gnuzer a écrit 1115 commentaires

  • [^] # Re: Oui à une réforme, mais n'importe quoi

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche Propositions du PiratPartiet Suédois sur la réforme du droit d'auteur. Évalué à 3.

    Par exemple, je connais plusieurs fumeurs qui auraient préférés que la cigarette soient interdite plutôt qu'ils commencent à fumer, mais ils s'en sont rendu compte trop tard.

    Des personnes majeures et vaccinées, en pleine possession de leurs facultés intellectuelles ? Qui ont eu les multiples séances de prévention des dangers de la cigarette à l'école primaire et au collège ? Je dirais, tant pis pour elles. Enfin, tant pis pour moi, en fait, puisque c'est moi qui subit leur fumée maintenant, et je ne l'ai pas choisi. L'État devrait interdire la consommation de cigarette en public, non pas pour protéger les individus d'eux-mêmes (on n'avancera jamais si on considère les citoyens comme d'éternels enfants) mais pour empêcher les individus de nuire à autrui.

  • [^] # Re: le fondement des arguments

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche Propositions du PiratPartiet Suédois sur la réforme du droit d'auteur. Évalué à 1.

    Dans ce cas il faudrait pouvoir prouver qu'ils sont satisfait d'utiliser un système de ce type , et que la satisfaction ne découle pas de la facilité d'accès à un environnement de logiciels répondant à leur besoin (car cela est indépendant d'un système de controle. Le "market" est une sorte de dépot payant, le fait d'avoir accès à un dépot payant ou gratuit, n'implique pas que l'on soit satisfait que ce dépot repose sur du DRM ).

    Moi ce que je vois, c'est que l'utilisateur lambda qui a dépensé 600$ pour un iTruc 3ème génération hyper-verrouillé est prêt à faire la queue pendant des heures devant les portes du MachinStore pour dépenser 600$ de plus pour l'iTruc 4ème génération encore plus verrouillé. Alors que juste à côté il y a des smartphones 3 fois moins chers, offrant cent fois plus de possibilités et de contrôle sur l'appareil, mais qui brillent mois et sans pomme croquée derrière. Tu ne me feras pas croire que le consommateur lambda est une victime.
    L'utilisateur d'iTruc considère tout simplement que le statut social que lui confère la petite boîte noire qui brille est plus important que la liberté d'accéder directement à ses données. Et il est prêt à payer très cher pour ça. Tant qu'il n'empêche pas les autres d'être libres, où est le problème ?

    Ensuite, Cela ne répond pas à la question du jailbreak.

    Je pense que si. Les utilisateurs intègrent tout simplement l'option du jailbreak dans leur choix au moment de l'achat. Ils ne voient pas le fait de faire une petite manip en deux clics comme une contrainte particulièrement lourde. Si vraiment ça les embêtait, ils n'achèteraient tout simplement pas ces produits.

    Que des personnes utilisent windows , c'est une chose, qu'ils en soit satisfait , c'est une autre, et qu'il soit satisfait que windows à inclus des DRM c'est encore autre chose.

    Je crois que je commence à comprendre ta pensée… J'ai l'impression que tu considères les DRM comme une restriction tellement immorale qu'il faudrait l'interdire, mais que d'autres restrictions (secret du code source, licences non-libres…) ne sont pas suffisamment immorales pour être interdites. Je ne comprends pas cette philosophie. Pourquoi sacraliser ainsi le "droit d'accès passif" aux fichiers ? Pourquoi considérer cette liberté comme bien supérieure aux autres libertés numériques ?

    Il y a des lois qui oblige à rédiger les contrats de manière accessible au consommateur, de plus celles-ci ont prévue un mécanisme de présomption contre le vendeur dans le cas ou une clause est flou. En clair si un contrat possède des clauses flous et qu'un litige arrive devant le juge pour utilisations abusives de celle-ci, la clause s'interprétera en défaveur du vendeur (lois LPMC )

    Il y a mieux. Les licences Creative Commons, par exemple, sont présentes sous deux formes : une forme longue parfaitement valide juridiquement, et une forme courte avec des phrases simples et de grosses icônes pour sots et malcomprenants.
    Il y a la concurrence aussi : la simplicité du contrat d'abonnement free mobile a été l'un des arguments marketing mis en avant par Xavier Niel pour son offre. Les consommateurs consciencieux auront tendance à privilégier l'opérateur qui ne les oblige pas à s'arracher les cheveux sur 20 pages de contrat avant de souscrire.
    Mais l'idéal, à mon avis, se situe entre les deux. Et il existe déjà, même si ce n'est pas automatique. Si tu ne comprends rien à un contrat, tu peux très bien essayer d'en trouver un résumé sur le Net (par exemple il est très facile de se faire une idée de ce à quoi on s'engage en acceptant la GPL, sans en lire le texte officiel), ou demander sur un forum "à quoi je m'engage en choisissant tel contrat ?". La communauté est souvent en mesure de répondre (mais pas toujours, je reconnais).

    Doit on :
    Attendre que tous les ordinateurs actuels et dans un futur récent soient soumis au régime des DRM , sans rien y faire ?
    Attendre l'arrivée d'une véritable industrie axé sur l'openHardware , capable de concurrencer les acteurs actuels du marché , pour pouvoir reprendre le controle de nos libertés ?

    Les deux ne sont pas incompatibles. Attention, attendre ça ne veut pas dire rester passif. Je doute qu'il y ait beaucoup de libristes aujourd'hui qui choisissent leur matériel sur un autre critère que "ça juste marche". Si les consommateurs décidaient, avant chaque achat de matos, de se renseigner sur les specs, les technologies utilisées, les entreprises et les groupes d'entreprises qui sont derrière, et les pratiques de ces dernières, et d'éviter d'acheter et d'utiliser le matériel construit par les entreprises qui pactisent avec Microsoft, qui cautionnent HDMI, qui tivoïsent et/ou briquent les appareils arbitrairement, qui imposent des DRM et autres joyeusetés, l'industrie du hardware réfléchirait bien plus longtemps avant de se tourner vers un verrouillage total, et l'OpenHardware décollerait beaucoup plus vite.

  • [^] # Re: captchas

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal APPEL POUR ACTION : LES BOOBS ONT BESOIN DE VOUS *MAINTENANT*. Évalué à 2.

    Je pense que ça dépend du terminal. Chez moi, en TTY, ça marche bien. Dans xterm, uxterm, et lxterm (et je suppose tous les autres *xterm), les images s'affichent bien également. Dans terminator et gnome-terminal les images s'affichent presque bien. Dans lxterminal et xfce4-terminal, les images ne s'affichent pas. ('pas essayé konsole par contre)

  • [^] # Re: le fondement des arguments

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche Propositions du PiratPartiet Suédois sur la réforme du droit d'auteur. Évalué à 2.

    Je ne peux pas déduire que du fait que le système de DRM est fonctionnelle, leurs utilisateurs en sont satisfait (en l'absence d'objectivation ).

    T'as pas compris. :-)
    Quand je disais "ça marche", je ne voulais pas dire techniquement, mais en terme de marché (c'est-à-dire : y'a des clients, et ils en redemandent). Ces deux trucs-là n'ont rien à voir, on peut avoir des trucs qui ne marchent pas techniquement mais qui marchent commercialement : regarde Windows.
    :p

    Ton hypothèse pose comme supposé que les gens ont toutes les informations et qu'ils peuvent choisir en connaissance de cause. Pour cela, il devrait connaitre précisément sur quoi il s'engage lorsqu'il achète leur produit et signe leur contrat, en outre il devrait savoir toute les implication de la configuration technique sous-jacente d'un produit. Ce qui dans les faits ne se vérifie pas.

    Il y a in fine, un large déséquilibre entre les entreprises et les particuliers. Ce déséquilibre se situe à tous les niveau, mais est particulièrement prononcé au niveau de la connaissance technique et juridique.

    Cela revient à dire que les contrats sont illisibles, que les gens ne les lisent pas avant de les accepter, et qu'ils ont raison sinon ils s'arracheraient les cheveux sur le moindre truc. Mais dans ce cas, on a du souci à se faire, parce que ça veut dire que les contrats ne servent plus à rien (pourtant c'est la base du fonctionnement de notre société) et qu'on peut refuser de lire ce qui est illisible pour le commun des mortels (y compris la loi ?).
    Et si, au lieu d'interdire les pratiques décrites dans ces contrats, on obligeait simplement les vendeurs à écrire des versions plus lisibles (et non-mensongères) de leurs contrats ? Pourquoi déresponsabiliser l'individu en laissant l'État s'occuper de tout ? Pourquoi privilégier un peuple abruti doté d'un État fort sur un peuple éclairé et responsable doté d'un État faible ?

    Ce déséquilibre se situe à tous les niveau, mais est particulièrement prononcé au niveau de la connaissance technique et juridique. Du fait de ce déséquilibre en défaveur d'une des parties (en l'occurence le consommateur ) ; il existe des lois à l'échelle européenne protégeant le consommateur. Notamment celles interdisant les clause abusives, et ne leur en donnant aucune portée juridique (voir Lois sur les pratique du marché - abrégé LPMC )lorsqu'un litige survient.

    Je ne suis pas contre cette pratique quand il s'agit de protéger des libertés critiques des individus (par exemple interdire les faux médicaments et les substances dangereuses dans la nourriture, pour éviter qu'on puisse trop facilement mourir d'une cochonnerie). Mais la liberté d'accéder à de la culture propriétaire est-elle une liberté critique ?

    Sauf que la généralisation de ce système, si cela continue empechera d'avoir un vrai système libre. (voir le consortium derrière les DRM, ceux-ci est composé des acteurs ayant la majeur partie des parts du marchés dans leurs secteurs (Intel, amd, … )
    Il y a des campagne de sensibilisation au DRM ,Pour que dans le futur il soit encore possible de choisir des ordinateurs libres de DRM. Et oui , nous dépendons totalement des constructeurs de matériel.

    Justement, le problème, ce n'est pas que ces constructeurs font de mauvais choix, c'est que nous en sommes dépendants. Ça fait longtemps que je le répète : il faut mettre le paquet sur l'OpenHardware. Sinon on fait quoi ? On laisse Intel et AMD faire usage de pratiques mafieuses, et on attend que le gouvernement veuille bien interdire ces pratiques ? Mais si nous dépendons éternellement de points de centralisation massifs nous ne serons jamais libres…

  • [^] # Re: Oui à une réforme, mais n'importe quoi

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche Propositions du PiratPartiet Suédois sur la réforme du droit d'auteur. Évalué à 2.

    Donc, ce n'est pas génant pour le travail, ils n'ont qu'a trouver un travail avec des bureaux qui les accueillent? Et je suppose que tu es contre les lois contre la discrimination raciale (les noirs peuvent faire 400 mètres pour trouver un restaurant qui veut bien les accueillir).

    Comme je disais, il y a des contraintes d'espace. On ne peut pas appliquer les règles de l'immatériel ("pas bon service, changer service, si aucun service n'est bon, do-it-yourself") au monde matériel. En tout cas pas aussi facilement. Cela dit, dans un monde où on aurait le droit de révéler que quelqu'un est raciste sans craindre de procès en diffamation, un restaurateur discriminatoire se ferait vite une belle réputation de facho qui le pousserait à revoir ses contrats (mais on serait encore limité physiquement, donc il faudrait toujours un minimum de régulation).

    Acheter un film qui a eu un minimum de notoriété. On peut bien sûr se passer de regarder des films mais ça veut dire se passer d'une partie de la culture à cause des DRM.

    "Passe-toi d'une bonne partie de la culture", c'est ce qu'on m'a dit lorsque j'ai dit que je n'acceptais pas qu'on m'empêche, par contrat, de partager les œuvres que j'aime.

    C'est marrant que l'interdiction de lire un contenu te fasse bondir, mais pas celle de copier ou de partager. Comme si le "droit de lecture" était intrinsèquement différent du "droit de copie", et supérieur à celui-ci.

    Je ne comprends pas comment on peut dire "je refuse qu'on méprise ma liberté logicielle (je veux que les programmes que j'utilise soient libres)" et en même temps "j'accepte qu'on méprise ma liberté culturelle (je veux bien être interdit de partager les contenus culturels)". J'ai l'impression que beaucoup de libristes militent à fond pour se sentir libres au niveau du code, et avoir la possibilité d'appartenir à une communauté, mais que quand on parle de culture, ils acceptent sans problème d'être considérés comme de simples consommateurs, passifs, dotés d'un seul droit de réception.

    Libre arbitre != omniscience. On ne peut pas demander aux gens de toujours mesurer les conséquences de leurs actes parce qu'ils ne comprennent pas le domaine. Il y a plein de gens qui ne comprennnent pas les DRM et lorsqu'ils sont confronté au problème (ils n'arrivent pas à le mettre sur un autre ordinateur), ils ne comprennnent pas que c'est parce qu'ils ont payé 2€ de moins lors de l'achat. Ou alors, ils ne voient pas la différence lors de l'achat.

    Très intéressant, mais comment sépares-tu libre arbitre et omniscience ? Où places-tu la limite ?
    Et surtout comment se fait-il qu'un parti jeune, qui a grandi avec le Net et par le Net peut-il placer la limite aussi bas, sachant qu'Internet décuple nos facultés d'être constamment au courant du moindre truc ?
    Et plutôt que d'interdire la pratique d'un commerçant sous prétexte que les consommateurs (je pèse mes mots) ne sont pas informés (ou ne prennent pas la peine de s'informer avant de donner leur argent, suivant de quel point de vue on se place), pourquoi ne pas obliger les commerçants à écrire cet aspect du contrat en gros sur les publicités ?

    C'est comme le débat autour de la neutralité du Net. Obliger les FAI à proposer un Internet neutre est à mon avis la dernière chose à faire. Autoriser les FAI à faire du Net non-neutre et interdire la publicité mensongère (remplacer "Internet" sur les publicités par "Intercrapwebz by zi Agrume" ou n'importe quel autre terme marketeux qui passe bien), ça me paraît déjà plus respectueux des libertés individuelles. Autoriser les FAI à faire du Net non-neutre, de la publicité mensongère mais leur interdire de mentir dans les contrats (oui, y'a un FAI qui ment dans ses contrats, je vous laisse deviner lequel), ça me paraît acceptable également, surtout si on garde en tête qu'avec Internet désormais tout se sait.

    Mais vouloir imposer la liberté à celui qui n'en a pas envie est quelque chose dont j'ai une tendance naturelle à me méfier. C'est ce type de raisonnement qui conduit à des lois comme l'interdiction de la burqa et toutes ces conneries.

    Il y a aussi ceux qui ne comprennent pas qu'en achetant avec des DRM, ils favorisent le marché des DRM et "empêchent" ceux qui n'en veulent pas d'en obtenir.

    De ce point de vue, je pense que la non-interdiction des DRM serait justement bien meilleure pour la société.
    Regarde ma réponse plus haut : si on considère que ce qui est grave, ce n'est pas l'interdiction de lire, mais l'interdiction de partager, hé bien le fait que des œuvres non-partageables soient lisibles par tous les consommateurs sans scrupules conduira à une dominance de la culture propriétaire sur la culture partageable. La société se construira donc autour d'une culture qui discrimine ceux qui pensent que la liberté de partager est essentielle.
    À l'inverse, si les œuvres non-partageables deviennent illisibles, on a là une occasion de donner à la culture partageable ce qui a fait la force du logiciel libre : un argument facile à comprendre, y compris pour le consommateur abruti. L'argument du logiciel libre, c'est "on trouvera toujours une copie qu'on pourra exécuter gratuitement son son ordinateur" : ça, n'importe qui peut le comprendre : y'a pas à payer, je clique, ça marche. L'argument n°1 de la culture partageable, ça devrait être "on trouvera toujours une copie qu'on peut lire". Et le jour où toute la culture propriétaire sera truffée de DRM et que le consommateur en aura marre, il jettera les produits d'Hollywood à la poubelle et se tournera vers la culture partageable.

  • [^] # Re: Oui à une réforme, mais n'importe quoi

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche Propositions du PiratPartiet Suédois sur la réforme du droit d'auteur. Évalué à 2.

    Je suis d'accord avec ce que dit Zenitram sur les handicapés, parce que ça concerne le monde physique. On ne peut pas dire à une personne à mobilité réduite qui ne peut pas entrer dans un restaurant de parcourir 400m de plus parce qu'il y a un autre restaurant qui lui laisse entrer tout le monde. De même on ne peut pas lui dire : "si tu ne peux pas monter dans le tramway, déplace-toi par tes propres moyens ou fais du stop". Le monde physique a des contraintes d'espace, de distance, qui peuvent constituer des contraintes lourdes pour certaines personnes, donc il est nécessaire de réguler.

    En revanche, dans le monde numérique, on n'a pas ces contraintes : quand un service ne nous plaît pas, son concurrent est à portée de clic.

    le but est de protéger ceux qui ne peuvent pas faire le choix

    J'ai du mal à imaginer un cas de figure où on n'a pas le choix d'utiliser des DRM. Tu peux me donner un exemple ?

    Voire de protéger ceux qui font le choix sans en mesurer les conséquences.

    Ceci me semble très dangereux. C'est le début de la négation du libre arbitre de l'individu.

  • [^] # Re: le fondement des arguments

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche Propositions du PiratPartiet Suédois sur la réforme du droit d'auteur. Évalué à 1.

    Hors, dans ce genre de cas, diffuser ce genre de technologie au public, revient à généraliser l'exception , c'est à dire à en faire un principe. Ce faisant à violer ces garanties fondamentales.

    Je ne comprends pas… Skype, RealPlayer et Windows portent clairement atteinte à la vie privée des utilisateurs, il faudrait interdire leur diffusion ?

  • [^] # Re: le fondement des arguments

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche Propositions du PiratPartiet Suédois sur la réforme du droit d'auteur. Évalué à 2.

    D'une part nous ne savons pas si les utilisateurs sont si content que cela (aucun chiffre objectivé)

    Si ça marche, c'est que les gens en sont contents non ?

    mais le phénomène du desimlockage et du jailbreak en tout cas ne soutiennent pas ce point de vue.

    Je pense plutôt qu'il y a une différence de mentalité entre les gens qui rédigent les contrats et les gens qui les signent. Toi, tu te diras peut-être : "le marché propose un iPhone tout verrouillé et un Androphone moins verrouillé, j'achète donc l'Androphone". La plupart des gens réfléchiront ainsi : "le marché propose un iPhone tout verrouillé, un iPhone jailbreaké moins verrouillé et un Androphone moins verrouillé, l'iPhone jailbreaké et l'Androphone sont équivalents sur ce critère, j'achète donc soit un iPhone jailbreaké soit un iPhone neuf et j'en fait un iPhone jailbreaké".

    Si les gens étaient contre les pratiques de verrouillage des entreprises, ils prendraient le produit le moins verrouillé, dans le respect du contrat. Au lieu de ça ils prennent les produits verrouillés et contournent les barrières : donc les produits verrouillés ne leur font pas peur, et ils sont prêts à les acheter.

    D'autre part quid des personnes qui ne souhaitent pas une atteinte à leur vie privé ?

    Ben… ils n'utilisent pas de DRM et refusent les logiciels propriétaires ?

  • [^] # Re: Oui à une réforme, mais n'importe quoi

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche Propositions du PiratPartiet Suédois sur la réforme du droit d'auteur. Évalué à 1.

    Il y a plein de choses illégales pour lesquelles il existe un marché. Le législateur ne se bas pas sur la possibilité d'un marché ou non avant de décider si une activité doit être légale ou pas.

    Justement, j'ai l'impression qu'on considère comme acquis que tous les partis politiques sont d'accord avec ce principe, et en font usage. Parce qu'avec ta réponse, on entre dans un autre débat, celui de la légalisation de certaines choses : faut-il interdire la vente libres des armes ? (je pense que oui, les armes sont a priori utilisées contre autrui) Faut-il interdire la vente libre de drogue ? (je pense que non, a priori, on utilise la drogue contre soi-même, à l'exception peut-être de celles qui se fument, et où on en fait malheureusement profiter son entourage).
    Bien sûr quand je m'oppose à l'interdiction de vente d'un produit, je pars du principe que les êtres humains sont responsables, et qu'ils sont dotés de libre arbitre. C'est peut-être faux parfois (publicité, propagande…) mais sans ce principe, il n'y a pas de démocratie.

    (ceci étant dit indépendamment de mon avis sur les menottes numériques qui sont une plaie)

    Désolé d'insister, mais tu ne réponds pas à la question : pourquoi les menottes numériques sont-elles une plaie ?

  • [^] # Re: Pas convaincu

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Plaidoyer pour la réforme du droit d'auteur. Évalué à 2.

    En fait, la rémunération de la création devrait être un service public.

    Je préférerais éviter. Avant de créer un nouveau point de centralisation quelque part il faut vraiment être sûr qu'on ne peut pas faire autrement. Mais toi-même tu dis :

    La distribution immatérielle devient un service public.

    et

    La distribution ne possède donc plus de monopole[…]

    n'y a-t-il pas là une contradiction ? (ou alors j'ai pas compris)

    L'idée de faire passer par un organisme central la gestion des œuvres avec un tracking du téléchargement des œuvres est bizarre…Tu imagines compter le nombre de lignes de Wikipedia téléchargées par chaque internaute pour payer les contributeurs en conséquence ? Ce serait de la folie…
    Lis mon commentaire plus haut. J'y explique que le problème économique auquel nous faisons face, c'est l'émergence de situations d'abondance. Cela ne concerne pas que la culture, et le meilleur moyen d'y répondre est de revoir en profondeur notre vision de l'économie. Mais remplacer les pyramides industrielles par des pyramides étatiques ne fera que remplacer un bug par un "dirty hack" tout aussi buggué, je le crains.
    En fait, je suis assez séduit par l'idée du dividende universel comme réponse à cette situation. Mais même sans dividende universel, je pense qu'on peut trouver un moyen de faire vivre la culture sans dépendre des États. Après tout, le logiciel libre vit très bien, lui.

    Un des moyens d'y arriver serait effectivement de créer, comme tu le proposes, un ou plusieurs organismes de répartition des dons. Mais il vaut mieux éviter que ce soit l'État qui s'en occupe : pas question d'avoir une nouvelle SACEM.
    Il y a déjà des organismes qui s'occupent de crowdfunding, comme Kickstarter, mais structurellement, c'est encore très incomplet d'une part, d'autre part ça permet de financer les projets libres comme les projets propriétaires. Ce serait bien, si l'on peut, de définir une structure qui permette de répartir grosso-modo les dons entre les différents contributeurs d'un projet libre, en prenant en compte les versions modifiées, les forks, etc. (mais en gardant en tête que ça ne pourra jamais être 100% fiable).

  • [^] # Re: C'est typiquement le problème de la vente liée.

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Certains éditeurs logiciel abusent un peu quand même. Évalué à 5.

    d'un autre côté je m'étonne que madame michu dont on parle beaucoup par ici trouve ce genre de chose plus simple qu'un debian ou un ubuntu (ça doit être que linux n'est vraiment pas prêt pour le desktop…)

    Madame Michu ne trouve pas Windows plus simple que GNU/Linux. Elle trouve les deux aussi simples. En effet, pour les tâches basiques qu'elle fait sur l'ordinateur, pour elle il n'y a strictement aucune différence à l'utilisation entre Windows et GNU/Linux. Sachant qu'il n'y a aucune différence, pourquoi voudrait-elle changer ?

    Tu me diras que là, ce n'est pas le cas. Que ton exemple prouve que Windows est beaucoup plus contraignant à l'usage que GNU/Linux. Mais IMHO tu te trompes. Je te cite :

    Je regarde comment modifier les réglages du par-feu de Windows, qui me dit que c'est pas lui qui gère mais "Mc Affee Web Protection Suit" (donc contrairement à ce que son nom indique il ne filtre pas que les port 80 et 443).
    Mc Affee me dit qu'il a expiré et que je ne suis plus protégé, et je ne peux toucher à aucun réglage avant d'avoir payé apparemment.
    Ni une ni 2 je tente de le virer par le panneau de config => suppression de logiciel (là bonne surprise il s'est désinstallé correctement sans moufeter)

    Situation finale:

    aussitôt mc affee supprimé, le vpn fonctionne comme avant.

    Ça te paraît contraignant parce que de ton point de vue, il faut se prendre la tête à résoudre un problème, alors que GNU/Linux ça juste marche. Mais pour Madame Michu, il n'y a pas de problème :
    - un truc marche pas
    - on appelle le gentil geek de service
    - le gentil geek de service fait des trucs bizarres sur l'ordi pendant quelques minutes
    - il a fini, il s'en va, le truc remarche comme avant

    Les Michus trouveront Windows contraignant le jour où ils seront obligés de mettre les mains dans le cambouis et de résoudre eux-même leurs problèmes. En attendant ils ont presque toujours sous la main un petit magicien qui fait disparaître tous leurs soucis, gratuitement et avec le sourire.

  • [^] # Re: C'est typiquement le problème de la vente liée.

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Certains éditeurs logiciel abusent un peu quand même. Évalué à 4.

    un bouton "virer toutes les merdes inutiles"

    Ah ouais ce serait marrant ça. Tu cliques sur le bouton ça te désinstalle Windows. :D

  • [^] # Re: le fondement des arguments

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche Propositions du PiratPartiet Suédois sur la réforme du droit d'auteur. Évalué à 0.

    De mon point de vue, le problème fondamental des DRM se situe dans le fait de donner un accès illimité à son espace personnel à un tiers, en l'occurence la personne physique et morale qui fait usage du DRM. Ce tiers aura tout les droits, car il deviendra de facto administrateur de l'ordinateur de l'usager. L'utilisateur perd l'entièreté de la maitrise de son outil, de son espace privé, et de son accès à l'information (penser à toute les restrictions que peuvent faire les admin sys ).

    Est-ce qu'il faudrait interdire aussi iOS, Android, Windows, MacOS et autres logiciels plus ou moins verrouillés pourvus de backdoors ?

    Si ces trucs-la restreignent des millions d'utilisateurs, c'est qu'il y a des millions d'utilisateurs pour les acheter. Les guignols avec leurs iTrucs sont pour la plupart très contents de leur boîte noire qui brille et qui les surveille en permanence. Et je les soupçonne d'être très contents aussi de payer pour des DRM. Pourquoi vouloir les en priver ?

  • [^] # Re: Oui à une réforme, mais n'importe quoi

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche Propositions du PiratPartiet Suédois sur la réforme du droit d'auteur. Évalué à 1.

    Pour le bannissement des DRM, je suis pour à titre personnel mais je ne suis pas encore convaincu que c'est le rôle d'une autorité législative d'interdire ça.

    Je ne comprends pas bien ce que ça veut dire "bannir les DRM". Interdire les marchands de copies de vendre des fichiers DRMisés ou bien obliger les marchands de copies à vendre aussi des copies interopérables ?
    Et dans les deux cas je ne comprends pas l'objectif. Si il y a des gens pour acheter des copies DRMisées, c'est qu'il y a un marché, non ? Quel intérêt de l'interdire ?

  • [^] # Re: mouais...

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche Propositions du PiratPartiet Suédois sur la réforme du droit d'auteur. Évalué à 2.

    Tu sembles confondre gratuit et partageable, c'est fort dommage. Bizarrement quand on confond gratuit et libre, sur ce site, on a droit à une levée immédiate de boucliers. Quand il s'agit de culture, j'ai l'impression que les libristes oublient tous les principes qu'ils appliquent au logiciel.

    Certain groupes diffusent certain de leurs albums gratuitement, libre à eux de le faire.

    Les groupes qui diffusent gratuitement ne m'intéressent pas, sur la base de ce seul critère. Disons que je me sentirais moins lésé si je payais 20€ pour une copie d'un album de musique que j'ai le droit de partager s'il me plaît, que si je téléchargeais gratuitement et légalement une copie d'un album de musique que je ne peux pas multiplier et partager.

    Le Partageable, dans son principe, place tous les individus à égalité en ce qui concerne la copie et l'échange des œuvres. Le Gratuit n'est qu'une autre manière de réduire le public à des eyeballs passifs, consommateurs avares et/ou fauchés, qui ne réclament qu'un peu de confort, mais pas d'égalité.

    Mais pourquoi vouloir imposer aux artistes de ne se faire un revenu que sur les concerts et pas sur leur album.

    Ce n'est pas déjà le cas ? Il me semblait que l'argent des disques physiques revenait quasi-intégralement aux moines copistes.

    Il y a tellement de moyen d'avoir accès à la culture de manière légale, que je ne pense pas qu'il soit nécessaire de contourner les lois pour y accéder.

    Cela dépend de ce qu'on appelle culture. Par définition, la culture, c'est un ensemble de références communes partagées entre individus au sein d'une société. On remarquera que l'idée de partage s'inscrit dans la définition même de la culture.
    Mais alors concrètement, qu'est-ce qu'on peut appeler "culture" ?
    Si on se fie uniquement au principe, alors les œuvres sous licence partageable et celles dans le domaine public seront de la culture, tout le reste n'en sera pas.
    Mais si on se fie à notre observation de la société, on dira qu'une œuvre est d'autant plus culturelle qu'elle est partagée massivement. Ainsi les gros blockbusters créés non pas par la population, mais par des personnes voulant se placer au-dessus du reste de la population, strictement copyrightés mais massivement partagés, sont davantage de la culture que les œuvres sous licence libre dont personne ne prend la peine de faire un torrent parce que "osef, y'a déjà un lien gratuit sur le site", et qui n'ont pas d'article sur Wikipedia parce que comme "marginales, pas assez connues, ne mérite pas un article".

  • [^] # Re: Pour ceux qui veulent pas se taper un lien en JS pourri avec une URL qui marche pas

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Pour ceux qui ne s’en seraient pas aperçus…. Évalué à 4.

  • [^] # Re: Rien de nouveau sous le soleil

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Plaidoyer pour la réforme du droit d'auteur. Évalué à 1.

    Je suis d'accord, et j'aimerais même ajouter…

    qui pourrait concerner, outre les produits culturels, le logiciel, la production des pouvoirs publics (recherche, enseignement, données…), et les brevets industriels;

    Il ne faut pas que nous oubliions (et surtout que les pirates oublient) que le gros événement auquel nous faisons face c'est la prise de conscience progressive d'un passage d'une économie de la rareté à une économie de l'abondance, sur les bien immatériels. Aujourd'hui on parle des flims et des chansons, un peu des logiciels, et un petit peu des livres numériques. Mais demain ? Il ne faut pas oublier que les imprimantes 3D sont à portée de main… Que diront Philippe Stark et les magasins IKEA quand ils verront que les Average Joe de tous bords copient leurs œuvres, à la maison, au nez et à la barbe des Hautes Autorités du monde entier ?
    Et la nourriture ? Les industriels de l'agroalimentaire commencent déjà à gueuler que Monsieur Michu se permettrait de cultiver des tomates brevetées (ou pas) dans son potager, que se passera-t-il quand des imprimantes de cuisine fabriqueront des fraises tagada, une fois les recettes secrètes de Haribo mises en fuite sur Wikileaks ?
    Et la monnaie ? Le jour où un système à la Bitcoin sera vraiment populaire, comment réagiront les banques ?

    Tout le monde se rendra compte que la concurrence des choses immatérielles duplicables à coût infinitésimal exercée par la population sur des entreprises trop puissantes est une question globale, regroupant bien d'autres choses que les simples biens culturels, mais espérons qu'on s'en rende compte assez tôt.

    qui pourrait être le moteur d'une politique de croissance économique et de rayonnement international;

    L'impératif, IMHO, est de redéfinir totalement la notion d'économie.
    À la base, le terme d'économie sert à désigner l'ensemble des pratiques permettant de combattre la rareté. Une fois la rareté éliminée, on atteint un état d'abondance, et l'économie a atteint son objectif. Le problème, c'est qu'on ne sait alors plus quoi faire des pratiques qui faisaient l'économie. Et c'est d'autant plus problématique que le moteur de ces pratiques est l'argent, qui est étroitement lié à la survie de l'individu.
    Du coup, pour permettre de continuer à obtenir de l'argent, et ainsi permettre à des individus de survivre, on va restaurer une rareté artificielle, via le copyright, via les brevets…via divers freins au progrès en général, en prétendant que cela fait marcher l'économie. Mais c'est faux, cela ne fait que perpétuer un modèle qui fait du surplace pour ne jamais atteindre cet état d'abondance : ce n'est pas de l'économie, c'est de l'anti-économie.

    La solution, c'est d'oublier l'idée de "vivre d'un emploi" et de décorréler le revenu du travail. Et c'est en repensant le fonctionnement de la monnaie que nous y arriverons.
    Tous ces débats entre pirates, corsaires, juristes, libristes, sont très intéressantes d'un point de vue philosophique, mais il ne faut pas oublier que le cœur du problème, la flamme qui anime tous ces débats passionnés, c'est l'argent. Le meilleur moyen de faire avancer les choses, c'est de prendre le problème à la source, et de faire émerger des modèles d'abondance permettant à chacun de vivre sans dépendre d'activités anti-économiques.

  • [^] # Re: Pas convaincu

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Plaidoyer pour la réforme du droit d'auteur. Évalué à 2.

    Comme le plagiat.
    Ou aussi qu'on n'ai pas le droit de prendre le texte d'un autre et de le publier en son nom propre.
    Que si on exploite une partie non négligeable d'une œuvre, il faut indiquer sa source.

    On notera que non seulement ces protections ne sont pas critiquées, mais elle sont également défendues, car considérées comme morales par la plupart des gens, y compris en-dehors du monde du copyright, que ce soit pour le domaine public, que pour le monde de la piraterie (les SceneRules, en plus de demander des meta-informations dans les .nfo, stipulent que le générique d'un film doit toujours être présent dans son intégralité, et les noms doivent être lisibles, sans quoi le rip est rejeté).

  • [^] # Re: Pas convaincu

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Plaidoyer pour la réforme du droit d'auteur. Évalué à 3.

    C'est si dur de se passer de voir un film ou une musique alors que les offres légales (médiathèques, locations, streaming légales) sont disponibles à bas prix ?

    S'il y a des gens pour télécharger, il y a des gens pour ripper, pour uploader, pour noter, pour seeder. La piraterie, c'est tout ça. Réduire la piraterie au simple téléchargement boulimique du wawamaniaque du dimanche, c'est odieux.

    Il faut que les gens comprennent une bonne fois pour toutes, cornes de gnou, que ce que veulent les pirates, ce n'est pas le droit de télécharger gratos. Si les pirates étaient tous des fainéants, avares ou sans le sou, il n'y aurait tout simplement pas de piraterie.
    Les adeptes du download compulsif sans upload ont très mauvaise réputation dans la communauté pirate. Les leechers ne sont pas appréciés.
    Ce que veulent les pirates, c'est le droit de partager.
    Si du jour au lendemain le gouvernement décrétait que toutes les œuvres immatérielles sont accessibles gratuitement, mais que le copyright dessus reste intégral (i.e. pas le droit de partager), ce ne serait certainement pas une victoire pour les pirates.

  • [^] # Re: Pas convaincu

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Plaidoyer pour la réforme du droit d'auteur. Évalué à 4.

    Par exemple : on ne peut pas légaliser le meurtre : la peur de se faire tuer pour un oui ou pour un non influencerait trop de gens, et globalement tout le monde est contre : personne n'a envie de se faire poignarder dans la rue.

    Je ne sais plus où j'avais lu ça, peut-être dans un écrit de Stallman : il émettait l'idée qu'on invente une technologie qui permette de ressusciter les morts, sans séquelles et sans coût important pour la société. Condamner les gens pour meurtre ou tentative de meurtre n'aurait plus aucun sens.

    Ce n'est peut-être pas une métaphore des plus brillantes, alors moi j'aime bien celle du téléporteur, de Laurent Chemla. Si demain on inventait une machine qui permettrait à n'importe qui de se téléporter n'importe où, y compris dans les coffres des banques, il faudrait revoir totalement l'idée d'argent, de propriété, en fait toute l'économie des choses matérielles. Et pirates en anti-pirates passeraient des heures à s'étriper sur des questions morales du type "Se téléporter dans un coffre de banque, est-ce que c'est bien, est-ce que c'est mal ?". Alors que la question ne vaudrait même plus la peine d'être posée : il faudrait changer notre façon de penser la société, point barre.

  • [^] # Re: Pas convaincu

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Plaidoyer pour la réforme du droit d'auteur. Évalué à 3.

    D'un autre coté les prisons que représentent les plateformes avec DRM ne sont pas acceptable.

    Si une licence légal n'est pas acceptable il suffit de ne pas utiliser le produit.

    Je mets en relation ces deux assertions et je ne comprends pas ce que tu veux dire dans la première. Si le format d'un produit n'est pas acceptable il suffit de ne pas utiliser le produit, non ?

  • [^] # Re: Pas convaincu

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Plaidoyer pour la réforme du droit d'auteur. Évalué à 4.

    "Chacun a droit à la protection des intérêts moraux et matériels découlant de toute production scientifique, littéraire ou artistique dont il est l'auteur. "

    Ce qui est, à mon avis, une monumentale connerie. C'est là qu'on voit que la déclaration universelle des droits de l'homme est un document rédigé sous l'influence d'une culture et d'une morale donnée, correspondant à une époque précise et à des paradigmes bien particuliers. Les gens qui l'ont rédigée la voulaient universelle, espérons qu'ils n'étaient pas assez fous pour la vouloir intemporelle…

    C'est marrant parce qu'on parle d'"intérêts moraux" et d'"intérêts matériels", comme si on pouvait regrouper ces deux choses sous un même terme, les mettre au même plan…

    Pourtant les intérêts matériels, on n'a aucun problème pour se représenter ce que c'est : du pognon. C'est une valeur quasi-objective, parce que quasi-tout le monde tombe d'accord sur le fait que plus on gagne de pognon, plus c'est intéressant pour nous.
    Et ce qui est marrant, c'est que l'idée derrière tout ça c'est grosso-modo :

    • l'auteur (ou l'ayant-droit) ne peut gagner de l'argent que par la vente de copies immatérielles
    • la vente de copies immatérielles ne peut pas se faire sans restreindre la multiplication de copies d'œuvres immatérielles
    • restreindre, dans un but pécuniaire, la multiplication de copies d'œuvres immatérielles est une activité morale

    Le premier point est déjà critiquable. Nombreux sont les gens qui, malgré un accès gratuit aux œuvres, sont toujours prêts à payer pour voir leurs idoles en chair et en os sur une scène, s'asseoir dans les fauteuils confortables des salles obscures, lire une histoire sur du papier blanc qui n'abîme pas les yeux. Mais après tout, ces raisons de payer disparaîtront peut-être un jour ?… En tout cas elles seront présentes encore suffisamment longtemps pour aider le monde de l'immatériel à transiter sans douleur vers de nouvelles formes d'économie…s'il le veut bien.

    Le second point se rapproche du premier…beaucoup de gens aiment payer pour une copie, alors qu'ils peuvent pirater au moins aussi facilement… mais là encore ça n'est peut-être que temporaire.
    On notera aussi deux manières de restreindre la copie : par la loi et par les DRM. Vouloir restreindre un acte aussi facile et aussi naturel que la copie (oui, copier est un acte naturel dans le monde numérique) par l'épée de Damoclès du procès au-dessus de la tête de chaque individu est illusoire : le seul moyen de le faire serait soit de fliquer tout le monde dans la totalité du monde numérique (qui ne se limite pas qu'à Internet), ce qui est impossible, évidemment, soit de fliquer suffisamment de gens pour faire peur à la totalité de la population.
    Vouloir restreindre la copie par les DRM est plus logique : sachant que tout ce qui est lisible est copiable, le seul moyen d'empêcher la copie est d'empêcher la lecture. Au risque de choquer tout le monde, la seule pratique des DRM ne me choque pas : la barrière technique me semble moins violente que l'entretien de la peur par la menace policière (et je préfère la "prévention" à la "guérison").

    Le troisième point est soit une idée contradictoire avec la loi, soit une idée fausse. En effet, de nos jours, dans la plupart des pays occidentaux, on va considérer qu'interdire à autrui de copier est moral…pendant 70 ans. Après, ça devient immoral.
    Ceci est la meilleure preuve que ce qu'on veut asséner comme vérité absolue et universelle est en réalité totalement dépendant du contexte. Suivant les époques, la limite morale, ça a été 10 ans, 30 ans, 50 ans, 70 ans…

    Les intérêts moraux, c'est quelque chose de différent. Les intérêts moraux, c'est 100% subjectif.

    On part du principe ici que restreindre, même sans but pécuniaire, l'utilisation de copies d'œuvres immatérielles est une activité morale.

    Ça paraît parfaitement logique pour la "vieille génération" (désolé de cette généralisation, c'est pour simplifier), et totalement dénué de sens pour la "jeune génération".
    Ça paraît logique parce qu'on considère que d'une part l'auteur (ou l'ayant-droit) est "propriétaire" de l'œuvre, et que par conséquent il peut en contrôler tous les usages qui en seront fait par la suite, d'autre part parce que l'expression de ces droits se fait à travers un contrat accepté par deux parties (en tant que client, je ne suis pas forcé de regarder ce flim : si le termes de contrat ne me plaisent pas, je peux le refuser).
    Ça paraît dénué de sens parce que l'auteur possède des droits qui sont non-compatibles avec une réalité sociétale.

    Même parmi les plus fervents défenseurs du copyright on trouve des gens pour considérer certains contrats comme illégitimes : si la quasi-totalité du matériel informatique était associé à un contrat disant : "vous n'avez pas le droit de modifier ce matériel", ils jugeraient cette clause abusive et la violeraient sans scrupule, même si d'autres pourraient juger cette clause tout à fait valable, le créateur du matériel voulant contrôler tous les usages faits de sa création.
    Si des bonbonnes d'oxygène étaient vendues avec une clause "destinées à une usage personnel uniquement, c'est notre air, on peut vous attaquer en justice si vous en laissez filer dans l'atmosphère", même chose.
    Ou même dans le monde culturel, on pourrait imaginer des licences interdisant le "consommateur" de parler de l'œuvre tout autour de lui sans y avoir été invité…

    Quoi qu'il en soit, les "intérêts moraux" dépendent du jugement de chacun. Certains vont considérer comme immoral seulement ce qui est illégal, d'autres vont considérer comme immoral qu'on puisse utiliser des courtes citations de leurs œuvres, d'autres vont considérer comme immoral qu'on puisse partager, modifier l'œuvre et en faire commerce au-delà de 70 ans, etc.

    Donner à l'auteur le droit de déterminer quel usage de son œuvre sera moral ou pas, c'est comme donner au citoyen le droit de poursuivre une personne simplement parce qu'il s'est senti insulté par celle-ci. Cela dépend totalement de notre culture, d'ailleurs j'ai appris récemment que certaines personnes pensaient que "fils de pute" (désigne la progéniture d'une femme qui offre des services sexuels pour de l'argent) est un terme bien plus insultant que "facho" (désigne quelqu'un qui considère que les êtres à 46 chromosomes ne sont pas tous égaux et qui aime bien faire régner l'ordre par la violence).

  • [^] # Re: Et pour écrire?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal C'est la Chine.... Évalué à 3.

    Pour Fedora, c'est même signé avec GPG : https://fedoraproject.org/fr/verify
    Et les liens de download, en https apparemment ça marche : https://download.fedoraproject.org/pub/fedora/linux/releases/16/Live/x86_64/Fedora-16-x86_64-Live-Desktop.iso

    Peut-être une règle à ajouter dans HTTPS-Everywhere pour download.fedoraproject.org, tout simplement ?

    (pas trouvé les checksums sur le site de mozilla par contre)

    Pour les autres distribs il faut voir les miroirs. Dans le tas il doit bien y en avoir quelques-uns accessibles en HTTPS ou en FTPS/FTPES. Sans parler des torrents…

  • [^] # Re: Erreur

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal The avengers. Évalué à 2.

    sûrement

  • [^] # Re: Juridiquement...

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal C'est une arme redoutable.. Évalué à 3.

    Un chiwawa est un animal, ça peut être une arme avec cette définition! :)

    Tu rigoles parce que tu t'es jamais pris un chiwawa en pleine gueule.
    Ça fait mal. :'(