une sorte de passe sanitaire étendu à toutes les démarches de la vie quotidienne, assorti d’un dispositif de reconnaissance biométrique pour empêcher la fraude. […] un cauchemar totalitaire dans lequel toute relation de confiance et de solidarité est rendue impossible par des procédures de validation contrôlées par une administration écrasante.
Il y en a qui ont l'indignation lyrique chatouilleuse :-) Sérieusement, on peut penser du mal d'un système d'identité numérique, mais je ne vois pas à quoi ça peut servir d'en faire des caisses comme ça, sauf à meubler quand on n'a rien à dire ("zyeutez mon style lyrique. Il est beau hein? Non non, zyeutez pas mes arguments, zyeutez mon style").
Dans un an ou deux, quand dégainer un passe sera devenu un geste instinctif, on y adjoindra sans doute un portefeuille d’identité numérique biométrique pour parfaire le contrôle.
Ahh, l'argument de la pente glissante, toujours aussi pertinent. Tiens, je me demande où en est le projet de loi sur le mariage avec des animaux (qui devait suivre le mariage homo), le projet de loi sur l'euthanasie des handicapés (qui devrait suivre la loi sur la fin de vie)…
« J’ai vécu à une époque, écrit George Bernanos en 1944 où n’importe quel honnête homme pouvait faire le tour du monde avec une simple carte de visite dans son portefeuille. »
Georges devait avoir des petits problèmes de mémoire sur la fin de sa vie, parce que le principe du passeport pour les gueux date quand même du XVe siècle… Le gars qui voyageait au début du XXe avec une carte de visite, il devait être bien blanc et bien riche (et pas trop juif, d'après la bio un peu compliquée de Georges, un résistant de la première heure exilé en Amérique du Sud).
Personnellement, on ne m'a jamais proposé ce rappel…
Un de mes anciens collègues avait perdu un petit frère avant la généralisation des vaccins : les spasmes sont assez violents pour induire des fractures, et ça peut durer un ou deux jours (et après, on meurt). Apparemment, on se rappelle très bien du bruit des os qui craquent même 60 ans après. Je ne sais pas pourquoi, après cette discussion, je n'ai pas eu besoin qu'on me "propose" un rappel pour aller le faire.
Si le problème, c'est la mention "Open source" sur le site web, alors je ne vois que la publicité trompeuse comme angle d'attaque. Mais ça réserve l'opportunité de se plaindre qu'à des concurrents qui fourniraient une vraie solution open source, puisqu'il y aurait un préjudice. En tant qu'utilisateur du site web, tu ne subis pas de préjudice.
Pour le client (la commune), c'est encore moins clair. Si le caractère opensource ne faisait pas partie du cahier des charges, du coup ça serait une sorte de "bonus", un truc qui n'était pas prévu. Et si ça s'avère faux, bah il n'y a pas de préjudice. Donc à mon avis, rien à faire de ce côté. Le fait que la commune s'en batte les couettes ne risque pas d'aider.
Un problème évident, c'est qu'Open SOurce, ça ne veut rien dire. S'il y avait une licence associée, le client pourrait demander à la faire respecter. Mais juste un terme comme ça, "Open source", ça ne risque pas de mener à quoi que ce soit.
Du point de vue de l'utilisateur du site, il n'est pas censé être concerné. Légalement, l'utilisateur du service est la commune, le visiteur n'est qu'un visiteur. J'ai troujours trouvé la situation compliquée dès que le site commence à faire tourner du code complexe dans le navigateur, mais si le site ne fait qu'envoyer des pages que le navigateur interprète pour les afficher, le logiciel est exécuté sur le serveur, pas par le visiteur. À part si la licence du logiciel en question fasse une exception, il y a donc de fortes chances que même sous licence libre (GPLv2, MIT, etc), le visiteur n'ait aucun droit à faire valoir sur le code.
Bref, les risques juridiques semblent minimes. Ça ressemblerait un peu par exemple au fait d'acheter une voiture complètement standard, qui indique "moteur essence" sur la facture. La voiture arrive, et elle possède en plus de la trappe à essence un endroit où brancher une prise électrique, avec marqué dessus "recharge électrique". Mais il n'y a rien derrière, pas de moteur électrique ni de batterie. Tu as acheté une voiture thermique, et tu as une voiture thermique. Les gens dans la rue croient que tu as une voiture électrique, mais c'est juste une étiquette sur la voiture. Où est le préjudice? Les gens qui sont trompés ne sont pas liés au fabriquant, et l'acheteur n'est pas trompé du tout. Le risque juridique semble très proche de zéro. Question image de marque, ça peut peut-être mal tourner ,mais juridiquement, ça ne semble pas très risqué.
Après presque 20 ans d'utilisation des logiciels libres, je suis de toutes manières convaincu d'une chose : il est contreproductif de faire la publicité d'un logiciel libre qui fonctionne moins bien que ses concurrents "propriétaires". On peut bien sûr l'utiliser, soit par conviction soit parce qu'on participe à la communauté qui cherche à l'améliorer. Mais inciter d'autres personnes à l'utiliser, ça fait plus de mal que de bien. À nous d'abord, parce qu'on risque d'agacer les gens (on leur a donné objectivement un mauvais conseil, qui leur a fait perdre du temps et de l'énergie), et au logiciel libre en général (puisque les utilisateurs vont associer libre avec buggué ou mal fini).
Pour une visioconf, on peut bien sûr demander des fonctionnalités plus ou moins élaborées (contrôle de qui parle, de qui peut se joindre au meeting, possibilité de partager des documents, etc), mais tout ça, c'est secondaire par rapport à la possibilité de démarrer en 10 secondes et de pouvoir tenir une conversation sans lag. Je trouve que c'est cette "fludité" qui manque aux visioconf libres (sans compter que les solutions basées sur les navigateurs bouffent 90% du CPU sur une machine moderne).
Bah c'est super les logiciels libres, mais pour la visio pro Zoom ça juste marche. De toutes manières, il n'y a que deux possibilités : soit on n'organise pas la conf, et on se connecte avec l'outil préféré de l'organisateur (Zoom dans la plupart des cas), soit on organise la conf, et on est responsable du SAV : contacter les gens en avance pour qu'ils installent un client particulier, faire des tests, gérer les problèmes techniques en direct, gérer les utilisateurs perdus avec une interface qu'ils ne connaissent pas, etc. Après avoir essayé pendant plus d'un an d'utiliser des services "propres", j'ai fini par utiliser systématiquement le compte Zoom pro acheté par mon employeur. Ça change quand même la vie de ne pas passer les 10 premières minutes d'une visio à régler des problèmes techniques (ou d'interface chaise-clavier, ce qui au final revient au même).
Je remarque juste que cette conception de la liberté est un des piliers du libéralisme qui tend justement à effacer ce concept qu'est l'aliénation, en s'appuyant sur l'idée du consentement avec le contrat en guise de support.
Mouais, peut-être. J'avoue ne jamais avoir vraiment compris la position Marxiste sur ce qu'on appellerait aujourd'hui l'auto-entreprenariat et le petit commerce, ou même sur l'obligation des chasseurs-cueilleurs à se lever le matin pour chasser et cueillir, et en quoi c'était moins aliénant de manger les framboises qu'on cueille plutôt que de se faire payer à les cueillir.
Après, j'ai vécu plus de 30 ans en assimilant le libéralisme au capitalisme, avant de réaliser que les aspects économiques du libéralisme n'étaient pas forcément centraux dans la réflexion (ils découlent des principes du libéralisme, mais ce n'est pas ce qui justifie les approches libérales), ça explique peut-être que je trouve "naturelle" l'idée qu'on est libre de signer un contrat de travail.
Dogmatique, dans ce sens que ce n'est qu'un point de vue, un axiome, de cette idéologie. Tout comme l'aliénation peut aussi sembler dogmatique.
Dogmatique, je ne sais pas, mais elle m'a en tout cas toujours semblé fondée sur une forme de mépris de classe.
Point de assez vue typique de libéraux dogmatiques
La terre sphérique est le point de vue typique des globistes dogmatiques. Ça genre d'invectives ne dit rien du tout sur la véracité du point de vue en question.
j'ai l'impression qu'on s'est un peu laissé détourner du sujet en se focalisant sur la comparaison avec l' "esclavagisme"
C'est dans le titre du journal! On ne détourne absolument rien.
Toutefois, le fait d'avoir facilité la contamination d'autres enfants peut faire l'objet de poursuites.
Refnec, clairement. Les seuls cas que je connaisse, c'est des poursuites pour "empoisonnement" par un partenaire atteint du VIH, et je ne me souviens que d'une condamnation parce que la volonté de nuire était manifeste.
Jusqu'à preuve du contraire, refiler une maladie n'est pas un délit. Les seules poursuites envisageables tournent autour de la présentation d'un faux document. Je ne pense même pas que la mise en danger de la vie d'autrui puisse être invoquée:
"exposer directement autrui à un risque immédiat de mort ou de blessures de nature à entraîner une mutilation ou une infirmité permanente par la violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de prudence ou de sécurité imposée par la loi ",
le risque n'était ni immédiat (mourir 3 semaines après, ça n'est pas immédiat), ni direct dans la plupart des cas (on contamine un gamin qui contamine sa grand-mère), ni substantiel (0.1% de taux de mortalité en moyenne), ça doit pouvoir se plaider, mais pas forcément se gagner.
Donc je pense qu'il n'y a pas grand chose à clarifier : un quidam ne risque pas grand chose à prendre le risque de refiler le covid autour de lui. Sauf évidemment s'il va voir sa mémé en EHPAD sans masque avec un faux passe sanitaire.
Sur la question du consentement : quand il y a une situation hiérarchique en jeu, de quelque nature que ce soit, le véritable consentement est extrêmement complexe.
On n'est clairement pas d'accord. Je pense que tu confonds les raisons d'une décision (qui sont éventuellement complexes) et la décision en elle-même (qui est très simple). Et pour faire ça, tu redéfinis le concept de consentement, en faisant une nuance entre "consentement" et "véritable consentement", le deuxième n'ayant (à mon avis) aucune réalité concrète (une décision que tu aurais pu prendre en faisant abstraction de tout ou partie des conséquences?)
Si un agent SNCF qui vient de te verbaliser te demande "Êtes-vous d'accord pour payer l'amende tout de suite?", il s'en fout complètement de savoir si au fond de toi tu n'aurais pas payé l'amende si tu n'avais pas la certitude de recevoir une amende majorée à ton domicile si tu disais "non". Quand on demande à quelqu'un "tu es d'accord pour X?"; il me semble évident qu'on lui demande son accord dans le contexte tel qu'il existe, avec les rapports de force qui existent. Et si tu réponds "oui", tu donnes ton consentement, dans le contexte tel qu'il existe—y compris pour avoir la paix, typiquement quand on "consent" à la récolte de données personnelles sur internet…
Un patron qui demande à son employé "tu peux rester une heure de plus ce soir?", il sait évidemment qu'il est le patron, que l'autre aurait probablement mieux aimé rentrer. Je veux dire, qui peut imaginer le contraire? Tu penses vraiment que le patron veut savoir si tu es en paix avec toi-même sur l'idée de faire des heures sup? Il s'en fout pas mal, il voudrait que tu restes, mais te donnes le choix de balancer le pour et le contre avant de donner ta réponse. Quand on répond "oui" ou "non", il y a des conséquences, c'est évident, et l'existence de ces conséquences font partie de la question. "Veux-tu un dessert?" "je réponds non, mais mon véritable consentement aurait été "oui" si je n'étais pas en surpoids"? Le concept me semble surréaliste. Honnêtement, je ne comprends même pas comment on peut imaginer une autre définition du consentement.
Évidemment, si le consentement est obtenu grâce à des contreparties disproportionnées ("tu me donnes ton portefeuille ou je te mets un coup de couteau"), tu es en position de dénoncer le "contrat" après coup. On pourra noter par exemple que la notion de consentement qui est souvent évoquée pour qualifier un viol n'est pas présente dans la loi. Je pense que c'est justement pour cette raison; la loi liste d'ailleurs un certain nombre de raisons (surprise, chantage…) qui permettent des poursuites pour viol alors que le rapport était consenti.
Mais bon vu qu'on a allègrement redéfini l'esclavage, on peut allègrement redéfinir le consentement dans les commentaires :-)
j'ai trouvé qu'il arrivait à parler avec beaucoup de délicatesse d'un sujet vraiment extrêmement difficile. Ce qui me braque, c'est de voir arriver si vite dans les commentaires le dénigrement de son ressenti et de son vécu.
Mais tu ne trouves pas que la question du consentement et du discernement ne se pose pas? C'est quand même ce qui caractérise en général le fait d'être une victime. Pour certains aspects du témoignage (notamment des avantages en nature non déclarés), ça ressemble nettement plus à de la complicité de fraude fiscale qu'à de l'emprise psychologique.
Sur internet, on peut raconter n'importe quoi, et les mouvements plus ou moins sectaires ont pris beaucoup d'avance sur les techniques de manipulation des masses, en diffusant des fake news sans même chercher à leur donner un semblant de véracité. Je ne pense pas que ça soit le cas ici, mais il pourrait très bien s'agir d'un témoignage complètement inventé (je pense pour ma part qu'il est plutôt romancé et mélangé entre plusieurs expériences distinctes). Ça me semble tout à fait naturel de se demander si ce témoignage introductif à une série de théories claquées au sol n'est pas destiné à "accrocher" le lecteur avec une histoire destinée à crédibiliser l'orateur en tant que victime (et donc "lanceur d'alertes" sur les questions de libertés individuelles).
La chose primordiale dont les victimes de traumatismes ont besoin quand elles s'en sortent, c'est de validité et de légitimation
OK, mais c'est à quel moment qu'on peut dire exactement "ton truc est délirant, il ne m'intéresse pas et pourrait arriver des gens un peu fragiles dans tes théories farfelues"? Même si son journal était véridique et sincère, ça resterait quand même un essai prosélyte pour des thèses politiques paranoïaques…
C'est marrant, au début c'était en effet assez intriguant, et puis très rapidement je me suis demandé si ça n'était pas un peu du mytho, avant ce coq à l'âne sur le passe vaccinal et la succession de théories farfelues qui suivent.
Ce qui ne semble pas coller avec cette histoire d'employeur, c'est le décalage entre le statut supposé (cadre sup) et son absence totale de réaction quand l'employeur franchit des lignes rouges. Je pense que pour beaucoup d'entre nous, du salaire non-déclaré, un bail non-déclaré, des accidents de travail non-déclarés, sont des lignes rouges évidentes. Je trouve que quelque chose cloche; ce genre de relations avec un employeur, on peut l'avoir quand on est sans-papiers, qu'on n'a pas forcément les connaissances pour se défendre, qu'on vient d'un milieu au le travail au black est courant… Bien sûr, il est très fréquent que les cadres se plaignent de leur charge de travail ou d'avoir du mal à se déconnecter, mais ça me semble être un type d'emprise très différente de ce qui est décrit dans le journal. Un peu comme si cette histoire était un mélange de deux histoires très différentes.
Après, comme la suite est complètement barrée, il n'est pas impossible que ce soit la retranscription subjective de la manière dont l'auteur du journal a vécu une relation difficile avec son employeur, et cette version est peut-être un peu décalée avec la réalité.
Un truc qui me fait tiquer par exemple, c'est le passage sur le fait de devenir sans-domicile. Il y a peu de détails, mais ça me semble probablement inventé. J'ai de nombreux collègues qui adressent tous les papiers administratifs sur leur lieu de travail (parce qu'ils changent souvent de domicile par exemple) : caf, sécurité sociale, etc. Pour un justificatif de domicile, une facture de téléphone portable suffit. Pour la domiciliation fiscale, il faut demander un rattachement communal (c'est assez courant, il y a plein de gens qui n'ont pas d'adresse postale : quand on vit sur un bateau ou dans une caravane, chez des amis, quand on est SDF…), et ça, normalement, c'est les services concernés (impôts…) qui auraient dû le suggérer à l'auteur (genre, les impôts ne vont pas lui envoyer de relevé parce qu'il fournit l'adresse de son employeur :-) ). Bref, le système est souple, et si son histoire est vraie, elle décrit surtout une emprise psychologique (l'employeur lui a peut-être fait croire qu'il n'avait pas le droit d'utiliser son adresse) plutôt qu'un problème pratique, puisqu'il n'y a aucune ambiguité légale (on a le droit de recevoir du courrier personnel sur son lieu de travail et l'employeur n'a pas le droit de l'ouvrir).
Je montrerai dans une prochaine vidéo comment la notion de serf est identique à la notion de citoyen parce qu’elle détermine un homme par son attachement à la terre.
Ah tiens il faut que je fasse une vidéo où je monterai que la notion de cassoulet est identique à la notion de jurisprudence parce qu'elle détermine un haricot par son attachement à la justice.
Et sur le fond, tout le monde est au courant que la relation employeur-employé est asymétrique et qu'elle peut être parfois vécue comme une forme de servitude, mais ça vient d'une volonté de ne pas comprendre la définition de liberté (il y a d'ailleurs de très bonnes vidéos sur Youtube sur la chaine de Mr Phi). On les libre de quitter son emploi comme on est libre de marcher sans chaussures 5h dans la neige : il n'y a pas de loi contre ça, on n'ira pas en prison, rien ne nous empêche de le faire. Le fait qu'on ne souhaite pas le faire parce qu'on tient à ses doigts de pieds, c'est autre chose, et c'est la différence entre un droit comme le droit de vote (l'État a le devoir de faire en sorte que ce droit puisse s'exercer) et un droit comme le droit d'avoir une tour Eiffel en plastique rose dans ses toilettes (l'État n'interdit pas d'avoir une tour Eiffel en plastique rose dans ses toilettes—même si le bon goût le devrait --, mais il n'a pas l'obligation de vous trouver une fournisseur de tour Eiffel en plastique rose à prix raisonnable, et si personne n'en fabrique, ou s'il vous le vend 1M€ pièce, bah vous ne pourrez pas exercer votre droit).
Pour ton second paragraphes tu présente la choses comme si ces entreprises avaient du mal à rentrer dans leurs frais. Ce qui n'est clairement pas le cas.
Ah non non, je ne pleure pas du tout sur ces entreprises. C'est juste que du point de vue de l'entreprise, faire des milliards de bénéfices ne justifie pas de se lancer dans des projets non/peu rentables. C'est peut-être un raisonnement de partculier (milliardaire?) de se dire "OK, je peux consacrer une partie de ma fortune à des oeuvres ou des choses que je pense bénéfique à l'humanité" (après, que ça le soit vraiment, c'est une autre histoire), mais ça n'est pas comme ça que fonctionnent les grosses entreprises. Au contraire même, si une activité de l'entreprise fait 20% de marges, et que de produire des anti-paludéens fait 5% de marge, l'activité "anti-paludéeens" risque de dégager.
Du coup, je ne pense pas qu'on puisse s'imaginer que le fait de faire des bénéfices astronomiques puisse inciter ou justifier un investissement dans des activités moins rentables. À la limite, l'image de marque pourrait être une raison plus convaincante qu'un petit bénéfice.
J'ai aussi l'impression qu'on demanderait aux boîtes pharma de prendre les décisions qu'on ne veut pas prendre : comment prioriser quelle maladie traiter, etc. Mais évidemment, les boîts pharma font des priorités en terme de rentabilité potentielle, ce qui ouvre les critiques du style "ils ne font que des trucs rentables".
Tout ceci me semble un sac de noeuds impossible à défaire. Concètement, ce qui se passe, et ce qui va se passer dans les 15 ans qui viennent, c'est que les boîtes pharma arrivent avec des médocs, développés sur leurs fonds propres et sur les fonds des États via moult subventions et avantages fiscaux, et chaque pays négocie le prix de vente. Il n'y a aucun mécanisme permettant de baser le prix du médicament sur le coût réel de son développement, puisque ce coût est de toutes manières difficile à calculer (il faut aussi prendre en compte les investissements dans des voies de R&D qui n'ont débouché sur rien, etc). La négociation va plutôt porter sur les bénéfices attendus du médoc, si l'intérêt du médoc est faible par rapport à l'existant, s'il touche plutôt les pauvres, etc., on ne va pas vouloir trop payer. Au passage, ça incite les boîtes à "optimiser" les estimations scientifiques d'efficacité, à vendre hors AMM, etc. Et à ne pas développer des choses qui seront difficiles à vendre.
Pour l'entreprise c'est d'avoir une activité à faible rentabilité1, mais garantie. Pour l'État c'est un choix politique.
Est-ce que ça n'est pas plus ou moins ce qui est fait avec le crédit impôt recherche ou autres artifices fiscaux qui cherchent à rendre attractif pour les entreprises les activités non-rentables? Ça marche moyen moyen, quand même…
Je ne comprends pas grand chose à la finance internationale, mais j'ai l'impression que les activités peu-rentables sont justement très peu attractives, même si elles semblent sécurisées. Il existe trop de placements "sûrs" et peu rentables (typiquement, financement des dettes des grosses entreprises et des États), les actionnaires veulent de la rentabilité (capitalisation boursière pour les entreprises jeunes, dividendes pour les entreprises établies). Les "big pharma" sont très rentables, mais pas encore assez pour les actionnaires, qui coupent les investissements et la masse salariale pour encore plus de rentabilité immédiate. Est-ce que ces entreprises sont intéressées par des partenariats avec les États, pour des objectifs de rentabilité modeste? J'en doute un peu…
L'État peut très bien rentrer au capital de certaines entreprises stratégiques, il le fait d'ailleurs très bien. Je n'ai jamais remis ça en question. Mais même si l'État prenait 50% de Sanofi, il resterait Johnson, Novartis, Roche, Pfizer, Merk, etc. Et là, j'aimerais bien comprendre comment tu prends le contrôle d'une entreprise étrangère, cotée à l'étranger.
Et puis, même si c'était possible, tu sors d'où l'argent pour contrôler 51% de Roche? (dans les 300 milliards de capitalisation) Et une fois au capital, tu fais quoi? Tu leur fait produire des médocs à perte pour les pays pauvres? Tu ouvres la totalité des brevets? Ta capitalisation va descendre à 10% de la valeur initiale, tu auras perdu des centaines de milliards, pour un bénéfice public bien incertain?
Alors OK, idéalement, on se dit que quand l'État contrôle, il pourrait faire plus attention à la gestion des stocks, éviter les pénuries, ne pas masquer les scandales sanitaires… Mais est-ce vrai? L'État est en général un bien mauvais gestionnaire, il utilise les boîtes qu'il contrôle pour recaser les anciens ministres et les copains, il prend des décisions absurdes (forcer EDF à fermes des centrales…), et même quand il contrôle tout le capital et qu'il dispose d'un budget sans fond (SNCF), il est incapable de développer le réseau, le fret, d'assurer un climat social convenable… Donc, pour en revenir à l'exemple des pénuries, qu'est-ce qui pourrait faire croire qu'un contrôle de l'État les éviterait? On risque d'avoir des procédures bureaucratiques très lourdes, des schémas de décisions faisant intervenir les préfets, les conseillers départementaux et les recteurs d'académie, et les pénuries seraient résorbées en 3 ou 4 ans.
Pourquoi ne pas plutôt partir du principe qu'en théorie, l'État pourrait controler le fonctionnement de certains pans de l'économie, mais qu'en pratique il est très mauvais à ça? Ça n'est même pas vraiment un problème de gouvernement, c'est plutôt que la fonction publique n'est pas organisée pour gérer ça. Qu'elle s'occuppe déja d'organiser ses services avant d'essayer d'intervenir ailleurs.
Quelque chose qui, à mon avis, fonctionnerait beaucoup mieux, serait de réguler l'économie par le respect de règles. Pour ça, il faudrait des inspecteurs du travail et des services de l'État compétents, mais ça c'est de son ressort. On pourrait par exemple automatiquement transférer un brevet d'exploitation dans le domaine public quand l'industriel est incapable de produire assez ou de manière régulière (perdre des brevets d'exploitation, ça c'est une menace sérieuse). On pourrait avoir un système d'amendes dissuasives en cas de manquements, on pourrait également veiller à ce que les entreprises ne perdent rien à publier les données sanitaires qui ne sont pas à leur avantage, imposer la transparence dans ce domaine, etc. Ça c'est ce que les États sont censés faire, plutôt que de jouer à remplacer les industriels.
Tout a toujours un coût. Il te faut une métrique pour évaluer le service rendu, mais tu ne peux pas empêcher que cette métrique puisse être convertie en euros. Par exemple, tu peux considérer que le fait de délivrer des cartes d'identités ne puisse pas être un service rentable : les cartes sont gratuites, et si le service s'arrêtait, il n'y aurait probablement que peu de conséquences sur l'économie (les gens se feraient faire des passeports). Donc là, tu as quelque chose que tu ne peux pas convertir en euros qui rentrent. Par contre, tu peux compter les euros qui sortent. Peut-être 100, ou 200€ par carte. Donc la carte a un coût, et tu peux réorganiser tes services pour essayer de diminuer le coût par carte, puisque c'est une charge pour la collectivité, et qu'une partie substantielle de la population ne voit pas d'un bon oeil qu'un service géré par l'État soit très coûteux. Pire, il est peut-être possible que sous-traiter ce service a une boîte privée permette des économies, tout du moins en apparence. Et voila, tu es parti dans une sorte de raisonnement logique qui va mener à la disparition d'un service public.
Bien sûr, on peut au final être tentés par l'idée de ne plus payer les services régaliens. On finance par de la dette et/ou par la planche à billets, et du coup, ça revient à diluer le coût sur l'ensemble de l'économie. C'est ce que font les USA pour leur budget militaire par exemple. Comme c'est un coût constant sur une devise, c'est un impôt qui n'est pas progressif, et c'est plutôt bien pour les riches. Par ailleurs, c'est impossible en Europe puisque le respect des règles comptables est à la base de notre monnaie commune. Ça n'est pas comme s'il y avait une solution facile. L'argent des États c'est toujours un peu magique (quand il n'y en a plus, il y en a encore, et c'est pas si grave que ça), mais quand on fait n'importe quoi avec des gens innocents doivent aller manger dans des poubelles pendant 20 ans.
Sans être en désaccord avec le commentaire ci-dessus, un autre problème pourrait résider dans le fait de devoir conjuguer santé avec rentabilité.
Bah, à moins d'imaginer que les médocs soient produits dans des usines d'État, il faut bien qu'un industriel prenne en charge au moins la fabrication, l'emballage, etc. Après, l'État pourrait acheter des brevets, financer la R&D et les tests, et sous-traiter la fabrication. Mais 1) Big Pharma, c'est un marché mondial, et si une boîte tient à fabriquer elle-même ses médocs et ne pas vendre ses brevets, je ne vois pas comment l'en empêcher, à moins de sortir de tous les traités commerciaux internationaux (spoiler : ça n'arrivera pas), 2) ça risque d'être tellement inefficace que ça coûtera plus cher que d'acheter les médocs à une boîte qui rémunère grassement ses actionnaires.
Je pense qu'en effet, le système marche sur la tête (et je pense que beaucoup de gens le voient bien et sont d'accord avec ça), mais il semble juste très difficile de le réparer. L'État ne veut pas financer la R&D sur les médocs, parce qu'il n'en n'a pas vraiment les moyens, parce qu'il n'est pas tellement clair de comment ça peut fonctionner dans un contexte international (on crée une entreprise pharma d'État? on nationalise une boite existante? on nationalise toutes les boîtes? Comment peut-on nationaliser une entreprise étrangère?). On pourrait subventionner l'industrie pharma, afin de la rendre plus rentable, mais ça reviendrait à engraisser un canard à foie gras. On est aussi bien contents que big pharma encaisse les pertes quand les tests foirent (on peut parler de milliards de pertes, qui sont bien sûr en partie tamponnées par des bricolages fiscaux).
Le plus simple, ça serait évidemment de confier la R&D sur des médocs non-rentables (maladies rares, maladies "de pauvres", etc) à une structure gérée par l'État, qui pourrait vendre ses brevets à bas prix aux industriels qui produiraient des génériques. Une sorte de puits sans fond, qu'on pourrait remplir en partie avec les subventions qu'on ne verserait plus à big pharma. Mais ça ne pourrait pas constituer plus que quelques % des médicaments, donc pas vraiment une solution… et pas de changement avant 10 ou 15 ans, le temps que les premiers médocs arrivent sur le marché. J'ai du mal à imaginer que ça puisse être une solution.
La citation est tronquée pile comme il faut pour lui faire dire ce que son auteur ne voulait pas lui faire dire. Tout le paragraphe précédant explique que l'ocytocine est métabolisée très rapidement quel que soit son mode d'administration, et c'est pour ça qu'il faut trouver une autre molécule, qui puisse être donnée par voie orale et atteindre le cerveau.
La non-brevetabilité est avancée comme une raison suppémentaire à ne vas investir dans cette direction (la phrase commence par "Dernier point : ", comme quoi il y en avait de nombreux autres).
Quelque chose qui n'est jamais expliqué par les tenants des théories à base de "big pharma est pourri" : pourquoi est-ce que le développement d'un nouveau médicament est-il tellement cher? En partie, c'est à cause des règles sanitaires et des longs et coûteux protocoles de test précédent la commercialisation des molécules. C'est difficile d'avoir des estimations fiables (ça dépend du médoc, de l'entreprise, et c'est évidemment très secret), mais en gros, le cout d'un médoc représente autant de R&D que de tests pour obtenir les autorisations. Je ne prétend pas qu'il faille assouplir les protocoles, mais ce qu'on exige en terme de tests (efficacité et effets secondaires) pour chaque médicament est énorme, et pose une barrière très haute sur la rentabilité.
Il y a donc évidemment quelque chose qui ne va pas dans notre système. Même si une entreprise pharma récupérait une molécule efficace avec 0€ de brevet et 0€ de coût de fabrication, il y aurait toujours plusieurs centaines de M€ de tests cliniques avant commercialisation. En fonction de la rareté de la maladie et de ce que la société serait prête à mettre dedans, il est donc probable que ce médoc "gratuit" serait tellement cher à commercialiser qu'il pourrait ne pas être rentable. C'est quand même un énorme problème, non?
Sur celui là, je doute quand même que ça soit involontaire… Ça ne prend pas beaucoup d'expérience pour réaliser que "anal" ne saurait en aucun cas être une abbréviation acceptable pour "analyse" ou "analysis", que ça soit pour un nom de fichier ou un nom de fonction.
Bien entendu, je dispose dans mes archives de quelques fichiers "AnalSummary" ou "PlotAnal", comme tout le monde.
Bah j'aurais tendance à penser que ça va concerner tout plein de langues… D'après le Wiktionnaire, caco en latin (-> cacare pour l'infinitif), « De l’indo-européen commun *kakka 1 qui donne κακκάω, kakkáô et aussi κακός, kakós (« mauvais ») en grec ancien, kacken, Kacke en allemand. kakken en néerlandais, какать en russe, kakat en tchèque, քաք, kak en arménien.»
Catalan : cagar
Espagnol : cagar
Français : chier, faire caca
Italien : cacare
Roumain : căca
Le dériver "caguer" de l'occitant est très courant dans le sud de la France.
Ceci dit, "Kagi" c'est aussi un nom de famille, donc ça vient peut-être de là. Wikipédia connait une marque de gaufrette au chocolat suisse ([Kägi_fret]), dont l'apparence rappelle nettement la racine latine :-)
Du coup, bien sûr, c'est difficile d'éviter les allusions dans toutes les langues du monde, mais quand c'est une racine indo-européenne, ça a quand même des chances de concerner pas mal de consommateurs potentiels…
On développe un truc pour soi, pour régler un problème/un besoin qu'on a dans un cadre plus large. Et puis on partage le résultat, parce que le logiciel/la lib, c'est pas le sujet, c'est juste un moyen d'arriver à son but.
J'ai l'impression que c'est de cette manière que beaucoup de projets libres démarrent, mais très rapidement tu vas être confronté à des dilemmes. Par exemple, on te remonte un bug qui ne t'affecte pas directement, tu fais quoi? On t'envoie un patch qui ajoute une fonction dont tu n'as pas besoin, tu fais quoi? On te remonte un problème de sécurité potentiel, ou un défaut de fonctionnement dû à un bug dans une bibliothèque tierce, tu fais quoi? À un moment, il faut que tu acceptes d'assumer la maintenance de ton logiciel et la communication avec l'extérieur. Si tu ne le fais pas, tu vas avoir des problèmes : ton logiciel va gicler des paquets maintenus par les distributions, il va avoir mauvaise réputation, et s'il est vraiment utile, tu vas te faire forker.
En fait, au delà de tout ce qui a été dit sur le libre, le raisonnement de fond me semble totalement fallacieux. Si je comprends bien, l'argument est de dire "vous utilisez mon logiciel, il vous est utile, vous faites de l'argent dessus, donc vous me devez quelque chose en échange".
Or, il me semble assez évident que la licence du logiciel a été une raison majeure, outre la qualité du logiciel en question, pour son utilisation. Autrement dit, c'est parce que le logiciel était libre que l'entreprise l'a choisie pour faire de l'argent avec.
Du coup, l'auteur du logiciel souhaite changer les règles du jeu en plein milieu. Je n'arrive pas à trouver de raison valable pour ça : si dès le début son logiciel était sous licence proprio, il en aurait vendu 2 copies à sa mémé et à ses voisins et c'est tout.
Mais dans tous les cas, le libre c'est plein de choses idéologiques et politiques (voire un peu tout à la fois), mais c'est avant tout une licence. Donc s'il souhaite changer la licence de ses nouvelles versions et s'il en a le droit (contributions des tiers, etc), alors il le fait et puis c'est tout. Quelqu'un va peut-être forker, et tant mieux, puisque c'est ce qui est autorisé par la licence. S'il souhaite tout laisser tomber, il peut aussi. Bref, l'auteur également a le droit de faire ce qu'il veut de son temps. C'est vraiment une tempête dans un verre d'eau.
De manière générale, j'ai l'impression que quand on en est à invoquer des arguments moraux subjectifs pour réclamer quelque chose, on file un mauvais coton. Dans le seul contrat qu'il a conclu avec ses utilisateurs (la licence), il n'est pas question de contreparties. Les contreparties, c'est l'auteur qui les a inventées, personne ne lui a rien promis.
Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi Google ne dégomme pas pinterest dans son algo, vu qu'il ne s'agit que d'une coquille vide (aggrégateur de contenu). J'imagine qu'il le fait déja avec les moteurs de recherche concurrents et tout un tas de sites sans contenu propre.
# Pas bien servi par le style
Posté par arnaudus . En réponse au lien Les premières expériences pilotes du portefeuille d'identité numérique sont prévues pour septembre . Évalué à 4.
Il y en a qui ont l'indignation lyrique chatouilleuse :-) Sérieusement, on peut penser du mal d'un système d'identité numérique, mais je ne vois pas à quoi ça peut servir d'en faire des caisses comme ça, sauf à meubler quand on n'a rien à dire ("zyeutez mon style lyrique. Il est beau hein? Non non, zyeutez pas mes arguments, zyeutez mon style").
Ahh, l'argument de la pente glissante, toujours aussi pertinent. Tiens, je me demande où en est le projet de loi sur le mariage avec des animaux (qui devait suivre le mariage homo), le projet de loi sur l'euthanasie des handicapés (qui devrait suivre la loi sur la fin de vie)…
Georges devait avoir des petits problèmes de mémoire sur la fin de sa vie, parce que le principe du passeport pour les gueux date quand même du XVe siècle… Le gars qui voyageait au début du XXe avec une carte de visite, il devait être bien blanc et bien riche (et pas trop juif, d'après la bio un peu compliquée de Georges, un résistant de la première heure exilé en Amérique du Sud).
[^] # Re: Sujet du commentaire
Posté par arnaudus . En réponse au journal Comment je suis devenu un vacciné antivaxx.... Évalué à 10.
Un de mes anciens collègues avait perdu un petit frère avant la généralisation des vaccins : les spasmes sont assez violents pour induire des fractures, et ça peut durer un ou deux jours (et après, on meurt). Apparemment, on se rappelle très bien du bruit des os qui craquent même 60 ans après. Je ne sais pas pourquoi, après cette discussion, je n'ai pas eu besoin qu'on me "propose" un rappel pour aller le faire.
# Clarifier
Posté par arnaudus . En réponse au message utilisation impropre du terme "open-source" sur un site Web ?. Évalué à 8.
En fait, ça n'est pas très clair.
Si le problème, c'est la mention "Open source" sur le site web, alors je ne vois que la publicité trompeuse comme angle d'attaque. Mais ça réserve l'opportunité de se plaindre qu'à des concurrents qui fourniraient une vraie solution open source, puisqu'il y aurait un préjudice. En tant qu'utilisateur du site web, tu ne subis pas de préjudice.
Pour le client (la commune), c'est encore moins clair. Si le caractère opensource ne faisait pas partie du cahier des charges, du coup ça serait une sorte de "bonus", un truc qui n'était pas prévu. Et si ça s'avère faux, bah il n'y a pas de préjudice. Donc à mon avis, rien à faire de ce côté. Le fait que la commune s'en batte les couettes ne risque pas d'aider.
Un problème évident, c'est qu'Open SOurce, ça ne veut rien dire. S'il y avait une licence associée, le client pourrait demander à la faire respecter. Mais juste un terme comme ça, "Open source", ça ne risque pas de mener à quoi que ce soit.
Du point de vue de l'utilisateur du site, il n'est pas censé être concerné. Légalement, l'utilisateur du service est la commune, le visiteur n'est qu'un visiteur. J'ai troujours trouvé la situation compliquée dès que le site commence à faire tourner du code complexe dans le navigateur, mais si le site ne fait qu'envoyer des pages que le navigateur interprète pour les afficher, le logiciel est exécuté sur le serveur, pas par le visiteur. À part si la licence du logiciel en question fasse une exception, il y a donc de fortes chances que même sous licence libre (GPLv2, MIT, etc), le visiteur n'ait aucun droit à faire valoir sur le code.
Bref, les risques juridiques semblent minimes. Ça ressemblerait un peu par exemple au fait d'acheter une voiture complètement standard, qui indique "moteur essence" sur la facture. La voiture arrive, et elle possède en plus de la trappe à essence un endroit où brancher une prise électrique, avec marqué dessus "recharge électrique". Mais il n'y a rien derrière, pas de moteur électrique ni de batterie. Tu as acheté une voiture thermique, et tu as une voiture thermique. Les gens dans la rue croient que tu as une voiture électrique, mais c'est juste une étiquette sur la voiture. Où est le préjudice? Les gens qui sont trompés ne sont pas liés au fabriquant, et l'acheteur n'est pas trompé du tout. Le risque juridique semble très proche de zéro. Question image de marque, ça peut peut-être mal tourner ,mais juridiquement, ça ne semble pas très risqué.
[^] # Re: jitsi et zoom
Posté par arnaudus . En réponse au lien Quel logiciel de visioconférence utiliser ?. Évalué à 5.
Après presque 20 ans d'utilisation des logiciels libres, je suis de toutes manières convaincu d'une chose : il est contreproductif de faire la publicité d'un logiciel libre qui fonctionne moins bien que ses concurrents "propriétaires". On peut bien sûr l'utiliser, soit par conviction soit parce qu'on participe à la communauté qui cherche à l'améliorer. Mais inciter d'autres personnes à l'utiliser, ça fait plus de mal que de bien. À nous d'abord, parce qu'on risque d'agacer les gens (on leur a donné objectivement un mauvais conseil, qui leur a fait perdre du temps et de l'énergie), et au logiciel libre en général (puisque les utilisateurs vont associer libre avec buggué ou mal fini).
Pour une visioconf, on peut bien sûr demander des fonctionnalités plus ou moins élaborées (contrôle de qui parle, de qui peut se joindre au meeting, possibilité de partager des documents, etc), mais tout ça, c'est secondaire par rapport à la possibilité de démarrer en 10 secondes et de pouvoir tenir une conversation sans lag. Je trouve que c'est cette "fludité" qui manque aux visioconf libres (sans compter que les solutions basées sur les navigateurs bouffent 90% du CPU sur une machine moderne).
[^] # Re: jitsi et zoom
Posté par arnaudus . En réponse au lien Quel logiciel de visioconférence utiliser ?. Évalué à 6.
Bah c'est super les logiciels libres, mais pour la visio pro Zoom ça juste marche. De toutes manières, il n'y a que deux possibilités : soit on n'organise pas la conf, et on se connecte avec l'outil préféré de l'organisateur (Zoom dans la plupart des cas), soit on organise la conf, et on est responsable du SAV : contacter les gens en avance pour qu'ils installent un client particulier, faire des tests, gérer les problèmes techniques en direct, gérer les utilisateurs perdus avec une interface qu'ils ne connaissent pas, etc. Après avoir essayé pendant plus d'un an d'utiliser des services "propres", j'ai fini par utiliser systématiquement le compte Zoom pro acheté par mon employeur. Ça change quand même la vie de ne pas passer les 10 premières minutes d'une visio à régler des problèmes techniques (ou d'interface chaise-clavier, ce qui au final revient au même).
# Comment je suis arrivé sur cette page déja?
Posté par arnaudus . En réponse au lien Situer son niveau informatique (vous connaissiez ça ?). Évalué à 3.
Hum… je crois que ça me disqualifie :-)
[^] # Re: Pourtant ça partait bien
Posté par arnaudus . En réponse au journal Comment j’ai été réduit en esclavage, comment vous m’avez aidé, et les leçons que j’en ai tirées. Évalué à 1.
Mouais, peut-être. J'avoue ne jamais avoir vraiment compris la position Marxiste sur ce qu'on appellerait aujourd'hui l'auto-entreprenariat et le petit commerce, ou même sur l'obligation des chasseurs-cueilleurs à se lever le matin pour chasser et cueillir, et en quoi c'était moins aliénant de manger les framboises qu'on cueille plutôt que de se faire payer à les cueillir.
Après, j'ai vécu plus de 30 ans en assimilant le libéralisme au capitalisme, avant de réaliser que les aspects économiques du libéralisme n'étaient pas forcément centraux dans la réflexion (ils découlent des principes du libéralisme, mais ce n'est pas ce qui justifie les approches libérales), ça explique peut-être que je trouve "naturelle" l'idée qu'on est libre de signer un contrat de travail.
Dogmatique, je ne sais pas, mais elle m'a en tout cas toujours semblé fondée sur une forme de mépris de classe.
[^] # Re: Pourtant ça partait bien
Posté par arnaudus . En réponse au journal Comment j’ai été réduit en esclavage, comment vous m’avez aidé, et les leçons que j’en ai tirées. Évalué à 2.
La terre sphérique est le point de vue typique des globistes dogmatiques. Ça genre d'invectives ne dit rien du tout sur la véracité du point de vue en question.
C'est dans le titre du journal! On ne détourne absolument rien.
[^] # Re: Pourtant ça partait bien
Posté par arnaudus . En réponse au journal Comment j’ai été réduit en esclavage, comment vous m’avez aidé, et les leçons que j’en ai tirées. Évalué à -5.
Bah apparemment, ça n'est pas encore arrivé, puisqu'il rebondit sur cette histoire pour justifier des thèses (très) nationalistes et (très) douteuses.
[^] # Re: Tu fais ce que tu nous demandes de ne pas faire
Posté par arnaudus . En réponse au journal Comment j’ai été réduit en esclavage, comment vous m’avez aidé, et les leçons que j’en ai tirées. Évalué à 3.
Refnec, clairement. Les seuls cas que je connaisse, c'est des poursuites pour "empoisonnement" par un partenaire atteint du VIH, et je ne me souviens que d'une condamnation parce que la volonté de nuire était manifeste.
Jusqu'à preuve du contraire, refiler une maladie n'est pas un délit. Les seules poursuites envisageables tournent autour de la présentation d'un faux document. Je ne pense même pas que la mise en danger de la vie d'autrui puisse être invoquée:
"exposer directement autrui à un risque immédiat de mort ou de blessures de nature à entraîner une mutilation ou une infirmité permanente par la violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de prudence ou de sécurité imposée par la loi ",
le risque n'était ni immédiat (mourir 3 semaines après, ça n'est pas immédiat), ni direct dans la plupart des cas (on contamine un gamin qui contamine sa grand-mère), ni substantiel (0.1% de taux de mortalité en moyenne), ça doit pouvoir se plaider, mais pas forcément se gagner.
Donc je pense qu'il n'y a pas grand chose à clarifier : un quidam ne risque pas grand chose à prendre le risque de refiler le covid autour de lui. Sauf évidemment s'il va voir sa mémé en EHPAD sans masque avec un faux passe sanitaire.
[^] # Re: Pourtant ça partait bien
Posté par arnaudus . En réponse au journal Comment j’ai été réduit en esclavage, comment vous m’avez aidé, et les leçons que j’en ai tirées. Évalué à -2.
On n'est clairement pas d'accord. Je pense que tu confonds les raisons d'une décision (qui sont éventuellement complexes) et la décision en elle-même (qui est très simple). Et pour faire ça, tu redéfinis le concept de consentement, en faisant une nuance entre "consentement" et "véritable consentement", le deuxième n'ayant (à mon avis) aucune réalité concrète (une décision que tu aurais pu prendre en faisant abstraction de tout ou partie des conséquences?)
Si un agent SNCF qui vient de te verbaliser te demande "Êtes-vous d'accord pour payer l'amende tout de suite?", il s'en fout complètement de savoir si au fond de toi tu n'aurais pas payé l'amende si tu n'avais pas la certitude de recevoir une amende majorée à ton domicile si tu disais "non". Quand on demande à quelqu'un "tu es d'accord pour X?"; il me semble évident qu'on lui demande son accord dans le contexte tel qu'il existe, avec les rapports de force qui existent. Et si tu réponds "oui", tu donnes ton consentement, dans le contexte tel qu'il existe—y compris pour avoir la paix, typiquement quand on "consent" à la récolte de données personnelles sur internet…
Un patron qui demande à son employé "tu peux rester une heure de plus ce soir?", il sait évidemment qu'il est le patron, que l'autre aurait probablement mieux aimé rentrer. Je veux dire, qui peut imaginer le contraire? Tu penses vraiment que le patron veut savoir si tu es en paix avec toi-même sur l'idée de faire des heures sup? Il s'en fout pas mal, il voudrait que tu restes, mais te donnes le choix de balancer le pour et le contre avant de donner ta réponse. Quand on répond "oui" ou "non", il y a des conséquences, c'est évident, et l'existence de ces conséquences font partie de la question. "Veux-tu un dessert?" "je réponds non, mais mon véritable consentement aurait été "oui" si je n'étais pas en surpoids"? Le concept me semble surréaliste. Honnêtement, je ne comprends même pas comment on peut imaginer une autre définition du consentement.
Évidemment, si le consentement est obtenu grâce à des contreparties disproportionnées ("tu me donnes ton portefeuille ou je te mets un coup de couteau"), tu es en position de dénoncer le "contrat" après coup. On pourra noter par exemple que la notion de consentement qui est souvent évoquée pour qualifier un viol n'est pas présente dans la loi. Je pense que c'est justement pour cette raison; la loi liste d'ailleurs un certain nombre de raisons (surprise, chantage…) qui permettent des poursuites pour viol alors que le rapport était consenti.
Mais bon vu qu'on a allègrement redéfini l'esclavage, on peut allègrement redéfinir le consentement dans les commentaires :-)
[^] # Re: Pourtant ça partait bien
Posté par arnaudus . En réponse au journal Comment j’ai été réduit en esclavage, comment vous m’avez aidé, et les leçons que j’en ai tirées. Évalué à 2.
Mais tu ne trouves pas que la question du consentement et du discernement ne se pose pas? C'est quand même ce qui caractérise en général le fait d'être une victime. Pour certains aspects du témoignage (notamment des avantages en nature non déclarés), ça ressemble nettement plus à de la complicité de fraude fiscale qu'à de l'emprise psychologique.
Sur internet, on peut raconter n'importe quoi, et les mouvements plus ou moins sectaires ont pris beaucoup d'avance sur les techniques de manipulation des masses, en diffusant des fake news sans même chercher à leur donner un semblant de véracité. Je ne pense pas que ça soit le cas ici, mais il pourrait très bien s'agir d'un témoignage complètement inventé (je pense pour ma part qu'il est plutôt romancé et mélangé entre plusieurs expériences distinctes). Ça me semble tout à fait naturel de se demander si ce témoignage introductif à une série de théories claquées au sol n'est pas destiné à "accrocher" le lecteur avec une histoire destinée à crédibiliser l'orateur en tant que victime (et donc "lanceur d'alertes" sur les questions de libertés individuelles).
OK, mais c'est à quel moment qu'on peut dire exactement "ton truc est délirant, il ne m'intéresse pas et pourrait arriver des gens un peu fragiles dans tes théories farfelues"? Même si son journal était véridique et sincère, ça resterait quand même un essai prosélyte pour des thèses politiques paranoïaques…
[^] # Re: Pourtant ça partait bien
Posté par arnaudus . En réponse au journal Comment j’ai été réduit en esclavage, comment vous m’avez aidé, et les leçons que j’en ai tirées. Évalué à 5. Dernière modification le 20 janvier 2022 à 11:31.
C'est marrant, au début c'était en effet assez intriguant, et puis très rapidement je me suis demandé si ça n'était pas un peu du mytho, avant ce coq à l'âne sur le passe vaccinal et la succession de théories farfelues qui suivent.
Ce qui ne semble pas coller avec cette histoire d'employeur, c'est le décalage entre le statut supposé (cadre sup) et son absence totale de réaction quand l'employeur franchit des lignes rouges. Je pense que pour beaucoup d'entre nous, du salaire non-déclaré, un bail non-déclaré, des accidents de travail non-déclarés, sont des lignes rouges évidentes. Je trouve que quelque chose cloche; ce genre de relations avec un employeur, on peut l'avoir quand on est sans-papiers, qu'on n'a pas forcément les connaissances pour se défendre, qu'on vient d'un milieu au le travail au black est courant… Bien sûr, il est très fréquent que les cadres se plaignent de leur charge de travail ou d'avoir du mal à se déconnecter, mais ça me semble être un type d'emprise très différente de ce qui est décrit dans le journal. Un peu comme si cette histoire était un mélange de deux histoires très différentes.
Après, comme la suite est complètement barrée, il n'est pas impossible que ce soit la retranscription subjective de la manière dont l'auteur du journal a vécu une relation difficile avec son employeur, et cette version est peut-être un peu décalée avec la réalité.
Un truc qui me fait tiquer par exemple, c'est le passage sur le fait de devenir sans-domicile. Il y a peu de détails, mais ça me semble probablement inventé. J'ai de nombreux collègues qui adressent tous les papiers administratifs sur leur lieu de travail (parce qu'ils changent souvent de domicile par exemple) : caf, sécurité sociale, etc. Pour un justificatif de domicile, une facture de téléphone portable suffit. Pour la domiciliation fiscale, il faut demander un rattachement communal (c'est assez courant, il y a plein de gens qui n'ont pas d'adresse postale : quand on vit sur un bateau ou dans une caravane, chez des amis, quand on est SDF…), et ça, normalement, c'est les services concernés (impôts…) qui auraient dû le suggérer à l'auteur (genre, les impôts ne vont pas lui envoyer de relevé parce qu'il fournit l'adresse de son employeur :-) ). Bref, le système est souple, et si son histoire est vraie, elle décrit surtout une emprise psychologique (l'employeur lui a peut-être fait croire qu'il n'avait pas le droit d'utiliser son adresse) plutôt qu'un problème pratique, puisqu'il n'y a aucune ambiguité légale (on a le droit de recevoir du courrier personnel sur son lieu de travail et l'employeur n'a pas le droit de l'ouvrir).
Ah tiens il faut que je fasse une vidéo où je monterai que la notion de cassoulet est identique à la notion de jurisprudence parce qu'elle détermine un haricot par son attachement à la justice.
Et sur le fond, tout le monde est au courant que la relation employeur-employé est asymétrique et qu'elle peut être parfois vécue comme une forme de servitude, mais ça vient d'une volonté de ne pas comprendre la définition de liberté (il y a d'ailleurs de très bonnes vidéos sur Youtube sur la chaine de Mr Phi). On les libre de quitter son emploi comme on est libre de marcher sans chaussures 5h dans la neige : il n'y a pas de loi contre ça, on n'ira pas en prison, rien ne nous empêche de le faire. Le fait qu'on ne souhaite pas le faire parce qu'on tient à ses doigts de pieds, c'est autre chose, et c'est la différence entre un droit comme le droit de vote (l'État a le devoir de faire en sorte que ce droit puisse s'exercer) et un droit comme le droit d'avoir une tour Eiffel en plastique rose dans ses toilettes (l'État n'interdit pas d'avoir une tour Eiffel en plastique rose dans ses toilettes—même si le bon goût le devrait --, mais il n'a pas l'obligation de vous trouver une fournisseur de tour Eiffel en plastique rose à prix raisonnable, et si personne n'en fabrique, ou s'il vous le vend 1M€ pièce, bah vous ne pourrez pas exercer votre droit).
[^] # Re: Passage ciblé
Posté par arnaudus . En réponse au lien IP (la suite) : Ocytocine, le médicament qui ne sera pas développé. Évalué à 4.
Ah non non, je ne pleure pas du tout sur ces entreprises. C'est juste que du point de vue de l'entreprise, faire des milliards de bénéfices ne justifie pas de se lancer dans des projets non/peu rentables. C'est peut-être un raisonnement de partculier (milliardaire?) de se dire "OK, je peux consacrer une partie de ma fortune à des oeuvres ou des choses que je pense bénéfique à l'humanité" (après, que ça le soit vraiment, c'est une autre histoire), mais ça n'est pas comme ça que fonctionnent les grosses entreprises. Au contraire même, si une activité de l'entreprise fait 20% de marges, et que de produire des anti-paludéens fait 5% de marge, l'activité "anti-paludéeens" risque de dégager.
Du coup, je ne pense pas qu'on puisse s'imaginer que le fait de faire des bénéfices astronomiques puisse inciter ou justifier un investissement dans des activités moins rentables. À la limite, l'image de marque pourrait être une raison plus convaincante qu'un petit bénéfice.
[^] # Re: Passage ciblé
Posté par arnaudus . En réponse au lien IP (la suite) : Ocytocine, le médicament qui ne sera pas développé. Évalué à 3.
J'ai aussi l'impression qu'on demanderait aux boîtes pharma de prendre les décisions qu'on ne veut pas prendre : comment prioriser quelle maladie traiter, etc. Mais évidemment, les boîts pharma font des priorités en terme de rentabilité potentielle, ce qui ouvre les critiques du style "ils ne font que des trucs rentables".
Tout ceci me semble un sac de noeuds impossible à défaire. Concètement, ce qui se passe, et ce qui va se passer dans les 15 ans qui viennent, c'est que les boîtes pharma arrivent avec des médocs, développés sur leurs fonds propres et sur les fonds des États via moult subventions et avantages fiscaux, et chaque pays négocie le prix de vente. Il n'y a aucun mécanisme permettant de baser le prix du médicament sur le coût réel de son développement, puisque ce coût est de toutes manières difficile à calculer (il faut aussi prendre en compte les investissements dans des voies de R&D qui n'ont débouché sur rien, etc). La négociation va plutôt porter sur les bénéfices attendus du médoc, si l'intérêt du médoc est faible par rapport à l'existant, s'il touche plutôt les pauvres, etc., on ne va pas vouloir trop payer. Au passage, ça incite les boîtes à "optimiser" les estimations scientifiques d'efficacité, à vendre hors AMM, etc. Et à ne pas développer des choses qui seront difficiles à vendre.
[^] # Re: Passage ciblé
Posté par arnaudus . En réponse au lien IP (la suite) : Ocytocine, le médicament qui ne sera pas développé. Évalué à 1.
Est-ce que ça n'est pas plus ou moins ce qui est fait avec le crédit impôt recherche ou autres artifices fiscaux qui cherchent à rendre attractif pour les entreprises les activités non-rentables? Ça marche moyen moyen, quand même…
Je ne comprends pas grand chose à la finance internationale, mais j'ai l'impression que les activités peu-rentables sont justement très peu attractives, même si elles semblent sécurisées. Il existe trop de placements "sûrs" et peu rentables (typiquement, financement des dettes des grosses entreprises et des États), les actionnaires veulent de la rentabilité (capitalisation boursière pour les entreprises jeunes, dividendes pour les entreprises établies). Les "big pharma" sont très rentables, mais pas encore assez pour les actionnaires, qui coupent les investissements et la masse salariale pour encore plus de rentabilité immédiate. Est-ce que ces entreprises sont intéressées par des partenariats avec les États, pour des objectifs de rentabilité modeste? J'en doute un peu…
[^] # Re: Passage ciblé
Posté par arnaudus . En réponse au lien IP (la suite) : Ocytocine, le médicament qui ne sera pas développé. Évalué à 2.
L'État peut très bien rentrer au capital de certaines entreprises stratégiques, il le fait d'ailleurs très bien. Je n'ai jamais remis ça en question. Mais même si l'État prenait 50% de Sanofi, il resterait Johnson, Novartis, Roche, Pfizer, Merk, etc. Et là, j'aimerais bien comprendre comment tu prends le contrôle d'une entreprise étrangère, cotée à l'étranger.
Et puis, même si c'était possible, tu sors d'où l'argent pour contrôler 51% de Roche? (dans les 300 milliards de capitalisation) Et une fois au capital, tu fais quoi? Tu leur fait produire des médocs à perte pour les pays pauvres? Tu ouvres la totalité des brevets? Ta capitalisation va descendre à 10% de la valeur initiale, tu auras perdu des centaines de milliards, pour un bénéfice public bien incertain?
Alors OK, idéalement, on se dit que quand l'État contrôle, il pourrait faire plus attention à la gestion des stocks, éviter les pénuries, ne pas masquer les scandales sanitaires… Mais est-ce vrai? L'État est en général un bien mauvais gestionnaire, il utilise les boîtes qu'il contrôle pour recaser les anciens ministres et les copains, il prend des décisions absurdes (forcer EDF à fermes des centrales…), et même quand il contrôle tout le capital et qu'il dispose d'un budget sans fond (SNCF), il est incapable de développer le réseau, le fret, d'assurer un climat social convenable… Donc, pour en revenir à l'exemple des pénuries, qu'est-ce qui pourrait faire croire qu'un contrôle de l'État les éviterait? On risque d'avoir des procédures bureaucratiques très lourdes, des schémas de décisions faisant intervenir les préfets, les conseillers départementaux et les recteurs d'académie, et les pénuries seraient résorbées en 3 ou 4 ans.
Pourquoi ne pas plutôt partir du principe qu'en théorie, l'État pourrait controler le fonctionnement de certains pans de l'économie, mais qu'en pratique il est très mauvais à ça? Ça n'est même pas vraiment un problème de gouvernement, c'est plutôt que la fonction publique n'est pas organisée pour gérer ça. Qu'elle s'occuppe déja d'organiser ses services avant d'essayer d'intervenir ailleurs.
Quelque chose qui, à mon avis, fonctionnerait beaucoup mieux, serait de réguler l'économie par le respect de règles. Pour ça, il faudrait des inspecteurs du travail et des services de l'État compétents, mais ça c'est de son ressort. On pourrait par exemple automatiquement transférer un brevet d'exploitation dans le domaine public quand l'industriel est incapable de produire assez ou de manière régulière (perdre des brevets d'exploitation, ça c'est une menace sérieuse). On pourrait avoir un système d'amendes dissuasives en cas de manquements, on pourrait également veiller à ce que les entreprises ne perdent rien à publier les données sanitaires qui ne sont pas à leur avantage, imposer la transparence dans ce domaine, etc. Ça c'est ce que les États sont censés faire, plutôt que de jouer à remplacer les industriels.
[^] # Re: Passage ciblé
Posté par arnaudus . En réponse au lien IP (la suite) : Ocytocine, le médicament qui ne sera pas développé. Évalué à 4.
Tout a toujours un coût. Il te faut une métrique pour évaluer le service rendu, mais tu ne peux pas empêcher que cette métrique puisse être convertie en euros. Par exemple, tu peux considérer que le fait de délivrer des cartes d'identités ne puisse pas être un service rentable : les cartes sont gratuites, et si le service s'arrêtait, il n'y aurait probablement que peu de conséquences sur l'économie (les gens se feraient faire des passeports). Donc là, tu as quelque chose que tu ne peux pas convertir en euros qui rentrent. Par contre, tu peux compter les euros qui sortent. Peut-être 100, ou 200€ par carte. Donc la carte a un coût, et tu peux réorganiser tes services pour essayer de diminuer le coût par carte, puisque c'est une charge pour la collectivité, et qu'une partie substantielle de la population ne voit pas d'un bon oeil qu'un service géré par l'État soit très coûteux. Pire, il est peut-être possible que sous-traiter ce service a une boîte privée permette des économies, tout du moins en apparence. Et voila, tu es parti dans une sorte de raisonnement logique qui va mener à la disparition d'un service public.
Bien sûr, on peut au final être tentés par l'idée de ne plus payer les services régaliens. On finance par de la dette et/ou par la planche à billets, et du coup, ça revient à diluer le coût sur l'ensemble de l'économie. C'est ce que font les USA pour leur budget militaire par exemple. Comme c'est un coût constant sur une devise, c'est un impôt qui n'est pas progressif, et c'est plutôt bien pour les riches. Par ailleurs, c'est impossible en Europe puisque le respect des règles comptables est à la base de notre monnaie commune. Ça n'est pas comme s'il y avait une solution facile. L'argent des États c'est toujours un peu magique (quand il n'y en a plus, il y en a encore, et c'est pas si grave que ça), mais quand on fait n'importe quoi avec des gens innocents doivent aller manger dans des poubelles pendant 20 ans.
[^] # Re: Passage ciblé
Posté par arnaudus . En réponse au lien IP (la suite) : Ocytocine, le médicament qui ne sera pas développé. Évalué à 1.
Bah, à moins d'imaginer que les médocs soient produits dans des usines d'État, il faut bien qu'un industriel prenne en charge au moins la fabrication, l'emballage, etc. Après, l'État pourrait acheter des brevets, financer la R&D et les tests, et sous-traiter la fabrication. Mais 1) Big Pharma, c'est un marché mondial, et si une boîte tient à fabriquer elle-même ses médocs et ne pas vendre ses brevets, je ne vois pas comment l'en empêcher, à moins de sortir de tous les traités commerciaux internationaux (spoiler : ça n'arrivera pas), 2) ça risque d'être tellement inefficace que ça coûtera plus cher que d'acheter les médocs à une boîte qui rémunère grassement ses actionnaires.
Je pense qu'en effet, le système marche sur la tête (et je pense que beaucoup de gens le voient bien et sont d'accord avec ça), mais il semble juste très difficile de le réparer. L'État ne veut pas financer la R&D sur les médocs, parce qu'il n'en n'a pas vraiment les moyens, parce qu'il n'est pas tellement clair de comment ça peut fonctionner dans un contexte international (on crée une entreprise pharma d'État? on nationalise une boite existante? on nationalise toutes les boîtes? Comment peut-on nationaliser une entreprise étrangère?). On pourrait subventionner l'industrie pharma, afin de la rendre plus rentable, mais ça reviendrait à engraisser un canard à foie gras. On est aussi bien contents que big pharma encaisse les pertes quand les tests foirent (on peut parler de milliards de pertes, qui sont bien sûr en partie tamponnées par des bricolages fiscaux).
Le plus simple, ça serait évidemment de confier la R&D sur des médocs non-rentables (maladies rares, maladies "de pauvres", etc) à une structure gérée par l'État, qui pourrait vendre ses brevets à bas prix aux industriels qui produiraient des génériques. Une sorte de puits sans fond, qu'on pourrait remplir en partie avec les subventions qu'on ne verserait plus à big pharma. Mais ça ne pourrait pas constituer plus que quelques % des médicaments, donc pas vraiment une solution… et pas de changement avant 10 ou 15 ans, le temps que les premiers médocs arrivent sur le marché. J'ai du mal à imaginer que ça puisse être une solution.
[^] # Re: Passage ciblé
Posté par arnaudus . En réponse au lien IP (la suite) : Ocytocine, le médicament qui ne sera pas développé. Évalué à 10. Dernière modification le 17 janvier 2022 à 14:51.
La citation est tronquée pile comme il faut pour lui faire dire ce que son auteur ne voulait pas lui faire dire. Tout le paragraphe précédant explique que l'ocytocine est métabolisée très rapidement quel que soit son mode d'administration, et c'est pour ça qu'il faut trouver une autre molécule, qui puisse être donnée par voie orale et atteindre le cerveau.
La non-brevetabilité est avancée comme une raison suppémentaire à ne vas investir dans cette direction (la phrase commence par "Dernier point : ", comme quoi il y en avait de nombreux autres).
Quelque chose qui n'est jamais expliqué par les tenants des théories à base de "big pharma est pourri" : pourquoi est-ce que le développement d'un nouveau médicament est-il tellement cher? En partie, c'est à cause des règles sanitaires et des longs et coûteux protocoles de test précédent la commercialisation des molécules. C'est difficile d'avoir des estimations fiables (ça dépend du médoc, de l'entreprise, et c'est évidemment très secret), mais en gros, le cout d'un médoc représente autant de R&D que de tests pour obtenir les autorisations. Je ne prétend pas qu'il faille assouplir les protocoles, mais ce qu'on exige en terme de tests (efficacité et effets secondaires) pour chaque médicament est énorme, et pose une barrière très haute sur la rentabilité.
Il y a donc évidemment quelque chose qui ne va pas dans notre système. Même si une entreprise pharma récupérait une molécule efficace avec 0€ de brevet et 0€ de coût de fabrication, il y aurait toujours plusieurs centaines de M€ de tests cliniques avant commercialisation. En fonction de la rareté de la maladie et de ce que la société serait prête à mettre dedans, il est donc probable que ce médoc "gratuit" serait tellement cher à commercialiser qu'il pourrait ne pas être rentable. C'est quand même un énorme problème, non?
[^] # Re: italien
Posté par arnaudus . En réponse au journal Kagi: une alternative crédible à Google Search ?. Évalué à 3.
Sur celui là, je doute quand même que ça soit involontaire… Ça ne prend pas beaucoup d'expérience pour réaliser que "anal" ne saurait en aucun cas être une abbréviation acceptable pour "analyse" ou "analysis", que ça soit pour un nom de fichier ou un nom de fonction.
Bien entendu, je dispose dans mes archives de quelques fichiers "AnalSummary" ou "PlotAnal", comme tout le monde.
[^] # Re: italien
Posté par arnaudus . En réponse au journal Kagi: une alternative crédible à Google Search ?. Évalué à 3.
Bah j'aurais tendance à penser que ça va concerner tout plein de langues… D'après le Wiktionnaire, caco en latin (-> cacare pour l'infinitif), « De l’indo-européen commun *kakka 1 qui donne κακκάω, kakkáô et aussi κακός, kakós (« mauvais ») en grec ancien, kacken, Kacke en allemand. kakken en néerlandais, какать en russe, kakat en tchèque, քաք, kak en arménien.»
Catalan : cagar
Espagnol : cagar
Français : chier, faire caca
Italien : cacare
Roumain : căca
Le dériver "caguer" de l'occitant est très courant dans le sud de la France.
Ceci dit, "Kagi" c'est aussi un nom de famille, donc ça vient peut-être de là. Wikipédia connait une marque de gaufrette au chocolat suisse ([Kägi_fret]), dont l'apparence rappelle nettement la racine latine :-)
Du coup, bien sûr, c'est difficile d'éviter les allusions dans toutes les langues du monde, mais quand c'est une racine indo-européenne, ça a quand même des chances de concerner pas mal de consommateurs potentiels…
[^] # Re: Développer pour soi, partager le résultat
Posté par arnaudus . En réponse au journal Quand les entreprises ne reversent rien aux logiciels libres. Évalué à 5.
J'ai l'impression que c'est de cette manière que beaucoup de projets libres démarrent, mais très rapidement tu vas être confronté à des dilemmes. Par exemple, on te remonte un bug qui ne t'affecte pas directement, tu fais quoi? On t'envoie un patch qui ajoute une fonction dont tu n'as pas besoin, tu fais quoi? On te remonte un problème de sécurité potentiel, ou un défaut de fonctionnement dû à un bug dans une bibliothèque tierce, tu fais quoi? À un moment, il faut que tu acceptes d'assumer la maintenance de ton logiciel et la communication avec l'extérieur. Si tu ne le fais pas, tu vas avoir des problèmes : ton logiciel va gicler des paquets maintenus par les distributions, il va avoir mauvaise réputation, et s'il est vraiment utile, tu vas te faire forker.
# Cause et conséquence
Posté par arnaudus . En réponse au journal Quand les entreprises ne reversent rien aux logiciels libres. Évalué à 10.
En fait, au delà de tout ce qui a été dit sur le libre, le raisonnement de fond me semble totalement fallacieux. Si je comprends bien, l'argument est de dire "vous utilisez mon logiciel, il vous est utile, vous faites de l'argent dessus, donc vous me devez quelque chose en échange".
Or, il me semble assez évident que la licence du logiciel a été une raison majeure, outre la qualité du logiciel en question, pour son utilisation. Autrement dit, c'est parce que le logiciel était libre que l'entreprise l'a choisie pour faire de l'argent avec.
Du coup, l'auteur du logiciel souhaite changer les règles du jeu en plein milieu. Je n'arrive pas à trouver de raison valable pour ça : si dès le début son logiciel était sous licence proprio, il en aurait vendu 2 copies à sa mémé et à ses voisins et c'est tout.
Mais dans tous les cas, le libre c'est plein de choses idéologiques et politiques (voire un peu tout à la fois), mais c'est avant tout une licence. Donc s'il souhaite changer la licence de ses nouvelles versions et s'il en a le droit (contributions des tiers, etc), alors il le fait et puis c'est tout. Quelqu'un va peut-être forker, et tant mieux, puisque c'est ce qui est autorisé par la licence. S'il souhaite tout laisser tomber, il peut aussi. Bref, l'auteur également a le droit de faire ce qu'il veut de son temps. C'est vraiment une tempête dans un verre d'eau.
De manière générale, j'ai l'impression que quand on en est à invoquer des arguments moraux subjectifs pour réclamer quelque chose, on file un mauvais coton. Dans le seul contrat qu'il a conclu avec ses utilisateurs (la licence), il n'est pas question de contreparties. Les contreparties, c'est l'auteur qui les a inventées, personne ne lui a rien promis.
[^] # Re: yes
Posté par arnaudus . En réponse au journal Kagi: une alternative crédible à Google Search ?. Évalué à 3.
Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi Google ne dégomme pas pinterest dans son algo, vu qu'il ne s'agit que d'une coquille vide (aggrégateur de contenu). J'imagine qu'il le fait déja avec les moteurs de recherche concurrents et tout un tas de sites sans contenu propre.