Est-ce qu'on a vraiment besoin d'une distinction sémantique, du coup? Pour le moindre site interactif, on a une interface web pour modifier de manière plus ou moins conviviale une base de données. Quelle est la différence entre le site de Wikipédia, qui fournit une interface en HTML/javascript pour consulter et modifier la base de données sous-jacente, et l'appli Wikipédia pour Android/iOS, qui fournit une interface dans l'API-kivabien pour consulter et modifier la base de données? Parce que finalement, un navigateur peut aussi être percu comme un interpréteur de langage de haut niveau qui télécharge automatiquement les scripts à une URL donnée et qui les exécute "en local".
Et que beaucoup de personnes ont été surprises au déballage ne pas y voir un Windows…
Mouais, mais d'un autre côté, j'ai l'impression que ça ne va pas révolter les gens de tomber sur une sorte d'Android en achetant un notebook tout petit. Un notebook ARM, c'est une espèce de tablette à clavier ; tu n'as pas Windows sur ta tablette, et ce n'est pas désarçonnant.
Le gusse qui arrive à installer Windows sur ce machin, par contre, tu peux lui payer des frites. Et il est peu probable qu'il ait fait cet achat par erreur…
Par contre, il n'a pas tort sur un point, c'est qu'à force de ne pas remplacer les départs à la retraite, on fait vieillir les effectifs. Or, sans faire de jeunisme, c'est quand même les jeunes qui apportent en général de nouveaux outils, de nouvelles pratiques, et une vision plus différente et plus dynamique du monde du travail (typiquement : moins sexiste—et encore). Donc, ce n'est pas complètement faux de dire que l'administration vieillit, et que la solution optimale doit bien sûr prendre en compte ce fait.
Même avis : je ne pense pas que Latex soit un bon format de transition. C'est un format final intéressant à plein d'égards, mais il reste mal pensé et mal structuré (en plus d'être imbitable), ce qui fait que convertir un document Latex vers autre chose ne peut être qu'un long chemin de croix.
Mouais, disons que les progrès de l'humanité se mesurent en général à la marge supérieure. Quand on dit que l'Homme est capable de marcher sur la Lune, ça ne concerne pas une majorité de la population non plus. Si on veut présenter l'humanité dans sa majorité, c'est déprimant : l'humanité est plutôt pauvre, elle n'a pas accès à Internet, elle a des goûts culturels atroces, elle a une culture scientifique déplorable, ses systèmes politiques sont corrompus…
Il a travaillé sur la théorie des jeux, utile lorsque le marché n’est pas en concurrence parfaite.
Quel rapport avec la théorie monétaire? Justement, les fameuses et foireuses théories simplistes des intérets manquants partent du principe que les banquiers constitue une entité monolithique qui agissenent selon leurs propres intérêts.
Il y a quelque chose d'extrêmement peu clair dans le discours anti-capitaliste : on ne peut pas citer les exemples d'ententes entre concurrents pour discréditer l'économie de marché, puisque la pratique de la concurrence libre et non faussée est au cœur de la politique libérale européenne. Soit on est ultralibéral, et on pense que les biais de concurrence sont inévitables et qu'ils ne nuisent pas à la bonne santé de l'économie, soit on est libéral et régulateur, et on pousse vers la concurrence libre et universelle, soit on est anticapitaliste et on pense que la concurrence est une cause de dumping social. Mais dans tous les cas, les exemples d'ententes entre concurrents est un argument en faveur de la concurrence, pas en sa défaveur.
Demain nous verrons que la mauvaise gestion n’est pas l’exclusivité de l’État.
Mais qui a prétendu ça? La seule différence entre un État et une entreprise, c'est que la faillite d'une entreprise est saine pour l'économie, alors que la faillite d'un État est en pratique impossible et inacceptable socialement.
Alors évidemment un homme de 20 ou 30 ans, qui n'a pas intégré sur 20, 30 ou 40 ans d'activités économiques et d'observation politique sur longue période, comment pourrait-il prendre conscience de l'intégrale d'une fonction sur 1/2 vie ou au delà ?
C'est complètement con comme raisonnement. L'Homme est tout à fait capable de prendre conscience de l'évolution des espèces par exemple, alors qu'elle se déroule en général sur des périodes de temps qui ne lui sont pas accessibles. L'Homme peut aussi prendre conscience des conséquences du réchauffement climatique, même s'il n'en pâtira que dans 30 ou 50 ans.
À mon avis, l'Homme est capable de prendre conscience de plein de choses. Il est juste souvent incapable de prendre les mesures qui s'imposent pour changer les choses. Parfois, c'est d'ailleurs justifiable de manière rationnelle, comme la fameuse histoire du pêcheur de baleines des années 1970 dont l'intérêt économique était de vider la mer et de placer l'argent gagné, plutôt que d'accepter les mesures de protection pour maintenir les stocks.
Franchement, ce truc de code monétaire, ça ressemble à un groupe de neuneus qui croient avoir compris le monde sur la base d'une métaphore foireuse teintée de théorie du complot—genre, il y a des méchants banquiers qui se sont organisés secrètement depuis 500 ans pour entuber les pauvres gens et les États. L'économie est considérée comme une discipline scientifique, et des milliers de hauts fonctionnaires de l'État ont une excellente compréhension des mécanismes économiques. Ils prennent également en compte les contraintes politiques et légales qui font qu'il est parfois impossible de changer certaines composantes du système sans déclencher des crises majeures.
Par exemple, pour s'approcher subtilement du point Godwin, la fameuse souveraineté économique des États souvent prônée par les altermondialistes a été à l'origine de la crise inflationniste de l'Allemagne des années 1930 : un État surendetté se met à se retourner contre ses créanciers de manière irrationnelle (banquiers juifs = voleurs, etc). Quand on a besoin de pognon, on est bien content de trouver des banquiers, c'est quand on doit les rembourser qu'on commence à se poser des questions.
Le problème de remboursements, plutôt que d'une mauvaise gestion (quasiment tout les pays sont dans la merde) ne viendrai pas plutôt du fait que ce rythme de croissance est intenable !?
Mon avis (qui ne vaut que ce qui vaut) est que les États qui sont dans la merde sont surtout ceux qui ont emprunté pour couvrir leurs frais de fonctionnement. Emprunter pour créer des lignes de TGV, ça ne pose pas de problème, car la croissance du PIB correspondante permettra de couvrir les intérêts. Par contre, emprunter pour l'entretien des lignes de TGV est catastrophique, car c'est juste un appauvrissement.
Après, est-ce que l'éducation nationale est un investissement ou du fonctionnement, je n'en sais rien. A priori, c'est plutôt du fonctionnement, car l'école de base est simplement destinée à amener la nouvelle génération au même niveau de compétences que la précédente (un peu comme l'amortissement d'un équipement, peut-être). L'investissement, ça serait simplement l'enseignement supplémentaire par rapport aux générations précédentes, donc pas grand chose.
Je ne suis pas certain de comprendre la question—ni d'y apporter une réponse correcte, étant donné que je ne suis pas économiste. L'argent et les richesses sont déconnectés, la vraie valeur de l'argent correspondant à la quantité de richesse existante. On part d'un système où on a arbitrairement 1000 unités de richesse (par exemple, la valeur de la boulangerie) et 0€ sur le compte du boulanger. La banque fait un prêt de 100€ au boulanger, évidemment, ça ne crée aucune richesse : on a 1000 en richesse et 100€. Au bout d'un an, l'investissement du boulanger a permis de créer 10 points de richesse, que le boulanger a vendu 110€. Il peut rembourser le capital 100€ et les intérets 10€ à la banque. Le capital disparait (en fait, il compense l'argent "fabriqué" par le prêt), et la banque a gagné 10€. Dans le système, il y a 1010 richesses et 10 €—bon, là, j'ai bricolé pour ne pas avoir d'inflation, il est évident que le prix à laquelle la richesse est vendue conditionne les détails du système. Mais bon, voila, c'est le principe. Après, il est évident que les 10€ que le boulanger a récupéré viennent de la masse monétaire, et que pour que le système fonctionne, il faut que d'autres aient emprunté pour dépenser cet argent : si les banques arrêtent soudain de prêter, une grande partie de l'argent va disparaitre dans le remboursement des prets, et l'économie va s'écrouler. Mais n'empêche, le tour de passe-passe "la banque crée de l'argent correspondant à des richesses qui n'existent pas encore" fonctionne, et permet d'augmenter la quantité de richesse disponible. Le système ne peut donc fonctionner que de manière dynamique, c'est évident—c'est d'ailleurs tout le problème de la croissance exponentielle magique.
L'inflation, ayant tendance sur le long terme à désendetter les états à condition que les taux de la dette de ceux-ci reste inférieur à l'inflation… ceci bien entendu au dépend du capital des utilisateur du système.
Je ne suis pas économiste, donc je ne suis pas sûr de mon coup, mais il me semble justement que le fonctionnement européen empêche ça : la banque centrale ne peut pas acheter de dette souveraine, ce qui empêche les États de créer le pognon qui leur manque pour rembourser leurs dettes, ce qui limite du même coup très fortement l'inflation. Ce n'est pas le cas aux US par exemple, mais ils sont du coup beaucoup plus exposés à la spirale inflationniste.
À mon avis, toute solution simpliste qui consiste à fabriquer le pognon qu'il manque pour rembourser les créanciers est intrinsèquement malsaine—j'emprunte 1 Mrd €, je paye mes fonctionnaires avec, j'imprime 1.1 Mrd € et je m'en sers pour rembourser la banque, qui a payé mes fonctionnaires? Évidemment, ma monnaie a perdu de la valeur dans l'affaire.
Donc, je suis bien d'accord pour dire qu'il y a une arnaque quand les États empruntent à un taux inférieur à l'inflation, mais ça n'est pas le cas en ce moment. Ça m'étonnerait que les altermondialistes soient d'accord avec la BCE sur la nécessité de limiter l'inflation! J'ai plutôt l'impression que les souverainistes populistes demandent l'autonomie financière des États justement pour pouvoir racheter de la dette "gratuitement", c'est à dire en appauvrissant les citoyens. Dans tous les cas, la macro-économie n'est pas de la magie, on peut jouer autant qu'on veut sur la valeur du pognon, les taux, les dettes ou l'inflation, il n'en reste pas moins que si on utilise plus de richesses qu'on en produit, ça va finir par gripper quelque part.
Apparemment non. D'après https://en.bitcoin.it/wiki/Myths, "One Bitcoin is divisible down to eight decimal places. There are really 2,099,999,997,690,000 (just over 2 quadrillion) maximum possible atomic units in the bitcoin design. The value of "1 BTC" represents 100,000,000 of these. In other words, each is divisible by up to 108."
N'importe quoi, "Zone Euro" n'est pas une personne. Je parle de personnes physiques. Si les bitcoins se généralisaient, les plus gros comptes possèderaient plusieurs pourcents de la richesse totale en Bt. C'est complètement absurde! Carlos Slim Helú, l'homme le plus riche du monde, possède environ 0,03% de la richesse mondiale estimée. C'est gigantesque. Mais le plus gros compte Bt en possède environ 440000, soit 2% du total maximal! Si dans 50 ans le Bt est la monnaie universelle, le titulaire de ce compte sera 100 fois plus riche que l'homme le plus riche du monde actuellement. Et comme par hasard, il est loin d'être impossible que cet homme soit le concepteur du système, qui a pu miner dans le vide autant qu'il voulait au début.
Juste en passant, nous utilisons actuellement de l'argent basé sur de la dette, si ça c'est pas une pyramide de Ponzi alors je ne sais pas ce qu'il te faut, en tous cas c'est une grosse arnaque qui profite à une minorité.
Boarf, c'est un discours simpliste relayé dans les milieux altermondialistes, mais la réalité est beaucoup plus complexe que ça. Une pyramide de Ponzi repose sur un système où le capital des entrants sert à payer les intérêts de ceux qui sont déja dans le système, ce qui n'est pas le cas du système capitaliste moderne. Dans le système capitaliste, les intérêts sont payés par les gains réalisés grâce au prêt. Si je suis boulanger et que j'investis 10000€ dans une nouvelle machine me permettant de fabriquer et de vendre 10 baguettes de plus par jour, avec un bénéfice de 0.20€ par baguette, ça me fait 0.20 x 10 baguettes x 320 jours = 640€ de bénéfices supplémentaires par an. Si j'ai emprunté les 10000€ à 3%, je dois rembourser 300€ d'intérêts par an (sans rembourser le capital), il me reste 340€ (qui peuvent me servir à rembourser le capital). Le système est sain tant que les emprunts servent à financer les investissements, qui créent de la richesse, qui correspond aux intérêts.
Là où ça chie, c'est quand on emprunte pour couvrir les dépenses courantes (ce que font les États depuis longtemps). Quand on emprunte pour acheter du beurre ou des chaussures, ce n'est pas un investissement, quand le beurre sera mangé et les chaussures usées, on se retrouve exactement au même point qu'au début, avec une dette en plus. Ce n'est pas une pyramide de Ponzi non plus, c'est une faillite liée à une mauvaise gestion.
L'arnaque qui profite à une minorité, c'est la spéculation, et c'est ça qui est amoral et délétère. La mauvaise gestion et la faillite des États (ou le report de la dette sur les générations futures) ne profite pas aux banques qui ont prêté (au contraire, elles y perdent beaucoup).
Bitcoin est une monnaie déflationiste et est régit par les même lois que toute monnaie déflationniste…
Non, Bitcoin est une monnaie déflationniste par nature: d'une part elle est conçue pour que le minage soit de plus en plus coûteux, et d'autre part elle admet une limite arbitraire. L'or n'est pas une comparaison juste; la quantité d'or n'est pas nécessairement limitante, et son cours dépend d'un compromis entre l'offre, la demande, et le coût de l'extraction.
À ma connaissance, l'or n'a jamais pris 1000% en un an, et personne ne possède 10% des réserves d'or mondiales.
Dans le cas où Bitcoin serait la seule monnaie utilisée à l'echelle mondiale oui… ce qui ne sera certainement jamais le cas…
C'est bien ce que je dis : les concepteurs n'ont jamais envisagé son succès. Parce que même si on transcrit 1% de la richesse mondiale en Bt, le problème reste exactement le même.
Hum, le problème reste que le document n'étudie que le système déja en place. Il explique bien pourquoi les problèmes majeurs soulevés par les bitcoins s'ils se démocratisaient, mais je n'ai pas l'impression que les gens réalisent que les bitcoins restent tout de même une énorme escroquerie (ou une martingale astucieuse, selon son point de vue) en faveur de leurs créateurs. Les premiers à avoir investi dans le système se retrouvent méga-mult-archi milliardaires si les bitcoins fonctionnnent, ce qui est totalement amoral. Au final, les bitcoins fonctionnnent comme une pyramide de Ponzi extrêmement astucieuse, car le système ne s'effondre pas : les derniers payent leur entrée aux premiers, mais contrairement aux arnaques de Ponzi, le système est stable une fois tout le monde rentré. Il y a simplement eu un transfert d'argent des derniers aux premiers.
À mon avis, la meilleure preuve que le système a avant tout été conçu comme une arnaque, c'est que le nombre de bitcoins est ridiculement faible par rapport à la richesse mondiale. 21 millions de Bt, c'est 2 mBt par personne en moyenne, soit 1 Bt pour 10 millions de dollards US. Le plus petit découpage possible des Bt ne permettrait pas d'acheter une baguette! Comment quelqu'un de sain d'esprit peut-il construire une monnaie selon laquelle le prix d'une maison serait de quelques centaines de micro Bt, et le prix d'un ordinateur serait exprimé en nanoBt? Bref, le succès n'a jamais été prévu. Il s'agit d'une expérience ou d'une escroquerie (certainement les deux à la fois), c'est intellectuellement stimulant, mais sans plus. Je pense que c'est un piège que d'essayer de voir plus loin, et c'est surtout malsain de considérer les créateurs des bitcoins comme des bienfaiteurs ou des gens intéressants.
Je ne suis toujours pas convaincu que l'accès aux données personnelles et leur récupération via un outil non-homologué soit la même chose. En fait, je suis même convaincu du contraire.
Par exemple, la loi impose le libre accès aux données personnelles, mais cet accès ne peut se faire qu'avec l'autorisation de l'entreprise. Je contacte mon FAI, je demande l'accès à mes données, il va me donner une proécure : contactez telle ou telle personne, on vous enverra vos données par email, etc. Le droit d'accès à mes données ne me donne pas le droit de pirater leur serveur pour les récupérer (en gros, la fin ne justifie pas les moyens).
Ici c'est pareil, la banque me propose un abonnement pour consulter mes comptes en ligne, selon SES conditions. Elle utilise un protocole standard, le HTML avec du javascript et certainement d'autres cochonneries, elle a dépensé du pognon pour développer son site et souhaite, pour des raisons qui lui sont propres, que la consultation de ce site soit l'unique point d'accès à son compte—un peu comme si elle souhaitait que la porte soit l'unique point d'accès à son agence. Si ça te fait gagner du temps de passer par la fenêtre parce que tu ne veux pas faire le tour du paté de maisons ou être filmé à l'entrée, elle s'en fout.
Dans tous les cas, c'est une situation conflictuelle. Peut-être que certaines banques s'en foutent, peut-être même que certaines trouvent ça bien, mais potentiellement, elles peuvent très bien ne pas aimer et elles en ont le droit.
Autant il semble assez sain d'utiliser weboob si on le souhaite pour des besoins personnels, autant j'ai un peu plus de doutes dans un cadre professionnel. Il est de notoriété publique que les banques, les moteurs de recherche, bref, presque tous les fournisseurs de contenu sur Internet détestent absolument qu'on n'accède pas à leurs services à travers les interfaces officielles, pour de bonnes (risques d'hammeçonnage) et de mauvaises (revenus publicitaires, volonté de contrôle) raisons. D'ailleurs, la plupart stipulent clairement dans les conditions générales de vente que de tels accès sont rigoureusement interdits et qu'ils se réservent le droit de couper le service s'ils le détectent.
Du coup, en tant que client, je me demande quelles sont les garanties offertes. Si les comptes de la société sont bloqués du jour au lendemain pour cette raison, il faudrait aller en justice avec la banque ou le prestataire externe pour faire valoir un droit d'accès qui n'est pas du tout évident? Qu'est-ce que la start-up garantit, en terme de continuité de service?
il faut encore expliquer l'intérêt de prendre le support (payant) alors que le logiciel est libre et 'gratuit'.
Oui, peut-être est-ce quelque chose de délicat à expliquer, mais il existe de très bons arguments pour ça, donc ça ne pose pas vraiment de problèmes à mon avis.
Il existe quand même une question beaucoup plus compliquée, à laquelle je n'ai jamais vu de réponse convainquante : «quel est votre intérêt à améliorer la documentation et à faciliter l'installation et la gestion de l'application étant donné que le business model repose sur le support?»
C'est à mon avis la limite de l'exercice. Le support consiste à mettre à jour (correction de bugs et de failles de sécurité), de dépanner les gens qui sont perdus avec le logiciel, d'installer le soft sur de nouvelles machines, de le porter sur une machine inhabituelle, etc. J'ai l'impression que si le logiciel est trop bon, qu'il est intuitif et s'installe très bien, et que la paramétrisation est transparente, alors les besoins en maintenance sont quantitativement assez limités, ce qui pourrait encourager le client à se passer du contrat de maintenance et gérer les petits problèmes en interne. Autrement dit, le prestataire pourrait de manière plus ou moins involontaire se passer de fournir trop d'efforts pour faciliter la maintenance, afin de justifier son contrat. N'est-ce pas une limite à l'amélioration du logiciel?
Peut-être serait-il utile que tu précises comment tu as pété ton système de paquets pour en arriver là. Je soupçonne une tentative de backport à l'arrache, ou un truc comme ça (un dépot pas très propre dans la liste?).
Reprends l'argument. L'argument, c'est "Gnome 3 et les interfaces dites «modernes» mettent de gros boutons et simplifient l'interface parce qu'il existe des utilisateurs qui sont peu précis avec la souris et mal à l'aise avec l'informatique". L'idée revient donc à faire un changement dans les interfaces existantes qui posaient problème à une certaine catégorie d'utilisateurs (les «handicapés» au sens large, comprenant les gens n'ayant pas de culture informatique), mais pas aux autres (je n'ai jamais entendu d'admin sys qui se plaignait de la taille des icones ou parce qu'il avait ouvert un nouveau terminal au lieu de remonter un xterm minimisé).
Mon point de vue est donc parfaitement valide dans le contexte : parce qu'il existe des utilisateurs infoutus de se servir d'une souris (parce qu'ils ont un handicap ou parce qu'ils ont des saucisses de strasbourg trop cuites à la place des doigts), on me change mon interface et mes habitudes, et on me dit que "c'est mieux". Bah non, c'est peut-être mieux pour les handicapés, mais je ne suis pas handicapé, et je n'ai absolument pas de problème pour cliquer sur une icone de 32x32 pixels.
C'est un vrai problème d'ergonomie en général, comment créer des interfaces intuitives et simples pour les débutants, qui restent fonctionnelles et productives pour les spécialistes. J'ai vaguement l'impression qu'à force de privilégier les nullos, on finisse par perdre de la productivité.
Par ailleurs, et ça n'est pas un détail, je ne pense pas qu'il soit souhaitable de cacher les détails aux utilisateurs. Les utilisateurs ne sont pas des débiles, il existe une différence réelle entre un programme fermé et un programme minimisé, et les interfaces à l'ancienne étaient extrêmement explicites sur la différence. Les interfaces modernes ont tendance à confondre les deux concepts, et je pense que ça n'est pas, mais pas du tout une bonne idée : l'interface a l'air intuitive, mais elle cache des détails de fonctionnement majeurs. L'équivalent, ça serait d'activer le frein moteur ou les freins à friction de manière incontrolable sur une voiture, en fonction de plein de paramètres savants (température des plaquettes, vitesse, etc). C'est typiquement un exemple de mauvais design : afin de simplifier l'interface, on cache une subtilité essentielle qui pourrait s'avérer critique en cas de problème (typiquement, une énorme différence de comportement sur route glissante).
Fais une bonne comparaison : tu ne fais pas exprès de faire des erreurs, et 20% des erreurs touchent 2% des utilisateurs (toute comparaison avec Linux est malvenue).
Posté par arnaudus .
En réponse au journal L'ergonomie de GNOME 3.
Évalué à 10.
Dernière modification le 26 novembre 2012 à 15:41.
Donc, tu proposes qu'aucune solution adaptée à ces personnes ne puissent exister ?
Non, j'esprime simplement mon étonnement et mon désarroi à devoir utiliser une interface destinée aux handicapés, alors que je dispose de toutes mes facultés et que je peux tout à fait utiliser une interface complexe mais constante et cohérente. Je connais et je maîtrise la différence entre fermer et minimiser une fenêtre, entre ouvrir une fenêtre minimisée et lancer une nouvelle instance d'un programme, j'ai des millions de pixels devant le pif et je peux supporter des barres avec des informations utiles (applets, utilisations mémoire et proc, système d'alertes, connexion réseau), je ne me perds pas si j'ai le choix entre 15 icones de programmes sur ma barre, je me sers du bureau comme une pré-corbeille et ça ne me dérange absolument pas, etc. Je suis tout à fait conscient que cette disposition puisse inquiéter les grand-mères et ne soit pas adaptée aux parkinsonniens, je suis disposé à vivre dans le même monde qu'eux, mais je ne comprends pas pourquoi l'existence des handicapés moteurs ou visuels justifie que je remonte ma souris dans le coin supérieur gauche de l'écran avant de faire une quelconque action.
dans les accidents corporels impliquant un motard, une erreur de l'automobiliste est la cause primaire de l'accident dans 70% des cas (MAIDS), ou l'automobiliste est responsable dans 60% des cas (CISR).
Je ne l'ai jamais nié. Ce que je dis, c'est que (i) les automobilistes ne font pas exprès de faire des erreurs et d'avoir des accidents, c'est donc un problème de visibilité et de dangerosité intrinsèque des motos qui est en jeu, et que (ii) la vitesse n'est jamais considérée comme une cause primaire, mais dans ces fameuses statistiques, elle est impliquée comme facteur aggravant dans combien de cas?
Je crois que ça explique l'ensemble de tes posts sur le sujet.
Le fait que tu déformes sciemment mes propos pour insérer une réponse grossière illustre l'honnêteté intellectuelle dont tu fais preuve dans cette discussion.
Sérieux, éviter les motards suicidaires en bagnole me stresse déja suffisamment, c'est trop demander d'avoir la paix sur Linuxfr? Je trouve anormal de devoir expliquer pourquoi on peut légitimement être opposé aux militants puérils du «vroum vroum prout prout».
Historiquement, la limitation de vitesse n'a rien à voir avec la sécurité. C'était pour limiter la consommation après la première crise pétrolière, et ça faisait partie des fameuses "idées" qu'on avait en France pour compenser notre manque de pétrole.
C'est bien après que le concept de sécurité routière s'est développé et que la vitesse limite a été utilisée comme argument dans ce contexte.
[^] # Re: la réponse sérieuse
Posté par arnaudus . En réponse au journal Une "App's" n'est pas un logiciel.. Évalué à 3.
Est-ce qu'on a vraiment besoin d'une distinction sémantique, du coup? Pour le moindre site interactif, on a une interface web pour modifier de manière plus ou moins conviviale une base de données. Quelle est la différence entre le site de Wikipédia, qui fournit une interface en HTML/javascript pour consulter et modifier la base de données sous-jacente, et l'appli Wikipédia pour Android/iOS, qui fournit une interface dans l'API-kivabien pour consulter et modifier la base de données? Parce que finalement, un navigateur peut aussi être percu comme un interpréteur de langage de haut niveau qui télécharge automatiquement les scripts à une URL donnée et qui les exécute "en local".
[^] # Re: La mésinformation
Posté par arnaudus . En réponse au journal Le laptop le plus vendu par Amazon en décembre tourne sous Google/Linux. Évalué à 6.
Mouais, mais d'un autre côté, j'ai l'impression que ça ne va pas révolter les gens de tomber sur une sorte d'Android en achetant un notebook tout petit. Un notebook ARM, c'est une espèce de tablette à clavier ; tu n'as pas Windows sur ta tablette, et ce n'est pas désarçonnant.
Le gusse qui arrive à installer Windows sur ce machin, par contre, tu peux lui payer des frites. Et il est peu probable qu'il ait fait cet achat par erreur…
[^] # Re: plus que le prix des licences, c'est le Cout de possession qu'il faut connaitre
Posté par arnaudus . En réponse au journal Logiciel libre et... dépense publique. Évalué à 6.
Par contre, il n'a pas tort sur un point, c'est qu'à force de ne pas remplacer les départs à la retraite, on fait vieillir les effectifs. Or, sans faire de jeunisme, c'est quand même les jeunes qui apportent en général de nouveaux outils, de nouvelles pratiques, et une vision plus différente et plus dynamique du monde du travail (typiquement : moins sexiste—et encore). Donc, ce n'est pas complètement faux de dire que l'administration vieillit, et que la solution optimale doit bien sûr prendre en compte ce fait.
[^] # Re: candidat
Posté par arnaudus . En réponse au journal sourcetex: remettre les documents de Wikisource en LaTex. Évalué à 7.
Même avis : je ne pense pas que Latex soit un bon format de transition. C'est un format final intéressant à plein d'égards, mais il reste mal pensé et mal structuré (en plus d'être imbitable), ce qui fait que convertir un document Latex vers autre chose ne peut être qu'un long chemin de croix.
[^] # Re: Système en place
Posté par arnaudus . En réponse au journal Les Bitcoins, c'est so mainstream !. Évalué à 2.
Mouais, disons que les progrès de l'humanité se mesurent en général à la marge supérieure. Quand on dit que l'Homme est capable de marcher sur la Lune, ça ne concerne pas une majorité de la population non plus. Si on veut présenter l'humanité dans sa majorité, c'est déprimant : l'humanité est plutôt pauvre, elle n'a pas accès à Internet, elle a des goûts culturels atroces, elle a une culture scientifique déplorable, ses systèmes politiques sont corrompus…
[^] # Re: Système en place
Posté par arnaudus . En réponse au journal Les Bitcoins, c'est so mainstream !. Évalué à 3.
Quel rapport avec la théorie monétaire? Justement, les fameuses et foireuses théories simplistes des intérets manquants partent du principe que les banquiers constitue une entité monolithique qui agissenent selon leurs propres intérêts.
Il y a quelque chose d'extrêmement peu clair dans le discours anti-capitaliste : on ne peut pas citer les exemples d'ententes entre concurrents pour discréditer l'économie de marché, puisque la pratique de la concurrence libre et non faussée est au cœur de la politique libérale européenne. Soit on est ultralibéral, et on pense que les biais de concurrence sont inévitables et qu'ils ne nuisent pas à la bonne santé de l'économie, soit on est libéral et régulateur, et on pousse vers la concurrence libre et universelle, soit on est anticapitaliste et on pense que la concurrence est une cause de dumping social. Mais dans tous les cas, les exemples d'ententes entre concurrents est un argument en faveur de la concurrence, pas en sa défaveur.
Mais qui a prétendu ça? La seule différence entre un État et une entreprise, c'est que la faillite d'une entreprise est saine pour l'économie, alors que la faillite d'un État est en pratique impossible et inacceptable socialement.
[^] # Re: Système en place
Posté par arnaudus . En réponse au journal Les Bitcoins, c'est so mainstream !. Évalué à 3.
C'est complètement con comme raisonnement. L'Homme est tout à fait capable de prendre conscience de l'évolution des espèces par exemple, alors qu'elle se déroule en général sur des périodes de temps qui ne lui sont pas accessibles. L'Homme peut aussi prendre conscience des conséquences du réchauffement climatique, même s'il n'en pâtira que dans 30 ou 50 ans.
À mon avis, l'Homme est capable de prendre conscience de plein de choses. Il est juste souvent incapable de prendre les mesures qui s'imposent pour changer les choses. Parfois, c'est d'ailleurs justifiable de manière rationnelle, comme la fameuse histoire du pêcheur de baleines des années 1970 dont l'intérêt économique était de vider la mer et de placer l'argent gagné, plutôt que d'accepter les mesures de protection pour maintenir les stocks.
Franchement, ce truc de code monétaire, ça ressemble à un groupe de neuneus qui croient avoir compris le monde sur la base d'une métaphore foireuse teintée de théorie du complot—genre, il y a des méchants banquiers qui se sont organisés secrètement depuis 500 ans pour entuber les pauvres gens et les États. L'économie est considérée comme une discipline scientifique, et des milliers de hauts fonctionnaires de l'État ont une excellente compréhension des mécanismes économiques. Ils prennent également en compte les contraintes politiques et légales qui font qu'il est parfois impossible de changer certaines composantes du système sans déclencher des crises majeures.
Par exemple, pour s'approcher subtilement du point Godwin, la fameuse souveraineté économique des États souvent prônée par les altermondialistes a été à l'origine de la crise inflationniste de l'Allemagne des années 1930 : un État surendetté se met à se retourner contre ses créanciers de manière irrationnelle (banquiers juifs = voleurs, etc). Quand on a besoin de pognon, on est bien content de trouver des banquiers, c'est quand on doit les rembourser qu'on commence à se poser des questions.
[^] # Re: Système en place
Posté par arnaudus . En réponse au journal Les Bitcoins, c'est so mainstream !. Évalué à 2.
Mon avis (qui ne vaut que ce qui vaut) est que les États qui sont dans la merde sont surtout ceux qui ont emprunté pour couvrir leurs frais de fonctionnement. Emprunter pour créer des lignes de TGV, ça ne pose pas de problème, car la croissance du PIB correspondante permettra de couvrir les intérêts. Par contre, emprunter pour l'entretien des lignes de TGV est catastrophique, car c'est juste un appauvrissement.
Après, est-ce que l'éducation nationale est un investissement ou du fonctionnement, je n'en sais rien. A priori, c'est plutôt du fonctionnement, car l'école de base est simplement destinée à amener la nouvelle génération au même niveau de compétences que la précédente (un peu comme l'amortissement d'un équipement, peut-être). L'investissement, ça serait simplement l'enseignement supplémentaire par rapport aux générations précédentes, donc pas grand chose.
[^] # Re: Système en place
Posté par arnaudus . En réponse au journal Les Bitcoins, c'est so mainstream !. Évalué à 0. Dernière modification le 19 décembre 2012 à 17:30.
Je ne suis pas certain de comprendre la question—ni d'y apporter une réponse correcte, étant donné que je ne suis pas économiste. L'argent et les richesses sont déconnectés, la vraie valeur de l'argent correspondant à la quantité de richesse existante. On part d'un système où on a arbitrairement 1000 unités de richesse (par exemple, la valeur de la boulangerie) et 0€ sur le compte du boulanger. La banque fait un prêt de 100€ au boulanger, évidemment, ça ne crée aucune richesse : on a 1000 en richesse et 100€. Au bout d'un an, l'investissement du boulanger a permis de créer 10 points de richesse, que le boulanger a vendu 110€. Il peut rembourser le capital 100€ et les intérets 10€ à la banque. Le capital disparait (en fait, il compense l'argent "fabriqué" par le prêt), et la banque a gagné 10€. Dans le système, il y a 1010 richesses et 10 €—bon, là, j'ai bricolé pour ne pas avoir d'inflation, il est évident que le prix à laquelle la richesse est vendue conditionne les détails du système. Mais bon, voila, c'est le principe. Après, il est évident que les 10€ que le boulanger a récupéré viennent de la masse monétaire, et que pour que le système fonctionne, il faut que d'autres aient emprunté pour dépenser cet argent : si les banques arrêtent soudain de prêter, une grande partie de l'argent va disparaitre dans le remboursement des prets, et l'économie va s'écrouler. Mais n'empêche, le tour de passe-passe "la banque crée de l'argent correspondant à des richesses qui n'existent pas encore" fonctionne, et permet d'augmenter la quantité de richesse disponible. Le système ne peut donc fonctionner que de manière dynamique, c'est évident—c'est d'ailleurs tout le problème de la croissance exponentielle magique.
[^] # Re: Système en place
Posté par arnaudus . En réponse au journal Les Bitcoins, c'est so mainstream !. Évalué à 2.
Je ne suis pas économiste, donc je ne suis pas sûr de mon coup, mais il me semble justement que le fonctionnement européen empêche ça : la banque centrale ne peut pas acheter de dette souveraine, ce qui empêche les États de créer le pognon qui leur manque pour rembourser leurs dettes, ce qui limite du même coup très fortement l'inflation. Ce n'est pas le cas aux US par exemple, mais ils sont du coup beaucoup plus exposés à la spirale inflationniste.
À mon avis, toute solution simpliste qui consiste à fabriquer le pognon qu'il manque pour rembourser les créanciers est intrinsèquement malsaine—j'emprunte 1 Mrd €, je paye mes fonctionnaires avec, j'imprime 1.1 Mrd € et je m'en sers pour rembourser la banque, qui a payé mes fonctionnaires? Évidemment, ma monnaie a perdu de la valeur dans l'affaire.
Donc, je suis bien d'accord pour dire qu'il y a une arnaque quand les États empruntent à un taux inférieur à l'inflation, mais ça n'est pas le cas en ce moment. Ça m'étonnerait que les altermondialistes soient d'accord avec la BCE sur la nécessité de limiter l'inflation! J'ai plutôt l'impression que les souverainistes populistes demandent l'autonomie financière des États justement pour pouvoir racheter de la dette "gratuitement", c'est à dire en appauvrissant les citoyens. Dans tous les cas, la macro-économie n'est pas de la magie, on peut jouer autant qu'on veut sur la valeur du pognon, les taux, les dettes ou l'inflation, il n'en reste pas moins que si on utilise plus de richesses qu'on en produit, ça va finir par gripper quelque part.
[^] # Re: Système en place
Posté par arnaudus . En réponse au journal Les Bitcoins, c'est so mainstream !. Évalué à 3.
Apparemment non. D'après https://en.bitcoin.it/wiki/Myths, "One Bitcoin is divisible down to eight decimal places. There are really 2,099,999,997,690,000 (just over 2 quadrillion) maximum possible atomic units in the bitcoin design. The value of "1 BTC" represents 100,000,000 of these. In other words, each is divisible by up to 108."
Ça a l'air d'être une limite de design.
[^] # Re: Système en place
Posté par arnaudus . En réponse au journal Les Bitcoins, c'est so mainstream !. Évalué à 10.
N'importe quoi, "Zone Euro" n'est pas une personne. Je parle de personnes physiques. Si les bitcoins se généralisaient, les plus gros comptes possèderaient plusieurs pourcents de la richesse totale en Bt. C'est complètement absurde! Carlos Slim Helú, l'homme le plus riche du monde, possède environ 0,03% de la richesse mondiale estimée. C'est gigantesque. Mais le plus gros compte Bt en possède environ 440000, soit 2% du total maximal! Si dans 50 ans le Bt est la monnaie universelle, le titulaire de ce compte sera 100 fois plus riche que l'homme le plus riche du monde actuellement. Et comme par hasard, il est loin d'être impossible que cet homme soit le concepteur du système, qui a pu miner dans le vide autant qu'il voulait au début.
[^] # Re: Système en place
Posté par arnaudus . En réponse au journal Les Bitcoins, c'est so mainstream !. Évalué à 10.
Boarf, c'est un discours simpliste relayé dans les milieux altermondialistes, mais la réalité est beaucoup plus complexe que ça. Une pyramide de Ponzi repose sur un système où le capital des entrants sert à payer les intérêts de ceux qui sont déja dans le système, ce qui n'est pas le cas du système capitaliste moderne. Dans le système capitaliste, les intérêts sont payés par les gains réalisés grâce au prêt. Si je suis boulanger et que j'investis 10000€ dans une nouvelle machine me permettant de fabriquer et de vendre 10 baguettes de plus par jour, avec un bénéfice de 0.20€ par baguette, ça me fait 0.20 x 10 baguettes x 320 jours = 640€ de bénéfices supplémentaires par an. Si j'ai emprunté les 10000€ à 3%, je dois rembourser 300€ d'intérêts par an (sans rembourser le capital), il me reste 340€ (qui peuvent me servir à rembourser le capital). Le système est sain tant que les emprunts servent à financer les investissements, qui créent de la richesse, qui correspond aux intérêts.
Là où ça chie, c'est quand on emprunte pour couvrir les dépenses courantes (ce que font les États depuis longtemps). Quand on emprunte pour acheter du beurre ou des chaussures, ce n'est pas un investissement, quand le beurre sera mangé et les chaussures usées, on se retrouve exactement au même point qu'au début, avec une dette en plus. Ce n'est pas une pyramide de Ponzi non plus, c'est une faillite liée à une mauvaise gestion.
L'arnaque qui profite à une minorité, c'est la spéculation, et c'est ça qui est amoral et délétère. La mauvaise gestion et la faillite des États (ou le report de la dette sur les générations futures) ne profite pas aux banques qui ont prêté (au contraire, elles y perdent beaucoup).
[^] # Re: Système en place
Posté par arnaudus . En réponse au journal Les Bitcoins, c'est so mainstream !. Évalué à 4.
Non, Bitcoin est une monnaie déflationniste par nature: d'une part elle est conçue pour que le minage soit de plus en plus coûteux, et d'autre part elle admet une limite arbitraire. L'or n'est pas une comparaison juste; la quantité d'or n'est pas nécessairement limitante, et son cours dépend d'un compromis entre l'offre, la demande, et le coût de l'extraction.
À ma connaissance, l'or n'a jamais pris 1000% en un an, et personne ne possède 10% des réserves d'or mondiales.
C'est bien ce que je dis : les concepteurs n'ont jamais envisagé son succès. Parce que même si on transcrit 1% de la richesse mondiale en Bt, le problème reste exactement le même.
# Système en place
Posté par arnaudus . En réponse au journal Les Bitcoins, c'est so mainstream !. Évalué à 10.
Hum, le problème reste que le document n'étudie que le système déja en place. Il explique bien pourquoi les problèmes majeurs soulevés par les bitcoins s'ils se démocratisaient, mais je n'ai pas l'impression que les gens réalisent que les bitcoins restent tout de même une énorme escroquerie (ou une martingale astucieuse, selon son point de vue) en faveur de leurs créateurs. Les premiers à avoir investi dans le système se retrouvent méga-mult-archi milliardaires si les bitcoins fonctionnnent, ce qui est totalement amoral. Au final, les bitcoins fonctionnnent comme une pyramide de Ponzi extrêmement astucieuse, car le système ne s'effondre pas : les derniers payent leur entrée aux premiers, mais contrairement aux arnaques de Ponzi, le système est stable une fois tout le monde rentré. Il y a simplement eu un transfert d'argent des derniers aux premiers.
À mon avis, la meilleure preuve que le système a avant tout été conçu comme une arnaque, c'est que le nombre de bitcoins est ridiculement faible par rapport à la richesse mondiale. 21 millions de Bt, c'est 2 mBt par personne en moyenne, soit 1 Bt pour 10 millions de dollards US. Le plus petit découpage possible des Bt ne permettrait pas d'acheter une baguette! Comment quelqu'un de sain d'esprit peut-il construire une monnaie selon laquelle le prix d'une maison serait de quelques centaines de micro Bt, et le prix d'un ordinateur serait exprimé en nanoBt? Bref, le succès n'a jamais été prévu. Il s'agit d'une expérience ou d'une escroquerie (certainement les deux à la fois), c'est intellectuellement stimulant, mais sans plus. Je pense que c'est un piège que d'essayer de voir plus loin, et c'est surtout malsain de considérer les créateurs des bitcoins comme des bienfaiteurs ou des gens intéressants.
[^] # Re: Weboob et instabilité juridique
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Ces start-ups qui contribuent au Libre. Évalué à 3.
Je ne suis toujours pas convaincu que l'accès aux données personnelles et leur récupération via un outil non-homologué soit la même chose. En fait, je suis même convaincu du contraire.
Par exemple, la loi impose le libre accès aux données personnelles, mais cet accès ne peut se faire qu'avec l'autorisation de l'entreprise. Je contacte mon FAI, je demande l'accès à mes données, il va me donner une proécure : contactez telle ou telle personne, on vous enverra vos données par email, etc. Le droit d'accès à mes données ne me donne pas le droit de pirater leur serveur pour les récupérer (en gros, la fin ne justifie pas les moyens).
Ici c'est pareil, la banque me propose un abonnement pour consulter mes comptes en ligne, selon SES conditions. Elle utilise un protocole standard, le HTML avec du javascript et certainement d'autres cochonneries, elle a dépensé du pognon pour développer son site et souhaite, pour des raisons qui lui sont propres, que la consultation de ce site soit l'unique point d'accès à son compte—un peu comme si elle souhaitait que la porte soit l'unique point d'accès à son agence. Si ça te fait gagner du temps de passer par la fenêtre parce que tu ne veux pas faire le tour du paté de maisons ou être filmé à l'entrée, elle s'en fout.
Dans tous les cas, c'est une situation conflictuelle. Peut-être que certaines banques s'en foutent, peut-être même que certaines trouvent ça bien, mais potentiellement, elles peuvent très bien ne pas aimer et elles en ont le droit.
# Weboob et instabilité juridique
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Ces start-ups qui contribuent au Libre. Évalué à 9.
Autant il semble assez sain d'utiliser weboob si on le souhaite pour des besoins personnels, autant j'ai un peu plus de doutes dans un cadre professionnel. Il est de notoriété publique que les banques, les moteurs de recherche, bref, presque tous les fournisseurs de contenu sur Internet détestent absolument qu'on n'accède pas à leurs services à travers les interfaces officielles, pour de bonnes (risques d'hammeçonnage) et de mauvaises (revenus publicitaires, volonté de contrôle) raisons. D'ailleurs, la plupart stipulent clairement dans les conditions générales de vente que de tels accès sont rigoureusement interdits et qu'ils se réservent le droit de couper le service s'ils le détectent.
Du coup, en tant que client, je me demande quelles sont les garanties offertes. Si les comptes de la société sont bloqués du jour au lendemain pour cette raison, il faudrait aller en justice avec la banque ou le prestataire externe pour faire valoir un droit d'accès qui n'est pas du tout évident? Qu'est-ce que la start-up garantit, en terme de continuité de service?
[^] # Re: Quelques remarques
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Ces start-ups qui contribuent au Libre. Évalué à 9.
Oui, peut-être est-ce quelque chose de délicat à expliquer, mais il existe de très bons arguments pour ça, donc ça ne pose pas vraiment de problèmes à mon avis.
Il existe quand même une question beaucoup plus compliquée, à laquelle je n'ai jamais vu de réponse convainquante : «quel est votre intérêt à améliorer la documentation et à faciliter l'installation et la gestion de l'application étant donné que le business model repose sur le support?»
C'est à mon avis la limite de l'exercice. Le support consiste à mettre à jour (correction de bugs et de failles de sécurité), de dépanner les gens qui sont perdus avec le logiciel, d'installer le soft sur de nouvelles machines, de le porter sur une machine inhabituelle, etc. J'ai l'impression que si le logiciel est trop bon, qu'il est intuitif et s'installe très bien, et que la paramétrisation est transparente, alors les besoins en maintenance sont quantitativement assez limités, ce qui pourrait encourager le client à se passer du contrat de maintenance et gérer les petits problèmes en interne. Autrement dit, le prestataire pourrait de manière plus ou moins involontaire se passer de fournir trop d'efforts pour faciliter la maintenance, afin de justifier son contrat. N'est-ce pas une limite à l'amélioration du logiciel?
# Comment les débutants arrivent-ils à péter le système de paquets?
Posté par arnaudus . En réponse au message probleme d'installation de software. Évalué à 4.
Peut-être serait-il utile que tu précises comment tu as pété ton système de paquets pour en arriver là. Je soupçonne une tentative de backport à l'arrache, ou un truc comme ça (un dépot pas très propre dans la liste?).
[^] # Re: Difficilement contestable
Posté par arnaudus . En réponse au journal L'ergonomie de GNOME 3. Évalué à 6.
Reprends l'argument. L'argument, c'est "Gnome 3 et les interfaces dites «modernes» mettent de gros boutons et simplifient l'interface parce qu'il existe des utilisateurs qui sont peu précis avec la souris et mal à l'aise avec l'informatique". L'idée revient donc à faire un changement dans les interfaces existantes qui posaient problème à une certaine catégorie d'utilisateurs (les «handicapés» au sens large, comprenant les gens n'ayant pas de culture informatique), mais pas aux autres (je n'ai jamais entendu d'admin sys qui se plaignait de la taille des icones ou parce qu'il avait ouvert un nouveau terminal au lieu de remonter un xterm minimisé).
Mon point de vue est donc parfaitement valide dans le contexte : parce qu'il existe des utilisateurs infoutus de se servir d'une souris (parce qu'ils ont un handicap ou parce qu'ils ont des saucisses de strasbourg trop cuites à la place des doigts), on me change mon interface et mes habitudes, et on me dit que "c'est mieux". Bah non, c'est peut-être mieux pour les handicapés, mais je ne suis pas handicapé, et je n'ai absolument pas de problème pour cliquer sur une icone de 32x32 pixels.
C'est un vrai problème d'ergonomie en général, comment créer des interfaces intuitives et simples pour les débutants, qui restent fonctionnelles et productives pour les spécialistes. J'ai vaguement l'impression qu'à force de privilégier les nullos, on finisse par perdre de la productivité.
Par ailleurs, et ça n'est pas un détail, je ne pense pas qu'il soit souhaitable de cacher les détails aux utilisateurs. Les utilisateurs ne sont pas des débiles, il existe une différence réelle entre un programme fermé et un programme minimisé, et les interfaces à l'ancienne étaient extrêmement explicites sur la différence. Les interfaces modernes ont tendance à confondre les deux concepts, et je pense que ça n'est pas, mais pas du tout une bonne idée : l'interface a l'air intuitive, mais elle cache des détails de fonctionnement majeurs. L'équivalent, ça serait d'activer le frein moteur ou les freins à friction de manière incontrolable sur une voiture, en fonction de plein de paramètres savants (température des plaquettes, vitesse, etc). C'est typiquement un exemple de mauvais design : afin de simplifier l'interface, on cache une subtilité essentielle qui pourrait s'avérer critique en cas de problème (typiquement, une énorme différence de comportement sur route glissante).
[^] # Re: Bonne nouvelle?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Fin de la limitation de la puissance des motocyclettes à 100ch en France. Évalué à 1.
Fais une bonne comparaison : tu ne fais pas exprès de faire des erreurs, et 20% des erreurs touchent 2% des utilisateurs (toute comparaison avec Linux est malvenue).
[^] # Re: Difficilement contestable
Posté par arnaudus . En réponse au journal L'ergonomie de GNOME 3. Évalué à 10. Dernière modification le 26 novembre 2012 à 15:41.
Non, j'esprime simplement mon étonnement et mon désarroi à devoir utiliser une interface destinée aux handicapés, alors que je dispose de toutes mes facultés et que je peux tout à fait utiliser une interface complexe mais constante et cohérente. Je connais et je maîtrise la différence entre fermer et minimiser une fenêtre, entre ouvrir une fenêtre minimisée et lancer une nouvelle instance d'un programme, j'ai des millions de pixels devant le pif et je peux supporter des barres avec des informations utiles (applets, utilisations mémoire et proc, système d'alertes, connexion réseau), je ne me perds pas si j'ai le choix entre 15 icones de programmes sur ma barre, je me sers du bureau comme une pré-corbeille et ça ne me dérange absolument pas, etc. Je suis tout à fait conscient que cette disposition puisse inquiéter les grand-mères et ne soit pas adaptée aux parkinsonniens, je suis disposé à vivre dans le même monde qu'eux, mais je ne comprends pas pourquoi l'existence des handicapés moteurs ou visuels justifie que je remonte ma souris dans le coin supérieur gauche de l'écran avant de faire une quelconque action.
[^] # Re: Bonne nouvelle?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Fin de la limitation de la puissance des motocyclettes à 100ch en France. Évalué à 1.
Je ne l'ai jamais nié. Ce que je dis, c'est que (i) les automobilistes ne font pas exprès de faire des erreurs et d'avoir des accidents, c'est donc un problème de visibilité et de dangerosité intrinsèque des motos qui est en jeu, et que (ii) la vitesse n'est jamais considérée comme une cause primaire, mais dans ces fameuses statistiques, elle est impliquée comme facteur aggravant dans combien de cas?
[^] # Re: Bonne nouvelle?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Fin de la limitation de la puissance des motocyclettes à 100ch en France. Évalué à 3. Dernière modification le 26 novembre 2012 à 14:46.
Le fait que tu déformes sciemment mes propos pour insérer une réponse grossière illustre l'honnêteté intellectuelle dont tu fais preuve dans cette discussion.
Sérieux, éviter les motards suicidaires en bagnole me stresse déja suffisamment, c'est trop demander d'avoir la paix sur Linuxfr? Je trouve anormal de devoir expliquer pourquoi on peut légitimement être opposé aux militants puérils du «vroum vroum prout prout».
[^] # Re: Bonne nouvelle?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Fin de la limitation de la puissance des motocyclettes à 100ch en France. Évalué à 5.
Historiquement, la limitation de vitesse n'a rien à voir avec la sécurité. C'était pour limiter la consommation après la première crise pétrolière, et ça faisait partie des fameuses "idées" qu'on avait en France pour compenser notre manque de pétrole.
C'est bien après que le concept de sécurité routière s'est développé et que la vitesse limite a été utilisée comme argument dans ce contexte.