Journal Payez vos journaux

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26
24
oct.
2019

Cher nal', tu le sais peut-être déjà mais aujourd'hui est le premier jour de l'application de la directive européenne sur les droits voisins par la France, pionnière dans l'Union. Cette directive « renforce » les droits voisins en obligeant (en gros) à négocier un contrat de rémunération quand une plate-forme reprend des extraits de textes et images soumis au droit d'auteur. Pour faire court, cette directive a été faite pour que Google rémunère les journaux européens.

Et bien sûr, ce qui devait arriver arriva, dans un « marché » où le plus fort gagne : Google a décidé d'arrêter de publier les extraits car il ne veut pas payer, et tous les journaux (qui avaient milité pour cette directive) ont avalé leur chapeau ajouté un beau <meta name="robots" content="max-snippet:-1"> (cf. mode d'emploi) à leurs pages, comme ici sur le journal du premier magnat des télécoms français, qui autorise Google à reprendre gratuitement et sans limite le contenu.

Ce choix de dupes est tout de même dénoncé par un paquet de « personnalités » dans une pétition (publiée ici sur le journal du second magnat des télécoms français), qui pointe le comportement hégémonique du premier moteur de recherche. Pour se faire peur, rien de mieux que de lire la pensée du responsable de Google News, Richard Gingras, comme ici l'année dernière, que je trouve à un cheveu du discours de parrain de la Mafia : « les médias doivent comprendre et [accepter de changer] », en utilisant « l'analyse de données », « Google est là pour aider », rappelez-vous qu'à une époque « les journaux payaient pour être bien placés », et aujourd'hui Google décide de la « pertinence et l’autorité » de chaque source.

Bien sûr, certains qui sont beaucoup moins dépendants de la publicité que nos grands quotidiens nationaux ricanent, comme Next INpact, qui est passé au modèle payant pour s'autofinancer il y a quelques années. La Quadrature du Net a également toujours été contre cette directive. Mais même s'ils n'ont pas tort, et que les médias aujourd'hui sont souvent très dépendants du pouvoir de l'argent (que ça soit par la publicité ou par leurs propriétaires, par opposition au pouvoir qui s'amenuise de leurs lectorats) oublier l'asymétrie de puissance entre « l'oracle d'Internet » américain et les journaux européens fait passer le problème pour un simple combat « classique » entre « business », alors que l'information est un bien précieux et spécial en démocratie !

En tous cas, ceci est une belle démonstration de la maxime de Lawrence Lessig, « Le code fait loi » (« Code is law ») : quelles que soient les lois qui sont votées au parlement, Google a changé quelques lignes de code pour faire obéir les médias, dans un sens contraire à ce que voulait cette loi. Et ces médias ont eux-même eu à ne changer qu'une ligne pour signifier leur subordination.

Mais tout ce pouvoir ne tient qu'à une chose, si on peut dire : la dépendance de tous les citoyens à ce moteur de recherche si particulier, qu'on le nomme souvent « Internet » tout court. C'est à cause de nous tous que l'on observe ces batailles où les journaux « ne peuvent pas se passer » des entrées par Google. Alors apprenez à vous passer de lui, voire de moteur de recherche généraliste ! Apprenez à vous servir d'une barre d'adresse où l'on rentre une URL, pas d'une barre de recherche avec entrée prédictive, invention redoutable de Google en 2010. Mozilla y a malheureusement succombé, par facilité et financement orienté. Allez faire vos recherches sur des moteurs spécifique, comme OpenStreetMap quand vous cherchez une adresse, Wikipédia quand vous cherchez une définition, etc. Apprenez à mettre des liens hypertexte dans vos écrits, et arrêtez de dire « cherche bidule sur Internet ».

Et payez vos journaux. Les journaux, ce sont les anciens agrégateurs d'information, faits « à la main » par des humains, avec un biais bien définit mais qui est celui de la publication que vous avez choisie. Financer ce travail-là est indispensable en démocratie, car les journalistes n'obéissent qu'à ceux qui les financent ! Et si ce sont tous les citoyens qui le font, nous éviterons bien des écueils de « fausses nouvelles » ou autre soupçons de corruption généralisée des élites parce que « personne ne les dénonce » : c'est le boulot des journalistes, et la prolifération de ces tares n'est pas étrangère au manque de participation financière directe de toute la population (parce que les journaux, vous les payez toujours in fine, juste à travers les taxes publicitaires sur tous les produits).

Allez-y, allez vous abonner à votre journal préféré ! Ou allez acheter un journal chez votre kiosqiuer.

  • # « La Quadrature a toujours été contre cette directive »

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 6.

  • # Mouais

    Posté par  . Évalué à 10.

    Alors, Le Monde, journal qui a supprimé la possibilité d'acheter des articles à l'unité, qui te permet de t'abonner en 3 clics mais te demande de t'envoyer un recommandé pour te désabonner, fait une tribune pour se plaindre que Google a respecté la loi.

    Bah oui, Google a respecté la loi. On lui a dit « maintenant si tu veux mettre des snippets, tu payes », Google a arrêté de mettre des snippets. Et là on a vu tous les politiques pleurer. Je ne comprends même pas comment ils pouvaient s'attendre à une autre réaction de la part de Google.

    • [^] # Re: Mouais

      Posté par  . Évalué à -10. Dernière modification le 24 octobre 2019 à 20:37.

      Il y a la lettre et il y a l'esprit de la loi.

      Je ne parle même pas de la mauvaise foi… de Google.

      Le problème est que tout travail mérite salaire. Un partie importante des revenus de Google viennent par fréquentation des sites de la firme de Mountain View. Donc Goggle à tout intérêt à avoir du contenu, fût le travail de quelqu'un d'autre.

      Pas de contenu, pas de fréquentation. L'équation est simple. Elle marche pour Google comme pour les journaux (en ligne).

      Par sa façon de procéder, Google assèche littéralement la fréquentation des sites des journaux en aspirant le contenu et en le présentant directement. Et en respectant la lettre de la loi, il fais disparaître les sites des journaux de la visibilité, parce que Google, c'est l'accès au web pour la majorité des gens.

      Résultat, les journaux sont perdant sur toute la ligne.

      Le problème de Google, c'est que c'est un Gatekeeper. Et que par cette position, il a un impact extrêmement important sur la vie ou la mort des contenus en ligne - et donc également hors ligne, sachant que certaines entreprises vivent ou survivent parce qu'elles sont en ligne.

      0. Assume good faith 1. Be kind to other people 2. Express yourself 4. Apply rule 0

      • [^] # Re: Mouais

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

        Il y a la lettre et il y a l'esprit de la loi.

        En l’occurrence, l'esprit de la loi est respectée.

        L'esprit de la loi est respecté, Google ne peut pas montrer du contenu un peu fourni concernant l'actualité sans accord des ayants droits notamment financier. Google a proposé l'accord qu'ils ne le feraient qu'à titre gratuit comme avant. Les médias ont refusé donc faute d'accord, Google applique la loi et ne fourni qu'un lien et non un contenu minimum.

        L'esprit de la loi n'était pas : les médias peuvent forcer à Google l'accord financier de leur choix et d'obliger Google à suivre cette demande. Ça c'est que les médias se sont imaginés mais ce n'est pas pour autant la réalité et heureusement d'ailleurs. Il faut arrêter le fantasme.

        Par sa façon de procéder, Google assèche littéralement la fréquentation des sites des journaux en aspirant le contenu et en le présentant directement. Et en respectant la lettre de la loi, il fais disparaître les sites des journaux de la visibilité, parce que Google, c'est l'accès au web pour la majorité des gens.

        Il faut arrêter la mauvaise foi, via Google Actualité tu n'as qu'une portion faible de l'article qui est présentée. Juste de quoi te donner envie de lire la suite. Tu ne peux pas décemment t'informer comme cela. Donc Google ne pille rien, il donne un extrait. Le taux de clic qui chute est d'ailleurs la preuve que les gens ne se contentent pas de l'extrait choisi par Google.

        • [^] # Re: Mouais

          Posté par  . Évalué à -9.

          L'esprit de la loi est respecté, Google ne peut pas montrer du contenu un peu fourni concernant l'actualité sans accord des ayants droits notamment financier.

          L'esprit de la loi était de filer une partie des revenus de Google générés par le contenu créé par les journalistes aux journaux. Je ne vois pas comment tu peux l'interpréter autrement. Après, effectivement, Google respecte la loi à la lettre, ça on ne peut pas leur reprocher. Mais c'est un combat législatif complètement inégalitaire.

          En fait, c'était un peu une loin contre l'Überisation du journalisme. Mais ça ne marche pas.

          • [^] # Re: Mouais

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9. Dernière modification le 25 octobre 2019 à 11:15.

            L'esprit de la loi était de ne pas utiliser sans accord de l'ayant droit.
            Car ce que tu dis (forcer à payer) c'est plus de la dictature que de la démocratie.

            Ho, les ayants droits sont en fait ok pour gratuit, bizarre non?

            Chiant cette démocratie qui n'oblige pas les gens à payer des entreprises privées (les journaux ne sont pas étatiques… cette obligation c'est la redevance audiobnvisuelle que tu dois payer même si pas utilisé pour des services étatiques) pour une chose qu'il ne veulent pas…

            Non, faire payer dans tous les cas (même si ils n'utilisent pas) ne peut pas être l'esprit de la loi car ce serait inconstitutionnel et les parlementaires se sont bien gardés de le dire même si c'était le but réel, arrête de fantasmer sur ta dictature et/ou "gentils" que tu aimes.

            Ici, c'est une négociation commerciale et les journaux ont montré qu'en fait Goolgle leur apporte du business et non l'inverse, ils ont en fait de la chance que Google ne fasse pas payer le clic…

            Note : je paye Le Monde mais la vue leur position victimaire je vais hésiter à renouveler.

            • [^] # Re: Mouais

              Posté par  . Évalué à -4.

              les journaux ne sont pas étatiques…

              Peux-tu comprendre qu'on ne parle pas ici de n'importe quel « produit » fabriqué par une boîte dans un « marché libre », mais d'information du peuple, qui est un bien indispensable à la démocratie ? Tes habituelles marottes libérales doivent pour moi faire une exception ici. Certes, beaucoup de « gros » journaux sont aujourd'hui mal placés pour faire pleurer dans les chaumières, mais aller vers le « tous pourris, je m'en branle » n'est pas une attitude que je trouve bonne pour le pays.

              Non, faire payer dans tous les cas (même si ils n'utilisent pas) ne peut pas être l'esprit de la loi car ce serait inconstitutionnel

              C'est ce que je dis : c'est « l'esprit » car ça ne pourrait pas être écrit légalement dans la loi. La « lettre » n'est effectivement pas contraignante. J'ai l'impression que vous êtes plusieurs à ne pas comprendre l'expression.

              Ici, c'est une négociation commerciale et les journaux ont montré qu'en fait Goolgle leur apporte du business et non l'inverse, ils ont en fait de la chance que Google ne fasse pas payer le clic…

              Comment peux-tu soutenir ce genre de relation dans un pays qui se veut libre ? N'y a-t-il plus que des libertariens sur Linuxfr ? (vu que tout le monde a l'air d'être d'un avis similaire ici) Franchement, penses-tu réellement qu'il est normal que des personnes qui sont censées (oui, je mets des pincettes) représenter la parole du peuple (ou du-moins de leurs abonnés) dans la manière dont ils rapportent les informations du monde, en particulier celles que les puissants ne veulent pas être publiées, puissent subir la pression d'un géant (étranger de surcroît) qui choisit qui est rémunéré, qui est publié, qui est fiable ? Est-on encore en démocratie ?

              J'attends avec impatience que le droit du travail abandonne toute revendication protectrice des salariés, avec des pensées comme ça (je sais bien que tu t'en fous, t'es patron et hors de France, mais stp essaye de penser aux autres).

              • [^] # Re: Mouais

                Posté par  . Évalué à 10.

                Peux-tu comprendre qu'on ne parle pas ici de n'importe quel « produit » fabriqué par une boîte dans un « marché libre », mais d'information du peuple, qui est un bien indispensable à la démocratie ?

                Moui… enfin, j'ai pas vu les journaux indépendants, ceux qui ne considèrent pas qu'ils vendent n'importe quel produit (au pif, le canard enchainé) pleurnicher. On parle de "journaux" qui ont du contenu sponsorisé, des titres putaclic et qui voudraient être considéré comme le "journalisme sacré qui doit être défendu". C'est à mourir de rire

                Franchement, penses-tu réellement qu'il est normal que des personnes qui sont censées (oui, je mets des pincettes) représenter la parole du peuple (ou du-moins de leurs abonnés) dans la manière dont ils rapportent les informations du monde, en particulier celles que les puissants ne veulent pas être publiées, puissent subir la pression d'un géant (étranger de surcroît) qui choisit qui est rémunéré, qui est publié, qui est fiable ?

                C'est du délire. Outre le fait que les abonnés ont déjà le contenu et que du coup, google n'intervient pas dans l'histoire. Dans le cas des pas abonnés, on reproche à Google de se faire de la thune sur du contenu pas produit par eux. Ils arrêtent de le publier. Les 'journaux' râlent parce que plus personne ne vient sur leur site. C'est un peu comme si je venais pleurer parce que "France television" ne veut pas diffuser mon clip fait à l'arrache.

                J'attends avec impatience que le droit du travail abandonne toute revendication protectrice des salariés, avec des pensées comme ça

                Genre c'est une loi pour faire plaisir aux actionnaires des groupes de presses et on nous sort une analogie avec le droit du travail…

              • [^] # Re: Mouais

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

                Peux-tu comprendre qu'on ne parle pas ici de n'importe quel « produit » fabriqué par une boîte dans un « marché libre », mais d'information du peuple,

                Non, la on parle de référencement.

                qui est un bien indispensable à la démocratie ? Tes habituelles marottes libérales doivent pour moi faire une exception ici.

                Ha la facilité de mettre les gens dans des cases quand ils ne pensent pas comme toi.
                Les exceptions doivent être objectivement justifiée, que tu le veuille n'est objectif que si dictature de toi.

                Le salaud de libéral que je suis n'a aucun problème a subventionner pour la pluralité des journaux (du moment oú il n'y a pas de mensonges) au nom du besoin d'informer de manière plurielle, mais ne voit aucun rapport entre Google et ce droit, et tu "oublies" d'expliquer le lien.
                Si subvention il y a, ça vient de l’impôt sur l'ensemble et non de taxer de manière arbitraire une entreprisespécifique qui ne souhaite pas bosser tout en payant (déja elle est gentille, elle ne demande pas à être payée, vu que les journaux ont l'air d'avoir besoin de lui donc la logique serait qu'ils payent plutôt que de demander des sous).

                Bref, tu "oublies" les principes démocratiques qui ne te plaisent pas, tu attribues de manière négative des attributs à des gens, sans aucun argument que victimisation sur des principes que tu tords, pour juste te cacher que ce que tu penses est pas du tout légitime ni démocratique.

                C'est ce que je dis : c'est « l'esprit » car ça ne pourrait pas être écrit légalement dans la loi.

                Ha, finalement tu avoues que ton idée est juste anti-constitutionnelle et illégitime, on a fait un pas.
                Note : l'esprit de la loi, surtout pour être légitime, ne doit pas être anti-constitutionnelle, sinon ce n'est pas l'esprit mais du mensonge.

                Dit le plus honnêtement : ton idée est de ponctionner arbitrairement et filer des sous tout aussi arbitrairement à des personnes arbitraires.

                J'attends avec impatience que le droit du travail abandonne toute revendication protectrice des salariés, avec des pensées comme ça

                Aide moi, j'ai besoin que tu m'expliques le lien entre les deux.
                On ne parle pas de salariés, ni de protection, mais d'accord entre 2 entreprises privés souhaitant faire payer de la valeur ajoutée à l'autre la…

                Mais sérieux, un jour on arrêtera peut-être d'accuser les gens de libertarien quand juste ils disent que c'est illégitime, et surtout que c'est des conneries qui cachent juste un but qui n'a rien à voir, vu comme c'est présenté : la différence entre l'affichage et la proposition de loi est tellement grosse… Tout ce que tu défends (pluralité de médias), cette loi (obliger une entité à payer même si elle ne veut pas utiliser ton contenu) n'en parle pas ailleurs que dans l'affichage pour te faire fantasmer.

          • [^] # Re: Mouais

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

            L'esprit de la loi était de filer une partie des revenus de Google générés par le contenu créé par les journalistes aux journaux. Je ne vois pas comment tu peux l'interpréter autrement.

            Du coup cet esprit est respecté, Google dans ce cas ne gagne pas de revenus indûment pour les journaux qui ont refusé leur accord car Google ne diffuse pas plus d'information que ce que fait la partie moteur de recherche.

            En fait, c'était un peu une loin contre l'Überisation du journalisme. Mais ça ne marche pas.

            Je ne vois pas de rapport entre Google Actualité et Über, le financement et le modèle de fonctionnement diffèrent bien trop pour que ce soit le cas.

          • [^] # Re: Mouais

            Posté par  . Évalué à 7.

            L'esprit de la loi était de filer une partie des revenus de Google

            oui.

            générés par le contenu créé par les journalistes aux journaux.

            Non, les revenus sont générés par un service de référencement gratuit rendu aux journaux.

            Je ne vois pas comment tu peux l'interpréter autrement.

            En regardant un peu plus loin que le doigt lorsque le sage montre la lune ?

      • [^] # Re: Mouais

        Posté par  . Évalué à 10.

        Donc si Google publie les snippets, il doit payer. Si Google cache les snippets, il doit payer. Si Google déréférence les sites, il doit payer.

        Si le but était de faire payer Google, il fallait faire une loi "Google doit payer les organismes de presse sur le simple fait d'exister".

        Je pense que je vais devenir éditeur de journaux.

        « Rappelez-vous toujours que si la Gestapo avait les moyens de vous faire parler, les politiciens ont, eux, les moyens de vous faire taire. » Coluche

        • [^] # Re: Mouais

          Posté par  . Évalué à 5.

          La presse française est déjà largement sponsorisée par les subventions gouvernementales (1,2 milliard d'aides directes en 2012) https://fr.wikipedia.org/wiki/Aides_%C3%A0_la_presse_en_France (c'est à dire nos impôts), et maintenant ils chouinent parce que google ne veut pas financer les redirections vers leur site, qui leur donnent visibilité et leur rapportent in fine d'autres revenus. Et à côté de ça la presse francophone donne des leçons de démocratie, critique les prétendues "fake news" des sites concurrents tels que Sputnik News https://fr.sputniknews.com/ qui sont "à la solde du gouvernement russe".

          En 70 ans, la presse française n'a pas évoluée… Je ne risque pas de m'abonner à leurs services, je leur donne déjà suffisamment d'argent via mes impôts, c'est bien assez.

          « Le pouvoir des Tripodes dépendait de la résignation des hommes à l'esclavage. » -- John Christopher

      • [^] # Re: Mouais

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 10. Dernière modification le 25 octobre 2019 à 08:57.

        Si tu veux qu'on parle de l'esprit de la loi et des groupes de presse, parlons du respect du RGPD et de son esprit par lesdits groupes de presse.

        Ça fait un an qu'ils continuent leurs mascarades avec une CNIL qui leur a donné un blanc-seing illégal.

      • [^] # Re: Mouais

        Posté par  . Évalué à 10. Dernière modification le 25 octobre 2019 à 16:16.

        Le problème est que tout travail mérite salaire.

        Donc pourquoi les éditeurs ne rémunèrent-ils pas les aggrégateurs/référenceurs de news qui leur donnent de la visibilité ? Le problème c'est que beaucoup d'éditeur mentent sciemment en prétendant que Google fait de l'édition, ce qui n'est pas le cas : il ne font que du référencement, avec un peu plus de détails qu'un simple lien sur une URL (lien + extrait + éventuellement photo). Jamais ils n'ont prétendu éditer quoi que ce soit, jamais ils n'ont prétendu que le contenu leur appartenait. Tout ce qu'ils font c'est dire "Tiens, j'ai vu qu'il y a un tas d'articles sur le net qui parlent de tel ou tel sujet. si ça t'intéresse, va voir". Google va même un peu plus loin en disant "Je sais que telle ou telle thématique t'intéresse au vu de tes habitudes de recherches, et il y a tel ou tel article édité par tel journal qui traîte de ce sujet. Clique si tu veux en savoir plus".

      • [^] # Re: Mouais

        Posté par  . Évalué à 10. Dernière modification le 25 octobre 2019 à 17:34.

        Le problème est que tout travail mérite salaire.

        Balivernes. Le problème, c'est qu'il existe des gens qui pensent que «tout travail mérite salaire». Le sens originel de cette maxime est sain; quand tu demandes à quelqu'un de travailler, tu dois le payer pour ça. Mais, pour une raison que j'ai du mal à comprendre (stupidité ou mauvaise foi?), il semble que certains l'interprètent avec les pieds, en pensant qu'on doit se faire payer quand on effectue un travail que personne n'a demandé. C'est absurde, si je creuse un grand trou dans un jardin public, c'est beaucoup de travail, mais personne ne me l'a demandé, de quel droit exigerais-je un salaire?

        Le deuxième point, c'est qu'on ne parle pas du tout de salaire, ici. On parle de facturation de services entre entreprises. Le salaire, c'est ce que les entreprises payent à leurs employés. Le fait que les entreprises se facturent des services, ça n'a rien à voir avec des salaires. C'est éventuellement avec ça que les entreprises payent les salaires, mais pas forcément, tout dépend du modèle économique. Typiquement, appliquer d'adage «tout travail mérite salaire» à la distribution du logiciel impliquerait qu'on doive forcément payer le logiciel libre… voire que le logiciel libre devrait être interdit. Je ne dois pas être le seul à penser ici qu'il y a quelque chose qui cloche profondément.

        Dans le cas présent, la réaction de Google respecte l'esprit et la lettre de la loi, ça ne me pose aucun problème. Ce qui me pose problème, c'est l'ensemble des patrons de presse qui, dans le fond, ne souhaitent qu'une seule chose : que l'État arrive à trouver les moyens légaux de brancher une pompe à fric sur les comptes de Google pour que cette entreprise leur verse sans contrepartie le pognon qu'ils n'arrivent pas à gagner.

        Est-ce que les vendeurs de voiture ont versé une partie de leurs bénéfices aux fabriquants de charettes à cheval? Pourtant, c'est bien parce qu'il y avait des voitures que personne n'achetait plus de charettes. C'est la même chose pour la presse, les journaux sont passés d'une époque où ils maitrisaient complètement leurs canaux de distribution (jusqu'à pouvoir imposer aux marchands de journaux la quantité d'exemplaires à mettre en rayon, y compris pour ceux qui ne vendaient pas un exemplaire) à une époque où ils ont complètement perdu cette maitrise en ayant loupé dans les grandes largeurs le virage d'internet. Bah voila, ils subissent, c'est uniquement leur faute et leur manque de clairvoyance, et pas la faute de Google.

        Au final, on peut regretter qu'il existe des activités qui ont le potentiel d'être bénéfiques à la communauté (travail associatif, création artistique ou logicielle, aide familiale…) mais qui n'ont pas le modèle économique qui permet de payer des salaires (on peut penser à l'agriculture ou au journalisme d'investigation). Cet aspect du bénéfice à la communauté peut amener à la rétribution de ces activités par l'État; c'est par exemple le cas de la recherche scientifique. Il faut considérer les inconvénients associés (pilotage et manque d'indépendance, lourdeur et inertie de l'administration publique, charge pour le budget de l'État, évaluation de l'intérêt pour la communauté…). La presse est déja hyper-subventionnée, ils voudraient en plus que leur rôle important pour l'information du public leur donne le droit de toucher une partie des bénéfices de toute entreprise rentable? Ça me semble vraiment malsain.

  • # J'ai l'impression que tu mélanges un peu tout dans ton journal.

    Posté par  . Évalué à 10.

    Le réfférencement des articles par Google est un deal gagnant-gagnant. Le référencement permet aux journaux de se faire connaître, de faire connaître leur contenu. Le fait que le contenu soit payant ou gratuit n'a rien à voir. Google peut rediriger vers des articles payants ou gratuits (ou disons plutôt financés par la pub). Pour faire du référencement, il faut des infras (datacenter, liens réseau, etc …) , de la R&D pour avoir des algos retournant des algos pertinents, et il faut financer tout ça. Du cup c'est normal que google se fasse de l'argent sur ce référencement, parce que les éditeurs de presse, ils ne payent pas pour se faire référencer.

    Le fait que google soit le moteur de recherche et d'aggrégation dominant ne change rien. D'ailleurs il n'y a pas que google. La position dominante de Google est un autre problème. Et si google n'était pas en position dominante, rien ne dit que les autres aggrégateurs n'auraient pas fait pareil ( dans un autre domaine, on a l'exemple de la bataille Free/Orange VS BFM TV : Orange et Free ont refusé de payer pour un service sans valeur ajoutée, et tant mieux). Si j'étais patron d'un moteur d'aggrégation de news, j'aurais fait pareil en tout cas.

    • [^] # Re: J'ai l'impression que tu mélanges un peu tout dans ton journal.

      Posté par  . Évalué à 6.

      Le référencement permet aux journaux de se faire connaître

      C'est une des choses que je dénonce dans le journal : que le moteur de recherche soit devenu un moyen unique de « connaître » des journaux. Auriez-vous imaginé un jour que les quotidiens nationaux doivent passer par un oracle omnipotent afin de se « faire connaître » ?

      Le fait que google soit le moteur de recherche et d'aggrégation dominant ne change rien.

      Pardon ?! Mais si, c'est le cœur du problème, même.

      D'ailleurs il n'y a pas que google. La position dominante de Google est un autre problème. Et si google n'était pas en position dominante, rien ne dit que les autres aggrégateurs n'auraient pas fait pareil

      Tu te méprends complètement : il ne peut pas y avoir de moteur alternatif dans le monde de la recherche, au sens où tu auras toujours 95% de la population sur le même moteur, qui aura un pouvoir démesuré. Il est impossible d'avoir une multiplicité de moteurs qui soit répartit d'une manière un minimum juste, parce que pour la plupart des citoyens ça n'a pas de sens de « choisir » un moteur de recherche : je demande « à Internet », et c'est tout ! C'est cette pratique là qui est le cœur du problème et que je dénonce, car de là découle tous les problèmes qu'on voit aujourd'hui, dont celui de mon journal (arf, dur de parler de cette contribution sur linuxfr quand on discute de journal au sens journalistique).

      • [^] # Re: J'ai l'impression que tu mélanges un peu tout dans ton journal.

        Posté par  . Évalué à 8.

        C'est une des choses que je dénonce dans le journal : que le moteur de recherche soit devenu un moyen unique de « connaître » des journaux.

        Ah ? Et tu proposes quoi , interdire les moteurs de recherche et d'indexation ?

        Auriez-vous imaginé un jour que les quotidiens nationaux doivent passer par un oracle omnipotent afin de se « faire connaître » ?

        Bah, si cette situation ne leur plait pas, à eux de se bouger pour se faire connaître d'une autre façon non ? Ah non c'est vrai, google le fait pour eux pour pas un rond ….

        Pardon ?! Mais si, c'est le cœur du problème, même.

        Non. Et le répéter à l'envie ne rendra pas les choses plus vraies. Et cette redevance ne fera qu'accentuer la position dominante de Google (dont les éditeurs de presse se moquent royalement).

        Tu te méprends complètement : il ne peut pas y avoir de moteur alternatif dans le monde de la recherche, au sens où tu auras toujours 95% de la population sur le même moteur, qui aura un pouvoir démesuré.

        Donc on fait quoi ? On tue Google ou on tue les X% de gens en trop gens qui utilisent Google ? On epêche les gens d'utiliser un moteur de recherche efficace ? Et en quoi faire payer Googe va changer quelque chose ?

        Il est impossible d'avoir une multiplicité de moteurs qui soit répartit d'une manière un minimum juste, parce que pour la plupart des citoyens ça n'a pas de sens de « choisir » un moteur de recherche

        J'ai l'impression d'entendre un partisan des Windows (ou Androïd) préinstallés sur une machine.

        je demande « à Internet », et c'est tout ! C'est cette pratique là qui est le cœur du problème et que je dénonce, car de là découle tous les problèmes qu'on voit aujourd'hui, dont celui de mon journal (arf, dur de parler de cette contribution sur linuxfr quand on discute de journal au sens journalistique).

        Et en quoi le fait de faire payer google pour les articles qu'il référence va changer les choses ? Ne devrait-on pas plutôt éduquer un peu mieux les gens ? Note au passage que les médias auraient a possibilité de le faire, en soignant un peu mieux les articles qu'ils rédigent sur Internet, les moteurs de recherche, les dangers des assistants vocaux, etc … mais ne le font pas. Et là ils se prennent un beau retour de bâton, et répondent par des mensonges et de la désinformation. Est-ce que ça ne devrait pas leur servir de leçon ?

      • [^] # Re: J'ai l'impression que tu mélanges un peu tout dans ton journal.

        Posté par  . Évalué à 4.

        Tu te méprends complètement : il ne peut pas y avoir de moteur alternatif dans le monde de la recherche, au sens où tu auras toujours 95% de la population sur le même moteur, qui aura un pouvoir démesuré.

        Et alors? Comment Google a-t-il acquis cette position dominante? Tu as connu l'époque où Google n'existait pas encore? Il y avait plein de moteurs de recherche, c'était l'époque de la première bulle internet, où tu levais des millions dès que tu avais réservé un nom de domaine avec deux oo qui se suivaient. Et ces moteurs, c'était de la m*** en branche. Lycos te ramenait n'importe quelle page sans aucun rapport avec ta requête, et il fallait rajouter "-$ -Pamela Anderson" dans altavista pour avoir quelque chose d'intéressant avant la 12e page de résultats. Sans déconner, Google s'est imposé parce qu'il arrivait avec une solution technique très supérieure à la concurrence, ainsi qu'une interface utilisable, et un modèle économique totalement nouveau.

        Du coup, tout le monde cherche maintenant à atténuer les effets de la position monopolistique de Google, mais ce monopole n'a pas été construit sur rien. À l'heure actuelle, Google reste supérieur techniquement à beaucoup de ses concurrents. Et tout concurrent a le droit d'émerger. Tu veux être le moteur par défaut sur Firefox? Tu fais un gros chèque à Mozilla. Tu veux aggréger des contenus de presse? Tu fais une application sur mobile et tu fais un gros chèque aux opérateurs pour qu'ils l'installent par défaut sur les smartphones qu'ils distribuent à leurs abonnés. Tu veux que la loi te garantisse une part de marché que tu n'arrives pas à conquérir autrement? Tu fais un chèque à ton député. Tu ne veux pas payer, tu ne veux pas coder, tu veux vendre une solution pourrie et tu n'arrives pas à convaincre les gens de payer? Tu fais une campagne de dénigrement contre Google, parce que c'est certainement à cause de Google que tu coules.

      • [^] # Re: J'ai l'impression que tu mélanges un peu tout dans ton journal.

        Posté par  . Évalué à 5.

        C'est une des choses que je dénonce dans le journal : que le moteur de recherche soit devenu un moyen unique de « connaître » des journaux.

        bah, non quand même. C'est plutôt qu'une partie des gens sont fainéants pour aller directement sur le site des journaux, et qu'ils se contentent de regarder leur fil facebook ou la page d'accueil de leur téléphone qui a une appli de "news". Mais ne nous fait pas croire que Le Monde, Le Figaro ou Libération n'ont pas les moyens de se faire des pubs dans le métro ou sur les panneaux d'affichage, c'est ce qu'ils font. Ils sont également présents dans les bibliothèques etc.

        « Le pouvoir des Tripodes dépendait de la résignation des hommes à l'esclavage. » -- John Christopher

  • # Surtout, ne rien changer

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    Et bien sûr, ce qui devait arriver arriva, dans un « marché » où le plus fort gagne : Google a décidé d'arrêter de publier les extraits car il ne veut pas payer, et tous les journaux (qui avaient milité pour cette directive) ont avalé leur chapeau ajouté un beau (cf. mode d'emploi) à leurs pages, comme ici sur le journal du premier magnat des télécoms français, qui autorise Google à reprendre gratuitement et sans limite le contenu.

    Ce choix de dupes est tout de même dénoncé par un paquet de « personnalités » dans une pétition (publiée ici sur le journal du second magnat des télécoms français), qui pointe le comportement hégémonique du premier moteur de recherche. Pour se faire peur, rien de mieux que de lire la pensée du responsable de Google News, Richard Gingras, comme ici l'année dernière, que je trouve à un cheveu du discours de parrain de la Mafia : « les médias doivent comprendre et [accepter de changer] », en utilisant « l'analyse de données », « Google est là pour aider », rappelez-vous qu'à une époque « les journaux payaient pour être bien placés », et aujourd'hui Google décide de la « pertinence et l’autorité » de chaque source.

    Personnellement je ne suis pas d'accord avec ta position et celle de ces personnes. Google respecte la loi. On lui demande de payer pour faire quelque chose. Fort bien, du coup Google décide de ne plus faire cette action pour éviter de payer quoique ce soit.

    Et maintenant on dit que Google c'est le méchant ? Pourtant on a tenté par une loi de forcer la main à Google à mettre la main à la poche pour un service. S'ils veulent du coup ne plus le faire car les conditions ne sont pas acceptables, c'est leur droit. Rien ne les oblige à maintenir ce service.

    Le soucis surtout est que les médias ont joué gros. Ils savent très bien que Google est un point d'entrée essentiel pour eux et se sont tirés une balle dans le pied. Il est assez incroyable qu'ils n'aient pas anticipé cette décision, d'autant plus qu'il y a eu des précédents à ce sujet en Europe.

    Donc les médias ont fait un lobbying intense pour forcer la main à Google de les payer sans contrepartie supplémentaire de leur part. Alors qu'ils savent que Google est essentiel à leur activité. Ce n'est pas très honnête, on attend toujours leur suggestion pour changer de modèle d'activité. Ils voient bien que le modèle actuel n'est pas forcément tenable ou souhaitable pour eux. Ils font un combat d'arrière garde, comme l'industrie musicale fut un temps. Peut être qu'ils comprendront qu'ils doivent changer avant d'exiger que els autres se plient à leurs volontés.

    • [^] # Re: Surtout, ne rien changer

      Posté par  . Évalué à 10.

      Personnellement, j'ai l'impression que les éditeurs savaient très bien que ça n'allait pas marcher. Mais le but est de montrer qu'ils font tout ce qu'ils peuvent (d'inutile) pour montrer qu'ils ont besoin de plus de subventions aux politiques.

      Avec tout le foin qu'ils ont fait, personne ne rechignera à leur filer des subventions dans 6 mois.

      « Rappelez-vous toujours que si la Gestapo avait les moyens de vous faire parler, les politiciens ont, eux, les moyens de vous faire taire. » Coluche

      • [^] # Re: Surtout, ne rien changer

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 6.

        Oui, les éditeurs étaient les idiots utiles. Par contre, l'effet de bord sera de désormais attaquer tous les petits services genre agrégateurs RSS ou les sites qui font de la revue de presse.

        Comme LinuxFR.

        Alors quand Calimaq/LQDN disait y'a un an haut et fort que la Directive Copyright « n'est pas un danger pour l'Internet Libre », son manque de clairvoyance m'a fait hurler, et j'étais pas le seul à dire qu'il était l'Autre idiot utile.

    • [^] # Re: Surtout, ne rien changer

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

      Google respecte la loi

      Quand ça l'arrange.

      Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

    • [^] # Re: Surtout, ne rien changer

      Posté par  . Évalué à -4.

      Ils savent très bien que Google est un point d'entrée essentiel pour eux et se sont tirés une balle dans le pied.

      Moi c'est ça que je ne comprends pas de la part de ceux qui argumentent pour la position de Google : défendre le fait qu'il est « normal » que le gros soit « essentiel », et que quand on « joue avec lui », bah on a mal. C'est tout à fait la défense de la Mafia : tu sais bien qu'on ne fait pas de business sans filer sa part au parrain, alors forcément tu as finis avec les genoux pétés ! C'est quoi cette vision de la société moderne ?! C'est ça la démocratie ?

      Alors certes, parmi les « gros » journaux d'aujourd'hui on a une majorité contrôlée par les grandes fortunes (j'espère l'avoir fait sentir dans le journal), et je ne cherche pas non plus à défendre ces actionnaires. Mais partir dans l'autodestruction genre « Drahi et Niel c'est pas mieux que Google, alors qu'ils aillent tous se faire enculer » ça n'est pas du tout constructif.

      Il y a quelques petits (ou moins petits) journaux qui résistent encore, il faut absolument défendre la liberté de la presse. Car ici, il n'est pas question une seconde de liberté, juste de qui est le plus fort, et c'est triste.

      Peut être qu'ils comprendront qu'ils doivent changer avant d'exiger que els autres se plient à leurs volontés.

      Et c'est quoi le modèle que tu proposes ? Que tout le monde se plie aux algos de l'oracle universel américain bienveillant ?

      • [^] # Re: Surtout, ne rien changer

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9.

        Moi c'est ça que je ne comprends pas de la part de ceux qui argumentent pour la position de Google : défendre le fait qu'il est « normal » que le gros soit « essentiel », et que quand on « joue avec lui », bah on a mal. C'est tout à fait la défense de la Mafia : tu sais bien qu'on ne fait pas de business sans filer sa part au parrain, alors forcément tu as finis avec les genoux pétés ! C'est quoi cette vision de la société moderne ?! C'est ça la démocratie ?

        Sauf que la Mafia a des pratiques illégales. Ici Google répond en suivant la loi que les médias ont réclamé. Mais les médias n'ont pas apprécié la conséquence prévisible de ce choix.

        Il y a quelques petits (ou moins petits) journaux qui résistent encore, il faut absolument défendre la liberté de la presse. Car ici, il n'est pas question une seconde de liberté, juste de qui est le plus fort, et c'est triste.

        La liberté de la presse est respectée, les médias sont tout aussi libre qu'avant de collecter et de diffuser de l'information. C'est comme la liberté d'expression, elle n'implique pas qu'on s'agenouille devant un média ou un propos. Ces libertés signifient uniquement que l'État ne peut pas bloquer un média à cause du contenu diffusé, ni entraver leur pouvoir d'enquête. Ce qui est nullement mis en cause par Google.

        Le risque est éventuellement pour la diversité de la presse, qui est un sujet important mais pas inscrit fondamentalement dans le droit.

        Et c'est quoi le modèle que tu proposes ? Que tout le monde se plie aux algos de l'oracle universel américain bienveillant ?

        Arrêter de prendre des lecteurs pour des cons pour qu'ils payent l'accès au contenu. Certains ont abandonné le modèle du tout (ou presque) gratuit et cela semble fonctionner.

        Pour l'instant je ne suis pas abonné à un média généraliste (mais je paye pour LWN.net et NextINpact). Je serais intéressé de le faire mais :

        • Abonnements à prix souvent prohibitifs au delà de la première année ;
        • Même si tu payes l'abonnement, tu as des pubs un peu trop présents ;
        • Peu de possibilité d'achats simples d'un article à l'unité ;
        • Engagements de l'abonnement ou résiliation inutilement compliquée (lettre recommandée nécessaire…) ;
        • Course à l'info avec beaucoup trop de repompe de l'AFP à peine retouché ;
        • Les médias qui plutôt que de fournir une information de qualité et vérifiée préfèrent tomber dans le sensationnalisme, et n'hésitent pas à mettre sur un pied d'égalité l'opinion un chercheur du domaine discuté avec celui d'un quidam moyen, etc.
        • Tantôt trop proche de l'État, tantôt anti-État pour justifier qu'ils ne sont pas à la solde de l'État, etc.

        Bref, il y a trop de pratiques qui sont pour moi du foutage de gueule et après ils se plaignent car les gens ne payent pas. Personnellement je veux bien payer, mais pas pour n'importe quoi ou à n'importe quelle condition.

        • [^] # Re: Surtout, ne rien changer

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 8.

          Ah oui, je suis aussi intéressé par un média généraliste qui sait lire une thèse scientifique correctement et sans tomber dans le sensationnalisme dans un sens comme dans l'autre (et sans contredire article en question en substance). Cela semble assez difficile à trouver.

        • [^] # Re: Surtout, ne rien changer

          Posté par  . Évalué à 5.

          Course à l'info avec beaucoup trop de repompe de l'AFP à peine retouché ;

          On l'a bien vu avec Dupont de Ligonnès

          Arrêter de prendre des lecteurs pour des cons pour qu'ils payent l'accès au contenu. Certains ont abandonné le modèle du tout (ou presque) gratuit et cela semble fonctionner.

          Perso je pense que sous peu il y aura un "netflix/deezer" des médias. Les gens sont prêts à payer mais on ne peut pas actuellement pas piocher dans les différents articles. D'ailleurs vu le peu du nombre d'éditeurs de journaux cela m'étonne qu'il n'y ait pas encore eu d'alliance.

      • [^] # Re: Surtout, ne rien changer

        Posté par  . Évalué à 8.

        Moi c'est ça que je ne comprends pas de la part de ceux qui argumentent pour la position de Google : défendre le fait qu'il est « normal » que le gros soit « essentiel », et que quand on « joue avec lui », bah on a mal.

        C'est là ou tu es complêtement à côté : Etre gros ou pas n'a rien à voir : il est juste question de légitimité de la redevance qu'on veut imposer sur un service. Puis il y a une question de cohérence.

        A un moment, l'industrie musicale et vidéo voulait faire payer une redevance sur les abonnements internet sous prétexte en gros que si l'industrie musicale n'existait pas, les FAI n'existeraient pas (en gros, Internet ne servait selon eux qu'a télécharger musique et vidéos). En gros le message c'était 'vous avez besoin de nous pour vivre".

        Ici ils ont voulu faire croire la même chose : Google a besoin d'eux pour vivre. Or Google montre que ce n'est absolument pas le cas : leur business model n'est pas basé sur google news. Ils n'ont pas besoin des journalistes pour vivre. Maintenant si on appliquait leur raisonnement, ce serait les journaux qui devraient payer une redevance aux moteurs de référencement, car ces journaux ont besoin de ces moteurs pour vivre.

        Mais partir dans l'autodestruction genre « Drahi et Niel c'est pas mieux que Google, alors qu'ils aillent tous se faire enculer » ça n'est pas du tout constructif.

        Ce n'est absolument pas le problème: le problème de base c'est que des sangsues ont tentéde trouver un prétexte pour se faire de l'argent facilement sans avoir à se remettre en question ni lever le petit doigt, ave comme prétexte la lutte contre le "méchant" Google.

        il faut absolument défendre la liberté de la presse.

        Dans ce cas il faut utiliser les bonnes armes et viser la bonne cible.

        Car ici, il n'est pas question une seconde de liberté, juste de qui est le plus fort, et c'est triste.

        Ce n'est pas en répétant un mensonge ou une idée erronnée que ça va la rendre vraie

        Et c'est quoi le modèle que tu proposes ? Que tout le monde se plie aux algos de l'oracle universel américain bienveillant ?

        Il ne t'es jamais venu à l'idée que justement, ce genre de loi tue dans l'oeuf toute tentative de solution alternative ? Cette loi va juste asseoir la position dominante de Google. Les éditeurs n'en on rien a faire de l'alternative : ils veulent juste que l'argent rentre, quels que soient les acteurs. Et un seul c'est plus simple à gérer (ex: SACEM)

      • [^] # Re: Surtout, ne rien changer

        Posté par  . Évalué à 10.

        La métaphore avec la mafia n’est pas pertinente.
        Les accusations de la presse sont sans fondement. Google ne profite pas plus d’eux que n’importe qui. Google poste des liens vers eux. S’ils arrêtaient de le faire, les journaux pleurnicheraient. Tu crois que les victimes des mafieux demanderaient aux mafieux de s’occuper d’eux ?

        Ce n’est pas Google qui oblige qu’on passe par lui pour accéder aux journaux. Ce sont les utilisateurs qui aiment passer par lui.
        Google ne propose rien de plus que ce que font des tas d’autres entités qui ont des portails de news : Yahoo, Qwant, Orange, Free, etc.

        Malgré ça, des tas de gens n’utilisent pas du tout ces portails.

        La presse appartient à des milliardaires, est énormément subventionnée, mais ça ne suffit pas, elle voudrait quand même une taxe juste pour elle ?

        Le problème de la presse, c’est qu’elle a du mal à être payée par les lecteurs. Peut-être que si elle passait plus de temps à informer réellement les lecteurs que leur expliquer ce qu’ils doivent penser, ça irait mieux ? Qui a le sentiment que la presse fait correctement son boulot ? Pas grand-monde.

        Ils accusent simplement Google de leur déboires par orgueil et par calcul.

        Mais qu’importe, les articles sont de plus en plus réservés aux abonnés. C’est une tendance forte de tous les journaux. Il n’y aura probablement plus beaucoup d’articles en libre accès d’ici quelques années.

        Il y a quelques petits (ou moins petits) journaux qui résistent encore

        Les petits qui résistent mieux que les gros ? C’est peut-être le signe de quelque chose qui n’a rien à voir avec l’argent…

  • # Je paye mes journaux

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10. Dernière modification le 24 octobre 2019 à 18:49.

    Perso, je paye les journaux que je consule le plus, à ce jour j'ai (au moins, je crois que j'en ai plus faudrait que je vérifie) quatre abonnements:

    • nextinpact,
    • mediapart,
    • arrêt sur images,
    • alternatives économiques.

    Ça fait longtemps que j'ai pas fait le point, mais j'ai comme but de me constituer un budget mensuel adapté à ce que je gagne et ce que je ne dépense pas pour financer la presse, et ce même pour des journaux que je ne lis pas régulièrement.

    D'ailleurs, j'utilise "la presse libre" pour trois de ces quatre abonnements: https://beta.lapresselibre.fr/ c'est dommage que leur offre soit un peu faiblarde, mais c'est vachement bien.

    • [^] # Re: Je paye mes journaux

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      En tant que lecteur qu'est-ce que tu penses de ce genre d'outils pour financer les sites d'information :
      https://www.macropaiement.com

      "La première sécurité est la liberté"

    • [^] # Re: Je paye mes journaux

      Posté par  . Évalué à 4.

      Tiens en passant tu me fais penser à parler de « Presse et pluralisme », une initiative gérée par la Caisse des Dépôts, qui propose des dons défiscalisés à des titres qui contribuent au pluralisme des opinions :

      https://www.donspep.caissedesdepots.fr/

      • [^] # Re: Je paye mes journaux

        Posté par  . Évalué à 1.

        Dommage que justement, on retrouve assez peu de pluralisme parmi les journaux de la liste.

        La majeure partie des morts l'était déjà de son vivant et le jour venu, ils n'ont pas senti la différence.

        • [^] # Re: Je paye mes journaux

          Posté par  (Mastodon) . Évalué à 6.

          Je suis sûr que les lecteurs de l'Humanité sont les mêmes que ceux du Pélerin !

          • [^] # Re: Je paye mes journaux

            Posté par  . Évalué à 2.

            Je suis sûr que les lecteurs de l'Humanité sont les mêmes que ceux du Pélerin !

            Y'a néanmoins deux petits, un satirique (le Ravi) et un anarchiste (Alternative Libertaire) !

            Je n'ai pas écrit qu'il n'y avait aucun pluralisme mais assez peu. Oui, il y en a, un peu. Pas beaucoup.

            La majeure partie des morts l'était déjà de son vivant et le jour venu, ils n'ont pas senti la différence.

        • [^] # Re: Je paye mes journaux

          Posté par  . Évalué à 3.

          Y'a néanmoins deux petits, un satirique (le Ravi) et un anarchiste (Alternative Libertaire) !

  • # Référencement

    Posté par  . Évalué à 6.

    Google news et les pages équivalentes des concurrents ne sont que des pages de référencement dédiées : le principe du web et des moteurs de recherche (contre parfos de la pub).
    Certes un peu enrichie mais on n'y apprend rien, en tout cas sans allez sur le site du journal en lien (qui a le choix quoique qu'il en dit et qui ne paye pas le référencement) et qui nous abreuve de sa pub et de son paywall.
    C'est donc bien du donnant-donnant.
    Et c'est tellement le cas, que les médias sont devenus les rois de la course à l'échalote pour publier des news d'abord et recouper les sources après, quitte à désinformer.

    Perso, j'ai mes bookmarks pour les sites que je fréquente régulièrement, éventuellement des flux rss, et pour le reste, je demande aux moteurs de recherche.

    • [^] # Re: Référencement

      Posté par  . Évalué à 5.

      les médias sont devenus les rois de la course à l'échalote pour publier des news d'abord et recouper les sources après, quitte à désinformer.

      Les articles non issus de la course à l'échalote désinforment massivement aussi.
      Et les médias pré-internet désinformaient aussi, mais on s'en rendait bien moins compte puisqu'on n'avait quasi rien pour comparer.
      --> le problème vient des médias

      • [^] # Re: Référencement

        Posté par  . Évalué à 10. Dernière modification le 25 octobre 2019 à 18:03.

        --> le problème vient des médias

        Pas certain. Je ne suis pas certain du tout que le public souhaite une information neutre et factuelle. Pire encore : je pense que les gens qui crient le plus après les médias sont ceux qui souhaitent le moins possible une information neutre et factuelle.

        Alors oui, il y a probablement un marché pour les journaux qui vont publier des enquêtes documentées qui montrent que le glyphosate ne pose pas de problème de santé publique, que les vaccins sont efficaces, que le nucléaire est probablement bien moins pire que les alternatives, que le chômage baisse quand on diminue la dépense publique, et que l'économie Américaine s'est rarement mieux portée que depuis que Trump est au pouvoir. Mais je ne pense pas que tu vendes beaucoup de journaux comme ça, simplement parce que la vérité(*) est souvent bien trop dérangeante pour qu'on accepte de s'y voir confronté quotidiennement.

        Pour vendre des journaux, il faut vendre des journaux d'extrême droite qui sélectionnent des faits divers pour montrer que les étrangers sont violents, des journaux d'extrême gauche qui montrent à quel point les riches sont cyniques et que les entreprises trompent les citoyens, des journaux libéraux qui affirment que le réchauffement climatique n'est pas inquiétant et qu'il sera bien temps de changer de modèle économique quand ça sera rentable de vendre des voitures électriques… Bref, pour vendre des journaux, il faut vendre ce que les gens ont envie d'entendre.

        Du coup, imaginer que les médias puissent fournir des informations factuelles et documentées, c'est imaginer que les gens sont prêts à payer pour lire ce qu'ils n'ont pas envie de lire. C'est pas gagné…

        (*) je ne prétends pas que tout ce que j'ai écrit soit la vérité, bien entendu, c'est juste une liste d'exemple d'éléments probablement assez factuels et qui sont vraisemblablement vrais pour une partie d'entre eux. Je préfèrerais d'ailleurs que certains soient faux, mais c'est bien ça le problème, c'est que la réalité se fout pas mal de l'opinion des gens.

  • # À qui la faute?

    Posté par  . Évalué à 8.

    -Ça fait des années que la côte de confiance des "consommateurs" envers les médias dégringolent. Ce n'est sans doute pas étranger au fait qu'on aura lu beaucoup d'âneries et ce n'est sûrement pas le copinage de certains "grands journalistes" avec les politiques au pouvoir qui infléchira la tendance.
    À un moment il faudra peut-être qu'ils se demandent si on tient tellement à financer ce qu'on soupçonne être des organes de propagande…

    -Ça fait plus de 10ans qu'on dit que l'Éducation Nationale doit se pencher sérieusement sur le numérique et Internet.
    Mais aujourd'hui, on lit "beaucoup de gens pensent qu'Internet c'est Google". Faudrait peut-être que nos dirigeants tellement plus intelligents que nous viennent nous expliquer ce désastre.

    Quand un individu fait une connerie, c'est un problème individuel.
    Quand un groupe d'individus fait une connerie, c'est qu'ils se sont retrouvés entre cons.
    Quand tout le pays fait une connerie, faut regarder ce qui s'y passe en haut!

  • # Schyzophrénie.

    Posté par  . Évalué à 10.

    Je trouve la situation trés ironique : d'un coté on a dans le monde politique et éditoriale une ligne très libérale, on privative à tout-va, on considère que seuls les boites privées peuvent faire le job en étant "rentable" ; laissons faire la loi du marché, il n'y a que ça de vrai !
    Mais dès que la loi du plus fort s'applique, et qu'on n'est pas ce "plus fort", on vient chouiner dans les jupons de l'état…

    lol

    • [^] # Duplicité

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

      Pas forcément un problème de santé mentale de la part de ceux qui discourent ; beaucoup plus vraisemblablement un souci de crédulité, de naïveté, de mémoire, de lassitude, ou d'impuissance intériorisée, des oreilles qui reçoivent ces propos sans regimber.

      Ne faudrait-il pas être d'une candeur touchante pour ne pas se rendre compte que le discours ultra-libéral n'est asséné qu'en tant que justification d'exactions par ceux qui en profitent de manière éhontée ? Ce qui est remarquable c'est qu'il se trouve dans presque tous les pays des majorités de votants pour légitimer la perpétuation de cette comédie grotesque.

      « IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace

      • [^] # Re: Duplicité

        Posté par  . Évalué à 10.

        J'ajouterais même que la haine qu'on voit ici pour des journaux qui étaient historiquement représentatifs de notre démocratie est une « belle » illustration de la manière dont le néo-libéralisme casse la plupart de nos instruments : on pourrit le journalisme en le rendant dépendant de la publicité, qui la décrédibilise aux yeux de la population, pour mieux le rendre encore plus dépendant des puissants qui vont pouvoir faire dire ce qu'ils veulent au journaux. Personne ne semble « regretter » la disparition du journalisme ici, c'est triste.

        Ou encore comme la casse du service public en baissant son financement, qui le rend mauvais, qui justifie auprès de la population de tout privatiser.

        • [^] # Re: Duplicité

          Posté par  . Évalué à 5.

          Le service public n'a pas besoin d'une baisse de financement pour être, parfois, mauvais.

          Pour rappel, la presse quotidienne en France n'a jamais été durant ces dernières décennies extrêmement diffusée par rapport à ce qu'on peut avoir à l'étranger et les raisons ne sont sans doute pas à chercher du côté d'Internet.

          Bref tout n'est pas la faute d'Internet malheureusement comme souvent, on préfère chercher des causes extérieures sans s'intéresser à des causes internes.

        • [^] # Re: Duplicité

          Posté par  . Évalué à -1.

          Ou encore comme la casse du service public en baissant son financement, qui le rend mauvais, qui justifie auprès de la population de tout privatiser.

          Le problème, c'est que ça n'est qu'une hypothèse, qui est très très loin d'être démontrée, à ma connaissance. Ça demanderait des planifications machiavéliques sur plusieurs décennies, qui traversent les alternances des majorités politiques, de la part de "gens" non-identifiés qui sont à la tête d'un complot, et que tu appelles "on": les "politiques"? les "riches"? les "capitalistes"? Dans l'argumentaire contemporain anticapitaliste, tu remplaces "capitaliste" par "juif", et tu as exactement les arguments antisémites des années 1930. Si le raisonnement était moisi en 1930, ce n'est pas en remplaçant un mot qu'il n'est pas aussi moisi en 2020.

          L'idée que l'État n'ait pas à assurer un service commercial qui pourrait être assuré par le secteur privé est une position politique et/ou idéologique, elle est assumée par le courant libéral. Le service public n'a pas besoin de baisse de financement pour être médiocre, ses problèmes sont avant tout organisationnels (cadres incompétents et recrutement inadapté, pas d'évaluation sur les résultats ni sur la qualité de service, lourdeur des règles administratives, chaine de commandement complexe et redondante…), et il est assez logique que toute activité non-régalienne pourrait être assurée à moindre coût avec une organisation différente. La position qui consisterait à vouloir augmenter éternellement le financement des services publics en espérant magiquement une augmentation de la qualité de service est au moins aussi absurde que l'idée que tu critiques. Il n'y a pas de solution facile pour que les services publics survivent au XXIe siècle, sinon ça se saurait. Mais en tout cas, pour bien connaitre le service public de l'intérieur, je peux t'assurer qu'il n'y a pas besoin qu'un complot de capitalistes le "rende mauvais" ; les cadres de la fonction publique arrivent très bien à le bousiller de l'intérieur, et ce, avec la meilleure volonté du monde.

          • [^] # Re: Duplicité

            Posté par  . Évalué à 2.

            il est assez logique que toute activité non-régalienne pourrait être assurée à moindre coût avec une organisation différente.

            Est-ce que, par "organisation différente", tu insinues assuré par le privé ? Parce que si c'est le cas je ne suis pas d'accord avec toi.

            • [^] # Re: Duplicité

              Posté par  . Évalué à 2.

              Est-ce que, par "organisation différente", tu insinues assuré par le privé ? Parce que si c'est le cas je ne suis pas d'accord avec toi.

              Est-ce qu'une association, tu considères ça comme "le privé"? C'est de droit privé, en tout cas. Une association, ça pourrait bien marcher pour un certain nombre de missions de l'État (et d'ailleurs, c'est déja le cas pour un grand nombre de missions sociales).

              Il y a une partie de cette réalité qui est biaisée par le fait que le secteur privé a droit à des avantages fiscaux (typiquement, baisses de charges sur les bas salaires, convention collective…), et qui font qu'à salaire égal, un fonctionnaire coûte plus cher. Mais tu peux retourner le problème dans tous les sens, les contraintes du fonctionnement d'une administration (typiquement, les comptes doivent être à zéro mi-novembre, et restent à zéro jusqu'à mi-février, absence de comptabilité analytique…) font que même avec la meilleure volonté du monde, tu ne peux pas être efficace : tu ne connais souvent pas ta masse salariale, et quand tu la connais ,tu ne la maitrises pas; tu ne connais souvent pas tes coûts d'infrastructure et tu ne les maitrises pas non plus, tu n'as souvent pas le contrôle de tes recrutements ni de la promotion de tes agents; avec les marchés publics tu n'as même pas le contrôle de tes fournisseurs. L'administration n'est juste pas conçue pour être efficace; le système date d'une époque où le coût et la qualité d'un service n'était pas pris en compte.

              • [^] # Re: Duplicité

                Posté par  . Évalué à 2.

                Une association, ça pourrait bien marcher pour un certain nombre de missions de l'État (et d'ailleurs, c'est déja le cas pour un grand nombre de missions sociales).

                Les associations c'est pas génial non plus. On voit des trucs qui marchent bien, mais à côté il y en a beaucoupo ou ça marche pas.

                L'administration n'est juste pas conçue pour être efficace; le système date d'une époque où le coût et la qualité d'un service n'était pas pris en compte.

                On pourrait certainement faire en sorte que ça soit pris en compte, mais le problème c'est que cette administration ne le veut pas : elle veut continuer comme elle a toujours fait.

                Mon avis est que le service public tel qu'il est en France n'est pas efficace, et ne marche pas dans son ensemble, mais que ce n'est pas une raison pour le rejeter complêtement, parce que le privé c'est pas mieux.

          • [^] # Re: Duplicité

            Posté par  (Mastodon) . Évalué à 10.

            La position qui consisterait à vouloir augmenter éternellement le financement des services publics en espérant magiquement une augmentation de la qualité de service est au moins aussi absurde que l'idée que tu critiques.

            Actuellement, on n'en est plus là, on en est à avoir le même budget que l'année précédente pour assurer le service de manière décente. Je prend l'exemple de l'université que je connais bien : quand la dépense par étudiant diminue, tu ne peux pas dire qu'on va assurer le même service et que c'est une question d'organisation. Non, le service en pâtit à tous les étages. Tout dysfonctionne. On pourrait aussi parler de l'hôpital, de la justice, de l'éducation (et là, je couvre pas loin de 80% des fonctionnaires je pense). Partout, on ferme des services en faisant croire qu'en étant plus efficace, ça ne changera rien. Mais c'est un leurre. Moins d'hôpitaux ou des services qui ferment, ce n'est pas le même service parce que ça veut dire faire des heures de route pour certains (ou certaines si je prend l'exemple des maternités). Moins de classe et plus d'élèves par classe, c'est un moins bon enseignement, forcément, parce que ça veut dire moins de temps pour chaque élève, l'organisation n'y change rien. Moins de tribunaux, c'est des procédures judiciaires plus longues, et des déplacements plus lointain pour les justiciables. Bref, dire que ce n'est qu'un problème d'organisation, ça fait des dizaines d'années qu'on l'entends et depuis tout ce temps, il faut croire que ça ne doit pas être ça le problème. En revanche, la solution appliquée est toujours la même, la saignée. Moi, j'appelle ça la méthode shadok, pas besoin de complot, juste une idéologie stupide et bornée partagée par nos gouvernants de tous bords depuis des décennies.

        • [^] # Re: Duplicité

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 8.

          Personne ne semble « regretter » la disparition du journalisme ici, c'est triste.

          C'est plutôt que personne ne semble regretter la disparition de ce journalisme (ces gros journaux qui se plaignent, détenus par quelques milliardaires, et au contenu trop souvent médiocre et sensationnaliste).

          Et je ne pense pas que ça se redressera par une simple réponse financière.

        • [^] # Re: Duplicité

          Posté par  (Mastodon) . Évalué à 4.

          Tu confonds journaux et journalisme, c'est ça qui est triste en fait.

    • [^] # Re: Schyzophrénie.

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

      C'est marrant aussi dans la bouche de BFM, quand il disait qu'un 4ième opérateur allait tuer les investissements, alors que l'inverse à eu lieu, ou encore lors de la création de nouvelles chaines de télé. Qui demanderait à l'état d'intervenir sur le marché automobile qui aurait trop de modèle à disposition ?

      "La première sécurité est la liberté"

      • [^] # Re: Schyzophrénie.

        Posté par  . Évalué à -4.

        Qui demanderait à l'état d'intervenir sur le marché automobile qui aurait trop de modèle à disposition ?

        Les (pseudo-?) écolos qui veulent faire "disparaitre" les SUV, véhicules diesels an co en taxant, sous prétexte d'écologie mais qui en réalité cherchent à ramasser de l'argent pour pallier a des années de mauvaise gestion.

        • [^] # Re: Schyzophrénie.

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

          c'est pas le sujet. Le sujet c'est BFM qui ralent d'un 4ième opérateur, ou d'une chaine de télé suplémentaire, alors que le problème ne viendrait pas à l'esprit pour n'importe quels autres produits.

          "La première sécurité est la liberté"

          • [^] # Re: Schyzophrénie.

            Posté par  . Évalué à -2.

            c'est pas le sujet.

            Ah, tu poses une question, et j'y réponds. En quoi ce n'est pas le sujet ?
            Je réponds à ta question : Qui demanderait à l'état d'intervenir sur le marché automobile qui aurait trop de modèle à disposition ?

            Peut-être que c'est juste que ta comparaison n'était pas pertinente, et c'est ce que ma réponse voulait suggérer …

            • [^] # Re: Schyzophrénie.

              Posté par  . Évalué à 2. Dernière modification le 25 octobre 2019 à 14:16.

              message supprimé par l'auteur du message qui a réalisé (un peu tard) que son message n'avait vraiment aucun intérêt ;-)

            • [^] # Re: Schyzophrénie.

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

              Non, cela n'a absolument rien à voir. Le SUV est une catégorie de voiture qui pollue plus qu'une berline pour le même usage.

              Cela n'a absolument rien à voir avec le fait de dire que le marché ne peut pas supporter la sortie de la nouvelle Peugeot 2008.

              "La première sécurité est la liberté"

              • [^] # Re: Schyzophrénie.

                Posté par  . Évalué à 2.

                Ok, j'avais pas compris le sens de ta phrase. Au temps pour moi.

    • [^] # Re: Schyzophrénie.

      Posté par  . Évalué à -3.

      Mais parce qu'en France on est très fort pour mettre des taxes et des lois sur les lois des lois pour compliquer ce qui marche… sous prétexte de redistribution aux plus faible. Avec cet argent on subventionne ce qui ne marche pas. On préfère ce qui ne marche pas… mais on crois que notre système est le meilleur.

      Ce que je crois c'est que le système financier est pourri. Il faut libéraliser mais avoir des garanti simple avec des entreprises d'états. Peu de loi mais des lois et des lois claire et simple.
      Et surtout libéraliser c'est supprimer le droit d'auteur, libérer l'invention, la parole et l'information. C'est partie intégrante de la devise française "Liberté". Mon rêve serait que tout produit soit obligatoirement open-source…

      • [^] # Re: Schyzophrénie.

        Posté par  . Évalué à 5.

        Et surtout libéraliser c'est supprimer le droit d'auteur

        Je ne serais pas aussi radical. Ce droit a besoin d'être réformé en profondeur mais pas forcément aboli.

      • [^] # Re: Schyzophrénie.

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 0.

        Les auteurs ont le droit de vivre de leurs créations ! Cela prend du temps, voire réclame du matériel (qui n'est pas gratuit). Qu'il faille réformer le droit d'auteur, oui, mais pas au détriment des auteurs justement.

        N'y aurait-il pas, une fois de plus, confusion entre propriété intellectuelle et droit d'auteur ?

        « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

        • [^] # Re: Schyzophrénie.

          Posté par  . Évalué à 10.

          Les auteurs ont le droit de vivre de leurs créations !

          Absolument. Par contre leurs enfants, petits enfants, conjoints survivants, gendres et avocats, ça me parait beaucoup plus contestable.

          • [^] # Re: Schyzophrénie.

            Posté par  . Évalué à 1.

            Sur la question de la durée, ou du fait que ce soit calculé à partir de la mort de l'auteur, je suis plutôt d'accord.

            Sur le contrôle exercé sur l'œuvre (droits moraux) par de lointains descendants aussi.

            En revanche que les droits soient transmissibles à ses enfants/conjoint (par héritage) ne me choque pas, à partir du moment où on admet le principe d'offrir une rémunération basée sur les ventes plutôt qu'une rémunération initiale du travail : un salarié peut accumuler l'argent de son salaire et le transmettre à ses enfants par exemple, un auteur reçoit une rémunération étalée dans le temps et je ne vois pas en quoi céder la partie qu'il n'a pas encore touchée (sous forme d'un droit à la percevoir) constitue un problème.

            • [^] # Re: Schyzophrénie.

              Posté par  . Évalué à 2.

              C'est un problème parce que ça n'encourage pas l'innovation et la création, c'est une économie de rente, tout comme l'immobilier.

              • [^] # Re: Schyzophrénie.

                Posté par  . Évalué à 1.

                On pourrait en dire autant de l'héritage en général, ce n'est pas spécifique au droit d'auteur.

                Et le principe est de rémunérer la création artistique via un droit sur les ventes (qu'on peut qualifier de rente) plutôt qu'en payant le travail initial (un salaire). L'auteur prend part aux risques et aux bénéfices associés, via cette rémunération basée sur la diffusion de l'œuvre. On peut trouver que c'est une bonne idée ou non, mais c'est une question distincte de la transmission aux enfants.

            • [^] # Re: Schyzophrénie.

              Posté par  . Évalué à 3.

              un salarié peut accumuler l'argent de son salaire et le transmettre à ses enfants par exemple,

              Un auteur également.

              un auteur reçoit une rémunération étalée dans le temps et je ne vois pas en quoi céder la partie qu'il n'a pas encore touchée (sous forme d'un droit à la percevoir) constitue un problème.

              Problème d'égalité de traitement par exemple ? Hors droit d'auteur, y a-t-il des situations comparables dans d'autres domaines ? Personnellement je n'en vois pas.

              Le droit d'auteur est là pour rémunérer l'auteur. Maintenant, ça ne me choquerait pas qu'on continue à verser les droits d'auteurs aux héritiers si ceux-ci font quelque chose pour continuer à faire vivre l'oeuvre d'une façon ou d'une autre.

              • [^] # Re: Schyzophrénie.

                Posté par  . Évalué à 2.

                un salarié peut accumuler l'argent de son salaire et le transmettre à ses enfants par exemple,

                Un auteur également.

                Je pense qu'il faut bien distinguer le mode de rémunération du reste. Le droit d'auteur consiste à verser une rémunération différée. On pourrait salarier les auteurs (il me semble que ça existe), dans ce cas l'œuvre vit un certain temps et rapporte de l'argent à l'éditeur, qui fait le pari de rentabiliser le salaire versé initialement. Disons que c'est le cas du jeu vidéo propriétaire, pour prendre quelque chose de pas si éloigné du domaine artistique.

                Dans ce modèle c'est l'éditeur qui prend le risque de perdre ou de gagner de l'argent dans la vie de l'œuvre. Dans le modèle du droit d'auteur, l'auteur est impliqué dans ces risques et bénéfices, c'est juste une autre manière de le rémunérer. Il se trouve que l'œuvre va rapporter de l'argent sur une certaine période, et donc l'éditeur et l'auteur seront rémunérés progressivement. Ça ne veut pas dire qu'ils vont toucher plus d'argent, juste que l'argent est versé au fil du temps à l'auteur.

                un auteur reçoit une rémunération étalée dans le temps et je ne vois pas en quoi céder la partie qu'il n'a pas encore touchée (sous forme d'un droit à la percevoir) constitue un problème.

                Problème d'égalité de traitement par exemple ? Hors droit d'auteur, y a-t-il des situations comparables dans d'autres domaines ? Personnellement je n'en vois pas.

                Ça n'existe pas tellement dans d'autres domaines parce qu'on a considéré que dans le domaine artistique ces notions d'auteur et de vie de l'œuvre sont assez présentes, ce qui est moins le cas en moyenne ailleurs (ceci étant dit, il est possible de rémunérer des gens sous forme de pourcentage sur des recettes futures dans d'autres domaines d'activité, y compris d'écrire dans un contrat que ce droit concernera leurs héritiers je pense). On peut citer les actions dans une société, mais ça pourrait être un pourcentage sur les revenus futurs d'une idée ou autre contribution.

                Tu peux penser que c'est un mauvais modèle de rémunération, pourquoi pas, mais la transmission aux héritiers est une autre question. Si on considère un éditeur qui pense qu'une œuvre va rapporter 100.000€ de recettes et que 20% vont à l'auteur dans le cas où ça se vent "normalement" (ni ratage ni gloire et célébrité), on peut rémunérer l'auteur de deux façons :
                - Soit il est payé comme salarié, il touche 20.000€ pour sa création, l'éditeur assume les pertes ou profits si l'estimation ne se réalise pas précisément (dans un sens ou dans l'autre).
                - Soit il est payé via le droit d'auteur, il touche 20% des recettes, par contrat, il assume le risque/bénéfice.

                Dans le cas où l'œuvre se vend "normalement" (selon l'estimation initiale), dans les deux cas l'auteur reçoit 20.000€, dans les deux cas il peut les transmettre à ses enfants. Je ne vois pas en quoi dans le deuxième cas, si l'auteur meurt après avoir touché seulement la moitié de la somme, ne pas laisser ses héritiers toucher le reste est plus juste. Dans le premier cas, même s'il meurt après que l'éditeur a vendu la moitié des exemplaires, ses enfants toucheront bien l'intégralité de la somme.

                Je ne comprends pas en quoi transmettre des droits aux enfants c'est un traitement différent : au contraire, ça permet à l'auteur de transmettre à ses enfants la totalité des gains de l'œuvre, comme s'il avait reçu un salaire pour l'écrire à la place.

                Le droit d'auteur est là pour rémunérer l'auteur. Maintenant, ça ne me choquerait pas qu'on continue à verser les droits d'auteurs aux héritiers si ceux-ci font quelque chose pour continuer à faire vivre l'oeuvre d'une façon ou d'une autre.

                Le droit d'auteur est juste une manière rémunérer l'auteur de manière différée et sans savoir combien à l'avance, pas de le rémunérer plus ou moins. Ni de transmettre plus ou moins l'argent à ses enfants. Les différences avec le salariat c'est l'incertitude sur le montant et le moment où la somme est versée. Maintenant le fait que la durée soit calculée à partir de la mort de l'auteur ou la durée de perception peuvent être un problème, mais c'est différent de la question de l'héritage.

                Pour ce qui est de donner plus de droits aux héritiers sur l'œuvre (droits moraux notamment, pour décider de ce qu'elle devient en tant qu'œuvre) : bof, quand je vois ce qu'ils en font quelquefois. Surtout quand il s'agit d'une descendance assez lointaine.

                Le fait qu'ils héritent la rémunération que l'auteur n'a pas eu le temps de toucher avant de mourir, ce n'est pas le problème. D'autant plus que si eux ne touchent pas l'argent, c'est l'éditeur qui le récupère (on pourrait le faire capter par l'état, mais c'est comme prendre 100% d'une partie de leur héritage).

                On peut noter au passage que si les héritiers font vivre l'œuvre (d'une manière qui rapporte de l'argent) ils touchent un surcroît de rémunération parce qu'elle rapporte plus d'argent, ce surcroît étant dû à leur travail et pas à celui de l'auteur d'origine.

                • [^] # Re: Schyzophrénie.

                  Posté par  . Évalué à 4.

                  Je ne comprends pas en quoi transmettre des droits aux enfants c'est un traitement différent : au contraire, ça permet à l'auteur de transmettre à ses enfants la totalité des gains de l'œuvre, comme s'il avait reçu un salaire pour l'écrire à la place.

                  Sauf que …. quand tu transmets un capital a tes enfants, tu es taxé en droits de succession sur la totalité du capital. En cas de transmission de "droits d'auteur", comment sont prélevés les droits de succession ?

                  • [^] # Re: Schyzophrénie.

                    Posté par  . Évalué à 1.

                    Je pense qu'il y a des limites à la comparaison : ce sont des situations différentes, vouloir à tout prix les ramener à une situation exactement similaire est difficile du fait de l'incertitude au moment de la succession sur les revenus futurs, du fait que ces revenus ne sont pas touchés d'un coup et du fait qu'il est difficile de déterminer après coup quel est le rôle des héritiers par rapport à celui de l'auteur d'origine dans les revenus après sa mort (ces revenus seront imposés comme des revenus, mais qu'est-ce qui devrait passer pour de l'argent hérité et qu'est-ce qui devrait passer pour de l'argent issu de leur travail propre ?).

                    On ne peut donc pas arriver à un traitement exactement égal, mais d'une certaine manière ça n'a pas vraiment de sens non plus. Quelque part on est peut-être plus dans le fait de recevoir un bien et d'en tirer des bénéfices (par exemple un logement qu'on va louer), sauf qu'il faut estimer sa valeur.

                    En cherchant un peu, voilà ce que j'ai trouvé : un document de la SACD qui traite du sujet. Le point que tu soulèves est traité à partir de la page 13 ("LA REGULARISATION DE LA SUCCESSION"), le début du document ça semble être toutes les règles pour savoir qui obtient les droits, dans quelle proportion selon qu'il y a ou non testament, PACS, mariage, enfants, …

                    La solution retenue consiste à évaluer l'œuvre en tenant compte de ses recettes passées, de sa popularité et d'autres critères, puis à appliquer le calcul de l'impôt sur la succession en se basant sur cette valeur. Je trouve la solution pas mal, et sans doute ce qu'on peut faire de plus proche de la succession dans le cadre "normal".

        • [^] # Re: Schyzophrénie.

          Posté par  . Évalué à 3.

          Les auteurs ont le droit de vivre de leurs créations !

          Et pas les autrices ? Venant de toi ça me surprend ;)

  • # Je voudrais bien, mais

    Posté par  . Évalué à 4.

    La lecture est une activité privée dont je ne veux rendre compte à personne. Je ne veux pas acheter du papier, surtout pour un quotidien, et donc comment faire pour m'abonner à un journal en ligne sans que ma lecture soit tracée, analysée, archivée ? Avec un journal papier, toutes sortes de personnes plus ou moins recommandables savent que j'y suis abonné, mais personne ne sait quels articles je lis sauf si je le dis moi-même. Si je ne peux pas faire pareil avec un journal en ligne, je ne m'abonnerai pas.

  • # Les gros poissons pourris mangent les petits poissons pourris

    Posté par  . Évalué à 9.

    Pour se faire peur, rien de mieux que de lire la pensée du responsable de Google News, Richard Gingras, comme ici l'année dernière, que je trouve à un cheveu du discours de parrain de la Mafia

    Tu parles de Mafia, mais je trouve que l'industrie médiatique française (le cinéma, la TV, les journaux papiers appartenant à des multinationales..) se comporte depuis des années comme une Mafia. Des lois d'exception et des mannes d'argent public (le même dont on prétend qu'il manque pour les pauvres et les éclopés) leur sont servis sur un plateau d'argent par des gouvernements censés être de bords politiques différents.

    L'industrie médiatique est prise entre des intérêts politiques, privés, le bon vouloir du prince (via les 36 000 machins incontournables mais pas vraiment démocratiques, de la SACEM au CSA), économiques (les actionnaires et la pub), les renvois d'ascenseur internes, et ces contraintes déterminent le contenu proposé.

    Ils se font bouffer par Google parce que la Mafia Google a un business-model bien plus malin.

    Google ils s'en foutent du contenu et de ce que tu regardes. Ils se contentent de censurer ce que la loi leur dit de censurer, mais ne font pas de censure "a priori". Ils doivent probablement calculer leur attitude vis à vis des lois sur un modèle purement économique : quelles sont les amendes, quel est le risque de payer une amende, quelle est la perte d'audience.. Qu'un pays fasse une révolution ou bascule dans le fascisme, ça change très peu leur façon d'y faire du business.

    L'industrie médiatique croit encore que ce qui est rentable c'est chercher de l'or, et Google a compris depuis longtemps qu'il faut vendre des pioches.

    THIS IS JUST A PLACEHOLDER. YOU SHOULD NEVER SEE THIS STRING.

    • [^] # Re: Les gros poissons pourris mangent les petits poissons pourris

      Posté par  . Évalué à 2.

      Si par « l’industrie médiatique » tu entends les milliardaires qui la possède, apparemment les héritiers de ces gros empires sont plus emmerdés qu’autre chose par l’héritage. C’est pas la poule aux œufs d’or, et quand il y a vente les repreneurs se bousculent pas nécessairement. Si tu parles des journalistes, je suis pas certain que l’objectif de la majorité soit de devenir riche, et ils se passeraient bien du riche Tonton patron…

      • [^] # Re: Les gros poissons pourris mangent les petits poissons pourris

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9.

        Tu supposes qu'un « milliardaire » achète un journal (souvent plusieurs) pour faire de l'argent. Il est beaucoup plus vraisemblable qu'il achète un journal (un média en général) pour peser médiatiquement, et donc politiquement, pour pouvoir influer sur l'opinion publique, pour pouvoir faire pression sur les dirigeants, et aussi pour faire partie du gotha / de l’entre-soi d'une certaine élite. Avoir son média à 50 millions, c'est comme sa première Rolex à 50 ans (ou son premier GNU/Linux pour le lecteur moyen du site disons).

        • [^] # Re: Les gros poissons pourris mangent les petits poissons pourris

          Posté par  . Évalué à 2. Dernière modification le 27 octobre 2019 à 11:37.

          Oui il y a le côté prestige aussi sans doute, et le côté influence pour les lobbys.

          Mais si c’est le côté prestige ou propagande qui joue, l’argent en tant que tel n’est certainement pas la priorité. Et dans ce cas les relations avec les relations ont quand même tendance à se tendre, même la rédaction du Figaro fait entendre sa voix parfois…

        • [^] # Re: Les gros poissons pourris mangent les petits poissons pourris

          Posté par  . Évalué à 1.

          Salut,

          Je ne te remercie pas pour me rappeler qu'il ne me reste qu'une dixaine d'années pour avoir une Rolex et ne pas rater ma vie !

          Matricule 23415

      • [^] # Re: Les gros poissons pourris mangent les petits poissons pourris

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

        Si par « l’industrie médiatique » tu entends les milliardaires qui la possède, apparemment les héritiers de ces gros empires sont plus emmerdés qu’autre chose par l’héritage.

        Oh, les pauvres !
        Remarque, faut les comprendre : être milliardaire par héritage ça ne doit pas être facile tous les jours…

    • [^] # Re: Les gros poissons pourris mangent les petits poissons pourris

      Posté par  . Évalué à 2.

      Quelques gros journaux (et donc les plus visibles) se comportent mal et donc pour toi, c'est bien fait que le journalisme disparaisse ? Mon appel est justement là pour empêcher que les journaux deviennent dépendants des pouvoirs en place !

      Si tu me rétorques qu'il n'y en a plus beaucoup d'éthiques, c'est pas étonnant, ça fait des années que plus personne ne les achète, alors ils disparaissent. Tout ce que vous dénoncez, ça n'est qu'une prophétie autoréalisatrice : les journaux sont pourris parce qu'ils ne sont pas auto-financés, alors laissez-les tomber (ou se faire bouffer par Google) ; et ça continuera de faire baisser leurs financements, ce qui les rendra encore plus pourris.

      Se réjouir qu'un gros poisson pourri les nique, c'est cynique, et je ne comprends pas que tout le monde ici ait si peu de morale pour voir ça d'un bon œil. La liberté de la presse meurt à cause de votre inaction, et pas seulement à cause de Google.

      • [^] # Re: Les gros poissons pourris mangent les petits poissons pourris

        Posté par  (Mastodon) . Évalué à 4.

        Sauf que tu fais malhonnêtement croire que c'est à la population de sauver les journaux et pas aux journaux de proposer une solution (qui n'est pas du racket étatisé comme ce qui est tenté avec google) à leur salut.

      • [^] # Re: Les gros poissons pourris mangent les petits poissons pourris

        Posté par  . Évalué à 7.

        les journaux sont pourris parce qu'ils ne sont pas auto-financés, alors laissez-les tomber (ou se faire bouffer par Google)

        Arrêtes le mensonge STP. Ou explique comment fait Google pour "bouffer" les journaux.

        Se réjouir qu'un gros poisson pourri les nique, c'est cynique,

        Non, Google refuse de se faire "niquer" (poour reprendre tes propos" par les éditeurs de presse.

        je ne comprends pas que tout le monde ici ait si peu de morale pour voir ça d'un bon œil.

        Parce que ta définition du "bon" n'est peut-être pas la bonne ?

        La liberté de la presse meurt à cause de votre inaction,

        Ah voilà. On y est. Un bon procédé de manipulation.

        et pas seulement à cause de Google.

        La presse se meurt pour plein de raisons. L'une d'entre elles est qu'elle ne fait pas forcément son travail d'information comme elle devrait le faire; L'autre est à mon avis un problème d'éducation et d'habitude (les gens ne lisent plus; Ils veulent du vite fait prémaché, ou des vidéos). Et ça google n'y est pour rien.

      • [^] # Re: Les gros poissons pourris mangent les petits poissons pourris

        Posté par  . Évalué à 5.

        il n'y en a plus beaucoup d'éthiques, c'est pas étonnant, ça fait des années que plus personne ne les achète

        Tu as une idée étonnante du journalisme : si personne ne veut d'un journal, c'est normal qu'il mente.
        Hé bé, effectivement c'est mieux qu'ils disparaissent.

         

        ça n'est qu'une prophétie autoréalisatrice : les journaux sont pourris parce qu'ils ne sont pas auto-financés

        Tu insistes :-)
        Personne n'en veut, donc il est normal qu'ils soient pourris.
        Sérieux ?!

        Ils ne sont pas auto-financés parce que le public ayant désormais accès à internet s'est bien rendu compte qu'on se fiche de lui ?
        Ou encore parce qu'ils n'ont pas évolués positivement depuis des dizaines d'années ?

        Pourtant certains journaux vivent tout à fait bien. Il est donc acceptable de penser que ceux qui ne vivent pas bien ont raté quelque chose.

  • # Un petit exemple pour la forme

    Posté par  . Évalué à 2.

    Salut,

    Article pioché pas exactement au hasard, mais qui fait du coup froid dans le dos : BFM

    On y apprend dans les gros titres que :

    8 Français sur 10 se disent inquiets pour la laïcité d'après un sondage.

    Hmm, 8/10 ça fait beaucoup, me dis-je. Donc je vais vite à la conclusion :

    Toutefois, les résultats de ce sondage sont à mettre en perspective. Dans cette même enquête, la "défense de la laïcité" est jugée "tout à fait prioritaire" par seulement 39% des sondés

    Pfiou, bon donc à la grosse louche, il reste 80% de 40% de gens qui balisent (sans compter les non-réponses).

    Ah bin ok. Peut-être pour ça que je ne vois personne autour de moi baliser, en fait.

    Achetez du BFM, c'est bon pour la crise cardiaque :)

    Matricule 23415

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