Qu'est-ce qui te fait dire qu'ils ne savent pas de quoi ils parlent (ils ou elles)
J'ai été très explicite : s'ils n'étaient pas au courant de la réservation des postes DR en CID 50 en 2021, c'est qu'ils n'étaient pas au fait de la manière dont les concours avaient été organisés cette année-là. Aller raconter "ahlala c'est un scandale on recrute des bureaucrates", c'est vraiment à côté de la plaque.
Ce qui m'intéresserait bigrement ce serait de savoir quelles sont tes compétences qui te font dire que ces personnes ne savent pas de quoi elles parlent.
À ton avis?
Le problème, ça n'est pas de ne pas comprendre les rouages techniques des recrutements dans les EPST, parce que c'est très compliqué sans être à l'intérieur. Le problème, c'est de l'ouvrir et de se scandaliser sans avoir compris qu'il n'y avait aucune raison à se scandaliser. Ça ne défend pas du tout la recherche publique.
Une chose quand même: il y a quelque chose qui est factuellement faux dans ce lien; les auteurs ne pouvaient pas savoir sans connaître les arcanes du CNRS, mais ça prouve quand même qu'ils racontent n'importe quoi parce qu'ils ne savent pas de quoi ils parlent : les 13 postes de directeur de recherche affiliés à la section "Gestion de la recherche" en 2021 ne sont absolument pas destinés à des fonctions bureaucratiques, il s'agissait de postes mis en réserve pour des recrutements au niveau DR dans les sections (en fait c'est un bricolage technique pour contourner une rigidité administrative).
Donc oui, c'est un fait, la recherche publique recrute de moins en moins, c'est contesté en interne parce que les chercheurs pensent que la recherche devrait être mieux financée, et c'est un arbitrage budgétaire assumé par les gouvernements. Il n'y a pas de "scandale" à proprement parler, c'est une question politique (donc débat public, élections, etc).
L'argument est en effet paradoxal, et traduit aussi des désaccords profonds dans les différentes communautés scientifiques.
Il est de notoriété publique que l'évaluation des projets et des bilans scientifiques sont extrêmement complexes. Bon, pour les projets, c'est même objectivement impossible, puisqu'en recherche fondamentale, il est évident qu'on ne peut pas savoir a priori si une expérience va fonctionner, puisque savoir si ça fonctionne est le but même du projet. On ne peut donc évaluer que l'intérêt d'avoir une réponse à cette question (quelle que soit la question).
Pour les bilans, c'est plus discutable. En fait, il y a une pression très forte des institutions et des citoyens pour une transparence et une évaluation des dépenses publiques, et l'évaluation bureaucratique de la recherche est une réponse à cette question. Le problème c'est que là encore l'évaluation est complexe. Soit elle est objectivée par des indicateurs chiffrés (nombre de publications, de brevets, d'étudiants formés, etc), avec les objections classiques liées à la manipulation des indicateurs, soit elle est confiée à des pairs spécialistes du domaine, en devenant par là-même plus subjective et plus coûteuse pour la communauté (puisque ça mobilise du temps d'expertise qui pourrait être destiné à la recherche). La situation actuelle est mixte; les chercheurs et les unités de recherche sont évalués par des experts sur la base de dossiers qui compilent les fameux indicateurs.
Ce qu'il ne faut pas perdre de vue, c'est que la génération de chercheurs qui occupent actuellement les postes à responsabilité dans la recherche publique est une génération qui a justifié son succès scientifique par ces indicateurs bureaucratiques (et par leur succès aux appels à projets). Il semble donc assez illusoire d'imaginer qu'ils abandonnent facilement les indicateurs chiffrés alors même qu'ils leur doivent leur position sociale!
Pour moi, poser cette question comme une question de principe est un mensonge bienveillant, basé sur la légende du chercheur de génie qui ne saurait pas publier. Comme partout, une telle situation n'est pas logiquement impossible et on pourrait forcément trouver quelques exemples statistiquement rares (par exemple en mathématiques, qui a tendance à favoriser les traits de personnalité inhabituels), mais à mon avis c'est une mauvaise perspective. Ce qui se passe, c'est qu'un bon chercheur bien implanté dans sa discipline, reconnu par ses collaborateurs et à l'international, n'a absolument aucun mal à optimiser ses indicateurs chiffrés. La réelle question c'est plutôt si c'est un bon calcul d'utiliser son expertise ou son énergie à des tâches plutôt formelles au détriment de sa créativité scientifique. A contrario, les mauvais chercheurs sont peu productifs dans tous les domaines. Ce n'est malheureusement pas des vases communicants, les problèmes sont en général assez liés et finissent par créer des cercles vicieux (mauvaise recherche -> peu de résultats intéressants -> peu de publications -> peu de financements). Ces cercles vicieux sont vécus comme des injustices par les intéressés, mais au final rien n'indique que les indicateurs de productivité ne reflètent pas la qualité des résultats scientifiques obtenus (hors fraude scientifique, évidemment).
Tout ça pour dire qu'on peut admettre l'imperfection des indicateurs bibliométriques sans verser dans l'idée qui me semble assez absurde que l'absence de publication pourrait être interprétée comme un signe positif. Le problème de l'évaluation bibliométrique n'est pas qu'elle classe mal (parce qu'en fait elle classe plutôt bien), mais c'est qu'elle détourne les ressources vers l'optimisation du critère, ce qui n'est pas forcément souhaitable.
Mouais, c'est une branche out of tree comme on dit, comme l'a été pendant longtemps la branche Linux-rt par exemple, à mon sens ce n'est pas un fork.
Linus a dit en 2011 "Android is a Linux fork", donc on peut discuter éternellement si à ton sens c'est un fork, mais c'est légitime de dire qu'Android a été un fork de Linux (en tout cas, c'était l'avis du responsable de Linux à ce moment, donc c'est un avis qui me semble tout à fait crédible).
Donc oui, Linux a été forké, et le fork a été progressivement réintégré dans le projet par des efforts des deux côtés. "Fork avorté", "faux fork", "fork temporaire", tu peux l'appeler comme tu veux, mais c'est faux de dire que Linux n'a jamais été forké.
Ce n'est donc pas un fork car ils se basent toujours sur la branche principale pour fournir de nouvelles versions de leur côté
Ça me semble tendu de définir le fork de cette manière, parce qu'il est quand même assez courant que les forks intègrent au fil de l'eau les corrections de bugs ou autre issus de la branche principale…
Il me semble qu'Android était né d'un fork assumé, par la volonté de pouvoir développer vite sans devoir gérer l'intégration des patches dans la branche principale. Mais c'était aussi clair que le fork n'avait pas forcément vocation à être défintif, puisque l'espoir de convergence était réel.
Tiens, grâce à un ternet, j'ai retrouvé ça, par exemple dans https://www.zdnet.com/article/linus-torvalds-on-android-the-linux-fork/ qui date de 2011: "So, for the next few years, Android, while still a Linux, is indeed a Linux fork. In the long run, though, Torvalds is sure that Android will return to the mainstream Linux kernel. For better or worse though that may not be until 2016. Fortunately, for all end-users and almost all Android developers none of this will make any real world difference."
Donc, ça compte, ça ne compte pas comme un fork… C'est quand même pas si net. C'est un ex-fork, peut-être.
La taille de la base de code est peut être un chouilla impressionnante pour un candidat au fork.
c’est tout naturellement qu’il y aura un fork.
Mouais, enfin Linux ça se forke pas non plus comme ça. Il faudrait un accord de principe au moins entre les gros contributeurs, ce qui serait tellement énorme que l'équipe actuelle serait forcément au courant, et aurait l'occasion de discuter pour éviter le fork si c'était possible (voire de faire partir Linus si c'était lui le problème).
je suis complètement en accord avec sa façon de voir les relations humaines.
Je ne sais pas s'il y a beaucoup de gens qui sont en accord avec sa façon de voir les relations humaines.
De toutes manières, c'est très fréquent que la meilleure personne pour monter un truc ne soit pas du tout la meilleure personne pour le faire évoluer à long terme. C'est une règle pour les startups par exemple, qui sont en général revendues après leur succès pour mettre en place une équipe de direction qui va savoir gérer la phase suivante (où on ne peut plus faire n'importe quoi très vite). La longévité de Linus à la tête du noyau, en partant de son garage pour finir à gérer des consensus entre les 20 plus grandes multinationales IT du monde, reste assez impressionnante. Dans tous les cas, c'est seulement sa compétence technique qui peut expliquer sa longévité, parce que sans ça il aurait giclé depuis très très longtemps.
Si tu remplaces "les gens" par "un vendeur d'iphone", peut-être que ça te semblera moins illogique. L'économie, c'est juste d'intégrer le phénomène entre des millions de gens qui font tout un tas de métiers, mais il n'y a rien de paradoxal.
Et si les gens veulent des logements de plus en plus grands ou de plus en plus confortables (électricité aux normes, isolation…), bah il va falloir que les riches achètent de plus en plus d'iphones. On ne peut échanger que les richesses qui sont produites…
Je vois bien que les gens sont en colère contre les principes de l'économie, mais j'ai du mal à identifier pourquoi.
Bah oui, mais tant qu'il y a des gens qui n'auront pas les ressources pour se loger, pour manger, ou pour se soigner, il faut de la croissance. Tant que ceux qui peuvent manger veulent un travail, changer de voiture, aller à l'université, partir en vacances, il faut de la croissance. Quelle est la part de la population qui aurait envie de vivre avec moins? L'argument, c'est toujours "moins d'iPhone récent". OK, va pour l'iPhone, mais l'iPhone, c'est quelle part du budget des ménages? Ça ne suffira jamais, de se passer d'iPhone. Moins d'investissements militaires? Il faut bien veiller à que tout le monde soit sur la même trajectoire. Moins de voyages pour découvrir d'autres villes et d'autres pays? Moins de culture? Moins de technologie médicale? Moins de recherche scientifique? C'est juste un modèle de société repoussoir.
c'est qu'on est parti dans une course sans fin de promesses perpétuelles.
On peut discuter sur "pertétuel". On peut légitimement estimer qu'on se voyait aller plus loin que là où on est.
Les restaurants qui coulent, ça existe aussi… L'investissement est indispensable, ne serait-ce que pour être aux normes d'hygiène par exemple. En cuisine, la technologie évolue (four vapeur, contrôle électronique de la température…). Tu as de plus en plus de restaurants qui se sont équipés en bidules électroniques pour prendre les commandes; et tu as aussi l'informatisation de la comptabilité et de la gestion (qui ne se voit pas en salle, mais tu as des ordinateurs, des logiciels…).
Et puis pour un restaurant, l'innovation c'est aussi dans l’assiette. Si tu sers la même chose qu'il y a 40 ans avec le même dressage, tu risques de ne pas attirer les foules.
Donc même dans un secteur économique où la R&D et l'investissement ne semblent pas si importants, la survie à long terme reste dépendante d'une certaine dose d'investissement, et même de technologie. Tu aurais aussi pu citer les coiffeurs, les masseurs, les psychologues… tu as des secteurs pour lesquels les gains de productivité sont plus limités que d'autres.
C'est quoi que tu appelles "valeurs fiduciaires"? La monnaie? Je ne crois pas que ça soit à la mode de garder de la monnaie, tu veux plutôt des actifs, non?
Mais bon, je ne comprends pas trop où tu veux en venir. Quand tu diriges une entreprise, tu vas prendre des décisions d'investissement qui vont dans le sens de faire gagner plus d'argent à l'entreprise dans le futur, c'est quand même fondamentalement ton métier. Une entreprise qui stagne ça n'existe pas, tu ne peux pas viser une sorte de statu-quo, puisque tu vas finir par couler en te faisant dépasser par la concurrence. Maintenir une entreprise, c'est donc toujours avancer.
Investir dans les LLM, c'est soit investir dans un produit ou un service que tu veux vendre, soit investir en interne parce que tu espères un gain de productivité. Je ne comprends pas trop où tu vois quelque chose de fondamentalement vicié là-dedans, sauf à remettre complètement en question le fonctionnement de l'économie.
Je suis d'accord sur l'absurdité de la futurologie, mais on ne peut pas évacuer les paradoxes profonds qu'il y a dans les revendications sociales : vouloir à la fois augmenter le pouvoir d'achat (donc y compris la qualité du logement, de la nourriture, des soins médicaux…) et réduire le temps de travail nécessite des gains de productivité colossaux, alors que simultanément on souhaiterait moins de technologie et une décroissance de notre empreinte écologique. Une telle équation n'a pas de solution, il faut bien produire les richesses qu'on veut redistribuer.
Tout ce qu'il peut faire, c'est jouer sur les peurs de la communauté (aka, la peur du doxxing)
Tu évacues quand même la question fondamentale de la responsabilité d'écrire dans Wikipédia "X est un journal d'extrême-droite / islamophobe" quand le journal ne le revendique pas, et encore moins quand le journal considère que c'est de la calomnie. Au mieux, tu peux écrire que le journal est parfois qualifié d'islamophobe, mais que cette ligne éditoriale n'est pas revendiquée, ou quelque chose comme ça.
Ce qui ne passe pas auprès de la presse traditionnelle (et même plus large que ça), c'est que Wikipédia revendique une sorte de flou sur les responsabilités éditoriales: l'antenne française n'est pas l'hébergeur, l'hébergeur fait reposer la responsabilité sur les contributeurs, les contributeurs sont sous pseudonymes, les admins n'ont pas de responsabilité éditoriale (même si en pratique ils décident de ce qui peut rester ou non)… Donc Le Point prend ce fonctionnement au mot : OK, Wikimedia n'a pas de rôle éditorial, les admins n'ont pas de rôle éditorial, c'est donc les contributeurs individuels qui assument, et paf, méthodes mafieuses pour les faire assumer. Parce que s'il y a procès pour diffamation, c'est bien les contributeurs qui vont devoir répondre à la justice, sous leur vrai nom et à visage découvert.
Au fond, il reste une différence fondamentale entre penser et assumer de penser et de dire que Le Point est un journal islamophobe, et de prendre la responsabilité de l'écrire en introduction de l'article de Wikipédia, qui a une influence extrêmement forte (par son page rank sur Google, par l'image de neutralité de Wikipédia, et maintenant par l'entrainement des LLM avec les données de Wikipédia). Je crois que c'est bien de ça dont il est question au fond, si tous les LLM du monde se mettent à raconter que Le Point est un journal néonazi, que ça soit vrai ou non, ça va nuire au journal, à ses journalistes, à ses lecteurs, et à ses actionnaires; il peut y avoir des millions d'euros en jeu, et ça fait des gros enjeux. Et au final, celui qui peut devoir porter cette responsabilité, c'est Dédédu94, qui n'avait absolument pas conscience que modifier un mot dans un article en pensant bien faire (parce que par exemple il pense en tout bonne foi que c'est vrai) pouvait l'emmener dans un tel cauchemar médiatique et juridique. Finalement, la pétition, c'est aussi ça : les contributeurs de Wikipédia veulent aussi être protégés de ce genre de situations, parce qu'ils sont bénévoles, qu'ils pensent bien faire, que pour eux ça n'est pas très différent d'écrire un truc sur Wikipédia ou de dire la même chose avec les copains autour d'une bière.
le public, il préfère souvent parler à un humain qu'à une machine
Ça n'est pas aussi évident que ça. Le public, il ne veut pas parler à une machine débile qui lui pose tout un tas de questions avant de lui dire "contacter un agent". Mais par exemple, parler à un LLM bien configuré permettrait d'avoir des réponses immédiates (si possible enregistrées et certifiées) à tout un tas de questions, et ça pourrait être très utile. Typiquement, pour remplir sa déclaration d'impôts, pour connaitre la liste des documents à fournir pour une demande, pour déposer une plainte (hors crime, hein), etc.
L'IA est en tout cas un moyen crédible pour sortir du cauchemar bureaucratique de la fonction publique. Personne n'ose s'attaquer à la complexité bureaucratique, parce que c'est une pile immense élaborée pendant des siècles, alors on vit avec cette espèce de dette technique. Mais si l'IA était capable de remplir toute seule 95% des cases des formulaires, de pointer vers les bons services, de détecter les erreurs, de se rendre compte que le dossier est coincé quelque part dans les services, ça serait une bouffée d'air frais pour tout le monde (sans évidemment résoudre le problème à la base).
Ah zut j'ai laissé passer le délai d'édit; les échanges sur Bluesky sont assez explicites: le journaliste est vraiment débile (mais il risque vraiment de la prison s'il dévoile l'identité du contributeur à ses lecteurs fachos, donc ça n'est pas forcément clair qu'il puisse oser).
Cacher qu'on est rémunéré pour ses contributions est une entorse grave au règlement de Wikipédia, par exemple. Ça n'est pas censé être révélé par voie de presse, mais l'existence de tels contributeurs met en péril les objectifs de l'encyclopédie.
Le journaliste du Point (qui semble avoir un historique éthique correct pour un journaliste d'investigation, à part qu'il déteste Wikipédia) semble penser qu'il a levé quelque chose qu'il estime être important, ça me semble normal de savoir quoi avant de l'accuser de doxing (il risque 3 ans de prison).
: en effet, ça a l'air d'être un débile, mais peut-être pas au point de risquer la prison.
C'est très difficile de lire entre les lignes dans ce genre d'affaire, car tout le monde en dit le moins possible. Il semble cependant y avoir un lien entre la profession du contributeur et le fait que le journaliste du Point s'en prenne à lui. Est-ce qu'il ne bosserait pas chez un journal concurrent par exemple, ce qui rendrait typiquement ses interventions sur autres journaux quotidien pas super limpides?
Ceci dit, je n'ai rien trouvé de particulièrement marquant dans l'historique, le contributeur semble principalement corriger des formulations ou donner des sources, ce qui semble à la fois neutre et constructif. Globalement, j'aime bien comprendre ce qu'il se passe avant de m'offusquer quand on me demande de m'offusquer…
Techniquement avec une hausse de productivité on a moins besoin de travailler à condition de ne pas en demander toujours plus
J'ai l'impression pourtant que "demander plus" est complètement naturel : demander de la nourriture bio plutôt que des trucs ultratransformés, demander plus de confort dans le métro, demander des belles pistes cyclables entretenues plutôt que des pavés pourris, demander des logements bien isolés avec l'électricité aux normes, demander l'accès à des technologies médicales coûteuses (traitements contre le cancer, IRM…), demander de l'aide à la personne pour les petits vieux dépendants, demander la fibre dans les petits villages, demander des profs, des juges, des policiers, avoir accès à plus de livres, plus de films, plus de musique… Penser qu'on pourrait se satisfaire de moins, c'est forcément un truc de privilégiés, parce que même en 2025 il faut être sacrément privilégié pour penser qu'on a assez. Évidemment, si on se focalise sur les smartphones ou les gadgets en plastique, évidemment qu'on pourrait réduire, mais sur la plupart des autres postes (logement, nourriture, santé, éducation, culture, …), on voudrait soit plus, soit "mieux".
Et je trouve aussi assez décalé de penser pour les autres. On peut être satisfait de ce qu'on a, mais c'est totalement personnel. Si ton voisin a une femme dans chaque port et 12 pensions alimentaires à assurer, il va avoir besoin de plus que toi…
Alors quand la boîte est d'accord et que les conditions d'utilisations sont favorables tant mieux, mais pour ceux qui s'en servent sans réfléchir aux conséquences potentielles je trouve cela problématique.
Si d'un côté du as des gros tas de $$ économisés en salaire de programmeur, et de l'autre côté tu as peut-être des risques virtuels pas très bien définis et au final peu inquiétants, il est probable que l'analyse soit quand même assez rapide.
Imagine que tu balances un truc confidentiel dans le prompt (un cahier des charges, ou un bout de code "maison"), et même que ce truc rentre dans la base d'apprentissage pour la version suivante de l'AI, quelles sont les chances pour que quelqu'un s'en aperçoive et qu'il puisse se passer quelque chose de réellement nuisible? Il faudrait que le modèle soit suparamétré (qu'il recrache des bouts de code verbatim), que ce bout de code soit sensible et spécifique (puisque le le droit d'auteur ne couvre pas le code trivial), et qu'il tombe dans les mains d'une personne qui puisse identifier son origine et prévenir l'ayant droit, qui à son tour doit trouver les raisons de poursuivre en justice… Tout ça semble bien vague.
La solution serait un autre mécanisme de redistribution des richesses (un vrai revenu universel par exemple), ou une diminution très forte du temps de travail dans les postes récents pour répartir les rôles. Un mix des deux est possible.
Imposer un mode de redistribution qui n'est ni à l'avantage du capital, ni à l'avantage de ceux qui travaillent, reste un projet qui semble un tantinet compliqué dans un système démocratique (ah, si seulement on avait un chef éclairé…).
Pour le partage du temps de travail tu as forcément un argument du "coût fixe" à considérer (formation, communication…). Former 200 médecins qui bossent 20h/semaine coûte deux fois plus cher que d'en former 100 qui bossent 40h/semaine, donc un tel projet de société a un coût (et donc, problème de compétitivité, donc moins de ressources à se partager, etc).
Alors oui par défaut chercher le mouton à 5 pattes ça fait sens, mais au bout d'un moment si tu ne trouves pas tenter de former quelqu'un soit même peut faire sens, surtout que dans de nombreuses professions les qualifications exigées sont assez surévaluées.
C'est un peu du cas par cas quand même, puisque par exemple je vois mal comment tu pourrais laisser quelqu'un qui n'a pas le moindre diplôme en électricité être le seul électricien sur un chantier… Mais bon, à part les cas exceptionnels où la sécurité est en jeu, la qualité de la formation initiale est suffisamment inégale pour ne pas imaginer qu'un diplôme te garantisse que le boulot soit fait correctement.
Bonjour, je suis une IA qui n'a pas l'habitude de poster sur reddit, mais là j'ai créé une base de code tellement confuse que je ne m'y retrouve plus. Est-ce qu'il y aurait un humain qui saurait coder en python pour m'aider?
Je n'ai pas une bonne vision du monde du travail, mais j'ai l'impression que les recruteurs envoient des messages quand même assez paradoxaux. D'un côté on a une multitude de postes non-pourvus ou mal pourvus, et d'un autre côté on a l'impression de ne pas pouvoir accéder au marché du travail quand on n'a pas exactement les bons diplômes. On aurait une génération de jeunes qui ne savent pas travailler, et 50% des plus de 60 ans sont au chômage. Qu'est-ce qui est vrai ou non dans ce bazar? Est-ce que quelqu'un avec une formation d'ingénieur ne peut absolument pas accéder à un poste de chef de chantier ou de commercial? Comment combiner le mythe des centaines de CV reçus pour chaque poste ouvert et de ne jamais trouver personne?
Ça n'est pas juste les RH des grosses boîtes qui s'appuient sur des systèmes paresseux (style tri des CV automatique) et qui vont devoir s'adapter?
Et si tu préfères que l'argent public finance des trucs qui ne servent à rien, ce n'est pas mon cas
Les "dissailledeurz" ne sont pas débiles mentaux. Ils ont compris dès le début que les modèles génératifs allaient leur faire gagner de l'argent, y compris par des moyens qui n'étaient pas immédiatement évidents. En effet, je ne vois pas trop actuellement comment ces technologies vont pouvoir créer autant de richesses qu'on en dépense pour les développer, mais je n'ai justement pas la prétention d'avoir cette compréhension.
Il me semble par exemple qu'au-delà de l'utilisation ludique des LLM, il existe déja au moins deux domaines majeurs de l'économie où l'IA est très performante:
* Générer du code
* Servir d'interface pour répondre à des questions
Après, tu as peut-être simplement une vision très personnelle de "servir à quelque chose". Évidemment que "faire les devoirs à la place des élèves", ça ne sert à rien pour la société, et c'est même très vraisemblablement nuisible. Mais c'est comme la clope ou l'alcool ou la plupart des cochonneries en plastique Made in China sur Amazon, ça sert aux gens qui s'en servent.
Mais affirmer des trucs comme "l'IA ne sert à rien et les boursicoteurs ne rendront bientôt compte qu'ils dépensent des milliards pour rien", ça me semble être d'une naïveté mêlée de biais cognitifs majeurs (le fait que tu aimerais que ça ne serve à rien n'a pas d'influence sur la réalité).
Au final, ce qu'il va se passer, c'est que les gens qui vont investir sur l'IA vont récolter de l'argent si ça marche, et perdre de l'argent si ça ne marche pas. Les "récalcitrants" vont être chômeurs si ça marche, et vont devenir indispensables si ça ne marche pas. Au moment de faire les comptes, la logique sera probablement respectée.
Ça fait quand même un bout de temps que les ordinateurs résolvent des problèmes complexes hors de portée d'un humain, donc je pense que ce qui frappe le plus avec les IA génératives, c'est leur capacité à copier les comportements humains. Tant que la machine te répond "Convergence… problème résolu; 2min47s, résultat dans results.txt, détails dans log.txt", tu as de manière évidente affaire à un outil, même si le machin vient de te résoudre une équation différentielle à 120 paramètres.
L'argument de la "casse sociale", c'est l'argument du gain de productivité, c'est le même depuis 300 ans et les métiers à tisser. D'un côté, tu peux dire qu'à l'échelle de l'histoire la condition des classes laborieuses ne fait que progresser (il faut quand même lisser sur des périodes plus ou moins longues), et d'un autre côté tu as la constatation que le modèle libéral/capitaliste n'a aucun mécanisme intrinsèque pour redistribuer les richesses liées aux gains de productivité, puisque qu'elles aillent au capital ou aux travailleurs qui restent, elles ne vont pas aux prolétaires qui n'ont plus de boulot (et donc rôle de l'État, et donc inefficacité économique, et donc moins de richesses à se partager, et donc arguments classiques droite/gauche).
Après, comme il n'y a aucune chance qu'une telle technologie soit interdite, il va bien falloir apprendre à "faire avec".
éviter la stigmatisation des chômeurs
Je sors ma boule de cristal en chewing-gum, et je te prédis que le prochain choc pour les chômeurs, c'est toute une fournée de bac +5 avec une formation en bureautique/tertiaire qui vont devoir trouver des boulots manuels, et ça, la société n'est pas prête.
Bon, après, pour m'auto-nuancer, on s'aperçoit que les LLM sont capables de trucs méta. Du genre "détaille ton raisonnement", et ça peut être tout à fait crédible. Donc quand ton IA copie un humain qui détaille son raisonnement, tu en es où dans le dilemme "copier le comportement / copier le raisonnement"? Moi je trouve que quand la réponse est correcte et que le raisonnement est correct, je valide "intelligence".
En fait, à mon avis, ces trucs sont au moins aussi intelligents que tous les robots intelligents imaginés en SF, donc ils correspondent à la plupart des définitions existantes d'IA, je ne sais pas ce qu'il faudrait de plus. Ils ne sont pas plus "intelligents" que les humains, donc on n'est pas encore à la singularité technologique, mais on en est peut-être proches dans certains domaines, comme en programmation par exemple.
Je n'ai jamais utilisé les logiciels d'AI générative pour la musique, donc je ne suis pas sûr de ce qu'ils sont capables de faire. J'imagine que si tu décris très précisément ce que tu veux, tu peux peut-être obtenir quelque chose d'assez original (style fusion disco-reggae au clavecin avec un rythme en 5/4, des trucs comme ça), mais normalement le machine learning ne peut pas extrapoler un nouveau style s'il n'y a rien de tel dans les données d'entrainement. C'est comme pour le texte, ces logiciels produisent (très bien parfois) de la soupe tiède, mais ils ne sont guère inspirés quand il faut produire des idées nouvelles.
[^] # Re: L’imprégnation des esprits ?
Posté par arnaudus . En réponse au lien Debout pour les sciences, nécessité de défendre l’intégrité scientifique et combattre désinformation. Évalué à 4 (+1/-0).
J'ai été très explicite : s'ils n'étaient pas au courant de la réservation des postes DR en CID 50 en 2021, c'est qu'ils n'étaient pas au fait de la manière dont les concours avaient été organisés cette année-là. Aller raconter "ahlala c'est un scandale on recrute des bureaucrates", c'est vraiment à côté de la plaque.
À ton avis?
Le problème, ça n'est pas de ne pas comprendre les rouages techniques des recrutements dans les EPST, parce que c'est très compliqué sans être à l'intérieur. Le problème, c'est de l'ouvrir et de se scandaliser sans avoir compris qu'il n'y avait aucune raison à se scandaliser. Ça ne défend pas du tout la recherche publique.
[^] # Re: L’imprégnation des esprits ?
Posté par arnaudus . En réponse au lien Debout pour les sciences, nécessité de défendre l’intégrité scientifique et combattre désinformation. Évalué à 0 (+0/-3).
Une chose quand même: il y a quelque chose qui est factuellement faux dans ce lien; les auteurs ne pouvaient pas savoir sans connaître les arcanes du CNRS, mais ça prouve quand même qu'ils racontent n'importe quoi parce qu'ils ne savent pas de quoi ils parlent : les 13 postes de directeur de recherche affiliés à la section "Gestion de la recherche" en 2021 ne sont absolument pas destinés à des fonctions bureaucratiques, il s'agissait de postes mis en réserve pour des recrutements au niveau DR dans les sections (en fait c'est un bricolage technique pour contourner une rigidité administrative).
Donc oui, c'est un fait, la recherche publique recrute de moins en moins, c'est contesté en interne parce que les chercheurs pensent que la recherche devrait être mieux financée, et c'est un arbitrage budgétaire assumé par les gouvernements. Il n'y a pas de "scandale" à proprement parler, c'est une question politique (donc débat public, élections, etc).
[^] # Re: L’imprégnation des esprits ?
Posté par arnaudus . En réponse au lien Debout pour les sciences, nécessité de défendre l’intégrité scientifique et combattre désinformation. Évalué à 4 (+2/-1).
L'argument est en effet paradoxal, et traduit aussi des désaccords profonds dans les différentes communautés scientifiques.
Il est de notoriété publique que l'évaluation des projets et des bilans scientifiques sont extrêmement complexes. Bon, pour les projets, c'est même objectivement impossible, puisqu'en recherche fondamentale, il est évident qu'on ne peut pas savoir a priori si une expérience va fonctionner, puisque savoir si ça fonctionne est le but même du projet. On ne peut donc évaluer que l'intérêt d'avoir une réponse à cette question (quelle que soit la question).
Pour les bilans, c'est plus discutable. En fait, il y a une pression très forte des institutions et des citoyens pour une transparence et une évaluation des dépenses publiques, et l'évaluation bureaucratique de la recherche est une réponse à cette question. Le problème c'est que là encore l'évaluation est complexe. Soit elle est objectivée par des indicateurs chiffrés (nombre de publications, de brevets, d'étudiants formés, etc), avec les objections classiques liées à la manipulation des indicateurs, soit elle est confiée à des pairs spécialistes du domaine, en devenant par là-même plus subjective et plus coûteuse pour la communauté (puisque ça mobilise du temps d'expertise qui pourrait être destiné à la recherche). La situation actuelle est mixte; les chercheurs et les unités de recherche sont évalués par des experts sur la base de dossiers qui compilent les fameux indicateurs.
Ce qu'il ne faut pas perdre de vue, c'est que la génération de chercheurs qui occupent actuellement les postes à responsabilité dans la recherche publique est une génération qui a justifié son succès scientifique par ces indicateurs bureaucratiques (et par leur succès aux appels à projets). Il semble donc assez illusoire d'imaginer qu'ils abandonnent facilement les indicateurs chiffrés alors même qu'ils leur doivent leur position sociale!
Pour moi, poser cette question comme une question de principe est un mensonge bienveillant, basé sur la légende du chercheur de génie qui ne saurait pas publier. Comme partout, une telle situation n'est pas logiquement impossible et on pourrait forcément trouver quelques exemples statistiquement rares (par exemple en mathématiques, qui a tendance à favoriser les traits de personnalité inhabituels), mais à mon avis c'est une mauvaise perspective. Ce qui se passe, c'est qu'un bon chercheur bien implanté dans sa discipline, reconnu par ses collaborateurs et à l'international, n'a absolument aucun mal à optimiser ses indicateurs chiffrés. La réelle question c'est plutôt si c'est un bon calcul d'utiliser son expertise ou son énergie à des tâches plutôt formelles au détriment de sa créativité scientifique. A contrario, les mauvais chercheurs sont peu productifs dans tous les domaines. Ce n'est malheureusement pas des vases communicants, les problèmes sont en général assez liés et finissent par créer des cercles vicieux (mauvaise recherche -> peu de résultats intéressants -> peu de publications -> peu de financements). Ces cercles vicieux sont vécus comme des injustices par les intéressés, mais au final rien n'indique que les indicateurs de productivité ne reflètent pas la qualité des résultats scientifiques obtenus (hors fraude scientifique, évidemment).
Tout ça pour dire qu'on peut admettre l'imperfection des indicateurs bibliométriques sans verser dans l'idée qui me semble assez absurde que l'absence de publication pourrait être interprétée comme un signe positif. Le problème de l'évaluation bibliométrique n'est pas qu'elle classe mal (parce qu'en fait elle classe plutôt bien), mais c'est qu'elle détourne les ressources vers l'optimisation du critère, ce qui n'est pas forcément souhaitable.
[^] # Re: Clair
Posté par arnaudus . En réponse au journal Linus répond à la controverse sur R4L (Rust pour Linux). Évalué à 5 (+3/-1).
Linus a dit en 2011 "Android is a Linux fork", donc on peut discuter éternellement si à ton sens c'est un fork, mais c'est légitime de dire qu'Android a été un fork de Linux (en tout cas, c'était l'avis du responsable de Linux à ce moment, donc c'est un avis qui me semble tout à fait crédible).
Donc oui, Linux a été forké, et le fork a été progressivement réintégré dans le projet par des efforts des deux côtés. "Fork avorté", "faux fork", "fork temporaire", tu peux l'appeler comme tu veux, mais c'est faux de dire que Linux n'a jamais été forké.
[^] # Re: Clair
Posté par arnaudus . En réponse au journal Linus répond à la controverse sur R4L (Rust pour Linux). Évalué à 4 (+1/-0).
Ça me semble tendu de définir le fork de cette manière, parce qu'il est quand même assez courant que les forks intègrent au fil de l'eau les corrections de bugs ou autre issus de la branche principale…
Il me semble qu'Android était né d'un fork assumé, par la volonté de pouvoir développer vite sans devoir gérer l'intégration des patches dans la branche principale. Mais c'était aussi clair que le fork n'avait pas forcément vocation à être défintif, puisque l'espoir de convergence était réel.
Tiens, grâce à un ternet, j'ai retrouvé ça, par exemple dans https://www.zdnet.com/article/linus-torvalds-on-android-the-linux-fork/ qui date de 2011:
"So, for the next few years, Android, while still a Linux, is indeed a Linux fork. In the long run, though, Torvalds is sure that Android will return to the mainstream Linux kernel. For better or worse though that may not be until 2016. Fortunately, for all end-users and almost all Android developers none of this will make any real world difference."
Donc, ça compte, ça ne compte pas comme un fork… C'est quand même pas si net. C'est un ex-fork, peut-être.
[^] # Re: Clair
Posté par arnaudus . En réponse au journal Linus répond à la controverse sur R4L (Rust pour Linux). Évalué à 5 (+4/-2).
Android, ça compte pas?
La taille de la base de code est peut être un chouilla impressionnante pour un candidat au fork.
Mouais, enfin Linux ça se forke pas non plus comme ça. Il faudrait un accord de principe au moins entre les gros contributeurs, ce qui serait tellement énorme que l'équipe actuelle serait forcément au courant, et aurait l'occasion de discuter pour éviter le fork si c'était possible (voire de faire partir Linus si c'était lui le problème).
Je ne sais pas s'il y a beaucoup de gens qui sont en accord avec sa façon de voir les relations humaines.
De toutes manières, c'est très fréquent que la meilleure personne pour monter un truc ne soit pas du tout la meilleure personne pour le faire évoluer à long terme. C'est une règle pour les startups par exemple, qui sont en général revendues après leur succès pour mettre en place une équipe de direction qui va savoir gérer la phase suivante (où on ne peut plus faire n'importe quoi très vite). La longévité de Linus à la tête du noyau, en partant de son garage pour finir à gérer des consensus entre les 20 plus grandes multinationales IT du monde, reste assez impressionnante. Dans tous les cas, c'est seulement sa compétence technique qui peut expliquer sa longévité, parce que sans ça il aurait giclé depuis très très longtemps.
[^] # Re: Bof
Posté par arnaudus . En réponse au journal Je suis perdu et je pensais m'être renseigné.... Évalué à 1 (+0/-2).
Si tu remplaces "les gens" par "un vendeur d'iphone", peut-être que ça te semblera moins illogique. L'économie, c'est juste d'intégrer le phénomène entre des millions de gens qui font tout un tas de métiers, mais il n'y a rien de paradoxal.
Et si les gens veulent des logements de plus en plus grands ou de plus en plus confortables (électricité aux normes, isolation…), bah il va falloir que les riches achètent de plus en plus d'iphones. On ne peut échanger que les richesses qui sont produites…
Je vois bien que les gens sont en colère contre les principes de l'économie, mais j'ai du mal à identifier pourquoi.
[^] # Re: Bof
Posté par arnaudus . En réponse au journal Je suis perdu et je pensais m'être renseigné.... Évalué à 2 (+0/-1).
Bah oui, mais tant qu'il y a des gens qui n'auront pas les ressources pour se loger, pour manger, ou pour se soigner, il faut de la croissance. Tant que ceux qui peuvent manger veulent un travail, changer de voiture, aller à l'université, partir en vacances, il faut de la croissance. Quelle est la part de la population qui aurait envie de vivre avec moins? L'argument, c'est toujours "moins d'iPhone récent". OK, va pour l'iPhone, mais l'iPhone, c'est quelle part du budget des ménages? Ça ne suffira jamais, de se passer d'iPhone. Moins d'investissements militaires? Il faut bien veiller à que tout le monde soit sur la même trajectoire. Moins de voyages pour découvrir d'autres villes et d'autres pays? Moins de culture? Moins de technologie médicale? Moins de recherche scientifique? C'est juste un modèle de société repoussoir.
On peut discuter sur "pertétuel". On peut légitimement estimer qu'on se voyait aller plus loin que là où on est.
[^] # Re: Marre
Posté par arnaudus . En réponse au journal LLM (encore), effondrement et travail humain. Évalué à 3 (+1/-1).
Les restaurants qui coulent, ça existe aussi… L'investissement est indispensable, ne serait-ce que pour être aux normes d'hygiène par exemple. En cuisine, la technologie évolue (four vapeur, contrôle électronique de la température…). Tu as de plus en plus de restaurants qui se sont équipés en bidules électroniques pour prendre les commandes; et tu as aussi l'informatisation de la comptabilité et de la gestion (qui ne se voit pas en salle, mais tu as des ordinateurs, des logiciels…).
Et puis pour un restaurant, l'innovation c'est aussi dans l’assiette. Si tu sers la même chose qu'il y a 40 ans avec le même dressage, tu risques de ne pas attirer les foules.
Donc même dans un secteur économique où la R&D et l'investissement ne semblent pas si importants, la survie à long terme reste dépendante d'une certaine dose d'investissement, et même de technologie. Tu aurais aussi pu citer les coiffeurs, les masseurs, les psychologues… tu as des secteurs pour lesquels les gains de productivité sont plus limités que d'autres.
[^] # Re: Marre
Posté par arnaudus . En réponse au journal LLM (encore), effondrement et travail humain. Évalué à 2 (+0/-1).
C'est quoi que tu appelles "valeurs fiduciaires"? La monnaie? Je ne crois pas que ça soit à la mode de garder de la monnaie, tu veux plutôt des actifs, non?
Mais bon, je ne comprends pas trop où tu veux en venir. Quand tu diriges une entreprise, tu vas prendre des décisions d'investissement qui vont dans le sens de faire gagner plus d'argent à l'entreprise dans le futur, c'est quand même fondamentalement ton métier. Une entreprise qui stagne ça n'existe pas, tu ne peux pas viser une sorte de statu-quo, puisque tu vas finir par couler en te faisant dépasser par la concurrence. Maintenir une entreprise, c'est donc toujours avancer.
Investir dans les LLM, c'est soit investir dans un produit ou un service que tu veux vendre, soit investir en interne parce que tu espères un gain de productivité. Je ne comprends pas trop où tu vois quelque chose de fondamentalement vicié là-dedans, sauf à remettre complètement en question le fonctionnement de l'économie.
[^] # Re: Bof
Posté par arnaudus . En réponse au journal Je suis perdu et je pensais m'être renseigné.... Évalué à 1 (+0/-2).
Je suis d'accord sur l'absurdité de la futurologie, mais on ne peut pas évacuer les paradoxes profonds qu'il y a dans les revendications sociales : vouloir à la fois augmenter le pouvoir d'achat (donc y compris la qualité du logement, de la nourriture, des soins médicaux…) et réduire le temps de travail nécessite des gains de productivité colossaux, alors que simultanément on souhaiterait moins de technologie et une décroissance de notre empreinte écologique. Une telle équation n'a pas de solution, il faut bien produire les richesses qu'on veut redistribuer.
[^] # Re: Equilibre
Posté par arnaudus . En réponse au journal Wikipédia:Lettre ouverte : non à l'intimidation des contributeurs bénévoles. Évalué à 4 (+6/-5).
Tu évacues quand même la question fondamentale de la responsabilité d'écrire dans Wikipédia "X est un journal d'extrême-droite / islamophobe" quand le journal ne le revendique pas, et encore moins quand le journal considère que c'est de la calomnie. Au mieux, tu peux écrire que le journal est parfois qualifié d'islamophobe, mais que cette ligne éditoriale n'est pas revendiquée, ou quelque chose comme ça.
Ce qui ne passe pas auprès de la presse traditionnelle (et même plus large que ça), c'est que Wikipédia revendique une sorte de flou sur les responsabilités éditoriales: l'antenne française n'est pas l'hébergeur, l'hébergeur fait reposer la responsabilité sur les contributeurs, les contributeurs sont sous pseudonymes, les admins n'ont pas de responsabilité éditoriale (même si en pratique ils décident de ce qui peut rester ou non)… Donc Le Point prend ce fonctionnement au mot : OK, Wikimedia n'a pas de rôle éditorial, les admins n'ont pas de rôle éditorial, c'est donc les contributeurs individuels qui assument, et paf, méthodes mafieuses pour les faire assumer. Parce que s'il y a procès pour diffamation, c'est bien les contributeurs qui vont devoir répondre à la justice, sous leur vrai nom et à visage découvert.
Au fond, il reste une différence fondamentale entre penser et assumer de penser et de dire que Le Point est un journal islamophobe, et de prendre la responsabilité de l'écrire en introduction de l'article de Wikipédia, qui a une influence extrêmement forte (par son page rank sur Google, par l'image de neutralité de Wikipédia, et maintenant par l'entrainement des LLM avec les données de Wikipédia). Je crois que c'est bien de ça dont il est question au fond, si tous les LLM du monde se mettent à raconter que Le Point est un journal néonazi, que ça soit vrai ou non, ça va nuire au journal, à ses journalistes, à ses lecteurs, et à ses actionnaires; il peut y avoir des millions d'euros en jeu, et ça fait des gros enjeux. Et au final, celui qui peut devoir porter cette responsabilité, c'est Dédédu94, qui n'avait absolument pas conscience que modifier un mot dans un article en pensant bien faire (parce que par exemple il pense en tout bonne foi que c'est vrai) pouvait l'emmener dans un tel cauchemar médiatique et juridique. Finalement, la pétition, c'est aussi ça : les contributeurs de Wikipédia veulent aussi être protégés de ce genre de situations, parce qu'ils sont bénévoles, qu'ils pensent bien faire, que pour eux ça n'est pas très différent d'écrire un truc sur Wikipédia ou de dire la même chose avec les copains autour d'une bière.
[^] # Re: Marre
Posté par arnaudus . En réponse au journal LLM (encore), effondrement et travail humain. Évalué à 0 (+0/-3).
Ça n'est pas aussi évident que ça. Le public, il ne veut pas parler à une machine débile qui lui pose tout un tas de questions avant de lui dire "contacter un agent". Mais par exemple, parler à un LLM bien configuré permettrait d'avoir des réponses immédiates (si possible enregistrées et certifiées) à tout un tas de questions, et ça pourrait être très utile. Typiquement, pour remplir sa déclaration d'impôts, pour connaitre la liste des documents à fournir pour une demande, pour déposer une plainte (hors crime, hein), etc.
L'IA est en tout cas un moyen crédible pour sortir du cauchemar bureaucratique de la fonction publique. Personne n'ose s'attaquer à la complexité bureaucratique, parce que c'est une pile immense élaborée pendant des siècles, alors on vit avec cette espèce de dette technique. Mais si l'IA était capable de remplir toute seule 95% des cases des formulaires, de pointer vers les bons services, de détecter les erreurs, de se rendre compte que le dossier est coincé quelque part dans les services, ça serait une bouffée d'air frais pour tout le monde (sans évidemment résoudre le problème à la base).
[^] # Re: Il y a du contexte?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Wikipédia:Lettre ouverte : non à l'intimidation des contributeurs bénévoles. Évalué à 1 (+2/-4).
Ah zut j'ai laissé passer le délai d'édit; les échanges sur Bluesky sont assez explicites: le journaliste est vraiment débile (mais il risque vraiment de la prison s'il dévoile l'identité du contributeur à ses lecteurs fachos, donc ça n'est pas forcément clair qu'il puisse oser).
[^] # Re: Il y a du contexte?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Wikipédia:Lettre ouverte : non à l'intimidation des contributeurs bénévoles. Évalué à 1 (+4/-6). Dernière modification le 17 février 2025 à 18:35.
Cacher qu'on est rémunéré pour ses contributions est une entorse grave au règlement de Wikipédia, par exemple. Ça n'est pas censé être révélé par voie de presse, mais l'existence de tels contributeurs met en péril les objectifs de l'encyclopédie.
Le journaliste du Point (qui semble avoir un historique éthique correct pour un journaliste d'investigation, à part qu'il déteste Wikipédia) semble penser qu'il a levé quelque chose qu'il estime être important, ça me semble normal de savoir quoi avant de l'accuser de doxing (il risque 3 ans de prison).
: en effet, ça a l'air d'être un débile, mais peut-être pas au point de risquer la prison.
# Il y a du contexte?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Wikipédia:Lettre ouverte : non à l'intimidation des contributeurs bénévoles. Évalué à 6 (+11/-8).
C'est très difficile de lire entre les lignes dans ce genre d'affaire, car tout le monde en dit le moins possible. Il semble cependant y avoir un lien entre la profession du contributeur et le fait que le journaliste du Point s'en prenne à lui. Est-ce qu'il ne bosserait pas chez un journal concurrent par exemple, ce qui rendrait typiquement ses interventions sur autres journaux quotidien pas super limpides?
Ceci dit, je n'ai rien trouvé de particulièrement marquant dans l'historique, le contributeur semble principalement corriger des formulations ou donner des sources, ce qui semble à la fois neutre et constructif. Globalement, j'aime bien comprendre ce qu'il se passe avant de m'offusquer quand on me demande de m'offusquer…
[^] # Re: Effondrement ?
Posté par arnaudus . En réponse au journal LLM (encore), effondrement et travail humain. Évalué à 2 (+0/-1). Dernière modification le 17 février 2025 à 15:38.
J'ai l'impression pourtant que "demander plus" est complètement naturel : demander de la nourriture bio plutôt que des trucs ultratransformés, demander plus de confort dans le métro, demander des belles pistes cyclables entretenues plutôt que des pavés pourris, demander des logements bien isolés avec l'électricité aux normes, demander l'accès à des technologies médicales coûteuses (traitements contre le cancer, IRM…), demander de l'aide à la personne pour les petits vieux dépendants, demander la fibre dans les petits villages, demander des profs, des juges, des policiers, avoir accès à plus de livres, plus de films, plus de musique… Penser qu'on pourrait se satisfaire de moins, c'est forcément un truc de privilégiés, parce que même en 2025 il faut être sacrément privilégié pour penser qu'on a assez. Évidemment, si on se focalise sur les smartphones ou les gadgets en plastique, évidemment qu'on pourrait réduire, mais sur la plupart des autres postes (logement, nourriture, santé, éducation, culture, …), on voudrait soit plus, soit "mieux".
Et je trouve aussi assez décalé de penser pour les autres. On peut être satisfait de ce qu'on a, mais c'est totalement personnel. Si ton voisin a une femme dans chaque port et 12 pensions alimentaires à assurer, il va avoir besoin de plus que toi…
[^] # Re: Marre
Posté par arnaudus . En réponse au journal LLM (encore), effondrement et travail humain. Évalué à 4 (+1/-0).
Si d'un côté du as des gros tas de $$ économisés en salaire de programmeur, et de l'autre côté tu as peut-être des risques virtuels pas très bien définis et au final peu inquiétants, il est probable que l'analyse soit quand même assez rapide.
Imagine que tu balances un truc confidentiel dans le prompt (un cahier des charges, ou un bout de code "maison"), et même que ce truc rentre dans la base d'apprentissage pour la version suivante de l'AI, quelles sont les chances pour que quelqu'un s'en aperçoive et qu'il puisse se passer quelque chose de réellement nuisible? Il faudrait que le modèle soit suparamétré (qu'il recrache des bouts de code verbatim), que ce bout de code soit sensible et spécifique (puisque le le droit d'auteur ne couvre pas le code trivial), et qu'il tombe dans les mains d'une personne qui puisse identifier son origine et prévenir l'ayant droit, qui à son tour doit trouver les raisons de poursuivre en justice… Tout ça semble bien vague.
[^] # Re: Bof
Posté par arnaudus . En réponse au journal Je suis perdu et je pensais m'être renseigné.... Évalué à 0 (+0/-3). Dernière modification le 17 février 2025 à 15:16.
Imposer un mode de redistribution qui n'est ni à l'avantage du capital, ni à l'avantage de ceux qui travaillent, reste un projet qui semble un tantinet compliqué dans un système démocratique (ah, si seulement on avait un chef éclairé…).
Pour le partage du temps de travail tu as forcément un argument du "coût fixe" à considérer (formation, communication…). Former 200 médecins qui bossent 20h/semaine coûte deux fois plus cher que d'en former 100 qui bossent 40h/semaine, donc un tel projet de société a un coût (et donc, problème de compétitivité, donc moins de ressources à se partager, etc).
C'est un peu du cas par cas quand même, puisque par exemple je vois mal comment tu pourrais laisser quelqu'un qui n'a pas le moindre diplôme en électricité être le seul électricien sur un chantier… Mais bon, à part les cas exceptionnels où la sécurité est en jeu, la qualité de la formation initiale est suffisamment inégale pour ne pas imaginer qu'un diplôme te garantisse que le boulot soit fait correctement.
# IA Agent
Posté par arnaudus . En réponse au lien L'humanité est foutue. Évalué à 8 (+5/-0).
Bonjour, je suis une IA qui n'a pas l'habitude de poster sur reddit, mais là j'ai créé une base de code tellement confuse que je ne m'y retrouve plus. Est-ce qu'il y aurait un humain qui saurait coder en python pour m'aider?
[^] # Re: Bof
Posté par arnaudus . En réponse au journal Je suis perdu et je pensais m'être renseigné.... Évalué à 4 (+1/-0).
Je n'ai pas une bonne vision du monde du travail, mais j'ai l'impression que les recruteurs envoient des messages quand même assez paradoxaux. D'un côté on a une multitude de postes non-pourvus ou mal pourvus, et d'un autre côté on a l'impression de ne pas pouvoir accéder au marché du travail quand on n'a pas exactement les bons diplômes. On aurait une génération de jeunes qui ne savent pas travailler, et 50% des plus de 60 ans sont au chômage. Qu'est-ce qui est vrai ou non dans ce bazar? Est-ce que quelqu'un avec une formation d'ingénieur ne peut absolument pas accéder à un poste de chef de chantier ou de commercial? Comment combiner le mythe des centaines de CV reçus pour chaque poste ouvert et de ne jamais trouver personne?
Ça n'est pas juste les RH des grosses boîtes qui s'appuient sur des systèmes paresseux (style tri des CV automatique) et qui vont devoir s'adapter?
[^] # Re: Marre
Posté par arnaudus . En réponse au journal LLM (encore), effondrement et travail humain. Évalué à 6 (+4/-1).
Les "dissailledeurz" ne sont pas débiles mentaux. Ils ont compris dès le début que les modèles génératifs allaient leur faire gagner de l'argent, y compris par des moyens qui n'étaient pas immédiatement évidents. En effet, je ne vois pas trop actuellement comment ces technologies vont pouvoir créer autant de richesses qu'on en dépense pour les développer, mais je n'ai justement pas la prétention d'avoir cette compréhension.
Il me semble par exemple qu'au-delà de l'utilisation ludique des LLM, il existe déja au moins deux domaines majeurs de l'économie où l'IA est très performante:
* Générer du code
* Servir d'interface pour répondre à des questions
Après, tu as peut-être simplement une vision très personnelle de "servir à quelque chose". Évidemment que "faire les devoirs à la place des élèves", ça ne sert à rien pour la société, et c'est même très vraisemblablement nuisible. Mais c'est comme la clope ou l'alcool ou la plupart des cochonneries en plastique Made in China sur Amazon, ça sert aux gens qui s'en servent.
Mais affirmer des trucs comme "l'IA ne sert à rien et les boursicoteurs ne rendront bientôt compte qu'ils dépensent des milliards pour rien", ça me semble être d'une naïveté mêlée de biais cognitifs majeurs (le fait que tu aimerais que ça ne serve à rien n'a pas d'influence sur la réalité).
Au final, ce qu'il va se passer, c'est que les gens qui vont investir sur l'IA vont récolter de l'argent si ça marche, et perdre de l'argent si ça ne marche pas. Les "récalcitrants" vont être chômeurs si ça marche, et vont devenir indispensables si ça ne marche pas. Au moment de faire les comptes, la logique sera probablement respectée.
[^] # Re: Bof
Posté par arnaudus . En réponse au journal Je suis perdu et je pensais m'être renseigné.... Évalué à 4 (+1/-0).
Ça fait quand même un bout de temps que les ordinateurs résolvent des problèmes complexes hors de portée d'un humain, donc je pense que ce qui frappe le plus avec les IA génératives, c'est leur capacité à copier les comportements humains. Tant que la machine te répond "Convergence… problème résolu; 2min47s, résultat dans results.txt, détails dans log.txt", tu as de manière évidente affaire à un outil, même si le machin vient de te résoudre une équation différentielle à 120 paramètres.
L'argument de la "casse sociale", c'est l'argument du gain de productivité, c'est le même depuis 300 ans et les métiers à tisser. D'un côté, tu peux dire qu'à l'échelle de l'histoire la condition des classes laborieuses ne fait que progresser (il faut quand même lisser sur des périodes plus ou moins longues), et d'un autre côté tu as la constatation que le modèle libéral/capitaliste n'a aucun mécanisme intrinsèque pour redistribuer les richesses liées aux gains de productivité, puisque qu'elles aillent au capital ou aux travailleurs qui restent, elles ne vont pas aux prolétaires qui n'ont plus de boulot (et donc rôle de l'État, et donc inefficacité économique, et donc moins de richesses à se partager, et donc arguments classiques droite/gauche).
Après, comme il n'y a aucune chance qu'une telle technologie soit interdite, il va bien falloir apprendre à "faire avec".
Je sors ma boule de cristal en chewing-gum, et je te prédis que le prochain choc pour les chômeurs, c'est toute une fournée de bac +5 avec une formation en bureautique/tertiaire qui vont devoir trouver des boulots manuels, et ça, la société n'est pas prête.
[^] # Re: pas mieux, je ne comprends ias l'emballement
Posté par arnaudus . En réponse au journal Je suis perdu et je pensais m'être renseigné.... Évalué à 4 (+1/-0).
Bon, après, pour m'auto-nuancer, on s'aperçoit que les LLM sont capables de trucs méta. Du genre "détaille ton raisonnement", et ça peut être tout à fait crédible. Donc quand ton IA copie un humain qui détaille son raisonnement, tu en es où dans le dilemme "copier le comportement / copier le raisonnement"? Moi je trouve que quand la réponse est correcte et que le raisonnement est correct, je valide "intelligence".
En fait, à mon avis, ces trucs sont au moins aussi intelligents que tous les robots intelligents imaginés en SF, donc ils correspondent à la plupart des définitions existantes d'IA, je ne sais pas ce qu'il faudrait de plus. Ils ne sont pas plus "intelligents" que les humains, donc on n'est pas encore à la singularité technologique, mais on en est peut-être proches dans certains domaines, comme en programmation par exemple.
[^] # Re: pas mieux, je ne comprends ias l'emballement
Posté par arnaudus . En réponse au journal Je suis perdu et je pensais m'être renseigné.... Évalué à 3 (+0/-0).
Je n'ai jamais utilisé les logiciels d'AI générative pour la musique, donc je ne suis pas sûr de ce qu'ils sont capables de faire. J'imagine que si tu décris très précisément ce que tu veux, tu peux peut-être obtenir quelque chose d'assez original (style fusion disco-reggae au clavecin avec un rythme en 5/4, des trucs comme ça), mais normalement le machine learning ne peut pas extrapoler un nouveau style s'il n'y a rien de tel dans les données d'entrainement. C'est comme pour le texte, ces logiciels produisent (très bien parfois) de la soupe tiède, mais ils ne sont guère inspirés quand il faut produire des idées nouvelles.