arnaudus a écrit 4658 commentaires

  • # c

    Posté par  . En réponse au message a. Évalué à 1.

    d

  • [^] # Re: un peu de jugeote...

    Posté par  . En réponse au journal Vers le brevetage du vivant ?. Évalué à 7.

    Si c'est vrai, quel intérêt de vouloir sans cesse améliorer les rendements ?

    C'est principalement une volonté politique. Il faut bien voir que l'agriculture française est déja totalement dépassée sur le plan compétitif, et ne survit que grâce à des intraveineuses de subventions locales, nationales, et européennes. On pourrait très bien faire un pas de plus, en considérant par exemple que c'est foutu pour la compétitivité, et en interdisant l'agriculture intensive pour favoriser une démarche respectueuse de principes éthiques. Mais le saut idéologique semble trop gros; on vit encore dans l'idée dépassée d'entreprises agricoles familiales rentables, et on fait comme si les subventions n'étaient pas un pansement sur une jambe de bois.

    Alors oui, nationaliser l'agriculture, fonctionnariser les agriculteurs, rationaliser les filières et leur imposer des normes sanitaires et sociales dignes d'un pays développé est, en théorie, une solution viable. En pratique, étant donné l'idéologie dominante, c'est quand même mal barré...

  • [^] # Re: un peu de jugeote...

    Posté par  . En réponse au journal Vers le brevetage du vivant ?. Évalué à 10. Dernière modification le 08 décembre 2011 à 08:35.

    «Considérons les maladies qui parfois ravagent une variété de plantes dans l’impuissance générale vu l’uniformisation des variétés.»
    > Faux, il n'y jamais eu, en 10 000 ans d'agriculture, autant d'effort pour combattre les maladies et ravageurs des plantes.

    Le monsieur ne dit pas "l'indifférence", il dit "l'impuissance". Tu peux faire autant d'efforts que tu veux, si ça ne sert à rien, tu n'es pas plus avancé. Ceci dit, l'uniformisation des cultures a posé de graves problèmes bien avant les OGM.

    Il y a deux idées répandues qu'il faut combattre au nom de la vérité.
    1) Les OGM ne sont pas dangereux par construction. Il est absolument absurde et irrationnel d'imaginer qu'on va tous mourir en mangeant des OGM, que c'est toxique ou je ne sais pas quoi. C'est de l'obscurantisme et du réactionnisme technologique, les gens qui prétendent ça sont des trouillards ignorants, les mêmes que ceux qui pensaient que le train allait tuer les voyageurs ou autres superstitions démentes sur des technologies qui ne comprennent pas.
    2) Il est totalement impossible de survivre économiquement dans le cadre d'une agriculture productiviste sans utiliser les ressources des semanciers. Contrairement aux absurdités qu'on peut lire parfois, les gains de productivité associés aux variétés commerciales ou à l'utilisation des pesticides compensent largement le prix des semences et des substances phytosanitaires.

    Ceci dit, il est bien sûr légitime de critiquer les politites économiques démentes de l'industrie agroalimentaire, sur les mêmes bases que les critiques contre Microsoft par exemple. Ces boites, par leur agressivité et leur cynisme, sont dangereuses pour l'humanité, et elles doivent être combattues sur des bases éthiques, légales, et scientifiques. Par exemple, on doit critiquer les semances non-libres. On doit critiquer l'enfermement du "client". On doit critiquer des politiques d'amélioration des plantes dans des directions stupides (résistance aux pesticices, production de toxines potentiellement dangereuses, etc). On doit aussi faire toute la lumière sur l'utilisation de molécules dégueulasses qui tuent les agriculteurs, leurs enfants, les abeilles, et les gens qui bouffent toutes ces cochonneries. On peut aussi remettre en cause le modèle productiviste et encourager les filières parallèles (type Bio) qui peuvent être économiquement rentables (prix de vente plus élevé contre une qualité différente).

    Mais toutes ces bonnes raisons ne justifient pas l'obscurantisme et l'utilisation d'arguments fallacieux. Il existe des possibilités d'utilisation légitimes des OGM, et il existe des possibilités de faire ployer les semenciers par le contrôle démocratique et l'instauration d'un cadre légal adapté. Bien sûr, ce n'est pas avec le gouvernement actuel qu'on peut espérer quoi que ce soit...

  • [^] # Re: C'est dur

    Posté par  . En réponse au journal Vers le brevetage du vivant ?. Évalué à 10.

    Le génome ce serait l'ensemble du code source

    Faut virer le développeur alors : code dupliqué, pas commenté, pas de respect des standards, plein de fonctions qui ne marchent plus suite à un changement d'API, plein de caca qui ne sert à rien entre les fonctions...

  • [^] # Re: localisation lat, long gps

    Posté par  . En réponse à la dépêche La plateforme française des données publiques est ouverte. Évalué à 6.

    Tu vas me faire croire que tu utilises et stockes tes données sans aucune méta-données ?

    Bah aussi étonnant que ça puisse paraitre, oui. Ça m'arrive d'avoir très souvent les méta-données dans le nom de fichier, avec un contenu standardisé (1ere colonne = quelque chose, 2e colonne = quelque chose d'autre, etc). Mieux, les noms de fichier peuvent être tous identiques, la différence se faisant au niveau du nom de répertoire. J'ai souvent des répertoires "modelA", "modelB", "modelC", avec dedans des data.txt et des plot.pdf, qui rendent le scriptage très facile. Et moi, je sais ce que c'est, modelA. Au pire, si je ne sais plus comment j'obtiens plot32.pdf, je vais voir dans mon script, qui lui est documenté (ou auto-documenté par les noms des variables). Ce n'est pas pérenne? Qu'est-ce que je m'en fous, c'est pour moi, et je m'y retrouve très bien.

    Dans un sens, je trouve abérrant de stocker des données dans un .csv. Mais je trouve encore plus abérrant de laisser trainer tout un tas de cochonneries dedans (la date ou on a reçu telle donnée, une remarque du style "peu fiable", ou une référence bibliographique). Quand il s'agit de projets sur lesquels on est seul à bosser, qu'il n'a jamais été prévu de partager ces données, qu'on croit que Microsoft Excel est un logiciel adapté pour les stocker et que le processus pour les collecter est de recevoir des fichiers Excel fabriqués indépendamment par des services différents et de tout copier-coller dans un nouveau fichier, je ne suis pas étonné du résultat. Alors oui, on peut crier au manque de professionnalisme quand le fichier de données est censé être le résultat publiable d'un boulot de collecte, mais quand il s'agit d'un truc interne et perso, les gens font avec les moyens du bord.

  • [^] # Re: localisation lat, long gps

    Posté par  . En réponse à la dépêche La plateforme française des données publiques est ouverte. Évalué à 10.

    Ah ouais mais attends, j'ai déja aussi eu ce genre de problème. On te demande de libérer un truc (du code, un jeu de données, etc), et après, on se plaint parce que c'est mal documenté. Alors quoi, tu aurais mieux fait de le garder pour toi? Libérer des données ne te donne pas non plus l'obligation morale de dépenser de précieuses ressources pour faciliter la réutilisation. Ce que tu fais, c'est que tu mets à disposition tes documents tels qu'ils t'ont servi, au cas où ils pourraient être utiles à quelqu'un. Si le quelqu'un ne comprend pas, il a le droit de te poser des questions, et tu peux lui répondre en fonction du temps que tu as, mais le quelqu'un n'est pas en droit d'exiger de toi que tu passes du temps pour que lui en gagne.

    Dans un monde idéal, l'État aurait déja tout prévu, et la publication des données après mise en forme et standardisation serait budgétisée, comme l'est la collecte et l'analyse. Dans le monde réel, on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a, et il est prévisible que certaines données soient peu exploitables -- ce n'est pas choquant dans la mesure où la réexploitation n'était pas prévue.

  • [^] # Re: Vieilles espèces

    Posté par  . En réponse au journal [ HS Agriculture : ] la réutilisation des semences sera sanctionnée. Évalué à 6.

    La culture bio n'utilise pas les cultivars des années 1950. Même les lignées dites «rustiques» sont améliorées en permanence par sélection artificielle.

    En gros, les gains de rendement proviennent d'une part de l'amélioration des lignées, de l'amélioration des techniques agricoles, et des pesticides et engrais.

    Il ne faut pas être angéliste non plus. Les agriculteurs ne se laissent pas piéger par les semanciers par plaisir; il est impossible d'être compétitif sur le même marché en utilisant des lignées rustiques. Pour se permettre de se passer du tryptique semences commmerciales - pesticides - engrais chimiques, il faut faire payer une qualité supplémentaire (par exemple, avec des labels ou des appellations bio).

    Il faut aussi comprendre que la culture bio n'exclut pas les mauvaises pratiques agricoles, par exemple l'utilisation intensive de l'arrosage, l'épandage excessif, etc. J'ai déja aussi vu que certains agriculteurs bio respectent la lettre, mais pas l'esprit du bio, en épandant généreusement tout un tas de produits plus ou moins toxiques autorisés en culture bio -- bref, en appliquant les mêmes méthodes tordues que dans l'agriculture traditionnelle mais en respectant la lettre des conventions qui les lient à un label.

  • [^] # Re: Vieilles espèces

    Posté par  . En réponse au journal [ HS Agriculture : ] la réutilisation des semences sera sanctionnée. Évalué à 4.

    Il y a cent ans, on cultivait bien du blé non ? Sans doute plus qu'aujourd'hui, d'ailleurs. Et ces espèces-là ne sont la propriété industrielle de personne, si ?

    Disons que le but reste quand même de gagner sa vie. 20 Qts par ha dans les années 1950, contre plus de 80 aujourd'hui. À surface identique, tu produis 4 fois moins que le voisin, tu penses pouvoir le vendre 4 fois plus cher?

  • [^] # Re: J'aimerai bien savoir comment il vont taxer ça

    Posté par  . En réponse au journal [ HS Agriculture : ] la réutilisation des semences sera sanctionnée. Évalué à 6.

    C'est incroyable cette légende urbaine de la stérilité des hybrides !

    Certaines plantes cultivées, comme le maïs, sont déja des F1. Les firmes ont des parents P1 et P2, qui sont stables, et les croisent pour produire des graines F1, qui sont souvent meilleures que P1 et P2 (effet hétérosis). L'agriculteur produit ses F1, mais s'il récupère ses graines, il aura des F2 qui auront ségrégé (et qui seront très dissemblables, avec toute la panoplie d'intermédiaires entre P1 et P2, tailles différentes, qualités différentes, bref, l'horreur pour la récolte et l'exploitation. Bref, pour de telles plantes, les graines ne sont pas réutilisables. Pas d'OGM là-dedans, ça existait déja bien avant la transgenèse. Le but de l'hybridation est incertain, les F1 sont en effet plus vigoureuses, mais il est aussi tout à fait possible que cette vigueur ait été entretenue par les sélectionneurs, parce que ça les arrangeait bien que les agriculteurs ne puissent pas reproduire des graines.

    Il existe des moyens de controler la reproduction des plantes même dans le cas d'espèces autofécondes, comme le blé. Il suffit d'introduire un gène de stérilité mâle (une mutation naturelle, un gène transféré par croisement à partir d'une espèce proche, ou par biotechnologies à partir d'une espèce plus éloignées) pour qu'on n'ait pas de graines fertilisées ; le sélectionneur, lui, disposant d'un moyen de lever la stérilité mâle par un système de restauration.

    Bref, il existe de multiples moyens de s'assurer que l'agriculteur n'obtienne pas de graines exploitables. Ces techniques sont orthogonales aux OGM (on peut utiliser des techniques OGM ou non pour obtenir les plantes en question).

  • [^] # Re: Pendant ce temps, à Vera Cruz

    Posté par  . En réponse à la dépêche Mobilisation sur les brevets logiciels et le brevet unitaire. Évalué à 3.

    Je pense aussi qu'il faut arrêter de voir la comission européenne comme une sorte d'entité omnisciente avec une volonté propre. Il est évident que tout mouvement, toute communication, peut être attribuée à l'activité plus ou moins influente de dizaines, voire de centaines, de membres élus ou bureaucrates de tous bords. Il n'est donc pas impossible de voir resurgir de telles divergences...

  • # Pessimisme

    Posté par  . En réponse au journal Chute des valeurs du logiciel libre et perte d'influence de la FSF. Évalué à 7.

    Oui, c'est sûr, on peut trouver plein de raisons d'être inquiets... Mais bon, je trouve que ces dernières années ont aussi apporté tout plein de bonnes nouvelles, en particulier sur l'utilisation des licences libres pour autre chose que du logiciel.

    Ce qui limite quelque part le logiciel libre, c'est que coder une application, même simple, n'est pas à la portée de tout le monde. Il faut une formation spécifique rien que pour être capable de coder une appli en visual-basic-clic-clic, alors contribuer à un logiciel libre demande un niveau professionnel, qui n'est accessible qu'à une infime marge de la population. La base de la pyramide du logiciel libre est très, très étroite, et le LL a atteint sa vitesse de croisière depuis très longtemps, il n'y a plus de marché de développeurs au temps libre qui ne savent pas quoi faire de leurs week-ends.

    Par contre, le succès de projets comme Wikipédia démontrent que le modèle collaboratif du libre est capable de conquérir de nouvelles niches, hors du logiciel. Je pense que ça, c'est fascinant, et c'est un moyen incroyable d'expliquer les avantages d'une licence libre, et d'amener les gens vers le logiciel libre. Je suis sûr qu'avec Wikipédia, on a multiplié le nombre d'êtres humains ayant jamais produit quelque chose sous licence libre.

    Pour le reste, je suis aussi moins pessimiste que l'auteur. Avec Android (et dans une moindre mesure Mac Os X), les OS libres et leurs dérivés sont devenus des acteurs commerciaux majeurs. Alors oui, la situation n'est pas idéale parce qu'on aimerait qu'une Debian soit installée par défaut sur les téléphones (ou pas? :-) ), mais je pense qu'on ne peut que se réjouir qu'il n'y a plus d'hégémonie de Microsoft sur aucun des supports récents. Le droit à la diversité est en train de progresser, et on peut prévoir une issue heureuse sur les histoires de vente liée et de concurrence déloyale.

    Sur Debian vs Ubuntu, il faut admettre qu'Ubuntu a échoué dans son objectif de prendre des parts de marché sur Microsoft. Elle n'a réussi qu'à prendre des parts de marché sur les autres distros, mais pas sur Windows, ce qui donne l'impression qu'elle "bouffe" les autres, alors que ça n'était très vraisemblablement pas l'objectif initial.

  • [^] # Re: Suicide

    Posté par  . En réponse au journal lya Zhitomirskiy est bronsonisé à 21 ans.. Évalué à 10.

    « "Si le rire sacrilège et blasphématoire que les bigots de toutes les chapelles taxent de vulgarité et de mauvais goût, si ce rire-là peut parfois désacraliser la bêtise, exorciser les chagrins véritables et fustiger les angoisses mortelles, alors oui on peut rire de tout, on doit rire de tout : de la guerre, de la misère et de la mort! Au reste, est-ce qu'elle se gêne la mort, elle, pour se rire de nous ? Est-ce qu'elle ne pratique pas l'humour noir, elle, la mort ? Regardons s'agiter ces malheureux dans les usines, regardons gigoter ces hommes puissants, boursoufflés de leur importance qui vivent à 100 à l'heure. Alors ils se battent, ils courent, ils caracolent derrière leur vie, et tout d'un coup, cela s'arrête, sans plus de raisons que ça n'avait commencé... Alors le militant de base, le pompeux PDG, la princesse d'opérette, l'enfant qui joue à la marelle dans les caniveaux de Beyrouth, toi aussi à qui je pense et qui a cru en Dieu jusqu'au bout de ton cancer... Tous nous sommes fauchés un jour par le croche-pied rigolard de la mort imbécile, et les droits de l'homme s'effacent devant les droits de l'asticot."  »
    

    — Pierre Desproges, dans Le Tribunal des flagrants délires réquisitoire contre Jean-Marie Le Pen (28 septembre 1982)

  • [^] # Re: Je recommande !

    Posté par  . En réponse à la dépêche Trinity, fork de KDE 3.5. Évalué à 7.

    Linux, le noyau? Franchement, ce genre de commentaires vole un peu trop bas pour démarrer un troll. Si KDE 4 est gros et lent (je ne peux pas dire, je ne pratique pas), ce n'est pas à cause de Linux, et c'est totalement HS de faire une comparaison avec Windows.

  • # Test grandeur nature?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Wikileaks, le PROTECT-IP Act, ou comment asphyxier une organisation. Évalué à 7.

    Je me demande si l'affaire WikiLeaks n'est pas non plus considérée comme un test "grandeur nature" de la puissance des gouvernements sur le contre du réseau. C'est clair que Wikileaks a emm*** pas mal de monde, non seulement pour ce qu'ils ont vraiment fait, mais surtout aussi pour la menace qu'ils représentent. Mais le gouvernement américain a mis tellement d'énergie à bloquer Wikileaks que ça pourrait presque ressembler à un crash test, on essaye avec un site à la puissance de nuisance mineure, et on en profite pour acquiérir des infos sur ce qui a marché ou non, ce qui a été rapide ou pas, etc.

    Sur le fond, il y a des gens très intelligents qui soutiennent le principe du secret-défense, et qui pensent qu'il est normal, pour un État, d'avoir des petits secrets qu'il est illégal de dévoiler. Je ne suis pas complètement convaincu, mais j'estime que c'est un argument raisonnable, et qu'il existe un doute légitime sur la question, et les lois correspondantes ne me choquent pas plus que ça (l'utilisation qui est faite du secret défense est, par contre, certainement beaucoup plus critiquable). Si on admet ça, alors tout individu qui viole un secret d'État doit répondre devant la justice de ses actes, et un gouvernement est en droit d'utiliser tous les moyens légitimes pour faire cesser la diffusion de ces informations, soit légalement (typiquement, à l'intérieur du pays en question), soit de manière plus efficace si le site est hébergé aux Bahamas.

    Au final, il faut quand même admettre qu'Assange est quelqu'un de très étrange, et que c'est avant tout un provocateur. Certes, c'est rigolo de chier dans les bottes du gouvernement de la plus grande puissance économique mondiale, mais il faut peut-être garder un peu à l'esprit que ce gouvernement enferme des "terroristes" sans procès pendant des années, déclenche des guerres politico-économiques sans l'aval des Nations Unies, et envoie des commandos exécuter des terroristes sur le sol d'États souverains. Alors oui, le pauvre, on lui a peut-être fermé son compte en banque, mais je me demande bien s'il s'attendait vraiment à passer à travers les représailles... À mon avis, s'il n'a pas trouvé trois gusses cagoulés avec des barres de fer au détour d'un chemin, c'est que ça aurait servi sa cause plus qu'autre chose.

  • [^] # Re: L'art de l'euphémisme

    Posté par  . En réponse au journal De la "sécurité" routière et de la démocratie (par un motard courageux). Évalué à 1.

    • tu as mal évalué le temps qu'il te fallait pour doubler une voiture et ta file va disparaître, tu accélères un peu pour passer ;

    Hum, c'est de l'argumentaire beauf type "bistro du coin", mais on est bien d'accord que ça ne tient pas une seconde, hein? Si tu te fais coincer d'une manière ou d'une autre en doublant et qu'une voiture arrive en face, c'est complètement suicidaire de faire autre chose que freiner. Il faudra juste re-doubler ton boulet plus tard. Tout véhicule à moteur freine toujours mieux qu'il n'accélère, à n'importe quelle vitesse (c'est une question de sécurité, et c'est la raison pour laquelle ces anciennes histoires de limitateur de vitesse qui désobéissaient et qui forcaient les gens à rouler à 200 se sont toutes avérées bidon).

    Quoi qu'il en soit, un bridage à 130 ne pose absolument pas de problème même en cas de dépassement, puisque sur nationale, la limite est de 90 km/h. 40 km/h de réserve de vitesse semblent largement suffisants dans tous les cas de figure.

    Brider par GPS est techniquement déraisonnable, les GPS manquent trop de précision et les cartes ne sont pas d'une qualité suffisantes pour ça. Si ton machin croit que tu as pris la bretelle limitée à 30 alors que tu es resté sur l'autoroute, tu vas avoir l'air fin... En plus, il n'est pas dit que la modification du comportement du véhicule en fonction d'informations extérieures est bonne pour la sécurité, les bases de la sécurité, c'est quand même quand l'outil réagit d'une manière prévisible à l'être humain qui l'utilise. Si la voiture se met à accélérer ou à décélérer sans raison apparente, l'effet de surprise et la réaction imprévisible du conducteur anihilent probablement tout effet sécuritaire...

  • [^] # Re: L'art de l'euphémisme

    Posté par  . En réponse au journal De la "sécurité" routière et de la démocratie (par un motard courageux). Évalué à 10.

    C'est caricaturalement idiot, désolé. Ton argument, c'est que c'est injuste d'avoir une marge de tolérance de 5 km/h, mais que pour mettre tout le monde d'accord, ça serait beaucoup mieux avec 10 km/h. Alors moi je dis 7, et puis mon voisin il dit 12.

    En fait, tu identifies le problème toi-même avec la formulation "soit tu roules à la limite et tu n'as rien à craindre..." : le risque, quand on roule à la limite, c'est évidemment de dépasser la limite sans faire attention. Cependant, le miracle du code de la route, c'est que rien ne t'oblige à rouler à la limite.

    En effet, le code de la route est pernicieux, parce qu'il encourage l'alcoolisme : quand on doit boire à la limite de 0.5g/L, c'est quand même deux verres par jour.

    La mesquinerie se retrouve partout : quand tu bourres tes enveloppes de confettis pour arriver pile à 20g, tu peux dépasser et tu devras payer une pénalité : avec sa limite, la Poste fait tout pour t'encourager à payer le supplément. D'ailleurs cela n'arriverait pas si la limite était à 22g.

    Les problèmes de sécurité routière sont réels et les solutions adaptées sont nécessairement complexes. D'un côté, on a l'argumentaire des associations de motards ou d'automobilistes, qui se résume en gros à "Maaaaais non! Moi je veux vroum vroum tuuut tuuut!" sous un vernis de peseudo-sérieux souvent tellement maladroit qu'il en est pathétique, et d'un autre côté, on a un gouvernement qui n'a pas compris ce qu'était un phénomène multifactoriel. Ça me fait penser à un problème d'optimisation logicielle ; on identifie un bottleneck (ici, les excès de vitesse), on travaille dessus et on améliore les performances, qui rapidement recoincent à cause d'un autre bottleneck ailleurs. Mais au lieu de rechercher le nouvel élément bloquant, on insiste, et on va jusqu'à trépigner de colère, parce que modifier ce petit truc là a marché une fois, et qu'on ne comprend pas pourquoi ça ne marche plus.

  • [^] # Re: D'où l'intérêt de faire extrêmement attention à ses sources

    Posté par  . En réponse à la dépêche Une plainte d’un éditeur autour de l’astrologie menace la base de données tz / zoneinfo. Évalué à 6.

    Les données sont publiques mais le recueil de données dans une base ne l'est pas. Une base de données n'est pas nécessairement un fichier informatique, ça peut très bien être une série de tableaux dans un livres -- typiquement, un annuaire téléphonique est une base de données. Les données sont publiques, elles peuvent être réutilisées à volonté. Par contre, l'organisation des données dans une base organisée est soumise au droit voisin, et est protégée. On peut par exemple réutiliser un sous-ensemble d'un bottin téléphonique, mais on ne peut pas scanner le bouquin et le réimprimer. On peut extraire des informations des annexes d'un livre, mais on ne peut pas réimprimer les tableaux sans l'autorisation des auteurs. Le cadre législatif est assez clair, pas très contraignant, et après tout assez logique.

    Prendre un bouquin, en recopier quasi-intégralement les données dans une base informatique, et espérer que les auteurs du bouquin soient contents et ne disent rien, c'est de l'inconscience. Comme je le disais plus haut, Wikipédia se fait souvent engueuler, y compris par les libristes, pour sa rigueur au niveau de la gestion des licences, mais je trouve affolant de voir la méconnaissance générale des lois sur la propriété intellectuelle. Il faut sans arrêt réexpliquer que la paraphrase est une violation des droits d'auteurs, que le dessin à partir d'une photo ne fait que superposer les droits sans annuler ceux du photographe, et qu'une collection organisée de données publique est protégée en tant que collection.

  • [^] # Re: D'où l'intérêt de faire extrêmement attention à ses sources

    Posté par  . En réponse à la dépêche Une plainte d’un éditeur autour de l’astrologie menace la base de données tz / zoneinfo. Évalué à 4.

    Apparemment, la référence citée est un livre de 1991, qui n'est donc pas dans le domaine public.

    # From Paul Eggert (2006-03-22):
    # A good source for time zone historical data in the US is
    # Thomas G. Shanks, The American Atlas (5th edition),
    # San Diego: ACS Publications, Inc. (1991).
    # Make sure you have the errata sheet; the book is somewhat useless without it.
    # It is the source for most of the pre-1991 US entries below.
    
    
  • # D'où l'intérêt de faire extrêmement attention à ses sources

    Posté par  . En réponse à la dépêche Une plainte d’un éditeur autour de l’astrologie menace la base de données tz / zoneinfo. Évalué à 10.

    Wikipedia (en particulier Wiki Commons) a la réputation d'être extrêmement chiante sur la traçabilité des sources pour les textes, les images, et les données. Un tel exemple montre à quel point il est important de savoir d'où viennent les informations avant de les mettre à la disposition de la communauté. C'est clair que le libre est légal, c'est aussi clair que la plupart des éditeurs voient très mal la mise à disposition du public des équivalents libres de ce qu'ils proposent. Du coup, dès qu'un projet libre sort de la zone blog-mes-potes et qu'il gène des gens importants, il va être soumis à l'attention pointilleuse des avocats des dites entreprises.

    Telle que la dépèche est rédigée, il est impossible de se faire une opinion neutre sur la légitimité de la plainte déposée. Si l'auteur de tzdata a récupéré une base de données non-libre, même zombie, il s'exposait à la possibilité que cette base puisse être rachetée par un acteur un peu moins zombie qui ferait valoir ses droits. Après, on peut trouver immoral qu'une base de données scientifiques puisse être protégée, mais jusqu'à preuve du contraire, même en France, les bases de données sont protégées par les droits voisins, et en pomper le contenu, même avec les meilleurs intentions du monde, est passible de poursuites pour contrefaçon. La lutte pour le libre ne devrait pas quand même nous pousser à défendre les pompeurs, puisqu'on allume très volontiers quand ça se passe dans l'autre sens.

  • [^] # Re: nouveau vecteur d'attaque

    Posté par  . En réponse à la dépêche Clé web USB et sécurité. Évalué à 3.

    C'est ce que je disais : ça empêche l'utilisation de clés usb. Par contre, rien ne t'empêche de mettre une puce dans un clavier normal. Ou alors de programmer ton bidule pour qu'il se comporte comme une clé USB le temps qu'il faut pour te donner confiance. Je ne vois pas comment le système peut savoir si les données qu'il reçoit sont vraiment dues à un humain qui tape des touches ou à un gadget automatique...

  • [^] # Re: nouveau vecteur d'attaque

    Posté par  . En réponse à la dépêche Clé web USB et sécurité. Évalué à 6.

    C'est super malin, et ça parait très difficile à bloquer. Même si on demande à l'utilisateur "vous venez de brancher un périphérique qui se présente comme un clavier. Autoriser?", ça n'empêche pas de refaire le même coup avec un vrai clavier.

  • [^] # Re: incruster ton nom dans la photo ?

    Posté par  . En réponse au journal Le respect des licences. Évalué à 6.

    C'est quand même pas l'idée des licences CC. Je pense que la seule solution est de se fendre régulièrement de petits emails pédagogiques aux indélicats.

  • # Le problème est plutôt l'incitation au délit

    Posté par  . En réponse au message HADOEPI anticonstitutionnelle ?. Évalué à 2.

    La cible de cette loi est le P2P anonyme, qui conduit au partage d'œuvres numériques entre des gens qui ne se connaissent pas. X met à disposition une liste de titres qu'il possède, Y y trouve un titre qui l'intéresse, et les deux mettent en place un échange P2P pour transférer le fichier.

    Pour que X et Y se trouvent, il faut que X offre publiquement sa liste à tout le monde. Cette communication est donc par essence publique, et X prend le risque de voir cette information tomber tout à fait légalement dans les oreilles de la justice, ou d'un prestataire privé qui agit pour le compte d'un ayant droit, qui va pouvoir saisir la justice.

    Ce qui me gène beaucoup plus, c'est que le délit ne peut être constitué que si X transfert réellement le fichier. et pour vérifier ça, il faut se livrer à un simulacre de transaction frauduleuse, se faire passer pour quelqu'un d'intéressé, et recevoir au moins une partie du fichier. À mon avis, le problème se situe plus à ce niveau. Pour coincer les X, le prestataire doit se faire passer pour Y et donc répondre à une offre de transaction frauduleuse. Pour coincer les Y, c'est pire, le prestataire doit offrir spontanément une transaction frauduleuse. La frontière entre la légalité et l'illégalité de telles incitations est très différente entre les différents pays, et c'est clairement quelque chose de très compliqué. Les ayant-drits jouent donc clairement avec le feu, mais comme la méthode de repérage des adresses IP ne fait pas partie de la loi, c'est à la personne lésée d'essayer de démontrer que la manière dont elle s'est faite attrapper était illicite -- frais d'avocats, bataille juridique, appel, etc. sont à prévoir.

  • [^] # Re: super résumé

    Posté par  . En réponse au journal Bitcoin hors-la-loi, Tor victime collatérale. Évalué à 3.

    • Faire un don à la CNT. en général les employeurs n'aiment pas trop.

    Par quel miracle ton employeur peut-il connaitre ton relevé bancaire? Parce que dans le même genre, les impots savent aussi que tu as donné de l'argent si tu le déduis de ton revenu imposable...

    • comme dit plus haut acheter des sex toys sans que la terre entière soit au courant

    1) les relevés bancaires restent des données privées, les seuls au courant son toi, le bénéficiare de la transaction, et l'intermédiaire. La justice doit passer par le juge d'instruction pour avoir accès à tes comptes. Il n'a donc jamais été question de la terre entière.

    2) "La Redoute, 11 Juil 2011, 29.99€" me semble suffisament discret, tu ne penses pas? Tu as l'air de croire que la facture des achats apparait sur la transaction, c'est complèteemnt faux : la nature de la transaction est privée, seuls apparaissent les noms de l'émetteur et du destinataire. La justice devra éventuellement demander au destinataire pour avoir le détail, et ça, c'est exactement la même chose avec les bt (ta société totalitaire peut récupérer les fichiers clients de toutes les boites qui vendent des sextoys, avec ton nom et l'adresse de livraison).

    Les données bancaires sont confidentielles, mais elles le sont déja, avec ou sans Bt. Mettre un intermédiaire dans le coup ne me semble pas terriblement compromettant.

  • [^] # Re: super résumé

    Posté par  . En réponse au journal Bitcoin hors-la-loi, Tor victime collatérale. Évalué à 2.

    Ton banquier ne connait que le nom de la boite avec qui tu as réalisé la transaction, et le montant de la transaction. Si ça te pose un problème, il suffit de commander sur un site généraliste ou au nom peu équivoque...

    De toutes manières, les flics sauront bien ce que tu as commandé, et ils rigoleront bien quand tu n'auras rien reçu de "The Dildo Company" après avoir envoyé 100 Bt en Biélorussie...