arnaudus a écrit 5227 commentaires

  • # Est-ce informatif?

    Posté par  . En réponse au lien Quelle est réellement la fortune de Bernard Arnault ?. Évalué à 7 (+11/-7). Dernière modification le 07 février 2025 à 11:19.

    J'ai toujours l'impression de défendre les milliardaires avec des commentaires comme ça, mais c'est difficile de prétendre faire passer un message fort avec des trucs biaisés.

    1) On ne peut pas comparer un flux et un stock. Ça n'est pas "oui mais" ou "quand même", c'est juste que ça n'a pas de sens. Un grand nombre de français a un patrimoine supérieur au chiffre d'affaire de leur employeur, qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire? Rien du tout, ce type de comparaison ne peut servir qu'à de la manipulation. En plus, ça peut finalement être contre-productif, parce que BA pourrait payer les fonctionnaires pendant un an, et il n'aurait plus d'argent, ce qui semble finalement assez peu.

    2) Je n'aime pas non plus les comparaisons du type PIB des pays vs. CA des entreprises, puisque la somme des PIB c'est grosso-modo la somme des CA, on regarde la même chose de deux points de vue. À la limite, ça peut servir à montrer l'inégalité de la répartition des PIB entre pays, mais si c'est ça le but, autant comparer le PIB de la France (qui intègre le CA des boîtes de Bernard Arnault) et le PIB des Comores. Ou le CA de BA vs. le PIB de la France, qui peut éventuellement quantifier le poids des milliardaires quand ils négocient avec l'État.

    3) Quitte à comparer une fortune avec des déficits publics, autant comparer de la dette avec un patrimoine, ou un bilan avec un revenu. Là c'est n'importe quoi, on compare un bilan avec un patrimoine.

    4) Les dizaines de milliards semblent ne pas être réels, parce qu'en fait ils ne sont pas réels. C'est l'évaluation d'un patrimoine immatériel, et à ce niveau, c'est totalement indépendant de l'argent que possède réellement BA. On peut discuter éternellement sur ce qu'est réellement l'argent qu'on possède; je possède chez moi une cuvette de toilettes qui rentre dans mon patrimoine et qui est peut-être évaluée à 50€, mais si je possède l'usage de cette cuvette, je ne possède pas réellement 50€, puisque je risque d'avoir du mal à la vendre, et que de toutes manières même si c'était pour payer une rançon je ne pense pas que ça serait envisageable de vendre la cuvette de mes toilettes… À une autre échelle et une métaphore foireuse près, beaucoup du patrimoine des gros milliardaires ne représente pas réllement de l'argent qu'ils possèdent, parce que ça n'est pas vendable, ou du moins pas vendable au prix où c'est évalué, parce que le marché n'est pas liquide avec de tels volumes par exemple. Bon, bref, ces gusses sont incommensurablement riches, mais c'est absurde d'imaginer qu'ils sont 10% plus riches que le mois précédent à cause de fluctuations boursières. Concrètement, ce patrimoine leur permet d'avoir une quantité d'argent quasiment illimitée pour vivre, parce qu'il sert de garantie aux banques. Quand BA veut un nouveau yacht, il ne vend pas pour 200M€ d'actions, il va à la banque et demande 200M€, qu'il obtient facilement parce que la banque sait qu'il y a des garanties. Du coup, son train de vie, ça n'est pas réellement les 200M€, c'est les intérêts sur les 200M€ (ce qu'il a réellement dépensé). Quand tu es milliardaire, tu peux faire rouler tes dettes comme un État en fait, et donc d'avoir un train de vie assez décorrélé de ton patrimoine; c'est assez bizarre et c'est pour ça que c'est difficile de comprendre réellement à quoi peuvent bien servir tous ces milliards. Mais au final, si on voulait vraiment quantifier à quel point BA est riche, il faudrait regarder le flux sur ses comptes, c'est ça qui va déterminer son train de vie réel.

  • [^] # Re: humm

    Posté par  . En réponse au journal [HS] Le "cloud interne", c'est quoi donc ?. Évalué à 8 (+6/-1). Dernière modification le 07 février 2025 à 09:53.

    Est tu certain de la licence appliquée sur le journal? sur quels corpus l'IA a t'elle été entrainée ?

    Je sais que c'est à la mode dans le monde libriste de faire croire qu'il existe une ambiguité sur les licences des productions des IA, mais c'est du seum à 99%. En droit d'auteur, la contrefaçon est une notion binaire, soit c'est de la contrefaçon, soit ça n'en est pas. La contrefaçon existe quand tu es en moyen de démontrer que le produit est un travail dérivé, c'est à dire qu'il ne fait pas que s'inspirer de l'œuvre mais qu'il en est une copie plus ou moins maquillée. Pour cela, prouver que l'auteur de la copie avait connaissance de l'œuvre originale n'est évidemment pas suffisante. Or, les LLM sont conçus justement pour ne pas copier (leur algorithme ne permet théoriquement pas la copie, même s'il y a des cas évidents où le modèle est surparamétré, mais ça n'est pas le cas général). Donc, pas de travail dérivé -> pas de contrefaçon.

    Ça peut paraitre bizarre d'entrainer un LLM avec 100% de code GPL et d'en sortir du code non-GPL, mais il n'y a aucune ambiguité légale. C'est le principe de l'apprentissage de toutes manières: tu organises une formation pour programmeurs avec 100% d'exemples GPL, ce qu'ils vont coder quand ils sortiront de ta formation ne sera pas sous GPL! Cet angle d'attaque envers les LLM est un troll Twitter, mais ça ne s'appuie sur absolument rien. Tu ne peux faire respecter ta licence que sur une copie de ton logiciel; il te faut donc trouver une sortir du LLM que tu puisses qualifier de contrefaçon (donc, une copie d'un bout de code non-trivial), et d'aller défendre ça au tribunal. Bon courage.

    On pourrait argumenter d'une évolution législative qui pourrait s'appliquer aux LLM, mais comme ça n'existe pas et que ça ne peut pas être rétroactif, ça reste de la science fiction.

    La question de la légalité de l'accès aux données est plus ambigüe. Bon, pas pour le code GPL, puisque c'est évidemment autorisé (l'argument de "ah oui mais non j'avais pas pensé à ça" ça n'existe pas dans un contrat), mais pour les œuvres sous droit d'auteur, c'est probablement à examiner au cas par cas. C'est probablement plus lié à des violations des conditions d'utilisation des bases de données qu'à du droit d'auteur, mais en effet je pense que là il y a moyen d'obtenir des compensations.

    As tu le droit de publier les élucubration d'une IA sous licence creative commons ?

    Comme ça au lever du lit je dirais oui, mais tu ne pourrais pas poursuivre quelqu'un qui ne respecte pas la licence et qui pourrait prouver que tu n'es pas l'auteur.

  • [^] # Re: Q’est-ce que l’Humanité ?

    Posté par  . En réponse au journal Le Rationalisme. Évalué à 7 (+4/-0).

    Mais du coup, vu le temps qu'on a investi dans cette discussion, il vaut mieux la continuer même si on pense qu'elle ne mènera nulle part, non? :-)

  • [^] # Re: Solution très (trop?) moderne?

    Posté par  . En réponse au journal Documenter ou tester, il faut trancher (j'ai pas trouvé de rime avec choisir...). Évalué à 3 (+0/-0).

    Le besoin du client n'est pas complètement traduit pas dans le code.

    Je pense que c'est indéniable, c'est pour ça que je suggérais quand même de rédiger le README ou le cahier des charges, et de laisser le LLM gérer la doc technique, c'est à dire tous les trucs liés au comportement attendu, aux différentes options, etc. Qui de mieux qu'un LLM pourrait documenter le comportement quand un fichier d'entrée est manquant, quand il y a un problème de réseau, etc?

    On s'écarte probablement un peu du sujet de base, mais un problème récurrent pour moi, c'est de chercher comment on fait quelque chose que je pense que le logiciel sait faire. Par exemple, comment passer une image en camaïeu de rose dans Gimp, comment réduire la taille des objets sans changer la distance entre eux dans Blender, etc. Pour ce genre de choses, la doc du logiciel est assez inutile : il faudra utiliser un moteur de recherche interne qui est en général peu efficace, sensible aux fautes de frappe ou à l'utilisation du mauvais terme, etc. Le seul moyen concret, c'est de demander à Google, avec l'espoir que quelqu'un sur un forum a déja posé la question. Et là, c'est le drame, tu as la réponse sur la procédure en 2014, et tout a changé.

    C'est typiquement le genre de situation où un LLM qui a mangé le code et quelques bribes de doc tapées par un humain pourrait être super-performant (*). Les docs des logiciels sont souvent inutiles parce que triviales (du style "Save -> Sauvegarder la version courante du fichier"), trop techniques ("k: valeur du coefficient de Kirwzesky"), obsolètes, et peu opérationnelles (elles décrivent comment le logiciel fonctionne, et pas comment utiliser le logiciel pour faire quelque chose d'utile).

    (*) En fait, je m'aperçois en écrivant que c'est peut-être complètement débile de demander à un LLM comment faire quelque chose quand on peut coupler un LLM avec un agent, qui fera la chose directement. Pour la manipulation d'image, typiquement, ça me semble à la fois faisable et extraordinaire. Du style "isole la fille en rouge du premier plan, corrige les yeux rouges, et insère-là dans un décor de Western avec un colt à la ceinture".

  • [^] # Re: Q’est-ce que l’Humanité ?

    Posté par  . En réponse au journal Le Rationalisme. Évalué à 4 (+1/-0).

    Il est possible que le prix à payer soit que dans certaines situations l’intuition se mette à ignorer les coûts passés

    Bah oui mais justement, ça n'est pas exactement l'inverse qu'on observe? Le raisonnement général devrait être marginaliste, mais en fait intuitivement on a l'impression qu'il faut toujours regarder le coût total, ce qui génère le biais des coûts irrécupérables?

    Et ça, je n'arrive pas à comprendre pourquoi ça serait bien. S'il était avantageux d'être rationnel, on trouverait la prise en compte des coûts irrécupérables complètement absurde (parce qu'elle l'est!). Pourquoi est-ce qu'on est intuitivement attachés à regarder ce qu'on a déja investi?

  • [^] # Re: Verbiage…

    Posté par  . En réponse au journal Le Rationalisme. Évalué à 3 (+0/-0).

    "analytic expression" essaie de formaliser un entre-deux

    Je comprends bien, mais du coup on ne parle pas d'une distinction fondamentale, mais plutôt d'un découpage pragmatique, du style "en utilisant une bibliothèque scientifique, je peux taper la formule sur mon ordinateur et j'aurai le résultat" vs "il fa valloir que je code une fonction pour calculer mes intégrales avant d'avoir mon résultat". Je suis d'accord qu'en pratique, ça fait une différence, ça n'est pas le même investissement d'appeller bessel(x) que de calculer numériquement une intégrale. Par contre, mathématiquement, c'est quand même exactement la même chose.

  • # Solution très (trop?) moderne?

    Posté par  . En réponse au journal Documenter ou tester, il faut trancher (j'ai pas trouvé de rime avec choisir...). Évalué à 3 (+0/-0).

    C'est peut-être idiot, mais est-ce que l'écriture de la doc, ça ne serait pas un domaine où un LLM pourrait être particulièrement utile? L'avantage serait de ne travailler que sur le code, et de laisser une machine générer la documentation à partir du code, et éventuellement d'une sorte de description générale des principales fonctions. Il y aurait des erreurs, bien sûr, mais la doc humaine a aussi des erreurs mais surtout elle devient très rapidement obsolète, ce qui ne serait pas le cas de la doc automatique.

  • [^] # Re: Verbiage…

    Posté par  . En réponse au journal Le Rationalisme. Évalué à 5 (+2/-0).

    Surtout n'hésites pas à donner ta définition précise de solution analytique

    "Qui peut être exprimé à l'aide de fonction élémentaires". En fait, c'est pas "ma" définition, c'est "la" définition, je n'ai jamais vu d'autres sens en sciences dures.

    avec les sources qui vont bien

    Premier hit Google: https://fr.statisticseasily.com/glossaire/qu%27est-ce-que-la-solution-analytique/

    Wikipédia: https://fr.wikipedia.org/wiki/Solution_analytique

    Premier hit Google en anglais: https://math.stackexchange.com/questions/935405/what-s-the-difference-between-analytical-and-numerical-approaches-to-problems

    En physique: https://physics.stackexchange.com/questions/633494/what-do-we-exactly-mean-when-we-say-that-a-problem-has-an-analytical-solution

    Quant au reste de ton charabia. Rien compris.

    Peut-être parce que tu es parti dans une discussion où tu voulais épater la galerie et que tu t'es trouvé coincé parce qu'au hasard des interactions sur un forum tu t'es fais démasquer. Je ne suis pas là pour t'aider à sauver les apparences, surtout parce que ta stratégie de sauvetage est hyper-agressive et insultante envers tes interlocuteurs.

    Globalement, je trouve que ton historique d'interventions sur la programmation est censé, mais le reste (politique, épistémologie) est un peu délirant. Regarde juste comment les lecteurs évalue la pertinence de tes commentaires, et tu verras que tu es crédible sur les sujets que tu connais, mais que tu surévalues manifestement la pertinence de tes interventions sur les autres.

  • [^] # Re: Verbiage…

    Posté par  . En réponse au journal Le Rationalisme. Évalué à 5 (+2/-0).

    Faire croire qu'on a des divergences sur le vocabulaire est un moyen comme un autre de se sortir d'une discussion scientifique vs pseudo-scientifique, mais il n'a jamais existé aucune autre signification de "solution analytique" (en sciences dures hein, parce que dans le milieu des RH/consulting ça veut dire autre chose—en fait, pas grand chose, mais ça fait classe de singer le jargon scientifique).

    Après, wikipédia redirige "solution élémentaire" vers "expression de forme fermée", qui me semble être un calque maladroit de l'anglais "closed-form expression", qui est pour le coup la manière dont je traduirais "solution analytique". Mais on s'en fout un peu, on parle de la même chose, il n'y a aucune ambiguité dans le contexte de la discussion.

    En fait, la seule discussion qu'on peut avoir, c'est sur la notion de fonction élémentaire, parce que ça n'est pas évident au premier abord pourquoi le logarithme est considéré comme une fonction élémentaire alors qu'il s'exprime par une intégrale. L'article de la wikipédia anglaise https://en.wikipedia.org/wiki/Closed-form_expression a un tableau intéressant qui explicite des nuances entre "closed-form", "analytic", et "mathematical expression", en fonction de si tu acceptes les sommes infinies, les fonctions spéciales, etc. Mais je ne suis même pas sûr que ça représente bien l'usage, puisqu'il est suggéré qu'une solution faisant intervenir une fonction spéciale est "analytic" mais pas "closed-form", ce qui me semble fondamentalement problématique: les fonctions spéciales sont "juste" des intégrales compliquées qui reviennent souvent et dont l'usage a fixé le nom, mais rien de les distingue d'une intégrale sans solution "élémentaire" que tu définirais toi-même. Du coup, le tableau ne me semble pas très cohérent, il a en fait trop de colonnes (ou bien la ligne "integral" n'est pas bien remplie).

    Bon, bref, pour remettre les choses dans l'ordre, Nicolas affirme que le modèle général à 2 corps n'a pas de solution analytique, prend tout le monde de haut, affirme que la discussion est pourrie par des imposteurs, conseille de regarder des vidéos de vulgarisation scientifique sur Youtube, et on finit par se rendre compte qu'il n'avait absolument aucune idée de ce que pouvait bien vouloir dire "solution analytique" dans le contexte même qu'il a évoqué. Dans quelle mesure une telle discussion peut être constructive?

  • [^] # Re: Q’est-ce que l’Humanité ?

    Posté par  . En réponse au journal Le Rationalisme. Évalué à 4 (+1/-0).

    Certes, mais s'il y a un gain marginal, on n'est plus vraiment dans le biais des coûts irrécupérables. Comme tu l'expliques, la décision de continuer ou non ne dépend pas de la somme déja investie, et c'est ça qui est problématique : on a une intuition très forte que cet investissement devrait logiquement compter dans notre prise de décision.

    Peut-être un truc avec les probabilités? La description habituelle du coût irrécupérable est déterministe, c'est à dire qu'on est certains que le gain marginal sera négatif. Mais si le gain est incertain, mais que la variance est de l'ordre de la somme investie, alors c'est différent. Par exemple, tu investis 100€ et le retour sur investissement espéré est de 200€ +/- 100€ (donc, disons, entre 100€ et 300€), le projet est rentable. Si à 50% de l'investissement, tu réalises que l'espérance de gain tombe à 40€, mais que l'incertitude est peu changée (par exemple, tu vas gagner entre 0 et 80€), du coup tu n'investis plus 50€ pour en gagner 40 (donc gains de -10€ sans incertitude), tu vas investir 50€ pour en gagner entre 0€ et 80€. Tu arbitres donc entre total -50€ (marginal -10€) certain (si tu arrêtes net le projet) et total -100€ à -20€, et en marginal -60€ à +30€. Le choix de continuer le projet laisse donc une certaine probabilité de gains, alors que l'arrêt fixe la perte. Dans le cas d'une entreprise, si la perte signifie la faillite, alors le choix rationnel reste de continuer.

    C'est un peu brut de décoffrage, je suis presque sûr que le raisonnement propre existe.

  • [^] # Re: Verbiage…

    Posté par  . En réponse au journal Le Rationalisme. Évalué à 4 (+2/-1).

    Oulaaaaaaa y'a quelques lacunes mathématiques qui traînent là.

    Le problème fondamental avec a discussion par forum interposé est que tu peux mal calibrer tes interlocuteurs. Par exemple, je pensais que tu étais enthousiaste mais un peu flou sur les concepts, mais je ne m'attendais pas à ce que tombes dans la cuistrerie.

    Faut un peu s'ouvrir l'esprit.

    … et imaginer qu'on puisse par hasard sur un forum de linuxfr tomber sur des gens qui s'y connaissent un peu en modélisation et en recherche fondamentale?

    On sort pas des fonctions analytiques du chapeau, il y a des preuves d'existence derrière tout ça

    En fait, je pense que tu n'utilises pas correctement le concept de "solution analytique". Quand tu prends le modèle Newtonien à deux corps réduit, tu poses tes équations qui décrivent le mouvement de tes corps (enfin de ton petit corps qui gravite autour du gros), et tu peux résoudre analytiquement le modèle, c'est à dire que tu peux trouver une expression mathématique qui te donne x(t) comme une fonction de t qui n'utilise qu'une liste restreinte de fonctions mathématiques "usuelles". Quand on dit que le problème à deux corps général (ou à trois corps) n'a pas de solution analytique, c'est qu'on pose les équations de la même manière, mais on ne peut pas exprimer x(t) avec des fonctions mathématiques. Mais x(t) peut évidemment être calculé, c'est juste que le calcul fait appel à une procédure numérique.

    Ça ne pose pas de problème particulier, c'est juste que tu ne peux pas écrire la solution, et qu'il faut utiliser des méthodes un peu différentes pour la décrire.

    très loin des imposteurs qui pullulent ce journal

    Plutôt que de parler d'imposture, qui est une notion vraiment agressive, distinguer déja les amateurs pourrait être intéressant. Un peu pareil qu'en programmation, il y a des gens qui s'y intéressent sur leur temps libre, et des gens qu'on paye pour leurs compétences dans ce domaine; il y a donc de fortes chances pour que les employeurs pas complètement débiles préfèrent payer des gens qui s'y connaissent réellement, plutôt que des gens qui pensent s'y connaitre. Pour la science, c'est la même chose, il y a des gens qui sont payés pour en faire, et des gens qui regardent des vidéos Youtube parce que ça les intéresse.

    Pour faire un parallèle un peu osé, la science c'est un peu comme le sexe. C'est pas parce que tu as lu plein de bouquins ou vu plein de vidéos sur Youtube que tu as la moindre idée de ce que c'est en vrai. Donc, tu fais des études, un master, une thèse, tu portes des programmes de recherche, publies, présentes tes travaux à des conférences internationales, et après, tu peux dire que tu sais en pratique comment tout ça fonctionne (ou plutôt, tu peux évaluer à quel point c'est différent de ce qu'il y a écrit dans les livres). Et si tu n'as pas fait ça, tu peux éviter d'utiliser le terme d'"imposteur", parce que c'est le genre de mots qui peuvent facilement te revenir dans les dents plus vite que tu n'avais prévu.

    si jamais un jour t'exhibes une densité de probabilité non intégrable à un mathématicien, tu risques de recevoir en retour quelques légers quolibets

    Parler de statistiques à un mathématicien? Tu en as marre de la vie?

    Sur le fond: "de solution analytique". Évidemment qu'une densité de probabilité est intégrable, mais elle n'est pas forcément intégrable analytiquement. Il n'existe pas de formule mathématique ne faisant pas intervenir de fonctions spéciales pour exprimer l'intégrale de exp(-x2) entre a et b, avec a et b quelconques. Ça ne pose pas de problème, c'est juste que tu devras te contenter d'une fonction spéciale pour intégrer des Gaussiennes tronquées.

    Au risque de te faire faire des cauchemars, il n'existe pas non plus de formule analytique pour le périmètre d'une ellipse!

    Donc je pense que tu n'utilises pas le mot "analytique" comme il faut.

  • [^] # Re: Q’est-ce que l’Humanité ?

    Posté par  . En réponse au journal Le Rationalisme. Évalué à 3 (+0/-0).

    Mais ça aide quand même à ne pas moins se faire avoir.

    À la limite, ça sert peut-être à argumenter sur les alternatives. Dans le style "Tu as présenté les choix A et B comme les deux solutions envisagées, mais je me demande s'il ne serait pas possible de …".

    Mais il ne faut pas tourner trop autour du pot, l'application principale de la connaissance des moisissures argumentatives c'est de les utiliser soi-même. Outre le fait que la plupart des gens apprécient de "gagner" une argumentation, dans la vie de tous les jours on est le plus souvent confrontés à des situations où on se fiche complètement d'avoir raison sur le fond ou non : quand on négocie le prix d'un canapé ou une augmentation, quand on essaye de décaler un RDV, quand on discute avec le type de la fourrière qui est sur le point de charger sa bagnole, ou quand on dit aux enfants qu'ils sont punis et que ça n'est pas négociable, la solidité des arguments n'est pas notre préoccupation principale…

    j'ai vu une boîte quasi couler parce que le PDG persistait dans la mauvaise direction sous prétexte que trop de ressources avaient déjà été détournées pour ce projet bancal

    Je pense que même le fait que les entreprises peuvent couler à cause de ce biais montre sa puissance… Normalement, quand du pognon est en jeu, les gens essayent d'être aussi rationnels que possible.

    Je me demande quand même s'il n'y a pas des raisons biologiques profondes à notre aversion à l'abandon des coûts irrécupérables, mais ça ne me semble pas évident. Quel peut bien être l'intérêt de revenir au camp sans barbaque au milieu de la nuit parce qu'on a suivi la piste du cerf qui s'était taillé hors de portée par fierté plutôt que de rentrer avec des mûres et des champignons?

    Après, je trouve que les coûts irrécupérables sont souvent intégrés dans l'évaluation des politiques, ce qui fait qu'il devient rationnel pour celui qui est évalué de les prendre en compte. Typiquement, une ligne du style "Projet A: investissement 1M€, CA 0€" sera systématiquement considérée comme une erreur, même si on a des projets B et C qui sont bénéficiaires à côté. Mon expérience, c'est que pour arrêter une logique de coûts irrécupérables en milieu professionnel, il faut changer les personnes, et "sacrifier" l'équipe qui a mis en place le projet, parce que jamais l'auto-sacrifice ne pourra être considéré comme une preuve de sagesse.

  • [^] # Re: Q’est-ce que l’Humanité ?

    Posté par  . En réponse au journal Le Rationalisme. Évalué à 6 (+3/-0).

    Les biais cognitifs sont en effet fascinants, mais est-ce si important de les enseigner comme une connaissance de base? C'est juste une particularité du fonctionnement du cerveau humain, mais comme le cerveau humain n'est pas très rationnel à la base, c'est juste une raison de plus pour expliquer la capacité des humains à prendre des décisions sous-optimales…

    Tu peux expliquer rapidement aux enfants le fonctionnement de la publicité par exemple ("ils essayent de te faire croire que tu as besoin de cette chose, mais réfléchis à ce que tu pourrais avoir de mieux à la place") sans enseigner techniquement les biais que le marketting exploite.

    Au final, si tu dois manipuler quelqu'un, tu ne vas exploiter ses biais cognitifs que marginalement. C'est bien plus efficace d'exploiter les faiblesses habituelles (cupidité, recherche de confort, chantage, faveurs sexuelles…) que d'exploiter les failles de rationalité. Quand tu vois que tu vends plus de voitures si elles sont présentées par des femmes en maillot de bain, ou que tu peux tromper facilement les gens avec "l'année dernière on a augmenté de 5% mais cette année on a baissé les prix de 5%, donc vous ne perdez rien", tu n'as pas besoin d'exploiter les biais cognitifs…

    Et pour certains biais, le fait de les connaitre ne les annulle pas. Par exemple, le biais des coûts irrécupérables me semble très puissant, et même identifié, il faut vraiment se faire déraisonnablement violence pour ne pas y succomber.

    On peut faire un parallèle avec les raisonnements fallacieux par exemple. On peut les connaitre et en parler, mais à part nuire à tes relations sociales ou te dégoûter de la totalité des discours politiques, à quoi peut bien servir d'identifier par leur nom les fallacies dans l'argumentation d'autrui? Le fait d'avoir envie de crier "homme de paille!" ou "fausse alternative!" à chaque réunion ne me permet pas de me concentrer sur le fond ou d'améliorer mes relations avec mes collègues…

  • [^] # Re: Verbiage…

    Posté par  . En réponse au journal Le Rationalisme. Évalué à 2 (+1/-2). Dernière modification le 04 février 2025 à 18:39.

    C'est totalement lié au process scientifique. Pas de prédiction des trous noirs sans métrique de Schwartzild.

    Mais ça n'a rien à voir avec le développement analytique. Les intégrales quelconques de Gaussiennes n'ont pas de solutions analytiques, et pourtant les statistiques se sont construites sur les approximations numériques et sur la définition de fonctions spéciales. D'ailleurs, les statistiques sont blindées de fonctions spéciales (gamma, erf, etc), et tu ne peux pas raisonnablement prétendre que les statistiques manquent de légitimité scientifique!

    De manière plus générale, je connais très peu de modèles "modernes" (sujets actuels de recherche) qui admettent des solutions analytiques. Au mieux, diverses techniques peuvent amener à proposer des approximations analytiques qui sont parfois utiles pour calculer une solution approximative ou étudier les propriétés du modèle, mais la résolution du modèle est fondamentalement numérique. D'ailleurs, de nombreux modèles qui ont une solution analytique sont en fait résolus numériquement, parce que la solution analytique fait appel à une construction difficilement calculable (suite infinie, rapport de fonctions qui deviennent très petites ou très grandes, etc). Au final, de toutes manières, toute application d'une formule analytique fait appel à une approximation numérique, prétendre que le statut de sqrt(2) et de gamma(2) est fondamentalement différent est assez pédant, non?

  • [^] # Re: Verbiage…

    Posté par  . En réponse au journal Le Rationalisme. Évalué à 3 (+0/-0).

    On ne connaît déjà pas de solution analytique au-delà de 2 corps dans ce cadre…

    Mais c'est "juste" un problème de maths. C'est très embêtant, mais ça n'est pas lié au processus scientifique… enfin, pas directement. C'est plus pratique et élégant d'avoir des solutions analytiques, mais ça ne devrait pas (trop) conditionner le choix du modèle.

    En pratique, il est parfois possible de bricoler des solutions analytiques avec des fonctions "spéciales", donc la limite entre analytique et non-analytique est souvent floue.

  • [^] # Re: Verbiage…

    Posté par  . En réponse au journal Le Rationalisme. Évalué à 6 (+3/-0).

    C’est le genre de problème auquel l’Ukemisme s’intéresse. Si on veut vraiment simplifier : c’est une nouvelle école de pensée sur la question de l’épistémologie.

    Du coup, l'Ukemisme (un néologisme créé pour ce journal) est une nouvelle école de pensée sur les fondements de l'induction?

    Par exemple, quand on apprend que le soleil ne se lève approximativement à l'Est que deux fois par an aux équinoxes, c'est comme quand on tombe au judo sans se faire mal?

    Prenons le Rasoir d’Ockham. Le rasoir d’Ockham est une heuristique prisée des philosophes, mais qui fait tout de même débat (Heinlein a un bon mot là dessus). Peut-on faire mieux ?

    Mieux que quoi? Tu veux déterminer des implications de la théorie de l'information en épistémologie?

    Le problème, c'est que tu risques de tomber de haut quand tu réaliseras que le processus scientifique, au niveau opérationnel, ne fait jamais appel aux concepts épistémologiques. L'épistémologie décrit le comportement et les prises de décision des scientifiques comme les entomologistes décrivent le comportement des fourmis, mais les fourmis ne lisent pas plus les articles des entomologistes que les scientifiques ne lisent les articles d'épistémologie :-) Ce que je trouve paradoxal, c'est que les mouvements zététique-like poussent pour une intégration du "raisonnement scientifique" dans d'autres domaines de la société, sans forcément réaliser que les scientifiques n'organisent pas du tout leur raisonnement selon les théories épistémologiques dont ils ne connaissent même pas l'existence, puisque c'est le contraire (l'épistémologie décrit la manière dont les scientifiques raisonnent).

  • [^] # Re: Verbiage…

    Posté par  . En réponse au journal Le Rationalisme. Évalué à 3 (+0/-0).

    Du coup, il y a un peu de R&D en vue pour mettre au point la méthode :-)

  • [^] # Re: Verbiage…

    Posté par  . En réponse au journal Le Rationalisme. Évalué à 4 (+1/-0).

    Identifier les "bugs" dans les modes de raisonnements "naturels" des êtres humains.

    Ça ressemble à un programme de recherche, ça.

    Essentiellement philosophique, plus précisément une épistémologique.

    Du coup, ça n'est donc pas un programme de recherche :-)

    Je ne suis pas bien plus avancé.

  • [^] # Re: Verbiage…

    Posté par  . En réponse au journal Le Rationalisme. Évalué à 5 (+2/-0).

    J'ai un peu l'impression que c'est une manière très très obscure d'appeler à une approche scientifique (ou scientiste) de la société, un peu à la manière des mouvements "zététiques".

    En gros, quand tu penses qu'un truc est peut-être vrai (par exemple, "l'immigration est bonne pour l'économie"), tu le prends en point de départ, tu vas chercher les chiffres, tu lis les arguments de ceux qui pensent le contraire, et tu finis sur une position plus "savante", du style "dans certaines conditions, un certain type d'immigration a un effet bénéfique sur l'économie, mais dans d'autres conditions l'effet peut être négatif", et tu as avancé dans ta compréhension du monde. Et quand tu ne trouves pas de données, tu quantifies ton incertitude en acceptant de traiter une incertitude comme une probabilité (d'où la référence aux statistiques Bayesiennes).

    Mais bon, comme ça part sur des prémisses douteuses (notamment sur la nature du raisonnement scientifique), tu risques de finir sur des truismes (du style "je ne sais rien donc je n'ai d'opinion sur rien") ou sur la réalité des sciences sociales (du style "la science dit que j'ai raison donc fuck la démocratie").

  • [^] # Re: Verbiage…

    Posté par  . En réponse au journal Le Rationalisme. Évalué à 5 (+2/-0).

    Je ne sais pas si on peut faire des statistiques, mais je n'ai absolument rien compris non plus. Les Séquences, les probabilités Bayesiennes, l'ukemisme, "vous avez maintenant compris ce qu'étaient les Séquences" (bah non), et c'est tout. Le problème, c'est que la cohérence du texte est le seul moyen quand on n'est pas spécialiste de différentier les propos jargonnants de la pseudoscience. Là, comme le texte n'a pas de cohérence (il va à droite ou à gauche au fil de l'eau, il y a des 1) et des 2) qui ne correspondent pas entre eux…), c'est logique de penser que c'est peut-être du bullshit.

    Ensuite on peut vérifier par exemple que Google ne connait pas une seule occurence de "Ukemisme", ça commence à faire un peu peur (travail original?).

    En tout cas, si quelqu'un peut être convaincu par ce genre de documents, il faudrait qu'il m'explique son raisonnement, parce que son cerveau ne fonctionne pas du tout de la même manière que le mien.

  • [^] # Re: Verbiage…

    Posté par  . En réponse au journal Le Rationalisme. Évalué à 3 (+0/-0).

    Ou alors de lui demander? Je n'ai jamais essayé.

  • [^] # Re: Verbiage…

    Posté par  . En réponse au journal Le Rationalisme. Évalué à 3 (+0/-0).

    Je doute qu'une IA puisse générer un tel gloubiboulga. En général, le texte généré par les IA est sans saveur, mais il est clair et structuré.

  • [^] # Re: Mode balek

    Posté par  . En réponse au journal Vers l'interdiction du démarchage téléphonique en France !. Évalué à 4 (+1/-0). Dernière modification le 03 février 2025 à 11:14.

    Notez que dans des cas de harcèlement par exemple – qui n'ont rien à voir avec ce dont il est question ici – l'enregistrement effectué à l'insu de l'agresseur est de plus en plus considéré comme recevable devant un tribunal.

    C'est du pénal. Comme tu le dis bien, ça n'a rien à voir avec un différent commercial, donc je ne comprends pas l'argument. La jurisprudence distingue très clairement le pénal du civil en ce qui concerne la recevabilité des enregistrements, donc il n'y a aucune ambiguïté sur cette question.

  • [^] # Re: Mode balek

    Posté par  . En réponse au journal Vers l'interdiction du démarchage téléphonique en France !. Évalué à 2 (+0/-1).

    Par ailleurs, prétendre devant un tribunal que, si on avait su qu'on était enregistré, on n'aurait pas dit telle ou telle chose est un assez haut niveau de mauvaise foi.

    Ce n'est pas ça du tout. L'argument porte sur la recevabilité de la preuve. Preuve non-recevable = poubelle, pas besoin de prétendre qu'on aurait dit autre chose.

    Note aussi que si tu enregistres une conversation privée (ce qui est bien le cas si tu déclenches l'enregistrement avant de savoir à qui tu parles), c'est toi qui commets un délit d'atteinte à la vie privée (même si l'enregistrement n'est jamais diffusé). Bien sûr, tu peux toujours compter sur le fait que personne ne le découvre jamais, mais c'est risqué, puisqu'en cas de perquisition (même pour une autre cause) les FDO peuvent tomber sur tes enregistrements.

    Je ne comprends pas comment tu peux maintenir ton argument. Si c'est un pro qui t'appelle ton enregistrement n'a aucune valeur juridique, et si c'est un particulier tu commets un délit. Il y a un moment où tu peux remettre en question la valeur d'un conseil, non? Il y a des gens qui font des vidéos pour conseiller de boire leur propre urine ou de rajouter de l'eau dans le réservoir d'essence, mais là on touche aux limites de la liberté d'expression.

  • [^] # Re: C'est à dire...

    Posté par  . En réponse au message Demande pour que mon code python aille 1 million de fois plus vite car j'ai au moins 4 millions de f. Évalué à 6 (+3/-0).

    Tu te sens de faire un devis pour accélérer un algo par un facteur 106? :-)