La plupart de ces passionnés sont pas idiots, si on leur prouve que le ratio bénéfices/inconvénients est supérieur, je vois pas pourquoi il comprendrait pas.
Mhhh, en info, on aime quand même bien le mythe de la sécurité absolue. Regarde, un truc tout con : la signature électronique des emails. La quantité de prises de tête sur le sujet, les développements de logiciels, etc. sur la signature électronique, pour quoi au final? Combien de fois par an reçoit-on des faux emails d'un expéditeur qui n'est pas la personne prétendue? Quelle proportion des emails reçus est susceptible d'avoir une valeur légale, opposable? Bref, une fois qu'on a retiré la parano et qu'on a accepté que les emails posaient marginalement des problèmes de confidentialité et de fiabilité, est-ce qu'on a besoin de les chiffrer? Est-ce qu'il n'est pas plus simple de trouver une procédure un peu plus lourde pour les 0.01% d'e-mails dont l'interception pourrait poser de réels problèmes?
Si tu poses le problème comme ça, tu vas avoir une levée de boucliers : "Je ne veux pas que mes emails soient lus", "Google sait tout de ma vie", etc. Mouais, bon, bah en fait, même si les emails sont scannés par des algos, on peut aussi décider de n'en avoir rien à foutre et de s'inquiéter des vrais problèmes (par exemple, le coût énergétique supplémentaire qui serait induit par le chiffrage/déchiffrage de l'ensemble des emails du monde entier, et qui lui, engendrerait des vrais problèmes dans la vraie vie.
À décharge :
* Ça n'est pas de la faute des journalistes si on ne leur donne qu'une demi-journée pour écrire quelque chose sur un sujet auquel ils n'y connaissent rien. Parfois, quand je lis un article de vulgarisation scientifique, je trépigne de rage contre les raccourcis, les analogies foireuses, et la méconnaissance profonde du sujet (surtout comparé à certaines vidéos Youtube de vulgarisation, qui montrent qu'on peut connaitre parfaitement un sujet tout en étant compréhensible). Mais voila, si on me demandait "pour demain tu écris quelque chose sur le dernier prix Nobel de chimie", je refuserais : en quelques heures, comment comprendre le sujet, retracer l'historique, expliquer pourquoi c'est important? En quelques heures, on ne peut que reprendre quelques communiqués de presse, et c'est tout.
* Le fonctionnement de Wikipédia est très très inhabituel. Pas que pour les journalistes, les politiques ne comprennent pas comment fonctionne Wikipédia, les scientifiques ne comprennent pas, le grand public ne comprend pas. L'existence de FAQ permet d'expliquer comment ça marche, les rôles des administrateurs, le rôle des contributeurs, la mise en place de patrouilles anti-vandalisme, etc. Mais même avec ça, c'est compliqué, et pour vraiment comprendre, il faudrait contribuer plusieurs mois tout en participant au fonctionnement de la communauté (discussions, prises de décisions, etc). Et d'ailleurs, je ne suis pas sûr que les participants expérimentés seraient tous d'accord sur la manière dont WP fonctionne. Il est assez évident que Pierre Barthélémy n'a pas compris comment marchait WP, qu'il cherche encore à contacter des gens qui ont des "responsabilités" (genre "vous, vous êtes patrouilleur, vous avez quel rôle et quel droit", alors que tout le monde a tous les rôles et tous les droits), mais il est loin d'être le seul. Il n'existe rien de comparable à Wikipédia.
* Le but d'un journaliste n'est pas de comprendre comment quelque chose fonctionne, il faut qu'il ait quelque chose d'intéressant à raconter à ses lecteurs. Quand on a une formation scientifique, j'ai l'impression qu'on s'imagine que le journalisme est un travail d'écriture de rapports dont la qualité essentielle doit être l'exactitude. Or, la plupart des journalistes sont des littéraires, et la plupart des journalistes n'ont pas l'intention d'offrir des informations factuelles neutres ; ils veulent apporter un point de vue subjectif sur un fait d'actualité, en supposant souvent que le lecteur est déja au courant. Par exemple, Pierre Barthélémy ne veut pas décrire le fonctionnement de Wikipédia, mettre en avant la valeur d'une encyclopédie en ligne, de sa licence libre, ou de son mode de fonctionnement. Non, il veut raconter une "histoire" : il est facile pour les fabricants de "fake news" de trafiquer le contenu du 5e site le plus consulté, et considéré comme une source d'information fiable. Du coup, le raisonnement n'est évidemment pas scientifique : il ne vérifie pas que les fake news s'appuient sur Wikipédia, il ne vérifie pas si les fabricants de fake newe ont l'habitude de vandaliser WP avant de faire partir leurs tweets, il ne vérifie pas si WP réagit vite quand une fake news prend de l'ampleur (et pourtant, il devrait, parce que les articles deviennent probablement très surveillé dans les heures qui suivent un tel évènement), il ne vérifie pas si les lecteurs de fake news consultent Wikipédia pour vérifier… Il ne vérifie rien, il raconte juste un scénario mi-réaliste mi-fantasmé, basé sur la vague idée que ça pourrait être possible. Évidemment, ça n'a absolument rien d'une démonstration, c'est en quelque sorte un scénario de film. Mais c'est probablement ce que son patron veut et ce que ses lecteurs veulent, donc bon, voila, il se livre à l'exercice. Ça n'est pas "pensé", il n'a pas réfléchi pendant 6 mois avant de se lancer, et ça n'a pas vocation à représenter quoi que ce soit de concret. Mais s'il avait fait ce que nous pensons qu'il aurait dû qu'il fasse, alors il se serait livré à un travail de sciences sociales; il n'est pas payé pour ça, et n'a peut-être pas non plus les compétences pour le faire. On attend peut-être trop des journalistes, si on veut des études de sciences sociales, c'est dans les universités que ça se passe, pas dans les blogs de journaux.
Le problème, c'est qu'à force de grossir le trait, on finit par conforter ceux qui aimeraient bien que les journalistes disparaissent, ou ne racontent que des choses avec lesquelles ils sont d'accord.
Du coup, je trouve les discours de type «le journal X? Pfff, à la botte du pouvoir/de leur actionnaire, ils ne méritent pas le titre de "journalistes"» assez déplaisant, parce que je ne comprends pas le but.
1) Montrer qu'on est super-intelligent et super-informé, et qu'on sait mieux que les journalistes? Sur quelle base? Des sources d'info fiables et recoupées, ou bien par le biais d'un filtre idéologique? Dans quelle mesure ça vaut mieux que je journalisme?
2) Détruire la crédibilité des médias pour s'en débarrasser? Quel modèle de démocratie à l'heure du web 2.0, où plus personne n'a d'autorité particulière pour décider quelles infos sont fiables et quelles info n'ont aucune crédibilité? Il y a une chose dont je suis sûr, c'est qu'on ne peut pas exercer son esprit critique dans un monde où il n'y a aucune fiabilité de l'information ; il n'y a plus rien sur quoi se baser pour estimer la crédibilité d'une source ou d'un fait.
Le journalisme, c'est comme le code (ou comme l'art, ou comme la politique, ou comme presque n'importe quoi en fait). C'est super facile de critiquer, surtout quand on ne fait absolument rien à part traiter les gens de nazes, de corrompus, ou de fainéants.
Par exemple, je suis le premier à reprocher à Pierre Barthélémy d'avoir fait n'importe quoi pour "vendre" un papier sans intérêt. Mais est-ce quelqu'un a déja fait mieux? Est-ce qu'il y a une sociologie sérieuse du vandalisme sur Wikipédia, est-ce qu'il y a des données statistiques et scientifiques sur le sujet? On peut reprocher aux gens de faire de la merde, mais si la merde est le top de la qualité dans le domaine, c'est certainement moins facile de faire le difficile.
Celui-ci est beaucoup moins scandaleux, je trouve. D'une part, il n'a rien à faire de Wikipédia. On peut le trouver égoïste, parce qu'il vandalise WP pour mener une petite expérience personnelle, mais WP n'est pas le sujet de son expérience. J'ai même l'impression qu'il a très bien compris comment ça marchait, et il en profite.
L'expérience est concluante et totalement conforme au sentiment que j'ai à propos de ces fameux "jeunes", que je récupère 5 ans après lui (en fait, son expérience datant de 2012, ce sont les mêmes! :-) ). Totalement familiers avec l'usage du numérique, et totalement esclaves et passifs vis à vis de ces technologies. Ça pourrait paraitre paradoxal, parce que les jeunes actifs passent beaucoup plus de temps que nous à utiliser ordinateurs, tablettes et smartphones, mais en fait l'utilisation est totalement "ADSL" : ils ne font que downloader de l'info en suivant des pointeurs. Je trouve que la plupart des étudiants, même brillants, n'ont pas le réflexe de créer. Ils essayent d'imiter, au mieux, ils se posent beaucoup de questions, parfois de très bonnes questions, d'ailleurs, mais l'idée qu'on trouve tout sur internet semble complètement brider leur capacité à proposer eux-mêmes quelque chose. C'est flagrant pour l'utilisation des smartphones, où la seule option pour réaliser une tâche quelconque est de chercher une application qui le fait (et si cette application n'existe pas, c'est que ça n'est pas possible).
C'est peut-être compréhensible, d'ailleurs : maintenant qu'on a accès à une grande partie de la production littéraire, scientifique, artistique, culturelle et technique de l'humanité, comment trouver la motivation pour faire quelque chose de nouveau? Avoir une idée réellement originale devient de plus en plus rare.
"Il a été tenté, testé et confirmé qu'il était possible de créer des canulars sur Wikipédia, tout comme il est possible d'y écrire des obscénités. C'est une conséquence inévitable pour une encyclopédie libre à laquelle tout le monde peut contribuer. Cela a déjà été fait plusieurs fois, et n'aide pas Wikipédia."
Bref, s'il avait passé 5 minutes à lire la FAQ destinée aux journalistes, P. Barthélémy aurait compris que ce qu'il faisait était débile, et qu'il était le cent-cinquante millième à y avoir pensé. C'est tellement classique qu'il y a une FAQ sur le sujet…
Bon, OK, compris, tu es bloqué dessus sans chercher à comprendre quoi que ce soit, rdv dans quelques années, ça te sera passé et tu auras honte d'avoir râlé.
C'est l'argument des grincheux qu'on ne revoit jamais dans plusieurs années.
"Vous verrez avec votre téléphone portable, dans quelques années vous reviendrez au téléphone fixe"
"Vous verrez avec la loi anti-tabac, dans quelques années tous les cafés auront fermé et on reviendra en arrière"
"Vous verrez avec les banques en ligne, vous regretterez vos agences et vous reviendrez en arrière"
L'ensemble de tes arguments montre que de toutes manières tu es en train de découvrir les prélèvements Sepa. Le principe n'est pas du tout de faire un chèque en blanc, c'est de laisser au créditeur l'action de déclencher un virement (un appel de fonds, en quelque sorte). Tu as le contrôle en amont (gestion des listes blanches/listes noires et autorisations de prélèvement) et en aval (8 semaines pour contester un prélèvement). Tous les professionnels sérieux envoient les factures avant de déclencher les prélèvements, ce qui te laisse le temps de gérer les litiges, voire d'anticiper en annulant une autorisation de prélèvement.
Que tu le veuilles ou non, les banques ont décidé qu'il était plus facile et plus rentable de rembourser après coup en cas de (rares) litiges que de sécuriser le système. Exactement pareil que pour la carte bancaire ; la sécurité est douteuse et il y a plein d'arnaques ou de détournements, mais le coût de ces trucs là reste inférieur au coût associé à une réelle sécurisation des moyens de paiement. En tout état de cause, de toutes manières, ça n'est pas ton affaire. Si on t'a pris des sous sans que tu le veuilles, tu annules, et c'est tout. La banque se démerde pour le reste, y compris pour prouver que tu es de mauvaise foi.
Personnellement, même si je suis un peu décontenancé par le principe (c'est un peu le principe de Wikipédia, mais avec ton pognon : tout le monde peut faire ce qu'il veut sur ton compte, mais tu peux réverter dans la foulée), ça reste une solution élégante et fonctionnelle. En fait, tu n'as jamais eu autant de contrôle sur ton pognon, parce qu'avant, tu pouvais attendre longtemps avant de revoir ton fric en cas d'erreur de prélèvement ou de virement.
Pour des raisons philosophiques/théoriques, le système te gêne, soit. Mais bon, les arguments pourris, ça ne sert pas ta cause, et à part passer pour un vieux ronchon, je ne vois pas où tu veux en venir. Tu as peur que tout le monde te pique ton fric? Planque-le sous ton matelas, c'est ce que font les petits vieux.
Cependant, ta remarque n'est pas valable pour le paiement des impôts, car je pense que c'est un cas « particulier » où ta banque refusera sûrement d'annuler le prélèvement.
Tu m'expliques l'argument? Tu voudrais avoir le droit d'annuler un prélèvement du trésor public alors que tu avais les fonds disponibles (puisque le prélèvement est passé) alors que tu n'avais pas contesté le montant (que tu connais depuis des mois)?
À part la sensation débile d'avoir la possibilité de te tirer une balle dans le pied, ça t'apporte quoi, exactement?
En plus, c'est à la banque de se justifier si elle refuse d'annuler un prélèvement. Si tu leurs transmets des documents qui prouvent que les impôts se sont gourés, je ne pense pas qu'elle puisse refuser d'annuler.
C'est clair, je suis en train d'en changer. C'est une banque qui distribuait aussi le courrier, avant, du coup, ils ne savent pas très bien se sevir des ordinateurs.
dans le domaine des réseaux, de la programmation, de la sécurité, etc, wikipediaFR est franchement en retard
Boaf, comme ça n'est pas mon domaine, je ne culpabilise pas trop.
Au delà d'une vie trop bien remplie, la raison pour laquelle j'ai déserté WP est le manque de sensibilité de la communauté aux valeurs du libre, et également sa (trop) grande bienveillance vis-à-vis des contributeurs incompétents. Pour le premier point, la lutte pour le respect des licences, par exemple, devenait de plus en plus compliquée ; que ce soit parce que beaucoup n'évaluaient que le risque juridique ("personne ne va nous attaquer si on publie cette affiche de film de 1967"), ou parce que le respect des licences était techniquement compliqué (par exemple, impossible de créditer l'ensemble des auteurs en cas de fusion d'articles…). L'autre point, c'est qu'il est impossible de contribuer positivement à WP sans connaitre ses principes (licence, principes fondateurs, us et coutumes, etc) et sans connaitre le logiciel (qui permet de mettre de la sémantique dans le texte). L'accès à la contribution est donc difficile ; au début tout était à faire et n'importe quelle contribution maladroite ne pouvait qu'augmenter la qualité. Au fil du temps, certains articles sont devenus d'une qualité suffisante pour qu'un ajout un peu aléatoire techniquement dégrade l'article plus qu'il ne l'améliore, et il fallait systématiquement passer derrière. Le ratio contributeurs expérimentés / débutant était tel que les contributeurs motivés ne faisaient que passer leur temps à gérer des problèmes de mise en page ou des conflits, et au bout d'un moment ça devient plus un boulot qu'un hobby.
Et puis, finalement, au bout d'un moment, on a l'impression qu'on a pu mettre tout ce qu'on pouvait.
Existe-t-il des outils pour notre humble curiosité? :)
Il y a 10 ans, non, mais ça a peut-être progressé! :-) L'historique des articles contient l'équivalent des messages d'un soft de gestion de versions, on peut lire "révert vandalisme" par exemple. Par contre, ça n'est pas normalisé, et j'imagine qu'il faut regarder tout ça à la main pour chaque article.
plus tu diminues les charges, plus tu favorises l'emploi, et plus tu permet a ce service public d'etre finance par plusieurs personnes
Ça me semble quand même très très théorique et idéologique. En tout état de cause, si au jour j tu diminues les charges, au jour j+1 tu rentres moins d'argent. La croissance économique / baisse du chômage / augmentation des salaires hypothétiquement engendrée par la diminution des charges ne va se faire sentir que plusieurs années plus tard, si tout se passe bien, si rien d'autre ne change, et si les entreprises ont bien réinvesti leurs marges augmentées là où c'était prévu. Du coup, il va se passer plusieurs années au cours desquelles tu rentres moins de pognon que prévu, années au cours desquelles tu vas soit diminuer la qualité du service pour serrer les coûts (peu de chances de réaugmenter la qualité de service après ça, au passage), soit financer ton service public avec de la dette, dont la charge devra être retranchée des rentrées futures espérées. Bref, c'est un chouilla plus compliqué que ce que voudraient nous faire croire les pseudo-libéraux…
Mais pour les gens avec qui elle aura jouer ça peut être vraiment emmerdant pendant un bon bout de temps.
Justement, non. Tu es juste bon pour un déplacement en agence pour une banque traditionnelle, ou un formulaire en ligne autrement. Peut-être une lettre recommandée, mais je pense que ça n'est pas forcément nécessaire. Je cite Que Choisir : "Vous disposez d'un délai de 8 semaines après la date à laquelle les fonds ont été débités pour contester l’opération. La banque dispose de 10 jours ouvrables, à réception de la contestation, pour procéder au remboursement de l'opération ou pour vous informer de son refus de rembourser (elle doit dans ce cas faire elle-même la preuve du caractère abusif de la réclamation)."
Personnellement j'ai pas que ça à faire d'aller récupérer ce qu'on m'a pris abusivement.
Sérieux, ça n'arrive pas quand même tout le temps. Une fois tous les x années, tu vas remplir un formulaire et paf, tu es remboursé. C'est pareil que quand tu te fais piquer ta carte bleue.
Note aussi que cette fameuse entreprise peut être en dépôt de bilan et donc plus solvable. Qui paye dans ce cas ?
On s'en fout complètement, c'est la banque qui te rembourse, elle se démerde après. Je pense qu'il y a moyen d'annuler l'opération (les banques font ça tout le temps en cas d'erreur), ou au pire elles sont assurées pour ce genre de trucs. De toutes manières, ça n'est pas ton problème. Pareil que si on te pique ta CB.
Le contribuable j'imagine.
J'imagine que tu imagines n'importe quoi. Si la banque est assurée, c'est l'assurance qui paye. Évidemment, tu peux toujours penser que ce risque est mutualisé sur les clients, mais la banque peut te répondre que c'est sa marge qui prend, c'est pareil de toutes manières.
Des amis m'ont raconté un jour qu'il y a une trentaine d'années…
Une trentaine d'années… Félicitations, tu viens de démontrer le progrès apporté par les virements Sepa.
Personnellement je ne suis pas pour.
Sois contre, c'est ton droit. Emmerde-toi à faire tes virements à la main, ou des chèques, ou payer en espèces, ou en grammes d'or, ou en ce que tu veux. Ça n'est pas mon problème, c'est un problème entre toi et ton débiteur. Si le débiteur est un privé, il peut t'envoyer chier, c'est à toi de te trouver un fournisseur qui accepte ton argent. Si ton débiteur est un acteur public, alors ça ne me gêne pas non plus qu'il t'envoie chier (sérieux, tu t'attends à ce que les impôts te prélèvent plus que ce que tu dois? Qu'ils fassent faillite?), ou qu'il te facture le traitement particulier que tu demandes.
c'est pas la boulangère qui se sert dans mon porte feuille
Justement, ça ne te fait pas chier de sortir ton portefeuille, de chercher tes petites pièces, de prendre ton pain, de remettre les piècettes comme tu peux dans ta poche, que tout le monde tripote la monnaie puis les croissants, tout ça pour 1 euro et des brouettes? Je trouve que c'est l'exemple parfait de l'archaïsme des micro-paiments en liquide, tous les jours tu vas chercher ton pain, tous les jours tu manipules des petites pièces, il faut te rendre la monnaie, ça coûte de l'argent à la boulangerie de gérer tous ces fonds de caisse et de passer un temps fou à rendre la monnaie, à gérer les gens qui se pointent avec 50€ ou pas assez d'argent… Si ton truc c'est de dire qu'on s'en sortait très bien en 1950 et en 1820… Sauf qu'à ces époques, la plupart du temps, on ne fractionnait pas ses paiements comme ça. On payait le boulanger, le bar, la blanchisserie, etc. une fois de temps en temps ; tout le monde se connaissait et on réglait sa note de temps en temps. L'anomalie, c'est plus le système que tu connais, où tu passes un temps fou à faire des micro-paiements et des micro-prélèvements, où s'il te manque 10 centimes tu repars sans ton pain. Ce n'est pas parce que tu es habitué à un système foireux que c'est le meilleur!
Je ne suis pas en désaccord avec le fond de ton journal, puisque ça m'est arrivé d'avoir un de ces p*** de virements rejeté parqu'il était tombé pile entre des transfers de sous mal synchronisés entre deux comptes. Ceci dit, ça ne te donne pas le droit d'écrire des absurdités :
le prélèvement (SEPA Direct Debit) qui est une autorisation où une entreprise ou un état va piocher à son bon vouloir dans votre compte.
C'est totalement faux. Le prélèvement est un droit de déclencher un virement de la part de l'entreprise, et il a plein d'avantages. Par exemple, le fait de prélever exactement ce qui est nécessaire (vécu aussi : il faut plusieurs mois et de multiples interventions humaines pour régler un problème aussi con qu'une inversion de chiffres dans les centimes sur un virement). Par principe même, l'entité qui fait l'appel de fonds est plus à même de savoir combien elle doit recevoir, non? Pour acheter une baraque sans appel de fonds, la procédure est de verser au notaire plus qu'il n'en faut réellement, le notaire fait ses millions de petits calculs incompréhensibles qui changent tous les 15 jours, et quelques mois après il te rembourse le trop-perçu. Super-pratique, en effet!
Tu ne peux pas ignorer qu'une entreprise qui commence à jouer avec les prélèvements SEPA est très très mal barrée. Tu as un délai confortable pour dénoncer un prélèvement, qui est automatiquement annulé. Et la boîte a chaud aux fesses, par ex., EDF qui avait commencé à doubler les prélèvements par erreur le mois dernier s'est vue complètement bloquée (et donc incapable de réaliser les prélèvements simples) dans certaines banques…
Au passage, le virement SEPA a forcément un coût, celui de la gestion des trop-perçus ou des retards de payement, avec les problèmes de trésorerie afférents. Parce que même si on te facture des frais pour retard, c'est loin de couvrir les coûts réels. Et en plus, tu finis par perdre le client. Bref, recevoir les payements au fil de l'eau est beaucoup plus contraignant que de planifier les prélèvements, pour la boîte et même pour toi. Il serait normal qu'on te facture tes lubies, non?
Je n'ai même pas lu l'article tellement le sujet est éculé. Ça fait beaucoup plus de 15 ans que le problème est étudié, disséqué, et discuté, et la démarche de Pierre Barthélémy a déja fait l'objet de nombreuses analyses qui ont toutes conclu au fait qu'elle était inutile, nuisible, et contre-productive. Sérieusement, ça doit faire 10 ans que je ne participe plus à Wikipédia et des branquignolles qui vandalisaient les articles à des fins d'expériences pseudo-scientifiques, ça n'intéressait déja plus personne à l'époque. Bref, cette idée, des milliers de gens l'ont déja eue, ils ont déja obtenu des milliers de fois le même résultat, et ça n'apporte absolument rien. Le déguiser derrière un besoin de tester WP contre des "fake news", c'est juste un écran de fumée.
En gros, si quelqu'un est intéressé par l'étude de l'existence, la proportion, et la durée de différents types de vandalismes sur Wikipédia, le protocole est très simple : il suffit d'étudier les millions de vandalismes déja existants, détectés, ou pas encore détectés éventuellement. Évidemment, ça demande une méthode de travail et une démarche scientifique rigoureuse, mais c'est comme ça qu'on bosse quand on veut faire quelque chose de sérieux.
Son truc, ça revient à étudier les conséquences d'un acte antisocial sur la société et commettant soi-même cet acte antisocial. Non seulement ça n'est absolument pas éthique, mais en plus ça n'est même pas valable, puisque la motivation à commettre l'acte antisocial (et donc la manière de le faire et d'en assurer le suivi) est totalement différente de celle des vrais "vandales".
Bref, c'est de la pseudoscience, et ça n'a aucun intérêt. Ça n'est presque pas grave si Wikipédia ne sait pas se protéger contre ce genre d'attaques, puisque ce n'est pas ce genre d'attaques que subit Wikipédia.
D'après l'académie Française 1835, «Après bon vin, bon cheval, Quand on a un peu bu, on fait aller son cheval meilleur train; et, plus figurément, Quand on a un peu bu, on est plus hardi.»
D'après l'internaute.com (vla la référence), «Ce proverbe signifie qu'après un bon repas on poursuit agréablement son chemin.»
M. Quitard, 1842 écrit : «Le Duchat explique ainsi ce proverbe: Quand on a bu de bon vin on s'en ressent, et comme alors on ménage moins le cheval, il parait meilleur parce qu'il va plus vite.» Mais il poursuit par «Il me semble qu'on a du dire "après bon vin, bon cheval" pour signifier que lorsqu'on a bien bu, on a besoin d'un cheval qui ne bronche pas, et ne jette pas son cavalier à terre.»
En gros, même en 1842, on avait déja perdu la signification du proverbe. C'est d'ailleurs assez incroyable qu'il ressorte encore en 2017, puisqu'il semble que ça fait environ 200 ans qu'on ne sait pas ce qu'il voulait dire.
C'est quand même violent de dire que c'est moche et pas drôle, on reste un site convivial où tout le monde peut participer. Après tout, il y a aussi des journaux pas drôles et pas très intéressants, et on passe juste à autre chose.
Ça me rappelle quand même un truc que j'ai vécu au moment où je m'intéressais un peu aux communautés autour des jeux libres. La pluralité des besoins (code, média, images, sons, ergonomie, interface…) fait que quand la taille de la communauté est petite, les arbitrages sont très compliqués, à la fois humainement et même techniquement. Par exemple, dès qu'on tape un peu dans le côté artistique (dessin des sprites ou musique d'ambiance), il faut non seulement prendre en compte la qualité objective (résolution, qualité du son…) des contributions, mais aussi leur qualité subjective (c'est beau/c'est moche), et surtout leur intégration dans l'existant (c'est beau mais ça jure avec l'ambiance du jeu). En gros, il faudrait que la même personne dessine l'ensemble des sprites du jeu, parce que la collaboration sur ce genre de choses, c'est très très compliqué. Et comme les gens qui jouent un peu dans le domaine artistique ont tendance à être quand même assez susceptibles (c'est certainement lié à la nature subjective de la critique dans ces domaines, hein…), c'est très compliqué à gérer. Quand c'est du code, on a quand même des arguments techniques à opposer pour un rejet de patch, quand c'est des dessins ou une bande son, à part que le chef de projet trouve ça moche, il n'y a pas beaucoup de discussions ou d'améliorations possibles.
Tout ça pour dire que ce n'est pas comme si on avait plusieurs propositions pour illustrer les dépêches du kernel : soit on met l'image proposée bénévolement par quelqu'un qui a pris du temps pour le faire, soit on lui dit que ça ne nous intéresse pas. Je comprends très bien pourquoi on a l'image, même si je partage ta critique artistique.
À côté du droit d'auteur, il y a aussi les considérations "bassement" morales ou éthiques, qui consistent à expliciter les clins d'œil (les clins d'œils? les clins de z-yeux? les clins d'yeux? «Il a fait deux clins d'œil» vs «Ils se sont fait des clins d'yeux»? Le mec qui a écrit les specs du français était vraiment bourré).
… à expliciter les références, reformulerais-je. Autrement, ça donne vraiment l'impression que ça donne à tout le monde : les auteurs du dessins essayent de faire passer pour leur blagounette quelque chose qu'ils ont pompé, alors qu'ils essayaient probablement de faire un clin d'… une référence à une blague connue de la culture geek, mais probablement pas assez connue pour qu'il soit évident que ça n'est pas une tentative de plagiat.
Au passage, c'était quand même plus drôle sur xkcd, et les geekscottes me manquent…
de nombreux électroniciens conseilleront de ne pas charger les batteries li-ion à plus de 80% afin d'optimiser les cycles de charge
Mouais, j'ai surtout l'impression que de nombreux électroniciens conseillent de brancher le machin quand on peut et de laisser l'électronique gérer le reste. Les batteries finissent de toutes manières par tomber, à des dates peu prévisibles et, j'ai l'impression, de manière assez aléatoire par rapport à l'utilisation qu'on en fait.
Il faut quand même arrêter avec le mythe des 80h par semaine. Les gens qui prétendent bosser 80h par semaine sont ceux qui ne savent pas compter leur temps de travail.
Sérieusement, 80h par semaine ça fait 11h30 de temps de travail par jour, week-end compris. Tu arrives au labo à 9h le matin, et tu pars donc à 21h30 (la pause méridienne étant décomptée du temps de travail), tous les jours, y compris le samedi et le dimanche? Ça n'est pas tenable une semaine, tu as les temps de transport en plus, et les mille trucs de la vie quotidienne à faire. Par exemple, les gens qui bossent beaucoup chez eux, le soir et le week-end, prennent souvent sur leur temps de travail de la journée pour régler des trucs perso (problèmes administratifs, aller chez le coiffeur, etc).
Déja, travailler de manière effective (je n'ai pas écrit "efficace") 50h par semaine, c'est vraiment beaucoup. Au-delà, ça n'est probablement pas faisable en rythme de croisière.
J'ai lu un billet de blog intéressant à ce sujet il y a peu de temps (https://dynamicecology.wordpress.com/2014/02/04/you-do-not-need-to-work-80-hours-a-week-to-succeed-in-academia/). Il semble que le mythe des 80h par semaine viennent des USA, où c'est comme une légende urbaine (et pas que dans l'académie). On pourrait aussi citer certaines cultures asiatiques (Japon, Corée) où ces histoires de temps de travail démesurés font partie de la vie quotidienne.
Dans le monde académique en France, d'après mon expérience, les doctorants "zombies" ne réussissent pas. En fait, ils tentent de compenser un problème (capacité de concentration, impression de ne pas maîtriser leur sujet, mauvaise prodictivité, manque de confiance en eux) par des horaires abusifs. En général, c'est un cercle vicieux : quand tu augmentes tes heures pour compenser un travail de piètre qualité, tu n'améliores pas la qualité du boulot. Et comme en sciences la qualité prévaut largement sur la quantité, tu vas t'enfermer dans ce rôle, et tes collègues diront de toi que tu as le profil d'un bon technicien. Inversement, les doctorants qui ne font pas leurs heures (il y en a) ont un problème de motivation, et aucune méthode de management ne peut les ramener dans une carrière académique.
Au final, l'impression que j'ai, c'est que tout le monde se fout de tes heures. On te demande de faire ton taf, que tu sois chercheur, directeur de recherche, maitre de conf, ou doctorant. Tant que le taf est fait, que les projets avancent, que les articles sortent à un rythme régulier, on se fout totalement de la manière dont tu t'organises. Si tu arrives à faire tout ça en bossent 30h par semaine, tant mieux pour toi. S'il te faut 60 heures, tant pis pour toi. Par contre, si tu merdoies et qu'en plus tu ne fais pas tes heures, alors bye bye la carrière. Si tu es précaire tu changeras de job, si tu es déja titulaire tu seras placardisé et tu devras gérer les rapports défavorables, les remarques de tes collègues sur le fait que tu devrais peut-être aller plomber les stats de publication d'un autre labo, etc. On peut dire que c'est une bonne vie de fonctionnaire planqué, mais si le placard était épanouissant, ça se saurait.
Parce que comme ailleurs, ils cherchent surtout plus de pouvoir
Vu la galère que c'est de trouver des candidats pour devenir directeur d'unité, c'est pas la majorité… Par contre, du coup, ceux qui cherchent le pouvoir le trouvent facilement, et ça se voit.
d'argent
Dans la fonction publique? Traite-les de cons directement. Parmi les milliers de manières de devenir riche, je ne pense pas qu'il en existe beaucoup qui impliquent de devenir fonctionnaire, surtout au vu de la précarité des dix premières années de carrière…
et moins bosser
J'ai l'impression que tu as comme un passif, je me trompe? Soit tu es tombé dans un labo très bizarre, soit la douleur t'égare, soit tu ne fais que relayer des "éléments de langage" issus du bistro du coin (ou des think tanks libéraux, parfois c'est difficile de faire la différence) sans expérience de ce dont tu parles.
C'est pas triste, c'est juste que c'est quand même super rare d'être bassiste et leader du groupe. C'est peut-être un problème technique, hein, qui fait que c'est dur de chanter et d'assurer le tempo en même temps, mais d'une manière générale le bassiste n'est pas sous les feux de la rampe.
Au passage, il n'y a rien de triste à être un homme de l'ombre ; mieux vaut être le mec qui administre les serveurs et qu'on ne voit jamais parce que tout marche bien plutôt que le gusse qui passe son temps en réunion et qui encaisse les demandes débiles des utilisateurs…
Et puis, ce n'est pas toujours les mêmes 80% de toutes manières. Tu peux être chef d'entreprise et discret dans les fêtes de famille, tu peux être maire de ton bled et bassiste dans ton groupe de rock… C'est une histoire de composition de groupe, en fait. Tu prends des leaders, tu en fais un groupe, tu vas te retrouver avec 80% de suiveurs. Ça marche pareil chez les rats, ça n'est pas qu'une question de personnalité, c'est une histoire de rôle à jouer dans un groupe.
Ah zut, j'avais écrit un nouveau commentaire-fleuve pour te décourager :-)
Pour être un peu constructif, tu as confondu le logiciel qui pourrait servir de base au workflow d'un journal scientifique, et le journal en question. Actuellement, les grands éditeurs ont chacun leur solution logicielle pourrie, et c'est toujours une plaie de soumettre un article. Il pourrait être utile d'avoir un système de soumission libre et souple (même s'il risque d'être beaucoup utilisé par des éditeurs prédateurs pas sérieux).
Tout ça n'a rien à voir avec l'idée de monter un journal, chose que visiblement tu as totalement sous-estimé (par plusieurs ordres de grandeur).
Je suis seul sur ce projet donc je serais l'éditeur dans un premier temps mais toute publication passant la revue par les pairs sera publié.
Waouh, tu vas être l'éditeur pour les articles de sciences sociales et ceux de physique théorique en même temps? Tu fais une confiance aveugle aux reviewers, sur la base d'une inscription sur un site? Et comment tu feras quand tu auras une review positive et une review négative?
Là, pour le coup, c'est vraiment novateur : un journal sans editorial board, même les chinois n'osent pas.
Il y a des templates latex et libre office pour la mise en page.
Euh, donc si je comprends bien, pas de relecture, pas de mise en page, pas de vérification de la biblio, tu mets directement l'article sur ton site web, éventuellement après avoir vaguement vérifié que le style du journal a été appliqué? Si on te refile un document MS Word, tu fais comment, tu l'ouvres dans Libre Office avec le style, un coup de pdf, et voila?
il est très facile d'obtenir un score permettant de payer 100 euro
Je suis d'accord avec ton constat sur le fait que 2000€ pour publier dans une revue OpenAccess traditionnelle, c'est cher payé, mais est-ce que 100€ pour publier dans ton journal, ça n'est pas cher payé non plus? Tu comptes commanditer deux revues par des relecteurs forcément choisis aléatoirement (puisqu'il n'y a pas d'éditeur) et prendre des décisions éditoriales sans rien comprendre du contenu des papiers, puis d'appliquer (ou de demander aux auteurs d'appliquer) des styles de document sans passage par un "publishing editor". Pour être franc, j'ai l'impression que tu es largement sous les prestations des moins pires journaux chinois, et que tu serais classé comme "predatory publisher" sur la liste de Beall.
Je sais pas comment montrer que je ne propose pas un journal bidon qui fait des fausses prétention
En fait, c'est assez documenté.
1) Comités éditoriaux réels et prestigieux (internationaux, profs des grandes universités européennes et US)
2) Processus de peer-review réel et sélectif ( => Taux de rejet "raisonnable" )
3) Bases académiques (adresse dans une université ou un institut de recherche) ou dans le monde de la publication académique (filiale d'un grand éditeur de contenu scientifique…) afin de justifier d'un savoir-faire.
4) Indexation par les bases de données avec des critères d'inclusion (Scopus / ISI-Reuters…), les bases de données thématiques (e.g. pubmed pour la biologie). Moteurs de recherche sans critères (e.g. Google Scholar) largement insuffisants. Cela va sans dire, il faut aussi une existence officielle (registre du commerce ou association, ISBN, possibilité de donner des DOI, etc). Avoir des bureaux physiques (et pas une PO Box) et de vrais employés, héberger ses serveurs.
5) Comportement sain (pas de spam, pas de pression sur les taux d'acceptation auprès des éditeurs, pas d'invention d'index bidons ou de reconnaissances académiques frelatées…)
6) Débit de publication raisonnable (plusieurs papiers par éditeur et par an, donc au final plusieurs dizaines d'articles par journal thématique).
J'espère attiré les bons travaux scientifiques qui ne sont pas forcement révolutionnaire voir nouveaux (réplication d'expériences par exemple)
Je te rassure, à part quelques gros journaux, peu d'entre eux sont capables de sélectionner les travaux révolutionnaires! La plupart des journaux spécialisés se contenent d'une review technique et scientifique, et publient même les articles qui semblent peu novateurs. Récemment, tous les gros éditeurs ont mis en place des journaux de type "voiture-balai", dans lesquels sont publiés les articles qui ne conviennent pas aux journaux phares à fort IF. PLoS One par exemple publie des milliers d'articles qui ne sont que des réplications d'expériences ou des trucs de qualité discutable mais qui sont suffisamment sérieux pour mériter d'être gardés pour la postérité moyennant quelques milliers d'euros.
augmenter l’interaction entre le publique et les scientifiques par le biais de ce journal
Sur la base de quelques articles très spécialisés et probablement trop confidentiels pour espérer être publiés dans les journaux traditionnels? Qu'est-ce que le public va bien tirer des discussions telles que "La méthode de Tartempion-Müller est biaisée quand les données sont issues d'un échantillonnage discret. / Nous remercions le reviewer pour cette remarque et nous citons maintenant Tartempion and Müller 1986. D'après DaSilva 1990, le biais est inférieur à 1% quand la périodicité des mesures est de l'ordre de la milliseconde, ce qui est le cas ici. Nous avons mesuré l'index de Milosevic et la distance de Dostoievsky après une procédure de rééchantillonnage (Daratamimolarivaya 2008), et ils sont tous les deux inférieurs à 0.02. Ces résultats sont résumés dans la table supplémentaire 47."? Dans la plupart des domaines, la discussion entre reviewer et auteurs peut parfois n'être compréhensible que par une centaine, voire une dizaine, de personnes dans le monde. OK, le grand public va pouvoir accéder à des pages et des pages de discussion jargonnante, mais qu'est-ce que ça va apporter? Tu vas aussi archiver les anciennes versions des articles pour qu'on puisse suivre la discussion? Ça, par exemple, en tant qu'auteur, je détesterais, parce que ça veut dire que tu publie éventuellement des trucs faux, indexés par les moteurs de recherche. "Publier", ça a un sens, et autant on peut assumer les erreurs passées à travers du processus éditorial, autant je ne trouve pas ça normal de devoir assumer les erreurs qu'on a corrigées par la suite, ou même un historique de publication compliqué (conflits entre auteurs avec modification tardive de l'ordre ou de la liste des noms, données retirées pour être publiées ailleurs…). Où ça va s'arrêter? On va publier le premier jet, la page blanche qu'on avait avant de commencer à taper l'article? La review, c'est un processus confidentiel, où les auteurs peuvent se faire allumer, parfois à raison, parfois à tort ; la plupart du temps, c'est d'ailleurs chiant comme la pluie (liste de fautes d'orthographe ou de mots à mettre en italique…).
Après, ça ne regarde que moi : je ne publierai jamais dans ton journal, et je déconseillerais à tout le monde de le faire. On n'a pas besoin de nouveaux journaux, on a besoin d'éditeurs professionnels, honnêtes, on a besoin d'une concurrence saine qui permettrait d'abaisser les marges et rapprocher les coûts de publis des coûts de revient. Mais on a surtout besoin de moins de journaux ; la sélection naturelle commence déja à éliminer les milliers de petits journaux créés par des éditeurs cupides, les scientifiques deviennent moins naïfs quand ils se font inviter à des comités éditoriaux bidons. Mais le problème, c'est certainement qu'il y a trop de production scientifique publiée, pour une qualité moyenne assez médiocre, surtout dans les journaux créés "from scratch" sans communauté derrière, et sans réel besoin.
[^] # Re: Fake information
Posté par arnaudus . En réponse au journal Payer ses impôts en choisissant la date. Évalué à 3.
Mhhh, en info, on aime quand même bien le mythe de la sécurité absolue. Regarde, un truc tout con : la signature électronique des emails. La quantité de prises de tête sur le sujet, les développements de logiciels, etc. sur la signature électronique, pour quoi au final? Combien de fois par an reçoit-on des faux emails d'un expéditeur qui n'est pas la personne prétendue? Quelle proportion des emails reçus est susceptible d'avoir une valeur légale, opposable? Bref, une fois qu'on a retiré la parano et qu'on a accepté que les emails posaient marginalement des problèmes de confidentialité et de fiabilité, est-ce qu'on a besoin de les chiffrer? Est-ce qu'il n'est pas plus simple de trouver une procédure un peu plus lourde pour les 0.01% d'e-mails dont l'interception pourrait poser de réels problèmes?
Si tu poses le problème comme ça, tu vas avoir une levée de boucliers : "Je ne veux pas que mes emails soient lus", "Google sait tout de ma vie", etc. Mouais, bon, bah en fait, même si les emails sont scannés par des algos, on peut aussi décider de n'en avoir rien à foutre et de s'inquiéter des vrais problèmes (par exemple, le coût énergétique supplémentaire qui serait induit par le chiffrage/déchiffrage de l'ensemble des emails du monde entier, et qui lui, engendrerait des vrais problèmes dans la vraie vie.
[^] # Re: Journalimse ?
Posté par arnaudus . En réponse au journal [Journal Bookmark] Pourquoi et comment j’ai créé un canular sur Wikipédia - PasseurDeScience. Évalué à 5.
À décharge :
* Ça n'est pas de la faute des journalistes si on ne leur donne qu'une demi-journée pour écrire quelque chose sur un sujet auquel ils n'y connaissent rien. Parfois, quand je lis un article de vulgarisation scientifique, je trépigne de rage contre les raccourcis, les analogies foireuses, et la méconnaissance profonde du sujet (surtout comparé à certaines vidéos Youtube de vulgarisation, qui montrent qu'on peut connaitre parfaitement un sujet tout en étant compréhensible). Mais voila, si on me demandait "pour demain tu écris quelque chose sur le dernier prix Nobel de chimie", je refuserais : en quelques heures, comment comprendre le sujet, retracer l'historique, expliquer pourquoi c'est important? En quelques heures, on ne peut que reprendre quelques communiqués de presse, et c'est tout.
* Le fonctionnement de Wikipédia est très très inhabituel. Pas que pour les journalistes, les politiques ne comprennent pas comment fonctionne Wikipédia, les scientifiques ne comprennent pas, le grand public ne comprend pas. L'existence de FAQ permet d'expliquer comment ça marche, les rôles des administrateurs, le rôle des contributeurs, la mise en place de patrouilles anti-vandalisme, etc. Mais même avec ça, c'est compliqué, et pour vraiment comprendre, il faudrait contribuer plusieurs mois tout en participant au fonctionnement de la communauté (discussions, prises de décisions, etc). Et d'ailleurs, je ne suis pas sûr que les participants expérimentés seraient tous d'accord sur la manière dont WP fonctionne. Il est assez évident que Pierre Barthélémy n'a pas compris comment marchait WP, qu'il cherche encore à contacter des gens qui ont des "responsabilités" (genre "vous, vous êtes patrouilleur, vous avez quel rôle et quel droit", alors que tout le monde a tous les rôles et tous les droits), mais il est loin d'être le seul. Il n'existe rien de comparable à Wikipédia.
* Le but d'un journaliste n'est pas de comprendre comment quelque chose fonctionne, il faut qu'il ait quelque chose d'intéressant à raconter à ses lecteurs. Quand on a une formation scientifique, j'ai l'impression qu'on s'imagine que le journalisme est un travail d'écriture de rapports dont la qualité essentielle doit être l'exactitude. Or, la plupart des journalistes sont des littéraires, et la plupart des journalistes n'ont pas l'intention d'offrir des informations factuelles neutres ; ils veulent apporter un point de vue subjectif sur un fait d'actualité, en supposant souvent que le lecteur est déja au courant. Par exemple, Pierre Barthélémy ne veut pas décrire le fonctionnement de Wikipédia, mettre en avant la valeur d'une encyclopédie en ligne, de sa licence libre, ou de son mode de fonctionnement. Non, il veut raconter une "histoire" : il est facile pour les fabricants de "fake news" de trafiquer le contenu du 5e site le plus consulté, et considéré comme une source d'information fiable. Du coup, le raisonnement n'est évidemment pas scientifique : il ne vérifie pas que les fake news s'appuient sur Wikipédia, il ne vérifie pas si les fabricants de fake newe ont l'habitude de vandaliser WP avant de faire partir leurs tweets, il ne vérifie pas si WP réagit vite quand une fake news prend de l'ampleur (et pourtant, il devrait, parce que les articles deviennent probablement très surveillé dans les heures qui suivent un tel évènement), il ne vérifie pas si les lecteurs de fake news consultent Wikipédia pour vérifier… Il ne vérifie rien, il raconte juste un scénario mi-réaliste mi-fantasmé, basé sur la vague idée que ça pourrait être possible. Évidemment, ça n'a absolument rien d'une démonstration, c'est en quelque sorte un scénario de film. Mais c'est probablement ce que son patron veut et ce que ses lecteurs veulent, donc bon, voila, il se livre à l'exercice. Ça n'est pas "pensé", il n'a pas réfléchi pendant 6 mois avant de se lancer, et ça n'a pas vocation à représenter quoi que ce soit de concret. Mais s'il avait fait ce que nous pensons qu'il aurait dû qu'il fasse, alors il se serait livré à un travail de sciences sociales; il n'est pas payé pour ça, et n'a peut-être pas non plus les compétences pour le faire. On attend peut-être trop des journalistes, si on veut des études de sciences sociales, c'est dans les universités que ça se passe, pas dans les blogs de journaux.
[^] # Re: Journalimse ?
Posté par arnaudus . En réponse au journal [Journal Bookmark] Pourquoi et comment j’ai créé un canular sur Wikipédia - PasseurDeScience. Évalué à 5.
Le problème, c'est qu'à force de grossir le trait, on finit par conforter ceux qui aimeraient bien que les journalistes disparaissent, ou ne racontent que des choses avec lesquelles ils sont d'accord.
Du coup, je trouve les discours de type «le journal X? Pfff, à la botte du pouvoir/de leur actionnaire, ils ne méritent pas le titre de "journalistes"» assez déplaisant, parce que je ne comprends pas le but.
1) Montrer qu'on est super-intelligent et super-informé, et qu'on sait mieux que les journalistes? Sur quelle base? Des sources d'info fiables et recoupées, ou bien par le biais d'un filtre idéologique? Dans quelle mesure ça vaut mieux que je journalisme?
2) Détruire la crédibilité des médias pour s'en débarrasser? Quel modèle de démocratie à l'heure du web 2.0, où plus personne n'a d'autorité particulière pour décider quelles infos sont fiables et quelles info n'ont aucune crédibilité? Il y a une chose dont je suis sûr, c'est qu'on ne peut pas exercer son esprit critique dans un monde où il n'y a aucune fiabilité de l'information ; il n'y a plus rien sur quoi se baser pour estimer la crédibilité d'une source ou d'un fait.
Le journalisme, c'est comme le code (ou comme l'art, ou comme la politique, ou comme presque n'importe quoi en fait). C'est super facile de critiquer, surtout quand on ne fait absolument rien à part traiter les gens de nazes, de corrompus, ou de fainéants.
Par exemple, je suis le premier à reprocher à Pierre Barthélémy d'avoir fait n'importe quoi pour "vendre" un papier sans intérêt. Mais est-ce quelqu'un a déja fait mieux? Est-ce qu'il y a une sociologie sérieuse du vandalisme sur Wikipédia, est-ce qu'il y a des données statistiques et scientifiques sur le sujet? On peut reprocher aux gens de faire de la merde, mais si la merde est le top de la qualité dans le domaine, c'est certainement moins facile de faire le difficile.
[^] # Re: Pas le premier à y avoir pensé...
Posté par arnaudus . En réponse au journal [Journal Bookmark] Pourquoi et comment j’ai créé un canular sur Wikipédia - PasseurDeScience. Évalué à 10.
Celui-ci est beaucoup moins scandaleux, je trouve. D'une part, il n'a rien à faire de Wikipédia. On peut le trouver égoïste, parce qu'il vandalise WP pour mener une petite expérience personnelle, mais WP n'est pas le sujet de son expérience. J'ai même l'impression qu'il a très bien compris comment ça marchait, et il en profite.
L'expérience est concluante et totalement conforme au sentiment que j'ai à propos de ces fameux "jeunes", que je récupère 5 ans après lui (en fait, son expérience datant de 2012, ce sont les mêmes! :-) ). Totalement familiers avec l'usage du numérique, et totalement esclaves et passifs vis à vis de ces technologies. Ça pourrait paraitre paradoxal, parce que les jeunes actifs passent beaucoup plus de temps que nous à utiliser ordinateurs, tablettes et smartphones, mais en fait l'utilisation est totalement "ADSL" : ils ne font que downloader de l'info en suivant des pointeurs. Je trouve que la plupart des étudiants, même brillants, n'ont pas le réflexe de créer. Ils essayent d'imiter, au mieux, ils se posent beaucoup de questions, parfois de très bonnes questions, d'ailleurs, mais l'idée qu'on trouve tout sur internet semble complètement brider leur capacité à proposer eux-mêmes quelque chose. C'est flagrant pour l'utilisation des smartphones, où la seule option pour réaliser une tâche quelconque est de chercher une application qui le fait (et si cette application n'existe pas, c'est que ça n'est pas possible).
C'est peut-être compréhensible, d'ailleurs : maintenant qu'on a accès à une grande partie de la production littéraire, scientifique, artistique, culturelle et technique de l'humanité, comment trouver la motivation pour faire quelque chose de nouveau? Avoir une idée réellement originale devient de plus en plus rare.
# Pas le premier à y avoir pensé...
Posté par arnaudus . En réponse au journal [Journal Bookmark] Pourquoi et comment j’ai créé un canular sur Wikipédia - PasseurDeScience. Évalué à 10.
D'ailleurs, des liens sont disponibles à partir de la FAQ destinée aux journalistes :
Ne pas créer de canulars sur Wikipédia :
https://en.wikipedia.org/wiki/Wikipedia:Do_not_create_hoaxes
https://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Ne_cr%C3%A9ez_pas_de_canulars
"Il a été tenté, testé et confirmé qu'il était possible de créer des canulars sur Wikipédia, tout comme il est possible d'y écrire des obscénités. C'est une conséquence inévitable pour une encyclopédie libre à laquelle tout le monde peut contribuer. Cela a déjà été fait plusieurs fois, et n'aide pas Wikipédia."
Liste des canulars existant:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Liste_de_canulars
Bref, s'il avait passé 5 minutes à lire la FAQ destinée aux journalistes, P. Barthélémy aurait compris que ce qu'il faisait était débile, et qu'il était le cent-cinquante millième à y avoir pensé. C'est tellement classique qu'il y a une FAQ sur le sujet…
[^] # Re: Et?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Payer ses impôts en choisissant la date. Évalué à 4.
C'est l'argument des grincheux qu'on ne revoit jamais dans plusieurs années.
"Vous verrez avec votre téléphone portable, dans quelques années vous reviendrez au téléphone fixe"
"Vous verrez avec la loi anti-tabac, dans quelques années tous les cafés auront fermé et on reviendra en arrière"
"Vous verrez avec les banques en ligne, vous regretterez vos agences et vous reviendrez en arrière"
L'ensemble de tes arguments montre que de toutes manières tu es en train de découvrir les prélèvements Sepa. Le principe n'est pas du tout de faire un chèque en blanc, c'est de laisser au créditeur l'action de déclencher un virement (un appel de fonds, en quelque sorte). Tu as le contrôle en amont (gestion des listes blanches/listes noires et autorisations de prélèvement) et en aval (8 semaines pour contester un prélèvement). Tous les professionnels sérieux envoient les factures avant de déclencher les prélèvements, ce qui te laisse le temps de gérer les litiges, voire d'anticiper en annulant une autorisation de prélèvement.
Que tu le veuilles ou non, les banques ont décidé qu'il était plus facile et plus rentable de rembourser après coup en cas de (rares) litiges que de sécuriser le système. Exactement pareil que pour la carte bancaire ; la sécurité est douteuse et il y a plein d'arnaques ou de détournements, mais le coût de ces trucs là reste inférieur au coût associé à une réelle sécurisation des moyens de paiement. En tout état de cause, de toutes manières, ça n'est pas ton affaire. Si on t'a pris des sous sans que tu le veuilles, tu annules, et c'est tout. La banque se démerde pour le reste, y compris pour prouver que tu es de mauvaise foi.
Personnellement, même si je suis un peu décontenancé par le principe (c'est un peu le principe de Wikipédia, mais avec ton pognon : tout le monde peut faire ce qu'il veut sur ton compte, mais tu peux réverter dans la foulée), ça reste une solution élégante et fonctionnelle. En fait, tu n'as jamais eu autant de contrôle sur ton pognon, parce qu'avant, tu pouvais attendre longtemps avant de revoir ton fric en cas d'erreur de prélèvement ou de virement.
Pour des raisons philosophiques/théoriques, le système te gêne, soit. Mais bon, les arguments pourris, ça ne sert pas ta cause, et à part passer pour un vieux ronchon, je ne vois pas où tu veux en venir. Tu as peur que tout le monde te pique ton fric? Planque-le sous ton matelas, c'est ce que font les petits vieux.
[^] # Re: Et?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Payer ses impôts en choisissant la date. Évalué à 2.
Tu m'expliques l'argument? Tu voudrais avoir le droit d'annuler un prélèvement du trésor public alors que tu avais les fonds disponibles (puisque le prélèvement est passé) alors que tu n'avais pas contesté le montant (que tu connais depuis des mois)?
À part la sensation débile d'avoir la possibilité de te tirer une balle dans le pied, ça t'apporte quoi, exactement?
En plus, c'est à la banque de se justifier si elle refuse d'annuler un prélèvement. Si tu leurs transmets des documents qui prouvent que les impôts se sont gourés, je ne pense pas qu'elle puisse refuser d'annuler.
[^] # Re: Fake information
Posté par arnaudus . En réponse au journal Payer ses impôts en choisissant la date. Évalué à 1.
C'est clair, je suis en train d'en changer. C'est une banque qui distribuait aussi le courrier, avant, du coup, ils ne savent pas très bien se sevir des ordinateurs.
[^] # Re: Foireux et faignasse
Posté par arnaudus . En réponse au journal [Journal Bookmark] Pourquoi et comment j’ai créé un canular sur Wikipédia - PasseurDeScience. Évalué à 5.
Boaf, comme ça n'est pas mon domaine, je ne culpabilise pas trop.
Au delà d'une vie trop bien remplie, la raison pour laquelle j'ai déserté WP est le manque de sensibilité de la communauté aux valeurs du libre, et également sa (trop) grande bienveillance vis-à-vis des contributeurs incompétents. Pour le premier point, la lutte pour le respect des licences, par exemple, devenait de plus en plus compliquée ; que ce soit parce que beaucoup n'évaluaient que le risque juridique ("personne ne va nous attaquer si on publie cette affiche de film de 1967"), ou parce que le respect des licences était techniquement compliqué (par exemple, impossible de créditer l'ensemble des auteurs en cas de fusion d'articles…). L'autre point, c'est qu'il est impossible de contribuer positivement à WP sans connaitre ses principes (licence, principes fondateurs, us et coutumes, etc) et sans connaitre le logiciel (qui permet de mettre de la sémantique dans le texte). L'accès à la contribution est donc difficile ; au début tout était à faire et n'importe quelle contribution maladroite ne pouvait qu'augmenter la qualité. Au fil du temps, certains articles sont devenus d'une qualité suffisante pour qu'un ajout un peu aléatoire techniquement dégrade l'article plus qu'il ne l'améliore, et il fallait systématiquement passer derrière. Le ratio contributeurs expérimentés / débutant était tel que les contributeurs motivés ne faisaient que passer leur temps à gérer des problèmes de mise en page ou des conflits, et au bout d'un moment ça devient plus un boulot qu'un hobby.
Et puis, finalement, au bout d'un moment, on a l'impression qu'on a pu mettre tout ce qu'on pouvait.
Il y a 10 ans, non, mais ça a peut-être progressé! :-) L'historique des articles contient l'équivalent des messages d'un soft de gestion de versions, on peut lire "révert vandalisme" par exemple. Par contre, ça n'est pas normalisé, et j'imagine qu'il faut regarder tout ça à la main pour chaque article.
[^] # Re: A quoi ça sert ?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Payer ses impôts en choisissant la date. Évalué à 10.
Ça me semble quand même très très théorique et idéologique. En tout état de cause, si au jour j tu diminues les charges, au jour j+1 tu rentres moins d'argent. La croissance économique / baisse du chômage / augmentation des salaires hypothétiquement engendrée par la diminution des charges ne va se faire sentir que plusieurs années plus tard, si tout se passe bien, si rien d'autre ne change, et si les entreprises ont bien réinvesti leurs marges augmentées là où c'était prévu. Du coup, il va se passer plusieurs années au cours desquelles tu rentres moins de pognon que prévu, années au cours desquelles tu vas soit diminuer la qualité du service pour serrer les coûts (peu de chances de réaugmenter la qualité de service après ça, au passage), soit financer ton service public avec de la dette, dont la charge devra être retranchée des rentrées futures espérées. Bref, c'est un chouilla plus compliqué que ce que voudraient nous faire croire les pseudo-libéraux…
[^] # Re: Fake information
Posté par arnaudus . En réponse au journal Payer ses impôts en choisissant la date. Évalué à 5.
Justement, non. Tu es juste bon pour un déplacement en agence pour une banque traditionnelle, ou un formulaire en ligne autrement. Peut-être une lettre recommandée, mais je pense que ça n'est pas forcément nécessaire. Je cite Que Choisir : "Vous disposez d'un délai de 8 semaines après la date à laquelle les fonds ont été débités pour contester l’opération. La banque dispose de 10 jours ouvrables, à réception de la contestation, pour procéder au remboursement de l'opération ou pour vous informer de son refus de rembourser (elle doit dans ce cas faire elle-même la preuve du caractère abusif de la réclamation)."
Sérieux, ça n'arrive pas quand même tout le temps. Une fois tous les x années, tu vas remplir un formulaire et paf, tu es remboursé. C'est pareil que quand tu te fais piquer ta carte bleue.
On s'en fout complètement, c'est la banque qui te rembourse, elle se démerde après. Je pense qu'il y a moyen d'annuler l'opération (les banques font ça tout le temps en cas d'erreur), ou au pire elles sont assurées pour ce genre de trucs. De toutes manières, ça n'est pas ton problème. Pareil que si on te pique ta CB.
J'imagine que tu imagines n'importe quoi. Si la banque est assurée, c'est l'assurance qui paye. Évidemment, tu peux toujours penser que ce risque est mutualisé sur les clients, mais la banque peut te répondre que c'est sa marge qui prend, c'est pareil de toutes manières.
Une trentaine d'années… Félicitations, tu viens de démontrer le progrès apporté par les virements Sepa.
Sois contre, c'est ton droit. Emmerde-toi à faire tes virements à la main, ou des chèques, ou payer en espèces, ou en grammes d'or, ou en ce que tu veux. Ça n'est pas mon problème, c'est un problème entre toi et ton débiteur. Si le débiteur est un privé, il peut t'envoyer chier, c'est à toi de te trouver un fournisseur qui accepte ton argent. Si ton débiteur est un acteur public, alors ça ne me gêne pas non plus qu'il t'envoie chier (sérieux, tu t'attends à ce que les impôts te prélèvent plus que ce que tu dois? Qu'ils fassent faillite?), ou qu'il te facture le traitement particulier que tu demandes.
Justement, ça ne te fait pas chier de sortir ton portefeuille, de chercher tes petites pièces, de prendre ton pain, de remettre les piècettes comme tu peux dans ta poche, que tout le monde tripote la monnaie puis les croissants, tout ça pour 1 euro et des brouettes? Je trouve que c'est l'exemple parfait de l'archaïsme des micro-paiments en liquide, tous les jours tu vas chercher ton pain, tous les jours tu manipules des petites pièces, il faut te rendre la monnaie, ça coûte de l'argent à la boulangerie de gérer tous ces fonds de caisse et de passer un temps fou à rendre la monnaie, à gérer les gens qui se pointent avec 50€ ou pas assez d'argent… Si ton truc c'est de dire qu'on s'en sortait très bien en 1950 et en 1820… Sauf qu'à ces époques, la plupart du temps, on ne fractionnait pas ses paiements comme ça. On payait le boulanger, le bar, la blanchisserie, etc. une fois de temps en temps ; tout le monde se connaissait et on réglait sa note de temps en temps. L'anomalie, c'est plus le système que tu connais, où tu passes un temps fou à faire des micro-paiements et des micro-prélèvements, où s'il te manque 10 centimes tu repars sans ton pain. Ce n'est pas parce que tu es habitué à un système foireux que c'est le meilleur!
# Fake information
Posté par arnaudus . En réponse au journal Payer ses impôts en choisissant la date. Évalué à 7. Dernière modification le 13 février 2017 à 14:01.
Je ne suis pas en désaccord avec le fond de ton journal, puisque ça m'est arrivé d'avoir un de ces p*** de virements rejeté parqu'il était tombé pile entre des transfers de sous mal synchronisés entre deux comptes. Ceci dit, ça ne te donne pas le droit d'écrire des absurdités :
C'est totalement faux. Le prélèvement est un droit de déclencher un virement de la part de l'entreprise, et il a plein d'avantages. Par exemple, le fait de prélever exactement ce qui est nécessaire (vécu aussi : il faut plusieurs mois et de multiples interventions humaines pour régler un problème aussi con qu'une inversion de chiffres dans les centimes sur un virement). Par principe même, l'entité qui fait l'appel de fonds est plus à même de savoir combien elle doit recevoir, non? Pour acheter une baraque sans appel de fonds, la procédure est de verser au notaire plus qu'il n'en faut réellement, le notaire fait ses millions de petits calculs incompréhensibles qui changent tous les 15 jours, et quelques mois après il te rembourse le trop-perçu. Super-pratique, en effet!
Tu ne peux pas ignorer qu'une entreprise qui commence à jouer avec les prélèvements SEPA est très très mal barrée. Tu as un délai confortable pour dénoncer un prélèvement, qui est automatiquement annulé. Et la boîte a chaud aux fesses, par ex., EDF qui avait commencé à doubler les prélèvements par erreur le mois dernier s'est vue complètement bloquée (et donc incapable de réaliser les prélèvements simples) dans certaines banques…
Au passage, le virement SEPA a forcément un coût, celui de la gestion des trop-perçus ou des retards de payement, avec les problèmes de trésorerie afférents. Parce que même si on te facture des frais pour retard, c'est loin de couvrir les coûts réels. Et en plus, tu finis par perdre le client. Bref, recevoir les payements au fil de l'eau est beaucoup plus contraignant que de planifier les prélèvements, pour la boîte et même pour toi. Il serait normal qu'on te facture tes lubies, non?
# Foireux et faignasse
Posté par arnaudus . En réponse au journal [Journal Bookmark] Pourquoi et comment j’ai créé un canular sur Wikipédia - PasseurDeScience. Évalué à 10.
Je n'ai même pas lu l'article tellement le sujet est éculé. Ça fait beaucoup plus de 15 ans que le problème est étudié, disséqué, et discuté, et la démarche de Pierre Barthélémy a déja fait l'objet de nombreuses analyses qui ont toutes conclu au fait qu'elle était inutile, nuisible, et contre-productive. Sérieusement, ça doit faire 10 ans que je ne participe plus à Wikipédia et des branquignolles qui vandalisaient les articles à des fins d'expériences pseudo-scientifiques, ça n'intéressait déja plus personne à l'époque. Bref, cette idée, des milliers de gens l'ont déja eue, ils ont déja obtenu des milliers de fois le même résultat, et ça n'apporte absolument rien. Le déguiser derrière un besoin de tester WP contre des "fake news", c'est juste un écran de fumée.
En gros, si quelqu'un est intéressé par l'étude de l'existence, la proportion, et la durée de différents types de vandalismes sur Wikipédia, le protocole est très simple : il suffit d'étudier les millions de vandalismes déja existants, détectés, ou pas encore détectés éventuellement. Évidemment, ça demande une méthode de travail et une démarche scientifique rigoureuse, mais c'est comme ça qu'on bosse quand on veut faire quelque chose de sérieux.
Son truc, ça revient à étudier les conséquences d'un acte antisocial sur la société et commettant soi-même cet acte antisocial. Non seulement ça n'est absolument pas éthique, mais en plus ça n'est même pas valable, puisque la motivation à commettre l'acte antisocial (et donc la manière de le faire et d'en assurer le suivi) est totalement différente de celle des vrais "vandales".
Bref, c'est de la pseudoscience, et ça n'a aucun intérêt. Ça n'est presque pas grave si Wikipédia ne sait pas se protéger contre ce genre d'attaques, puisque ce n'est pas ce genre d'attaques que subit Wikipédia.
[^] # Re: L'original ...
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Sortie du noyau Linux 4.9. Évalué à 7.
D'après l'académie Française 1835, «Après bon vin, bon cheval, Quand on a un peu bu, on fait aller son cheval meilleur train; et, plus figurément, Quand on a un peu bu, on est plus hardi.»
D'après l'internaute.com (vla la référence), «Ce proverbe signifie qu'après un bon repas on poursuit agréablement son chemin.»
M. Quitard, 1842 écrit : «Le Duchat explique ainsi ce proverbe: Quand on a bu de bon vin on s'en ressent, et comme alors on ménage moins le cheval, il parait meilleur parce qu'il va plus vite.» Mais il poursuit par «Il me semble qu'on a du dire "après bon vin, bon cheval" pour signifier que lorsqu'on a bien bu, on a besoin d'un cheval qui ne bronche pas, et ne jette pas son cavalier à terre.»
En gros, même en 1842, on avait déja perdu la signification du proverbe. C'est d'ailleurs assez incroyable qu'il ressorte encore en 2017, puisqu'il semble que ça fait environ 200 ans qu'on ne sait pas ce qu'il voulait dire.
[^] # Re: L'original ...
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Sortie du noyau Linux 4.9. Évalué à 10.
C'est quand même violent de dire que c'est moche et pas drôle, on reste un site convivial où tout le monde peut participer. Après tout, il y a aussi des journaux pas drôles et pas très intéressants, et on passe juste à autre chose.
Ça me rappelle quand même un truc que j'ai vécu au moment où je m'intéressais un peu aux communautés autour des jeux libres. La pluralité des besoins (code, média, images, sons, ergonomie, interface…) fait que quand la taille de la communauté est petite, les arbitrages sont très compliqués, à la fois humainement et même techniquement. Par exemple, dès qu'on tape un peu dans le côté artistique (dessin des sprites ou musique d'ambiance), il faut non seulement prendre en compte la qualité objective (résolution, qualité du son…) des contributions, mais aussi leur qualité subjective (c'est beau/c'est moche), et surtout leur intégration dans l'existant (c'est beau mais ça jure avec l'ambiance du jeu). En gros, il faudrait que la même personne dessine l'ensemble des sprites du jeu, parce que la collaboration sur ce genre de choses, c'est très très compliqué. Et comme les gens qui jouent un peu dans le domaine artistique ont tendance à être quand même assez susceptibles (c'est certainement lié à la nature subjective de la critique dans ces domaines, hein…), c'est très compliqué à gérer. Quand c'est du code, on a quand même des arguments techniques à opposer pour un rejet de patch, quand c'est des dessins ou une bande son, à part que le chef de projet trouve ça moche, il n'y a pas beaucoup de discussions ou d'améliorations possibles.
Tout ça pour dire que ce n'est pas comme si on avait plusieurs propositions pour illustrer les dépêches du kernel : soit on met l'image proposée bénévolement par quelqu'un qui a pris du temps pour le faire, soit on lui dit que ça ne nous intéresse pas. Je comprends très bien pourquoi on a l'image, même si je partage ta critique artistique.
[^] # Re: L'original ...
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Sortie du noyau Linux 4.9. Évalué à 5.
À côté du droit d'auteur, il y a aussi les considérations "bassement" morales ou éthiques, qui consistent à expliciter les clins d'œil (les clins d'œils? les clins de z-yeux? les clins d'yeux? «Il a fait deux clins d'œil» vs «Ils se sont fait des clins d'yeux»? Le mec qui a écrit les specs du français était vraiment bourré).
… à expliciter les références, reformulerais-je. Autrement, ça donne vraiment l'impression que ça donne à tout le monde : les auteurs du dessins essayent de faire passer pour leur blagounette quelque chose qu'ils ont pompé, alors qu'ils essayaient probablement de faire un clin d'… une référence à une blague connue de la culture geek, mais probablement pas assez connue pour qu'il soit évident que ça n'est pas une tentative de plagiat.
Au passage, c'était quand même plus drôle sur xkcd, et les geekscottes me manquent…
[^] # Re: par defaut non ?
Posté par arnaudus . En réponse au message Optimiser sa batterie de smartphone. Évalué à 2.
Mouais, j'ai surtout l'impression que de nombreux électroniciens conseillent de brancher le machin quand on peut et de laisser l'électronique gérer le reste. Les batteries finissent de toutes manières par tomber, à des dates peu prévisibles et, j'ai l'impression, de manière assez aléatoire par rapport à l'utilisation qu'on en fait.
[^] # Re: Sceptique ?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Création d'une revue scientifique libre et sceptique. Évalué à 8.
Il faut quand même arrêter avec le mythe des 80h par semaine. Les gens qui prétendent bosser 80h par semaine sont ceux qui ne savent pas compter leur temps de travail.
Sérieusement, 80h par semaine ça fait 11h30 de temps de travail par jour, week-end compris. Tu arrives au labo à 9h le matin, et tu pars donc à 21h30 (la pause méridienne étant décomptée du temps de travail), tous les jours, y compris le samedi et le dimanche? Ça n'est pas tenable une semaine, tu as les temps de transport en plus, et les mille trucs de la vie quotidienne à faire. Par exemple, les gens qui bossent beaucoup chez eux, le soir et le week-end, prennent souvent sur leur temps de travail de la journée pour régler des trucs perso (problèmes administratifs, aller chez le coiffeur, etc).
Déja, travailler de manière effective (je n'ai pas écrit "efficace") 50h par semaine, c'est vraiment beaucoup. Au-delà, ça n'est probablement pas faisable en rythme de croisière.
J'ai lu un billet de blog intéressant à ce sujet il y a peu de temps (https://dynamicecology.wordpress.com/2014/02/04/you-do-not-need-to-work-80-hours-a-week-to-succeed-in-academia/). Il semble que le mythe des 80h par semaine viennent des USA, où c'est comme une légende urbaine (et pas que dans l'académie). On pourrait aussi citer certaines cultures asiatiques (Japon, Corée) où ces histoires de temps de travail démesurés font partie de la vie quotidienne.
Dans le monde académique en France, d'après mon expérience, les doctorants "zombies" ne réussissent pas. En fait, ils tentent de compenser un problème (capacité de concentration, impression de ne pas maîtriser leur sujet, mauvaise prodictivité, manque de confiance en eux) par des horaires abusifs. En général, c'est un cercle vicieux : quand tu augmentes tes heures pour compenser un travail de piètre qualité, tu n'améliores pas la qualité du boulot. Et comme en sciences la qualité prévaut largement sur la quantité, tu vas t'enfermer dans ce rôle, et tes collègues diront de toi que tu as le profil d'un bon technicien. Inversement, les doctorants qui ne font pas leurs heures (il y en a) ont un problème de motivation, et aucune méthode de management ne peut les ramener dans une carrière académique.
Au final, l'impression que j'ai, c'est que tout le monde se fout de tes heures. On te demande de faire ton taf, que tu sois chercheur, directeur de recherche, maitre de conf, ou doctorant. Tant que le taf est fait, que les projets avancent, que les articles sortent à un rythme régulier, on se fout totalement de la manière dont tu t'organises. Si tu arrives à faire tout ça en bossent 30h par semaine, tant mieux pour toi. S'il te faut 60 heures, tant pis pour toi. Par contre, si tu merdoies et qu'en plus tu ne fais pas tes heures, alors bye bye la carrière. Si tu es précaire tu changeras de job, si tu es déja titulaire tu seras placardisé et tu devras gérer les rapports défavorables, les remarques de tes collègues sur le fait que tu devrais peut-être aller plomber les stats de publication d'un autre labo, etc. On peut dire que c'est une bonne vie de fonctionnaire planqué, mais si le placard était épanouissant, ça se saurait.
[^] # Re: Sceptique ?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Création d'une revue scientifique libre et sceptique. Évalué à 9.
Vu la galère que c'est de trouver des candidats pour devenir directeur d'unité, c'est pas la majorité… Par contre, du coup, ceux qui cherchent le pouvoir le trouvent facilement, et ça se voit.
Dans la fonction publique? Traite-les de cons directement. Parmi les milliers de manières de devenir riche, je ne pense pas qu'il en existe beaucoup qui impliquent de devenir fonctionnaire, surtout au vu de la précarité des dix premières années de carrière…
J'ai l'impression que tu as comme un passif, je me trompe? Soit tu es tombé dans un labo très bizarre, soit la douleur t'égare, soit tu ne fais que relayer des "éléments de langage" issus du bistro du coin (ou des think tanks libéraux, parfois c'est difficile de faire la différence) sans expérience de ce dont tu parles.
[^] # Re: Sceptique ?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Création d'une revue scientifique libre et sceptique. Évalué à 3.
C'est pas triste, c'est juste que c'est quand même super rare d'être bassiste et leader du groupe. C'est peut-être un problème technique, hein, qui fait que c'est dur de chanter et d'assurer le tempo en même temps, mais d'une manière générale le bassiste n'est pas sous les feux de la rampe.
Au passage, il n'y a rien de triste à être un homme de l'ombre ; mieux vaut être le mec qui administre les serveurs et qu'on ne voit jamais parce que tout marche bien plutôt que le gusse qui passe son temps en réunion et qui encaisse les demandes débiles des utilisateurs…
[^] # Re: Sceptique ?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Création d'une revue scientifique libre et sceptique. Évalué à 10.
Et puis, ce n'est pas toujours les mêmes 80% de toutes manières. Tu peux être chef d'entreprise et discret dans les fêtes de famille, tu peux être maire de ton bled et bassiste dans ton groupe de rock… C'est une histoire de composition de groupe, en fait. Tu prends des leaders, tu en fais un groupe, tu vas te retrouver avec 80% de suiveurs. Ça marche pareil chez les rats, ça n'est pas qu'une question de personnalité, c'est une histoire de rôle à jouer dans un groupe.
[^] # Re: Intéressante évolution…
Posté par arnaudus . En réponse au journal Remboursement de Windows 10 sur un PC portable Asus. Évalué à 10.
Pour ma culture personnelle, quelle discussion a déja avancé quand on répond aux questions par des questions?
[^] # Re: Financement annulé
Posté par arnaudus . En réponse au journal Création d'une revue scientifique libre et sceptique. Évalué à 9.
Ah zut, j'avais écrit un nouveau commentaire-fleuve pour te décourager :-)
Pour être un peu constructif, tu as confondu le logiciel qui pourrait servir de base au workflow d'un journal scientifique, et le journal en question. Actuellement, les grands éditeurs ont chacun leur solution logicielle pourrie, et c'est toujours une plaie de soumettre un article. Il pourrait être utile d'avoir un système de soumission libre et souple (même s'il risque d'être beaucoup utilisé par des éditeurs prédateurs pas sérieux).
Tout ça n'a rien à voir avec l'idée de monter un journal, chose que visiblement tu as totalement sous-estimé (par plusieurs ordres de grandeur).
[^] # Re: Feedback
Posté par arnaudus . En réponse au journal Création d'une revue scientifique libre et sceptique. Évalué à 10.
Waouh, tu vas être l'éditeur pour les articles de sciences sociales et ceux de physique théorique en même temps? Tu fais une confiance aveugle aux reviewers, sur la base d'une inscription sur un site? Et comment tu feras quand tu auras une review positive et une review négative?
Là, pour le coup, c'est vraiment novateur : un journal sans editorial board, même les chinois n'osent pas.
Euh, donc si je comprends bien, pas de relecture, pas de mise en page, pas de vérification de la biblio, tu mets directement l'article sur ton site web, éventuellement après avoir vaguement vérifié que le style du journal a été appliqué? Si on te refile un document MS Word, tu fais comment, tu l'ouvres dans Libre Office avec le style, un coup de pdf, et voila?
Je suis d'accord avec ton constat sur le fait que 2000€ pour publier dans une revue OpenAccess traditionnelle, c'est cher payé, mais est-ce que 100€ pour publier dans ton journal, ça n'est pas cher payé non plus? Tu comptes commanditer deux revues par des relecteurs forcément choisis aléatoirement (puisqu'il n'y a pas d'éditeur) et prendre des décisions éditoriales sans rien comprendre du contenu des papiers, puis d'appliquer (ou de demander aux auteurs d'appliquer) des styles de document sans passage par un "publishing editor". Pour être franc, j'ai l'impression que tu es largement sous les prestations des moins pires journaux chinois, et que tu serais classé comme "predatory publisher" sur la liste de Beall.
En fait, c'est assez documenté.
1) Comités éditoriaux réels et prestigieux (internationaux, profs des grandes universités européennes et US)
2) Processus de peer-review réel et sélectif ( => Taux de rejet "raisonnable" )
3) Bases académiques (adresse dans une université ou un institut de recherche) ou dans le monde de la publication académique (filiale d'un grand éditeur de contenu scientifique…) afin de justifier d'un savoir-faire.
4) Indexation par les bases de données avec des critères d'inclusion (Scopus / ISI-Reuters…), les bases de données thématiques (e.g. pubmed pour la biologie). Moteurs de recherche sans critères (e.g. Google Scholar) largement insuffisants. Cela va sans dire, il faut aussi une existence officielle (registre du commerce ou association, ISBN, possibilité de donner des DOI, etc). Avoir des bureaux physiques (et pas une PO Box) et de vrais employés, héberger ses serveurs.
5) Comportement sain (pas de spam, pas de pression sur les taux d'acceptation auprès des éditeurs, pas d'invention d'index bidons ou de reconnaissances académiques frelatées…)
6) Débit de publication raisonnable (plusieurs papiers par éditeur et par an, donc au final plusieurs dizaines d'articles par journal thématique).
Je te rassure, à part quelques gros journaux, peu d'entre eux sont capables de sélectionner les travaux révolutionnaires! La plupart des journaux spécialisés se contenent d'une review technique et scientifique, et publient même les articles qui semblent peu novateurs. Récemment, tous les gros éditeurs ont mis en place des journaux de type "voiture-balai", dans lesquels sont publiés les articles qui ne conviennent pas aux journaux phares à fort IF. PLoS One par exemple publie des milliers d'articles qui ne sont que des réplications d'expériences ou des trucs de qualité discutable mais qui sont suffisamment sérieux pour mériter d'être gardés pour la postérité moyennant quelques milliers d'euros.
Sur la base de quelques articles très spécialisés et probablement trop confidentiels pour espérer être publiés dans les journaux traditionnels? Qu'est-ce que le public va bien tirer des discussions telles que "La méthode de Tartempion-Müller est biaisée quand les données sont issues d'un échantillonnage discret. / Nous remercions le reviewer pour cette remarque et nous citons maintenant Tartempion and Müller 1986. D'après DaSilva 1990, le biais est inférieur à 1% quand la périodicité des mesures est de l'ordre de la milliseconde, ce qui est le cas ici. Nous avons mesuré l'index de Milosevic et la distance de Dostoievsky après une procédure de rééchantillonnage (Daratamimolarivaya 2008), et ils sont tous les deux inférieurs à 0.02. Ces résultats sont résumés dans la table supplémentaire 47."? Dans la plupart des domaines, la discussion entre reviewer et auteurs peut parfois n'être compréhensible que par une centaine, voire une dizaine, de personnes dans le monde. OK, le grand public va pouvoir accéder à des pages et des pages de discussion jargonnante, mais qu'est-ce que ça va apporter? Tu vas aussi archiver les anciennes versions des articles pour qu'on puisse suivre la discussion? Ça, par exemple, en tant qu'auteur, je détesterais, parce que ça veut dire que tu publie éventuellement des trucs faux, indexés par les moteurs de recherche. "Publier", ça a un sens, et autant on peut assumer les erreurs passées à travers du processus éditorial, autant je ne trouve pas ça normal de devoir assumer les erreurs qu'on a corrigées par la suite, ou même un historique de publication compliqué (conflits entre auteurs avec modification tardive de l'ordre ou de la liste des noms, données retirées pour être publiées ailleurs…). Où ça va s'arrêter? On va publier le premier jet, la page blanche qu'on avait avant de commencer à taper l'article? La review, c'est un processus confidentiel, où les auteurs peuvent se faire allumer, parfois à raison, parfois à tort ; la plupart du temps, c'est d'ailleurs chiant comme la pluie (liste de fautes d'orthographe ou de mots à mettre en italique…).
Après, ça ne regarde que moi : je ne publierai jamais dans ton journal, et je déconseillerais à tout le monde de le faire. On n'a pas besoin de nouveaux journaux, on a besoin d'éditeurs professionnels, honnêtes, on a besoin d'une concurrence saine qui permettrait d'abaisser les marges et rapprocher les coûts de publis des coûts de revient. Mais on a surtout besoin de moins de journaux ; la sélection naturelle commence déja à éliminer les milliers de petits journaux créés par des éditeurs cupides, les scientifiques deviennent moins naïfs quand ils se font inviter à des comités éditoriaux bidons. Mais le problème, c'est certainement qu'il y a trop de production scientifique publiée, pour une qualité moyenne assez médiocre, surtout dans les journaux créés "from scratch" sans communauté derrière, et sans réel besoin.
[^] # Re: Sceptique ?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Création d'une revue scientifique libre et sceptique. Évalué à 3.
Mouais, ça n'est quand même pas une position très originale dans le monde académique, hein…