arnaudus a écrit 4626 commentaires

  • # Bouh! Méchant Facebook!

    Posté par  . En réponse au journal bookmark : En acceptant les CGU de Facebook vous pouvez être le sujet d'expérimentation. Évalué à 2.

    Parfois, c'est bien de mettre en garde les gogos contre les pratiques abusives des grands groupes, mais là, c'est un peu exagéré de crier au loup pour une telle "expérience", qui est une chose assez banale chez les fournisseurs de contenu. Au pire, on peut reprocher à Facebook d'avoir volontairement dégradé un service, mais Facebook fait ce qu'il veut sur ses serveurs, et on pourrait reprocher la même chose à beaucoup de logiciels, dont pas mal sont libres (qui a dit Gnome?).

    Le principe même de l'expérience est assez peu choquant : quand un enseignant donne un cours, il regarde ses élèves, s'ils dorment tous, il changera son cours au prochain coup. Une émission TV va tenter de changer des choses quand l'audience baisse, etc : il s'agit de s'adapter à son public en essayant des choses, et en regardant lesquelles sont plus efficaces. Parfois, comme ici, l'objectif n'est pas de mieux capter l'audience, mais de mieux comprendre comment les gens réagissent. C'est un peu de la recherche fondamentale ; il n'y a pas d'application directe mais ça n'est pas non plus fait par hasard.

  • [^] # Re: La différence entre une secte et une religion ?

    Posté par  . En réponse au journal Manu se lance dans une croisade numérique contre les terroristes intégristes musulmans. Évalué à 4.

    Bof, l'argument est quand même pas terrible. À la limite, on peut dire que si Dieu existe, alors il ne peut pas exhausser les prières.

    Bah, c'est juste un problème de définition. Pour la plupart des gens, leur Dieu exhauce les prières. Ce Dieu est donc réfuté par les expériences qui n'ont pas montré d'effet significatif des prières sur la survie. Après, si tu changes les définitions, il va falloir changer l'observation, mais c'est inévitable.

    Et puis le coup du Dieu non-interventionniste, c'est une vaste blague : non seulement c'est un copier-coller caricatural de la plaisanterie de la licorne rose invisible, mais en plus, c'est une construction purement rhéotique : personne ne croit dans un Dieu non-interventionniste. Et pour cause : qu'il existe ou non ne change absolument rien, et il n'a jamais pu, par définition, se faire connaitre des Hommes. Pire, un gusse qui croit à un dieu non-interventionniste est complètement débile, il n'a aucune raison d'y croire, par défintion, puisque ce dieu n'a jamais rien fait et ne fera jamais rien.

  • [^] # Re: La différence entre une secte et une religion ?

    Posté par  . En réponse au journal Manu se lance dans une croisade numérique contre les terroristes intégristes musulmans. Évalué à 6.

    C'est totalement vrai, mais la ligne de pensée, étrangement, est assez récente (en tout cas, elle est devenue populaire seulement avec la publication de "The God Delusion", un bouquin que j'ai trouvé très éclairant.

    Avant les années 2000, il me semble que la ligne majoritaire parmi les scientifiques était celle dite de la "séparation des magistères" : la science s'occuppe de la science, les religieux s'occupent de la religion, les deux problèmes sont imperméables. Sauf qu'à de nombreux points de vue, ils le le sont pas, mais il était beaucoup plus confortable de rester sur ce statu-quo. D'ailleurs, dans cette discussion, il est frappant de voir que (d'après ce que j'ai deviné), le principe de la séparation des magistères est défendu bec et ongle par les gens qui pensent être croyants ou pseudo-agnostiques.

    Mais bon, voila, la séparation des magistères est une solution socialement acceptable, mais pas scientifiquement. Factuellement, les prochaines avancées scientifiques dans le domaine vont être liées à la compréhension de la biologie du cerveau, et de plus en plus d'équipes s'intéressent à une approche intégrative de la psychologie des religions, qui mêle des approches sociologiques, des approches neuro-machintruc (avec des IRM du cerveau), et des approches de génétique évolutive, pour comprendre pourquoi, en gros, l'être humain a cette capacité incroyable à inventer des explications superstitieuses et à y croire dur comme fer. C'est vraiment étonnant à quel point c'est une souffrance de se débarrasser de ses superstitions, même petites—et c'est pareil pour tout le monde, ce n'est pas une différence athées/croyants. Après, la différence, c'est si on est prêt à faire l'effort de regarder le monde tel qu'il est, ou si on préfère se l'imaginer tel qu'on aimerait qu'il soit. Encore une fois, ce n'est pas seulement lié à l'athéisme ; j'imagine que beaucoup d'athées peuvent mettre des années à admettre que leur couple ne fonctionne plus, ou qu'il ne faut pas débrancher tonton Dédé parce que les 3 encéphalogrammes ont été faits par des incompétents. D'une manière générale, c'est une souffrance pour un être humain d'analyser les choses de manière rationnelle, et la religion est critique : elle a très souvent une dimension émotionnelle majeure, avec une transmission culturelle et familiale, et elle est structurante pour l'individu. Des gens pourraient tuer plutôt de remettre en cause leurs superstitions ; c'est d'ailleurs la frustration liée au manque d'arguments qui est probablement à l'origine de ce besoin de violence (je n'ai jamais eu l'impression que les athées voudraient être violents avec les religieux ; par contre, beaucoup de religions sont des menaces réelles pour les athées).

    Je pense donc qu'il faut être très prudent dans les discussions. Évidemment, Moïse a ouvert la mer de la même manière que Pikachu a jeté des éclairs. Un extra-terrestre ne comprendrait pas pourquoi tout le monde trouve ridicule qu'un dieu à tête de faucon pèse les âmes, alors que 30% de l'humanité semble convaincue qu'il est tout à fait crédible qu'un gros barbu décide si tu vas au paradis. Mais c'est juste hyper-violent comme réalité. C'est un peu comme si tu disais à quelqu'un "ta femme est laide". Évidemment qu'il le sait, mais il s'est construit dans le déni de cette réalité, c'est inhumain d'aborder la question de cette manière.

  • [^] # Re: La différence entre une secte et une religion ?

    Posté par  . En réponse au journal Manu se lance dans une croisade numérique contre les terroristes intégristes musulmans. Évalué à 4.

    la non existence du Dodo est scientifique, parce qu’elle est réfutable

    J'ai longtemps cru que ç'était la base du raisonnement de Popper, mais j'ai appris récemment que Popper basait la réfutabilité sur la notion d'expérience critique (ça m'apprendra à ne pas lire les bouquins directement). Or, il n'existe pas d'expérience pouvant montrer l'inexistence du dodo, c'est pour ça que Popper avait beaucoup de mal avec la biologie évolutive, et les sciences à dimension historique en général. Il me parait évident actuellement que le principe de réfutabilité doit être étendu au delà de l'expérience critique pour prendre en compte les cas où une hypothèse est réfutable par une observation possible, mais qui ne peut pas être provoquée par l'expérience directe.

    C'est évidemment un raisonnement à manier avec précaution, puisqu'on pourrait l'invoquer pour justifier n'importe quoi. Par exemple, on pourrait dire que Dieu existe, et qu'il suffise d'attendre qu'Il apparaisse et qu'Il lance des boules de feu par le trou de balle pour le prouver, sauf que pour l'instant, Il ne l'a pas fait. L'argument de l'observation possible doit donc être basé sur le fait qu'on puisse prouver qu'il a existé des dodos à un moment, et qu'à partir d'une certaine date, on n'en a plus observé. L'hypothèse la plus parcimonieuse est donc qu'il a disparu, et elle est potentiellement réfutable par l'observation. Mais ça ne tient que parce qu'on a des squelettes de dodo. Autrement, on pourrait dire que le dudu, une sorte de dodo de 38 tonnes, a existé et qu'il a disparu, et que l'hypothèse est réfutable par la possibilité d'observer un dudu.

  • [^] # Re: La différence entre une secte et une religion ?

    Posté par  . En réponse au journal Manu se lance dans une croisade numérique contre les terroristes intégristes musulmans. Évalué à 3.

    On fonde un raisonnement logique pour essayer de tirer une conclusion.

    Basé sur des axiomes, comme le rasoir d'Ockham. L'espèce de relativisme que tu défends n'est qu'une version pseudoscientifique d'un raisonnement rationnel. Aucun raisonnement scientifque ne peut être construit si l'on considère qu'en absence d'information, "A existe" a la même valeur que "A n'existe pas".

  • [^] # Re: La différence entre une secte et une religion ?

    Posté par  . En réponse au journal Manu se lance dans une croisade numérique contre les terroristes intégristes musulmans. Évalué à 3.

    Ton discours est effrayant, épistémologiquement parlant. Je pense que tu t'es inventé une philosophie des sciences personnelle pour éviter la schizophrénie.

    Ça me fait un peu penser à un gars qui avait demandé à Richard Dawkins "Comment pouvez-vous dire que Jésus n'existe pas? Ma vie est basée sur son existence, vous ne pouvez pas dire que ma vie n'a aucun sens." : c'est un exemple très puissant, je pense, de la manière dont des êtres humains a priori normalement constitués peuvent distordre les fondements de la logique pour éviter que le monde qui les entoure s'effondre.

    Ça peut aller jusqu'à la redéfinition de la méthode scientifique, ou bien à relativiser les résultats scientifiques pour les mettre au même niveau que les croyances superstitieuses. Ça ne peut évidemment tromper que la personne qui les énonce, mais sa conviction est tellement forte qu'il n'y a aucun moyen de lui faire entendre raison. Toutes proportions gardées, c'est le sentiment que j'ai quand je te lis. Il faut que tu choisisses : la pilule rouge ou la pilule bleue? Tu peux parfaitement décider de continuer à vivre dans la matrice. Mais il faut aller discuter avec les gens qui ont fait le même choix, autrement, ça risque d'être conflictuel.

  • [^] # Re: La différence entre une secte et une religion ?

    Posté par  . En réponse au journal Manu se lance dans une croisade numérique contre les terroristes intégristes musulmans. Évalué à 3.

    Parce que c'est la base même de la méthode scientifique. On ne peut pas prouver l'absence, on ne peut prouver que la présence. Par conséquent, en absence de preuve, on privilégie l'absence.

    Soit A l'évènement "Il existe des fossiles de lapins dans les couches du précambirien". Il n'y a actuellement aucune preuve de A. Selon toi, la position que les lapins existaient avant les dinosaures est donc "de la science"? On est bien avancés.

  • [^] # Re: La différence entre une secte et une religion ?

    Posté par  . En réponse au journal Manu se lance dans une croisade numérique contre les terroristes intégristes musulmans. Évalué à 2.

    je suis chercheur en mathématiques

    On pourrait parler longtemps du lien entre les maths et la science…

    le niveau zéro de l'activité scientifique.

    … et du lien entre l'activité scientifique et l'épistémologie.

    Sans blague, il faut que j'argumente quoi? Pourquoi la méthode scientifique privilégie l'hypothèse de l'absence d'un évènement ou d'un mécanisme en l'absence de preuve?

  • [^] # Re: Rasoir d'Hanlon

    Posté par  . En réponse au journal Manu se lance dans une croisade numérique contre les terroristes intégristes musulmans. Évalué à 2.

    J'aimerais bien que mon pays ai le même premier amendement des États Unis d’Amérique.

    Tu as des arguments, ou c'est juste un vague sentiment atlantiste, genre "l'herbe est plus verte ailleurs"? Notre constitution donne des garanties très fortes sur la liberté d'expression et la laïcité, probablement même plus fortes que la constitution américaine. Cependant, la liberté d'expression admet des limites, et il me semble que les limites sont assez raisonnables : on n'a pas le droit d'inciter à des crimes et des délits, on n'a pas le droit de salir les gens, etc. Je pense que ces limites sont assez universelles, non?

    On a aussi quelques idéologies "interdites" : le négationnisme, le racisme, l'homophobie, et d'une manière générale, l'incitation à la haine. Note que ce n'est pas le fait d'avoir ces idées qui est condamnable, mais le fait d'inciter les autres à les avoir. Tant que la liste reste limitée à ces quelques cas, ça ne me choque pas plus que ça. La plupart du temps d'ailleurs, la justice est très favorable à la liberté d'expression, et ne condamne que les cas d'abus manifestes.

    Je pense que l'impression que ça peut donner, c'est que le congrès US n'a pas le droit d'adopter des lois qui restreignent la liberté d'expression, alors que le parlement Français le peut. Dans les faits, en France, on a le conseil constitutionnel qui, de facto, empêcherait une telle loi de passer. Et comme les membres du conseil sont nommés pour 9 ans, ça n'est pas si facile du jour au lendemain de s'en débarrasser (à moins de les buter).

  • [^] # Re: Rasoir d'Hanlon

    Posté par  . En réponse au journal Manu se lance dans une croisade numérique contre les terroristes intégristes musulmans. Évalué à 10.

    C'est un argument que je ne comprends pas. En fait, si je comprends bien, le raisonnement est le suivant : si un État de droit met au point un système de surveillance légal, utilisable dans le cadre de procédures bien définies, alors ce système pourrait devenir liberticide si le régime change et qu'il devient autoritaire.

    Ça me semble extrêment faible sur plusieurs points.
    * Ça remet en cause par principe toute action de l'État. L'État ne devrait pas construire de prisons, puisqu'elles pourraient être utilisée pour y mettre des opposants politiques. Ni d'écoles, qui pourraient être utilisées pour l'endoctrinement. L'État ne devrait pas entretenir d'armée ni de police, qui ont par le passé contribué aux saloperies du régime de Vichy. En gros, l'argument est quasiment anarchiste, et dénie à l'État par principe le droit de mettre en place les moyens de faire respecter la loi.
    * C'est un argument qui utilise une possibilité hypothétique (la possibilité d'un changement de régime) pour ne pas mettre en place les solutions à un problème réel (le fait que des délits peuvent être commis en toute impunité sur Internet). À mon avis c'est proche d'un raisonnement fallacieux : on ne peut pas mettre JF Copé en prison, car il sera peut-être le prochain président qui sortira la France de la crise. Dans ce raisonnement, il n'y a d'ailleurs aucune évaluation de la probabilité de l'évènement en question : le fait même que l'évènement soit possible est censé bloquer l'action.
    * L'argument est très très proche de l'idéologie complotiste nord-Américaine, qui voit l'État comme une entité indépendante et dangereuse et pas comme l'expression démocratique d'une volonté de vie en commun. Il est légitime de se méfier des personnes que le processus démocratique direct ou indirect ont mis aux responsabilités de l'État, mais il me semble idéologiquement coloré (en couleur foncée) de considérer l'État comme un ennemi. Du coup, l'argument devient quand même très orienté politiquement, et donc facilement réfutable.
    * Et la faiblesse principale, c'est que je pense simplement que l'argument est bidon. Factuellement, quand un régime devient autoritaire, il va mettre en place très rapidement tout un arsenal législatif et administratif pour faire ce qu'il veut, avec les moyens qu'il veut. L'existence de structures qui peuvent être réutilisées va pouvoir éventuellement faire gagner quelques semaines ou quelques mois, mais dans le principe, ça ne va rien changer. Pire, ces structures, si elles sont bien conçues, peuvent même ralentir le régime autoritaire. Par exemple, s'il existe une procédure carrée pour que les fournisseurs d'accès fournissent des données personnelles, l'État autotitaire devra faire l'effort d'annuler cette procédure pour passer au-delà. S'il n'existe pas de procédure, bah il n'y a rien à contourner. Mais bon, par principe, rien n'arrête un État autoritaire. En tout état de cause, il n'aura pas besoin d'accuser un site d'être pédopornographique pour le couper, il le coupera, et c'est tout.

    Tout ça pour dire que de plus en plus, je considère cet argument comme du FUD vaseux pour justifier une position idéologique assez marginale. Franchement, je ne vois pas quelle gloire on peut retirer à héberger un noeud Tor ou mettre en place des réseaux de proxys intraçables. Pour moi, c'est équivalent à promouvoir la circulation sans plaque d'immatriculation ou la publication d'écrits diffamatoires anonymes. La liberté de circuler, c'est le droit d'aller où on veut, ce n'est pas le droit de le faire sans que personne ne le sache. La liberté d'expression, c'est le droit de dire tout ce qu'on veut (avec des exceptions légales), ce n'est pas le droit de le faire de manière anonyme. Car l'absence d'anonymat, c'est aussi et surtout le devoir d'assumer ses actes et d'y répondre devant le reste de la société. Je ne vois pas pourquoi Internet serait une exception, il me parait normal qu'on soit responsable de ses actes sur Internet, de la même manière que dans la vie, et que la police et la justice d'un État de droit ait les moyens de faire respecter la loi.

  • [^] # Re: La différence entre une secte et une religion ?

    Posté par  . En réponse au journal Manu se lance dans une croisade numérique contre les terroristes intégristes musulmans. Évalué à 1.

    Et croire qu'elle n'a pas eu lieu est tout autant adhérer à une croyance que de croire qu'elle a eu lieu.

    man science

    Bonne lecture!

  • [^] # Re: Mais pas que

    Posté par  . En réponse au journal Manu se lance dans une croisade numérique contre les terroristes intégristes musulmans. Évalué à 10. Dernière modification le 24 juin 2014 à 17:47.

    Je-répète-par-coeur-les-mantra-et-les-éléments-de-langage-que-j'ai-appris-de-la-bouche-de-Déesse-Marine-qui-va-sauver-la-France. Un-cerveau-et-une-réflexion-personnelle-sont-inutiles-car-Marine-va-sauver-la-France.

  • [^] # Re: Rasoir d'Hanlon

    Posté par  . En réponse au journal Manu se lance dans une croisade numérique contre les terroristes intégristes musulmans. Évalué à 5.

    On l'a vu avec la NSA, où tout le monde disait que ce n'était pas possible.

    Tu n'as pas compris ce qu'était le rasoir d'Hanlon (ou tu fais semblant de ne pas comprendre). L'idée n'est pas de nier la possibilité de malveillance (ce qui serait stupide, on sait très bien qu'il a toujours existé des États et des administrations malveillantes), c'est de constater le fait que la plupart des décisions étatiques sont le fait de l'incompétence plutôt de de plans Machiavéliques.

    Le truc, c'est que les plans Machiavéliques ne marchent que dans les films. Les politiques usent de pas mal d'entourloupes, mensonges, cachotteries, ou demi-vérités, mais jamais de stratégies à triple-tiroir double-détente de la mort-qui-tue, parce que dans la vraie vie, ça ne fonctionne pas.

    Si l'État veut t'empêcher de t'exprimer sur ses services de renseignement, il ne va pas accuser ton site d'être pédoporno ou islamiste. Il va simplmeent invoquer des dispositions légales existantes et faire intervenir ses services secrets auprès de ton fournisseur d'accès. C'est toi qui vis chez les bisounours pour penser que si l'État veut te faire taire, il a besoin d'une loi sur les sectes et la propagande islamiste.

    Le problème avec cette forme amorale (et inflexible) de défense de la liberté d'expression, c'est qu'on finit par nier totalement la réalité objective des choses. C'est clair, Tor, les bitcoins et le darknet, c'est à la mode dans une certaine communauté libertaire ou anarchiste. Le problème, c'est que Tor, les bitcoins et le darknet, c'est surtout utilisé pour faire des grosses saloperies sans être contrôlé par des États démocratiques et légitimes. Le problème n'est donc pas seulement un jeu théorique pour les complotistes qui jouent à se faire peur, c'est un vrai problème pratique : il faut absolument s'assurer que la loi puisse être respectée sur le territoire des États, parce que c'est la volonté de la majorité de nos concitoyens.

  • # Rasoir d'Hanlon

    Posté par  . En réponse au journal Manu se lance dans une croisade numérique contre les terroristes intégristes musulmans. Évalué à 10.

    Comme d'habitude, je me permets de rappeler le principe du rasoir d'Hanlon, «Ne jamais attribuer à la malveillance ce que la stupidité suffit à expliquer.»

    Ne pas appliquer le rasoir d'Hanlon mène à la paranoia.

    En l'occurrence, je pense que la situation s'explique très bien par une administration complètement impuissante face à la délocalisation d'Internet, et frustrée de l'impossibilité de faire appliquer les lois sur le territoire. Mais je ne doute pas une seule seconde de la bonne foi de l'administration.

    D'ailleurs, la position paranoiaque ("c'est le début de la fin on tombe dans une société autoritaire") est complètement paradoxale, puisqu'en même temps il faut insister sur le fait que ces blocages ne servent à rien. Soit les blocages sont efficaces et liberticides, soit ils ne sont pas efficaces et ne menacent donc pas la liberté des citoyens. Soit le gouvernement est incompétent (et donc globalement inoffensif), soit il est efficace dans les blocages (et donc dangereux). Jouer sur les deux arguments à la foi ne semble donc qu'un artifice rhétorique.

    La vraie question, c'est comment on peut faire appliquer les lois de la République sur Internet. En France (et comme presque partout dans le monde), la liberté d'expression a des limites, et Internet ne peut pas être un endroit où la loi n'est pas appliquée. Je pense qu'une réflexion saine devrait tourner autour de la meilleure manière de s'assurer du respect de la loi et de la constitution.

  • [^] # Re: pareil ou presque

    Posté par  . En réponse au journal La loose des mots de passe sur les sites webs. Évalué à 3.

    J'avoue que je ne sais pas comment fonctionnent les sites de phishing, j'imaginais qu'ils te laissaient entrer avec n'importe quel couple login/passwd.

  • [^] # Re: pareil ou presque

    Posté par  . En réponse au journal La loose des mots de passe sur les sites webs. Évalué à 10.

    Perso, j'ai une méthode foireuse : je fais tourner les mots de passe. Pour les trucs importants (les mails du boulot, etc), je change le mot de passe de temps en temps. Du coup, le nouveau devient "méga-secret", et je recycle les anciens pour les trucs un peu moins importants, etc.

    Le problème, c'est quand quand j'essaye de me logguer à un site web, du coup, je fais défiler la série de mots de passe tant que ça marche pas. J'ai toujours prévu de devenir méchant un jour, et de créer un site bidon qui ne fait que demander des couples login/password sans jamais te laisser rentrer.

  • [^] # Re: Ça me met en colère !

    Posté par  . En réponse au journal Turing est battu. Évalué à 1.

    le plus important dans l'histoire n'est peut-être pas la vitesse qu'il a gagnée au cours de l'accélération mais le fait qu'il n'ait pas pilé pour se retrouver juste devant le vélo quand celui-ci traverse la route.

    Donc tu veux dire en fait qu'il n'y avait pas de collision à éviter? Ah ouais, je suis d'accord alors : quand il n'y a pas de collision à éviter, ça ne sert à rien de freiner, ni d'accélérer.

    Maintenant, relis l'argumentaire. Son histoire, c'est

    1) "je roule tranquillement sur une route droite avec une super visibilité".
    2) "un vélo suicidaire sort d'un champ et se jette sous mes roues"
    3) "pour l'éviter j'accélère"
    4) "j'ai failli percuter le véhicule lent devant moi"

    On a deux interprétations, diamétralement opposées.

    • C'est un as du volant prudent, confronté à deux boulets qui ont failli lui faire avoir un accident
    • C'est un guignol qui roule n'importe comment et qui trouve n'importe quelle excuse en accusant les autres

    Libre à chacun de choisir son camp.

    T'as passé une mauvaise journée et tu cherches une excuse pour te défouler?

    Ça me gonfle les gens qui justifient leur connerie par des explications à la mord-moi-le-noeud. Ça me gonfle tous les jours, quand j'ai passé une bonne journée ou une mauvaise journée. Et quand je passe un peu de temps à dériver des vecteurs vitesse par rapport au temps pour démontrer qu'il est physiquement impossible d'éviter une collision en accélérant, j'aimerais bien avoir des réponses un peu plus constructives que "NANNN VROUM VROUM QUAND MÊME C'EST TOI KÉ CHIANT". Non, on ne peut PAS éviter une collision en accélérant. Les gens qui utilisent cet argument sont ignorants (ça arrive à tout le monde, ça n'est pas une insulte). Les gens qui continuent à défendre l'argument en sachant qu'il est débile, ça par contre, ça ne devrait pas arriver à tout le monde.

  • [^] # Re: Ça me met en colère !

    Posté par  . En réponse au journal Turing est battu. Évalué à 1.

    Tu ne peux éviter les cas où accélérer est effectivement la meilleure option pour éviter les accidents.

    Bon, c'est rigolo deux secondes, mais c'est un argument de bistro. Les capacités de freinage d'un véhicule, surtout aux alentours de 90 km/h, sont un ordre de grandeur supérieur à ses capacités d'accélération. Il est virtuellement impossible d'éviter une collision latérale en accélérant : même si c'était physiquement possible, aucun être humain ne peut, en une fraction de seconde, évaluer sa capacité d'accélération, la capacité de freinage de l'autre véhicule, et faire le calcul de trajectoire.

    Par exemple, ma voiture (citadine milieu de gamme) met environ 3 secondes pour passer de 90 à 100km/h en 5e, soit une accélération de 0.9 m/s/s. En accélérant à fond, je mettrais environ 0.97s pour parcourir 25 mètres, contre 1.00 seconde sans accélérer. Je serais donc au point d'impact trois centièmes de seconde plus rapidement (et j'ai arrondi vers le haut).

    Est-ce qu'on peut éviter une collision pour 3 centièmes de seconde? Un piéton parcourt 4 cm en 3 centièmes de seconde. Ça me parait infiniment plus simple de faire un détour de 5 cm plutôt que d'écraser l'accélérateur, non?

    Le bilan est clair : avec une voiture normale, si on voir un obstacle une ou deux secondes avant une collision, il est totalement stupide d'accélérer, il est physiquement impossible de gagner assez de temps pour éviter une collision. Si on a plus de temps, alors on a le temps de freiner.

    Quand on est au point de défendre des théories mythiques indéfendables, on s'approche dangereusement de la zone où on ne peut plus être convaincu par des arguments rationnels. Alors oué les potos, c'est cool de rouler vite, ceux qui se trainent sont des dangers publics, et d'ailleurs la semaine dernière Géné a évité trois sangliers en accélérant. Ou alors on prend son cerveau, sa calculette, et on se dit qu'on ne répètera plus jamais cet argument débile.

  • [^] # Re: heu..

    Posté par  . En réponse au journal Le traité de Lisbonne dans toute sa splendeur . Évalué à 3.

    Lesquels ? :)

    Ceux qui n'arrivent pas à valider leur module parce qu'ils n'ont pas trouvé de stage.

    amis entrepreneurs / laboratoires de recherche, n'oubliez pas de consacrer une part de vos revenus à subvenir aux besoins de ceux qui travaillent pour vous

    À mon avis, le message envoyé, c'est plutôt : "amis laboratoires/entreprises qui faites travailler les stagiaires au lieu de les formez, continuez, le fait de les gratifier le rend moins grave. Amis laboratoires/entreprises qui assuriez correctement votre mission de formation, arrêtez de prendre des stagiaires".

    Sur le fond, oui, quand on est étudiant, il faut avoir une source de revenus, et c'est injuste. Mais je ne vois pas en quoi c'est plus injuste quand on suit des cours que quand on se forme dans une entreprise. Un stage n'est pas une formation en alternance, les deux concepts sont différents.

  • [^] # Re: heu..

    Posté par  . En réponse au journal Le traité de Lisbonne dans toute sa splendeur . Évalué à 2.

    Du coup, pourquoi prétends tu qu'ils n'ont pas le droit de revendiquer ça

    Parce que je ne comprends pas ce qu'ils revendiquent. Certains semblent revendiquer une sorte de droit de propriété (typiquement, c'est ce qui se passe quand les salariés sont payés en partie en actions de la boite), d'autres revendiquent une indexation du salaire sur les bénéfices. La première est techniquement une solution hyper-capitaliste : en faisant entrer les salariés dans le capital, on fait converger les interêts des salariés et des actionnaires, avec tout un tas de risques (notamment la possibilité que les salariés perdent en même temps leur épargne et leur emploi). La deuxième solution s'asseoit complètement sur la rémunération du risque (à moins de suggérer l'existence de primes négatives quand l'entreprise va mal, mais ça m'étonnerait).

    Donc au final, l'impression que ça me donne, ce n'est pas "discutons d'une juste répartition de la richesse entre le capital et le travail", c'est plutôt "salauds de patrons on va vous prendre votre pognon et nous ballader avec vos têtes sur des piques".

    Parmi les réels problèmes, par exemple, il faut savoir comment on calcule la richesse produite par les salariés : est-ce que celui qui vend des voitures produit plus de richesse que celui qui les fabrique? Et celui qui lave par terre dans les bureaux?

    Quand on parle de justice, ça me fait bien rigoler. J'aimerais bien qu'on m'explique pourquoi le gars qui assemble des Mercedes devrait toucher 3 fois le salaire de celui qui assemble des Peugeot : ce n'est pas à cause des ouvriers que les boites marchent bien ou non! Un actionnaire peut moyenner ses risques en entrant dans le capital de plusieurs entreprises, mais pas un ouvrier. Du coup, on créerait des inégalités insupportables au sein d'une même classe sociale, voire au sein des entreprises si on différentie les filiales, etc.

  • [^] # Re: heu..

    Posté par  . En réponse au journal Le traité de Lisbonne dans toute sa splendeur . Évalué à 3.

    Le "droit" dont il est question n'est pas le droit de pouvoir profiter du gâteau, mais le droit d'avoir la juste part du gâteau qui lui revient.

    Mais tout le problème est la définition de cette juste part. Le gâteau appartient-il à celui qui a apporté les ingrédients, celui qui a touillé, les deux, et en quelle proportion? Nous vivons dans un monde capitaliste où on peut vendre sa propriété et louer son travail. Quand on loue son travail, on travaille en échange d'un salaire, et on est quitte. Or, il semble que certains trouvent que ça n'est pas suffisant, que le salaire doit être proportionné aux revenus qui sont tirés de la propriété. Mais est-ce juste? Ça ne me parait pas évident.
    * Si je donne un billet de 10€ à mon petit neveu pour qu'il lave ma Clio avant de la prendre en photo pour la mettre sur ebay, est-ce que je devrais lui donner 100€ pour qu'il lave ma Ferrari? D'un côté, son travail m'aura rapporté plus d'argent, d'un autre côté, c'est le même travail, et ce n'est pas juste qu'il touche plus.
    * Si le salaire est proportionnel aux bénéfices induits, est-ce qu'il doit être négatif si l'entreprise est déficitaire? Par exemple, un cuisinier fait sa mise en place dans un resto, mais pas un client ne vient. Le resto n'a pas gagné un seul euro, le travail du cuistot a eu un côut. Soit on connecte le travail au revenu, et dans ce cas, on ne devrait pas payer le cuistot, soit on connecte le travail au fait d'avoir fait son taf, et on le paye de la même manière que la salle soit pleine ou non. Dans le deuxième cas, il est évident qu'une éventuelle prime au résultat ne pourrait pas couvrir la totalité de ce que le travail a rapporté au capital, il faut bien que le capital couvre son risque, sans même parler de bénéfices.

    Bref, encore une fois, on est libre de faire son propre gateau. Quand on participe au gateau des autres, on se plie aux règles du propriétaire du gateau.

  • [^] # Re: heu..

    Posté par  . En réponse au journal Le traité de Lisbonne dans toute sa splendeur . Évalué à 3.

    Le droit de votes des femmes, que les "noirs" aient les mêmes droits que les autres

    Je pensais à l'égalitarisme économique, pas aux droits de l'Homme, désolé si ça n'était pas clair.

    un salaire minimum (smic mais aussi rmi, rsa), une réglementation du nombre d'heures de travail etc, tout ça va dans un sens de plus d'égalité (ou moins d'inégalité), et je ne me sens pas spolié d'une quelconque liberté.

    C'est pas aussi simple que ça. Par exemple, dans mon domaine, les étudiants se plaignent pas mal des nouvelles lois sur la rémunération des stages, et ils ne comprennent pas pourquoi on ne peut pas les prendre en stage même s'ils acceptent de ne pas être rémunérés. Pendant longtemps, par exemple, il était possible de faire une thèse sans financement, alors qu'aujourd'hui, c'est interdit. Au delà de la possibilité (douteuse) de vouloir travailler à l'oeil si on le souhaite, je trouve que le message envoyé pour la thèse est très négatif : il est désormais impossible d'accéder à une reconnaissance sociale (le grade de docteur en sciences) sans accepter que le travail en question soit rémunéré. Pourtant, le principe de la thèse est très important et très profond : tu fais examiner un manuscrit par un jury académique qui t'accorde le grade de docteur, attestant de la qualité du manuscrit. Transformer ça en rapport de stage sur un CDD de trois ans, et te refuser le grade simplement parce que tu n'as pas été financé pour le travail en question est assez choquant.

    Pour le temps de travail, il y a quelques années, un président s'est fait élire sur le slogan «travailler plus pour gagner plus». Le fait qu'il ait récolté une majorité des voix exprimées montre qu'une partie substantielle de la population a eu l'impression de ne pas avoir le droit de travailler autant qu'elle le souhaiterait.

    Le pire, c'est que politiquement, je ne suis pas proche de la pensée libérale. Mais je trouve complètement stupide de ne pas réaliser que les milliers d'intellectuels libéraux (et les millions d'électeurs qui votent pour eux) sont des gens intelligents, et que le raisonnement libéral est à la fois logique et profond. La devise de la République est «Liberté, Égalité, Fraternité» : certains pensent que la liberté prime sur l'égalité, d'autres pensent l'opposé, et d'autres enfin mettent la solidarité au dessus des deux autres. Les trois options sont honorables. Ceux qui n'ont que l'insulte pour argument ne font que donner des armes à leurs contradicteurs.

  • [^] # Re: heu..

    Posté par  . En réponse au journal Le traité de Lisbonne dans toute sa splendeur . Évalué à 6.

    Est-ce trop demander que de pouvoir profiter un peu de l’extrême richesse produite dans une économie moderne ?

    A priori, ce n'est pas un droit. Je pense qu'il y a une grosse différence entre admettre qu'on est plus riche que quelqu'un, et admettre qu'un pauvre ait un droit absolu à te prendre une partie de ton argent. Par exemple, je suis infiniment plus riche que les clodos que je croise dans le métro. Mais je trouve que ça ne leur donne pas le droit de me piquer mon portefeuille.

    J'ai l'impression que tu ne comprends pas que le monde a toujours tourné comme ça : il est inégalitaire. Si tu veux une part du gateau, il faut le fabriquer, ou apporter de la farine. Regarder les autres le faire, même en disant "moi je voudrais bien le mettre au four", ça ne te donne pas le droit d'en manger. Par contre, tu as le droit de faire ton propre gateau.

    Je suis d'accord avec les autres commentaires qui t'ont été faits. Le salariat est évidemment une forme d'esclavage, c'est toi qui te mets dans la situation de dépendre d'une entreprise, de produire avec des outils qui ne sont pas les tiens. Tu peux demander d'être plus payé, mieux considéré, etc., mais dans un monde libéral, tu risques de simplement te faire virer. Le pire, c'est que les gens qui trouvent que leur patron les exploite agissent souvent de manière ignoble avec leur femme de ménage ou la personne qui garde leurs enfants : quand on paye quelque chose, on en veut pour son argent.

    Si l'histoire du XXe siècle nous a appris quelque chose, c'est qu'à chaque fois qu'on a essayé de renforcer l'égalitarisme, on a perdu la liberté. Je ne suis ni économiste ni historien, mais toi non plus, j'imagine. Je me méfie donc énormément des gens comme toi qui pensent avoir tout un tas de droits, comme si un revenu stable pouvait tomber du ciel. Est-ce que tu veux vraiment troquer une vie stable contre ta liberté?

  • [^] # Re: heu..

    Posté par  . En réponse au journal Le traité de Lisbonne dans toute sa splendeur . Évalué à 5.

    je suis au chômage et très diplomé.

    Le fait d'être atteint du syndrome de la Tourette pourrait peut-être expliquer ça?

    On peut être libre et pauvre. On peut être libre et chômeur. On peut être libre et malheureux. Tu as tout à fait le droit de considérer que ça n'est pas une situation optimale—objectivement, ça ne l'est pas. D'ailleurs, il y a une différence entre avoir le droit de faire ce qu'on veut, et pouvoir le faire (faute de moyens, mais aussi simplement faute de volonté).

    Les théories fumeuses sur une sorte de complot du grand patronat qui esclavagise les gens sous couvert de liberté, c'est à la mode, parce que ça conforte les gens qui sont déçus par leur réussite dans notre société compétitive. Les fonctionnaires sont jaloux des salariés du privés, qu'ils s'imaginent super-riches (alors que bon…) ; les salariés du privé sont jaloux des fonctionnaires, qu'ils s'imaginent nuls, glandeurs, et super-protégés (on se demande bien pourquoi ils ne passent pas les concours…), les pauvres sont jaloux des patrons, qu'ils s'imaginent comploteurs et conservateurs (alors que j'ai l'impression que les entrepreneurs voudraient que la société change plus vite), etc.

    La réalité, c'est qu'on vit dans un monde cruel, qui n'est pas égalitariste. Par contre, on est libres. Si tu n'arrives pas à exploiter cette liberté, tu as le droit de réclamer plus d'égalitarisme, plus de redistribution. Réclamer moins de liberté pour les autres, c'est déja un peu tendancieux. Prétendre qu'en fait, tu n'es pas libre, c'est de la fumisterie. Il y a des gens de 18 ans qui montent des entreprises, sans soutien familial ni rien. C'est juste qu'ils sont bien adaptés à exploiter cette liberté économique. Personnellement, je ne m'en sens pas capable, mais je pense avoir assez de lucidité pour me le reprocher à moi, et pas à le reprocher à la terre entière, à l'Europe, au gouvernement, à François Hollande, aux "patrons", aux banques, au lobby juif ou aux extra-terrestres.

  • [^] # Re: heu..

    Posté par  . En réponse au journal Le traité de Lisbonne dans toute sa splendeur . Évalué à 2.

    l'Union européenne est construite sur le primat de la concurrence

    Il serait idiot de nier que la construction européenne est fondée sur des bases libérales. Cependant, l'idéologie libérale va plus loin que l'idéolgie capitaliste ; elle est profondément humaniste car elle est basée sur un idéal de liberté (plus que de démocratie). La concurrence non-faussée et le "logiciel" économique européen est centrée sur la liberté d'entreprendre, et pas sur une logique de marché—typiquement, les lois anti-monopoles déservent le capitalisme "brut". L'europe garantit la liberté de circulation des biens, mais aussi des personnes, qu'il serait injuste d'analyser seulement à travers du prisme du capitalisme. La cour de justice européenne est un allié précieux dans le respect des droits de l'Homme—la France qui se fait condamner pour son régime de garde à vue moyennageux, ou l'état de ses prisons, ça n'a rien à voir avec le capitalisme. Le support de l'UE à la recherche académique (qui est très significatif), ça n'est pas non plus lié au capitalisme (les appels à projet EU ne font pas nécessairement ce lien débile entre la recherche et l'innovation).

    Bref, l'UE est construite sur la liberté : liberté des individus, liberté d'entreprendre. C'est une idéologie libérale, je ne suis pas forcément d'accord avec ça, mais le prisme d'analyse "libéralisme = capitalisme" est beaucoup trop réducteur.