refuser de citer des articles qui ne sont pas en libre accès.
Bien sûr, compromettre son intégrité scientifique en faveur de ses prises de position politiques. Genre, tu ne cites pas tes concurrents parce qu'ils ont publié dans un journal que tu n'aimes pas... Il y a quand même des limites.
Bah, je pense qu'on veut tous un système quelque part entre les deux :
* Un internet traçable pour pouvoir chopper les vilains pédophiles
* Une structure souple pour garantir la liberté d'expression dans tous les pays et quel que soit le régime, y compris le notre
À mon avis, les deux aspects sont contradictoires, ce qui fait qu'on est tous un peu schizo quand on défend la liberté d'expression -- au final, ça se termine sur des arguments du type "vous défendez les pédophiles et les pirates" "et vous êtes un nazi".
Disons que le problème de la représentativité est le vote par "paquet". Quand tu votes pour un gusse ou un parti, tu votes pour un "forfait" incluant des trucs et des machins. Tu es d'accord sur certains, tu t'en fous pas mal d'autres, et tu n'est pas d'accord sur quelques autres. Si tu es contre la sortie du nucléaire, pour le mariage homo, pour les logiciels libres, pour la TVA sociale, pour le fédéralisme européen, et contre l'augmentation du nombre de fonctionnaires, tu risques fort de ne pas trouver de candidat qui reprend ça. Je pense que c'est un vrai problème de représentation démocratique.
Un autre problème réel est l'alignement des candidats sur une position intermédiaire, qui est inhérente à la démocratie participative. Chaque candidat a un bloc de soutien populaire robuste, la différence entre candidats se fait sur les gens qui ont des opinions un peu intermédiaires. Pour gagner, il faut convaincre ces électeurs intermédiaires minoritaires, et donc tordre les programmes vers eux. De fait, les programmes se ressemblent énormément, le choix démocratique en est beaucoup plus difficile (et le risque de voter en fonction de critères non-objectifs augmente), et la ligne suivie par un gouvernement n'est pas représentative des électeurs de ce gouvernement.
Bref, il y a quand même des défauts inhérents au système de représentation, et je ne suis absolument pas convaincu que ça soit 100% démocratique. Là comme ça, je dirais que nos sociétés sont, allez, 20 à 30% démocratiques (c'est à dire que 20 à 30% des décisions politiques qui sont prises seraient soutenues par le peuple si on lui demandait de s'exprimer). Ça veut quand même dire que 70% des décisions sont prises contre le peuple par ses représentants, si tu trouves ça acceptable moralement, j'aimerais bien entendre tes arguments.
Disons que c'est un peu complexe quand même. Quand il y avait eu une moilisation contre le projet de loi visant à permettre à toute personne d'imposer un rectificatif s'il se sentait diffamé, seule la Wikipédia italophone avait réagi. Il semble un peu disproportionné de stopper Wikipédia en espéranto pour une histoire de projet de loi américain. On n'arrête pas de dire qu'on en a marre de tous ces gens qui considèrent que les USA sont le centre du monde, on n'est pas obligés de réagir de la même manière.
L'autre aspect du débat, c'est que la loi en question n'affecte pas directement Wikipédia. C'est certain, la loi SOPA est une loi liberticide et potentiellement très dangereuse pour la liberté d'expression et pour Internet. Cependant, les sites qui sont directement visés sont les hébergeurs de contenu (youtube, dailymotion) et les sites de streaming et de direct download. Pour eux, en effet, il s'agit d'un véritable projet de censure, avec une coupure non sélective qui les menace à chaque infraction constatée, ce qui remet réellement en cause leur modèle d'existence, puisqu'ils n'ont pas les moyens de valider un par un leur contenu.
Par contre, pour Wikipédia, les conséquences sont très indirectes. Wikipédia est modéré par des utilisateurs a posteriori, et on parle de plus en plus d'une modération a priori (la fonction existe, je me demande si elle n'est pas activée sur WP allemande depuis quelques années d'ailleurs), les visiteurs non-identifiés tombant sur une version "validée" des articles. Bref, étant donné son mode de fonctionnement, le risque que Wikipédia puisse subir une fermeture automatique du fait de cette loi est assez faible, elle n'est pas la première concernée, et de loin. Bref, pour résumer les discussions sur WP francophone, la fermeture est avant tout un acte politique, pas un réflexe de défense des intérets immédiats de WP. Il est donc raisonnable que les différentes versions linguistiques soient libres de réagir indépendamment.
Ouais, enfin tu es quand même en train de discuter les micro-avantages d'un forfait qui te coûte 1200% plus cher. À moins d'être super-riche, je pense que tu devrais t'interroger sur un petit syndrome de Stockholm...
Si tu réponds pas à un RDV téléponique, tu es radié. Ils s'en foutent totalement de tes conneries de numéro masqué.
Ils ont d'ailleurs une bonne raison de masquer le numéro, le point d'entrée n'est pas le même que le point de sortie. C'est ton conseiller qui va t'appeler, mais il fait ça quand il n'est pas en RDV. Quand il est en RDV, il ne veut pas être appelé par Duchemol qui n'était pas là ce matin ; pour l'appeler, tu passes par le standard avec la petite musique. De manière générale d'ailleurs, dans de très nombreuses entreprises, les numéros de postes internes sont masqués : un poste interne peut appeler directement un client, mais le client passe par le standard pour rentrer. Il me semble que ce type d'organisation est totalement légitime ; y compris pour le client, qui est certain de tomber sur quelqu'un même si la personne qui a laissé un message la veille est en RTT.
??? Sur la Freebox, les numéros masqués sont virés avec un message, ils ne tombent pas sur le répondeur.
Si le banquier appelle d'un numéro masqué, ce n'est pas par plaisir, c'est parce que c'est un centre d'appel. Par exemple les services 24/24, genre les services d'opposition. Les banques peuvent appeler par exemple pour confirmer une transaction inhabituelle sur une Visa (comme un gros achat en Russie), c'est une téléopératrice qui appelle, elle n'a pas de numéro parce qu'on ne peut pas l'appeler, ça passe par un numéro à la con en 08, et on tombe sur des gens qui répondent, qui ne sont pas les mêmes que les gens qui appellent.
Bref, moi non plus je n'aime pas les numéros masqués, mais il est franchement stupide et dangereux de les refuser par principe. Tu appelles le 115, ça coupe, ils essayent de te rappeler, et forcément ils sont bloqués. On a cité assez d'exemples ici, un numéro de téléphone, ce n'est pas une adresse IP, et il est tout à fait légitime dans certains cas de ne pas avoir de numéro à afficher quand on appelle -- le téléphone, ce n'est pas fait que pour les discussions avec ton pote Dédé.
Mais pour un scientiste, ça doit être réellement difficile à percevoir qu'il peut exister autre chose que la science.
Bien sûr que si. Je suis scientifique, et j'admets qu'il existe énormément de raisonnements non scientifiques -- comme le gloubiboulga pseudo-scientifique de tes commentaires par exemple, plein de concepts (comme l'incomplétude) que tu ne maitrises pas. Bref, j'admets parfaitement que de tels raisonnements existent.
Tous les scientifiques admettent qu'il existe beaucoup de manières de raisonner. Le scientisme revient à dire que seul le raisonnement scientifique est valide. Beaucoup de scientifiques ne sont pas scientistes. Par exemple, dans un tribunal, on mélange des arguments scientifiques et des arguments non-scientifiques. La décision de condamner quelqu'un, quand on manque de preuves matérielles, se prend sur la base de l'absence de doute raisonnable -- un conncept qui, formulé de cette manière, est peu scientifique, et que pourtant je trouve acceptable.
Un autre exemple classique est le recours à la démocratie. Le raisonnement rationnel est nécessaire pour mettre en lumière les tenants et les aboutissants d'un enjeu politique, par exemple l'arrêt du nucléaire. On peu échanger des arguments économiques, politiques, éthiques, etc., pour au final devoir prendre une décision par la voie des urnes. Il est tout à fait envisageable que le raisonnement conduisant à la décision collective démocratique ne soit pas scientifique (comment comparer scientifiquement un problème économique et le risque de danger pour la santé?). Pourtant, la plupart des scientifiques admettent la prise de décision démocratique.
Il y a donc de nombreux exemples où un raisonnement non-scientifique est préféré au raisonnement scientifique.
Ça peut aussi vouloir dire : j'y ai réfléchi mais je ne trouve pas de réponse satisfaisante. Donc pour l'instant je n'en sais rien.
L'agnosticisme est une position scientifique tout à fait acceptable dans certains contextes. Pour reprendre l'exemple donné par Dawkins dans son excellent "The God delusion", la plupart des scientifiques est agnostique sur la question de l'existence de la vie extraterrestres: on ne les a pas encore trouvés, donc on n'a pas démontré qu'ils existaient, mais en même temps, on ne peut pas rejeter leur existence sur la base d'un raisonnement probabiliste. Chacun place le curseur un peu où il veut sur le segment ]0-1[ de la probabilité d'existence des ETs, mais la position de Dawkins (plus près de 0.5 que des extrêmes) est raisonnable.
Pour l'existence de Dieu, l'argument est de dire que la science expérimentale a détruit la quasi-totalité des propositions réfutables émises à partir des mythes des différentes religions, et qu'il n'y a aucune indication que le mouvement puisse s'inverser dans l'avenir. Par exemple, si on prend la Bible, on peut y trouver des propositions scientifiquement réfutables : l'ordre de création de l'Univers (la terre avant les étoiles, etc), l'âge de la terre, sa forme ("aux quatre coins du monde"), etc. Ces propositions reflètent l'état des connaissances des gens qui ont écrit la Bible, et s'ils ont par chance écrit des choses vaguement semblables aux théories scientifiques actuelles, ils se sont magistralement planté la plupart du temps (et il a même souvent été dit que l'aspect "scientifique" de la Bible aurait pu être bien meilleur si ses rédacteurs avaient eu une culture scientifique à l'époque).
Alors oui, certains théologiens utilisent le joker "suprême" de la métaphore : ah oui mais en fait, les 7 jours de la création, c'est une métaphore, et c'est compatible avec 4.5 milliards d'années d'évolution. L'argument est imparable, surtout qu'on redéfinit ce qui est métaphorique ou ce qui ne l'est pas en fonction du progrès des connaissances : Quand Jésus marche sur l'eau, c'est une métaphore, mais quand on dit de cramer les homos, ça c'est sérieux (genre, Dieu ne pouvais pas mettre en italique ce qui était métaphorique, il laisse le choix aux mortels de cramer les pécheurs jusqu'à ce que la science suggère qu'on aurait peut-être mieux fait de pas les cramer). Bref, il y a 200 ans, la création du monde telle que relatée dans la Bible, c'était la vérité vraie, maintenant, c'est une métaphore. Par contre, la création de l'Univers dans la bible, ça doit être le big bang -- je parie que ça va devenir une métaphore un de ces jours.
Mais à mon avis, ce qui est le plus frappant, c'est le renoncement par la plupart des théologiens à la nature interventionniste de Dieu. Si on essaye d'estimer l'effet d'une prière sur la guérison de la même manière que l'effet d'un médicament, on ne trouve rien d'autre que l'effet Placébo habituel : prier pour quelqu'un ne sert donc absolument à rien, soit Dieu n'entend rien, soit il ne fait rien, soit il traite de la même manière les malades cathos, boudhistes ou athées, qu'on prie pour eux ou non (donc il se fout totalement des prières). Dans le même temps, malgré les progrès techniques, on n'a jamais réussi à enregistrer ou reproduire un miracle de manière scientifique ; personne n'a filmé de manière convaincante une guérison miraculause ou l'apparition de la Vierge dans une grotte. Il n'y a pas non plus aucune trace statistique de miracles ; par exemple, le nombre de survivants dans les catastrophes aériennes suit exactement les lois statistiques attendues -- si Dieu sauve des gens, il les sauve selon les lois de la statistique et de la physique (par exemple, il sauve les passagers installés dans l'axe des ailes, la partie la plus renforcée d'un avion). Soit Dieu fait bien attention à réaliser ses miracles loin d'un smartphone, soit il n'y a pas plus de miracles que de poils sur un œuf dur. Bref, la science a démontré au moins deux choses qui n'étaient pas du tout évidentes il y a 2000 ans : 1) Rien ne soutient le caractère surnaturel de la Bible (c'est juste un bouquin écrit par des Hommes et inspiré de légendes plus anciennes), et 2) Rien ne soutient le caractère interventionniste de Dieu. Bref, si il y a même 500 ans des gens intelligents et raisonnables plaçaient le curseur à mi-chemin entre 0 et 1, chaque nouvelle constatation scientifique a déplacé année après année le curseur vers le 0. Actuellement, n'importe qui disposant d'une culture scientifique moyenne et d'une liberté d'esprit pas trop engoncée dans ses croyances familiales admet que le curseur est tellement proche de 0 qu'il est probablement plus sage de le mettre carrément à 0 plutôt que d'espérer qu'une expérience scientifique aille dans le sens contraire des millions de précédentes dans les années qui viennent.
Alors bon, la théologie accorde bien entendu une place à un Dieu non-interventionniste, un observateur bienveillant qui n'agit pas sur le monde (par choix, autrement s'il ne peut pas agir du tout, ce n'est pas un Dieu). Parfois, on peut lire des trucs comme "Dieu a créé l'univers parfait avec le Big Bang, il n'a plus à intervenir", mais évidemment, c'est un argument magique seulement en apparence : il n'y a aucune différence entre "ne pas exister" et "exister mais de manière parfaitement indétectable et irréfutable". Les trucs basés sur un Dieu non-interventionniste finissent toujours sur des problèmes de sémantique superficiellement profonds, par exemple à la question de l'existence de Dieu au moment du big bang (comment Dieu peut-il provoquer quelque chose sans exister, puisque rien ne peut exister avant le big bang), on entend souvent des réponses comme "Dieu existe hors du temps et de l'espace". Ce n'est pas profond du tout, c'est simplement des mots qui n'ont pas de sens. Je peux aussi dire que ma carte mère transcende le processeur, ou que le Dalaï Lama aurait quand même existé s'il y avait eu plus d'antimatière que de matière dans l'univers ; quand on arrive à des réponses qui n'ont pas de sens, c'est simplement qu'on s'est coincé dans un raisonnement fallacieux.
Ah si, un classique : Dieu existe pour ceux qui y croient, c'est donc une manière d'exister. L'avantage, c'est que ça marche aussi avec le père Noël :-)
je ne réponds plus aux numéros masqués non plus, les gens n'ont qu'à se débrouiller pour faire apparaître un numéro.
Ouais, bien sûr, je m'étais dit la même chose. Et puis un jour tu t'aperçois aussi que ni ton banquier, ni Pôle Emploi n'ont pu t'appeler, et que tu t'es mis tout seul dans la mouise avec tes principes à la mord-moi-le-nœud, parce que le monde extérieur n'est pas seulement là pour te faire chier : il y a aussi des gens qui t'appellent pour te vouloir du bien, et quand ils tombent sur le petit message qui dit que tu les refuses pour cause de numéro masqué, ils décident que tu peux aller te faire huiler.
Exemple concret : tu te fais livrer un truc, tu prends une demi-journée, et le truc n'arrive pas. Tu téléphone pour râler, et là, la nana t'explique calmement que le livreur t'a appelé 3 fois au numéro que tu leur avais donné, qu'ils n'ont pas pu te joindre, et qu'ils ont donc annulé la livraison -- bien sûr Monsieur, nous pouvons reprogrammer une nouvelle livraison, on vous facturera 48€, comme très clairement indiqué dans les conditions générales de vente.
Ehhh ouais, ils avaient qu'à pas être masqués. Et tu n'avais qu'à pas jouer au con avec tes principes, parce que là ils vont te coûter 48€. Ehhh ouais.
Bah, à la décharge des réactions épidermiques, je dois avouer que je n'ai pas beaucoup d'humour sur ce genre de choses. Rigoler sur les Raëliens ou sur les adeptes de la fin du monde, oui, c'est amusant, car ils ne posent pas de problème particulier à la société ; il y aura toujours quelques allumés de toutes manière, et on peut les assimiler à des doux-dingues dont il faut mieux rire que de les enfermer pour détruire les quelques neurones qui leur restent à l'aide de molécules agressives.
Par contre, les religieux fanatiques, ça ne me fait pas rire. On a la chance de vivre en France, qui est le pays le plus laïc et le plus athée du monde, et dans lequel on jouit d'une certaine liberté de pensée. Mais il ne faut pas perdre de vue que ce contexte est très rare, et que la très grande majorité des êtres humains passent leur enfance à être abreuvés de telles conneries (Y'a un mec super-puissant dans le ciel, il va te faire souffrir pour l'éternité si tu te touches le zizi, tu dois vivre dans le respect des traditions religieuses de papa et maman qui ne te parleront plus si tu n'admets pas sans discussion ce gloubiboulga de trucs sans queue ni tête). Et leur vie adulte à admettre des codes sociaux non justifiés, comme le statut "chat-bite" de l'irrationalité religieuse ("je ne peux pas travailler le vendredi parce que je dois m'occuper de mes parents malades" -> viré, "je ne peux pas travailler parce que je crois qu'une puissance invisible me le demande" -> acceptable). Et malgré l'éducation, Internet, la télévision, l'accès à la culture et aux voyages, l'irrationalité religieuse reste encore un moteur social, politique et éthique majeur. Et ça, ça me fout quand même drôlement les jetons, parce que c'est une menace concrète sur notre civilisation ; si l'Homme moderne est incapable de faire évoluer sa vie spirituelle avec le progrès de ses connaissances, alors il va remettre en doute l'intérêt de ce progrès.
Ouais, je l'ai fait, croyant aussi me débarasser de nombreux indésirables... Et ça marche! Tellement bien que tu ne peux plus être appelé de certains fixes en Europe, d'un ordinateur sous Skype, de la sécu, de la Poste, de Pôle Emploi, de ton assurance, du livreur de Darty... Bref, tu ne peux plus être appelé par aucun centre d'appel, ni pour du démarchage, ni pour des contacts légitimes d'entreprises avec lesquelles tu es en affaires. Le remède est parfois pire que le mal.
C'est clair, et c'est assez connu depuis déja un sacré bout de temps. D'ailleurs, cette étude sur les Stradivarius n'est pas unique, j'avais déja vu un reportage sur Arte il y a quelques années, et les conclusions étaient vraiment similaires (avec un protocole bien moins rigoureux). Les Stradivarius sonnent encore très bien pour des instruments aussi anciens, mais leur qualité est inférieure à celle des violons de haute facture moderne.
Le snobisme est partout dans le monde de la musique, et c'est quelque chose qui rend détestable à mes yeux. Un autre exemple que l'on peut trouver pour la quasi-totalité des instruments est l'attachement totalement irationnel des musiciens aux matériaux précieux. Il est évident qu'un instrument fabriqué dans un matériau de qualité est un bel objet, qu'il peut être plus satisfaisant à manier et à exhiber en public, qu'on apprécie son contact, sa densité, sa robustesse, ou sa duréé de vie. Cependant, la plupart des musiciens jureraient sur leur vie que les instruments précieux sonnent mieux, ce qui est totalement irrationnel : (i) il n'y a aucune raison pour que les matériaux précieux aient de meilleurs qualités acoustiques que les matéraux bon marché (pourquoi l'or ou l'argent vibreraient mieux que le plomb ou le fer?), et (ii) il a été démontré scientifiquement et à plusieurs reprises que, pour la plupart des instruments, seule une part mineure des matériaux intervient dans la production du son.
Par exemple, les parties vibrantes d'une guitare acoustique sont les cordes et la table d'harmonie. Les autres parties ne vibrent pas, et ne font que contribuer à la géométrie de l'instrument et de sa caisse de raisonnance. On peut fabriquer une excellente guitare classique avec une caisse en carton, pourvu que la table soit de bonne qualité. Malgré ça, on continue à déforester les forêts tropicales pour coller du palissandre et du bois de rose partout, et on conseille aux débutants d'acheter des instruments à plus de 500€, un moyen parfait de se couper des classes sociales les moins favorisées.
Un autre exemple auquel je me suis intéressé est celui des instruments à vent. La situation est encore plus simple : la plupart du temps, le seul matériau qui importe est la partie vibrante (anche, ou rien du tout pour les flutes et les cuivres). Pour le reste, c'est une simple question de géométrie. Eh bien ça n'empêche pas les écoles de musique de refuser les instruments en "résine" (en plastique, quoi), pour préférer des flutes en métal précieux (argent, or, platine, avec l'espérance totalement débile que plus le métal est cher et plus le son sera bon), ou pour préférer les clarinette en bois d'ébène (alors que le bois est difficile à entretenir, fend, prend l'humidité, et bouge sans arrêt, ce qui accélère énormément la fréquence des révisions). Bref, on est dans l'irrationnel le plus pur, et pourtant, c'est la norme. Je soupçonne également les fabriquants de disposer de plusieurs qualités de géométrie des instruments (correspondant à plusieurs générations d'instruments), soigneusement appliquées en ordre décroissant dans la gamme de leurs produits, afin de ne surtout pas avoir la même justesse et la même qualité sonore en fonction du prix (un instrument d'une gamme donnée doit sonner mieux que celui du concurrent, mais moins bien que l'instrument plus cher de la même marque).
Bref, il y a la partie psychologique, qui est liée au snobisme général des musiciens et leur goût pour les choses raffinées ; et il y a la partie commerciale, qui ne souhaite pas faire bouger les lignes étant données les marges pratiquées dans le domaine...
Je ne suis pas certain d'être d'accord. Il est assez facile de vérifier que grâce aux moteurs de recherche, les pages comportant du contenu sont souvent mises en avant par rapport aux pages sans contenu -- ce n'est pas un hasard si Wikipedia sort si souvent en tête. Au contraire, les sites de fermes de liens doivent lutter de toutes leurs forces, voire "tricher", pour ne pas disparaitre des moteurs de recherche. Je n'ai jamais vu une page Facebook ou un lien Twitter apparaitre dans Google après une requête sérieuse -- j'irais même jusqu'à dire que les réseaux de liens facilitent grandement le travail des moteurs de recherche, en faisant converger les réseaux vers les page possédant du contenu. Ceci dit, je ne pense pas que ceci soit une raison suffisante pour justifier ces réseaux de liens sans contenu.
En fait, le web 2.0 est surtout un web de liens. Tous les internautes participent, mais peu d'entre eux sont réellement capables de créer du contenu. Du coup, tout le monde a son bloc, son fesse-bouc, son twitter, et passe son temps à créer des réseaux de liens à coups de j'aime/j'aime pas ou de posts-bookmarks. Regardez même les sites de la presse en ligne : il y a finalement très peu de contenu, on retrouve principalement des copier-coller de dépêches AFP, et des pages de "news" reprenant telle ou telle info. Les magazines web sont des liens vers des sites intéressants (donc zéro contenu) ; les forums de discussion sont souvent des collections de liens ("tel site ou tel site peut donner l'info que tu cherches", "voici un lien vers un ancien post qui contient ta réponse", etc). Et très souvent, en remontant tous ces liens, on finit par tomber sur une info datée, peu fiable, parfois vraiment merdique, ou vers une erreur 404.
A nouveau réduire les sciences à un caractère quantitatif ou de capacité de prédiction est réducteur.
J'ai bien compris que, de votre point de vue, ma définition est réductrice, et que, par conséquent, de mon point de vue, votre définition est élastique. On n'est pas plus avancés.
Pour moi, une discipline qui n'a ni modèle formel, ni capacité de prédiction, n'est pas une science. Une hypothèse, ce n'est pas pareil qu'une explication, et c'est justement le problème de beaucoup des disciplines que j'ai citées. "L'auteur a voulu dire ci ou ça", "La dépression du patient X est attribuable à un traumatisme dans sa jeunesse", "la personnalité de Napoléon le pousse à se lancer dans une campagne militaire perdue d'avance" : on peut arriver à de telles explications par un raisonnement rationnel, probabiliste et logique, mais pas scientifique : le raisonnement scientifique va au-delà du raisonnement logique, c'est ce qui fait sa puissance et ses limites : certaines questions sont hors du champ scientifique, et il faut l'accepter. Ca ne remet pas en cause l'intérêt des disciplines, mais ça n'est pas une raison pour coller "sciences" partout.
utiliser le qualificatif de "dure" est vraiment repoussant.
Waouh, quand c'est pas ignoble, c'est repoussant ; un peu d'excès dans les métaphores vomitives, non? La distinction sciences dures/sciences sociales existe officiellement dans toutes les universités, c'est vous qui surinterprétez en affublant les autres sciences du qualificatif de "molles". D'ailleurs, la discussion n'a jamais porté là dessus, il existe évidemment des disciplines qui sont réellement des sciences sociales.
Depuis une trentaine d'années, pour une raison assez obscure et probablement irrationnelle, on valorise démesurément les "sciences", et par voie de conséquence, on dévalorise tout ce qui n'est pas scientifique. Les disciplines non scientifiques, comme l'histoire, la littérature, la psychologie, etc., se sont alors "magiquement" converties en "sciences humaines". Mais ce n'est pas en ajoutant le mot "science" qu'on crée une discipline scientifique ; il me parait tout à fait légitime de mettre en doute le caractère scientifique de plusieurs disciplines en "sciences humaines" ; certaines d'entre elles ne peuvent pas, par nature, être expérimentales (l'histoire); d'autres le pourraient mais souffrent de graves problèmes méthodologiques qui ne sont résolus que progressivement (je pense à la psychologie ou à l'étude du comportement); d'autres sont très fortement confondues avec un support technologique (les sciences de l'information) ou avec une application unique (l'économie, qui n'est peut-être que de l'ingénierie) ; et d'autres naviguent en eaux troubles par leur lien historique avec des pseudosciences (la psychologie encore, ou l'histoire des religions).
Autant il serait stupide de classifier science/pas science sur un critère idiot comme la présence d'équations, autant il serait encore plus stupide de ne pas s'interroger sur le caractère scientifique de disciplines qui ne sont pas quantitatives et qui n'ont pas de caractère prédictif -- ce qui suppose l'absence de modélisation formelle.
Ah, et au fait, en sciences "dures", il est très fréquent de citer des articles vieux de plusieurs décennies (mon record c'est 153 ans).
Non, ça peut dépanner, mais il faut à tout prix gérer la superposition des symboles. Par contre, la stratégie adoptée par exemple par Wikipedia (insertion dans le document d'un .png compilé par Latex) rend parfois de grands services, au prix d'une typographie désastreuse.
Pour moi, le problème est réellement celui du manque de contenu. Ça n'est pas seulement un problème avec Linuxfr, c'est une tendance générale du "web 2.0": tout le monde participe, mais tout le monde n'a pas le temps, la compétence, l'intelligence, le talent, la patience, etc. de créer du contenu. De fait, je ne suis pas convaincu que la quantité de contenu qualitatif augmente avec le temps : on se retrouve toujours à lier vers des articles de presse écrits par des journalistes pressés et souvent pas forcément compétents dans le domaine, ou vers Wikipédia (avec la multiplication des syntaxes permettant de lier facilement vers WP à partir des forums, suivez mon regard).
J'ai un peu peur qu'on finisse avec un web de liens, au lieu d'un web de contenu. Les forums de discussion vont se transformer en fermes de liens, et les recherches dans les moteurs vont être de plus en plus laborieuses, on va cliquer, tomber sur un lien twitter, qui pointe vers un journal linuxfr, qui lie vers un commentaire sur slashdot, qui réfère à un article de presse qui a disparu des serveurs depuis. Au final, on a un réseau de liens qui ne débouchent sur aucun contenu.
Pourtant, il n'est pas si compliqué de créer du contenu : il suffit de synthétiser les idées qu'on a au moment où on crée le journal. On lit un article, il suffit d'en faire un résumé, d'expliquer pourquoi on pense que le sujet est intéressant, de résumer le contexte actuel (dans 5 ans le journal aura une toute autre saveur...), et voila : on a pu répondre au besoin d'un lecteur qui voulait comprendre un truc précis.
Créer des réseaux de liens ne crée aucun contenu exploitable, et risque de participer encore plus à la centralisation de l'information sur Internet : quelques sites proposant du contenu, et une myriade de trucs communautaires sans contenu.
Le principal problème, c'est que c'est totalement incompréhensible pour qui n'est pas focalisé à 100% sur l'actualité d'Hadopi. Un minimum serait de donner un paragraphe de contexte (Hadopi est une agence de blablabla, son mode de fonctionnement repose sur un collège de tant de membres et blablabla), un paragraphe qui précise le problème (depuis telle date, il n'y a plus que 6 membres...) et ses conséquences (dans l'état actuel, tel ou tel truc ne peut pas fonctionner), puis un paragraphe un peu éditorial (depuis le début, la haute institution accumule les problèmes de fonctionnement, aucun avenir, argent gaspillé, but irrationnel, blablabla).
Pour moi, c'est une histoire de respect du lecteur. Quelqu'un de curieux va cliquer sur le lien, et le texte n'est qu'un gloubiboulga sans contexte. On peut tomber sur ce genre de pages à partir d'une requête dans Google ou d'une recherche sur le site, et ça nuit à la réputation de linuxfr.
Mouais, c'est toujours le même problème : où situer la limite entre les besoins des utilisateurs et les contraintes d'un développement efficace. Clairement, Ubuntu insiste sur le concept de "user experience", l'idée étant de casser l'image d'un Linux difficile à administrer, avec plein de choses imparfaites. Ubuntu vise à produire un Linux qui marche, et a l'ambition de conquérir de nouveaux marchés (typiquement, vu la tronche d'Unity, les tablettes sont un objectif principal).
Le pépin quand tu fournis une foultitude d'options de configuration, c'est que tu vas ramener (i) une foultitude de bugs qui apparaissent quand on combine 3 options avec une résolution inhabituelle, et (ii) des demandes d'options supplémentaires, car le besoin de configuration est illimité. En plus de ça, tu vas permettre à l'utilisateur de se créer une interface personalisée sous-optimisée, qu'il va installer sur l'ordinateur familial ou sur des PC en libre service, avec le risque de nuire à la fameuse "user experience" ("tiens, j'ai essayé Ubuntu chez Jean-Mi, il faut cliquer en bas pour que les applications s'affichent en haut, c'est bizarre").
Attention, je ne dis pas que la politique d'Ubuntu est la bonne, ni que j'admire Unity (je l'ai installé sur le portable à la maison, et j'ai un mal fou à m'y faire), mais je pense que les raisons qui poussent Ubuntu à agir de la sorte reposent sur une reflexion solide, et pas sur le délire irrationnel d'un designer psychorigide.
Il ne faut quand même pas perdre de vue que Linux sur le bureau, c'est quoi, 5% du marché depuis 10 ans, et ça ne bouge pas. Alors quand quelqu'un décide de changer quelque chose, même si je trouve que leur décision n'est pas vraiment habituelle dans l'écosystème du libre, je me dis aussi que les bureaux modulaires avec des milliers d'options existent depuis 20 ans et que ça n'a pas non plus exalté les foules.
En plus, contrairement aux exemples Microsoftiens que tu cites, 1) c'est du libre, 2) du coup, il est facile de développer des trucs pour changer la configuration, et 3) si tu veux forker Ubuntu, vas-y.
droit de citation.
ok, j'ai fini, tu sais définitivement pas de quoi tu parles.
Césuikidikiyè.
Lorsque l'œuvre a été divulguée, l'auteur ne peut interdire : […] 3º Sous réserve que soient indiqués clairement le nom de l'auteur et la source : a) Les analyses et courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d'information de l'œuvre à laquelle elles sont incorporées.
Bref, pour invoquer le droit de citation, il faut un contexte. Un extrait sans contexte n'est pas une citation. Ta compréhension du CPI est naïve et tu ne sais pas non plus de quoi tu parles.
Bah si, et en plus, techniquement, ce sont les modifications et les ajouts qui sont sous la nouvelle licence, pas l'ancien code qui, lui, reste sous la licence initiale.
Franchement, je ne crois jamais avoir vu personne se plaindre que leur code soit réutilisé conformément à la licence. Il me semble qu'il y avait eu quelques frictions à un moment à cause d'un changement de licence abusif (passage de code BSD vers la GPL sans modification du code), mais c'était plus un problème de communication qu'autre chose. En particulier, je pense que c'est assez naturel de mettre un lien sous l'entête GPL vers une version du fichier ancestral qui n'est pas sous GPL, de manière à ca que le réutilisateur puisse choisir entre la nouvelle version sous GPL et l'ancienne sous BSD.
[^] # Re: boycotter … jusqu'où ?
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Le libre accès et l'appel au boycott contre Elsevier. Évalué à 8.
Bien sûr, compromettre son intégrité scientifique en faveur de ses prises de position politiques. Genre, tu ne cites pas tes concurrents parce qu'ils ont publié dans un journal que tu n'aimes pas... Il y a quand même des limites.
[^] # Re: La décentralisation est déjà effective
Posté par arnaudus . En réponse au journal De la possibilité de décentralisation de la gestion des noms de domaine. Évalué à 4.
Bah, je pense qu'on veut tous un système quelque part entre les deux :
* Un internet traçable pour pouvoir chopper les vilains pédophiles
* Une structure souple pour garantir la liberté d'expression dans tous les pays et quel que soit le régime, y compris le notre
À mon avis, les deux aspects sont contradictoires, ce qui fait qu'on est tous un peu schizo quand on défend la liberté d'expression -- au final, ça se termine sur des arguments du type "vous défendez les pédophiles et les pirates" "et vous êtes un nazi".
[^] # Re: Durex sed lex
Posté par arnaudus . En réponse au journal megafermeture.fbi. Évalué à 8.
Disons que le problème de la représentativité est le vote par "paquet". Quand tu votes pour un gusse ou un parti, tu votes pour un "forfait" incluant des trucs et des machins. Tu es d'accord sur certains, tu t'en fous pas mal d'autres, et tu n'est pas d'accord sur quelques autres. Si tu es contre la sortie du nucléaire, pour le mariage homo, pour les logiciels libres, pour la TVA sociale, pour le fédéralisme européen, et contre l'augmentation du nombre de fonctionnaires, tu risques fort de ne pas trouver de candidat qui reprend ça. Je pense que c'est un vrai problème de représentation démocratique.
Un autre problème réel est l'alignement des candidats sur une position intermédiaire, qui est inhérente à la démocratie participative. Chaque candidat a un bloc de soutien populaire robuste, la différence entre candidats se fait sur les gens qui ont des opinions un peu intermédiaires. Pour gagner, il faut convaincre ces électeurs intermédiaires minoritaires, et donc tordre les programmes vers eux. De fait, les programmes se ressemblent énormément, le choix démocratique en est beaucoup plus difficile (et le risque de voter en fonction de critères non-objectifs augmente), et la ligne suivie par un gouvernement n'est pas représentative des électeurs de ce gouvernement.
Bref, il y a quand même des défauts inhérents au système de représentation, et je ne suis absolument pas convaincu que ça soit 100% démocratique. Là comme ça, je dirais que nos sociétés sont, allez, 20 à 30% démocratiques (c'est à dire que 20 à 30% des décisions politiques qui sont prises seraient soutenues par le peuple si on lui demandait de s'exprimer). Ça veut quand même dire que 70% des décisions sont prises contre le peuple par ses représentants, si tu trouves ça acceptable moralement, j'aimerais bien entendre tes arguments.
[^] # Re: sauvegardes
Posté par arnaudus . En réponse au journal megafermeture.fbi. Évalué à 4.
Pourquoi pas? Rien ne t'interdit de stocker tes copies privées sur un serveur distant.
[^] # Re: Solidarité ?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Blackout de Wikipedia pour protester contre le projet de loi américain SOPA. Évalué à 4.
Disons que c'est un peu complexe quand même. Quand il y avait eu une moilisation contre le projet de loi visant à permettre à toute personne d'imposer un rectificatif s'il se sentait diffamé, seule la Wikipédia italophone avait réagi. Il semble un peu disproportionné de stopper Wikipédia en espéranto pour une histoire de projet de loi américain. On n'arrête pas de dire qu'on en a marre de tous ces gens qui considèrent que les USA sont le centre du monde, on n'est pas obligés de réagir de la même manière.
L'autre aspect du débat, c'est que la loi en question n'affecte pas directement Wikipédia. C'est certain, la loi SOPA est une loi liberticide et potentiellement très dangereuse pour la liberté d'expression et pour Internet. Cependant, les sites qui sont directement visés sont les hébergeurs de contenu (youtube, dailymotion) et les sites de streaming et de direct download. Pour eux, en effet, il s'agit d'un véritable projet de censure, avec une coupure non sélective qui les menace à chaque infraction constatée, ce qui remet réellement en cause leur modèle d'existence, puisqu'ils n'ont pas les moyens de valider un par un leur contenu.
Par contre, pour Wikipédia, les conséquences sont très indirectes. Wikipédia est modéré par des utilisateurs a posteriori, et on parle de plus en plus d'une modération a priori (la fonction existe, je me demande si elle n'est pas activée sur WP allemande depuis quelques années d'ailleurs), les visiteurs non-identifiés tombant sur une version "validée" des articles. Bref, étant donné son mode de fonctionnement, le risque que Wikipédia puisse subir une fermeture automatique du fait de cette loi est assez faible, elle n'est pas la première concernée, et de loin. Bref, pour résumer les discussions sur WP francophone, la fermeture est avant tout un acte politique, pas un réflexe de défense des intérets immédiats de WP. Il est donc raisonnable que les différentes versions linguistiques soient libres de réagir indépendamment.
[^] # Re: huhu
Posté par arnaudus . En réponse au sondage Mon prochain opérateur de téléphonie mobile sera :. Évalué à 10. Dernière modification le 13 janvier 2012 à 10:52.
Ouais, enfin tu es quand même en train de discuter les micro-avantages d'un forfait qui te coûte 1200% plus cher. À moins d'être super-riche, je pense que tu devrais t'interroger sur un petit syndrome de Stockholm...
[^] # Re: Le forfait 2 euros
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Free lance son offre mobile : ce que ça change. Évalué à 4.
Si tu réponds pas à un RDV téléponique, tu es radié. Ils s'en foutent totalement de tes conneries de numéro masqué.
Ils ont d'ailleurs une bonne raison de masquer le numéro, le point d'entrée n'est pas le même que le point de sortie. C'est ton conseiller qui va t'appeler, mais il fait ça quand il n'est pas en RDV. Quand il est en RDV, il ne veut pas être appelé par Duchemol qui n'était pas là ce matin ; pour l'appeler, tu passes par le standard avec la petite musique. De manière générale d'ailleurs, dans de très nombreuses entreprises, les numéros de postes internes sont masqués : un poste interne peut appeler directement un client, mais le client passe par le standard pour rentrer. Il me semble que ce type d'organisation est totalement légitime ; y compris pour le client, qui est certain de tomber sur quelqu'un même si la personne qui a laissé un message la veille est en RTT.
[^] # Re: Le forfait 2 euros
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Free lance son offre mobile : ce que ça change. Évalué à 6.
??? Sur la Freebox, les numéros masqués sont virés avec un message, ils ne tombent pas sur le répondeur.
Si le banquier appelle d'un numéro masqué, ce n'est pas par plaisir, c'est parce que c'est un centre d'appel. Par exemple les services 24/24, genre les services d'opposition. Les banques peuvent appeler par exemple pour confirmer une transaction inhabituelle sur une Visa (comme un gros achat en Russie), c'est une téléopératrice qui appelle, elle n'a pas de numéro parce qu'on ne peut pas l'appeler, ça passe par un numéro à la con en 08, et on tombe sur des gens qui répondent, qui ne sont pas les mêmes que les gens qui appellent.
Bref, moi non plus je n'aime pas les numéros masqués, mais il est franchement stupide et dangereux de les refuser par principe. Tu appelles le 115, ça coupe, ils essayent de te rappeler, et forcément ils sont bloqués. On a cité assez d'exemples ici, un numéro de téléphone, ce n'est pas une adresse IP, et il est tout à fait légitime dans certains cas de ne pas avoir de numéro à afficher quand on appelle -- le téléphone, ce n'est pas fait que pour les discussions avec ton pote Dédé.
[^] # Re: C'est dingue... Donc, merci.
Posté par arnaudus . En réponse au journal Plaisir de lire, réjouissance du malheur d'autrui.. Évalué à 4.
Bien sûr que si. Je suis scientifique, et j'admets qu'il existe énormément de raisonnements non scientifiques -- comme le gloubiboulga pseudo-scientifique de tes commentaires par exemple, plein de concepts (comme l'incomplétude) que tu ne maitrises pas. Bref, j'admets parfaitement que de tels raisonnements existent.
Tous les scientifiques admettent qu'il existe beaucoup de manières de raisonner. Le scientisme revient à dire que seul le raisonnement scientifique est valide. Beaucoup de scientifiques ne sont pas scientistes. Par exemple, dans un tribunal, on mélange des arguments scientifiques et des arguments non-scientifiques. La décision de condamner quelqu'un, quand on manque de preuves matérielles, se prend sur la base de l'absence de doute raisonnable -- un conncept qui, formulé de cette manière, est peu scientifique, et que pourtant je trouve acceptable.
Un autre exemple classique est le recours à la démocratie. Le raisonnement rationnel est nécessaire pour mettre en lumière les tenants et les aboutissants d'un enjeu politique, par exemple l'arrêt du nucléaire. On peu échanger des arguments économiques, politiques, éthiques, etc., pour au final devoir prendre une décision par la voie des urnes. Il est tout à fait envisageable que le raisonnement conduisant à la décision collective démocratique ne soit pas scientifique (comment comparer scientifiquement un problème économique et le risque de danger pour la santé?). Pourtant, la plupart des scientifiques admettent la prise de décision démocratique.
Il y a donc de nombreux exemples où un raisonnement non-scientifique est préféré au raisonnement scientifique.
[^] # Re: C'est dingue... Donc, merci.
Posté par arnaudus . En réponse au journal Plaisir de lire, réjouissance du malheur d'autrui.. Évalué à 9.
L'agnosticisme est une position scientifique tout à fait acceptable dans certains contextes. Pour reprendre l'exemple donné par Dawkins dans son excellent "The God delusion", la plupart des scientifiques est agnostique sur la question de l'existence de la vie extraterrestres: on ne les a pas encore trouvés, donc on n'a pas démontré qu'ils existaient, mais en même temps, on ne peut pas rejeter leur existence sur la base d'un raisonnement probabiliste. Chacun place le curseur un peu où il veut sur le segment ]0-1[ de la probabilité d'existence des ETs, mais la position de Dawkins (plus près de 0.5 que des extrêmes) est raisonnable.
Pour l'existence de Dieu, l'argument est de dire que la science expérimentale a détruit la quasi-totalité des propositions réfutables émises à partir des mythes des différentes religions, et qu'il n'y a aucune indication que le mouvement puisse s'inverser dans l'avenir. Par exemple, si on prend la Bible, on peut y trouver des propositions scientifiquement réfutables : l'ordre de création de l'Univers (la terre avant les étoiles, etc), l'âge de la terre, sa forme ("aux quatre coins du monde"), etc. Ces propositions reflètent l'état des connaissances des gens qui ont écrit la Bible, et s'ils ont par chance écrit des choses vaguement semblables aux théories scientifiques actuelles, ils se sont magistralement planté la plupart du temps (et il a même souvent été dit que l'aspect "scientifique" de la Bible aurait pu être bien meilleur si ses rédacteurs avaient eu une culture scientifique à l'époque).
Alors oui, certains théologiens utilisent le joker "suprême" de la métaphore : ah oui mais en fait, les 7 jours de la création, c'est une métaphore, et c'est compatible avec 4.5 milliards d'années d'évolution. L'argument est imparable, surtout qu'on redéfinit ce qui est métaphorique ou ce qui ne l'est pas en fonction du progrès des connaissances : Quand Jésus marche sur l'eau, c'est une métaphore, mais quand on dit de cramer les homos, ça c'est sérieux (genre, Dieu ne pouvais pas mettre en italique ce qui était métaphorique, il laisse le choix aux mortels de cramer les pécheurs jusqu'à ce que la science suggère qu'on aurait peut-être mieux fait de pas les cramer). Bref, il y a 200 ans, la création du monde telle que relatée dans la Bible, c'était la vérité vraie, maintenant, c'est une métaphore. Par contre, la création de l'Univers dans la bible, ça doit être le big bang -- je parie que ça va devenir une métaphore un de ces jours.
Mais à mon avis, ce qui est le plus frappant, c'est le renoncement par la plupart des théologiens à la nature interventionniste de Dieu. Si on essaye d'estimer l'effet d'une prière sur la guérison de la même manière que l'effet d'un médicament, on ne trouve rien d'autre que l'effet Placébo habituel : prier pour quelqu'un ne sert donc absolument à rien, soit Dieu n'entend rien, soit il ne fait rien, soit il traite de la même manière les malades cathos, boudhistes ou athées, qu'on prie pour eux ou non (donc il se fout totalement des prières). Dans le même temps, malgré les progrès techniques, on n'a jamais réussi à enregistrer ou reproduire un miracle de manière scientifique ; personne n'a filmé de manière convaincante une guérison miraculause ou l'apparition de la Vierge dans une grotte. Il n'y a pas non plus aucune trace statistique de miracles ; par exemple, le nombre de survivants dans les catastrophes aériennes suit exactement les lois statistiques attendues -- si Dieu sauve des gens, il les sauve selon les lois de la statistique et de la physique (par exemple, il sauve les passagers installés dans l'axe des ailes, la partie la plus renforcée d'un avion). Soit Dieu fait bien attention à réaliser ses miracles loin d'un smartphone, soit il n'y a pas plus de miracles que de poils sur un œuf dur. Bref, la science a démontré au moins deux choses qui n'étaient pas du tout évidentes il y a 2000 ans : 1) Rien ne soutient le caractère surnaturel de la Bible (c'est juste un bouquin écrit par des Hommes et inspiré de légendes plus anciennes), et 2) Rien ne soutient le caractère interventionniste de Dieu. Bref, si il y a même 500 ans des gens intelligents et raisonnables plaçaient le curseur à mi-chemin entre 0 et 1, chaque nouvelle constatation scientifique a déplacé année après année le curseur vers le 0. Actuellement, n'importe qui disposant d'une culture scientifique moyenne et d'une liberté d'esprit pas trop engoncée dans ses croyances familiales admet que le curseur est tellement proche de 0 qu'il est probablement plus sage de le mettre carrément à 0 plutôt que d'espérer qu'une expérience scientifique aille dans le sens contraire des millions de précédentes dans les années qui viennent.
Alors bon, la théologie accorde bien entendu une place à un Dieu non-interventionniste, un observateur bienveillant qui n'agit pas sur le monde (par choix, autrement s'il ne peut pas agir du tout, ce n'est pas un Dieu). Parfois, on peut lire des trucs comme "Dieu a créé l'univers parfait avec le Big Bang, il n'a plus à intervenir", mais évidemment, c'est un argument magique seulement en apparence : il n'y a aucune différence entre "ne pas exister" et "exister mais de manière parfaitement indétectable et irréfutable". Les trucs basés sur un Dieu non-interventionniste finissent toujours sur des problèmes de sémantique superficiellement profonds, par exemple à la question de l'existence de Dieu au moment du big bang (comment Dieu peut-il provoquer quelque chose sans exister, puisque rien ne peut exister avant le big bang), on entend souvent des réponses comme "Dieu existe hors du temps et de l'espace". Ce n'est pas profond du tout, c'est simplement des mots qui n'ont pas de sens. Je peux aussi dire que ma carte mère transcende le processeur, ou que le Dalaï Lama aurait quand même existé s'il y avait eu plus d'antimatière que de matière dans l'univers ; quand on arrive à des réponses qui n'ont pas de sens, c'est simplement qu'on s'est coincé dans un raisonnement fallacieux.
Ah si, un classique : Dieu existe pour ceux qui y croient, c'est donc une manière d'exister. L'avantage, c'est que ça marche aussi avec le père Noël :-)
[^] # Re: Le forfait 2 euros
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Free lance son offre mobile : ce que ça change. Évalué à 4. Dernière modification le 11 janvier 2012 à 11:41.
Ouais, bien sûr, je m'étais dit la même chose. Et puis un jour tu t'aperçois aussi que ni ton banquier, ni Pôle Emploi n'ont pu t'appeler, et que tu t'es mis tout seul dans la mouise avec tes principes à la mord-moi-le-nœud, parce que le monde extérieur n'est pas seulement là pour te faire chier : il y a aussi des gens qui t'appellent pour te vouloir du bien, et quand ils tombent sur le petit message qui dit que tu les refuses pour cause de numéro masqué, ils décident que tu peux aller te faire huiler.
Exemple concret : tu te fais livrer un truc, tu prends une demi-journée, et le truc n'arrive pas. Tu téléphone pour râler, et là, la nana t'explique calmement que le livreur t'a appelé 3 fois au numéro que tu leur avais donné, qu'ils n'ont pas pu te joindre, et qu'ils ont donc annulé la livraison -- bien sûr Monsieur, nous pouvons reprogrammer une nouvelle livraison, on vous facturera 48€, comme très clairement indiqué dans les conditions générales de vente.
Ehhh ouais, ils avaient qu'à pas être masqués. Et tu n'avais qu'à pas jouer au con avec tes principes, parce que là ils vont te coûter 48€. Ehhh ouais.
[^] # Re: Pourquoi j'ai posté ce journal
Posté par arnaudus . En réponse au journal Plaisir de lire, réjouissance du malheur d'autrui.. Évalué à 10. Dernière modification le 11 janvier 2012 à 08:54.
Bah, à la décharge des réactions épidermiques, je dois avouer que je n'ai pas beaucoup d'humour sur ce genre de choses. Rigoler sur les Raëliens ou sur les adeptes de la fin du monde, oui, c'est amusant, car ils ne posent pas de problème particulier à la société ; il y aura toujours quelques allumés de toutes manière, et on peut les assimiler à des doux-dingues dont il faut mieux rire que de les enfermer pour détruire les quelques neurones qui leur restent à l'aide de molécules agressives.
Par contre, les religieux fanatiques, ça ne me fait pas rire. On a la chance de vivre en France, qui est le pays le plus laïc et le plus athée du monde, et dans lequel on jouit d'une certaine liberté de pensée. Mais il ne faut pas perdre de vue que ce contexte est très rare, et que la très grande majorité des êtres humains passent leur enfance à être abreuvés de telles conneries (Y'a un mec super-puissant dans le ciel, il va te faire souffrir pour l'éternité si tu te touches le zizi, tu dois vivre dans le respect des traditions religieuses de papa et maman qui ne te parleront plus si tu n'admets pas sans discussion ce gloubiboulga de trucs sans queue ni tête). Et leur vie adulte à admettre des codes sociaux non justifiés, comme le statut "chat-bite" de l'irrationalité religieuse ("je ne peux pas travailler le vendredi parce que je dois m'occuper de mes parents malades" -> viré, "je ne peux pas travailler parce que je crois qu'une puissance invisible me le demande" -> acceptable). Et malgré l'éducation, Internet, la télévision, l'accès à la culture et aux voyages, l'irrationalité religieuse reste encore un moteur social, politique et éthique majeur. Et ça, ça me fout quand même drôlement les jetons, parce que c'est une menace concrète sur notre civilisation ; si l'Homme moderne est incapable de faire évoluer sa vie spirituelle avec le progrès de ses connaissances, alors il va remettre en doute l'intérêt de ce progrès.
[^] # Re: Le forfait 2 euros
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Free lance son offre mobile : ce que ça change. Évalué à 5.
Ouais, je l'ai fait, croyant aussi me débarasser de nombreux indésirables... Et ça marche! Tellement bien que tu ne peux plus être appelé de certains fixes en Europe, d'un ordinateur sous Skype, de la sécu, de la Poste, de Pôle Emploi, de ton assurance, du livreur de Darty... Bref, tu ne peux plus être appelé par aucun centre d'appel, ni pour du démarchage, ni pour des contacts légitimes d'entreprises avec lesquelles tu es en affaires. Le remède est parfois pire que le mal.
[^] # Re: Le caractère fétiche dans la musique.
Posté par arnaudus . En réponse au journal Le violon et son contexte. Évalué à 5.
C'est clair, et c'est assez connu depuis déja un sacré bout de temps. D'ailleurs, cette étude sur les Stradivarius n'est pas unique, j'avais déja vu un reportage sur Arte il y a quelques années, et les conclusions étaient vraiment similaires (avec un protocole bien moins rigoureux). Les Stradivarius sonnent encore très bien pour des instruments aussi anciens, mais leur qualité est inférieure à celle des violons de haute facture moderne.
Le snobisme est partout dans le monde de la musique, et c'est quelque chose qui rend détestable à mes yeux. Un autre exemple que l'on peut trouver pour la quasi-totalité des instruments est l'attachement totalement irationnel des musiciens aux matériaux précieux. Il est évident qu'un instrument fabriqué dans un matériau de qualité est un bel objet, qu'il peut être plus satisfaisant à manier et à exhiber en public, qu'on apprécie son contact, sa densité, sa robustesse, ou sa duréé de vie. Cependant, la plupart des musiciens jureraient sur leur vie que les instruments précieux sonnent mieux, ce qui est totalement irrationnel : (i) il n'y a aucune raison pour que les matériaux précieux aient de meilleurs qualités acoustiques que les matéraux bon marché (pourquoi l'or ou l'argent vibreraient mieux que le plomb ou le fer?), et (ii) il a été démontré scientifiquement et à plusieurs reprises que, pour la plupart des instruments, seule une part mineure des matériaux intervient dans la production du son.
Par exemple, les parties vibrantes d'une guitare acoustique sont les cordes et la table d'harmonie. Les autres parties ne vibrent pas, et ne font que contribuer à la géométrie de l'instrument et de sa caisse de raisonnance. On peut fabriquer une excellente guitare classique avec une caisse en carton, pourvu que la table soit de bonne qualité. Malgré ça, on continue à déforester les forêts tropicales pour coller du palissandre et du bois de rose partout, et on conseille aux débutants d'acheter des instruments à plus de 500€, un moyen parfait de se couper des classes sociales les moins favorisées.
Un autre exemple auquel je me suis intéressé est celui des instruments à vent. La situation est encore plus simple : la plupart du temps, le seul matériau qui importe est la partie vibrante (anche, ou rien du tout pour les flutes et les cuivres). Pour le reste, c'est une simple question de géométrie. Eh bien ça n'empêche pas les écoles de musique de refuser les instruments en "résine" (en plastique, quoi), pour préférer des flutes en métal précieux (argent, or, platine, avec l'espérance totalement débile que plus le métal est cher et plus le son sera bon), ou pour préférer les clarinette en bois d'ébène (alors que le bois est difficile à entretenir, fend, prend l'humidité, et bouge sans arrêt, ce qui accélère énormément la fréquence des révisions). Bref, on est dans l'irrationnel le plus pur, et pourtant, c'est la norme. Je soupçonne également les fabriquants de disposer de plusieurs qualités de géométrie des instruments (correspondant à plusieurs générations d'instruments), soigneusement appliquées en ordre décroissant dans la gamme de leurs produits, afin de ne surtout pas avoir la même justesse et la même qualité sonore en fonction du prix (un instrument d'une gamme donnée doit sonner mieux que celui du concurrent, mais moins bien que l'instrument plus cher de la même marque).
Bref, il y a la partie psychologique, qui est liée au snobisme général des musiciens et leur goût pour les choses raffinées ; et il y a la partie commerciale, qui ne souhaite pas faire bouger les lignes étant données les marges pratiquées dans le domaine...
[^] # Re: Pas de meilleur violon
Posté par arnaudus . En réponse au journal Le violon et son contexte. Évalué à 0.
J'aimerais bien que tu m'expliques en quoi cette imprécision expérimentale biase le test. Tu sais que ça eut dire, "biaiser"?
[^] # Re: Web de liens
Posté par arnaudus . En réponse au journal Réflexion sur le concept d' « influence » et des réseaux sociaux. Évalué à 4.
Je ne suis pas certain d'être d'accord. Il est assez facile de vérifier que grâce aux moteurs de recherche, les pages comportant du contenu sont souvent mises en avant par rapport aux pages sans contenu -- ce n'est pas un hasard si Wikipedia sort si souvent en tête. Au contraire, les sites de fermes de liens doivent lutter de toutes leurs forces, voire "tricher", pour ne pas disparaitre des moteurs de recherche. Je n'ai jamais vu une page Facebook ou un lien Twitter apparaitre dans Google après une requête sérieuse -- j'irais même jusqu'à dire que les réseaux de liens facilitent grandement le travail des moteurs de recherche, en faisant converger les réseaux vers les page possédant du contenu. Ceci dit, je ne pense pas que ceci soit une raison suffisante pour justifier ces réseaux de liens sans contenu.
# Web de liens
Posté par arnaudus . En réponse au journal Réflexion sur le concept d' « influence » et des réseaux sociaux. Évalué à 10.
En fait, le web 2.0 est surtout un web de liens. Tous les internautes participent, mais peu d'entre eux sont réellement capables de créer du contenu. Du coup, tout le monde a son bloc, son fesse-bouc, son twitter, et passe son temps à créer des réseaux de liens à coups de j'aime/j'aime pas ou de posts-bookmarks. Regardez même les sites de la presse en ligne : il y a finalement très peu de contenu, on retrouve principalement des copier-coller de dépêches AFP, et des pages de "news" reprenant telle ou telle info. Les magazines web sont des liens vers des sites intéressants (donc zéro contenu) ; les forums de discussion sont souvent des collections de liens ("tel site ou tel site peut donner l'info que tu cherches", "voici un lien vers un ancien post qui contient ta réponse", etc). Et très souvent, en remontant tous ces liens, on finit par tomber sur une info datée, peu fiable, parfois vraiment merdique, ou vers une erreur 404.
[^] # Re: LaTeX
Posté par arnaudus . En réponse au journal Pour une disponibilité des articles de revues scientifiques au format Epub. Évalué à 3.
J'ai bien compris que, de votre point de vue, ma définition est réductrice, et que, par conséquent, de mon point de vue, votre définition est élastique. On n'est pas plus avancés.
Pour moi, une discipline qui n'a ni modèle formel, ni capacité de prédiction, n'est pas une science. Une hypothèse, ce n'est pas pareil qu'une explication, et c'est justement le problème de beaucoup des disciplines que j'ai citées. "L'auteur a voulu dire ci ou ça", "La dépression du patient X est attribuable à un traumatisme dans sa jeunesse", "la personnalité de Napoléon le pousse à se lancer dans une campagne militaire perdue d'avance" : on peut arriver à de telles explications par un raisonnement rationnel, probabiliste et logique, mais pas scientifique : le raisonnement scientifique va au-delà du raisonnement logique, c'est ce qui fait sa puissance et ses limites : certaines questions sont hors du champ scientifique, et il faut l'accepter. Ca ne remet pas en cause l'intérêt des disciplines, mais ça n'est pas une raison pour coller "sciences" partout.
Waouh, quand c'est pas ignoble, c'est repoussant ; un peu d'excès dans les métaphores vomitives, non? La distinction sciences dures/sciences sociales existe officiellement dans toutes les universités, c'est vous qui surinterprétez en affublant les autres sciences du qualificatif de "molles". D'ailleurs, la discussion n'a jamais porté là dessus, il existe évidemment des disciplines qui sont réellement des sciences sociales.
[^] # Re: LaTeX
Posté par arnaudus . En réponse au journal Pour une disponibilité des articles de revues scientifiques au format Epub. Évalué à 7. Dernière modification le 04 janvier 2012 à 14:10.
"ignoble", rien que ça? :-)
Depuis une trentaine d'années, pour une raison assez obscure et probablement irrationnelle, on valorise démesurément les "sciences", et par voie de conséquence, on dévalorise tout ce qui n'est pas scientifique. Les disciplines non scientifiques, comme l'histoire, la littérature, la psychologie, etc., se sont alors "magiquement" converties en "sciences humaines". Mais ce n'est pas en ajoutant le mot "science" qu'on crée une discipline scientifique ; il me parait tout à fait légitime de mettre en doute le caractère scientifique de plusieurs disciplines en "sciences humaines" ; certaines d'entre elles ne peuvent pas, par nature, être expérimentales (l'histoire); d'autres le pourraient mais souffrent de graves problèmes méthodologiques qui ne sont résolus que progressivement (je pense à la psychologie ou à l'étude du comportement); d'autres sont très fortement confondues avec un support technologique (les sciences de l'information) ou avec une application unique (l'économie, qui n'est peut-être que de l'ingénierie) ; et d'autres naviguent en eaux troubles par leur lien historique avec des pseudosciences (la psychologie encore, ou l'histoire des religions).
Autant il serait stupide de classifier science/pas science sur un critère idiot comme la présence d'équations, autant il serait encore plus stupide de ne pas s'interroger sur le caractère scientifique de disciplines qui ne sont pas quantitatives et qui n'ont pas de caractère prédictif -- ce qui suppose l'absence de modélisation formelle.
Ah, et au fait, en sciences "dures", il est très fréquent de citer des articles vieux de plusieurs décennies (mon record c'est 153 ans).
[^] # Re: LaTeX vers Epub ?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Pour une disponibilité des articles de revues scientifiques au format Epub. Évalué à 1.
Non, ça peut dépanner, mais il faut à tout prix gérer la superposition des symboles. Par contre, la stratégie adoptée par exemple par Wikipedia (insertion dans le document d'un .png compilé par Latex) rend parfois de grands services, au prix d'une typographie désastreuse.
[^] # Re: Dites NON...
Posté par arnaudus . En réponse au journal HADOPI : le problème n'est pas que technique. Évalué à 10.
Pour moi, le problème est réellement celui du manque de contenu. Ça n'est pas seulement un problème avec Linuxfr, c'est une tendance générale du "web 2.0": tout le monde participe, mais tout le monde n'a pas le temps, la compétence, l'intelligence, le talent, la patience, etc. de créer du contenu. De fait, je ne suis pas convaincu que la quantité de contenu qualitatif augmente avec le temps : on se retrouve toujours à lier vers des articles de presse écrits par des journalistes pressés et souvent pas forcément compétents dans le domaine, ou vers Wikipédia (avec la multiplication des syntaxes permettant de lier facilement vers WP à partir des forums, suivez mon regard).
J'ai un peu peur qu'on finisse avec un web de liens, au lieu d'un web de contenu. Les forums de discussion vont se transformer en fermes de liens, et les recherches dans les moteurs vont être de plus en plus laborieuses, on va cliquer, tomber sur un lien twitter, qui pointe vers un journal linuxfr, qui lie vers un commentaire sur slashdot, qui réfère à un article de presse qui a disparu des serveurs depuis. Au final, on a un réseau de liens qui ne débouchent sur aucun contenu.
Pourtant, il n'est pas si compliqué de créer du contenu : il suffit de synthétiser les idées qu'on a au moment où on crée le journal. On lit un article, il suffit d'en faire un résumé, d'expliquer pourquoi on pense que le sujet est intéressant, de résumer le contexte actuel (dans 5 ans le journal aura une toute autre saveur...), et voila : on a pu répondre au besoin d'un lecteur qui voulait comprendre un truc précis.
Créer des réseaux de liens ne crée aucun contenu exploitable, et risque de participer encore plus à la centralisation de l'information sur Internet : quelques sites proposant du contenu, et une myriade de trucs communautaires sans contenu.
[^] # Re: Dites NON...
Posté par arnaudus . En réponse au journal HADOPI : le problème n'est pas que technique. Évalué à 9.
Le principal problème, c'est que c'est totalement incompréhensible pour qui n'est pas focalisé à 100% sur l'actualité d'Hadopi. Un minimum serait de donner un paragraphe de contexte (Hadopi est une agence de blablabla, son mode de fonctionnement repose sur un collège de tant de membres et blablabla), un paragraphe qui précise le problème (depuis telle date, il n'y a plus que 6 membres...) et ses conséquences (dans l'état actuel, tel ou tel truc ne peut pas fonctionner), puis un paragraphe un peu éditorial (depuis le début, la haute institution accumule les problèmes de fonctionnement, aucun avenir, argent gaspillé, but irrationnel, blablabla).
Pour moi, c'est une histoire de respect du lecteur. Quelqu'un de curieux va cliquer sur le lien, et le texte n'est qu'un gloubiboulga sans contexte. On peut tomber sur ce genre de pages à partir d'une requête dans Google ou d'une recherche sur le site, et ça nuit à la réputation de linuxfr.
[^] # Re: utilitaires Unity
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Petites brèves du Logiciel Libre. Évalué à 5.
Mouais, c'est toujours le même problème : où situer la limite entre les besoins des utilisateurs et les contraintes d'un développement efficace. Clairement, Ubuntu insiste sur le concept de "user experience", l'idée étant de casser l'image d'un Linux difficile à administrer, avec plein de choses imparfaites. Ubuntu vise à produire un Linux qui marche, et a l'ambition de conquérir de nouveaux marchés (typiquement, vu la tronche d'Unity, les tablettes sont un objectif principal).
Le pépin quand tu fournis une foultitude d'options de configuration, c'est que tu vas ramener (i) une foultitude de bugs qui apparaissent quand on combine 3 options avec une résolution inhabituelle, et (ii) des demandes d'options supplémentaires, car le besoin de configuration est illimité. En plus de ça, tu vas permettre à l'utilisateur de se créer une interface personalisée sous-optimisée, qu'il va installer sur l'ordinateur familial ou sur des PC en libre service, avec le risque de nuire à la fameuse "user experience" ("tiens, j'ai essayé Ubuntu chez Jean-Mi, il faut cliquer en bas pour que les applications s'affichent en haut, c'est bizarre").
Attention, je ne dis pas que la politique d'Ubuntu est la bonne, ni que j'admire Unity (je l'ai installé sur le portable à la maison, et j'ai un mal fou à m'y faire), mais je pense que les raisons qui poussent Ubuntu à agir de la sorte reposent sur une reflexion solide, et pas sur le délire irrationnel d'un designer psychorigide.
Il ne faut quand même pas perdre de vue que Linux sur le bureau, c'est quoi, 5% du marché depuis 10 ans, et ça ne bouge pas. Alors quand quelqu'un décide de changer quelque chose, même si je trouve que leur décision n'est pas vraiment habituelle dans l'écosystème du libre, je me dis aussi que les bureaux modulaires avec des milliers d'options existent depuis 20 ans et que ça n'a pas non plus exalté les foules.
En plus, contrairement aux exemples Microsoftiens que tu cites, 1) c'est du libre, 2) du coup, il est facile de développer des trucs pour changer la configuration, et 3) si tu veux forker Ubuntu, vas-y.
[^] # Re: Enrichissement
Posté par arnaudus . En réponse au journal Kino.to en prison. Évalué à 2.
Césuikidikiyè.
Bref, pour invoquer le droit de citation, il faut un contexte. Un extrait sans contexte n'est pas une citation. Ta compréhension du CPI est naïve et tu ne sais pas non plus de quoi tu parles.
[^] # Re: Apache Lotus Symphony ?
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche La fondation Apache donne des nouvelles d'OpenOffice.org. Évalué à 1.
Bah si, et en plus, techniquement, ce sont les modifications et les ajouts qui sont sous la nouvelle licence, pas l'ancien code qui, lui, reste sous la licence initiale.
Franchement, je ne crois jamais avoir vu personne se plaindre que leur code soit réutilisé conformément à la licence. Il me semble qu'il y avait eu quelques frictions à un moment à cause d'un changement de licence abusif (passage de code BSD vers la GPL sans modification du code), mais c'était plus un problème de communication qu'autre chose. En particulier, je pense que c'est assez naturel de mettre un lien sous l'entête GPL vers une version du fichier ancestral qui n'est pas sous GPL, de manière à ca que le réutilisateur puisse choisir entre la nouvelle version sous GPL et l'ancienne sous BSD.