arnaudus a écrit 5369 commentaires

  • # TLDR

    Posté par  . En réponse au lien L’impact climatique du numérique et, notamment, du streaming (et aussi les impacts indirects). Évalué à 3 (+3/-3).

    Cette vidéo confirme que 80 à 90% de l'impact CO2 des activités numériques en général viennent du terminal des utilisateurs (PC, tablette, téléphone). Les estimations fournies sont de l'ordre de 50g eq CO2/h de streaming, donc moins de 500kg par an si on stream 24h/24 (5% des émissions d'un citoyen lambda).

    J'imagine que la rumeur persistante qui attribue l'empreinte écologique du numérique aux GAFAM et aux multinationales sert aussi à déculpabiliser : une recherche Google consommerait l'équivalent d'un café, ouh lala Google détruit la planète. La mode est à reporter ces coûts sur l'IA, ça n'est plus Google mais l'IA qui détruit la planète. Mais en fait c'est assez faux, les data centers c'est comme les transports en commun, ils mutualisent les coûts environnementaux parce que c'est l'intérêt des multinationales que d'optimiser leur utilisation. Un bus consomme plus qu'une voiture, mais si dans le bus il y a 50 personnes, alors le bus est une solution bien plus sobre. Pour le numérique c'est pareil, un serveur dans un datacenter demande plus de ressources qu'un PC, mais comme des centaines ou des milliers de personnes mutualisent ce serveur, le coût écologique par utilisateur est négligeable.

  • # Un peu de confusion

    Posté par  . En réponse au message Y aura-t-il un jour l'émergence d'une alternative libre à android ? . Évalué à 10 (+7/-0).

    En fait, Android est libre, c'est un OS basé sur un noyau Linux, et dans une grande majorité les licences associées sont GPL / Apache. La situation n'est donc absolument pas comparable avec un PC vendu avec Windows par exemple. Par contre, Android n'est pas une distribution communautaire, donc le public ne peut pas voir et intervenir dans son développement, ce qui n'empêche pas le logiciel d'être libre.

    En pratique, ce qui empêche tout un chacun d'installer des distributions alternatives sur leur smartphone, c'est multifactoriel, mais il y a des aspects hardware (comme il n'existe pas d'interface normalisée entre l'OS et le matériel sur ces machins ARM comme il peut en exister sur les PC, le support matériel est bien plus complexe et il faudrait essentiellement une image de la distribution pour chaque modèle de téléphone), et des aspects commerciaux (le fait que la plupart des vendeurs de smartphone bloquent les droits des utilisateurs pour de multiples raisons, qui rendent encore plus difficile et potentiellement "dangereux" pour le matériel l'installation d'OS alternatifs).

    il y a sans doute quelque chose qui m'échappe dans la complexité à développer un tel système

    Sans être plus expert que toi, je crois que le problème n'est pas de sortir une image qui fonctionne sur un modèle particulier. Le problème c'est de faire fonctionner ta distribution avec une multitude de modèles. D'ailleurs, la plupart des constructeurs n'installent pas la version officielle d'Android, ils développement une version patchée pour fonctionner avec leur hardware, avec des pilotes ou des micrologiciels pas forcément libres; cette complexité explique aussi certainement le manque de support à long terme. Tu imagines que si même Samsung a du mal à sortir des OS rétrocompatibles avec leurs modèles d'il y a 2 ans, la tâche de faire fonctionner un système sur des modèles de plusieurs marques, de tester les mises à jour dans cette jungle, et de gérer les bugs et les problèmes de compatibilité ne semble pas à la portée d'une communauté.

  • [^] # Re: AI et chômage

    Posté par  . En réponse à la dépêche Nouvelles sur l’IA de mai 2025. Évalué à 3 (+0/-0).

    J'ai des doutes là-dessus.

    Bah il y a des chiffres, quand même, c'est pas une opinion. Par ex:

    https://www.alternatives-economiques.fr/sites/default/files/public/media/20160401/A356079A.GIF

    (par contre ça a l'air très lissé, je ne suis pas sûr si ça n'est pas le résultat d'un modèle).

    Mais en 2025, ça me semble moins sauter au yeux que le chômage n'a pas augmenté depuis 1960.

    C'est parce que 1960 est le minimum sur les 200 dernières années. Mais disons que depuis les chocs pétroliers (~ 1980), la productivité a fait +50% et le chomage structurel semble constant.

  • [^] # Re: Ras-le-bol de l’IA ! Résistons !

    Posté par  . En réponse à la dépêche Nouvelles sur l’IA de mai 2025. Évalué à 2 (+1/-2). Dernière modification le 03 juillet 2025 à 17:36.

    Moi aussi. C'est juste une liste d'arguments dont la plupart sont factuellement faux, et la plupart sont également complotistes (l'idée que les LLM ont été conçus pour manipuler les réseaux sociaux, c'est confondre la motivation de la conception et l'utilisation qui en est faite). C'est ce qui arrive quand tu pars de la conclusion; l'idée c'est "l'IA c'est de la m*** et ça devrait être interdit", et une longue liste d'arguments est reconstituée n'importe comment pour tenter de convaincre, sans aucune considération pour la qualité de l'argumentation (il faut juste mettre un grand nombre de trucs).

    Comme d'habitude, il faut 10 minutes pour écrire une page d'arguments absurdes, et il faudrait des jours pour les réfuter. L'argument du copyright est par exemple totalement contradictoire. Ça fait 30 ans sur ce site que tout le monde hurle contre le propriétaire, contre la main-mise des multinationales sur la culture qui devrait être dans le domaine public, etc, et là, paf, les IA se nourrissent de contenu copyrighté pour sortir du 100% domaine public à volonté et tout un coup on s'offusque, "oh lala, les pauvre multinationales de l'industrie de la culture, ils sont volés". Le foutage de tronche intégral. Et au passage, l'argument du changement de licence du code libre c'est une hallucination. Ça vient probablement d'UN tweet il y a plusieurs années sur la première version de Github copilot qui était surparamétrée et qui pouvait sortir, lors de requêtes très spécifiques, des blocs de code entiers et des bouts de licence. N'importe quel utilisateur des générateurs de code modernes sait que cet argument est du 100% bullshit, un LLM bien paramétré ne sort jamais un bloc de données d'entrainement reconnaissable. Cette idée, c'est de l'hallucination non-IA; l'entrainement des LLM avec du code GPL et la publication des sorties de ce modèle sous domaine public sont entièrement compatibles avec l'esprit et la lettre des licences libres, car la sortie n'est pas un travail dérivé au sens de la propriété intellectuelle. Certains regrettent peut-être ne pas avoir anticipé une telle situation, et d'avoir publié leur logiciel sous une licence qui permet l'aspiration et l'étude de leur code par des algorithmes, mais c'est du ouin-ouin, et ça n'est certainement pas un argument contre l'IA. (l'aspiration illégale d'oeuvres culturelles, ça l'est éventuellement plus, mais ça n'est pas de ça dont on parle ici).

    Parmi les arguments débiles contre l'IA, il y a aussi l'histoire de "c'est juste des méthodes de complétion automatiques". Quand tu comprends les progrès théoriques et technologiques qu'il y a eu sur les 5 dernières années sur les modèles de langage, ça revient à dire qu'un moteur thermique c'est juste du feu. Mais évidemment, ça ne colle pas avec l'argument de la "hype", comme quoi ça serait des jouets sans avenir et que de la com'. Alors on préfère rester sur "hin hin en fait ça fait des trucs triviaux", mais c'est complètement faux.

  • [^] # Re: AI et chômage

    Posté par  . En réponse à la dépêche Nouvelles sur l’IA de mai 2025. Évalué à 3 (+0/-0).

    Bah oui, ça n'est pas contradictoire. La croissance c'est la croissance du PIB, et le PIB mesure le flux d'argent, donc il est possible de le faire croitre "indéfiniment".

    Je n'ai pas dit que c'était une bonne mesure de la richesse à long terme, notamment justement parce que ça mesure le flux et pas le stock. Si tu extrait toutes tes ressources minières (par ex l'Arabie Saoudite), tu vas avoir un PIB de brutasse, mais tu ne mesures pas à quel point tu t'apauvris sur le long terme. Pareil si tu détruis l'environnement.

    Peut-être qu'un argument est que tout le monde se fiche de la richesse à long terme, ce qui importe (pour les élections par exemple) c'est l'impression instantanée de richesse.

  • [^] # Re: AI et chômage

    Posté par  . En réponse à la dépêche Nouvelles sur l’IA de mai 2025. Évalué à 3 (+0/-0).

    C'est le soucis du PIB, il évalue la production et l'échange de ressources, il n'évalue pas un patrimoine existant.

    Je ne suis pas certain qu'il existe un seul économiste qui pense que le PIB est un bon indicateur ni que l'optimiser est un objectif intéressant. Le PIB mesure le flux de pognon, y compris l'argent de la drogue, de la corruption, et les revenus de la vente des bijoux de famille; ça n'est donc pas un bon indicateur de la richesse future.

  • [^] # Re: Ras-le-bol de l’IA ! Résistons !

    Posté par  . En réponse à la dépêche Nouvelles sur l’IA de mai 2025. Évalué à 5 (+2/-0).

    Tant que le mouvement anti-IA sera porté par l’ignorance et l’auto-intoxication (et parfois malheureusement le mensonge), le mouvement anti-IA n’ira nulle part.

    C'est d'ailleurs assez ironique qu'un reproche majeur fait aux LLM (le fait qu'ils peuvent parfois halluciner des trucs complètement faux mais les énoncer d'un ton docte) est exactement la tactique employée par les anti-AI :-)

  • [^] # Re: AI et chômage

    Posté par  . En réponse à la dépêche Nouvelles sur l’IA de mai 2025. Évalué à 2 (+1/-2). Dernière modification le 03 juillet 2025 à 12:18.

    moi même je pourrais vivre sans travail. Je sais comment m'occuper.

    Mais est-ce que tu peux subvenir à tes besoins sans travail?

    Le soucis est la répartition de la richesse

    Mais c'est aussi la production de la richesse, tu dois produire avant de répartir, et l'accaparement d'une partie de la richesse par ceux qui la produisent est nécessaire pour maintenir leur motivation à le faire (autrement il n'y a plus rien à partager).

    Cela me paraît particulièrement malsain de pousser à l'évolution de cette techno sans avoir au préalable mis en place de quoi rendre la situation acceptable. C'est une fuite en avant.

    L'histoire de l'humanité est une fuite en avant. Est-ce qu'on a "mis en place de quoi rendre la situation acceptable" quand on a développé l'imprimerie, l'industrie, l'automobile, le transport aérien, la contraception, la technologie nucléaire? L'amélioration de l'hygiène a permis une réduction drastique de la mortalité infantile, donc une augmentation dingue du taux de croissance de la population, avec tout un tas de conséquences (dégradation de l'environnement, modifications sociétales, dilution des héritages…); est-ce qu'il aurait fallu "mettre en place de quoi rendre la situation acceptable" avant d'imposer les égouts, le savon, et les antibiotiques? Est-ce que Torvalds ou Stallman auraient dû organiser des groupes de reflexion pour savoir s'ils fallaient qu'ils se lancent, en prédisant les pertes d'emploi dans l'industrie du logiciel proprio? On peut se gargariser d'un ton docte sur le mode "asseyons-nous et réfléchissons aux conséquences avant de décider collectivement si une technologie doit être autorisée et encouragée", mais tu veux faire quoi? Des Grenelle, des commissions, des rapports, des discours, des consultations citoyennes, bref, brasser du vent? C'est ça l'avenir souhaité, une société de doctes gargariseurs qui ne font rien à part deviser, sans jamais rien décider au final? Est-ce que ça n'est pas le meilleur moyen pour devenir une annexe de la Chine en 2050, le pays des gargariseurs, qui glosent sans fin sur un avenir qu'ils ne peuvent pas connaitre?

    Évidemment que quand on fait quelque chose on prend le risque de faire des erreurs. Mais quand on fait rien du tout on est certain qu'on va finir écraser par un monde qui évolue et qu'on ne comprends plus. S'il y a des choses à mettre en place, c'est un accompagnement par des règles éthiques, environnementales et économiques, mais des moratoires pour laisser les gloseurs gloser, c'est laisser les clés du monde aux glandus.

  • [^] # Re: AI et chômage

    Posté par  . En réponse à la dépêche Nouvelles sur l’IA de mai 2025. Évalué à 3 (+0/-0).

    Mais si Anthropic "gagne" la course, je ne vois pas trop ce que cela changera en pratique en fait. Cela ressemble plus à une excuse pour faire du business as usual et à participer à une prophétie auto réalisatrice que d'avoir contribué à améliorer le sort de l'Humanité.

    J'ai l'impression que c'est l'idée de "l'outil entraine des gains de productivité qui vont entrainer du chômage ce qui va rendre les gens malheureux", qui n'est pas vraiment un argument : c'est une sorte de constatation (un peu comme "on va tous mourir"), ça ignore qu'une grande majorité de nos concitoyens associent leur bonheur à leur pouvoir d'achat (donc à des gains de productivité perpétuels), qu'inventer des outils ça définit notre espèce, qu'une fois inventé un outil ne peut être "désinventé" (il y a une orientation de la flèche du temps dans l'histoire des idées). Et le plus gros problème à mon avis, c'est que l'alternative ("privons-nous d'outils existants pour maintenir une masse de travail pour nous occupper") semble non-seulement économiquement absurde, mais en plus psychologiquement aliénante; il y a deux contextes dans lesquels on se permet de faire à la main ce qu'une technologie permettrait de faire facilement : les loisirs et les camps de concentration.

  • [^] # Re: AI et chômage

    Posté par  . En réponse à la dépêche Nouvelles sur l’IA de mai 2025. Évalué à 3 (+0/-0).

    La croissance fait référence à la croissance du PIB, pas à la croissance de l'extraction des ressources minières (référence à la masse de la Terre).

    Même en termes de ressources naturelles et de secteur primaire, si tu prends par exemple l'amélioration génétique des variétés cultivées, c'est de l'augmentation "pure" de rendement sans puiser plus dans le stock des ressources. Ça serait pareil pour une méthode d'extraction améliorée qui permettrait d'extraire plus de métaux d'une même quantité de minerais, par exemple.

    Tu pourrais donc très bien imaginer ton espèce de sigmoide avec une asymptote oblique, qui correspondrait aux gains de productivité sans extraction de ressources supplémentaires.

    Si ton point d'inflexion est dans 50,000 ans, le modèle exponentiel pur reste un bon modèle. Et ça, ça dépend de notre capacité à découpler la croissance du PIB des ressources naturelles non-renouvelables.

  • [^] # Re: AI et chômage

    Posté par  . En réponse à la dépêche Nouvelles sur l’IA de mai 2025. Évalué à 3 (+0/-0).

    Tu parles de quels pays ?

    À peu près tous les pays de l'OCDE, tu as des trajectoires globales et individuelles par exemple ici: https://www.policycenter.ma/sites/default/files/OCPPC-PB1727-FR.pdf

    Sans être spécialiste, il semble que la croissance du PIB repose principalement sur l'énergie, ça c'est dur à découpler. Mais c'est énergie/CO2 qui est possible de découpler—je sais que Jancovici est pessimiste là-dessus, parce que jusqu'à récemment ça semblait impossible, mais un mélange de politique et de progrès technologiques rend visiblement le découplage possible.

    On sait que les transports terrestres n'ont pas besoin d'énergie fossile, on sait aussi que beaucoup d'industries peuvent s'en passer également (mais au prix de lourds investissements), ainsi que le résidentiel (chauffage et clim); si l'électricité n'est pas chère il est même possible qu'il n'y ait pas de surcoût dans certains secteurs.

    Pour le secteur tertiaire, je parlais de mon exemple de coiffeur. D'une manière générale, il est plus facile de décarboner le tertiaire que les autres secteurs, c'est d'ailleurs en cours, d'après le site que tu as mis en lien : les surfaces de bureau augmentent mais l'empreinte carbone diminue. Reste les équipements et les services (informatique notamment), mais pour ça il faut évidemment considérer le problème au niveau mondial. Si les usines dans lesquelles tes ordinateurs sont fabriqués carburent au charbon, ton empreinte carbone sera beaucoup plus forte.

  • [^] # Re: AI et chômage

    Posté par  . En réponse à la dépêche Nouvelles sur l’IA de mai 2025. Évalué à 4 (+1/-0).

    Tu peux avoir une croissance du PIB due à la croissance des services, et pas de la production industrielle.

    Disons que je suis coiffeur et que tu es coach sportif.

    En janvier, on n'a pas un rond ni l'un ni l'autre, je ne peux pas me payer de coach et tu ne peux pas avoir de coupe de cheveux. Le PIB est à 0€.
    En février, je trouve un billet de 20€ par terre, j'ai de quoi me payer une séance de coaching à 20€, et avec cet argent tu as de quoi te payer une coupe de cheveux à 20€. Le PIB est à 40€.
    En mars, je me fais une séance de coaching et tu te payes une coupe de cheveux; on a toujours 20€ chacun, on refait pareil le 15 du mois, et on a donc eu deux fois plus de services chacun que le mois d'avant; le PIB est à 80€.

    On a donc augmenté le PIB tous les mois, on a du boulot tous les deux, et notre activité de service n'a que très marginalement tapé dans les ressources naturelles. En faisant circuler le pognon plus vite on est plus riche, et notre richesse augmente bien plus que le stock de pognon.

    Et si tu penses que dans le monde réel, le PIB est couplé aux ressources naturelles, bah c'est pas complètement vrai (pense à la Suisse), et ça n'est de toutes manières pas une fatalité (par exemple, on avait toutes les raisons de penser que le PIB était totalement couplé à la consommation énergétique, jusqu'à ce que les deux commencent à se découpler dans certains pays sous l'effet de politiques environnementales).

  • [^] # Re: AI et chômage

    Posté par  . En réponse à la dépêche Nouvelles sur l’IA de mai 2025. Évalué à 5 (+2/-0).

    va bien falloir que quelqu'un paie

    Normalement, la justification des salaires plus élevés pour les travailleurs qualifiés est la rémunération a posteriori de l'investissement dans les années d'études.

    Je n'ai jamais été convaincu par ça, j'ai juste l'impression que le salaire est globalement une conséquence de l'état de l'offre et de la demande dans chaque secteur, avec une limite au niveau de la rentabilité (marginale) de l'employé au moment de l'embauche. En gros, si employer un ingénieur te permet de gagner 100k€ par an, c'est ton plafond. Tu vas regarder le marché du travail, et si tu peux embaucher à 60k€, tu vas le faire. Si employer un ouvrier te fait gagner 20k€ par an, tu regardes le marché du travail, et tu es sous le salaire minimum; tu ne vas donc pas embaucher.

    Du coup, si pour devenir ouvrier il fallait bac + 8, le salaire d'un ouvrier ne passerait pas magiquement à 100k€. C'est juste que les étudiants s'adaptent et ne lancent pas dans des études longues sans perspectives de carrière. Il n'y a qu'à regarder les très bas salaires proposés dans les filières "passion" (style histoire de l'art) pour voir que cette histoire de rémunération des études c'est du bullshit. Ce qui compte c'est la rareté du profil par rapport aux besoins, quitte d'ailleurs à fabriquer artificiellement cette rareté par des numerus clausus pour garder des salaires hauts.

  • # AI et chômage

    Posté par  . En réponse à la dépêche Nouvelles sur l’IA de mai 2025. Évalué à 4 (+1/-0). Dernière modification le 02 juillet 2025 à 16:19.

    Dario Amodei, le patron d’Anthropic, prévient que l’IA pourrait supprimer la moitié des postes « débutants » dans des domaines tels que la technologie, la finance ou le droit d’ici 1 à 5 ans.

    Le problème avec ce genre de prévisions, c'est que l'augmentation du chômage c'est l'argument de vente de ces entreprises. Ce dont il est difficile de douter, c'est que la productivité va augmenter. Mais dans l'histoire de l'économie, les gains de productivité ont rarement engendré du chômage, et aucun argument n'est proposé ici pour expliquer pourquoi ce serait le contraire avec l'IA. Ça ressemble donc à de la com pour patrons débiles, genre "grâce à moi il y aura plein de chômage".

    Donc jusqu'à preuve du contraire, cette histoire de chômage, c'est du bullshit. Les conséquences normales, c'est que les gains de productivité vont engendrer une baisse des coûts, qui vont permettre d'avoir plus pour le même investissement, et donc stimuler l'investissement, et donc la croissance. L'idée c'est qu'une entreprise ou un particulier n'a jamais ses besoins comblés. Une boite ne va pas dire "avant je dépensais 100k€ pour développer mon site web, maintenant je dépense 10k€, youpi, distribuons les 90 k€ gagnés aux salariés (ou aux actionnaires)". C'est juste qu'avec 100k€, tu pourras avoir un truc bien plus riche et/ou fonctionnel et/ou gourmand en serveurs et en bande passante, et tes concurrents aussi, donc tu dépenseras autant pour avoir plus.

    Ça ne veut bien sûr pas dire que ponctuellement il n'y ait pas des changements profonds dans certains secteurs.

    Il y a aussi la question de la formation: les experts n'arrivent pas tout cuits, il faut les former. Il faudra donc passer bien plus de temps sur les bancs des facs et des écoles d'ingé pour arriver à un niveau d'employabilité (puisque c'est à ça que servent les études: à apprendre en faisant un travail non-productif). Tout ça a un coût pour la société, et le modèle qu'il y a derrière est incertain (est-ce que c'est vraiment intéressant de rester à l'école jusqu'à 35 ans alors qu'à 16 ans on peut commencer à rentrer dans la vie active en tant qu'électricien ou agriculteur?)

  • [^] # Re: Les libertariens frappent encore...

    Posté par  . En réponse au lien Une nouvelle vision du micro-État. Évalué à 4 (+1/-0).

    C'est même difficile de dire si c'est sérieux ou pas ce truc. Ça ressemble à "on commence à discuter en ligne avec des potos de tous les pays, puis on se rencontre en vrai, puis ça fait des Chocapics et voila".

  • [^] # Re: non.

    Posté par  . En réponse au lien Social - Pour ou contre l'individualisme? Le débat sur la retraite par capitalisation relancé . Évalué à 3 (+0/-0).

    Si t'as la garantie d'avoir de quoi vivre convenablement jusqu'à la fin de tes jours, t'a pas d'impératif de mettre de coté pour tes vieux jours (mais rien ne te l'interdit).

    C'est un concept qui n'existe pas, "avoir assez pour vivre convenablement". Si tu donnes une retraite moyenne à tout le monde (ça fait dans les 1500€), ceux qui ont gagné le smic toute leur vie vont se trouver très confortables, et ceux qui gagnaient 10000€/mois ne vont jamais pouvoir garder leur train de vie et vont s'estimer lésés par le système.

    La sécurité sociale fonctionne comme une assurance, c'est pareil pour l'assurance maladie : tu touches un % de ton salaire. Si tu transformes ça pour toucher un fixe, en faisant l'hypothèse que c'est conforme à la constitution (j'en doute fort puisque ça transforme les cotisations sociales en impôt), les 50% les plus riches sont perdants, ils vont voter pour des candidats qui proposent de pouvoir sortir du système pour une transition vers la capitalisation, et tu as de fortes chances pour que ton système explose (puisque sans les cotisations des riches tu vas rentrer moins et tu ne pourras plus assurer la pension moyenne que tu avais prévue).

    Quand à la question j'ai cotisé plus, c'est la question d'un système de solidarité,

    L'assurance retraite n'a jamais eu vocation à être redistributive, ça n'est pas son principe.

    de même on ne rembourse pas les cotisation retraites pour quelqu'un qui se prends un camion à 2 jours de cette dernière.

    Parce que c'est une assurance. Note qu'en cas de décès avec un système par capitalisation, les héritiers vont toucher une partie du capital.

  • [^] # Re: non.

    Posté par  . En réponse au lien Social - Pour ou contre l'individualisme? Le débat sur la retraite par capitalisation relancé . Évalué à 1 (+0/-2).

    Par contre la pension versée par l'état (ou ses organismes délégués), n'a pas (de mon point de vue), à répliquer le salaire perçus

    Si tu fais ça, tu sors du système par répartition, qui est un système assurantiel (comme l'assurance chômage ou l'assurance santé). J'ai l'impression que tu suggères plutôt un système de prestation sociale (style revenu universel, ou RSA, ce genre là). Ce que je trouve paradoxal, c'est qu'un tel système ne ferait qu'encourager le remplacement du système par répartition par un système de complémentaires privées, qui constituerait la majorité des retraites pour beaucoup de salariés—en fait, ton programme me semble assez similaire à ce que proposent les partis de droite traditionnels; on aurait d'un côté un État qui redistribue sous forme de prestations sociales un minimum pour limiter le nombre de SDF que tu pourrais croiser dans la rue, mais ceux qui ne sont pas SDF ne bénéficient pas du système Étatique et doivent assurer leur retraite par leurs propres moyens.

    Tu as évidemment également un problème de consentement, puisque tu risques d'avoir du mal à trouver une majorité qui soit d'accord pour cotiser à perte.

    Tout le monde n'a pas le loisir de pouvoir travailler jusqu'à 65,67,69,70,75 ans,

    Tu peux tourner le problème comme tu le veux, c'est à la base une histoire de richesses produites, pas une histoire de progrès social. On vit dans une tribu avec des chasseurs et des non-chasseurs (enfants, vieux); chaque chasseur doit chasser pour ceux qui ne chassent pas; pour chaque chasseur que tu transformes en non-chasseur, il faudra que chaque chasseur travaille plus ou partage plus.

    À te lire, on croirait que c'est juste une histoire de choix de société, genre il faut être vraiment méchant pour forcer les gens à travailler jusqu'à 65 ans alors qu'il serait si facile de juste changer l'âge et de mettre 50 ans. Mais si tu n'as plus assez de chasseurs tu n'as plus assez de viande à partager! Et c'est vrai même si tu retires les revenus du capital (dans les 10% du PIB) de l'équation (sans compter qu'il faudrait au moins réinvestir un partie de ces 10% pour maintenir l'appareil productif). Il faut aussi que tu évites que les chasseurs se rebiffent et commencent à vouloir se débarrasser des vieux ou manger quelques lapins en douce.

    Donc non, la vraie injustice, elle est entre les générations : la génération qui a dans les 80 ans actuellement n'a quasiment pas cotisé, et est partie à la retraite très tôt avec un capital accumulé par les revenus du travail. La génération qui paye leur retraite cotise beaucoup, et partira à la retraite plus tard, avec un capital restreint puisqu'amputé par les cotisations—avec le risque très réel que ces cotisations n'ouvrent pas droit à grand chose si le système par répartition se transforme progressivement vers un système à capitalisation. Je trouve ça extrêmement injuste, et ça constitue un défaut fondamental du système par répartition : ce que tu retires du système n'a rien à voir avec ce que tu as cotisé, et en fonction des fluctuations démographiques tu as des gens qui profitent d'un excédent (ne cotisent rien et partent tôt) et une génération plus tard des gens qui ont une double peine (cotisent beaucoup et partent tard). Et avec ça, on ne parle même pas de la dette écologique qui a permis l'enrichissement des Baby Boomers en tapant dans les stocks naturels et qui devra être payée par les générations qui viennent.

  • [^] # Re: non.

    Posté par  . En réponse au lien Social - Pour ou contre l'individualisme? Le débat sur la retraite par capitalisation relancé . Évalué à 2 (+0/-1).

    Si t'a 0 actif ton retraité il peut toujours se brosser pour acheter des légumes qui n'ont jamais été plantés.

    Tu as juste lissé sur la démographie mondiale. Tu n'es évidemment pas robuste à la disparition de l'humanité, mais tu as effacé tous les effets locaux.

    Tout ce que tu fais avec la capitalisation, c'est ajouter un intermédiaire qui promet un certain rendement

    Bah c'est pas rien :-) En plus tu n'es même pas obligé d'avoir des fonds de pension privés, tu peux très bien en théorie avoir une gestion par l'État (je ne sais pas pourquoi, je pense que peu de gens seraient intéressés par ça).

    et si t'as pas de bol il est plus la au moment de la retraite

    Les finances des États ne sont pas sans limites non plus…

    Pour assurer le rendement promis, l'intermédiaire (ou les intermédiaires) va faire pressions sur les travailleurs

    Je ne sais pas où tu veux en venir, tu décris le fonctionnement du système capitalisme tel qu'il existe déja. Ça n'est pas très réaliste d'imaginer que plus de fonds de pension voudrait dire encore plus de pression sur les salariés : tous les acteurs d'un système capitaliste mettent déja une pression maximale sur le retour sur investissement. D'un autre côté, les fonds de pension gèrent à très long terme, donc on peut imaginer que c'est bien plus vertueux pour la stabilité de l'économie que le microtrading…

    sauf que le jour où ces derniers déciderons que ton argent c'est de la monnaie de singe, il ne te resteras plus que tes yeux pour pleurer, car t'auras activement détruit le peu de travailleur qu'il te restait.

    Je ne comprends pas ce que tu veux dire. Si tu achètes des actions d'openAI en dollars en 2025, elles seront toujours en dollars en 2065 quand tu partiras à la retraite. Si on échange alors 1000€ pour 1 dollar parce que l'Europe s'est effondrée et pas les US (franchement, pas sûr que ça soit le plus réaliste), tu auras beaucoup d'euros par action, puisque tu bénéficieras du taux de change de 2065. Il y a un truc qui ne marche pas dans ton raisonnement je pense.

    Par ailleurs ton système par capitalisation est inique

    C'est des formules toutes faites, ton truc. Le système par répartition est une assurance, ta retraite est proportionnelle à ton salaire actif, donc elle reproduit les différences de salaire de la même manière que le ferait un système par capitalisation.

    par ailleurs tu semble oublier que j'ai précisé qu'il y'a moyen d'investir (marginalement) lors des années fastes;

    Du coup, tu souhaites un système mixte capitalisation + répartition? Il me semble qu'il y a un problème majeur, c'est qu'il n'existe pas un niveau de cotisation de référence. Dans les années 1970 le niveau de cotisation était très faible par rapport à aujourd'hui, mais personne à l'époque ne s'est dit "tiens, mettons en place une augmentation des cotisations ce qui permettrait de transformer le système de répartition en un système mixte, et donc de couvrir une partie des retraites de 2025 par les revenus du capital qu'on a judicieusement placé quand on en avait les moyens". J'ai plutôt l'impression que le niveau de cotisation est ajusté avec un algorithme du style "le plus bas possible pour couvrir les coûts, et s'il est trop élevé pour ne pas risquer une récession à cause du coût du travail on le plafonne, on augmente la durée de cotisation et on emprunte pour compenser".

    Je pense que la compensation d'année en année ça marche pour les cycles économiques (pour couvrir les récessions de quelques années) mais ça ne peut jamais combler les tendances démographiques.

    De toutes manières, j'ai peur qu'il n'y ait aucune solution. Si on ne veut pas cotiser à 80% de notre salaire comme les fonctionnaires, il faudra augmenter la durée de cotisation et/ou baisser les pensions. La baisse des pensions va encourager le recours aux retraites complémentaires pour ceux qui en ont les moyens, et donc une transition vers une capitalisation partielle. C'est comme pour la Secu : pour prétendument "sauver le système" on doit le rendre inefficace, jusqu'à ce que les gens finissent par compléter le système public par des assurances privées, et à ce moment là on a fait un pas vers la perte du système, donc exactement le contraire de ce qu'on avait prétendu. Si on veut sauver un système de redistribution publique, il faut avoir un modèle pour le financer. Si on ne peut pas le financer parce qu'on n'a pas les richesses pour le faire, alors le système est condamné. "Sauver la répartition" quand il y a 56 retraités pour 100 actifs demande à consacrer une grande part des richesses que l'on produit aux retraites, et on n'a pas parlé du reste (défense, justice, éducation, etc); je trouve ça sacrément péremptoire d'accuser les puissances de l'argent de vouloir détruire le système par répartition alors qu'on n'a pas de solution à proposer qui n'impliquent pas un transfert injuste et massif des richesses entre générations—il ne faut pas oublier que les retraités d'aujourd'hui n'ont quasiment pas cotisé, ils ont gardé cette part du salaire pour eux.

  • [^] # Re: non.

    Posté par  . En réponse au lien Social - Pour ou contre l'individualisme? Le débat sur la retraite par capitalisation relancé . Évalué à 0 (+0/-3). Dernière modification le 23 juin 2025 à 14:06.

    année N-1, on a collecté X
    année N, on redistribue X

    Ah mais comment tu vais quand tu as moins d'actifs, que X diminue, et que tu ne peux redistribuer que 400€ par retraité?

    Ça n'est pas une nouveauté, le système par répartition n'est pas conçu pour gérer les variations démographiques. Quand tu as une quarantaine d'années avec des guerres, des crises, des modifications sociétales profondes, entre la génération qui part à la retraite et la génération qui entre sur le marché du travail, tu vas avoir des écarts très forts entre ce que tu as cotisé et ce que tu reçois, et c'est source de très fortes inégalités entre générations. J'imagine que l'héritage peut réduire les inégalités entre générations (mais du coup, c'est les inégalités à l'intérieur d'une génération qui vont être amplifiées). Je ne pense pas qu'il y ait de moyen d'éviter ça : si au temps t tu as A(t) actifs et R(t) retraités et que tu considères que X(t) >= k.R(t), avec k qui correspond à la retraite minimale, alors chaque actif va devoir cotiser au moins k.R(t)/A(t), tu n'as aucune marge de manoeuvre. Et si k.R(t)/A(t) est supérieur au PIB, bah le système s'écroule. Tu peux essayer d'encourager une politique nataliste (et ignorer les problèmes environnementaux avec un modèle basé sur une croissance économique infinie), tu peux zigouiller les vieux (ça pose des problèmes éthiques), tu peux essayer de mettre plus d'actifs au boulot, tu peux baisser les retraites, tu peux décaler l'âge de départ pour stabiliser le rapport R(t)/A(t). Financer la différence avec de la dette ne change rien puisque c'est un problème de quantité de richesses à distribuer (tu n'as pas fabriqué la richesse que tu es en train de distribuer).

    À mon avis, la méthode actuelle est assez débile, parce qu'on fixe X (disons qu'on fixe le taux de cotisation, ce qui revient à fixer x dans X(t) = x.A(t)), on fixe k (on ne veut pas diminuer le montant des retraites), et on est donc totalement dépendants du rapport du nombre de retraités sur le nombre d'actifs, c'est très passif. On pourrait avoir un système qui permettrait de verser moins de retraites et/ou de cotiser plus en fonction du rapport retraités / actifs, mais dans le premier cas les retraités sont dans la rue, et dans le deuxième cas les salariés sont dans la rue (et le Medef est dans les salles d'attente des ministères). C'est un choix de société.

    Dans un système par capitalisation, si on ignore les incertitudes des rendements, on a un système robuste aux variations démographiques : chacun touche en fonction de ce qu'il a cotisé dans le passé. Ça serait un peu équivalent à calculer les pensions en % des cotisations (et pas en % du salaire).

  • [^] # Re: Intéressant. Et pour les assos ?

    Posté par  . En réponse au journal Qui a fait certifier ses logiciels libres de caisse ? Fin de l'attestation individuelle.. Évalué à 5 (+2/-0).

    en local, sans connexion ni tiers certifiant, je ne vois pas non plus comment un algorithme peut garantir l’inaltérabilité

    Si tu hashes avec les transactions précédentes, disons que tu ne peux pas avoir la certitude que ton historique n'a pas été branché, mais tu as la certitude que la branche que tu as sous les yeux n'a pas été altérée. Si par exemple ce hash est imprimé sur les tickets de caisse, n'importe quel client qui est passé à la caisse après que tu aies forké a une preuve de la fraude sans le savoir, ça fait éventuellement beaucoup de preuves qui se balladent dans la nature.

    Pour la sauvegarde, j'avais vu un truc sur un algo ingénieux pour les logiciels de caisse mais je ne me rappelle plus comment ça marche; ça repose évidemment sur le fait que le logiciel n'est pas complice (d'où l'histoire de la certification), mais en gros tu rehashes en écrasant ton historique avec les données du jour ou quelque chose comme ça.

  • [^] # Re: Intéressant. Et pour les assos ?

    Posté par  . En réponse au journal Qui a fait certifier ses logiciels libres de caisse ? Fin de l'attestation individuelle.. Évalué à 3 (+0/-0).

    Le problème avec le partage des coûts, ça n'est pas seulement que c'est une somme par branche professionnelle, c'est une somme par logiciel, et (il faudrait les détails de facturation des organismes certificateurs) par version du logiciel. Puisque si on publie une correction de bug, le binaire change, et en toute logique il faut que le nouveau binaire soit de nouveau certifié.

    Si j'ai bien compris, la certification sert à garantir que le logiciel implémente bien un algo qui ne permet pas de revenir en arrière sur une transaction. Il y a donc quand même un peu de boulot de la part de l'organisme certificateur, qui doit, j'imagine, s'assurer de l'absence de backdoors ou équivalent. Ça n'empêche évidemment pas de ne pas déclarer les transactions en liquide, mais ça permet de s'assurer qu'on ne peut pas annuler des trucs le soir.

    Sur ce sujet, il avait été évoqué il y a quelques années la possibilité de mettre en place une sorte de blockchain en ligne, qui permettrait de décharger les logiciels de la certification (puisqu'on pourrait certifier le mécanisme de blockchain, le client ne pourrait rien faire de particulier). Idéalement, la blockchain pourrait même être gérée par l'État, ce qui déchargerait les commerçants de l'obligation de certifier leurs logiciels, et ça n'entraverait pas le développement des logiciels. Je ne sais pas s'il y avait eu une suite à ça.

  • [^] # Re: TIFA

    Posté par  . En réponse au lien Social - Pour ou contre l'individualisme? Le débat sur la retraite par capitalisation relancé . Évalué à 4 (+1/-0).

    Je vais me permettre une précision: c'est une concession des salaries. Tu parles de cotisations qui sont preleves sur les salaires des employés.

    Ah non pas du tout, les cotisations sont du salaire différé et ciblé. Si l'assurance de ta bagnole et de ta maison étaient payées par ton employeur, ça serait aussi une forme de salaire. Une assurance n'est pas une concession, c'est un service!

    Après, il y a un mouvement libéral qui souhaiterait que ces salaires indirects soient versés directement aux salariés, qui seraient libres de les investir dans des assurances ou les cramer au casino. On peut penser que la souscription aux assurances obligatoires (sécu, assurance chômage, retraite) c'est une forme de paternalisme, ça a l'air d'être l'option que tu défends.

  • [^] # Re: Ce qui est curieux .....

    Posté par  . En réponse au journal Qui a fait certifier ses logiciels libres de caisse ? Fin de l'attestation individuelle.. Évalué à 5 (+2/-0).

    Bon, en réalité, quand on y pense, franchement, comment imaginer que le revendeur des colis ne fait pas un pré-tri pour mettre de côté les objets de valeur? C'est très facile, il suffit d'une petite machine à rayons X (ça coûte moins de 10k€ neuf, donc tombé du camion c'est très abordable et très rentable) et hop, comme par miracle les quelques articles qui ont une valeur de revente (livres, jouets de qualité, bidules électroniques…) se retrouvent sur le Bon Coin, et les colis vendus au poids ne contiennent que des merdouilles en plastique mou. Ce qu'il y a de marrant, c'est que je suis sûr que la valeur du colis diminue à chaque intermédiaire : le vendeur initial fait son tri (facile, il sait ce qu'il y a dans les colis retournés), puis le grossiste met de côté ce qu'il veut, puis les petits revendeurs font leur propre tri, et au final, le carton d'emballage a plus de valeur que l'intérieur des colis!

  • [^] # Re: Ce qui est curieux .....

    Posté par  . En réponse au journal Qui a fait certifier ses logiciels libres de caisse ? Fin de l'attestation individuelle.. Évalué à 5 (+2/-0).

    J'imagine que c'est aussi totalement illégal parce que ça s'apparente à de la loterie.

    D'après 60M de Consommateurs, ça n'est pas illégal:

    https://www.60millions-mag.com/2024/04/26/colis-au-kilo-droles-de-surprises-et-vide-juridique-22939

    La raison c'est que tu as ce que tu as acheté : un colis d'une certaine masse qui contient des articles inconnus, et que le vendeur ne connait pas non plus. C'est juste que la loi ne prévoit pas ce cas de figure, et que le consommateur a peu de droits à faire valoir, à part si le poids du colis ne correspond pas. Pas de garantie de conformité, pas de retours possibles, pas de recours en cas de produits dangereux ou contrefaits, pas de ticket de caisse qui liste les produits vendus, le vendeur échappe à la plupart des protections du consommateur. La loi n'empêche pas à un consommateur d'acheter quelque chose sans intérêt, et la transaction est assez claire.

    À la limite, il y a peut-être un recours du style "publicité mensongère" si tu peux prouver que les articles que le vendeur utilise pour sa publicité (smartphones, etc) ne se retrouvent jamais dans les colis, mais ça n'est pas facile à prouver. Par exemple, Amazon ne revend les colis retournés que lorsque les articles ont une valeur faible qui ne justifie pas leur remise en entrepôt; tu es donc certain avec un colis Amazon de n'avoir que des babioles sans valeur. Mais comme tu retrouves des colis de tout un tas d'origines avec des politiques de retour différentes, ça reste très difficile de prouver que le vendeur sait que tu n'auras jamais d'objets de valeur dans les colis.

  • [^] # Re: Les méthodes traditionnelles sont plus fiables ?

    Posté par  . En réponse au journal Pétition pour interdire le vote électronique en France. Évalué à 6 (+3/-0).

    Pour la fraude, je parle d'expérience, il y en a et les gens le savent, mais ne disent rien par peur que ça leur retombe dessus. Et des fois y a des courageux qui s'y collent.

    Non mais ça c'est quand même un peu facile, non?

    Des cas de fraude aux bulletins papier, on en connait. Les bulletins dans les chaussettes, la mine de crayon utilisée par celui qui ouvre les enveloppes pour marquer certains bulletins, ou peut-être plus simplement la composition de tables de dépouillement intégralement constituée de "complices". Mais comme dit par ailleurs, les conséquences de la fraude sont limitées par principe, et presque toujours vérifiables.

    Par exemple, les tables de complices, si on a un doute on peut recompter les bulletins. Et au pire, on peut annuler un bureau de vote, ce qui arrive à chaque élection et ne remet pas souvent en cause les résultats. Et plus les citoyens s'impliquent dans le processus (tenir les bureaux de vote, participer au dépouillement…), moins ça n'a de chances d'arriver.

    La transparence du processus n'est pas un gadget, c'est fondamental. Et c'est ça qui est remis en cause par les machines à voter, qui ont un coût, mais aucun bénéfice.