Ouais, enfin Apple a inventé le marché. Si X fait pousser une patate, et Y achète sa patate, va sur un marché, et explique que ça se mange et que c'est bon, il me semble qu'on ne peut pas nier que c'est Y qui a inventé la patate en tant qu'objet commercial.
Mouais, enfin Google arrive à faire tourner Android sur tous ces modèles, donc malgré les problèmes de compatibilité entre les puces ARM, il semble être possible de développer quelque chose d'à peu près portable. Android reste un logiciel libre, et a priori, rien n'empêche de réutiliser le boulot de Google dans de nouveaux systèmes d'exploitation.
Le problème des drivers non-libres reste évidemment crucial, mais il faut admettre qu'on fait tourner du Linux sur la plupart des PC et portables malgré des drivers non-libres. Quand on va voir dans le détail, entre les drivers, les couches de compatibilité, les blobs binaires, et les instructions en ROM, le périmètre de ce qu'est un driver libre reste quand même assez compliqué à définir, et que dans la plupart des cas, il faut bien accepter un degré au delà duquel le machin est opaque.
Pour le reste (l'incapacité de désinstaller le système, de le remplacer par un autre, ou de le mettre à jour), ce n'est qu'un problème logiciel découlant de la volonté des constructeurs d'enfermer l'utilisateur dans un monde propriétaire. À mon avis, cette volonté n'est pas forcément idéologique ; Microsoft ou Apple savent très bien ce qu'ils font et pourquoi ils le font, mais je ne vois pas pourquoi Google ou Samsung s'engageraient dans la même voie. Par contre, il faut bien avouer que le problème du service après-vente est assez crucial pour ce type d'appareil, et que la multiplication démente du nombre de modèles et leur rythme de sortie effrené ne plaide pas pour une approche modulaire entre le matériel et le logiciel—en fait, si, il pourrait, mais nécessiterait une approche assez révolutionnaire de la gestion d'un produit de grande consommation. Bref, entre ça et l'obsolescence programmée liée à l'absence de mises à jour, les constructeurs ont peu de bonnes raisons commerciales de faire autrement.
Comme toujours, à mon avis, ce problème se devrait d'être réglé par la loi, en imposant à tout constructeur de fournir à ses clients la totalité des données techniques de l'appareil, quitte par exemple à indiquer ce qui est protégé par un brevet, et d'interdire l'utilisation de technologies visant à empêcher le détournement de la machine—bref, à redonner au client ce dont il a toujours eu droit; l'usus, le fructus, et l'abusus sur les objets dont il est propriétaire.
Apple a quand même inventé cet appareil, qui s'est vendu à des millions d'exemplaires. Alors oui, on se demande tous à quoi ça peut bien servir, mais les gens qui en ont s'en servent, et semblent s'en servir de plus en plus : les utilisations apparaissent avec l'usage et les applications disponibles.
Quelque part, je pense qu'Apple use ses dernières cartouches là-dessus, car la tablette n'est plus un produit de luxe. Les concurrents Android semblent se placer de mieux en mieux, et si le prix des tablettes passent sous les 100 - 200€, elles vont devenir des mini-ordinateurs très intéressants pour les intégrer à des appareils électroménagers, à des installations domotiques, à des voitures, etc.
Par contre, j'ai un peu peur que le libre ait loupé ce tournant, et l'avenir m'angoisse un peu. Je suis content de voir autant de Linux tourner chez Mme Michu, mais comme on ne peut pas recompiler soi-même oiu changer de distribution, l'idée d'une liaison forte et incassable entre le matériel et le logiciel semble se profiler, et risque de mettre en l'air l'embryon de changement sur la vente liée.
est une preuve qu'un ordinateur peut prendre une décision, alors j'avoue, un ordinateur peut prendre une décision. Mais ce n'est pas de ça que je parle. Quand tu dis "l'ordinateur aurait pu redémarrer sans demander", c'est encore une fois le programmeur qui prend une décision, pas l'ordinateur.
Mais bon, tout ceci n'est qu'une histoire de propriétés émergentes. À la base, rien ne distingue le fonctionnement mécanique d'un neurone et le fonctionnement d'un transistor. Les deux obéissent à un certain nombre de règles, et aucun n'est plus "intelligent" que l'autre. La différence, c'est que dans un cerveau, l'organisation des neurones et leur capacité à modifier leurs connexions les uns aux autres fait émerger quelque chose qu'on appelle "intelligence". En comparaison, personne n'a jamais pu faire émerger quoi que ce soit de comparable d'une puce électronique. Ça ne veut pas dire que c'est impossible, mais c'est avant tout un problème logiciel, matériel, et conceptuel. Pour l'instant, on ne sait que programmer des machines qui font semblant d'être intelligentes, en les faisant réagir comme le programmeur l'aurait fait dans une situation similaire—typiquement, un système expert.
Il faudrait un peu plus que des filtres bayesiens anti-spam pour me convaincre de la proximité d'une singularité technologique…
Pourquoi regardes-tu l'ordinateur sans le programme qui va avec ? Peux-tu regarder une cellule vivante sans adn ?
Tu veux dire, comme une hématie?
Il pourra te sortir les règles qu'il a suivi si tu veux.
Non, pas "si je veux". Seulement si le programmeur l'a voulu. Dès que je veux quelque chose, il faut que je demande au programmeur, pas à l'ordinateur. L'entité intelligente derrière l'interface utilisateur, ce n'est pas l'ordinateur, c'est le programmeur. Une télé peut dire des choses passionnantes (parfois, enfin pas souvent), mais si j'ai une question, c'est au gars qui parlait que je dois la poser, pas à la télé.
On va prendre un exemple concret : j'ai fait une mise à jour, et Ubuntu me demande de redémarrer l'ordinateur. Je me demande "tiens donc, et pourquoi"? Je fais quoi, j'ouvre un terminal et je tape "pourquoi dois-je redémarrer"? Je vais chercher dans l'aide? Au mieux, je vais obtenir quelque chose comme "certaines mises à jour requierent de redémarrer l'ordinateur", ce qui m'avance peu. Je peux alors aller décortiquer le contenu des paquets, repérer que c'est le paquet "kernel-image" qui conseille un redémarrage… Mais ça ne me dit toujours pas pourquoi. Pour savoir pourquoi, il faut que j'aille demander sur un forum ou que j'envoie un mail au développeur, qui va me répondre pourquoi il a pris cette décision.
Tout ceci n'a rien à voir avec la rationalité. Le programmeur peut très bien avoir pris des décisions irrationnelles, ou même non-intentionnelles, de la même manière qu'un être humain n'est pas toujours capable de justifier ses actes. Mais un humain est toujours capable de comprendre, d'interpréter, et d'agir en fonction de stimulus. Un ordinateur, dans tous les cas, n'est qu'une machine stupide et obéissante, qui ne sait rien faire sans qu'on lui explique de manière totalement exhaustive et non-ambigüe, c'est clairement une preuve de stupidité.
Il pourrait tirer un nombre aléatoire. Choisir de voter systématiquement pour celui le plus à gauche. (Certains humains votent comme ça aussi)
Ou il pourrait essayer d'optimiser une certaine fonction qui dépends du programme de chacun des candidats. (Ça me paraît une bien meilleure technique que de se baser sur des émotions.)
Il pourrait faire ça si on lui dit de faire ça—rien d'étonnant. Mais il ne saura pas pourquoi il l'a fait (sauf si on le programme pour qu'il explique pourquoi il l'a fait). Encore une fois, on peut simuler la plupart des choses avec un ordinateur, mais le mieux qu'on puisse faire, c'est de simuler les choses tellement bien qu'il devient difficile de faire la différence avec le comportement d'un être humain… mais seulement dans le contexte restreint de l'exercice qu'on souhaite simuler. Ce n'est pas l'ordinateur qui est intelligent, c'est la personne qui l'a programmé.
Simuler le fonctionnement des neurones pour essayer de simuler le fonctionnement d'un cerveau n'est qu'un moyen parmi beaucoup d'autres d'essayer d'améliorer les capacités cognitives des ordinateurs, mais dans l'état actuel des connaissances, on reste à la préhistoire d'une quelconque simulation d'intelligence réelle—l'arnaque, c'est de raconter des trucs sur la singularité technologique et de les relier à l'augmentation de la rapidité des machines à calculer.
D'ailleurs, une belle preuve (s'il en faut), c'est le fait que les ordinateurs de bureau ne sont pas plus intelligents qu'il y a 10 ou 20 ans. Ils sortent encore et toujours des informations totalement stupides ("L'impression n'a pas fonctionné", "Impossible d'atteindre la page http://…", "Veuillez redémarrer l'ordinateur"), et sont totalement incapables de prendre une décision en fonction du contexte ("Vous avez fermé le logiciel sans enregistrer le fichier, sauvegarder, annuler, fermer?", "l'application ne répond plus, forcer la fermeture?"). Pourtant, ces machines ont une puissance de calcul incroyable, mais les seules améliorations "intelligentes" ne viennent que de l'astuce des programmeurs (filtres anti-spam, message "vous avez oublié de joindre une pièce à votre email"…) et pas du tout de l'amélioration des capacités de la machine.
Est-ce que l'apparence de l'intelligence est de l'intelligence ? C'est amusant comme question, mais quel part on s'en fout, c'est les faits/le résultat qui compte : dans ton exemple, l'ordinateur produit des fugues.
La question "est-ce que cette machine est intelligente" est toujours intéressante, et fondammentale. Le problème, c'est qu'on peut ne pas être capable d'y répondre, c'est le principe du test de Turing, etc. Mais dans l'absolu, quand on trouve une machine "intelligente", c'est la plupart du temps que la machine a été programmée par quelqu'un d'intelligent, pas qu'elle est intelligente elle-même. Ça pourrait changer, mais pour l'instant, je ne vois aucun exemple où j'ai trouvé une machine intelligente.
Ceci dit, tu as raison, l'amélioration des capacités des machines a permis de faire la part des choses entre les tâches intensives et les tâches intelligentes. Au siècle dernier, on devait considérer que les bons joueurs d'échec étaient des gens extrêmement intelligents, alors que les ordinateurs les ont ramenés au rang de calculateurs biologiques imparfaits. Je pense que ce n'est pas un hasard si par exemple les grands patrons gagnent de plus en plus d'argent : ce sont des gens "intelligents" dont les compétences ne peuvent pas être simulées par une machine. Inversement, les gens dont le boulot n'est pas loin d'être remplacé par un robot ou un logiciel gagnent de moins en moins d'argent.
On peut modéliser le système, ou le simuler, mais pas le reproduire. Avec un ordinateur, on peut simuler comment un avion vole, mais on ne peut pas faire voler l'ordinateur (ou alors, il faut le mettre dans un avion).
Ceci dit, j'y pensais hier soir en rentrant, les ordinateurs ont prouvé qu'ils étaient largement capables de résoudre des problèmes complexes, et il n'est pas si évident que ça de mettre une limite sur ce qu'un ordinateur peut faire ou non. Il semble que la limite se situe à la définition du problème. On définit un problème, on en fixe les règles et les limites, un ou plusieurs programmeurs talentueux programment l'ordinateur, et les résultats peuvent être identiques, voire supérieurs, à ce qu'un humain peut faire. Par exemple, si on prend un problème extrêmement complexe qui nécessite à la fois de la rigueur et de l'imagination : composer une fugue. Il est tout à fait envisageable (je me demande même si ça n'a pas déja été fait) d'écrire un programme capable d'écrire une fugue à deux, trois, quatre voix, en respectant les règles extrêmement complexes du contrepoint, en ajoutant en plus des innovations (sur la base d'un générateur de nombres aléatoires par exemple), de manière à produire des fugues à la demande. Il est même possible que certaines d'entre elles présentent un intérêt musical, ou que certaines compositions outrepassent en complexité les compositions des génies du Baroque. On a là un ordinateur capable d'imiter un génie humain, et de faire des choses que les programmeurs sont incapables de faire (connaitre les règles ne signifie pas pour autant être capable de les respecter). Cependant, cet ordinateur ne sera jamais capable de pensée artistique, il ne fait que mimer ce qu'on lui a appris à faire. Il ne pourra pas s'affranchir des règles parce qu'il lui en a pris l'envie, il ne pourra pas classer ses compositions par ordre d'intérêt artistique, il ne pourra même jamais imaginer ce qu'est une fugue, en quoi c'est intéressant. Dans l'absolu, il ne serait pas impossible de créer un programme capable de noter des partitions en fonction de leur intérêt, mais il faudrait l'écrire : jamais spontanément un ordinateur ne sera capable de faire ça.
C'est amusant de voir d'ailleurs qu'il existe des tâches qui nous semblent ridiculement triviales, et qui sont impossibles à réaliser pour un ordinateur. Le contexte aidant, par exemple, je ne vois pas comment un ordinateur pourrait décider pour qui voter pour la présidentielle. Il pourrait comparer les programmes, calculer des scores économiques et des indices de crédibilité, mais il ne pourrait jamais décider s'il est de gauche ou de droite. Pourtant, la plupart des glands avec qui j'ai l'honneur de partager mon morceau de Terre sont capables de faire un tel choix sans problème.
Bon, alors mon avis de biologiste sur ce journal : oubliez-le. Il ne contient qu'une sorte de gloubiboulga Bogdanovesque un peu délirant, mais pas franchement informatif.
On sait depuis longtemps que l'analogie entre le cerveau et une machine à calculer est spécieuse. On peut, avec un ordinateur, simuler grossièrement le fonctionnement d'un cerveau. De même, avec un cerveau, on peut simuler le fonctionnement d'un ordinateur. Mais comme il a déja été dit plus haut, le cerveau n'est pas une machine à calculer, il n'effectue pas d'"opérations", et, à ma connaissance, les propriétés émergentes de son organisation sont encore très mal comprises (il ne suffit pas de connecter des modèles de neurones pour obtenir les propriétés émergentes souhaitées).
Il est donc très, très largement prématuré de prétendre que la singularité technologique est proche. La singularité technologique n'a pas grand chose à voir avec l'augmentation des capacités de calcul, c'est vraiment au niveau logiciel que ça bloque. Un smartphone est capable d'inverser une matrice 500x500, ce qu'aucun être humain ne peut faire, mais aucune machine ne peut innover face à une situation imprévue, ce que la plupart des vertébrés est capable de réaliser. À ma connaissance, il n'existe aucune indication qu'il soit possible de transformer nos calculettes géantes en machines analytiques au cours du prochain siècle.
Dire que la réforme est un couac est peut-être à la mode, mais c'est assez faux. Quand on lit le texte de la réforme, il est dit extrêmement clairement qu'elle est modulaire ; elle inclut de nombreux changements déja acceptés en 1990, quelques un qui sont en cours de lexicalisation, et des propositions de changement acceptables. Elle n'est donc pas conçue pour être appliquée "en bloc", et de nombreuses propositions de cette réforme sont tellement entrées dans les mœurs qu'on ne les identifie même plus. Je pense en particulier à la lexicalisation des pluriels étrangers ; on dit et on écrit bien "des ferrys", "des talibans", "des scénarios", alors que ces graphies étaient controversées il y a 20 ans. D'autres changements acceptés portent sur les plusiels de certains mots composés, et sur des accents aberrants (comme événement -> évènement). Par contre, d'autres changements plus intrusifs attendront la nouvelle génération, qui aura appris la nouvelle orthographe à l'école.
Ne panique pas, ils ne savent pas coder en R. Le code est plein de boucles, ce qui est une aberration en R.
pisum = function() {
t = 0.0
for (j in 1:500) {
t = 0.0
for (k in 1:10000) {
t = t + 1.0/(k*k)
}
}
return(t)
}
pisum2 = function() {
t = 0.0
for (j in 1:500) {
t = sum(1/((1:10000)^2))
}
return(t)
}
pisum3 <- function() {
return(replicate(500, sum(1/((1:10000)^2)))[1])
}
pisum4 <- function() {
require(compiler)
f <- cmpfun(function() {sum(1/((1:10000)^2))})
return(replicate(500, f)[1])
}
> system.time(pisum())
user system elapsed
7.180 0.000 7.197
> system.time(pisum2())
user system elapsed
0.070 0.000 0.069
> system.time(pisum3())
user system elapsed
0.070 0.000 0.069
> system.time(pisum4())
user system elapsed
0.000 0.000 0.006
Voila, quand on sait utiliser R, on diminue par 100 le temps d'exécution. Et en utilisant le bytecode, la fonction s'exécute trop rapidement pour la mesurer—et encore, je récupère les 500 sorties identiques dans un vecteur, donc il faudrait en plus retirer l'étape inutile d'allocation d'espace. Conclusion : comme d'hab, benchmark stupide.
Est-ce que ça dépend de la distrib ?
Non, ça dépend surtout des programmeurs d’application, selon qu’ils ont connaissance ou non de la normalisation sus-mentionnée.
Bah, quand même, l'empaqueteur peut tout à fait mettre les options qui vont bien au config (ou au pire patrcher le programme) pour qu'il écrive ses petits trucs aux endroits qui vont bien. Autrement, je ne vois pas vraiment quelle plus-value est apportée par l'empaquetage…
Posté par arnaudus .
En réponse au journal Arrêt d'Elveos.org.
Évalué à 7.
Dernière modification le 28 février 2012 à 09:52.
Je n'ai aucune expérience dans le domaine, mais j'ai l'impression (peut-être un peu naïve) qu'il y a quand même beaucoup de positivisme un peu forcé dans le monde du libre sur ce type de modèle de financement. Certes, a priori comme ça ça parait attractif, mais dans les faits, ça donne quoi? Il y a tellement de problèmes potentiels que ça me fait froid dans le dos rien que d'y penser.
En clair, comment filtrer les propositions, comment évaluer le montant attribué à chaque tâche, et comment évaluer la qualité du travail accompli? L'implémentation d'une fonction ou la correction d'un bug critique n'a de sens que si elle est intégrée uptream (ou au pire sous la forme d'un module comme dans Firefox), mais ça peut ne pas dépendre du développeur. Si le patch n'est pas intégré, qui va le maintenir, qui va s'amuser à compiler les sources pour publier un binaire de temps en temps?
Je me demande aussi comment gérer le processus de développement lui-même. Est-ce que les développeurs sont mis en compétition (ce qui aurait l'avantage d'obtenir plusieurs implémentations à comparer pour ne garder que la meilleure), ou y a-t-il un moyen de privilégier le travail collaboratif? Comment empêcher le financement a posteriori (le dev a déja implémenté la fonction, il essaye juste de monnayer son boulot), qui ne semble pas dans l'esprit du projet?
Sur le plan du fonctionnement, je pense que je préfère les Google Summer truc machin. Ce mode de fonctionnement a l'avantage de sembler plus sain sur le plan du droit du travail (on paye une sorte de salaire sur les mois pendant lesquels le projet est développé, on ne paye pas à la tâche), le principe est d'aider les jeunes à s'insérer dans le monde professionnel du logiciel libre, et surtout les projets viennent d'en haut, ce qui maximise la probabilité que le boulot soit réellement souhaité par les développeurs du projet, et si le code est correct, il y a de fortes chances pour qu'il soit intégré.
Enfin, à 0€ le forfait, je peux pardonner beaucoup de chose …
Non, je ne suis pas d'accord. La doc contractuelle indique qu'il est possible d'acheter un crédit étranger" à 5€ valable 3 mois, mais le service ne fonctionne pas. À 0€, 2€, 16€, ou 300€, un contrat est un contrat, et tu es en droit de te plaindre si tu n'as pas le service qu'on t'a promis. C'est un peu trop facile ça, de respecter telle ou telle clause du contrat parce que c'est pas cher… Si tu achètes une conserve chez Lidl et qu'elle est pourrie quand tu l'ouvres, tu vas quand même aller te faire rembourser.
Ceci dit, voila, la seule explication c'est que Free s'est super mal démerdé et a lancé son offre à la toute dernière minute (sinon la licence était invalidée), et qu'ils sont complètement à l'arrache sur beaucoup de trucs. Les "trous" de service se comblent petit à petit, mais ça fait pas très pro tout ça.
Les médisants pourraient peut-être dire que le forfait à 2€ pour les 3 premiers millions d'utilisateurs, c'était peut-être aussi pour tester la charge du réseau en configuration réelle, une sorte d'offre promotionnelle pour les bêta testeurs, quoi.
C'est pas non plus comme si tu pouvais prendre les gars de la com pour leur faire faire de la review de code. La com était au point, les autres non. Mais d'après ce que j'ai compris, il n'y a pas que le site web qui a été fini à 4h du mat la veille, certaines antennes d'après des médisants sont cablées avec du cuivre, Orange trouve que son réseau est un peu trop occupé par rapport à ses prévisions, il faut 3 semaines pour recevoir sa puce SIM, etc etc. Donc oui, je crois qu'ils étaient juste à l'arrache partout. Chez Free, ça a l'air d'être une culture d'entreprise -- des mecs qui courent dans les couloirs en criant "putain putain putain" :-)
Ils sont à la bourre, c'est de leur faute, mais il ne faut pas oublier qu'il y avait une date limite mi-janvier, et que s'ils ne l'avaient pas respecté, ils risquaient de perdre leur licence. Lancer leur offre était donc obligatoire, et ils l'ont lancée dans l'état, c'est à dire à l'arrache grave sur tous les plans. Personne ne dit que ce n'est pas de leur faute, par contre une fois à la bourre, ils ne pouvaient rien faire d'autre.
2) Ils avaient 2 ans pour se préparer et développer en interne ce genre d'appli.
Ah ah :-) Vu à quel point ils sont à l'arrache sur le développement de leur offre (les services sont censés s'activer petit à petit) et sur le déploiement du réseau, ça m'étonnerait qu'ils aient eu le temps ne serait-ce qu'à penser à des applis de suivi de conso :-)
Mhhh, je ne sais pas, on se monte peut-être un peu le bourrichon pour rien.
Deux situations : le logiciel est à usage interne, et le logiciel est à usage externe.
Dans le premier cas, l'application de la loi ne pose aucun problème. Quand un logiciel GPL est développé en interne et jamais distribué, il n'y a aucune obligation de distribuer les sources, et par conséquent il n'y a pas de problème pour appliquer le secret des affaires, le code source peut être protégé, et les employés sont condamnables s'ils le diffusent.
Dans le deuxième cas, l'entreprise ne peut évidemment pas légalement empêcher la fourniture du code source avec le binaire. La GPL est très claire sur le sujet, soit on respecte ses termes, soit la GPL ne s'applique pas. Imaginons que je reçois un binaire, je demande le code associé, et l'entreprise ne me le founir pas (pour n'importe quelle raison, le secret des affaires n'est qu'une raison parmi d'autres), je prévient l'auteur du soft, et il peut poursuivre l'entreprise pour contrefaçon. Je n'arrive pas à lire la loi sur le secret des affaire comme une autorisation de violer un quelconque autre disposition légale, et certainement pas celle de la propriété intellectuelle. Un entrepreneur ne peut pas non plus évoquer le secret des affaires pour ne pas remplir sa déclaration d'impots, ou pour ne pas dénoncer ses employés qui se sont fait flasher avec leur véhicule de service.
Ceci dit, on voit très bien où ça va mener : il va falloir aller au tribunal, payer des avocats, attendre de très longues années, avant d'avoir un jugement rendu. L'empilement des lois, telle qu'on l'observe actuellement, ne bénéficie finalement qu'à deux catégories de personnes : les avocats, qui sont rendus indispensables par la complexité de l'arsenal législatif, et les gens qui souhaitent violer les lois, qui peuvent profiter de la situation pour faire trainer les procès, intenter des recours interminables, évoquer des conflits obscurs entre lois pour demander l'avis de X, Y, du conseil constitutionnel ou de la cour Européenne des droits de l'Homme... Bref, une nouvelle loi n'est jamais une bonne nouvelle, surtout quand elle répond à un problème qui n'existe pas.
Donc, si un candidat, présente un programme clair et des idées auquelles j'adhère et me semble de confiance (c'est surtout ça qui ne va pas être simple :D), même extrémiste (à droite ou à gauche) pourquoi ne pas lui laisser sa chance ?
Peut-être parce que tous ceux qui ont essayé un jour vendraient leurs gamins pour revenir en arrière? Non, sans dec, je n'ai pas de réponse à t'apporter hors du FUD, Hitler, Staline, Corée du Nord, camps de concentration, racisme, haine, la teuf à Jeanne d'Arc avec les skinheads...
Et ça n'a rien à voir avec l'"extrêmisme" en général. Ça a à voir avec la démocratie et le respect des valeurs de la république. Et puis oui, l'extrême droite, c'est les blousons noirs, c'est des gens qui pensent que les arabes des cités ne sont pas des vrais français, c'est des gens qui aiment le bruit des bottes, qui pensent qu'il n'y a pas assez de monde en prison, et que les chambres à gaz sont un détail de l'histoire. Alors la fausse attitude naïve à deux balles, du genre "moi je n'ai pas de parti pris et j'écoute ce que tout le monde a à dire", j'y croirais si tu étais un petit africain analphabète, mais pas si comme tout le monde tu sors du système scolaire, tu as eu des cours d'histoire, tu sais lire, écrire, compter, décrypter des discours et des attitudes, tu as parlé avec des gens qui n'ont pas la même culture que toi, tu as voyagé, tu as réfléchi sur les problèmes de société, de la mondialisation, sur les droits de l'homme, le relativisme des points de vue, l'influence de la religion, les valeurs humanistes... J'ai du mal, mais j'admet que dans tous les pays, dans toutes les cultures, on trouve systématiquement une marge de nazillons nationalistes, mais je n'arrive pas à comprendre l'attitude "cul-entre-deux-chaises", genre "je suis facho mais je n'assume pas". Ça me semble le genre d'idéologie vers laquelle on ne peut pas être ambigü, un peu comme le fenouil à la vapeur : soit ça te fait dégueuler comme la plupart des gens, soit tu aimes en manger ; ça ne peut pas laisser indifférent. En tout cas, je ne connais personne qui puisse dire "ah c'était bon ce truc, mais je ne m'étais pas aperçu que c'était du fenouil".
même si ce dernier s'est quand même nettement calmé/"gauchisé" depuis que M. Le Pen a passé la main
Exactement pareil : c'est faux, et c'est strictement un copier-coller de la com du FN.
Les différences entre la droite UMP et la gauche PS tendent nettement à s'effacer depuis quelques années.
Carrément pas. La droite UMP a sacrément tendance à dériver vers sa droite, loin du centrisme gaullien du RPR. Quand on compare le programme du PS et de l'UMP, il y a quand même des différences profondes de philosophie, qui ne se réduisent pas au programme économique. La droite a une interprétation individualiste des problèmes de la société, alors que la gauche a une interprétation sociétale : c'est le clivage prévention/répression par exemple, qui a constitué un marqueur fort de l'élection de 2007.
Il faut bien comprendre que la minimisation de la différence droite-gauche est un argument multiple : il sert à la fois les extrêmes (gauche et droite) et les centristes. Par contre, il n'y a que le FN qui utilise le terme "UMPS". L'ensemble de ta rhétorique sort d'une plaquette du FN : elle dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas, la gauche et la droite, c'est pareil, et le FN a changé avec Marine. La suite, c'est "la dernière fois j'avais voté Sarko mais il m'a déçu, donc je pense que je vais donner une chance à Marine"?
Et qu'on ne me fasse pas dire ce que je n'ai pas dit : il est tout à fait légimite de s'étrangler en s'apercevant du degré de corruption de nos responsables politiques, et de l'état de notre démocratie. Mais ce genre de constat ne justifiera jamais l'adhésion à une logique d'extrême droite, ni à l'acceptation de leur discours. C'est un piège grossier dans lequel je suis surpris de voir tant de gens tomber.
OK, donc déja, quand on utilise la rhétorique du FN, on est franchement pas loin du point Godwin.
C'est vraiment important ces histoires d'éléments de langage. Mine de rien, le terme "UMPS" porte en lui tout un programme électoral : négation de la différence droite/gauche, positionnement extrêmiste, mépris pour les élites intellectuelle... On ne peut pas l'utiliser naïvement : soit on est un ignorant naïf et on sort ça naturellement (un peu comme les lapsus youtube/youporn), ce qui est exactement l'objectif des communicants du FN (dédiabolisation, etc), soit on est un faux naïf qui a un peu trop trainé dans les meetings d'extrême droite...
je me contre-fiche qu'est ce qu'un fichier tar ou gz je veut savoir comment les installer.
Utiliser un outil nécessite TOUJOURS de comprendre la base de son fonctionnement. L'informatique grand public a été pourrie par des décennies de propagande essayant de faire croire le contraire à ses utilisateurs.
J'ai vraiment horreur de l'argument "non non ne m'expliquez surtout rien, je veux juste que vous le fassiez marcher pour moi". Je ne comprends pas comment on peut accepter d'être dépendent intellectuellement des autres. Il y a plein de choses dont je ne comprends pas le fonctionnement, mais j'aimerais tellement que quelqu'un de compétent m'explique!
Bah, je pense qu'il y a pas mal de choses mélangées quand on parle de l'allemagne. Il y a le préjugé culturel, qui veut que les allemands sont des gens carrés et organisés... ce qui n'est pas forcément complètement faux (disons qu'ils sont moins latins que nous). Il y a aussi le fait que c'est à la mode actuellement de vanter le modèle allemand, ou au moins de se comparer à eux : ils sont mieux pour ça, ils sont moins bons pour ça. Ouais, bon, c'est du buzz, mais ça permet d'avoir un point de repère.
Enfin (et je pense que c'est le plus important), les allemands ont moins mangé avec la crise que les pays latins, et ça, c'est quand même grâce à leur maitrise des finances publiques. Au delà des conneries un peu xénophobes et de la mode du moment, il y a le fait que les allemands ont su proposer des budgets à l'équilibre, alors que nous avons de tous temps flirté avec la limite officielle des 3% du PIB (donc beaucoup plus en termes de déficits par rapport aux revenus de l'État). Dans un sens, je ne sais pas si c'est vraiment un avantage, parce qu'ils sont en position de force, mais ils sont aussi en position de payer pour les autres, qui n'ont plus un rond. On se sent un peu dans la position du petit frère RMIste qui claque tout au casino et qui taxe le grand frère qui a un boulot sérieux en costard cravate... "allez quoi mec, t'es pas cool, tu sais pas vivre -- J'en ai marre de payer pour tes conneries, tu vas trouver un boulot, je te fous dehors si tu ne le fais pas".
Tu dois avoir raison. Ça montre quand même le progrès des logiciels de traduction automatique, car il faut lire avec attention plusieurs phrases pour détecter de telles fautes. Certaines phrases sont quasiment parfaites : «Les virus d’ordinateurs sont les programmes nuisibles, destructifs et autopropageables qui se propagent d’un ordinateur à l’autre à travers l’Internet, le réseau ou un périphérique de stockage amovible tel qu’un disque compact ou une clé USB.», «Voici quelques suggestions afin de vous aider à choisir le meilleur programme antivirus pour votre ordinateur.» Il y a encore quelques années, la traduction automatique était considérée comme un des meilleurs exemples de tâche impossible à réaliser par un ordinateur, et la vitesse de progression est assez bluffante (j'imagine qu'il existe les logiciels payants encore plus performants).
[^] # Re: Création de marché
Posté par arnaudus . En réponse au journal Chronique d'un flop annoncé. Évalué à 7.
Ouais, enfin Apple a inventé le marché. Si X fait pousser une patate, et Y achète sa patate, va sur un marché, et explique que ça se mange et que c'est bon, il me semble qu'on ne peut pas nier que c'est Y qui a inventé la patate en tant qu'objet commercial.
[^] # Re: Création de marché
Posté par arnaudus . En réponse au journal Chronique d'un flop annoncé. Évalué à 2.
Mouais, enfin Google arrive à faire tourner Android sur tous ces modèles, donc malgré les problèmes de compatibilité entre les puces ARM, il semble être possible de développer quelque chose d'à peu près portable. Android reste un logiciel libre, et a priori, rien n'empêche de réutiliser le boulot de Google dans de nouveaux systèmes d'exploitation.
Le problème des drivers non-libres reste évidemment crucial, mais il faut admettre qu'on fait tourner du Linux sur la plupart des PC et portables malgré des drivers non-libres. Quand on va voir dans le détail, entre les drivers, les couches de compatibilité, les blobs binaires, et les instructions en ROM, le périmètre de ce qu'est un driver libre reste quand même assez compliqué à définir, et que dans la plupart des cas, il faut bien accepter un degré au delà duquel le machin est opaque.
Pour le reste (l'incapacité de désinstaller le système, de le remplacer par un autre, ou de le mettre à jour), ce n'est qu'un problème logiciel découlant de la volonté des constructeurs d'enfermer l'utilisateur dans un monde propriétaire. À mon avis, cette volonté n'est pas forcément idéologique ; Microsoft ou Apple savent très bien ce qu'ils font et pourquoi ils le font, mais je ne vois pas pourquoi Google ou Samsung s'engageraient dans la même voie. Par contre, il faut bien avouer que le problème du service après-vente est assez crucial pour ce type d'appareil, et que la multiplication démente du nombre de modèles et leur rythme de sortie effrené ne plaide pas pour une approche modulaire entre le matériel et le logiciel—en fait, si, il pourrait, mais nécessiterait une approche assez révolutionnaire de la gestion d'un produit de grande consommation. Bref, entre ça et l'obsolescence programmée liée à l'absence de mises à jour, les constructeurs ont peu de bonnes raisons commerciales de faire autrement.
Comme toujours, à mon avis, ce problème se devrait d'être réglé par la loi, en imposant à tout constructeur de fournir à ses clients la totalité des données techniques de l'appareil, quitte par exemple à indiquer ce qui est protégé par un brevet, et d'interdire l'utilisation de technologies visant à empêcher le détournement de la machine—bref, à redonner au client ce dont il a toujours eu droit; l'usus, le fructus, et l'abusus sur les objets dont il est propriétaire.
# Création de marché
Posté par arnaudus . En réponse au journal Chronique d'un flop annoncé. Évalué à 9.
Apple a quand même inventé cet appareil, qui s'est vendu à des millions d'exemplaires. Alors oui, on se demande tous à quoi ça peut bien servir, mais les gens qui en ont s'en servent, et semblent s'en servir de plus en plus : les utilisations apparaissent avec l'usage et les applications disponibles.
Quelque part, je pense qu'Apple use ses dernières cartouches là-dessus, car la tablette n'est plus un produit de luxe. Les concurrents Android semblent se placer de mieux en mieux, et si le prix des tablettes passent sous les 100 - 200€, elles vont devenir des mini-ordinateurs très intéressants pour les intégrer à des appareils électroménagers, à des installations domotiques, à des voitures, etc.
Par contre, j'ai un peu peur que le libre ait loupé ce tournant, et l'avenir m'angoisse un peu. Je suis content de voir autant de Linux tourner chez Mme Michu, mais comme on ne peut pas recompiler soi-même oiu changer de distribution, l'idée d'une liaison forte et incassable entre le matériel et le logiciel semble se profiler, et risque de mettre en l'air l'embryon de changement sur la vente liée.
[^] # Re: Caca de taureau
Posté par arnaudus . En réponse au journal See the World in True Colors.. Évalué à 4.
Ouais ok, si tu considères que
`if (rand() > 0.5) print("toto") else print("titi")
est une preuve qu'un ordinateur peut prendre une décision, alors j'avoue, un ordinateur peut prendre une décision. Mais ce n'est pas de ça que je parle. Quand tu dis "l'ordinateur aurait pu redémarrer sans demander", c'est encore une fois le programmeur qui prend une décision, pas l'ordinateur.
Mais bon, tout ceci n'est qu'une histoire de propriétés émergentes. À la base, rien ne distingue le fonctionnement mécanique d'un neurone et le fonctionnement d'un transistor. Les deux obéissent à un certain nombre de règles, et aucun n'est plus "intelligent" que l'autre. La différence, c'est que dans un cerveau, l'organisation des neurones et leur capacité à modifier leurs connexions les uns aux autres fait émerger quelque chose qu'on appelle "intelligence". En comparaison, personne n'a jamais pu faire émerger quoi que ce soit de comparable d'une puce électronique. Ça ne veut pas dire que c'est impossible, mais c'est avant tout un problème logiciel, matériel, et conceptuel. Pour l'instant, on ne sait que programmer des machines qui font semblant d'être intelligentes, en les faisant réagir comme le programmeur l'aurait fait dans une situation similaire—typiquement, un système expert.
Il faudrait un peu plus que des filtres bayesiens anti-spam pour me convaincre de la proximité d'une singularité technologique…
[^] # Re: Caca de taureau
Posté par arnaudus . En réponse au journal See the World in True Colors.. Évalué à 2.
Tu veux dire, comme une hématie?
Non, pas "si je veux". Seulement si le programmeur l'a voulu. Dès que je veux quelque chose, il faut que je demande au programmeur, pas à l'ordinateur. L'entité intelligente derrière l'interface utilisateur, ce n'est pas l'ordinateur, c'est le programmeur. Une télé peut dire des choses passionnantes (parfois, enfin pas souvent), mais si j'ai une question, c'est au gars qui parlait que je dois la poser, pas à la télé.
On va prendre un exemple concret : j'ai fait une mise à jour, et Ubuntu me demande de redémarrer l'ordinateur. Je me demande "tiens donc, et pourquoi"? Je fais quoi, j'ouvre un terminal et je tape "pourquoi dois-je redémarrer"? Je vais chercher dans l'aide? Au mieux, je vais obtenir quelque chose comme "certaines mises à jour requierent de redémarrer l'ordinateur", ce qui m'avance peu. Je peux alors aller décortiquer le contenu des paquets, repérer que c'est le paquet "kernel-image" qui conseille un redémarrage… Mais ça ne me dit toujours pas pourquoi. Pour savoir pourquoi, il faut que j'aille demander sur un forum ou que j'envoie un mail au développeur, qui va me répondre pourquoi il a pris cette décision.
Tout ceci n'a rien à voir avec la rationalité. Le programmeur peut très bien avoir pris des décisions irrationnelles, ou même non-intentionnelles, de la même manière qu'un être humain n'est pas toujours capable de justifier ses actes. Mais un humain est toujours capable de comprendre, d'interpréter, et d'agir en fonction de stimulus. Un ordinateur, dans tous les cas, n'est qu'une machine stupide et obéissante, qui ne sait rien faire sans qu'on lui explique de manière totalement exhaustive et non-ambigüe, c'est clairement une preuve de stupidité.
[^] # Re: Caca de taureau
Posté par arnaudus . En réponse au journal See the World in True Colors.. Évalué à 3.
Il pourrait faire ça si on lui dit de faire ça—rien d'étonnant. Mais il ne saura pas pourquoi il l'a fait (sauf si on le programme pour qu'il explique pourquoi il l'a fait). Encore une fois, on peut simuler la plupart des choses avec un ordinateur, mais le mieux qu'on puisse faire, c'est de simuler les choses tellement bien qu'il devient difficile de faire la différence avec le comportement d'un être humain… mais seulement dans le contexte restreint de l'exercice qu'on souhaite simuler. Ce n'est pas l'ordinateur qui est intelligent, c'est la personne qui l'a programmé.
Simuler le fonctionnement des neurones pour essayer de simuler le fonctionnement d'un cerveau n'est qu'un moyen parmi beaucoup d'autres d'essayer d'améliorer les capacités cognitives des ordinateurs, mais dans l'état actuel des connaissances, on reste à la préhistoire d'une quelconque simulation d'intelligence réelle—l'arnaque, c'est de raconter des trucs sur la singularité technologique et de les relier à l'augmentation de la rapidité des machines à calculer.
D'ailleurs, une belle preuve (s'il en faut), c'est le fait que les ordinateurs de bureau ne sont pas plus intelligents qu'il y a 10 ou 20 ans. Ils sortent encore et toujours des informations totalement stupides ("L'impression n'a pas fonctionné", "Impossible d'atteindre la page http://…", "Veuillez redémarrer l'ordinateur"), et sont totalement incapables de prendre une décision en fonction du contexte ("Vous avez fermé le logiciel sans enregistrer le fichier, sauvegarder, annuler, fermer?", "l'application ne répond plus, forcer la fermeture?"). Pourtant, ces machines ont une puissance de calcul incroyable, mais les seules améliorations "intelligentes" ne viennent que de l'astuce des programmeurs (filtres anti-spam, message "vous avez oublié de joindre une pièce à votre email"…) et pas du tout de l'amélioration des capacités de la machine.
[^] # Re: Caca de taureau
Posté par arnaudus . En réponse au journal See the World in True Colors.. Évalué à 2.
La question "est-ce que cette machine est intelligente" est toujours intéressante, et fondammentale. Le problème, c'est qu'on peut ne pas être capable d'y répondre, c'est le principe du test de Turing, etc. Mais dans l'absolu, quand on trouve une machine "intelligente", c'est la plupart du temps que la machine a été programmée par quelqu'un d'intelligent, pas qu'elle est intelligente elle-même. Ça pourrait changer, mais pour l'instant, je ne vois aucun exemple où j'ai trouvé une machine intelligente.
Ceci dit, tu as raison, l'amélioration des capacités des machines a permis de faire la part des choses entre les tâches intensives et les tâches intelligentes. Au siècle dernier, on devait considérer que les bons joueurs d'échec étaient des gens extrêmement intelligents, alors que les ordinateurs les ont ramenés au rang de calculateurs biologiques imparfaits. Je pense que ce n'est pas un hasard si par exemple les grands patrons gagnent de plus en plus d'argent : ce sont des gens "intelligents" dont les compétences ne peuvent pas être simulées par une machine. Inversement, les gens dont le boulot n'est pas loin d'être remplacé par un robot ou un logiciel gagnent de moins en moins d'argent.
[^] # Re: Caca de taureau
Posté par arnaudus . En réponse au journal See the World in True Colors.. Évalué à 3.
On peut modéliser le système, ou le simuler, mais pas le reproduire. Avec un ordinateur, on peut simuler comment un avion vole, mais on ne peut pas faire voler l'ordinateur (ou alors, il faut le mettre dans un avion).
Ceci dit, j'y pensais hier soir en rentrant, les ordinateurs ont prouvé qu'ils étaient largement capables de résoudre des problèmes complexes, et il n'est pas si évident que ça de mettre une limite sur ce qu'un ordinateur peut faire ou non. Il semble que la limite se situe à la définition du problème. On définit un problème, on en fixe les règles et les limites, un ou plusieurs programmeurs talentueux programment l'ordinateur, et les résultats peuvent être identiques, voire supérieurs, à ce qu'un humain peut faire. Par exemple, si on prend un problème extrêmement complexe qui nécessite à la fois de la rigueur et de l'imagination : composer une fugue. Il est tout à fait envisageable (je me demande même si ça n'a pas déja été fait) d'écrire un programme capable d'écrire une fugue à deux, trois, quatre voix, en respectant les règles extrêmement complexes du contrepoint, en ajoutant en plus des innovations (sur la base d'un générateur de nombres aléatoires par exemple), de manière à produire des fugues à la demande. Il est même possible que certaines d'entre elles présentent un intérêt musical, ou que certaines compositions outrepassent en complexité les compositions des génies du Baroque. On a là un ordinateur capable d'imiter un génie humain, et de faire des choses que les programmeurs sont incapables de faire (connaitre les règles ne signifie pas pour autant être capable de les respecter). Cependant, cet ordinateur ne sera jamais capable de pensée artistique, il ne fait que mimer ce qu'on lui a appris à faire. Il ne pourra pas s'affranchir des règles parce qu'il lui en a pris l'envie, il ne pourra pas classer ses compositions par ordre d'intérêt artistique, il ne pourra même jamais imaginer ce qu'est une fugue, en quoi c'est intéressant. Dans l'absolu, il ne serait pas impossible de créer un programme capable de noter des partitions en fonction de leur intérêt, mais il faudrait l'écrire : jamais spontanément un ordinateur ne sera capable de faire ça.
C'est amusant de voir d'ailleurs qu'il existe des tâches qui nous semblent ridiculement triviales, et qui sont impossibles à réaliser pour un ordinateur. Le contexte aidant, par exemple, je ne vois pas comment un ordinateur pourrait décider pour qui voter pour la présidentielle. Il pourrait comparer les programmes, calculer des scores économiques et des indices de crédibilité, mais il ne pourrait jamais décider s'il est de gauche ou de droite. Pourtant, la plupart des glands avec qui j'ai l'honneur de partager mon morceau de Terre sont capables de faire un tel choix sans problème.
# Caca de taureau
Posté par arnaudus . En réponse au journal See the World in True Colors.. Évalué à 10.
Bon, alors mon avis de biologiste sur ce journal : oubliez-le. Il ne contient qu'une sorte de gloubiboulga Bogdanovesque un peu délirant, mais pas franchement informatif.
On sait depuis longtemps que l'analogie entre le cerveau et une machine à calculer est spécieuse. On peut, avec un ordinateur, simuler grossièrement le fonctionnement d'un cerveau. De même, avec un cerveau, on peut simuler le fonctionnement d'un ordinateur. Mais comme il a déja été dit plus haut, le cerveau n'est pas une machine à calculer, il n'effectue pas d'"opérations", et, à ma connaissance, les propriétés émergentes de son organisation sont encore très mal comprises (il ne suffit pas de connecter des modèles de neurones pour obtenir les propriétés émergentes souhaitées).
Il est donc très, très largement prématuré de prétendre que la singularité technologique est proche. La singularité technologique n'a pas grand chose à voir avec l'augmentation des capacités de calcul, c'est vraiment au niveau logiciel que ça bloque. Un smartphone est capable d'inverser une matrice 500x500, ce qu'aucun être humain ne peut faire, mais aucune machine ne peut innover face à une situation imprévue, ce que la plupart des vertébrés est capable de réaliser. À ma connaissance, il n'existe aucune indication qu'il soit possible de transformer nos calculettes géantes en machines analytiques au cours du prochain siècle.
[^] # Re: quelques fôtes qui ont passé ma relecture, désolé : un modérateur peut-il corriger ?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Plus intéressant qu'Apple : Mozilla sort Collusion. Évalué à 1.
Dire que la réforme est un couac est peut-être à la mode, mais c'est assez faux. Quand on lit le texte de la réforme, il est dit extrêmement clairement qu'elle est modulaire ; elle inclut de nombreux changements déja acceptés en 1990, quelques un qui sont en cours de lexicalisation, et des propositions de changement acceptables. Elle n'est donc pas conçue pour être appliquée "en bloc", et de nombreuses propositions de cette réforme sont tellement entrées dans les mœurs qu'on ne les identifie même plus. Je pense en particulier à la lexicalisation des pluriels étrangers ; on dit et on écrit bien "des ferrys", "des talibans", "des scénarios", alors que ces graphies étaient controversées il y a 20 ans. D'autres changements acceptés portent sur les plusiels de certains mots composés, et sur des accents aberrants (comme événement -> évènement). Par contre, d'autres changements plus intrusifs attendront la nouvelle génération, qui aura appris la nouvelle orthographe à l'école.
[^] # Re: Wow !
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Version 1.0 de Julia. Évalué à 10.
Ne panique pas, ils ne savent pas coder en R. Le code est plein de boucles, ce qui est une aberration en R.
> system.time(pisum())
user system elapsed
7.180 0.000 7.197
> system.time(pisum2())
user system elapsed
0.070 0.000 0.069
> system.time(pisum3())
user system elapsed
0.070 0.000 0.069
> system.time(pisum4())
user system elapsed
0.000 0.000 0.006
Voila, quand on sait utiliser R, on diminue par 100 le temps d'exécution. Et en utilisant le bytecode, la fonction s'exécute trop rapidement pour la mesurer—et encore, je récupère les 500 sorties identiques dans un vecteur, donc il faudrait en plus retirer l'étape inutile d'allocation d'espace. Conclusion : comme d'hab, benchmark stupide.
[^] # Re: XDG Base Directory
Posté par arnaudus . En réponse au message Emplacement des fichiers de config utilisateur. Évalué à 5.
Bah, quand même, l'empaqueteur peut tout à fait mettre les options qui vont bien au config (ou au pire patrcher le programme) pour qu'il écrive ses petits trucs aux endroits qui vont bien. Autrement, je ne vois pas vraiment quelle plus-value est apportée par l'empaquetage…
# Expérience
Posté par arnaudus . En réponse au journal Arrêt d'Elveos.org. Évalué à 7. Dernière modification le 28 février 2012 à 09:52.
Je n'ai aucune expérience dans le domaine, mais j'ai l'impression (peut-être un peu naïve) qu'il y a quand même beaucoup de positivisme un peu forcé dans le monde du libre sur ce type de modèle de financement. Certes, a priori comme ça ça parait attractif, mais dans les faits, ça donne quoi? Il y a tellement de problèmes potentiels que ça me fait froid dans le dos rien que d'y penser.
En clair, comment filtrer les propositions, comment évaluer le montant attribué à chaque tâche, et comment évaluer la qualité du travail accompli? L'implémentation d'une fonction ou la correction d'un bug critique n'a de sens que si elle est intégrée uptream (ou au pire sous la forme d'un module comme dans Firefox), mais ça peut ne pas dépendre du développeur. Si le patch n'est pas intégré, qui va le maintenir, qui va s'amuser à compiler les sources pour publier un binaire de temps en temps?
Je me demande aussi comment gérer le processus de développement lui-même. Est-ce que les développeurs sont mis en compétition (ce qui aurait l'avantage d'obtenir plusieurs implémentations à comparer pour ne garder que la meilleure), ou y a-t-il un moyen de privilégier le travail collaboratif? Comment empêcher le financement a posteriori (le dev a déja implémenté la fonction, il essaye juste de monnayer son boulot), qui ne semble pas dans l'esprit du projet?
Sur le plan du fonctionnement, je pense que je préfère les Google Summer truc machin. Ce mode de fonctionnement a l'avantage de sembler plus sain sur le plan du droit du travail (on paye une sorte de salaire sur les mois pendant lesquels le projet est développé, on ne paye pas à la tâche), le principe est d'aider les jeunes à s'insérer dans le monde professionnel du logiciel libre, et surtout les projets viennent d'en haut, ce qui maximise la probabilité que le boulot soit réellement souhaité par les développeurs du projet, et si le code est correct, il y a de fortes chances pour qu'il soit intégré.
[^] # Re: là bas non plus
Posté par arnaudus . En réponse au journal FreeMobile ne fonctionne pas à l'étranger. Évalué à 10.
Non, je ne suis pas d'accord. La doc contractuelle indique qu'il est possible d'acheter un crédit étranger" à 5€ valable 3 mois, mais le service ne fonctionne pas. À 0€, 2€, 16€, ou 300€, un contrat est un contrat, et tu es en droit de te plaindre si tu n'as pas le service qu'on t'a promis. C'est un peu trop facile ça, de respecter telle ou telle clause du contrat parce que c'est pas cher… Si tu achètes une conserve chez Lidl et qu'elle est pourrie quand tu l'ouvres, tu vas quand même aller te faire rembourser.
Ceci dit, voila, la seule explication c'est que Free s'est super mal démerdé et a lancé son offre à la toute dernière minute (sinon la licence était invalidée), et qu'ils sont complètement à l'arrache sur beaucoup de trucs. Les "trous" de service se comblent petit à petit, mais ça fait pas très pro tout ça.
Les médisants pourraient peut-être dire que le forfait à 2€ pour les 3 premiers millions d'utilisateurs, c'était peut-être aussi pour tester la charge du réseau en configuration réelle, une sorte d'offre promotionnelle pour les bêta testeurs, quoi.
[^] # Re: Applications
Posté par arnaudus . En réponse au journal FreeMobile ou comment vouloir faire aussi mal que les banques.... Évalué à 9.
C'est pas non plus comme si tu pouvais prendre les gars de la com pour leur faire faire de la review de code. La com était au point, les autres non. Mais d'après ce que j'ai compris, il n'y a pas que le site web qui a été fini à 4h du mat la veille, certaines antennes d'après des médisants sont cablées avec du cuivre, Orange trouve que son réseau est un peu trop occupé par rapport à ses prévisions, il faut 3 semaines pour recevoir sa puce SIM, etc etc. Donc oui, je crois qu'ils étaient juste à l'arrache partout. Chez Free, ça a l'air d'être une culture d'entreprise -- des mecs qui courent dans les couloirs en criant "putain putain putain" :-)
[^] # Re: Oui ... et ?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Comment Ubuntu "s'appuie" sur Debian. Évalué à 8.
Bah, il suffit dinterdire de dire "Ubuntu". Il faut dire "Ubuntu/Debian/Gnu/Linux".
[^] # Re: Applications
Posté par arnaudus . En réponse au journal FreeMobile ou comment vouloir faire aussi mal que les banques.... Évalué à 6.
Ils sont à la bourre, c'est de leur faute, mais il ne faut pas oublier qu'il y avait une date limite mi-janvier, et que s'ils ne l'avaient pas respecté, ils risquaient de perdre leur licence. Lancer leur offre était donc obligatoire, et ils l'ont lancée dans l'état, c'est à dire à l'arrache grave sur tous les plans. Personne ne dit que ce n'est pas de leur faute, par contre une fois à la bourre, ils ne pouvaient rien faire d'autre.
[^] # Re: Applications
Posté par arnaudus . En réponse au journal FreeMobile ou comment vouloir faire aussi mal que les banques.... Évalué à 3.
Ah ah :-) Vu à quel point ils sont à l'arrache sur le développement de leur offre (les services sont censés s'activer petit à petit) et sur le déploiement du réseau, ça m'étonnerait qu'ils aient eu le temps ne serait-ce qu'à penser à des applis de suivi de conso :-)
[^] # Re: comprends pas
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche La loi sur le secret des affaires en conflit évident avec les logiciels libres. Évalué à 7.
Mhhh, je ne sais pas, on se monte peut-être un peu le bourrichon pour rien.
Deux situations : le logiciel est à usage interne, et le logiciel est à usage externe.
Dans le premier cas, l'application de la loi ne pose aucun problème. Quand un logiciel GPL est développé en interne et jamais distribué, il n'y a aucune obligation de distribuer les sources, et par conséquent il n'y a pas de problème pour appliquer le secret des affaires, le code source peut être protégé, et les employés sont condamnables s'ils le diffusent.
Dans le deuxième cas, l'entreprise ne peut évidemment pas légalement empêcher la fourniture du code source avec le binaire. La GPL est très claire sur le sujet, soit on respecte ses termes, soit la GPL ne s'applique pas. Imaginons que je reçois un binaire, je demande le code associé, et l'entreprise ne me le founir pas (pour n'importe quelle raison, le secret des affaires n'est qu'une raison parmi d'autres), je prévient l'auteur du soft, et il peut poursuivre l'entreprise pour contrefaçon. Je n'arrive pas à lire la loi sur le secret des affaire comme une autorisation de violer un quelconque autre disposition légale, et certainement pas celle de la propriété intellectuelle. Un entrepreneur ne peut pas non plus évoquer le secret des affaires pour ne pas remplir sa déclaration d'impots, ou pour ne pas dénoncer ses employés qui se sont fait flasher avec leur véhicule de service.
Ceci dit, on voit très bien où ça va mener : il va falloir aller au tribunal, payer des avocats, attendre de très longues années, avant d'avoir un jugement rendu. L'empilement des lois, telle qu'on l'observe actuellement, ne bénéficie finalement qu'à deux catégories de personnes : les avocats, qui sont rendus indispensables par la complexité de l'arsenal législatif, et les gens qui souhaitent violer les lois, qui peuvent profiter de la situation pour faire trainer les procès, intenter des recours interminables, évoquer des conflits obscurs entre lois pour demander l'avis de X, Y, du conseil constitutionnel ou de la cour Européenne des droits de l'Homme... Bref, une nouvelle loi n'est jamais une bonne nouvelle, surtout quand elle répond à un problème qui n'existe pas.
[^] # Re: Godwin
Posté par arnaudus . En réponse au journal Pour un Internet libre.... Évalué à 4.
Peut-être parce que tous ceux qui ont essayé un jour vendraient leurs gamins pour revenir en arrière? Non, sans dec, je n'ai pas de réponse à t'apporter hors du FUD, Hitler, Staline, Corée du Nord, camps de concentration, racisme, haine, la teuf à Jeanne d'Arc avec les skinheads...
Et ça n'a rien à voir avec l'"extrêmisme" en général. Ça a à voir avec la démocratie et le respect des valeurs de la république. Et puis oui, l'extrême droite, c'est les blousons noirs, c'est des gens qui pensent que les arabes des cités ne sont pas des vrais français, c'est des gens qui aiment le bruit des bottes, qui pensent qu'il n'y a pas assez de monde en prison, et que les chambres à gaz sont un détail de l'histoire. Alors la fausse attitude naïve à deux balles, du genre "moi je n'ai pas de parti pris et j'écoute ce que tout le monde a à dire", j'y croirais si tu étais un petit africain analphabète, mais pas si comme tout le monde tu sors du système scolaire, tu as eu des cours d'histoire, tu sais lire, écrire, compter, décrypter des discours et des attitudes, tu as parlé avec des gens qui n'ont pas la même culture que toi, tu as voyagé, tu as réfléchi sur les problèmes de société, de la mondialisation, sur les droits de l'homme, le relativisme des points de vue, l'influence de la religion, les valeurs humanistes... J'ai du mal, mais j'admet que dans tous les pays, dans toutes les cultures, on trouve systématiquement une marge de nazillons nationalistes, mais je n'arrive pas à comprendre l'attitude "cul-entre-deux-chaises", genre "je suis facho mais je n'assume pas". Ça me semble le genre d'idéologie vers laquelle on ne peut pas être ambigü, un peu comme le fenouil à la vapeur : soit ça te fait dégueuler comme la plupart des gens, soit tu aimes en manger ; ça ne peut pas laisser indifférent. En tout cas, je ne connais personne qui puisse dire "ah c'était bon ce truc, mais je ne m'étais pas aperçu que c'était du fenouil".
[^] # Re: Godwin
Posté par arnaudus . En réponse au journal Pour un Internet libre.... Évalué à 10.
Exactement pareil : c'est faux, et c'est strictement un copier-coller de la com du FN.
Carrément pas. La droite UMP a sacrément tendance à dériver vers sa droite, loin du centrisme gaullien du RPR. Quand on compare le programme du PS et de l'UMP, il y a quand même des différences profondes de philosophie, qui ne se réduisent pas au programme économique. La droite a une interprétation individualiste des problèmes de la société, alors que la gauche a une interprétation sociétale : c'est le clivage prévention/répression par exemple, qui a constitué un marqueur fort de l'élection de 2007.
Il faut bien comprendre que la minimisation de la différence droite-gauche est un argument multiple : il sert à la fois les extrêmes (gauche et droite) et les centristes. Par contre, il n'y a que le FN qui utilise le terme "UMPS". L'ensemble de ta rhétorique sort d'une plaquette du FN : elle dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas, la gauche et la droite, c'est pareil, et le FN a changé avec Marine. La suite, c'est "la dernière fois j'avais voté Sarko mais il m'a déçu, donc je pense que je vais donner une chance à Marine"?
Et qu'on ne me fasse pas dire ce que je n'ai pas dit : il est tout à fait légimite de s'étrangler en s'apercevant du degré de corruption de nos responsables politiques, et de l'état de notre démocratie. Mais ce genre de constat ne justifiera jamais l'adhésion à une logique d'extrême droite, ni à l'acceptation de leur discours. C'est un piège grossier dans lequel je suis surpris de voir tant de gens tomber.
# Godwin
Posté par arnaudus . En réponse au journal Pour un Internet libre.... Évalué à 9.
OK, donc déja, quand on utilise la rhétorique du FN, on est franchement pas loin du point Godwin.
C'est vraiment important ces histoires d'éléments de langage. Mine de rien, le terme "UMPS" porte en lui tout un programme électoral : négation de la différence droite/gauche, positionnement extrêmiste, mépris pour les élites intellectuelle... On ne peut pas l'utiliser naïvement : soit on est un ignorant naïf et on sort ça naturellement (un peu comme les lapsus youtube/youporn), ce qui est exactement l'objectif des communicants du FN (dédiabolisation, etc), soit on est un faux naïf qui a un peu trop trainé dans les meetings d'extrême droite...
# Symptomatique
Posté par arnaudus . En réponse au message Je voudrais installer un logiciel mais c'est grave dur. Évalué à 10.
Utiliser un outil nécessite TOUJOURS de comprendre la base de son fonctionnement. L'informatique grand public a été pourrie par des décennies de propagande essayant de faire croire le contraire à ses utilisateurs.
J'ai vraiment horreur de l'argument "non non ne m'expliquez surtout rien, je veux juste que vous le fassiez marcher pour moi". Je ne comprends pas comment on peut accepter d'être dépendent intellectuellement des autres. Il y a plein de choses dont je ne comprends pas le fonctionnement, mais j'aimerais tellement que quelqu'un de compétent m'explique!
[^] # Re: Allemagne et rigueur
Posté par arnaudus . En réponse au journal Accord OEM avec DELL : Est-ce que SuSE commence à rattraper son retard face à Redhat ?. Évalué à 3.
Bah, je pense qu'il y a pas mal de choses mélangées quand on parle de l'allemagne. Il y a le préjugé culturel, qui veut que les allemands sont des gens carrés et organisés... ce qui n'est pas forcément complètement faux (disons qu'ils sont moins latins que nous). Il y a aussi le fait que c'est à la mode actuellement de vanter le modèle allemand, ou au moins de se comparer à eux : ils sont mieux pour ça, ils sont moins bons pour ça. Ouais, bon, c'est du buzz, mais ça permet d'avoir un point de repère.
Enfin (et je pense que c'est le plus important), les allemands ont moins mangé avec la crise que les pays latins, et ça, c'est quand même grâce à leur maitrise des finances publiques. Au delà des conneries un peu xénophobes et de la mode du moment, il y a le fait que les allemands ont su proposer des budgets à l'équilibre, alors que nous avons de tous temps flirté avec la limite officielle des 3% du PIB (donc beaucoup plus en termes de déficits par rapport aux revenus de l'État). Dans un sens, je ne sais pas si c'est vraiment un avantage, parce qu'ils sont en position de force, mais ils sont aussi en position de payer pour les autres, qui n'ont plus un rond. On se sent un peu dans la position du petit frère RMIste qui claque tout au casino et qui taxe le grand frère qui a un boulot sérieux en costard cravate... "allez quoi mec, t'es pas cool, tu sais pas vivre -- J'en ai marre de payer pour tes conneries, tu vas trouver un boulot, je te fous dehors si tu ne le fais pas".
[^] # Re: Anglicismes.
Posté par arnaudus . En réponse au message Une vue d'ensemble sur antivirus. Évalué à 3.
Tu dois avoir raison. Ça montre quand même le progrès des logiciels de traduction automatique, car il faut lire avec attention plusieurs phrases pour détecter de telles fautes. Certaines phrases sont quasiment parfaites : «Les virus d’ordinateurs sont les programmes nuisibles, destructifs et autopropageables qui se propagent d’un ordinateur à l’autre à travers l’Internet, le réseau ou un périphérique de stockage amovible tel qu’un disque compact ou une clé USB.», «Voici quelques suggestions afin de vous aider à choisir le meilleur programme antivirus pour votre ordinateur.» Il y a encore quelques années, la traduction automatique était considérée comme un des meilleurs exemples de tâche impossible à réaliser par un ordinateur, et la vitesse de progression est assez bluffante (j'imagine qu'il existe les logiciels payants encore plus performants).