lasher a écrit 2753 commentaires

  • [^] # Re: Presque d'accord ...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Revue des techniques de programmation en shell. Évalué à 3.

    Je ne comprends pas bien pour le globbing. J'utilise fréquemment ce genre de code (simplifié avec say pour l'exemple) :

    use v5.014;
    say for ( <*.txt>,<subdir/*.txt> ); 
    
    # Ou en plus explicite : 
    
    use strict;
    use warnings;
    use v5.014;
    for my $file (<*.txt>,<subdir/*.txt>) {
        say $file
    }

    Certes, il faut rajouter les < et >, mais ça s'arrête globalement là. N'importe quel bouquin qui enseigne le Perl correctement (je pense entre autres aux bouquins de chez O'Reilly) expliquent comment utiliser le globbing.

  • [^] # Re: Presque d'accord ...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Revue des techniques de programmation en shell. Évalué à 2.

    L'avantage du |> c'est que c'est lisible et donne naturellement l'ordre des opérations. Quelque part, le fait qu'il y ait une écriture de type fonction op fonction op fonction ... op ... me permet de visuelle situer ce qui se passe, alors qu'avec ta solution (qui fonctionne, pas de souci là-dessus), il faut que mon cerveau réfléchisse un chouïa plus.

    Concernant le parallélisme : en OCaml je ne sais pas si les pipes le permettent, mais j'avais cru comprendre qu'en F# c'était faisable.

  • [^] # Re: Presque d'accord ...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Revue des techniques de programmation en shell. Évalué à 1.

    Disons que c'est peut-être ma méconnaissance de sh/bash (zsh je ne connais vraiment pas), mais un script qui fait plus de 20 lignes en (ba)sh, ça me pique les yeux, même si c'est moi qui l'écris. Dès que j'ai besoin d'écrire des fonctions, j'ai tendance à très vite aller voir du côté de Perl. Ça a aussi sans doute à voir avec le fait que si je ne peux pas simplement chaîner des commandes et que j'ai besoin d'ajouter de la logique, s'il ne s'agit pas de boucles très simples où tout est visible depuis celle-ci, je trouve le shell trop peu expressif (bon c'est pas exactement comme ça que je le pense1, mais j'ai le cerveau embrumé ce matin…).

    En fait je suppose que dès qu'on parle de manipulation « fine » de chaînes de caractères, j'ai tout de suite tendance à penser à un langage plus expressif (et avec plus de modules déjà écrits pour moi) que le shell.


    1. J'ai écrit tout plein de scripts bash qui appelaient d'autres scripts (Perl ou bash) pour traiter des logs, générer de jolis graphiques, et m'envoyer un mail quand le traitement était fini. 

  • [^] # Re: Presque d'accord ...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Revue des techniques de programmation en shell. Évalué à 2.

    Ce qui manque à Perl selon moi, c'est la possibilité d'utiliser les pipes à l'intérieur d'un programme Perl (un peu comme |> qui existent OCaml comme l'a expliqué Michaël, mais aussi Scala et le cousin d'OCaml, F#). Mais à part ça, je ne vois pas en quoi le shell est tellement plus abstrait que Perl/Python/Blah, surtout si le langage a une REPL.

    En Perl, par exemple, je peux faire un truc du genre alias perlstd='perl -ne' pour avoir un interpréteur Perl en ligne de commande (mais il sera très fragile, assurément). Ça me permettra d'écrire ce genre de choses:

    perlstd 'print' /usr/include/stdio.h # cat en plus lent, WOUHOU!
    perlstd 'print reverse <>' < /usr/include/stdio.h # rev en plus lent, WOUHOU!

    Donc évidemment, s'il existe des commandes pour faire la même chose, qui en plus ne nécessiteront pas de créer une instance d'interpréteur perl, mieux vaut les utiliser (et en plus les noms seront plus cours, même si je pourrais faire les alias qui vont bien pour pallier ce genre de problème).

    Par contre, avec ce même alias perlstd, je peux aussi faire tout ce que proposent sed, awk, grep, ce qui par définition indique que Perl est plus abstrait que ces outils. Et plus général aussi, bien sûr. Bref, ceci est de la sodomie de diptères pour dire que je ne suis pas d'accord pour dire que le shell est plus abstrait. Au contraire, le shell est moins abstrait, et c'est ce qui fait sa force.

  • [^] # Re: Liste des commandes travaillant avec des données tabulaires

    Posté par  . En réponse à la dépêche Revue des techniques de programmation en shell. Évalué à 4.

    Bon, je préfère Perl pour ajouter des filtres perso (quand un truc genre grep/sed/awk devient compliqué), mais il ne faut pas oublier qu'écrire un programme en C ne signifie pas forcément « écrire un programme en C en ne se servant que de string.h comme base » : tu peux parfaitement utiliser des bibliothèques (par exemple, la bibliothèque de regexps du projet GNU), et simplifier grandement ton code plutôt qu'utiliser strtok. De même, tu peux parfaitement avoir commencé à construire un ensemble de wrappers (genre smalloc qui va crasher si y'a un problème d'allocation, et qui te permet de ne pas te soucier de la gestion d'erreur, sread pour gérer les erreurs et le besoin de répéter l'opération en cas d'interruption, etc.) qui vont simplifier grandement ton code et le rendre suffisamment lisible pour te concentrer sur l'essentiel : l'algorithme.

    J'insiste, je pense qu'un langage de plus haut niveau (Perl/Python/Ruby/Lua/Bla) serait sans doute meilleur pour gérer ce genre de choses, mais je pense aussi que le meilleur outil pour faire un programme de taille raisonnable est celui qu'on maîtrise bien.

  • [^] # Re: The Windows Store is a Cesspool of Scams — Why Doesn’t Microsoft Care?

    Posté par  . En réponse au journal [HORS-SUJET] Bitdefender et ses popups. Évalué à 2.

    Alors que les riches Français financent les arts et lettres. C'est très différent.

  • [^] # Re: C'est l'histoire et la démocratie

    Posté par  . En réponse au journal Pourquoi écrire un package Debian est-il si compliqué?. Évalué à 2.

    Je ne comprends pas bien cette remarque. Le principe du « tout fichier » c'est (à ma connaissance hein) pour tout ce qui concerne les entrées-sorties. Un mutex n'en fait pas partie (par définition il s'agit d'un objet en mémoire partagée).

  • [^] # Re: "Au final, ce sont les fanboys qui ont dû être bien déçus…"

    Posté par  . En réponse au journal Et comme prévu, ça a fait... pffffuit. Évalué à 3.

    On laisse généralement passer si l'élève a des notes correctes. Si ce n'est pas le cas, l'élève risque non seulement de doubler, mais aussi de se faire expulser.

  • [^] # Re: prix en Europe et aux USA

    Posté par  . En réponse au journal Et comme prévu, ça a fait... pffffuit. Évalué à 2.

    Oui, mais en moyenne, la TVA vaut ~10%. Donc même en la rajoutant, on n'arrive pas au prix français.

  • [^] # Re: "Au final, ce sont les fanboys qui ont dû être bien déçus…"

    Posté par  . En réponse au journal Et comme prévu, ça a fait... pffffuit. Évalué à 4.

    Ceux qui discutent à 10 dans un amphi se font remarquer, et je connais plus d'un prof qui donnait aux élèves un choix :

    1. Ils se la ferment/parlent plus discrètement (au-delà de 2, c'est quasi impossible pour être plus discret, même en chuchotant),
    2. Ils partent,
    3. Le prof part, et il considère le cours comme fait.

    Dans les facs de médecine / pharmacie / etc., qui ont un concours à la fin de l'année, ça peut (pas toujours) être un élément dissuasif.

  • [^] # Re: "Au final, ce sont les fanboys qui ont dû être bien déçus…"

    Posté par  . En réponse au journal Et comme prévu, ça a fait... pffffuit. Évalué à 3.

    Bon déjà, dans les écoles d'ingé classiques, normalement la présence est obligatoire. Ensuite, même dans le cas où ce n'est pas vrai, je peux te dire que la méthode pédagogique peut fortement différer d'un établissement à l'autre. En IUT, le cours magistral pour (par exemple) la matière « d'environnement de programmation » parlait finalement comment un OS fonctionne : système de fichiers, inodes, services d'un OS, séparation des droits, etc. Alors qu'en TD/TP, on nous faisait faire des Makefiles, de la programmation shell, etc., et donc même si l'ensemble consistait bien à apprendre comment un OS fonctionne, il était séparé entre savoir théorique (cours magistral sur les principes des OS) et savoir pratique (comment exploiter les fonctionnalités d'un OS en tant qu'utilisateur).

    Lorsque j'étais en école d'ingénieur, j'allais en cours magistral et TD et TP, car le prof était bon (charismatique et pédagogue), et comme il montait un nouveau cours à l'époque, il n'y avait tout simplement pas de PDF dispo à l'époque. Au contraire, le prof de recherche opérationnelle était un cador dans la recherche, mais son cours magistral était à chier : même le poly officiel du cours, ce n'était pas lui qui l'avait écrit mais un de ses thésards. Du coup, pas mal d'entre nous allions lire le poly au lieu d'aller écouter le prof.

  • [^] # Re: "Au final, ce sont les fanboys qui ont dû être bien déçus…"

    Posté par  . En réponse au journal Et comme prévu, ça a fait... pffffuit. Évalué à 2.

    Pas besoin de BÉPO, il suffit d'activer la touche compose, et tu te retrouve avec tout plein de caractères: ø, ±, →, etc. Bon après j'avoue qu'étant sur un qwerty, ça aide pas mal d'avoir la touche compose rien que pour les accents. :)

  • [^] # Re: "Au final, ce sont les fanboys qui ont dû être bien déçus…"

    Posté par  . En réponse au journal Et comme prévu, ça a fait... pffffuit. Évalué à 4.

    Tu te l'achètes comme une fourniture scolaire, pas toujours besoin de prendre un modèle à 1000€, pour prendre des notes en droit tu peux en prendre 1 sur plusieurs années à 300€

    On repart sur des problèmes d'autonomie. À part un netbook genre EeePC qui tenait facilement 10 heures sous Linux, mais qui a un clavier riquiqui/pas confortable, il y a très peu d'ordinateurs qui ont un OS et un matériel qui sont capables de tenir ~8h par jour. D'ailleurs, contrairement à ce que j'ai pu lire ailleurs, c'est effectivement l'une des grandes forces des portables Apple : ils ne sont pas les plus puissants, mais par contre il durent longtemps.

  • [^] # Re: "Au final, ce sont les fanboys qui ont dû être bien déçus…"

    Posté par  . En réponse au journal Et comme prévu, ça a fait... pffffuit. Évalué à 10.

    Je me méfie fortement des étudiants qui prennent des notes sur un portable. Tout le monde n'a pas la volonté pour résister aux sirènes du Net qui se trouve là, tout près. De plus, c'est peut-être juste moi, mais à moins d'être juste en mode « prise de note » (et dans ce cas j'ai tendance à taper plutôt vite), si en plus mon interlocuteur me demande de réfléchir et de répondre à des questions, je trouve que prendre des notes avec un stylo c'est plus « organique » / moins intrusif pour mon mode de pensée.

    Sinon, mon expérience en tant que prof (très anecdotique, je l'admets), c'est que les rares étudiants en France qui utilisaient un portable pendant les cours étaient ceux qui ne faisaient pas réellement attention en cours.

  • [^] # Re: "Au final, ce sont les fanboys qui ont dû être bien déçus…"

    Posté par  . En réponse au journal Et comme prévu, ça a fait... pffffuit. Évalué à 10.

    Mouais. Tu es dans un monde « différent » de la majorité des gens alors. Pourtant je bosse dans une université US, avec plein de gosses de riches, et donc plein de portables Apple. Ce qui fait que dans notre salle de conférences, on essaie d'avoir toujours un adaptateur à disposition pour Mac. Sauf que … Si t'as un mac un chouïa trop ancien, c'est pas le bon !

    Donc voilà, je suis d'accord avec Pierre Roc, grosso modo, j'ai plus l'expérience de devoir aller dans tous les bureaux voisins pour chercher le bon adaptateur Mac que cherche un câble (micro-)USB…

  • [^] # Re: Quelques mots à propos de D*

    Posté par  . En réponse au journal Diaspora bien tenté mais.... Évalué à 3.

    La part devant aller à l'état ou à leur couverture sociale ne doit pas être très éloignée de ce qui se fait en france où il faut, grosso modo, diviser par deux la part patronale pour avoir un salaire net donc disons qu'ils empochent environ 25 000 $ net.

    Euh, non, aux US les patrons paient beaucoup moins qu'en France en termes de coût salariaux. En tout cas, il n'y a pas de facteur 2 comme en France. De plus, à moins qu'ils aient monté une boite, etc., cet argent doit bien entendu être taxé (comptons ~20% prélevé par l'état), mais le reste est un « don » : ils peuvent diviser l'argent comme ils veulent. Donc il resterait environ 40k$/personne après impôts. À noter que ça reste peu comparé à un salaire « habituel » aux US pour un dév un peu compétent (on tourne plutôt autour de 50 ou 60k$).

  • [^] # Re: Tu ferais quoi toi?

    Posté par  . En réponse au journal La France bientôt chassée du podium mondial des vendeurs d'armes ?. Évalué à 3.

    L'URSS n'a pas sauvé l'Europe pendant la 2ème guerre mondiale, elle en a envahi la moitié, et l'autre a été sauvée de l'Allemagne nazie ET de l'URSS par les États-Unis.

    C'est une sacrée réécriture de l'histoire je trouve. Je ne dis pas que Staline était un gentil (il ne l'était pas), mais dire que l'URSS avait planifié de rafler la mise en boutant l'Allemagne hors des autres pays d'Europe, c'est un peu fort de café.

  • [^] # Re: Bonne nouvelle !

    Posté par  . En réponse au journal La France bientôt chassée du podium mondial des vendeurs d'armes ?. Évalué à 4.

    Et puis surtout, la législation est différente au Canada et aux USA. Le type d'arme possédé par des individus tend à changer pas mal : ~2.9% des gens qui ont des armes à feu possèdent une arme de poing. La plupart possèdent un fusil car… ils chassent.

  • [^] # Re: Bonne nouvelle !

    Posté par  . En réponse au journal La France bientôt chassée du podium mondial des vendeurs d'armes ?. Évalué à 4.

    Non. ~12 000 morts par armes à feu aux USA (~30 000/an toutes méthodes confondues), contre ~150 en France (~450/an tous types d'homicide confondus). À noter qu'on ne parle pas du nombre de blessés par balles, ni de combien de gens sont officiellement diminués à la suite de ce genre de blessures. Soit 80 fois plus de morts dues aux armes à feu. Et justement, le truc est de rappeler qu'en France, la législation sur la vente d'armes à feu est certes sévère, mais semble fonctionner. Je vais écrire un autre post bientôt pour répondre à gnx, mais en gros en Suisse, contrairement à ce qu'insinue Foutaises, la réglementation est aussi très sévère, et il est difficile d'obtenir une arme à feu si on n'est pas réserviste.

    Tenter de faire une diversion sur d'autres problèmes comme l'alcool n'est pas pertinent dans ce contexte. Mais comme j'aime bien me renseigner, voilà les chiffres:

    Au final, nous avons à peu près le même nombre en absolu, et en proportion de la population 4 à 5 fois plus de morts liées à l'alcool en France qu'aux USA. Cependant, on parle malgré tout de nombres qui sont grosso modo dans les mêmes ordres de grandeur, là où pour les morts par armes à feu on a plusieurs ordres de grandeur de différence entre les USA et la France/la Suisse.

  • [^] # Re: Bonne nouvelle !

    Posté par  . En réponse au journal La France bientôt chassée du podium mondial des vendeurs d'armes ?. Évalué à 4.

    Il y a ~30k morts violentes aux USA chaque année, dont 10k-13k (suivant les années) sont le résultat direct de mort par arme à feu. Apparemment une moitié d'entre elles (donc ~5k-6k) sont des suicides.

    D'après ce site, le taux de mortalité due à un acte de violence (par 100k personnes) dit que la France est à 1,3, et que les USA sont à 6,5. Du coup j'aimerais bien connaître la provenance de tes chiffres.

  • [^] # Re: Ça calcule vite mais ça met du temps à communiquer

    Posté par  . En réponse au journal Total s'appuie sur un super-calculateur tournant sous Linux !. Évalué à 1.

    Franchement on s'en fout non ? Il ne cite pas Suse, donc moi ça me va.

  • [^] # Re: Plutôt brouillon, ton journal…

    Posté par  . En réponse au journal Échec du lancement de Galileo, un signe du déclin de l'Europe ?. Évalué à 3.

    On attend également le TGV americain

    et le rapport distance entre principales villes on se le carre où ?

    Je ne comprends pas cette remarque. En ce moment, il faut ~1h30 en équivalent de train Corail pour faire Philadelphie-Washington D.C., et ~2h pour faire Philadelphie-New-York (je te laisse faire la somme des temps pour le trajet NYC-Washington D.C.). En voiture, Philadelphie-Boston prend ~8h; en train (« Corail », donc), ça en prendrait ~6. Le prix, lui, est le même que ce qu'on paierai pour faire le même trajet en TGV, voire plus cher (entre 100 et 200 dollars pour Philadelphie-Boston, et entre 40 et 100 dollars pour Philadelphie-NYC).

    Avec un train de type TGV ou Shinkansen, on divise les temps par deux. Faire des trains rapides entre des grosses villes dans le même état (par exemple: Baltimore, MD — New York City, NY; Los Angeles, CA et San Francisco, CA; San Diego — San Francisco; etc.) aiderait déjà pas mal à se débarrasser du besoin de voiture. De plus, dans le nord-est des USA, les états sont tous petits, et du coup les grandes villes sont toutes les unes à côté des autres.

  • [^] # Re: Droit des marques

    Posté par  . En réponse au journal Le Parisien attaque un blog pour contrefaçon, ou comment se tirer une balle dans le pied. Évalué à 8.

    (J'ai fait un post très long, donc j'essaie de donner une réponse relativement courte au début, et si t'as le courage de lire la suite, ben j'essaie d'expliquer plus en détails ma pensée).

    OK. donc à partir du moment où je dis que le logiciel que je fais est impossible à financer en libre et que je fais du proprio à cause de ça, ça marche, je suis accepté parmi les libristes.

    Il y a une différence fondamentale : une œuvre d'art finira par passer dans le domaine public… en théorie. RMS explique bien dans ses interventions que les sociétés occidentales n'accepteraient pas qu'on donne un monopole à durée infinie à des maisons de disques ou même des individus. Du coup les multinationales genre Disney ont trouvé the next best thing : tous les 20 ans, quelques années avant que leur droit d'auteur ou de copyright n'expire, ces boites vont désormais faire du lobbying auprès du congrès US, ou de son équivalent en Europe, pour étendre de 20 nouvelles années le droit d'auteur et le copyright. En pratique, on se retrouve donc avec des gens qui instaurent un copyright/droit d'auteur à durée infinie grâce à une forme de corruption insidieuse (il est clair qu'il y a collusion d'intérêts entre les membres du congrès US dont 40% finissent à leur tour dans des cabinets de lobbying et l'argent des lobbys eux-mêmes).

    Pourtant, l'esprit des lois sur le droit d'auteur et le copyright sont bafoués, car l'intention initiale était clairement qu'après un temps raisonnable, une œuvre passe dans le domaine public et soit donc « libérée » de son auteur. Au contraire, un logiciel, s'il est propriétaire, et bien qu'il s'agisse là aussi d'une œuvre de l'esprit, peut ne jamais passer dans le DP, si la boite qui l'a créé refuse de le faire. L'une des raisons est que les brevets (même logiciels quand ils s'appliquent en fonction du pays) garantissent que le monopole sur une idée finira par prendre fin lui aussi. Donc certes le logiciel en question reste la propriété de son auteur, mais un autre auteur pourra reproduire les fonctionnalités du logiciel du premier auteur, et tant qu'il ne fait pas de copier-coller des fonctionnalités (et de leur implémentation !), alors il ne sera en général pas inquiété1


    Je pense que RMS a raison de faire la distinction entre logiciel et production artistique. Dans le premier cas, il y a un rapport direct avec la notion de connaissance et d'utilité (j'ai tendance à voir l'écriture de code comme une forme d'artisanat, même si de temps en temps il y a bien entendu un chef d'œuvre qui est produit), alors qu'en ce qui concerne l'art, par définition il n'y a pas d'utilité23.

    Tout un tas de gens utilisent des logiciels propriétaires parce qu'il n'existe pas d'équivalent libre ou en tout cas pas fonctionnel4, y compris nous deux. Par contre, en ce qui concerne l'art, même si certaines œuvres sont plébiscitées dès le départ, il y a quand même une forte composante purement subjective. Si j'écoute du Brel ou du Metallica, c'est parce que subjectivement ces artistes produisent de la musique qui me plaît5, et au moins dans le cas de Metallica, qui ressemblent à du bruit pour mes parents et une bonne partie de mes connaissances. On pourrait faire des parallèles similaires pour tout ce qui est œuvre picturale, audio-visuelle, etc.

    Et donc oui, les modèles économiques qui s'appliquent le plus souvent au logiciel libre, c'est-à-dire :

    1. Proposer un produit, le libérer, assurer du support payant
    2. Proposer un produit, le libérer, faire payer pour développer des fonctionnalités supplémentaires (avec négociation des tarifs s'ils veulent que l'extension reste proprio, etc.)6
    3. Se faire embaucher pour travailler sur un (sous-ensemble de) logiciel libre dont l'employeur a besoin pour rapporter des sous (cas de tout plein de boites qui ont des développeurs qui bossent sur le noyau Linux, sur Android, etc.)6
    4. La réponse D (insérer ici tout autre modèle économique qui s'applique au libre que j'aurais oublié).

    En ce qui concerne les œuvres d'art, c'est plus compliqué selon moi. J'aimerais que plus de gens fassent comme Trent Reznor, qui a diffusé les rushes des vidéos d'un de ses concerts (~450Gio) sur le net, pour laisser les gens faire ce qu'ils veulent (mais c'était le même qui, même lorsqu'il était sous contrat avec un gros label, laissait des clefs USB dans les chiottes des salles de concert qui contenaient des pistes des futurs albums), ou d'autres artistes qui utilisent le crowdfunding pour financer leurs projets (je pense entre autres à Amanda Palmer, mais aussi aux essais de Radiohead il y a quelques années). Évidemment, la plupart de ces initiatives ne sont pas libres, mais c'est un pas dans la bonne direction.

    De ce que tu sembles vouloir dire, un artiste serait comme un développeur, et donc j'entends limite quelqu'un me dire qu'il faudrait que « le marché » décide de quels artistes peuvent faire du libre ou pas — peut-être même penses-tu que de toute manière, comme ça seuls les « bons » survivront. Mais la musique ou le cinéma ont une vocations bien plus large qu'un logiciel (selon moi hein). On verra rarement quelqu'un lancer Firefox ou Chrome en se disant « trop bien, je vais le lancer, et puis je créerai un nouvel onglet plus tard c'est tellement jouuuuliiii ! ». L'interface de ces logiciels peut-être agréable à l'œil, mais globalement leur boulot est de s'effacer devant le contenu des sites Web qu'on demande à ces navigateurs d'afficher. Alors qu'une chanson, un livre, un film, il n'est pas rare de les rejouer, relire, ou revoir : ce sont les contenus en eux-mêmes. Je peux aller au Louvre et mater les sculptures et peintures de tout un tas d'artistes que j'aurai déjà vues avant, sans doute plusieurs fois, et la seule chose qui aura changé entre chaque visite, ce sera moi.

    Ce que j'essaie de dire, c'est qu'il y a un rapport d'appropriation fort entre la cible d'une œuvre (en général : le public) et l'œuvre elle-même, là où un logiciel est en règle générale7 à vocation utilitaire comme je le disais plus haut : on va lancer un logiciel de traitement de texte pour taper un rapport, écrire une lettre, ou même produire quelque chose qui a une vocation artistique. Mais on ne va pas utiliser Word juste pour le plaisir de voir cette merveille d'animation qu'est Clippy.

    De même, un logiciel propriétaire peut potentiellement le rester jusqu'à ce que la boite qui l'a produit (ou son auteur) meure, et personne n'aura jamais l'occasion de le réutiliser, les sources étant probablement perdus avec la boite. La notion d'art est tellement mise à part comparée aux autres domaines professionnels, qu'au moins dans nos sociétés occidentales, on a reconnu le besoin de protéger temporairement les œuvres de l'esprit pour laisser le temps aux gens qui les ont produites de vivre de celles-ci.

    Sauf qu'un logiciel proprio ne passera jamais dans le domaine public au final, sauf si le propriétaire de la licence le décide. Alors que l'idée derrière ce que dit RMS pour les productions artistiques est qu'on peut tout à fait autoriser un monopole limité dans le temps pour l'exploitation d'une œuvre


    1. Là aussi c'est tout à fait discutable, cf. Oracle vs. Google, avec Oracle qui affirme qu'une API peut être copyrightée, à qui un premier juge a dit non, mais qui a ensuite (si je ne me trompe pas) gagné en appel contre Google.  

    2. Et c'est très bien comme ça ! 

    3. Bien entendu, j'entends venir les gros sabots de certains demandant que penser des objets utilitaires de la vie de tous les jours qui sont malgré tout jolis. Le fait d'avoir des qualités esthétiques est un plus pour la vente, mais si on me vend une tablette qui ne se met pas en marche, elle a beau être très jolie, elle ne fait pas son office de tablette, et donc elle ne remplit pas sa fonction première.  

    4. Sous-entendu : de qualité. Et par qualité, je veux dire qui soit stable, ne plante pas, et remplisse au minimum les fonctions de base qu'on attend de ce logiciel pour le domaine auquel il s'applique. Pour revenir sur RMS, un truc comme OpenOffice.org/LibreOffice par exemple, il dirait qu'il vaut mieux l'utiliser si on a besoin d'une suite bureautique plutôt qu'une alternative proprio (par ex MS-Office), car même si OOo et LO sont potentiellement8 moins bons que la suite de MS, il répondrait que, comme ils remplissent les besoins de base, alors il vaut mieux les utiliser, remonter les bugs (ou même aider à étendre ces logiciels), comme ça on améliore le logiciel libre de bureautique existant, plutôt que conforter l'une ou l'autre de ses alternatives propriétaires. 

    5. Certains diront peut-être que la faculté qu'a l'homme à reconnaître des motifs pour tout (puisque notre cerveau est une machine à reconnaissance de motifs) fait que la musique sert aussi à réguler nos émotions. Je suis d'accord. Mais le genre de musique sera lui complètement laissé à l'appréciation des individus. 

    6. À noter que dans ces cas, on pourrait avoir le même genre de modèle économique pour des logiciels proprios dont l'interface est suffisamment ouverte (plugins, etc.), comme par exemple les plugins de Matlab, Photoshop, etc. 

    7. Je suppose qu'on navigue en eaux troubles si on parle de jeux vidéo. 

    8. Oui, je sais que tu trouves que OOo et LO sont à des années lumière de ce que MS-Office propose, mais je connais tout un tas de gens qui ne seraient pas d'accord9 

    9. C'est dingue le nombre de notes de bas-de-pages que j'ai pour ce post, non ? 

  • [^] # Re: Droit des marques

    Posté par  . En réponse au journal Le Parisien attaque un blog pour contrefaçon, ou comment se tirer une balle dans le pied. Évalué à 10.

    Bon, faut arrêter de déconner un peu là. Je suis plus BSD que GPL en règle générale, mais visiblement tu n'as pas écouté ce que dit Stallman sur tout ce qui touche à la musique et les productions artistiques en règle générale.

    Lorsque Zylabon dit que Stallman est un pionnier, il a raison : certes, le logiciel libre existait « implicitement » dans les milieux académiques depuis que les universités et autres labos avaient des ordinateurs. Cependant, c'était aussi parce que la diffusion de ces logiciels était tellement restreinte que de toute manière le matériel coûtait plus que le logiciel (je simplifie hein). L'histoire de l'imprimante, etc., c'est le « tipping point » : lorsqu'on passe de fabricants de matériels (et le logiciel est accessoire) à celle d'éditeurs de logiciels (et là c'est le matériel qui devient « secondaire » d'un certain point de vue). Stallman est le premier (pas « l'un des premiers » hein, non non, le premier) à formaliser la notion de logiciel libre. Oui, il existait déjà des licences de type MIT, BSD, etc.; mais personne n'avait réellement pensé et communiqué sur ce qui fait qu'un logiciel peut être considéré comme libre. Il y a ensuite une une vague d'autres gens qui se sont exprimés sur le sujet, avec des objectifs et idéologies très différents de Stallman (par exemple Eric S. Raymond, qui a écrit beaucoup de très bon articles liés aux LL, et qui pense les choses de façon radicalement différentes que RMS).

    Ce que dit Stallman en public à propos des œuvres artistiques, c'est qu'à partir du moment où il existe des machines capables de copier à l'identique ces dernières pour un coût marginal, voire nul, dans l'idéal, il ne faudrait pas empêcher les gens de le faire. Cependant, comme il reconnaît aussi que contrairement au logiciel, il est difficile de se faire embaucher pour ses compétences artistiques (contrairement à un technicien/ingé en info), alors il propose un copyright de 10 ans pour que l'artiste ait le temps d'obtenir un revenu sur ce qu'il produit. Mais ensuite, toute œuvre rendue publique passerait automatiquement dans le domaine public après ces 10 ans — ce qui la rendrait mécaniquement libre (au sens de « capacité à copier, modifier, diffuser avec ou sans modification, et étudier l'œuvre ») après 10 ans de « monopole ». Les 10 ans dont il parle ne sont pas sortis d'un chapeau non plus : les études qu'il a consultées montrent qu'en moyenne le pic de rentabilité d'une œuvre est dépassé après environ 3 ans. Il propose de multiplier par trois cette durée, au cas où l'œuvre tarde à trouver un public.

    Lorsqu'il a présenté ces idées dans la fac où je bosse (aux USA), un prof avait posé une question du genre « Mais donc pour vous, copier un sweat-shirt serait OK, même si vous n'en avez pas conçu le design ? » RMS avait répondu en substance : « Est-ce que vous avec un copieur de sweat-shirt qui peut le reproduire à l'identique pour un coût marginal voire nul ? Si oui, alors je suis pour. » Contrairement à ce que tu sembles laisser entendre, RMS est pour une culture du libre généralisée, lorsque les conditions sont réunies.

    Enfin, il a averti depuis le début à propos des dangers des DRM, notamment à travers Amazon : il y a l'exemple de 1984 bien entendu, mais d'autres exemples plus récents pourraient aussi être évoqués.

    Je ne suis pas forcément d'accord avec RMS (en fait, il y a plein de sujets concernant le libre où je suis en désaccord), mais nier sa place dans l'histoire des LL et du libre en général, c'est faire preuve de beaucoup de mauvaise foi je trouve. Dire qu'il n'a rien à foutre du libre, c'est montrer que tu n'as rien écouté ou lu de ce qu'a dit le bonhomme depuis au moins 10 ans.

    Conneries (encore). L'objectif de GNU est de fournir un OS libre. Point.

    Ouais, un OS sans fond d'écran donc, sans design, sans son, car incompatible au niveau licence, donc en ligne de commande sans doute, super.

    Je ne sais pas quelle est la bonne figure rhétorique pour qualifier ce que tu dis (pas homme de paille, mais pas loin), mais là encore, tu baignes dans la mauvaise foi. Un OS libre peut parfaitement comporter des fonds d'écrans libres eux aussi. Puisque la FSF dit que les licences MIT, BSD, (L)GPL sont toutes libres, fabriquer un OS complètement libre est parfaitement possible en termes de soft.

    Il y a des choses qui coincent bien entendu, étant donné que RMS considère qu'un firmware, puisqu'il est reprogrammable, fait partie de la catégorie "software" et devrait donc être libre1, et oui, ça limite fortement ce qu'un OS « complètement libre » au sens de la FSF/RMS serait capable de réaliser (sans doute principalement des trucs graphiques accélérés pour la 2D et des trucs 3D de base pour la pile graphique par exemple).

    Mais dans tous les cas, je ne vois pas où est le problème de compatibilité niveau licence : à ma connaissance GNOME est un environnement qui est « compatible niveau licence » et ne nécessite pas d'avoir une carte 3D de la mort pour tourner (je peux me tromper bien entendu).

    Dénigrer une certaine admiration pour quelqu'un qui a fait énormément pour démocratiser une certaine culture libre (en commençant par le logiciel libre) et traiter les gens qui l'admirent pour cela (malgré tous les autres défauts qu'il a, et qu'à ma connaissance personne ne nie) en parlant de « dieu » et autres fadaises dessert ton argumentation.


    1. Je ne suis pas forcément d'accord, mais c'est un autre débat. 

  • [^] # Re: Droit des marques

    Posté par  . En réponse au journal Le Parisien attaque un blog pour contrefaçon, ou comment se tirer une balle dans le pied. Évalué à 4.

    Par contre, je ne suis pas sur que tout le monde aurait le même avis s'il s'agissait de "logiciel libre" accolé à un logiciel gratuit (ou bien "musique libre", qui a déjà fait parlé de lui ici).

    J'aimerais que tu donnes un cas de figure où on pourrait légalement poursuivre quelqu'un parce qu'il dit un truc du genre « Ma musique est libre : vous pouvez la télécharger et la copier tant que vous ne faites pas d'utilisation commerciale ». Le mec risque de se prendre tout un tas de messages sur son blog/forum ou d'emails de pro-LL énervés qui vont lui expliquer qu'il n'a rien pigé au libre, mais je ne vois pas un seul libriste lui intenter un procès.