ylsul a écrit 222 commentaires

  • [^] # Re: Trop d'axes de développement

    Posté par  . En réponse à la dépêche Vision pour LILA et ZeMarmot. Évalué à 6.

    Pour ce qui est du financement, j'ai l'impression que le don est la voie privilégiée par Jehan et Aryeom : c'est un mode de financement assez en phase avec les logiciels / l'art libre : financer la production, puisqu'elle peut être diffusée gratuitement (l'édition du logiciel étant par exemple une adaptation du système marchand au monde immatériel). C'est une économie du don, je trouve ça intéressant dans ce contexte (ce qui n'empêche pas de réfléchir à des financements complémentaires).

    Ce n'est effectivement pas facile à mettre en place, ça nécessite une certaine culture du don dans la société, mais cette culture n'est pas tout à fait inexistante : beaucoup de gens donnent à des associations, simplement le domaine du logiciel n'est pas forcément ce à quoi on associe le don (financier) en général. L'art un peu plus déjà. Et ce n'est pas pour ça que c'est une cause perdue… tu considères que le nombre de donateurs est plafonné, je serais moins catégorique à cause du point précédent : continuer à porter le projet peut mener à augmenter le nombre de ceux qui réfléchissent à donner à des projets libres.

    Les quelques 1000€ par mois que collecte LILA c'est l'équivalent de 20 personnes (dans le monde !) qui décident de donner 50€ par mois à un projet qu'elles ont vraiment envie de soutenir (le projet artistique, mais aussi ce qui va derrière et dont parle Jehan). On peut faire le calcul de différentes manières, mais je ne pense pas qu'on ait épuisé les réserves mondiales de dons potentiels à ce projet.

    Jehan n'a pas dit non plus que son rêve devait se réaliser entièrement d'ici 1-2 ans : je préfère rester optimiste et considérer que c'est en route, merci à lui et Aryeom de le porter, et bravo pour les résultats obtenus jusqu'ici !

  • [^] # Re: Inférence de types

    Posté par  . En réponse à la dépêche Sortie de JDK 10. Évalué à 6.

    Je trouve que les discussions sur les types sont plus claires avec le découpage suivant (c'est un peu plus facile avec un tableau, mais tant pis…) :

    • Typage faible / fort : est-ce que les types sont bien délimités (java, lisp) ou bien on a des conversions implicites qui permettent d'interpréter les valeurs autrement (c, javascript). En réalité il s'agirait plutôt d'une distribution continue des langages sur un axe allant de l'un à l'autre.
    • Typage statique / dynamique : est-ce que les variable ont un type, connu au moment de la compilation (java, c), ou bien les variables n'ont pas de type mais les valeurs oui, noté dedans lors de l'exécution (lisp, javascript).
    • Typage explicite / implicite (dans le cas du typage statique uniquement) : le type est-il indiqué explicitement par le développeur (C, java avant) ou bien peut-il être déduit la plupart du temps par le compilateur (ocaml).

    Dans ce cas :

    • ocaml est fortement typé, statiquement et implicitement.
    • java ou C++ étaient fortement typés, statiquement et explicitement, mais pour partie (variables locales) ça devient plus implicitement.
    • C est faiblement typé, statiquement et explicitement.
    • lisp est fortement typé, dynamiquement.
    • javascript est faiblement typé, dynamiquement.

    L'inférence (une déduction ici) de type étant utilisée par le compilateur pour le typage statique et implicite (le compilateur doit connaître les types des variables mais les devine souvent tout seul).

    Le soucis de JavaScript est d'être faiblement typé, avec inférence de types et une faible rigueur de comportements.

    Du coup plutôt faiblement typé, dynamiquement, et donc sans inférence de type (les valeurs ont un type au moment de l'exécution, mais pas les variables, qui peuvent simplement contenir n'importe quelle valeur). En tout cas autant que je comprenne javascript, je ne suis pas spécialiste (et il se peut que le compilateur puisse essayer de deviner les types de certaines valeurs et variables pour des optimisations, je ne sais pas, mais c'est encore autre chose il me semble).

    Et le pire de tout ça est à mon goût le typage faible (à rapprocher sans doute de que tu décrivais comme "faible rigueur de comportements") : le fait qu'il bricole avec les valeurs pour un certain nombre d'opérations, ce qui peut donner des résultats parfois inattendus. On peut voir ça comme un héritage du langage, qui manipulait à la base des données faiblement typées (des valeurs stockées dans des pages html, représentées souvent sous forme de chaînes).

  • # Différents niveaux ?

    Posté par  . En réponse au journal Jérémie Zimmermann quitte La Quadrature du Net. Évalué à 10.

    Il se peut qu'une organisation "établie" n'ait pas la même vie qu'une poignée de gus dans un garage, si Jérémie Zimmermann ou quelqu'un d'autre a émis quelque part un avis plus détaillé sur ce que fait actuellement la Quadrature (notamment ce qui s'est perdu, mais aussi ce qu'elle fait en plus), je serais intéressé pour le lire…

    Avoir des acteurs établis pour servir d'interlocuteurs à l'état, aux médias, … me paraît intéressant : ces aspects sont importants, les politiques se réfèrent aux "industriels" d'un secteurs parce que ces gens connaissent au moins le sujet : espérer que 5 gus vont émerger et obtenir assez de crédibilité (à temps) sur chacun de ces sujets me paraît très optimiste (ne serait-ce que pour se différencier de tous ceux qui ont un avis très tranché mais pas beaucoup étudié la question), et donc avoir des organisations qui deviennent permanentes pour traiter ces sujets et communiquer dessus est sans doute important.

    Je suis assez d'accord sur l'invitation pour tous à s'impliquer contenue dans le message de départ de Jérémie, mais tout le monde ne peut pas toujours s'impliquer comme il l'a fait à ses débuts : une organisation différente (même si elle a l'air bureaucratique au regard des pionniers) est peut-être aussi intéressante pour que d'autres personnes participent, sous une autre forme que les rebelles dans leur garage.

    Il se peut aussi que les pionniers, ceux qui bricolent un truc avec des bouts de ficelle, ne soient pas les mieux placés ou les plus enthousiastes pour porter cette structure mais qu'ils puissent jouer le même rôle un peu plus loin, sur le même sujet ou sur un autre.

    Bon courage à Jérémie et merci pour l'appel (le rappel) à l'inventivité et à la créativité contenu dans son message de "démission" :) .

  • [^] # Re: ça tape sur la CGT !

    Posté par  . En réponse au journal Chaque été depuis 9 ans, Altran enclenche une procédure de licenciement contre un délégué syndical. Évalué à 10.

    Pas toujours facile de simplement changer de travail (pour lui ou les salariés qu'il défend). D'ailleurs si personne ne proteste ça risque d'être simplement partout pareil.

    Et s'il pensait que tout devait se régler par des changements d'emploi dans le marché, il ne serait sans doute pas délégué syndical :) .

  • [^] # Re: pouvoir exhorbitant...

    Posté par  . En réponse au journal Chaque été depuis 9 ans, Altran enclenche une procédure de licenciement contre un délégué syndical. Évalué à 1.

    Dans de grandes entreprises, la décision de licenciement peut être prise par une direction à un niveau quelconque et la personne rejoint l'équipe dans laquelle elle travaillait (ou bien une autre, si le problème se situait à ce niveau). Ces organisations sont assez abstraites, quelque part, ce ne sont pas forcément des collègues directs qui ont décidé du licenciement.

  • [^] # Re: digital, vraiment ?

    Posté par  . En réponse au journal Pollution numérique. Évalué à 8.

    C'est même là que réside la magie de la révolution numérique : pouvoir tout représenter sous forme de nombres permet de stocker n'importe quelle information sur n'importe quel support, de la transférer via n'importe quel moyen (support physique, réseau filaire, réseau sans fil, fibre ou ondes radio, …), de transporter de la même manière les programmes qu'on exécute (y compris pour lire/écrire de nouveaux formats de données), …

    Plutôt que recopier un terme issu de l'anglais qui a un autre sens en français parce qu'il est facile à traduire / vaguement familier, je trouve que "numérique" permet de de rappeler ce que ça signifie réellement.

  • [^] # Re: un peu plus de franglais dans cette version

    Posté par  . En réponse à la dépêche Sortie de « La bataille pour Wesnoth » 1.14. Évalué à 1.

    Le tuto a été pas mal remanié, donc il a fallu refaire un certain nombre de traductions. Il faut savoir que les textes modifiés (même légèrement) sont marqués comme "approximatifs / à relire" par les développeurs dans toutes les traductions, et dans ce cas le texte traduit n'est pas affiché du tout (et donc le texte en anglais apparaît).

    L'état de la traduction se trouve ici (les premiers sont des fichiers plus ou moins généraux, les suivants des campagnes) : https://www.wesnoth.org/gettext/index.php?view=langs&version=branch&lang=fr

    Pour les textes non-traduits / à relire ("fuzzy" dans la page de synthèse) c'est en cours de travail. Pour cette partie il faut surtout être patient.

    Concernant les textes déjà traduits : je suis en train de relire l'ensemble, donc dans un certain nombre de textes je corrige des fautes ou j'essaie d'améliorer certaines formules, en échangeant avec les autres participants sur la liste de discussion dédiée. Mais il y a beaucoup de textes et c'est assez long, sans compter que je peux en manquer. Et là je ne parle que d'une relecture attentive, pas de reprendre l'ensemble des textes d'une campagne et de les réécrire de manière plus subtile, un peu plus loin de la VO mais mieux exprimés (c'est pas mal de travail parce qu'il faut qu'un personnage s'exprime de manière homogène sur l'ensemble de la campagne par exemple). La campagne httt (L'Héritier du trône) est pas mal écrite je trouve, c'est sans doute une des anciennes.

    Ceux que ça intéresse peuvent s'inscrire à la liste de discussion, c'est facile et c'est un bon moyen de faire remonter des remarques, qu'il s'agisse de fautes à proprement parler ou de mauvaises formulations (y compris trop proches de l'anglais) : https://wiki.wesnoth.org/FrenchTranslation#Premi.C3.A8re_.C3.A9tape_:_S.27inscrire_.C3.A0_la_liste_de_diffusion

    Et si certains d'entre vous sont tentés par la relecture de l'ensemble des textes d'une campagne, vous êtes les bienvenus ! :) Les textes sont lisibles via la liste des fichiers à traduire (le premier lien que j'ai donné), ensuite il vous suffit de suivre les indications du deuxième lien pour vous inscrire et venir participer.

  • [^] # Re: Victoire pour Framagit ... défaite pour Framasoft (ou pas !)

    Posté par  . En réponse au journal Une victoire pour Framagit. Évalué à 1.

    Il n'est pas forcément utile de s'en inquiéter toutefois. Historiquement ces phases se terminent toujours pas une grande conflagration (guerre, révolution…) qui remet les choses un peu à plat.

    Dit comme ça, ça aurait quand même un petit côté inquiétant ;) .

    Et si on pouvait s'en inquiéter et tenter de trouver un meilleur plan, ce serait peut-être aussi bien.

  • [^] # Re: Victoire pour Framagit ... défaite pour Framasoft

    Posté par  . En réponse au journal Une victoire pour Framagit. Évalué à 5.

    Il est très compliqué de faire un don dans la fonction publique. C'est compliqué car l'argent publique est l'argent de tous les citoyens donc les règles comptables sont bien plus sévères. Par exemple (il me viens par la tête à l'instant), comment gérer la frontière entre un don et une subvention ?

    Ce n'est pas forcément faux d'un point de vue juridique, mais il va bien falloir se pencher sur la question : le financement des logiciels libres par les acteurs qui les utilisent est un sujet important et l'État devrait contribuer. De la même manière qu'il aurait payé pour une licence de logiciel propriétaire, il peut verser de l'argent à un projet libre (dans aucun de ces deux cas il ne paye pour un travail, contrairement à de l'achat de service). Devoir cacher ça derrière de l'achat de service pour le logiciel libre n'est pas toujours une bonne solution et pouvoir financer directement des projets libres me paraît important.

    Ça vaut aussi pour les entreprises, même si le cadre est un peu différent. Je ne sais pas ce qu'il en est légalement, mais je pense qu'une entreprise pourrait passer une partie de ses dons à des projets libres qu'elle utilise dans ses dépenses (déduites de ses bénéfices, donc affranchies d'impôt sur les sociétés) mais sans doute pas tout et n'importe quoi (et d'ailleurs si quelqu'un a des précisions sur le sujet, je serais assez curieux de savoir comment ça marche).

  • [^] # Re: French in the text

    Posté par  . En réponse au journal Une victoire pour Framagit. Évalué à 7.

    A l'inverse, toute la partie informatique (factory, thread, …) a un vocabulaire majoritairement en anglais d'où le fait que rester en anglais pour ces termes reste à mon sens la meilleure solution.

    Bah non plus…

    La plupart des termes techniques ont de bons équivalents en français. Et c'est aussi à nous de développer la langue française dans notre domaine… bien sûr qu'il faut parvenir à communiquer entre développeurs, mais je trouve dommage de juste copier-coller des termes sous prétexte que c'est du "vocabulaire technique" : non, c'est du vocabulaire anglais, c'est tout.

    Nommer les concepts est quelque chose d'important : mieux vaut un nom intégré dans la langue, ce qui lui donne plus de sens, qu'un terme de jargon copié d'ailleurs.

  • [^] # Re: French in the text

    Posté par  . En réponse au journal Une victoire pour Framagit. Évalué à 10.

    Le code est une manière d'exprimer/formaliser une pensée de communiquer avec d'autres gens : je ne vois pas pourquoi les francophones devraient coder leurs logiciels entre eux en anglais (une langue étrangère), pas plus qu'écrire tous leurs documents ou converser en anglais.

    Concernant les mots-clés à proprement parler, mais surtout les fonctions des bibliothèques standard : on peut aussi voir ça comme une manière de les distinguer. C'est un formalisme appris, pas des phrases dans une langue naturelle. Comme pour un symbole sans texte par exemple, tel que "->", ".", "=", … Je n'ai jamais trouvé gênant le fait que ce soit mélangé. Et autant on ne va pas réécrire une sur-couche en français à toutes les bibliothèques qu'on utilise, autant les développeurs d'un projet entre eux n'ont pas spécialement à s'exprimer dans une autre langue (les noms des variables et des fonctions sont des éléments importants du code, propres au projet et même souvent à tel ou tel endroit du code) : mieux vaut que ce soit exprimé le plus clairement possible et dans leur propre langue.

  • # Coquille ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Firefox 60 et 60 ESR. Évalué à 1.

    "appairer" -> "apparier" je pense

  • [^] # Re: Payer un abonnement

    Posté par  . En réponse au journal De la publicité dans Firefox (sur un air de déjà vu). Évalué à 2.

    D'un autre côté tant qu'on ne donne rien à Mozilla il est difficile d'avoir du poids sur la fondation, parce qu'elle n'est pas financée par ses utilisateurs. Il est plus efficace de faire varier nos don en fonction de la politique de fondation (après l'avoir soigneusement étudiée) que de juste râler dans un coin sans jamais payer.

    La Fondation Mozilla cherche à diversifier ses financements : je suis d'accord sur le fait qu'ils pourraient promouvoir plus activement un financement direct par les dons, mais ils ne peuvent clairement pas laisser tomber les autres revenus comme ça. Donc il est obligatoire de passer par un financement mixte (au moins à moyen terme) si on veut plus de contrôle sur Mozilla. Ce qui signifie leur faire des dons.

    Pour les pubs c'est très facile à désactiver : si ta compréhension du problème est suffisante pour donner de l'argent à Mozilla, supprimer les pubs ne devrait pas être difficile.

    Et oui, c'est une économie du don : il n'y a pas de bonus quand on paye.

  • [^] # Re: Chômage

    Posté par  . En réponse au journal [HS ou presque] Réduire le chômage ?. Évalué à 1.

    Euh… ok.

    Mais si on augmente les cotisations sociale salariales de tout un secteur, suivant l'état de la concurrence et autres facteurs il y a des chances pour que le prix du produit augmente par exemple : dans ce cas se sont les clients qui ont payé.

    On peut reporter le raisonnement sur les autres acteurs… il faut que je développe ?

  • [^] # Re: Chômage

    Posté par  . En réponse au journal [HS ou presque] Réduire le chômage ?. Évalué à 0.

    au pire c'est basé sur le salaire brut et cela touche plus le salarié que son budget.

    Bah… non. La part employeur (en France) sur le chômage est par ailleurs plus élevé que la quote part employé. Donc ton patron en payant ton salaire paye plus que ce qui est prélevé sur ton salaire brut pour financer le chômage. Donc si la valeur de la cotisation chômage monte, il sera plus touché que le salarié (et gagnera plus si jamais cela baisse évidemment).

    Il est assez difficile de savoir qui paie les cotisations "salariales" et "patronales" (sauf sur un salaire contraint comme le SMIC), à cause du fait qu'ils peuvent plus ou moins les reporter l'un sur l'autre. Sauf à court terme, une augmentation de cotisations patronales peut très bien être payée par les salariés.

  • [^] # Re: Gratuité des transports

    Posté par  . En réponse au journal Le Bitcoin va-t-il détruire la planète ? Contre‐point. Évalué à 7.

    Le vol collectivement et légalement organisé, voilà un projet de société intéressant. ;-)

    Utiliser un véhicule personnel est utile pour celui qui l'utilise mais nuisible aux autres (embouteillages, entretien de voies plus larges, pollution). Ça ne se traduit pas par de l'argent échangé, ça ne s'appelle pas du "vol", mais bon…

  • [^] # Re: Le problème majeur du Bt est qu'il ne s'échange pas, ce n'est pas une monnaie

    Posté par  . En réponse au journal Le Bitcoin va-t-il détruire la planète ? Contre‐point. Évalué à 1.

    Jolie somme…

    Mais l'article n'indique pas clairement s'il s'agit de la somme égarée chaque année ou de la somme totale (en fait il est un peu ambigu, semblant passer de l'un à l'autre). Qu'il y ait en permanence 1-2 euros égarés par personne ne m'étonnerait pas (mais comment la Banque Centrale le saurait ? en estimant l'argent liquide qui circule et en faisant une enquête ? par exemple le fait que les pièces rouges soient stockées et qu'il ait fallu en recréer ?), qu'on perde ces 2 euros par an sans qu'ils réapparaissent ça me paraît beaucoup.

  • [^] # Re: Le problème majeur du Bt est qu'il ne s'échange pas, ce n'est pas une monnaie

    Posté par  . En réponse au journal Le Bitcoin va-t-il détruire la planète ? Contre‐point. Évalué à 3.

    Les 50% c'est cette partie : "entre 500 et 1000 Mrds de dollars en numéraire en circulation (et dix fois plus en monnaie électronique), pour 5000 Mdrs échangés par jour rien que sur les marchés financiers" : les 5000 par rapport aux 1000x10.

    Pour le rapport (numérique) entre le finance et l'économie réelle je ne sais pas. Une partie des opérations financières sert quand même à investir dans des sociétés, même si une très grosse partie doit consister en transactions ultérieures, effectivement. Je n'ai pas non plus compris cette partie de son raisonnement.

    On peut faire une tentative avec le PIB par exemple, ce qui donnerait une limite (très) basse : le PIB des États-Unis est de 19377 milliards de dollars si j'en crois Wikipédia. On peut supposer que l'essentiel est payé en dollars, donc le niveau d'échange minimum du dollar pour de vraies transactions pourrait se situer autour de cette somme. 19377 / 365 = 53 milliards par jour. Comparé à 5-10.000 milliards en circulation (chiffres d'arnaudus), on est vers 0,5-1% par jour.

    Sauf que c'est une valeur super-minimale :
    - Les achats de nouvelles actions de sociétés ou les prêts en dollars (bons du Trésor, …) sont des opérations caractéristiques de la monnaie. À la limite même la spéculation sur des titres de sociétés pourrait être considérée comme une utilisation habituelle de monnaie (contrairement à la spéculation sur la monnaie elle-même, simplement échangée avec d'autres monnaies, c'est peut-être de ça que parlait arnaudus ?).
    - Elle ne tient pas compte des dollars échangés ailleurs dans le monde (monnaie utilisée dans certaines transactions internationales ; d'un côté ce n'est pas nécessaire pour qualifier une monnaie, c'est un peu propre à certaines d'entre elles seulement, de l'autre des dollars ont été créés pour servir à ces échanges, donc il faut en tenir compte pour calculer le rapport entre les échanges et la monnaie existante).
    - En se concentrant sur le PIB (soit la somme des valeurs ajoutées, pas des transactions), j'ai considéré qu'on achetait systématiquement un produit réalisé par une seule société ou personne. En pratique j'achète du pain à un boulanger, qui a acheté de la farine, de l'eau et de l'énergie à d'autres, et ainsi de suite : le prix total du pain (qui correspond à sa valeur ajoutée totale) a été échangé plusieurs fois entre les producteurs (plusieurs transactions, pour une somme de x fois le prix du pain). Plus le produit est complexe et plus il y a d"intermédiaires et plus ce facteur est élevé. Je ne sais pas s'il existe des chiffres pour l'estimer. On porterait sans doute le pourcentage précédent vers quelques % par jour, j'imagine (sans tenir compte des points précédents, juste pour le calcul basé sur le PIB).

    J'ai sans doute oublié d'autres utilisations de la monnaie, donc les valeurs doivent être supérieures.

    Si on s'en tient aux actions échangées (ce qui inclut sans doute pas mal de spéculation, mais on peut considérer que c'est une utilisation habituelle de monnaie), il semblerait que les sommes échangées soient à nouveau proches des 0,5-1% par jour (https://fr.statista.com/statistiques/570729/principales-places-boursieres-internationales-dans-le-monde-en--par-montant-des-actions-echangees/ ; attention, la page n'indique pas que toutes ces transactions ont été réalisées en dollars, mais ça donne une idée de l'ordre de grandeur).

    Côté bitcoin, il y a clairement beaucoup de spéculation dessus, le taux d'utilisation pour des transactions réelles devrait être très inférieur aux 0,5% annoncés.

    Ceci étant dit, le fait qu'une monnaie soit beaucoup utilisée ou non ne me paraît pas très utile pour déterminer si c'est une monnaie ou non. Elle peut ne pas être très utilisée parce qu'elle sert à entasser de l'argent ou bien parce qu'elle sert de monnaie occasionnelle.

    Sauf qu'on peut observer le cours du bitcoin et se dire qu'il n'a rien à voir avec celui d'une monnaie d'échange : ses variations sont clairement dues à la spéculation. Ce n'est pas le cas des monnaies réelles : le fait qu'on puisse les échanger massivement contre de vrais biens et services, à grande échelle, leur donne en quelque sorte une "valeur réelle" (floue bien sûr). Un dollar ne pourrait pas se mettre à valoir 10 euros (ou même plusieurs euros), sauf choc économique majeur bien sûr. Tout simplement parce que si c'était le cas tous les possesseurs de dollars changeraient leurs dollars en euros pour acheter des biens, services, actions ou autres en euros, ce qui ferait chuter le cours du dollar par rapport à l'euro.

    Plusieurs facteurs déterminent le cours des monnaies réelles, que je n'ai pas tous en tête, mais ça inclut assez largement ce qu'on peut acheter avec et la quantité de monnaie en circulation, contrôlée par la banque centrale. Pour le bitcoin, le fait que la masse monétaire ne soit pas contrôlée pose des problèmes de régulation de l'ensemble (les banquiers centraux régulent l'évolution de la valeur d'une monnaie réelle, ce qui est un point important) ; et l'évolution des cours laisse supposer que c'est surtout utilisé pour de la spéculation, sinon dès que son cours augmente trop par rapport au dollar tout le monde le vendrait pour acheter des dollars. Qui utilise une monnaie qui ne permet pas d'acheter à manger alors que son cours varie autant par rapport aux monnaies réelles/traditionnelles ? Être payé dans une monnaie dont le cours fluctue aussi violemment n'est possible que si elle permet réellement d'acheter des biens et services importants ou si on fait de la spéculation dessus.

    Les monnaies traditionnelles sont des monnaies réelles parce qu'elles sont les monnaies de pays (avec des individus qui s'en servent pour leurs échanges, à grande échelle) et (dans une moindre mesure) qu'une banque régule leur valeur.

    Concernant les monnaies sans banque centrale : le fait que personne de bien identifié ne puisse influer sur la monnaie ne signifie pas que personne ne peut influer dessus ou que la situation est meilleure du point de vue des citoyens (comme pour n'importe quel autre marché, sauf que la monnaie a un rôle important dans toute l'économie). Que ce soit le rêve d'anarcho-capitalistes je comprends, que ça fasse rêver les rebelles de gauche je n'ai jamais bien compris : si on peut identifier des problèmes avec le système financier ce serait plutôt qu'il n'est pas assez / pas bien régulé, que les banquiers sont trop libres de faire ce qu'ils veulent : retirer aux banques centrales le contrôle du cours de la monnaie ne va pas changer tout ça.

  • [^] # Re: Le problème majeur du Bt est qu'il ne s'échange pas, ce n'est pas une monnaie

    Posté par  . En réponse au journal Le Bitcoin va-t-il détruire la planète ? Contre‐point. Évalué à 2.

    Ceci dit, l'argument vaut aussi pour les monnaires réelles, entre les billets et pièces perdus, stockés sous les matelas, ou les grosses sommes bloquées des années sur des comptes courants, c'est de la monnaie qui ne circule pas.

    Les objets du monde réel ont une sorte de tendance à resurgir à un moment ou un autre, je ne suis pas sûr qu'on en perde tant que ça. Les billets peuvent s'abîmer mais étant donnée leur valeur (en euros en tout cas) on les range probablement plus soigneusement.

    Et du point de vue de la masse monétaire, il suffira d'en créer d'autres (ce qui est un problème avec le bitcoin). La monnaie étant créée et détruite, la circulation de monnaie peut être ajustée au fur et à mesure, y compris si elle est toujours quelque part mais qu'elle dort.

  • [^] # Re: Merci

    Posté par  . En réponse au journal Le Bitcoin va-t-il détruire la planète ? Contre‐point. Évalué à 7.

    Merci beaucoup pour ton temps, le travail abattu et les analyses produites (aller chercher des données, les vérifier et les publier c'est vrai que c'est long… et très utile).

  • [^] # Re: moi j'adore

    Posté par  . En réponse au journal Bookmark : Interview d'Emmanuel Macron sur l'IA dans Wired. Évalué à 3.

    Dans quelle mesure ça n'est pas dû aux galères et aux coûts liés à la possession d'une voiture dans Paris (stationnement, bouchons…).

    Ce qui est un des inconvénients de ce mode de transport (bien que les inconvénients de posséder un véhicule personnel soient reportés en partie sur les autres habitants).

    métro : < 20km/h, bus/tram encore moins

    L'article de wikipédia sur le métro de Paris (dans l'encadré à droite) indique 21-39 km/h, selon les lignes.

    La vitesse des bus est largement conditionnée par le trafic automobile.

    Cet article indique 39km/h (hors périodes de vacances) pour les voitures, mais ça inclut le périphérique. En ville ils comptent plutôt 15,3 km/h.

    Et sur de plus grandes distances la vitesse des transports en commun augmente : comme pour les voitures, c'est le fait de circuler dans une zone très dense (encombrements et arrêts fréquents) qui mène à ces moyennes.

  • [^] # Re: moi j'adore

    Posté par  . En réponse au journal Bookmark : Interview d'Emmanuel Macron sur l'IA dans Wired. Évalué à 4.

    parce qu'il y a quelqu'un pour reprendre les rennes en cas de soucis

    Seulement si tu distribues des cadeaux.

  • [^] # Re: Halte à l'obsolescence programmée...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Du rififi dans ta cartouche d’encre. Évalué à 2.

    Je travaille dans le développement de logiciels, une autre tâche d'ingénierie. Et, crois-le ou non, je n'essaie pas de fournir des logiciels sans erreur à mes clients. Vraiment, je n'essaie même pas.

    Ceux qui conçoivent des logiciels savent qu'ils font un compromis entre différents critères : rapidité/coût de développement, fiabilité, rapidité d'exécution, facilité de maintenance, quantité d'erreurs dedans, … Et donc aucun de ces critères n'est maximisé, parce que ça se ferait au détriment des autres et qu'on ne peut pas les sacrifier totalement.

    Et ce n'est pas une forme d'arnaque : c'est conçu exprès pour servir au mieux les clients : bien sûr on pourrait (essayer de) produire des logiciels sans erreur, mais c'est aussi 1 ou 2 zéros de plus sur le coût de développement (et donc sur la facture, il n'y a pas de mystère : c'est le client qui paie). À moins que le client ait un besoin très particulier (envoyer le bidule dans l'espace, installation industrielle sensible, …) il n'y a aucune raison d'écrire des logiciels sans erreur (surtout d'en payer le coût correspondant). Le logiciel a une utilité bien définie (faire gagner du temps au client), un coût, une fiabilité, … Le client n'a aucun intérêt à payer très cher pour un logiciel sans erreur, ça lui coûterait plus cher que les gains de productivité qu'il en attend.

    Les logiciels n'ont pas forcément de durée de vie donc la comparaison n'est pas directe, mais le même principe s'applique aux objets du quotidien (et les autres d'ailleurs, moins visibles) : ils ne sont pas conçus pour durer éternellement, ça n'aurait aucun sens. Y compris pour le client.

    Pour ce qui concerne les logiciels, le problème de vendre de la qualité (fiabilité/sécurité) rejoint d'ailleurs ceux des objets, notamment quand ils sont bon marché et que les consommateurs ne veulent pas investir du temps pour choisir et prennent souvent le moins cher : il est facile de vendre des fonctionnalités, moins de vendre de la qualité. Soit parce que le client ne regarde que le prix (c'est plutôt de sa faute), soit parce qu'il est difficile pour lui d'évaluer la qualité du résultat (et là c'est plus compliqué à traiter). Parmi les solutions (partielles, forcément) : la période de garantie (qui n'est pas éternelle), le support intégré à l'abonnement (s'il y a abonnement ou contrat de maintenance), la réputation de l'entreprise issue de travaux passés (ça c'est quelque chose que le client peut vérifier, au moins un peu).

  • [^] # Re: Halte à l'obsolescence programmée...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Du rififi dans ta cartouche d’encre. Évalué à 3.

    Je sais, mais bon, qu'ajouter… me faire dire ce que je n'ai pas dit, ne pas lire ce que j'écris, tout mélanger, … : ce n'est pas une discussion de mon point de vue : je laisse tomber.

    Pour la fixations sur les puces, au détriment de tout le reste : Lexmark est racheté par un groupe de 3 sociétés chinoises (un partenaire industriel, deux partenaires financiers) :
    - Apex (51%) : fabricant de composant de cartouches, dont puces, encre, toners, … bien implanté sur tout une plage d'activités de l'impression et sur le marché asiatique (ce qui ne semble pas le cas de Lexmark).
    - PAG Asia Capital (43%) : un fond d'investissement
    - Legend Holdings (6%) : un fond d'investissement

    Je lâche l'affaire…

  • [^] # Re: Halte à l'obsolescence programmée...

    Posté par  . En réponse à la dépêche Du rififi dans ta cartouche d’encre. Évalué à 3.

    Bien sûr que les produits sont calculés pour une durée de vie donnée (disons minimale, après advienne que pourra), je l'ai mentionné dans mon message.

    C'est le métier des ingénieurs de déterminer quel serait le meilleur compromis entre coût de fabrication, fiabilité, durée de vie, simplicité de fabrication, …

    Faire des produits dont la durée de vie est maximisée n'a aucun sens d'un point de vue conception/compromis. Et si la durée de vie du produit est de tant d'utilisations (donc pas une durée dans le temps en principe : c'est un problème d'ingénierie), les composants devraient avoir une durée de vie approximativement similaire parce que de toutes façons ils vont casser un jour et que faire un composant beaucoup plus solide que les autres ne sert à rien (le problème étant qu'en général il est plus cher de faire une pièce mécanique plus durable).

    Les voitures ne sont pas éternelles, pas plus que les autres objets, et faire des véhicules qui durent plus longtemps est un compromis différent. Si on s'inquiète de cette question on se renseigne sur la durée de vie estimée du véhicule (c'est en général une question qu'on se pose quand on achète une voiture). Et a priori les voitures particulières ont plutôt fait des progrès depuis quelques décennies.