Tu confonds l'égoïsme et la malveillance! La privatisation d'un espace public pour sa propre jouissance, c'est de l'individualisme.
D'une manière assez générale, la malveillance n'est pas très courante. Elle est en tout cas beaucoup moins courante qu'on ne se l'imagine. Je ne suis pas sûr de savoir pourquoi on est cablés comme ça, mais on a souvent tendance à attribuer à de la malveillance ce qui est justifiable d'une autre manière : égoïsme (on est un "dégat collatéral"), compétition, etc.
Normalement, non. La malveillance est "gratuite" : le but de l'acte malveillant est de nuire, sans qu'on en retire ni avantage ni plaisir. Si on retire un avantage, ce n'est plus de la malveillance, c'est de l'égoïsme ou de l'individualisme. Si on en retire du plaisir, c'est du sadisme.
Ce n'est pas le bon terme, mais ça n'en fait pas un complotiste.
Bah si. Quand tu observes un truc désagréable et que tu privilégies une explication faisant intervenir un groupe de personnes malveillantes qui cherchent à te nuire de manière secrète, je ne vois pas comment qualifier ça autrement que "complotiste".
Ça ne présage pas du tout qu'il n'existe pas de complots, d'ailleurs. Le complotisme est juste l'attitude qui privilégie systématiquement des hypothèses faisant intervenir des complots.
D'une manière générale, la malveillance n'est pas très compatible avec le capitalisme. Dépenser des ressources pour nuire à autrui sans bénéfice direct, ça n'a aucun intérêt pour les actionnaires. J'ai l'impression que la bonne question quand on observe un truc que l'on ne comprends pas dans un produit, c'est "qu'est-ce que ça a rapporté à l'industriel de faire comme ça". Et si on ne voit pas (par exemple, des couleurs de fil inversées), alors c'est probablement juste de l'incompétence.
Et pour les "faux" exemples d'obsolescence programmée, c'est juste que ça n'est pas rentable. Fabriquer et vendre des pièces détachées n'est pas rentable, rendre le produit réparable n'est pas rentable, maintenir des mises à jour pour 7 générations d'une console de jeu n'est pas rentable, etc.
Ce qui m'a toujours étonné, c'est qu'une constatation évidente ne colle pas avec l'idée d'obsolescence programmée : avez-vous déja racheté la même marque quand l'ancien appareil est tombé en panne trop tôt? Alors oui, peut-être que dans les marchés verrouillés où le matériel n'est pas indépendent du logiciel (style Apple, Nintendo, etc), les gens font ça, mais d'une manière générale, ça me semble évident qu'on n'a aucune raison de racheter la même marque, à moins d'être complètement masochiste. En tout cas, il faudrait imaginer que le bénéfice éventuel de refaire renter des gens plus rapidement sur le marché contrecarre l'image de marque négative du fait des pannes, et ça me semble assez tiré par les cheveux.
Mais est-ce que ça couvre les actions ayant lieu après la commercialisation et/ou les dates butoir connues du public au moment de la commercialisation? La définition de l'ADEME par exemple indique "durée normative sciemment réduite dès sa conception", ce qui excluerait toutes les décisions postérieures à la conception.
Par exemple, certains dispositifs ont des dates de péremption, au-delà desquelles il est conseillé de les remplacer (disjoncteurs différentiels, airbags, fusées de détresse, courroies de distribution, etc). Comment peut-on interpréter "délibérément" dans ce cas? Il parait normal que l'industriel fixe une date délibérément antérieure à la date où le produit devrait cesser de fonctionner.
Mais sur le fond, la définition légale semble coller à la définition historique. Il faut 1) une volonté délibérée, et 2) que l'objectif soit le remplacement du produit. Ça me semble exclure la plupart des exemples récents considérés comme de l'obsolescence programmée.
Par contre, à mon avis, "délibérément" exclut toute action passive : ne pas faire quelque chose (distribuer des licences, fabriquer de pièces détachées…), ce n'est pas un acte délibéré. La question d'un serveur qui tombe en panne et n'est pas remplacée ne me semble pas claire du tout, par exemple. Tu vends un gadget qui se connecte à un serveur toutes les 24h pour te raconter la blague du jour à ton réveil. Fin de la commercialisation, le serveur reste en ligne. 2 ans plus tard, crac, l'alim pète. Est-ce que "ne pas remplacer le serveur" (ou ne pas le mettre à jour) est un acte "délibéré"? Je ne pense pas, ce qui semble restreindre énormément la portée de la loi.
Aujourd'hui on appelle souvent tout ça "obsolescence programmée", le terme est très mal choisi, mais ce n'est pas du complotisme.
C'est pas que le terme est mal choisi, c'est qu'il a été redéfini, ça n'a rien à voir. Il a été redéfini parce que la réalité qu'il sous-tendait était simplement imaginaire.
En quoi est-ce que les mauvaises pratiques de l'industrie relèvent de l'obsolescence programmée? Un objet non-réparable ne devient pas "obsolète"; il ne relève pas d'une quelconque malveillance, mais plutôt d'une logique de coût. Remarquer que ton clavier a 5 euros a tenu 3 ans parce que c'était de la daube, c'est une réalité. Il n'y a rien de complotiste, il n'y a pas eu d'entente secrète pour nuire au consommateur. Il y a juste un industriel qui a créé un objet de consommation avec des composants de m***, qui te l'a vendu à un prix très bas, et tu as acheté en connaissance de cause.
L'obsolescence programmée suppose une intention malveillante. Un objet connecté qui cesse de fonctionner au bout de 5 ans parce que la boîte a coulé ou parce que le service non-rentable a fermé, c'est le signe qu'on vit dans un monde débile, mais ça ne relève pas non plus de l'obsolescence programmée: l'industriel a éventuellement rogné sur les coûts, mais il n'a pas perdu de l'argent pour trouver un système qui détruise ton appareil : c'est plutôt passif, lié à un système commercial qui n'a pas d'incitation financière à maintenir le système actif.
Du coup, l'obsolescence programmée est une théorie complotiste, mais les exemples que tu as cités ne relèvent pas de l'obsolescence programmée (du moins, pas sans contorsionner à l'extrême sa définition).
Tu parles de voitures électriques, les voitures électriques pourraient être simples : c'est juste 4 roues, une batterie et un moteur électrique. Pourtant, elles sont encore moins réparables que les voitures thermiques d'aujourd'hui qui sont elles mêmes moins réparables que les voitures qui ont 30 ans.
Pourtant, qu'avons nous gagné en 30 ans ? Un peu de sécurité, pas de performance et un confort relatif.
Pendant longtemps, les adeptes de l'obsolescence programmée m'ont géné sans exactement pouvoir mettre les mots dessus. Je veux dire, l'obsolescence programmée, c'est un concept qui est généralement faux, du moins dans sa définition originale (démarche de R&D destinée à limiter la durée de vie des produits). Il y a bien sûr quelques exemples, dont le plus documenté reste le cartel des ampoules, mais ces exemples sont très vieux, et quand on creuse ça ne semble pas si clair que ça. D'ailleurs, j'ai un peu l'impression que plus personne n'utilise la "vraie" définition de l'obsolescence programmée, on parle plutôt de tout un tas de mécanismes cherchant à vendre des produits nouveaux alors que les anciens sont toujours fonctionnels (design, marketting, arrêt du support et des pièces détachées, évolution de la connectique, etc), ce qui est "réglo" dans une économie de marché (pas très sain pour l'environnement, mais réglo), et très loin de l'idée d'équipes d'ingénieurs payés pour trouver le moyen de faire tomber les équipements en panne après un certain temps.
Et récemment, j'ai trouvé : c'est simple, l'obsolescence programmée est une théorie complotiste. Elle existait avant l'explosion du complotisme, avant internet, mais elle repose exactement sur les mêmes processus : un groupe de gens s'entendent entre eux pour nuire à l'humanité, il n'existe pas de traces de ces complots qui impliquent pourtant des milliers de personnes (des millions peut-être si on prend en compte toutes les équipes supposément payées pour dégrader la qualité des produits vendus), il n'y a pas de logique commerciale ou financière à ça (pourquoi dépenser de l'argent pour dégrader la qualité des produits, alors que le bénéfice éventuel serait partagé avec les concurrents?). Ce qui est attractif dans ce genre de théorie, c'est apparemment l'impression qu'on a compris un truc que les autres ignorent, les autres se font avoir alors que nous on SAIT.
Les voitures sont plus difficiles à réparer parce que la facilité à réparer n'est pas dans les critères d'achat. D'ailleurs, les bagnoles sont de plus en plus vendues avec des contrats d'entretien, qui déchargent complètement les utilisateurs des réparations; ce n'est donc pas du tout de l'intérêt du vendeur de les rendre complexes et coûteuses. Les voitures ne sont pas des mécanos avec des vis et des pièces standard parce que c'est moins coûteux de les fabriquer ainsi, et que le fabricant se fiche des difficultés d'approvisionnement des garagistes indépendants ou amateur, lui a sa chaine logistique et il a les pièces détachées, les outils, les malettes pour le diagnostic életronique, etc. Et l'omniprésence de l'électronique contribue beaucoup à la sécurité (aides à la conduite) et à la sobriété des moteurs; les constructeurs ne mettent pas des bidules électroniques qui ne servent à rien pour faire tomber les voitures en panne; elles tombent en panne parce qu'elles sont bourrées de bidules dont certains sont utiles à l'utilisateur, d'autres au constructeur, d'autres on ne sait pas trop à qui, mais l'objectif de l'électronique n'est pas de rendre les voitures non-réparables.
Ce qui est magnifique avec le monde "digital", c'est que n'importe quelle analyse loufoque qui était auparavant partagée entre 3 copains de bistro se retrouve maintenant disponible pour le monde entier. Ça ne veut évidemment rien dire sur sa pertinence.
Allez Dédé, remet une tournée, et laisse pas tremper tes doigts dans le Pastis.
Ça n'est probablement pas très agréable de l'entendre, mais c'est vrai. Tu présentes ton projet d'une manière très naïve, et en même temps tu fais preuve d'une certaine arrogance (un peu dans le mode "je n'y connais rien mais je n'ai pas envie qu'on m'explique"). Ça te vaut ce genre de remarques, bien méritées.
Après, tu fais ce que tu veux de ton temps, mais ça n'oblige personne à te lire et à te donner un retour positif.
C'est un changement de paradigme car mis à part en maths, où peut on avoir accès à des questions ouvertes facile d'accès?
Dans les journaux scientifiques. Il y a même des journaux spécialisés dans les articles de revue et d'opinions. Et si la bibliothèque universitaire la plus proche n'est pas abonnée, il y a encore sci-hub pour y accéder.
De toutes manières, je ne pense pas qu'une telle liste ait un sens, ni qu'elle soit dénombrable. Encore une fois, la clé, c'est les questions qu'on ne se pose pas (parce qu'on ne sait pas qu'elles sont importantes). D'ailleurs, on ne répond jamais réellement aux questions en sciences, les résultats permettent de poser de nouvelles hypothèses correspondant à de nouvelles questions, etc.
Tout dans l'univers est quasi sphérique (hypothèse de départ)
atomes, chaque manteau de la lune/de la terre, planètes, soleil, galaxies, etc.. sont quasi sphériques donc l'univers est aussi quasi sphérique.
Par contre, la vie et l'eau sur terre ne sont pas sphériques
* la vie c'est évident les formes sont complexes et ne sont pas sphériques
* l'eau est de forme sphérique (car elle est répartie sur toute la sphère planétaire) mais >incomplète et non uniforme (océans, mers/déserts, terres,.—mais aussi—nuage/athmospère)
l'eau (seule? ou les liquides, les gazs aussi?) est ce ni une matière inerte, ni un être vivant?
Détecter les formes non sphériques dans l'univers nous permettrait alors surement de trouver une forme de vie.
OK. Je ne sais pas comment qualifier ça sans être désagréable, mais on est d'accord que c'est complètement débile? Moi qui partais dans mes trucs sur l'épistémologie et la littérature scientifique, en fait, c'est un délire d'adolescents qui ont trop tiré sur un joint? :-)
Je pense sincèrement que cette idée est épistémologiquement impossible.
En recherche scientifique, ce qui est difficile n'est pas forcément de répondre aux questions, c'est de se poser les bonnes. Et poser la bonne question, c'est exactement "formaliser les limites de la connaissance". Du coup, non seulement cette idée est une des idées les plus difficiles à mettre en place, mais en plus, par définition, ce qu'on ne connait pas et ce qui est pourtant le plus important ne serait pas dans la liste (ce qu'on ignore ne pas connaitre).
Par ailleurs, tu sembles imaginer qu'il existe deux catégories, ce qu'on connait et ce qu'on ne connait pas. Pourtant, rien ne permet de délimiter. Par exemple, est-ce qu'on connait les effets du téléphone portable sur la santé? En ce qui concerne les ondes électromagnétiques, on a de bonnes indications qu'elles sont peu nuisibles, mais même ça ça reste encore un peu débattu (par exemple, on peut toujours imaginer qu'il faut encore plus de recul pour voir un effet). Et quid de tout ce qui n'est pas d'origine électromagnétique (pollution chimique, problèmes psychologiques, etc?). Il ne s'agira jamais d'une question à laquelle on pourra répondre par oui ou non.
Et même si c'était le cas, il resterait la possibilité de choses qu'on croit vraies mais qui ne le sont pas, et des choses qu'on a su à une époque mais qu'on a oubliées.
En fait, ça revient plus ou moins à construire une énorme base de données de la littérature scientifique, et de faire passer une AI magique dessus. Bon courage! :-)
Tout de suite… J'écris "30% dans les sondages", et certains se sentent visés. Ça aurait pu être n'importe qui!
Est-ce un outrage au président que de l'anonymiser? "Témoignage exclusif: les frasques d'un président de la République (les visages ont été floutés pour préserver la vie privée)".
Et comme ça c'est juste plus clair, c'est tout, pas de quoi s'énerver pour deux ou trois manifestants en taule.
Je me demande si tu ne fais pas exprès de rester dans le flou pour qu'on ne puisse pas répondre. Personne n'a jamais été arrêté pour s'être exprimé dans une manifestation. Même pour arrêter quelqu'un, il faut une raison : trouble à l'ordre public, organisation d'une manifestation non-autorisée, refus d'obtempérer, insultes, outrage, etc.
Jeter des pavés sur les CRS, par exemple, n'est pas une manière de s'exprimer (enfin, si, dans un certain sens, mais ça n'est pas une manière légale de s'exprimer). Crier des trucs au mégaphone en pleine rue sans déclaration de manifestation non plus, d'ailleurs. Jeter des tracts d'un hélicoptère non plus, au passage. Bref, on peut être puni pour 1) un délit commis lors de l'expression d'une opinion (diffamation, injure, outrage…), ou 2) le trouble à l'ordre public lors de l'expression (un signal en morse via des bang supersoniques trouble l'ordre public, par exemple, quel que soit le contenu du message), ou 3) un délit simultané à l'expression (par exemple, un pavé lancé en même temps qu'on crie "j'apprécie modérément les forces de l'ordre").
Le truc avec 2 et 3, c'est que le problème n'est pas dans l'opinion exprimée, mais dans la manière de l'exprimer. Il suffit donc de s'exprimer d'une autre manière, même si on est en colère et/ou si on a l'impression que la situation est très grave et que tout le monde s'en fout—au passage, la liberté d'expression ne force personne à écouter.
Ce que nous pouvons faire c'est choisir notre président et nos députés dans des les élections libres, démocratiques et non truquées.
Et pour le coup, on ne peut pas nier que tous les courants politiques soient représentés aux élections présidentielles. Ceux qui le souhaitent vont même avoir la possibilité de voter pour un certain nombre de belles raclures de bidet. En fait, les dites raclurent protestent souvent en racontant que leur absence aux élections serait signe d'une absence de démocratie, alors que j'ai plutôt l'impression que dans les dictatures, ils seraient bien présents également, c'est juste les autres candidats qui seraient absents.
Tu me prêtes des propos que je n'ai pas tenu, … et sur un ton pas très enclin à me faire poursuivre la discussion.
Si tu ne tournais pas autour du pot, peut-être pourrais-je mieux comprendre là où tu veux en venir.
des thèses "complotistes" (bien à la mode, ce mot)
C'est pas le mot qui est à la mode, c'est le concept. "Complotiste", ça veut dire "qui interprète les évènements tels que rapportés par les médias en faisant intervenir un complot". Dire que le Covid est une grippette et que le gouvernement truque les chiffres, c'est complotiste. Dire que la chroloquine soigne le Covid et que les autorités sanitaires le cachent, c'est complotiste. Dire que la communauté internationale cache le fait que les néo-nazis sont au pouvoir en Ukraine, c'est complotiste. Toutes ces interprétations reposent sur l'idée que plusieurs acteurs en théorie indépendants se concertent pour diffuser un mensonge afin de cacher la vérité (qu'ils connaissent) à la population.
Tout comme c'est mon droit de trouver que la France ressemble de plus en plus à la Chine sur ce plan là.
Oui, c'est ton doit de le dire, mais c'est faux. Et ce que je te reproche, ce n'est pas de te tromper (ça arrive à tout le monde), c'est que tu as toutes les données pour savoir que c'est faux, mais que tu l'affirmes quand même parce que ça participe à ta grille de lecture du monde (il y a des "puissants" qui cherchent à maintenir la population dans l'ignorance, ce contrôle impliquerait des milliers ou des millions de personnes dans le monde, tous les hommes et femmes politiques au pouvoir, et que seuls quelques "indépendants d'esprit" seraient capables de voir clair dans leur jeu, et devraient guider le peuple hors de la "moutonnerie"). Pour des raisons que je ne comprends pas complètement, cette manière de penser va de pair avec la négation des problèmes de droit de l'Homme dans certains pays autoritaristes (Russie, Chine, etc), qui ne seraient "pas bien pires" que les démocraties occidentales. C'est une belle histoire, qui te permet de te définir comme un garant de la liberté, un visionnaire, indépendant, qui va sauver le monde etc, ça te donne un beau rôle. Mais tu es quand même d'accord sur le fait que d'y croire dur comme fer, au point de justifier une forme de complaisance envers tout un tas de dictatures, ne rend pas cette grille de lecture plus ou moins vraie? Ce qui compte pour la validité d'une grille de lecture, c'est sa capacité à y faire rentrer les faits. Et là, honnêtement, je n'arrive pas à comprendre comment l'annexion de l'Ukraine arrive à rentrer dans cette grille.
La France est déclassée par RSF par exemple pour ses entraves à la liberté de manifester, et pour la répression de l'incitation à la haine raciale, sexiste, etc. C'est à cette dernière catégorie que tu fais allusion? Sinon, ça n'est pas très clair.
Pour aller dans ton sens, je crois que la France a un vrai problème avec le droit de manifester, avec l'utilisation du "trouble à l'ordre public" pour interdire les manifestations, avec la gestion de l'ordre et de la sécurité dans les manifestations (y compris pour les manifestants). Le passage de manifestations syndicales (avec un service d'ordre et une expérience de ces évènements) à des manifestations populaires / auto-organisées (type Gilets Jaunes) n'y est probablement pas pour rien. Mais j'ai l'impression aussi que tout le monde en est conscient, c'est juste que l'État ne sait pas gérer les situations sans lâcher la laisse des FDO et sans éviter les émeutes.
On peut aussi regretter par exemple qu'en France, une garde à vue sans poursuites ne puisse pas être considérée comme un préjudice. Si tu es arrêté par la police pour quelque chose, intérrogé, et que le procureur ne donne pas suite parce qu'il n'y avait pas de délit, tu es libéré, et c'est conforme au droit. Il y a clairement une faille, parce que c'est utilisé par la police pour soustraire les manifestants pendant quelques heures à la vie publique—je ne sais pas ce que diraire la cour Européenne des droits de l'Homme, est-ce que ça a déja été tenté?
Toutes les sociétés admettent des limites à la liberté d'expression, de toutes manières. En général, les insultes ou brûler des effigies ne sont pas considérées comme des formes d'expression. Pour juger des entraves à la liberté d'expression, il faut connaitre à quel titre les gens ont été condamnés (participation ou organisation d'une manifestation non-autorisée, insultes, outrage, diffamation, trouble à l'ordre public, incitation à la haine raciale, etc), et si cette condamnation était juridiquement justifiée.
Ce qui est "amusant", c'est qu'une partie des pénalités attribuées à la France par RSF viennent du harcèlement envers les journalistes de la part des politiques et des réseaux sociaux—les fameux "mierdas", etc. C'est paradoxal, c'est quand même fréquent que les gens qui se plaignent le plus de ne pas pouvoir s'exprimer essayent de limiter l'expression des journalistes.
Devant des opinions divergentes, il n'y a qu'à voir ta réaction pour comprendre le mal dont souffre cette surmédiatisation à sens unique dont je parlais.
Ah, bah il fallait être clair. Tu trouves que les opinions complotistes ne sont pas assez représentées dans les médias. Comme je l'ai dit plus haut, c'est factuellement faux, mais tu t'en moques que ça soit vrai ou faux : pour toi, il faut absolument que les complotistes soient victimes d'un complot des médias. Donc quelles que soient les évidences et les sources que je citerai, tu nieras que les plateaux télés sont accessibles aux complotistes.
"Ce n'est pas parce que ces opinions semblent majoritaires qu'elles sont dans le vrai."
Certes, mais c'est complètement mathématique qu'il est encore plus probable qu'une opinion minoritaire soit fausse.
A méditer.
Tu es quand même au courant que la plupart des gens sont quand même un peu au-delà de ce niveau de réflexion sur ce que signifie le concept de vérité? Là, tu dis juste "la majorité peut avoir tort", qu'est-ce qu'il y a à méditer là-desssus? Tu crois qu'il existe des gens qui pensent que la majorité n'a jamais tort? En quoi est-ce que ça change le fait que les thèses complotistes sont toujours fausses?
Raconter n'importe quoi pourvu que ça cautionne ta grille de lecture, ça ne te gène pas? Pendant 2 ans, on a vu défiler les pires charlatans, incompétents, et spécialistes auto-confirmés sur tous les plateaux télé pour faire la réclame de traitements inefficaces, de thèses farfelues, de négation d'évidences scientifiques (par exemple > 400h rien que pour D. Raoult, source https://larevuedesmedias.ina.fr/etude-coronavirus-covid19-traitement-mediatique-raoult-chloroquine). Dans les médias en France, on applique une règle profondément stupide qui, contrairement à ce que tu prétends, donne un temps de parole démesuré aux thèses minoritaires : à chaque débat, on invite un tenant de chaque camp. Un rationnel contre un complotiste, un ingénieur contre un anthroposophe, un physicien contre un platiste, etc.
Je veux bien débattre de tout, mais tu tiens tellement à faire valoir ton point de vue que tu avances des arguments factuellement faux, parce que reconnaitre le contraire reviendrait à remettre en doute ton point de vue manichéen sur la France.
On ne veut voir qu'une tête, et toute déviance est immédiatement condamnée.
Au moins trois candidats à la présidentielle ont pu, grâce à l'égalité du temps de parole, justifier leurs positions "balancées" sur la Russie, et justifier leurs anciennes prises de positions en faveur de V. Poutine. Certains ont depuis retourné leur veste (pression électorale ou changement d'avis?), mais c'est leur décision.
Il ne faut pas oublier que la liberté d'expression, c'est qu'on ne risque pas de finir en prison pour ce qu'on raconte. Ça n'oblige personne à laisser une tribune à n'importe qui pour raconter n'importe quoi. Si un journaliste pense qu'un point de vue est absurde, c'est son devoir de ne pas le relayer ou de donner du temps de parole.
Et puis, c'est pratique, "on". C'est qui, "on"? Le gouvernement? Les milliardaires? Les médias? Ahlala, c'est fou la quantité de gens qui voient leur façon de penser manipulée par "on". Alors que toi, tu es complètement opaque à "on". "On" n'a pas de prise sur toi—quelle chance!
Ca m'attriste, et le seul avantage que j'y vois, c'est que lorsque je rentrerai en France, ça ne me changera pas beaucoup de la Chine.
Ce qui change un peu par exemple, c'est que tu viens de raconter que la France est une dictature au même niveau que la Chine, et que tu ne risques pas la prison en France. En Chine c'est moins sûr.
Je sais pas vous mais en général, quand on m'aborde en mode "Toi tu sais pas mais moi je sais", ça me refroidit bien vite.
En fait, c'est même pire que ça. C'est "Toi tu crois X parce que tu es mal informé et qu'on t'a lavé le cerveau. Si tu étais bien informé, il n'y a aucun doute que tu penserais comme moi". Autrement dit, "laisse-moi te laver le cerveau avec ma lessive".
C'est un argument qui est énormément utilisé par les militants politiques des partis minoritaires. Je pense que ça permet pas mal de gérer une dissonnance cognitive majeure : pourquoi mon candidat qui est évidemment le meilleur ne fait que 5% des voix? Pourquoi ce c**ard de Y est donné à 30% dans les sondages? C'est *forcément parce que 95% des gens se trompent, ils sont débiles et ils sont mal informés / manipulés par les médias qui sont tous de gauche/de droite/contrôlés par les milliardaires (et les sondages sont truqués de toutes manières).
Sur le fond, l'idée de maintenir le dialogue entre les populations est excellente. C'est ça qui, au final, est le dernier rempart à la guerre, on ne veut pas tuer des gens. Mais pour dialoguer, il faut être deux; la méthode employée est trop intrusive, et probablement contre-productive. Si je me prenais des messages en provenance de la Russie et passés par Google Trad, je ne pense pas que je le verrais d'un bon oeil.
Après, il y a évidemment la limite de la décence. En cas de guerre civile compliquée, on peut encourager le dialogue. En cas de politique expansionniste, c'est quand même un peu plus compliqué—à quand un forum de discussion entre les juifs et les nazis?
On croyait que développeur était un boulot sédentaire qui exposait aux maladies cardio-vasculaires. Il suffit donc d'aller buter quelques soldats Russes de temps en temps pour garder la forme, entre deux corrections de bugs.
On peut aussi dire que les milliardaires ont appauvrit l'offre journalistique. Combien d'enquêtes sérieuses faites par BFM, Cnews et consort ? Comment sont traités les journalistes et les pigistes aujourd'hui ?
C'est peut-être vrai, mais n'est-ce pas surtout parce que le journalisme n'est juste pas une activité rentable? Une rédaction avec des centaines de vrais journalistes, des enquêtes de fond qui prennent des semaines, des correspondants à l'étranger, ça coûte une fortune. Quand tu vendais 5 millions de quotidiens, ça allait, mais maintenant, la presse papier ne se vend plus, la presse en ligne est gratos, il faut se payer en vendant des clopinettes les données personnelles des visiteurs des sites, ou faire des promotions terribles sur les abonnements… Au final, qui peut financer un journal? L'État, en tant que service public, mais avec toujours la question de la neutralité et de l'indépendance face au gouvernement. Des milliardaires, qui financent à perte pour en tirer autre chose (le pouvoir de diffuser l'information qu'ils veulent, ou plus probablement de ne pas diffuser l'information qu'ils ne veulent pas diffuser, ça se voit moins).
De mon côté, je trouve qu'il est de plus en plus difficile d'obtenir une information objective.
Est-ce que ça n'a pas jamais existé? Au temps de l'ORTF, l'information à la télé c'était la parole de l'État. Les petits médias libres (type radio libre, journalistes militants etc) font soit du divertissement, soit de la propagande. Les grosses institutions (du type Le Monde) sont probablement le plus proches de ce qu'on pourrait considérer comme du journalisme traditonnel, mais on les soupçonne toujours d'être biaisés et de rapporter les thèses majoritaires (ce qui peut s'expliquer parce que la plupart du temps les thèses majoritaires sont juste vraies, mais bon). Personnellemet, je n'ai jamais compris les gens qui s'abonnaient à Médiapart par exemple pour avoir une info objective. Est-ce qu'ils ne se rendent pas compte qu'eux aussi, ils ne font que payer pour entendre ce qu'ils ont envie qu'on leur raconte?
Paradoxalement, je trouve que le plus facile pour avoir une information "neutre", c'est d'ouvrir Google news et de parcourir les articles de plusieurs journaux. Plutôt que de faire confiance qu'à une seule source ,regardons ce que les différentes sources ont à dire.
Bolloré propose son propre candidat car Macron n'est pas suffisamment "droite catholique tradi" pour lui.
C'est plus que ça : son candidat est nationaliste, il souhaiter fermer les frontières (et notamment à la main d'oeuvre bon marché) et isoler la France économiquement du reste du monde. Ça ne ressemble pas du tout à un programme libéral, c'est même franchement le contraire.
Bolloré propose donc son propre candidat parce que tout multimilionnaire qu'il est, ses convictions politiques font qu'il ne soutiendra jamais un candidat libéral.
Je ne pense pas qu'extrême-droitiser le débat soit à l'avantage des gens qui ont de l'argent. Eux, ils veulent des frontières ouvertes, des flux financiers non-contrôlés, que l'État ne se mêle pas de leurs affaires, et de ne pas payer d'impôts. Tout ça ne m'a pas l'air du tout sous contrôle de la bourgeoisie. Le fait que le FN ait dû emprunter à la Russie, par exemple, prouve bien que personne de fortuné ne souhaite les soutenir. L'élection d'un gouvenement populiste, ça sent l'instabilité politique et économique, c'est pas bon pour le business.
Antinomique, peut-être pas, mais les critiques des anti-libéraux contre les médias contrôlés par les milliardaires me semblent assez incohérentes les unes avec les autres.
Prends Vincent Bolloré. Pour tout un tas de raisons qui le regardent, il déteste E. Macron (souvent dénoncé comme une carcature de libéral, ami des milliardaires), transforme une partie de ses chaines télé en "Fox News à la française" (donc, droite populiste, et de fait très droite et très populiste), et lance son propre candidat à la présidentielle, issu d'une de ces chaines. Dans quel monde un tel scénario est-il compatible avec un complot de milliardaires qui se partagent le pouvoir en se tapant dans le dos?
Du coup, des nouveaux ordres mondiaux, il y en a plusieurs. Il y en a qui ressemblent à des "internationales libérales", où ce ne sont pas les prolétaires de tous pays qui sont unis, mais les capitaux de tous pays; et il y en a où c'est le bruit des bottes, le cliquetis des kalash, et les thèses complotistes. Et dans la bouche de ceux qui parlent de nouvel ordre mondial, je ne sais pas si tu as remarqué, c'est surtout les milliardaires un peu juifs qui sont visés… ça n'a pas l'air très nouveau comme théorie du complot. Les milliardaires peuvent s'épanouïr dans tous les types de sociétés de toutes manières, il y en a aux USA (modèle capitaliste), en Europe (modèle libéral), et en Russie (modèle… pas libéral, en tout cas).
Après, si l'argument c'est qu'il n'existe pas de multinationale communiste, alors OK, c'est vrai. Mais les communistes, ils ne sont pas assez nombreux pour leur vendre un journal rentable (dans le cas contraire, je suis sûr qu'un milliardaire aurait pris le filon!). Si tu prends Altice par exemple, c'est Libération, RMC, BFM, et l'Express. L'argent n'a pas d'odeur…
[^] # Re: faut voir
Posté par arnaudus . En réponse au journal Petites observations sur le travail (que l'on fait pour soi). Évalué à 3.
Tu confonds l'égoïsme et la malveillance! La privatisation d'un espace public pour sa propre jouissance, c'est de l'individualisme.
D'une manière assez générale, la malveillance n'est pas très courante. Elle est en tout cas beaucoup moins courante qu'on ne se l'imagine. Je ne suis pas sûr de savoir pourquoi on est cablés comme ça, mais on a souvent tendance à attribuer à de la malveillance ce qui est justifiable d'une autre manière : égoïsme (on est un "dégat collatéral"), compétition, etc.
[^] # Re: faut voir
Posté par arnaudus . En réponse au journal Petites observations sur le travail (que l'on fait pour soi). Évalué à 2.
Normalement, non. La malveillance est "gratuite" : le but de l'acte malveillant est de nuire, sans qu'on en retire ni avantage ni plaisir. Si on retire un avantage, ce n'est plus de la malveillance, c'est de l'égoïsme ou de l'individualisme. Si on en retire du plaisir, c'est du sadisme.
[^] # Re: faut voir
Posté par arnaudus . En réponse au journal Petites observations sur le travail (que l'on fait pour soi). Évalué à 1. Dernière modification le 21 mars 2022 à 15:40.
Bah si. Quand tu observes un truc désagréable et que tu privilégies une explication faisant intervenir un groupe de personnes malveillantes qui cherchent à te nuire de manière secrète, je ne vois pas comment qualifier ça autrement que "complotiste".
Ça ne présage pas du tout qu'il n'existe pas de complots, d'ailleurs. Le complotisme est juste l'attitude qui privilégie systématiquement des hypothèses faisant intervenir des complots.
D'une manière générale, la malveillance n'est pas très compatible avec le capitalisme. Dépenser des ressources pour nuire à autrui sans bénéfice direct, ça n'a aucun intérêt pour les actionnaires. J'ai l'impression que la bonne question quand on observe un truc que l'on ne comprends pas dans un produit, c'est "qu'est-ce que ça a rapporté à l'industriel de faire comme ça". Et si on ne voit pas (par exemple, des couleurs de fil inversées), alors c'est probablement juste de l'incompétence.
Et pour les "faux" exemples d'obsolescence programmée, c'est juste que ça n'est pas rentable. Fabriquer et vendre des pièces détachées n'est pas rentable, rendre le produit réparable n'est pas rentable, maintenir des mises à jour pour 7 générations d'une console de jeu n'est pas rentable, etc.
Ce qui m'a toujours étonné, c'est qu'une constatation évidente ne colle pas avec l'idée d'obsolescence programmée : avez-vous déja racheté la même marque quand l'ancien appareil est tombé en panne trop tôt? Alors oui, peut-être que dans les marchés verrouillés où le matériel n'est pas indépendent du logiciel (style Apple, Nintendo, etc), les gens font ça, mais d'une manière générale, ça me semble évident qu'on n'a aucune raison de racheter la même marque, à moins d'être complètement masochiste. En tout cas, il faudrait imaginer que le bénéfice éventuel de refaire renter des gens plus rapidement sur le marché contrecarre l'image de marque négative du fait des pannes, et ça me semble assez tiré par les cheveux.
[^] # Re: faut voir
Posté par arnaudus . En réponse au journal Petites observations sur le travail (que l'on fait pour soi). Évalué à 3. Dernière modification le 21 mars 2022 à 14:57.
Mais est-ce que ça couvre les actions ayant lieu après la commercialisation et/ou les dates butoir connues du public au moment de la commercialisation? La définition de l'ADEME par exemple indique "durée normative sciemment réduite dès sa conception", ce qui excluerait toutes les décisions postérieures à la conception.
Par exemple, certains dispositifs ont des dates de péremption, au-delà desquelles il est conseillé de les remplacer (disjoncteurs différentiels, airbags, fusées de détresse, courroies de distribution, etc). Comment peut-on interpréter "délibérément" dans ce cas? Il parait normal que l'industriel fixe une date délibérément antérieure à la date où le produit devrait cesser de fonctionner.
Mais sur le fond, la définition légale semble coller à la définition historique. Il faut 1) une volonté délibérée, et 2) que l'objectif soit le remplacement du produit. Ça me semble exclure la plupart des exemples récents considérés comme de l'obsolescence programmée.
Par contre, à mon avis, "délibérément" exclut toute action passive : ne pas faire quelque chose (distribuer des licences, fabriquer de pièces détachées…), ce n'est pas un acte délibéré. La question d'un serveur qui tombe en panne et n'est pas remplacée ne me semble pas claire du tout, par exemple. Tu vends un gadget qui se connecte à un serveur toutes les 24h pour te raconter la blague du jour à ton réveil. Fin de la commercialisation, le serveur reste en ligne. 2 ans plus tard, crac, l'alim pète. Est-ce que "ne pas remplacer le serveur" (ou ne pas le mettre à jour) est un acte "délibéré"? Je ne pense pas, ce qui semble restreindre énormément la portée de la loi.
[^] # Re: faut voir
Posté par arnaudus . En réponse au journal Petites observations sur le travail (que l'on fait pour soi). Évalué à 1.
C'est pas que le terme est mal choisi, c'est qu'il a été redéfini, ça n'a rien à voir. Il a été redéfini parce que la réalité qu'il sous-tendait était simplement imaginaire.
En quoi est-ce que les mauvaises pratiques de l'industrie relèvent de l'obsolescence programmée? Un objet non-réparable ne devient pas "obsolète"; il ne relève pas d'une quelconque malveillance, mais plutôt d'une logique de coût. Remarquer que ton clavier a 5 euros a tenu 3 ans parce que c'était de la daube, c'est une réalité. Il n'y a rien de complotiste, il n'y a pas eu d'entente secrète pour nuire au consommateur. Il y a juste un industriel qui a créé un objet de consommation avec des composants de m***, qui te l'a vendu à un prix très bas, et tu as acheté en connaissance de cause.
L'obsolescence programmée suppose une intention malveillante. Un objet connecté qui cesse de fonctionner au bout de 5 ans parce que la boîte a coulé ou parce que le service non-rentable a fermé, c'est le signe qu'on vit dans un monde débile, mais ça ne relève pas non plus de l'obsolescence programmée: l'industriel a éventuellement rogné sur les coûts, mais il n'a pas perdu de l'argent pour trouver un système qui détruise ton appareil : c'est plutôt passif, lié à un système commercial qui n'a pas d'incitation financière à maintenir le système actif.
Du coup, l'obsolescence programmée est une théorie complotiste, mais les exemples que tu as cités ne relèvent pas de l'obsolescence programmée (du moins, pas sans contorsionner à l'extrême sa définition).
[^] # Re: faut voir
Posté par arnaudus . En réponse au journal Petites observations sur le travail (que l'on fait pour soi). Évalué à 4.
Pendant longtemps, les adeptes de l'obsolescence programmée m'ont géné sans exactement pouvoir mettre les mots dessus. Je veux dire, l'obsolescence programmée, c'est un concept qui est généralement faux, du moins dans sa définition originale (démarche de R&D destinée à limiter la durée de vie des produits). Il y a bien sûr quelques exemples, dont le plus documenté reste le cartel des ampoules, mais ces exemples sont très vieux, et quand on creuse ça ne semble pas si clair que ça. D'ailleurs, j'ai un peu l'impression que plus personne n'utilise la "vraie" définition de l'obsolescence programmée, on parle plutôt de tout un tas de mécanismes cherchant à vendre des produits nouveaux alors que les anciens sont toujours fonctionnels (design, marketting, arrêt du support et des pièces détachées, évolution de la connectique, etc), ce qui est "réglo" dans une économie de marché (pas très sain pour l'environnement, mais réglo), et très loin de l'idée d'équipes d'ingénieurs payés pour trouver le moyen de faire tomber les équipements en panne après un certain temps.
Et récemment, j'ai trouvé : c'est simple, l'obsolescence programmée est une théorie complotiste. Elle existait avant l'explosion du complotisme, avant internet, mais elle repose exactement sur les mêmes processus : un groupe de gens s'entendent entre eux pour nuire à l'humanité, il n'existe pas de traces de ces complots qui impliquent pourtant des milliers de personnes (des millions peut-être si on prend en compte toutes les équipes supposément payées pour dégrader la qualité des produits vendus), il n'y a pas de logique commerciale ou financière à ça (pourquoi dépenser de l'argent pour dégrader la qualité des produits, alors que le bénéfice éventuel serait partagé avec les concurrents?). Ce qui est attractif dans ce genre de théorie, c'est apparemment l'impression qu'on a compris un truc que les autres ignorent, les autres se font avoir alors que nous on SAIT.
Les voitures sont plus difficiles à réparer parce que la facilité à réparer n'est pas dans les critères d'achat. D'ailleurs, les bagnoles sont de plus en plus vendues avec des contrats d'entretien, qui déchargent complètement les utilisateurs des réparations; ce n'est donc pas du tout de l'intérêt du vendeur de les rendre complexes et coûteuses. Les voitures ne sont pas des mécanos avec des vis et des pièces standard parce que c'est moins coûteux de les fabriquer ainsi, et que le fabricant se fiche des difficultés d'approvisionnement des garagistes indépendants ou amateur, lui a sa chaine logistique et il a les pièces détachées, les outils, les malettes pour le diagnostic életronique, etc. Et l'omniprésence de l'électronique contribue beaucoup à la sécurité (aides à la conduite) et à la sobriété des moteurs; les constructeurs ne mettent pas des bidules électroniques qui ne servent à rien pour faire tomber les voitures en panne; elles tombent en panne parce qu'elles sont bourrées de bidules dont certains sont utiles à l'utilisateur, d'autres au constructeur, d'autres on ne sait pas trop à qui, mais l'objectif de l'électronique n'est pas de rendre les voitures non-réparables.
[^] # Re: Trop de doigts pour moi
Posté par arnaudus . En réponse au message Mind Control - Pourquoi et comment vous impose-t-on le transhumanisme ? . Évalué à 7.
Ce qui est magnifique avec le monde "digital", c'est que n'importe quelle analyse loufoque qui était auparavant partagée entre 3 copains de bistro se retrouve maintenant disponible pour le monde entier. Ça ne veut évidemment rien dire sur sa pertinence.
Allez Dédé, remet une tournée, et laisse pas tremper tes doigts dans le Pastis.
[^] # Re: vos questions ouvertes
Posté par arnaudus . En réponse au journal « formaliser les limites de la connaissance » (FLC). Évalué à 5.
Ça n'est probablement pas très agréable de l'entendre, mais c'est vrai. Tu présentes ton projet d'une manière très naïve, et en même temps tu fais preuve d'une certaine arrogance (un peu dans le mode "je n'y connais rien mais je n'ai pas envie qu'on m'explique"). Ça te vaut ce genre de remarques, bien méritées.
Après, tu fais ce que tu veux de ton temps, mais ça n'oblige personne à te lire et à te donner un retour positif.
[^] # Re: Epistémologie
Posté par arnaudus . En réponse au journal « formaliser les limites de la connaissance » (FLC). Évalué à 2. Dernière modification le 15 mars 2022 à 08:10.
Dans les journaux scientifiques. Il y a même des journaux spécialisés dans les articles de revue et d'opinions. Et si la bibliothèque universitaire la plus proche n'est pas abonnée, il y a encore sci-hub pour y accéder.
De toutes manières, je ne pense pas qu'une telle liste ait un sens, ni qu'elle soit dénombrable. Encore une fois, la clé, c'est les questions qu'on ne se pose pas (parce qu'on ne sait pas qu'elles sont importantes). D'ailleurs, on ne répond jamais réellement aux questions en sciences, les résultats permettent de poser de nouvelles hypothèses correspondant à de nouvelles questions, etc.
[^] # Re: Continue et dis moi si tu trouves une solution !
Posté par arnaudus . En réponse au journal « formaliser les limites de la connaissance » (FLC). Évalué à 1.
Va voir le premier lien, et tu comprendras que l'OP se fiche pas mal de nous (ou qu'il a abusé de substances psychotropes).
[^] # Re: Epistémologie
Posté par arnaudus . En réponse au journal « formaliser les limites de la connaissance » (FLC). Évalué à 10.
Ah oui, bon, j'ai été voir sur le premier lien:
OK. Je ne sais pas comment qualifier ça sans être désagréable, mais on est d'accord que c'est complètement débile? Moi qui partais dans mes trucs sur l'épistémologie et la littérature scientifique, en fait, c'est un délire d'adolescents qui ont trop tiré sur un joint? :-)
# Epistémologie
Posté par arnaudus . En réponse au journal « formaliser les limites de la connaissance » (FLC). Évalué à 5.
Je pense sincèrement que cette idée est épistémologiquement impossible.
En recherche scientifique, ce qui est difficile n'est pas forcément de répondre aux questions, c'est de se poser les bonnes. Et poser la bonne question, c'est exactement "formaliser les limites de la connaissance". Du coup, non seulement cette idée est une des idées les plus difficiles à mettre en place, mais en plus, par définition, ce qu'on ne connait pas et ce qui est pourtant le plus important ne serait pas dans la liste (ce qu'on ignore ne pas connaitre).
Par ailleurs, tu sembles imaginer qu'il existe deux catégories, ce qu'on connait et ce qu'on ne connait pas. Pourtant, rien ne permet de délimiter. Par exemple, est-ce qu'on connait les effets du téléphone portable sur la santé? En ce qui concerne les ondes électromagnétiques, on a de bonnes indications qu'elles sont peu nuisibles, mais même ça ça reste encore un peu débattu (par exemple, on peut toujours imaginer qu'il faut encore plus de recul pour voir un effet). Et quid de tout ce qui n'est pas d'origine électromagnétique (pollution chimique, problèmes psychologiques, etc?). Il ne s'agira jamais d'une question à laquelle on pourra répondre par oui ou non.
Et même si c'était le cas, il resterait la possibilité de choses qu'on croit vraies mais qui ne le sont pas, et des choses qu'on a su à une époque mais qu'on a oubliées.
En fait, ça revient plus ou moins à construire une énorme base de données de la littérature scientifique, et de faire passer une AI magique dessus. Bon courage! :-)
[^] # Re: Fausse Bonne Idée ?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Un nouveau message pour les extra-terrestres. Évalué à 2.
Je trouve qu'il fout un peu les chocottes, celui-là.
[^] # Re: Prétentieux
Posté par arnaudus . En réponse au journal Écrire directement aux Russes. Évalué à 4. Dernière modification le 10 mars 2022 à 15:45.
Tout de suite… J'écris "30% dans les sondages", et certains se sentent visés. Ça aurait pu être n'importe qui!
Est-ce un outrage au président que de l'anonymiser? "Témoignage exclusif: les frasques d'un président de la République (les visages ont été floutés pour préserver la vie privée)".
[^] # Re: S'occuper vos oignons sinon ?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Écrire directement aux Russes. Évalué à 7.
Je me demande si tu ne fais pas exprès de rester dans le flou pour qu'on ne puisse pas répondre. Personne n'a jamais été arrêté pour s'être exprimé dans une manifestation. Même pour arrêter quelqu'un, il faut une raison : trouble à l'ordre public, organisation d'une manifestation non-autorisée, refus d'obtempérer, insultes, outrage, etc.
Jeter des pavés sur les CRS, par exemple, n'est pas une manière de s'exprimer (enfin, si, dans un certain sens, mais ça n'est pas une manière légale de s'exprimer). Crier des trucs au mégaphone en pleine rue sans déclaration de manifestation non plus, d'ailleurs. Jeter des tracts d'un hélicoptère non plus, au passage. Bref, on peut être puni pour 1) un délit commis lors de l'expression d'une opinion (diffamation, injure, outrage…), ou 2) le trouble à l'ordre public lors de l'expression (un signal en morse via des bang supersoniques trouble l'ordre public, par exemple, quel que soit le contenu du message), ou 3) un délit simultané à l'expression (par exemple, un pavé lancé en même temps qu'on crie "j'apprécie modérément les forces de l'ordre").
Le truc avec 2 et 3, c'est que le problème n'est pas dans l'opinion exprimée, mais dans la manière de l'exprimer. Il suffit donc de s'exprimer d'une autre manière, même si on est en colère et/ou si on a l'impression que la situation est très grave et que tout le monde s'en fout—au passage, la liberté d'expression ne force personne à écouter.
[^] # Re: Et même
Posté par arnaudus . En réponse au journal Écrire directement aux Russes. Évalué à 8.
Et pour le coup, on ne peut pas nier que tous les courants politiques soient représentés aux élections présidentielles. Ceux qui le souhaitent vont même avoir la possibilité de voter pour un certain nombre de belles raclures de bidet. En fait, les dites raclurent protestent souvent en racontant que leur absence aux élections serait signe d'une absence de démocratie, alors que j'ai plutôt l'impression que dans les dictatures, ils seraient bien présents également, c'est juste les autres candidats qui seraient absents.
[^] # Re: S'occuper vos oignons sinon ?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Écrire directement aux Russes. Évalué à 10.
Si tu ne tournais pas autour du pot, peut-être pourrais-je mieux comprendre là où tu veux en venir.
C'est pas le mot qui est à la mode, c'est le concept. "Complotiste", ça veut dire "qui interprète les évènements tels que rapportés par les médias en faisant intervenir un complot". Dire que le Covid est une grippette et que le gouvernement truque les chiffres, c'est complotiste. Dire que la chroloquine soigne le Covid et que les autorités sanitaires le cachent, c'est complotiste. Dire que la communauté internationale cache le fait que les néo-nazis sont au pouvoir en Ukraine, c'est complotiste. Toutes ces interprétations reposent sur l'idée que plusieurs acteurs en théorie indépendants se concertent pour diffuser un mensonge afin de cacher la vérité (qu'ils connaissent) à la population.
Oui, c'est ton doit de le dire, mais c'est faux. Et ce que je te reproche, ce n'est pas de te tromper (ça arrive à tout le monde), c'est que tu as toutes les données pour savoir que c'est faux, mais que tu l'affirmes quand même parce que ça participe à ta grille de lecture du monde (il y a des "puissants" qui cherchent à maintenir la population dans l'ignorance, ce contrôle impliquerait des milliers ou des millions de personnes dans le monde, tous les hommes et femmes politiques au pouvoir, et que seuls quelques "indépendants d'esprit" seraient capables de voir clair dans leur jeu, et devraient guider le peuple hors de la "moutonnerie"). Pour des raisons que je ne comprends pas complètement, cette manière de penser va de pair avec la négation des problèmes de droit de l'Homme dans certains pays autoritaristes (Russie, Chine, etc), qui ne seraient "pas bien pires" que les démocraties occidentales. C'est une belle histoire, qui te permet de te définir comme un garant de la liberté, un visionnaire, indépendant, qui va sauver le monde etc, ça te donne un beau rôle. Mais tu es quand même d'accord sur le fait que d'y croire dur comme fer, au point de justifier une forme de complaisance envers tout un tas de dictatures, ne rend pas cette grille de lecture plus ou moins vraie? Ce qui compte pour la validité d'une grille de lecture, c'est sa capacité à y faire rentrer les faits. Et là, honnêtement, je n'arrive pas à comprendre comment l'annexion de l'Ukraine arrive à rentrer dans cette grille.
[^] # Re: S'occuper vos oignons sinon ?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Écrire directement aux Russes. Évalué à 8.
La France est déclassée par RSF par exemple pour ses entraves à la liberté de manifester, et pour la répression de l'incitation à la haine raciale, sexiste, etc. C'est à cette dernière catégorie que tu fais allusion? Sinon, ça n'est pas très clair.
Pour aller dans ton sens, je crois que la France a un vrai problème avec le droit de manifester, avec l'utilisation du "trouble à l'ordre public" pour interdire les manifestations, avec la gestion de l'ordre et de la sécurité dans les manifestations (y compris pour les manifestants). Le passage de manifestations syndicales (avec un service d'ordre et une expérience de ces évènements) à des manifestations populaires / auto-organisées (type Gilets Jaunes) n'y est probablement pas pour rien. Mais j'ai l'impression aussi que tout le monde en est conscient, c'est juste que l'État ne sait pas gérer les situations sans lâcher la laisse des FDO et sans éviter les émeutes.
On peut aussi regretter par exemple qu'en France, une garde à vue sans poursuites ne puisse pas être considérée comme un préjudice. Si tu es arrêté par la police pour quelque chose, intérrogé, et que le procureur ne donne pas suite parce qu'il n'y avait pas de délit, tu es libéré, et c'est conforme au droit. Il y a clairement une faille, parce que c'est utilisé par la police pour soustraire les manifestants pendant quelques heures à la vie publique—je ne sais pas ce que diraire la cour Européenne des droits de l'Homme, est-ce que ça a déja été tenté?
Toutes les sociétés admettent des limites à la liberté d'expression, de toutes manières. En général, les insultes ou brûler des effigies ne sont pas considérées comme des formes d'expression. Pour juger des entraves à la liberté d'expression, il faut connaitre à quel titre les gens ont été condamnés (participation ou organisation d'une manifestation non-autorisée, insultes, outrage, diffamation, trouble à l'ordre public, incitation à la haine raciale, etc), et si cette condamnation était juridiquement justifiée.
Ce qui est "amusant", c'est qu'une partie des pénalités attribuées à la France par RSF viennent du harcèlement envers les journalistes de la part des politiques et des réseaux sociaux—les fameux "mierdas", etc. C'est paradoxal, c'est quand même fréquent que les gens qui se plaignent le plus de ne pas pouvoir s'exprimer essayent de limiter l'expression des journalistes.
[^] # Re: S'occuper vos oignons sinon ?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Écrire directement aux Russes. Évalué à 8. Dernière modification le 10 mars 2022 à 13:14.
Ah, bah il fallait être clair. Tu trouves que les opinions complotistes ne sont pas assez représentées dans les médias. Comme je l'ai dit plus haut, c'est factuellement faux, mais tu t'en moques que ça soit vrai ou faux : pour toi, il faut absolument que les complotistes soient victimes d'un complot des médias. Donc quelles que soient les évidences et les sources que je citerai, tu nieras que les plateaux télés sont accessibles aux complotistes.
Certes, mais c'est complètement mathématique qu'il est encore plus probable qu'une opinion minoritaire soit fausse.
Tu es quand même au courant que la plupart des gens sont quand même un peu au-delà de ce niveau de réflexion sur ce que signifie le concept de vérité? Là, tu dis juste "la majorité peut avoir tort", qu'est-ce qu'il y a à méditer là-desssus? Tu crois qu'il existe des gens qui pensent que la majorité n'a jamais tort? En quoi est-ce que ça change le fait que les thèses complotistes sont toujours fausses?
[^] # Re: S'occuper vos oignons sinon ?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Écrire directement aux Russes. Évalué à 10.
Raconter n'importe quoi pourvu que ça cautionne ta grille de lecture, ça ne te gène pas? Pendant 2 ans, on a vu défiler les pires charlatans, incompétents, et spécialistes auto-confirmés sur tous les plateaux télé pour faire la réclame de traitements inefficaces, de thèses farfelues, de négation d'évidences scientifiques (par exemple > 400h rien que pour D. Raoult, source https://larevuedesmedias.ina.fr/etude-coronavirus-covid19-traitement-mediatique-raoult-chloroquine). Dans les médias en France, on applique une règle profondément stupide qui, contrairement à ce que tu prétends, donne un temps de parole démesuré aux thèses minoritaires : à chaque débat, on invite un tenant de chaque camp. Un rationnel contre un complotiste, un ingénieur contre un anthroposophe, un physicien contre un platiste, etc.
Je veux bien débattre de tout, mais tu tiens tellement à faire valoir ton point de vue que tu avances des arguments factuellement faux, parce que reconnaitre le contraire reviendrait à remettre en doute ton point de vue manichéen sur la France.
Au moins trois candidats à la présidentielle ont pu, grâce à l'égalité du temps de parole, justifier leurs positions "balancées" sur la Russie, et justifier leurs anciennes prises de positions en faveur de V. Poutine. Certains ont depuis retourné leur veste (pression électorale ou changement d'avis?), mais c'est leur décision.
Il ne faut pas oublier que la liberté d'expression, c'est qu'on ne risque pas de finir en prison pour ce qu'on raconte. Ça n'oblige personne à laisser une tribune à n'importe qui pour raconter n'importe quoi. Si un journaliste pense qu'un point de vue est absurde, c'est son devoir de ne pas le relayer ou de donner du temps de parole.
Et puis, c'est pratique, "on". C'est qui, "on"? Le gouvernement? Les milliardaires? Les médias? Ahlala, c'est fou la quantité de gens qui voient leur façon de penser manipulée par "on". Alors que toi, tu es complètement opaque à "on". "On" n'a pas de prise sur toi—quelle chance!
Ce qui change un peu par exemple, c'est que tu viens de raconter que la France est une dictature au même niveau que la Chine, et que tu ne risques pas la prison en France. En Chine c'est moins sûr.
[^] # Re: Prétentieux
Posté par arnaudus . En réponse au journal Écrire directement aux Russes. Évalué à 5.
En fait, c'est même pire que ça. C'est "Toi tu crois X parce que tu es mal informé et qu'on t'a lavé le cerveau. Si tu étais bien informé, il n'y a aucun doute que tu penserais comme moi". Autrement dit, "laisse-moi te laver le cerveau avec ma lessive".
C'est un argument qui est énormément utilisé par les militants politiques des partis minoritaires. Je pense que ça permet pas mal de gérer une dissonnance cognitive majeure : pourquoi mon candidat qui est évidemment le meilleur ne fait que 5% des voix? Pourquoi ce c**ard de Y est donné à 30% dans les sondages? C'est *forcément parce que 95% des gens se trompent, ils sont débiles et ils sont mal informés / manipulés par les médias qui sont tous de gauche/de droite/contrôlés par les milliardaires (et les sondages sont truqués de toutes manières).
Sur le fond, l'idée de maintenir le dialogue entre les populations est excellente. C'est ça qui, au final, est le dernier rempart à la guerre, on ne veut pas tuer des gens. Mais pour dialoguer, il faut être deux; la méthode employée est trop intrusive, et probablement contre-productive. Si je me prenais des messages en provenance de la Russie et passés par Google Trad, je ne pense pas que je le verrais d'un bon oeil.
Après, il y a évidemment la limite de la décence. En cas de guerre civile compliquée, on peut encourager le dialogue. En cas de politique expansionniste, c'est quand même un peu plus compliqué—à quand un forum de discussion entre les juifs et les nazis?
[^] # Re: le son d'un ami à kiev
Posté par arnaudus . En réponse au lien Les développeurs de logiciels ukrainiens continuent de travailler malgré les bombardements russes. Évalué à 6.
On croyait que développeur était un boulot sédentaire qui exposait aux maladies cardio-vasculaires. Il suffit donc d'aller buter quelques soldats Russes de temps en temps pour garder la forme, entre deux corrections de bugs.
[^] # Re: Faudrait quand même se décider
Posté par arnaudus . En réponse au journal Jean-Pierre Pernaut bronsonisé. Évalué à 4.
C'est peut-être vrai, mais n'est-ce pas surtout parce que le journalisme n'est juste pas une activité rentable? Une rédaction avec des centaines de vrais journalistes, des enquêtes de fond qui prennent des semaines, des correspondants à l'étranger, ça coûte une fortune. Quand tu vendais 5 millions de quotidiens, ça allait, mais maintenant, la presse papier ne se vend plus, la presse en ligne est gratos, il faut se payer en vendant des clopinettes les données personnelles des visiteurs des sites, ou faire des promotions terribles sur les abonnements… Au final, qui peut financer un journal? L'État, en tant que service public, mais avec toujours la question de la neutralité et de l'indépendance face au gouvernement. Des milliardaires, qui financent à perte pour en tirer autre chose (le pouvoir de diffuser l'information qu'ils veulent, ou plus probablement de ne pas diffuser l'information qu'ils ne veulent pas diffuser, ça se voit moins).
Est-ce que ça n'a pas jamais existé? Au temps de l'ORTF, l'information à la télé c'était la parole de l'État. Les petits médias libres (type radio libre, journalistes militants etc) font soit du divertissement, soit de la propagande. Les grosses institutions (du type Le Monde) sont probablement le plus proches de ce qu'on pourrait considérer comme du journalisme traditonnel, mais on les soupçonne toujours d'être biaisés et de rapporter les thèses majoritaires (ce qui peut s'expliquer parce que la plupart du temps les thèses majoritaires sont juste vraies, mais bon). Personnellemet, je n'ai jamais compris les gens qui s'abonnaient à Médiapart par exemple pour avoir une info objective. Est-ce qu'ils ne se rendent pas compte qu'eux aussi, ils ne font que payer pour entendre ce qu'ils ont envie qu'on leur raconte?
Paradoxalement, je trouve que le plus facile pour avoir une information "neutre", c'est d'ouvrir Google news et de parcourir les articles de plusieurs journaux. Plutôt que de faire confiance qu'à une seule source ,regardons ce que les différentes sources ont à dire.
[^] # Re: Faudrait quand même se décider
Posté par arnaudus . En réponse au journal Jean-Pierre Pernaut bronsonisé. Évalué à 0.
C'est plus que ça : son candidat est nationaliste, il souhaiter fermer les frontières (et notamment à la main d'oeuvre bon marché) et isoler la France économiquement du reste du monde. Ça ne ressemble pas du tout à un programme libéral, c'est même franchement le contraire.
Bolloré propose donc son propre candidat parce que tout multimilionnaire qu'il est, ses convictions politiques font qu'il ne soutiendra jamais un candidat libéral.
Je ne pense pas qu'extrême-droitiser le débat soit à l'avantage des gens qui ont de l'argent. Eux, ils veulent des frontières ouvertes, des flux financiers non-contrôlés, que l'État ne se mêle pas de leurs affaires, et de ne pas payer d'impôts. Tout ça ne m'a pas l'air du tout sous contrôle de la bourgeoisie. Le fait que le FN ait dû emprunter à la Russie, par exemple, prouve bien que personne de fortuné ne souhaite les soutenir. L'élection d'un gouvenement populiste, ça sent l'instabilité politique et économique, c'est pas bon pour le business.
[^] # Re: Faudrait quand même se décider
Posté par arnaudus . En réponse au journal Jean-Pierre Pernaut bronsonisé. Évalué à 1.
Antinomique, peut-être pas, mais les critiques des anti-libéraux contre les médias contrôlés par les milliardaires me semblent assez incohérentes les unes avec les autres.
Prends Vincent Bolloré. Pour tout un tas de raisons qui le regardent, il déteste E. Macron (souvent dénoncé comme une carcature de libéral, ami des milliardaires), transforme une partie de ses chaines télé en "Fox News à la française" (donc, droite populiste, et de fait très droite et très populiste), et lance son propre candidat à la présidentielle, issu d'une de ces chaines. Dans quel monde un tel scénario est-il compatible avec un complot de milliardaires qui se partagent le pouvoir en se tapant dans le dos?
Du coup, des nouveaux ordres mondiaux, il y en a plusieurs. Il y en a qui ressemblent à des "internationales libérales", où ce ne sont pas les prolétaires de tous pays qui sont unis, mais les capitaux de tous pays; et il y en a où c'est le bruit des bottes, le cliquetis des kalash, et les thèses complotistes. Et dans la bouche de ceux qui parlent de nouvel ordre mondial, je ne sais pas si tu as remarqué, c'est surtout les milliardaires un peu juifs qui sont visés… ça n'a pas l'air très nouveau comme théorie du complot. Les milliardaires peuvent s'épanouïr dans tous les types de sociétés de toutes manières, il y en a aux USA (modèle capitaliste), en Europe (modèle libéral), et en Russie (modèle… pas libéral, en tout cas).
Après, si l'argument c'est qu'il n'existe pas de multinationale communiste, alors OK, c'est vrai. Mais les communistes, ils ne sont pas assez nombreux pour leur vendre un journal rentable (dans le cas contraire, je suis sûr qu'un milliardaire aurait pris le filon!). Si tu prends Altice par exemple, c'est Libération, RMC, BFM, et l'Express. L'argent n'a pas d'odeur…