ǝpɐןƃu∀ nǝıɥʇʇɐW-ǝɹɹǝıԀ a écrit 4353 commentaires

  • # Importance de la GPL pour l'homme

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche Interview de Marc Schneider, fondateur du projet openaguila.org. Évalué à 2.

    En préambule je souhaite signaler qu'il existe une très grand nombre d'ERP dont au moins un autre libre, le bien connu tiny ERP (http://tinyerp.com/) également disponible sous licence GPL.

    Par cette note j'aimerais souligner l'incroyable changement que représente le modèle libre par rapport au modèle fermé/propriétaire dans le monde de l'entreprise.
    Avec le modèle fermé, les entreprises du logiciel avaient la possibilité de "capturer" des clients. Imposant une importante barrière de coûts de migration à leurs clients. Elles avaient donc, grâce à ce qu'il faut bien considéré comme une dérive du droit d'auteur, le moyen de mettre fin à la concurrence. Par ailleurs, d'un point de vue plus symbolique, le travail n'avait alors pas ou peu de valeur. On vendait même parfois un ensemble produit + service "gratuits" Heureusement les services étaient quand même souvent facturés ; il n'en est pas moins vrai que ce mode de facturation dévalorsait l'expertise des employés.
    A l'opposé, voici le modèle du logiciel d'entreprise GPL : Maintenant seul le travail et l'expertise peuvent être vendus. Plus moyens pour l'entreprise de poser des barrières artificiels. C'est vrai, cela est bien moins sécurisant. Et M. Schneider souligne plusieurs fois dans son interview, ce changement radical est souvent inquietant. En effet la société de production du logiciel est désormais confrontée à des défis d'une nature toute nouvelle et son environnement devient réellement concurentiel (vous savez, cette vertu tant vanté par les patrons quand elle est théorique ou qu'elle s'applique aux salariés :-). La seule raison d'exister de l'entreprise devient sa capacité à produire de la VALEUR AJOUTEE HUMAINE ! En effet, elle se doit d'être plus efficace qu'un groupe eparse de gens intéressés par le logiciel GPL grâce à ses capacités d'organisations et de gestion du personnel --- personnel devenu la nouvelle valeur de l'entreprise. Voici enfin l'humain revenu au centre de l'entreprise.
    Petite digression : puisse cet effet se propager également dans les autres secteurs. On vient bien comment cela est possible dans les secteurs immatériels tels que la production de musique, l'édition en général etc. Mais il serait tellement satisfaisant que les employés d'une fabrique de vêtement, par exemple , ne puisse plus être considérés comme des piéces standard échangeable par leur direction !
    Enfin, il ne faudrait pas oublier les corrolaires intéressants de la GPL-isation des produits logiciels. Mais cela est déjà évoqué dans l'interview.
    Alors je conclurai par des applaudissement et de vif remerciements à tous les chefs d'entreprises qui se mettent réellement au travail tout en rendant leur humanité perdu (un peu de lyrisme parfois ...) à leurs employés. Bravo et merci.

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  • # déclaration de Bernes

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche Brevets: du rififi dans la pharmacie?. Évalué à 10.

    L'article ne fait pas suffisamment (à mon goût) la publicité de l'excellent texte que l'on trouve sous le lien "déclaration de Bernes". Ce texte comporte un très bon résumé historique.

    Encore une fois nous pouvons observer les désastres liés aux volontés de posséder et de tirer profit de son prochain. La problématique de la possession de l'immatériel est encore soulevée.

    Beaucoup prétendent qu'il est normal et sain de tirer parti, via un système de brevets, de ses propres inventions. Ils présentent de nombreux arguments. Mais il est inutile de leur répondre sur ce sujet pour prouver de manière irréfutable qu'ils ont tort. Il suffit de se rendre compte des conséquences logiques de leurs positions. Et pour cela, lire les articles mis en liens est particulièrement éclairant. En effet quelles limites réelles mettre à un système de brevet pour empécher ce genre d'aberration ?
    Certains (naïfs ?) ont cru qu'en interdisant les brevets sur 1) les choses évidentes 2) les choses déjà connues 3) les oeuvres de la pensée 4) ... on pouvait éviter les problèmes dont nous sommes aujourd'hui les témoins, tant dans le domaine du logiciels que dans tous les autres. Force est de constater, par cet exemple, et tant d'autres, l'inanité de ces limites aus systèmes des brevets.

    Alors comme toutes les personnes saines d'esprit, comme tout ceux qui refusent de donner de la valeur marchande artificiellement à des choses qui n'en ont pas, dites NON aux brevets !

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  • # Capital / travail

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche Interview de G. Collomb, Sénateur-Maire de Lyon. Évalué à 10.

    Il me semble que l'interview de monsieur Collomb mets en lumière deux points très importants. D'une part la relation capital/travail opposé entre économie du libre et économie du logiciel propriétaire; d'autre part, et corollaire important du premier, son incompétence dans le domaine de l'économie du logiciel.

    Monsieur Collomb prétend chercher à défendre les emplois de sa région et protéger l'économie du logiciel contre les atteintes des partisants du logiciel libre. Et il signe un accord économique avec microsoft. Pourquoi pas ? Mais plongeons nous dans les termes de l'accord : Microsoft fournit de la main d'oeuvre gratuite pour vendre ensuite --- éventuellement mais aussi très probablement --- des logiciels dont la valeur marchande ne peut exister que grâce à des lois les protégeants et leur donnant de fait le statut de capital. Le modèle économique est clair : valeur du travail = 0 (offert) valeur du capital = 100%. (Certains diront que j'éxagère mais ce sont les termes même de l'accord : « Concernant l’engagement financier de Microsoft, je tiens à préciser que Bill Gates n’est pas venu faire un gros chèque au Maire de Lyon ! L’investissement de Microsoft repose essentiellement sur la mise à disposition de ressources non financières. Ce qui est positif et responsable. Ce partenariat sera évalué dans un an et nous verrons quels bénéfices chaque partie a pu en retirer. »)
    Le modèle économique s'appuit totalement sur la capacité des dominants à imposer leurs lois aux dominés puisque autrement, le coût d'une copie de logiciel étant proche de zéro (quasi indépendamment des unités) le produit ne serait pas vendable.
    Opposé à microsoft, on trouve les logiciels libres. Ici, pas de valeurs artificiels imposée par des lois. Seul compte la compétence humaine et le travail associé puisque délibérement les auteurs renoncent à la valeur artificiel de leur travail générés par des lois faites pour gérer des problèmes bien différents tel que l'économie du livre.
    Il semble évident que le seul modèle économique défendant le travail est celui qui lui accorde de la valeur. Alors quand G. Collomb affirme qu'il veut défendre l'emploi grâce aux logiciels propriétaires il me semble qu'il prouve son incompétence en matière d'économie du logiciel.

    Remarquons également une phrase particulièrement choquante dans cette entrevue :
    « Cependant, et cela doit attirer notre attention, ni l’Adullact , ni la société de service qui a mis en ½uvre la solution ne sont prêts à financer l’installation de cette solution dans une autre ville. »
    Si quelqu'un doutait de ma thèse quant aux relation capital/travail dans les deux modèles économiques et des idées de monsieur Collomb sur ce sujet voici qui devrait achever de lex convaincre. Je traduis sa phrase : finalement le travail doit être gratuit et fait par des associations et ce qui a de la valeur c'est le logiciel. Voici qui lève toute possibilité de doute. Tant pis pour les emplois et vive le RMI.

    Arrêtons nous là. Il semble que tout soit dit. Soit cet homme ne sait pas de quoi il parle et répéte un discours de tout évidence mensonger, soit il manie le double language en prétendant se préocupper prioritairement d'emplois. Il me semblait important de souligner encore les différences fondamentales entre logiciels libres et propriétaires qui consistent en la valeur accordée au travail. Evidemment tout le monde sait cela ici. Mais on ne le répétera probablement jamais assez pour que cela reviennent jusqu'aux oreilles de tout nos élus et que le public non avertis en soit conscient.

    « IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace