ylsul a écrit 222 commentaires

  • [^] # Re: attention

    Posté par  . En réponse au journal Informatique et écologie. Évalué à 2.

    L'innovation ne nous sauvera pas. Si demain la fusion nucléaire est disponible, elle nous servira juste à détruire la planète plus vite, car l'énergie c'est l'unité de transformation de notre environnement…

    Ça ne veut rien dire "détruire la planète". La vie s'en remettra, globalement. La planète elle-même aussi. Et préserver la planète complètement inchangée n'est pas forcément un objectif.

    Par exemple si la fusion permet de produire de l'électricité à partir d'eau sans pollution importante, on peut dire que c'est une transformation. Dire que c'est une destruction est déjà plus discutable (il se peut que le prélèvement puisse durer des millénaires sans conséquence visible par exemple). Bien sûr l'état global de la planète change, ce n'est pas pour ça qu'on considère que c'est une pollution/destruction. Rien que le fait de vivre dessus entraîne des transformations (même si l'énergie est intégralement fournie par le soleil), ce n'est pas forcément grave ; ou même un problème.

    Il faut faire le lien avec les problèmes réellement rencontrés par l'humanité. Par exemple on parle émissions de CO2 et pénurie de matériaux : utiliser une énergie comme la fusion, si elle permet de produire de l'énergie sans émission de CO2 et de recycler les matériaux efficacement (une opération qui peut nécessiter pas mal d'énergie), résout efficacement ces problèmes (je parle de la fusion pour reprendre ton exemple, ça arrivera sans doute trop tard pour traiter le cas des émissions de gaz à effet de serre). Ça n'a aucun sens de dire que cette énergie détruirait la planète (ou permettrait de la détruire) sans faire le lien avec les problèmes traités. À moins que les quantités d'eau concernées soient très importantes, ce n'est pas automatiquement une "destruction", pas plus que les transformations qui en sont issues. Et si elle permet de faire plus de recyclage, elle permet une sorte de "restauration" (en tout cas d'entretien) sur un aspect important : les matières premières.

    Globalement tu as un discours très générique et quand il faut parler de la réalité et des problèmes que tu prétends traiter ça part dans tous les sens, tu ne réponds que par d'autres phrases toutes prêtes comme celle-ci. Il ne suffit pas de reprendre quelques concepts hors contexte des conférences de Jancovici et d'en faire une religion, il faut aussi comprendre ce que sont les gains d'efficacité, ce que c'est qu'une pollution (non, ce n'est pas n'importe quelle transformation du monde, donc pas n'importe quelle dépense d'énergie), à quel terme on traite quel problème, ce qui agit sur tel ou tel aspect (en bien ou en mal), étudier le domaine concerné (histoire de l'informatique) et savoir justifier ses prédictions.

  • [^] # Re: attention

    Posté par  . En réponse au journal Informatique et écologie. Évalué à 1.

    Donc tu ne justifies pas l'exponentielle, tu te contentes de dire que si on regarde un petit bout d'une exponentielle elle a l'air plate. C'est évident mais quand on regarde un petit bout d'une ligne plate elle a l'air plate aussi… Donc regarder une ligne plate n'indique absolument pas que ça va devenir une exponentielle. Pour l'instant, du rapport et de ton discours, vous décidez que ça va être exponentiel mais vous ne fournissez aucun élément pour le justifier. La tendance actuelle ça pourrait aussi bien être le prolongement de la ligne violette (scénario que vous appelez Sobriety). Vous ne pouvez pas juste décréter que ça va se passer comme ci ou comme ça et bâtir tout un discours dessus… Vous faites des projections, vous voulez qu'elles soient prises au sérieux, je veux savoir d'où elles viennent.

    Le discours général sur les émissions de CO2, le choisi ou non, bon… merci, je vois l'idée, mais faire des projections au hasard et en déduire de mauvaises solutions ce n'est pas une manière de traiter le problème. En fait se concentrer sur tel ou tel secteur n'a pas vraiment de sens : autant regarder comment ça se passe secteur par secteur ça peut être utile, autant considérer comme vous le faites qu'il y a une enveloppe par secteur et qu'il faut rester dedans non, ça n'a aucun sens. Ça parle de taxe carbone, de consommation générale moindre, de décarbonation de la production (y compris électrique, comme c'est déjà le cas en France), ce genre de choses. Proposer un peu n'importe quoi comme solutions sur des analyses qui reposent sur des projections infondées ça ne résout aucun problème.

    Le transfert peut tout à fait se faire du non-numérique vers le numérique, faire des choix ce n'est pas poser une enveloppe pour le numérique et dire "on va filtrer les flux par contenu ou bien limiter l'accès à la vidéo pour rester dedans". Euh… non. Le rapport parle de télémédecine par exemple, on peut assez facilement imaginer que ça va limiter la consommation de ressources par ailleurs (transports). Du coup on peut facilement intégrer cette augmentation de consommation de ressources pour le numérique parce que ça correspond à une diminution de ressources par ailleurs, presque automatiquement, il n'y a pas besoin de limiter d'autres utilisations de la vidéo.

    Pour ce qui est de sociétés comme Google et Netflix et de leur consommation de ressources, les coûts d'infrastructure sont déjà des coûts non-négligeables, il n'y a pas besoin d'attendre que "la planète" ou je ne sais quoi mette un plafond : ça leur coûte déjà de l'argent et elles font déjà un gros tas d'optimisations. On ne va sans doute pas consommer de la vidéo de manière exponentielle, donc elles n'ont pas les moyens de financer une consommation exponentielle de ressources (pas plus de visionnage et d'abonnements, donc pas plus de revenus), donc cette augmentation ne peut pas exister (ça peut augmenter, mais pas à ce rythme). C'est déjà limité par les coûts, pas au sens d'un plafond complètement fixe mais de contraintes économiques bien réelles qui font que ça ne peut pas augmenter n'importe comment. Pour que ça change, il faudrait parvenir à produire pour de moins en moins cher une énergie de plus en plus polluante. Et ce n'est pas le cas, les coûts de production de l'énergie sont probablement plutôt stable.

    Le renouvellement du matériel informatique c'est une chose, ça arrive pour différentes raisons, mais ça n'a pas de raison d'être exponentiel. Pire, tout le discours sur la 4K, les appareils photos plus précis, les capacités de stockage : autant on peut discuter du rythme de renouvellement, autant ça ne devient pas exponentiel à cause de ces capacités. Pour ça il suffit de regarder l'histoire de l'informatique : les gains d'efficacité ont accompagné les gains de performances. Et le dire comme ça c'est encore très mal présenter le sujet. La réalité c'est que les gains d'efficacité ont permis les gains de performances. Si on n'avait pas développé des processeurs plus efficients, on n'aurait pas pu avoir des processeurs aussi puissants que ceux qu'on a maintenant. C'est comme se placer dans les années 80, regarder la courbe d'augmentation de puissance des processeurs entre les années 80 et les années 2000 et en déduire qu'on vit quelque part au milieu du soleil sur un tas de centrales nucléaires tellement tout ça consomme de l'énergie et produit de la chaleur. Évidemment non, ça ne s'est pas passé comme ça. Ça ne pouvait pas se passer comme ça, parce que d'une part les processeurs ne peuvent pas chauffer autant et continuer à fonctionner et d'autre part les consommateurs ne veulent pas de machines dont la consommation croît fortement. La seule et unique raison pour laquelle on a pu avoir une augmentation exponentielle de la puissance de ces processeurs, c'est qu'on a réalisé les gains correspondants dans leur efficacité. Le monde où on a une augmentation exponentielle de la puissance et des ressources associées ne pouvait juste pas exister. Et à moins que tu aies une justification très étayée, il ne le peut toujours pas, pour les mêmes raisons. Personne ne va payer tout ça de plus en plus cher, donc ça ne peut se développer que si on augmente l'efficacité de l'ensemble en même temps ou bien que ça remplace d'autres activités (éventuellement non-numérique). Depuis que la puissance des machines des particuliers augmente plus lentement (10-15 ans), on n'a pas des machines qui consomment de plus en plus pour compenser : si on ne sait pas faire des processeurs plus efficients, l'augmentation de puissance et les usages n'augmentent pas autant, c'est tout ; la limité est déjà là.

    Tes exemples pour justifier l'exponentielle c'est l'augmentation de la résolution (4K, 8K plus tard). Donc on est passé en quelques dix années de la TVHD à la 4K, pour environ 4 fois plus de données, quelque chose comme ça ? Pendant ce temps, la puissance des machines a été multipliée par plus que 4 et on a développé h265 et AV1, la densité de stockage a augmenté (même quantité de matière et d'alimentation électrique pour plus de stockage), ce qui résout le problème. Historiquement l'informatique a fait des gains de productivité exponentiels dans tout un tas de domaine depuis des décennies, ces gains ont été permis par des gains d'efficacité et n'auraient pas eu lieu sinon. Faire des projections en parlant de 4K, 8K et autres n'a aucun sens : bien sûr on va continuer à faire des progrès sur tout un tas de choses, et le fameux appareil photo 5 multi-objectifs est accompagné d'une carte mémoire d'une densité bien supérieure à celle des modèles précédents, le problème du stockage est déjà résolu.

    Bien sûr faire des progrès techniques ça veut dire qu'on remplace du matériel. Si on veut le limiter on a déjà des outils comme la taxe carbone ou bien une taxe sur le matériel (ou les déchets) électroniques (ou choisir individuellement de ne pas le changer en permanence, mais c'est un autre sujet). En revanche c'est un mécanisme bien connu et qui n'a rien d'exponentiel. Prendre un sujet isolément comme vous le faites, faire des projections non-justifiées et proposer des solutions comme piétiner la neutralité du réseau et autres, euh.. non, merci. Un vague "oui mais on va quadrupler les débits", ben… oui, comme d'habitude en fait. Et c'est parce qu'on a réussi à diminuer l'énergie nécessaire pour trimbaler ces données, sinon ce serait déjà juste infernal.

    Donc pour le stockage on a AV1 et l'augmentation de la densité de stockage, pour la puissance des machines on a déjà des gains réguliers et l'intégration des nouvelles instructions permettant d'alléger le codage/décodage de ces nouveaux codecs pour que la puissance nécessaire reste faible, pour les débits on a déjà des gains très élevés (je remets le lien que Xavier Claude a mentionné quand il t'a répondu plus bas). Pour le renouvellement du matériel c'est déjà le cas pour différentes raison, ça ne va pas augmenter de manière exponentielle parce qu'on continue à faire des progrès et ça n'a rien à voir avec la quantité de vidéo qu'on regarde. D'où sortez-vous ces exponentielles, sérieux ?

    Tu cites aussi de manière annexe l'exemple de docker et des paquets. C'est un débat constant pour une bonne raison : la consommation de ressources telles que l'énergie ou les matériaux n'a pas augmenté de manière exponentielle dans l'histoire de l'informatique. C'est un débat sans fin parce qu'utiliser l'augmentation de la capacité des machines (à consommation constante) pour simplifier ce qu'on en fait est une bonne chose. Et en réalité on le fait parce que plus grand monde ne programme en assembleur, qu'on peut faire une distinction entre des logiciels pour lesquels les performances sont critiques (systèmes d'exploitation, codecs et autres logiciels à haute performance) et les autres. Il y a juste un débat sans fin parce qu'à un moment donné on peut faire des choix raisonnable entre plus ou moins d'optimisations des performances et de l'efficacité, mais qu'en même temps les autres critères sont importants aussi (simplicité, maintenance, …). Ce débat ne va pas s'éteindre, quelle que soit par ailleurs l'augmentation de la puissance des machines, tout simplement parce que c'est une question d'ingénierie. Et si on peut se permettre de faire des choix qui varient au cours du temps, c'est grâce à tout un tas de progrès concernant l'efficacité, parce qu'on les a fait, ça n'implique pas de consommer de plus en plus de ressources (les machines actuelles ne consomment pas vraiment plus que des machines d'il y a 30-40 ans, personne n'en voudrait ; et je peux regarder des vidéos en TVHD sur ma machine sans consommer plus de ressources que pour un DivX au début des années 2000 sur une machine de l'époque, qui serait bien incapable d’afficher une vidéo actuelle). Ces consommations n'ont absolument rien d'exponentiel.

  • [^] # Re: attention

    Posté par  . En réponse au journal Informatique et écologie. Évalué à 2.

    Quand il s'agit d'un problème de pollution locale, le fait de concentrer les humains dans les villes et la pollution aussi c'est dangereux. Si la pollution existe mais dans les endroits moins peuplés, les dégâts peuvent être moindres. Bien sûr ça dépend de si elle est vraiment locale et de ses effets ; par exemple s'il s'agit de polluants essentiellement quand on les respire mais qu'ils retombent rapidement à terre, c'est plutôt local et le raisonnement peut s'appliquer.

  • [^] # Re: attention

    Posté par  . En réponse au journal Informatique et écologie. Évalué à 3.

    J'ajoute que nous avons recalculé, à partir de 2 études de 2014, l'écart entre les projections qu'ils avaient faites et le réel de 2019, pour justement s'assurer de la fidélité des modèles et que nous avons éliminé les modèles insuffisants.

    Une des questions c'est que la projection exponentielle des rejets de CO2 dans le rapport est uniquement une extrapolation. Dans la partie mesurée depuis un certain nombre d'années, la courbe augmente assez lentement et régulièrement. Dans les projections ça explose dès qu'on dépasse la partie mesurée. C'est au mieux très difficile de faire ce genre de prévisions, sur quoi sont-elles basées ? Et dans quelle mesure prennent-elles en compte l'amélioration de l'efficacité énergétique de l'ensemble du système, plutôt que seulement l'augmentation de la consommation de données ?

    Les courbes laissent aussi entendre que ça pourrait se prolonger et continuer à augmenter à ce rythme pendant un moment. Mais pourquoi ? On consomme sans doute beaucoup de vidéo en ligne déjà, il y a des chances pour qu'il y ait une sorte de limite, pas une augmentation exponentielle à long terme.

    Une estimation exponentielle de la consommation de ressources, c'est autant pour les coûts d'infrastructure des sociétés concernées, donc soit elles font de gros gains d'efficacité, soit elles sont ruinées, soit elles gagnent beaucoup plus d'argent. Et dans ce dernier cas, en quoi cette dépense d'argent par les particuliers est-elle plus consommatrice de ressource qu'une autre ? À la limite des gains de productivité ailleurs peuvent permettre de consommer plus de vidéo en ligne, mais d'une part ces gains sont souvent des gains d'efficacité aussi dans un autre secteur et d'autre part dans les secteurs qui font le plus de gains on a l'informatique (une des raisons pour lesquelles on peut avoir des machines aussi puissantes et faire circuler autant de données, c'est justement les gains d'efficacité du secteur).

    Et je ne parle pas des solutions proposées…

  • [^] # Re: attention

    Posté par  . En réponse au journal Informatique et écologie. Évalué à 2.

    L'écart de ton exemple semble quand même très élevé, je ne suis pas sûr que ce soit très représentatif. D'ailleurs peu de véhicules annoncent une consommation aussi faible.

    J'ai un peu de mal à trouver des séries issues de la même source et qu'on pourrait comparer sur une période assez longue (et qui indiquent les sources, …), mais pour la consommation de carburant des voitures j'ai trouvé cette série de l'INSEE (ligne "Carburants pour automobile") et pour les distances parcourues cette page. Pour cette deuxième page, on peut compléter avec l'article plus détaillé du même site qui montre que ce sont les voitures qui ont roulé plus, pas seulement qu'on les a plus remplies.

    Ça semble assez cohérent avec les chiffres de l'ADEME qui mentionnent une baisse de la consommation moyenne des véhicules vendus (là ce sont les chiffres normalisés, donc discutés). Sur une période récente, les véhicules consommeraient moins mais auraient roulé plus.

    L'amélioration de l'efficacité des moteurs a été compensée par l'alourdissement des véhicules pendant longtemps (climatisation, mais aussi équipements de sécurité). Il semblerait que depuis la fin des années 2000 on ait quand même réussi à utiliser ces améliorations pour réduire leur consommation.

  • [^] # Re: attention

    Posté par  . En réponse au journal Informatique et écologie. Évalué à 1.

    Dans une certaine mesure, si tous les constructeurs font les mêmes optimisations ce n'est pas très grave que ces valeurs soient théoriques : c'est utile pour comparer les véhicules entre eux et l'évolution au fil du temps.

  • # Les survivants

    Posté par  . En réponse au journal Usenet est-il vraiment mort ?. Évalué à 3.

    Sur un certain nombre de groupes, si tu poses une question tu auras des réponses intéressantes. Mais c'est vrai que c'est beaucoup moins fourni.

    Pour ce qui concerne lisp, que ce soit en anglais ou en français, il n'y a pas énormément de trafic et de grandes discussions mais il y a toujours des gens très pointus pour répondre si tu poses une question.

  • [^] # Re: Mon petit doigt me dit...

    Posté par  . En réponse au journal J'accepte. Évalué à 6.

    Faire des sites qui ne passent pas leur vie à espionner leurs utilisateurs pour optimiser la publicité ciblée ? Parce que pour avoir de simples stats pas trop intrusive, il n'y a pas besoin de mettre de bandeau. Reste le cas du suivi des utilisateurs pour savoir qui revient et combien de fois, mais l'essentiel de la toile doit pouvoir vivre sans ça, non ? Et faire des sites utilisables.

  • [^] # Re: Schyzophrénie.

    Posté par  . En réponse au journal Payez vos journaux. Évalué à 1.

    Je pense qu'il y a des limites à la comparaison : ce sont des situations différentes, vouloir à tout prix les ramener à une situation exactement similaire est difficile du fait de l'incertitude au moment de la succession sur les revenus futurs, du fait que ces revenus ne sont pas touchés d'un coup et du fait qu'il est difficile de déterminer après coup quel est le rôle des héritiers par rapport à celui de l'auteur d'origine dans les revenus après sa mort (ces revenus seront imposés comme des revenus, mais qu'est-ce qui devrait passer pour de l'argent hérité et qu'est-ce qui devrait passer pour de l'argent issu de leur travail propre ?).

    On ne peut donc pas arriver à un traitement exactement égal, mais d'une certaine manière ça n'a pas vraiment de sens non plus. Quelque part on est peut-être plus dans le fait de recevoir un bien et d'en tirer des bénéfices (par exemple un logement qu'on va louer), sauf qu'il faut estimer sa valeur.

    En cherchant un peu, voilà ce que j'ai trouvé : un document de la SACD qui traite du sujet. Le point que tu soulèves est traité à partir de la page 13 ("LA REGULARISATION DE LA SUCCESSION"), le début du document ça semble être toutes les règles pour savoir qui obtient les droits, dans quelle proportion selon qu'il y a ou non testament, PACS, mariage, enfants, …

    La solution retenue consiste à évaluer l'œuvre en tenant compte de ses recettes passées, de sa popularité et d'autres critères, puis à appliquer le calcul de l'impôt sur la succession en se basant sur cette valeur. Je trouve la solution pas mal, et sans doute ce qu'on peut faire de plus proche de la succession dans le cadre "normal".

  • [^] # Re: Schyzophrénie.

    Posté par  . En réponse au journal Payez vos journaux. Évalué à 2.

    un salarié peut accumuler l'argent de son salaire et le transmettre à ses enfants par exemple,

    Un auteur également.

    Je pense qu'il faut bien distinguer le mode de rémunération du reste. Le droit d'auteur consiste à verser une rémunération différée. On pourrait salarier les auteurs (il me semble que ça existe), dans ce cas l'œuvre vit un certain temps et rapporte de l'argent à l'éditeur, qui fait le pari de rentabiliser le salaire versé initialement. Disons que c'est le cas du jeu vidéo propriétaire, pour prendre quelque chose de pas si éloigné du domaine artistique.

    Dans ce modèle c'est l'éditeur qui prend le risque de perdre ou de gagner de l'argent dans la vie de l'œuvre. Dans le modèle du droit d'auteur, l'auteur est impliqué dans ces risques et bénéfices, c'est juste une autre manière de le rémunérer. Il se trouve que l'œuvre va rapporter de l'argent sur une certaine période, et donc l'éditeur et l'auteur seront rémunérés progressivement. Ça ne veut pas dire qu'ils vont toucher plus d'argent, juste que l'argent est versé au fil du temps à l'auteur.

    un auteur reçoit une rémunération étalée dans le temps et je ne vois pas en quoi céder la partie qu'il n'a pas encore touchée (sous forme d'un droit à la percevoir) constitue un problème.

    Problème d'égalité de traitement par exemple ? Hors droit d'auteur, y a-t-il des situations comparables dans d'autres domaines ? Personnellement je n'en vois pas.

    Ça n'existe pas tellement dans d'autres domaines parce qu'on a considéré que dans le domaine artistique ces notions d'auteur et de vie de l'œuvre sont assez présentes, ce qui est moins le cas en moyenne ailleurs (ceci étant dit, il est possible de rémunérer des gens sous forme de pourcentage sur des recettes futures dans d'autres domaines d'activité, y compris d'écrire dans un contrat que ce droit concernera leurs héritiers je pense). On peut citer les actions dans une société, mais ça pourrait être un pourcentage sur les revenus futurs d'une idée ou autre contribution.

    Tu peux penser que c'est un mauvais modèle de rémunération, pourquoi pas, mais la transmission aux héritiers est une autre question. Si on considère un éditeur qui pense qu'une œuvre va rapporter 100.000€ de recettes et que 20% vont à l'auteur dans le cas où ça se vent "normalement" (ni ratage ni gloire et célébrité), on peut rémunérer l'auteur de deux façons :
    - Soit il est payé comme salarié, il touche 20.000€ pour sa création, l'éditeur assume les pertes ou profits si l'estimation ne se réalise pas précisément (dans un sens ou dans l'autre).
    - Soit il est payé via le droit d'auteur, il touche 20% des recettes, par contrat, il assume le risque/bénéfice.

    Dans le cas où l'œuvre se vend "normalement" (selon l'estimation initiale), dans les deux cas l'auteur reçoit 20.000€, dans les deux cas il peut les transmettre à ses enfants. Je ne vois pas en quoi dans le deuxième cas, si l'auteur meurt après avoir touché seulement la moitié de la somme, ne pas laisser ses héritiers toucher le reste est plus juste. Dans le premier cas, même s'il meurt après que l'éditeur a vendu la moitié des exemplaires, ses enfants toucheront bien l'intégralité de la somme.

    Je ne comprends pas en quoi transmettre des droits aux enfants c'est un traitement différent : au contraire, ça permet à l'auteur de transmettre à ses enfants la totalité des gains de l'œuvre, comme s'il avait reçu un salaire pour l'écrire à la place.

    Le droit d'auteur est là pour rémunérer l'auteur. Maintenant, ça ne me choquerait pas qu'on continue à verser les droits d'auteurs aux héritiers si ceux-ci font quelque chose pour continuer à faire vivre l'oeuvre d'une façon ou d'une autre.

    Le droit d'auteur est juste une manière rémunérer l'auteur de manière différée et sans savoir combien à l'avance, pas de le rémunérer plus ou moins. Ni de transmettre plus ou moins l'argent à ses enfants. Les différences avec le salariat c'est l'incertitude sur le montant et le moment où la somme est versée. Maintenant le fait que la durée soit calculée à partir de la mort de l'auteur ou la durée de perception peuvent être un problème, mais c'est différent de la question de l'héritage.

    Pour ce qui est de donner plus de droits aux héritiers sur l'œuvre (droits moraux notamment, pour décider de ce qu'elle devient en tant qu'œuvre) : bof, quand je vois ce qu'ils en font quelquefois. Surtout quand il s'agit d'une descendance assez lointaine.

    Le fait qu'ils héritent la rémunération que l'auteur n'a pas eu le temps de toucher avant de mourir, ce n'est pas le problème. D'autant plus que si eux ne touchent pas l'argent, c'est l'éditeur qui le récupère (on pourrait le faire capter par l'état, mais c'est comme prendre 100% d'une partie de leur héritage).

    On peut noter au passage que si les héritiers font vivre l'œuvre (d'une manière qui rapporte de l'argent) ils touchent un surcroît de rémunération parce qu'elle rapporte plus d'argent, ce surcroît étant dû à leur travail et pas à celui de l'auteur d'origine.

  • [^] # Re: Schyzophrénie.

    Posté par  . En réponse au journal Payez vos journaux. Évalué à 1.

    On pourrait en dire autant de l'héritage en général, ce n'est pas spécifique au droit d'auteur.

    Et le principe est de rémunérer la création artistique via un droit sur les ventes (qu'on peut qualifier de rente) plutôt qu'en payant le travail initial (un salaire). L'auteur prend part aux risques et aux bénéfices associés, via cette rémunération basée sur la diffusion de l'œuvre. On peut trouver que c'est une bonne idée ou non, mais c'est une question distincte de la transmission aux enfants.

  • [^] # Re: Schyzophrénie.

    Posté par  . En réponse au journal Payez vos journaux. Évalué à 1.

    Sur la question de la durée, ou du fait que ce soit calculé à partir de la mort de l'auteur, je suis plutôt d'accord.

    Sur le contrôle exercé sur l'œuvre (droits moraux) par de lointains descendants aussi.

    En revanche que les droits soient transmissibles à ses enfants/conjoint (par héritage) ne me choque pas, à partir du moment où on admet le principe d'offrir une rémunération basée sur les ventes plutôt qu'une rémunération initiale du travail : un salarié peut accumuler l'argent de son salaire et le transmettre à ses enfants par exemple, un auteur reçoit une rémunération étalée dans le temps et je ne vois pas en quoi céder la partie qu'il n'a pas encore touchée (sous forme d'un droit à la percevoir) constitue un problème.

  • [^] # Re: Traduction

    Posté par  . En réponse à la dépêche G’MIC 2.7.0 : Une rentrée pleine de style pour le traitement d’images !. Évalué à 2.

    Le masculin-féminin en fait partie depuis longtemps (Ysabeau n'y est pour rien, merci d'arrêterz les procès d'intention).

    Oui, pareil (pour les procès d'intention). J'ai fait cette remarque parce que je répondais à Ysabeau et qu'elle milite très explicitement sur cette question ; et que jusqu'à ces jours-ci je trouvais que ça ne concernait justement que quelques auteurs (ces jours-ci j'ai lu pas mal de dépêches et journaux en retard, je me suis dit que ça semblait s'être généralisé dans les dépêches).

  • [^] # Re: Traduction

    Posté par  . En réponse à la dépêche G’MIC 2.7.0 : Une rentrée pleine de style pour le traitement d’images !. Évalué à -1.

    Quelque chose me dit que, quelle que soit la façon que j'aurais de présenter les choses, il y aura un truc qui ne passera pas.

    Probablement le fait que tu décides que de toutes façons tu as raison et que les autres n'ont pas compris ton propos ?

  • [^] # Re: Traduction

    Posté par  . En réponse à la dépêche G’MIC 2.7.0 : Une rentrée pleine de style pour le traitement d’images !. Évalué à 2.

    j'ai revu cette dépêche pour en rendre l'écriture plus inclusive

    Tu veux dire que quand une dépêche est proposée, tu choisis de modifier le texte dans un sens que tu juges "plus inclusif" ?

  • [^] # Re: Dommage…

    Posté par  . En réponse au journal Chewbacca bronsonisé. Évalué à 4.

    Il n'y a pas de censure, juste un filtrage/modération (très) temporaire des nouveaux (spam, tout ça…).

    Quand tu es nouveau, ton karma est trop faible pour que tes commentaires commencent avec une note de 1, donc ils ne sont pas affichés par défaut. En général, quand ton commentaire est même vaguement pertinent, un habitué passe et clique sur "pertinent" quand il remarque qu'il est à zéro parce que tu es nouveau. Donc ton commentaire est assez rapidement affiché.

    Au bout de 10 points (si je me souviens bien) gagnés comme ça, tes commentaires commencent avec une note de 1.

    Après c'est plus simple de ne pas crier à la censure en arrivant, ça évite les -1 ;) .

  • [^] # Re: Matraquage Publicitaire

    Posté par  . En réponse au journal Pourquoi les femmes ont déserté l’informatique dans les années 1980. Évalué à 3.

    Prendre un élément et en faire une déduction "évidente" ça fait une jolie histoire, pas une analyse du monde.

  • [^] # Re: Pour qui ? Par qui ?

    Posté par  . En réponse au journal Elphyrecoin : la cryptomonnaie au service de l'opensource. Évalué à 5.

    Par rapport au journal précédent, j'ai trouvé cette information supplémentaire:

    Parfois, cela coûte même cher aux développeurs qui doivent payer pour leur serveur ou d’autres services.
    Le moment est peut-être venu d'allier travail et plaisir : et si la blockchain permettait aux développeurs open source, dans le cadre d'un système économique parallèle, d'échanger ou d'acheter des services, des outils, des produits ?
    Cette nouvelle crypto-monnaie veut se concentrer sur cette idée.

    Je suis d'autant plus perplexe : si le but c'est de soutenir le développement de projets libres, je préférerais recevoir du vrai argent que la possibilité d'échanger des biens et services dans un "système économique parallèle"… C'est beaucoup plus compliqué à mettre en place qu'échanger de vrais euros pour avoir de la vraie nourriture ou payer mon vrai loyer, ou ça nécessite que quelqu'un fasse des conversions depuis du vrai argent.

    Parce que si on considère qu'il suffit de créer cet argent donc c'est plus ou moins gratuit, il faut se rappeler que créer de l'argent ne crée pas de richesse globale. Et que donc soit quelqu'un achète cette monnaie avec une autre, soit quelqu'un produit des richesses qui s'achètent avec cette monnaie (et créer toute une économie parallèle, c'est compliqué ; et hors sujet).

    Ce qui serait utile pour le financement de travaux sur des projets libres, ce serait de ne pas mélanger ça avec d'autres sujets qui n'ont rien à voir (créer un système économique parallèle) et d'admettre que financer des projets libres ça implique de donner de l'argent qui coûte quelque chose (pas de miracle, de "il suffit de miner"). En réalité il s'agit de transférer des richesses vers les développeurs, donc la monnaie c'est pratique pour ça (les paiements en pizzas moins, je ne peux pas payer mon loyer avec) mais si ça ne coûte rien c'est sans doute plus ou moins raté (le cas des financements indirects comme la publicité sont particuliers, et on peut considérer que ça coûte quelque chose).

  • [^] # Re: Décompte du temps ?

    Posté par  . En réponse au sondage Mes contributions financières à des projets libres s’élèvent à…. Évalué à 3. Dernière modification le 09 février 2019 à 23:21.

    Il faut clairement que l'argent rentre à un moment "de l'extérieur", sinon ça pose un problème. Mais ici déterminer ce qui se trouve à l'intérieur et à l'extérieur n'est pas évident, et je trouve la question d'origine de Julien valide : sur linuxfr on va sans doute trouver des gens potentiellement assez intéressés par ces questions, sans que tout le monde ait le temps de contribuer directement comme tu le fais. Donc des gens assez susceptibles de donner de l'argent à la place.

    Je pense que la question était de savoir si ces histoires de donner de l'argent pour financer des projets libres c'est vraiment mal barré (les gens les plus susceptibles de se sentir concernés ne sont pas prêts à donner, donc convaincre les autres risque d'être difficile) ou si ça paraît accessible (les gens intéressés par le logiciel libre qui traînent par ici donnent déjà de l'argent).

    Le but du sondage n'est à mon avis pas de déterminer quel est le budget concret, juste de déterminer si ces bidules de financement par les dons ça a l'air réaliste.

  • [^] # Re: Décompte du temps ?

    Posté par  . En réponse au sondage Mes contributions financières à des projets libres s’élèvent à…. Évalué à 1. Dernière modification le 09 février 2019 à 16:31.

    Alors dis-nous cher lecteur, à titre de comparaison, combien d'argent as-tu donné à des projets libres sur toute ta vie, autres que les tiens ? Je parle de vrai don sans contrepartie directe.

    Semble prétendre que non, si on veut vivre du libre il n'y a pas besoin de réfléchir à un modèle économique viable, on à le droit d'attendre de l'argent sans contrepartie…

    L'idée c'est plutôt que l'économie du don (avec dons financiers) peut être un modèle économique viable. Quand on achète une baguette de pain, il a fallu la produire, et donc le modèle marchand (je verse une contrepartie pour obtenir la baguette) est assez classique. Dans le monde immatériel, produire une copie d'un logiciel / morceau de musique / … ne coûte (quasiment) rien. Par contre la production de l'œuvre initiale a bien un coût, et cette idée de donner de l'argent pour la produire plutôt qu'acheter des droits d'utilisation des copies, colle assez bien à la structure des coûts de production (on veut des biens libres, on finance leur création). Par contre c'est forcément une économie du don, au sens où si tu n'as pas payé tu as quand même le droit d'obtenir l'œuvre.

    Autrement dit, je devrais coder pour du non libre, sur des projets qui m'intéressent pas des masses, que je ne peux même pas montrer à mes pairs autres que mes collègues (pour avoir les retours et donc m'améliorer), chose qui étouffe quand même pas mal la passion…

    Ou coder sur des projets libres, ou sur des logiciels spécifiques pour des entreprises, ou faire un autre métier : cet argent n'a pas à circuler en circuit fermé entre les développeurs (libres ou autres). Et personne n'a dit que faire un métier qui te déplaisait était souhaitable.

    et donner sans attendre de contrepartie directe à des gens qui, eux, sont sur des projets, peut-être non viables économiquement, sans vraies deadlines, etc…

    Je pense qu'il y a un malentendu ici : la contrepartie des dons c'est la réalisation d'un projet libre. Quand Julien dit "sans contrepartie", je pense qu'il parle bien d'un don dans ces conditions, mais par opposition à d'autres choses qu'on trouve souvent sur les plates-formes de financement participatif : si tu donnes tant, tu as un t-shirt, si tu donnes tant, tu as droit à une journée avec les développeurs, … La question porte sur le financement direct de biens libres, sans faire boutique de t-shirt ou vendre des services annexes en espérant financer le projet avec les bénéfices. On peut aussi voir ça comme une activité de service qui consiste à produire des biens libres contre rémunération (plutôt que développer quelque chose, faire le pari que ça va marcher, et donc vendre des droits d'utilisation).

    aurait plus de valeur que contribuer du code?

    Personne ne dit qu'une contribution sous forme de code a moins de valeur. Mais le modèle bénévole n'est pas toujours le plus pratique à grande échelle, ou simplement pour travailler intensivement sur un projet, et la question est de savoir dans quelle mesure ce travail peut être financé. On voit que les projets libres complexes ont souvent des développeurs payés pour travailler dessus. Le monde monétaire (travail spécialisé), mais pas forcément marchand.

    On peut remarquer que du point de vue des dates limites et autres contraintes de production, que tu fournisses une contribution sous forme d'argent ou de code, c'est un peu la même chose : à moins que tu sois prêt à porter le projet tout seul s'il s'enlise, tu peux aussi bien fournir une contribution qui ne servira à rien parce que le projet n'aboutira jamais.

  • [^] # Re: Ne pas effacer l'histoire, et question de monopole.

    Posté par  . En réponse au journal Service après-vente : Boulet (le dessinateur) et l'art libre. Évalué à 1.

    la liberté est à mort de l'auteur + 70 ans

    C'est pour les droits d'exploitation. Pour les droits moraux (donc qui peut utiliser l'œuvre et pourquoi), il me semble qu'il n'y a pas de limite et que les descendants de l'auteur peuvent intervenir, non ?

  • [^] # Re: Ce ne sont pas les seuls

    Posté par  . En réponse au journal Chromium n'aime pas la nouveau-té. Évalué à 1.

    Il me semble que Mozilla a fait du travail pour tester les pilotes (libres ?) sous Linux et travailler avec les développeurs de ces pilotes.

  • [^] # Re: Beurk

    Posté par  . En réponse à la dépêche Sortie de ONLYOFFICE Desktop Editors 5.2 avec la connexion à Nextcloud / ownCloud. Évalué à 1.

    En l'occurrence il y a justement un support (+ correction de bugs) financé par l'administration. Et la formation/adaptation aux nouveaux outils ne dépend pas du prix ou du fait qu'il s'agit de logiciels libres.

  • [^] # Re: une competition ?

    Posté par  . En réponse au journal une formation à être parent. Évalué à 3.

    Ben Harry Potter ce sont plutôt ses parents le problème…
    (d'un autre côté c'est peut-être juste sa version de l'histoire)

  • [^] # Re: Lire correctement est important !

    Posté par  . En réponse au journal Nouvelle année ? Rien à foutre ?. Évalué à 5. Dernière modification le 04 janvier 2019 à 18:21.

    Ben, "l'équipe à ses lecteurs", le problème c'est que ceux qui écrivent les contenus ce n'est pas spécialement "l'équipe" mais un peu tout le monde.

    Rien ne t'empêche de proposer une dépêche.