Je n'arrivais pas à concevoir qu'une émission parlant de choses évidemment fausses comme si elles étaient vraies sans même les remettre en question, avec des invités pseudo-scientifiques pour les expliquer puisse exister sans que personne n'intervienne.
Tu parles du «Jour du Seigneur»? Ça n'est pas nouveau, les groupes de «doctes» qui parlent de choses évidemment fausses comme si elles étaient vraies.
Si les sources STL des pièces 3D sont dispos, rien n'empêche quelqu'un d'imprimer la structure et d'utiliser d'autres moteurs (pour autant qu'ils puissent s'insérer à la place de ceux prévus).
Entre nous, je ne suis pas certain de la technicité de la structure. Si tu pousses le raisonnement, tu peux très bien dire que sans les sources STL, tu peux recréer un robot avec moins de moteurs. Mais dans ce cas là tu n'as même plus besoin de rien.
Je ne comprends pas de quoi tu parles. Tu parles de la justice qui serait laxiste ou autre chose ?
J'ai l'impression qu'il fait référence à tout un tas de contraintes (juridiques, sociales, etc) qui mènent à une double peine pour les victimes, parce que protéger la victime serait "compliqué". Un des meilleurs exemples est celui du harcèlement scolaire; encore aujourd'hui, les directeurs d'établissement ne veulent pas éloigner les coupables (et même s'ils le voudraient, ils en sont très fortement découragés par leur hiérarchie), ce qui impose que la victime doit tous les jours croiser son ou ses agresseurs. La conséquence, c'est souvent que la victime doit elle-même se débrouiller pour changer d'établissement, ce qui est quand même assez incroyable.
Dans le boulot, le truc classique c'est de changer les coupables de service. Par exemple, un chef de service convaincu de harcèlement va être mis à la tête d'un nouveau service, sans que les nouveaux collègues soient au courant. Pour préserver l'avenir professionnel d'une personne qui est pourtant responsable de ce qui lui arrive, on met en danger de nombreux innocents. Il y a un côté absurde à cette situation, parce que la présomption d'innocence ou le droit à la réinsertion ne sont pas des droits absolus. Pourtant, notre organisation sociale n'a pas de solution pour protéger les innocents tout en préservant le droit des coupables, et c'est bien dommage.
le prix : 9588€ (pour la version de la photo du journal )
Il y a un décalage complet entre l'utilité du bidule et la qualité des composants; sans compter que tu ne payes pas le montage. L'entrée de gamme pour les petits moteurs d'imprimante 3D est dans les 20 à 30€ par moteur, et ça semble très largement suffisant pour une telle application (quelle est l'importance de la qualité du moteur qui fait bouger la tête de droite à gauche? Tu as besoin d'une précision micrométrique pour faire dire "non" à un robot? )
Je suis presque certain qu'il existe des projets alternatifs plus aboutis et plus sérieux.
Il faut quand même prendre un peu de recul et bien imaginer que les idées de changement de gameplay dans un jeu aussi mature n'ont que très peu de chances d'être bien accueillies. Ça peut-être presque un peu naïf, un peu "Cher monsieur Chess.com, dans votre jeu la dame est quand même vachement forte, pourquoi ne pas limiter sa portée". Ce qu'il faut également éviter absolument, c'est le fork de règles (par exemple, rajouter plein d'options qui modifient les règles, parce que ça crée plein de communautés fragmentées qui ne veulent pas jouer ensemble). Par contre, les idées d'amélioration d'interface, pourquoi pas.
Beaucoup trop de gens qui pensent que viol nécessite pénétration.
Bah c'est quand même dans la définition (Article 222-23 du code pénal). Et en plus, c'est "sur la personne de la victime", autrement c'est une agression sexuelle.
Ou qu'une femme qui ne se bat pas contre son agresseur est consentante.
Le consentement ne fait pas partie de la définition. La loi dit : "violence, contrainte, menace ou surprise". La jurisprudence n'est pas limpide, mais le comportement de la victime ne rentre pas en ligne de compte dans la définition légale du viol. Il y a une appréciation aussi de la "gravité" des menaces. "Sinon je tue tes enfants", ça n'est pas la même chose que "Sinon je te vole ton téléphone". Et pour le reste, c'est pile ou face, "Sinon je réveille les enfants" a déja été utilisé pour une condamnation je crois (probablement du fait de l'emprise mentale, autrement ça n'a pas beaucoup de sens), "Sinon tu n'auras pas de logement social" n'est pas valable (un certain ministre de l'intérieur s'en félicite), et pour "Sinon tu perds ton boulot" et "Sinon je divorce", bah bon courage pour trancher, parce que tu peux être consentant sans en avoir envie (comme aller chez le dentiste). Bref, c'est hyper complexe, y compris pour les victimes, et inciter les femmes à porter plainte pour après devoir gérer les classements sans suite, c'est peut-être pas non plus l'idée du siècle.
Mais autrement complètement d'accord pour les délais et les entraves administratives. Et complètement d'accord aussi que la réponse pénale est loin d'être la clé, puisque le contexte social est très important (y compris pour dissuader les auteurs, ce qui reste quand même plus important que de les punir après coup).
Le SMS est encore un peu considéré comme preuve de possession d'un item physique, même si effet la barque prend l'eau.
Quand tu y penses, c'est quand même presque comme si tu considérais qu'une connexion ssh était la preuve que tu possédais physiquement l'ordinateur sur laquelle la clé privée avait été générée. C'est quand même très indirect.
Posté par arnaudus .
En réponse au journal Ils sont devenu fous.
Évalué à 3.
Dernière modification le 12 juin 2023 à 17:09.
Le SMS n'est pas un item physique, puisque tu peux le recevoir sur n'importe quel téléphone muni d'une SIM dupliquée. Il est parfois d'ailleurs possible de consulter ses SMS sur le site web de l'opérateur… Si c'est utilisé pour s'assurer qu'on possède physiquement le téléphone, c'est une idée bien pourrie…
En principe, la double identification ne peut fonctionner que si on a une combinaison d'un secret (code PIN ou autre) et d'un item physique (smartphone, lecteur de carte…). La méthode du SMS est mauvaise parce que les cartes SIM peuvent être contournées, et il n'y a aucune certitude que celui qui reçoit le SMS possède physiquement le téléphone. Selon la définition que je connais, une redirection vers le site de la banque n'est pas une double identification, puisqu'il ne faudra connaitre qu'un seul secret (le code d'accès). Et complètement d'accord avec le PO, c'est une horreur de rediriger vers le site de la banque, parce que l'URL est invérifiable, et que ça ressemble exactement à une tentative de fishing; donner cette habitude est assez absurde.
C'est un des (rares) cas où je trouve que la vérification par une application de smartphone a du sens, le smartphone est le genre d'objet qui peut souvent être associé à une personne.
Seul problème, c'est que 3D secure est facultatif et que certains sites marchands ne veulent pas l'implémenter (pour diverses raisons).
Je ne suis pas convaincu que ça soit un "problème". Ça m'est arrivé une fois (achats en ligne sur ma carte toujours en ma possession), et le remboursement est très rapide. Je ne sais pas qui prend en charge les frais, mais j'imagine bien que les sites n'utilisant pas 3d secure en sont pour leur poche, au moins en partie, en cas d'incident de payement.
Je suis d'accord avec tout. Mais plusieurs points ne sont pas en rapport avec la justice, et il y en a même qui sont indépendants de l'État. Bien sûr, l'État peut faire des campagnes de sensibilisation etc, mais s'il y a des contraintes sociales, familiales, financières, etc., qui font que les victimes ne portent pas plainte, à un moment il faudra aussi admettre que certaines violences resteront impunies, à moins d'imposer un contrôle policier intrusif.
Pour le dernier point, qui est très intéressant, je ne sais pas si la dernière réforme de la justice (qui par exemple permet de se passer de jurys pour certains crimes) pourrait permettre d'améliorer les choses. C'est assez navrant de le constater, mais malheureusement s'il fallait réunir un jury d'assises pour chacun des 99.9% de viols qui passent au travers de la justice, ça réduirait significativement la durée moyenne du temps de travail dans notre pays…
il faut reconnaître que les agresseurs sexuels bénéficient d'une impunité quasi totale en France: seulement 0,6 % des viols ou tentatives de viol auraient donné lieu à une condamnation en 2020
Oui c'est chiant l'état de droit, il faut des preuves et tout.
Je ne dis pas qu'il n'y a pas de problème avec la condamnation des violences sexuelles, mais de toutes manières ont sait très bien que sans témoin et preuve matérielle, il ne peut pas y avoir de condamnation. Et typiquement, les violences sexuelles sont particulièrement marquées par les cas où il n'y a pas de témoin ni preuves matérielles; on ne peut pas tout mettre sur "le système", et imaginer que la justice est particulièrement laxiste avec les délinquants sexuels. C'est assez insultant je trouve pour ceux qui essayent justement de faire des enquêtes dans de telles conditions difficiles.
Remplir de vent l’espace médiatique a un but, celui de rendre l’ordre bourgeois aussi naturel que le bleu du ciel […] il n’y a plus d’avenir vivable pour personne à très court terme dans le cadre du capitalisme.
J'ai peu de complaisance vis-à-vis d'un tel gloubiboulga idéologique. C'est ça, le populisme du 21e siècle? On écrit des phrases sans queue ni tête, avec des mot-clés "masculinisme", "capitalisme", "système", une bonne théorie du complot, on mélange le lexique du manifeste du parti communiste et du dernier tweet de Sandrine Rousseau, et pof, ça produit de la pensée profonde (ou ça fait des Chocapic si on a de la chance?)
Depardieu, un bourgeois? On est au 18e sous-sol de la sociologie. Depardieu, c'est un "parvenu", un prolétaire en plus (il a acquis sa fortune par le travail). C'est typiquement des gens qui sont méprisés par la bourgeoisie, il n'en n'a ni les codes, ni les manières. Il est sans doute "protégé", peut-être pour des raisons financières ou politiques, ou parce qu'on ne voudrait pas se le mettre à dos, mais certainement pas par une solidarité de classe.
Il n'y a rien d'évident quand on traite l'éthique avec recul et circonspection. Serait-il par exemple éthique d'accueillir des artistes accusés de fraude fiscale? De consommation et trafic de stupéfiant? De violences routières? Est-il éthique de se substituer à la justice pour exclure de la société des individus qui sont accusés (et pas reconnus coupables) de crimes et délits sexuels?
Par exemple, je n'aime pas trop les gens accusés d'incitations à la haine raciale. Je peux très bien me faire une règle éthique personnelle, qui consiste à refuser d'inviter des gens accusés d'incitations à la haine raciale à mes soirées barbecue. Par contre, serait-il légitime d'estimer qu'il est anormal que ces personnes soient invitées par d'autres à leurs soirées barbecue? Est-il normal de publier des tribunes du style "Arrêtez d'inviter des racistes à vos soirées barbecue"? Est-ce que ça n'est pas la liberté des organisateurs de soirées barbecue de décider s'ils souhaitent ou non inviter des racistes (s'ils ne font que manger des saucisses, et pas de faire de discours politique)?
Bref, la plupart des combats bien moisis commencent généralement par des gens qui se mêlent de ce que les autres font (avec leur corps et leurs parties génitales, qui ils invitent, à qui ils parlent, etc). Ce n'est pas parce que j'aimerais bien aussi ne pas voir la tronche d'agresseurs sexuels à la télé que ça légitime de décider qui est suffisamment fréquentable pour être invité par quelqu'un que je ne connais pas : un règle d'éthique doit s'appliquer à tout le monde, et pas seulement quand il s'agit de faire disparaitre de la vie sociale des gens que l'on n'aime pas.
J'imagine que ça n'est pas la même chose de gérer une boîte dans un marché en pleine croissance, et de la gérer quand on entre dans le dur. La critique en lien me semble très constructive et très cohérente. Ce qui est quand même assez crédible, c'est que le commentaire dit en gros "votre CA stagne, vos charges augmentent, vous n'avez pas vraiment de plan; si vous récoltez vos 60k€ dans un an vous serez exactement dans la même situation", et paf, un an après, ils ont besoin de 200k€. Il y a un côté prémonitoire qui donne un peu de poids à l'analyse.
Ton témoignage est assez similaire à ce qu'on peut lire en commentaire sous le billet de blog, donc c'est tout à fait recevable à mon avis. Sans que ça soit nécessairement le cas, il reste tout à fait plausible qu'à force de se faire plaisir en mélangeant les genres, le journal ait perdu plus de lecteurs qu'ils n'en ont gagné.
Personnellement, je ne supporte plus les "alertes" sur les atteintes aux libertés individuelles ou les complots organisés par le grand capital qui viennent de certains milieux libristes; on n'apprend rien avec ce genre de trucs, c'est juste des gens qui sifflent dans leur appeau à chien pour faire plaisir à une communauté qui est de toutes manières déja conquise. Ça dessert complètement la communauté en général, et même les idées pour lesquelles ils se battent; et si NextImpact a donné ce sentiment à certains lecteurs, ça ne m'étonne pas qu'il y ait eu des fuites.
Le troll est surtout une autruche, bien naïve, pour la faire très très courte: tout est politique dans une vie en communauté.
"politique", ça ne veut pas dire "militant". Il y a des moyens d'exposer les arguments de manière à ce qu'on ait pas l'impression qe l'auteur souhaite imposer un point de vue partisan.
Je ne sais pas trop pourquoi tu es moinssé—peut-être parce que ton intervention est peut-être un troll. Si ça n'est pas un troll, alors je trouve que c'est pertinent; qu'on soit d'accord ou pas sur le fond, c'est bien de connaitre les raisons pour lesquelles certains se désabonnent.
Après, l'idée d'infléchir une ligne éditoriale à droite parce qu'on préfère attirer les clients "de droite" qui ont plus d'argent, c'est quand même sacrément cynique.
Personnellement, je trouve que l'idée de recapitaliser une entreprise par des dons défiscalisés n'est pas tellement compatible avec les valeurs de gauche, mais j'avoue que depuis quelques temps les lignes sont un peu floues, et qu'il va bientôt falloir poser un certain nombre de questions pour savoir si on comprend bien la même chose par "de gauche". «L'autre gauche, capitaine!».
Ils disent partout qu'ils publient leurs comptes, j'imagine que c'est possible de les trouver. À vue de nez, ils ont environ 7000 abonnements, à 6 euros par mois, donc dans les 500k€ de CA, sans les ressources publicitaires.
J'imagine qu'ils ne veulent pas combler tout le trou, mais seulement la partie qui les sauverait du dépot de bilan. Par contre ça voudrait dire qu'ils ont quand même grillé 60k€ depuis l'année dernière; les dons semblent partir immédiatement dans un trou sans fond.
Le business model de l'info gratuite en ligne est très complexe; produire de l'information a un coût, mais elle a peu de valeur marchande.
Bien sûr, le site est sympa, c'est un site de presse, c'est important, c'est la culture libre, tout ça. Mais bon, on peut tourner ça comme on veut, la demande c'est de récolter 200,000€ de dons pour renflouer les caisses d'une entreprise. Depuis une dizaine d'années, avec les kickstarters etc, on voit qu'il commence à y avoir une grosse confusion des genres; on n'achète plus un produit, on "soutient" une entreprise, mais sous forme de don désinteressé, sans rentrer au capital ni avoir un espoir de rentrer dans son investissement. C'est légal à cause du statut sympa d'entreprise de presse (avec une défiscalisation très généreuse au passage), mais j'ai du mal à trouver un sens économique àa ça. Injecter des fonds dans une boîte, ça s'appelle un investissement, et cet investissement doit vous permettre d'avoir quelque chose en retour, au moins potentiellement; autrement, c'est juste un cadeau aux propriétaires de l'entreprise.
Au passage, le mécénat, ça passe normalement par une fondation, une structure "non profit" (associative par exemple), qui assure que les dons sont utilisés conformément à un projet précis.
Le chiffrement des disque devient la norme pour pas mal de systèmes; y compris chez redmond, l'usage de messagerie chiffrée de bout en bout assez fréquent; on a un peu l'impression de question datant d'il y'a 20 ans, quand seul quelque paranos chiffraient tout.
Il n'y a rien qui t'empêche de répondre ça. Tu dis que le chiffrement c'est la norme, en entreprise et de plus en plus chez les particuliers, tu expliques à l'enquêteur que son téléphone est chiffré, que les disques des serveurs de la police sont probablement chiffrés (ou qu'ils devraient l'être), et que tu chiffres par précaution en cas de vol, et pas pour cacher quoi que ce soit à la police.
Mouais, ça c'est a supposer que le contenu du disque ne puisse pas être mal interprété et/ou retenu contre lui
C'est pareil pour tes réponses quand tu décides de répondre aux questions. Comme tu fais ce que tu veux, tu peux choisir de ne pas répondre aux questions, mais tu le fais en connaissance de cause. C'est peut-être malin d'ailleurs de dire que c'est l'idée de ton avocat. Mais n'empêche que du coup, tu es sûr d'aller au bout de ta garde à vue, et que de toutes manières les enquêteurs vont devoir chercher par eux-mêmes les réponses aux questions auxquelles tu n'as pas répondu, donc perquisition etc.
Dans ce cas là, rien n'empêche un policier qui aurait des soupçons (même infondés) de demander à ouvrir le coffre-fort de n'importe qui.
Pas de n'importe qui, puisqu'il y a bien une enquête en cours (ce ne sont pas les policiers qui décident arbitrairement sur qui ils vont enquêter, il doit dans ce genre de cas y avoir une plainte du ministère ou un truc de ce genre).
En fait, tu peux imaginer que la police fait une perquisition chez toi, sur autorisation du juge d'instruction. Ils trouvent un coffre fort, et te demande de l'ouvrir. Tu peux répondre "oui" ou "non". Si tu réponds "oui" et qu'il n'y a rien dedans, on passe à la question suivante. Si tu réponds "non", ce qui encore une fois est ton droit, le policier peut trouver ça suspect et vouloir quand même ouvrir le coffre (quitte à le détruire). Si au moment de l'ouverture le coffre était piégé et qu'un système a détruit tout ce qu'il contenait, le rapport d'enquête va mentionner que tu n'as pas voulu ouvrir ton coffre et que tu l'avais équipé d'un système d'autodestruction. Ça ne fait pas de toi un coupable, mais ça fait de toi un suspect.
je leur répondrai que non, je ne veux pas. Est-ce une raison suffisante pour me suspecter de cacher des choses illégales ?
S'ils perquisitionnent chez toi c'est que tu es déja suspect. Et oui, c'est une raison suffisante pour suspecter que tu caches des choses dans les documents que tu ne veux pas leur fournir, comment peut-il en être autrement? C'est un raisonnement (Bayesien) totalement valide; si A est l'évènement "il y a un fichier pédo-terroriste sur l'ordinateur du suspect", et D est l'évènement "le suspect ne veut pas fournir le mot de passe pour déchiffrer son disque"; tu peux tourner le problème dans tous les sens, mais P(A | D) = P(D | A) P(A) / P(D). Or, P(D | A) est nécessairement > P(D) (même si tu as peu de chances de montrer ton disque, tu aurais encore moins envie de le faire s'il y avait des fichiers compromettants dessus), et donc, P(A | D) > P(A) : en refusant de montrer ton disque, tu as augmenté la suspicion. C'est normal, c'est logique, c'est comme ça que fonctionne la procédure. Le seul qui fait une erreur de raisonnement dans l'histoire, c'est celui qui pense que de garder le silence ou de ne pas fournir son mot de passe ne le rend pas plus suspect (encore une fois, sans que ça indique quoi que ce soit sur la culpabilité : ça va juste inciter le juge à ordonner l'ouverture destructrice du coffre, par exemple, ou la pose de micros).
Ce qui me dérange, c'est qu'il ne semble pas y avoir d'autres indices et cela qui est très dérangeant.
Oui, mais c'est évident qu'on ne sait pas tout. Alors oui, les enquêtes complètement bidonnées, ça existe; les juges d'instruction qui font des erreurs manifestes aussi, mais je n'ai pas l'offuscation aussi facile que ça. Ce qui me fait tiquer par exemple c'est la détention provisoire; c'est un juge différent du juge d'instruction qui statue.
D'après la page Wikipédia, l'affaire n'est pas allée jusqu'au procès (non-lieu après 9 mois de préventive). Après, un dossier pipeauté, ça n'est pas du tout la même chose qu'un dossier vide. Ce qui reste le plus choquant, c'est l'impunité des auteurs; en théorie, les enquêteurs risquent un procès pénal; la loi prévoit la radiation et des peines de prison pour ce genre de choses (justement, parce que la procédure pénale repose sur les déclaration des enquêteurs, il n'est pas du tout prévu que les enquêteurs puissent mentir ou manipuler les indices). Tiens c'est marrant, je ne suis pas certain que beaucoup de policiers dénoncent le laxisme de la justice dans les poursuites pour faux en écriture publique, par exemple…
Il me semble qu'ils ne sont pas inculpés mais juste suspects.
Les personnes qui ont fait de la détention préventive ont forcément été mis en examen. Je ne suis pas certain que ça fasse une différence technique en termes de moyens mis à disposition de la police pour une enquête, mais la mise en examen signifie que le juge d'instruction a estimé qu'il existait des indices graves ou concordants. Ça serait donc cohérent d'autoriser des écoutes et des saisies de matériel informatique.
Il est possible de contester une mise en examen si on considère que le dossier est vide, on passe alors au statut de témoin assisté.
"Nous ne pouvons pas accéder à X, c'est une preuve que X cache les preuves que nous cherchons"
C'est visiblement l'interprétation qu'en fait la Quadrature, mais je n'ai pas lu ça dans les citations du dossier. Les enquêteurs disent qu'une partie des échanges étaient réalisés par des communications chiffrées, et ils ont posé des questions pour savoir pourquoi, qui avait installé les logiciels, etc. Et au passage ils expliquent au juge qu'ils n'ont rien, et que la raison pour laquelle ils n'ont rien est qu'ils n'ont pas pu accéder aux communications chiffrées.
Si on assimile le refus de fournir des clés de déchiffrement au droit de se taire ou au principe de non-incrimination, ça ne peut pas servir de preuve pour une condamnation. Par contre, c'est tout à fait normal d'interpréter cette pratique; c'est notamment en routine un des "indices concordants" nécessaires pour une mise en examen. Il faudrait la confirmation d'un professionnel, mais je pense que la Quadrature se plante complètement quand elle prétend que l'utilisation de logiciels de chiffrement inhabituels (qui demandent une démarche spécifique pour leur installation et leur utilisation—se renseigner, lire la doc, etc) n'a pas de valeur d'indice dans une enquête. Quand un enquêteur demande "Pouvez-vous me fournir la clé pour déchiffrer votre disque?—Non—Pourquoi?—Parce que je ne veux pas que la police ait accès à mes données", c'est un indice valide. Ça n'est pas une preuve de culpabilité, c'est juste un indice; il en faut plusieurs pour justifier une mise en examen, mais c'est un élément de l'enquête. C'est la même chose que de ne pas répondre aux questions, de ne pas dénoncer ses sources ou ses complices. On a le droit de le faire, mais les enquêteurs ont le droit d'interpréter ce comportement, et de l'utiliser pour demander au juge les moyens d'aller chercher des preuves plus conséquentes.
C'est évidemment différent au procès, où le parquet doit faire la preuve de la culpabilité (et si l'enquête n'a pas permis d'établir des preuves, alors il y aura un aquittement, mais normalement ça n'arrive pas trop parce qu'aucun procureur n'a envie de se ridiculiser avec un dossier vide).
[^] # Re: la sciences ou la liberté d'expression
Posté par arnaudus . En réponse au journal La science sur internet, ça m'inquiète. Évalué à 10.
Tu parles du «Jour du Seigneur»? Ça n'est pas nouveau, les groupes de «doctes» qui parlent de choses évidemment fausses comme si elles étaient vraies.
[^] # Re: e x t r a, mais
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Robot humanoïde libre français Poppy. Évalué à 3.
Entre nous, je ne suis pas certain de la technicité de la structure. Si tu pousses le raisonnement, tu peux très bien dire que sans les sources STL, tu peux recréer un robot avec moins de moteurs. Mais dans ce cas là tu n'as même plus besoin de rien.
[^] # Re: travail
Posté par arnaudus . En réponse au lien Y a t-il un traitement d'exception pour les artistes accusés de violences sexistes et sexuelles ?. Évalué à 6.
J'ai l'impression qu'il fait référence à tout un tas de contraintes (juridiques, sociales, etc) qui mènent à une double peine pour les victimes, parce que protéger la victime serait "compliqué". Un des meilleurs exemples est celui du harcèlement scolaire; encore aujourd'hui, les directeurs d'établissement ne veulent pas éloigner les coupables (et même s'ils le voudraient, ils en sont très fortement découragés par leur hiérarchie), ce qui impose que la victime doit tous les jours croiser son ou ses agresseurs. La conséquence, c'est souvent que la victime doit elle-même se débrouiller pour changer d'établissement, ce qui est quand même assez incroyable.
Dans le boulot, le truc classique c'est de changer les coupables de service. Par exemple, un chef de service convaincu de harcèlement va être mis à la tête d'un nouveau service, sans que les nouveaux collègues soient au courant. Pour préserver l'avenir professionnel d'une personne qui est pourtant responsable de ce qui lui arrive, on met en danger de nombreux innocents. Il y a un côté absurde à cette situation, parce que la présomption d'innocence ou le droit à la réinsertion ne sont pas des droits absolus. Pourtant, notre organisation sociale n'a pas de solution pour protéger les innocents tout en préservant le droit des coupables, et c'est bien dommage.
[^] # Re: e x t r a, mais
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Robot humanoïde libre français Poppy. Évalué à 2.
Il y a un décalage complet entre l'utilité du bidule et la qualité des composants; sans compter que tu ne payes pas le montage. L'entrée de gamme pour les petits moteurs d'imprimante 3D est dans les 20 à 30€ par moteur, et ça semble très largement suffisant pour une telle application (quelle est l'importance de la qualité du moteur qui fait bouger la tête de droite à gauche? Tu as besoin d'une précision micrométrique pour faire dire "non" à un robot? )
Je suis presque certain qu'il existe des projets alternatifs plus aboutis et plus sérieux.
[^] # Re: autre type de contribution
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Wesnoth : Il y a mille façons de contribuer.... Évalué à 6.
Il faut quand même prendre un peu de recul et bien imaginer que les idées de changement de gameplay dans un jeu aussi mature n'ont que très peu de chances d'être bien accueillies. Ça peut-être presque un peu naïf, un peu "Cher monsieur Chess.com, dans votre jeu la dame est quand même vachement forte, pourquoi ne pas limiter sa portée". Ce qu'il faut également éviter absolument, c'est le fork de règles (par exemple, rajouter plein d'options qui modifient les règles, parce que ça crée plein de communautés fragmentées qui ne veulent pas jouer ensemble). Par contre, les idées d'amélioration d'interface, pourquoi pas.
[^] # Re: Non
Posté par arnaudus . En réponse au lien Y a t-il un traitement d'exception pour les artistes accusés de violences sexistes et sexuelles ?. Évalué à 7. Dernière modification le 12 juin 2023 à 18:27.
Bah c'est quand même dans la définition (Article 222-23 du code pénal). Et en plus, c'est "sur la personne de la victime", autrement c'est une agression sexuelle.
Le consentement ne fait pas partie de la définition. La loi dit : "violence, contrainte, menace ou surprise". La jurisprudence n'est pas limpide, mais le comportement de la victime ne rentre pas en ligne de compte dans la définition légale du viol. Il y a une appréciation aussi de la "gravité" des menaces. "Sinon je tue tes enfants", ça n'est pas la même chose que "Sinon je te vole ton téléphone". Et pour le reste, c'est pile ou face, "Sinon je réveille les enfants" a déja été utilisé pour une condamnation je crois (probablement du fait de l'emprise mentale, autrement ça n'a pas beaucoup de sens), "Sinon tu n'auras pas de logement social" n'est pas valable (un certain ministre de l'intérieur s'en félicite), et pour "Sinon tu perds ton boulot" et "Sinon je divorce", bah bon courage pour trancher, parce que tu peux être consentant sans en avoir envie (comme aller chez le dentiste). Bref, c'est hyper complexe, y compris pour les victimes, et inciter les femmes à porter plainte pour après devoir gérer les classements sans suite, c'est peut-être pas non plus l'idée du siècle.
Mais autrement complètement d'accord pour les délais et les entraves administratives. Et complètement d'accord aussi que la réponse pénale est loin d'être la clé, puisque le contexte social est très important (y compris pour dissuader les auteurs, ce qui reste quand même plus important que de les punir après coup).
[^] # Re: Double identification et item physique
Posté par arnaudus . En réponse au journal Ils sont devenu fous. Évalué à 4.
Quand tu y penses, c'est quand même presque comme si tu considérais qu'une connexion ssh était la preuve que tu possédais physiquement l'ordinateur sur laquelle la clé privée avait été générée. C'est quand même très indirect.
[^] # Re: Double identification et item physique
Posté par arnaudus . En réponse au journal Ils sont devenu fous. Évalué à 3. Dernière modification le 12 juin 2023 à 17:09.
Le SMS n'est pas un item physique, puisque tu peux le recevoir sur n'importe quel téléphone muni d'une SIM dupliquée. Il est parfois d'ailleurs possible de consulter ses SMS sur le site web de l'opérateur… Si c'est utilisé pour s'assurer qu'on possède physiquement le téléphone, c'est une idée bien pourrie…
# Double identification et item physique
Posté par arnaudus . En réponse au journal Ils sont devenu fous. Évalué à 5.
En principe, la double identification ne peut fonctionner que si on a une combinaison d'un secret (code PIN ou autre) et d'un item physique (smartphone, lecteur de carte…). La méthode du SMS est mauvaise parce que les cartes SIM peuvent être contournées, et il n'y a aucune certitude que celui qui reçoit le SMS possède physiquement le téléphone. Selon la définition que je connais, une redirection vers le site de la banque n'est pas une double identification, puisqu'il ne faudra connaitre qu'un seul secret (le code d'accès). Et complètement d'accord avec le PO, c'est une horreur de rediriger vers le site de la banque, parce que l'URL est invérifiable, et que ça ressemble exactement à une tentative de fishing; donner cette habitude est assez absurde.
C'est un des (rares) cas où je trouve que la vérification par une application de smartphone a du sens, le smartphone est le genre d'objet qui peut souvent être associé à une personne.
[^] # Re: gné?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Ils sont devenu fous. Évalué à 5.
Je ne suis pas convaincu que ça soit un "problème". Ça m'est arrivé une fois (achats en ligne sur ma carte toujours en ma possession), et le remboursement est très rapide. Je ne sais pas qui prend en charge les frais, mais j'imagine bien que les sites n'utilisant pas 3d secure en sont pour leur poche, au moins en partie, en cas d'incident de payement.
[^] # Re: Non
Posté par arnaudus . En réponse au lien Y a t-il un traitement d'exception pour les artistes accusés de violences sexistes et sexuelles ?. Évalué à 0.
Je suis d'accord avec tout. Mais plusieurs points ne sont pas en rapport avec la justice, et il y en a même qui sont indépendants de l'État. Bien sûr, l'État peut faire des campagnes de sensibilisation etc, mais s'il y a des contraintes sociales, familiales, financières, etc., qui font que les victimes ne portent pas plainte, à un moment il faudra aussi admettre que certaines violences resteront impunies, à moins d'imposer un contrôle policier intrusif.
Pour le dernier point, qui est très intéressant, je ne sais pas si la dernière réforme de la justice (qui par exemple permet de se passer de jurys pour certains crimes) pourrait permettre d'améliorer les choses. C'est assez navrant de le constater, mais malheureusement s'il fallait réunir un jury d'assises pour chacun des 99.9% de viols qui passent au travers de la justice, ça réduirait significativement la durée moyenne du temps de travail dans notre pays…
[^] # Re: travail
Posté par arnaudus . En réponse au lien Y a t-il un traitement d'exception pour les artistes accusés de violences sexistes et sexuelles ?. Évalué à 5.
Toi tu essayes de séparer l'homme de l'artiste!
Bon, pour le rock en plus ça ne marche pas trop, le côté drogué et violent "pour de vrai", je ne suis pas sûr que ça déconstruise le mythe.
Après bon, il y a peut-être des moines Bouddhistes amateurs de Death Metal sans drogue et sans alcool, tous les goûts sont dans la nature.
[^] # Re: Non
Posté par arnaudus . En réponse au lien Y a t-il un traitement d'exception pour les artistes accusés de violences sexistes et sexuelles ?. Évalué à 7. Dernière modification le 12 juin 2023 à 14:51.
Oui c'est chiant l'état de droit, il faut des preuves et tout.
Je ne dis pas qu'il n'y a pas de problème avec la condamnation des violences sexuelles, mais de toutes manières ont sait très bien que sans témoin et preuve matérielle, il ne peut pas y avoir de condamnation. Et typiquement, les violences sexuelles sont particulièrement marquées par les cas où il n'y a pas de témoin ni preuves matérielles; on ne peut pas tout mettre sur "le système", et imaginer que la justice est particulièrement laxiste avec les délinquants sexuels. C'est assez insultant je trouve pour ceux qui essayent justement de faire des enquêtes dans de telles conditions difficiles.
J'ai peu de complaisance vis-à-vis d'un tel gloubiboulga idéologique. C'est ça, le populisme du 21e siècle? On écrit des phrases sans queue ni tête, avec des mot-clés "masculinisme", "capitalisme", "système", une bonne théorie du complot, on mélange le lexique du manifeste du parti communiste et du dernier tweet de Sandrine Rousseau, et pof, ça produit de la pensée profonde (ou ça fait des Chocapic si on a de la chance?)
Depardieu, un bourgeois? On est au 18e sous-sol de la sociologie. Depardieu, c'est un "parvenu", un prolétaire en plus (il a acquis sa fortune par le travail). C'est typiquement des gens qui sont méprisés par la bourgeoisie, il n'en n'a ni les codes, ni les manières. Il est sans doute "protégé", peut-être pour des raisons financières ou politiques, ou parce qu'on ne voudrait pas se le mettre à dos, mais certainement pas par une solidarité de classe.
# Éthique à deux vitesses
Posté par arnaudus . En réponse au lien Y a t-il un traitement d'exception pour les artistes accusés de violences sexistes et sexuelles ?. Évalué à 10.
Il n'y a rien d'évident quand on traite l'éthique avec recul et circonspection. Serait-il par exemple éthique d'accueillir des artistes accusés de fraude fiscale? De consommation et trafic de stupéfiant? De violences routières? Est-il éthique de se substituer à la justice pour exclure de la société des individus qui sont accusés (et pas reconnus coupables) de crimes et délits sexuels?
Par exemple, je n'aime pas trop les gens accusés d'incitations à la haine raciale. Je peux très bien me faire une règle éthique personnelle, qui consiste à refuser d'inviter des gens accusés d'incitations à la haine raciale à mes soirées barbecue. Par contre, serait-il légitime d'estimer qu'il est anormal que ces personnes soient invitées par d'autres à leurs soirées barbecue? Est-il normal de publier des tribunes du style "Arrêtez d'inviter des racistes à vos soirées barbecue"? Est-ce que ça n'est pas la liberté des organisateurs de soirées barbecue de décider s'ils souhaitent ou non inviter des racistes (s'ils ne font que manger des saucisses, et pas de faire de discours politique)?
Bref, la plupart des combats bien moisis commencent généralement par des gens qui se mêlent de ce que les autres font (avec leur corps et leurs parties génitales, qui ils invitent, à qui ils parlent, etc). Ce n'est pas parce que j'aimerais bien aussi ne pas voir la tronche d'agresseurs sexuels à la télé que ça légitime de décider qui est suffisamment fréquentable pour être invité par quelqu'un que je ne connais pas : un règle d'éthique doit s'appliquer à tout le monde, et pas seulement quand il s'agit de faire disparaitre de la vie sociale des gens que l'on n'aime pas.
[^] # Re: Période compliquée pour NextInpact
Posté par arnaudus . En réponse au lien Next INpact vit ses dernières semaines… sauf miracle . Évalué à 6.
J'imagine que ça n'est pas la même chose de gérer une boîte dans un marché en pleine croissance, et de la gérer quand on entre dans le dur. La critique en lien me semble très constructive et très cohérente. Ce qui est quand même assez crédible, c'est que le commentaire dit en gros "votre CA stagne, vos charges augmentent, vous n'avez pas vraiment de plan; si vous récoltez vos 60k€ dans un an vous serez exactement dans la même situation", et paf, un an après, ils ont besoin de 200k€. Il y a un côté prémonitoire qui donne un peu de poids à l'analyse.
[^] # Re: pas de renouvellement pour moi
Posté par arnaudus . En réponse au lien Next INpact vit ses dernières semaines… sauf miracle . Évalué à -1.
Ton témoignage est assez similaire à ce qu'on peut lire en commentaire sous le billet de blog, donc c'est tout à fait recevable à mon avis. Sans que ça soit nécessairement le cas, il reste tout à fait plausible qu'à force de se faire plaisir en mélangeant les genres, le journal ait perdu plus de lecteurs qu'ils n'en ont gagné.
Personnellement, je ne supporte plus les "alertes" sur les atteintes aux libertés individuelles ou les complots organisés par le grand capital qui viennent de certains milieux libristes; on n'apprend rien avec ce genre de trucs, c'est juste des gens qui sifflent dans leur appeau à chien pour faire plaisir à une communauté qui est de toutes manières déja conquise. Ça dessert complètement la communauté en général, et même les idées pour lesquelles ils se battent; et si NextImpact a donné ce sentiment à certains lecteurs, ça ne m'étonne pas qu'il y ait eu des fuites.
[^] # Re: Période compliquée pour NextInpact
Posté par arnaudus . En réponse au lien Next INpact vit ses dernières semaines… sauf miracle . Évalué à 5.
C'est super intéressant. Un peu cruel aussi, mais ça confirme quand même un peu l'idée que la gestion d'une boîte de cette taille ne s'improvise pas.
[^] # Re: pas de renouvellement pour moi
Posté par arnaudus . En réponse au lien Next INpact vit ses dernières semaines… sauf miracle . Évalué à 7.
"politique", ça ne veut pas dire "militant". Il y a des moyens d'exposer les arguments de manière à ce qu'on ait pas l'impression qe l'auteur souhaite imposer un point de vue partisan.
[^] # Re: pas de renouvellement pour moi
Posté par arnaudus . En réponse au lien Next INpact vit ses dernières semaines… sauf miracle . Évalué à 4.
Je ne sais pas trop pourquoi tu es moinssé—peut-être parce que ton intervention est peut-être un troll. Si ça n'est pas un troll, alors je trouve que c'est pertinent; qu'on soit d'accord ou pas sur le fond, c'est bien de connaitre les raisons pour lesquelles certains se désabonnent.
Après, l'idée d'infléchir une ligne éditoriale à droite parce qu'on préfère attirer les clients "de droite" qui ont plus d'argent, c'est quand même sacrément cynique.
Personnellement, je trouve que l'idée de recapitaliser une entreprise par des dons défiscalisés n'est pas tellement compatible avec les valeurs de gauche, mais j'avoue que depuis quelques temps les lignes sont un peu floues, et qu'il va bientôt falloir poser un certain nombre de questions pour savoir si on comprend bien la même chose par "de gauche". «L'autre gauche, capitaine!».
[^] # Re: Période compliquée pour NextInpact
Posté par arnaudus . En réponse au lien Next INpact vit ses dernières semaines… sauf miracle . Évalué à 5.
Ils disent partout qu'ils publient leurs comptes, j'imagine que c'est possible de les trouver. À vue de nez, ils ont environ 7000 abonnements, à 6 euros par mois, donc dans les 500k€ de CA, sans les ressources publicitaires.
J'imagine qu'ils ne veulent pas combler tout le trou, mais seulement la partie qui les sauverait du dépot de bilan. Par contre ça voudrait dire qu'ils ont quand même grillé 60k€ depuis l'année dernière; les dons semblent partir immédiatement dans un trou sans fond.
Le business model de l'info gratuite en ligne est très complexe; produire de l'information a un coût, mais elle a peu de valeur marchande.
# Mécénat vers les caisses d'une entreprise commerciale?
Posté par arnaudus . En réponse au lien Next INpact vit ses dernières semaines… sauf miracle . Évalué à 10.
Bien sûr, le site est sympa, c'est un site de presse, c'est important, c'est la culture libre, tout ça. Mais bon, on peut tourner ça comme on veut, la demande c'est de récolter 200,000€ de dons pour renflouer les caisses d'une entreprise. Depuis une dizaine d'années, avec les kickstarters etc, on voit qu'il commence à y avoir une grosse confusion des genres; on n'achète plus un produit, on "soutient" une entreprise, mais sous forme de don désinteressé, sans rentrer au capital ni avoir un espoir de rentrer dans son investissement. C'est légal à cause du statut sympa d'entreprise de presse (avec une défiscalisation très généreuse au passage), mais j'ai du mal à trouver un sens économique àa ça. Injecter des fonds dans une boîte, ça s'appelle un investissement, et cet investissement doit vous permettre d'avoir quelque chose en retour, au moins potentiellement; autrement, c'est juste un cadeau aux propriétaires de l'entreprise.
Au passage, le mécénat, ça passe normalement par une fondation, une structure "non profit" (associative par exemple), qui assure que les dons sont utilisés conformément à un projet précis.
[^] # Re: Un juge d'instruction...
Posté par arnaudus . En réponse au lien Affaire du 8 décembre : le chiffrement des communications assimilé à un comportement terroriste. Évalué à 2.
Il n'y a rien qui t'empêche de répondre ça. Tu dis que le chiffrement c'est la norme, en entreprise et de plus en plus chez les particuliers, tu expliques à l'enquêteur que son téléphone est chiffré, que les disques des serveurs de la police sont probablement chiffrés (ou qu'ils devraient l'être), et que tu chiffres par précaution en cas de vol, et pas pour cacher quoi que ce soit à la police.
C'est pareil pour tes réponses quand tu décides de répondre aux questions. Comme tu fais ce que tu veux, tu peux choisir de ne pas répondre aux questions, mais tu le fais en connaissance de cause. C'est peut-être malin d'ailleurs de dire que c'est l'idée de ton avocat. Mais n'empêche que du coup, tu es sûr d'aller au bout de ta garde à vue, et que de toutes manières les enquêteurs vont devoir chercher par eux-mêmes les réponses aux questions auxquelles tu n'as pas répondu, donc perquisition etc.
[^] # Re: Un juge d'instruction...
Posté par arnaudus . En réponse au lien Affaire du 8 décembre : le chiffrement des communications assimilé à un comportement terroriste. Évalué à 6.
Pas de n'importe qui, puisqu'il y a bien une enquête en cours (ce ne sont pas les policiers qui décident arbitrairement sur qui ils vont enquêter, il doit dans ce genre de cas y avoir une plainte du ministère ou un truc de ce genre).
En fait, tu peux imaginer que la police fait une perquisition chez toi, sur autorisation du juge d'instruction. Ils trouvent un coffre fort, et te demande de l'ouvrir. Tu peux répondre "oui" ou "non". Si tu réponds "oui" et qu'il n'y a rien dedans, on passe à la question suivante. Si tu réponds "non", ce qui encore une fois est ton droit, le policier peut trouver ça suspect et vouloir quand même ouvrir le coffre (quitte à le détruire). Si au moment de l'ouverture le coffre était piégé et qu'un système a détruit tout ce qu'il contenait, le rapport d'enquête va mentionner que tu n'as pas voulu ouvrir ton coffre et que tu l'avais équipé d'un système d'autodestruction. Ça ne fait pas de toi un coupable, mais ça fait de toi un suspect.
S'ils perquisitionnent chez toi c'est que tu es déja suspect. Et oui, c'est une raison suffisante pour suspecter que tu caches des choses dans les documents que tu ne veux pas leur fournir, comment peut-il en être autrement? C'est un raisonnement (Bayesien) totalement valide; si A est l'évènement "il y a un fichier pédo-terroriste sur l'ordinateur du suspect", et D est l'évènement "le suspect ne veut pas fournir le mot de passe pour déchiffrer son disque"; tu peux tourner le problème dans tous les sens, mais P(A | D) = P(D | A) P(A) / P(D). Or, P(D | A) est nécessairement > P(D) (même si tu as peu de chances de montrer ton disque, tu aurais encore moins envie de le faire s'il y avait des fichiers compromettants dessus), et donc, P(A | D) > P(A) : en refusant de montrer ton disque, tu as augmenté la suspicion. C'est normal, c'est logique, c'est comme ça que fonctionne la procédure. Le seul qui fait une erreur de raisonnement dans l'histoire, c'est celui qui pense que de garder le silence ou de ne pas fournir son mot de passe ne le rend pas plus suspect (encore une fois, sans que ça indique quoi que ce soit sur la culpabilité : ça va juste inciter le juge à ordonner l'ouverture destructrice du coffre, par exemple, ou la pose de micros).
Oui, mais c'est évident qu'on ne sait pas tout. Alors oui, les enquêtes complètement bidonnées, ça existe; les juges d'instruction qui font des erreurs manifestes aussi, mais je n'ai pas l'offuscation aussi facile que ça. Ce qui me fait tiquer par exemple c'est la détention provisoire; c'est un juge différent du juge d'instruction qui statue.
[^] # Re: Moi ce qui m’effare
Posté par arnaudus . En réponse au lien Affaire du 8 décembre : le chiffrement des communications assimilé à un comportement terroriste. Évalué à 5.
D'après la page Wikipédia, l'affaire n'est pas allée jusqu'au procès (non-lieu après 9 mois de préventive). Après, un dossier pipeauté, ça n'est pas du tout la même chose qu'un dossier vide. Ce qui reste le plus choquant, c'est l'impunité des auteurs; en théorie, les enquêteurs risquent un procès pénal; la loi prévoit la radiation et des peines de prison pour ce genre de choses (justement, parce que la procédure pénale repose sur les déclaration des enquêteurs, il n'est pas du tout prévu que les enquêteurs puissent mentir ou manipuler les indices). Tiens c'est marrant, je ne suis pas certain que beaucoup de policiers dénoncent le laxisme de la justice dans les poursuites pour faux en écriture publique, par exemple…
[^] # Re: Un juge d'instruction...
Posté par arnaudus . En réponse au lien Affaire du 8 décembre : le chiffrement des communications assimilé à un comportement terroriste. Évalué à 7. Dernière modification le 07 juin 2023 à 10:41.
Les personnes qui ont fait de la détention préventive ont forcément été mis en examen. Je ne suis pas certain que ça fasse une différence technique en termes de moyens mis à disposition de la police pour une enquête, mais la mise en examen signifie que le juge d'instruction a estimé qu'il existait des indices graves ou concordants. Ça serait donc cohérent d'autoriser des écoutes et des saisies de matériel informatique.
Il est possible de contester une mise en examen si on considère que le dossier est vide, on passe alors au statut de témoin assisté.
C'est visiblement l'interprétation qu'en fait la Quadrature, mais je n'ai pas lu ça dans les citations du dossier. Les enquêteurs disent qu'une partie des échanges étaient réalisés par des communications chiffrées, et ils ont posé des questions pour savoir pourquoi, qui avait installé les logiciels, etc. Et au passage ils expliquent au juge qu'ils n'ont rien, et que la raison pour laquelle ils n'ont rien est qu'ils n'ont pas pu accéder aux communications chiffrées.
Si on assimile le refus de fournir des clés de déchiffrement au droit de se taire ou au principe de non-incrimination, ça ne peut pas servir de preuve pour une condamnation. Par contre, c'est tout à fait normal d'interpréter cette pratique; c'est notamment en routine un des "indices concordants" nécessaires pour une mise en examen. Il faudrait la confirmation d'un professionnel, mais je pense que la Quadrature se plante complètement quand elle prétend que l'utilisation de logiciels de chiffrement inhabituels (qui demandent une démarche spécifique pour leur installation et leur utilisation—se renseigner, lire la doc, etc) n'a pas de valeur d'indice dans une enquête. Quand un enquêteur demande "Pouvez-vous me fournir la clé pour déchiffrer votre disque?—Non—Pourquoi?—Parce que je ne veux pas que la police ait accès à mes données", c'est un indice valide. Ça n'est pas une preuve de culpabilité, c'est juste un indice; il en faut plusieurs pour justifier une mise en examen, mais c'est un élément de l'enquête. C'est la même chose que de ne pas répondre aux questions, de ne pas dénoncer ses sources ou ses complices. On a le droit de le faire, mais les enquêteurs ont le droit d'interpréter ce comportement, et de l'utiliser pour demander au juge les moyens d'aller chercher des preuves plus conséquentes.
C'est évidemment différent au procès, où le parquet doit faire la preuve de la culpabilité (et si l'enquête n'a pas permis d'établir des preuves, alors il y aura un aquittement, mais normalement ça n'arrive pas trop parce qu'aucun procureur n'a envie de se ridiculiser avec un dossier vide).