qdm a écrit 766 commentaires

  • [^] # Re: M$ lache l'affaire?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Fin des prix « éducation » pour MS. Évalué à 3.

    Le déficit de la balance commerciale indique juste qu'ils vivent sur notre dos.

    Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d'alu...

    Après faudra venir m'expliquer pourquoi, au lieu de se servir d'Echelon pour gagner des marchés à l'export, Bush est forcé de relever les tarifs douaniers sur l'acier histoire de tenter une manoeuvre désespérée pour recycler son industrie non-compétitive sur le marché intérieur
  • [^] # Re: M$ lache l'affaire?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Fin des prix « éducation » pour MS. Évalué à 3.

    Je connais parfaitement ces 2 contre-exemples. Mais ça démontre quoi ? Ca démontre que ponctuellement, les américains sont capables sur de très gros dossiers de pirater les communications ennemies. Mais des histoires comme ça, on en a des dizaines d'exemples dans tous les pays depuis l'antiquité, ça peut même descendre à des écoutes sauvages pratiquées par des particuliers.

    Là où Echelon est censé être plus fort, c'est sur sa capacité à généraliser ce type de pratiques pour l'étendre à toutes les entreprises américaines, y compris la petite PME du Wyoming qui fabrique de la robinetterie et qui aimerait bien exporter une partie de sa fabrication.

    Et pour évaluer son efficacité sur ce plan là, à défaut d'avoir accès à tous les dossiers traités par Echelon, le seul moyen est de regarder si ces marchés gagnés se traduisent par une évolution des statistiques commerciales américaines. Et on en voit nulle trace. Les 2 contrats que tu as cité sont des cas isolés ou Echelon a joué son rôle. Mais tu pourras trouver des exemples similaires d'écoutes ponctuelles de la part des services, russes, chinois, allemands ou ce que tu veux. Echelon a sûrement une capacité de traitement plus importante, mais tous les éléments factuels que j'ai pu voir à son propos ne démontrent pas une différence d'échelle flagrante à ce niveau.

    Concernant Kourou, il y existe une station d'écoute franco-allemande (qui a peut etre été rejointe par d'autres pays depuis le temps) destinée à intercepter les communications émises par les satellites géostationnaires postés au niveau des Etats-Unis. Diverses autres installations existent de par le monde, pilotées plus ou moins directement par la France ou l'Europe et je ne vous parle pas des autres pays type Chine, Russie... C'est certainement moins efficace qu'Echelon, mais ça existe. Dormez tranquiles bonnes gens, vous êtes surveillés, mais par plus de gens que vous ne croyez.
  • [^] # Re: M$ lache l'affaire?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Fin des prix « éducation » pour MS. Évalué à 6.

    Concernant juste l'efficacité d'Echelon. 2 exemples démontrant son inefficacité :

    1° Classique. 11 septembre

    2° Celui là l'est moins. Le déficit de la balance commerciale US est chroniquement abyssal. Si Echelon était efficace dans son but d'espionnage commercial *, les américains pourraient appliquer une stratégie outrageusement mercantiliste (ce qu'ils font déja pas mal) qui leur permettrait d'emporter tous les marchés et donc d'avoir un excédent commercial confortable (alors que c'est totalement l'inverse si on regarde les chiffres).

    * je dis pas qu'Echelon n'existe pas et n'a pas des applications ponctuelles, mais dans ce cas, il n'est guère plus efficace que les divers systèmes d'écoutes européens qui existent aussi. Voir Kourou qui ne sert pas qu'à lancer des fusées, mais qui est aussi bien pratique pour jeter un oeil aux satellites positionnés aux longitudes environnantes. Et regardez un atlas pour voir à quelle longitude est Kourou. Amusant n'est ce pas...
  • [^] # Re: et puis quoi encore ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche International Sysadmin Day. Évalué à 10.

    Ah non la fête des mères n'a pas été inventée par n'importe quel publiciste. Elle a été instituée par l'Etat Français en 1942 pour réhabiliter le rôle de la femme en tant que mère au foyer destinée à produire des jeunes prêts à participer au redressement national face au capitalisme internationaliste judéo-bolchévique. C'est beau quand même

    Sinon, je crois vaguement me souvenir qu'il y avait une fête des mères plus ou moins officieuse auparavant qui avait peut être été inventée par un publiciste. Mais l'inscription officielle au calendrier est de 1942.
  • [^] # Re: choqué

    Posté par  . En réponse à la dépêche Rachetons Blender. Évalué à 7.

    Si ça peux te rassurer, à mon avis les 100 K€ ça se rapproche plutot du Total Cost of Ownership de l'informaticien ;-) si tu rajoutes les charges patronales, les couts divers genre ordinateur de fonction ou je ne sais quoi.
  • [^] # Re: [HS] Le monde, pas pire qu'ailleurs

    Posté par  . En réponse à la dépêche Lindows SPX : un premier regard. Évalué à 3.

    Mouais... J'ai pas vu, mais comme tu le décris, ledit article d'InterFrance Média m'a tout l'air d'un publi-rédactionnel, c'est à dire d'une publicité qui prend l'apparence d'un article de journal mais qui est en fait une pub.

    Ceci dit, c'est marqué généralement en gros dessus que c'est un publi-rédactionnel et le ton est tellement proche d'un article de la Pravda de 1980 annonçant que Léonid Brejnev s'entraînait pour battre le record du monde du 100 m(ce qui m'a l'air d'être le cas ici vu les extraits que tu cites) que ça ne trompe personne et que généralement ces articles ne sont jamais lus. C'est beaucoup moins efficace qu'une pub classique, à mon avis. Et en tout cas la rédaction du Monde n'a rien à voir là dedans. J'aime bien le Monde même s'il a ses petits ou gros défauts, comme tout journal y compris Charlie Hebdo dont je trouve souvent les positions simplistes.

    Ce qui serait plus génant à mon avis, c'est si les articles écrits par la rédaction du Monde sur la question algérienne étaient subtilement tendancieux sans que ça se remarque au premier coup d'oeil. Par exemple quelqu'un avait pointé il y a quelques semaines vers un lien relatant le traitement de la guerre au Rwanda par le Monde qui lui est je trouve un traitement subtilement tendancieux beaucoup plus génant que ce publi-rédactionnel qui a du finir à la poubelle sans être lu par 90 % des lecteurs.

    En plus pour rebondir sur une question évoquée ailleurs, notamment au sujet de cet hilarant reportage sur le gamin surdoué de l'informatique qui parlait de concepts qui passaient au dessus de 99,3 % des spectateurs et qui lui même devait pas les connaitre à fond, j'ai l'occasion de cotoyer des étudiants en journalisme et ils commencent déja à prendre ce pli absolument lamentable qui est qu'eux ont la connaissance nécessaire pour vulgariser sans faire d'erreurs sur des sujets pointus, et que le public est trop bête pour pouvoir comprendre ledit sujet pointu sans qu'on simplifie tout. Résultat, souvent comme les journalistes sont pas beaucoup plus intelligents que leur public de base, ils simplifient là ou il n'y en a pas besoin et même dans leur version simplifiée, font des contresens énormes

    Résultat des courses, je pense qu'aucune source d'information n'est parfaite et qu'on est condamné à combiner JT, émissions d'informations de 3 eme partie de soirée, France Info, quotidiens multiples, hebdos et mensuels et sites internet alternatifs, tout ceci si possible dans plusieurs langues, pour avoir une image à peu près fidèle de la situation.
  • [^] # Re: Attention avant de telecharger.

    Posté par  . En réponse à la dépêche Mozilla 1.0 is out !. Évalué à 0.

    J'suis obligé d'expliquer pourquoi je mets -1 :-) ?
  • [^] # Re: Heu ???

    Posté par  . En réponse à la dépêche "la prochaine version de notre serveur (.Net) sera sûre par défaut". Évalué à 10.

    Oui mais c'est là que ça commence à coincer.

    Je vais parler des perceptions de la réalité que les gens ont, si ça se trouve les gens ont tort, mais c'est la perception qu'ils ont.

    J'ai l'impression de plus en plus générale qu'au niveau du management (tant que c'était au niveau des programmeurs barbus, ça n'était pas génant, mais là ça remonte plus haut), les gens commencent de plus en plus à penser que la politique commerciale de Microsoft est dictée uniquement par l'intérêt de Microsoft (ça a l'air logique, mais c'est une pente dangereuse) et jamais par celui du client.

    Ils ont de plus en plus l'impression que MS tire sur la corde et pressure ses clients pour obtenir tout ce qu'il peut comme achats de produits et services sans penser à établir une relation de confiance durable.

    Ca va être M. Q, consultant qui passe sa matinée au téléphone pour obtenir un malheureux devis pour un serveur de fichiers et un nombre indéterminé de clients en rêvant la simplicité de la tarification s'il avait pris Samba.

    Ca va être M. Z, DSI dans une grande entreprise qui voit le commercial Microsoft s'éloigner après avoir négocié une hausse de 15 % du poste produits et services Microsoft. Il sait bien que ce ne sont pas exactement les mêmes produits et services que l'année dernière, mais malgré tout il ne peut s'empêcher de penser que le rapport qualité prix est plus défavorable.

    Ca peut etre M. A dont la PME est entièrement paralysée pendant 1 journée suite à un audit de ses licences et qui réfléchit aux pertes qui vont en découler.

    Tous ces gens vont commencer à réfléchir à des alternatives chacun dans leur coin. Et de proche en proche, ils finiront par sauter le pas.

    La réputation de Microsoft se dégrade à vitesse grand V et plutot qu'avoir une politique commerciale dont le flou permet le doute quant à ses véritables objectifs.

    Si Microsoft ne veut pas devenir la firme à abattre, elle a intérêt à faire preuve d'humilité, de revenir à une politique commerciale et marketing claire et sans chausse-trappes éventuels, en bref de se comporter comme si le client était à conquérir et n'était pas irrémédiablement lié à Microsoft. Elle doit opérer une révolution comparable à celle d'IBM et cela avant qu'elle perde sa position privilégiée sur plus de 90 % du desktop.

    Par exemple, quand les gens lisent l'article du JDN, ils ne vont retenir qu'un échange.

    "Et la Hotline gratuite ?"

    "Elle a été mise en place. Elle coûte un franc la minute"

    Tu peux dire que la phrase est tronquée, mais tout le problème est là. Aujourd'hui, toutes les personnes de chez Microsoft qui communiquent vers l'extérieur doivent être extrêmement rigoureuses, car la moindre faute, le plus petit usage de langue de bois, le plus petit flou dans la formulation va leur etre reproché de plus en plus fort.

    Tu peux dire que c'est injuste d'infliger un tel traitement uniquement à Microsoft mais c'est ainsi. Microsoft doit s'adapter dés maintenant ou est condamné dans les 5 ans.
  • [^] # Re: Heu ???

    Posté par  . En réponse à la dépêche "la prochaine version de notre serveur (.Net) sera sûre par défaut". Évalué à 10.

    Oui, mais c'est quand même un des points les plus génants des licences windows, ne serait-ce que d'un point de vue pratique (oui je sais chez Oracle & pals y a bien pire). Quand je demandais des tarifications Microsoft sur des projets pas encore figés, c'était le cauchemar "28 ou 32 licences monsieur, alors..."

    Et donc quand je vois une boite qui fait d'ignobles logiciels propriétaires comme Apple qui propose des licences serveurs avec clients illimités, je me dis que ça doit etre possible.

    Tant qu'à faire je préfèrerais une licence au nombre de CPU (ou au Mhz, si on tient à un truc hyprafin) du serveur, parce que c'est un élément qui varie moins que le nombre de postes clients.

    Et après on se demande pourquoi les gens apprécient le libre. C'est pas pour des raisons philosophiques ou de performance, c'est juste pour des raisons de confort. Parce qu'il y a pas à se prendre la tête avec la licence, et qu'on peut se concentrer sur ce qui est important, c'est à dire le système d'information en lui même
  • [^] # Re: Reponses aux detracteurs d'Opera

    Posté par  . En réponse à la dépêche Sortie d'Opera 6.0 pour GNU/Linux. Évalué à 6.

    Faux Konqueror est basé sur son propre moteur de rendu, KHTML.
  • [^] # Re: Règles

    Posté par  . En réponse à la dépêche Wi-Fi ou ART ? Interview du Président de Wi-Fi Paris. Évalué à 3.

    Comme indiqué sur le site, ce n'est pas l'ART les gros méchants (de toute façon à part dormir,ils font pas grand chose), c'est l'ANF (Agence Nationale Des Fréquences). Pour la prochaine fois, ne pas oublier de lire les liens qu'on poste.
  • [^] # Re: Grmmbl...

    Posté par  . En réponse à la dépêche .NET rétrécirait-il comme peau de chagrin ?. Évalué à 10.

    Bon OK, j'étais tout content d'avoir trouvé ma première news tout seul, vu que je vais jamais sur Slashdot (si c'est pour se taper 358 trolls pour 1 commentaire intéressant), et tu me déprimes. Ouin.

    Effectivement, dire que c'est un très grave échec, c'est un raccourci. Mais je pense que si par exemple dans 10 ans Microsoft est sous les 50 % de PdM, ce moment aura été le déclic. La première fois qu'un grand nombre de sociétés ont refusé les avantages d'un projet Microsoft en pensant au risque d'éviction.

    Donc ce front là reste à surveiller mais à mon sens, il a perdu son importance stratégique pour quelques temps. Les 5 axes ou il faut se battre sont :

    1° Améliorer continuellement les softs libres

    2° Eduquer les utilisateurs

    3° Exercer une pression pour que le réglement du procès antitrust soit décent et pas la mascarade proposée.

    4° Se battre contre les brevets logiciels

    5° Se battre contre le DMCA
  • [^] # Re: Cool, amazon previent !

    Posté par  . En réponse à la dépêche Une nouvelle protection des CD audio fait planter les ordinateurs. Évalué à 9.

    Tiens si ça se trouve c'est ma faute. Je leur ai envoyé un mail salé après que ma copine (pardonnez là elle ne sait pas ce qu'elle fait) ait reçu ce CD alors qu'aucune mention n'indiquait ce point initialement sur leur site.

    Le plus fort dans l'histoire, c'est que je ne leur ai pas retourné le CD vu qu'il se lit sans problème sur mon PC et qu'il accepte de se copier en .OGG sur le disque (ceci dit le fichier est 2 * plus gros qu'il ne le devrait et son bitrate est aberrant).
  • [^] # Re: Possibles nominations

    Posté par  . En réponse à la dépêche Linus s'en va ?. Évalué à -3.

    Et après on se demande pourquoi on trouve des bugs dans le kernel :-)

    -1, car je ne devrais pas être aussi médisant
  • # Traduction [LONG]

    Posté par  . En réponse à la dépêche Article sur les brevets dans le Guardian. Évalué à 10.

    Pour ceux que ça intéresse, j'avais fait une traduction de l'article

    ---------------------------------------------------

    L'absurdité des brevets

    Companies now demanding intellectual property rights were built up without them

    Les compagnies qui demandent aujourd'hui une réglementation sur la propriété intellectuelle ont été construite sans elle

    George Monbiot
    Mardi 12 Mars 2002
    The Guardian

    L'aspect le plus surprenant de la guerre de l'acier lancée par les Etats-Unis la semaine dernière est que tout le monde est surpris. Alors que l'on parle d'une liberté de plus en plus accrue, la seule tendance certaine et continue dans les règles du commerce mondial ces 10 dernières années a été la dérive vers plus de protectionnisme.

    Les pays développés ont promis de manière répétée d'eliminer progressivement les subventions agricoles et de faire disparaître les droits de douane sur les textiles importés des pays en voie de développement, mais ces promesses n'ont pas été tenues. Au lieu de celà, ils ont verrouillé les accès en accordant à leurs entreprises de nouvelles lois de défense de la "propriété intellectuelle".

    Aux négociations commerciales de novembre dernier [à Doha], les pays pauvres ont en apparence gagnés du terrain. Ils ont été autorisés à continuer à importer des copies peu coûteuses de médicaments brevetés afin de lutter contre des épidémies. Mais, quoique peu de gens l'ait remarqué, il y avait un piège. Alors que l'on pourra continuer à acheter ces médicaments, en 2005, les pays les produisant n'auront plus droit de les vendre, le résultat étant que les règles défendant la santé publique ne vaudront même pas le papier sur lequel elles sont écrites. A une réunion la semaine dernière, l'Union Européenne semblait prête à un compromis sur le sujet, mais pas les Etats-Unis

    Les nouvelles règles du commerce mondial ont aussi permis aux grandes compagnies de breveter des variétés de plantes et, par ricochet, les gènes de plantes, d'animaux et d'êtres humains. Ceci a de graves implications, tant pour la sécurité alimentaire que pour l'accès aux soins. Mais les entreprises expliquent que ce nouveau protecionnisme est essentiel pour stimuler à la fois l'innovation et l'investissement. Cet argument peut être critiqué de nombreuses façons, mais j'ai peut être mis la main sur une méthode nouvelle et fascinante. Elle est contenue dans l'histoire des compagnies qui insistent désormais sur l'idée que les droits de propriété intellectuelle sont des pré-requis du développement.

    Dans "Industrialisation without National Patents", publié en 1971, l'historien de l'économie Eric Schiff raconte l'histoire de l'émergence de quelques unes des plus grosses entreprises européennes. Elles sont nées en Suisse et aux Pays-Bas durant la période (1850-1907 pour la Suisse; 1869-1912 aux Pays-Bas) ou aucun de ces deux pauys ne reconnaissaient les brevets. Certaines semblent devoir leur existence uniquement à cause de cette absence

    Aux Pays-Bas, les anciennes lois sur les brevets étaient confuses et mal écrites. Le gouvernement décida qu'elles étaient irrécupérables et les a simplement abrogées. En Suisse, le pays s'était développé sans elles, et avait décidé de continuer de cette façon. Contrairement à toutes les prédictions actuelles sur l'impact de telles abrogations, il semble que celles-ci aient contribué à une croissance économique et une innovation soutenues.

    La Suisse était un pays pauvre avec peu de ressources naturelles, dont l'économie était largement basée sur l'agriculture. Mais en 1859, une petite entreprise basée à Bâle "emprunta" le procédé de teinture à l'aniline qui avait été développée et breveté en Grande-Bretagne deux ans auparavant. La compagnie, qui devait par la suite s'appeler Ciba, devint rapidement une grande entreprise industrielle, dépassant rapidement ses concurrents britanniques.

    En 1995, Ciba a fusionné avec une autre firme suisse, Sandoz, afin de former le conglomérat Novartis. Novartis a été l'une des compagnies qui a mené avec succès des opérations de lobbying permettant à des firmes de breveter des gènes. Elle faisait aussi partie des entreprises qui ont combattu pendant trois ans le projet du gouvernement sud-africain d'acheter des copies peu coûteuses de ses médicaments brevetés afin de traiter des patients atteints du SIDA. Aujourd'hui, ayant fusionné avec Zeneca pour constituer une compagnie encore plus grosse, Syngenta, elle étend ses droits de propriétés encore plus avant pour développer des graines stériles [afin d'obliger le paysan a racheter des semences tous les ans].

    Mais la croissance économique de la Suisse pendant cette période n'a pas reposé uniquement sur le vol des processus brevetés d'autres nations. L'innovation industrielle a été florissante, spécialement dans l'agro-alimentaire. Aucun pays, note Schif, n'a été la source "d'autant d'inventions de base dans ce secteur que l'a été la Suisse dans sa période sans brevets". En 1875, par exemple, Daniel Peter a inventé le chocolat au lait. En 1879, Rudolf Lindt a inventé le chocolat fondant. En 1886, Julius Maggi a inventé la soupe déshydratée. Quelques années plus tard, il mit au point le bouillon-cube. Tous ces hommes ont constitué des firmes qui portent toujours leur nom aujourd'hui. Mais la plus grosse entreprise d'agro-alimentaire à émerger durant cette période fut créée en 1865, avec la création par Henri Nestlé de céréales pour enfants.

    En 1998, la Chambre de Commerce Internationale effectua des actions de lobbying envers l'OMC en faveur de droit pour les entreprises sur des plantes, des animaux et des gènes. Elle expliqua que "la protection de la propriété intellectuelle" est "essentielle pour la croissance économique". Son président de l'époque était Helmut Maucher, qui était aussi le PDG de Nestlé, la compagnie qui se développa et conquis le monde sans aucune protection de sa propriété intellectuelle.

    Aux Pays-Bas aussi, l'absence de brevets semble avoir peu freiné la croissance de l'industrie. Au début des années 1870, la firme Jurgens et Van den Bergh, ont copié une recette française brevetée et commencé à fabriquer un nouveau produit appelé margarine. Ils en devinrent bientôt les plus grands fabricants européens. Jurgens and Van den Berg ont plus tard fusionné avec une compagnie britannique pour former le conglomérat Unilever. Comme Novartis et Nestlé, Unilever est un des membres les plus influents d'Europabio, le lobby faisant la promotion de lois sur les brevets de plus en plus strictes en faveur des grandes compagnies.

    Dans les années 1890, Gerard Philips, non entravé par des lois sur la propriété intellectuelle, commença à fabriquer des lampes à incandescence inventées par Thomas Edison aux Etats-Unis. L'absence de protection par les brevets ne l'a pas empêché de survivre à la compétition européenne ou de développer plusieurs nouveaux concepts importants. Mais, dans sa récente contribution à la consultation de la Commission Européenne sur la réglementation sur les brevets, Philips insite sur le fait que la propriété intellectuelle "est un de ses outils principaux dans la conduite de ses affaires".

    La Suisse et les Pays-Bas finirent par adopter des lois sur les brevets en réponse aux pressions des autres nations industrialisées. Ainsi, pour Schiif, ce fut une décision politique, et non économique. Il est, selon lui, "difficile de ne pas avoir l'impression" que l'absence de lois sur les brevets a "accéléré, et non freiner le développement". Les deux pays ont compté pour leur croissance, non sur des droits exclusifs, mais sur de hauts niveaux de qualification et de compétences techniques.

    Ces exemples n'indiquent pas nécessairement que l'abandon de la protection par les brevets est un prérequis essentiel au développement. Mais ils indiquent que cet abandon peut, dans certaines circonstances, être un outil efficace. Cet outil a été dénié aux nations les plus pauvres, en partie à cause d'un lobbying énergique par les mêmes compagnies qui en avait profité auparavant.

    Ce qui ont critiqué les inégalités du commerce mondial ont pointé le fait que certaines des nations les plus riches ont à une époque utilisé les tarifs douaniers de façon dévastatrice pour construire leurs économies. Mais l'histoire de la protection par les brevets suggère que ce n'est pas l'unique moyen par lequel les pays développés ont relevé le pont-levis après être entrés dans le chateau. Quand les pays riches veulent imposer le libre(échange, ils le font. Quand ils veulent imposer des mesures protectionnistes, ils argumentent que c'est le seul chemin vers le développement. Mais malheur au pays pauvre qui veut appliquer les leçons du passé.
  • [^] # Re: QUOI !!!!

    Posté par  . En réponse à la dépêche Comparatif bases de données.. Évalué à 10.

    Et même mon chef de projet avec 10 ans dans le circuit me disait : "Quoi tu as SQL Server fourni avec ton Linux". "Ben non, mais j'ai MySQL."

    Encore heureux qu'il connaisse l'existence d'Oracle. C'est pas que je sois anti SQL Server, mais il faut toujours regarder ce qui se fait ailleurs