arnaudus a écrit 5520 commentaires

  • [^] # Re: Forme de caractères

    Posté par  . En réponse au journal Fonte de caractère de Firefox OS. Évalué à 7.

    Non seulement c'est courant, mais c'est même le principe :-)

  • [^] # Re: les deux

    Posté par  . En réponse au journal LibreOffice vs Apache OpenOffice. Évalué à 10.

    Sinon, objectivement, la suite microsoft est encore à des années lumières de libreoffice.

    C'est ce qu'on appelle un argument objectivement objectif. Ça change des commentaires subjectivement subjectifs des linuxiens!

  • # OK, mais comparaison douteuse...

    Posté par  . En réponse au journal LibreOffice vs Apache OpenOffice. Évalué à 10.

    Je viens de jeter un oeil au document de 60 pages… Ce qui est convainquant, c'est que LO a beaucoup évolué tandis que OO est resté tel quel, mais l'histoire du fork et le nombre de commits aurait suffit. Je n'ai pas l'impression que la liste des "améliorations" de LO ait été rédigée de manière neutre, il ne s'agit que d'une liste de corrections de bugs mineurs, de refactoring de code, de fonctions cryptiques, ou de jugements subjectifs. Une fois qu'on a retiré les trucs du genre "Les caractères cambodgiens de clignottent plus quand on appuie sur Ctrl-Alt-Echap-M-R en même temps", "La lisibilité des paramètres des constructeurs des classes à usage interne à Impress a été améliorée", ou "la boite de dialogue affichant un message d'erreur dans les versions beta est plus élégante", il ne reste quand même pas 60 pages. Attention, je ne dis pas que LO n'est pas meilleur qu'OO ou que les devs n'ont rien glandé, c'est juste que la transformation des logs du bug tracker en document pdf ne peut pas être un document comparatif de référence.

  • [^] # Re: Et l'inverse?

    Posté par  . En réponse au journal Une nouvelle manière de publier des articles scientifiques ... HTML, métadonnées et linkeddata. Évalué à 4.

    Je n'ai pas compris ta proposition : qui va mettre à jour en temps réel ta base de données bibliographique? Des millions de refs annuelles mises à jour de manière bénévole par des gens qui sont déja occuppés à faire un vrai boulot (genre publier)? Si chaque article est cité 3 fois en moyenne la première année et que 10% des chercheurs (c'est énorme!) utilisent ta base de données, alors quelle est la probabilité que la ref que tu cherches soit déja dans la base quand tu écris ton article? Pas loin de 0. Tu vas donc devoir systématiquement remplir la base en ligne comme tu le ferais avec ton bibtex, tu vas y trouver des erreurs comme dans ton bibtex. Tu vas aussi y trouver des doublons, des homonymes, des articles qui n'existent pas… Bref, les trucs collaboratifs, ça marche quand des millions de personnes sont intéressées à travailler sur des milliers de données, pas quand 100 personnes sont intéressées par des millions de données.

    Si ton système, c'est d'utiliser un identifiant unique en ref biblio et d'avoir un système te permettant de récupérer les métadonnées associées en ligne, ça existe déja : tu peux taper les DOI dans Google Scholar et récupérer les données en bibtex. Mais une telle moulinette n'a rien de révolutionnaire : plein d'articles n'ont pas de DOI (vieux articles), les livres n'ont pas de DOI, les thèses non plus, etc. Donc tu vas te taper une bdd locale de toutes manières, tu proposes juste de la remplir "automatiquement" en remplissant ton document Latex de DOI cryptiques à la place d'identifiants classiques. Comme les DOI sont en général assez chiants à trouver et à retaper, ton système tourne un peu en rond.

    Attention, hein, je ne dis pas que toute amélioration est impossible. Par exemple, ça serait vraiment bien qu'il soit possible de citer les publis de manière traditionnelle (genre "Machin et al 2001") et qu'un outil logiciel cherche dans les bases de données les articles qui correspondent à ça, en proposant une liste de choix en fonction du contexte de ton article.

  • [^] # Re: Et l'inverse?

    Posté par  . En réponse au journal Une nouvelle manière de publier des articles scientifiques ... HTML, métadonnées et linkeddata. Évalué à 2.

    Mouais, pour la biblio faut quand même se taper la récupération et/ou le nettoyage des bibtex plus ou mons bien faits par exemple.

    J'ai du mal à comprendre la remarque : oui, certes, il existe des erreurs dans les bases biblio, mais il en existera toujours. Et comme il est inconcevable d'avoir des bdd de références scientifiques communautaires, elles seront toujours entretenues par les journaux eux-mêmes et/ou par des boîtes qui tirent bénéfices de telles bases (Google, Reuters/Web-of-Knowledge, etc). Du coup, même si on peut réflechir à des systèmes plus pratiques, il faudra toujours téléchager les références en local sous un format spécial, corriger les erreurs, et faire des références vers ces bdd locales au moment de la compilation.

    Pour trouver les articles qui en référencent un en particulier il faut soit le faire à la main soit avec des services spécialisé genre scholar ou citeseer. Il y a moyen d'améliorer ça

    Euh, genre, comment? Il faut une énorme bdd online qui a accès à des articles dont une bonne partie ne sont pas disponibles gratuitement. Il faut ensuite parser les références (dont les formats sont systématiquement différents) pour les connecter avec d'autres références dans la base, avec une tolérance aux erreurs, tout en gérant les trucs aussi complexes que de ne pas pointer vers les preprints arXive, les thèses et mémoires qui ont le même titre ; savoir gérer les "companion papers" qui ont le même titre et les mêmes auteurs, les bouquins, les chapitres de bouquins, les manuels de logiciel… Il faut qu'une telle base soit exhaustive et mise à jour très rapidement. Quand le nombre de citations devient aussi un moyen d'évaluer les chercheurs et les laboratoires, la moindre erreur peut avoir des conséquences importantes dans le monde réel!

    Bref, on peut toujours améliorer l'existant, mais c'est un projet gigantesque et très coûteux.

    Pour chercher les articles qui parlent d'un sujet donné on peux faire mieux aussi.

    Tu veux dire, fournir un moteur de recherche plus efficace que celui de Google? Ouais ouais, passe devant, je te suis.

  • # Et l'inverse?

    Posté par  . En réponse au journal Une nouvelle manière de publier des articles scientifiques ... HTML, métadonnées et linkeddata. Évalué à 5.

    En parcourant la doc, je me suis demandé si ça n'était pas plutôt le genre de trucs qui pourrait être généré à partir du Latex, et pas le remplacer. Pour l'instant, ça a l'air d'une sorte de régression par rapport à Latex : les maths sont une rigolade, il y a tout à refaire pour les styles (articles et bibliographie) des journaux, je n'ai pas compris s'il existait un outil comme bibtex pour générer la liste des références à partir d'une base de données, etc. Je n'ai pas non plus compris comment le machin gérait la mise en page, ce que Latex fait très honorablement : emplacement des figures, césure des fins de ligne, espacements verticaux dans la page (et je ne parle pas des ligatures et autre détails typographiques). Bref, j'ai l'impression qu'on pourrait faire une moulinette pour tranformer du Latex en RASH (par exemple pour la publication web), mais qu'il ne semble pas très utile d'écrire directement en RASH (apprendre un nouvel outil et gérer tous les bugs de jeunesse doit être compensé par des avantages évidents).

  • [^] # Re: Géopolitique

    Posté par  . En réponse au journal Des nouvelles de Nokia et de Sailfish. Évalué à 1.

    En caricaturant, l'OTAN est une forme de mise sous tutelle de l'armée locale par l'armée américaine

    Tu sais très bien que c'est faux. L'OTAN est une alliance, on y entre ou on y sort (la preuve, la France n'y était pas, et ça posait un problème politique, pas militaire). Depuis sont entrée dans l'OTAN, je n'ai pas l'impression que la France a perdu une quelconque souveraineté militaire.

    les écoutes de la NSA à l'étranger, qui visaient en premier l'Europe, est une atteinte aux libertés des alliés.

    Je l'interprète comme le fait que les USA considèrent leurs alliés comme des ennemis potentiels. C'est moche, mais c'est de la politique internationale. À ma connaissance, on ne sait même pas si les gouvernements européens étaient au courant, s'ils ont essayé de faciliter ou d'empêcher cet espionnage ; quel rapport avec une mise sous tutelle?

    Quant à choisir des exemples, prend des cas où la coopération ne semble pas vraiment bilatérale. Par exemple, le traité TAFTA, qui, il me semble, pose une vraie question sur l'intéret de l'Europe à se plier aux pratiques commerciales US qui ne correspondent pas à notre modèle de société. L'OMC me semble aussi douteuse (disons que l'idéologie sous-jacente favorise les économies pseudo-libérales*). Mais globalement, nous avons peut-être une relation de dominant à dominé avec les US, mais certainement pas de maître à esclave.

    (* Je n'ai jamais compris ce qu'il y avait de libéral dans l'édification de carcans juridiques sclérosants autour de la propriété intellectuelle et indistrielle, par exemple. L'économie US est totalement capitaliste et optimise le rendement du capital, mais elle dépend lourdement d'un cadre juridique très strict destiné à préserver les profits.)

  • [^] # Re: Je suis ahuris...

    Posté par  . En réponse au journal L'affaire Bluetouff. Évalué à -2.

    on ne sort jamais vraiment indemne d'un procès

    C'est clair, mais Bluetouff n'est pas un quidam au hasard. Je n'ai pas trop compris ses motivations, mais c'était à la fois frauduleux (il s'est emmerdé à trouver un moyen détourner d'accéder à des documents pour lesquels il n'avait pas d'accès direct) et pour jouer au con. Bah voila, c'est ce qui arrive quand on joue au con, parfois ça passe, parfois ça passe pas. On peut toujours discuter de la peine et du processus juduciaire, mais sur le fond, jouer avec les limites comporte toujours un risque.

    Dans les commentaires, on voit des grands mots, comme "présomption d'innocence", "justice bafouée", etc. Honnêtement, je vois surtout qu'un juge n'accepte pas qu'on se foute de lui en prétendant ne pas trop savoir. Si ça se trouve, il aurait eu moins de problèmes s'il n'avait pas essayé de faire croire en son innocence contre toute vraisemblance.

  • [^] # Re: Relaxé en première instance

    Posté par  . En réponse au journal L'affaire Bluetouff. Évalué à 8.

    Donc il a jamais dit qu'il avait conscience d'accéder à un espace interdit. Juste que la page racine avait un login.

    Clair, les juges n'ont pas du tout l'habitude de déceler quand on essaye de les prendre pour des cons. Tu te fous de lui parce qu'il prononce "gougleu", mais l'argumentaire de la mort qui tue à base de "c'est mon oncle qui a tondu la pelouse et qui en a mis dans des sachets, j'vous jure je savais pas", il a décelé l'astuce…

  • [^] # Re: Et vice et versa

    Posté par  . En réponse au journal L'affaire Bluetouff. Évalué à 3.

    sinon, il y a risque de l'enfreindre par méconnaissance.

    Visiblement, Bluetouff n'a pas réussi à convaincre le juge qu'il ne savait pas qu'il n'avait pas le droit d'accéder à ces documents. Je pense que le juge a très bien compris que Bluetouff pensait pouvoir profiter de ce qu'il pensait être une faille dans la loi ("la porte était grande ouverte, je ne savais pas que je n'avais pas le droit de rentrer chez les gens et de prendre des photos"), et le juge a conclu que cette faille n'existait que dans l'imagination de Bluetouff (c'est l'intention qui compte, pas la méthode).

  • [^] # Re: Relaxé en première instance

    Posté par  . En réponse au journal L'affaire Bluetouff. Évalué à 10.

    La justice se fout des arguments techniques. Elle a estimé qu'il était clair que les mainteneurs du site n'avaient pas l'intention de rendre ces documents publics, que que Bluetouff le savait. À partir de là, le délit est constitué. Tous les trucs techniques n'ont rien à voir avec ça—c'est une vraie déformation professionnelle, les gens qui tripotent l'informatique ont tendance à confondre l'intention avec la technique, en imaginant qu'on peut contourner quelque chose de visiblement interdit en utilisant un protocole qui lui, n'est pas explicitement interdit.

    XKCD

  • [^] # Re: Si même l'Etat se complait dans l'illégalité, où va la France?

    Posté par  . En réponse au journal Les douanes ont acheté des IMSI catchers. Évalué à 2.

    Je ne suis pas certain, mais j'imagine que ça pourrait avoir à voir avec la possibilité d'utiliser les preuves accumulées par les services secrets lors d'un procès éventuel. Si tu ne fais que des trucs illégaux, tu amasses des infos, mais pas de preuves.

  • [^] # Re: Géopolitique

    Posté par  . En réponse au journal Des nouvelles de Nokia et de Sailfish. Évalué à 7.

    ca me fait penser étrangement au relations que les EU ont avec plein d'autre petit pays qui n'ont même pas une frontière commune.

    "Plein" ne me semble pas être un exemple crédible. Quelques exemples seraient de bon aloi. La finlandisation, ça n'est pas seulement une forme de dépendance économique, c'est une forme d'annexion de facto : perte de souveraineté, perte d'indépendance militaire, perte de la liberté d'expression, etc. En Finlande, les programmes scolaires étaient censurés, les livres et les films étaient censurés, les journaux étaient censurés, etc. Honnêtement, ça me fait plus penser aux relations que la Russie a actuellement avec certains États de l'ex-URSS. Les États-Unis ont une politique de domination militaire et économique, mais 1) ils n'ont pas de politique d'expansion territoriale (et ne menacent personne d'annexion ; je n'ai jamais entendu un responsable américain prétendre que l'Irak ou l'Afghanistan étaient des territoires US), 2) ils n'exercent pas d'occupation militaire de leurs "alliés" (les chars US ne se balladent pas dans Londres), 3) en général, la liberté d'expression est préservée (la France est alliée des US et tu as le droit de raconter ce que tu veux sur les américains sans trop rien risquer). On peut accuser les US de pas mal de choses, mais c'est mal comprendre ce qu'on appelle la "finlandisation" que de la comparer avec la politique internationale des US.

  • # Si même l'Etat se complait dans l'illégalité, où va la France?

    Posté par  . En réponse au journal Les douanes ont acheté des IMSI catchers. Évalué à -2.

    Ouhlala, les services secrets font des trucs illégaux? Quelle surprise, on tombe de haut.

    Il ne manquerait plus qu'on s'aperçoive qu'ils manquent de transparence.

    Sans blague, il est tout à fait normal que les services secrets soient border-line, c'est même leur raison d'être (autrement, on confierait ces missions à la police). Ce qui est est dangereux, c'est la généralisation de ces méthodes (le fait de ne pas cibler une surveillance ou une action sur un individu identifié, mais d'aller à la pêche aux infos en surveillant des gens au hasard).

    C'est vraiment n'importe quoi ce gouvernement.

    La tentation de l'exécutif vers une surveillance poussée a toujours existé, et je pense que pas mal de constitutionnalistes iraient même à dire que c'est inévitable. Le dysfonctionnement ne vient pas du ministère de l'intérieur ou du premier ministre, mais plutôt du pouvoir législatif (assemblée, sénat, et conseil constitutionnel) qui, eux, n'ont pas vocation à gouverner, et sont censés encadrer par la loi les vélléités sécuritaires du gouvernement.

    Sur le fond, l'argument de la légalisation des pratiques existantes n'est pas forcément fallacieux, c'est le même qui est utilisé par exemple pour la légalisation du cannabis. Encore une fois, ce qui est surprenant, c'est que le projet soit passé comme une lettre à la poste, pas qu'il ait été proposé.

  • # Géopolitique

    Posté par  . En réponse au journal Des nouvelles de Nokia et de Sailfish. Évalué à 10.

    des voisins super calés en télécoms, avec lesquels le pays a toujours entretenu de bonnes relations de business, même au temps de la guerre froide

    C'est quand même un peu de la réécriture de l'histoire. Les Finlandais étant en première ligne à cause de leur frontière commune avec l'URSS, sans républiques "démocratiques et socialistes" pour faire tampon, ils ont été contraints à des concessions politiques majeures (le processus d'écrasement d'un État souverain par un voisin puissant a d'ailleurs été appelé "finlandisation"). C'est une forme d'annexion par la menace : si tu adhères à l'OTAN, on te pète la tronche, si tu ne fais pas de commerce avec nous, on te pète la tronche. Appeler ça des bonnes relations commerciales, ça équivaudrait à dire qu'une victime de viol a eu des bonnes relations avec son aggresseur parce qu'il n'a fait que la menacer avec une arme sans en faire usage…

  • [^] # Re: Compte demandé

    Posté par  . En réponse au journal Grammalecte needs you !. Évalué à 3.

    Je suis tout à fait d'accord avec toi, en fait. J'essayais juste de rationnaliser la chose pour essayer de mieux comprendre. Dans ces modèles de crowd funding, il y a trois partenaires : 1) le public / client, 2) la personne qui organise le projet, et 3) des intermédiaires plus ou moins identifiés (éditeur, producteur, industriel qui va produire l'objet ou fournir les composants, intermédiaires financiers, ou simplement l'éditeur du site de crowdfunding).

    Pour simplifier, mon argument est le suivant : dans quelques cas, il est probable que 2 essaye plus ou moins d'arnaquer 1. Dans la plupart des cas, 1 = 2, tout le monde est de bonne foi… Mais dans tous les cas, il n'y a que 3 qui gagne. C'est comme au loto : il n'y a qu'un seul vrai gagnant, c'est l'organisateur. Les perdants sont ceux qui prennent des risques.

    Dans un système économique sain, le risque est récompensé. Par exemple, soit tu places ton pognon sur ton livret A, avec peu de rémunération, mais aucun risque, soit tu investis à la bourse, avec une espérance de gain plus élevée, mais une variance plus élevée aussi. J'ai un peu peur quand dans le crowdfunding, l'espérance de gain est faible pour ceux qui prennent les risques, et élevée pour ceux qui ne les prennent pas. Je voulais donc être sûr de bien comprendre si les clients étaient conscients du fait qu'ils étaiernt en fait des donateurs dans le système, et pas des bénéficiaires.

  • [^] # Re: Compte demandé

    Posté par  . En réponse au journal Grammalecte needs you !. Évalué à 3.

    Ça serait un super bouquin ? Faut que je le soutienne, sinon il ne verra pas le jour

    Du point de vue de l'éditeur, c'est plutôt "Il est risqué de financer un bouquin sans savoir s'il va se vendre. Si on arrive à le vendre avant de le produire, ce risque n'existe plus. Faisons croire à ces pigeons que c'est avantageux pour eux".

    En gros, tu fais porter le risque sur le lecteur et/ou l'auteur. Il n'y a plus d'investisseur, et donc plus de rémunération du risque. Je suis d'accord pour dire que c'est un modèle différent, mais j'ai du mal à voir en quoi il est meilleur que le modèle classique.

    un tirage photo, un dessin unique, une édition limitée…

    Mouais mouais mouais, des trucs qui ne valent rien à produire mais qui prendraient "magoqiement" de la valeur. D'un côté, il y a un discours "débarrassons-nous des intermédiaires, nous n'avons pas besoin de toute cette machinerie capitalistico-industrielle de l'édition", et puis, dans la même phrase, on appuie sur une logique de spéculation possible sur la base d'une rareté artificiellement introduite (tes goodies n'ont pas de valeur intrinsèque, c'est la promesse de l'édition limitée qui leur donne une valeur de revente potentielle, bien hypothétique d'ailleurs sur un tel marché de niche).

    payer une fonctionnalité logiciel, qui n'existera pas sinon.

    Dans ce cas, on peut le présenter comme ça. Mais pour bien faire, il faudrait une liste de fonctionnalités, et un prix pour chacune d'entre elles ; quand on atteint le seuil le développeur se lance. Honnêtement, je ne sais pas si un tel système pourrait constituer un business model sérieux.

    dans nos sociétés occidentales, les classes >= moyennes ont effectivement (beaucoup) trop d'argent !

    Trop de pouvoir d'achat matériel, c'est tout à fait vrai (on peut acheter à peu près n'importe quel objet plus ou moins électronique et plus ou moins jetable). C'est déja un peu moins vrai si on s'intéresse aux vrais objets pérennes, et presque faux quand on parle de service (typiquement, payer quelqu'un pour faire quelque chose). C'est ça le drame de nos sociétés, les objets coutent tellement peu qu'il vaut mieux les jeter que de les réparer. Un ordinateur coûte une heure de salaire de programmeur (allez, deux si le programmeur est mal payé) ; comment veux-tu expliquer aux gens qu'ils peuvent avoir un ordi pour 300€ mais qu'il leur faudrait payer 1000€ pour que quelqu'un corrige un bug dans un logiciel?

  • [^] # Re: ambiance sur le projet...

    Posté par  . En réponse au journal MenuetOS : 1.0. Évalué à 3.

    a été brutalement forké alors qu'il était sous licence libre par des gens qui ne respectent pas les lois internationales

    C'est leur explication. Mais ça n'a pas l'air très convainquant ; d'une part, il y a clairement une forme de xénophobie (le forkeur est Russe, et apparemment, il y a comme un climat de guerre froide). En essayant de reconstruire les morceaux à partir de la discussion (je ne garantis pas avoir tout compris), un contributeur russe trouvait que les versions patchées ne sortaient pas assez souvent et il a donc décidé de proposer des versions "à lui". Ça n'a pas plus au mainteneur principal et la situation s'est envenimée ; la version 64 bits a été rendue non-libre, et du coup l'autre gars a réellement forké. Le différend semble lié au fait que dès le fork, le nom du forkeur a été ajouté à tous les fichiers, sans lien avec d'éventuelles modifs. Ça ne me semble pas non plus catastrophique…

  • [^] # Re: ambiance sur le projet...

    Posté par  . En réponse au journal MenuetOS : 1.0. Évalué à 4.

    Ça n'est pas complètement clair, mais ils ont l'air de dire qu'ils ont disparu des auteurs du code source, ce qui est en effet un problème. Mais bon, quand on héberge et développe un projet et que le projet fonctionne, il n'y a aucune raison que les forks deviennent populaires. Un projet forké, c'est le plus souvent un projet qui a de vrais problèmes de gouvernance, c'est plus un symptôme qu'une cause…

  • [^] # Re: Compte demandé

    Posté par  . En réponse au journal Grammalecte needs you !. Évalué à 3.

    Non, justement l'intérêt c'est de motiver les gens à te donner les moyens de lancer ton projet, que ce soit en pré-commande, en goodies, en remerciement, en accessoires, en édition limitée ou tout simplement en proposant un prix inférieur au prix de vente final.

    Pour la pré-commande, je ne vois pas trop l'intérêt pour le consommateur. Tu pré-commandes un truc pour être sûr d'être livré dans les premiers? ( = faciliter la logistique du producteur ; pas de stock et avance de trésorerie, super-affaire pour l'entreprise).

    en goodies, en remerciement, en accessoires, en édition limitée

    Au temps du commerce triangulaire, ça s'appelait de la verroterie.

    tout simplement en proposant un prix inférieur au prix de vente final.

    Jamais vu, et c'est assez illogique. L'objectif de la levée de fonds, c'est de rentrer dans ses frais, alors qu'il y a tous les frais fixes à financer, la R&D éventuellement, etc.

    Dans l'ensemble, il y a une énorme diversité de types de financement participatif, mais honnêtement, je n'en ai pas vu beaucoup qui présentaient un avantage financier objectif pour les participants? C'est un peu un type de financement irrationnel : "si tu as trop de pognon, file-en moi un peu pour que je fasse un truc cool", mais on participe toujours à perte.

  • [^] # Re: R

    Posté par  . En réponse au journal Faire des graphiques à partir de données : comparaison. Évalué à 1.

    Mouais, je n'ai jamais été convaincu par ggplot2, et encore moins par lattice. L'utilisation d'aplats de gris et l'"innovation" graphique font peut-être un peu plus moderne, mais je trouve qu'on y perd énormément en simplicité.

  • [^] # Re: .

    Posté par  . En réponse au journal Histoire d'un vol de domaine. Évalué à 6. Dernière modification le 16 mai 2015 à 19:11.

    suivant archive.org, le copyright a toujours été "Guake.org", donc le propriétaire du nom de domaine.

    Euh, alors là, ça m'étonnerait. Un nom de domaine n'est pas une personne morale. C'était évidemment idiot de mettre "copyright guake.org", ça ne veut absolument rien dire, mais ça ne veut pas dire plus aujourd'hui qu'avant le squattage.

    Il faut se mettre dans le crane qu'écrire un copyright et gérer la propriété n'est pas à pas à prendre à la légère, ici tout a été fait pour avoir des ennuis

    Je suis parfaitement d'accord, mais on peut quand même pardonner et mettre ça sur le compte de l'enthousiasme ou de l'inexpérience? Finalement, dans l'histoire, il y a quand même quelqu'un qui construit quelque chose, et quelqu'un qui parasite. Si tu ne verrouilles pas ta porte et qu'un voleur vient te piquer ta télé, tu as été négligeant, certes, mais le méchant dans l'affaire, c'est quand même le voleur. Ceci dit, le trouve que le ton du journal n'est pas du tout "j'ai été con et je l'ai bien payé", et c'est peut-être le problème : quand on fait une erreur, on l'analyse et on essaye d'en tirer quelque chose (de préférence, quelque chose d'autre que de l'aigreur). La quantité de messages dont la teneur est "c'est bien fait tu n'avais qu'à faire attention" est quand même assez grande ; il n'y a que ceux qui ne font rien qui ne font pas d'erreurs.

  • [^] # Re: Installer icecat

    Posté par  . En réponse au message les commandes.. Évalué à 4.

    Il semble utiliser Crunchbang (basée sur Debian)

    Je suis toujours très surpris de voir le nombre de grands débutants qui fonctionnent sur des distributions ultra-confidentielles. Ça ressemble quand même à changer une prise de courant sans couper le jus et les pieds dans l'eau…

  • [^] # Re: .

    Posté par  . En réponse au journal Histoire d'un vol de domaine. Évalué à 4.

    Pour le site reproduit à l'identique, étant donné le courant actuel en matière de propriété intellectuelle je doute qu'il le soit.

    Non, c'est en effet une contrefaçon, mais ça n'a rien à voir avec le nom de domaine. Le site s'appellerait tartempion.it que ça ne changerait rien au problème de propriété intellectuelle.

    En matière droit des marques c'est aussi tout à fait douteux

    Apparemment, Guake n'a pas l'air d'être une marque, donc la situation est légalement un peu compliquée. J'ai juste l'impression que certains découvrent d'un coup qu'il se passe des choses crades sur la gestion des noms de domaine, mais ça a toujours été comme ça, et ça n'est pas prêt de changer avec l'ouverture de centaines de nouvelles extensions, qui rendent virtuellement impossible l'achat de tous les noms de domaines qui contiennent le nom d'une marque. D'un autre côté, ça veut aussi dire que tu pourras bientôt acheter guake.amol si tu veux, et que personne n'est plus limité pour avoir un site au nom qu'il veut.

    J'ai l'impression que l'auteur aurait voulu qu'on compatisse (on peut le faire), mais il lui arrive ce qui est arrivé à des milliers de gens avant lui sans que personne ne compatisse plus que ça. Le monde est moche, voila, mais ça n'est pas la fin du monde non plus (honnêtement, je ne pense pas qu'il ait existé une période au cours de l'histoire où le monde était moins moche que ce qu'il est actuellement).

    De toutes manières, il existe une solution toute faite : expliquer au gars que tu utilises maintenant un autre nom de domaine et que tu t'en fous du .org, il est donc libre de le revendre 900$ s'il veut, parce que tu n'as pas plus de 20$ à mettre. Tu verras bien s'il tente une nouvelle offre ou pas :-)

  • [^] # Re: C'est faux !

    Posté par  . En réponse au journal SACEM et Musique Libre. Évalué à 4.

    • la SPRE c'est pas du tout un monopole empêchant la pleine proprité, car (!!!) c'est le traité de rome qui l'a établi.

    Tu es de mauvaise foi quand même. Tu n'es pas sans savoir que le droit communautaire domine le droit national, et que l'argument est pertinent (on ne peut accuser la loi française quand elle ne fait que retranscrire un traité international, la loi française n'est pas à l'origine du problème).

    Par ailleurs, l'argument de dire que la loi contrevient à la liberté d'entreprendre de Musicmatic est presque ridicule ; la loi peut tout à fait pourrir le business model d'une entreprise (regarde Uber, par exemple) pour des questions d'intérêt général. Si on admet un tel argument, alors les cigarettiers vont se plaindre qu'on les empêche de faire de la pub, les dealers d'héroïne que la loi gène leur business, les boîtes de transport routier que les limitations de vitesse les empêchent de gagner de l'argent, etc.

    Sur le fond, c'est l'exemple typique de pourquoi la loi ne doit pas chercher à protéger les gens contre leur gré. C'est exactement ça, la loi tente de surprotéger les auteurs, au point où elle empêche ces auteurs de ne pas toucher la "juste contribution" de mes noix.

    Il faut bien comprendre que le problème n'est pas original, il est illégal de travailler gratuitement pour une entreprise ou une administration par exemple, même si on le veut, même si on insiste, et même si on signe tous les papiers qu'on veut. L'employé bénévole risque même des problèmes avec la justice (moins que l'employeur, mais quand même). Il va donc falloir que le tribunal décide s'il est légal pour un auteur de renoncer volontairement à la contribution-blablabla, et il n'est pas du tout garanti que ça soit le cas. Ce n'est pas de la faute du tribunal (et c'est donc complètement débile de l'accuser), le tribunal applique la loi, il ne l'invente pas.

    Un problème majeur reste à régler, c'est le caractère manifestement immoral de reverser la contribution à une société à laquelle les auteurs concernés ne sont pas adhérents. Il n'y aurait pas 50 moyens de régler la chose, soit les auteurs peuvent directement percevoir leur rémunération auprès du SRPE, soit l'adhésion à la SACEM est obligatoire (ce qui, on le sait, va être à coup sûr condamné par la cour Européenne). Pour le reste, la loi est débile, mais il n'est pas du tout évident qu'elle ne soit pas anticonstitutionnelle, et par conséquent, le recours à la QPC n'est pas justifiée.