Bien sûr. Je ne faisais qu'un petit commentaire en complément parce que je sais que c'est une croyance classique à cause de cet acronyme Unicode CJK qui a l'air de mettre ces 3 langues dans le même panier. Mais en fait ce n'est pas le cas.
J'avais bien vu que ce n'était pas explicitement dit dans cet article. 👍
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Ce qu'il faut tout de même savoir, c'est qu'en vrai, de nos jours, les coréens n'utilisent pas les caractères chinois. Ils sont quasiment inexistants en Corée de nos jours, sauf sur des frontons de bâtiments historiques ou autres documents (tout aussi historiques).
Des fois, sur le web, certains racontent que sur des documents officiels tels qu'une carte d'identité, il reste des idéogrammes, mais ce n'est même pas vrai. Il peut y avoir des caractères chinois si le nom de la personne est dérivé d'un nom qui s'écrit avec caractères chinois. Les caractères chinois sont alors juste la transcription (le nom est simplement écrit 2 fois: la version Hangeul en avant, et version Hanja entre parenthèses). Même si cela reste la majorité des cas, il y a toutefois des cas, de nos jours, de personnes dont le nom est purement Hangeul, sans aucune correspondance Hanja. Cette personne aurait une ID sans le moindre caractère chinois. Et en tous cas, les autres textes (titres de champs, etc.) sont en pur hangeul.
Alors on apprend sûrement encore les hanja à l'école, parce que cela reste une histoire proche (même y a 30 ans, on pouvait a priori voir un peu plus de reste d'usage de ces caractères chinois dans la vie courante, notamment un peu les journaux de ce que j'ai compris, que de nos jours), et dans les familles plus aisés en particulier, je suis persuadé que c'est d'usage de les apprendre et maîtriser (on voit ce phénomène dans les films et séries coréennes où il y a fréquemment des personnages de type chaebol — les méga-riches des conglomérats coréens — où on entend qu'il est important que les enfants apprennent les idéogrammes pour l'éducation), ne serait-ce que pour se "différencier de la masse" quand on vient d'une famille aisé. C'est un peu comme notre latin à nous.
Et sur des documents officiels, je suis persuadé que certains termes ont aussi une version en idéogrammes, sûrement entre parenthèses en doublon, et que personne ne lit jamais. Les gens se contenteront de lire le Hangeul et de sauter les idéogrammes. Ce ne serait qu'une sorte de reliquats d'un temps ancien, des habitudes que les administrations mettent (on le sait) des décennies à perdre.
D'ailleurs il me semble bien que les hanja sont utilisés dans les métiers de loi (et dans les livres de loi). Il y a peut-être quelques rares métiers où ces idéogrammes subsistent ainsi. Mais hormis cela, le coréen actuel, c'est purement avec du hangeul (leur alphabet qui a remplacé les caractères chinois donc).
C'est une idée erronée assez commune de nos jours de croire que le coréen utilise encore les caractères chinois massivement, et notamment chez les informaticiens qui connaissent l'acronyme CJK ("Chinese, Japanese, Korean") et qui supposent donc tous que ces 3 langages utilisent encore ces caractères au quotidien (ce n'est vrai que dans les 2 premières langues de l'acronyme).
Dernier point que je trouve d'ailleurs très intéressant sur l'évolution du coréen: le hangeul a été créé spécifiquement dans le but d'être simple à apprendre pour éduquer le peuple et afin donc de réduire l'écart et les inégalités de classe. La légende veut que ce soit le roi Sejong de l'époque, en personne, qui aurait créé cet alphabet. Évidemment cela n'a pas plu aux nobles de l'époque. Et d'ailleurs on voit que de nos jours encore, les derniers qui s'accrochent encore aux caractères chinois et veulent en faire une marque sociale de différenciation, ce sont les classes élevées. C'est donc ce qui rend ce langage si simple à maîtriser à l'écrit et à l'oral, avec des formes presque mathématiques qu'on retient en une heure ou 2.
Pourquoi c'est intéressant? C'est le contraste avec le français où il est assez connu que la langue a justement été complexifié par les nobles au cours des siècles justement pour se différencier de la "populace", en particulier quand cette dernière a commencé à s'éduquer et à apprendre à lire et écrire.
Il y a aussi une phrase assez emblématique, qui est citée dans cette conférence (je crois, je l'ai pas revue récemment), et a aussi fait pas mal parler d'elle ces dernières semaines sur le sujet de la féminisation du français (ou les tentatives de l'interdire), notamment de la bouche de certains politiques. Cette phrase se retrouve sur l'histoire de l'orthographe, d'après l'Académie Française (sur son propre site) et témoigne d'un des buts de celle-ci parmi certains de ses honorables membres historiques (gras ajouté par mes soins):
En 1673, l’Académie française demande donc à l’un de ses membres, François Eudes de Mézeray, d’établir des règles pour l’orthographe française. […] Pour Mézeray, l’Académie doit préférer « l’ancienne orthographe, qui distingue les gens de Lettres d’avec les Ignorants et les simples femmes ». Avec cette formule de Mézeray, l’Académie définit alors une position qui sera le point de départ d’une durable accusation de « conservatisme ».
Apparemment on peut lire des copies du document d'origine dans les bibliothèques parisiennes (1 et 2 d'après quelqu'un sur un forum).
Ces dernières semaines, on parlait surtout de la différenciation avec "les simples femmes" (en rapport avec les discussions politiques sur la féminisation du français), mais il est aussi intéressant de s'attarder sur la partie "les Ignorants" qui sont donc les gens de moins d'éducation, autrement dit les pauvres! Les gueux, les miséreux, qu'il ne faudrait surtout pas mélanger avec les classes supérieures!
Bon on voit bien sur le site de l'Académie Française que ce n'est pas blanc et noir. D'ailleurs le paragraphe suivant de ce même texte dit:
Mais, pour certains, la publication du Dictionnaire est marquée par d’intolérables retards : en 1680, Richelet, qui ne considère d’ailleurs nullement Mézeray comme un « historien fort estimable », publie son Dictionnaire françois avec un système complet d’orthographe simplifiée.
Néanmoins, même s'il y eut plusieurs courants de linguistes ("complexifieurs" vs. simplificateurs), il est clair que globalement, beaucoup de règles du français ont été complexifiées à dessein pour faire la différence entre les classes sociales. Il suffit d'ailleurs de voir sur les sites communautaires où l'orthographe et la grammaire vont rapidement diviser et faire jaillir des commentaires hors-sujet juste pour corriger autrui.
Je sais qu'au Japon aussi, il y eut — me semble-t-il me rappeler d'après des articles — des velléités de simplification de la langue (surtout que de nos jours, de moins en moins de jeunes adultes savent écrire les kanjis/caractères chinois — sauf les plus courants — sans l'aide de l'informatique). Cela a bien entendu rapidement provoqué des levées de boucliers similaires à ce que les linguistes plus conservateurs pourraient faire dans la plupart des pays.
Personnellement je trouve donc cela assez intéressant et aussi rafraîchissant un pays dont la langue ancienne a pu être rénovée et simplifiée pour éduquer le peuple plutôt que de le garder dans l'ignorance et faire de la langue un différenciateur de classe (mais aussi un outil dans le but de garder le status-quo). En plus une initiative qui est venue du haut, des classes dirigeantes (les nôtres auraient plutôt tendances à l'inverse)!
Bon pas que le coréen soit parfait non plus. Niveau classes sociales et différenciation de classe dans la langue même, ils ont aussi de très problématiques (socialement) systèmes de niveaux de langues. Mais ça c'est encore un autre sujet.
Ah petite anecdote sympa: le hangeul n'a pas seulement permis aux classes moyennes de s'éduquer, mais aussi aux femmes (notamment de classes élevées mais qu'on n'éduquait pas pour autant comme les hommes), puisque le roi va enseigner à toute sa cour — et notamment aux femmes! — le hangeul.
Ainsi, même si évidemment à la mort du roi-créateur du Hangeul, cet alphabet sera rapidement mis de côté (faut pas rigoler! Les pauvres n'ont pas à savoir lire et écrire! 🙄), c'était trop tard. L'alphabet avait déjà commencé sa vie parmi des gens de classes moyennes et parmi les femmes. Il y aura alors une vague de romans populaires, y compris des romans écrits par des femmes. Quand on y pense, c'est vraiment l'inverse de l'optique et de l'objectif mis en avant par cette citation d'un membre de l'Académie deux siècles plus tard.
Enfin bon, tout ça pour en revenir au sujet: bien sûr que les idéogrammes chinois sont bien plus proches et utilisés globalement/anecdotiquement par les coréens, parce qu'il y a une histoire avec, mais en coréen moderne, il ne faut donc plus croire que ces caractères sont vraiment utilisés. C'est l'exception plus que la règle de nos jours.
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Le plus étonnant, c'est: pourquoi Github? Ils continuent d'héberger toute l'infra autour, qui est 100 fois plus complexe et utilisatrice de temps et complexe en terme d'administration. Et puis on parle d'une énorme organisation là (Mozilla). Aucune grosse organisation n'utilise Github comme dépôt principal. Au pire, on fait des miroirs si vraiment on veut une présence dessus. Mais on utilise pas Github en dépôt principal tout en hébergeant autour toute une infrastructure de gestion de tickets, contribution de patch, intégration continue…
C'est un choix vraiment étrange. 🤔
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Je n'ai pas apporté de nuance et ce n'est pas un "dogme". Ce sont 2 sujets qui n'ont tout simplement rien à voir. Et c'est bien pour cela que j'ai qualifié cela d'homme de paille (c'est tristement l'argument le plus courant qu'on sort dès que le sujet de la pub est abordé, alors que c'est totalement hors-sujet). Voici une définition par Wikipédia:
Arthur Schopenhauer appelle ce sophisme le stratagème de l'extension : « il s’agit de reprendre la thèse adverse en l’élargissant hors de ses limites naturelles, en lui donnant un sens aussi général et large que possible et l’exagérer, tout en maintenant les limites de ses propres positions aussi restreintes que possible ».
C'est exactement ce que tes commentaires essaient de faire. On parle de l'industrie publicitaire dans sa splendeur la plus sombre, ce qui inclue une grosse partie des grandes entreprises de l'information (Facebook, Google…), mais pas que (il y a un énorme marché même si les gens n'en connaissent pas forcément tous les acteurs). Et toi tu essaies d'étendre ce sujet pour parler des gens qui communiquent "normalement" sur de petits sujets. Tu nous cites par exemple, des gus qui font un micro-projet de film à 2 ou 3 personnes et en discutent sur un site communautaire qui leur propose d'héberger une bannière gratuitement, comme à d'autres petits projets et associations (toutes triées sur le volet). Ou bien tu compares ça au '"petit entrepreneur" depuis 15 ans' que tu es. Mais genre, c'est tellement hors sujet que si j'étais prof et que c'était une rédaction de lycée, je te mettrai 5/20 (les 5 points, c'est parce que t'as pas rendu feuille blanche au moins!).
D'où parler d'homme de paille par "sophisme de stratagème de l'extension".
Ça n'a rien à voir, et il n'y a donc rien à comparer. C'est tout.
Donc non, y a aucune nuance, et non ce n'est pas un dogme non plus. Cette industrie de la publicité est pourrie à la racine. C'est comme ceux qui comparent à l'industrie du tabac, qui est de nos jours tout aussi pourrie à la racine, à aller chercher du tabac dans des zones en guerre civile (dont ils sont en partie responsables), et étant à la source de conditions sociales terribles pour les habitants, le tout pour produire un produit absolument nocif pour l'homme. Il est évident qu'à l'origine, on ne savait pas pour les problèmes de santé et que les premiers à avoir cultivé du tabac ne le faisaient pas en connaissance de cause, contrairement à maintenant. De nos jours, par contre, l'industrie du tabac est juste meurtrière sur de nombreux tableaux. Il n'y a pas de nuance à avoir. Ben c'est pareil pour l'industrie de la publicité. Il y a des industries qui sont simplement foncièrement mauvaises (ou le sont devenues). Et si tu penses que ça relève du dogme, ben… je sais pas, on vit juste pas dans le même monde.
Donc, comme je l'ai dit plus haut, ce n'est pas tant la pub qui pose problème que les méthodes. Les méthodes des GAFAM sont malhonnêtes parce que c'est du détournement de l'attention.
Laisse moi citer ma phrase que tu as toi-même citée, en y rajoutant du gras:
Il n'y a pas de discussion à avoir, ou de "dissuasion" à faire. Il devrait simplement être interdit de faire du "business d'attention".
En fait j'ai l'impression que tu es globalement d'accord avec moi, et que tu as bien lu mais que tu veux y rajouter une pincée de mauvaise foi pour être (ou montrer un) en désaccord. Tu cites toi-même les trucs qui te contredisent et qui montrent que tu parles de 2 sujets totalement sans aucun rapport. Puis tu conclues pour finalement dire un truc similaire à ce que je dis mais en ayant l'air de dire que c'est différent et que tu contredis. Oui, c'est un peu tordu 🤪, mais bon c'est ce que j'ai l'impression de lire dans ton commentaire justement. Je vois pas du tout où tu essaies d'en venir en fait (à part pour le plaisir de contredire pour finalement dire que tu es d'accord).
Et je le dis en tant que "petit entrepreneur" depuis 15 ans, n'ayant jamais fait de pub sur aucun réseau et avec mon uBlock0 activé ;-)
Ben tu vois… comme quoi (et comme je disais dans mon commentaire), il est possible de travailler sans massivement manipuler les gens dans le monde entier. Je suppose que tu "communiques" avec autrui, et notamment tes clients potentiels, et cela n'a rien à voir avec ce dont il s'agit dans le reste de cette discussion. On communique car on est des humains. Point. CQFD.
Encore une fois, je comprends pas du tout ce que tu essaies de dire en te montrant en désaccord avec moi et d'autres sur ce fil de discussion. Pour moi, tu as tout pour être d'accord (et c'est aussi ta conclusion) mais pour une raison ou une autre, tu le dis comme si tu n'étais pas d'accord.
Ou alors c'est juste que tu as la sensation d'être attaqué en tant que "petit entrepreneur" et donc tu te sens forcé de défendre cette industrie nauséabonde? Si c'est le cas, rassure toi, si tout ce que tu fais, c'est de communiquer sur ton entreprise pour en vivre (comme on le fait tous dans une telle situation), ça n'a juste rien à voir. C'est hors-sujet (5/20, monsieur Faya, et vous me copierez 100 fois ✒️ "Je lis bien le sujet de l'épreuve avant d'y répondre." 🧑🏫)!
Il n'y a donc aucun besoin de prendre cela personnellement.
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En fait, c'est pas le fait d'être lucratif ou non qui pose problème. Le coup du "tout le monde communique" et "faut bien faire de la pub si on a un business" est le super homme de paille que la plupart des gens te sortent dès que tu dis que la pub, c'est mal.
Et c'est vrai que ce n'est pas un problème de communiquer ou de faire une pub raisonnée et raisonnable. Bien sûr que si j'ai un projet, j'ai envie d'en parler autour de moi et que les gens y contribuent financièrement. De même que mon épicier local, je comprends tout à fait qu'il parle de sa boutique autour de lui et fait de son mieux pour se faire voir par les gens du coin. Ou l'artisan du coin. Ou l'ouvrier du bâtiment qui veut faire connaître ses services dans le voisinage.
Mais tous ces trucs ne sont nullement dans ce qu'on appelle "l'économie de l'attention". Moi quand je parle de mon projet, les gens vont lire de quoi il s'agit et vont s'y intéresser… ou non. Ils verront qu'il s'agit d'un film sous une licence libre, qui utilise des logiciels libres pour la production, et en plus on contribue du code à ces dits-logiciels — en fait on est même mainteneur de GIMP, alors c'est plus que de la petite contribution! —, et tout ça dans une logique super artisanale, indé de chez indé. Certains s'en foutront et passeront vite à autre chose, certains seront touchés par certains de ces points et trouveront ça cool. On ne leur bourre pas le crâne avec des images hypes qui tournent à toute vitesse, des femmes à moitié à poil qui n'ont rien à voir, ou des phrases choc sans aucune relation, mais qui restent en tête. On ne les "suit" pas non plus partout (à coup de "cookies", de "big data", d'"empreinte numérique"…), parce qu'ils ont une fois osé cliquer sur notre "pub" et depuis cette dernière revient constamment. On n'est pas non plus partout où ils sont. Ils vont au supermarché? On est là sur un panneau. On va au ciné? On est là dans une pub avant le démarrage du film. On regarde une série? L'épisode est coupé au milieu par notre pub. Ils cherchent un truc sur internet? Des annonces publicitaires du produit sont subrepticement placée pour ressembler à des résultats de recherches. Ils vont sur un site web quelconque? Des pubs pour les mêmes produits, encore. Encore et encore.
De même mon petit épicier, il va promouvoir autour de lui qu'ils font du local, du bio, des produits végétaux, que ce sont des choses positives, etc. Ils ne vous submergent pas non plus. Ils ne tentent pas plus que nous et notre petit projet de détourner sans cesse l'attention des gens, quitte à les rendre au final débile. Au plus il va peut-être donner des petits prospectus aux gens lors des marchés, peut-être donner sa carte de visite en rencontrant quelqu'un qui pourrait être intéressés par leurs produits alimentaires… La petite entreprise du bâtiment du coin, elle aimera aussi faire parler d'elle et essaiera de se trouver une clientèle. Tout cela n'a rien à voir avec ce dont on parle quand on parle de l'industrie de la pub. Mais vraiment rien à voir.
Parce que oui, quand on passe son temps à regarder de la pub, partout partout partout, c'est pas vraiment ça qui nous fait évoluer en tant qu'être humains bien dans leur peau. D'ailleurs c'est l'un des points souvent cités qui fait que ces systèmes basés sur la prise d'attention sont mauvais: cela rend les gens mal dans leur peau. C'est l'un des points majeurs dont la lanceuse d'alerte Frances Haugen alertait à propos de Facebook pour laquelle elle avait travaillé (et avec des documents qu'elle a fait fuiter, qui montraient preuve à l'appui que les gens chez Facebook le savent et ont même eux-même fait des études le démontrant, mais qu'ils se gardaient bien de diffuser).
De même on parle de plus en plus du problème de la "perte de capacité d'attention" à cause de ces plateformes qui habituent les gens à ne plus avoir que des infos courtes qui doivent passer le plus vite possible, et qui surtout doivent être le plus superficiel possible (la limite du nombre de caractère autorisé sur certaines plateformes est un très bon exemple du genre de règle qui est né exactement dans ce but).
Sans parler de tous ces "dark pattern" dont le but est de te faire rester le plus longtemps possible à faire rien d'autre que perdre ton temps et regarder de la pub au milieu d'autres infos qui ne sont que les appâts pour la pub et avec des algorithmes vicieux qui s'appuieront sur les plus déraisonnables des émotions humaines pour choisir quel contenu mettre en avant: la peur, la colère, le dégoût, la honte… tout pour vous faire rester sur une plateforme à l'infini. D'ailleurs aussi avec des scrolls à l'infini. Et des notifications pour vous faire revenir quand vous osez vous absenter un peu trop longtemps de la plateforme, etc. etc. etc.
Et ainsi de suite. Pourquoi? Parce que ça leur permet de faire voir le plus de pubs possible en un temps minimal (c'est la base du concept de l'économie de l'attention qui est de considérer qu'on a une capacité limité d'attention — l'attention de nous autres, êtres humains, est ainsi une denrée limitée — et donc il faut l'optimiser, non pour notre bien, mais pour nous rendre le plus perméable possible aux pubs, encore et encore). Pour ça, ils nous entraînent à rester le moins possible sur un sujet et à en changer sans cesse. Et ainsi on voit aussi de plus en plus de pubs entre les quelques "sujets" (tweets, posts, vidéos, photos… ces sujets importent peu et ne sont là que pour rendre notre attention perméable aux pubs et communications de leurs vrais clients — puisque je le rappelle, le produit, c'est nous, pas l'inverse).
Quand les gens voient la petite bannière ZeMarmot sur Linuxfr, ils seront peut-être intéressé (ou pas) par ce projet qui parle de libre, et qui a été sélectionné manuellement (pas vendu au plus offrant avec promesse de le montrer à un million de personnes et de faire cliquer) par des gens qui sont sur ce site car ils sont globalement intéressés par des sujets connexes au moins. Et ça s'arrête là. Ce projet ne met personne mal dans sa peau. Pas plus que LinuxFr en tant que plateforme. De même que ni ZeMarmot ni LinuxFr ne participe à la logique où il faut que les gens changent sans cesse de sujet et donc leur font perdre leur capacité à se concentrer. Bien au contraire, une plateforme telle que LinuxFr, avec de longs articles parfois un peu techniques, souvent activistes, avec des détails, puis parfois de longues discussions sur les sujets cités, rien là dedans n'est là pour nous abrutir. Au contraire, ça nous ouvre l'esprit à divers sujets (parfois inconnus) et à divers points de vue, avec possibilité d'approfondir (pas de limite ridicule en taille de caractère), etc. Comparer ce type de communication d'un projet sur un site comme LinuxFr et comparer ce que fait l'industrie de la publicité de manière massive et abusive n'a juste aucun sens.
En gros ces business sont en train de complètement remodeler les gens à de nouvelles façons de penser, non pas pour nous aider (à penser mieux, à être critique, etc.), mais pour nous rendre plus perméables à leurs pubs et communications (donc il faut justement qu'on soit le moins critique possible, ce qui en vient à rapidement arriver à poser problème, comme on le voit ces dernières années). L'ensemble de leurs méthodes et décisions sont dans ce but. Plus vicieux et malsain, et surtout destructeur pour l'humanité, tu peux difficilement faire. Ce genre de choses font partie des prémisses qui permettraient à une dystopie de type Idiocracy de devenir un jour une réalité.
Alors oui, il n'y a malheureusement pas de mots différents pour parler de ce que fait cette industrie de la publicité massivement et avec des méthodes de plus en plus malsaines (basées sur des décennies de recherche sur la psychologie humaines, et utilisant — parmi nos connaissances scientifiques sur le fonctionnement du cerveau humain — tout ce qui est possible, notamment les émotions humaines telles que la peur ou le plaisir, de même que d'autres émotions bien peu nobles telles que la vanité, la jalousie, la méchanceté et ainsi de suite; mais aussi toutes les recherches sur comment manipuler autrui sans qu'il s'en aperçoive et en lui donnant l'impression d'avoir choisi de soi-même) et ce qu'un petit projet ou un commerçant, une entreprise artisanale ou autre fera. Dans les 2 cas, on vous parlera de "publicité" ou de "communication" et par conséquent ça sera le parfait homme de paille. Sauf que ça n'a tout simplement rien à voir. Comparer ces 2 choses là est absolument hors propos et ne sert qu'à noyer le poisson. Je n'ai rien contre une communication d'entreprise simple et raisonnée, voire organique. C'est quand elle se met à suivre les logiques malsaines de l'Industrie (avec un gros 'I') de la publicité (ou de l'industrie de la communication/marketing de manière plus générale) que c'est un problème.
Pour conclure sur une réponse à:
Je me fais l'avocat du diable, mais… pourquoi ? Est-ce que toute communication n'est pas "profiter de l'attention de l'autre pour lui passer mes idées/avis" ? Ou c'est le fait qu'ils gagnent de l'argent ce faisant qui rend la chose malsaine et si c'est gratuit c'est bon genre le prêcheur dans le désert qui ne demande aucune rétribution ?
La communication simple d'une entreprise ne "profite" pas de l'attention. L'entreprise échange avec des gens qui ont l'air intéressés. C'est bien, c'est sain. Ça permet de mettre en relation quelqu'un qui a l'air de chercher le genre de choses que fait cette entreprise avec celle-ci qui pourra alors devenir financièrement durable puisqu'elle aura des clients.
Et en fait, en vrai, il y a souvent besoin de très peu de communication. Je veux bien parler de pubs et de communication pour jouer le jeu, mais en vrai: mon épicier du coin, les gens du coin le découvre en marchant. Les artisans du coin, on les trouve dans les pages jaunes, sur internet, etc. Pareil pour les ouvriers. Et ça marche très bien comme cela. Tout le truc de "il faut communiquer" est une sorte d'énorme arnaque des gens qui ont créé cette industrie malsaine, qui fait croire aux gens que c'est une obligation si on veut être rentable. La vérité, c'est que… ben non c'est bidon. Alors oui, ces petits commerçants ne deviendront pas de grandes chaînes de magasin ou des entreprises du bâtiment international. Mais est-ce un but d'entreprise? Le but d'une entreprise n'est-il pas juste de faire vivre convenablement tous ses employés? Faut-il toujours être une multi-nationale? Ce que l'on sait d'ailleurs être impossible car il y a une limitation intrinsèque au nombre de ce types d'entreprises. Donc il y a 2 modèles qui s'affrontent: tous vivre bien et plus petits, ou certains qui vivent totalement au dessus des moyens du commun et tout les autres qui ont du mal? Perso j'ai choisi mon modèle.
Quand on inonde le monde de pubs, qu'on leur enseigne que c'est normal de voir de la pub partout, au ciné, à la télé, dans les magazines et journaux, les sites webs… pire qu'on cache de la pub, sous forme moins évidente, dans ces journaux ou sites web (articles sponsorisés par exemple) ou dans les films (placement de produit), d'avoir sa boîte aux lettres pleine à craquer de pubs, qu'on leur bourre le crâne inlassablement, qu'on les suive (cookies et autres méthodes de plus en plus perverses), pire carrêment qu'en faisant tout cela, on modifie leur façon de pensée et manière d'appréhender le monde, qu'on leur fait perdre le goût de prendre leur temps, qu'on érode progressivement leur capacité à se concentrer, qu'on rend l'esprit et l'attention malléable pour opposer le moins de résistance possible aux pubs, et le moins critique possible surtout (être critique, c'est très mauvais pour le business de l'attention)… Ce n'est plus juste de la simple communication. Et d'ailleurs ce n'est même pas pour faire passer une idée/avis. C'est juste pour vendre cette attention qu'on a rendue poreuse et perméable au plus offrant.
Alors franchement, est-ce que tu penses sincèrement que c'est la même chose? Est-ce que c'est juste une histoire d'être un business ou non?
On peut être un business et faire une communication simple et saine. En fait c'est même la majorité des business, la majorité des petits commerçants et des petites entreprises (il y en a bien quelques uns qui se font avoir et rentrent dans le jeu de la pub et des réseaux sociaux… en général ce sont ceux qui font faillite le plus vite car ils auront dépensé tout leur argent dans des "apps" ou des "pubs Facebook" ou des "community managers", des trucs qui sont complètement hors de toute réalité de ce que fait leur entreprise; j'en ai vu tomber dans ce travers mais c'est heureusement loin d'être la majorité). C'est seulement les gros qu'on revoit toujours et encore dans les pubs, ceux qui ont décidé que pour être vraiment rentables et faire plaisir aux actionnaires, il était tout à fait acceptable de pourrir l'humanité. Cela aurait dû être inacceptable et interdit dès le début. Malheureusement après deux siècles à peaufiner leurs méthodes, c'est encore non seulement autorisé, mais ils sont maintenant partout et à un niveau d'efficacité terrifiant.
Et nous on est là à dire "non mais c'est pas la même chose que toi qui parle de ton petit projet sur un petit site communautaire?" 🤦
Ou encore comme tu (Faya) le dis plus bas:
J'ai l'impression qu'en suivant cette pente on finit forcément à "gagner de l'argent c'est mal".
🤦🤦 (double facepalm, oui ça les mérite. Désolé 😝)
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Je pense que ǝpɐןƃu∀ nǝıɥʇʇɐW-ǝɹɹǝıԀ voulait surtout dire que ces entreprises (et leur produits) sont malveillantes par nature. C'est pas leur faire "une pluie de procès" qu'il faut. Il faudrait surtout que leurs produits soient considérés comme illégaux. Le problème de la logique "procès" est que ça en revient à considérer qu'il pourrait y avoir une "bonne manière" (vs. une "mauvaise manière") de faire ce qu'elles font et donc qu'en les attaquant en justice, peut-être changeront-elles (d'où l'idée de "dissuasion"). Sauf que ce n'est pas vrai.
Il n'y a pas de "bonne manière" tout simplement parce que la "mauvaise manière" est la nature même de leurs produits, parce qu'en vrai les "plateformes" en question ne sont simplement pas les produits. Elles n'en sont que des conséquences. Ce que vendent ces entreprises, c'est du "temps de cerveau disponible" comme l'a très bien exprimé quelqu'un qui a lui-même travaillé dans ce type d'industrie (un peu plus à l'ancienne, avec les télés rémunérés par les pubs, mais c'était déjà la même chose; un précurseur du même type de business). Le vrai produit dont ces gens font donc leur business, c'est donc notre "temps de cerveau", ou encore notre "attention" (selon l'autre terminologie de l'économie de l'attention). Et c'est profondément malsain. Tout court. Il n'y a pas de bonne manière de faire un tel business. Il n'y a pas de discussion à avoir, ou de "dissuasion" à faire. Il devrait simplement être interdit de faire du "business d'attention".
Maintenant je dis cela, mais sans le moindre espoir que cela change jamais, car qui sont les plus gros clients de ces business? Les publicistes (l'industrie de la publicité) déjà sont clairement le plus gros client. Les politiciens aussi sont de très gros clients de ce business pour faire passer leurs idées. De manières générales tout un pan du monde, ceux qui ont eux même créé un business qui repose entièrement sur le fait d'avoir une énorme audience.
Enfin bon, donc, oui je suis d'accord pour dire que cette lutte paraît vaine parce qu'elle ne prend pas du tout le problème par le bon bout. Ensuite je ne dis pas qu'il ne faut pas le faire. C'est "mieux que rien". Au moins, on peut un peu freiner l'expansion de ces entreprises, faire un peu parler et faire progressivement prendre conscience à plus de gens qu'ils sont en train de se faire manipuler pour être simplement vendus aux gens qui veulent leur attention. Pas à tous, clairement (déjà quand on lit des réactions de beaucoup qui disent qu'ils adorent être suivis ainsi car cela leur permet d'avoir des propositions publicitaires qui leur correspondent, on se rend compte que le problème est profond), mais à un peu plus chaque jour… enfin j'espère. 😮💨
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Bien sûr qu'ils sont reprochable, par le simple fait de vendre de tels systèmes pour ce type d'usage. S'ils voulaient être honnêtes, ils ne seraient simplement pas dans ce business.
Le truc, c'est que nous, on le sait que ces machines non seulement ne sont pas parfaites, mais en plus ne le seront probablement jamais. Il suffit de voir d'ailleurs que même des trucs beaucoup plus simples, comme de la simple catégorisation de courriels est loin d'être parfaite encore, après des dizaines d'années à travailler dessus (même les plus gros fournisseurs de mail font constamment des faux positifs et des faux négatifs dans la classification des courriels et du spam). D'ailleurs parfois même pour les humains, c'est déjà dur de faire la différence (que ce soit de la reconnaissance de visage comme de spams)! Combien de fois j'ai eu des gens me montrant un email et me demandant "c'est un vrai email, tu crois?"! Même moi, il m'arrive quelques fois de douter parfois d'ailleurs.
Mais le non-technicien, lui il connaît encore moins et ces entreprises essaient de lui vendre du "rêve" (totalitaire) avec du discours marketing totalement bidon.
Tiens regardons ce que cette entreprise répond après avoir fait presque envoyer un innocent en prison (et lui ayant probablement fait une année de merde et de stress à se défendre et à désespérer, sans compter 2 semaines derrière les barreaux… de quoi gâcher une vie dans certains cas):
Elle a néanmoins précisé que ses équipes travaillaient activement pour "améliorer l’équité des algorithmes d’intelligence artificielle" et rappelle que ses technologies sont "à la première place au test d’équité pour la détection de fausses correspondances", réalisé par l’Institut national américain des normes et de la technologie, le NIST.
Pas même un "oups", encore moins un "pardon", juste "non mais en vrai, on est super fort, regardez ce test bidon le dit".
Donc non, ce type d'entreprises ne méritent absolument aucune pitié. Elles se nourrissent des peurs et désirs autoritaires de ceux au pouvoir qui veulent tout contrôler, notamment la possibilité de suivre leur population à la trace grâce à la "biométrie" vendue comme miraculeuse. Et cela gâche littéralement des vies. Mais cette entreprise s'en balance. Au passage, elle se fait des fortunes et elle passe juste au contrat suivant.
Cet article est d'ailleurs assez édifiant, entre les erreurs et problèmes d'incompétence, les affaires de corruptions connues, les plaintes (annulées, probablement à coup de millions par-ci par-là)… et pourtant cette entreprise semble juste continuer son petit bonhomme de chemin, comme si de rien n'était.
Donc comment? Il ne faudrait pas leur reprocher leurs faux positifs? Bien sûr que si. La seule façon de ne pas le leur reprocher aurait été pour elles de ne pas vendre ces technologies du tout, donc simplement de ne pas faire le business dans lequel elle semble faire son activité principale. Toute entreprise qui vend ce genre de technologies absolument dystopique est reprochable, pour absolument l'entièreté de leur business de surveillance.
Film d'animation libre en CC by-sa/Art Libre, fait avec GIMP et autre logiciels libres: ZeMarmot [ http://film.zemarmot.net ]
Il y a des études assez contradictoires sur le sujet
Peut-être. Je dois bien avouer ne pas chercher à tout prix à me renseigner sur toutes les études sur le sujet. Des choses que j'ai vu passer à travers les années, j'ai l'impression que la tendance est quand même globalement de ne pas laisser les enfants longtemps devant des écrans jusqu'au début du collège.
Ensuite je n'ai pas fait de recherche avancée pour lister toutes les études, les comparer etc. J'ai aussi peut-être mon propre filtre psychologique qui va avoir tendance à me faire me remémorer davantage les études et articles montrant les divers problèmes, puisque de manière générale, je suis extrêmement critique de l'industrie informatique moderne et de comment l'informatique est utilisé de nos jours.
là aussi je ne reprendrai pas le terme "écran" car ça ne veutr rien dire : ce terme ne différencie pas l'utilisation passive de l'utilisation active du terminal et pour moi ça fait une grosse différence
Je pourrais être d'accord de manière générale. Mais d'une, regarde ce qu'on fait faire à ces enfants. Ce n'est peut-être pas du scroll twitter mais pas non plus l'utilisation la plus active. Mais surtout, là on parle de gamins. Même si on leur apprenait à programmer et à être des super-génies de l'informatique, ce serait mauvais (voir notamment la dernière partie de ce commentaire).
Il y a tout un monde à apprivoiser avant d'en arriver là. Et les enfants auront bien le temps dans le reste de leur vie (notamment la partie adulte) d'utiliser des ordinateurs, probablement au quotidien même. Et très probablement pour une majorité d'entre eux de les détester. Pas besoin de commencer à 2 ans!
Pour l'imagination et la créativité, les logiciels sont en général super limités. On n'apprend pas aux gens à penser, réfléchir, créer avec des outils ultra-limités. Il faut le moins de blocages possibles. Ainsi on ne doit pas apprendre à dessiner avec GIMP (ni tout autre logiciel) mais sur papier avec des crayons. C'est un de nos combats car beaucoup de jeunes ne semblent pas comprendre cela de nos jours et veulent juste un logiciel de dessin avec lissage automatique des traits (non mais on va pas non plus s'entraîner comme les vieux le faisaient!), ou direct en vectoriel seulement même, filtres avec le moins de configuration possible (comme les apps sur téléphone, on veut juste choisir des rendus pré-machés en glissant le doigt), voire maintenant juste en donnant un prompt textuel (pourquoi se faire chier à dessiner quand on peut juste écrire?)!
De même qu'on ne doit pas apprendre à écrire avec un traitement de texte (et son correcteur orthographique/grammaire, etc.), mais encore avec papier et stylo. C'est d'ailleurs un gros problème au Japon où de moins en moins de jeunes savent écrire les kanjis parce que les écrire à l'ordinateur leur mâche le travail (ils savent donc les reconnaître, plus les écrire). C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquels il y a eu de nouvelles velléités à simplifier le japonais écrit (comme il y a déjà eu par le passé), bien que je crois que cela n'a jamais rien donné de concret.
Je pense que mettre des enfants trop jeunes devant des écrans n'est absolument pas bon pour leur développement. On a souvent donné des ateliers de cinéma/animation dans des médiathèques (et même si le public était parfois "pour tout le monde", cela s'est souvent traduit en "pour des enfants"), et on le faisait quasi essentiellement sans ordinateur (on en avait un mais on est les seuls à le toucher et on a scripté toute la partie encodage pour la simplifier à quelques secondes invisibles aux participants). On faisait des ateliers de pixilation (en gros du stop-motion avec des humains) où les jeunes appréhendaient les concepts de l'image par image (donc de comment marche le cinéma techniquement) en le vivant réellement et en s'amusant énormément (on peut aussi faire des effets absolument extra — genre des enfants qui volent — avec absolument rien et c'est toujours génial de voir enfants comme parents s'émerveiller du résultat). Je peux dire que tout le monde adorait, jeunes comme parents, apprenaient beaucoup sans s'en rendre compte et on n'a pas eu besoin de mettre les gosses devant un ordi à cliquer comme des zombies.
En gros, ta différenciation actif/passif est complètement hors-sujet dans ce contexte. Ce n'est pas le problème. On pourrait vouloir les mettre devant un ordi pour en faire des super "créateurs" que ça serait toujours un problème.
des études récentes semblent montrer que l'utilisation de terminaux numérique en soi ne rendent pas les enfants plus stupide
Personne n'a jamais dit ça. 😆
Je pense que l'objectif justement est le contraire (même si je ne suis pas d'accord avec ) : initier les plus jeunes à l'outil parce qu'on les considère comme défavorisés par rapport aux autres.
Sauf qu'on sait que c'est bidon, ou alors une image totalement incohérente ("hors sol" serait le nouveau terme à la mode pour cela) de ce qu'est l'informatique. C'est la même image qui sous-tend les nouveaux modèles d'éducation gérée par et pour les entreprises, tels que l'école 42 ou similaire. Ce sont des écoles qui créent de bons petits soldats qui codent vite et mal et surtout qui obéissent bien sans se plaindre (même si on les fait dormir dans des sacs de couchage à même le sol de l'école comme tout bon employé devrait le faire; de manière très symptomatique, les uns comme les autres vont défendre corps et âmes ces logiques comme des modèles de société très sains; sauf que non, ce n'est pas sain d'avoir l'éducation dirigée par les entreprises qui vous forment comme ils aiment pour optimiser les employés ressources humaines; pas plus que c'est sain de mettre des gosses de 2 ans devant des écrans en espérant les habituer le plus tôt possible à l'outil informatique pour être compétitif industriellement plus tard). Ces systèmes d'éducation ne forment pas des gens qui pensent, ni qui sont épanouis, créatifs ou heureux.
Et pareil, les dirigeants de ces écoles aiment à les présenter comme des opportunités pour tous (et notamment les gens moins favorisés), sans besoin de diplôme, sauf que c'est surtout un bon moyen pour modeler leurs futurs employés idéaux à bas prix. Ils veulent faire rêver (parce que l'informatique, les gens s'imaginent la Silicon Valley, monter sa "startup", etc.) sauf qu'à l'autre bout de ces tunnels, ce sont surtout des boulots pénibles pour lesquels ils préparent ces jeunes.
Il n'y a jamais eu besoin de commencer jeune pour être un bon développeur (ou créateur avec de l'informatique de manière générale). Certes beaucoup de développeurs sont des filles ou fils d'ingénieur et ont eu leur premier ordi à de très jeunes âges grâce à cela (histoire classique qu'on retrouve souvent). Mais ça c'est juste de la reproduction sociale classique. C'est courant mécaniquement, ça n'est ni bien ni mal, juste logique (beaucoup d'enfant vont reproduire ce qu'ils ont vu chez leurs parents et vont continuer à évoluer dans le même milieu plus tard). Par contre ça ne veut nullement dire que c'est nécessaire.
Pour ma part, mes parents sont danseurs. J'ai eu mon premier ordi au milieu du lycée, sous Windows et utilisé principalement pour jouer. J'ai rapidement été intéressé par les capacités de création et ai fait mes premiers sites web quand j'ai eu internet. Ensuite c'est à l'université que j'ai appris à développer parce que j'ai décidé de faire des études d'informatiques. Gamin, je n'ai pas eu d'ordinateur, n'ai jamais programmé en Basic ou autre, ni n'ai programmé sur ma calculatrice au lycée, ni rien. Ça ne m'a nullement empêché de devenir un développeur décent et le mainteneur de GIMP.
Ce truc du "il faut commencer jeune" est une sorte de vision totalement archaïque d'un métier tel que l'informatique. Ou bien juste une excuse pour former les jeunes défavorisés vers les métiers les plus rébarbatifs et moins intéressants en informatiques tout en laissant les classes sociales favorisés continuer sur les voies royales à prendre les bons postes, ceux qui sont intéressants et créatifs. En gros, ils se disent qu'ils ont surtout besoin de beaucoup de développeurs médiocres pour quelques uns seulement réellement bons. Quand je vois l'état de l'industrie informatique, cela m'a l'air malheureusement d'être la route que prend l'informatique professionnelle moderne. Ça c'est pour la vision cynique des raisons possibles à de tels systèmes.
Bien sûr, la raison non-cynique serait juste que ces gens qui décident n'y comprennent absolument rien (et se font aussi bien avoir par les discours marketing de ces autres gens qui vendent des "solutions logicielles" magiques pour l'éducation, vendant cela comme ils vendraient n'importe quoi tant que ça rapporte). Par conséquent, ils se disent bêtement que si on met les gamins devant des écrans dès le plus jeune âge, ça devrait bien générer quelques génies de l'informatique dans le lot pour créer le Google français, non? 🙄🤦
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C'est sûr que c'est horrible! Déjà que je trouve pas ça glob quand ils essaient de faire pareil en primaire (et même au collège, je conseillerais de ne pas focaliser l'éducation autour des écrans; mais là je sais que c'est plus compliqué avec la pression sociale, etc. Et les décideurs qui croient que pour que la France soit "compétitive" dans l'informatique mondiale, il faut des enfants élevés aux écrans dès le plus jeune âge), mais là en maternelle! Petite section en plus!
Tout ce qu'ils font dans la vidéo peut être bien plus aisément fait avec l'institutrice et quelques cartes. Par exemple ils écoutent des mots et doivent choisir des cartes dessinées. Pas besoin de logiciel pour ça! Et ça me fait rire jaune quand on parle d'écrans "intéractifs". Ils sont en classe, avec des professeurs réels en face d'eux, en chair et en os, dans un monde physique avec de vrais objets qu'on peut toucher, et plein de camarades de classe avec qui intéragir. Quoi de plus "intéractif"? Et surtout en gardant un vrai lien humain… Dans la vidéo, à un moment, l'institutrice dit que les enfants sont dans un bain de langage permanent (avec le casque sur la tête qui leur donne des mots de vocabulaire). Dans la classe, sans casque pour les séparer du monde, donc des autres camarades de classe et des professeurs, ils ne seraient pas dans un bain de langage permanent?
Pourquoi les amener à l'école si c'est pour tous les mettre devant des écrans, avec un casque sur la tête, et en faire des drogués des écrans dès le plus jeune âge? C'est juste terrifiant.
C'est pourtant pas faute de tous les développeurs et autres professionnels sérieux de l'informatique de leur dire que l'informatique n'est pas une solution miracle à tout et sûrement pas à l'éducation en particulier. J'aime mon métier mais jamais je ne le vendrai comme un substitut à l'éducation et à l'apprentissage.
D'ailleurs tous ceux même qui créent les outils numériques les plus néfastes (dont le but est de rendre accroc pour "optimiser le temps de cerveau disponible" à vendre, perte de vie privée, dangers sociaux…) envoient justement leurs enfants dans des écoles où l'informatique est interdit. Ce n'est pas nouveau, on le sait depuis plus d'une dizaine d'années. Je me souviens d'articles sur le sujet déjà à l'époque (voir par exemple, cet autre article de 2011. Et ils savaient déjà bien pourquoi ils le faisaient, disant sans honte en interview que l'informatique est une distraction et un problème pour l'apprentissage, avouant à demi-mot que — telle qu'elle est faite de nos jours par les grandes entreprises — elle est néfaste aux jeunes (et aux humains en général d'ailleurs). Et bien sûr, ils envoient donc leurs propres enfants dans des écoles sans ordinateurs tout en vendant à prix cassés des tonnes de licences (cf. les divers accords-cadre avec l'éducation nationale) aux écoles du monde entier. Ironique mais aussi hypocrite. Et nos services publics de suivre bêtement, finalement vendant leurs enfants pour quelques sous…
Les psychologues et professionnels de l'éducation aussi semblent de plus en plus déconseiller le plus possible les écrans aux enfants (les livres et études qui sortent sur ce sujet se multiplient). Et là on a une académie qui explique fièrement qu'elle met des enfants en petite section de maternelle devant des écrans? On croit rêver.
Ou alors c'est juste un moyen d'avoir moins de boulot (ça on le sait, les écrans font merveille pour "hypnotiser" les gens — si on peut dire — et donc calmer les enfants; c'est justement le problème) et puis je vois qu'ils choisissent bien:
L’enseignante privilégie plutôt celles et ceux qui n’ont pas de connexion Internet à la maison.
Donc en gros, les classes sociales les moins favorisées quoi. Histoire de bien faire en sorte qu'ils restent bien en bas de l'échelle sociale de génération en génération (pendant que les classes favorisées envoient justement leurs enfants dans des écoles privées chères où les écrans sont interdits et où les professeurs aident à favoriser le développement sain, l'imagination et la créativité des enfants; le genre dont il est question dans les articles plus haut).
Alors je dis pas que c'est fait exprès, je suis pas cynique à ce point. Mais c'est au final clairement ce qui se produit, que ce soit voulu ou non.
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Juste un court message, qui ne répond pas aux questions et interrogations, mais j'ai jeté un œil au projet « Oxygène » et ai feuilleté un numéro à l'instant sur le site (j'avais dû louper le journal que tu avais précédemment posté?): c'est un beau projet!
Sinon pour ne pas être totalement hors-sujet et répondre à la question:
« Quel avenir pour Scribus ? »
C'est un super logiciel que nous utilisons aussi très régulièrement professionnellement. Mais c'est sûr que son développement semble un peu au ralenti ces derniers temps, comparé à GIMP ou Inkscape par exemple.
Comme la plupart des gens, on utilise la version de développement (les 1.5.x) depuis de très nombreuses années parce que la version stable est beaucoup moins utilisable en fait.
Certains ont peut-être lu qu'on travaille sur la création d'une entité propre. Un but secondaire (même si on ne l'affiche pas explicitement parce que si on s'éparpille dès le début, c'est une recette pour un échec) est de pouvoir aussi aider et financer le développement d'autres projets de logiciels libres de création, du moins ceux qui ont encore du mal à le faire eux-même (typiquement financer Blender paraîtrait absurde, mais Scribus à moyen terme, ce serait clairement une bonne cible de financement!).
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Ce que ton lien indique, c'est qu'on peut diviser une image en blocs et avoir plusieurs tables de couleur (une par bloc), ce qui permet de ne pas être limité à 256 couleurs. Mais ça reste quand même super limité, ou alors faut faire de très petits blocs (possiblement 16×16 pixels si chaque pixel a une couleur différent, ce qui serait courant dans une photo; et c'est probablement ce que cette image que tu donnes fait même si j'ai pas vérifié l'image).
Ensuite le problème n'est pas qu'il y a une ou plusieurs palette de couleur. On pourrait imaginer par exemple qu'il pourrait être autorisé d'enregistrer certaines couleurs en RGB et d'autres en gris dans la palette. En fait, le vrai problème est que GIF ne semble même pas prendre en charge les couleurs en niveau de gris du tout. Ça fait un bout de temps que j'avais pas relu la spéc, alors je viens de jeter un rapide coup d'œil (GIF 89a est la dernière version): https://www.w3.org/Graphics/GIF/spec-gif89a.txt
Regarde les sections 19 et 21 en particulier. Les tables de couleur n'attendent que du RGB.
Donc la réponse est: non, ce n'est pas possible en GIF.
De toutes façons, GIF n'est absolument pas adapté pour les photos avec les attentes de qualité modernes et la taille du fichier exploserait avec le genre d'astuce que tu pointes. Donc on serait loin d'une solution au problème évoqué même si GIF permettait d'indexer des couleurs en nuances de gris.
Ensuite, soyons francs, GIF est un format tellement basique que tu trouveras très peu de cas d'usage moderne où la réponse à une question sera: "oui, GIF le permet contrairement aux autres formats" 😛
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(un super logicielle avec une équipe de développement où la compétence semble concurrence la sympathie)
😜
Et avec GIMP, je n'ai pas l'impression que l'on puisse générer la grille et la sauvegarder indépendamment du reste de l'image.
[…]
Malheureusement, je ne suis absolument pas programmeur. Donc, je ne pourrai pas vérifier si cela vaut le coup.
Ah ça, j'ai pas dit que c'était du click'n play à la portée de tous. Il faut clairement mettre les mains dans le code. J'étais juste dans l'exercice de pensée: il est faisable de modifier le code pour générer une grille séparée en vectorielle et d'exporter l'image en nuances de gris avec une grille vectorielle en couleur par dessus. Et ça pourrait être une façon d'avoir une image plus petite, puisque c'est le but évoqué (à tester pour voir à quel point ça vaudrait le coup ou non, bien sûr).
Ysabeau:
Tu as une notion de calques dans GIMP qui permet ce genre de choses. C'est fait pour.
Oui. Ensuite pour implémenter au mieux l'idée que j'évoque, il faudrait qu'on ait des calques vecteurs. Cela devrait être possible dans une version peu après la sortie de GIMP 3, puisqu'on a déjà un patch en instance de revue pour cela. Mais j'attends l'après-GIMP 3 pour faire cette revue de code (voir les calques de type non-destructive dans notre feuille de route).
Une fois qu'on aura ça, il devrait être possible d'implémenter l'export avec des parties en raster et d'autres en vectoriel (dans les formats qui permettent cela).
En attendant, ça reste possible, mais faut faire un peu plus de bidouillage.
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Mais de quoi tu parles? Tu as lu le post d'origine? 😜
Le cas d'usage évoqué est celui de quelqu'un qui crée cette grille de couleur à partir d'une image en couleur. La source en vectoriel, il n'y a pas besoin de "l'avoir", c'est toi qui la crées à la base.
Il n'a jamais été question de travailler sur des images avec grilles de couleur pré-existantes. Tu te fais des nœuds au cerveau pour rien. 😝
Ensuite, c'est un peu de travail (mais pas énorme non plus; l'algorithme est tellement simple que n'importe quel développeur pourrait le réimplémenter super rapidement pour générer du vectoriel) et je ne suis pas sûr que ça vaille le coup, comme je disais dans mon commentaire. Ensuite à chacun de voir.
En tous cas, c'était pour répondre à l'exercice de pensée proposé:
Et puis, je me demande s'il y a quand même moyen d'utiliser la grille d'assimilation des couleurs pour réduire le poids de mes images.
Et sinon pour ton commentaire:
Mais admettons que tu ais la source en vectoriel, du coup du peux utiliser SVG : stockage de l'image en gris dans une balise "image" et ajout des info vectorielles par dessus, SVG sait faire.
C'est vrai. C'était ma solution 1 avec un format qui embarque les 2 données dans des calques/objets séparés. CQFD.
Je pensais à PDF au début mais ce n'était pas adapté pour de l'affichage d'image au milieu de contenu web. J'avais pas pensé au plus simple, SVG, qui serait pour le coup un très bon choix, effectivement.
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Ici (image du journal), la grosse différence entre couleur et gris est que les couleurs sont du artificiel par facile à coder.
Tes "bidouilles" imaginées ne touchant pas à cette problématique, tu ne gagneras rien.
Ben si c'est justement exactement ce que propose mon commentaire, relis. Je propose de coder ces couleurs en vectoriel car on voit bien que ce ne sont que des lignes droites colorées qui sont au contraire extrêmement simples à coder en vecteur, et cela fera un fichier de faible taille.
Et là il n'y a plus aucun des problèmes que tu mentionnes dans d'autres commentaires, à savoir de trouver un algo qui trouve une "cohérence" pour compresser ces couleurs.
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C'est ce que j'allais dire. La plupart des formats (tous?) ne permettent pas d'avoir certains pixels en niveaux de gris, et certains pixels en couleur. Donc avoir une telle image principalement en niveaux de gris avec juste quelques pixels (la grille) en couleur en revient juste à avoir une image entièrement en couleur. Simplement beaucoup de ces couleurs seront "grises", ce qui dans la pratique va le plus souvent signifier que 2 composants sur 3 seront "inutiles". Par exemple si les pixels sont en RGB, chaque composant (rouge, vert et bleu) seront simplement identiques (donc 2/3 de l'info est redondante). En Y'UV, seule la luma sera utile (et beaucoup d'autres modèles de couleurs séparant la luminance, ce sera similaire avec le seul composant luminance utile).
Alors comme dit plus haut, ça doit pouvoir se compresser très bien, mais bon… c'est sûr qu'avec presque 2/3 de données inutiles, idéalement plutôt que compresser cette partie, on aimerait pouvoir s'en débarrasser tout simplement.
Je vois 2 solutions:
Soit un format d'image avec un concept de calques ou d'objets, et dont chaque calque/objet peut avoir un modèle de couleur différent. On aurait donc l'image principale dans un calque/objet en niveaux de gris et la grille par dessus dans un calque/objet en couleur. Ce serait idéal. Malheureusement il n'y a pas tant de formats qui permettent cela, et surtout utilisables pour simplement afficher des images dans un navigateur.
Soit séparer l'image en 2 fichiers d'image: une image en niveaux de gris et une image en couleur (avec la grille seulement) puis les réassembler sur la page web (avec HTML5 canvas et quelques lignes de javascript à peine par exemple; en faisant un fallback sur l'image en niveau de gris seulement en l'absence de JS).
Notons pour cette seconde solution que séparer la grille en format vectoriel, par ex. SVG, (plutôt qu'un quelconque format raster) même serait encore mieux (des lignes droites avec des aplats de couleur, c'est du vectoriel idéal donc taille probablement encore plus faible), laquelle pourrait tout aussi bien être composité sur l'image en niveaux de gris (comme dit plus haut, soit dans un format d'image unique qui est capable de contenir plusieurs types d'images différentes, soit à l'affichage en HTML/JS).
Ensuite clairement la solution 2 images + HTML/JS rajoute de la complexité au système (même si cela pourrait être scripté pour n'avoir qu'à donner une image en couleur, puis des scripts généreraient la version en niveaux de gris, la grille de couleur en vectoriel et le code HTML/CSS automatiquement). Disons que je joue le jeu d'essayer de trouver la solution qui permettrait la plus faible taille de fichiers, mais ce n'est pas forcément la solution la plus simple malheureusement. Et puis faudrait tester pour vérifier l'intuition. Sait-on jamais si vraiment la compression ne fait pas des merveilles, comparée à 2 images avec tout l'overhead que cela implique.
Donc j'imagine très bien que ce ne sera pas la solution choisie. 😉
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ça reste au bon vouloir des optimisation, et si on sait que l'on peu exploser ça stack avec un récursion, je l'utiliserais pas.
C'est vrai. C'est une bonne remarque. J'espère donc que cet attribut va se répandre, et notamment arriver chez GCC. Je vois que ça a été discuté et notamment il est expliqué qu'ils ont déjà toute l'infra mais n'ont pas d'attribut exposé (dans la discussion, certains se demandaient comment gérer cela pour les architectures où c'est plus compliqué à assurer, bien que j'ai l'impression qu'au final, il n'y ait pas vraiment de cas absolument impossible à gérer). Quelqu'un dans la discussion l'a même implémenté en plug-in GCC mais j'ai pas l'impression que c'est arrivé dans l'implémentation standard (en tous cas, mes recherches ne donnent rien).
Ensuite pour modérer un peu, on ne fait pas forcément des récursions pour des choses qui sont suffisamment énormes pour exploser la stack (même si on peut ne pas connaître la fin d'une récursion avant de la commencer). Souvent, on peut faire des récursions pour des choses qui sont habituellement de taille raisonnable (bien que si cela dépend de données utilisateurs par exemple, cela peut aussi être un vecteur d'attaque; enfin bon, c'est du cas par cas).
Mais oui, c'est sûr que dans certains cas, je comprends que cela puisse être une limitation si on a besoin de compiler sans optimisation et si on n'a pas accès à l'attribut explicite musttail.
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Mon propos, c’est que dans mon souvenir les précédentes releases étaient de bonne qualité, en tous cas assez pour ne pas nécessiter de nouvelle version avant la prochaine release. Ce qui pour moi est un signe fort de qualité et de stabilité du logiciel
Bof ce genre de choses arrivent, c'est tout. On a déjà dû faire ça quelques fois chez GIMP (une sortie immédiate après une autre pour cause de bug impactant découvert juste après; dernière en date en 2021 si je ne m'abuse). Au contraire, ça veut dire que l'équipe est au taquet, suit bien les retours de sortie (plutôt qu'une méthode "je sors du code et je me barre") et est réactive.
Ça arrive à tout le monde de découvrir de gros problèmes qu'on a loupé.
je rappelle ce que j’ai déjà dit : je n’ai pas encore eu le temps de tester le logiciel !
Peut-être est-ce alors la meilleure raison pour ne pas faire de commentaire sur la stabilité du logiciel alors, non? Qu'en penses-tu? 😉
Mon intention n’était ni de déprécier le travail des contributeurs de darktable ni de vexer quiconque, et je m’excuse si mon message a été perçu comme tel.
Pas de prob. C'est juste que je vois de plus en plus de remarques sur darktable, surtout ces dernières années depuis que ce contributeur a cherché à envenimer les choses à son profit (comme quoi, cela montre bien qu'il suffit d'une personne pour tout gâcher). Et ça me rappelle un peu trop ce qu'on vit chez GIMP aussi. Mais bon, on va dire que pour GIMP, maintenant je suis vacciné. J'ai l'habitude et ai déjà lu un peu tout et n'importe quoi comme théorie à notre sujet (qui deviennent rapidement des "vérités" aux yeux des gens à force de passer d'un forum à l'autre).
C'est triste de voir que dès que certains projets commencent à avoir un peu de notoriété, on se met à faire et propager des rumeurs dessus.
Enfin bon, je ne suis personnellement ni vexé ni rien. Je ne suis même pas un contributeur darktable et ne crois pas avoir souvent regardé leur code (je me retiendrais donc de faire la moindre remarque dessus, justement!). C'était juste une note de manière générale car je connais bien ce genre de commentaires qu'on vit aussi beaucoup chez GIMP et puis j'ai remarqué une forme d'acharnement à ses débuts sur darktable ces derniers temps.
J'en appellerais seulement à un peu moins de rumeurs et un plus de bienveillance. Ce genre de journaux serait alors plus agréable à lire. C'est tout. 🙏
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Mais oui, si on parle de C/java/Rust/python ou autre je suis d’accord.
Je peux pas dire pour ta liste complète, mais en C (et C++) au moins, les compilateurs sont capables de reconnaître et optimiser des fonctions récursives terminales depuis très longtemps (tu trouves des références à cela sur des liens vieux de plus de 10 ans). 🙂
Cela inclut au moins les principaux compilateurs (GCC, clang, etc.).
En plus, je découvre même un nouvel attribut musttail dans Clang (et discuté pour GCC) super intéressant car il permet de forcer les optimisations en récursion terminale même si on désactive les autres optimisations de manière globale à la compilation.
Je transmets la nouvelle de cet attribut pour info et parce que je le découvre moi-même, mais l'optimisation de récursion terminale existait déjà en C, et ce depuis longtemps. Je le répète (allez pas dire que c'est apparu en 2021! La seule différence, c'est que maintenant on peut informer le compilateur pour s'assurer que le code est optimisé, alors qu'avant on devait se fier à la capacité du navigateur à détecter les récursions terminales, ce qui marchait bien déjà). Perso j'en utilise régulièrement.
Enfin bon, la récursion terminale, c'est bon. Mangez en! C'est une bonne pratique de développement.
De toute façon, toute personne qui écrit une méthode récursive a intérêt à l’accompagner d’un commentaire qui justifie pourquoi c’est une bonne idée de faire ça, tellement ça pose de problèmes (taille de pile à l’exécution, lisibilité, maintenance…).
Pour la "taille de pile", comme dit juste au dessus, ce n'est pas un problème pour quiconque utilise un langage ou compilateur moderne (cela inclut le C). Au contraire, c'est justement en écrivant du code récursif terminal qu'on règle ce genre de problèmes quand ils adviennent.
Pour la lisibilité et maintenance… je sais pas ce que tu développes, mais je ne suis absolument pas d'accord avec ce commentaire. Au contraire, du code récursif est souvent très compréhensible et justement a un pouvoir d'auto-documentation du code grâce au nom de fonction qui rend l'algorithme souvent encore plus lisible et évident.
Comme dit plus haut, j'utilise régulièrement des fonctions récursives, et j'essaie d'ailleurs en général de les rendre terminales.
Il y a des cas qui se prêtent plus à de simples boucles itératives, mais aussi beaucoup de cas où les fonctions récursives aident énormément (à la simplicité du code, sa logique, en rendant le code vraiment clair et lisible, et enfin bien sûr par sa capacité à être très efficace grâce aux optimisations dont les compilateurs sont capables de nos jours).
Enfin bon, c'est assez étonnant parce que pour moi, c'est l'inverse de ce que tu dis! 😜
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Par contre, deux points m’inquiètent : la sortie de deux versions correctives, et la vidéo de présentation du blog de darktable contient beaucoup trop de variantes à base de « Ça ne fonctionne pas » et de bugs d’affichage.
C'est quand même triste ce genre de réflexion. C'est là que tu vois qu'en tant que développeur, quoi qu'on fasse, on est "perdant":
Si on ne sort pas de correctif, le projet est mal maintenu, voire "moribond" car peu d'activité (aux yeux du grand public). 😵
Si on en sort (rapidement en plus! Ce qui devrait montrer la réactivité de l'équipe, cf. point précédent!), le projet est mal maintenu, sûrement par des pieds Nickelés qui savent pas développer. C'est une preuve que le logiciel a plein de bugs! 🤦
Breaking News! Tout logiciel imposant a des bugs (et pas qu'un peu)!
Sincèrement si le logiciel plaît et est utile à quelqu'un, alors c'est un bon projet (pour toi au moins). Il a des bugs? Certes, comme tout projet (ouioui même les plus gros projets propriétaires financés par millions ou milliards)! Si t'as de la chance, ce sont des bugs dont tu peux faire abstraction en attendant la correction. Voire si t'es développeur, tu peux corriger toi-même si ça t'impacte trop; ou en tant que non développeur, tu peux donner au projet ou payer quelqu'un (même des indés ou petites entreprises, si un problème impacte suffisamment ton business, c'est tout à fait raisonnable d'y allouer quelques fonds). Et ces derniers points sont le gros avantage du logiciel libre!
Pas besoin d'aller y mettre des rumeurs à base de "y paraît que", surtout avec des suppositions sur la maintenance du projet. Surtout que je sais qu'une bonne partie des rumeurs, ces dernières années, sur le code de darktable soit-disant trop complexe à maintenir vient d'un développeur à la personnalité difficile (pour ne pas dire autre chose), qui est parti faire son fork en crachant du venin sur darktable. La première (et seule) fois que je l'ai rencontré, il savait pas qui j'étais et s'est mis aussi à cracher sur GIMP sans raison (sauf qu'on était dans une conf inter-projets de graphisme libre; il a dû se dire que c'est une bonne idée d'écraser les autres projets rapidement) dans les premières minutes de discussions en disant un truc du genre que c'était un tas de merde à mettre à la poubelle (enfin je sais plus les termes exactes, je me rappelle juste que c'était une remarque lapidaire et imagée qu'il avait utilisée).
Ce que j'en avais retenu personnellement, c'est juste que j'avais plus trop envie de parler avec cette personne antipathique.
Film d'animation libre en CC by-sa/Art Libre, fait avec GIMP et autre logiciels libres: ZeMarmot [ http://film.zemarmot.net ]
Au contraire, je pense que c'est une très bonne comparaison. Il s'agit de réécrire de zéro un logiciel pour faire la même chose que l'ancien. Le fait qu'il le fasse différemment, avec des techniques modernes et des choix adaptés au monde actuel va de soi (de même que je suis sûr que c'était le cas dans l'exemple cité par fearan). On ne parle donc pas d'être "compatible" mais bien de refaire un logiciel de zéro pour les mêmes usages.
Wayland est effectivement un bon cas de "tout réécrire a foutu la merde pendant 10 ans au moins". Certes pour beaucoup de gens, Wayland est devenu utilisable, il y a quelques années déjà. Néanmoins, même pour ces personnes, cela a provoqué de nombreuses années charnières où il ne s'est rien passé dans le monde de la gestion des périphériques graphiques de sortie. Tout simplement parce qu'il n'y avait plus (ou presque) de dévs X pour développer quoi que ce soit (de nouveau, ou en correction) parce que "Wayland, c'est l'avenir".
Pendant des années, ça a donc été la merde pour la gestion des écrans haute densité (c'est pourtant loin d'être nouveau, même dans le ± grand public), dans la gestion du multi-écran, surtout avec des résolutions différentes et dans plein d'autres trucs.
Et même si maintenant Wayland est utilisable par le grand public, ça reste inutilisable pour le graphisme pro (qui est pourtant — je le rappelle — l'une des industries majeures dans les gros utilisateurs du numérique métier). On nous fait miroiter le futur avec le HDR, etc. mais la simple correction des couleurs (calibration, etc.) en SDR n'existe pas encore dans Wayland stable. Dans toutes ces années, le HDR aurait aussi pu arriver sur X11 s'il y avait encore du développement.
Et ainsi de suite.
Alors me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. J'attends avec impatience que tout cela arrive dans Wayland, et je ne me fais aucune illusion que Wayland est le futur… parce qu'y a pas le choix et qu'on est déjà allé si loin, c'est pas comme si on allait faire un retour en arrière. Maintenant faut juste pousser pour que ces choses qui manquent (puis les nouvelles "fonctionnalités de la mort qui tue") soient rapidement implémentées. Je ne fais pas partie de ceux qui disent qu'il faut arrêter et retourner à X11. Cela ne m'empêche pas de regarder le passé et le présent avec un regard critique pour en tirer des leçons.
En fait, il fut un moment où il me semble bien que Linux commençait à avoir le vent en poupe et à être considéré de plus en plus sérieusement dans le monde du graphisme et surtout du son. Ces 2 moments critiques ont été perdus (j'ai l'impression) avec une succession de mauvaises directions techniques, même si ça revient pour le graphisme (mais pas grâce à Wayland — du moins pas pour l'instant —, surtout avec des logiciels qui commencent à prendre plus d'importance).
En fait dans mon expérience, aucune tentative de "réécriture de zéro" n'a eu un bilan totalement positif. J'ai aussi travaillé pour une startup qui a un jour décidé — il y a plus de 10 ans — de refaire tout son site en Python (parce que c'était la mode, et plus PHP qu'on utilisait jusque là! 🤦), micro-services (tout doit être en micro-services! 🖧) avec des APIs, etc. etc. On a passé 6 mois à temps plein dessus avant qu'un manager décide de tout mettre à la corbeille (on avait bien avancé, mais on était tout simplement pas au niveau de l'ancien site qui avait été construit depuis des années) et qu'on doit continuer à améliorer le vieux site à la place. J'étais l'un des seuls (voire le seul?) d'ailleurs à être contre ce projet de réécriture au début, mais ça m'a pas fait plaisir pour autant d'avoir raison. Parce que gâcher 6 mois de travail, c'est pas glop.
Pour parler de mon expérience plus au présent, tout ceux qui ont gueulé contre GIMP et ont dit qu'on peut réécrire un logiciel de graphisme en quelques années, qui serait au même niveau, se sont gaufrés. Attention, je dis pas non plus qu'il ne faut pas faire de tels logiciels. C'est d'ailleurs bien d'avoir plus de logiciels, plus de choix avec des directions et décisions différentes. Mais il faut simplement être conscient que pour en arriver au niveau de GIMP, il leur faudra 15 ans au moins si ce sont de bons développeurs (GIMP a presque 28 ans, mais disons qu'ils éviteront peut-être certains écueils, ne feront pas nos erreurs, etc. Je leur laisse le bénéfice du doute…). Et à ce moment là, 15 ans plus tard, ils auront accumulé leur propre dette technique inévitable. Et GIMP aussi aura évolué dans ce laps de temps. S'ils sont conscients de cela et font cela en connaissance de cause, tout ira bien. En un an ou deux, ils auront peut-être de super fonctionnalités et sûrement même des trucs qu'ils feront mieux que GIMP (ce qui est bien suffisant pour avoir des gens intéressés!). Mais ils ne seront pas aussi complet, car cela prend du temps et ne peut être qu'incrémental. Tant que les gens ne comprendront pas cela, ils continueront à se vautrer en repartant à chaque fois de zéro, dès qu'y a un petit nouveau qu'il croit qu'il fera mieux que tout le monde.
Et encore une fois, ce n'est pas impossible de refaire tout de zéro, il faut juste savoir qu'il y a un prix à payer (et ce prix peut être tout simplement 15 ans de stagnation, coincé entre le vieux logiciel qui n'avance plus techniquement et le nouveau qui fait certains trucs aussi bien, parfois mieux si on a de la chance, mais ne fait pas plein de trucs importants que faisait l'ancien).
Film d'animation libre en CC by-sa/Art Libre, fait avec GIMP et autre logiciels libres: ZeMarmot [ http://film.zemarmot.net ]
Depuis plusieurs mois (années ?), je lis vos comptes rendu des nouvelles fonctionnalités, et elles me semblent très intéressantes (bien que je ne fasse plus de photo). Pourquoi attendre pour sortir une version 3.0 finale ?
Déjà parce qu'on était dans le modèle ancien de "release when it's ready", qui explique que la sortie de GIMP 2.8 a aussi mis 4 ans (2008 à 2012), 2.10 a mis 6 ans (2012 à 2018) et 3.0 aura vraisemblablement mis entre 5 et 6 ans (on a démarré en 2018).
Comme les gens le savent, on est en train de changer ce modèle (bon on sort encore les choses "quand elles sont prêtes" mais tout la subtilité est d'arriver à définir différemment "ce qui doit être prêt"), d'ailleurs sur une impulsion de notre part, puisque c'est un changement que j'ai proposé lors du Libre Graphics Meeting de 2014. C'est ainsi que depuis GIMP 2.10.0, on applique cette nouvelle politique de sortie: on sort désormais de nouvelles fonctionnalités même lors des sorties micro maintenant! Tout ce qui est suffisamment aisément backportables sort dans les versions 2.10.x. Je suggère donc de jeter un œil sur le tag "GIMP" sur Linuxfr et de lire les articles de sortie des versions stables pour se rendre compte qu'il y a des nouveautés à chaque fois (et pas juste des corrections de bug).
Pour moi le risque d'attendre trop longtemps est de démotiver les développeurs de n'avoir rien de montrable "officiellement", et de démotiver les utilisateurs attendant trop longtemps les nouvelles fonctionnalités
Donc si ce que tu dis était vrai avant 2018, ce n'est plus le cas depuis (puisque maintenant les développeurs attendent juste quelques mois pour voir leur code utilisé et les utilisateurs pour l'utiliser).
Ensuite comme tout, on peut faire mieux. Mais cela demande rigueur et organisation. Et surtout, cela prend du temps, des années même. On ne change pas une organisation de 28 ans en quelques mois (c'est le meilleur moyen de tout pêter, certains l'apprennent à leurs dépends, par exemple des milliardaires qui s'amusent à acheter des boîtes et les font quasi couler en quelques mois en pensant être des révolutionnaires! 🙄).
Et donc maintenant après la première étape de 2018 avec GIMP 2.10, on passera à une seconde étape avec GIMP 3.0. Je l'explique d'ailleurs dans mon rapport 2022 de janvier 2023 (qui n'a pas été traduit sur Linuxfr):
While this second target is still definitely a big plan in our roadmap, I don’t think that making it again a huge development cycle with dozens of features and taking several years is the wisest thing. This old development model made sense back in the day, but less nowadays in my opinion.
En gros, on arrête de faire de grosses cibles gigantesques. J'ai aussi entièrement réorganisé notre roadmap post-3.0 non plus par versions mais en sous-roadmaps par catégorie de fonctionnalités dont les éléments peuvent être implémentées dans n'importe quelle version. C'est important puisque ça signifie que nous ne sommes plus contraints à de grosses listes de fonctionnalités. Nous avons maintenant un ensemble de directions globales vers lesquelles nous nous dirigeons (notre "vision" pour le futur de GIMP, en gros), c'est tout.
Donc c'est bien ce qu'on fait, on a même déjà commencé depuis plusieurs années; ça prend juste du temps pour faire encore mieux.
Il y a un autre point important: une sortie de version est un évènement très lourd. On rappelle que GIMP est téléchargé des dizaines de milliers de fois par jour. On ne fait pas une nouvelle version comme on va au marché. C'est lourd en responsabilité, mais aussi techniquement, avec du code et des builds à tester à répétition, un flatpak pour x86_64 et ARM64, deux paquets macOS (aussi pour ces deux architectures) et un installeur Windows (qui marche pour x86 32 et 64-bit et possiblement aussi un installeur ARM bientôt), puis une dépêche qui me prend des jours à écrire, etc. Une sortie bien faite en gros, ça peut être des semaines de travail juste pour tous les aspects hors-code (donc tout ce temps en moins pour coder! Plus on fait de sorties, moins vite on peut améliorer GIMP; il faut donc trouver le juste milieu). Imagine une sortie d'une version majeure maintenant, surtout qu'on n'en a pas faite depuis 20 ans.
Ça fait des années que je travaille sur tout l'aspect technique (hors code de GIMP même, j'entends) pour préparer cette sortie. En cumulé, j'ai probablement passé des semaines ou des mois à créer et améliorer nos scripts d'intégration continu, qui permettent aussi d'automatiser le plus possible nos créations de binaires de sortie (le flatpak n'existait pas à l'époque mais les tarballs de source autant que les installeurs Windows ou DMG macOS, avant moi, c'était des binaires opaques que des contributeurs faisaient sur leur machine perso puis envoyaient sur les serveurs; rendre le tout plus transparent fut un de mes gros chantiers et ce fut loin d'être facile avec certains contributeurs — notamment je me souviens d'un qui n'est plus là et qui n'a pas apprécié les premières tentatives d'automatiser la création des paquets macOS). Sans compter tout le travail fait pour améliorer notre checklist de procédure de sortie. Cela existait déjà avant, comme un fichier texte dans le dépôt suivi par juste le mainteneur. J'essaie maintenant d'intégrer davantage les testeurs, les empaqueteurs, etc. En gros d'avoir une sortie avec le moins de heurts possibles, tout en étant aussi plus robuste.
Maintenant spécifiquement pour GIMP 3.0, je pense pouvoir expliquer la durée par quelques points:
Le portage vers GTK+3 est un truc chiant et ennuyeux, donc la plupart des volontaires n'aiment pas y passer trop longtemps. Le portage vers GTK4 a l'air tout aussi chiant. Ils ont même déprécié ou retiré des fonctionnalités ajoutées/changées dans GTK+3! Honnêtement après avoir passé des mois à travailler sur notre port des actions et m'être rendu compte qu'une partie des nouvelles API sont déjà en voie de disparition dans GTK4, ça me déprime plus qu'autre chose. J'aimerais bien que les toolkits aussi fassent les choses plus progressivement. Le problème est que si les dévs de toolkit eux-même ne font que des petits "apps", ils se rendent pas compte du boulot pour un port pour une application un peu complexe.
En dehors de ce fait, si on s'était limité à un port vers GTK+3, on pourrait se dire qu'on aurait pu y passer moins de temps, mais puisque c'est un boulot chiant, ce n'est même pas vrai. Il y aurait simplement eu des "trous" dans le développement. Autant l'employer pour implémenter des trucs cools.
On aurait aussi pu sortir GIMP plus tôt avec un port incomplet (on a une version GTK+3 utilisable depuis quelques années, simplement on avait des centaines voire milliers de warnings) mais d'une, sortir un logiciel avec ces warnings n'est pas une pratique recommandée. Les warnings de compilation sont censés montrer des problèmes potentiels, c'est à dire des bugs probables. Or là on était noyés de warnings de dépréciation de code nous empêchant de voir les vrais bugs. Est-ce une bonne idée de sortir une version dite "stable" dans cet état?
De deux, alors que certains (ceux qui traînent sur les forums technologiques, genre ici) sont à fond sur les nouveautés, énormément de gens sont en fait à fond sur la stabilité d'interface (le xkcd de rigueur?). Même si certaines choses vont immanquablement changer, on fait donc tout un travail pour s'assurer que ça ne change pas trop. C'était vrai notamment pour les actions. Je devais être sûr que je puisse sortir quelque chose avec le minimum de "sensation de changement". En gros, notre système d'actions/raccourcis est radicalement différent mais il a l'air identique (c'en est presque le plus frustrant, mais c'est important). C'est là toute la subtilité. Et si je précipite la sortie puis me rend compte après coup que je n'aurais pas été capable de cette prouesse technique, ça aurait été très embêtant et il aurait fallu changer les plans. Le problème, c'est que pour être sûr à 100% qu'il n'y a pas de problème, le mieux est de finir.
Il y a la stabilité de tout ce qui ne se voit pas qui est important, tels les protocoles internes et fichiers de configuration. Typiquement avec les actions, le fichier de configuration des raccourcis a changé. Or on assure une migration de ces fichiers entre versions mineures, pas entre version micro. Il aurait fallu rajouter une nouvelle infrastructure pour cela (heureusement tout de même, j'ai commencé à rajouter quelques pré-étapes pour permettre cela un jour).
Wayland aussi nous a facilement fait perdre des mois. C'est le futur parce qu'on n'a pas le choix et techniquement, c'est sûrement plus propre (autant que les micro-kernels sont plus propres que les kernels monolithiques en théorie; pourtant on sait qui de Hurd ou Linux a pris le devant de la scène dans l'histoire de l'informatique!), mais ça n'en reste pas moins un truc encore pas fini et plein de problèmes, et pourtant mis en production, avec lequel donc on est forcé de composer.
L'API enfin est un énorme bloqueur. Nous sommes extrêmement à cheval sur sa stabilité et on ne s'est autorisé que cette version pour casser la stabilité dans les ~20 dernières années. Donc on doit le faire bien. La stabilité des interfaces font partie de ces choses sur lesquelles les gens se plaignent lorsque c'est mal fait, mais personne ne s'en rend compte lorsque c'est bien fait (même si on n'est pas parfait). On essaie d'être de la seconde catégorie. Donc personne ne remarque le travail phénoménal assuré derrière le rideau pour assurer la stabilité d'API. Au contraire, on pourrait juste presser la sortie, bâcler l'API puis se permettre de la casser tous les 4 matins ensuite. Certains font ça. Encore y a quelques jours, avec la grosse mise-à-jour récente de Thunderbird, j'ai des plug-ins qui ont cassé. Régulièrement j'ai eu des plug-ins qui ont cassé dans Firefox (moins maintenant ceci dit). Bon encore ce sont pas les pires élèves.
Mes plug-ins GNOME survivent rarement plus d'une mise-à-jour. Là par contre, c'est un mauvais élève (mais il paraît que c'est fait exprès parce que le projet ne veut pas se bloquer en assurant une stabilité d'API, et c'est ça le plus dommage).
On essaie d'éviter ça (même s'il faut "jamais dire jamais", comme on dit!). On se permet un cassage avec GIMP 3 en 20 ans (et même là je me suis plus d'une fois demandé si on aurait pas pu faire mieux), et j'espère qu'on va pas en avoir beaucoup plus. Donc si on n'a que cette chance pour casser l'API, autant le faire bien.
De manière générale, nous sommes un projet un peu à l'ancienne dans les philosophies de développement, mais aussi dans la définition de ce qu'est du bon développement. Notamment vous remarquerez que les mots "stable" ou "stabilité" sont répétés beaucoup dans ce seul commentaire. C'est en effet un concept important pour nous sur plein de choses. J'ai aussi l'impression que les mainteneurs de GIMP sont une longue lignée de perfectionnistes. Saviez-vous qu'on est censé pouvoir ouvrir un fichier XCF de 1997 avec son rendu de l'époque? Nous en sommes à la version 18 de XCF avec énormément de nouveautés dans le format, mais on peut encore ouvrir les fichiers d'il y a 26 ans! Peu de projets (même libres! Quant aux logiciels propriétaires, n'en parlons même pas tellement ils ont de casseroles sur ce sujet) peuvent s'enorgueillir de cela, et même tout simplement de placer ce niveau de rétrocompatibilité dans leurs checklists lors des changements de format.
Et donc voilà, tout cela explique pourquoi cela prend du temps. Ensuite on peut tout de même améliorer la fréquence des sorties sans pour autant perdre en qualité, mais c'est alors surtout une réorganisation en profondeur qui ne peut que prendre encore plus de temps si on ne veut pas tout casser et si on veut travailler en bonne entente en communauté. Et c'est bien ce que nous faisons depuis plusieurs années.
Merci pour tous ces chouettes articles en tout cas. Et GIMP est un logiciel génial, belle vitrine du logiciel libre !
Merci! 😄 (et merci à Matthieu pour sa traduction!)
Film d'animation libre en CC by-sa/Art Libre, fait avec GIMP et autre logiciels libres: ZeMarmot [ http://film.zemarmot.net ]
Mais c'est quoi "Overture Maps Foundation"? Je connaissais pas. En regardant leur news, je vois que c'est très nouvellement créé (annoncé en décembre 22, premier post en avril). Les membres principaux sont des GAFAM (Amazon, Meta, Microsoft) + TomTom, ce qui ne m'inspire pas confiance.
Et l'article en lien dit qu'ils ont utilisé les données d'OpenStreetMap pour 2 des 4 nouveaux jeux de données fournis: les bâtiments et les transports, auxquels ils rajoutent leurs propres données. En dehors de cela, le reste sont aussi des jeux de données sur lesquelles OpenStreetMap travaille, que je sache. En gros, j'ai pas l'impression qu'ils apportent de nouveaux concepts ou des projets de cartographie sur lesquels OpenStreetMap ne voudrait pas travailler par exemple. D'ailleurs ils le confirment dans leur FAQ:
What is the relationship between Overture and OpenStreetMap?
Overture is a data-centric map project, not a community of individual map editors. Therefore, Overture is intended to be complementary to OSM. We combine OSM with other sources to produce new open map data sets. Overture data will be available for use by the OpenStreetMap community under compatible open data licenses. Overture members are encouraged to contribute to OSM directly.
Ils noient le poisson avec leur différenciation data-centric vs. communauté. Comme si OSM n'était pas "data-centric" aussi (en plus d'être communautaire)! Le but d'OSM est de cartographier la planète en créant inlassablement des données de cartographie. Tu peux difficilement être plus "data-centric".
Puis ils jouent avec les mots en se disant "complémentaire", car ce n'est pas ça être complémentaire. Être complémentaire, ce serait par exemple: disons que je veux ajouter des jeux de données dans OpenStreetMap mais ce projet ne veut pas du type de données qui m'intéresse. Dans ce cas, je pourrais faire mon propre jeu de données (juste pour les infos supplémentaires) fait pour être utilisé avec le jeu de donnée de base. Par contre, travailler sur exactement la même chose en ajoutant des données supplémentaires (que le projet upstream — OpenStreetMap — voudrait bien avoir aussi de manière évidente) au lieu de les contribuer, ce n'est pas être complémentaire. C'est faire une sorte de fork en continu des données sans jamais contribuer ses propres données (ce qui leur permet un "avantage commercial" dans le jargon business).
Bien sûr si les données supplémentaires sont libres et compatibles (apparemment c'est le cas, ils le disent dans la FAQ), les contributeurs d'OSM pourraient travailler à les rapatrier (ce qu'ils suggèrent d'ailleurs de faire dans cette même entrée de FAQ), sauf tout contributeur de projet libre sait que c'est beaucoup de boulot. Chasser les patchs ou demander aux gens de jouer le jeu en contribuant est un tout autre niveau d'implication. Pour les membres de cette nouvelle fondation, gérer un jeu additionnel de données propres ou contribuer ces données directement est probablement similaire au niveau du coût, du temps ou de l'implication (voire, j'aurais même tendance à dire que gérer leur propre infrastructure leur donne plus de boulot). Par contre pour le projet upstream (OSM), c'est une perte sèche, ou au moins une grosse perte de temps (s'ils essaient de rapatrier les données de la nouvelle fondation; et encore s'il y a des contributeurs qui s'y essaient). En gros, c'est clairement pas une façon de faire très cool de ce nouvel acteur, et sûrement pas quelque chose que je qualifierai d'acte "d'ouverture" (pour faire echo au nom).
Et la dernière phrase de cette réponse de FAQ me paraît donc d'autant plus ironique:
Overture members are encouraged to contribute to OSM directly.
Non parce que "on pourrait contribuer et d'ailleurs on encourage nos membres à contribuer (wink wink 😉 entre soi, hein!) mais on le fait pas. Non parce que sinon notre fondation n'a plus aucune raison d'être. Donc au final, on va créer notre site web, notre propre infra, notre propre workflow et passer du temps et de l'effort pour ne surtout pas contribuer upstream (ce qui aurait été bien plus simple puisque tout est déjà en place) mais sur un site à part…" ⇒ c'est pas un peu se moquer du monde?
En gros, je me demande ce que cette fondation essaie de faire. Essaient-ils de tuer OpenStreetMap (et sa fondation) en les court-circuitant avec leurs propres données de base? Y a-t-il une raison (ils ont essayé de travailler avec eux, mais ça n'a pas marché? Si oui, pourquoi?)?
Y a-t-il un rapport avec cette histoire récente où un contributeur d'OpenStreetMap n'aimait pas la façon dont Bing Map contribuait à OSM?
Sincèrement je ne sais pas trop quoi penser. C'est toujours bien lorsqu'il y a de nouveaux acteurs pour créer des données libres, même si ce sont parfois des entreprises pas très glop (mieux vaut ça que si elles faisaient des données propriétaires!). Sauf que quand ils font la même chose qu'une entité déjà bien en place, et en plus dont elles utilisent justement déjà ouvertement et massivement les données, ça fait un peu vampirisation et tentative de "s'emparer du projet upstream" de manière détournée, en floutant les limites (si on sait plus qui fait quoi, dans 10 ans, les petits jeunes pourraient ne plus connaître que l'Overture Maps Foundation avec leur — très problablement — gros moyens marketing) et en affaiblissant progressivement les contributions directes (si les gens se mettent à contribuer progressivement sur les nouvelles bases qui font parler d'elles massivement par la puissance marketing de leurs membres, jusqu'au jour où les gens vont contribuer directement à ce fork; du moins c'est ce qu'ils espèrent peut-être).
Et dans tous les cas, c'est légal dans l'usage des licences. Mais ça me donne un arrière goût de tentative de prise de pouvoir sur un autre projet par une manière détournée, voire politique.
Enfin bon, je me fais peut-être des films, mais c'est quand même super bizarre comme approche, cette fondation soudainement sortie de nulle part.
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J'aime pas trop le terme, car dès qu'il est prononcé les gens s'imaginent qu'on parle d'intelligence articielle avancée voire de LLM.
L'étude, le traitement et la génération de langues naturelles font partie du domaine de recherche de l'intelligence artificielle. Pourquoi de nos jours, tout le monde semble croire que IA == réseaux de neurones? Y a tout un monde en dehors de ces technologies particulières.
Franchement ça doit être frustrant pour les gens qui travaillent depuis des décennies sur des domaines d'IA et le grand public vient soudainement leur dire que ce qu'ils font, c'en est pas, parce que c'est pas des réseaux de neurones (et tout ça parce que quelques marketeux ont récemment réussi à faire parler d'eux récemment, plus que d'habitude). 🤦
Film d'animation libre en CC by-sa/Art Libre, fait avec GIMP et autre logiciels libres: ZeMarmot [ http://film.zemarmot.net ]
Jehan a déjà répondu dans une dépêche précédente :
Je sais pas s'il y a quiproquo ou les infos se déforment juste avec le temps, mais l'histoire du designer, je me demande d'où elle vient, car ça me dit rien:
Un spécialiste est venu un jour, une seule fois, sans jamais reparaître. L'équipe en est devenue frileuse.
Alors non. On a eu un spécialiste à une époque, pendant plusieurs années. Je l'ai connu à mes tout-débuts chez GIMP. Par contre il était imbuvable, il se prenait pour une star et les développeurs pour ses sous-fifres (ma première réunion en "réel" avec lui, lors d'un Libre Graphics Meeting, il commence en traçant un triangle sur le tableau et en expliquant qu'en haut, y a le designer qui décide, dans un autre coin, y a les développeurs qui doivent simplement implémenter ce que le designer décide sans poser de questions, et dans le dernier coin, y a les utilisateurs qu'il faut surtout pas écouter parce qu'eux-mêmes savent pas ce qu'ils veulent; j'étais atterré 🤦), et surtout il bloquait les arrivées de nouvelles fonctionnalités car tout ce qui touchait à la GUI devait passer par lui (or je l'ai connu à une époque où il était moins actif, donc ça bloquait dur; je considère perso qu'il a fait perdre quelques années à GIMP sur certaines choses).
J'ai personnellement eu quelques altercations email avec lui à cause de son comportement et il a fini par partir en écrivant un long email pour expliquer à quel point les anciens mainteneurs étaient bons (ceux que j'ai pas connu mais que tout le monde m'a dit être plutôt abrasifs… vous connaissez tous la réputation des méchants développeurs de GIMP qui apparemment date d'avant moi puisque moi j'ai surtout connu les gentils, mais une réputation, ça a la vie dure…) et nous mauvais. En fait, il serait pas parti, je serais sûrement parti moi-même à un moment donné (j'ai une habitude de pas supporter les injustices et mauvais traitements; j'ai déjà démissionné professionnellement sans demander mon reste pour cause de mauvais managers; alors imaginez dans ce qui à l'époque était principalement un hobby). Donc ça tombe bien.
Donc c'est la seule histoire de designer problématique que j'ai par rapport à GIMP. D'ailleurs je ne suis pas sûr en avoir jamais parlé en détail sur un forum public à ce jour (par contre c'est un sujet qu'on a de temps en temps en privé ou sur IRC) mais bon, ça fera bientôt 10 ans, donc bon… maintenant c'est peut-être OK de raconter ça. Néanmoins ça ne veut absolument pas dire qu'on est frileux par rapport aux designers. Dans ma vie professionnelle, j'ai travaillé avec de bons designers et je suis plus que disposé à continuer à travailler avec d'autres. "Bons" designers, ça veut dire quelqu'un qui sait travailler avec des développeurs (et des utilisateurs), qui sait aussi écouter, recevoir des retours et remarques et les prendre en compte pour modifier une spécification. Et non quelqu'un qui se prend pour un dieu. De même qu'un bon développeur n'est pas un génie du code mais quelqu'un qui sait écouter et échanger. De même pour tous les métiers d'ailleurs. En gros je met en avant les qualités sociales, l'ouverture et la bienveillance d'une personne avant les compétences pures et dures (je sais que ce n'est pas de l'avis de tous; certains pensent encore que le concept du "génie connard" est bien, à savoir qu'on peut tout laisser passer humainement de la part de quelqu'un qu'on considérerait excellent techniquement dans son métier; j'ai encore des discussions régulièrement sur ce sujet et c'est aussi un sujet classique de l'imaginaire populaire, notamment avec la télé/ciné, du héros antipathique au possible mais à qui on pardonne tout parce qu'il sauve le monde/les gens/l'entreprise).
Sinon oui, c'est sûr, de temps en temps, on a des "designers" qui passent une fois, disent qu'ils veulent tout changer puis reparaissent jamais (sûrement en se demandant pourquoi on laisse pas tout de côté pour se concentrer sur eux et qu'on réimplémente pas GIMP immédiatement, entièrement sur la base des 2 paragraphes qu'ils ont écrit en 10 minutes dans un rapport). Ça arrive souvent. Mais ça nous rend pas frileux pour autant. Ça c'est le quotidien. De même qu'on a très régulièrement les designers du dimanche qui font un message (ou un thread) sur twitter et considèrent que c'est suffisant (en général ceux-ci font la même chose pour plein de projets; leur but semble juste de montrer à quel point ils sont bons en critiquant des gros projets avec un semblant de critiques constructives, mais ils ne font que gratter la surface, sans jamais rentrer dans la partie réellement constructive: intéragir, discuter avec les développeurs et contribuer — tout court déjà, encore moins en profondeur —, en détail sur des points précis — et pas des concepts abstraits et généraux — et en itérant).
Enfin bon, au final, si, bien sûr qu'on veut des designers dans l'équipe. Mais ils seraient dans l'équipe, des membres à part entière comme les autres et pas des divinités à adorer (comme certains semblent croire que doive être le rôle de designer). Qu'on me dise pas que ça existe pas. J'ai déjà travaillé avec de tels designers!
Et ils doivent y mettre du leur, pas juste déposer 3 phrases bateaux et un peu vague dans un rapport ou sur Twitter et croire que leur job est fait.
Deux femmes graphistes leurs font des rapports de bug super précis
On a bien plus que 2 contributrices de rapports de bug précis. On a des dizaines de messages par jour sur notre outil de suivi, et pas mal d'habitués qui y font des rapports très réguliers et parfois très détaillés.
l'une étant la compagne de Jehan
Vrai ou non, ce n'est pas une caractéristique de cette personne. Si je suis en couple, je n'appelle pas ma compagne "ma compagne" (allez, disons sauf pour simplifier dans de rares cas, genre en face d'administrations) mais par son prénom et si j'intéragis professionnellement, c'est par ses compétences professionnelles. Être un ou une compagne n'est pas une caractéristique qui a le moindre intérêt et je préfère quand les gens ne voient pas autrui comme étant la compagne ou le compagnon d'un autre. Surtout quand ce sont des personnes avec des compétences techniques très importantes et pointues dont on parle. Cela ne fait que diminuer la valeur de tout le monde.
Je pense que le monde irait mieux si on ne qualifiait pas les gens par des caractéristiques qui n'ont aucun intérêt (compagne/compagnon de, femme/mari de, fils/fille de, père/mère de…). Sans compter que la vie privée des gens n'a rien à faire dans leur vie professionnelle.
En gros, cette remarque en aparté n'a aucun intérêt et n'a absolument rien à faire là. 🤔
Faut bien voir que l'interface évolue vers les besoins des professionnels, plus que vers le grand public.
Ça a en effet toujours été vrai que GIMP est un logiciel pro (dans l'industrie, on appelle même cela un "logiciel métier"). Et donc c'est vrai qu'on va prendre bien plus en considération les besoins pros très bien expliqués avec des cas d'usage très concrets. On a beaucoup de pros qui font des retours très détaillés et qui suivent le projet de près. 😄
Et beaucoup de fonctionnalités sont demandées par des pros qui ont besoin d'utiliser des fonctionnalités avancées. Ensuite comme GIMP est un logiciel de graphisme générique, cela recoupe diverses industries. En plus des usages évidents (photographie, peinture numérique, design), on sait que GIMP est pas mal utilisé par les designers de jeux indés, énormément dans l'astronomie aussi, pas mal de gens dans la création de cartes (encore plus depuis qu'on a ajouté la prise en charge des métadonnées GeoTIFF, ce qui simplifie l'usage de GIMP en soutien à des logiciels de cartographie; j'ai l'impression que maintenant pas mal dans cette communauté recommandent GIMP grâce à cela), en recherche ou médecine aussi (en histoire récente, je me souviens d'un rapport de gens qui fabriquaient du matériel médical qui traitait des images de taille genre 100k×100k — GIMP est très efficace sur les grandes images — et avaient besoin de la prises en charge dans GIMP de certaines capacités de TIFF — ce qui fut implémenté —; ou encore de quelqu'un sur un forum qui travaille en laboratoire sur la recherche de chromosomes et voulait passer à GIMP pour traiter de l'imagerie), en 3D (traitement de textures, etc. Dans les histoires dont je me souviens, on a eu un centre de formation en ligne qui nous a demandé d'implémenter une fonctionnalité que seul un logiciel propriétaire quelconque — dont je me souviens plus le nom — avait et qui permettait de traiter plusieurs types de textures représentant une même zone à la fois; ben maintenant y a 2 logiciels qui ont cette fonctionnalité: cet autre logiciel proprio et GIMP, en libre; ils ont ainsi pu utiliser GIMP pour une formation sur la photogrammétrie). Etc. Etc. Etc.
Enfin bon, on ne manque pas de rapports de bugs et de cas d'usage réels pour l'amélioration de GIMP. :-)
À tord où à raison, l'UX est souvent un sujet qui est mis en avant par les détracteurs de Gimp.
Je pense qu'une bonne partie de ceux qui critiquent n'utilisent simplement pas GIMP, voire de manière générale n'ont même pas vraiment l'usage de ce genre de logiciel (hormis pour une rotation et une découpe d'image une fois par mois, alors forcément GIMP, ça leur semble une usine à gaz inutilisable avec toutes ses fonctionnalités!).
Petite histoire vraie: depuis qu'on est sur le Microsoft Store, il m'arrive parfois de lire les commentaires des gens juste pour me faire du bien. En effet GIMP y a une super note (4.5/5 sur la base de plus de 8000 notes dont plus de 1000 avec commentaires en un an!) et il y a tellement de gens (la grosse majorité des commentaires du store) qui y disent des trucs gentils sur GIMP et sur le fait que ça les aide au quotidien et qu'il est super puissant/utilisable. 💌
Allez, pour le plaisir, petit florilège partiel sur uniquement les 5 derniers jours (je n'ai pas mis tous les commentaires positifs et il n'y avait que 2 commentaires négatifs dans cet intervalle temporel):
[Inde]
best
this app is awesome
[États Unis]
Gimp iz kewl
Tbh GIMP is kinda weird at start but when you get into it it just becomes amazing
[Pologne]
Useful app
Useful application, especially for shading when you don't want to deal with it in vector >//<
[Argentine]
I've been using GIMP for years. I LOVE IT
After all so many years using GIMP i cannot express my gratitude enough to the maintainers, testers, designers and management people that make it possible to edit freely images.
[Équateur]
The best of all
You have all the options you need, and it keeps getting better. Congratulations
Alors forcément, quand on ne lit quasiment que ce genre de commentaires, ça redonne goût à ce qu'on fait!
Et c'est dans ce genre de cas que parfois je me rends compte que certaines personnes dans la communauté Linux sont juste méchants et ne se plaignent que pour le plaisir de se plaindre, et surtout le plus bruyamment possible. C'est quand même ironique que je doive lire les commentaires des Windowsiens pour voir à quel point GIMP est apprécié quand j'utilise moi-même Linux depuis une vingtaine d'années.
Parce que si je devais me limiter par exemple à Reddit ou HackerNews, la vision que j'aurais des avis sur notre logiciel serait bien plus triste. Surtout que quand on lit les "raisons" des gens qui se plaignent, on se rend souvent vite compte qu'une majorité de ceux qui critiquent n'utilisent simplement pas GIMP.
Enfin bon, j'ai appris à m'abstraire des commentaires lambda désobligeants sur les forums, lesquels donnent parfois, mais rarement, des critiques constructives et réellement utilisables pour améliorer le logiciel. Non parce que sinon, ça fait longtemps que je serais tombé en dépression et aurait abandonné. 😰
Allez pour finir sur une note positive, deux derniers commentaires du Microsoft Store, d'il y a 10 jours et 3 semaines:
[Allemagne]
Gimp is very good.
I've already edited a lot of pictures with the app, and I have to say, it's very good.
[États Unis]
Great Free software!
There is nothing to complain about GIMP. Sure the interface is different than Photoshop, but once you get used to it you find that there is nothing you can't do with this powerful and community supported software. I highly recommend this being part of everyone's arsenal of design software.
💌
Film d'animation libre en CC by-sa/Art Libre, fait avec GIMP et autre logiciels libres: ZeMarmot [ http://film.zemarmot.net ]
[^] # Re: 워 !!!!
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse à la dépêche Comment écrit-on les systèmes d’écriture aujourd’hui ?. Évalué à 3.
Bien sûr. Je ne faisais qu'un petit commentaire en complément parce que je sais que c'est une croyance classique à cause de cet acronyme Unicode CJK qui a l'air de mettre ces 3 langues dans le même panier. Mais en fait ce n'est pas le cas.
J'avais bien vu que ce n'était pas explicitement dit dans cet article. 👍
Film d'animation libre en CC by-sa/Art Libre, fait avec GIMP et autre logiciels libres: ZeMarmot [ http://film.zemarmot.net ]
[^] # Re: 워 !!!!
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse à la dépêche Comment écrit-on les systèmes d’écriture aujourd’hui ?. Évalué à 5. Dernière modification le 22 novembre 2023 à 15:11.
Ce qu'il faut tout de même savoir, c'est qu'en vrai, de nos jours, les coréens n'utilisent pas les caractères chinois. Ils sont quasiment inexistants en Corée de nos jours, sauf sur des frontons de bâtiments historiques ou autres documents (tout aussi historiques).
Des fois, sur le web, certains racontent que sur des documents officiels tels qu'une carte d'identité, il reste des idéogrammes, mais ce n'est même pas vrai. Il peut y avoir des caractères chinois si le nom de la personne est dérivé d'un nom qui s'écrit avec caractères chinois. Les caractères chinois sont alors juste la transcription (le nom est simplement écrit 2 fois: la version Hangeul en avant, et version Hanja entre parenthèses). Même si cela reste la majorité des cas, il y a toutefois des cas, de nos jours, de personnes dont le nom est purement Hangeul, sans aucune correspondance Hanja. Cette personne aurait une ID sans le moindre caractère chinois. Et en tous cas, les autres textes (titres de champs, etc.) sont en pur hangeul.
Alors on apprend sûrement encore les hanja à l'école, parce que cela reste une histoire proche (même y a 30 ans, on pouvait a priori voir un peu plus de reste d'usage de ces caractères chinois dans la vie courante, notamment un peu les journaux de ce que j'ai compris, que de nos jours), et dans les familles plus aisés en particulier, je suis persuadé que c'est d'usage de les apprendre et maîtriser (on voit ce phénomène dans les films et séries coréennes où il y a fréquemment des personnages de type chaebol — les méga-riches des conglomérats coréens — où on entend qu'il est important que les enfants apprennent les idéogrammes pour l'éducation), ne serait-ce que pour se "différencier de la masse" quand on vient d'une famille aisé. C'est un peu comme notre latin à nous.
Et sur des documents officiels, je suis persuadé que certains termes ont aussi une version en idéogrammes, sûrement entre parenthèses en doublon, et que personne ne lit jamais. Les gens se contenteront de lire le Hangeul et de sauter les idéogrammes. Ce ne serait qu'une sorte de reliquats d'un temps ancien, des habitudes que les administrations mettent (on le sait) des décennies à perdre.
D'ailleurs il me semble bien que les hanja sont utilisés dans les métiers de loi (et dans les livres de loi). Il y a peut-être quelques rares métiers où ces idéogrammes subsistent ainsi. Mais hormis cela, le coréen actuel, c'est purement avec du hangeul (leur alphabet qui a remplacé les caractères chinois donc).
C'est une idée erronée assez commune de nos jours de croire que le coréen utilise encore les caractères chinois massivement, et notamment chez les informaticiens qui connaissent l'acronyme CJK ("Chinese, Japanese, Korean") et qui supposent donc tous que ces 3 langages utilisent encore ces caractères au quotidien (ce n'est vrai que dans les 2 premières langues de l'acronyme).
Dernier point que je trouve d'ailleurs très intéressant sur l'évolution du coréen: le hangeul a été créé spécifiquement dans le but d'être simple à apprendre pour éduquer le peuple et afin donc de réduire l'écart et les inégalités de classe. La légende veut que ce soit le roi Sejong de l'époque, en personne, qui aurait créé cet alphabet. Évidemment cela n'a pas plu aux nobles de l'époque. Et d'ailleurs on voit que de nos jours encore, les derniers qui s'accrochent encore aux caractères chinois et veulent en faire une marque sociale de différenciation, ce sont les classes élevées. C'est donc ce qui rend ce langage si simple à maîtriser à l'écrit et à l'oral, avec des formes presque mathématiques qu'on retient en une heure ou 2.
Pourquoi c'est intéressant? C'est le contraste avec le français où il est assez connu que la langue a justement été complexifié par les nobles au cours des siècles justement pour se différencier de la "populace", en particulier quand cette dernière a commencé à s'éduquer et à apprendre à lire et écrire.
Ça me rappelle cette conférence (je crois que j'avais eu le lien sur Linuxfr d'ailleurs mais je trouve plus) qui parle notamment de ce sujet: https://peertube.zoz-serv.org/w/7d357d50-eada-4eef-98e2-e5918edf48fa
Il y a aussi une phrase assez emblématique, qui est citée dans cette conférence (je crois, je l'ai pas revue récemment), et a aussi fait pas mal parler d'elle ces dernières semaines sur le sujet de la féminisation du français (ou les tentatives de l'interdire), notamment de la bouche de certains politiques. Cette phrase se retrouve sur l'histoire de l'orthographe, d'après l'Académie Française (sur son propre site) et témoigne d'un des buts de celle-ci parmi certains de ses honorables membres historiques (gras ajouté par mes soins):
Apparemment on peut lire des copies du document d'origine dans les bibliothèques parisiennes (1 et 2 d'après quelqu'un sur un forum).
Ces dernières semaines, on parlait surtout de la différenciation avec "les simples femmes" (en rapport avec les discussions politiques sur la féminisation du français), mais il est aussi intéressant de s'attarder sur la partie "les Ignorants" qui sont donc les gens de moins d'éducation, autrement dit les pauvres! Les gueux, les miséreux, qu'il ne faudrait surtout pas mélanger avec les classes supérieures!
Bon on voit bien sur le site de l'Académie Française que ce n'est pas blanc et noir. D'ailleurs le paragraphe suivant de ce même texte dit:
Néanmoins, même s'il y eut plusieurs courants de linguistes ("complexifieurs" vs. simplificateurs), il est clair que globalement, beaucoup de règles du français ont été complexifiées à dessein pour faire la différence entre les classes sociales. Il suffit d'ailleurs de voir sur les sites communautaires où l'orthographe et la grammaire vont rapidement diviser et faire jaillir des commentaires hors-sujet juste pour corriger autrui.
Je sais qu'au Japon aussi, il y eut — me semble-t-il me rappeler d'après des articles — des velléités de simplification de la langue (surtout que de nos jours, de moins en moins de jeunes adultes savent écrire les kanjis/caractères chinois — sauf les plus courants — sans l'aide de l'informatique). Cela a bien entendu rapidement provoqué des levées de boucliers similaires à ce que les linguistes plus conservateurs pourraient faire dans la plupart des pays.
Personnellement je trouve donc cela assez intéressant et aussi rafraîchissant un pays dont la langue ancienne a pu être rénovée et simplifiée pour éduquer le peuple plutôt que de le garder dans l'ignorance et faire de la langue un différenciateur de classe (mais aussi un outil dans le but de garder le status-quo). En plus une initiative qui est venue du haut, des classes dirigeantes (les nôtres auraient plutôt tendances à l'inverse)!
Bon pas que le coréen soit parfait non plus. Niveau classes sociales et différenciation de classe dans la langue même, ils ont aussi de très problématiques (socialement) systèmes de niveaux de langues. Mais ça c'est encore un autre sujet.
Ah petite anecdote sympa: le hangeul n'a pas seulement permis aux classes moyennes de s'éduquer, mais aussi aux femmes (notamment de classes élevées mais qu'on n'éduquait pas pour autant comme les hommes), puisque le roi va enseigner à toute sa cour — et notamment aux femmes! — le hangeul.
Ainsi, même si évidemment à la mort du roi-créateur du Hangeul, cet alphabet sera rapidement mis de côté (faut pas rigoler! Les pauvres n'ont pas à savoir lire et écrire! 🙄), c'était trop tard. L'alphabet avait déjà commencé sa vie parmi des gens de classes moyennes et parmi les femmes. Il y aura alors une vague de romans populaires, y compris des romans écrits par des femmes. Quand on y pense, c'est vraiment l'inverse de l'optique et de l'objectif mis en avant par cette citation d'un membre de l'Académie deux siècles plus tard.
Enfin bon, tout ça pour en revenir au sujet: bien sûr que les idéogrammes chinois sont bien plus proches et utilisés globalement/anecdotiquement par les coréens, parce qu'il y a une histoire avec, mais en coréen moderne, il ne faut donc plus croire que ces caractères sont vraiment utilisés. C'est l'exception plus que la règle de nos jours.
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# Github?
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au lien Firefox Development Is Moving from Mercurial to Git. Évalué à 10.
Le plus étonnant, c'est: pourquoi Github? Ils continuent d'héberger toute l'infra autour, qui est 100 fois plus complexe et utilisatrice de temps et complexe en terme d'administration. Et puis on parle d'une énorme organisation là (Mozilla). Aucune grosse organisation n'utilise Github comme dépôt principal. Au pire, on fait des miroirs si vraiment on veut une présence dessus. Mais on utilise pas Github en dépôt principal tout en hébergeant autour toute une infrastructure de gestion de tickets, contribution de patch, intégration continue…
C'est un choix vraiment étrange. 🤔
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[^] # Re: Cervantes
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au lien Le parlement européen veut lutter contre l'addictivité des plateformes. Évalué à 3. Dernière modification le 06 novembre 2023 à 16:13.
Je n'ai pas apporté de nuance et ce n'est pas un "dogme". Ce sont 2 sujets qui n'ont tout simplement rien à voir. Et c'est bien pour cela que j'ai qualifié cela d'homme de paille (c'est tristement l'argument le plus courant qu'on sort dès que le sujet de la pub est abordé, alors que c'est totalement hors-sujet). Voici une définition par Wikipédia:
C'est exactement ce que tes commentaires essaient de faire. On parle de l'industrie publicitaire dans sa splendeur la plus sombre, ce qui inclue une grosse partie des grandes entreprises de l'information (Facebook, Google…), mais pas que (il y a un énorme marché même si les gens n'en connaissent pas forcément tous les acteurs). Et toi tu essaies d'étendre ce sujet pour parler des gens qui communiquent "normalement" sur de petits sujets. Tu nous cites par exemple, des gus qui font un micro-projet de film à 2 ou 3 personnes et en discutent sur un site communautaire qui leur propose d'héberger une bannière gratuitement, comme à d'autres petits projets et associations (toutes triées sur le volet). Ou bien tu compares ça au '"petit entrepreneur" depuis 15 ans' que tu es. Mais genre, c'est tellement hors sujet que si j'étais prof et que c'était une rédaction de lycée, je te mettrai 5/20 (les 5 points, c'est parce que t'as pas rendu feuille blanche au moins!).
D'où parler d'homme de paille par "sophisme de stratagème de l'extension".
Ça n'a rien à voir, et il n'y a donc rien à comparer. C'est tout.
Donc non, y a aucune nuance, et non ce n'est pas un dogme non plus. Cette industrie de la publicité est pourrie à la racine. C'est comme ceux qui comparent à l'industrie du tabac, qui est de nos jours tout aussi pourrie à la racine, à aller chercher du tabac dans des zones en guerre civile (dont ils sont en partie responsables), et étant à la source de conditions sociales terribles pour les habitants, le tout pour produire un produit absolument nocif pour l'homme. Il est évident qu'à l'origine, on ne savait pas pour les problèmes de santé et que les premiers à avoir cultivé du tabac ne le faisaient pas en connaissance de cause, contrairement à maintenant. De nos jours, par contre, l'industrie du tabac est juste meurtrière sur de nombreux tableaux. Il n'y a pas de nuance à avoir. Ben c'est pareil pour l'industrie de la publicité. Il y a des industries qui sont simplement foncièrement mauvaises (ou le sont devenues). Et si tu penses que ça relève du dogme, ben… je sais pas, on vit juste pas dans le même monde.
Laisse moi citer ma phrase que tu as toi-même citée, en y rajoutant du gras:
En fait j'ai l'impression que tu es globalement d'accord avec moi, et que tu as bien lu mais que tu veux y rajouter une pincée de mauvaise foi pour être (ou montrer un) en désaccord. Tu cites toi-même les trucs qui te contredisent et qui montrent que tu parles de 2 sujets totalement sans aucun rapport. Puis tu conclues pour finalement dire un truc similaire à ce que je dis mais en ayant l'air de dire que c'est différent et que tu contredis. Oui, c'est un peu tordu 🤪, mais bon c'est ce que j'ai l'impression de lire dans ton commentaire justement. Je vois pas du tout où tu essaies d'en venir en fait (à part pour le plaisir de contredire pour finalement dire que tu es d'accord).
Ben tu vois… comme quoi (et comme je disais dans mon commentaire), il est possible de travailler sans massivement manipuler les gens dans le monde entier. Je suppose que tu "communiques" avec autrui, et notamment tes clients potentiels, et cela n'a rien à voir avec ce dont il s'agit dans le reste de cette discussion. On communique car on est des humains. Point. CQFD.
Encore une fois, je comprends pas du tout ce que tu essaies de dire en te montrant en désaccord avec moi et d'autres sur ce fil de discussion. Pour moi, tu as tout pour être d'accord (et c'est aussi ta conclusion) mais pour une raison ou une autre, tu le dis comme si tu n'étais pas d'accord.
Ou alors c'est juste que tu as la sensation d'être attaqué en tant que "petit entrepreneur" et donc tu te sens forcé de défendre cette industrie nauséabonde? Si c'est le cas, rassure toi, si tout ce que tu fais, c'est de communiquer sur ton entreprise pour en vivre (comme on le fait tous dans une telle situation), ça n'a juste rien à voir. C'est hors-sujet (5/20, monsieur Faya, et vous me copierez 100 fois ✒️ "Je lis bien le sujet de l'épreuve avant d'y répondre." 🧑🏫)!
Il n'y a donc aucun besoin de prendre cela personnellement.
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[^] # Re: Cervantes
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au lien Le parlement européen veut lutter contre l'addictivité des plateformes. Évalué à 8. Dernière modification le 27 octobre 2023 à 15:54.
En fait, c'est pas le fait d'être lucratif ou non qui pose problème. Le coup du "tout le monde communique" et "faut bien faire de la pub si on a un business" est le super homme de paille que la plupart des gens te sortent dès que tu dis que la pub, c'est mal.
Et c'est vrai que ce n'est pas un problème de communiquer ou de faire une pub raisonnée et raisonnable. Bien sûr que si j'ai un projet, j'ai envie d'en parler autour de moi et que les gens y contribuent financièrement. De même que mon épicier local, je comprends tout à fait qu'il parle de sa boutique autour de lui et fait de son mieux pour se faire voir par les gens du coin. Ou l'artisan du coin. Ou l'ouvrier du bâtiment qui veut faire connaître ses services dans le voisinage.
Mais tous ces trucs ne sont nullement dans ce qu'on appelle "l'économie de l'attention". Moi quand je parle de mon projet, les gens vont lire de quoi il s'agit et vont s'y intéresser… ou non. Ils verront qu'il s'agit d'un film sous une licence libre, qui utilise des logiciels libres pour la production, et en plus on contribue du code à ces dits-logiciels — en fait on est même mainteneur de GIMP, alors c'est plus que de la petite contribution! —, et tout ça dans une logique super artisanale, indé de chez indé. Certains s'en foutront et passeront vite à autre chose, certains seront touchés par certains de ces points et trouveront ça cool. On ne leur bourre pas le crâne avec des images hypes qui tournent à toute vitesse, des femmes à moitié à poil qui n'ont rien à voir, ou des phrases choc sans aucune relation, mais qui restent en tête. On ne les "suit" pas non plus partout (à coup de "cookies", de "big data", d'"empreinte numérique"…), parce qu'ils ont une fois osé cliquer sur notre "pub" et depuis cette dernière revient constamment. On n'est pas non plus partout où ils sont. Ils vont au supermarché? On est là sur un panneau. On va au ciné? On est là dans une pub avant le démarrage du film. On regarde une série? L'épisode est coupé au milieu par notre pub. Ils cherchent un truc sur internet? Des annonces publicitaires du produit sont subrepticement placée pour ressembler à des résultats de recherches. Ils vont sur un site web quelconque? Des pubs pour les mêmes produits, encore. Encore et encore.
De même mon petit épicier, il va promouvoir autour de lui qu'ils font du local, du bio, des produits végétaux, que ce sont des choses positives, etc. Ils ne vous submergent pas non plus. Ils ne tentent pas plus que nous et notre petit projet de détourner sans cesse l'attention des gens, quitte à les rendre au final débile. Au plus il va peut-être donner des petits prospectus aux gens lors des marchés, peut-être donner sa carte de visite en rencontrant quelqu'un qui pourrait être intéressés par leurs produits alimentaires… La petite entreprise du bâtiment du coin, elle aimera aussi faire parler d'elle et essaiera de se trouver une clientèle. Tout cela n'a rien à voir avec ce dont on parle quand on parle de l'industrie de la pub. Mais vraiment rien à voir.
Parce que oui, quand on passe son temps à regarder de la pub, partout partout partout, c'est pas vraiment ça qui nous fait évoluer en tant qu'être humains bien dans leur peau. D'ailleurs c'est l'un des points souvent cités qui fait que ces systèmes basés sur la prise d'attention sont mauvais: cela rend les gens mal dans leur peau. C'est l'un des points majeurs dont la lanceuse d'alerte Frances Haugen alertait à propos de Facebook pour laquelle elle avait travaillé (et avec des documents qu'elle a fait fuiter, qui montraient preuve à l'appui que les gens chez Facebook le savent et ont même eux-même fait des études le démontrant, mais qu'ils se gardaient bien de diffuser).
De même on parle de plus en plus du problème de la "perte de capacité d'attention" à cause de ces plateformes qui habituent les gens à ne plus avoir que des infos courtes qui doivent passer le plus vite possible, et qui surtout doivent être le plus superficiel possible (la limite du nombre de caractère autorisé sur certaines plateformes est un très bon exemple du genre de règle qui est né exactement dans ce but).
Sans parler de tous ces "dark pattern" dont le but est de te faire rester le plus longtemps possible à faire rien d'autre que perdre ton temps et regarder de la pub au milieu d'autres infos qui ne sont que les appâts pour la pub et avec des algorithmes vicieux qui s'appuieront sur les plus déraisonnables des émotions humaines pour choisir quel contenu mettre en avant: la peur, la colère, le dégoût, la honte… tout pour vous faire rester sur une plateforme à l'infini. D'ailleurs aussi avec des scrolls à l'infini. Et des notifications pour vous faire revenir quand vous osez vous absenter un peu trop longtemps de la plateforme, etc. etc. etc.
Et ainsi de suite. Pourquoi? Parce que ça leur permet de faire voir le plus de pubs possible en un temps minimal (c'est la base du concept de l'économie de l'attention qui est de considérer qu'on a une capacité limité d'attention — l'attention de nous autres, êtres humains, est ainsi une denrée limitée — et donc il faut l'optimiser, non pour notre bien, mais pour nous rendre le plus perméable possible aux pubs, encore et encore). Pour ça, ils nous entraînent à rester le moins possible sur un sujet et à en changer sans cesse. Et ainsi on voit aussi de plus en plus de pubs entre les quelques "sujets" (tweets, posts, vidéos, photos… ces sujets importent peu et ne sont là que pour rendre notre attention perméable aux pubs et communications de leurs vrais clients — puisque je le rappelle, le produit, c'est nous, pas l'inverse).
Quand les gens voient la petite bannière ZeMarmot sur Linuxfr, ils seront peut-être intéressé (ou pas) par ce projet qui parle de libre, et qui a été sélectionné manuellement (pas vendu au plus offrant avec promesse de le montrer à un million de personnes et de faire cliquer) par des gens qui sont sur ce site car ils sont globalement intéressés par des sujets connexes au moins. Et ça s'arrête là. Ce projet ne met personne mal dans sa peau. Pas plus que LinuxFr en tant que plateforme. De même que ni ZeMarmot ni LinuxFr ne participe à la logique où il faut que les gens changent sans cesse de sujet et donc leur font perdre leur capacité à se concentrer. Bien au contraire, une plateforme telle que LinuxFr, avec de longs articles parfois un peu techniques, souvent activistes, avec des détails, puis parfois de longues discussions sur les sujets cités, rien là dedans n'est là pour nous abrutir. Au contraire, ça nous ouvre l'esprit à divers sujets (parfois inconnus) et à divers points de vue, avec possibilité d'approfondir (pas de limite ridicule en taille de caractère), etc. Comparer ce type de communication d'un projet sur un site comme LinuxFr et comparer ce que fait l'industrie de la publicité de manière massive et abusive n'a juste aucun sens.
En gros ces business sont en train de complètement remodeler les gens à de nouvelles façons de penser, non pas pour nous aider (à penser mieux, à être critique, etc.), mais pour nous rendre plus perméables à leurs pubs et communications (donc il faut justement qu'on soit le moins critique possible, ce qui en vient à rapidement arriver à poser problème, comme on le voit ces dernières années). L'ensemble de leurs méthodes et décisions sont dans ce but. Plus vicieux et malsain, et surtout destructeur pour l'humanité, tu peux difficilement faire. Ce genre de choses font partie des prémisses qui permettraient à une dystopie de type Idiocracy de devenir un jour une réalité.
Alors oui, il n'y a malheureusement pas de mots différents pour parler de ce que fait cette industrie de la publicité massivement et avec des méthodes de plus en plus malsaines (basées sur des décennies de recherche sur la psychologie humaines, et utilisant — parmi nos connaissances scientifiques sur le fonctionnement du cerveau humain — tout ce qui est possible, notamment les émotions humaines telles que la peur ou le plaisir, de même que d'autres émotions bien peu nobles telles que la vanité, la jalousie, la méchanceté et ainsi de suite; mais aussi toutes les recherches sur comment manipuler autrui sans qu'il s'en aperçoive et en lui donnant l'impression d'avoir choisi de soi-même) et ce qu'un petit projet ou un commerçant, une entreprise artisanale ou autre fera. Dans les 2 cas, on vous parlera de "publicité" ou de "communication" et par conséquent ça sera le parfait homme de paille. Sauf que ça n'a tout simplement rien à voir. Comparer ces 2 choses là est absolument hors propos et ne sert qu'à noyer le poisson. Je n'ai rien contre une communication d'entreprise simple et raisonnée, voire organique. C'est quand elle se met à suivre les logiques malsaines de l'Industrie (avec un gros 'I') de la publicité (ou de l'industrie de la communication/marketing de manière plus générale) que c'est un problème.
Pour conclure sur une réponse à:
La communication simple d'une entreprise ne "profite" pas de l'attention. L'entreprise échange avec des gens qui ont l'air intéressés. C'est bien, c'est sain. Ça permet de mettre en relation quelqu'un qui a l'air de chercher le genre de choses que fait cette entreprise avec celle-ci qui pourra alors devenir financièrement durable puisqu'elle aura des clients.
Et en fait, en vrai, il y a souvent besoin de très peu de communication. Je veux bien parler de pubs et de communication pour jouer le jeu, mais en vrai: mon épicier du coin, les gens du coin le découvre en marchant. Les artisans du coin, on les trouve dans les pages jaunes, sur internet, etc. Pareil pour les ouvriers. Et ça marche très bien comme cela. Tout le truc de "il faut communiquer" est une sorte d'énorme arnaque des gens qui ont créé cette industrie malsaine, qui fait croire aux gens que c'est une obligation si on veut être rentable. La vérité, c'est que… ben non c'est bidon. Alors oui, ces petits commerçants ne deviendront pas de grandes chaînes de magasin ou des entreprises du bâtiment international. Mais est-ce un but d'entreprise? Le but d'une entreprise n'est-il pas juste de faire vivre convenablement tous ses employés? Faut-il toujours être une multi-nationale? Ce que l'on sait d'ailleurs être impossible car il y a une limitation intrinsèque au nombre de ce types d'entreprises. Donc il y a 2 modèles qui s'affrontent: tous vivre bien et plus petits, ou certains qui vivent totalement au dessus des moyens du commun et tout les autres qui ont du mal? Perso j'ai choisi mon modèle.
Quand on inonde le monde de pubs, qu'on leur enseigne que c'est normal de voir de la pub partout, au ciné, à la télé, dans les magazines et journaux, les sites webs… pire qu'on cache de la pub, sous forme moins évidente, dans ces journaux ou sites web (articles sponsorisés par exemple) ou dans les films (placement de produit), d'avoir sa boîte aux lettres pleine à craquer de pubs, qu'on leur bourre le crâne inlassablement, qu'on les suive (cookies et autres méthodes de plus en plus perverses), pire carrêment qu'en faisant tout cela, on modifie leur façon de pensée et manière d'appréhender le monde, qu'on leur fait perdre le goût de prendre leur temps, qu'on érode progressivement leur capacité à se concentrer, qu'on rend l'esprit et l'attention malléable pour opposer le moins de résistance possible aux pubs, et le moins critique possible surtout (être critique, c'est très mauvais pour le business de l'attention)… Ce n'est plus juste de la simple communication. Et d'ailleurs ce n'est même pas pour faire passer une idée/avis. C'est juste pour vendre cette attention qu'on a rendue poreuse et perméable au plus offrant.
Alors franchement, est-ce que tu penses sincèrement que c'est la même chose? Est-ce que c'est juste une histoire d'être un business ou non?
On peut être un business et faire une communication simple et saine. En fait c'est même la majorité des business, la majorité des petits commerçants et des petites entreprises (il y en a bien quelques uns qui se font avoir et rentrent dans le jeu de la pub et des réseaux sociaux… en général ce sont ceux qui font faillite le plus vite car ils auront dépensé tout leur argent dans des "apps" ou des "pubs Facebook" ou des "community managers", des trucs qui sont complètement hors de toute réalité de ce que fait leur entreprise; j'en ai vu tomber dans ce travers mais c'est heureusement loin d'être la majorité). C'est seulement les gros qu'on revoit toujours et encore dans les pubs, ceux qui ont décidé que pour être vraiment rentables et faire plaisir aux actionnaires, il était tout à fait acceptable de pourrir l'humanité. Cela aurait dû être inacceptable et interdit dès le début. Malheureusement après deux siècles à peaufiner leurs méthodes, c'est encore non seulement autorisé, mais ils sont maintenant partout et à un niveau d'efficacité terrifiant.
Et nous on est là à dire "non mais c'est pas la même chose que toi qui parle de ton petit projet sur un petit site communautaire?" 🤦
Ou encore comme tu (Faya) le dis plus bas:
🤦🤦 (double facepalm, oui ça les mérite. Désolé 😝)
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[^] # Re: Cervantes
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au lien Le parlement européen veut lutter contre l'addictivité des plateformes. Évalué à 10.
Je pense que ǝpɐןƃu∀ nǝıɥʇʇɐW-ǝɹɹǝıԀ voulait surtout dire que ces entreprises (et leur produits) sont malveillantes par nature. C'est pas leur faire "une pluie de procès" qu'il faut. Il faudrait surtout que leurs produits soient considérés comme illégaux. Le problème de la logique "procès" est que ça en revient à considérer qu'il pourrait y avoir une "bonne manière" (vs. une "mauvaise manière") de faire ce qu'elles font et donc qu'en les attaquant en justice, peut-être changeront-elles (d'où l'idée de "dissuasion"). Sauf que ce n'est pas vrai.
Il n'y a pas de "bonne manière" tout simplement parce que la "mauvaise manière" est la nature même de leurs produits, parce qu'en vrai les "plateformes" en question ne sont simplement pas les produits. Elles n'en sont que des conséquences. Ce que vendent ces entreprises, c'est du "temps de cerveau disponible" comme l'a très bien exprimé quelqu'un qui a lui-même travaillé dans ce type d'industrie (un peu plus à l'ancienne, avec les télés rémunérés par les pubs, mais c'était déjà la même chose; un précurseur du même type de business). Le vrai produit dont ces gens font donc leur business, c'est donc notre "temps de cerveau", ou encore notre "attention" (selon l'autre terminologie de l'économie de l'attention). Et c'est profondément malsain. Tout court. Il n'y a pas de bonne manière de faire un tel business. Il n'y a pas de discussion à avoir, ou de "dissuasion" à faire. Il devrait simplement être interdit de faire du "business d'attention".
Maintenant je dis cela, mais sans le moindre espoir que cela change jamais, car qui sont les plus gros clients de ces business? Les publicistes (l'industrie de la publicité) déjà sont clairement le plus gros client. Les politiciens aussi sont de très gros clients de ce business pour faire passer leurs idées. De manières générales tout un pan du monde, ceux qui ont eux même créé un business qui repose entièrement sur le fait d'avoir une énorme audience.
Enfin bon, donc, oui je suis d'accord pour dire que cette lutte paraît vaine parce qu'elle ne prend pas du tout le problème par le bon bout. Ensuite je ne dis pas qu'il ne faut pas le faire. C'est "mieux que rien". Au moins, on peut un peu freiner l'expansion de ces entreprises, faire un peu parler et faire progressivement prendre conscience à plus de gens qu'ils sont en train de se faire manipuler pour être simplement vendus aux gens qui veulent leur attention. Pas à tous, clairement (déjà quand on lit des réactions de beaucoup qui disent qu'ils adorent être suivis ainsi car cela leur permet d'avoir des propositions publicitaires qui leur correspondent, on se rend compte que le problème est profond), mais à un peu plus chaque jour… enfin j'espère. 😮💨
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[^] # Re: Faux positifs
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au lien Biométrie - Idemia: la face cachée de la société qui fabrique notre carte Vitale . Évalué à 10.
Bien sûr qu'ils sont reprochable, par le simple fait de vendre de tels systèmes pour ce type d'usage. S'ils voulaient être honnêtes, ils ne seraient simplement pas dans ce business.
Le truc, c'est que nous, on le sait que ces machines non seulement ne sont pas parfaites, mais en plus ne le seront probablement jamais. Il suffit de voir d'ailleurs que même des trucs beaucoup plus simples, comme de la simple catégorisation de courriels est loin d'être parfaite encore, après des dizaines d'années à travailler dessus (même les plus gros fournisseurs de mail font constamment des faux positifs et des faux négatifs dans la classification des courriels et du spam). D'ailleurs parfois même pour les humains, c'est déjà dur de faire la différence (que ce soit de la reconnaissance de visage comme de spams)! Combien de fois j'ai eu des gens me montrant un email et me demandant "c'est un vrai email, tu crois?"! Même moi, il m'arrive quelques fois de douter parfois d'ailleurs.
Mais le non-technicien, lui il connaît encore moins et ces entreprises essaient de lui vendre du "rêve" (totalitaire) avec du discours marketing totalement bidon.
Tiens regardons ce que cette entreprise répond après avoir fait presque envoyer un innocent en prison (et lui ayant probablement fait une année de merde et de stress à se défendre et à désespérer, sans compter 2 semaines derrière les barreaux… de quoi gâcher une vie dans certains cas):
Pas même un "oups", encore moins un "pardon", juste "non mais en vrai, on est super fort, regardez ce test bidon le dit".
Donc non, ce type d'entreprises ne méritent absolument aucune pitié. Elles se nourrissent des peurs et désirs autoritaires de ceux au pouvoir qui veulent tout contrôler, notamment la possibilité de suivre leur population à la trace grâce à la "biométrie" vendue comme miraculeuse. Et cela gâche littéralement des vies. Mais cette entreprise s'en balance. Au passage, elle se fait des fortunes et elle passe juste au contrat suivant.
Cet article est d'ailleurs assez édifiant, entre les erreurs et problèmes d'incompétence, les affaires de corruptions connues, les plaintes (annulées, probablement à coup de millions par-ci par-là)… et pourtant cette entreprise semble juste continuer son petit bonhomme de chemin, comme si de rien n'était.
Donc comment? Il ne faudrait pas leur reprocher leurs faux positifs? Bien sûr que si. La seule façon de ne pas le leur reprocher aurait été pour elles de ne pas vendre ces technologies du tout, donc simplement de ne pas faire le business dans lequel elle semble faire son activité principale. Toute entreprise qui vend ce genre de technologies absolument dystopique est reprochable, pour absolument l'entièreté de leur business de surveillance.
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[^] # Re: La fabrique à crétins
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au lien e-education : Personnalisation des apprentissages en petite section. Évalué à 5.
Peut-être. Je dois bien avouer ne pas chercher à tout prix à me renseigner sur toutes les études sur le sujet. Des choses que j'ai vu passer à travers les années, j'ai l'impression que la tendance est quand même globalement de ne pas laisser les enfants longtemps devant des écrans jusqu'au début du collège.
Ensuite je n'ai pas fait de recherche avancée pour lister toutes les études, les comparer etc. J'ai aussi peut-être mon propre filtre psychologique qui va avoir tendance à me faire me remémorer davantage les études et articles montrant les divers problèmes, puisque de manière générale, je suis extrêmement critique de l'industrie informatique moderne et de comment l'informatique est utilisé de nos jours.
Je pourrais être d'accord de manière générale. Mais d'une, regarde ce qu'on fait faire à ces enfants. Ce n'est peut-être pas du scroll twitter mais pas non plus l'utilisation la plus active. Mais surtout, là on parle de gamins. Même si on leur apprenait à programmer et à être des super-génies de l'informatique, ce serait mauvais (voir notamment la dernière partie de ce commentaire).
Il y a tout un monde à apprivoiser avant d'en arriver là. Et les enfants auront bien le temps dans le reste de leur vie (notamment la partie adulte) d'utiliser des ordinateurs, probablement au quotidien même. Et très probablement pour une majorité d'entre eux de les détester. Pas besoin de commencer à 2 ans!
Pour l'imagination et la créativité, les logiciels sont en général super limités. On n'apprend pas aux gens à penser, réfléchir, créer avec des outils ultra-limités. Il faut le moins de blocages possibles. Ainsi on ne doit pas apprendre à dessiner avec GIMP (ni tout autre logiciel) mais sur papier avec des crayons. C'est un de nos combats car beaucoup de jeunes ne semblent pas comprendre cela de nos jours et veulent juste un logiciel de dessin avec lissage automatique des traits (non mais on va pas non plus s'entraîner comme les vieux le faisaient!), ou direct en vectoriel seulement même, filtres avec le moins de configuration possible (comme les apps sur téléphone, on veut juste choisir des rendus pré-machés en glissant le doigt), voire maintenant juste en donnant un prompt textuel (pourquoi se faire chier à dessiner quand on peut juste écrire?)!
De même qu'on ne doit pas apprendre à écrire avec un traitement de texte (et son correcteur orthographique/grammaire, etc.), mais encore avec papier et stylo. C'est d'ailleurs un gros problème au Japon où de moins en moins de jeunes savent écrire les kanjis parce que les écrire à l'ordinateur leur mâche le travail (ils savent donc les reconnaître, plus les écrire). C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquels il y a eu de nouvelles velléités à simplifier le japonais écrit (comme il y a déjà eu par le passé), bien que je crois que cela n'a jamais rien donné de concret.
Je pense que mettre des enfants trop jeunes devant des écrans n'est absolument pas bon pour leur développement. On a souvent donné des ateliers de cinéma/animation dans des médiathèques (et même si le public était parfois "pour tout le monde", cela s'est souvent traduit en "pour des enfants"), et on le faisait quasi essentiellement sans ordinateur (on en avait un mais on est les seuls à le toucher et on a scripté toute la partie encodage pour la simplifier à quelques secondes invisibles aux participants). On faisait des ateliers de pixilation (en gros du stop-motion avec des humains) où les jeunes appréhendaient les concepts de l'image par image (donc de comment marche le cinéma techniquement) en le vivant réellement et en s'amusant énormément (on peut aussi faire des effets absolument extra — genre des enfants qui volent — avec absolument rien et c'est toujours génial de voir enfants comme parents s'émerveiller du résultat). Je peux dire que tout le monde adorait, jeunes comme parents, apprenaient beaucoup sans s'en rendre compte et on n'a pas eu besoin de mettre les gosses devant un ordi à cliquer comme des zombies.
En gros, ta différenciation actif/passif est complètement hors-sujet dans ce contexte. Ce n'est pas le problème. On pourrait vouloir les mettre devant un ordi pour en faire des super "créateurs" que ça serait toujours un problème.
Personne n'a jamais dit ça. 😆
Sauf qu'on sait que c'est bidon, ou alors une image totalement incohérente ("hors sol" serait le nouveau terme à la mode pour cela) de ce qu'est l'informatique. C'est la même image qui sous-tend les nouveaux modèles d'éducation gérée par et pour les entreprises, tels que l'école 42 ou similaire. Ce sont des écoles qui créent de bons petits soldats qui codent vite et mal et surtout qui obéissent bien sans se plaindre (même si on les fait dormir dans des sacs de couchage à même le sol de l'école comme tout bon employé devrait le faire; de manière très symptomatique, les uns comme les autres vont défendre corps et âmes ces logiques comme des modèles de société très sains; sauf que non, ce n'est pas sain d'avoir l'éducation dirigée par les entreprises qui vous forment comme ils aiment pour optimiser les
employésressources humaines; pas plus que c'est sain de mettre des gosses de 2 ans devant des écrans en espérant les habituer le plus tôt possible à l'outil informatique pour être compétitif industriellement plus tard). Ces systèmes d'éducation ne forment pas des gens qui pensent, ni qui sont épanouis, créatifs ou heureux.Et pareil, les dirigeants de ces écoles aiment à les présenter comme des opportunités pour tous (et notamment les gens moins favorisés), sans besoin de diplôme, sauf que c'est surtout un bon moyen pour modeler leurs futurs employés idéaux à bas prix. Ils veulent faire rêver (parce que l'informatique, les gens s'imaginent la Silicon Valley, monter sa "startup", etc.) sauf qu'à l'autre bout de ces tunnels, ce sont surtout des boulots pénibles pour lesquels ils préparent ces jeunes.
Il n'y a jamais eu besoin de commencer jeune pour être un bon développeur (ou créateur avec de l'informatique de manière générale). Certes beaucoup de développeurs sont des filles ou fils d'ingénieur et ont eu leur premier ordi à de très jeunes âges grâce à cela (histoire classique qu'on retrouve souvent). Mais ça c'est juste de la reproduction sociale classique. C'est courant mécaniquement, ça n'est ni bien ni mal, juste logique (beaucoup d'enfant vont reproduire ce qu'ils ont vu chez leurs parents et vont continuer à évoluer dans le même milieu plus tard). Par contre ça ne veut nullement dire que c'est nécessaire.
Pour ma part, mes parents sont danseurs. J'ai eu mon premier ordi au milieu du lycée, sous Windows et utilisé principalement pour jouer. J'ai rapidement été intéressé par les capacités de création et ai fait mes premiers sites web quand j'ai eu internet. Ensuite c'est à l'université que j'ai appris à développer parce que j'ai décidé de faire des études d'informatiques. Gamin, je n'ai pas eu d'ordinateur, n'ai jamais programmé en Basic ou autre, ni n'ai programmé sur ma calculatrice au lycée, ni rien. Ça ne m'a nullement empêché de devenir un développeur décent et le mainteneur de GIMP.
Ce truc du "il faut commencer jeune" est une sorte de vision totalement archaïque d'un métier tel que l'informatique. Ou bien juste une excuse pour former les jeunes défavorisés vers les métiers les plus rébarbatifs et moins intéressants en informatiques tout en laissant les classes sociales favorisés continuer sur les voies royales à prendre les bons postes, ceux qui sont intéressants et créatifs. En gros, ils se disent qu'ils ont surtout besoin de beaucoup de développeurs médiocres pour quelques uns seulement réellement bons. Quand je vois l'état de l'industrie informatique, cela m'a l'air malheureusement d'être la route que prend l'informatique professionnelle moderne. Ça c'est pour la vision cynique des raisons possibles à de tels systèmes.
Bien sûr, la raison non-cynique serait juste que ces gens qui décident n'y comprennent absolument rien (et se font aussi bien avoir par les discours marketing de ces autres gens qui vendent des "solutions logicielles" magiques pour l'éducation, vendant cela comme ils vendraient n'importe quoi tant que ça rapporte). Par conséquent, ils se disent bêtement que si on met les gamins devant des écrans dès le plus jeune âge, ça devrait bien générer quelques génies de l'informatique dans le lot pour créer le Google français, non? 🙄🤦
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[^] # Re: La fabrique à crétins
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au lien e-education : Personnalisation des apprentissages en petite section. Évalué à 10.
C'est sûr que c'est horrible! Déjà que je trouve pas ça glob quand ils essaient de faire pareil en primaire (et même au collège, je conseillerais de ne pas focaliser l'éducation autour des écrans; mais là je sais que c'est plus compliqué avec la pression sociale, etc. Et les décideurs qui croient que pour que la France soit "compétitive" dans l'informatique mondiale, il faut des enfants élevés aux écrans dès le plus jeune âge), mais là en maternelle! Petite section en plus!
Tout ce qu'ils font dans la vidéo peut être bien plus aisément fait avec l'institutrice et quelques cartes. Par exemple ils écoutent des mots et doivent choisir des cartes dessinées. Pas besoin de logiciel pour ça! Et ça me fait rire jaune quand on parle d'écrans "intéractifs". Ils sont en classe, avec des professeurs réels en face d'eux, en chair et en os, dans un monde physique avec de vrais objets qu'on peut toucher, et plein de camarades de classe avec qui intéragir. Quoi de plus "intéractif"? Et surtout en gardant un vrai lien humain… Dans la vidéo, à un moment, l'institutrice dit que les enfants sont dans un bain de langage permanent (avec le casque sur la tête qui leur donne des mots de vocabulaire). Dans la classe, sans casque pour les séparer du monde, donc des autres camarades de classe et des professeurs, ils ne seraient pas dans un bain de langage permanent?
Pourquoi les amener à l'école si c'est pour tous les mettre devant des écrans, avec un casque sur la tête, et en faire des drogués des écrans dès le plus jeune âge? C'est juste terrifiant.
C'est pourtant pas faute de tous les développeurs et autres professionnels sérieux de l'informatique de leur dire que l'informatique n'est pas une solution miracle à tout et sûrement pas à l'éducation en particulier. J'aime mon métier mais jamais je ne le vendrai comme un substitut à l'éducation et à l'apprentissage.
D'ailleurs tous ceux même qui créent les outils numériques les plus néfastes (dont le but est de rendre accroc pour "optimiser le temps de cerveau disponible" à vendre, perte de vie privée, dangers sociaux…) envoient justement leurs enfants dans des écoles où l'informatique est interdit. Ce n'est pas nouveau, on le sait depuis plus d'une dizaine d'années. Je me souviens d'articles sur le sujet déjà à l'époque (voir par exemple, cet autre article de 2011. Et ils savaient déjà bien pourquoi ils le faisaient, disant sans honte en interview que l'informatique est une distraction et un problème pour l'apprentissage, avouant à demi-mot que — telle qu'elle est faite de nos jours par les grandes entreprises — elle est néfaste aux jeunes (et aux humains en général d'ailleurs). Et bien sûr, ils envoient donc leurs propres enfants dans des écoles sans ordinateurs tout en vendant à prix cassés des tonnes de licences (cf. les divers accords-cadre avec l'éducation nationale) aux écoles du monde entier. Ironique mais aussi hypocrite. Et nos services publics de suivre bêtement, finalement vendant leurs enfants pour quelques sous…
Les psychologues et professionnels de l'éducation aussi semblent de plus en plus déconseiller le plus possible les écrans aux enfants (les livres et études qui sortent sur ce sujet se multiplient). Et là on a une académie qui explique fièrement qu'elle met des enfants en petite section de maternelle devant des écrans? On croit rêver.
Ou alors c'est juste un moyen d'avoir moins de boulot (ça on le sait, les écrans font merveille pour "hypnotiser" les gens — si on peut dire — et donc calmer les enfants; c'est justement le problème) et puis je vois qu'ils choisissent bien:
Donc en gros, les classes sociales les moins favorisées quoi. Histoire de bien faire en sorte qu'ils restent bien en bas de l'échelle sociale de génération en génération (pendant que les classes favorisées envoient justement leurs enfants dans des écoles privées chères où les écrans sont interdits et où les professeurs aident à favoriser le développement sain, l'imagination et la créativité des enfants; le genre dont il est question dans les articles plus haut).
Alors je dis pas que c'est fait exprès, je suis pas cynique à ce point. Mais c'est au final clairement ce qui se produit, que ce soit voulu ou non.
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# Joli projet!
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal PAO avec logiciels libres au sein d’une équipe sur le long terme. Évalué à 9.
Juste un court message, qui ne répond pas aux questions et interrogations, mais j'ai jeté un œil au projet « Oxygène » et ai feuilleté un numéro à l'instant sur le site (j'avais dû louper le journal que tu avais précédemment posté?): c'est un beau projet!
Sinon pour ne pas être totalement hors-sujet et répondre à la question:
C'est un super logiciel que nous utilisons aussi très régulièrement professionnellement. Mais c'est sûr que son développement semble un peu au ralenti ces derniers temps, comparé à GIMP ou Inkscape par exemple.
Comme la plupart des gens, on utilise la version de développement (les 1.5.x) depuis de très nombreuses années parce que la version stable est beaucoup moins utilisable en fait.
Certains ont peut-être lu qu'on travaille sur la création d'une entité propre. Un but secondaire (même si on ne l'affiche pas explicitement parce que si on s'éparpille dès le début, c'est une recette pour un échec) est de pouvoir aussi aider et financer le développement d'autres projets de logiciels libres de création, du moins ceux qui ont encore du mal à le faire eux-même (typiquement financer Blender paraîtrait absurde, mais Scribus à moyen terme, ce serait clairement une bonne cible de financement!).
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[^] # Re: Chez moi ça marche
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Du format et de la taille des images. Évalué à 4.
Ce que ton lien indique, c'est qu'on peut diviser une image en blocs et avoir plusieurs tables de couleur (une par bloc), ce qui permet de ne pas être limité à 256 couleurs. Mais ça reste quand même super limité, ou alors faut faire de très petits blocs (possiblement 16×16 pixels si chaque pixel a une couleur différent, ce qui serait courant dans une photo; et c'est probablement ce que cette image que tu donnes fait même si j'ai pas vérifié l'image).
Ensuite le problème n'est pas qu'il y a une ou plusieurs palette de couleur. On pourrait imaginer par exemple qu'il pourrait être autorisé d'enregistrer certaines couleurs en RGB et d'autres en gris dans la palette. En fait, le vrai problème est que GIF ne semble même pas prendre en charge les couleurs en niveau de gris du tout. Ça fait un bout de temps que j'avais pas relu la spéc, alors je viens de jeter un rapide coup d'œil (GIF 89a est la dernière version): https://www.w3.org/Graphics/GIF/spec-gif89a.txt
Regarde les sections 19 et 21 en particulier. Les tables de couleur n'attendent que du RGB.
Donc la réponse est: non, ce n'est pas possible en GIF.
De toutes façons, GIF n'est absolument pas adapté pour les photos avec les attentes de qualité modernes et la taille du fichier exploserait avec le genre d'astuce que tu pointes. Donc on serait loin d'une solution au problème évoqué même si GIF permettait d'indexer des couleurs en nuances de gris.
Ensuite, soyons francs, GIF est un format tellement basique que tu trouveras très peu de cas d'usage moderne où la réponse à une question sera: "oui, GIF le permet contrairement aux autres formats" 😛
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[^] # Re: Chez moi ça marche
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Du format et de la taille des images. Évalué à 8. Dernière modification le 01 septembre 2023 à 15:39.
tisaac:
😜
Ah ça, j'ai pas dit que c'était du click'n play à la portée de tous. Il faut clairement mettre les mains dans le code. J'étais juste dans l'exercice de pensée: il est faisable de modifier le code pour générer une grille séparée en vectorielle et d'exporter l'image en nuances de gris avec une grille vectorielle en couleur par dessus. Et ça pourrait être une façon d'avoir une image plus petite, puisque c'est le but évoqué (à tester pour voir à quel point ça vaudrait le coup ou non, bien sûr).
Ysabeau:
Oui. Ensuite pour implémenter au mieux l'idée que j'évoque, il faudrait qu'on ait des calques vecteurs. Cela devrait être possible dans une version peu après la sortie de GIMP 3, puisqu'on a déjà un patch en instance de revue pour cela. Mais j'attends l'après-GIMP 3 pour faire cette revue de code (voir les calques de type non-destructive dans notre feuille de route).
Une fois qu'on aura ça, il devrait être possible d'implémenter l'export avec des parties en raster et d'autres en vectoriel (dans les formats qui permettent cela).
En attendant, ça reste possible, mais faut faire un peu plus de bidouillage.
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[^] # Re: Chez moi ça marche
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Du format et de la taille des images. Évalué à 10. Dernière modification le 31 août 2023 à 12:10.
Mais de quoi tu parles? Tu as lu le post d'origine? 😜
Le cas d'usage évoqué est celui de quelqu'un qui crée cette grille de couleur à partir d'une image en couleur. La source en vectoriel, il n'y a pas besoin de "l'avoir", c'est toi qui la crées à la base.
Il n'a jamais été question de travailler sur des images avec grilles de couleur pré-existantes. Tu te fais des nœuds au cerveau pour rien. 😝
Ensuite, c'est un peu de travail (mais pas énorme non plus; l'algorithme est tellement simple que n'importe quel développeur pourrait le réimplémenter super rapidement pour générer du vectoriel) et je ne suis pas sûr que ça vaille le coup, comme je disais dans mon commentaire. Ensuite à chacun de voir.
En tous cas, c'était pour répondre à l'exercice de pensée proposé:
Et sinon pour ton commentaire:
C'est vrai. C'était ma solution 1 avec un format qui embarque les 2 données dans des calques/objets séparés. CQFD.
Je pensais à PDF au début mais ce n'était pas adapté pour de l'affichage d'image au milieu de contenu web. J'avais pas pensé au plus simple, SVG, qui serait pour le coup un très bon choix, effectivement.
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[^] # Re: Chez moi ça marche
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Du format et de la taille des images. Évalué à 7.
Ben si c'est justement exactement ce que propose mon commentaire, relis. Je propose de coder ces couleurs en vectoriel car on voit bien que ce ne sont que des lignes droites colorées qui sont au contraire extrêmement simples à coder en vecteur, et cela fera un fichier de faible taille.
Et là il n'y a plus aucun des problèmes que tu mentionnes dans d'autres commentaires, à savoir de trouver un algo qui trouve une "cohérence" pour compresser ces couleurs.
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[^] # Re: Chez moi ça marche
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Du format et de la taille des images. Évalué à 10. Dernière modification le 31 août 2023 à 09:06.
C'est ce que j'allais dire. La plupart des formats (tous?) ne permettent pas d'avoir certains pixels en niveaux de gris, et certains pixels en couleur. Donc avoir une telle image principalement en niveaux de gris avec juste quelques pixels (la grille) en couleur en revient juste à avoir une image entièrement en couleur. Simplement beaucoup de ces couleurs seront "grises", ce qui dans la pratique va le plus souvent signifier que 2 composants sur 3 seront "inutiles". Par exemple si les pixels sont en RGB, chaque composant (rouge, vert et bleu) seront simplement identiques (donc 2/3 de l'info est redondante). En Y'UV, seule la luma sera utile (et beaucoup d'autres modèles de couleurs séparant la luminance, ce sera similaire avec le seul composant luminance utile).
Alors comme dit plus haut, ça doit pouvoir se compresser très bien, mais bon… c'est sûr qu'avec presque 2/3 de données inutiles, idéalement plutôt que compresser cette partie, on aimerait pouvoir s'en débarrasser tout simplement.
Je vois 2 solutions:
Notons pour cette seconde solution que séparer la grille en format vectoriel, par ex. SVG, (plutôt qu'un quelconque format raster) même serait encore mieux (des lignes droites avec des aplats de couleur, c'est du vectoriel idéal donc taille probablement encore plus faible), laquelle pourrait tout aussi bien être composité sur l'image en niveaux de gris (comme dit plus haut, soit dans un format d'image unique qui est capable de contenir plusieurs types d'images différentes, soit à l'affichage en HTML/JS).
Ensuite clairement la solution 2 images + HTML/JS rajoute de la complexité au système (même si cela pourrait être scripté pour n'avoir qu'à donner une image en couleur, puis des scripts généreraient la version en niveaux de gris, la grille de couleur en vectoriel et le code HTML/CSS automatiquement). Disons que je joue le jeu d'essayer de trouver la solution qui permettrait la plus faible taille de fichiers, mais ce n'est pas forcément la solution la plus simple malheureusement. Et puis faudrait tester pour vérifier l'intuition. Sait-on jamais si vraiment la compression ne fait pas des merveilles, comparée à 2 images avec tout l'overhead que cela implique.
Donc j'imagine très bien que ce ne sera pas la solution choisie. 😉
Film d'animation libre en CC by-sa/Art Libre, fait avec GIMP et autre logiciels libres: ZeMarmot [ http://film.zemarmot.net ]
[^] # Re: Loupé
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au lien La récursivité sur linuxfr. Évalué à 5. Dernière modification le 18 août 2023 à 15:16.
C'est vrai. C'est une bonne remarque. J'espère donc que cet attribut va se répandre, et notamment arriver chez GCC. Je vois que ça a été discuté et notamment il est expliqué qu'ils ont déjà toute l'infra mais n'ont pas d'attribut exposé (dans la discussion, certains se demandaient comment gérer cela pour les architectures où c'est plus compliqué à assurer, bien que j'ai l'impression qu'au final, il n'y ait pas vraiment de cas absolument impossible à gérer). Quelqu'un dans la discussion l'a même implémenté en plug-in GCC mais j'ai pas l'impression que c'est arrivé dans l'implémentation standard (en tous cas, mes recherches ne donnent rien).
Ensuite pour modérer un peu, on ne fait pas forcément des récursions pour des choses qui sont suffisamment énormes pour exploser la stack (même si on peut ne pas connaître la fin d'une récursion avant de la commencer). Souvent, on peut faire des récursions pour des choses qui sont habituellement de taille raisonnable (bien que si cela dépend de données utilisateurs par exemple, cela peut aussi être un vecteur d'attaque; enfin bon, c'est du cas par cas).
Mais oui, c'est sûr que dans certains cas, je comprends que cela puisse être une limitation si on a besoin de compiler sans optimisation et si on n'a pas accès à l'attribut explicite
musttail
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[^] # Re: 🙄
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Sortie de darktable 4.4.0, non, 4.4.1, pardon, 4.4.2. Évalué à 9.
Bof ce genre de choses arrivent, c'est tout. On a déjà dû faire ça quelques fois chez GIMP (une sortie immédiate après une autre pour cause de bug impactant découvert juste après; dernière en date en 2021 si je ne m'abuse). Au contraire, ça veut dire que l'équipe est au taquet, suit bien les retours de sortie (plutôt qu'une méthode "je sors du code et je me barre") et est réactive.
Ça arrive à tout le monde de découvrir de gros problèmes qu'on a loupé.
Peut-être est-ce alors la meilleure raison pour ne pas faire de commentaire sur la stabilité du logiciel alors, non? Qu'en penses-tu? 😉
Pas de prob. C'est juste que je vois de plus en plus de remarques sur darktable, surtout ces dernières années depuis que ce contributeur a cherché à envenimer les choses à son profit (comme quoi, cela montre bien qu'il suffit d'une personne pour tout gâcher). Et ça me rappelle un peu trop ce qu'on vit chez GIMP aussi. Mais bon, on va dire que pour GIMP, maintenant je suis vacciné. J'ai l'habitude et ai déjà lu un peu tout et n'importe quoi comme théorie à notre sujet (qui deviennent rapidement des "vérités" aux yeux des gens à force de passer d'un forum à l'autre).
C'est triste de voir que dès que certains projets commencent à avoir un peu de notoriété, on se met à faire et propager des rumeurs dessus.
Enfin bon, je ne suis personnellement ni vexé ni rien. Je ne suis même pas un contributeur darktable et ne crois pas avoir souvent regardé leur code (je me retiendrais donc de faire la moindre remarque dessus, justement!). C'était juste une note de manière générale car je connais bien ce genre de commentaires qu'on vit aussi beaucoup chez GIMP et puis j'ai remarqué une forme d'acharnement à ses débuts sur darktable ces derniers temps.
J'en appellerais seulement à un peu moins de rumeurs et un plus de bienveillance. Ce genre de journaux serait alors plus agréable à lire. C'est tout. 🙏
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[^] # Re: Loupé
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au lien La récursivité sur linuxfr. Évalué à 9. Dernière modification le 18 août 2023 à 13:23.
Je peux pas dire pour ta liste complète, mais en C (et C++) au moins, les compilateurs sont capables de reconnaître et optimiser des fonctions récursives terminales depuis très longtemps (tu trouves des références à cela sur des liens vieux de plus de 10 ans). 🙂
Cela inclut au moins les principaux compilateurs (GCC, clang, etc.).
En plus, je découvre même un nouvel attribut
musttail
dans Clang (et discuté pour GCC) super intéressant car il permet de forcer les optimisations en récursion terminale même si on désactive les autres optimisations de manière globale à la compilation.Je transmets la nouvelle de cet attribut pour info et parce que je le découvre moi-même, mais l'optimisation de récursion terminale existait déjà en C, et ce depuis longtemps. Je le répète (allez pas dire que c'est apparu en 2021! La seule différence, c'est que maintenant on peut informer le compilateur pour s'assurer que le code est optimisé, alors qu'avant on devait se fier à la capacité du navigateur à détecter les récursions terminales, ce qui marchait bien déjà). Perso j'en utilise régulièrement.
Enfin bon, la récursion terminale, c'est bon. Mangez en! C'est une bonne pratique de développement.
Pour la "taille de pile", comme dit juste au dessus, ce n'est pas un problème pour quiconque utilise un langage ou compilateur moderne (cela inclut le C). Au contraire, c'est justement en écrivant du code récursif terminal qu'on règle ce genre de problèmes quand ils adviennent.
Pour la lisibilité et maintenance… je sais pas ce que tu développes, mais je ne suis absolument pas d'accord avec ce commentaire. Au contraire, du code récursif est souvent très compréhensible et justement a un pouvoir d'auto-documentation du code grâce au nom de fonction qui rend l'algorithme souvent encore plus lisible et évident.
Comme dit plus haut, j'utilise régulièrement des fonctions récursives, et j'essaie d'ailleurs en général de les rendre terminales.
Il y a des cas qui se prêtent plus à de simples boucles itératives, mais aussi beaucoup de cas où les fonctions récursives aident énormément (à la simplicité du code, sa logique, en rendant le code vraiment clair et lisible, et enfin bien sûr par sa capacité à être très efficace grâce aux optimisations dont les compilateurs sont capables de nos jours).
Enfin bon, c'est assez étonnant parce que pour moi, c'est l'inverse de ce que tu dis! 😜
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# 🙄
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Sortie de darktable 4.4.0, non, 4.4.1, pardon, 4.4.2. Évalué à 10. Dernière modification le 18 août 2023 à 12:15.
Emphase rajoutée dans ce commentaire:
C'est quand même triste ce genre de réflexion. C'est là que tu vois qu'en tant que développeur, quoi qu'on fasse, on est "perdant":
Breaking News! Tout logiciel imposant a des bugs (et pas qu'un peu)!
Sincèrement si le logiciel plaît et est utile à quelqu'un, alors c'est un bon projet (pour toi au moins). Il a des bugs? Certes, comme tout projet (ouioui même les plus gros projets propriétaires financés par millions ou milliards)! Si t'as de la chance, ce sont des bugs dont tu peux faire abstraction en attendant la correction. Voire si t'es développeur, tu peux corriger toi-même si ça t'impacte trop; ou en tant que non développeur, tu peux donner au projet ou payer quelqu'un (même des indés ou petites entreprises, si un problème impacte suffisamment ton business, c'est tout à fait raisonnable d'y allouer quelques fonds). Et ces derniers points sont le gros avantage du logiciel libre!
Pas besoin d'aller y mettre des rumeurs à base de "y paraît que", surtout avec des suppositions sur la maintenance du projet. Surtout que je sais qu'une bonne partie des rumeurs, ces dernières années, sur le code de darktable soit-disant trop complexe à maintenir vient d'un développeur à la personnalité difficile (pour ne pas dire autre chose), qui est parti faire son fork en crachant du venin sur darktable. La première (et seule) fois que je l'ai rencontré, il savait pas qui j'étais et s'est mis aussi à cracher sur GIMP sans raison (sauf qu'on était dans une conf inter-projets de graphisme libre; il a dû se dire que c'est une bonne idée d'écraser les autres projets rapidement) dans les premières minutes de discussions en disant un truc du genre que c'était un tas de merde à mettre à la poubelle (enfin je sais plus les termes exactes, je me rappelle juste que c'était une remarque lapidaire et imagée qu'il avait utilisée).
Ce que j'en avais retenu personnellement, c'est juste que j'avais plus trop envie de parler avec cette personne antipathique.
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[^] # Re: mouais
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au lien Desktop Linux has a Firefox problem. Évalué à 10.
Au contraire, je pense que c'est une très bonne comparaison. Il s'agit de réécrire de zéro un logiciel pour faire la même chose que l'ancien. Le fait qu'il le fasse différemment, avec des techniques modernes et des choix adaptés au monde actuel va de soi (de même que je suis sûr que c'était le cas dans l'exemple cité par fearan). On ne parle donc pas d'être "compatible" mais bien de refaire un logiciel de zéro pour les mêmes usages.
Wayland est effectivement un bon cas de "tout réécrire a foutu la merde pendant 10 ans au moins". Certes pour beaucoup de gens, Wayland est devenu utilisable, il y a quelques années déjà. Néanmoins, même pour ces personnes, cela a provoqué de nombreuses années charnières où il ne s'est rien passé dans le monde de la gestion des périphériques graphiques de sortie. Tout simplement parce qu'il n'y avait plus (ou presque) de dévs X pour développer quoi que ce soit (de nouveau, ou en correction) parce que "Wayland, c'est l'avenir".
Pendant des années, ça a donc été la merde pour la gestion des écrans haute densité (c'est pourtant loin d'être nouveau, même dans le ± grand public), dans la gestion du multi-écran, surtout avec des résolutions différentes et dans plein d'autres trucs.
Et même si maintenant Wayland est utilisable par le grand public, ça reste inutilisable pour le graphisme pro (qui est pourtant — je le rappelle — l'une des industries majeures dans les gros utilisateurs du numérique métier). On nous fait miroiter le futur avec le HDR, etc. mais la simple correction des couleurs (calibration, etc.) en SDR n'existe pas encore dans Wayland stable. Dans toutes ces années, le HDR aurait aussi pu arriver sur X11 s'il y avait encore du développement.
Et ainsi de suite.
Alors me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. J'attends avec impatience que tout cela arrive dans Wayland, et je ne me fais aucune illusion que Wayland est le futur… parce qu'y a pas le choix et qu'on est déjà allé si loin, c'est pas comme si on allait faire un retour en arrière. Maintenant faut juste pousser pour que ces choses qui manquent (puis les nouvelles "fonctionnalités de la mort qui tue") soient rapidement implémentées. Je ne fais pas partie de ceux qui disent qu'il faut arrêter et retourner à X11. Cela ne m'empêche pas de regarder le passé et le présent avec un regard critique pour en tirer des leçons.
En fait, il fut un moment où il me semble bien que Linux commençait à avoir le vent en poupe et à être considéré de plus en plus sérieusement dans le monde du graphisme et surtout du son. Ces 2 moments critiques ont été perdus (j'ai l'impression) avec une succession de mauvaises directions techniques, même si ça revient pour le graphisme (mais pas grâce à Wayland — du moins pas pour l'instant —, surtout avec des logiciels qui commencent à prendre plus d'importance).
En fait dans mon expérience, aucune tentative de "réécriture de zéro" n'a eu un bilan totalement positif. J'ai aussi travaillé pour une startup qui a un jour décidé — il y a plus de 10 ans — de refaire tout son site en Python (parce que c'était la mode, et plus PHP qu'on utilisait jusque là! 🤦), micro-services (tout doit être en micro-services! 🖧) avec des APIs, etc. etc. On a passé 6 mois à temps plein dessus avant qu'un manager décide de tout mettre à la corbeille (on avait bien avancé, mais on était tout simplement pas au niveau de l'ancien site qui avait été construit depuis des années) et qu'on doit continuer à améliorer le vieux site à la place. J'étais l'un des seuls (voire le seul?) d'ailleurs à être contre ce projet de réécriture au début, mais ça m'a pas fait plaisir pour autant d'avoir raison. Parce que gâcher 6 mois de travail, c'est pas glop.
Pour parler de mon expérience plus au présent, tout ceux qui ont gueulé contre GIMP et ont dit qu'on peut réécrire un logiciel de graphisme en quelques années, qui serait au même niveau, se sont gaufrés. Attention, je dis pas non plus qu'il ne faut pas faire de tels logiciels. C'est d'ailleurs bien d'avoir plus de logiciels, plus de choix avec des directions et décisions différentes. Mais il faut simplement être conscient que pour en arriver au niveau de GIMP, il leur faudra 15 ans au moins si ce sont de bons développeurs (GIMP a presque 28 ans, mais disons qu'ils éviteront peut-être certains écueils, ne feront pas nos erreurs, etc. Je leur laisse le bénéfice du doute…). Et à ce moment là, 15 ans plus tard, ils auront accumulé leur propre dette technique inévitable. Et GIMP aussi aura évolué dans ce laps de temps. S'ils sont conscients de cela et font cela en connaissance de cause, tout ira bien. En un an ou deux, ils auront peut-être de super fonctionnalités et sûrement même des trucs qu'ils feront mieux que GIMP (ce qui est bien suffisant pour avoir des gens intéressés!). Mais ils ne seront pas aussi complet, car cela prend du temps et ne peut être qu'incrémental. Tant que les gens ne comprendront pas cela, ils continueront à se vautrer en repartant à chaque fois de zéro, dès qu'y a un petit nouveau qu'il croit qu'il fera mieux que tout le monde.
Et encore une fois, ce n'est pas impossible de refaire tout de zéro, il faut juste savoir qu'il y a un prix à payer (et ce prix peut être tout simplement 15 ans de stagnation, coincé entre le vieux logiciel qui n'avance plus techniquement et le nouveau qui fait certains trucs aussi bien, parfois mieux si on a de la chance, mais ne fait pas plein de trucs importants que faisait l'ancien).
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[^] # Re: Pourquoi attendre pour publier une version 3.0 ?
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse à la dépêche Sortie de GIMP 2.99.16 : édition Wilber Week 2023 !. Évalué à 10.
Déjà parce qu'on était dans le modèle ancien de "release when it's ready", qui explique que la sortie de GIMP 2.8 a aussi mis 4 ans (2008 à 2012), 2.10 a mis 6 ans (2012 à 2018) et 3.0 aura vraisemblablement mis entre 5 et 6 ans (on a démarré en 2018).
Comme les gens le savent, on est en train de changer ce modèle (bon on sort encore les choses "quand elles sont prêtes" mais tout la subtilité est d'arriver à définir différemment "ce qui doit être prêt"), d'ailleurs sur une impulsion de notre part, puisque c'est un changement que j'ai proposé lors du Libre Graphics Meeting de 2014. C'est ainsi que depuis GIMP 2.10.0, on applique cette nouvelle politique de sortie: on sort désormais de nouvelles fonctionnalités même lors des sorties micro maintenant! Tout ce qui est suffisamment aisément backportables sort dans les versions 2.10.x. Je suggère donc de jeter un œil sur le tag "GIMP" sur Linuxfr et de lire les articles de sortie des versions stables pour se rendre compte qu'il y a des nouveautés à chaque fois (et pas juste des corrections de bug).
Donc si ce que tu dis était vrai avant 2018, ce n'est plus le cas depuis (puisque maintenant les développeurs attendent juste quelques mois pour voir leur code utilisé et les utilisateurs pour l'utiliser).
Ensuite comme tout, on peut faire mieux. Mais cela demande rigueur et organisation. Et surtout, cela prend du temps, des années même. On ne change pas une organisation de 28 ans en quelques mois (c'est le meilleur moyen de tout pêter, certains l'apprennent à leurs dépends, par exemple des milliardaires qui s'amusent à acheter des boîtes et les font quasi couler en quelques mois en pensant être des révolutionnaires! 🙄).
Et donc maintenant après la première étape de 2018 avec GIMP 2.10, on passera à une seconde étape avec GIMP 3.0. Je l'explique d'ailleurs dans mon rapport 2022 de janvier 2023 (qui n'a pas été traduit sur Linuxfr):
En gros, on arrête de faire de grosses cibles gigantesques. J'ai aussi entièrement réorganisé notre roadmap post-3.0 non plus par versions mais en sous-roadmaps par catégorie de fonctionnalités dont les éléments peuvent être implémentées dans n'importe quelle version. C'est important puisque ça signifie que nous ne sommes plus contraints à de grosses listes de fonctionnalités. Nous avons maintenant un ensemble de directions globales vers lesquelles nous nous dirigeons (notre "vision" pour le futur de GIMP, en gros), c'est tout.
Donc c'est bien ce qu'on fait, on a même déjà commencé depuis plusieurs années; ça prend juste du temps pour faire encore mieux.
Il y a un autre point important: une sortie de version est un évènement très lourd. On rappelle que GIMP est téléchargé des dizaines de milliers de fois par jour. On ne fait pas une nouvelle version comme on va au marché. C'est lourd en responsabilité, mais aussi techniquement, avec du code et des builds à tester à répétition, un flatpak pour x86_64 et ARM64, deux paquets macOS (aussi pour ces deux architectures) et un installeur Windows (qui marche pour x86 32 et 64-bit et possiblement aussi un installeur ARM bientôt), puis une dépêche qui me prend des jours à écrire, etc. Une sortie bien faite en gros, ça peut être des semaines de travail juste pour tous les aspects hors-code (donc tout ce temps en moins pour coder! Plus on fait de sorties, moins vite on peut améliorer GIMP; il faut donc trouver le juste milieu). Imagine une sortie d'une version majeure maintenant, surtout qu'on n'en a pas faite depuis 20 ans.
Ça fait des années que je travaille sur tout l'aspect technique (hors code de GIMP même, j'entends) pour préparer cette sortie. En cumulé, j'ai probablement passé des semaines ou des mois à créer et améliorer nos scripts d'intégration continu, qui permettent aussi d'automatiser le plus possible nos créations de binaires de sortie (le flatpak n'existait pas à l'époque mais les tarballs de source autant que les installeurs Windows ou DMG macOS, avant moi, c'était des binaires opaques que des contributeurs faisaient sur leur machine perso puis envoyaient sur les serveurs; rendre le tout plus transparent fut un de mes gros chantiers et ce fut loin d'être facile avec certains contributeurs — notamment je me souviens d'un qui n'est plus là et qui n'a pas apprécié les premières tentatives d'automatiser la création des paquets macOS). Sans compter tout le travail fait pour améliorer notre checklist de procédure de sortie. Cela existait déjà avant, comme un fichier texte dans le dépôt suivi par juste le mainteneur. J'essaie maintenant d'intégrer davantage les testeurs, les empaqueteurs, etc. En gros d'avoir une sortie avec le moins de heurts possibles, tout en étant aussi plus robuste.
Maintenant spécifiquement pour GIMP 3.0, je pense pouvoir expliquer la durée par quelques points:
On essaie d'éviter ça (même s'il faut "jamais dire jamais", comme on dit!). On se permet un cassage avec GIMP 3 en 20 ans (et même là je me suis plus d'une fois demandé si on aurait pas pu faire mieux), et j'espère qu'on va pas en avoir beaucoup plus. Donc si on n'a que cette chance pour casser l'API, autant le faire bien.
De manière générale, nous sommes un projet un peu à l'ancienne dans les philosophies de développement, mais aussi dans la définition de ce qu'est du bon développement. Notamment vous remarquerez que les mots "stable" ou "stabilité" sont répétés beaucoup dans ce seul commentaire. C'est en effet un concept important pour nous sur plein de choses. J'ai aussi l'impression que les mainteneurs de GIMP sont une longue lignée de perfectionnistes. Saviez-vous qu'on est censé pouvoir ouvrir un fichier XCF de 1997 avec son rendu de l'époque? Nous en sommes à la version 18 de XCF avec énormément de nouveautés dans le format, mais on peut encore ouvrir les fichiers d'il y a 26 ans! Peu de projets (même libres! Quant aux logiciels propriétaires, n'en parlons même pas tellement ils ont de casseroles sur ce sujet) peuvent s'enorgueillir de cela, et même tout simplement de placer ce niveau de rétrocompatibilité dans leurs checklists lors des changements de format.
Et donc voilà, tout cela explique pourquoi cela prend du temps. Ensuite on peut tout de même améliorer la fréquence des sorties sans pour autant perdre en qualité, mais c'est alors surtout une réorganisation en profondeur qui ne peut que prendre encore plus de temps si on ne veut pas tout casser et si on veut travailler en bonne entente en communauté. Et c'est bien ce que nous faisons depuis plusieurs années.
Merci! 😄 (et merci à Matthieu pour sa traduction!)
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# C'est quoi cette fondation?
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au lien Overture Maps Foundation Releases Its First World-Wide Open Map Dataset. Évalué à 10.
Mais c'est quoi "Overture Maps Foundation"? Je connaissais pas. En regardant leur news, je vois que c'est très nouvellement créé (annoncé en décembre 22, premier post en avril). Les membres principaux sont des GAFAM (Amazon, Meta, Microsoft) + TomTom, ce qui ne m'inspire pas confiance.
Et l'article en lien dit qu'ils ont utilisé les données d'OpenStreetMap pour 2 des 4 nouveaux jeux de données fournis: les bâtiments et les transports, auxquels ils rajoutent leurs propres données. En dehors de cela, le reste sont aussi des jeux de données sur lesquelles OpenStreetMap travaille, que je sache. En gros, j'ai pas l'impression qu'ils apportent de nouveaux concepts ou des projets de cartographie sur lesquels OpenStreetMap ne voudrait pas travailler par exemple. D'ailleurs ils le confirment dans leur FAQ:
Ils noient le poisson avec leur différenciation data-centric vs. communauté. Comme si OSM n'était pas "data-centric" aussi (en plus d'être communautaire)! Le but d'OSM est de cartographier la planète en créant inlassablement des données de cartographie. Tu peux difficilement être plus "data-centric".
Puis ils jouent avec les mots en se disant "complémentaire", car ce n'est pas ça être complémentaire. Être complémentaire, ce serait par exemple: disons que je veux ajouter des jeux de données dans OpenStreetMap mais ce projet ne veut pas du type de données qui m'intéresse. Dans ce cas, je pourrais faire mon propre jeu de données (juste pour les infos supplémentaires) fait pour être utilisé avec le jeu de donnée de base. Par contre, travailler sur exactement la même chose en ajoutant des données supplémentaires (que le projet upstream — OpenStreetMap — voudrait bien avoir aussi de manière évidente) au lieu de les contribuer, ce n'est pas être complémentaire. C'est faire une sorte de fork en continu des données sans jamais contribuer ses propres données (ce qui leur permet un "avantage commercial" dans le jargon business).
Bien sûr si les données supplémentaires sont libres et compatibles (apparemment c'est le cas, ils le disent dans la FAQ), les contributeurs d'OSM pourraient travailler à les rapatrier (ce qu'ils suggèrent d'ailleurs de faire dans cette même entrée de FAQ), sauf tout contributeur de projet libre sait que c'est beaucoup de boulot. Chasser les patchs ou demander aux gens de jouer le jeu en contribuant est un tout autre niveau d'implication. Pour les membres de cette nouvelle fondation, gérer un jeu additionnel de données propres ou contribuer ces données directement est probablement similaire au niveau du coût, du temps ou de l'implication (voire, j'aurais même tendance à dire que gérer leur propre infrastructure leur donne plus de boulot). Par contre pour le projet upstream (OSM), c'est une perte sèche, ou au moins une grosse perte de temps (s'ils essaient de rapatrier les données de la nouvelle fondation; et encore s'il y a des contributeurs qui s'y essaient). En gros, c'est clairement pas une façon de faire très cool de ce nouvel acteur, et sûrement pas quelque chose que je qualifierai d'acte "d'ouverture" (pour faire echo au nom).
Et la dernière phrase de cette réponse de FAQ me paraît donc d'autant plus ironique:
Non parce que "on pourrait contribuer et d'ailleurs on encourage nos membres à contribuer (wink wink 😉 entre soi, hein!) mais on le fait pas. Non parce que sinon notre fondation n'a plus aucune raison d'être. Donc au final, on va créer notre site web, notre propre infra, notre propre workflow et passer du temps et de l'effort pour ne surtout pas contribuer upstream (ce qui aurait été bien plus simple puisque tout est déjà en place) mais sur un site à part…" ⇒ c'est pas un peu se moquer du monde?
En gros, je me demande ce que cette fondation essaie de faire. Essaient-ils de tuer OpenStreetMap (et sa fondation) en les court-circuitant avec leurs propres données de base? Y a-t-il une raison (ils ont essayé de travailler avec eux, mais ça n'a pas marché? Si oui, pourquoi?)?
Y a-t-il un rapport avec cette histoire récente où un contributeur d'OpenStreetMap n'aimait pas la façon dont Bing Map contribuait à OSM?
Sincèrement je ne sais pas trop quoi penser. C'est toujours bien lorsqu'il y a de nouveaux acteurs pour créer des données libres, même si ce sont parfois des entreprises pas très glop (mieux vaut ça que si elles faisaient des données propriétaires!). Sauf que quand ils font la même chose qu'une entité déjà bien en place, et en plus dont elles utilisent justement déjà ouvertement et massivement les données, ça fait un peu vampirisation et tentative de "s'emparer du projet upstream" de manière détournée, en floutant les limites (si on sait plus qui fait quoi, dans 10 ans, les petits jeunes pourraient ne plus connaître que l'Overture Maps Foundation avec leur — très problablement — gros moyens marketing) et en affaiblissant progressivement les contributions directes (si les gens se mettent à contribuer progressivement sur les nouvelles bases qui font parler d'elles massivement par la puissance marketing de leurs membres, jusqu'au jour où les gens vont contribuer directement à ce fork; du moins c'est ce qu'ils espèrent peut-être).
Et dans tous les cas, c'est légal dans l'usage des licences. Mais ça me donne un arrière goût de tentative de prise de pouvoir sur un autre projet par une manière détournée, voire politique.
Enfin bon, je me fais peut-être des films, mais c'est quand même super bizarre comme approche, cette fondation soudainement sortie de nulle part.
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[^] # Re: Natural Language Generation
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Wikifunctions est le nouveau projet de le fondation Wikimedia, un wiki de fonctions éditables par . Évalué à 9.
L'étude, le traitement et la génération de langues naturelles font partie du domaine de recherche de l'intelligence artificielle. Pourquoi de nos jours, tout le monde semble croire que IA == réseaux de neurones? Y a tout un monde en dehors de ces technologies particulières.
Franchement ça doit être frustrant pour les gens qui travaillent depuis des décennies sur des domaines d'IA et le grand public vient soudainement leur dire que ce qu'ils font, c'en est pas, parce que c'est pas des réseaux de neurones (et tout ça parce que quelques marketeux ont récemment réussi à faire parler d'eux récemment, plus que d'habitude). 🤦
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[^] # Re: UI
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse à la dépêche Sortie de GIMP 2.99.16 : édition Wilber Week 2023 !. Évalué à 4.
Pas de prob. Je me devais juste de faire la remarque, mais ça arrive. :-)
Film d'animation libre en CC by-sa/Art Libre, fait avec GIMP et autre logiciels libres: ZeMarmot [ http://film.zemarmot.net ]
[^] # Re: UI
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse à la dépêche Sortie de GIMP 2.99.16 : édition Wilber Week 2023 !. Évalué à 10. Dernière modification le 26 juillet 2023 à 21:49.
Salut,
Je sais pas s'il y a quiproquo ou les infos se déforment juste avec le temps, mais l'histoire du designer, je me demande d'où elle vient, car ça me dit rien:
Alors non. On a eu un spécialiste à une époque, pendant plusieurs années. Je l'ai connu à mes tout-débuts chez GIMP. Par contre il était imbuvable, il se prenait pour une star et les développeurs pour ses sous-fifres (ma première réunion en "réel" avec lui, lors d'un Libre Graphics Meeting, il commence en traçant un triangle sur le tableau et en expliquant qu'en haut, y a le designer qui décide, dans un autre coin, y a les développeurs qui doivent simplement implémenter ce que le designer décide sans poser de questions, et dans le dernier coin, y a les utilisateurs qu'il faut surtout pas écouter parce qu'eux-mêmes savent pas ce qu'ils veulent; j'étais atterré 🤦), et surtout il bloquait les arrivées de nouvelles fonctionnalités car tout ce qui touchait à la GUI devait passer par lui (or je l'ai connu à une époque où il était moins actif, donc ça bloquait dur; je considère perso qu'il a fait perdre quelques années à GIMP sur certaines choses).
J'ai personnellement eu quelques altercations email avec lui à cause de son comportement et il a fini par partir en écrivant un long email pour expliquer à quel point les anciens mainteneurs étaient bons (ceux que j'ai pas connu mais que tout le monde m'a dit être plutôt abrasifs… vous connaissez tous la réputation des méchants développeurs de GIMP qui apparemment date d'avant moi puisque moi j'ai surtout connu les gentils, mais une réputation, ça a la vie dure…) et nous mauvais. En fait, il serait pas parti, je serais sûrement parti moi-même à un moment donné (j'ai une habitude de pas supporter les injustices et mauvais traitements; j'ai déjà démissionné professionnellement sans demander mon reste pour cause de mauvais managers; alors imaginez dans ce qui à l'époque était principalement un hobby). Donc ça tombe bien.
Donc c'est la seule histoire de designer problématique que j'ai par rapport à GIMP. D'ailleurs je ne suis pas sûr en avoir jamais parlé en détail sur un forum public à ce jour (par contre c'est un sujet qu'on a de temps en temps en privé ou sur IRC) mais bon, ça fera bientôt 10 ans, donc bon… maintenant c'est peut-être OK de raconter ça. Néanmoins ça ne veut absolument pas dire qu'on est frileux par rapport aux designers. Dans ma vie professionnelle, j'ai travaillé avec de bons designers et je suis plus que disposé à continuer à travailler avec d'autres. "Bons" designers, ça veut dire quelqu'un qui sait travailler avec des développeurs (et des utilisateurs), qui sait aussi écouter, recevoir des retours et remarques et les prendre en compte pour modifier une spécification. Et non quelqu'un qui se prend pour un dieu. De même qu'un bon développeur n'est pas un génie du code mais quelqu'un qui sait écouter et échanger. De même pour tous les métiers d'ailleurs. En gros je met en avant les qualités sociales, l'ouverture et la bienveillance d'une personne avant les compétences pures et dures (je sais que ce n'est pas de l'avis de tous; certains pensent encore que le concept du "génie connard" est bien, à savoir qu'on peut tout laisser passer humainement de la part de quelqu'un qu'on considérerait excellent techniquement dans son métier; j'ai encore des discussions régulièrement sur ce sujet et c'est aussi un sujet classique de l'imaginaire populaire, notamment avec la télé/ciné, du héros antipathique au possible mais à qui on pardonne tout parce qu'il sauve le monde/les gens/l'entreprise).
Sinon oui, c'est sûr, de temps en temps, on a des "designers" qui passent une fois, disent qu'ils veulent tout changer puis reparaissent jamais (sûrement en se demandant pourquoi on laisse pas tout de côté pour se concentrer sur eux et qu'on réimplémente pas GIMP immédiatement, entièrement sur la base des 2 paragraphes qu'ils ont écrit en 10 minutes dans un rapport). Ça arrive souvent. Mais ça nous rend pas frileux pour autant. Ça c'est le quotidien. De même qu'on a très régulièrement les designers du dimanche qui font un message (ou un thread) sur twitter et considèrent que c'est suffisant (en général ceux-ci font la même chose pour plein de projets; leur but semble juste de montrer à quel point ils sont bons en critiquant des gros projets avec un semblant de critiques constructives, mais ils ne font que gratter la surface, sans jamais rentrer dans la partie réellement constructive: intéragir, discuter avec les développeurs et contribuer — tout court déjà, encore moins en profondeur —, en détail sur des points précis — et pas des concepts abstraits et généraux — et en itérant).
Enfin bon, au final, si, bien sûr qu'on veut des designers dans l'équipe. Mais ils seraient dans l'équipe, des membres à part entière comme les autres et pas des divinités à adorer (comme certains semblent croire que doive être le rôle de designer). Qu'on me dise pas que ça existe pas. J'ai déjà travaillé avec de tels designers!
Et ils doivent y mettre du leur, pas juste déposer 3 phrases bateaux et un peu vague dans un rapport ou sur Twitter et croire que leur job est fait.
On a bien plus que 2 contributrices de rapports de bug précis. On a des dizaines de messages par jour sur notre outil de suivi, et pas mal d'habitués qui y font des rapports très réguliers et parfois très détaillés.
Vrai ou non, ce n'est pas une caractéristique de cette personne. Si je suis en couple, je n'appelle pas ma compagne "ma compagne" (allez, disons sauf pour simplifier dans de rares cas, genre en face d'administrations) mais par son prénom et si j'intéragis professionnellement, c'est par ses compétences professionnelles. Être un ou une compagne n'est pas une caractéristique qui a le moindre intérêt et je préfère quand les gens ne voient pas autrui comme étant la compagne ou le compagnon d'un autre. Surtout quand ce sont des personnes avec des compétences techniques très importantes et pointues dont on parle. Cela ne fait que diminuer la valeur de tout le monde.
Je pense que le monde irait mieux si on ne qualifiait pas les gens par des caractéristiques qui n'ont aucun intérêt (compagne/compagnon de, femme/mari de, fils/fille de, père/mère de…). Sans compter que la vie privée des gens n'a rien à faire dans leur vie professionnelle.
En gros, cette remarque en aparté n'a aucun intérêt et n'a absolument rien à faire là. 🤔
Ça a en effet toujours été vrai que GIMP est un logiciel pro (dans l'industrie, on appelle même cela un "logiciel métier"). Et donc c'est vrai qu'on va prendre bien plus en considération les besoins pros très bien expliqués avec des cas d'usage très concrets. On a beaucoup de pros qui font des retours très détaillés et qui suivent le projet de près. 😄
Et beaucoup de fonctionnalités sont demandées par des pros qui ont besoin d'utiliser des fonctionnalités avancées. Ensuite comme GIMP est un logiciel de graphisme générique, cela recoupe diverses industries. En plus des usages évidents (photographie, peinture numérique, design), on sait que GIMP est pas mal utilisé par les designers de jeux indés, énormément dans l'astronomie aussi, pas mal de gens dans la création de cartes (encore plus depuis qu'on a ajouté la prise en charge des métadonnées GeoTIFF, ce qui simplifie l'usage de GIMP en soutien à des logiciels de cartographie; j'ai l'impression que maintenant pas mal dans cette communauté recommandent GIMP grâce à cela), en recherche ou médecine aussi (en histoire récente, je me souviens d'un rapport de gens qui fabriquaient du matériel médical qui traitait des images de taille genre 100k×100k — GIMP est très efficace sur les grandes images — et avaient besoin de la prises en charge dans GIMP de certaines capacités de TIFF — ce qui fut implémenté —; ou encore de quelqu'un sur un forum qui travaille en laboratoire sur la recherche de chromosomes et voulait passer à GIMP pour traiter de l'imagerie), en 3D (traitement de textures, etc. Dans les histoires dont je me souviens, on a eu un centre de formation en ligne qui nous a demandé d'implémenter une fonctionnalité que seul un logiciel propriétaire quelconque — dont je me souviens plus le nom — avait et qui permettait de traiter plusieurs types de textures représentant une même zone à la fois; ben maintenant y a 2 logiciels qui ont cette fonctionnalité: cet autre logiciel proprio et GIMP, en libre; ils ont ainsi pu utiliser GIMP pour une formation sur la photogrammétrie). Etc. Etc. Etc.
Enfin bon, on ne manque pas de rapports de bugs et de cas d'usage réels pour l'amélioration de GIMP. :-)
Je pense qu'une bonne partie de ceux qui critiquent n'utilisent simplement pas GIMP, voire de manière générale n'ont même pas vraiment l'usage de ce genre de logiciel (hormis pour une rotation et une découpe d'image une fois par mois, alors forcément GIMP, ça leur semble une usine à gaz inutilisable avec toutes ses fonctionnalités!).
Petite histoire vraie: depuis qu'on est sur le Microsoft Store, il m'arrive parfois de lire les commentaires des gens juste pour me faire du bien. En effet GIMP y a une super note (4.5/5 sur la base de plus de 8000 notes dont plus de 1000 avec commentaires en un an!) et il y a tellement de gens (la grosse majorité des commentaires du store) qui y disent des trucs gentils sur GIMP et sur le fait que ça les aide au quotidien et qu'il est super puissant/utilisable. 💌
Allez, pour le plaisir, petit florilège partiel sur uniquement les 5 derniers jours (je n'ai pas mis tous les commentaires positifs et il n'y avait que 2 commentaires négatifs dans cet intervalle temporel):
[Inde]
[États Unis]
[Pologne]
[Argentine]
[Équateur]
Alors forcément, quand on ne lit quasiment que ce genre de commentaires, ça redonne goût à ce qu'on fait!
Et c'est dans ce genre de cas que parfois je me rends compte que certaines personnes dans la communauté Linux sont juste méchants et ne se plaignent que pour le plaisir de se plaindre, et surtout le plus bruyamment possible. C'est quand même ironique que je doive lire les commentaires des Windowsiens pour voir à quel point GIMP est apprécié quand j'utilise moi-même Linux depuis une vingtaine d'années.
Parce que si je devais me limiter par exemple à Reddit ou HackerNews, la vision que j'aurais des avis sur notre logiciel serait bien plus triste. Surtout que quand on lit les "raisons" des gens qui se plaignent, on se rend souvent vite compte qu'une majorité de ceux qui critiquent n'utilisent simplement pas GIMP.
Enfin bon, j'ai appris à m'abstraire des commentaires lambda désobligeants sur les forums, lesquels donnent parfois, mais rarement, des critiques constructives et réellement utilisables pour améliorer le logiciel. Non parce que sinon, ça fait longtemps que je serais tombé en dépression et aurait abandonné. 😰
Allez pour finir sur une note positive, deux derniers commentaires du Microsoft Store, d'il y a 10 jours et 3 semaines:
[Allemagne]
[États Unis]
💌
Film d'animation libre en CC by-sa/Art Libre, fait avec GIMP et autre logiciels libres: ZeMarmot [ http://film.zemarmot.net ]