arnaudus a écrit 4658 commentaires

  • [^] # Re: C'est dingue... Donc, merci.

    Posté par  . En réponse au journal Plaisir de lire, réjouissance du malheur d'autrui.. Évalué à 9.

    Ça peut aussi vouloir dire : j'y ai réfléchi mais je ne trouve pas de réponse satisfaisante. Donc pour l'instant je n'en sais rien.

    L'agnosticisme est une position scientifique tout à fait acceptable dans certains contextes. Pour reprendre l'exemple donné par Dawkins dans son excellent "The God delusion", la plupart des scientifiques est agnostique sur la question de l'existence de la vie extraterrestres: on ne les a pas encore trouvés, donc on n'a pas démontré qu'ils existaient, mais en même temps, on ne peut pas rejeter leur existence sur la base d'un raisonnement probabiliste. Chacun place le curseur un peu où il veut sur le segment ]0-1[ de la probabilité d'existence des ETs, mais la position de Dawkins (plus près de 0.5 que des extrêmes) est raisonnable.

    Pour l'existence de Dieu, l'argument est de dire que la science expérimentale a détruit la quasi-totalité des propositions réfutables émises à partir des mythes des différentes religions, et qu'il n'y a aucune indication que le mouvement puisse s'inverser dans l'avenir. Par exemple, si on prend la Bible, on peut y trouver des propositions scientifiquement réfutables : l'ordre de création de l'Univers (la terre avant les étoiles, etc), l'âge de la terre, sa forme ("aux quatre coins du monde"), etc. Ces propositions reflètent l'état des connaissances des gens qui ont écrit la Bible, et s'ils ont par chance écrit des choses vaguement semblables aux théories scientifiques actuelles, ils se sont magistralement planté la plupart du temps (et il a même souvent été dit que l'aspect "scientifique" de la Bible aurait pu être bien meilleur si ses rédacteurs avaient eu une culture scientifique à l'époque).

    Alors oui, certains théologiens utilisent le joker "suprême" de la métaphore : ah oui mais en fait, les 7 jours de la création, c'est une métaphore, et c'est compatible avec 4.5 milliards d'années d'évolution. L'argument est imparable, surtout qu'on redéfinit ce qui est métaphorique ou ce qui ne l'est pas en fonction du progrès des connaissances : Quand Jésus marche sur l'eau, c'est une métaphore, mais quand on dit de cramer les homos, ça c'est sérieux (genre, Dieu ne pouvais pas mettre en italique ce qui était métaphorique, il laisse le choix aux mortels de cramer les pécheurs jusqu'à ce que la science suggère qu'on aurait peut-être mieux fait de pas les cramer). Bref, il y a 200 ans, la création du monde telle que relatée dans la Bible, c'était la vérité vraie, maintenant, c'est une métaphore. Par contre, la création de l'Univers dans la bible, ça doit être le big bang -- je parie que ça va devenir une métaphore un de ces jours.

    Mais à mon avis, ce qui est le plus frappant, c'est le renoncement par la plupart des théologiens à la nature interventionniste de Dieu. Si on essaye d'estimer l'effet d'une prière sur la guérison de la même manière que l'effet d'un médicament, on ne trouve rien d'autre que l'effet Placébo habituel : prier pour quelqu'un ne sert donc absolument à rien, soit Dieu n'entend rien, soit il ne fait rien, soit il traite de la même manière les malades cathos, boudhistes ou athées, qu'on prie pour eux ou non (donc il se fout totalement des prières). Dans le même temps, malgré les progrès techniques, on n'a jamais réussi à enregistrer ou reproduire un miracle de manière scientifique ; personne n'a filmé de manière convaincante une guérison miraculause ou l'apparition de la Vierge dans une grotte. Il n'y a pas non plus aucune trace statistique de miracles ; par exemple, le nombre de survivants dans les catastrophes aériennes suit exactement les lois statistiques attendues -- si Dieu sauve des gens, il les sauve selon les lois de la statistique et de la physique (par exemple, il sauve les passagers installés dans l'axe des ailes, la partie la plus renforcée d'un avion). Soit Dieu fait bien attention à réaliser ses miracles loin d'un smartphone, soit il n'y a pas plus de miracles que de poils sur un œuf dur. Bref, la science a démontré au moins deux choses qui n'étaient pas du tout évidentes il y a 2000 ans : 1) Rien ne soutient le caractère surnaturel de la Bible (c'est juste un bouquin écrit par des Hommes et inspiré de légendes plus anciennes), et 2) Rien ne soutient le caractère interventionniste de Dieu. Bref, si il y a même 500 ans des gens intelligents et raisonnables plaçaient le curseur à mi-chemin entre 0 et 1, chaque nouvelle constatation scientifique a déplacé année après année le curseur vers le 0. Actuellement, n'importe qui disposant d'une culture scientifique moyenne et d'une liberté d'esprit pas trop engoncée dans ses croyances familiales admet que le curseur est tellement proche de 0 qu'il est probablement plus sage de le mettre carrément à 0 plutôt que d'espérer qu'une expérience scientifique aille dans le sens contraire des millions de précédentes dans les années qui viennent.

    Alors bon, la théologie accorde bien entendu une place à un Dieu non-interventionniste, un observateur bienveillant qui n'agit pas sur le monde (par choix, autrement s'il ne peut pas agir du tout, ce n'est pas un Dieu). Parfois, on peut lire des trucs comme "Dieu a créé l'univers parfait avec le Big Bang, il n'a plus à intervenir", mais évidemment, c'est un argument magique seulement en apparence : il n'y a aucune différence entre "ne pas exister" et "exister mais de manière parfaitement indétectable et irréfutable". Les trucs basés sur un Dieu non-interventionniste finissent toujours sur des problèmes de sémantique superficiellement profonds, par exemple à la question de l'existence de Dieu au moment du big bang (comment Dieu peut-il provoquer quelque chose sans exister, puisque rien ne peut exister avant le big bang), on entend souvent des réponses comme "Dieu existe hors du temps et de l'espace". Ce n'est pas profond du tout, c'est simplement des mots qui n'ont pas de sens. Je peux aussi dire que ma carte mère transcende le processeur, ou que le Dalaï Lama aurait quand même existé s'il y avait eu plus d'antimatière que de matière dans l'univers ; quand on arrive à des réponses qui n'ont pas de sens, c'est simplement qu'on s'est coincé dans un raisonnement fallacieux.

    Ah si, un classique : Dieu existe pour ceux qui y croient, c'est donc une manière d'exister. L'avantage, c'est que ça marche aussi avec le père Noël :-)

  • [^] # Re: Le forfait 2 euros

    Posté par  . En réponse à la dépêche Free lance son offre mobile : ce que ça change. Évalué à 4. Dernière modification le 11 janvier 2012 à 11:41.

    je ne réponds plus aux numéros masqués non plus, les gens n'ont qu'à se débrouiller pour faire apparaître un numéro.

    Ouais, bien sûr, je m'étais dit la même chose. Et puis un jour tu t'aperçois aussi que ni ton banquier, ni Pôle Emploi n'ont pu t'appeler, et que tu t'es mis tout seul dans la mouise avec tes principes à la mord-moi-le-nœud, parce que le monde extérieur n'est pas seulement là pour te faire chier : il y a aussi des gens qui t'appellent pour te vouloir du bien, et quand ils tombent sur le petit message qui dit que tu les refuses pour cause de numéro masqué, ils décident que tu peux aller te faire huiler.

    Exemple concret : tu te fais livrer un truc, tu prends une demi-journée, et le truc n'arrive pas. Tu téléphone pour râler, et là, la nana t'explique calmement que le livreur t'a appelé 3 fois au numéro que tu leur avais donné, qu'ils n'ont pas pu te joindre, et qu'ils ont donc annulé la livraison -- bien sûr Monsieur, nous pouvons reprogrammer une nouvelle livraison, on vous facturera 48€, comme très clairement indiqué dans les conditions générales de vente.

    Ehhh ouais, ils avaient qu'à pas être masqués. Et tu n'avais qu'à pas jouer au con avec tes principes, parce que là ils vont te coûter 48€. Ehhh ouais.

  • [^] # Re: Pourquoi j'ai posté ce journal

    Posté par  . En réponse au journal Plaisir de lire, réjouissance du malheur d'autrui.. Évalué à 10. Dernière modification le 11 janvier 2012 à 08:54.

    Bah, à la décharge des réactions épidermiques, je dois avouer que je n'ai pas beaucoup d'humour sur ce genre de choses. Rigoler sur les Raëliens ou sur les adeptes de la fin du monde, oui, c'est amusant, car ils ne posent pas de problème particulier à la société ; il y aura toujours quelques allumés de toutes manière, et on peut les assimiler à des doux-dingues dont il faut mieux rire que de les enfermer pour détruire les quelques neurones qui leur restent à l'aide de molécules agressives.

    Par contre, les religieux fanatiques, ça ne me fait pas rire. On a la chance de vivre en France, qui est le pays le plus laïc et le plus athée du monde, et dans lequel on jouit d'une certaine liberté de pensée. Mais il ne faut pas perdre de vue que ce contexte est très rare, et que la très grande majorité des êtres humains passent leur enfance à être abreuvés de telles conneries (Y'a un mec super-puissant dans le ciel, il va te faire souffrir pour l'éternité si tu te touches le zizi, tu dois vivre dans le respect des traditions religieuses de papa et maman qui ne te parleront plus si tu n'admets pas sans discussion ce gloubiboulga de trucs sans queue ni tête). Et leur vie adulte à admettre des codes sociaux non justifiés, comme le statut "chat-bite" de l'irrationalité religieuse ("je ne peux pas travailler le vendredi parce que je dois m'occuper de mes parents malades" -> viré, "je ne peux pas travailler parce que je crois qu'une puissance invisible me le demande" -> acceptable). Et malgré l'éducation, Internet, la télévision, l'accès à la culture et aux voyages, l'irrationalité religieuse reste encore un moteur social, politique et éthique majeur. Et ça, ça me fout quand même drôlement les jetons, parce que c'est une menace concrète sur notre civilisation ; si l'Homme moderne est incapable de faire évoluer sa vie spirituelle avec le progrès de ses connaissances, alors il va remettre en doute l'intérêt de ce progrès.

  • [^] # Re: Le forfait 2 euros

    Posté par  . En réponse à la dépêche Free lance son offre mobile : ce que ça change. Évalué à 5.

    Ouais, je l'ai fait, croyant aussi me débarasser de nombreux indésirables... Et ça marche! Tellement bien que tu ne peux plus être appelé de certains fixes en Europe, d'un ordinateur sous Skype, de la sécu, de la Poste, de Pôle Emploi, de ton assurance, du livreur de Darty... Bref, tu ne peux plus être appelé par aucun centre d'appel, ni pour du démarchage, ni pour des contacts légitimes d'entreprises avec lesquelles tu es en affaires. Le remède est parfois pire que le mal.

  • [^] # Re: Le caractère fétiche dans la musique.

    Posté par  . En réponse au journal Le violon et son contexte. Évalué à 5.

    C'est clair, et c'est assez connu depuis déja un sacré bout de temps. D'ailleurs, cette étude sur les Stradivarius n'est pas unique, j'avais déja vu un reportage sur Arte il y a quelques années, et les conclusions étaient vraiment similaires (avec un protocole bien moins rigoureux). Les Stradivarius sonnent encore très bien pour des instruments aussi anciens, mais leur qualité est inférieure à celle des violons de haute facture moderne.

    Le snobisme est partout dans le monde de la musique, et c'est quelque chose qui rend détestable à mes yeux. Un autre exemple que l'on peut trouver pour la quasi-totalité des instruments est l'attachement totalement irationnel des musiciens aux matériaux précieux. Il est évident qu'un instrument fabriqué dans un matériau de qualité est un bel objet, qu'il peut être plus satisfaisant à manier et à exhiber en public, qu'on apprécie son contact, sa densité, sa robustesse, ou sa duréé de vie. Cependant, la plupart des musiciens jureraient sur leur vie que les instruments précieux sonnent mieux, ce qui est totalement irrationnel : (i) il n'y a aucune raison pour que les matériaux précieux aient de meilleurs qualités acoustiques que les matéraux bon marché (pourquoi l'or ou l'argent vibreraient mieux que le plomb ou le fer?), et (ii) il a été démontré scientifiquement et à plusieurs reprises que, pour la plupart des instruments, seule une part mineure des matériaux intervient dans la production du son.

    Par exemple, les parties vibrantes d'une guitare acoustique sont les cordes et la table d'harmonie. Les autres parties ne vibrent pas, et ne font que contribuer à la géométrie de l'instrument et de sa caisse de raisonnance. On peut fabriquer une excellente guitare classique avec une caisse en carton, pourvu que la table soit de bonne qualité. Malgré ça, on continue à déforester les forêts tropicales pour coller du palissandre et du bois de rose partout, et on conseille aux débutants d'acheter des instruments à plus de 500€, un moyen parfait de se couper des classes sociales les moins favorisées.

    Un autre exemple auquel je me suis intéressé est celui des instruments à vent. La situation est encore plus simple : la plupart du temps, le seul matériau qui importe est la partie vibrante (anche, ou rien du tout pour les flutes et les cuivres). Pour le reste, c'est une simple question de géométrie. Eh bien ça n'empêche pas les écoles de musique de refuser les instruments en "résine" (en plastique, quoi), pour préférer des flutes en métal précieux (argent, or, platine, avec l'espérance totalement débile que plus le métal est cher et plus le son sera bon), ou pour préférer les clarinette en bois d'ébène (alors que le bois est difficile à entretenir, fend, prend l'humidité, et bouge sans arrêt, ce qui accélère énormément la fréquence des révisions). Bref, on est dans l'irrationnel le plus pur, et pourtant, c'est la norme. Je soupçonne également les fabriquants de disposer de plusieurs qualités de géométrie des instruments (correspondant à plusieurs générations d'instruments), soigneusement appliquées en ordre décroissant dans la gamme de leurs produits, afin de ne surtout pas avoir la même justesse et la même qualité sonore en fonction du prix (un instrument d'une gamme donnée doit sonner mieux que celui du concurrent, mais moins bien que l'instrument plus cher de la même marque).

    Bref, il y a la partie psychologique, qui est liée au snobisme général des musiciens et leur goût pour les choses raffinées ; et il y a la partie commerciale, qui ne souhaite pas faire bouger les lignes étant données les marges pratiquées dans le domaine...

  • [^] # Re: Pas de meilleur violon

    Posté par  . En réponse au journal Le violon et son contexte. Évalué à 0.

    J'aimerais bien que tu m'expliques en quoi cette imprécision expérimentale biase le test. Tu sais que ça eut dire, "biaiser"?

  • [^] # Re: Web de liens

    Posté par  . En réponse au journal Réflexion sur le concept d' « influence » et des réseaux sociaux. Évalué à 4.

    Je ne suis pas certain d'être d'accord. Il est assez facile de vérifier que grâce aux moteurs de recherche, les pages comportant du contenu sont souvent mises en avant par rapport aux pages sans contenu -- ce n'est pas un hasard si Wikipedia sort si souvent en tête. Au contraire, les sites de fermes de liens doivent lutter de toutes leurs forces, voire "tricher", pour ne pas disparaitre des moteurs de recherche. Je n'ai jamais vu une page Facebook ou un lien Twitter apparaitre dans Google après une requête sérieuse -- j'irais même jusqu'à dire que les réseaux de liens facilitent grandement le travail des moteurs de recherche, en faisant converger les réseaux vers les page possédant du contenu. Ceci dit, je ne pense pas que ceci soit une raison suffisante pour justifier ces réseaux de liens sans contenu.

  • # Web de liens

    Posté par  . En réponse au journal Réflexion sur le concept d' « influence » et des réseaux sociaux. Évalué à 10.

    En fait, le web 2.0 est surtout un web de liens. Tous les internautes participent, mais peu d'entre eux sont réellement capables de créer du contenu. Du coup, tout le monde a son bloc, son fesse-bouc, son twitter, et passe son temps à créer des réseaux de liens à coups de j'aime/j'aime pas ou de posts-bookmarks. Regardez même les sites de la presse en ligne : il y a finalement très peu de contenu, on retrouve principalement des copier-coller de dépêches AFP, et des pages de "news" reprenant telle ou telle info. Les magazines web sont des liens vers des sites intéressants (donc zéro contenu) ; les forums de discussion sont souvent des collections de liens ("tel site ou tel site peut donner l'info que tu cherches", "voici un lien vers un ancien post qui contient ta réponse", etc). Et très souvent, en remontant tous ces liens, on finit par tomber sur une info datée, peu fiable, parfois vraiment merdique, ou vers une erreur 404.

  • [^] # Re: LaTeX

    Posté par  . En réponse au journal Pour une disponibilité des articles de revues scientifiques au format Epub. Évalué à 3.

    A nouveau réduire les sciences à un caractère quantitatif ou de capacité de prédiction est réducteur.

    J'ai bien compris que, de votre point de vue, ma définition est réductrice, et que, par conséquent, de mon point de vue, votre définition est élastique. On n'est pas plus avancés.

    Pour moi, une discipline qui n'a ni modèle formel, ni capacité de prédiction, n'est pas une science. Une hypothèse, ce n'est pas pareil qu'une explication, et c'est justement le problème de beaucoup des disciplines que j'ai citées. "L'auteur a voulu dire ci ou ça", "La dépression du patient X est attribuable à un traumatisme dans sa jeunesse", "la personnalité de Napoléon le pousse à se lancer dans une campagne militaire perdue d'avance" : on peut arriver à de telles explications par un raisonnement rationnel, probabiliste et logique, mais pas scientifique : le raisonnement scientifique va au-delà du raisonnement logique, c'est ce qui fait sa puissance et ses limites : certaines questions sont hors du champ scientifique, et il faut l'accepter. Ca ne remet pas en cause l'intérêt des disciplines, mais ça n'est pas une raison pour coller "sciences" partout.

    utiliser le qualificatif de "dure" est vraiment repoussant.

    Waouh, quand c'est pas ignoble, c'est repoussant ; un peu d'excès dans les métaphores vomitives, non? La distinction sciences dures/sciences sociales existe officiellement dans toutes les universités, c'est vous qui surinterprétez en affublant les autres sciences du qualificatif de "molles". D'ailleurs, la discussion n'a jamais porté là dessus, il existe évidemment des disciplines qui sont réellement des sciences sociales.

  • [^] # Re: LaTeX

    Posté par  . En réponse au journal Pour une disponibilité des articles de revues scientifiques au format Epub. Évalué à 7. Dernière modification le 04 janvier 2012 à 14:10.

    "ignoble", rien que ça? :-)

    Depuis une trentaine d'années, pour une raison assez obscure et probablement irrationnelle, on valorise démesurément les "sciences", et par voie de conséquence, on dévalorise tout ce qui n'est pas scientifique. Les disciplines non scientifiques, comme l'histoire, la littérature, la psychologie, etc., se sont alors "magiquement" converties en "sciences humaines". Mais ce n'est pas en ajoutant le mot "science" qu'on crée une discipline scientifique ; il me parait tout à fait légitime de mettre en doute le caractère scientifique de plusieurs disciplines en "sciences humaines" ; certaines d'entre elles ne peuvent pas, par nature, être expérimentales (l'histoire); d'autres le pourraient mais souffrent de graves problèmes méthodologiques qui ne sont résolus que progressivement (je pense à la psychologie ou à l'étude du comportement); d'autres sont très fortement confondues avec un support technologique (les sciences de l'information) ou avec une application unique (l'économie, qui n'est peut-être que de l'ingénierie) ; et d'autres naviguent en eaux troubles par leur lien historique avec des pseudosciences (la psychologie encore, ou l'histoire des religions).

    Autant il serait stupide de classifier science/pas science sur un critère idiot comme la présence d'équations, autant il serait encore plus stupide de ne pas s'interroger sur le caractère scientifique de disciplines qui ne sont pas quantitatives et qui n'ont pas de caractère prédictif -- ce qui suppose l'absence de modélisation formelle.

    Ah, et au fait, en sciences "dures", il est très fréquent de citer des articles vieux de plusieurs décennies (mon record c'est 153 ans).

  • [^] # Re: LaTeX vers Epub ?

    Posté par  . En réponse au journal Pour une disponibilité des articles de revues scientifiques au format Epub. Évalué à 1.

    Non, ça peut dépanner, mais il faut à tout prix gérer la superposition des symboles. Par contre, la stratégie adoptée par exemple par Wikipedia (insertion dans le document d'un .png compilé par Latex) rend parfois de grands services, au prix d'une typographie désastreuse.

  • [^] # Re: Dites NON...

    Posté par  . En réponse au journal HADOPI : le problème n'est pas que technique. Évalué à 10.

    Pour moi, le problème est réellement celui du manque de contenu. Ça n'est pas seulement un problème avec Linuxfr, c'est une tendance générale du "web 2.0": tout le monde participe, mais tout le monde n'a pas le temps, la compétence, l'intelligence, le talent, la patience, etc. de créer du contenu. De fait, je ne suis pas convaincu que la quantité de contenu qualitatif augmente avec le temps : on se retrouve toujours à lier vers des articles de presse écrits par des journalistes pressés et souvent pas forcément compétents dans le domaine, ou vers Wikipédia (avec la multiplication des syntaxes permettant de lier facilement vers WP à partir des forums, suivez mon regard).

    J'ai un peu peur qu'on finisse avec un web de liens, au lieu d'un web de contenu. Les forums de discussion vont se transformer en fermes de liens, et les recherches dans les moteurs vont être de plus en plus laborieuses, on va cliquer, tomber sur un lien twitter, qui pointe vers un journal linuxfr, qui lie vers un commentaire sur slashdot, qui réfère à un article de presse qui a disparu des serveurs depuis. Au final, on a un réseau de liens qui ne débouchent sur aucun contenu.

    Pourtant, il n'est pas si compliqué de créer du contenu : il suffit de synthétiser les idées qu'on a au moment où on crée le journal. On lit un article, il suffit d'en faire un résumé, d'expliquer pourquoi on pense que le sujet est intéressant, de résumer le contexte actuel (dans 5 ans le journal aura une toute autre saveur...), et voila : on a pu répondre au besoin d'un lecteur qui voulait comprendre un truc précis.

    Créer des réseaux de liens ne crée aucun contenu exploitable, et risque de participer encore plus à la centralisation de l'information sur Internet : quelques sites proposant du contenu, et une myriade de trucs communautaires sans contenu.

  • [^] # Re: Dites NON...

    Posté par  . En réponse au journal HADOPI : le problème n'est pas que technique. Évalué à 9.

    Le principal problème, c'est que c'est totalement incompréhensible pour qui n'est pas focalisé à 100% sur l'actualité d'Hadopi. Un minimum serait de donner un paragraphe de contexte (Hadopi est une agence de blablabla, son mode de fonctionnement repose sur un collège de tant de membres et blablabla), un paragraphe qui précise le problème (depuis telle date, il n'y a plus que 6 membres...) et ses conséquences (dans l'état actuel, tel ou tel truc ne peut pas fonctionner), puis un paragraphe un peu éditorial (depuis le début, la haute institution accumule les problèmes de fonctionnement, aucun avenir, argent gaspillé, but irrationnel, blablabla).

    Pour moi, c'est une histoire de respect du lecteur. Quelqu'un de curieux va cliquer sur le lien, et le texte n'est qu'un gloubiboulga sans contexte. On peut tomber sur ce genre de pages à partir d'une requête dans Google ou d'une recherche sur le site, et ça nuit à la réputation de linuxfr.

  • [^] # Re: utilitaires Unity

    Posté par  . En réponse à la dépêche Petites brèves du Logiciel Libre. Évalué à 5.

    Mouais, c'est toujours le même problème : où situer la limite entre les besoins des utilisateurs et les contraintes d'un développement efficace. Clairement, Ubuntu insiste sur le concept de "user experience", l'idée étant de casser l'image d'un Linux difficile à administrer, avec plein de choses imparfaites. Ubuntu vise à produire un Linux qui marche, et a l'ambition de conquérir de nouveaux marchés (typiquement, vu la tronche d'Unity, les tablettes sont un objectif principal).

    Le pépin quand tu fournis une foultitude d'options de configuration, c'est que tu vas ramener (i) une foultitude de bugs qui apparaissent quand on combine 3 options avec une résolution inhabituelle, et (ii) des demandes d'options supplémentaires, car le besoin de configuration est illimité. En plus de ça, tu vas permettre à l'utilisateur de se créer une interface personalisée sous-optimisée, qu'il va installer sur l'ordinateur familial ou sur des PC en libre service, avec le risque de nuire à la fameuse "user experience" ("tiens, j'ai essayé Ubuntu chez Jean-Mi, il faut cliquer en bas pour que les applications s'affichent en haut, c'est bizarre").

    Attention, je ne dis pas que la politique d'Ubuntu est la bonne, ni que j'admire Unity (je l'ai installé sur le portable à la maison, et j'ai un mal fou à m'y faire), mais je pense que les raisons qui poussent Ubuntu à agir de la sorte reposent sur une reflexion solide, et pas sur le délire irrationnel d'un designer psychorigide.

    Il ne faut quand même pas perdre de vue que Linux sur le bureau, c'est quoi, 5% du marché depuis 10 ans, et ça ne bouge pas. Alors quand quelqu'un décide de changer quelque chose, même si je trouve que leur décision n'est pas vraiment habituelle dans l'écosystème du libre, je me dis aussi que les bureaux modulaires avec des milliers d'options existent depuis 20 ans et que ça n'a pas non plus exalté les foules.

    En plus, contrairement aux exemples Microsoftiens que tu cites, 1) c'est du libre, 2) du coup, il est facile de développer des trucs pour changer la configuration, et 3) si tu veux forker Ubuntu, vas-y.

  • [^] # Re: Enrichissement

    Posté par  . En réponse au journal Kino.to en prison. Évalué à 2.

    droit de citation.
    ok, j'ai fini, tu sais définitivement pas de quoi tu parles.

    Césuikidikiyè.

    Lorsque l'œuvre a été divulguée, l'auteur ne peut interdire : […] 3º Sous réserve que soient indiqués clairement le nom de l'auteur et la source : a) Les analyses et courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d'information de l'œuvre à laquelle elles sont incorporées.

    Bref, pour invoquer le droit de citation, il faut un contexte. Un extrait sans contexte n'est pas une citation. Ta compréhension du CPI est naïve et tu ne sais pas non plus de quoi tu parles.

  • [^] # Re: Apache Lotus Symphony ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche La fondation Apache donne des nouvelles d'OpenOffice.org. Évalué à 1.

    Bah si, et en plus, techniquement, ce sont les modifications et les ajouts qui sont sous la nouvelle licence, pas l'ancien code qui, lui, reste sous la licence initiale.

    Franchement, je ne crois jamais avoir vu personne se plaindre que leur code soit réutilisé conformément à la licence. Il me semble qu'il y avait eu quelques frictions à un moment à cause d'un changement de licence abusif (passage de code BSD vers la GPL sans modification du code), mais c'était plus un problème de communication qu'autre chose. En particulier, je pense que c'est assez naturel de mettre un lien sous l'entête GPL vers une version du fichier ancestral qui n'est pas sous GPL, de manière à ca que le réutilisateur puisse choisir entre la nouvelle version sous GPL et l'ancienne sous BSD.

  • [^] # Re: Critiques en tout genre, pertinentes ou non

    Posté par  . En réponse au journal Wikimedia France: Symbiote ou parasite du libre ?. Évalué à 4.

    Merci Serein pour ces éclaircissements. Je suis également surpris, voire déçu, que quelqu'un qui ne connait rien à WP et aux associations qui le soutienne se permette de donner des leçons sur un ton péremptoire et accusateur, alors que la plupart des points qu'il soulève ne révèle que son ignorance.

    Sur le domaine wikipedia.fr, si je me souviens bien, il s'agit d'un domaine qui avait été squatté, et que la fondation française a dû récupérer en bataillant (je ne me souviens plus s'il avait fallu le racheter, il me semble que non, mais je n'en suis pas certain). L'assoc a donc occupé de nom de domaine en fournissant un portail. Toutefois, je pense aussi que le recours à un moteur de recherche externe et proprio est maladroit. Pourquoi ne pas tout simplement rediriger wikipedia.fr sur fr.wikipedia.org? Après tout, ce portail privé apparait assez inutile.

    Pour les actions de WM France, je suis surpris de l'attaque. Je n'ai jamais eu de problème avec l'action du chapitre français ; on sait tous que l'assoc est très attachée au logiciel libre et participe à de très nombreuses manifestations ; on sait aussi que son action a permis de faire remonter la question de la liberté de panorama jusqu'à l'Assemblée Nationale, et qu'une des raisons du rejet de l'amendement a été la forte influence de Wikipédia (il a été appelé l'"amendement Wikipédia"). Toutes ces actions rentrent parfaitement dans le cadre du libre, de la promotion de l'interopérabilité, et du partage des connaissances.

    La seule critique valide à mon avis est l'utilisation de logiciels privateurs en interne. À mon avis, les ressources pour installer Linux et LibreOffice sur les postes de l'association ne seraient pas difficiles à trouver, et éviteraient de publier des tableaux Microsoft Excel comme la secrétaire de base qui ignore jusqu'à l'existence d'autres logiciels.

  • [^] # Re: Beurk...

    Posté par  . En réponse au journal Les innovations qui changeront nos vies. Évalué à 2.

    Je viens de vérifier, le changement de nom date de 1991 (merci WP). Putain, 20 ans :-)

  • [^] # Re: Même popeur

    Posté par  . En réponse au journal Accord fondation Mozilla - Google. Évalué à 2.

    Bah, si on est cynique, on peut toujours dire que le plan de Google est de se débarrasser de Ms IE d'abord, et a donc besoin de FF. Une fois IE hors-jeu, il n'y a plus qu'à fermer le robinet, et couic, plus de FF.

    Ceci dit, le seul objectif là-dedans, c'est de maintenir la pluralité des navigateurs, libres si possibles. Même maintenant, si un navigateur prend trop de place, on va revoir fleurir des interfaces optimisées pour tel ou tel logiciel, ce qui met en danger l'ensemble de l'écosystème.

    En arrière plan, l'hégémonie de Google sur les moteurs de recherche est aussi inquiétante. Quand Google sponsorise FF, il maintient la concurrence sur le marché des navigateurs, mais renforce son monopole sur les moteurs de recherche. Pas facile de trouver un juste milieu...

  • [^] # Re: Beurk...

    Posté par  . En réponse au journal Les innovations qui changeront nos vies. Évalué à 10.

    Ptain, ils doivent avoir passé la DLC tes raiders... :-S

  • [^] # Re: cas concret

    Posté par  . En réponse au journal Quand vous achetez certains logiciels, vous avez le droit à... Rien. Évalué à 2.

    Certes, mais dans les faits, je ne vois pas comment l'interdire.

    Le truc, c'est que le réseau, c'est pas internet, c'est le réseau privé de ton fournisseur. Même si c'est choquant, il peut t'obliger à mettre à jour ta machine, sous de vagues prétextes de sécurité, pour accéder à son réseau. Tu peux bien sûr refuser, mais un téléphone sans réseau, ce n'est pas très utile. C'est une sorte de deal, tu peux toujours aller voir ailleurs, mais il est probable que tu aies le même problème. De toutes manières, même si une décision de justice rendait les maj automatiques illégales, il suffirait de prétexter un changement de protocole quelconque pour les forcer.

    Ensuite, une application ne peut pas être garantie sans bugs. Et si la disparition de fonctionnalités était interdite, il suffirait à ton fournisseur de fournir une fonctionnalité bugguée et inutilisable pour avoir un résultat identique.

    Bref, dans tous les cas, accéder via un réseau privé à une fonction ou à un logiciel qui n'est pas sur ta machine te met à complète disposition de ce fournisseur et du fournisseur du logiciel. C'est immoral, mais tu ne peux pas y faire grand chose...

  • [^] # Re: Le 544 n'a jamais été abrogé, tout achat implique l'usage pour le quel il est fait !!!!

    Posté par  . En réponse au journal Quand vous achetez certains logiciels, vous avez le droit à... Rien. Évalué à 0.

    C'est amusant, l'idée de "l'article de loi magique" est un délire assez fréquent. En l'occurrence, la deuxième partie de la loi "pourvu qu'on n'en fasse pas un usage prohibé par les lois ou par les règlements" semble totalement compatible avec les lois anti-DRM etc.

    Par ailleurs, quand on achète un logiciel ou une œuvre culturelle, on achète deux choses : 1) un support physique, dont on fait ce qu'on veut, 2) une licence d'utilisation, généralement très restrictive (cadre familial, pas de revente, etc). On peut utiliser son DVD pour faire un dessous de tasse si on veut, on peut vendre le DVD, mais pas la licence qui va avec (par exemple, revendre des jeux vidéo d'occasion n'est qu'une tolérance, d'ailleurs remise en cause par les éditeurs). Bref, à part de passer pour un débile cosmique, je ne vois pas ce qu'on peut faire du 544 dans un tribunal...

  • [^] # Re: Ça me rappelle..

    Posté par  . En réponse au journal Canonical Ltd. est basé sur l'Île de Man: Un paradis fiscal. Évalué à 7.

    Ouais, enfin il ne faut pas non plus tomber dans une sorte de néo-colonialisme bobo et prétendre qu'ils n'ont qu'à mériter la paix et la démocratie. Le problème quand on a un régime spoliateur et corrompu, c'est qu'il faut faire une révolution. Et quand on fait une révolution (comme on a pu l'observer en Afrique du Nord récemment), il faut des armes, de la violence, des appuis politique extérieurs et intérieurs. On dégage le dictateur honni, et on se retrouve à la place avec une faction armée révolutionnaire au pouvoir. Peut-être suis-je pessimiste, mais j'ai l'impression qu'il faut nécessairement plusieurs vagues de violence successives avant de stabiliser le machin (et donc viols, meurtres, puis viols et meurtres, puis re-viol et re-meurtre, etc).

    Je ne sais franchement pas comment le peuple français civilisé réagirait si on le mettait dans une situation inhabituelle. Exemple fictif, élections présidentielles en 2012, gros bordel au moment du décompte des voix ; des bureaux de votes sont annulés, des membres de l'opposition sont mis en examen pour fraude électorale, et au final le président est réélu avec 50,1% des voix, de manière visiblement assez douteuse. Tu te retrouves avec tous les kadors de l'UMP traitant les socialistes de mauvais perdants, les socialistes disent que c'est une honte, mais l'élection est validée par le conseil constitutionnel. Tu vois franchement les français descendre dans la rue de manière apolitique pour demander une nouvelle élection? Je pense qu'on est tellement habitués au train train démocratique qu'on aurait bien du mal à se bouger le train si quelque chose tournait mal, surtout si ça consiste à aller contester la victoire de son propre camp. La morale républicaine est régulièrement bafouée ; les étrangers sont traités de manière ignoble dans notre pays, la violence reste présente significativement, et la plupart des gens sont dans une situation où leur libre arbitre est contraint de manière illégale (par un conjoint, un patron, l'administration...), et je ne vois personne dans la rue (à part des gens qui y sont tout le temps sans vraiment savoir pourquoi). Alors oui, la volonté du peuple, ça existe, et il arrive au cours de l'histoire qu'elle s'exprime, mais pas 50 fois par siècle non plus. Personnellement, je n'ai jamais eu l'occasion de me tester ; si demain des compagnies de CRS viennent violer mes voisins, je n'ai aucune idée de la manière dont je réagirais (et je me vois mal me mettre en travers de leur chemin).

  • [^] # Re: Ça me rappelle..

    Posté par  . En réponse au journal Canonical Ltd. est basé sur l'Île de Man: Un paradis fiscal. Évalué à 10.

    Je ne suis pas du genre à rejeter la responsabilité sur les autres, bien au contraire. Ce que je dénonce, c'est le raisonnement fallacieux. On ne peut pas soutenir une cause, quelle que soit sa légitimité, avec des arguments fallacieux. Ici, il y en a au moins deux:

    • La décision d'achat d'un smartphone a une influence déterministe sur le viol de gamines africaines. Le lien entre l'acte d'achat, la fabrication des appareils, l'importation des matières premières, l'activité économique des pays producteurs, et leur stabilité politique, me semble tellement ténu et complexe que je ne vois aucune raison rationnelle d'imaginer un quelconque effet, dans un sens ou dans l'autre. Un bon contre-argument pourrait être que l'économie très fragile de ces pays repose sur l'exportation de matières premières, et que la consommation occidentale est le principal moteur de croissance économique dans ces pays. Un autre argument pourrait être que les effets bénéfiques de l'acte d'achat, ne serait-ce qu'au niveau de l'activité économique dans tous les autres pays concernés par la production et la vente de l'appareil, outrepasse largement l'effet négatif sur un pays concerné par, quoi, 0.1% du prix de l'appareil?

    • La communication par l'émotion est une communication de merde, basée sur l'idée que la fin justifie les moyens. Renoncer à l'achat d'un smartphone parce qu'on a vu une fiction montrant une gamine anglaise se faire violer par des GI est un acte totalement irrationnel, qui n'est justifié que par une émotion. Attention, l'émotion est en elle-même quelque chose de normal, mais elle ne saurait être en aucun cas une raison suffisante pour justifier un acte citoyen. C'est par le même mécanisme qu'on pond une loi liberticide et inapplicable à chaque fait divers, et justement, notre rôle de citoyen, c'est de réfléchir sur des bases rationnelles, pas d'être des légumes réagissant mécaniquement aux émotions suscitées habilement par la réalisation et le montage d'une œuvre de fiction.

    Quelque part, j'ai l'impression que, révolté par l'injustice du monde, tu veux faire quelque chose. Qui pourrait dire que c'est mal? Pourtant, par impuissance et par frustration, tu sembles prêt à faire n'importe quoi, sans avoir aucune preuve que cet acte puisse changer quoi que ce soit. Tu suis des raisonnements fallacieux pour te donner bonne conscience, mais je ne peux pas te suivre sur ce point là. Oui, moi aussi je me sens concerné par l'avenir de l'humanité et de la planète, et oui, moi aussi je suis conscient que mon mode de vie influence en partie tout ça. Mais je refuse de changer mon mode de vie par superstition, comme ces gens qui trient leurs ordures dans les communes ne disposant pas de centre de tri, et qui voient leurs poubelles de toutes les couleurs mélangées en arrivant à la déchetterie. Je suis conscient que je ne mérite pas mon mode de vie, mon petit confort, et ma capacité à prendre plus que ma part dans ce monde, mais si tu veux m'en priver, même en partie, il va falloir me donner des raisons.

  • [^] # Re: Ça me rappelle..

    Posté par  . En réponse au journal Canonical Ltd. est basé sur l'Île de Man: Un paradis fiscal. Évalué à 1.

    Mouais, t'es sérieux avec ton lien? Tu crois vraiment que l'achat d'un smartphone encourage le viol d'une gamine africaine? Le raisonnement fallacieux n'a jamais servi aucune cause.