J'ai vu "minimax" dans la page, mais je n'ai pas vu le reste. Mais de ce que j'ai joué, je n'ai pas l'impression que l'ordi joue le minimax sur deux demi-coups. Sur la partie que j'ai jouée, l'ordinateur perdait des pièces en un coup, ce qui n'est pas le comportement attendu.
Mais bon, on est d'accord, ça n'est pas du tout le sujet. L'exploit c'est probablement surtout d'avoir réussi à implémenter l'intégralité des règles (roque, prise en passant, promotion).
Comme les modérateurs ont expliqué ailleurs, ils font très attention à ça, parce que liberté d'expression etc. J'imagine que les différences politiques profondes qu'on évoque ici concernent aussi les modos, donc ce qui est inacceptable pour l'un n'est pas inacceptable pour l'autre, c'est subjectif.
Bah j'ai rien dû comprendre à ta question. J'avais l'impression que tu demandais d'interclasser les relous sur un "plan", et je n'ai pas compris de quel plan tu parlais. Ma réponse c'est simplement que le classement n'est pas le même selon que tu considères la capacité des gens à pourrir une discussion ou l'acceptabilité de ce qu'ils racontent.
Je ne crois pas que les néo-nazis aient un gros pouvoir de nuisance sur Linuxfr, mais en disant ça je ne suggère pas que j'apprécie de les fréquenter, non?
Ce n'est plus acceptable de penser que c'est extrême de rejeter une communication masculine.
De toutes manières, l'extrêmisme existe, mais personne ne se revendique "extrême". Donc une telle discussion n'a pas tellement de sens, A va dire à B "ta position est extrême", et B va répondre que non, que A est un débile dinosaure et que c'est extrême de prétendre que l'autre est extrême, et voila, on n'a pas beaucoup avancé.
Chacun sa définition d'"extrême", hein. Par exemple, estimer être en droit de décréter ce qui est acceptable de penser ou non me semble assez bien coller avec l'idée que je me fais d'une position "extrême". On a le droit d'être en désaccord, mais la formule "ce n'est pas acceptable de penser" me colle des frissons. "Ce n'est pas acceptable de dire", pourquoi pas, "ce n'est pas honnête de penser", OK, mais "ce n'est pas acceptable de penser"… brrr…
Rassure-moi : tu ne mets pas tout ce monde sur le même plan, dis ?
Si tu compares un platiste et un négationniste, c'est dur de dire qui est le plus débile, mais ça n'est pas dur de dire qui est le plus dangereux. Ni qui est le plus fréquentable… Il y a plusieurs dimensions, donc ça dépend quel "plan" tu considères.
Ou alors c'est une stratégie politique pour banaliser l'inacceptable ? (le fascisme, le sexisme, illégaux)
Tu sais, on vit dans un pays où les partis racistes et xénophobes font 35% des voix, donc tu peux te draper dans ta robe de pudeur, mais la banalisation de l'inacceptable, ça n'a pas attendu les commentaires sur Linuxfr…
De toutes manières, je ne comprends vraiment pas ce que tu proposes. Dans une conversation de bistro, quand le beauf du coin fait une remarque sexiste, comment tu réagis pour ne pas banaliser l'inacceptable? Il y a des contextes où tu peux te le permettre (certains en contexte professionnel, mais pas tous), et la plupart du temps tu regrettes d'être en présence de tels débiles et tu fermes ta tronche. Quand tu sors de ton milieu social, l'"inacceptable" peut être la norme, on peut trouver ça désolant mais le constater ne "banalise" rien.
Si tu cliques sur pinceau et que tu dessine, ben ça dessine dans gimp, ça ne met pas de panneau interdiction.
Pas si tu es en dehors de la sélection ou sur un layer différent. Évidemment, il faut pour ça faire une "fausse manip" avant, mais quand on ne connait pas on peut facilement cliquer partout et ignorer qu'on a déclenché une action, et encore moins imaginer comment revenir en arrière.
Si tu veux un exemple documenté de comportement que je trouve totalement contre-intuitif, fais juste ça. Tu ouvres une image, fais une sélection rectangulaire, sélectionne "déplacer", et essayes de bouger la sélection. Ma première attente serait que ça ne déplace que le contenu de la sélection, en laissant un "trou" (je viens de vérifier, c'est exactement ce que fait Pinta, qu'on a cité dans un autre commentaire). Bon, imaginons que ça ne soit pas totalement intuitif, à quoi pourrait-on s'attendre d'autre? Que ça bouge le rectangle de la sélection sans modifier l'image, par exemple. Mais là, le comportement, c'est que ça bouge l'image dans le canevas. C'est même quelque chose qu'on pourrait même considérer comme profondément absurde, non? Ça ne peut pas se comprendre si on ne sait pas que le contour du canevas dans Gimp est une sorte de cadre immobile qui délimite ce qu'on voit des layers superposés en dessous, et qu'il y a un layer "de base" sous l'image qu'on vient d'ouvrir. Bref, tu voulais un exemple d'un comportement non-intuitif, en voila un. Et j'ai beau le savoir et comprendre comment Gimp fonctionne, cet exemple me semble toujours aussi déroutant qu'au premier jour, parce que je pense qu'il n'y a pas une seule personne sur terre qui pourrait souhaiter un tel résultat après ces trois actions.
Posté par arnaudus .
En réponse à la dépêche GIMP 3.0 RC2 est sorti.
Évalué à 4.
Dernière modification le 10 janvier 2025 à 18:02.
C'est peut-être une erreur de conseiller Gimp à tout le monde pour l'édition d'image. Ce qui ressort de la discussion, c'est que même ceux qui prétendent que l'interface de Gimp n'est pas contre-intuitive admettent en même temps qu'il faut suivre des tutoriels et apprendre à utiliser le logiciel, ce qui me semble un peu paradoxal, mais bon.
La première question à poser, c'est peut-être "quel genre d'édition tu veux faire"? Si c'est recadrer une photo ou retirer les yeux rouges, Gimp n'est probablement pas la meilleure solution. Ça reviendrait à répondre "C" quand on demande quel langage utiliser pour faire la moyenne des colonnes d'un tableau en mode texte.
En fait, les communautés du logiciel libre sont souvent très diverses politiquement, mais pour une raison que j'ignore un certain nombre de "moules" font semblant de l'ignorer. Le LL se fonde à la fois dans des valeurs libérales (voire anarcho-libérales) et dans des valeurs humanistes et/ou d'inspiration communiste, avec tous les intermédiaires. Du coup, ces gens qui se retrouvent autour du logiciel libre ne savent pas forcément parler de politique, et ça clashe. Ça change d'autres communautés (milieux associatifs par exemple) qui sont beaucoup plus homogènes.
Pour ma part, j'ai toujours vu beaucoup d'engueulades ici, dans les commentaires (je ne pratique pas la tribune). À un moment, il y avait même des ralliements de "meute" sur des valeurs bien bien conservatrices (du genre "moinsser du wokiste"), et puis dans le journal d'après c'était de l'anti-capitalisme bien naïf, ça se croise dans tous les sens et c'est pas très constant. Je ne trouve donc pas que la communauté soit systématiquement pourrie par une seule obsession politique, ça dépend du moment, du sujet, etc. Globalement, ça fout mal à l'aise parce que ça ne donne pas la même impression qu'un dîner avec des amis sélectionnés où il y a un certain partage des valeurs, mais c'est aussi la "vraie vie". C'est juste dommage que certains ne savent pas se retenir, et appellent à des mouvements collectifs pour aller "faire taire" ceux qui sont en désaccord, ça c'est vraiment quelque chose qui est nouveau pour moi, et qui ressemble à une culture des "rézosocio" que je n'ai pas parce que je suis trop vieux. Certains réguliers sont aussi assez agressifs, et vont moinsser par principe (je pense à Zenitram qui se prend toujours son lot de moinssage même quand il écrit quelque chose de bien).
Après, dans la même journée, j'ai été traité de "crypto-macroniste" et de "communiste", donc ça me rassure un peu :-) Si on détestait les ambiances de m***, on ne serait pas ici, ça fait un peu repas de famille, avec le tonton facho d'un coté qui trouve que tout est de la faute des arabes, le beauf bien lourd qui pense que la place des filles c'est pas derrière un ordi, le vieux militant qui ne parle que par éléments de langage sans même réfléchir à ce que ça veut dire, le.a féministe caricatural.e qui écrit.e tout.e en inclusif.ve même.e quand.e ce.ça n'est pas nécessaire.ée, le militant écologiste qui ne sait plus trop si le nucléaire ou le charbon sont pire, le dépressif stéréotypé qui conclut tout par "ça c'est encore de la faute à Macron"… des portraits truculents, quoi :-)
Après, ça arrive aussi parce qu'on parle de moins en moins d'informatique et de logiciel libre. Il y a une part de naïveté qui a disparu, qui consistait à s'enthousiasmer à la moindre annonce de version 0.0.1 d'un jeu en mode console, les trolls vim/emacs, les benchmarks Mozilla/Internet Explorer… Maintenant, l'informatique est plus politique que technique, on sait que les logiciels libres ne sont pas meilleurs ou moins bien que les logiciels propriétaires, on sait que les communautés bénévoles ne peuvent pas maintenir efficacement les grosses bestioles (Firefox, Linux…), on sait que Kévin 14 ans va plutôt essayer de faire une "appli" bourrée de pubs pour se faire du fric plutôt que de coder un petit outil sous Linux, l'époque change, les convictions aussi, tout ça s'use et peut se transformer en aigreur ou en déception. Regardez les discussions sur les IA, c'est pas technique, c'est pas pour faire des listes d'IA libres avec des bases de données éthiques, c'est pour discuter de l'IA dans la société, que OpenAI c'est plein de pognon des GAFAM, etc.
Bah du coup tu ne comprendras jamais les critiques sur les interfaces non-intuitives, donc la discussion tourne en rond.
Tu as deux niveaux de discussion en fait, sur l'intuitivité "absolue" et relative. Absolue, en effet, on peut douter de la possibilité de créer une interface intuitive dans l'absolu pour un logiciel un peu complexe. Note quand même que c'est un objectif raisonnable, contrairement à ce que tu prétends. Quand tu retires de l'argent à un distributeur ou que tu commandes un billet de train à une borne, tu t'attends à pouvoir le faire sans RTFM, même si c'est la première fois que tu le fais. Derrière, le logiciel est complexe, mais l'interface se doit d'être simplissime et auto-documentée.
Par contre, tu dois t'attendre d'un logiciel qu'il respecte un certain nombre de principes que respectent les autres logiciels. C'est évidemment vrai d'un jeu vidéo par exemple : tu t'attends à ce que le personnage aille à droite quand tu appuies sur la flèche de droite, etc. Tu t'attends aussi un certain nombre de respect de "normes" (barre de vie, code couleur (rouge = danger), etc). La raison n'est pas que les utilisateurs sont des fainéants, c'est qu'il n'y a aucune raison de leur demander un effort supplémentaire quand il serait simple de ne pas le faire.
Pour reprendre l'exemple de Gimp, il est naturel que dans tu cliques sur "pinceau" puis sur l'image, ça dessine. Quand ça ne dessine pas et que le curseur affiche un panneau "stationnement interdit", c'est bizarre. Je pense que tout le monde serait d'accord de lire une doc pour comprendre comment on fait une transformation complexe, mais pas pour mettre un coup de pinceau. Blâmer les utilisateurs ne sert pas à grand chose.
on trouve anormal de devoir apprendre à utiliser un logiciel parce que ça doit être "intuitif".
C'est la même chose que de s'attendre à ce que les pédales et les clignotants soient au même endroit dans les voitures des marques différentes. On trouve anormal qu'un concepteur d'outil impose des choix non-naturels sans raison apparente, et ça n'est pas lié avec la flemme de lire une doc.
Donc j'ai l'impression que les gens ne font que répéter sans cesse des à priori qu'ils ont lu écrits dans des commentaires depuis 25 ans sans vraiment réfléchir à la question.
C'est pas un peu du déni de balayer comme ça les remarques de gens qui disent qu'ils sont mal à l'aise avec l'interface?
Je pense que tout le monde est d'accord pour dire que Gimp est un outil formidable, mais qu'il est peu accessible à cause de son interface. On peut bien sûr dire que c'est un choix assumé et/ou que l'interface n'est pas conçue pour être agréable ou intuitive pour les débutants, ça serait parfaitement légitime. Mais juste balancer tout comme ça, ça me semble être une attitude de déni.
J'utilise Gimp rarement et seulement quand j'en ai besoin, et je trouve son interface absolument non-intuitive. Dans le genre "où est le menu dont j'ai besoin" et "mais pourquoi quand je clique ça ne fait pas ça"? Ça colorie le layer du dessous, on a un chemin au lieu d'une sélection, la sélection est inversée et on clique dans la partie non-sélectionnée, il y a toujours une raison, mais rien ne parait simple. Ça ne m'étonne pas du tout que beaucoup d'utilisateurs ont une opinion négative sur l'interface, parce que la première expérience reste assez traumatisante.
Mais du coup, non seulement tu penses que tu sais mieux qu'eux, mais en plus tu penses qu'il est légitime pour une entreprise qui sait mieux que les citoyens pour qui ils auraient pu voter pour défendre leurs intérêts de prendre parti à l'opposé de leur vote?
Qu'on soit bien clair, je pense que les citoyens US ont voté pour n'importe qui. Mais je trouve extrêmement perturbant l'idée qu'une multinationale puisse ne pas soutenir le nouveau président parce qu'elle estime que les citoyens se sont trompés sur la personne qui est la plus à même de défendre leurs intérêts.
Parfois, avoir une opinion politique forte amène à dire n'importe quoi. Personne ne peut s'arroger le pouvoir de décider à la place du peuple qui est le plus à même de défendre les intérêts du peuple, et surtout pas nous (qui ne sommes pas citoyens US) et encore moins une multinationale.
Si la licence à une règle du genre "interdit aux ", le groupe visé ira simplement utiliser un autre logiciel et ça ne les empêchera absolument pas d'agir.
C'est vrai qu'il existe souvent des logiciels assez équivalents, mais c'est quand même un argument bizarre, parce qu'il part du principe qu'un logiciel libre n'est jamais fondamentalement unique ou meilleur que les autres logiciels (libres ou non).
Mais sur le fond, je suis bien d'accord. Surtout que ça m'étonnerait qu'un groupe terroriste s'arrête au texte de la licence… "Eh Oussama, la licence du logiciel de guidage du missile dit qu'on n'a pas le droit de s'en servir pour tuer des civils, qu'est-ce qu'on fait"? :-)
Et puis, il ne faut pas tourner trop autour du pot non plus, il y a une ribambelle de logiciels libres dans le domaine de la "sécurité" qui servent officiellement à brouiller les logs des FAI, à "vérifier" si la clé wifi du voisin n'est pas faible, ou à échapper aux antivirus du commerce… disons que l'éthique des devs du LL est parfois assez particulière.
Oui oui, je crois que tu as raison. Mais il y a un cadre contractuel, les clubs de foot doivent accepter le règlement des instances et fédérations nationales et internationales, qui peuvent prévoir une taxation des indemnités de transfert et une répartition.
Il n'existe rien de tel dans le monde du logiciel. On pourrait imaginer une fédération internationale du logiciel pseudolibre à laquelle les adhérents contribueraient selon des règles à définir, avec une licence spécifique, mais ça n'est pas comme ça que le logiciel libre fonctionne. À noter qu'une telle licence (qui ne donne des droits qu'aux adhérents à une fédération par exemple) ne serait pas libre selon les définition courantes.
Intérêts qui sont fondamentalement opposés à ceux de la majorité de la population.
Ouhla, tu es en train de dire que soutenir financièrement le président élu par la majorité de la population est fondamentalement opposé aux intérêts de la majorité de la population? Ça me semble être un sacré exercice d'équilibriste… Même si les citoyens US ont voté pour la mauvaise personne (ce que je pense qu'ils ont fait), imaginer que les multinationales devraient se détourner du président élu parce qu'elles estiment que les électeurs se sont trompés me semble encore plus terrifiant, en fait.
Au passage, moi aussi j'aimerais bien pouvoir décider à la place des gens pour qui ils auraient dû voter, mais c'est pas comme ça que la démocratie fonctionne. Ce n'est pas parce que j'ai la sensation de mieux savoir qu'eux que mon choix a une quelconque légitimité…
en cadeau de bienvenue à un délinquant multirécidiviste
Il a fait ce cadeau au président des USA. Quand l'État offre un cadeau à un dictateur étranger, ça n'est pas pour lui dire que le président apprécie sa personnalité…
est un peu risqué pour l'image d'Apple
Trump a été élu par une majorité des Américains, donc en faisant ça le marché US est caressé dans le sens du poil…
Encore une fois, tu mélanges la morale et le business, et c'est une mauvaise idée, parce que ça n'est pas comme ça que le monde fonctionne. Même si c'est ton entreprise, tu n'as pas le droit de faire ce que tu veux. Tu n'as pas le droit de ne vendre tes produits qu'à une certaine catégorie de la population, tu ne peux pas choisir tes salariés en fonction de leurs opinions politiques, etc. Mais OK, disons que tu as ton entreprise, libre à toi de faire les choix éthiques que tu veux. Tu peux soutenir les causes que tu veux, tu peux nuire à ton business, tu vas peut-être couler, tu fais ce que tu veux. Mais tu ne peux pas exiger pareil des autres, et encore moins essayer de brandir une pseudo-menace de réputation, Apple sait très bien gérer sa réputation, et de toutes manières Apple a probablement beaucoup plus de thunes à se faire en se mettant dans le camp du président qu'en se mettant à dos des gens qui déja avaient une mauvaise opinion de l'entreprise.
Et tout ça ne retire absolument rien à la réalité des faits qui sont reprochés à Trump.
Je ne suis pas sûr qu'il soit nécessaire d'être aussi pessimiste.
Il y a une chose dont je suis certain, c'est que si j'étais à la tête d'une énorme entreprise comme Apple, c'est exactement ce que je ferais : une fois l'élection passée, malgré la déception personnelle éventuelle, je n'insulterais pas le pouvoir en place en risquant l'avenir de l'entreprise dont j'ai la charge. Tu fais un petit cadeau, tu sers la paluche du nouveau chef du Monde, tu ne mets pas tes oeufs dans le même panier, quoi. Et surtout, tu fais ton boulot. Quand tu es chef d'entreprise, tu es payé (très très bien payé d'ailleurs) pour faire un taf, et ce taf ça n'est pas du tout d'envoyer des marques de mépris au nouveau président parce que tu ne l'aimes pas.
Dans mon boulot, ça m'est arrivé d'envoyer des messages de félicitation pour la nomination à un poste à responsabilité de gens que je n'estimais pas et que je trouvais profondément incompétents, mais il faudrait être complètement idiot pour hypothéquer son avenir et l'avenir de ses collaborateurs pour une réaction émotionnelle. C'est la vie, et ça n'a rien à voir avec l'argent, l'intérêt du peuple, ou je ne sais pas quoi. Tu es amené à cotoyer et à travailler avec des gens que tu n'aimes pas ou même que tu détestes (voisins, ex-conjoint, collègues, élus…), et tu dois agir pour préserver tes intérêts (et la paix sociale) même si tu n'as pas émotionnellement envie de le faire.
Ça ne veut pas dire que tu es d'accord ou que l'élection du type en question était une bonne nouvelle, et ça ne veut pas dire que la démocratie n'existe pas. La démocratie elle n'est pas parfaite quand c'est tes copains qui sont élus et moribonde quand ça n'est pas tes copains.
Si les mêmes n'ont pas agit ainsi à l'égard de l'administration précédente,
Tu as des informations pour envisager que ça n'était pas le cas?
c'est qu'ils craignent M. Trump, ou en attendent quelque chose.
C'est pas évident que c'est les deux? Quand tu es un mâle bêta tu te soumets au mâle alpha, parce que tu le crains ET que tu attends sa protection. Si tu ne le fais pas il va te tuer ou te bannir, et tu crèveras de faim tout seul. Tu crèveras de faim "droit dans tes bottes", ça n'est pas nécessairement une preuve d'intelligence…
doit-on leur donner des armes qui vont les aider à abîmer encore plus nos sociétés?
Bah disons que quand tu publies un logiciel libre, tu donnes les mêmes armes à tout le monde. Pourquoi penser que tu ne donnes des armes qu'aux grosses entreprises?
Et puis, c'est un peu au cas par cas. Est-ce que tu veux interdire à Canonical de distribuer une version d'Ubuntu avec ton logiciel? Est-ce que tu veux interdire à Total d'utiliser et de modifier ton logiciel en interne sans jamais le redistribuer? Est-ce que tu veux interdire à Apple de distribuer une application gratuite basée sur ton logiciel? Mais surtout, pourquoi tu veux le faire? Tu veux de l'argent? Si tu veux devenir riche, il ne faut pas coder bénévolement du logiciel libre. Tu veux faire couler les grosses boites? Bah il faut militer pour un parti anticapitaliste. Tu ne veux pas que les boites utilisent ton logiciel? Il suffit de mettre une licence non-libre style CC-NC.
j'imagine que d'autres n'auront pas de problèmes avec leur agissements
Je pense plutôt que leurs agissements n'ont rien à voir avec les logiciels libres, et qu'au final le monde du LL a plus à gagner à être utilisé massivement par les entreprises qu'à être marginalisé. L'utilisation massive, c'est la crédibilité, c'est autant d'argent qui n'ira pas à Microsoft, c'est plus de bug reports et plus de contributions, et peut-être même du support de la part des équipes de dev de la boîte. C'est des gens qui rentreront chez eux le soir en se disant que les logiciels libres ça marche bien au boulot, et que ça marchera peut-être bien sur les ordis de la maison, etc.
Et puis bon, c'est plus le principe. Un principe comme la liberté, c'est toujours un bon principe même si certains utilisent leur liberté pour faire n'importe quoi (faire vroum vroum avec une bagnole hors de prix sur un circuit, se balader en forêt avec une arme pour tuer des animaux sauvages, etc). Je suis sûr qu'il y a bien des mecs en Corée du Nord qui utilisent Libre Office pour faire des listes d'opposants politiques à zigouiller, ça n'est pas contradictoire avec le fait que le logiciel libre, c'est bien.
Les grands devront participer pour "avoir". J'imagine qu'il y a pleins de trous dans cette logique, et aller y, listez les :)
Le trou dans la logique, c'est que tu n'as qu'à créer une licence qui implémente cette idée et développer des logiciels sous cette licence. Mais tu n'as pas à 'penser' pour les autres. Quand on met une licence GPL, on sait que le logiciel peut être exploité par une grosse boite, qu'il peut participer à l'entrainement des LLM, etc. Donc si je choisis la GPL, c'est parce que je veux mettre mon logiciel sous GPL, et pas sous une licence "4 libertés limitées par le CA".
Il y a une forme de pensée moderne qui considère comme un axiome que le partage du pognon est un dû. Mais si je crée un logiciel qui me convient, et qu'une grosse boîte génère des millions avec ce logiciel, moi le logiciel me convient autant. Pourquoi est-ce que je récupèrerais du pognon? La licence dit que je ne veux pas de pognon en échange du logiciel, ça n'est pas parce que le pognon se met à exister que je dois changer d'avis.
Pourquoi vouloir tout réglementer? Les gens contribuent pour un tas de raisons, qu'on les laisse contribuer comme ils veulent. Personne ne se fait exploiter, personne ne se fait voler le fruit de son travail. Bien sûr, certains peuvent ressentir une sorte de dilemme moral à abandonner un projet sur lequel d'autres logiciels reposent, mais c'est une pression morale qu'ils se créent tout seuls. C'est comme si tu disais qu'il fallait payer les gens qui jouent du piano en public dans les gares, ou les bénévoles qui donnent à manger aux SDF.
Dans "logiciel libre", il y a "libre", et ça n'est pas un gros mot.
Il me semble que de nombreuses entreprises ignorent cet aspect et se contentent d'exploiter le travail gratuit des communautés du logiciel libre.
Ça c'est n'importe quoi. Les entreprises font exactement ce que la licence autorise. C'est comme quand tu mets un bol de cacahuètes avec un panneau "servez-vous" et que tu te plains que les gens se servent.
Ces entreprises ont bénéficié du travail collectif avant de verrouiller leur code pour éviter toute concurrence, s'accaparant ainsi les contributions externes.
C'est que c'était autorisé par la licence, donc elles ne se sont rien accaparé du tout sans l'accord des auteurs.
Le seul élément qu'on pourrait éventuellement discuter, c'est l'utilisation "créative" des licences pour des cas que les auteurs n'avaient pas envisagés. Typiquement, pour entrainer les AI génératives. Apparemment, certains auteurs de LL ont publié leur logiciel sous une licence qui permet ça, mais ne sont pas contents parce que c'est arrivé et qu'ils ne l'avaient pas prévu. Mais bon, ça, c'est l'idée qu'il y a derrière les licences, il y a des utilisations interdites, et ce qui n'est pas interdit est autorisé. On a toujours su que les LL pouvaient être utilisés par des terroristes, par des crackers, par des pédo-criminels, par des capitalistes, par des régimes totalitaires, bref, par tout un tas de gens à qui on n'a pas tellement envie de faire cadeau d'un beau logiciel qui fonctionne bien. Mais c'est aussi la grandeur des licences libres.
On pourrait dès lors envisager un financement étatique plus important.
Tu veux vraiment tuer le logiciel libre, en fait :-)
Bon, en réalité, l'État contribue au logiciel libre. Dans beaucoup de services, il y a des équipes informatiques qui maintiennent et contribuent à des logiciels libres.
Avoir un système dans lequel les utilisateurices puissent lier un montant à une demande
Ça fait longtemps que les programmes de "bug bounty" existent. À ma connaissance, ça a toujours été assez marginal, c'est pas terrible comme système; il faudrait mettre de grosses sommes pour correspondre réellement au taux horaire d'un programmeur, ça encourage le travail en parallèle non-collaboratif, etc.
Doit-on améliorer le système?
Il y a tellement de diversité dans le logiciel libre, dans les aspirations des gens qui y contribuent, dans le fonctionnement des communautés, dans l'implication d'entreprises, dans les philosophies des licences libres, qu'il n'est même pas clair de comprendre de quel 'système' tu parles. Si tu veux donner des pourboires aux contributeurs des logiciels que tu aimes bien, ne te gène pas. Si tu veux embaucher une équipe de devs qui travaillent sur un logiciel indispensable à ton entreprise, ne te gène pas. Mais je ne pense pas que le monde du logiciel libre attende que quelqu'un se lève et parle pour lui.
Posté par arnaudus .
En réponse au lien En finir avec Doctolib.
Évalué à 0.
Dernière modification le 18 décembre 2024 à 10:42.
Tu serais pas du genre à construire sur des zones inondables sous prétexte qu'elles n'ont jamais été inondées jusqu'à présent?
Bah, sous prétexte que le fait d'avoir déja été innndé fait partie intégrante de la définition d'une zone inondable… Une zone inondable dans un PPRI est définie par la hauteur d'une crue de référence. Et c'est d'ailleurs possible de construire dans une zone inondable (il y a plusieurs niveaux, seules les zones les plus à risque sont interdites de construction).
Donc oui, je suis du genre à construire sur une zone classée "inondable" parce que je suis du genre à regarder les faits et les facteurs quantitatifs et d'éviter d'avoir peur de mon ombre!
Snowden nous a explicitement expliqué que si tu stockes tes données chez des boites américaines, la NSA s'y octroiera un accès illimité.
Si Snowden le dit…
Quoi qu'il en soit, ça n'a absolument rien à voir avec l'argument de la tribune (revente commerciale des données). Tu ne peux pas cautionner un argumentaire parce que tu es vaguement d'accord avec ses conclusions alors qu'il n'y a rien de vrai ou de crédible dedans.
Là il y a des points faibles ailleurs, alors ignorons ce risque là?
Un risque, c'est quantitatif. La question n'est pas de l'ignorer ou non, c'est de le quantifier correctement. L'idée d'une revente des données par l'hébergeur du cloud sans le consentement de son client me semble extrêmement faible, voire inexistant. Construire un argumentaire dessus est donc particulièrement douteux. Il y a des risques bien plus substantiels à considérer, non? C'est bien ça le problème, c'est de ne pas combattre des moulins à vent pendant que des risques bien réels existent.
Basée sur rien, ou basée sur les similitudes avec des dizaines de cas similaires qui finissent toujours avec une bonne grosse fuite et/ou monétisation de données aux quatre-vent?
Je ne vois pas le rapport entre la possibilité d'une fuite des données et l'hébergement chez Amazon. Dès qu'une donnée existe, quelqu'un de suffisamment motivé peut y accéder, et je ne pense pas que le pays d'hébergement physique des disques durs soit réellement un facteur déterminant.
Un argument que je trouve bien plus important est celui de la souveraineté. Si les relations internationales se tendent entre l'Europe et les US, les données ou le débit de connexion pourraient servir de monnaie d'échange ou de base à un chantage, et c'est absurde de prendre un tel risque. Pour des données de cette nature, il semble naturel que le client puisse avoir les moyens juridiques d'accéder physiquement aux disques durs.
Il faudra demander à un juriste. Note quand même que c'est la notion de préjudice qui est déterminante, il n'y a pas besoin que l'action soit illégale. Tu tapes dans un ballon qui fait tomber une mémé en vélo, il n'est pas illégal de taper dans un ballon, mais tu es responsable de l'accident. Là, le gars se déplace à une fausse adresse par ta faute, il subit un préjudice, il est théoriquement en droit de te demander de l'indemniser.
Par ailleurs, tous les mensonges ne sont pas illégaux, mais beaucoup le sont. La diffamation, la dénonciation calomnieuse, les appels malveillants aux secours, les fausses alertes (à la bombe, au feu, etc), l'escroquerie… Quand il est répété, le mensonge contribue au harcèlement. Bref, tu ne peux pas t'en sortir avec un vague "j'ai le droit de mentir", parce qu'il y a énormément de situations où tu n'as pas le droit de mentir.
Donc, à confirmer, mais je pense qu'un "canular" même malveillant à un centre d'appel n'est pas illégal en soi (s'il n'est pas répété), mais qu'on s'expose à devoir compenser le préjudice qu'on a causé. S'il est répété, alors ça peut constituer une forme de harcèlement. Et on n'a pas le droit de harceler un harceleur, donc "c'est lui qui a commencé" ça ne fonctionne pas.
Dans quelle mesure tout cela n'est-il pas un sophisme du vrai Écossais? Pour beaucoup, les GAFAM, c'est le diable, et on critique les gouvernements et les institutions pour y faire appel, alors qu'il existe d'autres entreprises qui pourraient très bien faire le job. Ici c'est le cas, on a une boite française qui n'est pas liée aux Gafam et qui a réussi à s'implanter sur un marché. Alors du coup on change de cible ; le problème n'est pas les GAFAM mais "une entreprise", c'est maintenant l'identité de l'hébergeur des services qui est problématique, etc.
À ma connaissance, l'idée qu'Amazon puisse "voler" les données de Doctolib pour les revendre à des assureurs semble assez fantaisiste. Si les donnée sont revendues, ça ne peut être que du ressort du propriétaire des données (un hébergeur est lié contractuellement à la confidentialité, et perdrait toute crédibilité s'il allait piocher dans les données des clients). La justice US peut bien sûr contraindre Amazon à divulguer certaines données, mais là encore il y a un cadre, et ça n'a rien à voir avec du "commercial". Dans quelle mesure est-ce que ce genre de discours n'est simplement l'expression d'une pensée anticapitaliste et anti-américaine, qui ne s'embarrasse ni des détails, ni de la réalité?
Toutes les données, même celles gérées par l'État, sont transférées, stockées, et analysées avec des technologies et des logiciels fournis par des entreprises étrangères. Les données médicales sont générées par des logiciels propriétaires, traités sur des ordinateurs sous Windows possiblement vérolés, transitent de manière pas forcément chiffrées par les tuyaux de FAI grand public, et sont stockés sur des "clouds" gérés par des entreprises ayant remporté un marché. Chacun peut régler son niveau de "pureté" où il le souhaite, mais c'est assez arbitraire.
N'allez pas me faire dit ce que je n'ai pas dit, je trouve ça aussi absurde d'héberger des données médicales sur des serveurs dont on ne contrôle pas l'accès possiblement à des milliers de km, et il n'y a pas forcément de bonnes raisons de ne pas le faire plus localement (apparemment, la raison invoquée tourne autour des perfs, mouais…). Mais je ne trouve pas ça très constructif de baser une analyse sur… rien en fait, à part la détestation de toute entreprise.
Ce n'est pas aux médecins que tu imposes les critères, mais aux fournisseurs. Ensuite, tu proposes la liste de fournisseurs aux médecins. Tu ne peux pas imaginer que les professionnels de santé vont auditer leur fournisseur de boite mail pour connaître la localisation de leurs serveurs et la conformité avec des règles qui changent tout le temps…
C'est un chouilla plus complexe que de balancer deux noms d'entreprises françaises.
Quelle serait l'alternative? Qu'une liste des fournisseurs d'email agréés pour les pharmacies et les médecins soit publiée au journal officiel? Avec des fonctionnaires dédiés pour remettre la liste à jour en temps réel quand les entreprises coulent ou se font racheter?
Il faut quand même réaliser que l'État ne fournit plus de services; non seulement c'est mal vu pour des raisons politiques et idéologiques, ça coûte de l'argent, mais en plus quand c'est fait c'est mal fait (et ça n'est pas qu'une question de ressources). Si tu veux un hébergement agréé, il va falloir que l'État passe des marchés avec des prestataires privés, et tu vas faire figurer dans le cahier des charges les conditions d'hébergement et de confidentialité que tu souhaites. Le prestataire va alors imposer les logiciels et la tarification aux professionnels de santé, qui vont être légalement liés à ce fournisseur. Est-ce que c'est mieux? Dans quelle mesure tu peux gérer une entreprise comme une pharmacie si tu n'as aucun moyen de choisir ton fournisseur mail?
[^] # Re: Échec!
Posté par arnaudus . En réponse au journal Expressions régulières ou expressions rationnelles ?. Évalué à 3.
J'ai vu "minimax" dans la page, mais je n'ai pas vu le reste. Mais de ce que j'ai joué, je n'ai pas l'impression que l'ordi joue le minimax sur deux demi-coups. Sur la partie que j'ai jouée, l'ordinateur perdait des pièces en un coup, ce qui n'est pas le comportement attendu.
Mais bon, on est d'accord, ça n'est pas du tout le sujet. L'exploit c'est probablement surtout d'avoir réussi à implémenter l'intégralité des règles (roque, prise en passant, promotion).
[^] # Re: Spécificité du LL
Posté par arnaudus . En réponse au journal Il y a quelque chose de pourri.... Évalué à 4.
Comme les modérateurs ont expliqué ailleurs, ils font très attention à ça, parce que liberté d'expression etc. J'imagine que les différences politiques profondes qu'on évoque ici concernent aussi les modos, donc ce qui est inacceptable pour l'un n'est pas inacceptable pour l'autre, c'est subjectif.
[^] # Re: Spécificité du LL
Posté par arnaudus . En réponse au journal Il y a quelque chose de pourri.... Évalué à 2.
Bah j'ai rien dû comprendre à ta question. J'avais l'impression que tu demandais d'interclasser les relous sur un "plan", et je n'ai pas compris de quel plan tu parlais. Ma réponse c'est simplement que le classement n'est pas le même selon que tu considères la capacité des gens à pourrir une discussion ou l'acceptabilité de ce qu'ils racontent.
Je ne crois pas que les néo-nazis aient un gros pouvoir de nuisance sur Linuxfr, mais en disant ça je ne suggère pas que j'apprécie de les fréquenter, non?
[^] # Re: Spécificité du LL
Posté par arnaudus . En réponse au journal Il y a quelque chose de pourri.... Évalué à 8.
De toutes manières, l'extrêmisme existe, mais personne ne se revendique "extrême". Donc une telle discussion n'a pas tellement de sens, A va dire à B "ta position est extrême", et B va répondre que non, que A est un débile dinosaure et que c'est extrême de prétendre que l'autre est extrême, et voila, on n'a pas beaucoup avancé.
Chacun sa définition d'"extrême", hein. Par exemple, estimer être en droit de décréter ce qui est acceptable de penser ou non me semble assez bien coller avec l'idée que je me fais d'une position "extrême". On a le droit d'être en désaccord, mais la formule "ce n'est pas acceptable de penser" me colle des frissons. "Ce n'est pas acceptable de dire", pourquoi pas, "ce n'est pas honnête de penser", OK, mais "ce n'est pas acceptable de penser"… brrr…
[^] # Re: Spécificité du LL
Posté par arnaudus . En réponse au journal Il y a quelque chose de pourri.... Évalué à 5.
Si tu compares un platiste et un négationniste, c'est dur de dire qui est le plus débile, mais ça n'est pas dur de dire qui est le plus dangereux. Ni qui est le plus fréquentable… Il y a plusieurs dimensions, donc ça dépend quel "plan" tu considères.
Tu sais, on vit dans un pays où les partis racistes et xénophobes font 35% des voix, donc tu peux te draper dans ta robe de pudeur, mais la banalisation de l'inacceptable, ça n'a pas attendu les commentaires sur Linuxfr…
De toutes manières, je ne comprends vraiment pas ce que tu proposes. Dans une conversation de bistro, quand le beauf du coin fait une remarque sexiste, comment tu réagis pour ne pas banaliser l'inacceptable? Il y a des contextes où tu peux te le permettre (certains en contexte professionnel, mais pas tous), et la plupart du temps tu regrettes d'être en présence de tels débiles et tu fermes ta tronche. Quand tu sors de ton milieu social, l'"inacceptable" peut être la norme, on peut trouver ça désolant mais le constater ne "banalise" rien.
[^] # Re: J'ai du mal à aimer Gimp
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche GIMP 3.0 RC2 est sorti. Évalué à 6.
Pas si tu es en dehors de la sélection ou sur un layer différent. Évidemment, il faut pour ça faire une "fausse manip" avant, mais quand on ne connait pas on peut facilement cliquer partout et ignorer qu'on a déclenché une action, et encore moins imaginer comment revenir en arrière.
Si tu veux un exemple documenté de comportement que je trouve totalement contre-intuitif, fais juste ça. Tu ouvres une image, fais une sélection rectangulaire, sélectionne "déplacer", et essayes de bouger la sélection. Ma première attente serait que ça ne déplace que le contenu de la sélection, en laissant un "trou" (je viens de vérifier, c'est exactement ce que fait Pinta, qu'on a cité dans un autre commentaire). Bon, imaginons que ça ne soit pas totalement intuitif, à quoi pourrait-on s'attendre d'autre? Que ça bouge le rectangle de la sélection sans modifier l'image, par exemple. Mais là, le comportement, c'est que ça bouge l'image dans le canevas. C'est même quelque chose qu'on pourrait même considérer comme profondément absurde, non? Ça ne peut pas se comprendre si on ne sait pas que le contour du canevas dans Gimp est une sorte de cadre immobile qui délimite ce qu'on voit des layers superposés en dessous, et qu'il y a un layer "de base" sous l'image qu'on vient d'ouvrir. Bref, tu voulais un exemple d'un comportement non-intuitif, en voila un. Et j'ai beau le savoir et comprendre comment Gimp fonctionne, cet exemple me semble toujours aussi déroutant qu'au premier jour, parce que je pense qu'il n'y a pas une seule personne sur terre qui pourrait souhaiter un tel résultat après ces trois actions.
[^] # Re: J'ai du mal à aimer Gimp
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche GIMP 3.0 RC2 est sorti. Évalué à 4. Dernière modification le 10 janvier 2025 à 18:02.
C'est peut-être une erreur de conseiller Gimp à tout le monde pour l'édition d'image. Ce qui ressort de la discussion, c'est que même ceux qui prétendent que l'interface de Gimp n'est pas contre-intuitive admettent en même temps qu'il faut suivre des tutoriels et apprendre à utiliser le logiciel, ce qui me semble un peu paradoxal, mais bon.
La première question à poser, c'est peut-être "quel genre d'édition tu veux faire"? Si c'est recadrer une photo ou retirer les yeux rouges, Gimp n'est probablement pas la meilleure solution. Ça reviendrait à répondre "C" quand on demande quel langage utiliser pour faire la moyenne des colonnes d'un tableau en mode texte.
# Spécificité du LL
Posté par arnaudus . En réponse au journal Il y a quelque chose de pourri.... Évalué à 10.
En fait, les communautés du logiciel libre sont souvent très diverses politiquement, mais pour une raison que j'ignore un certain nombre de "moules" font semblant de l'ignorer. Le LL se fonde à la fois dans des valeurs libérales (voire anarcho-libérales) et dans des valeurs humanistes et/ou d'inspiration communiste, avec tous les intermédiaires. Du coup, ces gens qui se retrouvent autour du logiciel libre ne savent pas forcément parler de politique, et ça clashe. Ça change d'autres communautés (milieux associatifs par exemple) qui sont beaucoup plus homogènes.
Pour ma part, j'ai toujours vu beaucoup d'engueulades ici, dans les commentaires (je ne pratique pas la tribune). À un moment, il y avait même des ralliements de "meute" sur des valeurs bien bien conservatrices (du genre "moinsser du wokiste"), et puis dans le journal d'après c'était de l'anti-capitalisme bien naïf, ça se croise dans tous les sens et c'est pas très constant. Je ne trouve donc pas que la communauté soit systématiquement pourrie par une seule obsession politique, ça dépend du moment, du sujet, etc. Globalement, ça fout mal à l'aise parce que ça ne donne pas la même impression qu'un dîner avec des amis sélectionnés où il y a un certain partage des valeurs, mais c'est aussi la "vraie vie". C'est juste dommage que certains ne savent pas se retenir, et appellent à des mouvements collectifs pour aller "faire taire" ceux qui sont en désaccord, ça c'est vraiment quelque chose qui est nouveau pour moi, et qui ressemble à une culture des "rézosocio" que je n'ai pas parce que je suis trop vieux. Certains réguliers sont aussi assez agressifs, et vont moinsser par principe (je pense à Zenitram qui se prend toujours son lot de moinssage même quand il écrit quelque chose de bien).
Après, dans la même journée, j'ai été traité de "crypto-macroniste" et de "communiste", donc ça me rassure un peu :-) Si on détestait les ambiances de m***, on ne serait pas ici, ça fait un peu repas de famille, avec le tonton facho d'un coté qui trouve que tout est de la faute des arabes, le beauf bien lourd qui pense que la place des filles c'est pas derrière un ordi, le vieux militant qui ne parle que par éléments de langage sans même réfléchir à ce que ça veut dire, le.a féministe caricatural.e qui écrit.e tout.e en inclusif.ve même.e quand.e ce.ça n'est pas nécessaire.ée, le militant écologiste qui ne sait plus trop si le nucléaire ou le charbon sont pire, le dépressif stéréotypé qui conclut tout par "ça c'est encore de la faute à Macron"… des portraits truculents, quoi :-)
Après, ça arrive aussi parce qu'on parle de moins en moins d'informatique et de logiciel libre. Il y a une part de naïveté qui a disparu, qui consistait à s'enthousiasmer à la moindre annonce de version 0.0.1 d'un jeu en mode console, les trolls vim/emacs, les benchmarks Mozilla/Internet Explorer… Maintenant, l'informatique est plus politique que technique, on sait que les logiciels libres ne sont pas meilleurs ou moins bien que les logiciels propriétaires, on sait que les communautés bénévoles ne peuvent pas maintenir efficacement les grosses bestioles (Firefox, Linux…), on sait que Kévin 14 ans va plutôt essayer de faire une "appli" bourrée de pubs pour se faire du fric plutôt que de coder un petit outil sous Linux, l'époque change, les convictions aussi, tout ça s'use et peut se transformer en aigreur ou en déception. Regardez les discussions sur les IA, c'est pas technique, c'est pas pour faire des listes d'IA libres avec des bases de données éthiques, c'est pour discuter de l'IA dans la société, que OpenAI c'est plein de pognon des GAFAM, etc.
Ça doit être de la faute à Macron :-)
[^] # Re: Échec!
Posté par arnaudus . En réponse au journal Expressions régulières ou expressions rationnelles ?. Évalué à 3.
Ah ah, c'est marrant, je viens de faire une partie, mais l'ordi est vraiment très nul :-)
[^] # Re: J'ai du mal à aimer Gimp
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche GIMP 3.0 RC2 est sorti. Évalué à 4.
Bah du coup tu ne comprendras jamais les critiques sur les interfaces non-intuitives, donc la discussion tourne en rond.
Tu as deux niveaux de discussion en fait, sur l'intuitivité "absolue" et relative. Absolue, en effet, on peut douter de la possibilité de créer une interface intuitive dans l'absolu pour un logiciel un peu complexe. Note quand même que c'est un objectif raisonnable, contrairement à ce que tu prétends. Quand tu retires de l'argent à un distributeur ou que tu commandes un billet de train à une borne, tu t'attends à pouvoir le faire sans RTFM, même si c'est la première fois que tu le fais. Derrière, le logiciel est complexe, mais l'interface se doit d'être simplissime et auto-documentée.
Par contre, tu dois t'attendre d'un logiciel qu'il respecte un certain nombre de principes que respectent les autres logiciels. C'est évidemment vrai d'un jeu vidéo par exemple : tu t'attends à ce que le personnage aille à droite quand tu appuies sur la flèche de droite, etc. Tu t'attends aussi un certain nombre de respect de "normes" (barre de vie, code couleur (rouge = danger), etc). La raison n'est pas que les utilisateurs sont des fainéants, c'est qu'il n'y a aucune raison de leur demander un effort supplémentaire quand il serait simple de ne pas le faire.
Pour reprendre l'exemple de Gimp, il est naturel que dans tu cliques sur "pinceau" puis sur l'image, ça dessine. Quand ça ne dessine pas et que le curseur affiche un panneau "stationnement interdit", c'est bizarre. Je pense que tout le monde serait d'accord de lire une doc pour comprendre comment on fait une transformation complexe, mais pas pour mettre un coup de pinceau. Blâmer les utilisateurs ne sert pas à grand chose.
C'est la même chose que de s'attendre à ce que les pédales et les clignotants soient au même endroit dans les voitures des marques différentes. On trouve anormal qu'un concepteur d'outil impose des choix non-naturels sans raison apparente, et ça n'est pas lié avec la flemme de lire une doc.
[^] # Re: J'ai du mal à aimer Gimp
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche GIMP 3.0 RC2 est sorti. Évalué à 6.
C'est pas un peu du déni de balayer comme ça les remarques de gens qui disent qu'ils sont mal à l'aise avec l'interface?
Je pense que tout le monde est d'accord pour dire que Gimp est un outil formidable, mais qu'il est peu accessible à cause de son interface. On peut bien sûr dire que c'est un choix assumé et/ou que l'interface n'est pas conçue pour être agréable ou intuitive pour les débutants, ça serait parfaitement légitime. Mais juste balancer tout comme ça, ça me semble être une attitude de déni.
J'utilise Gimp rarement et seulement quand j'en ai besoin, et je trouve son interface absolument non-intuitive. Dans le genre "où est le menu dont j'ai besoin" et "mais pourquoi quand je clique ça ne fait pas ça"? Ça colorie le layer du dessous, on a un chemin au lieu d'une sélection, la sélection est inversée et on clique dans la partie non-sélectionnée, il y a toujours une raison, mais rien ne parait simple. Ça ne m'étonne pas du tout que beaucoup d'utilisateurs ont une opinion négative sur l'interface, parce que la première expérience reste assez traumatisante.
[^] # Re: Normal et illustratif non ?
Posté par arnaudus . En réponse au lien Connivence: le PDG d’Apple va donner un million de dollars pour la cérémonie d’investiture de Trump. Évalué à 3. Dernière modification le 07 janvier 2025 à 09:45.
Mais du coup, non seulement tu penses que tu sais mieux qu'eux, mais en plus tu penses qu'il est légitime pour une entreprise qui sait mieux que les citoyens pour qui ils auraient pu voter pour défendre leurs intérêts de prendre parti à l'opposé de leur vote?
Qu'on soit bien clair, je pense que les citoyens US ont voté pour n'importe qui. Mais je trouve extrêmement perturbant l'idée qu'une multinationale puisse ne pas soutenir le nouveau président parce qu'elle estime que les citoyens se sont trompés sur la personne qui est la plus à même de défendre leurs intérêts.
Parfois, avoir une opinion politique forte amène à dire n'importe quoi. Personne ne peut s'arroger le pouvoir de décider à la place du peuple qui est le plus à même de défendre les intérêts du peuple, et surtout pas nous (qui ne sommes pas citoyens US) et encore moins une multinationale.
[^] # Re: Non soluble en gardant les 4 libertés
Posté par arnaudus . En réponse au journal Travail bénévole dans le monde du logiciel libre. Évalué à 3.
C'est vrai qu'il existe souvent des logiciels assez équivalents, mais c'est quand même un argument bizarre, parce qu'il part du principe qu'un logiciel libre n'est jamais fondamentalement unique ou meilleur que les autres logiciels (libres ou non).
Mais sur le fond, je suis bien d'accord. Surtout que ça m'étonnerait qu'un groupe terroriste s'arrête au texte de la licence… "Eh Oussama, la licence du logiciel de guidage du missile dit qu'on n'a pas le droit de s'en servir pour tuer des civils, qu'est-ce qu'on fait"? :-)
Et puis, il ne faut pas tourner trop autour du pot non plus, il y a une ribambelle de logiciels libres dans le domaine de la "sécurité" qui servent officiellement à brouiller les logs des FAI, à "vérifier" si la clé wifi du voisin n'est pas faible, ou à échapper aux antivirus du commerce… disons que l'éthique des devs du LL est parfois assez particulière.
[^] # Re: NON
Posté par arnaudus . En réponse au journal Travail bénévole dans le monde du logiciel libre. Évalué à 4.
Oui oui, je crois que tu as raison. Mais il y a un cadre contractuel, les clubs de foot doivent accepter le règlement des instances et fédérations nationales et internationales, qui peuvent prévoir une taxation des indemnités de transfert et une répartition.
Il n'existe rien de tel dans le monde du logiciel. On pourrait imaginer une fédération internationale du logiciel pseudolibre à laquelle les adhérents contribueraient selon des règles à définir, avec une licence spécifique, mais ça n'est pas comme ça que le logiciel libre fonctionne. À noter qu'une telle licence (qui ne donne des droits qu'aux adhérents à une fédération par exemple) ne serait pas libre selon les définition courantes.
[^] # Re: Normal et illustratif non ?
Posté par arnaudus . En réponse au lien Connivence: le PDG d’Apple va donner un million de dollars pour la cérémonie d’investiture de Trump. Évalué à 3. Dernière modification le 06 janvier 2025 à 14:05.
Ouhla, tu es en train de dire que soutenir financièrement le président élu par la majorité de la population est fondamentalement opposé aux intérêts de la majorité de la population? Ça me semble être un sacré exercice d'équilibriste… Même si les citoyens US ont voté pour la mauvaise personne (ce que je pense qu'ils ont fait), imaginer que les multinationales devraient se détourner du président élu parce qu'elles estiment que les électeurs se sont trompés me semble encore plus terrifiant, en fait.
Au passage, moi aussi j'aimerais bien pouvoir décider à la place des gens pour qui ils auraient dû voter, mais c'est pas comme ça que la démocratie fonctionne. Ce n'est pas parce que j'ai la sensation de mieux savoir qu'eux que mon choix a une quelconque légitimité…
[^] # Re: Normal et illustratif non ?
Posté par arnaudus . En réponse au lien Connivence: le PDG d’Apple va donner un million de dollars pour la cérémonie d’investiture de Trump. Évalué à 2.
Il a fait ce cadeau au président des USA. Quand l'État offre un cadeau à un dictateur étranger, ça n'est pas pour lui dire que le président apprécie sa personnalité…
Trump a été élu par une majorité des Américains, donc en faisant ça le marché US est caressé dans le sens du poil…
Encore une fois, tu mélanges la morale et le business, et c'est une mauvaise idée, parce que ça n'est pas comme ça que le monde fonctionne. Même si c'est ton entreprise, tu n'as pas le droit de faire ce que tu veux. Tu n'as pas le droit de ne vendre tes produits qu'à une certaine catégorie de la population, tu ne peux pas choisir tes salariés en fonction de leurs opinions politiques, etc. Mais OK, disons que tu as ton entreprise, libre à toi de faire les choix éthiques que tu veux. Tu peux soutenir les causes que tu veux, tu peux nuire à ton business, tu vas peut-être couler, tu fais ce que tu veux. Mais tu ne peux pas exiger pareil des autres, et encore moins essayer de brandir une pseudo-menace de réputation, Apple sait très bien gérer sa réputation, et de toutes manières Apple a probablement beaucoup plus de thunes à se faire en se mettant dans le camp du président qu'en se mettant à dos des gens qui déja avaient une mauvaise opinion de l'entreprise.
Et tout ça ne retire absolument rien à la réalité des faits qui sont reprochés à Trump.
[^] # Re: Normal et illustratif non ?
Posté par arnaudus . En réponse au lien Connivence: le PDG d’Apple va donner un million de dollars pour la cérémonie d’investiture de Trump. Évalué à 6.
Je ne suis pas sûr qu'il soit nécessaire d'être aussi pessimiste.
Il y a une chose dont je suis certain, c'est que si j'étais à la tête d'une énorme entreprise comme Apple, c'est exactement ce que je ferais : une fois l'élection passée, malgré la déception personnelle éventuelle, je n'insulterais pas le pouvoir en place en risquant l'avenir de l'entreprise dont j'ai la charge. Tu fais un petit cadeau, tu sers la paluche du nouveau chef du Monde, tu ne mets pas tes oeufs dans le même panier, quoi. Et surtout, tu fais ton boulot. Quand tu es chef d'entreprise, tu es payé (très très bien payé d'ailleurs) pour faire un taf, et ce taf ça n'est pas du tout d'envoyer des marques de mépris au nouveau président parce que tu ne l'aimes pas.
Dans mon boulot, ça m'est arrivé d'envoyer des messages de félicitation pour la nomination à un poste à responsabilité de gens que je n'estimais pas et que je trouvais profondément incompétents, mais il faudrait être complètement idiot pour hypothéquer son avenir et l'avenir de ses collaborateurs pour une réaction émotionnelle. C'est la vie, et ça n'a rien à voir avec l'argent, l'intérêt du peuple, ou je ne sais pas quoi. Tu es amené à cotoyer et à travailler avec des gens que tu n'aimes pas ou même que tu détestes (voisins, ex-conjoint, collègues, élus…), et tu dois agir pour préserver tes intérêts (et la paix sociale) même si tu n'as pas émotionnellement envie de le faire.
Ça ne veut pas dire que tu es d'accord ou que l'élection du type en question était une bonne nouvelle, et ça ne veut pas dire que la démocratie n'existe pas. La démocratie elle n'est pas parfaite quand c'est tes copains qui sont élus et moribonde quand ça n'est pas tes copains.
Tu as des informations pour envisager que ça n'était pas le cas?
C'est pas évident que c'est les deux? Quand tu es un mâle bêta tu te soumets au mâle alpha, parce que tu le crains ET que tu attends sa protection. Si tu ne le fais pas il va te tuer ou te bannir, et tu crèveras de faim tout seul. Tu crèveras de faim "droit dans tes bottes", ça n'est pas nécessairement une preuve d'intelligence…
[^] # Re: Non soluble en gardant les 4 libertés
Posté par arnaudus . En réponse au journal Travail bénévole dans le monde du logiciel libre. Évalué à 8.
Bah disons que quand tu publies un logiciel libre, tu donnes les mêmes armes à tout le monde. Pourquoi penser que tu ne donnes des armes qu'aux grosses entreprises?
Et puis, c'est un peu au cas par cas. Est-ce que tu veux interdire à Canonical de distribuer une version d'Ubuntu avec ton logiciel? Est-ce que tu veux interdire à Total d'utiliser et de modifier ton logiciel en interne sans jamais le redistribuer? Est-ce que tu veux interdire à Apple de distribuer une application gratuite basée sur ton logiciel? Mais surtout, pourquoi tu veux le faire? Tu veux de l'argent? Si tu veux devenir riche, il ne faut pas coder bénévolement du logiciel libre. Tu veux faire couler les grosses boites? Bah il faut militer pour un parti anticapitaliste. Tu ne veux pas que les boites utilisent ton logiciel? Il suffit de mettre une licence non-libre style CC-NC.
Je pense plutôt que leurs agissements n'ont rien à voir avec les logiciels libres, et qu'au final le monde du LL a plus à gagner à être utilisé massivement par les entreprises qu'à être marginalisé. L'utilisation massive, c'est la crédibilité, c'est autant d'argent qui n'ira pas à Microsoft, c'est plus de bug reports et plus de contributions, et peut-être même du support de la part des équipes de dev de la boîte. C'est des gens qui rentreront chez eux le soir en se disant que les logiciels libres ça marche bien au boulot, et que ça marchera peut-être bien sur les ordis de la maison, etc.
Et puis bon, c'est plus le principe. Un principe comme la liberté, c'est toujours un bon principe même si certains utilisent leur liberté pour faire n'importe quoi (faire vroum vroum avec une bagnole hors de prix sur un circuit, se balader en forêt avec une arme pour tuer des animaux sauvages, etc). Je suis sûr qu'il y a bien des mecs en Corée du Nord qui utilisent Libre Office pour faire des listes d'opposants politiques à zigouiller, ça n'est pas contradictoire avec le fait que le logiciel libre, c'est bien.
[^] # Re: Non soluble en gardant les 4 libertés
Posté par arnaudus . En réponse au journal Travail bénévole dans le monde du logiciel libre. Évalué à 10.
Le trou dans la logique, c'est que tu n'as qu'à créer une licence qui implémente cette idée et développer des logiciels sous cette licence. Mais tu n'as pas à 'penser' pour les autres. Quand on met une licence GPL, on sait que le logiciel peut être exploité par une grosse boite, qu'il peut participer à l'entrainement des LLM, etc. Donc si je choisis la GPL, c'est parce que je veux mettre mon logiciel sous GPL, et pas sous une licence "4 libertés limitées par le CA".
Il y a une forme de pensée moderne qui considère comme un axiome que le partage du pognon est un dû. Mais si je crée un logiciel qui me convient, et qu'une grosse boîte génère des millions avec ce logiciel, moi le logiciel me convient autant. Pourquoi est-ce que je récupèrerais du pognon? La licence dit que je ne veux pas de pognon en échange du logiciel, ça n'est pas parce que le pognon se met à exister que je dois changer d'avis.
# Et si on laissait les gens libres?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Travail bénévole dans le monde du logiciel libre. Évalué à 7.
Pourquoi vouloir tout réglementer? Les gens contribuent pour un tas de raisons, qu'on les laisse contribuer comme ils veulent. Personne ne se fait exploiter, personne ne se fait voler le fruit de son travail. Bien sûr, certains peuvent ressentir une sorte de dilemme moral à abandonner un projet sur lequel d'autres logiciels reposent, mais c'est une pression morale qu'ils se créent tout seuls. C'est comme si tu disais qu'il fallait payer les gens qui jouent du piano en public dans les gares, ou les bénévoles qui donnent à manger aux SDF.
Dans "logiciel libre", il y a "libre", et ça n'est pas un gros mot.
Ça c'est n'importe quoi. Les entreprises font exactement ce que la licence autorise. C'est comme quand tu mets un bol de cacahuètes avec un panneau "servez-vous" et que tu te plains que les gens se servent.
C'est que c'était autorisé par la licence, donc elles ne se sont rien accaparé du tout sans l'accord des auteurs.
Le seul élément qu'on pourrait éventuellement discuter, c'est l'utilisation "créative" des licences pour des cas que les auteurs n'avaient pas envisagés. Typiquement, pour entrainer les AI génératives. Apparemment, certains auteurs de LL ont publié leur logiciel sous une licence qui permet ça, mais ne sont pas contents parce que c'est arrivé et qu'ils ne l'avaient pas prévu. Mais bon, ça, c'est l'idée qu'il y a derrière les licences, il y a des utilisations interdites, et ce qui n'est pas interdit est autorisé. On a toujours su que les LL pouvaient être utilisés par des terroristes, par des crackers, par des pédo-criminels, par des capitalistes, par des régimes totalitaires, bref, par tout un tas de gens à qui on n'a pas tellement envie de faire cadeau d'un beau logiciel qui fonctionne bien. Mais c'est aussi la grandeur des licences libres.
Tu veux vraiment tuer le logiciel libre, en fait :-)
Bon, en réalité, l'État contribue au logiciel libre. Dans beaucoup de services, il y a des équipes informatiques qui maintiennent et contribuent à des logiciels libres.
Ça fait longtemps que les programmes de "bug bounty" existent. À ma connaissance, ça a toujours été assez marginal, c'est pas terrible comme système; il faudrait mettre de grosses sommes pour correspondre réellement au taux horaire d'un programmeur, ça encourage le travail en parallèle non-collaboratif, etc.
Il y a tellement de diversité dans le logiciel libre, dans les aspirations des gens qui y contribuent, dans le fonctionnement des communautés, dans l'implication d'entreprises, dans les philosophies des licences libres, qu'il n'est même pas clair de comprendre de quel 'système' tu parles. Si tu veux donner des pourboires aux contributeurs des logiciels que tu aimes bien, ne te gène pas. Si tu veux embaucher une équipe de devs qui travaillent sur un logiciel indispensable à ton entreprise, ne te gène pas. Mais je ne pense pas que le monde du logiciel libre attende que quelqu'un se lève et parle pour lui.
[^] # Re: Argument du vrai écossais?
Posté par arnaudus . En réponse au lien En finir avec Doctolib. Évalué à 0. Dernière modification le 18 décembre 2024 à 10:42.
Bah, sous prétexte que le fait d'avoir déja été innndé fait partie intégrante de la définition d'une zone inondable… Une zone inondable dans un PPRI est définie par la hauteur d'une crue de référence. Et c'est d'ailleurs possible de construire dans une zone inondable (il y a plusieurs niveaux, seules les zones les plus à risque sont interdites de construction).
Donc oui, je suis du genre à construire sur une zone classée "inondable" parce que je suis du genre à regarder les faits et les facteurs quantitatifs et d'éviter d'avoir peur de mon ombre!
Si Snowden le dit…
Quoi qu'il en soit, ça n'a absolument rien à voir avec l'argument de la tribune (revente commerciale des données). Tu ne peux pas cautionner un argumentaire parce que tu es vaguement d'accord avec ses conclusions alors qu'il n'y a rien de vrai ou de crédible dedans.
Un risque, c'est quantitatif. La question n'est pas de l'ignorer ou non, c'est de le quantifier correctement. L'idée d'une revente des données par l'hébergeur du cloud sans le consentement de son client me semble extrêmement faible, voire inexistant. Construire un argumentaire dessus est donc particulièrement douteux. Il y a des risques bien plus substantiels à considérer, non? C'est bien ça le problème, c'est de ne pas combattre des moulins à vent pendant que des risques bien réels existent.
Je ne vois pas le rapport entre la possibilité d'une fuite des données et l'hébergement chez Amazon. Dès qu'une donnée existe, quelqu'un de suffisamment motivé peut y accéder, et je ne pense pas que le pays d'hébergement physique des disques durs soit réellement un facteur déterminant.
Un argument que je trouve bien plus important est celui de la souveraineté. Si les relations internationales se tendent entre l'Europe et les US, les données ou le débit de connexion pourraient servir de monnaie d'échange ou de base à un chantage, et c'est absurde de prendre un tel risque. Pour des données de cette nature, il semble naturel que le client puisse avoir les moyens juridiques d'accéder physiquement aux disques durs.
[^] # Re: Si tu coupes la parole
Posté par arnaudus . En réponse au journal Démarchage robotisé. Évalué à 3.
Il faudra demander à un juriste. Note quand même que c'est la notion de préjudice qui est déterminante, il n'y a pas besoin que l'action soit illégale. Tu tapes dans un ballon qui fait tomber une mémé en vélo, il n'est pas illégal de taper dans un ballon, mais tu es responsable de l'accident. Là, le gars se déplace à une fausse adresse par ta faute, il subit un préjudice, il est théoriquement en droit de te demander de l'indemniser.
Par ailleurs, tous les mensonges ne sont pas illégaux, mais beaucoup le sont. La diffamation, la dénonciation calomnieuse, les appels malveillants aux secours, les fausses alertes (à la bombe, au feu, etc), l'escroquerie… Quand il est répété, le mensonge contribue au harcèlement. Bref, tu ne peux pas t'en sortir avec un vague "j'ai le droit de mentir", parce qu'il y a énormément de situations où tu n'as pas le droit de mentir.
Donc, à confirmer, mais je pense qu'un "canular" même malveillant à un centre d'appel n'est pas illégal en soi (s'il n'est pas répété), mais qu'on s'expose à devoir compenser le préjudice qu'on a causé. S'il est répété, alors ça peut constituer une forme de harcèlement. Et on n'a pas le droit de harceler un harceleur, donc "c'est lui qui a commencé" ça ne fonctionne pas.
# Argument du vrai écossais?
Posté par arnaudus . En réponse au lien En finir avec Doctolib. Évalué à 1.
Dans quelle mesure tout cela n'est-il pas un sophisme du vrai Écossais? Pour beaucoup, les GAFAM, c'est le diable, et on critique les gouvernements et les institutions pour y faire appel, alors qu'il existe d'autres entreprises qui pourraient très bien faire le job. Ici c'est le cas, on a une boite française qui n'est pas liée aux Gafam et qui a réussi à s'implanter sur un marché. Alors du coup on change de cible ; le problème n'est pas les GAFAM mais "une entreprise", c'est maintenant l'identité de l'hébergeur des services qui est problématique, etc.
À ma connaissance, l'idée qu'Amazon puisse "voler" les données de Doctolib pour les revendre à des assureurs semble assez fantaisiste. Si les donnée sont revendues, ça ne peut être que du ressort du propriétaire des données (un hébergeur est lié contractuellement à la confidentialité, et perdrait toute crédibilité s'il allait piocher dans les données des clients). La justice US peut bien sûr contraindre Amazon à divulguer certaines données, mais là encore il y a un cadre, et ça n'a rien à voir avec du "commercial". Dans quelle mesure est-ce que ce genre de discours n'est simplement l'expression d'une pensée anticapitaliste et anti-américaine, qui ne s'embarrasse ni des détails, ni de la réalité?
Toutes les données, même celles gérées par l'État, sont transférées, stockées, et analysées avec des technologies et des logiciels fournis par des entreprises étrangères. Les données médicales sont générées par des logiciels propriétaires, traités sur des ordinateurs sous Windows possiblement vérolés, transitent de manière pas forcément chiffrées par les tuyaux de FAI grand public, et sont stockés sur des "clouds" gérés par des entreprises ayant remporté un marché. Chacun peut régler son niveau de "pureté" où il le souhaite, mais c'est assez arbitraire.
N'allez pas me faire dit ce que je n'ai pas dit, je trouve ça aussi absurde d'héberger des données médicales sur des serveurs dont on ne contrôle pas l'accès possiblement à des milliers de km, et il n'y a pas forcément de bonnes raisons de ne pas le faire plus localement (apparemment, la raison invoquée tourne autour des perfs, mouais…). Mais je ne trouve pas ça très constructif de baser une analyse sur… rien en fait, à part la détestation de toute entreprise.
[^] # Re: Ça ne concerne pas que les coins pommés dans la ruralité profonde
Posté par arnaudus . En réponse au lien Quand des pharmacies demandent d’envoyer ses ordonnances sur… Gmail ou Hotmail. Évalué à 5.
Ce n'est pas aux médecins que tu imposes les critères, mais aux fournisseurs. Ensuite, tu proposes la liste de fournisseurs aux médecins. Tu ne peux pas imaginer que les professionnels de santé vont auditer leur fournisseur de boite mail pour connaître la localisation de leurs serveurs et la conformité avec des règles qui changent tout le temps…
C'est un chouilla plus complexe que de balancer deux noms d'entreprises françaises.
[^] # Re: Ça ne concerne pas que les coins pommés dans la ruralité profonde
Posté par arnaudus . En réponse au lien Quand des pharmacies demandent d’envoyer ses ordonnances sur… Gmail ou Hotmail. Évalué à 4.
Quelle serait l'alternative? Qu'une liste des fournisseurs d'email agréés pour les pharmacies et les médecins soit publiée au journal officiel? Avec des fonctionnaires dédiés pour remettre la liste à jour en temps réel quand les entreprises coulent ou se font racheter?
Il faut quand même réaliser que l'État ne fournit plus de services; non seulement c'est mal vu pour des raisons politiques et idéologiques, ça coûte de l'argent, mais en plus quand c'est fait c'est mal fait (et ça n'est pas qu'une question de ressources). Si tu veux un hébergement agréé, il va falloir que l'État passe des marchés avec des prestataires privés, et tu vas faire figurer dans le cahier des charges les conditions d'hébergement et de confidentialité que tu souhaites. Le prestataire va alors imposer les logiciels et la tarification aux professionnels de santé, qui vont être légalement liés à ce fournisseur. Est-ce que c'est mieux? Dans quelle mesure tu peux gérer une entreprise comme une pharmacie si tu n'as aucun moyen de choisir ton fournisseur mail?