En fait, il s'agit de deux appareils qui se ressemblent mais n'ont pas la même conception. Les moniteurs sont conçus pour être regardés à bout portant, on ne voit rien de loin, quand on regarde en biais, les haut-parleurs sont de mauvaise qualité quand il y en a, le prix (et la résolution) augmentent très vite avec la taille.
Les écrans de TV sont faits pour être vus de loin, ils sont munis de haut-parleurs décents, la visibilité est bonne même dans des angles un peu inclinés, et on peut en avoir des grands pour des prix abordables parce que c'est la taille des pixels qui changent (et on s'en fiche parce qu'on n'a pas le nez dessus).
Du coup, si on vit seul dans un studio avec des pièces qui ne dépassent pas 3m, on peut se passer de l'un des deux, mais pour une utilisation familiale, c'est quand même assez différent.
je prépare mon itinéraire en avance pour savoir quand m'arrêter pour remettre du carburant
Une fois, j'ai rencontré quelqu'un qui a lâché au cours d'une conversation "moi je ne sais pas le bruit que ça fait quand il n'y a plus d'essence, je crois que je n'ai jamais attendu que ça s'allume pour en remettre", et j'ai réalisé que les gens sont très, très, très différents les uns des autres. Je ne crois pas me rappeler quand j'ai rempli le réservoir "préventivement" (peut-être une fois ou deux pour éviter de payer plus cher sur l'autoroute?).
Pour le coup, prévoir en avance où on va s'arrêter pour remettre de l'essence sur un trajet qu'on ne connait pas, ça me parait totalement saugrenu. Déja, l'idée de "préparer" le trajet à l'heure des GPS qui s'adaptent avec le trafic, c'est bizarre (qu'est-ce que tu fais quand il te propose un trajet alternatif pour t'éviter d'aller t'enquiller dans 30 minutes de bouchon?). En plus il faudrait connaitre à l'avance la quantité d'essence avec laquelle tu vas commencer ton trajet… Vraiment, vous avez de la charge mentale libre pour ce genre de trucs?
Avoir des vitres propres, absorber l’humidité et appliqué un produit pour l’empêcher.
Ou avoir une vie. C'est une question de choix :-)
Cette discussion n'a aucun sens. La buée sur les vitres est un phénomène normal dans une voiture, surtout quand elle vient de démarrer, et que l'intérieur de la voiture est humide (les occupants sont nombreux et/ou mouillés, la voiture est vielle et fuit des caoutchoucs, c'est le matin et il fait froid…). C'est physique, la vapeur d'eau se condense, et si le taux d'humidité est élevé et les vitres sont froides, il y a de la buée. Les voitures disposent d'un système de désembuage qui est justement destiné à pallier cette situation tout à fait normale, et qui s'active à l'aide d'un bouton et/ou d'une tirette (en général, il faut mettre la ventilation au max et diriger l'air vers le pare-brise), il y a même un petit dessin associé, qui s'appelle "désembuage", distinct du symbole du dégivrage (qui est carré).
Après, si tu acheter des "produits" et si tu as assez de temps libre pour lire les articles rédigés par ChatGPT sur les magasines publicitaires des assurances, on vit dans un pays libre :-) Tu devrais quand même chercher s'il n'existe pas un produit contre la mauvaise foi :-)
Tu peux trouver regrettable que la banque délègue une activité centrale à un ou des "tiers" de confiance, mais tu n'as pas de contrôle là-dessus. J'ai l'impression que tu surinterprètes beaucoup; tu ne peux absolument pas déduire du nom de domaine de la page affichée que le commerçant accède à tes identifiants bancaires; le sous-domaine en question héberge probablement le logiciel d'identification fourni par le "tiers de confiance", mais j'imagine que les identifiants sont chiffrés—c'est justement ce que je reproche aux "iframes" et autres montages, c'est qu'il n'est pas clair du tout où tu es réellement. Quand tu valides une transaction via un 2FA classique (typiquement, application smartphone), tu n'as pas d'"application" bancaire qui s'affiche dans le navigateur.
comment en être sûr
Utiliser un 2FA impliquant un autre appareil? (typiquement, un smartphone, à défaut d'un bidule électronique fourni par la banque). À partir du moment où la "solution" repose sur un commerçant qui "redirige" vers un formulaire d'identification bancaire, tu ne peux pas être sûr de grand chose à moins de mettre en place des vérifications auxquelles le commun des mortels n'a aucun accès.
perso, ça me dérange de donner mes identifiants bancaires (mot de passe d'accès à mon espace client notamment…) à quelqu'un d'autre que ma banque…
Bah je confirme, tu ne fais jamais ça. Tu ne donnes jamais à un tiers les identifiants d'accès à ton espace bancaire.
Tu donnes tes informations de payement (les mêmes qui sont sur la carte et auxquelles tous les commerçants ont accès: nom imprimé sur la carte, date de validité, numéro de carte, et pour les payements en ligne code de sécurité), jamais ces informations ne permettent de se connecter à un espace client d'une banque.
Tu as éventuellement des logins/passwords pour se connecter à l'espace client du commerçant, mais ça n'a rien à voir avec la banque.
Et ensuite, la banque te contacte indépendamment du commerçant pour valider la transaction : par SMS, par une application smartphone, ou par une redirection ou un iframe (ce dont il était question dans le post de l'OP). La banque gère la validation de la transaction, et informe le commerçant du résultat (payement accepté ou refusé), à partir de quoi la commande est validée.
Je ne comprends pas où tu veux donner tes identifiants bancaires au commerçant. C'est bien la banque qui gère la validation du payement (par une redirection éventuellement), pas le commerçant.
perso, ça me dérange de donner mes identifiants bancaires (mot de passe d'accès à mon espace client notamment…) à quelqu'un d'autre que ma banque…
Mais tu ne fais jamais ça. La procédure standard, c'est que tu saisis tes informations de payement (nom sur la carte, numéro de carte, date de validité, et code de sécurité) dans un formulaire sur le site du commerçant. Tu valides les payement, et le commerçant contacte la banque. Plusieurs possibilités:
-> Le commerçant passe outre la double vérif (parce que le montant et faible et/ou tu es déja client chez lui), et la commande est validée instantanément
-> La banque te contacte directement (par une notification ou par un SMS) pour valider le payement sur un autre terminal (typiquement, ton smartphone)
-> Exceptionnellement, si tu n'as pas de smartphone ou que tu as spécifié une procédure spécifique, tu es redirigé vers le site de ta banque.
C'est cette dernière situation que je trouve dangereuse, puisqu'il est relativement facile de se faire passer pour la banque dans ce cas. C'est pourtant la solution préconisée par l'OP, et c'est pour ça que je suis en désaccord. Ça semble "standard", mais 1) c'est peu ergonomique (on sort complètement du site, il faut éventuellement resaisir ses informations…), 2) c'est buggogène (notamment avec toutes les extensions anti-scripts et anti-redirections), 3) c'est dangereux (parce que c'est très facile d'essayer d'usurper le site de la banque et d'obtenir justement les identifiants de connexion).
Du point de vue de l'utilisateur, je trouve donc bien plus facile et sécurisant de confier au commerçant ses identifiants de payement, qui ne permettent que de demander un payement (mais pas de le valider), et de valider indépendamment du commerçant, en étant contacté directement par la banque, via une procédure à laquelle le commerçant n'a pas accès (SMS ou appli bancaire).
Je ne sais pas, il y a aussi des gens qui ne passent pas leur temps à exposer leurs opinions sur tous les sujets.
En fait, on ne distingue peut-être pas assez la différence entre "ayant dit des c*ries dans le passé" et "risque de dire des c*ries en direct". Parce qu'un catholique dev de LL, ça m'étonnerait qu'il utilise son créneau de conf pour exprimer son point de vue sur l'avortement…
"peu importe si c'est juste ou pas qu'on cancel RMS, il le faut pour la cause"
Chacun a son seuil de conneries au-delà duquel quelqu'un devient "infréquentable". Je ne vois aucune raison pour préjuger que les gens qui ont demander de "désinviter" RMS l'auraient fait pour des raisons hypocrites, politiques, ou calculatoires.
RMS a fait des centaines de déclarations immorales, dégueu, et totalement anachroniques (si tant est que de telles opinions puissent avoir été légitimes à un moment de l'histoire), il s'est mal comporté avec des gens, en particulier des femmes, et en particulier des jeunes femmes, et il a toujours laissé planer l'ambiguité sur s'il appliquait ses positions de principes (sur la pédophilie ou la zoophilie par exemple) à lui-même. Je trouve donc totalement crédible que des gens souhaitent sincèrement qu'il ne parle pas en public, et le souhaitent pour la bonne cause et pour le logiciel libre.
C'est les mêmes raisons que tu ne veux pas laisser ton tonton bourré faire un discours de 45 minutes sur les arabes à ton mariage. Tu appelles ça "cancel" si tu veux, mais je ne vois aucune raison de penser qu'il est "détestable" de faire en sorte qu'il n'ait pas l'occasion de l'ouvrir pour augmenter la liste d'idioties qu'il a déja dites en public.
La théorie derrière, c'est que ça "compense"? Un texte contre les "lobbys sionistes", +1, un texte minimsant les agressions sexuelles, -1, du coup ça fait 0, c'est neutre?
Avoir des opinions qui déplaisent sur les chambres à gaz, c'est par exemple une raison suffisante de ne pas inviter quelqu'un à un évènement qu'on organise…
Mais avec l'expression "sur le sexe", tu détournes le problème. Il n'a pas exprimé son opinion sur ce qu'il faisait avec son sexe, ce dont tout le monde de fout éperdument, il a exprimé à de multiples reprises et sur de multiples sujets des opinions que même Trump bourré hésiterait à sortir à propos de sa compréhension du consentement. Bien sûr qu'il est probablement atteint d'une forme d'autisme, qu'il n'a apparemment aucune capacité à anticiper les conséquences de ce qu'il écrit, qu'il a reconnu s'être trompé sur les bénéfices d'une sexualité "consentie" avec des enfants, et c'est probablement grâce à cette "bonne foi" qu'il a évité des problèmes plus graves. Mais quel que soit l'angle avec lequel tu le prends, c'est légitime de ne pas lui donner la parole en public : soit il ne pense pas vraiment ce qu'il a écrit depuis 40 ans, auquel cas c'est juste un provocateur qui utilise ce moyen pour exister publiquement; soit il le pense, et c'est juste quelqu'un qu'il n'est pas pertinent de laisser s'exprimer en public sans donner à un être humain disposant de capacités sociales normales de filtrer.
Le pire, c'est que je pense que parmi les vieux machos bien dégueus qui n'ont aucun scrupule à raconter en public qu'une femme trop bourrée pour se défendre ça n'est pas vraiment un viol, 99.9% sont dangereux, et que RMS fait probablement partie des 0.1% qui ne le sont pas, et ce, malgré son apparente aptitude à balancer des remarques salaces aux adolescentes. Mais il reste qu'il n'y a aucun intérêt à lui donner la parole en public, et certainement pas au cours d'un évènement que tu organises.
Si on n'en a rien à faire de concept comme la justice, il n'est pas utile de promouvoir le logiciel libre.
Je pense que personne ne parle de justice, là. Il semble que les seules accusations qui ont eu des conséquences judiciaires sont les accusations de harcèlement liées à ses piètres qualités de manager quand il employait des gens à la fondation GNU.
Ici, on ne parle que d'image et de respectabilité. Quand tu organises un évènement, tu es libre d'inviter qui tu veux. Ces invitations servent à donner envie aux gens d'assister à l'évènement, tu souhaites donc inviter des personnalités que les gens ont envie de rencontrer et d'écouter, parce que tu veux que ton évènement ait du succès. Il y a forcément des compromis à faire, parce que les invités doivent avoir une certaine célébrité, et ils doivent attirer plus qu'ils ne repoussent. Là, il semble que l'évaluation par les organisateurs du ratio attraction/répulsion n'ait pas été très bonne, ils ont invité une personne qui, semble t-il, risquait de faire fuir les gens plus que de les encourager à venir. Il n'est donc pas déraisonnable de le "désinviter" (après, pour l'élégance du geste, il y a de quoi discuter, évidemment).
Le logiciel libre a parfois une sale réputation. Une partie de cette réputation (sur la fiabilité, les fonctionnalités, le "professionnalisme", etc) est en partie due à des campagnes de communication organisées par les vendeurs de logiciels propriétaires, mais une grosse partie est liée au fonctionnement de la communauté elle-même (au sens large). La culture "geek" qui peut sembler être la norme parmi les adeptes du LL est souvent considérée comme déviante par le monde extérieur: ça va de l'accueil des débutants (avec l'imposition de netiquettes complexes et techniques) jusqu'à des modes de communication qui contreviennent aux normes sociales élémentaires (coucou la kernel mailing list…), le tout baignant dans une culture mysogine, technophile, et/ou élitiste. De fait, les personnalités qui ont émergé de ce milieu, autant séduisantes qu'elles puissent paraitre en interne, sont facilement considérées comme clivantes ou caricaturales dès qu'on s'éloigne un tout petit peu du coeur de la communauté du LL. Les êtres humains sont complexes, et on peut tout à fait être redevable envers RMS et ce qu'il a fait à une époque pour la communauté, sans pour autant souhaiter lui donner la parole en public dans le cadre d'un évènement qu'on organise.
La liberté d'expression, il ne faut pas oublier que ça n'oblige personne à devoir donner la parole ou écouter qui que ce soit. RMS a pu bénéficier d'une liberté d'expression totale, il a pu donner son opinion non-sollicitée sur tout un tas de sujets sur lesquels il ne dispose d'aucune expertise (les compétences des femmes, le consentement des enfants dans les relations pédophiles, etc), et comme tu le précisais, il n'a pas été poursuivi en justice pour avoir donné ces opinions, ce qui illustre parfaitement ce qu'est la liberté d'expression.
Au passage, anecdote personnelle, j'ai assisté à une conf de RMS il y a une 20aine d'années; c'était très bien fait, bien préparé, et assez distrayant, avec des séances de bénédiction de portables sous Linux, etc, mais sur le fond c'était quand même pas très intéressant, et pour quelqu'un qui connaissait déja le logiciel libre, pas très profond et pas très original. Ça n'est donc pas totalement évident que ce que RMS aurait à raconter en 2025 soit donc indispensable à une communauté (on ne peut pas l'exclure, mais ça n'est pas évident).
Les aliments modernes posent divers problèmes mais l'alimentation d'autrefois n'étais pas si folle.
Personne n'a dit le contraire, mais ça ne change pas le fait que l'obésité est 1) une maladie mortelle, et 2) simple et gratuite à soigner. Simple, ça ne veut pas dire facile, puisque les obstacles sont principalement de nature psychologique, et que la psychologie c'est toujours problématique. Mais cette tendance à chercher à mentir aux obèses, je trouve ça débile : bien sûr que c'est de ta faute si tu es gros, et ça ne tient qu'à toi d'arrêter de l'être.
il ne sont pas adapté à se nourrir "normalement"
C'est juste que "à sa faim" ça n'est pas "normalement". Chez tous les animaux, la nourriture à volonté réduit l'espérance de vie; le corps est conçu de manière à avoir besoin de moins que ce que tu voudrais.
Il reste toujours qu'il faut mettre la vaisselle dans le lave-vaisselle et l'en sortir
Je n'arrive toujours pas à comprendre ton argument. Disons que dans la vie il y a deux corvées, visser des vis et planter des clous. Quelqu'un invente le tournevis électrique, qui te permet de visser des vis sans efforts. Ton argument c'est donc : "Cet outil est pourri, il ne plante pas les clous". Bah non, il n'est pas pourri du tout, il n'a jamais été fait pour planter les clous. Il visse les vis, et il le fait bien. Plutôt que de te réjouir de ne plus avoir de corvées de vis, tu préfères râler sur le fait qu'il faille encore planter les clous.
Au passage, les robots de SF ne sont pas toujours des esclaves sans cerveaux. C3PO et R2D2 sont plus des chatGPT à roulettes que le robot qui fait la vaisselle dont tu sembles rêver. Certains auteurs du XXe siècle avaient donc anticipé qu'il serait peut-être plus facile de créer des robots-cerveaux que des robots-corps, ce qui est tout à leur honneur parce que ça n'était pas mon intuition. En particulier parce qu'on utilise depuis longtemps les animaux pour leurs corps, donc on sait exploiter ça, mais on n'a pas dans notre entourage naturel des "cerveaux" à exploiter, donc on ne sait pas faire.
Une IA peut écrire 24 nouveaux préludes et fugues pour faire un troisième livre du clavier bien tempéré.
Ça, ça me parait chaud quand même. Elle pourrait produire des partitions qui au premier abord pourraient ressembler à ce que tu voulais, avec les bonnes tonalités dans le bon ordre, mais je ne pense pas que ça tromperait un musicien. Ça m'étonnerait que l'IA puisse prendre en compte les contraintes de l'instrument par exemple (le fait que certains passages puissent être bien plus difficiles à jouer dans certaines tonalités), et surtout… une fugue, c'est un exercice très complexe, il faut que ça s'assemble localement (le contrepoint, ça je pense que l'AI peut gérer) mais aussi globalement. Quand tu introduis le contre-sujet à la mesure 3, il faut déja que tu penses à quand il passera sous le sujet 50 mesures plus loin; pas sûr qu'un algo de machine learning puisse faire ça sans entrainement spécialisé (on lui fait produire des milliers de fugues et on pénalise celles qui ne 'fonctionnent' pas, ça ça pourrait le faire avancer).
Dans tous les cas, j'imagine qu'il manquera l'originalité et les variations des compositions originales, mais je me trompe peut-être.
J'ai pas du tout ce sentiment concernant l'art. Je suis désolé, mais si j'écoute une chanteuse de blues, je n'éprouve absolument pas la même chose qu'en écoutant un morceau synthétique pourtant identique. Si on me fait croire que c'est une chanteuse de blues, alors peut-être, mais si je sais que c'est purement artificiel, alors, … ben non.
Est-ce que ça ne revient pas à dire que la démarche de l'artisanat fait partie de ce que tu cherches quand tu écoutes de la musique? L'artisanat est une démarche qui a de la valeur en elle-même.
Un exemple qui me frappe par exemple, c'est que la très grande majorité des concerts sont maintenant amplifiés, même s'ils font appels à des instruments acoustiques. Techniquement, n'y a aucune différence entre écouter un enregistrement et écouter un instrument amplifié. Mais voir les musiciens jouer en direct pour toi, venir tous les soirs pour jouer la même chose, ça n'est juste "pas pareil". Ça n'est pas une différence technique, c'est juste que ça veut dire quelque chose d'être dans la même pièce, avec des musiciens qui ne sont là que pour les spectateurs, et des spectateurs qui ne sont là que pour les musiciens. C'est ça qui a de la valeur. Comme l'artisan qui te fait un objet imparfait plutôt que l'usine qui te fait un objet parfait.
L'IA ne fera pas de notre monde un monde meilleur ou pire, elle fera un monde différent
Pour l'instant, le mode de fonctionnement des IA n'en font que des outils, certes impressionnants, mais dont les capacités restent confinées à leurs données d'apprentissage. Donc oui, pour l'instant, l'IA est un outil. Mais je n'ai aucune idée de la distance qui pourrait nous séparer de la singularité technologique, parce que la singularité, ça n'est pas la même histoire du tout. C'est vraiment un saut complet dans l'inconnu, une sorte de transition technologique que l'humanité n'a jamais connue, donc bien au delà d'un monde marginalement différent.
C'est comme beaucoup de choses, les gens qui pensent "je n'aime pas X" écrivent "X c'est de la m*", et comme ils n'aiment pas, ils n'utilisent pas, et comme ils n'utilisent pas, ils ne connaissent pas.
Pour l'IA, tu as toujours les mêmes formules qui tournent : Gafam, énergivore, bulle spéculative, vie privée, hallucinations, médiocrité, esclaves africains, manipulation, etc. Mais ce ne sont que des mots et des arguments entendus ailleurs. Par exemple, je n'ai jamais lu quoi que ce soit de raciste en sortie d'un LLM. Les LLM reflètent forcément leurs données d'entrainement, donc évidemment, s'il y a des trucs racistes dans les données, les LLM peuvent sortir théoriquement des trucs racistes, surtout si on insiste sur certains sujets. Sauf que si on leur demande une recette de cuisine ou un algo de tri à bulles, c'est peu probable que la réponse soit raciste… Parmi tous les gens qui accusent les LLM d'être racistes, combien ont-il réellement eu une telle expérience sans avoir soigneusement élaboré un prompt conçu pour déclencher une telle réponse?
Sur le plan de la logique du raisonnement, l'inversion des causes et des conséquences, je ne comprends pas. Ça n'est pas comme ça que la logique fonctionne. "Vladimir Poutine est un dangereux personnage" -> "Il a un cancer et ne va pas durer longtemps". "Je ne veux pas changer mes habitudes" -> "Rouler en SUV ne contribue pas au réchauffement climatique". "J'ai peur que les IA prenne les boulots des humains" -> "Elles sont médiocres et elles hallicinent tout le temps". Je veux dire, ça ne vous semble pas évident qu'il n'y a aucun lien logique entre ce qui est vrai et ce que vous aimeriez être vrai? Je n'ai pas l'impression que ça demande des compétences pointues en épistémologie.
Après, pour l'utilisation pour la vie quotidienne, ça n'est pas loin du déni. Moi pendant 20 ans mes parents m'ont raconté "on aime bien faire la vaisselle, et puis un lave-vaisselle ça ne sert à rien, ça tombe toujours en panne, il faut prélaver, etc etc". Et puis un jour ils ont acheté un lave-vaisselle, et je n'ai plus jamais entendu ça.
La seule réponse possible est donc: "OK, tu penses ne pas avoir besoin de cet outil et c'est très bien. Tu n'as pas à te justifier ou à relayer des arguments sur un sujet qui ne t'intéresse pas."
C'est un peu la mode de critiquer une prétendue grossophobie du corps médical ou des instances publiques, mais surmédicaliser le traitement de l'obésité ne va rien résoudre. Ça va engraisser les big pharma avec leurs coupe-faim, et ça va entretenir toute une galaxie de coaches - psychologues - nutrimachins qui ont plus intérêt à se rendre indispensables qu'à régler les problèmes de poids. Sauf problème physiologique rare, tu n'as que deux leviers sur le poids: la diète et l'activité physique. Il y a 100 ans il y avait très peu de gros, et pourtant leur biologie était exactement la même que la notre. C'est juste qu'ils bouffaient moins, mieux, et qu'ils se bougeaient plus. La question n'est pas quoi faire, c'est plutôt comment l'intégrer dans une vie compliquée. Mais c'est de la pseudoscience de faire croire qu'il y a des questions sur quoi faire.
Mais bloquer la création pour les préserver, c'est les aider eux soit, mais de quel droit bloquer le reste des 99% de la population qui ne pourra alors pas d’œuvres de meilleurs qualité?
C'est peut-être heureusement ou malheureusement, parce que c'est difficile à dire, mais la culture "made in IA" a un problème majeur : elle n'est pas copyrightable dans l'état actuel du droit. Une IA ne peut pas s'inscrire à la SACEM, elle ne peut pas nommer un producteur comme ayant-droit, etc. Bizarrement, toute cette production culturelle IA serait donc dans le domaine public, et ne pourrait bénéficier que très marginalement à l'industrie de la culture. Bien sûr, des "parades" vont être essayées : attribuer les oeuvres à des prête-noms humains, prétendre que les activités annexes (ingé son, marketting…) sont des oeuvres de l'esprit qui se superposent à l'oeuvre de l'AI, ou faire changer les lois. Mais à mon avis, c'est là un risque majeur pour l'"industrie" de la culture à trop utiliser l'IA, puisque leurs revenus dépendent principalement des droits d'auteur. Ça pourra peut-être protéger au moins un temps les créateurs artistiques humains.
L'IA telle qu'elle existe actuellement peut quand même te libérer de certains corvées intellectuelles. Elle pourrait par exemple te servir d'assistant personnel ("Avez-vous pensé à appeler le ramoneur?", "votre contrôle technique arrive bientôt, dois-je prendre RDV pour vous?", etc), elle pourrait aussi remplir des documents administratifs, te prévenir en cas de mouvements suspects sur tes comptes, filtrer tes appels téléphoniques, s'accorder avec les IA des autres pour trouver des crénaux communs pour les RDV… Pour l'informatique par exemple, elle pourrait rédiger la doc, répondre aux questions des utilisateurs, gérer le flux des rapports de bugs, éventuellement reproduire les bugs voire proposer des patches, elle pourrait permettre des refactoring de code massifs, des optimisations agressives, elle pourrait maintenir des distributions, maintenir les systèmes… Ça n'est pas parce qu'elle ne peut pas intervenir sur le monde réel qu'elle est inutile, on a plein de corvées intellectuelles!
Je ne pense pas que personne n'a suggéré d'interdire les activités créatrices. Même dans un monde où on lirait des livres rédigés par l'IA et regarderait des films réalisés par l'IA, n'importe qui pourrait s'adonner à la peinture, à l'écriture, ou à la musique. C'est juste qu'on ne pourrait probablement pas en vivre, ce qui ne changerait pas grand chose puisque peu de gens vivent de la peinture ou de la musique…
Après, les avancées technologiques, c'est difficile de les prévoir. Ça fait 50 ans qu'on voit des prototypes de robots, et à part les bras articulés dans les usines il ne se passe rien du tout, c'est toujours des humains qui ramassent les poubelles. Par contre, il y a des avancées considérables sur les tâches cognitives qu'on pensait inaccessibles. C'est bizarre, mais ça ne se décide pas.
Ça n'est pas la même chose que d'utiliser des processeurs conçus par des algorithmes bien plus avancés que n'importe quel humain? Quand tu as besoin d'une pièce usinée avec une précision de 10 microns, tu ne vas pas demander à un artisan. Par contre, pour une oeuvre culturelle, c'est plus légitime, il semble raisonnable de chercher quelque chose issu d'un cerveau humain.
Mais tout raisonnement a des limites. Les joueurs d'échecs professionnels prennent souvent leur pied à regarder et analyser des parties d'ordinateurs par exemple, parce que justement les ordinateurs jouent quasiment à la perfection, alors que le jeu humain est caractérisé par des approximations, des pièges, ou des erreurs. Une partie d'échecs, ça c'est un superbe exemple d'oeuvre de l'esprit; certaines sont ennuyeuses, d'autres sont flamboyantes, toutes disent quelque chose sur la personnalité de leurs auteurs… et pourtant les ordinateurs mettent 800 points Elo aux meilleurs humains depuis l'intégration de réseaux de neurones aux algos minimax traditionnels, et certaines parties d'ordinateur sont particulièrement esthétiques, avec des sacrifices positionnels par exemple.
Qui est ou paraît inventé, imaginé sans aucun souvenir qui précède.
Autrement dit, qui sort de l'ordinaire. Dans ce sens, la très grande majorité des livres ne sont pas "originaux", donc j'ai du mal à connecter ça au droit d'auteur. Je pense que le droit d'auteur fait référence au sens 1,
Qui n’a pas été fait d’après un modèle et qui sert ou servira de modèle pour des copies ou des imitations.
Mais franchement je ne vois pas ce qu'apporte la notion d'originalité, puisqu'une oeuvre de l'esprit est définie par l'expression de la personnalité de l'auteur. C'est d'ailleurs pour ça que des textes médiocres bénéficient de la protection du droit d'auteur, puisqu'on peut même aller jusqu'à avancer que la médiocrité reflète la personnalité de l'auteur.
Il existe d'autres définitions d'"original", comme par exemple le synonyme de "farfelu", mais je ne pense pas que c'est ce dont il s'agit ici.
Dans tous les cas, un LLM est tout à fait capable de produire quelque chose d'original, dans tous les sens du terme d'ailleurs. Un LLM n'imite pas les textes, il imite la manière dont les textes sont construits, ce qui fait qu'il peut tout à fait produire des associations d'idées ou des récits qui n'ont jamais été faits avant. Bien sûr, l'originalité peut venir du prompt, mais pas nécessairement, je viens de demander au chat de Mistral "raconte une courte histoire mettant en scène trois animaux de ton choix (sois original pour choisir les animaux)", et il commence avec "Il était une fois, dans une forêt enchantée, un trio d'amis insolites : un paresseux nommé Léo, un suricate appelé Zoé, et un caméléon prénommé Oscar.", ce qui ne semble pas moins original que ce qu'un humain aurait fait à la place. On ne parle pas du Nobel de littérature hein, mais jusqu'à preuve du contraire le droit d'auteur concerne toutes les productions et pas seulement les bonnes.
La seule raison pour laquelle la production d'un LLM ne bénéficie pas de la protection de la propriété intellectuelle est que seuls les humains peuvent prétendre à des droits d'auteur (par exemple, les dessins de chimpanzés ne sont pas protégés). Mais ça serait totalement absurde de baser la non-protection sur la non-originalité des LLM, puisque ça ouvrirait nettement la possibilité de leur accorder des droits dès qu'un seuil d'originalité serait franchi, ce qui n'est qu'une question de temps.
Ce qui fait la qualité d'une œuvre, c'est son originalité.
Vraiment? J'ai lu des livres originaux qui étaient pourtant très mauvais… Au contraire, il a dû m'arriver d'apprécier certains livres qui n'étaient pas vraiment originaux, mais sans connaitre les oeuvres dont ils étaient inspirés, ils m'ont semblé intéressants.
Je pense que c'est un faux débat. D'une part, une IA n'écrit pas un livre tout seul. Il faut quelqu'un qui supervise l'IA, qui lui fait réécrire les passages mauvais, qui lui fait rectifier les incohérences, etc. D'autre part, le problème n'est pas de lire quelque chose d'écrit pas une IA, surtout si c'est un livre technique, le problème c'est de le faire sans le savoir. En particulier, comme il n'y a pas de droits d'auteurs quand il n'y a pas d'auteur, ces livres seraient de facto dans le domaine public.
Depuis le début je trouve que l'urgence est d'établir un délit et des peines très dissuasives pour toute tentative d'"usurpation d'humanité", c'est à dire quand on fait passer une IA pour un être humain. Ça ne poserait aucun problème dans aucune circonstance de débuter toute interaction avec une IA par une indication claire sur sa nature, parce que faire interagir les gens avec des IA sans le savoir me semble être une violation profonde des droits humains.
Si tu publies un livre clairement identité comme écrit ou co-écrit par une IA, le lecteur sait exactement ce qu'il va lire, et ça ne me pose aucun problème.
En plus, ces histoires d'originalité, c'est beaucoup de blabla théorique, parce qu'en pratique les LLM sont capables de proposer des récits assez plaisants si on leur fournit un prompt original. Si vous avez des enfants, vous pouvez essayer, ils adorent : vous demandez à chatGPT ou autre une histoire qui se lit en 5 minutes pour des enfants d'un âge donné, et vous demandez aux gamins ce qu'il doit y avoir dans l'histoire (des extraterrestres roses, des joueurs de foot, un chat qui parle chinois, etc); c'est super interactif, on peut avoir des illustrations de l'histoire, et la session de question/réponse à la fin est toujours impayable ("comment les extraterrestres font pour comprendre le chat vu qu'il parle chinois", etc). En plus ils finissent toujours par coincer l'IA et "ah bah ça il ne sait pas parce que c'est un robot et qu'il est bête". Franchement, c'est bien plus rigolo que de relire pour la 127e fois une resucée d'un compte de Grimm où les parents tabassent leurs gamins et où les filles ne peuvent pas sortir sans se faire aborder par des loups libidineux (ils étaient du Nord Pas-de-Calais les frères Grimm?).
dans l'idéologie qui considère légitime d'anéantir l'œkoumène pour substituer aux humains des IA
Je ne vois pas d'autres manières d'interpréter cette phrase autrement… Tu écris textuellement que l'utilisation des ressources de l'environnement pour construire des machines est une idéologie, et j'en doute largement sauf à réviser le sens d'idéologie. Par contre, pas sûr pour ékoumène, qui désigne les milieux habités/anthropisés, donc peut-être le contraire de ce que tu voulais dire (milieux naturels?). Quand on construit un datacenter au milieu de la forêt Amazonienne, on étend l'écoumène, et on détruit des milieux naturels…
Du coup c'est proche de la bulle internet, ça ne veut pas dire qu'il n'y a aucune utilité absolue, que rien n'en ai survivra mais ça ne peut très probablement pas continuer indéfiniment comme ça, ni même se stabiliser à ce niveau.
Je ne suis pas du tout expert du marché de l'AI, mais en tout cas le plan est clair pour OpenAI, avec un objectif de rentabilité en 2029. Ils visent un CA de 100 milliards à cette date, c'est 3 fois moins de Microsoft par exemple. Ça ferait par exemple un abonnement à 20€/mois pour 500M de personnes, ça ne parait pas délirant, le marché semble plus gros que ça (notamment avec les assistants personnels etc).
[^] # Re: Contact impulsion vs interrupteur
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Rendez-nous nos boutons !. Évalué à 3.
En fait, il s'agit de deux appareils qui se ressemblent mais n'ont pas la même conception. Les moniteurs sont conçus pour être regardés à bout portant, on ne voit rien de loin, quand on regarde en biais, les haut-parleurs sont de mauvaise qualité quand il y en a, le prix (et la résolution) augmentent très vite avec la taille.
Les écrans de TV sont faits pour être vus de loin, ils sont munis de haut-parleurs décents, la visibilité est bonne même dans des angles un peu inclinés, et on peut en avoir des grands pour des prix abordables parce que c'est la taille des pixels qui changent (et on s'en fiche parce qu'on n'a pas le nez dessus).
Du coup, si on vit seul dans un studio avec des pièces qui ne dépassent pas 3m, on peut se passer de l'un des deux, mais pour une utilisation familiale, c'est quand même assez différent.
[^] # Re: Les boutons, c'est de la mécanique et ce n'est pas fiable
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Rendez-nous nos boutons !. Évalué à 3.
Une fois, j'ai rencontré quelqu'un qui a lâché au cours d'une conversation "moi je ne sais pas le bruit que ça fait quand il n'y a plus d'essence, je crois que je n'ai jamais attendu que ça s'allume pour en remettre", et j'ai réalisé que les gens sont très, très, très différents les uns des autres. Je ne crois pas me rappeler quand j'ai rempli le réservoir "préventivement" (peut-être une fois ou deux pour éviter de payer plus cher sur l'autoroute?).
Pour le coup, prévoir en avance où on va s'arrêter pour remettre de l'essence sur un trajet qu'on ne connait pas, ça me parait totalement saugrenu. Déja, l'idée de "préparer" le trajet à l'heure des GPS qui s'adaptent avec le trafic, c'est bizarre (qu'est-ce que tu fais quand il te propose un trajet alternatif pour t'éviter d'aller t'enquiller dans 30 minutes de bouchon?). En plus il faudrait connaitre à l'avance la quantité d'essence avec laquelle tu vas commencer ton trajet… Vraiment, vous avez de la charge mentale libre pour ce genre de trucs?
[^] # Re: Poste de conduite des voitures
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Rendez-nous nos boutons !. Évalué à 4. Dernière modification le 12 mai 2025 à 13:29.
Ou avoir une vie. C'est une question de choix :-)
Cette discussion n'a aucun sens. La buée sur les vitres est un phénomène normal dans une voiture, surtout quand elle vient de démarrer, et que l'intérieur de la voiture est humide (les occupants sont nombreux et/ou mouillés, la voiture est vielle et fuit des caoutchoucs, c'est le matin et il fait froid…). C'est physique, la vapeur d'eau se condense, et si le taux d'humidité est élevé et les vitres sont froides, il y a de la buée. Les voitures disposent d'un système de désembuage qui est justement destiné à pallier cette situation tout à fait normale, et qui s'active à l'aide d'un bouton et/ou d'une tirette (en général, il faut mettre la ventilation au max et diriger l'air vers le pare-brise), il y a même un petit dessin associé, qui s'appelle "désembuage", distinct du symbole du dégivrage (qui est carré).
Après, si tu acheter des "produits" et si tu as assez de temps libre pour lire les articles rédigés par ChatGPT sur les magasines publicitaires des assurances, on vit dans un pays libre :-) Tu devrais quand même chercher s'il n'existe pas un produit contre la mauvaise foi :-)
[^] # Re: Paiement en iframe
Posté par arnaudus . En réponse au journal Exigeons des banques, une vraie mise en œuvre de la DSP2 !. Évalué à 3.
Tu peux trouver regrettable que la banque délègue une activité centrale à un ou des "tiers" de confiance, mais tu n'as pas de contrôle là-dessus. J'ai l'impression que tu surinterprètes beaucoup; tu ne peux absolument pas déduire du nom de domaine de la page affichée que le commerçant accède à tes identifiants bancaires; le sous-domaine en question héberge probablement le logiciel d'identification fourni par le "tiers de confiance", mais j'imagine que les identifiants sont chiffrés—c'est justement ce que je reproche aux "iframes" et autres montages, c'est qu'il n'est pas clair du tout où tu es réellement. Quand tu valides une transaction via un 2FA classique (typiquement, application smartphone), tu n'as pas d'"application" bancaire qui s'affiche dans le navigateur.
Utiliser un 2FA impliquant un autre appareil? (typiquement, un smartphone, à défaut d'un bidule électronique fourni par la banque). À partir du moment où la "solution" repose sur un commerçant qui "redirige" vers un formulaire d'identification bancaire, tu ne peux pas être sûr de grand chose à moins de mettre en place des vérifications auxquelles le commun des mortels n'a aucun accès.
[^] # Re: Paiement en iframe
Posté par arnaudus . En réponse au journal Exigeons des banques, une vraie mise en œuvre de la DSP2 !. Évalué à 4.
Bah je confirme, tu ne fais jamais ça. Tu ne donnes jamais à un tiers les identifiants d'accès à ton espace bancaire.
Tu donnes tes informations de payement (les mêmes qui sont sur la carte et auxquelles tous les commerçants ont accès: nom imprimé sur la carte, date de validité, numéro de carte, et pour les payements en ligne code de sécurité), jamais ces informations ne permettent de se connecter à un espace client d'une banque.
Tu as éventuellement des logins/passwords pour se connecter à l'espace client du commerçant, mais ça n'a rien à voir avec la banque.
Et ensuite, la banque te contacte indépendamment du commerçant pour valider la transaction : par SMS, par une application smartphone, ou par une redirection ou un iframe (ce dont il était question dans le post de l'OP). La banque gère la validation de la transaction, et informe le commerçant du résultat (payement accepté ou refusé), à partir de quoi la commande est validée.
Je ne comprends pas où tu veux donner tes identifiants bancaires au commerçant. C'est bien la banque qui gère la validation du payement (par une redirection éventuellement), pas le commerçant.
[^] # Re: Paiement en iframe
Posté par arnaudus . En réponse au journal Exigeons des banques, une vraie mise en œuvre de la DSP2 !. Évalué à 5.
Mais tu ne fais jamais ça. La procédure standard, c'est que tu saisis tes informations de payement (nom sur la carte, numéro de carte, date de validité, et code de sécurité) dans un formulaire sur le site du commerçant. Tu valides les payement, et le commerçant contacte la banque. Plusieurs possibilités:
-> Le commerçant passe outre la double vérif (parce que le montant et faible et/ou tu es déja client chez lui), et la commande est validée instantanément
-> La banque te contacte directement (par une notification ou par un SMS) pour valider le payement sur un autre terminal (typiquement, ton smartphone)
-> Exceptionnellement, si tu n'as pas de smartphone ou que tu as spécifié une procédure spécifique, tu es redirigé vers le site de ta banque.
C'est cette dernière situation que je trouve dangereuse, puisqu'il est relativement facile de se faire passer pour la banque dans ce cas. C'est pourtant la solution préconisée par l'OP, et c'est pour ça que je suis en désaccord. Ça semble "standard", mais 1) c'est peu ergonomique (on sort complètement du site, il faut éventuellement resaisir ses informations…), 2) c'est buggogène (notamment avec toutes les extensions anti-scripts et anti-redirections), 3) c'est dangereux (parce que c'est très facile d'essayer d'usurper le site de la banque et d'obtenir justement les identifiants de connexion).
Du point de vue de l'utilisateur, je trouve donc bien plus facile et sécurisant de confier au commerçant ses identifiants de payement, qui ne permettent que de demander un payement (mais pas de le valider), et de valider indépendamment du commerçant, en étant contacté directement par la banque, via une procédure à laquelle le commerçant n'a pas accès (SMS ou appli bancaire).
[^] # Re: Obsession ?
Posté par arnaudus . En réponse au lien « The Keynote Will NOT Go Forward » — lien-signets : Richard Stallman devient persona non grata. Évalué à 5.
Je ne sais pas, il y a aussi des gens qui ne passent pas leur temps à exposer leurs opinions sur tous les sujets.
En fait, on ne distingue peut-être pas assez la différence entre "ayant dit des c*ries dans le passé" et "risque de dire des c*ries en direct". Parce qu'un catholique dev de LL, ça m'étonnerait qu'il utilise son créneau de conf pour exprimer son point de vue sur l'avortement…
[^] # Re: Devient?
Posté par arnaudus . En réponse au lien « The Keynote Will NOT Go Forward » — lien-signets : Richard Stallman devient persona non grata. Évalué à 2.
Chacun a son seuil de conneries au-delà duquel quelqu'un devient "infréquentable". Je ne vois aucune raison pour préjuger que les gens qui ont demander de "désinviter" RMS l'auraient fait pour des raisons hypocrites, politiques, ou calculatoires.
RMS a fait des centaines de déclarations immorales, dégueu, et totalement anachroniques (si tant est que de telles opinions puissent avoir été légitimes à un moment de l'histoire), il s'est mal comporté avec des gens, en particulier des femmes, et en particulier des jeunes femmes, et il a toujours laissé planer l'ambiguité sur s'il appliquait ses positions de principes (sur la pédophilie ou la zoophilie par exemple) à lui-même. Je trouve donc totalement crédible que des gens souhaitent sincèrement qu'il ne parle pas en public, et le souhaitent pour la bonne cause et pour le logiciel libre.
C'est les mêmes raisons que tu ne veux pas laisser ton tonton bourré faire un discours de 45 minutes sur les arabes à ton mariage. Tu appelles ça "cancel" si tu veux, mais je ne vois aucune raison de penser qu'il est "détestable" de faire en sorte qu'il n'ait pas l'occasion de l'ouvrir pour augmenter la liste d'idioties qu'il a déja dites en public.
[^] # Re: Devient?
Posté par arnaudus . En réponse au lien « The Keynote Will NOT Go Forward » — lien-signets : Richard Stallman devient persona non grata. Évalué à 2.
La théorie derrière, c'est que ça "compense"? Un texte contre les "lobbys sionistes", +1, un texte minimsant les agressions sexuelles, -1, du coup ça fait 0, c'est neutre?
[^] # Re: Obsession ?
Posté par arnaudus . En réponse au lien « The Keynote Will NOT Go Forward » — lien-signets : Richard Stallman devient persona non grata. Évalué à 6. Dernière modification le 07 mai 2025 à 16:10.
Avoir des opinions qui déplaisent sur les chambres à gaz, c'est par exemple une raison suffisante de ne pas inviter quelqu'un à un évènement qu'on organise…
Mais avec l'expression "sur le sexe", tu détournes le problème. Il n'a pas exprimé son opinion sur ce qu'il faisait avec son sexe, ce dont tout le monde de fout éperdument, il a exprimé à de multiples reprises et sur de multiples sujets des opinions que même Trump bourré hésiterait à sortir à propos de sa compréhension du consentement. Bien sûr qu'il est probablement atteint d'une forme d'autisme, qu'il n'a apparemment aucune capacité à anticiper les conséquences de ce qu'il écrit, qu'il a reconnu s'être trompé sur les bénéfices d'une sexualité "consentie" avec des enfants, et c'est probablement grâce à cette "bonne foi" qu'il a évité des problèmes plus graves. Mais quel que soit l'angle avec lequel tu le prends, c'est légitime de ne pas lui donner la parole en public : soit il ne pense pas vraiment ce qu'il a écrit depuis 40 ans, auquel cas c'est juste un provocateur qui utilise ce moyen pour exister publiquement; soit il le pense, et c'est juste quelqu'un qu'il n'est pas pertinent de laisser s'exprimer en public sans donner à un être humain disposant de capacités sociales normales de filtrer.
Le pire, c'est que je pense que parmi les vieux machos bien dégueus qui n'ont aucun scrupule à raconter en public qu'une femme trop bourrée pour se défendre ça n'est pas vraiment un viol, 99.9% sont dangereux, et que RMS fait probablement partie des 0.1% qui ne le sont pas, et ce, malgré son apparente aptitude à balancer des remarques salaces aux adolescentes. Mais il reste qu'il n'y a aucun intérêt à lui donner la parole en public, et certainement pas au cours d'un évènement que tu organises.
[^] # Re: Devient?
Posté par arnaudus . En réponse au lien « The Keynote Will NOT Go Forward » — lien-signets : Richard Stallman devient persona non grata. Évalué à 10.
Je pense que personne ne parle de justice, là. Il semble que les seules accusations qui ont eu des conséquences judiciaires sont les accusations de harcèlement liées à ses piètres qualités de manager quand il employait des gens à la fondation GNU.
Ici, on ne parle que d'image et de respectabilité. Quand tu organises un évènement, tu es libre d'inviter qui tu veux. Ces invitations servent à donner envie aux gens d'assister à l'évènement, tu souhaites donc inviter des personnalités que les gens ont envie de rencontrer et d'écouter, parce que tu veux que ton évènement ait du succès. Il y a forcément des compromis à faire, parce que les invités doivent avoir une certaine célébrité, et ils doivent attirer plus qu'ils ne repoussent. Là, il semble que l'évaluation par les organisateurs du ratio attraction/répulsion n'ait pas été très bonne, ils ont invité une personne qui, semble t-il, risquait de faire fuir les gens plus que de les encourager à venir. Il n'est donc pas déraisonnable de le "désinviter" (après, pour l'élégance du geste, il y a de quoi discuter, évidemment).
Le logiciel libre a parfois une sale réputation. Une partie de cette réputation (sur la fiabilité, les fonctionnalités, le "professionnalisme", etc) est en partie due à des campagnes de communication organisées par les vendeurs de logiciels propriétaires, mais une grosse partie est liée au fonctionnement de la communauté elle-même (au sens large). La culture "geek" qui peut sembler être la norme parmi les adeptes du LL est souvent considérée comme déviante par le monde extérieur: ça va de l'accueil des débutants (avec l'imposition de netiquettes complexes et techniques) jusqu'à des modes de communication qui contreviennent aux normes sociales élémentaires (coucou la kernel mailing list…), le tout baignant dans une culture mysogine, technophile, et/ou élitiste. De fait, les personnalités qui ont émergé de ce milieu, autant séduisantes qu'elles puissent paraitre en interne, sont facilement considérées comme clivantes ou caricaturales dès qu'on s'éloigne un tout petit peu du coeur de la communauté du LL. Les êtres humains sont complexes, et on peut tout à fait être redevable envers RMS et ce qu'il a fait à une époque pour la communauté, sans pour autant souhaiter lui donner la parole en public dans le cadre d'un évènement qu'on organise.
La liberté d'expression, il ne faut pas oublier que ça n'oblige personne à devoir donner la parole ou écouter qui que ce soit. RMS a pu bénéficier d'une liberté d'expression totale, il a pu donner son opinion non-sollicitée sur tout un tas de sujets sur lesquels il ne dispose d'aucune expertise (les compétences des femmes, le consentement des enfants dans les relations pédophiles, etc), et comme tu le précisais, il n'a pas été poursuivi en justice pour avoir donné ces opinions, ce qui illustre parfaitement ce qu'est la liberté d'expression.
Au passage, anecdote personnelle, j'ai assisté à une conf de RMS il y a une 20aine d'années; c'était très bien fait, bien préparé, et assez distrayant, avec des séances de bénédiction de portables sous Linux, etc, mais sur le fond c'était quand même pas très intéressant, et pour quelqu'un qui connaissait déja le logiciel libre, pas très profond et pas très original. Ça n'est donc pas totalement évident que ce que RMS aurait à raconter en 2025 soit donc indispensable à une communauté (on ne peut pas l'exclure, mais ça n'est pas évident).
[^] # Re: saiki ?
Posté par arnaudus . En réponse au lien PewDiePie : Il a décidé de basculer sous Linux.. Évalué à 2.
Personne n'a dit le contraire, mais ça ne change pas le fait que l'obésité est 1) une maladie mortelle, et 2) simple et gratuite à soigner. Simple, ça ne veut pas dire facile, puisque les obstacles sont principalement de nature psychologique, et que la psychologie c'est toujours problématique. Mais cette tendance à chercher à mentir aux obèses, je trouve ça débile : bien sûr que c'est de ta faute si tu es gros, et ça ne tient qu'à toi d'arrêter de l'être.
C'est juste que "à sa faim" ça n'est pas "normalement". Chez tous les animaux, la nourriture à volonté réduit l'espérance de vie; le corps est conçu de manière à avoir besoin de moins que ce que tu voudrais.
[^] # Re: Protéger les auteurs
Posté par arnaudus . En réponse au lien Non aux faux livres IA : l’appel des écrivains et éditeurs européens. Évalué à 5. Dernière modification le 29 avril 2025 à 17:21.
Je n'arrive toujours pas à comprendre ton argument. Disons que dans la vie il y a deux corvées, visser des vis et planter des clous. Quelqu'un invente le tournevis électrique, qui te permet de visser des vis sans efforts. Ton argument c'est donc : "Cet outil est pourri, il ne plante pas les clous". Bah non, il n'est pas pourri du tout, il n'a jamais été fait pour planter les clous. Il visse les vis, et il le fait bien. Plutôt que de te réjouir de ne plus avoir de corvées de vis, tu préfères râler sur le fait qu'il faille encore planter les clous.
Au passage, les robots de SF ne sont pas toujours des esclaves sans cerveaux. C3PO et R2D2 sont plus des chatGPT à roulettes que le robot qui fait la vaisselle dont tu sembles rêver. Certains auteurs du XXe siècle avaient donc anticipé qu'il serait peut-être plus facile de créer des robots-cerveaux que des robots-corps, ce qui est tout à leur honneur parce que ça n'était pas mon intuition. En particulier parce qu'on utilise depuis longtemps les animaux pour leurs corps, donc on sait exploiter ça, mais on n'a pas dans notre entourage naturel des "cerveaux" à exploiter, donc on ne sait pas faire.
[^] # Re: Protéger les auteurs
Posté par arnaudus . En réponse au lien Non aux faux livres IA : l’appel des écrivains et éditeurs européens. Évalué à 3.
Ça, ça me parait chaud quand même. Elle pourrait produire des partitions qui au premier abord pourraient ressembler à ce que tu voulais, avec les bonnes tonalités dans le bon ordre, mais je ne pense pas que ça tromperait un musicien. Ça m'étonnerait que l'IA puisse prendre en compte les contraintes de l'instrument par exemple (le fait que certains passages puissent être bien plus difficiles à jouer dans certaines tonalités), et surtout… une fugue, c'est un exercice très complexe, il faut que ça s'assemble localement (le contrepoint, ça je pense que l'AI peut gérer) mais aussi globalement. Quand tu introduis le contre-sujet à la mesure 3, il faut déja que tu penses à quand il passera sous le sujet 50 mesures plus loin; pas sûr qu'un algo de machine learning puisse faire ça sans entrainement spécialisé (on lui fait produire des milliers de fugues et on pénalise celles qui ne 'fonctionnent' pas, ça ça pourrait le faire avancer).
Dans tous les cas, j'imagine qu'il manquera l'originalité et les variations des compositions originales, mais je me trompe peut-être.
[^] # Re: Protéger les auteurs
Posté par arnaudus . En réponse au lien Non aux faux livres IA : l’appel des écrivains et éditeurs européens. Évalué à 3.
Est-ce que ça ne revient pas à dire que la démarche de l'artisanat fait partie de ce que tu cherches quand tu écoutes de la musique? L'artisanat est une démarche qui a de la valeur en elle-même.
Un exemple qui me frappe par exemple, c'est que la très grande majorité des concerts sont maintenant amplifiés, même s'ils font appels à des instruments acoustiques. Techniquement, n'y a aucune différence entre écouter un enregistrement et écouter un instrument amplifié. Mais voir les musiciens jouer en direct pour toi, venir tous les soirs pour jouer la même chose, ça n'est juste "pas pareil". Ça n'est pas une différence technique, c'est juste que ça veut dire quelque chose d'être dans la même pièce, avec des musiciens qui ne sont là que pour les spectateurs, et des spectateurs qui ne sont là que pour les musiciens. C'est ça qui a de la valeur. Comme l'artisan qui te fait un objet imparfait plutôt que l'usine qui te fait un objet parfait.
Pour l'instant, le mode de fonctionnement des IA n'en font que des outils, certes impressionnants, mais dont les capacités restent confinées à leurs données d'apprentissage. Donc oui, pour l'instant, l'IA est un outil. Mais je n'ai aucune idée de la distance qui pourrait nous séparer de la singularité technologique, parce que la singularité, ça n'est pas la même histoire du tout. C'est vraiment un saut complet dans l'inconnu, une sorte de transition technologique que l'humanité n'a jamais connue, donc bien au delà d'un monde marginalement différent.
[^] # Re: Protéger les auteurs
Posté par arnaudus . En réponse au lien Non aux faux livres IA : l’appel des écrivains et éditeurs européens. Évalué à 5.
C'est comme beaucoup de choses, les gens qui pensent "je n'aime pas X" écrivent "X c'est de la m*", et comme ils n'aiment pas, ils n'utilisent pas, et comme ils n'utilisent pas, ils ne connaissent pas.
Pour l'IA, tu as toujours les mêmes formules qui tournent : Gafam, énergivore, bulle spéculative, vie privée, hallucinations, médiocrité, esclaves africains, manipulation, etc. Mais ce ne sont que des mots et des arguments entendus ailleurs. Par exemple, je n'ai jamais lu quoi que ce soit de raciste en sortie d'un LLM. Les LLM reflètent forcément leurs données d'entrainement, donc évidemment, s'il y a des trucs racistes dans les données, les LLM peuvent sortir théoriquement des trucs racistes, surtout si on insiste sur certains sujets. Sauf que si on leur demande une recette de cuisine ou un algo de tri à bulles, c'est peu probable que la réponse soit raciste… Parmi tous les gens qui accusent les LLM d'être racistes, combien ont-il réellement eu une telle expérience sans avoir soigneusement élaboré un prompt conçu pour déclencher une telle réponse?
Sur le plan de la logique du raisonnement, l'inversion des causes et des conséquences, je ne comprends pas. Ça n'est pas comme ça que la logique fonctionne. "Vladimir Poutine est un dangereux personnage" -> "Il a un cancer et ne va pas durer longtemps". "Je ne veux pas changer mes habitudes" -> "Rouler en SUV ne contribue pas au réchauffement climatique". "J'ai peur que les IA prenne les boulots des humains" -> "Elles sont médiocres et elles hallicinent tout le temps". Je veux dire, ça ne vous semble pas évident qu'il n'y a aucun lien logique entre ce qui est vrai et ce que vous aimeriez être vrai? Je n'ai pas l'impression que ça demande des compétences pointues en épistémologie.
Après, pour l'utilisation pour la vie quotidienne, ça n'est pas loin du déni. Moi pendant 20 ans mes parents m'ont raconté "on aime bien faire la vaisselle, et puis un lave-vaisselle ça ne sert à rien, ça tombe toujours en panne, il faut prélaver, etc etc". Et puis un jour ils ont acheté un lave-vaisselle, et je n'ai plus jamais entendu ça.
La seule réponse possible est donc: "OK, tu penses ne pas avoir besoin de cet outil et c'est très bien. Tu n'as pas à te justifier ou à relayer des arguments sur un sujet qui ne t'intéresse pas."
Ça ne va pas affecter le reste du monde.
[^] # Re: saiki ?
Posté par arnaudus . En réponse au lien PewDiePie : Il a décidé de basculer sous Linux.. Évalué à 8.
C'est un peu la mode de critiquer une prétendue grossophobie du corps médical ou des instances publiques, mais surmédicaliser le traitement de l'obésité ne va rien résoudre. Ça va engraisser les big pharma avec leurs coupe-faim, et ça va entretenir toute une galaxie de coaches - psychologues - nutrimachins qui ont plus intérêt à se rendre indispensables qu'à régler les problèmes de poids. Sauf problème physiologique rare, tu n'as que deux leviers sur le poids: la diète et l'activité physique. Il y a 100 ans il y avait très peu de gros, et pourtant leur biologie était exactement la même que la notre. C'est juste qu'ils bouffaient moins, mieux, et qu'ils se bougeaient plus. La question n'est pas quoi faire, c'est plutôt comment l'intégrer dans une vie compliquée. Mais c'est de la pseudoscience de faire croire qu'il y a des questions sur quoi faire.
[^] # Re: Protéger les auteurs
Posté par arnaudus . En réponse au lien Non aux faux livres IA : l’appel des écrivains et éditeurs européens. Évalué à 6.
C'est peut-être heureusement ou malheureusement, parce que c'est difficile à dire, mais la culture "made in IA" a un problème majeur : elle n'est pas copyrightable dans l'état actuel du droit. Une IA ne peut pas s'inscrire à la SACEM, elle ne peut pas nommer un producteur comme ayant-droit, etc. Bizarrement, toute cette production culturelle IA serait donc dans le domaine public, et ne pourrait bénéficier que très marginalement à l'industrie de la culture. Bien sûr, des "parades" vont être essayées : attribuer les oeuvres à des prête-noms humains, prétendre que les activités annexes (ingé son, marketting…) sont des oeuvres de l'esprit qui se superposent à l'oeuvre de l'AI, ou faire changer les lois. Mais à mon avis, c'est là un risque majeur pour l'"industrie" de la culture à trop utiliser l'IA, puisque leurs revenus dépendent principalement des droits d'auteur. Ça pourra peut-être protéger au moins un temps les créateurs artistiques humains.
[^] # Re: Protéger les auteurs
Posté par arnaudus . En réponse au lien Non aux faux livres IA : l’appel des écrivains et éditeurs européens. Évalué à 4.
L'IA telle qu'elle existe actuellement peut quand même te libérer de certains corvées intellectuelles. Elle pourrait par exemple te servir d'assistant personnel ("Avez-vous pensé à appeler le ramoneur?", "votre contrôle technique arrive bientôt, dois-je prendre RDV pour vous?", etc), elle pourrait aussi remplir des documents administratifs, te prévenir en cas de mouvements suspects sur tes comptes, filtrer tes appels téléphoniques, s'accorder avec les IA des autres pour trouver des crénaux communs pour les RDV… Pour l'informatique par exemple, elle pourrait rédiger la doc, répondre aux questions des utilisateurs, gérer le flux des rapports de bugs, éventuellement reproduire les bugs voire proposer des patches, elle pourrait permettre des refactoring de code massifs, des optimisations agressives, elle pourrait maintenir des distributions, maintenir les systèmes… Ça n'est pas parce qu'elle ne peut pas intervenir sur le monde réel qu'elle est inutile, on a plein de corvées intellectuelles!
[^] # Re: Protéger les auteurs
Posté par arnaudus . En réponse au lien Non aux faux livres IA : l’appel des écrivains et éditeurs européens. Évalué à 3.
Je ne pense pas que personne n'a suggéré d'interdire les activités créatrices. Même dans un monde où on lirait des livres rédigés par l'IA et regarderait des films réalisés par l'IA, n'importe qui pourrait s'adonner à la peinture, à l'écriture, ou à la musique. C'est juste qu'on ne pourrait probablement pas en vivre, ce qui ne changerait pas grand chose puisque peu de gens vivent de la peinture ou de la musique…
Après, les avancées technologiques, c'est difficile de les prévoir. Ça fait 50 ans qu'on voit des prototypes de robots, et à part les bras articulés dans les usines il ne se passe rien du tout, c'est toujours des humains qui ramassent les poubelles. Par contre, il y a des avancées considérables sur les tâches cognitives qu'on pensait inaccessibles. C'est bizarre, mais ça ne se décide pas.
[^] # Re: Protéger les auteurs
Posté par arnaudus . En réponse au lien Non aux faux livres IA : l’appel des écrivains et éditeurs européens. Évalué à 4.
Ça n'est pas la même chose que d'utiliser des processeurs conçus par des algorithmes bien plus avancés que n'importe quel humain? Quand tu as besoin d'une pièce usinée avec une précision de 10 microns, tu ne vas pas demander à un artisan. Par contre, pour une oeuvre culturelle, c'est plus légitime, il semble raisonnable de chercher quelque chose issu d'un cerveau humain.
Mais tout raisonnement a des limites. Les joueurs d'échecs professionnels prennent souvent leur pied à regarder et analyser des parties d'ordinateurs par exemple, parce que justement les ordinateurs jouent quasiment à la perfection, alors que le jeu humain est caractérisé par des approximations, des pièges, ou des erreurs. Une partie d'échecs, ça c'est un superbe exemple d'oeuvre de l'esprit; certaines sont ennuyeuses, d'autres sont flamboyantes, toutes disent quelque chose sur la personnalité de leurs auteurs… et pourtant les ordinateurs mettent 800 points Elo aux meilleurs humains depuis l'intégration de réseaux de neurones aux algos minimax traditionnels, et certaines parties d'ordinateur sont particulièrement esthétiques, avec des sacrifices positionnels par exemple.
[^] # Re: Protéger les auteurs
Posté par arnaudus . En réponse au lien Non aux faux livres IA : l’appel des écrivains et éditeurs européens. Évalué à 3.
Je suis assez destabilisé par tes définitions, j'ai l'impression que "original" a plusieurs sens et qu'on n'utilise pas le même.
Quand je dis "ce livre est original", je pense que je fais référence au sens 2 du wiktionnaire (https://fr.wiktionary.org/wiki/original), :
Autrement dit, qui sort de l'ordinaire. Dans ce sens, la très grande majorité des livres ne sont pas "originaux", donc j'ai du mal à connecter ça au droit d'auteur. Je pense que le droit d'auteur fait référence au sens 1,
Mais franchement je ne vois pas ce qu'apporte la notion d'originalité, puisqu'une oeuvre de l'esprit est définie par l'expression de la personnalité de l'auteur. C'est d'ailleurs pour ça que des textes médiocres bénéficient de la protection du droit d'auteur, puisqu'on peut même aller jusqu'à avancer que la médiocrité reflète la personnalité de l'auteur.
Il existe d'autres définitions d'"original", comme par exemple le synonyme de "farfelu", mais je ne pense pas que c'est ce dont il s'agit ici.
Dans tous les cas, un LLM est tout à fait capable de produire quelque chose d'original, dans tous les sens du terme d'ailleurs. Un LLM n'imite pas les textes, il imite la manière dont les textes sont construits, ce qui fait qu'il peut tout à fait produire des associations d'idées ou des récits qui n'ont jamais été faits avant. Bien sûr, l'originalité peut venir du prompt, mais pas nécessairement, je viens de demander au chat de Mistral "raconte une courte histoire mettant en scène trois animaux de ton choix (sois original pour choisir les animaux)", et il commence avec "Il était une fois, dans une forêt enchantée, un trio d'amis insolites : un paresseux nommé Léo, un suricate appelé Zoé, et un caméléon prénommé Oscar.", ce qui ne semble pas moins original que ce qu'un humain aurait fait à la place. On ne parle pas du Nobel de littérature hein, mais jusqu'à preuve du contraire le droit d'auteur concerne toutes les productions et pas seulement les bonnes.
La seule raison pour laquelle la production d'un LLM ne bénéficie pas de la protection de la propriété intellectuelle est que seuls les humains peuvent prétendre à des droits d'auteur (par exemple, les dessins de chimpanzés ne sont pas protégés). Mais ça serait totalement absurde de baser la non-protection sur la non-originalité des LLM, puisque ça ouvrirait nettement la possibilité de leur accorder des droits dès qu'un seuil d'originalité serait franchi, ce qui n'est qu'une question de temps.
[^] # Re: Protéger les auteurs
Posté par arnaudus . En réponse au lien Non aux faux livres IA : l’appel des écrivains et éditeurs européens. Évalué à 6. Dernière modification le 28 avril 2025 à 14:34.
Vraiment? J'ai lu des livres originaux qui étaient pourtant très mauvais… Au contraire, il a dû m'arriver d'apprécier certains livres qui n'étaient pas vraiment originaux, mais sans connaitre les oeuvres dont ils étaient inspirés, ils m'ont semblé intéressants.
Je pense que c'est un faux débat. D'une part, une IA n'écrit pas un livre tout seul. Il faut quelqu'un qui supervise l'IA, qui lui fait réécrire les passages mauvais, qui lui fait rectifier les incohérences, etc. D'autre part, le problème n'est pas de lire quelque chose d'écrit pas une IA, surtout si c'est un livre technique, le problème c'est de le faire sans le savoir. En particulier, comme il n'y a pas de droits d'auteurs quand il n'y a pas d'auteur, ces livres seraient de facto dans le domaine public.
Depuis le début je trouve que l'urgence est d'établir un délit et des peines très dissuasives pour toute tentative d'"usurpation d'humanité", c'est à dire quand on fait passer une IA pour un être humain. Ça ne poserait aucun problème dans aucune circonstance de débuter toute interaction avec une IA par une indication claire sur sa nature, parce que faire interagir les gens avec des IA sans le savoir me semble être une violation profonde des droits humains.
Si tu publies un livre clairement identité comme écrit ou co-écrit par une IA, le lecteur sait exactement ce qu'il va lire, et ça ne me pose aucun problème.
En plus, ces histoires d'originalité, c'est beaucoup de blabla théorique, parce qu'en pratique les LLM sont capables de proposer des récits assez plaisants si on leur fournit un prompt original. Si vous avez des enfants, vous pouvez essayer, ils adorent : vous demandez à chatGPT ou autre une histoire qui se lit en 5 minutes pour des enfants d'un âge donné, et vous demandez aux gamins ce qu'il doit y avoir dans l'histoire (des extraterrestres roses, des joueurs de foot, un chat qui parle chinois, etc); c'est super interactif, on peut avoir des illustrations de l'histoire, et la session de question/réponse à la fin est toujours impayable ("comment les extraterrestres font pour comprendre le chat vu qu'il parle chinois", etc). En plus ils finissent toujours par coincer l'IA et "ah bah ça il ne sait pas parce que c'est un robot et qu'il est bête". Franchement, c'est bien plus rigolo que de relire pour la 127e fois une resucée d'un compte de Grimm où les parents tabassent leurs gamins et où les filles ne peuvent pas sortir sans se faire aborder par des loups libidineux (ils étaient du Nord Pas-de-Calais les frères Grimm?).
[^] # Re: Sur le même sujet
Posté par arnaudus . En réponse au lien Bulle IA et désastre climatique (très bon blog en général). Évalué à 2. Dernière modification le 24 avril 2025 à 11:48.
Tu as écris:
Je ne vois pas d'autres manières d'interpréter cette phrase autrement… Tu écris textuellement que l'utilisation des ressources de l'environnement pour construire des machines est une idéologie, et j'en doute largement sauf à réviser le sens d'idéologie. Par contre, pas sûr pour ékoumène, qui désigne les milieux habités/anthropisés, donc peut-être le contraire de ce que tu voulais dire (milieux naturels?). Quand on construit un datacenter au milieu de la forêt Amazonienne, on étend l'écoumène, et on détruit des milieux naturels…
[^] # Re: Sur le même sujet
Posté par arnaudus . En réponse au lien Bulle IA et désastre climatique (très bon blog en général). Évalué à 3.
Je ne suis pas du tout expert du marché de l'AI, mais en tout cas le plan est clair pour OpenAI, avec un objectif de rentabilité en 2029. Ils visent un CA de 100 milliards à cette date, c'est 3 fois moins de Microsoft par exemple. Ça ferait par exemple un abonnement à 20€/mois pour 500M de personnes, ça ne parait pas délirant, le marché semble plus gros que ça (notamment avec les assistants personnels etc).