Je vois, sur ce site, pas mal d'interrogations sur l'évolution de XMPP, de critiques, et de dénigrement. Je pense donc qu'il peut être utile de donner de temps en temps des petites nouvelles sur ce qu'il se passe en interne.
Des bases de données sociales aux réseaux sociaux
Quelques sites très populaires ont mis à la mode le terme « réseau social ». Pourtant, ce terme dont usent et abusent les médias cache le caractère extrêmement centralisé de ces sites et avec lui les problèmes que posent le fait de confier des données personnelles à une entreprise unique.
Des alternatives décentralisés existent, même si elles n'ont pas encore la faveur des médias. Grâce à elles, les utilisateurs soucieux de leur vie privée peuvent passer des bases de données sociales aux réseaux sociaux.
Sortie d’Instantbird 1.0
Instantbird est un client de messagerie instantanée multi‐protocole.
Il utilise la bibliothèque de protocoles de Pidgin, libpurple, et est propulsé par les technologies Mozilla.
Ces technologies, de par le fait qu’elles soient très proches des technos Web (JavaScript, CSS, XML), sont très accessibles. De plus, grâce à l’utilisation du moteur de Firefox, l’écriture d’extensions devient un exercice très facile.
Maintenant que la version 1.0 est sortie, l’équipe d’Instantbird va pouvoir se concentrer sur les nouveautés et l’innovation dans le domaine de la messagerie instantanée. À suivre de très près donc.
Journal Le protocol de Skype rétro-ingénierié
Un hacker russe expert en rétro-ingénierie logicielle libère le protocole de Skype pour permettre une version open-source:
http://skype-open-source.blogspot.com/
Reste à voir comment Microsoft va réagir, parce que je ne pense pas que l'apparition d'un client Skype libre soit une bonne nouvelle pour eux.
Reste à voir si cela aboutie à quelque chose, je sais que le projet telepathy cherche à avoir un greffon skype.
XMPP au printemps, le grand rafraîchissement
C’est en 1999 que Jeremie Miller crée Jabberd, serveur open source de messagerie instantanée et de présence. Il appelle le protocole (de fait) sous-jacent « Jabber », terme traduisible directement de l’anglais au français comme un « bavardage ». Puis, le petit protocole au nom sans prétention commença à en avoir. Voulant jouer dans la cour des grands, il fut en effet proposé comme standard auprès de l’IETF avec l’objectif de fournir une véritable interopérabilité dans le monde de la communication instantanée, encore jeune, mais déjà quasi-entièrement sous le contrôle de divers réseaux privés, propriétaires et sans aucune transparence de fonctionnement.
Mais l’Internet est sans pitié pour les jeunes présomptueux, et il fallut plusieurs groupes de travail IETF, brouillons, stabilisation du protocole, la création d’une fondation (Jabber Software Foundation)… pour que finalement, début 2004, 5 ans après la création du protocole, ce dernier soit enfin un standard reconnu. On lui accorda des numéros pour faire le fier comme James Bond : RFC 3920 (le cœur) et RFC 3921 (Messagerie Instantanée et Présence). Petit protocole devenu grand décida alors de changer de nom pour paraître plus sérieux lors d’entretiens d’embauche. Il se fit donc appeler XMPP, pour e*Xtensible **Messaging and **Presence **P*rotocol.
À partir de là, la JSF prit plus d’importance, s’organisa davantage et changea à son tour son nom en 2007 pour XSF, XMPP Standards Foundation. Notons l’évolution sémantique : on est passé d’une entité de code (Software) à une autre gérant désormais clairement des Standards. Les rôles sont répartis entre l’IETF et la XSF. L’IETF s’occupe essentiellement du centre névralgique du protocole, ce qui en fait un protocole Internet interopérable. De son côté, la XSF gère en plus les extensions : les XEP (XMPP Extension Protocols). En effet, XMPP a été créé comme un protocole extensible. Par design, il est un triple protocole — comme son nom l’indique : un protocole de Présence (qui de ses contacts est présent ?), un protocole de Messagerie (non forcément lié à la présence : on peut envoyer des messages à des entités dont nous ne connaissons pas la présence, comme pour les e-mails), et enfin, un protocole e*X*tensible, qui permet donc de créer des sous-protocoles de communication, pour tout usage. XMPP fut défini comme un protocole applicatif extrêmement générique, non limité à la messagerie instantanée.
La XSF s’occupe donc en particulier de cette dernière caractéristique (extensibilité), et travaille en collaboration avec l’IETF sur les deux autres.
Néanmoins, cela fait maintenant 7 années que le cœur de notre petit protocole n’avait pas été soigné, bien que souvent ausculté puisqu’il se faisait vieux. C’est pourquoi, après toutes ces années de traitement, le voilà comme un nouveau né avec ses nouveaux numéros d’identité.
En effet, pour fêter le printemps, le 21 mars 2011 est à noter comme le jour où les RFC de XMPP seront mises à jour : les RFC 3920 et 3921 sont désormais obsolètes et remplacées respectivement par les RFC 6120 et 6121. Enfin, une troisième RFC voit le jour, standardisant séparément le format des adresses XMPP (ce qui était auparavant intégré à la RFC 3920) : la RFC 6122.