Gaël Le Mignot a écrit 812 commentaires

  • [^] # Re: yayyyyyyyyy

    Posté par  . En réponse à la dépêche Un Mur du Son contre le Mur des lois liberticides. Évalué à 2.

    Je vais répondre rapidement à un peu tout le thread ;)

    Sur le nombre: je rejoins ce qui a été dit, dans les 500 au départ, plus de 1000 au milieu, ça me semble une estimation correcte (fondée sur mes expériences précédentes).

    Sur le chiffre de la police: il faut savoir qu'il faut multiplier par 3 minimum quand la manifestation est contre le gouvernement... parfois par bien plus (je me souviens d'une manif' en 1995 contre Juppé, où on remplissait République, Bastille, Nation et toutes les avenues entre, et où la préfecture annonçait... 37 000 personnes !)

    Sur la "faible" mobilisation: c'était tout de même pas mal, par expérience je sais qu'il est difficile de mobiliser les gens, surtout un week-end prolongé, et surtout quand il y a peu de médiatisation. À part un (petit) article dans l'Humanité du vendredi, je n'ai vu aucun média "classique" transmettre l'appel. Pour une manifestation non médiatisée, sur un sujet pas forcément facile, et un week-end prolongé, c'est plutôt un bon résultat.

    Pour les photos, voici les miennes: http://kilobug.free.fr/pics/manif/(...)
  • [^] # Re: Mise à jour des soutiens

    Posté par  . En réponse à la dépêche Un Mur du Son contre le Mur des lois liberticides. Évalué à 4.

    Quand on connait leur engagement contre les brevets sur le vivant, leur lutte contre la répession de l'activité syndicale (qui sera elle aussi limitée par la LEN), et enfin quand on sait qu'un de leur slogan a été "jamais plus les paysans ne seront des Versaillais", ça se comprend parfaitement.

    Beaucoup d'entre vous ont l'air de dire "restons entre nous et luttons chacun de notre côté", je ne suis pas du tout d'accord. C'est en luttant ensemble, lorsqu'on trouve des points d'accord, ou des choses similaires dans différents domaines, que l'on progresse. Pas en se repliant chacun sur soi, les informaticiens défendant la liberté sur Internet, les paysans luttant contre les OGMs ou les hormones, ... Lorsque des gens qui n'ont a priori rien à voir comprennent que ce combat les concerne aussi, c'est là que nous devenons plus fort. Tous ensembles.
  • [^] # Re: Savoir communiquer

    Posté par  . En réponse à la dépêche Un Mur du Son contre le Mur des lois liberticides. Évalué à 5.

    On proteste contre des lois votées par certains partis politiques, et on ne devrait pas être content d'être soutenus par d'autres ? Pour une fois que des partis politiques s'intéressent à l'informatique autrement que pour dire "oulàlà ce sont des pirates" ou faire passer des lois liberticides, on devait au contraire se féliciter.

    Soutenir un mouvement, ça ne veut pas dire le récupérer. Le PCF et les Verts partagent notre combat, et ils le disent en soutenant la manifestation. C'est un point positif pour nous tous, plutôt que de rester dans notre coin sans soutien. Ce sont les élus PCF et Verts qui vont défendre notre cause aux différentes assemblées, que ce soit l'Assemblée Nationale, le Sénat, le Parlement Européen, ... Réjouissons-nous qu'ils nous soutiennent. Déplorons plutôt l'absence de certains autres partis (comme le Parti Socialiste, qui devrait lui aussi être là, n'est-ce pas Ludovic ?).

    "le libre va (ou devrait aller) au delà des idées politiques."

    Le libre _est_ une idée politique. Pas "politique politicenne", mais politique, dans le sens où c'est un choix d'organisation de la vie en société dans un domaine précis. C'est le choix du partage et de l'entreaide sur la concurrence et le chacun pour soi. C'est le choix de l'information libre contre l'information marchandise. Donc, oui, c'est un choix _politique_. Un petit tour sur le site de la Free Software Foundation, section "philosophy" est éloquent à ce sujet.

    Que des partis politiques soutiennent les idées du logiciel libre, c'est bien, et c'est leur rôle (de prendre position sur des sujets touchant à l'organisation sociale et économique d'une société, même si c'est la "société virtuelle").
  • [^] # Re: Ne pas lacher le morceau

    Posté par  . En réponse à la dépêche Un Mur du Son contre le Mur des lois liberticides. Évalué à 8.

    J'ai entendu dire qu'un article de la LEN autorisait les collectivités locales à être opérateurs de télécommunication.

    Seulement s'il n'y a pas déjà d'opérateur privé qui assure le service... donc en gros l'objectif c'est: les opérateurs privés prennent les marchés juteux et les zones à fortes concentrations, et on laisse les "bouseux" se débrouiller et leur collectivité locale payer la facture.

    Au lieu d'avoir un service public à l'échelle nationale, qui organise la solidarité en ayant les mêmes prix partout, et en utilisant les bénéfices réalisés dans les zones "rentables" pour fournir le service ailleurs (comme le font les services publics La Poste, EDF, ou la SNCF; et comme le faisait France Telecom avant qu'on ne démentèle leur mission de service public, ce que l'on est entrain de faire pour les autres actuellement).
  • [^] # Re: Ca n'a l'air de surprendre personne mais...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Un Mur du Son contre le Mur des lois liberticides. Évalué à 5.

    Par solidarité ? Ils luttent contre les brevets sur les médicaments qui causent la mort de milliers d'africains victime du SIDA (ou autre) et ne pouvant pas se soigner; et les brevets logiciels ne sont pas fondamentalement éloignés... dans les deux cas, il s'agit de permettre à une multinationale de s'accaparer une connaissance qui devrait être disponible pour tous. Et la manifestation est aussi contre les brevets logiciels.

    Act-up est aussi sensibilisée à l'importantce de liberté d'information (sur les risques et les moyens de s'en protéger par exemple), ainsi que sur l'importance de l'anonymat dans certaines situations, deux choses qui sont mises en cause par la LEN.

    Enfin, ce sont des suppositions, il faudrait leur demander.
  • [^] # Re: Bruit.

    Posté par  . En réponse à la dépêche Un Mur du Son contre le Mur des lois liberticides. Évalué à 6.

    La situation lorsqu'on est une minorité à l'intérieur d'un gouvernement n'est jamais simple. En 1997, le PS a eu la majorité absolue dans l'Assemblée. Ils auraient pu gouverner seuls, sans les Verts, le PCF ni le Mouvement des Citoyens. À partir de ce moment là, les autres composantes de la "gauche plurielle" étaient en position de faiblesse vis-à-vis du PS.

    Les Verts, comme le PCF, ont préféré faire partie du gouvernement, en tentant de peser sur les décisions, plutôt que d'être dans l'opposition. C'est un choix qui se comprend. À de nombreuses reprises, le PCF, comme les Verts, se sont retrouvés opposés à une décision de Mr. Jospin (sur des sujets communs ou différents). À chaque fois, la question de "claquer la porte" s'est posée. À chaque fois les deux partis ont jugé plus utile de rester dans le gouvernement.

    Après, on peut théoriquement voter contre une loi, tout en restant de le gouvernement. Le PCF a voté contre certaines lois, dont la LSQ. Mais voter contre un gouvernement que l'on soutient, ça pose aussi de gros problèmes. Vu qu'il est impossible de bloquer la loi de toute façon (majorité absolue du PS), voter contre ou s'abstenir ne change fondamentalement rien, c'est juste symbolique, mais ça peut avoir de graves conséquences sur les relations entre les partis à l'intérieur du gouvernement, et en définitive être nuisible aux _idées_ que le parti en question défend. Les critiquer de manière constructive oui, les dénigrer non.

    Je ne dis pas que je suis d'accord avec ce comportement. À titre personnel, je n'ai pas voté PCF en 2002 (même si c'est le parti dont je me sens le plus proche), parce que j'estimais justement que le PCF aurait du dire "NON !" sur certains sujets (exiger que certaines promesses comme le droit de vote pour les étrangers soient tenues, ne pas accepter certains points de politique étrangère, comme le soutien de la France à l'invasion du Kosovo et de l'Afghanistan, la LSQ, les privatisations, ...). Maintenant, il faut bien prendre en compte la situation en 1997-2002, où le PS pouvait parfaitement gouverner sans l'aide du PCF ni des Verts.

    Si on veut participer au gouvernement dans de telles conditions, et essayer de peser _concrètement_ pour certaines idées, il faut accepter d'avaler des couleuvres. Ou alors, on rejoint l'opposition, on reste fidèle à ses idées sur le principe, mais on ne peut pas vraiment les faire progresser dans la pratique. Il faut trouver un juste milieu entre ces deux extrêmes, et si, dans la "gauche plurielle", le PCF et les Verts ont accepté d'avaler trop de couleuvres AMHA, on ne peut pas non plus leur jeter la pierre.

    Pour l'impact d'une mobilisation, si on voit les revirements, même partiels, du gouvernement sur certains points précis (les chercheurs, les intermittants, les recalculés, les explusions locatives, ...) on ne peut nier que, au moins parfois, les luttes ont des effets concrets. Pas assez ? Certes, mais c'est au contraire une raison pour continuer les combats !

    PS: pour la comparaison entre le PCF et la Corée du Nord, j'ose espérer que c'était une blague...
  • [^] # Re: sur phrase d'intro ...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Le Conseil de l'UE s'apprête à balayer le vote du Parlement sans discussion. Évalué à 2.

    On parle d'un gouvernement de droite, qui est pour le soutien des entreprises, c'est normal que le MEDEF soit content...

    Le MEDEF ne représente pas les entreprises, mais les patrons. La CGT est tout autant représentative des entreprises que le MEDEF (c'est à dire, pas du tout).

    Si les propositions de Sellières sont en accord avec la politique du gouvernement, pourquoi y aurait-il partialité ?

    Sellières défend les intérets de sa classe sociale, c'est à dire le haut patronat. Le gouvernement, en suivant à la lettre les recommodations de Sellières, prouve qu'il est au service d'une petite minorité, et non au service du peuple français tout entier.

    Ce qui est sûr c'est qu'eux ils lancent des réformes pour le futur que d'autres n'ont pas osé lancer.

    Des réformes pour le futur ? Leurs réformes ne sont rien de plus qu'un retour en arrière ! Ils dynamitent les acquis sociaux de la Résistance et de la Libération, exécutant ainsi un retour 60 ans en arrière. Et tu appelles ça "des réformes pour le futur" ?
  • [^] # Re: sur phrase d'intro ...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Le Conseil de l'UE s'apprête à balayer le vote du Parlement sans discussion. Évalué à 3.

    T'as entendu parler de concurence ? apparemment non.

    C'est un libéral qui me dit que la concurrence est responsable des problèmes ?

    Si tes coûts de production diminue, ça te permet de baisser les prix de ventes, ce qui te permet de continuer à vendre, donc à faire vivre ta boîte, et entre autre faire vivre tes employés.

    Les prix ne baissent pas, ils augmentent, sauf dans des domaines précis. C'est la marge de profit qui augmente. Parce que le mythe de l'efficacité par la concurrence, comme je l'expliquais dans un autre commentaire, n'est bien qu'un mythe.

    Cet argent dont tu parles n'existe pas, à part dans les rêves de certains utopistes bien sûr.

    La part du PIB détournée par les milieux financiers (les actionnaires) a plus que doublé en 20 ans. C'est un _fait_. Cet argent existe. De même, les salaires des patrons des plus grosses entreprises augmenent _beaucoup_ plus vite que les salaires des salariés. C'est aussi un _fait_.

    Encore une fois, on vit plus longtemps, il faut donc cotiser plus pour cette retraite, même si ça te déplaît et même si ça me déplaît.

    On vit 75 ans, on produit 10 euros par heure de travail. On commence à travailler à 20 ans, on fini à 60 ans. On produit donc 40 ans à 10 euros/heure, soit 400 bouzouf (l'unité qui prend en compte le nombre d'heures de travail par an). On a, en moyenne, 15 ans de retraites à payer. Soit 55 ans à payer en tout, donc 7.27 bouzoufs par personne (salarié et retraité) et par an.

    Puis, 20 ans plus tard, on vit 80 ans, et on produit 18.06[1] euros par heure de travail. On commence à travailler à 20 ans, et on fini à 60 ans. On produit donc 40 ans à 18.06 euros/heure, soit 722.4 bouzoufs. On a, en moyenne, 20 ans de retraites à payer. Soit 60 ans à payer en tout, donc 12.04 bouzoufs par personne.

    Ce qui fait donc un pouvoir d'achat 1.6x plus élevé, pour le salarié comme pour le retraité. Mais non, il faut travailler plus longtemps. Pourquoi ?

    Note: je parle en euros "absolus", c'est à dire corrigés par l'inflation.

    [1] Sous rpncalc:
    10 1.03 20 ^ *
    1: 18.06
    Soit: 10*(10.3^20) en notation classique. Les autres calculs sont triviaux, et n'ont pas besoin d'être explicités.
  • [^] # Re: sur phrase d'intro ...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Le Conseil de l'UE s'apprête à balayer le vote du Parlement sans discussion. Évalué à 3.

    Le peuple ne voit que son intérêt, il ne voit pas 20 ou 30 ans en avant.

    Parce que les hommes politiques, c'est ce qu'ils font ? Ou alors ils servent l'intéret de certaines, et pour le court terme (Nicolas Sarkozy, frère de Guillaume Sarkozy, vice-président du MEDEF, est ministre des finances et vice-premier ministre... je veux bien qu'être le frère de machin, c'est pas forcément un gage d'être à la solde de machin, mais si on ajoute à ça le soutien total de Sellières pour Raffarin, et l'application par Raffarin de la quasi-totalité des propositions de Sellières, il me semble difficile de nier la partialité totale de ce gouvernement).

    Pour seul exemple, combien de gens finissent le mois sans un sou ? alors qu'en regardant 10 jours en avant, ils n'auraient aucun soucis. Tu crois vraiment que ces gens sont capables de regarder 10 ans en avant ?

    Et un gouvernement qui organise une grande braderie de toutes les possessions nationales afin de combler le déficit sur le court terme, sans se soucier de l'équilibre à long terme, c'est quoi peut-être ?
  • [^] # Re: sur phrase d'intro ...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Le Conseil de l'UE s'apprête à balayer le vote du Parlement sans discussion. Évalué à 9.

    Mais c'est vrai que c'est dur de faire comprendre aux gens qu'ils vivent 10 ans de plus qu'avant, et donc qu'il n'y a plus assez de sous pour payer leur retraite... à part si ils cotisent plus... mais ça la gauche n'y a même pas pensé.

    Ce que la droite n'arrive pas à comprendre, c'est un phénomène appelé augmentation de la productivité. Grâce aux nouvelles technologies, à la rentabilisation des équipements, à la méchanisation, ... la productivité (quantité de services ou produits crées par chaque heure de travail) augemente de plus de 3%, chaque année, depuis 1945. Donc, si chaque personne travaille autant, on augmente de 3% l'ensemble de la production chaque année.

    Le coût supplémentaire des retraites, avec le "papy boom", le déficit des naissances, et l'augmentation de la longévité, est au pire de 1% du PIB par an. Soit, un tiers de ce que l'augmentation de la productivité offre.

    Donc, sans réformer les retraites, il reste 2% d'augmentation de la productivité à répartir, entre augmentation du pouvoir d'achat et diminution du temps de travail.

    Le problème, c'est que cette augmentation de la productivité, en général, se solde par une augmentation du chômage. Donc, pas de production supplémentaire. Augmenter la durée de cottisation dans un tel contexte (plus de main d'oeuvre disponible que de postes disponibles), ne peut conduire qu'à une seule chose: une augmentation encore plus grande du chômage, ce qui ne résout aucun problème.

    La question est donc: d'où vient cet accroissement du chômage ? Autrement dit, où part le gain provoqué par la hausse de la productivité ? La réponse se trouve si l'on regarde une autre colonne de chiffres: la répartition des richesses entre salaires et profits boursiers. La part de la richesse qui va dans les profits boursiers a plus que doublé en 20 ans.

    Voilà le phénomène. L'augmentation de productivité devrait permettre de maintenir le régime de rertraites, d'augmenter les salaires, et de diminuer le temps de travail. Mais actuellement, elle ne sert qu'à augmenter encore plus les profits des spéculateurs boursiers, qui compriment le personnel autant que possible (licenciements, et bloquage du pouvoir d'achat).

    Vu que, autre scandale, seuls les salaires sont taxés pour financer la caisse de retraites et la caisse d'assurance maladie, cet argent qui part vers les marchés financiers creuse de plus en plus les trous du système social.

    Et les Raffarin sont alors heureux de crier au "déficit" pour justifier la casse du système de protection sociale, gagné par le sang et les larmes de nos résistants.
  • [^] # Re: sur phrase d'intro ...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Le Conseil de l'UE s'apprête à balayer le vote du Parlement sans discussion. Évalué à 3.

    La ploutacratie c'est une forme de gouvernement où les personnes les plus riches ont le pouvoir (par exemple, un système où on peut acheter les votes, ou un système où le nombre de voix de chaque personne dépend de ses richesses).

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Ploutocratie(...)
  • [^] # Re: sur phrase d'intro ...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Le Conseil de l'UE s'apprête à balayer le vote du Parlement sans discussion. Évalué à 3.

    Ben élisons des membres révoquables.... au moins on est sûr qu'ils ne s'occuperont pas des vrais problèmes, par contre ils nous proposeront des PACS, 35 heures etc. pour se faire apprécier et ne pas être révoqués. Ça va faire avancer les choses...

    Le peuple est donc incapable de comprendre ? Alors, à quoi sert la démocratie ? Comment oses-tu tenir de tels propos, et te prétendre démocrate ?

    Et non, c'est évident, AUCUNE réforme n'a été faite pendant la Commune de Paris... absolument aucune... ils avaient fait en quelques semaines ce que l'on a mis des décennies, voir un siècle pour l'abolition de la peine de mort, à reconquérir par la suite, mais non, aucune réforme n'est possible.

    Alors dire qu'il rompt son contrat social... c'est se foutre du monde surtout quand on sait qu'il respecte ses engagements...

    Le Contrat Social, défini par les Lumières, est ce qui donne le droit à un dirigeant d'exercer du pouvoir sur son peuple. Ce droit est totalement assujettit à la volonté du peuple. Si le Peuple n'accorde plus sa confiance au gouvernant, ses droits de le diriger deviennent instantanément caducs. Le Contrat Social entre un dirigeant et son Peuple n'est pas un chèque en bois donné pour x années, mais un contrat perpétuel, qui ne dépend que de la volonté du Peuple.

    Quand on parle de région, on ne sanctionne pas un premier ministre.

    Oh, mon Dieu ! Les gens sont tellement mécontents, se sentent tellement peu écoutés après qu'on leur ai dit "ce n'est pas la rue qui gouverne" puis qu'on ignore totalement les sondages, qu'ils se saissent de la moindre occasion pour crier leur désespoir et leur colère de manière officielle, mais c'est antidémocratique !

    T'as la moindre notion de ce que ça signifie, "démocratique" ?


    Pour finir le problème des beurs (moi je dit arabe, enfin bon), l'insécurité était bien réelle, même si il y a eu des soit-disant coups médiatiques...
    Moi j'habite un endroit où, grâce au laxisme de la gauche la violence a progressée à vue d'oeil (et ce n'est pas exagéré, viens te promener dans les rues de Mulhouse après 20 heures, tu verras la faune qui rode).


    Le laxisme de la gauche, mais oui... Tu as déjà ouvert un livre de géographie et d'histoire ? Tu as déjà comparé les courbes d'insécurité "civile" avec celles de l'insécurité sociale et de la misère ? Tu as déjà comparé les courbes d'insécurité avec le taux de répression ?

    Tous les chiffres sont sans équivoques: la malaise social, la misère, l'insécurité sociale provoquent de l'insécurité civile. Le taux de répession lui, n'a _aucun_ effet négatif notable sur la délinquance, et trop répression, au contraire, l'augmente. Regarde donc les USAs, pays le plus carcéral des pays "riches", et celui où les inégalités sociales sont les plus élevés. Puis compare avec les pays scandinaves, qui ont beaucoup moins de policiers, beaucoup moins de prisons, et beaucoup moins d'inégalités. Et bien tu seras surpris de constater que l'insécurité est BEAUCOUP plus élevé aux USAs.

    C'est lorsque l'on déchire le tissu social du pays et que l'on conduit des pans entiers d'un peuple dans le désespoir que l'on augmente l'insécurité. Qui a augmenté de +10% entre le premier trimestre 2003 et le premier trimestre 2004. Comme quoi, la répression à tout va (le nombre de bavures policières a lui aussi fait +10%), combiné à l'aggravation du malaise social, c'est ça qui augmente l'insécurité. Pas le soi-disant "laxisme" de la gauche (qui n'était absolument pas du laxisme).
  • [^] # Re: sur phrase d'intro ...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Le Conseil de l'UE s'apprête à balayer le vote du Parlement sans discussion. Évalué à 3.

    Schroeder est de gauche
    Non, vraiment ? De gauche ? T'es bien naïf pour croire ça...

    Comme son nom l'indique le CAC40 représente 40 entreprises françaises donc 40 patrons. Il n'y a vraiment pas de quoi tirer des généralités.

    C'est tout de même très significatif... si tu as les chiffres pour d'autres entreprises, je suis preneur.

    Ils n'ont jamais fait de réforme importante, nécessaire, qui risquait de lever le peuple contre eux.

    Je ne soutiens pas le PS, et en effet, il a manqué de courage politique. Mais bon, entre ne pas faire de réforme et faire une contre-réforme, je préfère encore le premier. Quand à la réforme nécessaire, tu parles de quoi ? De baisser les impôts sur les plus riches et d'augmenter les taxes que tout le monde paye ?

    Quand à lever le peuple contre eux, si tu es en démocratie, tu n'as PAS à lever le peuple contre toi. C'est la définition même de la démocratie. Si tu pense que le peuple est trop con pour comprendre, et qu'il faut décider pour lui de ce qui est souhaitable, tu n'es pas un démocrate, mais un dictateur. C'est aussi ce que Staline croyait (ou disait en tout cas), qu'il travaillait pour le peuple.

    Sinon, parlons de l'autre grande action du PS (après le PACS), les 35 heures... Quel progrès, même les salariés veulent revenir en arrière...

    Faux. Même si dans certains entreprises les 35 heures ont fait plus de mal que de bien (mais c'est du à la manière dont elles ont été appliquées, pas au principe des 35h), la plupart des salariés sont attachés à leurs RTT.

    Quand aux réformes du gouvernement Jospin, tu oublies celles comme la CMU, abrogée par Raffarin, la revalorisation du SMIC, ...

    Maintenant, oui, Jospin n'a pas eu assez de courage, il n'a pas gouverné assez à gauche, il a fait une politique plutôt centriste. C'est ce que le peuple de France a sanctionné en 2002 en votant massivement à gauche de Jospin, ou en ne votant pas. Mais face au désastre de Raffarin, ils ont retrouvé le chemin des urnes, et de manière plus constructive (en votant PS, PCF ou Vert) aux régionales.

    Ils peuvent d'ailleurs remercier la droite qui fait le sale travail et qui remet des sous dans les caisses pour qu'ils puissent ensuite le dilapider...

    Remettre des sous dans les caisses en baissant les impôts sur les plus riches ? T'as vu la tronche du déficit en 2003 ? Arrète de dire n'importe quoi...

    Et si remettre des sous dans les caisses c'est organisé une grande braderie et vendre tout ce que possède notre communauté (les services publics, ...), couper tous les financements _nécessaires_ pour l'avenir comme l'éducation, la santé ou la recherche, ce n'est pas seulement désastreux, mais aussi suicidaire sur le long terme. Mais bon, long terme, ça n'a pas de sens dans le libéralisme, puisque le profit et la rentabilité à court terme est la seule chose qui compte.
  • [^] # Re: Le problème, c'est le rique encouru par la communauté du libre......

    Posté par  . En réponse à la dépêche Le Conseil de l'UE s'apprête à balayer le vote du Parlement sans discussion. Évalué à 3.

    Or, ici, j'ai plutôt l'impression d'assister à un débat politique...

    Oh, mon Dieu, de la politique ! Quelle horreur !

    Des politiques s'apprètent à prendre une décision désastreuse, en violation de la décision du Parlement qui plus est, mais on ne devrait surtout pas parler de politique ! Oh non, surtout, il ne faut pas voir plus loin que le bout de son nez ! Surtout ne pas essayer de faire de liens entre les différents problèmes, t'imagines les conséquences !

    Après, y'a le risque que les socialistes débarquent, et pire encore, les communistes avec leurs couteaux entre les dents et qui vont manger nos enfants !

    Vite arrêtons de parler politique ! Occupons uniquement de ce qui nous concerne directement, sans voir les causes, les conséquences, et les ramifications. C'est comme ça qu'on avancer. Oui, oui, on va avancer. On était au bord du gouffre, et on va faire un grand pas en avant !
  • [^] # Re: sur phrase d'intro ...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Le Conseil de l'UE s'apprête à balayer le vote du Parlement sans discussion. Évalué à 3.

    Plus tu auras de candidats, moins de points aura le vainqueur, tu peux rien faire contre ça. C'est d'ailleurs tout l'intérêt de l'élection en deux tours. Au deuxième tour, on approuve ou non un candidat. Si tu ne comprends pas ça je n'y peux rien non plus.

    L'élection en deux tours n'est qu'une approximation grossière de la méthode de Condorcet, qui, souvent, donne le même vainqueur, mais pas toujours. Et qui fausse grandement les résultats du "premier tour" (la préférence globale des français pour tel ou tel candidat) à cause du vote utile.

    Qu'il soit difficile de faire mieux, même si différentes solutions peuvent être proposées, soit. Mais qu'on ne me dise pas que c'est "démocratique" ou que c'est "normal". C'est une approximation grossière de la volonté réelle des français.

    De plus, on demande aux français de se prononcer de manière globale, et pas de manière spécifique. Si la majorité des français (à cause de l'intox médiatique d'avant le premier tour, vous vous souvenez de ce vieux qui avait soi-disant été attaqué par des "beurs" à la une des JTs, les dits "beurs" ayant été innocentés quelques mois plus tard, mais c'est un autre débat) soutenait la droite sur l'insécurité, la majorité des français soutenait plutôt la gauche sur la politique sociale. On a là aussi un problème de démocratie, dans le seul éthimologique du terme qui est "le peuple gouverne".

    Je ne dis pas avoir de solution miracle (même si un pouvoir moins présidentiel et plus parlementaire est plus démocratique, par exemple; et si les concepts de soviets, de représentant révoquables de la Commune, et de démocratie participative devraient tous les trois être source d'inspiration), mais qu'on ne me dise pas que la Vème République est un modèle de démocratie. C'est mieux que beaucoup d'autres systèmes, mais très loin de la perfection.

    Par contre, ce qui est clair, c'est que le gouvernement actuel a perdu toute légitimité. Il ne gouverne plus au nom du peuple, il a été vaincu par les urnes, après avoir été vaincu par la rue et par les sondages. Maintenir Raffarin au pouvoir, c'est insulter le Peuple de France, et briser le Contrat Social qui unit Chirac à son Peuple. Et ça, c'est gravissime. Surtout quand on sait que Chirac a été élu à 82%, y compris par ses adversaires les plus déterminés, parce qu'il était le représentant de la démocratie contre le fascisme. C'est une trahison de Chirac envers notre Peuple, ni plus, ni moins.
  • [^] # Re: sur phrase d'intro ...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Le Conseil de l'UE s'apprête à balayer le vote du Parlement sans discussion. Évalué à 4.

    Et ben dis donc, Jospin (et le PS en général), c'est vraiment une sous merde pour s'être fait battre par ceux que tu décrits.

    Euh, y'avait combien de candidats à "gauche" ? Laguiller, Besancenot, Hue, Mamère, Jospin, Taubiana, Chevènement... ça en fait un paquet quand même ! Le mode de scrutin lui-même est problématique, puisque le résultat dépend beaucoup de si les gens votent "utile" (pour le moins pire qui a une chance de passer) ou s'ils votent selon leur conviction.

    Ce n'est pas très "démocratique", je suis désolé, puisque Chirac, le gagnant, n'est pas forcément dans l'ensemble de Schwartz de la méthod de Condorcet [1].

    Quand on fait des réformes pour sauver le pays du naufrage, on ne peut pas faire que des heureux.

    Pour _sauver_ le pays ? Déchirer le tissu social d'un pays, dynamiter les pilliers de sa République (la République sociale définie par le CNR), dresser sans cesse une partie de la population contre une autre (salariés contre chômeurs, salariés du privé contre fonctionnaires, français "de souche" contre descendant d'immigrés musulmans, ...), ce n'est pas sauver un pays, mais le couler. D'ailleurs on le voit dans les chiffres (augmentation du nombre de chômeurs, de pauvres, de précaires, augmentation massive (+10% par rapport au premier trimester 2003) des crimes et délits contre les personnes malgré l'arsenal policier répressif, ...), l'état de la France maintenant est _bien_ pire qu'il y a 2 ans.

    Mais le salaire moyen des patrons du CAC40 a augmenté de 11%. Donc, tout va bein.

    Enfin, je pense que malgré le fait qu'il ne soit pas allé au deuxième tour, tu dois penser que Jospin aurait été plus légitime à l'Elysée que Chirac.

    Si Jopsin aurait gagné un second tour contre Chirac, oui, il aurait été plus légitime que Chirac. Maintenant, on le saura jamais.

    Par contre, maintenir un Premier Ministre a son poste malgré une claque électorale sans précédant, oui, c'est un affront à la démocratie, une insulte au Peuple français, et un coup de sécateur de plus dans le tissu social de notre pays, qui est déjà agonisant sous le feu nourri des contre-réformes que ce gouvernement mène sans pitié depuis 2 ans.

    [1] http://en.wikipedia.org/wiki/Condorcet_method(...)
  • [^] # Re: sur le libéralisme

    Posté par  . En réponse à la dépêche Le Conseil de l'UE s'apprête à balayer le vote du Parlement sans discussion. Évalué à 4.

    > L'essence est massivement taxée et je ne vois pas en quoi la concurrence est faussée. Il y a de l'essence total, shell, leclerc, etc.

    Les taxes sur l'essence faussent la concurrence entre le rail et la route.

    > J'achete pas de "hauts revenus" et à ma connaissance il n'y a pas de fournisseurs de "hauts revenus".

    En imposant les hauts revenus plus fort que les bas revenus, tu fais une interventation de l'État sur l'économie (puisque tu essaies de la réguler en prenant plus au riche), et tu portes atteinte à la propriété privée, qui est le pillier fondamental du libéralisme. Dans le libéralisme "pur", tu n'as même plus d'impôt d'ailleurs.

    > Sur ton pays, tu peux interdire les usines très polluantes. Pas de problème avec le libéralisme.

    Bien sûr que si, puisque tu réduis la liberté d'entreprendre sur ton pays. Le libéralisme, ce n'est _pas_ le libre échange, mais la liberté totale d'entreprendre et la liberté totale de la concurrence.

    > Le libéralisme ne s'occupe pas de la pollution. C'est du domaine du politique.

    Le libéralisme interdit à la politique de s'occuper de l'économie, et de limiter la liberté d'entreprendre. Toute intervention des politiques pour réduire l'utilisation de produits polluants est une atteinte à la "concurrence libre et non faussée" et à la liberté absolue d'entreprendre.
  • [^] # Re: sur le libéralisme

    Posté par  . En réponse à la dépêche Le Conseil de l'UE s'apprête à balayer le vote du Parlement sans discussion. Évalué à 7.

    > Le libéralisme, c'est le libre-échange.

    Non, pas seulement. Le libéralisme, c'est aussi et surtout le libre marché et la "concurrence libre et non faussée" pour reprendre la phrase qui risque malheureusement de faire partie de l'article premier de notre "Consitution". Des impôts, et surtout ciblés, "faussent" la concurrence par leur essence même. Si tu taxes les produits polluants, tu "fausses" la concurrence entre pollueurs et non pollueurs.

    Le libéralisme, c'est d'abord et avant tout l'absence de contrôle des pouvoirs publics sur l'économie ("liberté économique" totale), la liberté totale du "marché".

    Le libre échange n'est qu'une petite partie du libéralisme. On peut parfaitement avoir du libre échange entre deux économies "communistes" (où les moyens de production appartiennent à l'ensemble de la population, et sont cogérés par les pouvoirs publics, garant de l'intéret général, les travailleurs de l'entreprise, garants de leurs propres droits, et les utilisateurs du service, garants de leurs intérets).

    > Si tu as une TVA élevée sur ton pays, en quoi c'est du protectionnisme ?

    La TVA, pas trop, parce que n'est pas un impôt "ciblé". Mais un impôt sur les hauts revenus, et a fortioti un impôt sur la pollution, oui, ce sont des atteintes au libéralisme. L'opposé de libéralisme ce n'est pas "protectionnisme" mais "intervention des pouvoirs publics sur l'économie". Donc, de toute tentative de contrôle démocratique de l'économie, comme l'évoquait le programme du CNR[1]: "Instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie. " [2]

    [1] Conseil National de la Résistance, lors de son programme élaboré clandestinement pendant l'Occupation et révélé le 15 mars 1944.

    [2] http://www.humanite.presse.fr/journal/2004-03-13/2004-03-13-389929(...) pour plus d'informations sur le programme du CNR, socle de la "République sociale", certes imparfaite, mais qui constitue un immense progrès, et qui malheureusement est sans cesse remise en cause, en particulier en ce moment, avec le dynamitage des pilliers de ce programme (retraites par répartition, assurance maladie, assurance chômage, nationalisation d'EDF/GDF, ...)
  • [^] # Re: Digression sur le libéralisme

    Posté par  . En réponse à la dépêche Le Conseil de l'UE s'apprête à balayer le vote du Parlement sans discussion. Évalué à 7.

    > Breveter les médicaments c'est s'assurer un monopole. Ça n'a rien à voir avec le libéralisme.

    Le libéralisme se fonde sur la propriété privé enforçable. Y compris la propriété privée de choses immatérielles, que ce soit via le droit d'auteur et/ou les brevets. La propriété privé et les contrats sont les deux fondations du libéralisme.

    La seule raison d'être de la "production" de connaissances dans le libéralisme c'est de pouvoir les vendre après, donc, droit d'auteur pour les oeuvres auxquels ça s'applique (logiciel, films, livres, musiques) et brevets pour les "inventions".

    Dans un modèle libéral, sans brevets, il n'y a en effet plus de recherche en médicaments. Qui ferait de la recherche si ça ne lui donnait pas un monopole sur la production du médicament ensuite ? Seule la recherche publique, financée par la communauté, peut s'affranchir durablement du phénomène de brevets - contrairement aux brevets logiciels qui concernent des idées simples et peu coûteuses à rechercher, les brevets sur le médicament concernent des molécules qui coûtent cher en équipement et en expérimentations.

    Et que l'on ne me dise pas que "l'État n'a pas d'agent", puisque dans les pays où il y a une assurance maladie publique correcte, les brevets sur les médicaments sont en définitive payés par... la caisse d'assurance maladie, c'est à dire par la communauté, mais, au lieu de ne payer que le coût de la recherche (équipements, matériaux, salaires des chercheurs, ...) on paye _aussi_ les profits des actionnaires et PDG des trusts pharmaceutiques. Remplacer la recherche privée + brevets + assurance maladie par de la recherche publique coûterait _moins_ cher pour l'assurance maladie, et éliminerait tous les problèmes vis à vis du Tiers Monde.

    Après, pour le logiciel, vu qu'il existe déjà le droit d'auteur, et que les brevets constituent plus une atteinte à la libre concurrence qu'une véritable défense de la propriété privé d'idées, je ne pense pas que le libéralisme soit intrinsèquement pour ou contre, ça dépend des interprétations.
  • [^] # Re: sur le libéralisme

    Posté par  . En réponse à la dépêche Le Conseil de l'UE s'apprête à balayer le vote du Parlement sans discussion. Évalué à 7.

    > LA SANTE C'EST L'AFFAIRE DE LA PUISSANCE PUIBLIQUE.

    Mais le libéralisme, par son principe même, vise à réduire le contrôle de la puissance publique sur l'économie, que ce soit pour protéger l'environement, pour protéger la santé, ou pour lutter contre les inégalités sociales. Lorsque les pouvoirs publics disent "non, les entreprises n'ont pas à faire ça" ou "on va ajouter une taxe sur le produit truc parce qu'il pollue", c'est une entorse au libéralisme.

    Le libéralisme, c'est limiter au maximum, voir supprimer, les interventions de l'état sur l'économie, et laisser le libre marché se réguler tout seul. Selon les principes d'Adam Smith, la concurrence diminuera alors les prix, et les clients choisiront les produits qui leur conviennent le mieux, donc tout le monde y gagnera. Résumé par Adam Smith par la formule que je paraphrase de mémoire (si qqn a la citation exacte sous la main, je suis preneur): "dans une économie de libre marché où chaque acteur agit pour son intéret personnel, le marché atteindra de lui-mêmel'efficacité maximale comme guidé par une main invisible"

    Mais comme l'ont démontré les économistes modernes, ceci ne fonctionne pas, à cause de beaucoup de phénomènes non pris en compte par Adam Smith, comme:
    - l'asymétrie de l'information (le vendeur en sait souvent plus que le client sur les conséquences et les risques du produit)
    - les barrières à l'entrée (le coût pour qu'un nouveau concurrent entre dans un marché, qui dépend du domaine, mais qui peut être très élevé)
    - les externalités (comme la pollution) et les conséquences à long terme, qui sont souvent sous-estimées
    - la logique de la théorie des jeux (en Bourse, on essaie pas d'acheter les actions d'une entreprise dans laquelle on a confiance, mais dans laquelle on pense que les autres vont avoir confiance, et on se retrouve souvent dans le cas du dilemme du prisonnier[1])
    - la répartition des richesses: la main invisble Adam Smith et les autres théories du libéralisme parlent d'efficacité dans l'absolu, mais jamais du partage des richesses et des inégalités possibles
    - l'instabilité: si, en effet, dans le modèle économique classique (sans regarder les effets de l'asymétrie de l'information et des comportements type théorie des jeux) un système de marché admet un équilibre mathématique "optimal"[2], cet équilibre a été démontré comme étant instable (donc, comme une bille en haut d'une colline, il suffit d'un coup de vent, et elle peut dévaler la pente jusqu'en bas; et croire que le système va atteindre tout seul cet équilibre est totalement irréaliste)

    > Et c'est de la faute du libéralisme qui les citoyens d'un pays ne veulent pas payer plus d'impôts pour la solidarité alors qu'ils ont largement les moyens ?

    Les impôts, et surtout les impôts ciblés (sur les plus riches, sur les plus polluants, ...) sont une entorse au libéralisme. Faire payer les "riches" pour fournir du social aux "pauvres", c'est du socialisme, voir une forme hyper-limitée de communisme, et c'est une entorse au libéralisme.

    > La Suède est plus sociale ou moin libérale ?

    Les deux, puisque l'influence des pouvoirs publics sur l'économie est plus forte.

    > Plein le cul des alter-bidule qui nous chie de l'ultra-machin pour tous les maux de la terre.

    Cette phrase résume bien la profondeur de ta réflexion, n'est-ce pas ?

    [1] http://www.eleves.ens.fr/home/grasland/prisonnier/(...)

    [2] Optimum au sens de Perano, c'est à dire ne prenant pas en compte la répartition des richesses.
  • [^] # Re: sur phrase d'intro ...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Le Conseil de l'UE s'apprête à balayer le vote du Parlement sans discussion. Évalué à 8.

    1/ Oui, c'est sûr, la Chine est un modèle de libéralisme.

    2/ Non, l'appauvrissement dénoncé par Stiglitz ne concerne pas uniquement l'Afrique, mais tous les pays ayant suivi les recettes libérales. C'est à dire, en Amérique latine par exemple, l'élève modèle du FMI: l'Argentine. Ou les anciens "pays de l'est" par exemple (le PIB de la Russie actuelle est inférieur au 2/3 de ce qu'il était il y a 15 ans, et le nombre depauvres a été multiplé par 10).

    3/ L'extension du Sahara est causée en grande partie par le comportement des hommes dans le Sahara, quand à la responsabilité des Européens sur l'état actuel de l'Afrique, elle est presque totale. L'Afrique a été saignée à blanc pendant des siècles de colonianisme et de traite des armes, les tensions ethniques exacerbées par la doctrine "diviser pour régner" appliquée par les colons européens, puis a du gagner sa liberté les armes au point, les colons laissant derrière eux des pays ravagés. Quand aux guerres "civiles" actuelles, il s'agit bien souvent de guerres entre un dictateur soutenu par une puissance "occidentale" et un dictateur soutenu par une autre. Quand aux armes qu'ils utilisent, elles proviennent des pays occidentaux, et sont vendus au nom du profit et du libre commerce.

    On va encore me dire que tout cela n'est pas lié au libéralisme, mais pourtant, c'est la logique libérale du profit immédiat primant sur toute considération humaine ou écologique qui est la cause, ou le facteur aggravant, de la plupart de ces problèmes. Et que l'on ne m'affirme pas le contraire: dans un système libérale, le profit est ce qui prime, et on espère que la main invisible d'Adam Smith fasse en sorte que toutes ces personnes agissant chacune pour leur propre intéret agissent dans leur ensemble pour l'intéret de tous... Et je ne vois pas comment on peut encore croire, de nos jours, dans cette "main invisible" sans faire preuve d'une foi irrationnel, limite religieuse, dans le libéralisme qui ne s'éloigne pas de beaucoup des autres formes d'intégrisme.
  • [^] # Re: sur phrase d'intro ...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Le Conseil de l'UE s'apprête à balayer le vote du Parlement sans discussion. Évalué à 8.

    C'est vrai dans une certaine limite; je t'assure qu'avec un dollar par jour, tu ne manges pas à ta faim, quelque soit le pays.

    D'ailleurs, si tu préfères ce genre de chiffres, 1 milliard 300 millions de personne n'ont pas accès à de l'eau potable en quantité suffisante. On ne parle même pas manger, avoir un logement décent, et encore moins pouvoir apprendre à lire. Juste avoir de quoi boire.
  • [^] # Re: Digression littéraire

    Posté par  . En réponse à la dépêche Le Conseil de l'UE s'apprête à balayer le vote du Parlement sans discussion. Évalué à 4.

    > "un systéme social-démocrate stalinien"

    Euh, t'as pas l'impression de perdre _toute_ crédibilité là ? La sociale-démocratie et le stalinisme n'ont rien en commun. Déjà, la sociale-démocratie, de par sa caractéristique réformatrice, de par sa nature même (vouloir créer un "capitalisme à visage humain") est en opposition avec ce que j'appelle le "vrai" communisme, et ce que certains appellent le "communisme démocratique" (ce qui n'empêche pas les communistes de préférer de la "sociale-démocratie" à du libéralisme pur).

    Alors, la considérer comme étant du stanlisme... c'est un non-sens historique et politique complet.
  • [^] # Re: sur phrase d'intro ...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Le Conseil de l'UE s'apprête à balayer le vote du Parlement sans discussion. Évalué à 2.

    En effet, on a tendance à laisser de plus en plus de pans de la vie sous le contrôle des "marchés", donc, sous le contrôle de ceux qui ont le pouvoir économique - et dans un système libéral, la richesse matérielle implique le pouvoir économique, via le biais des actions.

    C'est une dérive très dangereuse, car dans les faits, on passe de la démocratie (contrôle de ces pans de la vie par un gouvernement élu par le peuple), même imparfaite, à une forme de ploutocratie, où les personnes les plus riches ont plus de pouvoir que les personnes les plus pauvres (dans un CA, les voix sont proportionnels à la part d'actions possédées, donc dépendent de la richesse du votant).

    C'est pourquoi, même si le libéralisme est un système économique et la démocratie un système politique, les deux sont bien souvent en opposition: tout ce qui est laissé au "marché libre" échappe à la démocratie.

    Voilà aussi pourquoi il est dangereux de laisser des pans entiers de notre société (énergie, transports, éducation, santé, ...) quitter la sphère démocratique, même imparfaite, de notre République pour devenir un "marché" comme un autre.
  • [^] # Re: sur le libéralisme

    Posté par  . En réponse à la dépêche Le Conseil de l'UE s'apprête à balayer le vote du Parlement sans discussion. Évalué à 3.

    > De même que AUCUNE nation n'est arrivée dans l'histoire au communisme car toutes se sont arrétées à la dictature du proletariat

    Où ont été écrasé dans le sang par les tenants du libéralisme... N'oublions pas le Chili d'Allende et le coup d'état de Pinochet, soutenu et financé par la CIA, le 11 septembre 1973. Ou la Commune de Paris, noyée dans le sang par l'armée française et ses anciens ennemis de prusse.