des cages en plastique qui dure 1 mois, mais il en fallait beaucoup, et je ne pense pas que cela soit très sain.
Qu'en penses-tu ?
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: Répulsif ? Qu'est-ce qui marche ?
Posté par Liorel . Évalué à 3 (+1/-0).
Le piège à CO2 type Biogents, quand c'est bien posé, ça marche. À condition d'en avoir un par 100 m². Et du CO2 + le kit d'odeur. Et une alimentation électrique.
Une bonbonne de CO2, c'est 100€ par saison des moustiques, le kit, tu t'en sors pour quelques euros. Fais le calcul : il te faut 1,1€/m de jardin et par an et des câbles partout. Sous ces conditions, à toi de voir.
Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.
[^] # Re: Répulsif ? Qu'est-ce qui marche ?
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à 3 (+0/-0).
Sans le kit CO2, cela perd en efficacité ? J'utilise ça et c'est moyennement efficace.
Il reste quoi comme piège ?
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: Répulsif ? Qu'est-ce qui marche ?
Posté par Liorel . Évalué à 3 (+1/-0).
Tu les as vraisemblablement mal posés, ou tu n'en as pas posé assez. C'est très courant, il faut être bon connaisseur pour les utiliser de manière optimale.
Après, il y a plein d'autres modèles, mais tous les pros que j'ai vu utilisent du Biogents. Probablement parce qu'ils ont le meilleur rapport coût/efficacité. Et surtout, ils le couplent à une lutte acharnée contre les gîtes larvaires.
Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.
# Une vue de l'intérieur, c'est plutôt sympa
Posté par Luc-Skywalker . Évalué à 3 (+1/-0).
et je t'en remercie, car j'ai presque tout compris alors que ce n'est pas trop mon truc à la base.
Ma réflexion à 2 balles: l'épisode COVID19 n'a pas aidé à rendre lisible l'action des ARS, des organismes plutôt inconnus du grand public à la base.
Mais, à la manière des Préfectures, DDTM, Rectorats et autres représentants de l’État à l'échelle locale, elles sont tenues en tenaille par le politique et ses décisions/postures
étatiqueserratiques.Surtout, selon moi, elles seront aussi les premières à être dans le viseur d'un DOGE à la mode française tant la défiance est grande vis à vis de leur efficacité réelle.
Exercice du soir: expliquez à un.e fan d'Elon Musk quelle est la différence entre un FRAC, une DRAC, un musée National, et le fond patrimonial de l'état distillé/perdu dans les bureaux des ambassades ou autres malles de mercenaires (oui, il y a toujours des pirates).
"Si tous les cons volaient, il ferait nuit" F. Dard
[^] # Re: Une vue de l'intérieur, c'est plutôt sympa
Posté par Pol' uX (site web personnel) . Évalué à 6 (+4/-0).
Pas dit qu'un fan de psychopathe cocaïnomane ait a lumière à tous les étages pour une politique éclairée.
Adhérer à l'April, ça vous tente ?
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