arnaudus a écrit 4569 commentaires

  • [^] # Re: Internet vs WWW

    Posté par  . En réponse au lien "Trois gigas par semaine": Najat Vallaud-Belkacem appelle à "rationner" internet. Évalué à 3 (+2/-2).

    Pas besoin de 3 heures, c'est très clair, aucune référence à la véracité dans la loi: toute expression outrageante, termes de mépris ou invective est une injure. Encore heureux d'ailleurs, les cons ont le droit de vivre sans être insultés!

    Par contre, dans le contexte, c'est peut-être plus un outrage qu'une insulte, puisque c'est la personnalité publique qui est visée.

    Dans tous les cas, dire d'un adversaire politique qu'il est con parce que s'il n'était pas con il serait d'accord avec nous, ça n'a jamais été un argument. Et ça serait encore mieux s'il n'y avait pas une fâcheuse tendance à trouver que ses adversaires mâles sont corrompus, fascistes, islamo-gauchistes, ou extrême-centristes, alors que ses adversaires non-mâles sont juste des c**nes;

  • [^] # Re: Thingiverse

    Posté par  . En réponse au message Où publier des modèles (pour impression) 3D dans l'esprit du logiciel libre . Évalué à 3 (+1/-1).

    J'utilise Thingiverse aussi, et je le noterais "moyen plus". Le site est un peu maintenu, les bugs sont corrigés de temps en temps. La base de données est très dynamique, il y a des milliers de modèles déposés chaque semaine. Retrouver quelque chose là-dedans est souvent compliqué, et les classements se font selon des notes communautaires (c'est très Facebookien comme système); ce qui fait que les modèles qui apparaissent en premier sont parfois techniquement médiocres, c'est juste qu'ils représentent des chatons et que les gens ont "aimé" sans les imprimer. Comme dit plus haut, la gestion des licences est assez propre, y compris avec des liens en amont et en aval pour les travaux dérivés quand la licence le permet.

    Sur le plan négatif, le site lui-même n'est pas libre, il est sous la responsabilité de MakerBot Industries, un fabriquant d'imprimantes 3D (Ultimaker). Ultimaker est compatible avec le libre, leur super logiciel Cura est sous GPL. Mais du coup, la politique du site est dictatorialement imposée par l'entreprise (pas d'armes, pas de sex toys et de filles à poil, etc), et les bugs sont corrigés quand le dev a le temps. À ma connaissance, il n'y a pas de stockage perenne de la base, ce qui fait que les millions de modèles pourraient disparaitre du jour au lendemain si la politique de l'entreprise le demandait.

  • [^] # Re: Bonheur et salaire max

    Posté par  . En réponse au lien Ça représente quoi, « un milliard d'euros » 💶.....🤔. Évalué à 1 (+0/-2).

    Ah oui, au passage:

    il y a le point godwin par exemple

    Le point Godwin c'est quand on fait référence aux nazis. Là j'ai fait explicitement référence au régime soviétique, et ça n'est pas par hasard. Ces régimes n'ont pas grand chose en commun, ni sur la durée, ni sur la "dureté", ni sur leurs fondements idéologiques, et j'ai toujours trouvé ça débile de les comparer (par exemple par rapport au nombre de morts).

    Dans ce contexte, la différence majeure, c'est que le national-socialisme est fondé sur des idées de m*** … euh, d'extrême droite (nationalisme, antisémitisme, supériorité supposée de la race Aryenne), alors que le communisme est basé sur l'intention de lutter contre l'exploitation des prolétaires par la bourgeoisie. Le communisme est avant tout ancré dans une analyse économique, qui reste pertinente à de nombreux égards. Jamais je ne sous-entendrais que les nazis et les soviétiques sont pareil. L'instauration d'une dictature est un effet secondaire dans les régimes communistes, alors que c'est l'objectif des régimes fascistes, et c'est bien pour ça que citer cet effet secondaire est pertinent quand on discute de choses comme "la constitution empêche de taxer librement les riches pour réduire les inégalités, changeons la constitution".

  • [^] # Re: Bonheur et salaire max

    Posté par  . En réponse au lien Ça représente quoi, « un milliard d'euros » 💶.....🤔. Évalué à 0 (+1/-4).

    on est d'accord pour que l'État se mêle de la redistribution de richesse.

    Tu n'as jamais parlé de redistribution. Tu as écris "on pourrait légiférer pour qu'une personne ne gagne pas plus sur l'ensemble de sa vie." Il n'y a pas 50 manières de le comprendre : soit tu proposes un prélèvement confiscatoire, qui est forcément anticonstitutionnel (la tranche à 70% avait été jugée confiscatoire en 2005, ça donne une idée de la limite), soit tu imposes une restriction des libertés (plus le droit de travailler), qui est également incompatible avec l'exercice des libertés individuelles. En gros, tu proposes quelque chose qui semble totalement impossible dans n'importe quelle démocratie libérale, et qui est en contradiction violente avec notre constitution. Sans compter que baser un prélèvement fiscal sur les gains cumulés depuis le début de sa vie est là-aussi totalement absurde du point de vue du droit, puisque même le principe de l'imposition sur le patrimoine est doueux (le critère pour définir l'imposition excessive est la proportionnalité à "la faculté contributive", ce qui est interprété par la plupart des juristes comme le revenu, et pas le patrimoine).

    La formulation et le choix que tu fais en dis plus sur toi que sur ce dont tu parle.

    Et bien, explique comment l'État peut savoir que tu as gagné 10 M€ dans ta vie sans avoir tracé tes revenus depuis ta naissance? En reformulant, est-ce que tu sais s'il existe un seul pays dans le monde ou une seule base de données qui permettrait de déterminer combien un quidam a gagné d'argent depuis le début de sa vie? Je pense que la réponse est non. Les impôts ont accès aux revenus annuels depuis que tu déclares tes impots (donc tant que tu vis dans un pays donné), et il existe des évaluations du patrimoine, soit par des déclarations fiscales, soit par les notaires au moment des successions, soit par les journaux qui classent les grandes fortunes. Les juges et les banques peuvent établir tes flux d'entrées et sorties (ton train de vie). Mais à ma connaissance, la capacité à cumuler les revenus sur une longue période n'a pas de justification légale (et elle semble également très difficile à faire sur le plan technique, puisque les variations de patrimoine ne sont pas des revenus, ce qui excluerait la plupart des grandes fortunes). Donc oui, je persiste : tu proposes de donner aux États le moyen d'acquiérir des informations sur toi qui n'existent pas actuellement.

    Non pas du fait que c'est impossible, mais que ça repose sur une idée de la manière dont est construite l’assiette fiscale qui est fantasmée.

    Pour moi cette phrase n'a pas de sens. L'assiette fiscale, c'est le montant sur lequel les impots sont calculés. Si les impots sont calculés sur le revenu, c'est le revenu, donc un ex-riche qui aurait tout perdu a une assiète fiscale de 0, et il ne paye pas d'impots. Si l'assiette est le patrimoine, comme pour l'ISF, alors un ex-riche paye aussi 0; par contre quelqu'un avec beaucoup de patrimoine et peu de revenus pourrait payer beaucoup (mais en pratique, l'ISF est plafonné par les revenus, donc il paye aussi 0 malgré un gros patrimoine). Avec un système cumulé, un ex-riche à 0 patrimoine payerait 100% de son revenu en impôt (ou n'aurait pas le droit d'avoir des revenus, en fonction de l'interprétation de ta première phrase). Je ne vois pas comment je "fantasme l'assiette fiscale". Si tu penses "patrimoine" au lieu de "revenu cumulé", alors il ne faut pas parler de revenu cumulé.

    Tu reproche un argument d'autorité pour ensuite faire autant de sophismes (je ne les ai pas tous cité mais il y a le point godwin par exemple) et être très aussi remonté à l'idée d'en discuter. C'est… intéressant.

    En fait, si tu me connaissais mieux, tu saurais que je discute systématiquement de toutes les idées à la con quel que soit l'origine de l'idée. Ce qui me hérisse, c'est les gens qui balancent une idée foireuse au possible, et qui partent du principe que puisque c'est pour le bien de l'humanité, il doit bien y avoir moyen d'en faire un truc applicable et raisonnable. Bah non. Empêcher les gens de travailler parce qu'ils ont déja gagné assez d'argent, c'est une idée qu'il n'est pas possible de mettre en place sans remettre en cause les fondements constitutionnels de nos démocraties. L'État n'a pas le droit de t'empêcher de travailler, et l'État n'a pas le droit de confisquer tes revenus d'une manière qui n'est pas proportionnée à ta capacité contributive. Tu veux imposer sur les revenus? Tu peux le faire, il y a plein de limites techniques, mais tu peux. Tu veux imposer sur le patrimoine? C'est beaucoup plus difficile, parce qu'il faut le faire d'une manière qui dépend de ta capacité contributive, mais oui, tu peux, dans une certaine mesure. Tu veux imposer sur le solde cumulé des revenus? Ça me semble totalement impossible sans toucher profondément aux libertés indviduelles ou à l'égalité devant l'impôt. Donc soit c'est une idée balancée comme ça sans y réfléchir (ou très mal formulée, par exemple tu pensais "patrimoine" et tu as écris "revenu"), soit tu penses que de lutter contre les inégalités passe par le renoncement aux libertés fondamentales. Dans tous les cas, je ne suis pas d'accord avec toi, et je pense que ton idée est dangereuse (en plus d'être probablement inefficace).

    Ça ne préjuge en rien de ma volonté de lutter contre les inégalités de revenus, par ailleurs.

  • [^] # Re: Bonheur et salaire max

    Posté par  . En réponse au lien Ça représente quoi, « un milliard d'euros » 💶.....🤔. Évalué à -2 (+0/-5).

    Un prix Nobel avait évalué dans une étude que le bonheur augmentait jusqu'à un salaire max d'environ 75k€/an.

    Si on passe sur l'argument d'autorité, le bonnheur passe aussi par pouvoir choisir son métier et la manière de l'exercer, choisir où on habite, pouvoir éventuellement aider ses proches… Bref, on peut être heureux avec moins que ça, être malheureux avec plus que ça, mais j'aurais plein d'idées pour dépenser plus pour mon bonheur…

    on pourrait légiférer pour qu'une personne ne gagne pas plus sur l'ensemble de sa vie.

    Au départ, la Stasi, les goulags, l'annexion des pays dont le nom se termine en "stan" et tout, c'était pour sortir le prolétariat de la misère dans laquelle la bourgeoisie capitaliste le maintenait. Moi aussi j'aimerais bien être chef du monde et pouvoir décider ce que les gens doivent faire de leur argent et de leur temps libre, décider pour qui ils doivent voter, décider de qui sont les pays méchants qu'on a le droit d'annexer pour le bien de leur peuple, décider qui gagne combien et pour quelles raisons…

    À choisir, entre les inégalités de revenus d'un côté, et un État qui compte chaque centime que tu gagnes depuis ton enfance pour te mettre en oisiveté forcée pour le reste de ta vie dès que tu dépasses un seuil, bah je me demande si je ne choisis pas les inégalités…

    Et au passage, l'argent, c'est un flux et un stock. Si tu as gagné 10 millions mais que tu as tout flambé au casino, tu n'es pas plus riche qu'un clodo…

  • [^] # Re: Facile

    Posté par  . En réponse au lien Ça représente quoi, « un milliard d'euros » 💶.....🤔. Évalué à 2 (+0/-1).

    Ah, mais dans Retour vers le Futur et compagnie, ce qu'il faut ramener du futur, c'est pas les résultats sportifs, c'est l'équivalent d'un Big Mac dans 500 ans. Par contre, il faudrait que la monnaie ait cours, ce qui ne semble pas super évident…

  • [^] # Re: Le retour des annuaires ?

    Posté par  . En réponse au journal Traduction : Payer ne permet pas d'échapper aux monopoles. Évalué à 4 (+1/-0). Dernière modification le 07 mars 2024 à 15:26.

    Des réponses envisageables, pourraient être par exemple une forme de lutte antitrust réadapté aux enjeux du numérique.

    Certes, mais il n'y a pas 50 moyens de forcer une entreprise à orienter ses activités dans un sens qui est bénéfique à la société.

    • On l'impose par la loi. C'est toujours possible, mais on sait bien que c'est souvent inefficace; les juristes sont très forts pour trouver des combines pour contourner la loi, ça encourage les délocalisations, et pour faire respecter la loi, il faut des procès, ça dure des années, il n'est jamais certain que l'État gagne, et au final les amendes ne sont pas forcément dissuasives.
    • On nationalise. Il faut du pognon, et il faut des compétences pour administrer l'entreprise. L'État n'a ni l'un ni l'autre.
    • On demande gentiment. À mon avis, seuls les idiots peuvent imaginer que ça puisse marcher. Même les gens qui nous gouvernent actuellement, qui ne me semblent pas être des communistes acharnés, assortissent leurs "gentilles demandes" (comme le plafonnement des prix par Total) de menaces assez concrètes (sinon on laisse notre "aile gauche" taxer vos superprofits).
    • On fait en sorte que ça maximise les profits de l'entreprise (par des abattements fiscaux par exemple).

    Mais sur le fond, on est d'accord. Dans une économie shootée à la croissance économique (because chômage et pouvoir d'achat), notre mode de vie dépend du pognon que les investisseurs veulent bien injecter dans l'économie réelle plutôt que dans des actifs spéculatifs. En fait, c'est déja en quelque sorte un acte social d'investir dans Google plutôt que d'acheter des Bitcoins. Déja que l'économie réelle "sale" (destructrice des ressources, polluante, délocalisante…) est moins rentable que les produits financiers, ça semble paradoxal de demander aux capitalistes de contribuer à une sorte de bien commun en n'optimisant pas les profits de leurs entreprises.

    Après, la merdification n'est peut-être pas définitive. Il est certainement possible que de nouveaux acteurs démerdifiés émergent, comme Google a émergé par la qualité des résultats du moteur de recherche à une époque où on pensait qu'il n'y avait pas de solution technique à la manipulation des moteurs de recherche par les acteurs commerciaux.

  • [^] # Re: Le retour des annuaires ?

    Posté par  . En réponse au journal Traduction : Payer ne permet pas d'échapper aux monopoles. Évalué à 7 (+5/-1).

    Mais de quelle responsabilité on parle exactement? Les pages jaunes te donnaient aussi des listes de coiffeurs, l'éditeur ne prenait aucune responsabilité sur la qualité des coupes de cheveux. L'éditeur ne peut pas non plus porter une responsabilité sociale (ne pas mettre en avant les petits commerces a des conséquences néfastes pour les centre villes, ne pas indexer les commerçants dès le premier jour de leur activité va nuire à leur démarrage, etc), et pour un professionnel, exister et être mis à jour dans un annuaire n'est pas un droit opposable.

    D'une manière générale, la repsonsabilité des annonceurs est assez limitée. TF1 n'est pas blamable pour faire la pub des Kinder Buenos qui participent à l'augmentation de l'obésité dans la population; tout au plus, certains annonceurs font un peu attention à leur réputation pour les produits ou les marques contreversées. Si Google te dit "voici la liste des kebabs qui ont payé pour figurer dans mon annuaire, avec des notes données par des utilisateur anonymes", tu as une vague idée de la qualité de l'information. Tu ne peux même pas dire que Google va abuser de sa position dominante dans les moteurs de recherche pour t'imposer une information de piètre qualité plutôt que de t'envoyer sur une page informative, puisque dans la plupart des cas, l'information de qualité n'existe pas. Éventuellement, tu pourrais avoir une liste type "pages jaunes", qui est un peu la même chose que Google sans les retours des utilisateurs.

    Ça serait quoi, un monde parfait? Un monde où une entité officielle (État, municipalité?) dresse une liste des services et les classe par des critères de "qualité"? Un monde où tu as 12 systèmes concurrents qu'il faut payer individuellement pour y figurer? Un monde où les gens qui peuvent dépenser 50€ par mois ont accès à des annuaires testés par des professionnels, type Guide Michelin, tandis que les clampins ont le droit de se faire arnaquer par des professionnels véreux? Je ne prétends pas qu'un système où la survie des petits commerçants dépend d'une multinationale US soit particulièrement vertueux, mais j'ai du mal à imaginer un système acceptable. Concrètement, tu arrives dans une ville inconnue, il est 19h45, tu es en voiture et tu cherches une pharmacie ouverte, tu as mieux que d'ouvrir Google, d'activer le micro, et de dire "Guide-moi jusqu'à une pharmacie ouverte"? Merdifié ou pas merdifié, tu as besoin d'un service, et ce service est assuré par une multinationale US, qui t'enverras vers la pharmacie qu'il souhaite. Tu as eu ce que tu voulais, Google a eu ce qu'il voulait, et le pharmacien aussi. Sur le fond, tu voulais réellement une liste de 14 numéros de téléphone à appeller un par un pour savoir si c'est ouvert, quelle était l'adresse, et vérifier sur ton GPS si ça n'était pas trop loin? Tu penses vraiment que les pharmaciens souhaitent être appelés à 19h45 par des gens qui ne connaissent pas la ville, pour au bout de 5 minutes conclure qu'ils n'arriveront pas avant 20h et qu'il ferait mieux de trouver une pharmacie plus proche? Tu connais un moyen dans le monde actuel d'assurer l'existence de tels sevices qui connectent des bases de données complexes (liste des pharmacies avec leur adresse et leurs horaires d'ouverture + GPS temps réel avec estimation des temps de parcours en prenant en compte les bouchons) mises à disposition gratuitement et instantanément?

  • [^] # Re: Le retour des annuaires ?

    Posté par  . En réponse au journal Traduction : Payer ne permet pas d'échapper aux monopoles. Évalué à 10 (+9/-0).

    Tu as deux niveaux pour cette question.

    Le niveau 1, c'est "où est-ce que je peux trouver l'information qui m'intéresse sans passer par des intermédiaires dont l'intérêt diverge du mien"? Note que le problème n'est pas nouveau, même dans les pages jaunes l'intérêt de l'éditeur n'était pas le mien. Note aussi que même pour un annuaire gratuit géré par des bénévoles de bonne volonté, l'intérêt de l'éditeur peut diverger du mien (par exemple, ils peuvent vouloir mettre en avant des valeurs qui sont différentes de mes critères de choix). D'une manière générale, je ne suis pas complètement certain que le système "ancestral" (bouche à oreille, typiquement) ait moins de biais qu'un système moderne monétisé par un GAFAM…

    Le niveau 2, c'est pour la société. Même si j'ai accès à une information plus fiable qu'en passant par les GAFAM (parce que j'ai un bon réseau de connaissances, parce que je connais les sites moins corrompus, etc), ça ne va pas aider la société à aller vers une amélioration du système : les professionnels honnêtes seront toujours invisibles, les gens se feront toujours couillonnés par des escrocs, les technologies biaisées évolueront toujours plus vite que les lois. Du coup, je ne suis pas sûr que régler le problème pour soi change quoi que ce soit.

    D'une manière générale, les systèmes d'annuaires et d'évaluations éditées par des professionnels, ça existe dans certains domaines, mais l'équilibre est fragile, parce que la "corruption" est une tentation systématique. Il y a toujours des soupçons sur l'attribution des étoiles au guide Michelin par exemple, et l'intermédiaire porte énormément de responsabilité; l'attribution ou le retrait d'une étoile va avoir d'énormes conséquences financières sur les établissements. Ça met forcément l'intermédiaire dans une position de puissance extrême, puisque c'est lui qui dirige les flux financiers, et cette position par essence génère des tensions et des conflits d'intérêt. J'imagine que ça serait exactement la même chose avec un annuaire des plombiers; si un test s'est mal passé, est-ce qu'on retire l'établissement Duchmol de l'annuaire, en sachant que ça va faire couler la boîte? Est-ce qu'on le laisse, en prenant le risque de donner un mauvais conseil à ses lecteurs? Est-ce qu'on fait un nouveau test, ce qui va augmenter les coûts de fonctionnement et peut-être empêcher l'évaluation d'un concurrent?

    En fait, le rêve des GAFAM, c'est un système qui fonctionne seul: par les avis bénévoles des clients, et par l'influence des investissements publicitaires. Tu as un algorithme, et tu n'interviens pas, ce qui en plus te permet dans une certaine mesure de se déresponsabiliser. L'information n'est pas fiable, mais tu t'en fous parce que tes clients sont les entreprises qui payent la pub; tu dois juste te débrouiller pour maintenir ton audience.

  • [^] # Re: perspective

    Posté par  . En réponse au lien Amende record pour Apple, qui commence une semaine de tous les dangers - letemps.ch. Évalué à 4 (+1/-0). Dernière modification le 05 mars 2024 à 16:50.

    Du coup, pour remettre en perspective avec les vrais chiffres:
    * L'amende est de 1.8 Mrds €
    * Le bénéfice annuel d'Apple est de 97 Mrds $ (pour un CA de 380 Mrds environ)

    (les américains donnent les profits par trimestre, d'où un facteur 4 dans les discussions qui précèdent).

    Maintenant, quel est la part d'activité d'Apple qui est la cible de l'amende (musique en ligne en Europe)? C'est très difficile à dire. Seulement 20% du CA d'Apple vient des "services" (plus de 50% du CA vient de l'iPhone par exemple), et la musique n'est qu'une partie du CA "services". Par ailleurs, l'Europe ne représente que 25% du CA d'Apple. Faire une proportionnalité c'est n'importe quoi, mais je n'ai pas mieux: en supposant que tout est proportionnel (marges par rapport au CA, services en ligne en Europe par rapport aux autres activités ailleurs…), on se retrouverait avec ~ 19 Mrds de $ de CA sur l'activité "services" en Europe, soit 4.7 Mrds de bénéfices.

    Avec ce calcul, l'amende représenterait 35% des bénéfices d'Apple en Europe sur le secteur des services (avec un euro à 1.09$), soit 9% du CA. Ça ne va pas couler l'entreprise, mais ça n'est pas rien. L'idée que ces amendes sont dérisoires est probablement fausse; si mes calculs sont bons ça va coûter 22.80€ / action aux actionnaires, pour une action à 170$. <- J'ai un doute, je ne comprends pas comment on arrive à 3000 Mrds de dollars de capitalisation avec 79M d'actions à 170$, si quelqu'un qui s'y connait en cours boursiers peut expliquer…

  • [^] # Re: Gros nettoyage de wikipédia, quasi tous les (petits) projets libres disparaissent

    Posté par  . En réponse au message pour l’encyclopédie wikipédia l’avenir du logiciel open source n’est pas gnu/linux . Évalué à 4 (+1/-0). Dernière modification le 01 mars 2024 à 10:07.

    Attention, l'ABUL ce n'est pas n'importe quoi

    Mais je n'ai jamais dit que l'ABUL c'était n'importe quoi. Quand tu organises une kermesse de village ou un loto pour 300 personnes, ça n'est pas n'importe quoi, il faut une organisation, une communication, des dizaines de bénévoles à coordonner… C'est beaucoup de boulot, et les gens qui le font sont sérieux et dévoués. Tu pourrais écrire un article du style de Wikipédia, avec la liste des présidents de l'assoc depuis sa fondation, les trésoriers, les secrétaires, les membres notoires, la liste des évènements organisés, la date de création du site web, le nombre de membres de l'association, la grande crise de 2007 à la suite d'une dispute avec l'adjoint au maire responsable de l'animation, qui a failli voir la fin de l'association, etc etc. Le "savoir" de l'humanité est un puis dans fond; je pourrais faire un peu la même chose avec une voiture ("La Renault Clio immatriculée XXX est une automobile bleue, mise en service le 18 janvier 2000 et envoyée à la casse le 12 décembre 2008…", avec la liste des propriétaire, les révisions, ses péripéties, son accident du 14 aout 2008, duquel elle ne s'est jamais vraiment remise, etc).

    Il me semble évident dans l'article de l'ABUL que rien n'est documenté par des sources secondaires. Les liens sont vers les statuts de l'association, ou des articles de presse sur des évènements (type journées du LL) auxquels l'ABUL a participé, mais dans lesquels elle n'est parfois même pas mentionnée. Il y a un article du Monde centré sur l'ABUL (en tant qu'organisatrice de l'évènement), mais même les articles sur le logiciel de traque des pédophiles (l'article de "20Minutes" par exemple) ne mentionnent pas tous l'ABUL (à mon avis, c'est un abus de citation, puisque l'article parle bien du logiciel, mais dit qu'il a été créé par "un gendarme" et ne fait pas de référence à l'association; cette source ne permet pas du tout de documenter le lien entre le logiciel et l'ABUL). Bref, l'admissibilité de l'article me semble vraiment limite par rapport aux critères de Wikipédia, puisqu'il n'existe simplement pas assez d'informations indépendantes pour l'écrire. Cet article repose sur l'exploitation de sources primaires (statuts de l'assoc, listings de participation à des évènements) ce qui est contraire au fonctionnement de Wikipédia.

    Donc oui, ça n'est pas du tout contradictoire de dire que c'est une association tout à fait respectable, tout en admettant qu'elle ne dispose pas de la notoriété suffisante pour écrire un article encyclopédique basé sur des sources secondaires. Et oui, il existe tout un tas de sujets "inintéressants" qui passent ces critères de notoriété (footballeurs, personnages de télé-réalité), le monde est injuste toussa toussa. Il faut bien comprendre quand même que les contributeurs de Wikipédia sont au courant et qu'ils ont déja discuté de ces sujets bien plus que les gens qui découvrent le projet et le commentent de l'extérieur!

  • [^] # Re: Problème de principe et synchronisation

    Posté par  . En réponse au message Mastodon a trop de mémoire. Évalué à 5 (+2/-0).

    Je ne suis pas sûr de comprendre les implications légales de garder les posts supprimés sur le serveur d'origine… Peut-être une application directe du droit de repentir? (Code de la Propriété Intellectuelle, Article L121-4 "l'auteur, même postérieurement à la publication de son oeuvre, jouit d'un droit de repentir ou de retrait vis-à-vis du cessionnaire.").

  • # Problème de principe et synchronisation

    Posté par  . En réponse au message Mastodon a trop de mémoire. Évalué à 8 (+5/-0).

    Tu as deux niveaux de réponse. Un niveau technique, qui repose sur le protocole et l'implémentation du logiciel : normalement, les modifications d'un post (édition ou suppression) sont propagées, et le serveur fédéré est en théorie prévenu de la modification. Chaque serveur doit pouvoir avoir sa propre politique de taille de cache ou de fréquence des mises à jour. Il suffit peut-être que le serveur soit offline quelques minutes au moment de la modification pour qu'il passe à côté de l'information, je ne sais pas.

    L'autre niveau, plus théorique, c'est que quand tu publies quelque chose sur Mastodon, par essence, ça sort de ton contrôle et le devenir de ton post ne dépend que du bon vouloir de l'administrateur du serveur concerné. S'il veut archiver tous les posts supprimés, ou s'il veut les indexer dans son moteur de recherche sans prendre en compte tes choix personnels, il le peut. Il risque peut-être d'apparaitre sur des listes de serveurs indésirables, je ne sais pas comment mastodon centralise l'information sur les sites qui ne respectent pas les lignes de conduite ou font tourner des versions patchées douteuses du logiciel… Mais bon, dans tous les cas, contrairement à un réseau centralisé, quand c'est posté, c'est posté, un peu comme un mail sur une mailing list.

  • [^] # Re: Gros nettoyage de wikipédia, quasi tous les (petits) projets libres disparaissent

    Posté par  . En réponse au message pour l’encyclopédie wikipédia l’avenir du logiciel open source n’est pas gnu/linux . Évalué à 3 (+1/-1).

    Wikipédia n'est pas "au service" du libre. Les logiciels libres n'ont pas de traitement de faveur, et je trouve que c'est très bien comme ça.

    Les critères d'inclusion dans Wikipédia sont souvent résumés en "Wikipédia a des murs, mais pas de plafond". Il n'y a pas de limite sur le nombre d'article, mais il y a des conditions pour qu'un article soit acceptable.

    Il faut quand même comprendre que les objectifs de Wikipédia sont ambitieux; ça n'est pas un répertoire d'associations ou de structures sympathiques. Sérieusement, l'"Association bordelaise des utilisateurs de logiciels libres", dans Wikipédia? À quand le très demandé article sur l'association des cruciverbistes retraités de la Haute Saone? Je pense que tu méconnais simplement les objectifs de Wikipédia, et c'est cette méconnaissance qui cause une forme de rancoeur…

    À chaque fois c'est la même histoire "pas assez de sources secondaires" donc WP est devenu un endroit où pour exister il faut être populaire / célèbre … c'est con, moi j'aime bien trouver dans une encyclopédie justement ce dont personne ne parle, ça me semble être la base même du "savoir encyclopédique"

    Ah mais tous les goûts sont dans la nature, tu peux aimer telle ou telle forme de projets plus ou moins encyclopédiques, mais ce que tu penses n'a rien à voir avec Wikipédia, et il n'y a aucune raison que Wikipédia se transforme radicalement parce que tu aimes bien ci ou ça.

    ça me semble être la base même du "savoir encyclopédique"

    Il y a des gens qui pensent qu'un gros moteur qui fait "vroum vroum" est à la base même de ce qu'est une automobile, mais peu se pointent tous les jours dans une concession Tesla pour leur expliquer que ce qu'ils vendent n'est pas une automobile et qu'il faut qu'ils mettent un moteur thermique dedans, sinon c'est pas sympa et c'est pas normal. Wikipédia, c'est Wikipédia, elle a ses principes, ses règles, son histoire de plus de 20 ans, ses propres contradictions… Dès qu'un projet devient gros, on va lui reprocher de faire ci ou ça, d'avoir choisi des options techniques comme ci ou comme ça… Et Linux il fait pas ci, et systemd il fait pas ça, et si moi j'avais code PulseAudio j'aurais fait comme ci et comme ça.

    Typiquement, je pense que c'est parce que Wikipédia a fait une série de choix éditoriaux qu'elle fonctionne encore actuellement. En particulier, les principes de Wikipédia rejettent souvent une vision du "bien": ça serait "bien" de ne pas avoir d'articles sur les fascistes, ça serait "bien" de favoriser les articles sur les savants plutôt que sur les joueurs de foot, sur les logiciels libres plutôt que sur les logiciels propriétaires, ça serait "mal" de mentionner telle ou telle information qui pourrait nuire à une personne, ça serait "bien" d'autoriser les critiques subjectives sur les multinationales, etc etc. Et oui, dans Wikipédia, Adolf Hitler est présenté comme un "homme d'État Allemand" par exemple, et Bernard-Henri Lévy est un "écrivain et philosophe". C'est un parti pris très fort. L'ouverture des contributions à tous est aussi un parti pris, la publication en direct des modifications aussi, la licence libre contaminante est un parti pris, etc. Beaucoup ont prédit à multiples reprises que Wikipédia ne pouvait pas marcher, parce que ci ou parce que ça, et beaucoup lui reprochent encore la neutralité (pas de point médian, pas de démarche militante pour telle ou telle cause…). Donc voila, des avis sur Wikipédia, tout le monde en a, mais tout indique que Wikipédia fonctionne parce qu'elle ne suit pas les avis des gens.

  • [^] # Re: Téléverser ?

    Posté par  . En réponse au journal Google retire Conversations du magasin Play (Play Store). Évalué à 3 (+0/-0).

    Podcaster, je ne sais pas trop, mais streamer, en effet, c'est forcément du "téléversement". Je pense que là c'est plus une erreur qu'un changement de sens.

  • [^] # Re: C'est certainement pas faux, mais bourré d'arguments fallacieux

    Posté par  . En réponse au lien Aux apatrides du web merdique (via les LIDD de Next.ink). Évalué à 5 (+2/-0). Dernière modification le 15 février 2024 à 22:52.

    Bon puisque vous voulez faire semblant de pas comprendre on va être très clair et très cru.

    J'avoue que je ne comprends pas du tout où tu veux en venir.

    Les crimes dont l'auteur est connu avec certitude, ça a toujours existé. Un meurtre devant plusieurs témoins, une arrestation en flagrant délit… Il y a toujours eu des procès pour lesquels la culpabilité ne faisait aucun doute. Je ne comprends pas du coup ce que les analyses ADN changent à ça : il va y avoir en effet des cas où l'analyse ADN confirme d'autres indices, et des cas où l'analyse ADN contredit d'autres indices (et peut amener à innocenter quelqu'un qu'on pensait coupable).

    Mais quel rapport avec la peine de mort? Je ne te suis pas du tout. Marc Dutroux ou Francis Haulme sont autant coupables avec ou sans analyse ADN.

    ces pinaillages de personnes qui font semblant de pas comprendre tout en prétendant t'expliquer la vie sont fatiguants.

    Mais je ne comprends vraiment pas. Je ne crois pas pinailler, c'est juste que je ne comprends pas en quoi l'existence d'analyses ADN change quoi que ce soit à l'application de la peine de mort. Pour moi, c'est comme si tu disais que les caméras de vidéosurveillance remettaient en question l'interdiction de la peine de mort, je ne vois juste pas le rapport.

  • [^] # Re: Description objective du problème?

    Posté par  . En réponse au journal Google retire Conversations du magasin Play (Play Store). Évalué à 4 (+2/-1).

    Est-ce la distinction existe pour Google? Est-ce qu'il y a deux niveaux d'accès aux contacts? (lecture seule ou lecture + upload)? Si ça n'est pas le cas et que tout tombe dans "recueillir", je ne vois pas comment un dev pourrait expliquer à Google qu'il veut lire les données des contacts tout en ne demandant pas le seul niveau de permission qui permet de le faire…

  • [^] # Re: Description objective du problème?

    Posté par  . En réponse au journal Google retire Conversations du magasin Play (Play Store). Évalué à 6 (+4/-1).

    L'idée qu'une appli ne puisse utiliser les contacts que localement leur est totalement étrangère.

    Je ne comprends pas ce qui te fait dire ça, ils n'ont juste pas ce niveau de granularité. Ce qu'ils peuvent garantir à l'utilisateur, c'est si oui ou non l'appli a accès aux contacts. Dès que l'appli a accès aux contacts, c'est évident que tu ne peux plus rien garantir: peut-être que l'appli ne fait rien de ces données, peut-être qu'elle fait un calcul en local et c'est tout, peut-être qu'elle balance tout en clair sur ses serveurs, peut-être qu'elle fait remonter les données après avoir caché les infos dans des paquets qui ont l'air innocent… À moins d'analyser en détail le code de l'appli, tu ne peux rien garantir. D'où le niveau de permission qui me semble tout à fait logique: permettez-vous à l'appli d'accéder à vos contacts et d'en faire ce que le développeur veut bien en faire?

    Ce que je n'ai pas compris, c'est si le sujet du conflit vient de la permission READ, auquel cas c'est à mon avis le dev qui est complètement responsable, ou si Google a en plus une couche d'analyse du code qui lui a fait penser à tort que les données issues des contacts était envoyée sur un serveur tiers. Là, sans analyser le truc en détail, c'est dur de conclure. Possibilité 1: Le dev dit que l'analyseur de code de Google a picolé et que le système d'appel est foireux, c'est bien possible. Possibilité 2: Le dev est démoniaque et remontait bien les contacts sur un serveur Ouzbeck par un moyen détourné, il s'est fait gauler par l'analyse du code et a monté un bateau pour se justifier (ça me semble peu probable, mais on ne sait jamais, je ne connais pas ce gars-là). Possibilité 3: il y a une faille de sécu qui fait que la remontée des contacts est théoriquement possible, bien que ça ne soit pas la volonté du dev. Honnêtement, ça ne me parait pas impossible, l'appli manipule des flux venant de sources non contrôlées, et les attaques par buffer overflow et autres, c'est réel.

    En gros, comme on n'a qu'une version de l'histoire, on peut conclure que "c'est aussi simple que ça", mais ça ne parait pas impossible que ça ne soit pas aussi simple que ça.

    Dans tous les cas, le workflow de Google semble être typique d'une entité en position de monopole: si tu fais la moindre erreur (ou que Google fait la moindre erreur), t'es ban sans discussion, et derrière le service pour rectifier est merdique. On ne peut pas donner tort à l'auteur sur le fait qu'ils auraient très bien pu ne pas accepter la mise à jour et laisser la version précédente dans leur store.

  • # Description objective du problème?

    Posté par  . En réponse au journal Google retire Conversations du magasin Play (Play Store). Évalué à 2 (+3/-4). Dernière modification le 15 février 2024 à 16:18.

    Ce qui est dommage, c'est que je ne trouve pas d'explication technique sur le problème et la manière dont il a été réglé. On comprend bien que Google est méchant, mais à part ça?

    Je n'y connais rien en permissions Android, mais je ne retrouve que deux permissions associée aux contacts, c'est android.permission.READ_CONTACTS et android.permission.WRITE_CONTACTS. En particulier, je ne vois rien de lié à l'upload des contacts.

    Du coup, je me demande si ça n'est pas juste un problème de communication. L'auteur du logiciel doit déclarer la permission READ_CONTACTS s'il veut aller trifouiller quelque chose dans les contacts, ce qui était le cas. Google, par une analyse automatique du code, s'aperçoit que l'application accède aux contacts sans demander la permission READ_CONTACTS, et ban direct (ce qui me semble logique). Ma question, c'est un peu pourquoi l'auteur n'a pas simplement ajouter la permission READ_CONTACTS à l'application? Dans le PlayStore, l'accès aux contacts n'est pas indiqué, donc la dernière version de l'application ne le fait pas.

    Je n'ai pas compris pourquoi insister sur l'upload, puisque rien de ce que j'ai trouvé ne différencie l'accès aux contacts et l'upload. Du coup, c'est possible que cette histoire d'upload ne change rien.

    prétendre que le Carnet de Contacts était bien téléversé quand bien même il ne l'était pas. Mais cette affirmation (fausse) aurait pu ternir l'image de l'app en termes de respect de la vie privée. L'autre solution était de renoncer à la fonctionnalité qui va chercher des infos sur les contacts déjà présentes dans l'appareil.

    Du coup, je ne comprends pas réellement quel est le problème. Soit il y a deux permissions (READ_CONTACTS et UPLOAD_CONTACTS (?)), auquel cas Google a réellement fait une erreur en banissant l'application de leur store. Soit il n'y a qu'une permission, READ_CONTACT, qui couvre tous les usages qu'on peut faire avec les contacts, et dans ce cas, c'est l'auteur de l'app qui a fait une boulette (il n'a pas déclaré READ_CONTACTS alors que l'application le faisait). On peut alors critiquer le manque de granularité des permissions, mais ça n'a rien à voir avec Google.

    Je ne suis pas sûr que mon interprétation soit bonne, parce que je n'ai pas trouvé les détails de cette histoire. Par contre, si elle est bonne, c'est juste une succession d'incompréhensions grossières du développeur de l'appli sur les permissions, qu'il monte ensuite en mayonnaise sur les réseaux sociaux.

  • [^] # Re: Téléverser ?

    Posté par  . En réponse au journal Google retire Conversations du magasin Play (Play Store). Évalué à 5 (+5/-3).

    Il faut admettre que "téléverser" est assez rare, même sur les sites spécialisés, et quasiment absent des sites grand public. Il faut comprendre son utilisation comme une démarche un peu militante, comme l'orthographe inclusive. Chacun écrit comme il veut, et si les gens souhaitent encourager un usage, ils peuvent le faire, et ils assument éventuellement les problèmes de compréhension (comme celui que tu remontes).

    Le problème est que "download" / "upload" est particulièrement clair et élégant, la symétrie est évidente, et la signification est assez transparente. En français, "verser" n'est pas le contraire de "charger", et dans le langage courant "charger" a les deux sens, même si ça crée des ambiguités. Peut-être "télédécharger"? Ça fait penser à un choc électrique :-)

  • [^] # Re: C'est certainement pas faux, mais bourré d'arguments fallacieux

    Posté par  . En réponse au lien Aux apatrides du web merdique (via les LIDD de Next.ink). Évalué à 3 (+0/-0).

    Non, mais de toutes manières le raisonnement est assez absurde: les progrès techniques apportent des preuves matérielles supplémentaires lors des enquêtes, mais l'influence sur le taux d'erreur judiciaire est très discutable. L'identification ADN permet éventuellement de soupçonner quelqu'un qu'on n'avait aucune raison d'interroger, elle peut permettre de corroborer un faisceau d'indices existant, elle peut permettre de disculper un suspect. Ça peut améliorer le taux d'élucidation, mais ça va aussi rendre possible des erreurs judiciaires qui n'existaient pas avant (traces d'ADN alors que la personne n'était pas présente, etc). Dire que l'"ADN" affaiblit l'interdiction de la peine de mort, ça me semble tout pété, comme argument. Ou alors, les caméras de surveillance aussi, tant qu'on y est.

    D'ailleurs, quand on voit comment on arrive à ne pas être sûr s'il y a essai ou non dans un stade avec 50 000 spectateurs et 40 caméras focalisées sur le ballon, je n'arrive pas à imaginer comment on peut concevoir un monde où l'erreur judiciaire serait impossible. Il y a de toutes manières une grosse composante subjective en droit pénal (intentionalité, circonstances atténuantes, problèmes psychiatriques, légitime défense, etc) qui fait que les éléments factuels sont souvent une petite partie des éléments pris en compte dans un procès.

  • [^] # Re: C'est certainement pas faux, mais bourré d'arguments fallacieux

    Posté par  . En réponse au lien Aux apatrides du web merdique (via les LIDD de Next.ink). Évalué à 6 (+3/-0).

    autant, je ne vois pas le rapport avec la notion marxiste d'aliénation.

    Je pense en effet que j'ai fait une erreur historique, Marx ne semble pas associer directement l'aliénation avec l'incapacité à se rendre compte qu'on l'exploite. À ma décharge, j'ai l'impression que cette imprécision est assez courante (par exemple https://www.lemondepolitique.fr/cours/philosophie_politique/socialisme/alienation.html).

    Pour être concret, je pensais à cet argumentaire très courant dans les milieux syndicaux, par exemple https://lundi.am/Camarades-encore-un-effort-pour-etre-syndicalistes. "Le réformisme syndical est-il le stade suprême de l’aliénation ? […] traduisant une fois de plus s’il en fallait, le soutien indéfectible du réformisme au régime en place."

    S'il y a un historien du communisme qui traine par ici, je serais intéressé de savoir quand cette idée à émergé. Pour moi, c'est quand il a fallu justifier le parti unique et la disparition de la démocratie par la dictature du peuple, mais je me trompe peut-être.

    Je retire donc ma référence au marxisme dans mon poste initial.

  • # C'est certainement pas faux, mais bourré d'arguments fallacieux

    Posté par  . En réponse au lien Aux apatrides du web merdique (via les LIDD de Next.ink). Évalué à 0 (+6/-9).

    Même si la réflexion est parfois stimulante,

    il y a encore des serfs (et certains ont même la carte de presse) pour défendre avec entrain ce braquage planétaire des ressources au nom du futur libertarien, suprémaciste et colonial de nos seigneurs

    Qu'est-ce que je déteste cet argument. Sérieusement, affirmer que tous ceux qui ne sont pas d'accord avec "nous" sont des collabos, et leur promettre l'enfer quand l'humanité aura enfin compris que "nous" avions raison, c'est du niveau -1 de l'argumentation.

    Techniquement, le "soit vous êtes avec nous, soit vous êtes contre nous" est un faux dilemme, mais celui-ci est particulièrement vicieux, puisqu'il y associe le déshonneur par association (en général, la référence est le régime Nazi, mais le féodalisme ça marche aussi), et l'accusation d'être des "larbins" idiots qui agissent contre leurs propres intérêts.

    On retrouve d'ailleurs la base de l'argument Marxiste de l'aliénation, qui n'est à mon avis qu'une pirouette assez honteuse pour justifier l'interdiction de la pluralité politique: si tu n'es pas communiste, c'est soit que tu es bourgeois (et donc un salaud, le peuple aura ta peau), soit que la bourgeoisie t'a aliéné (tu es une victime, on va te "soigner" pour te faire redevenir le communiste que tu es au fond de toi). Marx a eu le bon goût de ne pas associer ça dans la même phrase avec le journalisme, mais on retrouve quand même l'idée bien dégueu que le principe même d'être en désaccord fait de toi un "sous-homme".

  • [^] # Re: Menaces

    Posté par  . En réponse à la dépêche Pratiques dans l'industrie ferroviaire : un train de retard…. Évalué à 4 (+1/-0).

    il me semblait que la diffusion d'un code en GPL sous quelque forme que ce soit engageait le diffuseur à fournir le code au receveur

    Non mais là, le "diffuseur" est l'auteur du code. Il te le fournit comme il veut : un binaire, ou le code source, sous la licence qu'il souhaite. Si ce que tu veux c'est avoir accès aux sources et pouvoir modifier le code, tu veux une licence libre, GPL ou BSD c'est pareil, sauf que GPL t'impose des conditions pour le rediffuser, alors que les autres licences libres (non copyleft) restreignent tes droits à faire ce que tu veux du code. Du coup, en tant qu'utilisateur, tu n'as aucune raison de privilégier la GPL par rapport à une autre licence libre. La GPL bénéficie à l'auteur du code, et pas à l'utilisateur (en tout cas, pas directement).

    La solution existe — sous réserve de méprise de ma part.

    Bah je n'ai pas compris alors. Tu parles de généraliser la GPL d'un côté, et d'affaiblir le droit d'auteur d'un autre, ce qui à mes yeux est assez contradictoire (c'est le droit d'auteur fort qui permet le copyleft).

    Imposer une licence libre n'a pas de sens, ni économique, ni même en tant que projet de société. Ce qui coince, c'est la liberté de diffuser le code modifié, qui contrevient aux principes mêmes du droit d'auteur. Ça voudrait dire qu'une fois une oeuvre diffusée à une personne, l'auteur perd l'exclusivité de sa distribution, ce qui était la raison même pour laquelle les droits d'auteurs ont été mis en place au XIXe siècle: l'auteur reste propriétaire des droits, dont il peut concéder l'exploitation à des tiers, les ayant-droits, par contrat. Avant ça, les éditeurs pouvaient par exemple republier des oeuvres tant qu'ils voulaient sans reverser un seul centime aux auteurs, les auteurs perdaient le droit de stopper la diffusion, de renégocier des droits, de changer d'éditeur, etc. Le droit d'auteur est une construction sociale, certes, mais une construction qui identifie un "auteur" et lui donne des droits "artificiels" (patromoniaux et moraux) sur l'oeuvre qu'il a créee.

    Le "hic" n'est probablement pas dans le principe du droit d'auteur, qui ne fonctionne pas si mal que ça, mais sur la possibilité pour le vendeur d'un dispositif (matériel et/ou logiciel) de ne pas fournir ses spécifications à ses utilisateurs. Tu peux ainsi posséder une boite noire dont tu ne peux pas étudier le fonctionnement, et tu ne peux donc pas la réparer indépendamment du fournisseur alors qu'elle t'appartient pourtant. À mon avis, c'est de ce côté où le droit pourrait être plus protecteur pour le consommateur: la commercialisation d'un produit, quel qu'il soit, doit s'accompagner d'un renoncement à certains secrets industriels. Évidemment, rien n'empêcherait alors les indstriels de te louer les produits (dans le style des box internet), mais cette location a au moins l'avantage de t'assurer un équipement fonctionnel dans le temps (puisque le loueur doit réparer ou remplacer les équipements défectueux). La possibilité de rester avec un équipement non-fonctionnel disparait, même si au passage ton droit de posséder des objets (avec ce qui va avec, usus, fructus, et abusus) disparait également.

  • [^] # Re: Menaces

    Posté par  . En réponse à la dépêche Pratiques dans l'industrie ferroviaire : un train de retard…. Évalué à 4 (+1/-0).

    Du point de vue de l'utilisateur du matériel, je ne vois pas vraiment ce qu'apporte la GPL par rapport à d'autres licences libres, type BSD. Justement même, la GPL fournit les droits classiques du logiciel libre, tout en restreignant la manière dont l'utilisateur peut diffuser le code.

    On ne va pas discuter trop longtemps là-dessus, parce que ça me semble être un point assez mineur. Dans un cadre législatif où on achèterait hardware et software dans les mêmes conditions, on aurait le droit de désassembler le code, mais le vendeur aurait le droit de l'obfusquer; on risque au final de ne pas vraiment faire progresser la sitation. Si le vendeur était obligé de diffuser le code des logiciels embarqués sous une licence de type "vous regardez mais interdit de changer quoi que ce soit", on pourrait voir les bugs, mais il faudrait attendre une mise à jour du vendeur pour les corriger, pas terrible (en plus d'être très difficilement implémentable, puisqu'il est très difficile d'empêcher quelqu'un qui a le code de le modifier pour ses propres besoins sans tout un tas de dispositifs pourris, type signature en dur dans le hardware etc. Rendre obligatoire de diffuser le code sous une licence libre, je ne sais même pas si c'est souhaitable; même les entreprises favorables au logiciel libre galèrent énormément à trouver des modèles rentables sans vente de licences, et d'une manière générale ça reviendrait à attenter à la liberté des auteurs de logiciel de choisir la manière dont ils le diffusent (et donc quelque part à saper les bases mêmes de la GPL qui justement repose sur le droit absolu d'un auteur de logiciel de choisir les conditions de sa diffusion).

    En gros, j'ai l'impression que tu as des griefs contre le "système", mais tu n'as pas de modèle alternatif. Actuellement, le modèle de propriété intellectuelle, c'est une liberté quasi-absolue sur les clauses de diffusion, assortie d'exceptions (copie privée, droit de citation, droit à l'interopérabilité…). Retirer des droits aux auteurs risque de limiter la production et la diffusion de logiciels, sans que les avantages soient différents. Peut-être qu'introduire des exceptions supplémentaires ou de mieux protéger en pratique l'exercice de ces exceptions serait plus souhaitable.