Oui merci pour la théorie qu'on connaît bien, mais en pratique ils ont tout de même réellement bcp d'argent.
Oui, c'est l'argument final du site qui est en lien, mais je trouve que l'argument est tout pété. "Certains disent qu'en fait ils n'ont pas vraiment 100 milliards. C'est faux, et même si c'était vrai, ils seraient quand même super riches". Bah oui, on est d'accord, mais alors il faut arrêter de comparer les 100 milliards avec le SMIC et de faire des graphiques pour montrer que ça tient pas sur l'écran, parce qu'avec les comparaisons appropriées ça tiendrait sur l'écran, et ils seraient quand même super riches.
Pour rappel, pendant que les pauvres volent en jet privé eux ils font le tour de la Terre en apesanteur
Mais oui, ils sont super-riches. Personne n'a prétendu le contraire.
Et pour la création monétaire, je te laisse lire les différentes théories
Ce dont on discute n'a rien à voir avec la création monétaire (la spéculation boursière ne crée pas de la monnaie). Je répondais à un argument précis : tu prétendais que quand l'action Tesla passait de 100$ à 105$, Musk gagnait de l'argent, et que cet argent était "pris" à quelqu'un, et j'ai essayé d'argumenter que c'était faux. On parlait de cela et que de cela; si tu veux rebondir sur la création monétaire, on peut (enfin moi, pas trop), mais on pourrait parler des méthodes de semis des brocolis aussi.
On se pose trop peu la question "d'où vient cet argent", ou en d'autres termes "à qui l'ont-ils pris" ?
Parce que non, ils ne créent pas d'argent.
Bah si, c'est justement le principe de la spéculation de créer de l'argent. En 2010, tu achètes un Bitcoin à 1$. En 2020, sa valeur d'échange est de 10,000$. Ton patrimoine a augmenté de 9,999$. Pourtant, tu n'as rien fait : tu as un portefeuille Bt sur ton disque dur. Si l'ordinateur était éteint, tu n'as pas consommé d'énergie, tu n'as pas pris d'argent à personne. L'argent vient de nulle part, il est "apparu" par l'idée collective de la valeur virtuelle que les boursicoteurs donnent au Bt. Si tu veux, tu peux dire que tu l'as créé par l'idée d'acheter un Bt et de le conserver, mais ça revient au même que de dire que l'argent est "apparu".
Tu peux imaginer qu'il serait juste de partager cette valeur créée avec le concepteur des bitcoins, avec les mineurs qui entretiennent le système, ou avec les ouvriers qui ont fabriqué le disque dur sur lequel tu as stocké ton portefeuille. Ou avec le maçon qui a construit la maison dans laquelle tu as gardé ton ordinateur, ou avec le boulanger qui t'as nourri pendant que tu attendais que le Bt prenne de la valeur; tu peux te créer ta propre chaine éthique de gens avec qui l'argent "apparu" devrait être partagé, mais c'est complètement personnel et ça me semble assez farfelu.
Je pense qu'il faut simplement accepter de vivre avec l'idée que l'argent des riches peut tout à fait ne pas avoir été pris aux pauvres. C'est tout à fait possible que l'idée le colle pas avec le système de valeurs qu'on aimerait être universel, mais il faut savoir parfois identifier les situations de dissonance cognitive : quand les faits ne rentrent pas dans notre grille d'interprétation du monde, ça n'est pas les faits qui sont faux, c'est la grille qui est inadéquate. Et en l'occurrence, je pense que ta grille est inadéquate, la société capitaliste n'est pas un jeu à somme nulle, et la richesse "crée" de l'argent sans que cet argent puisse revenir d'une manière logique à des gens autres que les riches—c'est indépendant du problème de la redistribution des richesses.
C’est quoi concrètement un service qui demande peu d’énergie et de ressource de grande valeur ?
Le conseil? Le service à la personne? Le développement logiciel? La production de biens culturels? de connaissances scientifiques?
? Tu fais venir un maçon dans second life il te fait une super baraque rien qu’avec du jus de cerveau
Ces imbécilités de produits virtuels en font évidemment partie, mais le trafic de drogue et la prostitution comptent également dans le PIB, ça ne veut pas dire que c'est une bonne chose.
Le temps de cerveau des maçons numériques est limité lui aussi.
Bah du coup ça fait du travail pour tout plein de maçons numériques, qui vont consommer des biens et services, payer des impôts, réduire le chômage, et d'une manière générale contribuer à la bonne santé de l'économie.
Avoir une qualité de bouffe un peu meilleure et bonne pour la santé imprimée en 3D ?
Tout dépend de l'origine des matières premières. Si c'est issu d'une filière de recyclage, a priori, tu ne "consommes" que les installations (locaux, robots) et l'énergie (possiblement renouvelable).
A quel moment on se dit que bon, tout ça n’a plus trop de sens, finalement ?
C'est parce que tu as décidé par idéologie que le PIB n'a pas de sens. C'est absurde, le PIB est un indicateur, il a le sens qu'il a. Il est par exemple particulièrement utile pour quantifier la production brute de richesses, et donc le flux de monnaie qui transite par l'économie réelle. On sait que ce flux est bien corrélée à la "bonne santé" instantanée d'une économie, et notamment à la capacité pour l'État de prélever des impôts pour les redistribuer. Nos économies sont shootées à la croissance du PIB parce que c'est aussi le seul moyen de maintenir des services publics sur du long terme quand le budget de l'État est déficitaire—l'espoir de croissance est la seule raison pour laquelle les États peuvent emprunter.
Ce que le PIB ne fait pas, c'est qu'il ne prend pas en compte les couts de l'activité économique. Par exemple, si la production génère de la pollution qui s'accumule, le PIB reste très bon. Si le PIB grimpe parce qu'on exploite des matières premières non-renouvelables, on "perd" en richesse (puisqu'on tape dans ses stocks), mais le PIB ne mesure pas ça. Pire, si l'activité économique pollue et rend les gens malades, et que ça génère de grosses dépenses de santé, le PIB grimpe encore plus, parce qu'il prend en compte les dépenses de santé. Bref, il est absurde de ne regarder QUE le PIB. Les économistes le savent, c'est bien les politiques qui focalisent sur des indicateurs. Mais pour des points précis (par exemple, les variations du taux de chômage), le PIB est un très bon indicateur.
Parce que les dictionnaires français définissent la richesse sur ce que l'on possède. Le dollar (ou l'euro) dans le cas du patrimoine étant simplement une unité pivot.
Non, il y a une nuance. Sans tricher, définition du Larousse :
Possession de grands biens (en nature ou en argent).
Qualité de ce qui est coûteux ou le paraît.
La richesse, c'est donc les biens qu'on possède, en nature ou en argent. Juridiquement, les actions de société sont des meubles (c'est important dans les histoires d'héritage et de patrimoine), mais on parle bien de valeur mobilière pour les actions et obligations, à opposer aux biens corporels (les objets) et incorporels (les "trucs" non-physiques qui ont de la valeur : une clientèle, un brevet…).
Bon, après, on est vraiment en train d'enc… les mouches, hein, mais ça ne semble pas déconnant de séparer les valeurs mobilières des biens matériels; en tout cas, il semble que les dictionnaires le font.
On est loin de surestimer ce que représente leur patrimoine.
Je ne vois pas en quoi ce que tu dis (quand on est riche on est puissant) est un argument pour cette histoire d'estimation, parce que je ne vois pas comment on peut estimer la puissance dans un patrimoine… Ces gens sont ultra-riches ET puissants, et ils tirent leur puissance de leur patrimoine, mais il n'empêche qu'ils ne "possèdent" pas vraiment la somme correspondant à l'évaluation de leur patrimoine. Ça ne me semble pas antinomique.
Bah, la richesse réelle c'est pas plus ou moins la quantité de biens et de services que tu peux te payer?
En fait, dans les cas de Musk ou Besos, ce qui semble limiter la richesse réelle c'est plutôt l'offre : ils ne peuvent pas se payer des trucs qui n'existent pas. J'ai l'impression qu'ils ont dépassé le stade de ne pas savoir quoi faire de leur argent, c'est surtout que ce qu'ils pourraient acheter avec n'existe simplement pas, ou qui prendraient trop de temps pour le voir de leur vivant. Ou alors, ça serait des trucs profondément débiles, du genre "la totalité de la production de betteraves de 2022".
« non mais le PIB peut croître indéfiniment », faut entendre « mais pas pour de vrai », du coup ?
Je n'ai jamais compris cette question, mais je dois être un peu débile. C'est un fait que dans l'économie actuelle, la croissance du PIB est assez liée à la croissance de la consommation de biens physiques et d'énergie, mais rien n'impose cela. La croissance des services par exemple peut se faire sans trop de biens matériels, et les gains de productivité ne nécessitent pas forcément des machines plus grosses. Le PIB peut croitre indéfiniment s'il se décorrèle des besoins en matières premières.
Musk a vendu pour 7 milliards de dollars d'actions Tesla, pour préparer sa défense vis-à-vis de Twitter, après sa rupture du contrat.
Non, c'est pas pour "préparer sa défense", c'est pour acheter Twitter au cas où la justice l'y obligerait (et justement, ça prouve que ses actions Tesla ne sont pas vraiment liquides, puisqu'il est obligé de vendre petit à petit, quand le marché s'y prête, au cas où il aurait besoin de 44 milliards d'un coup). Mais bon, ça ne contredit pas l'argument : il ne peut rien acheter de concret avec ses 7 milliards, ils ne sont pas rentrés dans l'économie réelle : il a échangé des titres Tesla contre quelque chose de plus liquide (il ne va pas mettre 7 milliards sur un compte courant) mais tout aussi virtuel, afin d'acheter éventuellement des actions Twitter, aussi virtuelles que les actions Tesla. Au final, très peu de ces sommes (en % hein, pas en valeur absolue) finissent dans l'économie réelle et servent à payer des biens et des services.
Encore une fois, l'idée n'est pas de nier que Musk ou Besos sont "ultra-riches", mais c'est de dire qu'en vrai, ils n'ont pas 100 milliards. Toutes proportions gardées, c'est similaire à ces histoires de retraités qui payaient l'ISF à cause d'une maison de famille sur l'île de Ré; on peut évaluer la valeur virtuelle d'un capital non-liquide, mais ça ne correspond pas à la richesse réelle.
environ toutes les autres nationalités avec lesquelles ce monsieur a travaillé parlent l'anglais correctement.
Du coup, il suffit de regarder le niveau moyen en anglais dans une tranche d'âge ou une catégorie socio-professionnelle, non? Si le gars a travaillé avec des Danois ou des Allemands, le niveau d'anglais va être meilleur qu'avec des Espagnols ou des Français. Mais il peut aussi essayer les Biélorusses ou les Tchèques s'il veut moins bien.
Comme toutes les généralités, c'est débile de partir sur des stéréotypes. Il y a des Français qui parlent très bien anglais, il suffit de faire un entretien d'embauche en anglais si c'est important.
Le sujet qui est vérifiable par toute personne ayant travaillé un minimum en Angleterre
Mais est-ce que ça n'est pas exactement comme ça qu'on répète des préjugés? Ce que je veux dire, c'est que ça me semble assez difficile d'obtenir des données chiffrées fiables dans ce domaine. Il faudrait avoir un échantillon de grande taille, portant sur plusieurs entreprises, en France et en Angleterre, sur les promotions internes en fonction de l'âge et du diplôme.
Obtenir ces données, ça semble être du ressort du travail universitaire. D'ailleurs, il est possible que quelqu'un a déja fait ça et publié un travail dessus. Mais devant la difficulté de la tâche, ça semble totalement impossible de remplacer la collecte des données par une vague impression, du style "c'est vérifiable par toute personne". Non justement, ça ne me semble pas si facilement vérifiable.
En particulier, ça parait difficile de contraster l'embauche et la promotion quand on connait pas la distribution des profils embauchés. Si tu embauches les diplômés au niveau +++ et les non-diplomés au niveau 0, tu pourras accorder beaucoup de promotions aux non-diplomés, ils grimperont dans les échelons, mais ils ne rejoigneront jamais les diplomés.
Comme c'est un monde que je ne connais pas, je demande naïvement : en France, les promotions sont généralement conditionnées au diplôme qu'on avait au moment d'être recruté? Ou alors c'est juste un effet d'âge? (à un même niveau, les diplomes sont plus jeunes car ils ont été recrutés plus haut, et on donne plus de promotions aux jeunes à un niveau donné?). Je savais que ça existait à l'embauche (genre, quand tu cherches du taf à 50 ans, certaines boîtes regardent de quelle école d'ingénieur tu sors, ce qui semble assez débile sauf à vouloir réseauter), mais est-ce le cas pour les promotions internes? Et si oui, est-ce que la direction est d'accord?
Du coup, la seule information vérifiable que l'article contient, c'est qu'il y a en Angleterre des gens qui confirment leurs stéréotypes à partir d'anecdotes personnelles? Dit comme ça, ça n'a pas l'air fulgurant…
Mais du coup c'est pas la bonne stat, puisqu'il faudrait savoir si c'est différent ailleurs.
Comme dit plus haut, ça parait assez absurde d'imaginer que les diplômes sont peu valorisés dans les pays anglo-saxons alors que les gens s'endettent sur 20 ans pour en obtenir.
Comme c'est souvent le cas dans les démarches militantes, j'ai peur que ces arguments ne font pas l'hypothèse que les gens qui développement l'argument de la fortune virtuelle sont dotés d'un minimum d'intelligence.
L'argument de la fortune virtuelle, c'est plutôt (à ma connaissance) l'idée qu'il est impossible de Bezos d'acheter pour 100 milliards de trucs réels s'il en avait envie. Les problèmes de liquidité et de volatilité sont des problèmes concrets; celui de la légalité de la liquidation d'une telle fortune également (posséder une entreprise ça n'est pas comme posséder une boite de petits pois), mais ce sont des problèmes techniques, qui doivent être solubles en partie (moyennant avocats et un taux de perte substantiel). J'ai plutôt l'impression que cette fortune est virtuelle dans la mesure où il est physiquement impossible de la dépenser sans acheter d'autres trucs virtuels. Musk aurait pu acheter des actions de Twitter, mais il aurait juste échangé des trucs virtuels contre d'autres trucs virtuels. Mais il n'aurait pas pu acheter la Joconde, ni 1000 tonnes d'or, ni pour 10 milliards de boites de salsifis; ni même probablement récupérer 100 milliards en billets (ça ferait environ 10% des billets existants). Pour satisfaire de telles lubies, il faudrait des années.
Après, oui, il pourrait donner cet argent, et confier à des milliers d'acteurs le soin de le dépenser.
La partie finale de l'argument ("et même si la liquidation était difficile et coûtait 90% de sa fortune il serait encore super-riche") est un enfonçage de portes ouvertes, car c'est exactement l'argument de la monnaie virtuelle : ces gens sont ultra-riches, mais les 150 milliards qu'ils possèdent ne sont pas comparables à 150 milliards sur un compte en banque.
je vois de la malveillance dans le fait qu'aucun humain n'intervienne
Ça c'est de la négligence, pas de la malveillance. La malveillance c'est lié à la volonté de nuire à quelqu'un. Ça n'est pas de ça dont on parle.
qui dit bien tout le mépris qu'elle a pour ses utilisateurs
Je ne suis pas sûr que ça soit vrai dans le fond, mais de toutes manières le raisonnement est fallacieux. Google a des milliards d'utilisateurs, débrancher le compte d'une personne pour (selon leur point de vue) permettre d'améliorer l'expérience de millions d'autres (leur permettre d'accéder à une plateforme de partage à bonne réputation dont les IP ne vont pas être bloquées dans certains pays et référencés dans les moteurs de recherche, supprimer les fichiers corrompus, éviter des poursuites pour des infractions à la propriété intellectuelle, etc) se justifie parfaitement du point de vue de l'utilisateur. C'est comme les mutuelles qui excluent les clients "malchanceux", c'est une balance entre les intérêts des utilisateurs.
Ce qui doit être plus clairement établi par la loi par contre, c'est si l'accès à un compte Google est un droit. Par exemple, accéder à un compte en banque à l'agence du coin, ça n'est pas un droit : une banque peut très bien refuser un client (sauf si c'est de la discrimination). Par contre, avoir un compte est un doit, l'État peut imposer à une agence d'ouvrir un compte à une personne si personne d'autre ne veut le faire. Pour faire l'analogie (foireuse, il faut bien le dire) avec une banque, peut-être que l'accès spécifique aux services de Google n'est pas un droit, et que cette personne n'a pas le droit d'exiger de Google que son compte lui soit restitué.
IRL, cela correspondrait à ce que la banque puisse ouvrir les coffres des clients pour voir s'ils ne font pas du blanchiment, ou s'ils ne stockent pas des photos pédopornos.
En Europe au moins, les banques sont responsables auprès de l'État de l'origine des fonds. Elles ne sont pas censées accepter les transferts douteux, et doivent émettre sur demande des certificats attestant de l'origine légale des sorties de montants inhabituels (par exemple, les notaires demandent un tel certificat quand tu achètes un bien immobilier sans passer par un crédit : la banque doit justifier de l'origine de l'argent (salaire, héritage, placements financiers, etc). D'ailleurs, inversement, les banques doivent également empêcher les dépenses inhabituelles (genre, un transfert de 100k€ vers une banque Africaine). Donc oui, ton banquier a l'obligation légale de surveiller tes comptes et tes transactions financières.
Pour revenir au sujet, Google prétend (et je ne pense pas qu'il y ait des raisons de les mettre en doute sur ce point) que les contenus personnels ne sont pas utilisés à des fins commerciales. Les documents et contenus sont scannés pour des raisons de sécurité (recherche de logiciels ou de fichiers malveillants, notamment).
Dans tous les cas, il semble déraisonnable d'imaginer que Google ait un quelconque intérêt à développer des outils et consommer du CPU pour savoir si tu es pédophile. S'ils font ça, c'est pour limiter les risques que tu diffuses des photos illégales à partir de leurs serveurs (et/ou éventuellement de montrer leur bonne volonté à l'administration US). Un pédophile reste un consommateur pour eux, et s'ils peuvent leur refiler de la pub ciblée, ça les arrange aussi.
Au final, j'imagine qu'il y a une subtilité technique (par exemple, le gars avait partagé par défaut ses photos sur Drive avec un membre de sa famille ou un truc comme ça). Il n'y a pas de malveillance, juste des algos qui font des trucs d'algos sans jamais qu'un humain n'intervienne.
Et dans 10 ans, tu dépendras d'obscurs modules qui ont 10 ans? Qui ne seront peut-être même plus disponibles ailleurs que sur les gros disques des repositories pip ou conda? Quand tu auras une faille de sécurité corrigée dans le module M1, soit tu restes avec ton trou, soit tu mets à jour M1, qui va dépendre d'une version récente de M2, qui va dépendre d'une version récente de M3, et manque de bol, tu utilisais déja une version ancienne de M3. Du coup, il va te falloir deux versions de M3? Tu vas patcher M2 pour qu'il soit compatible avec ta version de M3?
Honnêtement, j'ai du mal à imaginer comment le pin de version est compatible avec la maintenance d'un logiciel. Ou alors tu pars du principe que ton truc sera obsolète d'ici quelques années, et qu'à ce moment tu réécriras tout from scratch avec des technologies plus récentes.
Ça doit évidemment dépendre de ce qu'on distribue, et à qui on le distribue. Mais je n'ose pas imaginer ce qui se passerait si Firefox par exemple décidait qu'il dépendait d'une version fixe de libcairo ou de libgtk. Tu seras bloqué toute ta vie avec une distrib de 2022? Tu pourras mettre à jour Firefox, mais aucune autre de ses dépendances?
Qui plus est, "amateur" (souvent aucune formation).
avec des enjeux très largement réduits
Mouais, enfin il faut être honnête : quelle est la proportion de résultats scientifiques publiés affectés par des bugs plus ou moins importants? Si c'est 80%, alors on est un peu payés pour rien. La qualité de la production scientifique, c'est maintenant avant tout la qualité et la reproductibilité du code pour l'analyse des données.
c’est du code plus ou moins “jetable”,
Certes, mais "jetable" ne veut pas forcément dire "crado". Dans ce contexte, la stabilité des API n'a aucun intérêt en effet (puisque par définition on fait tout le temps évoluer le code jusqu'à la publication, et le code ne tournera probablement plus jamais après); les optimisations prématurées sont proscrites, on ne code que ce dont on a besoin au moment où on en a besoin. Mais ça n'empêche pas de documenter un minimum (on peut être relu et on doit pouvoir justifier chaque bout de code), ça n'empêche pas d'utiliser un gestionnaire de version, etc.
Ceci dit j’utilisais aussi à l’occasion du code plus professionnel,
Il est certain que les pratiques peuvent changer, et que ceux qui travaillent mieux peuvent s'en sortir. Mais ça dépend également des modes de financement (typiquement, il n'y a aucun financement possible pour la maintenance), des modes d'évaluation (est-ce que la qualité des logiciels est évaluée, est-ce qu'il est valorisable de contribuer à un projet libre, etc), et de la culture scientifique dans la discipline (valorisation du travail collectif vs. chacun dans son coin).
Une nouveauté de cette année, c'est le recrutement de "data editor" dans les journaux scientifiques (ceux des sociétés savantes hein, les grands éditeurs s'en fichent). Ils vont vérifier si les auteurs des articles mettent bien à disposition les données scientifiques et le code utilisé pour les analyses.
C'était ironique, hein. Deux posts plus haut j'expliquais que ces pratiques de gestion des dépendances n'existaient pas quand on maintenait ses logiciels, mais pour ça il faut juste bosser. Si on ne fout rien pendant 10 ans, on a besoin de dépendances qui ont aussi 10 ans.
(tu travaillerais pas dans la boîte qui a vu ces 900 serveurs se faire hacké-rançonné par hasard ?)
Je travaille dans la recherche publique, donc c'est bien pire que ça. Il arrive fréquemment qu'il n'y ait pas d'admin sys dans les laboratoires, tout le monde est root sur les serveurs, et les logiciels métier sont des trucs confidentiels codés par des stagiaires, utilisés par 3 personnes dans le monde et téléchargés sur un serveur chinois pas mis à jour depuis 7 ans.
J'imagine que le seul point fort des labos publics c'est que tout le monde sait qu'ils n'ont pas un rond et qu'il serait impossible même avec la meilleure volonté du monde de sortir une rançon de 10$ en bitcoins avec les règles de la comptabilité publique.
Bah justement, ce qui était censé être expliqué dans l'article, c'est que Google n'analyse pas les contenus privés. Apparemment, le téléphone du monsieur était configuré pour envoyer automatiquement les photos sur Google drive, qui est potentiellement public et partageable. Vu le coût CPU de l'analyse de photos par un algo d'AI, j'aurais pensé que Google n'aurait analysé que les répertoires publics… après, peut-être que le drive était configuré pour partager avec la famille ou je ne sais pas quoi, c'est souvent des histoires de détail ces trucs là. Ou alors, Google considère le drive comme non-privé, mais je trouverais ça bizarre.
De toutes manières, je ne pense pas que Google ait spontanément pensé à analyser les photos pour détecter la pédopornographie. C'est probablement une obligation légale (l'hébergeur de contenu doit mettre tous les moyens en place pour empêcher la diffusion), et une grosse pression de la part des actionnaires pour éviter les scandales (du style "un réseau de pédophiles utilisait Google drive pour échanger des trucs").
je sais pas comment vous faites dans le monde pro avec une groses base de code à faire évoluer et à maintenir…
Bah, c'est expliqué dans le journal : conda et/ou gros binaire monolithique, le développeur fournit une image de sa machine au client pour que le code tourne, et 10 ans après c'est toujours le même environnement.
L'article est derrière un paywall, donc on peut légitimement estimer que le lien n'est pas très utile.
Sur le fond, l'histoire ne me semble pas très claire (pourquoi la photo a t-elle été analysée? mise à disposition sur un serveur d'images? Pourquoi l'appel a été rejeté?).
Au passage, faire l'objet d'une enquête de police n'est pas un préjudice (même s'il y a garde à vue), en France on ne peut pas demander réparation à l'État même en cas de non-lieu. Et (toujours en France, aux US je ne sais pas), une dénonciation n'est problématique que si elle est calomnieuse. Du coup, ça exclut l'incompétence ou la négligence…
Ou alors tu fais des interface propres et pérennes.
Mouais. On peut aussi sortir des logiciels sans bugs, comme ça, plus besoin de bug trackers…
Tu peux toujours faire en sorte de ne pas casser les interfaces existantes, mais ça ne marche que dans un sens (on peut utiliser une lib récente sur un code ancien, mais pas le contraire). Il ne faut pas non plus qu'une politique de non-évolution trop stricte t'empêche d'améliorer l'interface.
Et puis, les problèmes de compatibilité peuvent arriver sans changement d'interface. Tu ne peux jamais prévoir comment les utilisateurs vont contourner les bugs; si dans ta version 1.0 tu avais sqrt(-2) qui renvoyait Inf, et que tu décides de corriger ça et de renvoyer NaN dans ta version 1.2, tu n'es pas à l'abri de flinguer le code d'un utilisateur qui testait if (isinf(sqrt(foo)).
tu ne le mets pas à jour. sauf menace terroriste avérée. ou sinon si tu aimes les emmerdes,
C'est pas exactement le signe que ça tient avec des bouts de ficelle, ça? Tous les jours, ton environnement se décale par rapport aux versions maintenues des dépendances. Un jour, quelqu'un sous macOS va avoir un problème pour trouver la vielle version du module machin sur pip, il faudra 20 minutes pour installer l'environnement sur une Ubuntu récente, et puis peu à peu tout va devenir obsolète, certaines dépendances ne fonctionneront plus avec systemd, avec wayland, et paf, ça sera fini.
et en priant pour que le système de build et l'environnement de développement trouve la bonne
Je me réponds à moi-même, mais pour le principe de râler, il faut quand même noter qu'à ma connaissance, aucun langage n'est conçu pour traiter correctement les dépendances, et refilent le bébé au compilo, qui le refile au builder, qui le refile au système. Genre #include <gsl/gsl_vector.h> et démerde-toi pour que ça soit la bonne version dans le path. Et si c'est dans l'en-tête d'un .h d'une lib, bah c'est pareil, le système va automagiquement se démerder pour lier la version que le dev de la lib avait en tête.
(selon les langages, il peut exister des hacks plus ou moins efficaces pour récupérer la version du module chargé, mais je trouve ça assez dingue que ça ne soit pas dans les briques de base).
Est-ce qu'au final on n'est pas simplement en train d'acter le fait que personne ne souhaite maintenir les logiciels?
Traditionnellement, l'évolution des logiciels (compilateurs, systèmes de build, bibliothèques tierces…) demande une maintenance permanente. Ça ne compile plus avec le nouveau gcc parce qu'il est plus strict sur les erreurs de syntaxe, il faut réécrire le code pour s'interfacer avec la dernière API de libxml, il faut contourner un bug du compilateur sur telle ou telle architecture, etc. Un projet actif demande de toujours bricoler pour fournir des paquets qui fonctionnent sur plusieurs OS ou plusieurs distributions. C'est casse pied, mais c'est le prix à payer pour s'assurer que le logiciel soit utilisable, qu'il soit compilé avec des options d'optimisation plus efficaces, qu'il soit compatibles avec les nouvelles technologies, et qu'il s'appuie sur des versions à jour (débuggées, sécurisées, et optimisées) des bibliothèques externes.
J'ai l'impression que l'écosystème actuel n'accepte plus ce coût, et voudrait que les logiciels fonctionnent pour toujours comme au jour de la publication de la première version. Avec un Python d'il y a 10 ans, avec des dépendances qui n'ont pas été touchées depuis 15 ans, avec des interfaces graphiques qui datent de Windowmaker… Si les dépendances sont trop chiantes, paf on distribue le binaire compilé d'un bloc, et si ça marche pas, paf on te met ça dans une machine virtuelle, ça juste marche.
Conda et compagnie, c'est quand même par design pour pallier les trucs pas maintenus, qui ont besoin d'une combinaison précise de dépendances pas à jour, ou pour faire tourner la dernière version d'un logiciel sur un serveur pas super à jour. C'est plus dans nos pratiques collectives de maintenance qu'il y a un problème, non? Je ne vois pas comment ça pourrait être résolu magiquement en bloatant les machines avec 127 versions de chaque dépendance et en priant pour que le système de build et l'environnement de développement trouve la bonne et se débrouille pour trouver quelque chose de plus ou moins compatible sur chaque machine où le logiciel sera distribué…
Bah, "lourdingue" je comprends ça comme "un peu beauf / sexiste / raciste et fier de l'être", donc c'est pas très loin, non? Ou alors je n'ai pas non plus compris que qu'elle avait sous-entendu. Mais comme FantastIX "assume" (après avoir affirmé 5 ou 6 fois que le problème ne venait pas des blagues mais des lecteurs), je pense qu'on est finalement tous assez d'accord.
[^] # Re: Unité Bernard Arnault
Posté par arnaudus . En réponse au journal La richesse des ultra-riches, à raison de 1000 USD par pixel. Évalué à 3.
Oui, c'est l'argument final du site qui est en lien, mais je trouve que l'argument est tout pété. "Certains disent qu'en fait ils n'ont pas vraiment 100 milliards. C'est faux, et même si c'était vrai, ils seraient quand même super riches". Bah oui, on est d'accord, mais alors il faut arrêter de comparer les 100 milliards avec le SMIC et de faire des graphiques pour montrer que ça tient pas sur l'écran, parce qu'avec les comparaisons appropriées ça tiendrait sur l'écran, et ils seraient quand même super riches.
Mais oui, ils sont super-riches. Personne n'a prétendu le contraire.
Ce dont on discute n'a rien à voir avec la création monétaire (la spéculation boursière ne crée pas de la monnaie). Je répondais à un argument précis : tu prétendais que quand l'action Tesla passait de 100$ à 105$, Musk gagnait de l'argent, et que cet argent était "pris" à quelqu'un, et j'ai essayé d'argumenter que c'était faux. On parlait de cela et que de cela; si tu veux rebondir sur la création monétaire, on peut (enfin moi, pas trop), mais on pourrait parler des méthodes de semis des brocolis aussi.
[^] # Re: Unité Bernard Arnault
Posté par arnaudus . En réponse au journal La richesse des ultra-riches, à raison de 1000 USD par pixel. Évalué à 1. Dernière modification le 31 août 2022 à 11:40.
Bah si, c'est justement le principe de la spéculation de créer de l'argent. En 2010, tu achètes un Bitcoin à 1$. En 2020, sa valeur d'échange est de 10,000$. Ton patrimoine a augmenté de 9,999$. Pourtant, tu n'as rien fait : tu as un portefeuille Bt sur ton disque dur. Si l'ordinateur était éteint, tu n'as pas consommé d'énergie, tu n'as pas pris d'argent à personne. L'argent vient de nulle part, il est "apparu" par l'idée collective de la valeur virtuelle que les boursicoteurs donnent au Bt. Si tu veux, tu peux dire que tu l'as créé par l'idée d'acheter un Bt et de le conserver, mais ça revient au même que de dire que l'argent est "apparu".
Tu peux imaginer qu'il serait juste de partager cette valeur créée avec le concepteur des bitcoins, avec les mineurs qui entretiennent le système, ou avec les ouvriers qui ont fabriqué le disque dur sur lequel tu as stocké ton portefeuille. Ou avec le maçon qui a construit la maison dans laquelle tu as gardé ton ordinateur, ou avec le boulanger qui t'as nourri pendant que tu attendais que le Bt prenne de la valeur; tu peux te créer ta propre chaine éthique de gens avec qui l'argent "apparu" devrait être partagé, mais c'est complètement personnel et ça me semble assez farfelu.
Je pense qu'il faut simplement accepter de vivre avec l'idée que l'argent des riches peut tout à fait ne pas avoir été pris aux pauvres. C'est tout à fait possible que l'idée le colle pas avec le système de valeurs qu'on aimerait être universel, mais il faut savoir parfois identifier les situations de dissonance cognitive : quand les faits ne rentrent pas dans notre grille d'interprétation du monde, ça n'est pas les faits qui sont faux, c'est la grille qui est inadéquate. Et en l'occurrence, je pense que ta grille est inadéquate, la société capitaliste n'est pas un jeu à somme nulle, et la richesse "crée" de l'argent sans que cet argent puisse revenir d'une manière logique à des gens autres que les riches—c'est indépendant du problème de la redistribution des richesses.
[^] # Re: Super rich, super bullshit
Posté par arnaudus . En réponse au journal La richesse des ultra-riches, à raison de 1000 USD par pixel. Évalué à 6. Dernière modification le 31 août 2022 à 11:23.
Le conseil? Le service à la personne? Le développement logiciel? La production de biens culturels? de connaissances scientifiques?
Ces imbécilités de produits virtuels en font évidemment partie, mais le trafic de drogue et la prostitution comptent également dans le PIB, ça ne veut pas dire que c'est une bonne chose.
Bah du coup ça fait du travail pour tout plein de maçons numériques, qui vont consommer des biens et services, payer des impôts, réduire le chômage, et d'une manière générale contribuer à la bonne santé de l'économie.
Tout dépend de l'origine des matières premières. Si c'est issu d'une filière de recyclage, a priori, tu ne "consommes" que les installations (locaux, robots) et l'énergie (possiblement renouvelable).
C'est parce que tu as décidé par idéologie que le PIB n'a pas de sens. C'est absurde, le PIB est un indicateur, il a le sens qu'il a. Il est par exemple particulièrement utile pour quantifier la production brute de richesses, et donc le flux de monnaie qui transite par l'économie réelle. On sait que ce flux est bien corrélée à la "bonne santé" instantanée d'une économie, et notamment à la capacité pour l'État de prélever des impôts pour les redistribuer. Nos économies sont shootées à la croissance du PIB parce que c'est aussi le seul moyen de maintenir des services publics sur du long terme quand le budget de l'État est déficitaire—l'espoir de croissance est la seule raison pour laquelle les États peuvent emprunter.
Ce que le PIB ne fait pas, c'est qu'il ne prend pas en compte les couts de l'activité économique. Par exemple, si la production génère de la pollution qui s'accumule, le PIB reste très bon. Si le PIB grimpe parce qu'on exploite des matières premières non-renouvelables, on "perd" en richesse (puisqu'on tape dans ses stocks), mais le PIB ne mesure pas ça. Pire, si l'activité économique pollue et rend les gens malades, et que ça génère de grosses dépenses de santé, le PIB grimpe encore plus, parce qu'il prend en compte les dépenses de santé. Bref, il est absurde de ne regarder QUE le PIB. Les économistes le savent, c'est bien les politiques qui focalisent sur des indicateurs. Mais pour des points précis (par exemple, les variations du taux de chômage), le PIB est un très bon indicateur.
[^] # Re: Super rich, super bullshit
Posté par arnaudus . En réponse au journal La richesse des ultra-riches, à raison de 1000 USD par pixel. Évalué à 1.
Non, il y a une nuance. Sans tricher, définition du Larousse :
La richesse, c'est donc les biens qu'on possède, en nature ou en argent. Juridiquement, les actions de société sont des meubles (c'est important dans les histoires d'héritage et de patrimoine), mais on parle bien de valeur mobilière pour les actions et obligations, à opposer aux biens corporels (les objets) et incorporels (les "trucs" non-physiques qui ont de la valeur : une clientèle, un brevet…).
Bon, après, on est vraiment en train d'enc… les mouches, hein, mais ça ne semble pas déconnant de séparer les valeurs mobilières des biens matériels; en tout cas, il semble que les dictionnaires le font.
Je ne vois pas en quoi ce que tu dis (quand on est riche on est puissant) est un argument pour cette histoire d'estimation, parce que je ne vois pas comment on peut estimer la puissance dans un patrimoine… Ces gens sont ultra-riches ET puissants, et ils tirent leur puissance de leur patrimoine, mais il n'empêche qu'ils ne "possèdent" pas vraiment la somme correspondant à l'évaluation de leur patrimoine. Ça ne me semble pas antinomique.
[^] # Re: Super rich, super bullshit
Posté par arnaudus . En réponse au journal La richesse des ultra-riches, à raison de 1000 USD par pixel. Évalué à 6.
Bah, la richesse réelle c'est pas plus ou moins la quantité de biens et de services que tu peux te payer?
En fait, dans les cas de Musk ou Besos, ce qui semble limiter la richesse réelle c'est plutôt l'offre : ils ne peuvent pas se payer des trucs qui n'existent pas. J'ai l'impression qu'ils ont dépassé le stade de ne pas savoir quoi faire de leur argent, c'est surtout que ce qu'ils pourraient acheter avec n'existe simplement pas, ou qui prendraient trop de temps pour le voir de leur vivant. Ou alors, ça serait des trucs profondément débiles, du genre "la totalité de la production de betteraves de 2022".
Je n'ai jamais compris cette question, mais je dois être un peu débile. C'est un fait que dans l'économie actuelle, la croissance du PIB est assez liée à la croissance de la consommation de biens physiques et d'énergie, mais rien n'impose cela. La croissance des services par exemple peut se faire sans trop de biens matériels, et les gains de productivité ne nécessitent pas forcément des machines plus grosses. Le PIB peut croitre indéfiniment s'il se décorrèle des besoins en matières premières.
[^] # Re: Super rich, super bullshit
Posté par arnaudus . En réponse au journal La richesse des ultra-riches, à raison de 1000 USD par pixel. Évalué à 3.
Non, c'est pas pour "préparer sa défense", c'est pour acheter Twitter au cas où la justice l'y obligerait (et justement, ça prouve que ses actions Tesla ne sont pas vraiment liquides, puisqu'il est obligé de vendre petit à petit, quand le marché s'y prête, au cas où il aurait besoin de 44 milliards d'un coup). Mais bon, ça ne contredit pas l'argument : il ne peut rien acheter de concret avec ses 7 milliards, ils ne sont pas rentrés dans l'économie réelle : il a échangé des titres Tesla contre quelque chose de plus liquide (il ne va pas mettre 7 milliards sur un compte courant) mais tout aussi virtuel, afin d'acheter éventuellement des actions Twitter, aussi virtuelles que les actions Tesla. Au final, très peu de ces sommes (en % hein, pas en valeur absolue) finissent dans l'économie réelle et servent à payer des biens et des services.
Encore une fois, l'idée n'est pas de nier que Musk ou Besos sont "ultra-riches", mais c'est de dire qu'en vrai, ils n'ont pas 100 milliards. Toutes proportions gardées, c'est similaire à ces histoires de retraités qui payaient l'ISF à cause d'une maison de famille sur l'île de Ré; on peut évaluer la valeur virtuelle d'un capital non-liquide, mais ça ne correspond pas à la richesse réelle.
[^] # Re: Bof
Posté par arnaudus . En réponse au lien Travailler avec les Français: témoignages de 17 étrangers venant de 12 pays. Évalué à 6.
Du coup, il suffit de regarder le niveau moyen en anglais dans une tranche d'âge ou une catégorie socio-professionnelle, non? Si le gars a travaillé avec des Danois ou des Allemands, le niveau d'anglais va être meilleur qu'avec des Espagnols ou des Français. Mais il peut aussi essayer les Biélorusses ou les Tchèques s'il veut moins bien.
Comme toutes les généralités, c'est débile de partir sur des stéréotypes. Il y a des Français qui parlent très bien anglais, il suffit de faire un entretien d'embauche en anglais si c'est important.
[^] # Re: Bof
Posté par arnaudus . En réponse au lien Travailler avec les Français: témoignages de 17 étrangers venant de 12 pays. Évalué à 6.
Mais est-ce que ça n'est pas exactement comme ça qu'on répète des préjugés? Ce que je veux dire, c'est que ça me semble assez difficile d'obtenir des données chiffrées fiables dans ce domaine. Il faudrait avoir un échantillon de grande taille, portant sur plusieurs entreprises, en France et en Angleterre, sur les promotions internes en fonction de l'âge et du diplôme.
Obtenir ces données, ça semble être du ressort du travail universitaire. D'ailleurs, il est possible que quelqu'un a déja fait ça et publié un travail dessus. Mais devant la difficulté de la tâche, ça semble totalement impossible de remplacer la collecte des données par une vague impression, du style "c'est vérifiable par toute personne". Non justement, ça ne me semble pas si facilement vérifiable.
En particulier, ça parait difficile de contraster l'embauche et la promotion quand on connait pas la distribution des profils embauchés. Si tu embauches les diplômés au niveau +++ et les non-diplomés au niveau 0, tu pourras accorder beaucoup de promotions aux non-diplomés, ils grimperont dans les échelons, mais ils ne rejoigneront jamais les diplomés.
Comme c'est un monde que je ne connais pas, je demande naïvement : en France, les promotions sont généralement conditionnées au diplôme qu'on avait au moment d'être recruté? Ou alors c'est juste un effet d'âge? (à un même niveau, les diplomes sont plus jeunes car ils ont été recrutés plus haut, et on donne plus de promotions aux jeunes à un niveau donné?). Je savais que ça existait à l'embauche (genre, quand tu cherches du taf à 50 ans, certaines boîtes regardent de quelle école d'ingénieur tu sors, ce qui semble assez débile sauf à vouloir réseauter), mais est-ce le cas pour les promotions internes? Et si oui, est-ce que la direction est d'accord?
[^] # Re: Bof
Posté par arnaudus . En réponse au lien Travailler avec les Français: témoignages de 17 étrangers venant de 12 pays. Évalué à 4.
Du coup, la seule information vérifiable que l'article contient, c'est qu'il y a en Angleterre des gens qui confirment leurs stéréotypes à partir d'anecdotes personnelles? Dit comme ça, ça n'a pas l'air fulgurant…
[^] # Re: Bof
Posté par arnaudus . En réponse au lien Travailler avec les Français: témoignages de 17 étrangers venant de 12 pays. Évalué à 9.
Mais du coup c'est pas la bonne stat, puisqu'il faudrait savoir si c'est différent ailleurs.
Comme dit plus haut, ça parait assez absurde d'imaginer que les diplômes sont peu valorisés dans les pays anglo-saxons alors que les gens s'endettent sur 20 ans pour en obtenir.
[^] # Re: Super rich, super bullshit
Posté par arnaudus . En réponse au journal La richesse des ultra-riches, à raison de 1000 USD par pixel. Évalué à 5.
Comme c'est souvent le cas dans les démarches militantes, j'ai peur que ces arguments ne font pas l'hypothèse que les gens qui développement l'argument de la fortune virtuelle sont dotés d'un minimum d'intelligence.
L'argument de la fortune virtuelle, c'est plutôt (à ma connaissance) l'idée qu'il est impossible de Bezos d'acheter pour 100 milliards de trucs réels s'il en avait envie. Les problèmes de liquidité et de volatilité sont des problèmes concrets; celui de la légalité de la liquidation d'une telle fortune également (posséder une entreprise ça n'est pas comme posséder une boite de petits pois), mais ce sont des problèmes techniques, qui doivent être solubles en partie (moyennant avocats et un taux de perte substantiel). J'ai plutôt l'impression que cette fortune est virtuelle dans la mesure où il est physiquement impossible de la dépenser sans acheter d'autres trucs virtuels. Musk aurait pu acheter des actions de Twitter, mais il aurait juste échangé des trucs virtuels contre d'autres trucs virtuels. Mais il n'aurait pas pu acheter la Joconde, ni 1000 tonnes d'or, ni pour 10 milliards de boites de salsifis; ni même probablement récupérer 100 milliards en billets (ça ferait environ 10% des billets existants). Pour satisfaire de telles lubies, il faudrait des années.
Après, oui, il pourrait donner cet argent, et confier à des milliers d'acteurs le soin de le dépenser.
La partie finale de l'argument ("et même si la liquidation était difficile et coûtait 90% de sa fortune il serait encore super-riche") est un enfonçage de portes ouvertes, car c'est exactement l'argument de la monnaie virtuelle : ces gens sont ultra-riches, mais les 150 milliards qu'ils possèdent ne sont pas comparables à 150 milliards sur un compte en banque.
[^] # Re: Contenu privé… et médical !
Posté par arnaudus . En réponse au lien La justice privée automatisée sans possibilité de s'expliquer fait des victimes. Évalué à 3. Dernière modification le 25 août 2022 à 09:49.
Ça c'est de la négligence, pas de la malveillance. La malveillance c'est lié à la volonté de nuire à quelqu'un. Ça n'est pas de ça dont on parle.
Je ne suis pas sûr que ça soit vrai dans le fond, mais de toutes manières le raisonnement est fallacieux. Google a des milliards d'utilisateurs, débrancher le compte d'une personne pour (selon leur point de vue) permettre d'améliorer l'expérience de millions d'autres (leur permettre d'accéder à une plateforme de partage à bonne réputation dont les IP ne vont pas être bloquées dans certains pays et référencés dans les moteurs de recherche, supprimer les fichiers corrompus, éviter des poursuites pour des infractions à la propriété intellectuelle, etc) se justifie parfaitement du point de vue de l'utilisateur. C'est comme les mutuelles qui excluent les clients "malchanceux", c'est une balance entre les intérêts des utilisateurs.
Ce qui doit être plus clairement établi par la loi par contre, c'est si l'accès à un compte Google est un droit. Par exemple, accéder à un compte en banque à l'agence du coin, ça n'est pas un droit : une banque peut très bien refuser un client (sauf si c'est de la discrimination). Par contre, avoir un compte est un doit, l'État peut imposer à une agence d'ouvrir un compte à une personne si personne d'autre ne veut le faire. Pour faire l'analogie (foireuse, il faut bien le dire) avec une banque, peut-être que l'accès spécifique aux services de Google n'est pas un droit, et que cette personne n'a pas le droit d'exiger de Google que son compte lui soit restitué.
[^] # Re: Contenu privé… et médical !
Posté par arnaudus . En réponse au lien La justice privée automatisée sans possibilité de s'expliquer fait des victimes. Évalué à 5.
En Europe au moins, les banques sont responsables auprès de l'État de l'origine des fonds. Elles ne sont pas censées accepter les transferts douteux, et doivent émettre sur demande des certificats attestant de l'origine légale des sorties de montants inhabituels (par exemple, les notaires demandent un tel certificat quand tu achètes un bien immobilier sans passer par un crédit : la banque doit justifier de l'origine de l'argent (salaire, héritage, placements financiers, etc). D'ailleurs, inversement, les banques doivent également empêcher les dépenses inhabituelles (genre, un transfert de 100k€ vers une banque Africaine). Donc oui, ton banquier a l'obligation légale de surveiller tes comptes et tes transactions financières.
Pour revenir au sujet, Google prétend (et je ne pense pas qu'il y ait des raisons de les mettre en doute sur ce point) que les contenus personnels ne sont pas utilisés à des fins commerciales. Les documents et contenus sont scannés pour des raisons de sécurité (recherche de logiciels ou de fichiers malveillants, notamment).
Dans tous les cas, il semble déraisonnable d'imaginer que Google ait un quelconque intérêt à développer des outils et consommer du CPU pour savoir si tu es pédophile. S'ils font ça, c'est pour limiter les risques que tu diffuses des photos illégales à partir de leurs serveurs (et/ou éventuellement de montrer leur bonne volonté à l'administration US). Un pédophile reste un consommateur pour eux, et s'ils peuvent leur refiler de la pub ciblée, ça les arrange aussi.
Au final, j'imagine qu'il y a une subtilité technique (par exemple, le gars avait partagé par défaut ses photos sur Drive avec un membre de sa famille ou un truc comme ça). Il n'y a pas de malveillance, juste des algos qui font des trucs d'algos sans jamais qu'un humain n'intervienne.
[^] # Re: Maintenance
Posté par arnaudus . En réponse au journal La cochonnerie en boite que sont les systèmes de dépendances. Évalué à 5.
Et dans 10 ans, tu dépendras d'obscurs modules qui ont 10 ans? Qui ne seront peut-être même plus disponibles ailleurs que sur les gros disques des repositories pip ou conda? Quand tu auras une faille de sécurité corrigée dans le module M1, soit tu restes avec ton trou, soit tu mets à jour M1, qui va dépendre d'une version récente de M2, qui va dépendre d'une version récente de M3, et manque de bol, tu utilisais déja une version ancienne de M3. Du coup, il va te falloir deux versions de M3? Tu vas patcher M2 pour qu'il soit compatible avec ta version de M3?
Honnêtement, j'ai du mal à imaginer comment le pin de version est compatible avec la maintenance d'un logiciel. Ou alors tu pars du principe que ton truc sera obsolète d'ici quelques années, et qu'à ce moment tu réécriras tout from scratch avec des technologies plus récentes.
Ça doit évidemment dépendre de ce qu'on distribue, et à qui on le distribue. Mais je n'ose pas imaginer ce qui se passerait si Firefox par exemple décidait qu'il dépendait d'une version fixe de libcairo ou de libgtk. Tu seras bloqué toute ta vie avec une distrib de 2022? Tu pourras mettre à jour Firefox, mais aucune autre de ses dépendances?
[^] # Re: Maintenance
Posté par arnaudus . En réponse au journal La cochonnerie en boite que sont les systèmes de dépendances. Évalué à 6.
Qui plus est, "amateur" (souvent aucune formation).
Mouais, enfin il faut être honnête : quelle est la proportion de résultats scientifiques publiés affectés par des bugs plus ou moins importants? Si c'est 80%, alors on est un peu payés pour rien. La qualité de la production scientifique, c'est maintenant avant tout la qualité et la reproductibilité du code pour l'analyse des données.
Certes, mais "jetable" ne veut pas forcément dire "crado". Dans ce contexte, la stabilité des API n'a aucun intérêt en effet (puisque par définition on fait tout le temps évoluer le code jusqu'à la publication, et le code ne tournera probablement plus jamais après); les optimisations prématurées sont proscrites, on ne code que ce dont on a besoin au moment où on en a besoin. Mais ça n'empêche pas de documenter un minimum (on peut être relu et on doit pouvoir justifier chaque bout de code), ça n'empêche pas d'utiliser un gestionnaire de version, etc.
Il est certain que les pratiques peuvent changer, et que ceux qui travaillent mieux peuvent s'en sortir. Mais ça dépend également des modes de financement (typiquement, il n'y a aucun financement possible pour la maintenance), des modes d'évaluation (est-ce que la qualité des logiciels est évaluée, est-ce qu'il est valorisable de contribuer à un projet libre, etc), et de la culture scientifique dans la discipline (valorisation du travail collectif vs. chacun dans son coin).
Une nouveauté de cette année, c'est le recrutement de "data editor" dans les journaux scientifiques (ceux des sociétés savantes hein, les grands éditeurs s'en fichent). Ils vont vérifier si les auteurs des articles mettent bien à disposition les données scientifiques et le code utilisé pour les analyses.
[^] # Re: Maintenance
Posté par arnaudus . En réponse au journal La cochonnerie en boite que sont les systèmes de dépendances. Évalué à 10. Dernière modification le 23 août 2022 à 09:58.
C'était ironique, hein. Deux posts plus haut j'expliquais que ces pratiques de gestion des dépendances n'existaient pas quand on maintenait ses logiciels, mais pour ça il faut juste bosser. Si on ne fout rien pendant 10 ans, on a besoin de dépendances qui ont aussi 10 ans.
Je travaille dans la recherche publique, donc c'est bien pire que ça. Il arrive fréquemment qu'il n'y ait pas d'admin sys dans les laboratoires, tout le monde est root sur les serveurs, et les logiciels métier sont des trucs confidentiels codés par des stagiaires, utilisés par 3 personnes dans le monde et téléchargés sur un serveur chinois pas mis à jour depuis 7 ans.
J'imagine que le seul point fort des labos publics c'est que tout le monde sait qu'ils n'ont pas un rond et qu'il serait impossible même avec la meilleure volonté du monde de sortir une rançon de 10$ en bitcoins avec les règles de la comptabilité publique.
[^] # Re: Contenu privé… et médical !
Posté par arnaudus . En réponse au lien La justice privée automatisée sans possibilité de s'expliquer fait des victimes. Évalué à 4.
Bah justement, ce qui était censé être expliqué dans l'article, c'est que Google n'analyse pas les contenus privés. Apparemment, le téléphone du monsieur était configuré pour envoyer automatiquement les photos sur Google drive, qui est potentiellement public et partageable. Vu le coût CPU de l'analyse de photos par un algo d'AI, j'aurais pensé que Google n'aurait analysé que les répertoires publics… après, peut-être que le drive était configuré pour partager avec la famille ou je ne sais pas quoi, c'est souvent des histoires de détail ces trucs là. Ou alors, Google considère le drive comme non-privé, mais je trouverais ça bizarre.
De toutes manières, je ne pense pas que Google ait spontanément pensé à analyser les photos pour détecter la pédopornographie. C'est probablement une obligation légale (l'hébergeur de contenu doit mettre tous les moyens en place pour empêcher la diffusion), et une grosse pression de la part des actionnaires pour éviter les scandales (du style "un réseau de pédophiles utilisait Google drive pour échanger des trucs").
[^] # Re: -1
Posté par arnaudus . En réponse au lien La justice privée automatisée sans possibilité de s'expliquer fait des victimes. Évalué à 4.
Parfois j'ai l'impression que les GAFAM ne payent ni le CPU ni l'espace disque…
[^] # Re: Maintenance
Posté par arnaudus . En réponse au journal La cochonnerie en boite que sont les systèmes de dépendances. Évalué à 1.
Bah, c'est expliqué dans le journal : conda et/ou gros binaire monolithique, le développeur fournit une image de sa machine au client pour que le code tourne, et 10 ans après c'est toujours le même environnement.
[^] # Re: -1
Posté par arnaudus . En réponse au lien La justice privée automatisée sans possibilité de s'expliquer fait des victimes. Évalué à 6.
L'article est derrière un paywall, donc on peut légitimement estimer que le lien n'est pas très utile.
Sur le fond, l'histoire ne me semble pas très claire (pourquoi la photo a t-elle été analysée? mise à disposition sur un serveur d'images? Pourquoi l'appel a été rejeté?).
Au passage, faire l'objet d'une enquête de police n'est pas un préjudice (même s'il y a garde à vue), en France on ne peut pas demander réparation à l'État même en cas de non-lieu. Et (toujours en France, aux US je ne sais pas), une dénonciation n'est problématique que si elle est calomnieuse. Du coup, ça exclut l'incompétence ou la négligence…
[^] # Re: Maintenance
Posté par arnaudus . En réponse au journal La cochonnerie en boite que sont les systèmes de dépendances. Évalué à 7.
Mouais. On peut aussi sortir des logiciels sans bugs, comme ça, plus besoin de bug trackers…
Tu peux toujours faire en sorte de ne pas casser les interfaces existantes, mais ça ne marche que dans un sens (on peut utiliser une lib récente sur un code ancien, mais pas le contraire). Il ne faut pas non plus qu'une politique de non-évolution trop stricte t'empêche d'améliorer l'interface.
Et puis, les problèmes de compatibilité peuvent arriver sans changement d'interface. Tu ne peux jamais prévoir comment les utilisateurs vont contourner les bugs; si dans ta version 1.0 tu avais sqrt(-2) qui renvoyait Inf, et que tu décides de corriger ça et de renvoyer NaN dans ta version 1.2, tu n'es pas à l'abri de flinguer le code d'un utilisateur qui testait
if (isinf(sqrt(foo))
.[^] # Re: Le peu de Python que je fais...
Posté par arnaudus . En réponse au journal La cochonnerie en boite que sont les systèmes de dépendances. Évalué à 10.
C'est pas exactement le signe que ça tient avec des bouts de ficelle, ça? Tous les jours, ton environnement se décale par rapport aux versions maintenues des dépendances. Un jour, quelqu'un sous macOS va avoir un problème pour trouver la vielle version du module machin sur pip, il faudra 20 minutes pour installer l'environnement sur une Ubuntu récente, et puis peu à peu tout va devenir obsolète, certaines dépendances ne fonctionneront plus avec systemd, avec wayland, et paf, ça sera fini.
[^] # Re: Maintenance
Posté par arnaudus . En réponse au journal La cochonnerie en boite que sont les systèmes de dépendances. Évalué à 6.
Je me réponds à moi-même, mais pour le principe de râler, il faut quand même noter qu'à ma connaissance, aucun langage n'est conçu pour traiter correctement les dépendances, et refilent le bébé au compilo, qui le refile au builder, qui le refile au système. Genre
#include <gsl/gsl_vector.h>
et démerde-toi pour que ça soit la bonne version dans le path. Et si c'est dans l'en-tête d'un .h d'une lib, bah c'est pareil, le système va automagiquement se démerder pour lier la version que le dev de la lib avait en tête.(selon les langages, il peut exister des hacks plus ou moins efficaces pour récupérer la version du module chargé, mais je trouve ça assez dingue que ça ne soit pas dans les briques de base).
# Maintenance
Posté par arnaudus . En réponse au journal La cochonnerie en boite que sont les systèmes de dépendances. Évalué à 10. Dernière modification le 22 août 2022 à 15:19.
Est-ce qu'au final on n'est pas simplement en train d'acter le fait que personne ne souhaite maintenir les logiciels?
Traditionnellement, l'évolution des logiciels (compilateurs, systèmes de build, bibliothèques tierces…) demande une maintenance permanente. Ça ne compile plus avec le nouveau gcc parce qu'il est plus strict sur les erreurs de syntaxe, il faut réécrire le code pour s'interfacer avec la dernière API de libxml, il faut contourner un bug du compilateur sur telle ou telle architecture, etc. Un projet actif demande de toujours bricoler pour fournir des paquets qui fonctionnent sur plusieurs OS ou plusieurs distributions. C'est casse pied, mais c'est le prix à payer pour s'assurer que le logiciel soit utilisable, qu'il soit compilé avec des options d'optimisation plus efficaces, qu'il soit compatibles avec les nouvelles technologies, et qu'il s'appuie sur des versions à jour (débuggées, sécurisées, et optimisées) des bibliothèques externes.
J'ai l'impression que l'écosystème actuel n'accepte plus ce coût, et voudrait que les logiciels fonctionnent pour toujours comme au jour de la publication de la première version. Avec un Python d'il y a 10 ans, avec des dépendances qui n'ont pas été touchées depuis 15 ans, avec des interfaces graphiques qui datent de Windowmaker… Si les dépendances sont trop chiantes, paf on distribue le binaire compilé d'un bloc, et si ça marche pas, paf on te met ça dans une machine virtuelle, ça juste marche.
Conda et compagnie, c'est quand même par design pour pallier les trucs pas maintenus, qui ont besoin d'une combinaison précise de dépendances pas à jour, ou pour faire tourner la dernière version d'un logiciel sur un serveur pas super à jour. C'est plus dans nos pratiques collectives de maintenance qu'il y a un problème, non? Je ne vois pas comment ça pourrait être résolu magiquement en bloatant les machines avec 127 versions de chaque dépendance et en priant pour que le système de build et l'environnement de développement trouve la bonne et se débrouille pour trouver quelque chose de plus ou moins compatible sur chaque machine où le logiciel sera distribué…
[^] # Re: Mes p'tites blagues leur ont pas plu...
Posté par arnaudus . En réponse au journal Petites blagounettes de tout poil. Évalué à 0.
Bah, "lourdingue" je comprends ça comme "un peu beauf / sexiste / raciste et fier de l'être", donc c'est pas très loin, non? Ou alors je n'ai pas non plus compris que qu'elle avait sous-entendu. Mais comme FantastIX "assume" (après avoir affirmé 5 ou 6 fois que le problème ne venait pas des blagues mais des lecteurs), je pense qu'on est finalement tous assez d'accord.